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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 02:52 
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Edouard donna un tendre baiser sur le front de sa femme puis lui retira doucement la main. D'un signe de tête, il acquiesça positivement à ton offre de l'aider. Sa femme, la douce Alice, te gratifia d'un regard reconnaissant. La peur se lisait sur son visage. Elle ne craignait visiblement pas pour elle, mais pour son cher époux.

Édouard s'avança donc vers la porte tout en criant aux visiteurs de l'autre côté de la porte:

"J'arrive, j'arrive..."
Sa voix se voulait grave et ferme, voulant sûrement montrer qu'il était nullement intimidé.

Il ouvrit la porte et vit deux hommes sur le seuil, tous les deux recouverts d'épais manteaux de fourrures, les capuchons camouflant leur visage. Le plus costaud, un vrai colosse portait sur ses épaules, une jeune personne beaucoup plus frêle.

Edouard ne put réprimer un petit hoquet de surprise. La voix plutôt frêle qu'il avait perçu de l'autre côté se mariait mal avec le géant qu'il avait devant lui. Muet l'homme s'avança péniblement de quelques pas, déposa son colis sur une chaise, fit un pas de plus, puis s'effondra.

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Alice eut comme réflexe de s'approcher de la frêle silhouette, mais celui-ci la rabroua vivement:

"Ne vous occupez-pas de moi, je n'ai qu'une lègère blessure à la jambe. Angry par contre se meurt. je vous en prie, aidez-le "

Sur le sol, une mare de sang s'agrandissait à vue d'oeil.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 19:09 
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Edouard s’avance vers la porte, l’arbalète à la main, invite les individus à l’extérieur à la patience d’une voix dont j’admire le calme. Lorsqu’il ouvre le battant, la corde de mon arc est tendue, la flèche prête à clouer au mur l’humain ou la créature qui ferait montre d’un semblant d’hostilité. Un humain de grande taille, qui devait bien me dépasser d’une tête, entre dans la pièce. Tout vêtu de fourrure, je peine à lui associer la voix qui s’est faite entendre au travers de la porte, quelques instants auparavant. Ce n’est qu’après qu’il se soit avancé d’un pas dans la lumière que je distingue le paquet qu’il porte sur l’épaule, tout en fourrure également. Un humain ? Un être de moindre stature que son porteur, les traits fins, les cheveux blonds, que le colosse barbu dépose sur une chaise sitôt dans l’auberge avant de s’effondrer alors qu’une flaque de sang se forme à ses pieds. C’est de cet être d’apparence moins menaçante que s’approcha Alice – la femme d’Edouard – en premier. Mais au lieu de faire montre d’une quelconque gratitude pour l’attention qu’elle lui porte, il lui intime l’ordre de s’occuper de son compagnon en priorité, d’une voix fort peu amicale. D’un signe de la main j’indique à la femme de rester un peu en retrait. Qu’ils soient blessés ne nous assure pas que ces deux visiteurs nocturnes sont fiables et je préfère me frotter moi-même à cet homme qui pourrait sans peine briser le cou de la femme de ses grosses mains, si d’aventure l’envie lui prenait. Avec moi, ce serait quelque chose d’autre. Quelque chose dans son visage me paraît ynorien, mais je peux me tromper : il n’inspire cependant pas la sympathie, à moins que ce ne soit là une impression due au teint crayeux que lui donne la souffrance.

Voilà qui fera jaser tout le village, pour peu que chacun d’entre nous vive jusqu’à l’aube pour raconter la scène. Un duo de voyageur on ne peut plus mal assorti, mais peut-être complémentaire ? Le géant semble bien mal en point, sa hache git à ses côté, un sabre est pendu à sa ceinture, mais je doute qu’il soit en mesure de l’attraper plus vite que je ne serais capable de lui planter ma hache dans le crâne. Quant au plus frêle de ces individus, il peut bien cacher sous ses fourrures une arme, un couteau de lancer, un coutelas, ou je ne sais quel instrument de mort raffiné et discret.

(J’espère qu’Edouard aura le bon sens de ne pas relâcher sa garde, et qu’il tiendra encore en joue ces deux lascars, aussi inoffensifs peuvent-ils avoir l’air dans la présente situation…)

Posant mon arc et la flèche sur la table, à côté de mon bol encore à demi plein d’une soupe en train de refroidir, je m’assure que la hache à ma ceinture se dégagera sans peine si le besoin s’en fait sentir, ainsi que le coutelas dont le fourreau bat contre ma cuisse, puis je m’approche doucement du colosse se vidant de son sang, non sans avoir pris avec moi le bougeoir de ma table, sur lequel est plantée une chandelle de suif à la flamme vacillante dans les courants d’air sournois qui parcourent la pièce d’infimes interstices en infimes interstices.

Nul besoin de me pencher sur la blessure pour prendre la mesure de sa gravité. A la chiche lumière qui m’accompagne je reconnais les lacérations typiques des griffes et des crocs, quelque chose qui n’est cependant pas assez propre pour être l’œuvre d’un animal aux griffes acérées et vraiment tranchantes, et puis je ne connais aucun félin capable d’infliger une béance de cette taille ; pas un ours non plus, ce ne serait pas cohérent… Par contre un loup… Un gros loup. Peut-être. Par certains côté cette blessure me fait penser à celles que j’ai pu observer sur certains herbivores que chassent parfois les fauves. Cependant il est toujours difficile d’être vraiment certain, il faudrait que je me livre à un examen plus approfondi, chose à laquelle je me refuse.

« Il va mourir. Sauf si on trouve un guérisseur, un vrai, de ceux qu’ont la lumière de Gaïa dans les veines. Et pas d’ceux qui s’contentent de soigner les verrues, les nausées ou les p’tites brûlures. Et faudra trouver le gars vite, sinon j’donne pas une demi-heure à c’type. Mais avant qu’nos hôtes nous dise si y’a quelqu’un comme ça dans l’village, et qu’on aille p’têt’ le chercher, j’veux savoir c’qui s’est passé. Il s’est pas fait ça tout seul, non ? »


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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Lun 10 Fév 2014 02:54 
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Alice t'obéit lorsque tu lui fis signe de s'éloigner. Elle retourna aux cuisines et revint peu de temps après avec un bol contenant cette bonne soupe aux céréales parsemées de morceaux de lard. Son mari prit le relais et déposa le bol près de ce qui resssemblait à un jeune homme imberbe. Ce dernier, inquiet ne cessait de regarder son protecteur allongé au sol.

"Angry ne part pas " Lâcha-t-il au bord des larmes.

Le dénommé Angry lâcha un râle, puis dans un ultime effort agrippa ta tunique.

"J'avais pour mission de protéger la petite... et le petit. "
Son front perlait de sueur froide. "La petite est encore chez elle, mais lui, il s'était enfui. Je devais le ramener chez lui ! "

"Non ! " S'écria l'intéressé.

L'homme était à l'agonie, il rassembla toutes ses forces pour poursuivre.
"Ramassez mes yus, et ramenez-le petit chez lui "

Il ne desserra pas sa poigne , il attendait sa réponse:

"Promettez-moi de le ramener. "

Mais il ne put attendre d'avantage, sa vie l'abandonna et sa main lâcha le vêtement de Jager.

Le petit se leva aussitôt et courut vers son protecteur, lui prit la main et se mit à prier silencieusement avec ferveur. Il n'était plus un enfant, mais pas encore un homme.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Lun 10 Fév 2014 22:31 
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Plutôt que de m’apporter une réponse, le colosse préfère agoniser, et il a l’agonie loquace. Je me souviens d’un gars comme ça, sur un front de coupe, un charretier débutant qui avait mal fixé les grumes, si bien que son chargement lui avait roulé dessus : on n’avait pas pu le sauver, ses jambes étaient broyées, ainsi que le bas de son torse, et vraisemblablement tous les organes avec. Jusqu’à son dernier souffle il avait causé : de tout, de son enfance, des tracas qu’il avait causé à ses parents, de sa femme qu’il avait trompé, d’un gosse qu’il n’avait pas voulu reconnaître, de ses dettes. Ce gars n’avait vraiment pas eu une vie facile, beaucoup par sa faute, et je plaignis plus la veuve et les moutards qu’il laissa derrière lui que sa pauvre âme. La mort de celui-ci fut sans doute plus rapide, aussi ne se contenta-t-il que de me souffler quelques mots, une poigne d’acier m’agrippant à la chemise, m’obligeant à être bien attentif jusqu’au dernier mot ; ma propre main s’est envolée jusqu’au manche de la hache, à ma ceinture, mais j’ai interrompu mon mouvement à temps, comprenant qu’il ne risquait pas de me faire de mal.

J'avais pour mission de protéger la petite... et le petit. La petite est encore chez elle, mais lui, il s'était enfui. Je devais le ramener chez lui ! Ramassez mes yus, et ramenez-le petit chez lui. Promettez-moi de le ramener.

Mais avant que je puisse lui répondre, son âme s’éleva de son enveloppe charnelle pour être pesée par Phaïtos. Puisse-t-elle être assez légère pour ne pas connaître les affres de l’errance aux Enfers. Le gamin, le « petit » comme l’a appelé l’homme, se précipite vers le cadavre pour le pleurer, malgré le sang, malgré l’odeur peu engageante qui se dégage de la plaie ouverte sur les boyaux, dont certains sont déchirés, malgré la mort qui souvent fait peur, même à des individus dans la force de l’âge.

Cette scène me sonne. Les sanglots de ce gamin font remonter en moi une marée de souvenirs que je préfère garder enfouis, tant ils sont ancrés dans un passé que j’ai depuis longtemps abandonné et dont les seules résurgences sont des rêves qui ma hantent et m’éveillent au milieu de mes nuits, me laissant haletant, couvert d’une sueur froide, incapable de fermer les yeux sans que se jouent à nouveau derrière mes paupières closes des scènes macabres. Comme lui, les enfants du frère de l’amant de ma femme se sont précipités vers leur père, leur mère ajoutant ses cris et ses malédictions à ces pleurs et hoquets de tristesse débridée enfantins. A peine le corps de leur géniteur avait-il touché terre qu’ils s’étaient agglutinés à lui, comme si leurs supplications naïves pouvaient ressouder les os du crâne broyé, rendre le souffle à la poitrine au repos, leur redonner un père pour veiller sur eux et leur avenir. Mais la magie de l’enfance n’opéra pas, et si l’ordalie par le sang tourna en ma faveur, je sentis bien à ce moment là le lourd regard de tous les villageois peser sur moi, ce regard qui me signifia la nécessité de m’exiler.

Ne pouvant garder ma contenance debout face à ce spectacle, je retourne à ma table, terminer mon repas. J’ignore dans quoi je vais peut-être m’embarquer, si ce qui est venu à bout de cet homme imposant rôde encore aux alentours, s’il me faudra vendre chèrement ma peau, défendre celle de mes hôtes, des villageois, ou au contraire fuir une situation désespérée : quelle que soit la décision prise, je tiens à m’engager le ventre plein. Parfois je reconnais en moi les réflexes d’une bête. Suis-je devenu moins humain à plus fréquenter les animaux que mes semblables ?

« Il est mort, et c’est plus d’un guérisseur dont il a besoin. J’crois pas qu’on puisse grand-chose pour lui maint’nant, sauf prier. Et là c’est pas vraiment l’heure. Tu s’rais bien gentil, gamin, si tu nous racontais c’qui s’est passé. Y ma d’mandé d’te ram’ner, mais j’sais pas où, ni pourquoi, ni si tu veux qu’on t’ramène. Si t’as b’soin de temps, c’est comme tu veux. Mais moi d’main matin, je repars. Et je pourrai plus rien pour toi. »


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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 11 Fév 2014 01:53 
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Du revers de la main, le jeune homme essuya son visage mouillée, puis prit une grande respiration et s'approcha de ta table après avoir jeté un dernier regard au corps déjà tiède.

Édouard, devinant un peu ses pensées, le rassura:

"T'occupes petit, je vais appeler de mes connaissances qui vont s'occuper du corps. La terre étant trop gelée pour qu'on l'enfouie sous terre. Ensuite je te remettrai ses affaires."


Le "petit" acquiesça puis s'asseya en face de toi.

" Je me nomme Maël. Angry était un deuxième père pour moi. Malgré sa demande, je ne retourne pas chez moi. "

Le petit hésita encore un moment puis te regarda droit dans les yeux. Il n'était pas bien vieux et on voyait que çela lui prenait tout son courage pour te parler ainsi.

"Puisqu'Angry vous a offert ses yus. je vous engage pour ma quête. Je suis à la recherche d'une fleur des neiges précieuses qui mettra un beaume sur les blessures de mon père. C'est la raison pour laquelle, j'ai fui le foyer familial et que j'ai quitté ma ... soeur, ma maison. "


Puis il se tut attendant ta réponse. Malgré son jeune âge, on pouvait lire la détermination dans ses yeux, avec ou sans toi, il terminerait la mission qu'il s'était donné.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 11 Fév 2014 15:52 
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Mes paroles ont du lui passer par une oreille et lui ressortir par l’autre, mais je lui pardonne, on peut comprendre que ce qu’il vient de subir comme épreuve ne relève pas de l’expérience de la vie que devrait avoir un enfant de son âge. Après avoir cessé de pleurer sur le cadavre, il me rejoint à ma table alors que j’achève avec tout le détachement dont je suis capable ma soupe. Tandis qu’il m’expose sa situation et sa demande, je sauce avec un peu de pain noir, du pain d’hiver, peu levé mais qui tient au corps, le fond de ma gamelle pour ne pas laisser une goutte de la soupe ; derniers reliefs du repas sommaire mais roboratif : les couennes de lard, noires et parfaitement curées.

Je me nomme Maël. Angry était un deuxième père pour moi. Malgré sa demande, je ne retourne pas chez moi.

Puisqu'Angry vous a offert ses yus. je vous engage pour ma quête. Je suis à la recherche d'une fleur des neiges précieuses qui mettra un baume sur les blessures de mon père. C'est la raison pour laquelle, j'ai fui le foyer familial et que j'ai quitté ma ... sœur, ma maison.


Edouard s’est proposé de s’occuper du corps du défunt, chose dont je lui suis reconnaissant. Creuser la terre en cette saison relève du tour de force, autant essayer de lui creuser une tombe dans le roc. On pourrait bien allumer un feu sur un carré de terrain, mais personne n’a de bois à gaspiller pour ça. Un cairn fera bien l’affaire jusqu’au dégel. Les villageois doivent bien avoir leurs méthodes, peut-être même une petite cabane de vieilles planches spécialement dévolues pour les morts de l’hiver. Je ne me suis jamais posé la question, ce ne sont pas les choses auxquelles j’aime à penser lorsque je m’aventure dans les montagnes, toutes mes pensées sont au contraire tournées vers ma survie, mon but, un refuge ; j’ai tendance à penser que ceux qui se focalisent trop sur leur mort finissent par la rencontrer bien vite au coin d’un chemin.

Ce gamin… m’engager dans sa quête en échange de quelques yus… Il me faut remettre vite les choses au point, sans quoi je doute que notre relation, si relation il doit y avoir, prenne un bon tournant. Aussi me levé-je sans lui répondre pour aller chercher le bol de soupe qu’avait ramené Alice quelques instants plus tôt, le posé-je devant lui avec la cuillère en bois qui l’accompagne.

« On va procéder dans l’ordre, petit. J’suis pas un mercenaire, on m’achète pas comme ça, pour quelques yus. J’cours pas après l’argent, mais j’suis pas non plus assez bête pour refuser une occasion qui se présente. Mais pas non plus assez bête pour sauter sur n’importe quelle occasion. Alors si tu veux d’l’aide, j’te conseille de faire comme j’vais t’dire. Tu laisses la dame ici présente regarder c’que t’as à la patte, tu manges ce bol de soupe. Ensuite, même si t’es fatigué, tu vas me raconter ton histoire : d’où tu viens, pourquoi tu veux pas y r’tourner, et c’qui vous est arrivé, à ton compagnon et à toi. Dis moi tout ça, et j’vais réfléchir à t’aider. Sinon c’est pas la peine d’compter sur moi. C’est bien clair ? »




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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 12 Fév 2014 03:43 
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Maël te suivit du regard lorsque tu allas chercher son bol de soupe. Sans te lâcher des yeux, il écouta attentivement tes propos. Tout au long de ton discours, tu pus voir sa peau blanche se teinter progressivement de rouge, il semblait éprouver de la difficulté à avaler. Il n'y avait aucun doute, ses signes démontraient à quel point tu l'intimidais. Lorsque tu eus terminé, il te répondit d'un ton soumis:

"Oui, monsieur "

C'est de bonne grâce cette fois qu'il laissa Alice examiner sa jambe. Tout comme il l'avait anoncé au début, il n'avait qu'une petit coupure, rien de grave. Alice lava la plaie et la pansa. Sitôt qu'elle eut terminé, suivant tes ordres, il engloutit la soupe comme s'il n'avait pas mangé depuis quelques jours.

C'est bon, merci ! dit-il à l'adresse de la femme de l'aubergiste avant de reporter son attention toi.

Il resta quelques minutes silencieux, puis il se racla la gorge, ramassa son courage et expliqua une fois de plus ses intentions d'une voix calme:


"Je viens de la ville de Bouhen. Mon père y est à présent marchand d'armes. Il soufre terriblement d'une vieille blessure. Je voulais l'aider en partant à la recherche de l'iris des Montagnes qui pourrait apaiser une partie de ses souffrances. Cette fleur vit dans votre contrée. Mon père ne voulait pas que j'entreprenne un si long voyage. Mais je lui ai désobéi et j'ai fui dans la nuit. Son fidèle ami Angry m'a retrouvé, il voulait me ramener à la maison, puis je l'ai convaincu de m'accompagner. Mais ce soir, alors que le soleil venait à peine de se coucher, nous nous sommes faits attaquer. L'étrange loup a tenté de me tuer, mais Angry est intervenu à temps et je n'ai eu que cette éraflure. "


Il baissa la tête penaud:


" Je ne sais pas trop ce qui s'est passé ensuite, j'ai eu si peur lorsque j'ai vu cette bête noir marcher sur deux pattes et s'en prendre à l'ami de mon père, que j'ai perdu connaissance. Je me suis réveillé un peu avant de frapper à votre porte. Je voulais que Angry me dépose au sol afin que je l'aide, mais il a refusé net. C'est de ma faute, s'il est mort. "


Ses yeux fixés au sol, il n'osait plus regarder personne.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 15 Fév 2014 19:15 
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Le gamin a mangé et laissé Alice examiner et soigner sa blessure légère qu’il a à la jambe. Puis il m’a expliqué sa situation et ce qu’il attendait de moi lorsqu’il me proposa de m’engager pour une mission qui m’était alors inconnue. Originaire de Bouhen, il veut trouver une fleur, un iris des montagnes, pour apaiser la blessure de mon père, et pour cette raison il s’est échappé. Un petit qui a du cran, ou une bonne dose d’inconscience, mais comment distinguer les deux ? Abandonner sa ville, son logis, en hiver, pour se rendre dans les montagnes sans expérience… A la réflexion j’opte pour le second choix. Angry, le mort, l’a rejoint, et s’est laissé convaincre de le suivre dans sa quête : mal lui en prit, puisqu’ils se sont fait attaquer par un étrange loup sur deux pattes… Un liykor noir ? Si une des ces crevures rode dans les montagnes, pire, une meute en chasse, je crains le pire… Pire, si le liykor à l’origine de cette attaque est encore vivant ! Il aura pisté les deux blessés jusqu’ici sans peine vu le sang qu’a perdu le géant… Mais je suppose que le gamin ne pourra rien m’apprendre à ce sujet, il dit être tombé dans l’inconscience dans la foulée de l’attaque…

« C’est pas ta faute s’il est mort. C’est la faute de la créature qui vous a attaqué, voilà tout. Par contre, est-ce que tu sais si Angry a réussi à tuer cette bête qui vous a attaqué ? »



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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 15 Fév 2014 20:55 
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Maël secoua la tête de droite à gauche annonçant ainsi qu'il ne connaissait pas le sort du loup.

"Angry était drôlement coriace, mais lorsqu'il se battait, il ne faisait pas de quartier, mais ne laissait jamais un pauvre être souffrir de ses blessures, il l'achevait sans hésiter. Ce que ma soeur eut de la difficulté à comprendre au début."

Le jeune homme ne pleurait plus, mais avait toujours les yeux fixés sur son bol de soupe.

" Si je n'avais pas été là, il ne serait pas mort. Mais il devait me protéger, en plus de se défendre, c'est sûrement ce qu'il l'a achevé."

Il leva enfin les yeux vers Jager et le supplia:

" Aidez-moi, je vous en prie à terminer ce que nous avons commencé ! "

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 19 Fév 2014 16:26 
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Le gamin ne sait rien de ce qu’il a pu advenir du liykor noir – s’il s’agissait bien d’un liykor noir – chose dont je me doutais, mais je devais demander pour être certain. Mais avant toute chose, il me faut dissiper cette culpabilité qui point dans ses paroles, alors qu’il évoque la mort de son compagnon, dont il serait responsable selon ses dires. Seulement le poids de la fatigue se fait sentir jusque dans mes os, ils me paraissent de plomb, les muscles de mes jambes pourraient encore me porter sur de longs kilomètres mais la sagesse veut que je leur accorde du repos. Et un constat simple s’impose : je n’ai plus vingt ans, même si je n’en ai pas encore quarante. Il me faut une bonne nuit de sommeil avant d’entreprendre quoi que ce soit, y compris prendre une décision au sujet de l’aide à apporter ou non à ce gamin.

« Jeune homme, c’est pas ta faute si ton compagnon, Angry, est mort, colle toi bien ça dans la tête. Si vous avez bien été attaqués par c’que j’crois, y a pas beaucoup d’hommes qui auraient survécu pour t’porter jusque là. Si tu avais vraiment gêné Angry, y s’rait mort dans la Montagne et toi avec. Clair ? J’vais pas t’mentir et t’raconter des bobards parc’que tu dois pas avoir plus qu’la moitié moins d’mon âge : j’reviens d’là haut, dans les montagnes, je suis épuisé, j’ai l’cerveau brumeux, j’ai b’soin de dormir, et j’gage que toi aussi. Alors voilà c’que j’te propose, on pionce tous les deux, on retrouve nos forces, et demain matin on reprend cette conversation, les idées claires, et on décide de ce qu’on fait. J’pense qu’Edouard devrait pouvoir te donner une paillasse à coller près d’la mienne, y fait pas mauvais près du feu. De toute façon on peut rien faire ce soir. Par contre Edouard, j’te conseille de garder ton arbalète pas loin, et d’bien r’mettre la barre en travers d’la porte, parce que si la bête est pas morte… Ya moyen qu’elle ait poussé jusqu’ici si elle est encore en état… »



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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Jeu 20 Fév 2014 04:27 
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Maël termina sa soupe jusqu'à la dernière goutte prenant son bol à deux mains et le portant à sa bouche afin de récupérer le liquide que la cuillère avait peine à lui donner.

Puis il te regarda songeur. Son expression trahissait à la fois du respect et une certaine peur. Après un petit moment de réflexion, il te fit finalement un signe positif de la tête. Il allait passer la nuit dans l'auberge.

"A la bonne heure ! " S'écria la bonne Alice qui rapportait quelques couvertures, suivie de près d'un jeune homme qui rajoutait une paillasse près de celle de Jager.

"Les verrous sont déjà sur la porte et mon arbalète ne me quittera pas de la nuit" te répondit Edouard.

Cela dit, il étint les lumières et alla retrouver sa femme qui était déjà repartie dans leurs appartements privés.

Dans cette grande salle, il ne restait plus que vous deux et pour toute lumière celle du feu dans le foyer.

Avant de se coucher, le jeune homme sembla hésiter, il ouvrit la bouche à plusieurs reprises puis la referma sans rien dire. Il secoua la tête, retira ses bottes puis s'étendit sur la paillasse tout habillé, et se recouvrit de la couverture. Il ne dit mot mais garda ses grands yeux noisette bien ouverts.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Ven 21 Fév 2014 16:00 
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Le gamin ayant convenu qu’il serait bon de remettre au lendemain, Alice a apporté quelques couvertures pour qu’il ne prenne pas froid pendant la nuit, et Edouard m’a assuré que les verrous étaient bien poussés, et l’arbalète à son chevet. Il n’a rien d’un militaire, d’un garde ou d’un mercenaire, ses talents sont somme toute sommaires, mais il est fiable, c’est déjà beaucoup. On ne demande pas trop si on veut tenir dans un environnement hostile. On ne demande pas trop et on n’accepte ce que l’on nous offre lorsque cela ne nous nuit pas. Un toit et un feu, au cœur de l’hiver, c’est beaucoup. J’ignore de quelle extraction est ce malheureux garçon, mais il n’a pas rechigné à coucher sur le sol, sur une paillasse plus toute jeune, sentant la poussière et peut-être vaguement le moisi, sous des couvertures propres – je n’ai pas souvenir d’avoir jamais vu cette auberge dans un état que réprouverait un esprit tatillon sur la propreté, Alice veille à ce que les clients se montrent respectueux, et que son mari fasse sa part – mais ayant connu des jours meilleurs, il y longtemps, en compagnie d’un étranger pas forcément d’apparence fréquentable.

D’ailleurs, il ne s’endort pas tout de suite, mais ça ne tardera probablement pas. Avec tout ce qu’il a subi, je comprendrais tout à fait que le sommeil soit un peu long à poindre. Peut-être le cadavre, encore couché près de l’entrée, l’intimide-t-il. L’odeur du sang ne parvient pas jusqu’à mes narines, il fait encore assez froid dans la pièce pour que la chair ne se putréfie pas trop vite. Le cadavre ne m’inquiète guère, ce qui m’inquiète c’est plutôt ce qui a fait passer l’homme à l’état de cadavre. Avant de me coucher, j’ai hésité à décorder mon arc, chose que j’ai finalement faite. Si un liykor noire ou un des loups de monte des garzoks doit débouler, je pense que j’aurais plus besoin de ma hache que d’autre chose. Alors je l’ai gardée près de moi, tout comme mon épée, tirée du fourreau ; je ne crains pas de me blesser, elle n’est pas trop proche, et je ne bouge guère durant la nuit, et puis après tout ce n’est pas non plus un rasoir. Je préfère savoir ces armes là, à portée de main.

Lentement mes yeux se ferment, je me laisse aller à la fatigue, mes muscles se relâchent et se réchauffent progressivement sous la couverture, aidés en cela par les braises déclinantes du feu. La pénombre atténuée par leur rougeoiement est propice à l’assoupissement, un peu comme si, quelque part dans les recoins animaux de mon corps et de mon esprit, j’y reconnaissais la luminosité du soleil couchant.

« Tu vas l’aider ? »

L’endroit m’est inconnu. Pire, je ne sais pas comment je suis arrivé là. Mais cette voix me parle, elle a déjà sonné à mes oreilles ; le visage, en revanche, est une découverte, et pour cause : je me trouvais dans ce corps au moment où j’aurais pu le voir. C’est bien Aaron qui se tient devant moi, assis sur une souche arrachée, se chauffant près du feu, taillant négligemment dans une miche de pain de minces lamelles qu’il porte à sa bouche à l’aide du couteau. Autour de nous, des arbres, quelques troncs abattus, des fagots de broussailles. Ce pourrait être n’importe quel chantier forestier ; je reconnais ça et là des indices caractéristiques : des troncs marques, l’organisation de l’espace, les empilements réguliers et les chemins laissés libres pour l’évacuation des troncs, les outils soigneusement déposés là où nul ne marchera dessus, où aucune chute de bois ne viendra les endommager.

« Alors ? Tu vas l’aider ? »

« J’en sais rien. C’est pas clair son histoire. C’est complèt’ment dingue. Aller chercher une fleur, dans la montagne, en plein hiver… Faut pas être bien dans son crâne ! »

« T’es sûr de ça ? T’es bien v’nu chercher une hache parce que t’avais pas l’esprit très clair, non ? Parc’que ça t’taraudait ? Pis t’aurais pas fait ça pour ton père ? Pour ta mère ? Pour ta famille ? Pour tes amis ? Et la p’tite sinarie ? T’es allé la chercher. »

« C’est pas pareil. C’était pas les mêmes conditions, pas la même saison. Y’avait pas un putain de liykor affamé dans le coin. La fin de l’été dans la campagne de Shory, c’est pas le cœur de l’hiver dans les Montagnes. »

« T’as peur ? »

« Non, je veux vivre. »

« Alors, tu vas l’aider ? »

« J’en sais rien… »



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Dernière édition par Jager le Sam 1 Mar 2014 11:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 22 Fév 2014 05:53 
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La nuit sans lune se passa sans incident apparent.

A ton réveil tu pus constater que la paillasse à tes côtés était vide et dénuée de toute couverture. Puis tu vis Alice, décontenancée par le spectacle qui s'offrait à elle près de la porte.

Le corps de Angry était encore là et tout contre lui, Maël était endormi, la tête contre le ventre de l'homme décédé, les yeux rougis, tout recroquevillé sous la couverture.

Heureusement, le vent et le froid s'infiltrant sous la porte ont permis une certaine conservation du corps, évitant toute odeur de décomposition.

Alice se tourna vers toi, demeurant muette, mais il est inutile qu'elle te parle, ses yeux te supplier d'aider le petit.

Pour sa part, Edouard grogna un coup avant de déloger le corps aidé de deux gaillards habitants au village. Agissant sans trop de précaution, ils réveillent Maël qui se leva un peu désorienté. Toujours emmitouflé dans sa couverture, il se dirigea vers le foyer où un nouveau feu avait remplacé celui de la veille et sans un mot s'asseya sur sa paillasse. Tout comme Alice, il ne dit mot. Une chose certaine, il attendait ta réponse.

(((Pour les gaillards qui déplacent les corps, tu peux les décrire à ta guise, tu peux les connaître ou pas, c'est comme tu veux. )))

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 1 Mar 2014 11:41 
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Lorsque je me suis éveillé, le gamin n’était plus sur sa couche. Ce sont les différentes voix, le bruit inhabituel dans la taverne, qui m’ont tiré de mon sommeil. Les quelques clients matinaux respectent en général le repos de ceux près de l’âtre, d’autant plus qu’ils se font rares en la mauvaise saison. Il n’y a guère que les inconscients comme ce gamin, ou les dérangés comme moi pour se hasarder dans les montagnes en solitaire, si légèrement équipé.

Des villageois sont venus chercher le corps de Angry, pour en faire je ne sais trop quoi, et je ne compte pas poser la question, du moins pas tout de suite. Parmi eux se trouvait Brundr qui me salua d’un geste de la main dès que je fus assez éveillé et redressé pour percevoir mon environnement, mais sans pour autant m’adressa la parole. Quelque chose dans son regard me laissait à penser qu’il me soupçonnait d’être allé voir le Nécromancien, malgré ses recommandations, et qu’il se posait des questions sur ce que cela avait bien pu entraîner pour moi. A moins que mon esprit encore embrumé ne m’ait joué des tours.

En déplaçant le corps, ils ont réveillé le gamin, Maël, qui était allé pendant la nuit se blottir contre le cadavre glacé de cet homme qui avait eu tant d’importance pour lui. Une manière comme une autre de faire son deuil ou de combattre la tristesse, même si je n’approuve guère. Enfin… Qui sait de quoi je serais capable dans de telles circonstances ? Zewen me préserve de connaître un jour la réponse ! L’oreiller macabre retiré, le gamin est revenu près du feu mourant.

Je n’ai pas manqué le regard lourd, insistant, d’Alice, et j’y ai lu une supplique pour rendre service à cet égaré. Mais que faire ? Qu’est-ce qui lui rendrait vraiment service ? Le suivre dans ses chimères ? Le laisser avancer comme bon lui semble, au mépris de la prudence la plus élémentaire ? M’engager dans sa suite vers les montagnes à la recherche d’une fleur dont je ne sais rien et, pire, dont je ne sais pas s’il en sait vraiment quelque chose de valable ? Autant tout de suite trouver une crevasse, s’y jeter et prier les dieux pour ne rien se briser, et en plus trouver une petite pente bien douce pour en sortir sans peine. Les dieux peuvent être bons avec leurs fidèles, mais j’ai toujours eu l’intime conviction qu’il ne fallait pas non plus se comporter comme le pire des imbéciles et espérer leur secours… Toujours est-il qu’au cours de la nuit un plan a germé en moi, quelque part entre ce rêve étrange, avec ce héros des temps anciens dont je me demande si je ne me suis pas accroché des réminiscences en même temps que cette hache, et cet instant un peu trouble où il s’agit de réunir les pièces du puzzle pour répondre à quelques questions simples mais cruciales : qui suis-je, où suis-je, pourquoi.

« Maël, j’vais t’aider. J’vais t’aider à soigner ton père. Mais on va procéder à ma manière. Hors de question qu’j’aille crever dans les Montagnes pour une fleur dont j’sais rien. C’est d’jà pas la joie en c’te saison, mais j’veux pas en plus engager la vie d’un gamin. Mes plus belles années sont derrière moi, les tiennes devant toi, les gâches pas sur un coup de tête. On rentre à Bouhen, j’te ramène chez toi, et de là je ferai c’qui faut pour ton père. J’irai chercher c’te fleur s’il n’y a que ça à faire, mais s’il y a moins stupide, moins suicidaire, j’le ferai avant toute chose. Prouve que t’es plus un gamin, que tu peux être un homme. Angry s’est défendu et t’a défendu, pour que tu puisses vivre. Respecte son acte et sa mémoire, vis. Retourne auprès des tiens, fais honneur à son souvenir, devient un homme bien. Mais aller le rejoindre dans la mort pour une obsession d’adolescent serait la pire chose à faire. Et ton père ? Et ta sœur ? Que diraient-ils si tu ne devais jamais revenir ? »




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Dernière édition par Jager le Dim 2 Mar 2014 13:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 2 Mar 2014 04:05 
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Alice sortit de l’auberge afin de rejoindre son mari et les quelques hommes qui transportaient le corps du défunt, vous laissant ainsi en tête à tête quelques minutes.

Maël écouta attentivement tes paroles. Et la transparence sur ses sentiments était telle qu’il était facile de les deviner sur son visage encore enfantin aux traits très fins. Ainsi, tu pus lire de la joie dans ses yeux au moment où tu annonças que tu allais l’aider. Une petite lueur qui fut bien éphémère puisqu’elle s’éteignit aussi que tu rajoutas que tu irais le porter chez lui et que si expédition, il y aurait ce serait sans lui. Mon visage prit alors une moue boudeuse, renfrognée, déçu et très contrariée.

Sans aucune pudeur, son regard s’attarda sur la marque noire qui recouvrait une partie de ton visage. Cela dura quelques minutes pendant lesquelles l’expression de son visage se détendit. Puis purement innocemment, sans la moindre méchanceté, il te questionna:

« C’est douloureux ? »

Sans réaliser l’indiscrétion de sa question, il enchaîna :

"Mon père n'en a que pour une fille qui se plait à faire de la broderie . Et cette fille qu'il a connu n'existe plus, il ne la reverra plus."

Sa voix demeurait étrangement calme, résignée, sans aucune trace de remords. Seule la tristesse transparaissait dans ce petit discours d'une jeune personne bénéficiant d'un corps d'adulte, sans que la maturité cervicale ne soit installée.

«Malgré tout mon père compte plus que tout pour moi. Certains sont orphelins, moi j’avais la chance d’avoir deux hommes pour me protéger. Angry décédé, il ne me reste que mon père comme seul parent et je suis prêt à tout pour le sauver. »

Cela dit, il statua enfin :

« J’accepte votre plan même s’il ne correspond pas à celui que j’avais tracé, je sais bien que je n’ai pas le choix si je veux que vous m’aidiez. On fera donc comme vous l’avez proposé. »

C’est à ce moment précis qu’Alice entra dans l’auberge les bras chargés des effets potabless d’Angry qu’elle déposa sur la paillasse du jeune homme. Les éléments souillés et endommagés ayant été brûlés ou jetés probablement. Maël y jeta un coup d’œil puis ramassa la bourse de yus qu’il remit à Jager, avant de rajouter.

« Ces vêtements sont trop grands et ses armes trop pesantes pour moi, je ne ramènerai rien, prenez ce qu’il vous plaît. »

(((je te donne le détail de l'équipement de Angry dans le sujet de coordination)))

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