Keynthara entra avec une joyeuse expression qui semblait toujours autant faire fureur auprès des gardes du temple qui n’avaient d’yeux que pour elle, oubliant presque la présence vaporeuse d’une Prunelle trop timide et désemparée. Il ne faisait aucun doute que cette dernière espérait retrouver son amoureux au plus vite et découvrir ses secrets, mais la révélation de ce qu’il fabriquait en ce lieu ne semblait pas être pour tout de suite malgré le fait que la visite promettait d’être des plus instructives. C’était du moins ce que s’imaginait l’Aniathy, enchantée par ce chaleureux accueil finalement pas si embarrassant que ça.
La Petite, quant à elle, trouvait sa part de contrariété en le fait que son arrivée au temple n’allait pas se solder par le remboursement qu’elle espérait, mais cette attente n’était que pure bagatelle à côté de la curiosité qu’elle nourrissait sur ce temple impressionnant, tant par sa richesse que par sa sobriété. Elle voulait tout découvrir et tout savoir sur ce lieu de culte dont elle ignorait tout. Certes, sur le moment, les explications du garde si gentil lui avait paru très claires, mais maintenant qu’elle y repensait, elle se rendait compte qu’un plus grand flou encore semblait peser sur cette maisons des plaisirs où tout un chacun pouvait très bien être son propre dieu.
La Petite s’imaginait déjà installée sur un glorieux trône d’or et d’argent, couverte de pierres précieuses d’une pureté encore inégalée, vénérée par elle-même et par les autres parce qu’elle avait osé poursuivre sa quête jusqu’au bout, se laissant aller à son plus intime désir, celui d’égaler les Dieux dans leur maîtrise de la Magie. Après tout, n’était-elle pas elle-même un être de magie ? Rien ne pourrait alors l’empêcher d’apprendre à la dompter totalement et de l’étaler sous le regard hagard des gens qui jamais ne sauraient accéder aux rangs d’incarnation Divine, alors qu’elle, elle en saurait bien capable…
« Si ma jeune demoiselle voulait bien sortir de ses rêveries qui semblent ô combien passionnantes, peut-être même plus que cette petite visite que nous allons débuter, je pourrais alors la conduire dans une salle qui fera sans doute le régal de ses yeux, et pourquoi pas si elle le désirez, de son estomac… Qu’en dites-vous ma mignonne, hum ?»
D’un air taquin plutôt enjoué, cet homme exubéramment fagoté de rouge s’était retourné une fois encore sur la mistinguette perdue dans ses idées mégalomaniaques se rapprochant de la folie, puisqu’elle mettait inconsciemment au défit les Dieux de pouvoir lui tenir tête. Il fallait dire que ces derniers temps, Keynthara avait franchement tendance à s’égarer dans des vices sans nom, se baignant dans la folie des grandeurs avant de se laisser prendre au piège par celui de la persécution. Ca en devenait d’ailleurs de plus en plus maladif.
Un ou deux pas à l’intérieur de ces murs dansant au rythme des chandelles allumées avaient suffi à plonger l’Aniathy dans un état second à l’opposé de celui de tout à l’heure, lorsqu’elle était encore toute tremblante de peur. Pourtant, rien à présent ne lui indiquait que les choses avaient changé, si ce n’est les paroles rassurantes d’un guide presque spirituel, puisqu’il participait à la bonne focalisation de l’esprit de la poupée animée sur autre chose que sur elle-même et ses infinis désirs de puissance et de respect. Rien non plus ne pouvait lui assurer qu’en ce lieu, elle pouvait avoir confiance, et que grâce à ces personnes, elle pouvait se sentir rassurée.
Ce ne fut hélas pas la voix du serviteur zélé du temple qui la ramena à la sobre réalité, mais plutôt les paroles qu’il eut mentionnées, se tenant, au centre de la salle, déjà bien loin de la créature magique tirée de ses idées fantasmagoriques un peu trop brusquement à son goût. Keynthara était outrée du culot avec lequel l’homme avait osé lui proposer de la nourriture, alors qu’elle, être de magie, n’était même pas capable d’envoyer un bout de pain plus loin que derrière sa petite langue trop souvent remuante. Elle se souvenait bien de la sensation écoeurante qu’elle avait ressentie en mâchouillant cette infâme pâte cuite de céréales broyées et d’eau, et ça ne lui donnait plus du tout envie de recommencer à jouer à l’humaine de cette façon. Non, décidemment, elle ne mangerait pas, et elle le fit bien comprendre à son interlocuteur qui ne s’était jusqu’alors aperçu de rien, pas même du fait qu’il n’était pas en présence d’une jolie fillette de six ans, mais bien d’une Aniathy.
« Sans façon, merci, c’est pas que j’ai pas faim ou quoi, enfin, si, mais le fin mot de l’histoire est que je suis pas capable de manger. Et puis, je vous en prie, ne me regardez pas comme ça, on dirait que vous avez vu un fantôme derrière mon épaule ! »
Keynthara réfléchit une fraction de seconde à ce qu’elle venait de dire, et pour s’assurer que ses dernières paroles étaient effectivement ridicules, elle tourna la tête et observa le reste de la salle, cherchant un peu bêtement ce qui aurait pu déconcerter cette bien accueillante personne. Hélas, comme elle s’en doutait, la poupée ne trouva rien d’autre que la paire de gardes en livrée rouge stoïquement plantés devant une lourde porte. Elle se retourna alors vers son guide et lui proposa plutôt d’aller de ce côté-ci…
« Alors, comme de par ma nature il m’est impossible de manger et de boire, on pourrait peut-être visiter l’autre entrée, non ? »
La Petite ne prit même pas la peine d’attendre l’homme que déjà elle se tenait devant les deux gardiens. Ne bougeant étrangement pas, le serviteur laissa faire ses deux collègues qui aussitôt rabattirent leurs grandes et puissantes armes en croix, bloquant le passage à l’intrépide créature avec une agilité et un majestueux sourire hors du commun.
« Bon bah, je crois que j’ai ma réponse, hein ! Alors on va de votre côté, c’est un fait… »
À nouveau, la poupée due essuyer une vague de déception qui vint la parcourir sans trop s’attarder tout de même, puisque la jeune fille s’empressa de tourner à la dérision cette scène qui lui semblait plus comique qu’autre chose. Voir des gardes rigidement postés s’activer de la sorte sous l’effet d’une petite chose comme elle avait la satisfaisait bien amplement au final, et elle s’en alla retrouver son serviteur afin de lui poser quelques questions sans doute embarrassantes. De toute façon, il n’avait qu’à s’y faire, parce qu’avec une Aniathy pareille dans les basques, le silence n’était que trop rarement de mise.
« Dites voir donc Monsieur, avant d’aller visiter la salle des boustifailles qui ne peuvent me rassasier, pourquoi vous m’expliquez pas ce qu’il y a derrière ces grands et beaux rideaux ? J’irai bien voir par moi-même, mais quelque chose me dit que, bah, que je risquerais de tomber à nouveau nez à nez avec des grands gardes tout rouges qui me sauteraient dessus pour finalement m’emmener dans des endroits bizarres cette fois-ci et qui me feraient du mal et qui… Non ? Bon d’accord, je dis des bêtises, c’est vrai, enfin, j’espère… Mais expliquez-moi au lieu de me laisser me faire des idées ! »
C’était étrange que la jeune fillette capricieuse ne se soit pas aventurée elle-même vers ces longues étoffes pourpres, mais après le froid qu’elle venait de se prendre à cause des gardes devant la porte, ses envies d’exploration s’étaient tout à coup volatilisées et elle se sentit contrainte et forcée d’inclure un peu de discipline dans son comportement, chose qui était très rare, il fallait bien l’avouer.
Le majordome prit donc une inspiration profonde avant d’étirer on ne peut plus largement son sourire sur son visage illuminé par les bougies, et non pas par les explications qu’il allait devoir donner sur cet endroit précis qu’il avait un peu volontairement omis de décrire…
« Et bien tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour le respect que vous venez de montrer à l’égare des personnes qui se tiennent derrière ces pans de tissus soyeux. Là derrière, il n’y a pas de garde, mais simplement des personnes désireuses de… partager des choses ensembles, des choses plutôt intimes, vous voyez ? »
L’Aniathy scruta tour à tour chacune des tentures qui se dressaient tout le long des parois de la salle. Elle ne saisissait encore une fois que trop mal ce qu’il voulait dire, mais ne voulant pas paraître idiote auprès de cette si gentille personne, Keynthara s’habilla de la même expression qu’il portait et acquiesça d’un air entendu on ne peut plus superficiellement trouvé. Elle ne put pourtant pas s’empêcher de demander ce que le terme « intime ? » pouvait bien signifier, question qui ne manqua d’ailleurs pas d’arracher à l’homme un rire grave mais tout de même chaleureux, alors que sa réponse, elle, resta très évasive, comme toujours.
« Vous comprendrez quand vous serrez plus grande… Ou bien peut-être que non, c’est vrai, vous n’êtes pas… Bref, c’est quand deux personnes sont très très proches et hm, vous n’aurez qu’à poser la question à vos amis quand, à l’occasion, vous les reverrez, ils en savent long sur le sujet. Quant à la porte que vous vouliez emprunter juste avant, l'accès est réservé aux membres de ce temple, vous pouvez donc comprendre que l'ouvrir vous est interdite, jeune pousse…»
Décidemment, peu de choses lui semblaient en réalité accessible en ces murs, et après avoir fait le tour des explications sur la décoration de cette salle principale, les trois personnes s’en allèrent enfin dans la salle du festin sur lequel la demoiselle Prunelle ne manqua pas de se jeter, bien évidemment, après consultation de l’avis de l’homme qui les accompagnait. Elle goûtait plat après plat avec une motivation qui ne se manifestait que trop rarement chez cette personne habituellement inhibée.
« Impressionnant… », murmura l’Aniathy qui, de toute sa vie, n’avait jamais vu autant de nourriture à disposition. Elle repensa évidemment au dîner qui avait été offert aux aventuriers de Verloa lorsque enfin le retour vers Kendra Kâr s’était annoncé à bord du bateau. La jeune poupée se disait en silence qu’il y avait sur la table de quoi nourrir presque tout le quartier pauvre de la cité blanche. Elle s’étonna donc de ne pas trouver là, attroupé autour de cette immense table, une flopée de mendiants, celle-là même qu’il lui avait été donnée de croiser en cherchant désespérément un lieu de fête répondant au menaçant nom de ‘Taverne des Sept Sabres‘.
Et puis, à force de contemplation de ces impressionnantes tapisseries qui recouvraient les murs et de discussions diverses et variées sur la pluie et le beau temps, la jeune créature avait fini par se lasser de l’endroit qui lui rappelait un peu trop fortement sa différence qu’elle tentait d’accepter sans jamais vraiment y parvenir. Heureusement qu’à ce sujet, le servant bavard ne lui avait pas posé de questions, semblant avoir compris maintenant à quel genre d’être il avait à faire. Et puis de toute façon, jusqu’à présent, il avait déjà bien assez eu à faire avec les questions de la minuscule chose agitée pour se risquer à rallonger encore les discussions.
Ainsi donc, ils firent demi-tour, laissant le choix à l’affamée de rester se goinfrer ou de poursuivre la visite avec eux. Sans plus se soucier de ce que voulait faire Prunelle, ils avancèrent vers le fond de la grande salle d’accueil afin de faire découvrir à la Petite une bien dérangeante construction puisqu’elle allait lui causer bien des soucis. En effet, un bel escalier de marbre aussi bien entretenu que l’était tout le reste de l’édifice se dressait devant elle, comme un infranchissable obstacle voulant limiter sa découverte des mystères du temple des amants de la rose.
« On va monter en haut ? C’est génial mais… Vous pourriez m’aider, sinon, je vais en avoir pour des heures à escalader ces marches une par une. »
En ce penchant un peu, il était facile de constater que le haut de la première marche s’arrêtait pile à la hauteur des genoux de la poupée, et le gentilhomme se hâta donc de porter secours à la demoiselle en détresse, l’attrapant tendrement par la main en lui expliquant ce qu’elle était sur le point de découvrir à l’étage.
« Ce qui vous attend, ma petite dame, n’est autre qu’une gigantesque salle de musique et de danse, et c’est vrai qu’elle doit vous sembler d’autant plus grande du fait de votre petite taille. Ne vous inquiétez pas, si l’envie vous prend de vous improviser musicienne au côté de l’orchestre, je suis sûre que vous trouverez tout votre bonheur avec les tout petits violons que nous avons, ou bien encore, avec notre beau piano qui s’adapte à n’importe qui sait appuyer sur ses touches d’ivoires. Alors, prête à découvrir ce paradis ? Plus que trois marches, courage ! Une, deux, trois ! »
Enfin l’ascension venait de s’achever, au plus grand bonheur de la Petiote qui n’en pouvait plus de se fatiguer à la tâche même si elle avait bénéficié d’une aide considérable, encouragée par la musique qui battait son plein en haut. L’endurance n’était vraiment pas son fort, elle le savait bien, et c’est donc dans une très brève expiration non naturel que la poupée se risqua à un « ça fait du bien quand ça s’arrête ! » triomphant même si elle ne faisait pas vraiment bonne figure, rouge comme une tomate, si bien qu’on aurait à présent pu la confondre avec un de ces gardes devant la porte, si on faisait abstraction bien sûr de la robe émeraude qui, pour le moment, faisait simplement office de ‘petite queue’ pour la tomate mûre qu’elle imitait à merveille.
« Au risque de me répéter : Impressionnant ! », s’amusa-t-elle à crier de sa voix toute aigue qu’elle essayait de maîtriser tant bien que mal, déraillant de temps à autre parce qu’elle avait un peu trop forcé dessus pour pouvoir couvrir la mélodie endiablée jouée sur la scène. Pourtant, cette cacophonie de fausses notes sorties tout droit de sa bouche n’était rien en comparaison de ce qui allait attendre le servant du temple bien téméraire d’avoir présenté cette pièce à une poupée qui n’avait jamais joué de musique de sa vie. Il lui avait même proposé de prendre un violon et de se déchaîner : c’était pure folie…
Sans trop réfléchir, elle ôta ses minuscules souliers un peu sales pour ne pas salir la beauté de cet endroit, puis s’avança en tâtonnant de ses petits pieds nus la belle et imposante piste de danse qui s’offrait à elle dans toute sa splendeur. Glissant sur un sol lisse et sans obstacle, Keynthara courrait d’abord timidement en voyant les yeux rivés sur elle d’un couple affalé sur le côté au milieu d’une fanfare de coussins colorés qui s’agitant presque avec les battements musicaux. Il fallait dire que cet espace mis à son entière disposition puisque l’heure avancée de la nuit voir même du matin ne se prêtait plus vraiment à la musique et à la danse était pour le moins déconcertant. Et puis peu à peu, elle se laissa aller, fermant les yeux, dansant en aveugle de tout son petit corps articulé et animé par une force magique inconnue d’elle-même. Elle se sentait en paix dans son corps, se fatiguant bien plus que de raison, mais pour quelque chose qui, cette fois-ci, lui plaisait vraiment, à l’inverse de cette escalade de marches.
Quelques minutes passèrent, ou peut-être même quelques quarts d’heure, car Keynthara n’avait aucune notion du temps qui s’écoulait, surtout dans l’état d’euphorie profond dans lequel elle se trouvait. Elle se surprit même de temps à autre à pousser la chansonnette bien que celle-ci ne s’accordait que très maladroitement avec la musique qu’elle ne connaissait évidemment pas. Les artistes changeaient souvent d’air, et la Petite adaptait sa danse en fonction de ce qu’ils jouaient, mais lorsque celle-ci se mit à ressembler plus à une chorégraphie pour berceuse qu’à quelques choses d’entraînant, l’Aniathy décida de prendre les choses en main et se jeta sur la première flûte qu’elle trouva non loin de l’orchestre, comme le lui avait promis l’homme du temple. Il la regardait depuis la première marche de l’escalier les bras croisés, et, chose étrange puisqu’il s’agissait justement du temple des plaisirs, il ne semblait ne pas avoir envi de goûter aux bonheurs de la danse.
Enfournant la flûte dans son bec d’oiseau piailleur, la jeune femme à l’esprit tout enjoué par la fête traversa en courant à toute vitesse la piste et alla à la rencontre de son guide toujours aussi souriant qu’avant. Elle souffla alors un énorme coup dans son engin puis répéta plusieurs fois la note en l’arrachant à la flûte torturée de nombreuses fois et de façon cadencée, à contre temps, et surtout, bien trop fortement. Elle fit ensuite un signe de sa seule main libre, enjoignant à l’homme de venir la rejoindre, s’acharnant de plus en plus fort sur l’instrument de musique qui n’en pouvait plus de siffler son cri, si bien que monsieur le coincé de la musique fut obligé de lui demander d’arrêter, sans pour autant bien sûr quitter son habit d’adorable et chaleureuse personne.
« Il serait peut-être plus avisé pour vous que vous arrêtiez de jouer. Regardez, les musiciens ne sont pas très contents du gâchis que vous faites de leur musique. Mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez revenir aussi souvent que vous le voulez, et je suis persuadé que l’un d’entre eux sera bien assez aimable et patient pour vous apprendre le solfège et l’art des belles notes, si tel est votre doux plaisir…»
Sans se faire prier plus longtemps, l’Aniathy retira la flûte de ses lèvres devenues toutes tremblantes car elle venait de réaliser que son intervention avait perturbé tout le monde qui avait ses yeux pointés sur elle. Prise de panique, la demoiselle s’effondra sur place en se recroquevillant sur elle-même, commençant un chant de pleure se noyant dans la masse musicale qui avait repris un peu plus vivement pour couvrir son caprice…
« Mais moi je voulais juste m’amuser, je voulais pas déranger. Dis, t’es gentil toi, alors, tu me laisses la flûte ? Je l’aime tellement, c’est… ça me plait ! »
Sans même prendre la peine de lui répondre, le servant se plia en deux pour charger la fillette de vingt ans sur son dos sans oublier d’attraper ses godasses au passage, et commença à dévaler les escaliers imprudemment, rigolant comme un enfant qui jouait à attrape-loup avec ses camarades. Apparemment, la réponse était oui, et lorsqu’il la déposa enfin à terre dans la salle d’accueil qu’ils avaient quittée quelques minutes auparavant, c’est son doigt qu’il déposa sur la bouche de la coquine en lui intimant doucement de se taire et de ne plus pleurer. Il était penché en avant dans une position qui aurait donné envie à l’Aniathy de se laisser aller à un majestueux coup de tête dans l’arrière-train, à défaut de pouvoir se servir de ses pieds comme tout le monde, et ça lui mit un peu de baume au cœur.
« Voilà donc pour notre visite, j’espère que tout ça vous a enchanté, et que vous reviendrez souvent me voir, dans le cas où vous désireriez déjà partir bien sûr, car vous êtes la bienvenue désormais. Encore des questions ? »
Keynthara ouvrit la bouche grande comme pour laisser sortir tout ce qu’elle voulait demander en une seule fois, chose qui n’était évidemment pas possible, même pas pour une poupée magique qui sentait tout son esprit palpiter dans l’agitation du moment. Faisant le tri à la va-vite sans pour autant classer ses idées dans sa tête, la jeune femme attardée se lança en se concentrant pour ne rien perde de ce qu'elle avait à demander...
« Ca veut dire que je peux rester dormir ici alors ? Bizarre de bizarre. Et si je tombe sur mes amis ? Où qu'ils sont d'ailleurs, Cromax et Lillith ? Je les ai même pas entendus ! Et en plus de ça, j'ai même pas vu de prêtres, alors, ils sont où eux aussi ? Dans les salles que j'ai pas pu aller regarder ? J'aimerai tellement, pf, c'est dur de jamais avoir ce qu'on veut, et puis, pourquoi je veux toujours plein de choses ? »
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