Alors que la joueuse et téméraire Shaakte était revenue à elle, Pulinn semblait distante, quelque peu troublée par le récit d’Irina. Sa dernière rencontre semblait avoir bouleversé la belle Hinionne, bien qu’elle sache à merveille camoufler ses sentiments. Son départ fut alors précipité, mais la gardienne prit le temps de poser de ses lèvres douces deux baisers sur la peau noire de l’elfe, ne laissant pour trace que de légers picotements et frissons sur l’épiderme d’Irina. Douce et enivrante sensation que de sentir le corps d’un autre sur le sien. Les périples de la fanatique lui avaient fait oublier cette drogue dont elle ne pouvait jusqu’alors plus se passer. Et de ces simples baisers, le manque naquit de nouveau dans le corps ténébreux de la Shaakte. Le repos était de mise après toutes ces aventures mais Irina savait que dès le lendemain, sa soif ne pourrait être étanchée en ces lieux. Il fallait donc partir, malgré une légère appréhension qui ne quittait pas son esprit. A peine avait elle fini sa réflexion que l’immaculée avait quitté la pièce, disparaissant tel un spectre. De nouveau seule, Irina sentit ses membres devenir lourds, ainsi que ses paupières. Voilà un moment que l’elfe n’avait pas pris un moment de répit. Aussi ne s’était elle pas éternisée sur le sofa, la fanatique se dirigea vers sa chambre. Une fois la porte poussée, la belle créature retrouva son antre sombre, sa caverne, sa cachette. Le lit était fait, la poignée nettoyée, plus aucune trace de son passage brutal. Et au centre de la pièce trônait une baignoire fumante, accompagnée d’un guéridon finement travaillé où se trouvait tout le nécessaire pour une toilette complète. Bien que Pulinn se montre parfois secrète, ses intentions qui se voulaient discrètes sont les plus révélatrices de sa personne. Irina se débarrassa aussitôt de tout son attirail, son plastron, ses armes et ses horribles frusques. En toute simplicité, la Shaakte s’approcha de l’eau fumante, plongeant sans appréhension son pied droit suivi de tout son corps. La chaleur réconfortait de la belle elfe, soignant les plaies du corps et de l’esprit. L’eau parfumée se tintait petit à petit de rouge, effaçant progressivement la marque de sang sur la gorge de la Shaakte. Irina resta un long moment, seule avec la chaleur de la baignoire, faisant le vide et se recentrant sur elle-même. A l’approche du point culminant du bien-être, on frappa à la porte massive de l’antre, sortant l’elfe de sa torpeur. Sans crainte, Irina répondit à l’invité inconnu.
« Entrez. »
Le pan de la porte s’ouvrit doucement, découvrant une jeune Kendran, dont la peau pâle jurait avec le négligé noir corbeau, seul tissu camouflant les courbes du corps de l’humaine. De longues boucles blondes tombaient sur ses épaules et deux émeraudes fixaient la Shaakte dans sa baignoire.
« Je me nomme Nidaami, on m’envoie pour veiller à ce que votre retour soit le plus agréable possible. En quoi puis-je vous servir ? »
( Tu veux vraiment que je parte ma douce Pulinn ?)
La Shaakte scruta le spectacle que lui offrait l’humaine, les yeux embrasés. Et d’une voix vibrante et charmeuse, l’elfe répondit.
« Je pense que je vais rapidement trouver la manière dont tu pourras au mieux me servir. »
Et de ses longs doigts délicats, la prédatrice invita sa proie à la rejoindre.
*
Un nouveau réveil dans les draps de soie rouge. Alors que le comité d’accueil post orgie était d’ordinaire bien plus grand, il n’y avait que la Kendran qui gisait à côté de la Shaakte, épuisée et endormie. La soif immense de la fanatique était quelque peu étanchée, il était tant pour elle de partir avant que le manque ne vienne, toujours plus vite que ce que l’on souhaiterait. S’extirpant avec souplesse du lit, Irina se dirigea vers son armoire d’ébène, d’où elle y sortit une robe similaire à celle de son précédent départ. Le tissu noir épousait à merveilles les courbes subliment dessinées de l’elfe, mettant en valeur chaque parcelle de sa peau. La Shaakte attrapa également une cape du même ton que sa robe et la fit tournoyer afin qu’elle atterrisse avec volupté sur ses épaules, avant d’attacher la boucle au niveau de sa gorge intacte. L’index de l’elfe caressa machinalement l’ancienne blessure, encore étonnée de n’y sentir ni cicatrice, ni douleur. S’approchant rapidement de la porte, les yeux de la belle noire se posèrent sur l’amas de souvenirs d’Izurith, observant avec mépris le maigre résultat de ses sacrifices. Le regard dédaigneux s’arrêta sur le couteau d’Izurith. Le souvenir du dernier cadeau d’Edonia fit remonter aigreur et remords dans l’esprit d’Irina. Mais le contact d’une lame contre sa cuisse réconfortait Irina et au vue des précédents événements, cette arme apporterait à l’elfe le peu d’assurance qu’il lui avait été arraché. Avec résignation, la Shaakte souleva sa robe et noua l’attache du couteau à sa cuisse droite, enfonçant la lame dans son fourreau, espérant que l’arme ne servirait qu’à lui apporter un brin de confiance en elle. Une fois armée, la Shaakte passa le seuil de son antre, telle une ombre ne laissant que ses proies derrière elle.
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Multi de Hild, Humaine de Wiehl, Archère et Herenndil, Hinïonne, Guerrière
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