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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 2 Mar 2014 13:37 
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A mesure que je m’éveille et que la chaleur se diffuse dans mon corps, que la force reprend possession de mes muscles, mes pensées se précisent quant à ce voyage, et j’agence les pièces d’un jeu dont je ne visualise très mal les contours. La question de Maël me surprend plus que le reste de ses paroles ; il m’interroge sur la douleur alors que je me serais plutôt attendu à des interrogations quant à l’origine de la marque. Je ne peux pas dire que je me sois vraiment désintéressé de cette flétrissure, chaque fois que je passe la main sur mon visage, je sens cet aspect si différent du reste de ma peau sous mes doigts. La curiosité sera vive quand je retournerai à Shory, on me regardera sûrement de travers dans les tavernes de nombreuses villes, mais qu’importe l’opinion de mes semblables, ma décision de vivre loin d’eux est bien antérieure à cette marque sombre.

« Non, c’est pas douloureux. Et t’as pris la bonne décision Maël. On aura l’occasion d’causer en ch’min, mais là faut s’presser. Ya d’la route à faire, et on est déjà pas en avance. »

Ces mots dits, je contemple les effets d’Angry ramenés par Alice et si généreusement offerts par Maël. La chaude cape de fourrure retient mon œil, ainsi qu’une paire de brassards d’argent de belle facture ; le reste ne me serait d’aucune utilité, et je répugne à prendre les yus de ce gamin alors que je n’ai pour l’instant rien fait pour lui, sinon une promesse.

« Les armes, vaut mieux les laisser ici, trop encombrantes, j’ai ce qu’il faut. Et puis elles s’ront pas inutiles ici. Garde les yus, t’en auras probablement plus besoin qu’moi dans ta vie. J’suis pas pauvre. Par contre c’te cape et ces brassards… »

Joignant le geste à la parole, j’essaie la lourde couverture de fourrure que je parviens à adapter parfaitement sur mon dos. Les brassards, moyennant un ajustement des sangles de cuir qui les maintiennent, s’ajustement sans trop de mal sur ma chemise et ne présentent pour moi aucune gène. Cela fait, la conscience qu’il faut me mettre en route s’éveille à nouveau lorsque je jette un coup d’œil par l’une des fenêtres au soleil en train de monter dans le ciel.

Moyennant quelques yus, Alice me cède des provisions sous la forme de deux bonnes miches de pain de voyage et de quelques salaisons ; une poignée de cerneaux de noix que je n’ai pas demandée vient agrémenter ces vivres sommaires, probablement pour le gamin. Je ne sais pas ce qu’il est habitué à manger, mais il faudra qu’il s’en contente : il n’a pas rechigné à terminer son bol de soupe de blé hier soir, il ne devrait pas faire d’histoire. S’il en fait, il marchera le ventre vide, voilà tout. Le reste de cette soupe, à peine tiède, vient d’ailleurs remplir deux nouveaux bols ; j’engloutis le mien en quelques cuillères et j’invite le gamin à se hâter de même. Pendant ce temps la tenancière de l’auberge a mis la main sur une paire de raquettes qui pourraient aller à la morphologie de Maël. Après deux minutes à lui expliquer comment les ajuster et les fixer à ses bottes, je décide qu’il est l’heure de me mettre en route. Je présente mes remerciements à Alice pour l’accueil qu’elle nous a fourni, et mes excuses pour m’éclipser aussi vite, auxquelles elle répond d’un hochement de tête entendu.

La porte franchie en silence, quelques pas suffisent à atteindre la sortie du petit village. Je me dirige sciemment vers l’est, bien que Bouhen se trouve à l’opposé et m’en explique à mon jeune compagnon, de telle sorte qu’il n’en soit pas étonné si d’aventure il se rendait compte de cette décision peu évidente au premier abord.

« On va redescendre dans la plaine le plus vite possible. Y’a un torrent, pas loin du village. Y d’vient une rivière en allant vers la mer. On va l’suivre, c’est l’meilleur moyen d’pas s’perdre. On trouv’ra p’t’être même des abris, j’pense. Et quand on s’ra à la mer, on ira vers Kendra Kâr. De là, la route pour aller à Bouhen j’pense. »



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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 2 Mar 2014 17:51 
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Sans broncher, le jeune homme te suivit jusqu'aux portes de la ville, expérimentant la marche avec les raquettes, imitant tes mouvements afin de mieux se déplacer avec cet équipement tout nouveau pour lui. Toujours aussi docile, Maël écouta comme toujours tes explications.

Cependant, lorsque tu repris le pas en direction de l'Est, il ne l'emboîta pas bien immobile. Il te regarda s'éloigner de lui de quelques mètres avant de s'écrier.

"Angry disait que seuls les fous ne changent pas d'idées ! "

Sa voix est légèrement tremblante, on peut y déceler la nervosité légitime d'un jeune homme qui s'adresse à une autorité supérieure à lui.

" Les montagnes sont proches, il serait plus logique et ne demanderait qu'un petit détour de cueillir l'iris des montagnes. Et puis Angry disait qu'il était préférable de faire un périple à deux qu'en solitaire. Et aussi que nos différences feraient notre force. Je ne sais pas me battre, mais je serai pas un boulet pour vous, je pourrai vous être utile ! "

Les yeux pleins d'eau, il te fit face, tremblotant légèrement de nervosité. Cela lui avait demandé tout son courage afin de t'adresser à toi ainsi.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 2 Mar 2014 20:32 
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"Angry disait que seuls les fous ne changent pas d'idées ! Les montagnes sont proches, il serait plus logique et ne demanderait qu'un petit détour de cueillir l'iris des montagnes. Et puis Angry disait qu'il était préférable de faire un périple à deux qu'en solitaire. Et aussi que nos différences feraient notre force. Je ne sais pas me battre, mais je serai pas un boulet pour vous, je pourrai vous être utile ! "

Les mots de Maël m’ont fait me retourner vers lui avec une lenteur calculée pour ne pas lui lancer un mot bien senti, ou tout simplement revenir sur mes pas pour lui coller une taloche. J’avais bien entendu qu’il ne me suivait plus, confiant que j’étais je m’imaginais qu’il songeait à son compagnon mort dont le cadavre reposerait dorénavant ici, ou qu’il admirait le paysage. Non. Oh non. C’est d’une voix dépourvue de toute chaleur que je m’adresse à lui, essayant de ne pas laisser transparaître l’agacement qu’éveillent chez moi son comportement et cette proposition.

« Soit tu m’traites de fou, soit tu m’traites de girouette. Dans les deux cas, j’t’assure qu’c’est pas vraiment l’genre de chose qu’j’aime entendre… Si t’avais un problème avec ma manière d’faire, fallait l’dire tout à l’heure, quand j’t’ai exposé l’plan. Mais disons qu’t’es jeune, passons. Par contre c’est sûr qu’les montagnes sont proches, t’as les pieds d’ssus. Un p’tit détour et on cueille une fleur ? Ben oui, c’est sûrement une promenade. Tu sais où elle pousse ? Tu sais à quelle hauteur ? Tu sais quand ? Pour entreprendre un voyage dans les montagnes à deux, faut s’faire confiance. Et toi t’aides pas. Qui m’dit qu’à la tombée d’la nuit t’auras pas changé d’idée, hein ? Parc’que franch’ment, entre l’auberge et ici, y’avait pas long, alors imagine si ça doit durer des jours : tu vas changer d’idée combien d’fois ? »

Laissant une très légère pause pour laisser à mes paroles le temps de se frayer un chemin dans le crâne du gamin, je reprends :

« J’te considère pas comme un boulet, l’problème est pas là. Les montagnes c’est dang’reux. Si j’t’emmène, c’est ma conscience que j’engage, pis ma responsabilité d’vant les dieux et les hommes. Et souviens toi de c’que j’t’ai dit tout à l’heure, pense à ta famille si tu veux pas penser à toi. »

Nouvelle légère pause.

« Maint’nant t’as l’choix, une dernière fois : ou tu fais c’que j’te dis et j’t’aide, ou nos ch’mins s’séparent ici. »




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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Lun 3 Mar 2014 05:03 
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En t'écoutant le jeune Maël ne put retenir les quelques larmes qui s'échappa de ses yeux pour couler sur ses joues. En vitesse, et par orgueil sans doute, il essuya les imprudentes et pris de grandes respirations pour se contenir.

Sitôt que tu eus fini de parler, il fouilla dans son sac pour en sortir quelques feuillets ainsi qu'un dessin qu'il te montra de loin n'osant s'approcher de toi.
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Il s'était ressaisi et capable de te parler d'"homme" à homme.

"Cela fait plusieurs mois que je me prépare pour cette expédition. Je ne suis pas si inconsciente que ça. Je connais beaucoup de choses sur cette plante, et je sais que c'est la bonne saison pour la cueillir. Je voulais accomplir moi-même ce projet. "

Il t'observa un petit moment avant de se décider à parler.

"Vous avez raison, on doit se faire confiance. Je dois donc vous dire la vérité en ce qui concerne mon expédition avec Angry. Je ne connais pas la fin de notre trajet puisque j'étais.... inconscient. Mais je me souviens que nous avions longé une rivière comme vous proposez de le faire, et c'est quelque part par là que qu'on nous a attaqués.....j'ai.... peur....effroyablement peur de repasser par là. "


Il soupira de soulagement. Se confier semblait lui avoir fait du bien.

" Si nos chemins se séparent ici, je suis voué à une mort certaine, monsieur. Je vous suis donc, mais à contrecœur."


Il baissa les yeux, puis reprit la marche jusqu'à se qu'il se trouve à proximité de toi.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Lun 3 Mar 2014 14:09 
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Ma soudaine colère s’efface à mesure que les mots de Maël me fournissent un peu plus d’information quant à son entreprise, pour laisser la place à un agacement grandissant. Voilà que ce gamin se met en tête que tout sera plus facile avec quelques morceaux de papier, des informations qu’il a glané dans une bibliothèque peut-être. Si il dit vrai, cela me servira pour la suite de l’histoire, mais pour l’heure je ne veux surtout pas m’avancer : il faut le mettre dans un lieu où il sera plus ou moins en sécurité, mais pas dans mes pattes. Sa crainte concernant l’attaque et le fait qu’il me la livre contribue grandement à adoucir ma voix lorsque je lui réponds, alors qu’il est revenu à ma hauteur.

« Si t’as peur d’la bête, c’est pas en allant de suite dans la montagne qu’on y échap’rait. Pt’têtre même qu’elle est là, qu’eque part, à nous guetter. Mais on a plus de chance en r’tournant vers la plaine que coincé dans une foutue tempête de neige, ou sur une corniche. Si elle veut nous suivre, elle nous suivra, j’préfère te l’dire. C’pas pour t’faire peur, mais j’crois qu’tu mérites de savoir. A c’moment là, j’s’rai là pour lui faire regretter d’pas aller s’attaquer à un mouflon. Mais si vraiment t’as peur, si vraiment tu veux pas prendre le risque, j’te ramène à Alkil, le village, et j’te confie à Edouard et Alice, j’traque la bête et on r’part quand t’auras vu sa peau. »




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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 4 Mar 2014 05:54 
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Jets de dés décision de Maël (pair il te suit, impair il retourne à l'auberge: 100)

Maël semblait apprécier le marché que tu venais de lui proposer, et pourtant il ne savait pas davantage quoi faire. Il regarda en direction de l'auberge, puis vers votre destination et enfin un regard vers les montagnes ou pousse la plante tant recherché. En quelques minutes, il sembla changer d'idées constamment. Finalement, il sortit un yus de sa poche le lança en l'air, le rattrapa et regarda sur quelle face il était tombé.

Il prit une grande respiration avant de t'annoncer.

" Papa me dit toujours qu'il vaut mieux jouer de prudence et éviter les ennuis. Angry lui, disait qu'il fallait affronter nos peurs.... La pièce de bronze a décidé, c'est le conseil d'Angry que je vais suivre. J'ai toujours aussi peur, mais je vais vous suivre. "

Votre promenade se poursuit et Maël docile marche dans tes traces. Sa nervosité est palpable. Inquiet, il regarde de tous les côtés et sursaute au moindre petit bruit suspect. Et puis, le silence s'installa et le petit se calma. Et pourtant, ce silence n'avait rien de naturel dans cet endroit sauvage à cette heure du jour où normalement les oiseaux s'égosillent et les petits rongeurs sortent de leurs trous pour se nourrir des bourgeons de jeunes conifères. Mais rien de tout ça en cette matinée depuis près d'une demi-heure de marche.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 4 Mar 2014 22:40 
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L’indécision se lisait sur le visage de Maël, et je pouvais le comprendre : le choix que je lui ai proposé n’est pas des plus aisé. Sa manière de trancher me laissa quelque peu perplexe. Incapable de choisir entre les enseignements de son père – la prudence – et les conseils d’Angry – affronter ses peurs – il a finalement choisi de ne pas vraiment choisir et s’en est remis au hasard, confiant son destin à une pièce de bronze envoyée dans les airs. Finalement il me suivra. Cependant, je ne partage pas complètement son analyse de la situation, divergence d’opinion dont je lui fais part :

« On peut aller d’l’avant et affronter ses peurs sans êt’ téméraire. On peut affronter ses peurs et êt’ prudent… Tiens, prend ça. J’ai d’quoi larder celui qui sera assez stupide pour v’nir nous chercher des noises. »

Détachant le fourreau de mon coutelas de ma ceinture, je lui tends, espérant qu’il n’aurait pas à s’en servir ; pour ma part, l’épée bâtarde qui bat contre ma cuisse et la hache contre mon autre hanche me rassurent déjà plus. Mais rien ne vaut l’anticipation, aussi pris-je le temps d’encorder mon arc avant de reprendre la marche. Bien qu’encombré par la cape, mon sac et les deux autres armes, je me sens tout de même plus rassuré par moi poing fermé sur le bois ; même si je devrais me débarrasser vite d’un de mes gants pour pouvoir tirer sans handicap, c’est un exercice auquel je suis rompu du fait des années passées à chasser au cœur de l’hiver ; une flèche déjà tirée du carquois – une de celles ramassées sur le cadavre du bûcheron inconnu, d’aspect bien plus redoutable que les miennes – devrait me suffire pour m’assurer un léger avantage. Si c’est bien un liykor noir qui a attaqué le gamin et son compagnon, et s’il traîne encore dans les parages, la lumière du jour devrait l’handicaper suffisamment pour me laisser une chance de l’amocher, et puis je dois compter avec le fait qu’Angry l’a peut-être grièvement blessé lors de son affrontement.

Mes pas me rapprochent du torrent, le gamin sur mes talons. Celui-ci semble se calmer à mesure que nous avançons, silencieux il progresse sans rechigner, sans m’exposer encore un nouveau plan, une nouvelle « idée », ce qui me laisse l’occasion de penser un peu alors que mon regard fouille les alentours et que mes oreilles cherchent à capter le moindre écho suspect. Un doute s’est installé en moi lors de notre dernière conversation.

(Il a dit « inconsciente »… Et pas inconscient. Il ne manquerait plus que ce soit une erreur moins anodine qu’il n’y paraît… Peut-être n’est-ce qu’une coïncidence… Cependant Angry a déjà semblé hésité en parlant d’une fille, puis du garçon ; même hésitation de Maël lorsqu’il a évoqué sa sœur et sa maison, si ma mémoire ne me joue pas de tours… Et quand j’ai mentionné cette sœur, il n’a pas relevé, il ne parle que de son père pour signifier son attachement au foyer... Plus suspect encore cette histoire de fille à la broderie qui a disparu, que son père ne reverra plus… Peut-être est-ce seulement mon esprit qui montre des signes de déclin, peut-être tout cela n’est-il que coïncidence… Mais le doute est permis : un visage adolescent peut emprunter ses traits à l’un et l’autre des sexes, la voix à cet âge peut également entretenir le doute, ainsi que les cheveux coupés courts… Même si elle devait commencer à avoir des formes, je n’en saurais rien sous ces vêtements d’hiver qu’il ou elle n’a pas quitté… Il ne manquerait plus que ça ! Une fille partie à l’aventure pour sauver son père qui souffre d’une blessure à la jambe ! Se faire passer pour un garçon ne serait pas une mauvaise idée dans l’absolu… Enfin je doute que sur les chemins et dans les montagnes, face au froid ou aux bandits, cela fasse une grande différence… Je resterai attentif, voilà tout… Mais si c’est ça… Qu’ai-je fait aux Dieux pour que cette gamine croise ma route ?)

Ces préoccupations ne sont pas assez importantes pour me faire oublier mon environnement, si bien qu’après s’être assez éloigné du village quelque chose d’anormal m’incite à me mettre sur mes gardes. La montagne sous la neige n’est guère traitresse à ces altitudes où les hommes circulent encore, les dangers comme les rares trous ou crevasses sont signalés par de hautes perches solidement fichées en terre, surmontées le plus souvent par un fanion de tissu rouge ; les reliefs sont adoucis par la couche de poudreuse, l’arrête devient un courbe douce, les aspérités sont comblées pour n’offrir à l’œil qu’une impression d’uniformité que brisent les arbres nus comme de longues silhouettes sombres décharnées, à l’exception des conifères aux aiguilles persistantes, dressés et austères, leurs branches ployant mais tenant bon, pouvant pour les plus hauts offrir un refuge au voyageur. Et dans ce paysage de saison évolue tout un petit monde animal invisible que le froid ne gène guère ; si beaucoup de mammifères hibernent jusqu’au retour des beaux jours, d’autres savent passer le plus froid de l’année sans peine, revêtus pour la plupart de leur plus blanche et épaisse fourrure : ce sont ceux-là qui pour la plupart assurent ma subsistance.

Le problème est bien qu’ici, maintenant, je ne décèle aucune trace de passage récent, aucun bruit. Aussi retiré-je d’un coup de dent mon gant de cuir le plus épais, le laissant pendre au bout de la ficelle passée dans mon manteau, pour ne conserver que celui de laine que je porte en dessous, plus fin mais permettant un bien meilleure dextérité, élément essentiel pour faire mouche, et encoché-je ma flèche.



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Dernière édition par Jager le Mer 5 Mar 2014 11:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 5 Mar 2014 05:11 
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La suite ici dans les alentours des duchés des montagnes

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 17 Jan 2016 03:52 
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Les reliefs escarpés des Duchés

Enfin il voyait le bout du tunnel. Après un trajet abominable à travers le dédale sinueux des reliefs boisés des Duchés, les premières lueurs du village d'Alkil pointaient là-haut, haut delà d'une mosaïque de propriété fermières. Daemon jubilait sur sa belle et sombre Olwë, jument ayant hérité du nom de sa tante et unique famille. Derrière, Asad répondit chaleureusement à la nouvelle tout comme le messager recueillit plus tôt.

Le simple fait d'imaginer la bière pétillant sur sa langue, le fumet d'un ragoût, occultaient les désagréments des dernières heures. Sans attendre, le semi-elfe stimula sa monture pour accélérer le pas, trop pressé de retrouver la chaleur d'un feu dévorant au creux d'un foyer.

Après plusieurs galopades dans la fraîcheur de la nuit, Daemon leva les rênes. Quelque chose clochait. La lueur de la ville se faisait plus précise, plus insistante. Il ne s'agissait pas de lueurs timides s'échappant des fenêtres, mais d'un brasier dévorant... Il s'interrogea d’abord, pensant ses yeux trompeurs, mais l’éphèbe du désert le rattrapa rapidement et confirma sa version.

Le village brûlait-il ? L'inquiétude gagnait la troupe et les regards interrogateurs se croisaient sans trouver de commentaires rassurants. Oui, ils en étaient certains, un incident se déroulait là-haut.


Une fournaise miniature dansant au creux de ses pupilles

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Dernière édition par Daemon le Mar 19 Jan 2016 01:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 19 Jan 2016 01:01 
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Les premières lueurs du village d'Alkil

Daemon quitta la route et fonça à travers champs sur sa monture. Au loin, les gerbes étincelantes dansaient en cœurs, immenses, s'échappant d'un vaste bâtiment à l'entrée du village. Un second incendie, négligeable à coté du premier, embrassait un petit cabanon aux abords du village. Tous les environs commençaient à se napper de couleurs timides, contrastant avec l'obscurité de cette nuit sans étoiles.

Le souffle des flammes parvenait jusqu'à ses oreilles, et une fois arrivé devant, le rayonnement brûlant chauffa sa peau. Le fanatique et sa monture n'étaient plus qu'un point noir sur un tableau flamboyant, leurs ombres s'étirant dans des proportions gigantesques.

Il y eut un craquement, suivi par le son de la charpente qui s'écroula en un grondement infernal. Daemon se couvrit le visage car l'intensité des flammes avait doublée, puis, une envolée de braises se confronta à la pluie. Son regard se porta aux alentours mais il ne distingua personne, pourtant, un tel brasier n'aurait pas dû passer inaperçu, surtout qu'il n'était qu'à une centaine de mètres des premières masures du hameau. Heureusement, l'orage semblait avoir préservé les habitations.

Asad arriva ensuite, le messager de Kendra Kar monté derrière lui.

« Le feu a déjà dévoré le bâtiment, inutile de s'en faire, la pluie aura tôt fait de nettoyer tout ça. Allons plutôt prévenir les villageois. » préconisa le basané tandis que sa monture ne tenait pas en place.

« Bien, allons-y ! »

Asad fit pivoter sa jument et s'engagea sur le chemin boueux menant au village. Daemon entreprit de faire de même, mais sa monture, littéralement hypnotisée par le déluge de flammes, se braqua et l'éjecta sans sommation.

Olwë détalla en le laissant gisant dans la boue, son visage et ses fringues maculés. La splendeur du brasier se reflétait dans la vase miroitante, quand, son regard se pétrifia... Dans un premier temps, il bloqua, le visage blême, une fournaise miniature dansant au creux de ses pupilles. Il devinait des courbes aux abords de la grange dévorée, des formes évoquant la silhouette d'un homme, inanimé et face contre terre...

Il se redressa dégoulinant et se retourna pour interpeller Asad, mais il n'était plus là. Il se précipita donc le dos courbé en direction des flammes, protégeant son visage et contemplant la dépouille. Les loques indiquaient un personnage de basse extraction. Daemon retourna le corps et l’ausculta. L'homme était mort de toute évidence, la marre de sang et sa gorge tranchée le confirmaient. Il s'agissait d'un paysan d'un âge avancé, coiffé d'une calvitie et de rouflaquettes rousses et touffues. Par réflexe, Daemon fouilla ses poches et n'y découvrit rien. Il l'attrapa ensuite par le menton et observa son cou avec minutie. Le corps était encore chaud... Sa gorge avait été tranché, c'était évidemment, mais pas par une arme effilée laissant une marque propre, non.

Le terme « déchiqueté » aurait été le plus fidèle, car un trou béant composé de lambeaux et d'une pulpe rosée luisait sous ses yeux. Un animal carnassier venait d'attaquer le vieillard, à l’instar des loups attrapant les biches par le cou afin de tuer à coup sûr. Le terme « loup » résonna dans l'esprit de Daemon comme un son de cloche. Quel animal irait foutre le feu à une grange ? Tout ceci ne tenait pas et confirmait l'hypothèse qu'il s'était pourtant refusé de croire, rebutant l'histoire du messager, occultant les hurlements scabreux des alentours du lac Hynim...

Ces hommes aux allures de loup, ou ses loups aux allures humaines, ne pouvaient être que des Liykors. Pourtant, ces créatures ne s'approchaient jamais des villages, ou du moins, pas sans la plus grande des prudences. Quel engeance avait attirée ces prédateurs en ces lieux ?

Daemon pesta sous la révélation, furieux contre lui-même, contre son scepticisme irrationnel les ayant poussé tout droit dans la gueule du... loup.


Jappements hargneux

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Dernière édition par Daemon le Dim 24 Jan 2016 20:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Dim 24 Jan 2016 20:56 
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Une fournaise miniature dansant au creux de ses pupilles

Daemon s'écarta de la fournaise grondante en pataugeant dans la boue. Il lui fallait prévenir Asad de toute urgence car les créatures occupaient, peut-être, encore les lieux. Olwë, sa jument, n'était plus visible. Il s'engagea donc à pied sur le chemin bordé par une suite de grands chênes et aperçut son compère à l'autre bout, à l'entrée du village. Un petit cabanon brûlait sous les ramures centenaires, dans un premier temps le fanatique n'y prêta pas attention, jusqu'au moment où il arriva à sa hauteur.

Les nuages s'estompèrent pour laisser place à une voûte brumeuse à travers laquelle la lune, pleine, illuminait la nuit d'une lueur cendrée. Un arceau scindé de rayons de bois apparut au sommet de ladite cabane : une roue. Ce qu'il avait d'abord pris pour un dépôt, s'avérait être une carriole chavirée dans le fossé. Les diverses marchandises transportés sur le toit avaient pris feu et les flammes repues s'attaquaient à présent à la carcasse du véhicule. La situation était claire, le village venait d'essuyer une attaque.

Asad sortit du bourg et vint le retrouver à plein galop.

« Alkil est désert, pas un chat, nous avons aussi remarqué du grabuge sur la place principale. Euh... Tu n'avais pas une monture ? »

« Ma jument à prit peur face aux flammes, mais vite ! Nous devons partir au plus vite ! »

« Quel grand cavalier. » rit Asad.

Daemon commençait à paniquer et l'attitude badaude de son confrère n'aidait en rien.

« J'ai trouvé un corps au pied des flammes, un homme, égorgé ! Et regarde ça plus en détail ! »
dit-il en indiquant la caravane retournée.

Le basané ausculta la carriole du haut de son cheval et devint songeur, commençant à prendre le semi-elfe éberlué au sérieux.

« L'homme, le cadavre, il est encore chaud ! De plus il n'a pas été perforé par une lame, mais dévoré ! » Il reprit brièvement son souffle. « Les Liykors ayant attaqué le messager nous ont devancés. »

Pendant que Daemon débita ses conclusions à une vitesse folle, le visage du messager, monté à l'arrière d'Asad, s'affaissa dans une déconfiture d'effroi. Son regard se porta vivement aux alentours.

« Ils me cherchent ! Ils recherchent mon message ! » beugla-t-il.

« Quelle est la teneur de ce message ? » demanda Asad avec sérieux.

« Je ne peux vous le dire, les documents sont cachetés et hautement secrets ! Peu importe d'ailleurs, partons loin d'ici ! »

« Certes, mais la monture de Daem... »

Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase d'une vague d'angoisse les paralysa, un hurlement long et scabreux résonnait dans la nuit. Une fois tut, les comparses échangèrent des regards effrayés, la monture d'Asad s'agita. La peur nouait les entrailles de Daemon, il déglutit et attendit en silence.

Des craquements sinistres retentirent au loin dans la forêt, suivis par de jappements hargneux. Les trois hommes étaient tétanisés et prièrent pour que les bêtes ne les aient pas remarqués, prièrent pour qu'elles s'éloignent et disparaissent dans la nuit.

Il y eut un flottement. Une attente interminable à tendre l'oreille, puis, des bruissements de pas se muant en une course effrénée.

« Au village ! » hurla le semi-efle.

Asad vira la bride et sa monture se braqua de panique. Une ombre gigantesque s'éleva au-dessus du rideau de flammes. Daemon déploya les griffes de son gantelet, alors, un choc brutal de bois brisé résonna...


Un nuage noir

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mar 26 Jan 2016 21:08 
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Jappements hargneux

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La créature gigantesque atterrit en grand fracas au dessus du brasier, dissipant la fumée ambiante d'une onde se répercutant en tourbillons évanescents. Le bois de la carriole se brisa comme des brindilles sous son poids. Son pelage grisonnant dissimulait à peine une musculature hors normes et sèche. Le Liykor les foudroya de son regard écarlate, luisant comme deux lanternes, puis, dénuda ses crocs pour émettre un rugissement à en faire pâlir Phaïtos lui-même !

Asad hurla quelque chose, mais Daemon ne l'entendit pas, tétanisé.

La bête fondit aussitôt sur le semi-elfe, il l'esquiva d'un bond en arrière, mais, profitant de son allonge, elle le balaya d'un revers de patte. Jamais Daemon n'avait essuyé un choc aussi puissant. Ses pieds décolèrent du sol et après un court vol plané, il s'immobilisa enfin après plusieurs roulades. Le coup lui avait coupé le souffle et une intense douleur remontait de son avant bras gauche.

« Daemon ! »

Asad laissa sa monture au messager qui fila aussitôt en direction du village. Il dégaina sa dague et provoqua le Liykor. Or, la bête l'ignora et avança à quatre pattes en direction du semi-efle.

Elle s'immobilisa devant lui, retroussant ses babines pour révéler deux rangés de crocs de la taille de poignards. La dimension de sa gueule était délirantes, un coup de mâchoire suffirait à le trancher en deux... La respiration du loup résonnait comme un grognement, ses yeux luisants hypnotisaient sa proie, assise et pétrifié. Daemon avait envie de pleurer, de se débattre, mais seul un bref sanglot lui échappa.

Le Liykor se dressa sur ses pattes arrières, affichant sa stature de plus de trois mètres. Son ombre recouvrit Daemon comme un nuage noir. Le loup leva les bras et joignit ses poings en une massue. Tapis dans l'obscurité, on ne distinguait plus que les deux pupilles pourpres et brillantes du semi-elfe.

(Fuir, fuir, je dois fuir.)

Mais comme dans un cauchemar, Daemon ne pouvait plus bouger. L'ombre l'enlaça de son étreinte froide, puis, il succomba à cette sensation de chute...

La masse s'abattit avec violence, Asad hurla.


Enfin euh...

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 27 Jan 2016 12:02 
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Un nuage noir

En un réflexe primitif, les genoux de Daemon se déverrouillèrent et il roula en avant alors que les deux poings s'abattirent comme une masse. Passant entre ses pattes, Daemon sortit de la route et profita de l'ombre du fossé pour se dérober. La bête émit un mouvement de recul et renifla entre ses pattes. Son incompréhension était manifeste. Un petit homme ne devait-il pas être broyé juste là, sous son museau ?

La complainte d'Asad ne tarissait guère car il n'avait pas remarqué la manœuvre. Ce dernier déploya l'acier étincelant de sa dague et s’apprêtait à fondre sur la monstruosité, quand Daemon le retint par la manche. Le basané ne manqua pas d'afficher une vive surprise.

« Qu... Comment tu as fais ça ? » demanda-t-il en le découvrant avec des yeux ronds.

« Je n'en sais rien, mais barrons-nous ! »

À ses mots, la bête renifla bruyamment, humant l'air environnant, puis, se détourna lentement dans leur direction. Elle dénuda ses crocs en signe d'agressivité. Une vague de terreur submergea à nouveau Daemon, ses jambes s'exécutèrent avant même qu'il n'en avait donner l'ordre, fuyant de tout son être.

À leur grande surprise le Liykor ne les prit pas en chasse. Le prédateur se dressa impérieusement et hurla à la lune avec la puissance d'un cor de guerre. Les tympans de Daemon vibrèrent, alors, son ventre se contracta d'horreur quand une multitude de réponses résonnèrent dans l'ombre. L'héraut sauvage réunissait son armée.

Les deux fanatiques arrivèrent à l'entrée de la bourgade et cherchèrent le messager de Kendra Kar des yeux. Il s'était arrêté sur la place centrale, unique rue pavée du village d'Alkil au centre de laquelle gisait une fontaine triste au flot tari. Divers étals clos s'adossaient aux hautes masures montagnardes faites de pierres et de toitures en tuiles. Aucune lumière ne s'échappait d'entre les volets, pas un signe de vie, le village semblait mort.

« Derrière ! » glapit le messager en pointant du doigt.

Daemon et Asad firent volte-face, le loup était toujours à leurs trousses, gagnant du terrain à une vitesse fulgurante.

« Trouve de l'aide, nous allons le retarder ! » ordonna Asad.

Le messager s'acquitta de la tâche avec plaisir et se précipita vers la porte de ce qui semblait être une auberge pour la tambouriner. Faute d’option, Asad brandit sa dague de ses deux mains et Daemon déploya les serres miroitantes de son gantelet de Thimoros, tous deux prêts à accueillir le monstre comme il se doit.

L'attente fut brève, la bête ne daigna même pas ralentir face aux assaillants, accélérant même, les percutant avec une force inouïe. Leur riposte fut littéralement soufflée, Daemon dévala la chaussé et interrompit sa chute en dénaturant le pavé de ses griffes.

Bien décidé à finir son travail, le Liykor se dirigea vers lui et assena un coup de griffe esquivé par le semi-elfe avec célérité. Le second manqua de lui faire perdre l'équilibre, mais il tenu bon. Asad ne perdit pas de temps et piqua la bête d'une estoque dans son angle mort. Elle rugit et d'un coup de patte l'envoya valdinguer sur un étal. Elle se tourna avec sévérité vers le semi-elfe essoufflé. Malgré son apparence sauvage, cette bête n'avait rien d'un animal. Seule la rage se lisait dans son regard, une rage dotée d'une intelligence malveillante...

« Misérable humain... » articula-t-elle en un grognement.

« Je ne suis pas un homme ! »
brava Daemon, « Enfin euh... »

La discussion s'acheva aussi sec, un coup de griffe laboura le torse du semi-efle qui tituba de panique, alors, son talon buta contre un pavé. Il chut au sol, sa tête rebondit contre la pierre. La douleur l'embruma, ses tympans sifflaient à le rendre sourd, et l'immense mâchoire se referma sur lui.


Roulade

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Mer 27 Jan 2016 23:02 
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Enfin euh...

L'immense gueule sertie de crocs se referma sur le bras de Daemon. Il cria à plein poumons tandis que les dents crissaient et infligeaient une pression sourde sur son gantelet. Or, sa relique accusa le coup d'une manière inébranlable, pas une fissure, pas une rayure ne vint ternir l'ivoire sombre de l'indestructible Bras de Thimoros. Comprenant que sa prise ne se brisera pas, la bête entreprit de secouer son butin avec frénésie, manquant de lui déboîter l'épaule.

Au comble de la terreur, Daemon se cabra sur le dos et lui assena plusieurs coups de bottes dans la tronche. Le Liykor finit par lâcher prise avec un grognement de mécontentement, claquant de la mâchoire dans le vide. Le fanatique s'étonna de l’absence de douleur, les plaques d'armures avaient bel et bien résisté à l’étau.

Mais un grondement féroce le rappela vite à l'ordre. Le prédateur lui tournait autour en présentant ses canines, Deamon du suivre sa progression afin d'éviter qu'il ne sorte de son champ de vision. Cette latence lui permit d’apercevoir Asad, inconscient parmi décombres, et de constater la disparition du messager de Kendra Kar. Sa tension monta quand les hurlements de la meute se firent plus audibles. Le temps jouait contre lui, deux choix tragiques s'imposaient : se battre ou mourir.

« Allez vient ! »

Sur-le-champ, le Liykor s'élança à sa rencontre, Daemon se déroba d'une roulade latérale et déploya ses griffes. La bête fit immédiatement volte-face et brassa l'air d'un coup de patte horizontal, auquel le semi-elfe n'eut qu'à se pencher pour l'éviter. Se battre contre un adversaire faisant deux fois sa taille à aussi des avantages. Ensuite, Daemon initia une attaque, rapidement abrogé par la proximité de la gueule béante. Il recula par une suite de petits bonds, mais la bête en profita pour charger frontalement.

Le même scénario se répéta : roulade, volte-face, coup de patte, mais cette fois-ci, le fanatique répondit à ce dernier assaut en lacérant le cuir du loup au passage. Une simple égratignure suffit. Le pouvoir du gantelet d'Obscurité se déversa dans le membre de l'animal, infligeant à ses nerfs une douleur aiguë. La créature émit un bref glapissement de surprise, puis, le second coup de Daemon vint perforer son flan.

Le Liykor jappa et bondit en retraite, étonné qu'une si petite créature puisse lui infliger de telles souffrances. Néanmoins, le sourire de serpent du semi-elfe se tarit rapidement...

Un nouveau Liykor à la fourrure noire apparut à sa droite, suivit d'un second dans son ombre. Petit à petit, le reste de la meute sortit des ruelles obscures, exhibant leurs crocs et encerclant inexorablement Daemon. Plus petits, ils arboraient un pelage ébène à l'inverse du premier, le chef, d'une envergure autrement plus imposante. La fureur de ce dernier haussa d'un cran, il s'arqua en avant et rugit à en faire trembler le village.


Sinistre floraison

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 Sujet du message: Re: Le village d'Alkil
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 23:47 
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Roulade

Quelle étrange sensation que de faire face à la mort. Comme tomber d'une falaise et apercevoir les brisants battus par la houle, sentir le vent contre son visage et savoir pertinemment qu'ici, vous trouverez l'issue tragique. Cette certitude effroyable glaça Daemon de tout son être.

Pourtant, vénérant Phaïtos, il cultivait l'appréhension de cette situation toute sa vie, communiant avec la mort dans chacun de ses préceptes afin de l’accueillir avec confiance. Ses enseignements, il les connaissait sur le bout des doigts, considérant le destin comme un navire sans gouvernail, errant sur une mer d'ignorance placide, pour enfin sombrer inexorablement dans les profondeurs infernales.

Malgré toutes ses préparations, son décès imminent le tétanisait. Quelle honte pour un guerrier de Phaïtos d'avoir autant peur de perdre la vie. Ne devrait-il pas ne rien craindre ? Mais une seule pensée émergea de sa conscience :

(Vivre... Je veux vivre !)

L'étau se resserra autour de lui. Les Liykors n'attendaient que l'aval de leur chef de meute pour lui fondre dessus et le mettre en pièces. Dos au mur, Daemon compta ses assaillants et s'arrêta au douzième du fait d'une feinte rageuse d'un loup noir trop pressé d'en découdre. Ils étaient beaucoup trop nombreux, il le savait, mais une pointe d'espoir germa en lui. Un chant discordant et pourtant symphonique explosa en une rage pure.

« Arrière ! » hurla-t-il en s'adressant au Liykors gris.

Celui-ci riposta d'un claquement de mâchoire, suivi par le son de sa voix grave et grondante :

« Huumm... Petit homme, tu auras été distrayant. Tu seras, j'en suis certain, un mets délicieux. » Il observa ses semblables d'un regard circulaire, et ajouta : « Repaissez-vous de sa chair ! »

« NON ! »

La réprobation de Daemon retentit avec fulgurance, résonnant dans la place et imposant le silence. La meute parut hésitante et cela s'accentua quand les Liykors découvrirent leur chef abasourdi. La rage bouillonnait en Daemon, ses traits fins se plissèrent avec malveillance, affectant précisément la bête d'une emprise mentale aux remous de souffrances. Le gigantesque Liykors cendrée glapit de douleur, émettant un jappement suivit d'un couinement semblable à celui d'un chien auquel on aurait marché sur la queue.

Daemon avança, la bête recula et par mimétisme le reste de la meute aussi. Le cercle funeste se brisa pour s'éparpiller sur la place principale du village d'Alkil.

Daemon commença à rire aux éclats. Comme un lotus pourpre fleurissant dans les marais noirs, le fanatique s'enivrait de la sinistre floraison de son pouvoir.


La chaleur opaque enlaça le froid translucide...

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Dernière édition par Daemon le Lun 21 Mar 2016 02:03, édité 5 fois.

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