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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 31 Aoû 2013 14:10 
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Gark observe Zniitch silencieusement.

Je suis heureux de te revoir Zniitch, fier de voir que tu as fort bien grandi. Mais tu te trompes si tu penses que nous sommes venus chercher un responsable, la justice humaine ne me concerne pas. Elle n'a aucune valeur pour mon peuple. Seule le sang, la mémoire et la peur font foi. Je ne suis pas ressortit de ma retraite pour un vulgaire péon, mais pour que les montagnes craignent mon nom et ma horde.

Il crache par terre et plonge son regard dans celui de Sibelle. Celui-ci est froid et plein de haine.

Ce serait la femme que tu me donnerais je dirais pas non...

Dit il avec un sourire terréifiant.

Mais c'est l'argent ou le sang qui motivent ma troupe...

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 3 Sep 2013 03:07 
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Un chaudron d’huile bouillante menaçant de déborder ? Voilà une image qui correspondait bien à la colère qui grondait dans les entrailles de la guerrière face aux avances non dissimulées du sale gobelin qui se prétendait être un chef. Une main crispée sur sa dague, l’autre écrasant l’épaule de Blanket, la lèvre inférieure tremblante, les joues empourprées, ses beaux yeux noisette plongés dans le seul œil valide de la vilaine créature verte, Sibelle réussit presque miraculeusement à se contenir. Le petit gobelin avait fait un effort surhumain pour s’adresser à son ancien mentor. Il avait même pesé sur son orgueil en dévoilant à la belle rouquine ses petites dents pointues et jaunies bien enchâssées dans une bouche tordue, le tout surmonté par un nez dévié et courbé. Sibelle était demeurée de marbres face à ce triste tableau, d’autant plus triste que Zniitch lui-même préférait se cacher.
À part Sibelle, ce chef des gobelins, ne désirait que sang et argent.

(Du sang, je peux t’en faire voir gros porc, en t’égorgeant, tu baignerais dedans !)


Toujours les nerfs à vif, Sibelle se tourna vers Blanket :

« Il ne veut pas de toi, c’est ton jour de chance ! » Puis sans demander la permission, elle coupa le cordon de sa bourse et la lança au gobelin. Puis murmura au jeune homme: « J’espère que tu as assez de sous pour sauver ta belle. »

Ne voulant sous aucun prétexte parler à Gark, ne peur de ne pouvoir se contenir, elle chuchota dans l’oreille pointue et trouée de Zniitch :

« Offre-lui, la cape et les armes de Blanket, et même la récompense qui nous était promise ! »

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Dernière édition par Sibelle le Sam 7 Sep 2013 13:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 7 Sep 2013 09:29 
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Tout au long de la tirade de Zniitch, Gark n'a-qu'un-œil se tint tranquille. Calme et silencieux, son unique œil plissé, il était totalement imperturbable. Même lorsque Sibelle, obéissant au jeune gobelin, poussa brusquement Blanket en avant pour l'offrir à l'ancien chef de clan, celui-ci resta de marbre, impassible.
Il ne se décida à prendre la parole que quelques secondes après que Zniitch eut terminé son discours. Il lui avoua tout d'abord qu'il était heureux de le revoir, et fier de constater qu'il avait si bien grandi ... Des mots qui ne le laissèrent pas indifférent. En effet, si Zniitch avait fait tout ce trajet jusqu'ici et qu'il avait traversé toutes ces épreuves, c'était justement pour en arriver là. Il s'en sentait extrêmement fier et honoré, mais il savait que son travail n'était pas terminé. En effet, loin de se retrouver sans but à suivre, il savait parfaitement ce qu'il voulait, à présent.

( Zniitch veut rester avec Sibelle, maintenant. ) Etait-il décidé. Et pour cause, il savait très bien qu'elle lui apporterait bien plus que des pièces d'or ou que de retourner auprès des siens. ( Sibelle peut faire de Zniitch un grand gobelin … Un gobelin fier et digne ! )

Cependant, le ton du chef de clan changea soudain quand les compliments passèrent au refus. En effet, sans ménagement, il annonça à Zniitch qu'il n'avait que faire de la justice qu'il lui proposait. Lui, tout ce qu'il souhaitait, c'était semer la peur, répandre le sang, et que les humains se souviennent de lui avec crainte ... Il n'était motivé que par le meurtre, l'argent et sa réputation.

Il se permit même de cracher par terre et de dévisager froidement Sibelle, lâchant un commentaire vicieux à propos de celle-ci tout en affichant un sourire pervers. Le sang de Zniitch ne fit qu'un tour. Ancien mentor ou pas, accompagné d'une centaine de gobelins ou tout seul, si Gark osait ne serait-ce que toucher un cheveux de Sibelle, Zniitch ne savait pas ce qu'il serait capable de faire … probablement une connerie, mais ça lui était bien égal.
Ceci dit, l'elfe en question semblait également se contenir avec difficulté. Sans la moindre douceur, elle arracha la bourse du pauvre Blanket de sa ceinture et la jeta aux pieds du grand gobelin borgne, murmurant quelque chose à l'humain que Zniitch ne put entendre. Puis, elle se tourna vers lui et lui proposa de donner à Gark les armes et la cape de Blanket, ainsi que la récompense qui leur avait été promise pour la découverte des gobelins.
Un excellent plan, puisque l'argent semblait être l'une des principales motivations de Gark.

Zniitch cogita alors quelques secondes, cherchant les mots qui pourraient toucher son ancien mentor, avant de reprendre la parole :

« Quand les humains ont accusé Gark n'a-qu'un-œil et ses gobelins d'avoir pillé leurs ressources, le duc d'Amaranthe lui-même a proposé d'offrir une prime généreuse à ceux qui leur mettrait la main dessus. » Puis il fit une courte pause, désignant du doigt Blanket qui continuait de garder le silence, le regard dans le vide. « Cet homme-là est le fils du maire du village et Zniitch n'aura donc aucun mal à faire du chantage pour récupérer la totalité de la prime. Zniitch est prêt à offrir cet argent à Gark … toujours en échange de la vie des habitants de ce village. »

« Gark doit bien réfléchir … Si Gark refuse et attaque ce petit village ridicule, Gark n'a-qu'un-œil ne sera rien de plus qu'un autre pillard gobelin, tout juste bon à s'en prendre aux fermiers et aux paysans ! Mais s'il accepte … Ah, s'il accepte, Gark sera LE gobelin qui a dépouillé le grand et prestigieux duché d'Amaranthe sans même avoir à se battre. Gark n'a-qu'un-œil sera craint de tous et plus personne dans les montagnes de Nirtim n'osera usurper son nom. Il fera pâlir les autres chefs de clans gobelins, les enfants humains se raconteront des histoires sur lui pour se faire peur et les femmes chuchoteront son nom avec crainte. L’Histoire parlera de Gark n'a-qu'un-œil et son nom sera alors immortel ... N'est-ce pas ce que souhaite Gark ? »

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 7 Sep 2013 20:46 
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Gark reste silencieux et songeur à la fin de ta dernière phrase. C'est Blanquet qui prend la parole le premier.

Cette somme, celle comme récompenses à déjà été prise par les mercenaires après la bataille de la grotte. Je suppose qu'il n'y a déjà plus rien et que les mercenaires sont partit.

Gark hausse les épaules et levant son glaive en direction du jeune blanc bec il dit.

Hé bien tant pis je vais détruire ton village et commencer par toi...

Blanquet crie alors.

Non pitié, il reste les récoltes ! Et les diamants de la mine !


Gark stoppe son geste, l’œil brillant de convoitise.

Parle, je t'écoute...

Il y a les récoltes que l'on vous accuse d'avoir volé, chez chaque habitant. On vous les laisse. Il y a quelques diamants que j'ai sauvé de la mine, je vous les donnes, mais je vous en prie, ne nous tué pas.

Voila comme j'aime négocier.

Il fait un signe et un groupe de six gobelin sort de la horde.

Ils vont venir avec toi chercher mon butin.

Gark regard Blanquet s'en aller avec les six gobelin. Il se retourne vers Zniitch.

Pourquoi ne viens tu pas avec nous? Tu pourrais être un de mes lieutenants ?

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 8 Sep 2013 08:42 
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Encore une fois, Gark garda le silence un petit moment, l'air songeur. Mais ce fut Blanket qui reprit la parole en premier, et pour anéantir tous les espoirs et les efforts de Zniitch, qui plus est ! En effet, il expliqua d'un ton paniqué que l'argent promis comme récompense avait déjà été donné à des mercenaires, qui devaient à présent être bien loin d'ici.

Tout sembla s'écrouler autour de Zniitch. Sans cet argent, il lui serait impossible de convaincre Gark de laisser le village tranquille ... Et, comme pour confirmer ses pensées, le grand gobelin borgne haussa brièvement les épaules avant de pointer son glaive en direction de Blanket, s'écriant qu'il ne restait alors plus qu'à raser ce maudit village, en commençant par l'humain qui se tenait devant lui.
Étrangement, ces mots eurent l'effet d'un coup de fouet sur Blanket qui se délia subitement la langue. A toute vitesse, il avoua qu'il restait encore les récoltes, cachées chez les habitants du village, ainsi que quelques diamants qui avaient été extraits de la mine ... Cette mine où Zniitch avait été forcé de travailler ...

Satisfait, Gark annonça le marché comme conclu. Il dépêcha une petite troupe de six gobelins et leur ordonna d'accompagner l'humain jusqu'à son butin, et de le lui ramener. Ceux-ci l'arrachèrent donc des mains de Sibelle - un instant, Zniitch eut peur qu'elle ait une mauvaise réaction ... mais non - et l'emmenèrent en direction du village.

« Blanket ne doit pas faire de connerie. » Lui lâcha Zniitch lorsqu'il passa à son niveau. « Le sort de Blanket est entre les mains de Gark n'a-qu'un-œil, maintenant, et Zniitch doute fort qu'il soit clément. Mais grâce à Blanket, le village survit, ses habitants aussi et ... Lisa aussi ... Alors Blanket ne doit pas faire de connerie. »

Puis il les regarda s'éloigner, espérant que Blanket tiendrait sa promesse, et que les gobelins tiendraient leur promesse également, qu'ils se tiendraient tranquilles ... Pour sa part, son travail était terminé. Les négociations étaient terminées, de même que ces histoires de village et de gobelins ... C'était fini.

Mais, alors que Zniitch remettait sur son visage les bandelettes de tissu sale qui lui servait de masque et de turban, Gark se tourna vers lui et lui fit une proposition. Et pas n'importe quelle proposition ! Le genre de proposition dont il avait longtemps rêvé ... En effet, Gark n'a-qu'un-œil lui-même lui demandait s'il souhaitait le rejoindre et devenir l'un de ses lieutenants.
Il y a encore quelques jours, Zniitch aurait sauté sur l'occasion et aurait accepté sans même prendre le temps de réfléchir ... Mais tout avait changé, maintenant. Certes, il aurait aimé travailler de nouveau avec Gark, qui plus est en tant que lieutenant, mais il ressentait un étrange sentiment. Quelque chose l'en empêchait ... Et ce quelque chose avait un nom. Sibelle. Il ne voulait pas la laisser partir. Il ne voulait pas continuer sans elle. Alors, il se tourna vers la belle et grande guerrière elfique, les traits fermés, sa magnifique armure épousant ses formes, une épée pendant à chacune de ses hanches et sa longue chevelure rousse ondulant lentement sous le doux souffle du vent, et il fit de son mieux pour ne pas bredouiller.

« Zniitch ne ... C'est ... C'est terminé. Qu'est-ce que Sibelle compte faire, maintenant ? »

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Lun 9 Sep 2013 23:35 
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Le petit Zniitch suivit les conseils avisés de la guerrière et proposa au chef du clan la prime qui devait revenir à lui et à Sibelle. Gark semblait attiré par cette offre alléchante et Sibelle se dit quelques instants que la partie était jouée et les habitants du village sauvés. Mais malheureusement, tous ses espoirs s’évanouirent lorsque l’hypocrite et malhonnête blanc bec avoua qu’il avait déjà distribué la somme d’argent à ce honteux groupe de mercenaires qui avaient tués sans pitié les petits gobelins de la grotte.

Le sang de Sibelle ne fit qu’un tour et elle fut fortement tentée de tuer elle-même Blanket. Cependant, Gark n’a qu’un œil la devança. Malheureusement une fois de plus, Blanket prit la parole pour proposer les récoltes des habitants ainsi que quelques diamants qu’il avait amassés. Le chef des gobelins accepta l’offre et délégua six de ses soldats à la peau verte pour escorter le blondinet à la langue fourbe.

Cette fois, leur aventure était bien terminée. Les coupables étant trouvés, Sibelle et Zniitch n’avaient plus leur place dans le petit village. La guerrière n’était pas satisfaite de la conclusion de cette histoire, elle aurait préféré que les habitants préservent leur récolte puisque c’était pour la sauver qu’ils avaient tout manigancé. Mais elle ne pouvait rien faire pour remédier à cette situation et d’un autre côté, les habitants avaient un peu couru à leur perte en faisant confiance au fils du maire.
Gark plutôt satisfait de l’arrangement proposa à Zniitch une place dans ses rangs. Et pas n’importe quelle position, un poste de lieutement. La rouquine observa son petit protégé sans rien dire, elle était fière de lui, il avait bien manœuvré avec son comparse et il méritait la situation qui lui était offerte. Cependant, dans le fond d’elle-même, elle se sentait contrariée et déçue. Cela ne lui aurait pas déplu de faire encore un petit bout de chemin avec le petit gobelin.

Ce dernier ne donna pas sa réponse à Gark , il préféra plutôt se tourner vers Sibelle et lui demanda quels étaient ses projets.

« Je m’en vais à Kendra Kâr, je vais tenter de retrouver la trace d’Azalée. »

Il aurait été si simple de dire tout simplement ce qu’elle ressentait, mais peu douée dans les relations humaines, elle en était incapable. Elle aurait bien aimé profiter de la compagnie du petit gobelin, mais elle ne savait pas comment lui dire. Dans l’incertitude, elle ne fit rien. Attendant tout simplement la réponse de Zniitch, espérant qu’il lui demande de l’accompagner.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 10 Sep 2013 18:00 
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Bientôt vous apercevez les gobelins revenir avec une charrette pleine de sac de grain, souriant et sautillant ils rentrent dans la horde qui s'écarte devant eux. L'un d'eux jette à Gark, un sac pas plus gros qu'une main. Gark l'attrape au vol et l'ouvre délicatement. Il sourit devant son contenu et relève la tête dans votre direction.

Bien, Zniitch, si tu changes d'avis tu sais ou me trouver. Bonne chance pour la suite.


Il se retourne et bruyamment s'en va avec son armée.

Blanquet arrive à votre niveau suivi d'une jeune femme. Celle-ci prend la parole et vous tends un mouchoir contenant deux rubis.

Je m'appelle Lisa. Je vous remercie de me l'avoir ramenée en vie, grâce à vous et votre persévérance tout rentre dans l'ordre. Nous avons eu tord de croire que l'on pouvait se jouer du duc et de ce chef gobelin. Je sais que cela n'est pas beaucoup mais c'est tout ce qui nous reste et nous avons compris la leçon. J'espère que vous ne direz rien aux autorités d'Amaranthe, ils nous feraient payer très durement notre insubordination.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 11 Sep 2013 23:18 
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Une expression étrange résidait dans le visage fin et pâle de l'elfe, une expression que Zniitch ne put déchiffrer. Celle-ci lui annonça cependant qu'elle avait déjà un projet. En effet, elle devait retourner à Kendra Kâr afin de retrouver une personne du nom d'Azalée. Le petit gobelin mourrait d'envie de venir avec elle et de vivre cette nouvelle aventure à ses côtés ... mais il ne savait pas s'il aurait sa place et si elle voudrait bien de lui. Après tout, qui voudrait de la compagnie d'un gobelin ?
Mais il préférait essuyer un refus que vivre avec des regrets tout le restant de sa misérable vie ! Il se retourna donc vers son ancien mentor et reprit la parole.

« Il y a quelques mois, quelques jours même, Zniitch aurait répondu oui et aurait suivi Gark n'importe où. Mais Zniitch a beaucoup changé, ces derniers temps. Zniitch a beaucoup appris, et il s'est attaché à des choses auxquelles il n'aurait jamais soupçonné s'attacher un jour ... » Le gobelin fit une pause, baissant la tête et la tournant brièvement sur le côté avant de reprendre. « Zniitch est très heureux d'avoir pu revoir Gark après tant de temps, et il espère que tout ira bien pour lui. Mais la vie de pillage, de luttes fratricides et de survie n'est plus pour Zniitch. Zniitch recherche autre chose, à présent. Et Zniitch ne le trouvera pas chez les siens ... Alors Zniitch doit refuser l'offre de Gark, mais il lui souhaite bonne chance et bonne continuation pour la suite. »

Comme toujours, le chef gobelin garda le silence un court moment, avant de saluer Zniitch, lui souhaitant bonne chance et lui annonçant qu'il pourrait toujours le retrouver s'il venait à changer d'avis. Mais, ça, le jeune gobelin en doutait fort !

« Zniitch ne ... Zniitch n'a rien de prévu, pour le moment. Peut-être qu'il pourrait accompagner Sibelle ? » Demanda le petit gobelin, tout honteux sous son masque de tissu, juste après que son ancien mentor se soit éloigné pour rejoindre ses troupes. « Au moins jusqu'à Kendra Kâr ! » Se rattrapa-t-il aussitôt, bien qu'il aimerait rester plus longtemps.

Mais, bientôt, les gobelins envoyés pour escorter Blanket jusqu'au village - afin d'y récupérer leur juste butin - revinrent, transportant une charrette pleine de sacs de grains. Ils étaient surexcités, sautaient dans tous les sens et poussaient des petits cris aigus. Appartement, la prise avait été bonne.
Blanket aussi était là, toujours en piteux état et accompagné d'une femelle humaine. Ils vinrent tous deux vers Zniitch et Sibelle, et la femme se présenta comme s'appelant Lisa. Surement la Lisa dont faisait allusion Blanket ... Elle les remercia d'avoir ramener en vie son homme et d'avoir tout fait rentrer dans l'ordre. Elle confessa également qu'ils avaient eu tord de croire qu'ils pouvaient se jouer du duc d'Amaranthe et de Gark, et qu'ils en retiendraient la leçon. Elle leur implora d'ailleurs de ne pas prévenir les autorités du duché, sans quoi le village serait sévèrement puni ... Enfin, elle offrit un rubis de taille plus que correcte à chacun d'eux.

« Les humains ont eu beaucoup de chance que Sibelle ait insisté pour la survie du village, car Zniitch n'aurai pas été aussi clément. » Lâcha le jeune gobelin en faisant tourner la pierre précieuse entre ses doigts griffus. « Zniitch aussi espère que cette histoire servira de leçon aux humains, et qu'ils ne maltraiteront ou ne massacreront plus jamais une autre race tel qu'ils l'ont fait ! »

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Ven 13 Sep 2013 02:16 
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Plantée debout, silencieuse, Sibelle écoutait attentivement la réponse que fit Zniitch au grand Gark qu’il semblait tant admirer et elle ne put se retenir de pousser un soupir de soulagement lorsque le petit gobelin déclina l’offre pourtant fort alléchante.
Gark repartit alors avec sa troupe, incluant les six gobelins qui revenaient tout guillerets avec une charrette pleine des récoltes et une grosse bourse qu’ils lancèrent à leur chef.

Zniitch se tourna alors vers Sibelle et lui demanda tout hésitant s’il pouvait l’accompagner. Il n’en fallut pas plus à la guerrière pour illuminer son visage d’un ravissant sourire.

« Désormais, tu seras mon compagnon de voyage, et ne t’aventures pas à me quitter ! » Lui lança-t-elle joyeusement. »


Et voilà, l’aventure d’enquête était terminée et une autre tout à fait différente allait peut-être débuter, c’est en fait ce que se disait Sibelle avant qu’elle ne vit Blanket revenir dans leur direction accompagné d’une jolie jeune femme qui ne pouvait être nulle autre que Lisa. Cette dernière s’approcha de nos deux aventuriers et leur tendit un petit mouchoir qui contenait deux pierres précieuses. Sibelle laissa Zniitch se servir le premier puis sans quitter Lisa des yeux, elle prit sa part du butin et écouta attentivement ce que cette dernière avait à leur dire.

Elle commença par les remercier en leur disant que c’était grâce à eux que tout était rentré dans l’ordre.

(Et si tu n’avais rien manigancé, il n’y aurait rien eu à arranger.)

Les lèvres de la rouquine demeuraient scellées, mais au fil du discours de la jeune dame, sa peau pâle s’empourpra. Lisa avoua ensuite qu’ils n’auraient pas dû se jouer du duc et du chef gobelin.

(Et que fais-tu de ceux qui sont morts dans la mine exténués et affamés ?)

Puis elle termina en leur faisant une demande à peine déguisée de ne pas alerter les autorités, ceux-ci risqueraient de les punir sévèrement de leur insubordination. Ce fut cette dernière phrase, une de trop, qui fit sortir Sibelle de son mutisme.
Le poing serré renfermant le rubis, elle s’approcha à quelques pouces de la demoiselle. Cette dernière ne put échapper au regard menaçant de la guerrière, qui d’un ton agressif lui fit la réplique :

« Et que faites-vous de ces gobelins dans la mine, ceux que vous avez maltraités et utilisés comme esclave pour extraire les diamants à votre place ? Et les autres, dans l’autre grotte ? Ils étaient chétifs, mal équipés et ne savaient pas se battre ! Vous pensez qu’il vous suffit de dire que vous regrettiez vos fautes et que vous ne recommenciez plus pour que l’on vous pardonne ? Vous n’êtes plus une petite gamine de cinq ans, vous devez être responsable de vos actes. »

Ce disant, Sibelle recula d’un pas, pris un court élan de sa main gauche, celle renfermant le rubis, et sans prévenir balança violemment son poing sur le nez de la petite garce.
« Votre namour vous guérira ! » Rajouta la guerrière avant de tourner les talons, fière et soulagée d’un lourd poids.

N’ayant pas envie de traîner plus longtemps dans ce village où les habitants avaient tenté de la flouer, elle approcha une charrette de marchand qui était parqué non loin de là.
Un homme plutôt rond au visage rougeaud tenait les rênes et s’apprêtait à quitter le village.
« Vous nous prenez comme passagers, moi et mon ami ? » Demanda Sibelle qui avait retrouvé sa bonne humeur et rangé son rubis dans sa bourse.
L’homme hésita un bref moment, puis se décida à répondre :
« Oui, si vous embarquez à l’arrière et si vous me prêtez main-forte si de vilains p…. brigands m’attaquent. »

L’humain s’était repris à temps pour ne pas parler de peaux vertes, puisque le petit être qui suivait Sibelle en était un. Sibelle fit comme si de rien n’était, ignorant cette brève hésitation.
« Je vous donne ma parole de vous rendre ce service s’il s’avère nécessaire ! »
Elle embarqua à l’arrière de la charrette, aida à Zniitch à faire de même, se coucha sur un sac de farine, et fit un petit sourire à Zniitch avant de fermer les yeux.
Sibelle avait beaucoup appris pendant cette aventure, en particulier sur l’apparence trompeuse des gens. A son arrivée dans le petit village, elle nourrissait des préjugés envers les gobelins, et il s’est avéré que ce sont les seuls qui ont tenu parole. D’abord Zniitch qui fut un partenaire efficace et fidèle et puis le célèbre chef de clan borgne qui accepta le marché et le respecta. Quant aux humains, les hommes sauvages habillés de fourrures n’étaient que de vraies brutes. Blanket avait manqué à sa parole à quelques reprises, et quant à sa fiancée, elle s’était comportée comme une petite garce. Sibelle, certes n’avait point amélioré son caractère, mais il ne fallait pas trop lui en demander à la fois. La vie était longue et ça prendra encore des dizaines d’années pour calmer le tempérament impétueux de la belle rouquine.

--> Route vers Kendra Kâr

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Dernière édition par Sibelle le Mar 17 Sep 2013 03:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 17 Sep 2013 02:12 
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Au grand bonheur du petit gobelin, l'imposante guerrière elfique répondit favorablement à sa demande. Son visage fin et au teint pâle s'illumina et se fendit d'un large sourire qui découvrit une rangée de dents éclatantes et impeccables, puis elle déclara officiellement Zniitch comme son "compagnon de voyage" ... Un titre qui ne déplaisait pas à ce-dernier !

Lorsque Lisa et Blanket vinrent à leur encontre pour leur offrir les rubis, Zniitch fit de son mieux pour garder son calme et pour ne pas repenser à tout ce que ces humains avaient causés, et à ce qu'ils auraient mérité ... Lorsqu'il parlait, son ton était sec mais dénué de toute agressivité. En revanche, la réaction de Sibelle ne put que le surprendre. Elle qui avait pourtant souhaité si fort la protection des humains et de leur village ...
En effet, en l'espace d'une seconde, l'attitude de la guerrière changea du tout au tout. Son visage s'empourpra, ses traits se durcirent et elle plongea dans une colère noire en répondant aux propos de la petite femmelette humaine, qui faisait bien pâle figure à coté de la carrure de Sibelle.

( Zniitch n'aimerait pas être à la place de Lisa ! ) Commenta le gobelin pour lui-même, en reculant d'un pas par pure sécurité.

L'elfe furibonde commença par leur rapeller tout le mal qu'ils avaient fais aux gobelins. La souffrance, l'esclavage, l'épuisement et parfois même la mort ... Elle évoqua également une autre grotte, avec des gobelins incapables de se battre et qui s'étaient fais massacrés. Zniitch ne savait rien de cet événement, et le nota donc dans un coin de sa tête bossue pour demander des détails plus tard. Elle parla ensuite de pardon et de responsabilité, mais le petit gobelin ne suivit pas tout ...
Cependant, il comprit très bien ce qui se passait lorsque Sibelle envoya son poing dans la face de la femme contre laquelle elle était déjà en train de s’énerver. Le coup la percuta à la tempe et elle s’effondra au sol dans un bruit sourd, après quoi la guerrière rousse tourna les talons et s'éloigna en direction de la route. Zniitch s'empressa d'ailleurs de la suivre, laissant derrière-eux ces deux humains désemparés.

***

Le duo de choc descendit brièvement le relief des montagnes avant d'apercevoir une charrette arrêtée sur le bord de la route, un peu plus loin. Son chargement laissait sous-entendre que l'homme rond et maladroit qui s'affairait autour du véhicule était un marchand et, à en juger son orientation, il descendait en direction de Kendra Kâr.
Parfait.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin au niveau de l'homme qui faisait visiblement une pause avant de repartir, Sibelle prit les devants et demanda s'il accepterai de les transporter jusqu'à la capitale. Sa voix était la plus calme et la plus diplomatique du monde ... Alors que, quelques minutes plus tôt, elle envoyait au tapis une autre femme.
Le caractère de la guerrière était changeant, ce n'était plus à démontrer. Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, cela ne faisait presque pas peur au jeune gobelin ... Il avait l'impression que Sibelle ne pourrait pas lui faire de mal, et c'était pour lui un sentiment tout nouveau !

Quoi qu'il en soit, l'homme n'hésita pas bien longtemps avant d'accepter la compagnie des deux aventuriers. A condition qu'ils montent avec le chargement, à l'arrière, et qu'ils donnent un coup de main si le chariot venait à être attaqué par des brigands. C'était une offre qui ne se refusait pas. Et ils ne la refusèrent pas.

Sibelle et Zniitch grimpèrent donc à l'arrière de la charrette, puis s’installèrent entre les caisses de bois et les sacs de farine lorsque celle-ci redémarra. Le voyage n'était pas de tout repos, à cause du chaos de la route et de l'inconfort de leur position, mais Sibelle parvint tout de même à s'allonger et à fermer l’œil en accordant un bref sourire au gobelin. Il en aurait bien fait de même, mais le masque qui cachait le bas de son visage était là pour une bonne raison.

« Sibelle peut se reposer. Zniitch ouvre l’œil. » Répondit-il plutôt, tout en sortant sa pierre à aiguiser de la poche de son ample chemise. Puis, tour à tour, il se saisit des divers couteaux qu'il était parvenu à obtenir au cours de cette aventure, et entreprit de les aiguiser soigneusement un par un ...

Son estomac criait famine et les morceaux de viande séchée qui trainaient encore dans ses poches lui faisaient de plus en plus envie, mais il voulait absolument partager avec Sibelle et préféra donc attendre son réveil.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 7 Déc 2013 01:00 
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La lumière se fit bien plus rasante encore qu’elles ne le sont au cours de la journée, les ombres s’allongèrent démesurément, projetant des silhouettes maigres et inquiétantes sur le parterre blanc. Je savais que la nuit n’allait pas tarder à tomber, mais également qu’Alkil n’était plus très loin : la perspective d’un bon feu, peut-être d’un repas chaud, tout du moins d’un toit au dessus de ma tête canalisa mes forces vers mes jambes, leva le poids glacé qui pesait sur ma poitrine. Le craquement de la couche neigeuse sous mes raquettes prenait un sens différent à mes oreilles, il chantait l’arrivée proche. La nuit s’annonçait claire, et j’avais maintenant peu de chance de me perdre : les habitants avaient marqué les sentiers aux alentours de leurs villages, des entailles profondes dans les troncs, renouvelées chaque année, un bon moyen pour que les égarés ne soient pas tous retrouvés dur comme le roc dans une congère.

Au bout d’une ou quelques heures – je ne sais plus, j’avais perdu la notion du temps – j’ai fini par apercevoir les chaumières, plus sombres sur les pentes grises. Pas de lumières, pas de feu, le vent glaçant balayait les maigres fumerolles qui s’échappaient des cheminées, on aurait dit un lieu mort. Face à l’hiver, il est bon de placer de lourds volets contre les fenêtres, de ne rien laisser entrer, ni le froid, ni les hommes, ni les ombres les plus menaçantes. Malgré tout, j’ai frappé lourdement contre la porte de l’auberge, mes poings gantés faisant tomber quelques plaques qui avaient gelé au dessus du battant.

« C’quoi ? J’vous préviens, j’suis armé ! »

« C’est moi, Jager ! J’viens vendre des peaux, et j’ai b’soin d’un quoi pour passer la nuit. Ouvrez Edouard, y pèle dehors ! »

« Par les balloches de Kubi ! On n’a pas idée d’se pointer à c’t’heure ! »

Le bruit sourd d’un linteau de chêne qui heurte le sol de terre battue et la porte s’ouvre. Edouard a à peine pris le temps d’enfiler un manteau lorsqu’il a entendu les coups : ce n’est pas pour autant que son arbalète n’est pas dirigée vers un Jager harassé, n’attendant qu’une chose, qu’on le laisse entrer. Quand le grand type tenancier de l’auberge s’écarte enfin pour laisser le chasseur se mettre à l’abri, ce dernier aperçoit la femme du logis pointant son nez à la porte de la chambre, un solide gourdin à la main.

« Va t’recoucher ! J’vais m’occuper d’ce pov’ bougre ! Aller, va dormir, va… »

L’aubergiste suit sa femme, lui claque un baiser mouillé que j’entends depuis la pièce principale, puis revient habillé pour lutter contre la froidure qui a pris entre les murs. Sans m’adresser un mot il balance deux buches sur les braises, ravivant un feu qui ne tarde pas à lécher le fond d’un chaudron un brouet fleurant la salaison, puis va tirer d’un tonneau derrière le comptoir un pichet de cidre qu’il pose près du foyer face auquel je me réchauffe, accompagné d’une timbale en terre cuite. La boisson légèrement alcoolisée me racle le gosier, réveille un peu de vie dans mon estomac qui se met à gronder, je salive en sentant la pitance qu’Edouard s’est mis à touiller à l’aide d’une cuillère en bois. Quelques minutes passent dans le silence, nous buvons tous deux sans échanger un mot, la cruche se vide lentement. Enfin un bol m’est présenté : il y a dans ce gruau du blé, des châtaignes, du porc salé, des pois, un gueuleton qui aurait fait hurler au scandale un Sinari, mais avant tout ce qu’il vaut pour caler un montagnard après une rude journée de travail ou, comme la mienne, d’un voyage dans la neige. Je tire une cuillère en bois de mon paquetage et commence à manger, lentement d’abord tant la bouillie est chaude, puis à grandes bouchées ; une seconde portion m’est servie ; la troisième achève de museler ma faim. Le froid a quitté mes membres, mon corps, je ressens pleinement le confort des quatre murs. Edouard s’est assis sur un tabouret à côté du mien, de son couteau il attaque une large miche de pain, portant distraitement des petites tranches à sa bouche, mâchonnant sans conviction, plus pour m’accompagner que par appétit.

« Qu’est-ce qui vous amène Jager ? C’pas la saison à laquelle on vous voit. C’pas un temps à v’nir si haut dans les montagnes… Vous d’vez êt’ bien, là en bas pourtant… »

« C’est pas si bas. Et y fait aussi froid qu’ici j’pense. J’viens pour vendre des peaux, pis j’viens chercher des rensei’n’ment, j’ai entendu des histoires, j’voudrais savoir si des gens ici en savent plus… »

« Z’êtes venu ici pour en savoir plus sur une histoire ? Viv’ dans les montagnes, ça vous a r’tourné la caboche ! Y’a combien d’ici à chez vous ? Plus d’un jour d’marche ! Ah ça, z’êtes pas commun vous, pas commun du tout ! Et qu’e’qu’vous cherchez comme histoires ici ? »

« Des histoires sur un homme… Mort y a très longtemps… Et des choses qui lui appartenaient… Des objets précieux, puissant dit-on… Y’a des gens qui disent que ce s’rait pas qu’des contes. J’voudrais bien savoir. J’voudrais savoir si y’a des histoires dans les montagnes. Pis j’avais des peaux, alors j’me suis dit… Y f’sait beau. »

« Des histoires ! Ah j’en r’viens pas ! Toutes les histoires des trésors, des Dieux et d’toutes les pucelles d’tout les continents m’f’raient pas m’aventurer dehors en c’te saison ! C’est d’jà trop d’se g’ler les miches pour aller chercher du bois sur l’bucher, faut qu’ma femme elle m’sermonne pour que j’sorte. Monter ici pour des histoires ! Ah ! »

(Mais toi tu ne fais pas ces rêves… Toi tu peux besogner ta femme, te vautrer sous ton édredons et ronfler comme le goret qui sait pas qu’il sera le roi du festin le lendemain… Moi je les fais ces rêves, ces putains de rêves, et il y a toujours cette route, toujours cet homme qui me regarde ! … Tu crois que je suis fou, et même moi j’en viens à me demander si je ne le suis pas… Mais si mon seul moyen de me libérer de ce fichu fardeau est de faire le tour des villages des montagnes pour écouter des histoires au coin du feu, je le ferai… Parce que je veux reprendre ma vie, ma vie solitaire et paisible, avec mes fantômes et pas ceux de je ne sais trop qui… Maudits soient ces Sinaris et leurs langues trop lestes !)

Edouard a fini par se taire dans un long bâillement, signe pour lui qu’il était temps de rejoindre sa moitié sous les couvertures ; avant de me quitter, il tira une paillasse vers l’âtre et me donna deux couvertures, me souhaitant une bonne nuit. Sans attendre je retirai mes vêtements de peau et me glissai dans cette couche de fortune pour m’endormir aussitôt. Cette nuit là, je ne fis pas de rêve.




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Dernière édition par Jager le Dim 8 Déc 2013 18:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 8 Déc 2013 18:28 
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N’étaient pas encore levé le soleil et ouverts mes yeux que déjà une bonne part du village savait que je me trouvais là. La femme de l’aubergiste avait déjà dû aller causer de l’arrivant nocturne à quelques commères dès son lever, après être allée nourrir les bêtes toutefois. Toujours est-il que lorsque je me dégage péniblement des couvertures, l’effort de la veille se rappelant à moi par mes muscles endoloris, il y a déjà trois hommes dans la taverne, attablés autour d’un pichet de l’excellent cidre que j’avais goûté la veille, échangeant à voix basse, sans doute pour ne pas me réveiller trop tôt. Ils auraient pu battre tambour et danser sur les tables que je n’aurais pas ouvert un œil : un sommeil à l’abri est de ces moments rares que je savoure jusqu’à la dernière seconde, peu importent les circonstances extérieures. Une fois étiré, je salue vaguement de la main les autres clients, m’excuse dans un grognement et sort par la petite porte qui donne sur la cour arrière où se trouvent les clapiers, le poulailler et les latrines. Le bon côté de l’hiver est que fèces et urine sont gelés et ne dégagent qu’une très faible odeur quand un jet de pisse encore chaude vient s’ajouter dans le trou nauséabond dans un dégagement de vapeur. Mes braies remises en place je m’accorde quelques secondes à l’extérieur pour laisser l’air frais me donner un coup de fouet, vivifier ma peau et mes poumons, juste ce qu’il faut pour faire refluer les lambeaux de fatigue de mon corps avec les dernières traces de chaleur.

C’est dans l’indifférence totale que je regagne la salle commune ; les clients, auxquels est venu se joindre le forgeron du village, font preuve de courtoisie à mon égard en me laissant enfiler mon pantalon de cuir par-dessus mes braies sans même m’adresser un regard ou un mot : lorsque la salle commune fait également office de dortoir pour les voyageurs arrêtés par la nuit ou le blizzard dans leur périple, les gens du cru prennent vite fait des habitudes courtoises. Mais puisque ceux que je suis venu voir sont là, je ne tarde pas à me joindre à eux, commandant au passage à Edouard un second pichet de cidre, du pain et un peu de son poisson fumé.

Sont présents autour de la table Bernard, forgeron de son état, Wilhelm, le tanneur pelletier du village, Brundr, un tailleur de pierre itinérant originaire du village et y revenant pour l’hiver, Erik, un berger. Je les sais amis pour les avoir rencontré les quelques fois où je me suis rendu au village, présenté au petit groupe par Wilhelm qui, avec Camellia à Shory, m’achetait le plus gros du produit de ma chasse. Cependant je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis intégré à ce quatuor : ils me tolèrent et je fais la moins mauvaise figure possible, même si je sens parfois une certaine distance entre eux et moi, ne serait-ce que vis-à-vis de l’existence que j’ai choisi. Il n’y a guère que dans les yeux de Brundr que j’aperçois une certaine forme d’empathie, lui qui parcourt les chemins dès les premières neiges fondues et les cols libérés pour vendre son art à qui en aura besoin et les moyens.

« Alors Jager ! Comment z’allez ? Ca fait un sacré bout de temps qu’on vous a pas vu ! »

« La chasse a pas été bonne au cours d’l’été, pas d’belle fourrures à vendre. Mais ça va. L’hiver a bien commencé, j’me plains pas, j’ai pas perdu d’bête piégée jusque là, j’espère que Yuimen continuera d’me favoriser. »

« Ah ça ! Puissent les Dieux toujours entendre nos prières et nous accorder leur bénédiction ! »

« Et qu’est-ce qui vous amène pendant c’te saison à pas coller son tarin dehors ? Z’avez quand même pas besoin d’argent à c’point ? »

« J’ai ce qu’il me faut, mais y m’fallait des renseignements sur un point, et comme j’avais des peaux à vendre, j’me suis dit, autant monter pendant qu’le temps l’permet. C’pas quand Yuia décid’ra d’nous clouer chez nous qu’j’viendrai. »

« Ca c’est vrai qu’on a pas à s’plaindre d’ce côté-là, on s’est pas pris un blizzard comme l’année dernière… Tu t’souviens Brundr, trois jours qu’on avait pas pu sortir ! Y’avait mon chien qu’avait eu la mauvaise idée d’aller en chasse juste avant. Ah le con ! On l’a r’trouvé qu’au dégel ! »

« Ouais, un sale temps ces jours là… Ma vieille fracture m’a lancé pendant toute la tempête… Vous êtes venu chercher des renseignements ? En quoi qu’on pourrait vous aider Jager ? »

Alors je leur raconte l’histoire du sage Grutgont et du vieux Molo, en changeant suffisamment la version pour que je ne passe pas pour un fou. Ce ne sont alors plus mes rêves et des paroles obscures de Sinaris qui me conduisent en cette saison à Alkil mais une quête dont m’auraient investi les deux vieux croulants, une vieille dette qu’ils auraient vis-à-vis de ce bûcheron itinérant ou de sa descendance, une broutille qui leur travaillait la conscience et qu’ils voudraient régler avant que leur âme ne passe à la balance de Phaïtos. Le coup de la dette passe bien, c’est une chose que l’on comprend dans cette petite communauté où le moindre conflit peut entraîner la destruction d’un équilibre délicat qui permet à chacun de supporter son voisin. Par certains côtés cela me rappelle cruellement mon propre village et le chaos que j’y ai amené en me livrant aux actes qui aujourd’hui encore me hantent… Tout aurait pu être régler dans la paix, un divorce prononcé, une compensation versée, des tensions se seraient développées, sans doute, mais sans forcément oublier la paix nécessaire aurait fini par conduire au silence, à une ignorance mutuelle…

« Et toi Erik, ça te dit qu’e’qu’chose c’t’histoire de bûcheron ? Z’en échangez pas mal entre bergers. »

« Ah bah non Jager, j’vois pas trop, ch’ui désolé… Faut dire qu’y vous ont collé une sacré quête les Sinaris ! Ah d’sacré bonshommes ceux là ! Une gnôle comme on sait pas en faire, mais alors faut croire qu’elle leur a monté à la tête ! Moi j’dis qu’un mort ça s’trouve pas comme ça ! Même quand on cherche. Et chercher des gars qu’ont disparu, ça nous connaît, nous les bergers. On est les premiers qu’on vient y voir dès qu’y’a un dingo qu’est allé s’perdre dans les montagnes, pa’squ’on les connaît les crevasse. Qu’y ait un moutard ou un mouton qu’y tombe d’dans, pour nous c’est l’même merdier. »

« C’est bien vrai Jager, va falloir leur dire, aux Sinaris, quand vous r’tour’n’rez à Shory, qu’les morts c’est pas facile à trouver. P’têt’ ben qu’il est r’venu à Oranan, moi j’dis qu’y faudrait chercher d’ce côté-là. Si ça s’trouve, il a oublié les Sinaris, ou ben il a été séduit par une elfe, et y s’trouve enterré qu’e’qu’part dans leurs forêts où fait pas bon êt’ bûcheron. »

La matinée s’est étirée à mesure que le soleil montait dans le ciel, et nous avons fini par nous séparer alors qu’il atteignait son point le plus haut pour la saison. J’ai serré des mains rudes, solides, échangé quelques au revoir, empoché les yus de Wilhelm pour les peaux et commandé le repas de midi, une sorte de purée de pois secs et de tagne au lard. Ce à quoi je ne m’attendais absolument pas, c’était de voir revenir Brundr sans les autres.

« Il y a une chose qu’y vous ont pas dit Jager. On peut trouver les morts plus facilement qu’les vivants, quand on sait comment faire. Ya un truc dont on parle pas ici, pasqu’on dit qu’ça porte malheur. Ya un nécromancien qui s’est installé dans une vieille bergerie, pas loin d’ici. Si vous d’mandez au gens d’Alkil, ya personne qui va l’voir. Ou p’têt’ juste le voisin qu’est pas nette, qu’a un souci avec l’vieux qu’a crevé. Prenez l’chemin qui va au nord, pis au rocher où qu’on prie Yuimen, prenez à droite. Vous devriez la trouver, la vieille bergerie. Dites pas qu’c’est moi qui vous ai renseigné, au nécromancien j’me fiche pas mal, mais pas au gens du village, y n’aim’raient guère ça… Lui pourra p’têtre vous aider, ça oui. Mais que Gaïa vous protège si vous y allez. Gaïa et tous les autres Dieux bienveillants d’ailleurs ! Et gardez vous bien de tout c’qui pourra vous d’mander c’t’homme là… »

« Merci Brundr. Merci beaucoup. »

« Oh me r’merciez pas. J’sais pas si je vous rends un service. »

« Nous verrons Brundr. Nous verrons… »



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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Sam 8 Fév 2014 22:14 
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Le chemin du retour est moins pénible, comme si une partie de la force d’Aaron passait en moi au travers de sa hache. Alors que je m’en étais saisi pour la glisser à ma ceinture au matin, ce fut comme si mon bras était parcouru d’une puissance nouvelle : je sentais encore le poids impressionnant de l’outil, ou plutôt de l’arme, car il ne fait nul doute que troncs comme crânes peuvent être fendu par ce fer encore acéré, épargné par les ravages du temps et de la rouille. Le manche poli par l’usage bat contre ma cuisse à chaque pas, ce n’est pourtant pas un fardeau que je perçois en cette hache passée à ma ceinture, bien au contraire. Mon âme de bûcheron s’éveille à son contact, et je me vois à nouveau dans les forêts de l’Ynorie, aidant mon père et les autres hommes du village à abattre, élaguer, débroussailler, arracher, pour nos maisons, pour vendre des grumes afin de nous enrichir assez pour acquérir ce que nous ne pouvions pas produire.

Mais les souvenirs du temps passé sont chassés par ceux du rêve, d’une époque depuis longtemps révolue déjà lorsque mon père, son père, son père, et ainsi de suite, n’étaient que des bambins incapables de soulever une cognée. Fut-ce vraiment ce que vécurent les hommes et les femmes du village d’Aaron ? Fut-ce ainsi que se déroula l’attaque ? La crainte et le courage mêlée, la résistance face à l’inéluctable ? Je n’avais rêvé que d’une nuit, une seule… Mais les villageois avaient résisté sept jours pleins et six nuits… Comment avaient-ils fait ? Ce n’était qu’un rêve, et pourtant je me sentais déjà prêt à capituler, à céder face à ce flot sombre, ces feux trop nombreux et les bêtes qui passaient à la lueur de leur flamme. Il n’y avait guère que la détermination d’Aaron, dont je partageais l’esprit, pour me tenir débout, m’inciter à lever encore et encore ma hache, à ne pas laisser faiblir le bras qui soutenait mon bouclier. Aaron et son courage communicatif, ce charisme, cette vie au milieu de la tourmente mortelle lorsque sonnait l’acier contre l’acier, la symphonie du métal heurté et des cris, des râles des agonisants couverts par le sifflement des flèches, projectiles invisibles mais au demeurant létaux dans la nuit, leurs pointes brillants au dernier moment à la lueur des torches et des incendies, comme des étoiles tombées du ciel pour mettre fin aux souffrances et au désespoir des défenseurs.

A mesure que ma pensée se déroule et que les souvenirs se précisent, ou s’évanouissent, c’est selon, le soleil monte dans le ciel, éclairant la roche des montagnes, donnant de l’éclat au manteau neigeux et aux rares stalactites qui se sont formés par endroit. Le silence habite ces montagnes, brisé seulement par le craquement de la glace et du gel, le souffle du vent dans les cimes et les cols. A cette altitude, à cette saison, la vie est absente, soit silencieuse soit bien cachée, la proie pour échapper au prédateur, le prédateur pour ne pas être repéré de la proie. Il n’y a guère que moi, visible à des centaines de mètres, pour porter ces hardes impropres à une évolution furtive en cette saison : les bois à l’été et à l’automne sont mes terrains de chasse privilégiés, je ne sors à la morte saison que pour relever quelques collets, prendre au piège certaines bêtes qui revêtent leur plus belle et plus chaude fourrure.

En redescendant, j’aperçois un chemin qui pour une raison liée à la topologie des lieux ne m’était pas apparu alors que je gravissais la pente la veille. L’empruntant, en usant, je dois le reconnaître, de ma corde à deux reprises pour des passages un peu risqués, je gagne un temps précieux pour regagner Alkil, mais je ne me fais pas d’illusion, lorsque j’arriverai, il fera nuit. Pour peu que le temps reste aussi clair, je n’aurai pas trop d’efforts à fournir, ni de risques à prendre. Mais si des nuages s’amoncellent et qu’un vent vicieux se lève… Rana me préserve d’une telle perspective !

Et la Déesse a du entendre mes prières. Ni vent ni neige ne vinrent entraver ma marche, aucune plaque de glace ne se détacha sous mes pas, aucun amas de flocons trop lourd ne s’avalancha devant moi. Si Rana a étendu sur moi sa bienveillance, il doit en aller de même de Yuia, belle et pourtant terrible déesse également. Alors que les pentes se font plus douces, mes prières silencieuses s’élèvent vers elles, mes remerciements et le respect que j’ai à leur égard mêlés en ces mots que je murmure du bout des lèvres pour économiser mon souffle. Mon cœur s’emplit d’une joie simple alors que j’aperçois au loin les formes sombres sur le bleu-marine du ciel et le gris-blanc tranquille de la neige, masse grossièrement découpées mais signe indéniable d’une vie : je crois même pouvoir distinguer des filets de fumés qui montent vers les étoiles. Joie simple car je ne vais trouver qu’un peu de chaleur dans ce hameau, une couche rudimentaire près de l’âtre, un repas chaud : pourtant je ne demande pas plus, voilà qui suffit à faire le bonheur de mon corps éprouvé par la marche et le froid. Affamé, les muscles de mes jambes brûlants du dernier effort consenti pour arriver plus vite dans ce havre de paix, j’abats mon poing ganté sur la porte de l’auberge, conscient que j’allais sans doute à nouveau réveiller Edouard, qui m’accueillerait avec force de grognement mais non sans une sympathie bourrue. En ces lieux hostiles à l’homme, ceux qui décident de vivre si proche des sommets à l’année font preuve d’une certaine solidarité, car n’importe qui peut se retrouver un jour du mauvais côté du seuil. Ce jour là, nul doute qu’il désirera recevoir bon accueil.

La même voix que lors de mon dernier passage me demande de montrer patte blanche, et c'est encore une arbalète tendue qui me fait face lorsque la porte s'ouvre. Mais tout comme la dernière fois l'hostilité laissa place à l'hospitalité, et l'aubergiste me servit un grand bol de soupe de céréale au lard ainsi qu'un pichet de cidre.


Des coups à la porte

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 00:15 
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Il y a des nuits calmes et d'autres noms. Ton verre de cidre est à moitié vide et on peut en dire autant de ton bol de soupe de céréales qu'on frappe de nouveau à la porte. Le mot frapper est plutôt faible. Si la porte était moins résistante voilà un bon moment qu'elle serait en éclat !

Par delà de la porte vous pouvez entendre une voix vous réclamer :

"Mais ouvrez bon sens, il se meurt ! "

Edouard, le grand homme dont la chevelure commençait à grisonner sur les tempes, empoigna son arbalète et se dirigea vers la porte, lorsque sa femme, une petite femme blonde bien en chair,en tunique de nuit, l'arrêta en lui déposant une main sur l'épaule.

"Tu vas finir par de faire tuer.... tu ne sais pas qui se cache de l'autre côté. "

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 00:42 
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Etre interrompu pendant un bon repas bien mérité, voilà une chose que je n’apprécie guère. Mais lorsque les coups ont ébranlé la porte, j’ai laissé tomber dans mon bol de soupe la couenne de lard que je nettoyais soigneusement de toutes les fibres de viande qui y étaient encore accrochées, et de la couche de graisse parfumée.

Alors qu’Edouard récupère son arbalète je tire mon arc de son étui de cuir et dans le même mouvement le coince contre mes bottes pour l’encorder, avec l’aisance que procure l’habitude. Peut-être n’y a-t-il derrière la porte qu’un pauvre hère soutenant un malheureux sans connaissance, auquel cas Edouard pourrait se charger sans peine de ces voyageurs nocturnes ; peut-être pas. Je suis accueilli ici, nourri et logé contre espèces sonnantes et trébuchantes, mais avant tout accueilli : ce qui veut dire que l’aubergiste me remplira mon bol sans que j’ai besoin de demander quoi que ce soit, et que je pourrai me chauffer à son feu sans qu’il ne me demande un yu pour le bois, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit il ouvrira sa porte à l’énoncé de mon nom. Du moins je l’espère. Un tel accueil, en ces montagnes, est un don. Et pour que cette relation de confiance qui s’est instaurée, il me faut rendre ce don.

Je suis certain que Edouard et sa femme n’attendent rien de moi sinon mes yus et un merci lorsqu’ils m’ouvrent leur porte, mais… Mais cela ne suffit pas forcément. Voilà pourquoi j’ai bandé mon arc et encoché une flèche. Au moment où les derniers mots de la femme d’Edouard franchissent ses lèvres, le projectile est dirigé vers la porte, et je m’adresse à mon tour au solide aubergiste, d’une voix que j’espère trop faible pour être entendue de l’extérieur mais assez forte pour qu’il la perçoive :

« Si vous souhaitez ouvrir, ouvrez, mais ne restez pas face à l’entrée… Je vous couvre. »

Debout à côté de la table où est adossé mon carquois j’ai un bon angle pour embrocher celui qui s’aviserait d’entrer avec une attitude trop menaçante, le battant de la porte s’ouvrant vers le mur en face de moi il ne risque pas de constituer un obstacle. Combien de flèches pourrai-je décocher avant de devoir aller au corps à corps si vraiment pénètrent dans la pièce des individus aux intentions peu avouables ? Sûrement assez…




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