L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 86 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 12:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Quelle histoire quand même. Voilà que Cromax essayait de se débarrasser d’elle en la refourguant comme une vieille chaussette puante, alors que c’était lui qui les avait toutes dégoûtantes et dégoulinante d’un jus sans nom à base d’alcool fort. Ils étaient à présent deux à pratiquer cette drôle de coutume, et la Petite pensa donc qu’ils allaient bientôt pouvoir lancer une mode à laquelle, elle refusait d’adhérer d’avance, pour la bonne et simple raison qu’elle n’avait pas de chaussette, et qu’elle se disait que ses petites chaussures souffriraient très mal de devoir endurer un tel supplice.

Bon, et bien voilà, elle avait changé de bras sans trop comprendre comment car le transfert avait été on ne peut plus rapide. Peut-être était-ce elle qui, un peu déconnectée de la réalité, n’avait pas su vivre le moment de changement de bras ? Mais cela lui importait peu, le Sindel victime était maintenant sain et sauf, et c’était elle qui était à présent en danger. Elle plongea alors son regard dans celui de la meurtrière Prunelle, la tête à l’envers toujours, mais ne bougea pas, faisant la morte. Puisqu’elle était entre de sale main, et que sa vie était sans doute en danger, autant faire comme si elle lui facilitait le travail. Ca l’inviterait sûrement à la déposer à terre, et à ce moment-là, elle pourrait… Oui d’abord, qu’est ce qu’elle pourrait ? Oh et puis, c'était débile de croire qu'elle voulait sa mort à elle aussi, pauvre Aniathy perdue qu'elle était.

La demoiselle avait du mal à penser, elle n’était plus vraiment en état et même si ce retournement de situation, c’était le cas de le dire, la prenait au dépourvu, elle ne paniqua même pas. Cet instinct de faire tout et n’importe quoi sous l’effet de la peur ou de la colère avait sans doute disparu. Ou bien non, à vrai dire, quand on considérait ce qu’il s’était passé avant, notamment avec le lustre, avec Atanya ou encore le malheureux Cromax étouffé sous sa dentelle…

Toujours était-il que la soubrette finit par se désintéresser totalement de la poupée toute retournée, offrant à la vue de tout un chacun sa différence fondamentalement troublante à l'entrejambe, si tant était que quelqu’un était encore en mesure de prêter attention à ce genre de détail à l’heure où l’ébriété des gens était sur le point d’atteindre son paroxysme. Elle la remit dans le bon sens et la déposa à terre au moment où l’Aniathy comprit que tout le monde était en train de quitter la salle de festivité…

La Petite n’était pourtant pas vénale, mais elle se tourna vers la table en comprenant qu’il ne resterait bientôt plus personne, voyant une Atanya s’en aller suivie de près par un Léonid toujours aux petits oignons comme un servant trop zélé qui n’aurait pas appris à dire non. C’était tout à fait déplorable, mais c’était également le cadet des soucis de la poupée magique qui commençait à s’inquiéter. Ce fut ensuite au tour des deux puissants tourtereaux dépravés de s’entretenir tout bas et de finalement quitter la pièce, abandonnant au passage la demoiselle Prunelle qui regardait tout le monde s’en aller d’un air tout bêtement ébahi. Il faut dire qu’avec autant d’alcool, il ne pouvait en être autrement, et son temps de réaction lui aussi était à déplorer. Elles restèrent donc planter là toutes les deux, poupée et servante, à attendre on ne savait trop quoi, sans doute la facture qui allait maintenant leur tomber sur le nez…

Voyant justement le tavernier s’approcher d’elle en commençant à ranger tout le bazar de la table, la Petite se dit qu’il allait en avoir pour toute la nuit, et peut-être même le matin. Même si l’idée de rester là pour lui filer un coup de main lui avait traversé l’esprit qui ne filtrait plus bien ses pensées, l’Aniathy se ravisa immédiatement, préférant sortir sa bourse et déverser une partie de ses yus sur le meuble en bois couvert de cire, d’alcool, de reste de nourriture entouré de quelques mouches et de chopes vides et parfois explosées…

« Monsieur Fred, ça, c’est pour vous, et pour vous remercier de votre… patience, et d’avoir été si laxiste avec nous. Hihi ! Au revoir, on file ! »

Voilà qui était fait, elle avait payé pour beaucoup de monde ici, et elle espérait que les quelques derniers qui s’étaient, semblerait-il, endormis sur leur table, finiraient de régler la note de frais qui leur incombait. Mais dans sa tête il était clair et net qu’elle n’allait pas faire cadeau de payer à la place de tous ces autres qui avaient foutu le camp sans rien donner au monsieur sans langue. C’était trop injuste et elle ne pouvait tolérer cela…

« Cromax, Lillith, Atamachin et Léo, vous allez pas vous en tirer comme ça, c’est euh… moi qui vous le dis ! Na ! »

Sous le regard surpris mais toujours bourré de la jeune Prunelle, Keynthara l’invita à s’en aller avec elle en réclamant néanmoins qu’elle payât un peu son dû. Elle n’allait pas les laisser tous dégager comme ça, et puis quoi encore ? Il fallait qu’elle se lance à la poursuite des déserteurs amoureux et elle se doutait bien que la servante en avait très envie aussi. Il n’y avait qu’à voir le visage déçu qu’elle avait arboré quand le maître d’arme lui avait annoncé son départ avec son rival.

« Alors alors ? Tu vas te décider oui ou non, grognasse ! Y’a pas de temps à perdre si on veut les suivre, et puis, je sais que tu meurs d’envie d’y aller et de savoir ce qu’ils manigancent tout les deux… Moi je te dis qu’ils préparent un sale coup, je me demande bien quoi et… je suis curieuse alors je veux voir ce qu’ils vont fabriquer. Viens, ne traîne pas surtout ou on va les perdre ! Ca serait bien dommage, tu ne crois pas miss ?»

Dans ses propos, elle n’avait pas voulu paraître méchante, et ce petit surnom qu’elle lui avait donné au départ, sans y réfléchir, lui avait tout bonnement échappé de la bouche, si bien qu’elle s’empressa de se flanquer une tapette sur cette dernière en rigolant bêtement, toute chancelante parce qu’elle avait du mal à tenir sur ses petits petons de poupée pipelette.

Finalement, Prunelle finit par céder après un certain temps de réflexion qui avait failli lui coûter la disparition de la Petite puisqu’elle s’était déjà engouffrée par la porte pour sortir en vitesse, sans plus insister que cela auprès de la jeune femme amante de Cromax.

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 12:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Rapidement rejointe par la servante du bateau qui s’était plutôt, au goût de l’Aniathy, transformée en servante de Cromax, Keynthara eut la satisfaction de voir les deux amoureux impies tourner pour emprunter une ruelle à l’angle. Il s’en était fallu de peu pour que ces derniers disparaissent à tout jamais de son champ de vision, et tout cela par la faute de la demoiselle Prunelle aux cheveux marron caca d’oie. C’était du moins la couleur qu’elle percevait de la chevelure de la jeune femme dans le sombre de la nuit, l’esprit tout enfumé par ses quelques fluides tout dernièrement absorbés. Pauvre d’elle, la poupée n’avait plus vraiment toute sa raison, si tant était qu’elle l’eût un jour eu, emprisonnée dans un monde sanguin et viscéral duquel jamais elle ne s’échappait, même pas pour prendre des décisions…

« Espèce de lente ! Rouh, j’aurais mieux fait de partir toute seule au lieu de t’attendre ! Et puis regarde moi ces deux ivrognes ! Ils ne sont même pas capables de marcher droit. Ils sont risibles, hein Prupru… Prude ? Nan, vu ce que tu faisais sur ton elfe que tu dévorais avant, tu ne l’es pas ! En tous les cas, tu as intérêt à être… Prudente ! Sinon, si on se fait remarquer par les deux devant, je leur dirais que c’est toi l’investigatrice de l’espionnage ! »

Keynthara s’était gardée de crier sur tous les toits ses dernières paroles, mais sa voix se répercuta tout de même contre les parois sombres et rendues inquiétantes par la nuit tombée sur ce quartier qui, elle le savait maintenant, était ô combien mal famé. Refusant catégoriquement de se l’avouer, la Petite était tout de même grandement soulagée d’être accompagnée, ne fusse que par cette femme terriblement soumise qui fit sur le champ une belle démonstration de cette caractéristique qui plaisait d’une certaine façon à la poupée.

Baissant les yeux et ne sachant pas trop quoi répondre, la soubrette venait de s’armer, ou plutôt, de se montrer désarmée, avec une expression timide accentuée par son air d'ivrogne ahurie, et qui avait tout d’un consentement. Ainsi donc, elle allait tenter de se tenir sur ses gardes pour ne pas tout faire capoter, mais avec la quantité faramineuse d’alcool qui coulait dans ses veines et déformait le moindre de ses faits et gestes, cela promettait tout de même d’être très délicat.

« Oui maz’mazelle, c’est comme si c’était fait… »

Dans un extrême soupir de lassitude, elle se mit à marcher avec précaution en suivant la meneuse qui allait d’un pas assuré. Il fallait dire que pour le moment, ils ne risquaient pas d’être vus et traîner dans cette ruelle malsaine n’était pas non plus la meilleure chose à faire quand on avait un minimum conscience des mauvaises rencontres que l’on pouvait faire ici.

Alors que Keynthara s’était déjà mise à courir en manquant l’une ou l’autre fois de s’étaler contre les pavages, la jeune femme se risqua à un sombre regard particulièrement sournois et hostile dirigé pleinement sur la petite personne, juste avant de se mettre à trottiner à sa suite. La poupée ne put intercepter cet élan de rancune et de haine fortement marquées, et c’était d’ailleurs tant mieux pour Prunelle car nul n’était en mesure de savoir quel courroux risquait de frapper sur les têtes lorsque la colère de l’Aniathy venait à se déchaîner.

Ils étaient là, toujours aussi saoules, toujours aussi ridicules, se dandinant de droite à gauche et de gauche à droite, quittant souvent le milieu de la voie pourtant plus grande que la précédente pour venir s’excentrer vers un pan de maison qui semblait les captiver soudain puisqu’ils s’élançaient têtes baissées vers ce dernier. Et puis, venait le tour d’aller embrasser le mur d’en face comme si une délicieuse courtisane en manque d’amour s’y était sensuellement adossée. Passant langoureusement sa langue contre ses lèvres dans une ultime promesse d’un futur proche fortement polisson, cette belle créature quoi qu’usée par le service aurait eu tôt fait d’attirer dans ses griffes ce Cromax mangeur de femme. Mais fort heureusement, l’imagination enfantine et naïve de cette petite demoiselle Aniathy l’empêchait de se représenter la scène qui était de toute façon à mille lieus de la réalité.

À ce rythme-là, les amants n’étaient pas encore allés bien loin et Keynthara s’en était donc fortement rapprochée, peut-être un peu trop déjà car elle eut tout le déplaisant loisir d’apercevoir la main d’un Cromax en parfait état d’ébriété caresser ostensiblement le popotin de son petit chéri. Comme à son habitude, la demoiselle en était fortement écœurée, pestant dans un coin de sa tête contre leur coutumière débauche qui, hélas, elle le savait, ne disparaîtrait sans doute jamais.

(Bonté divine, il faudrait quand même que je pense un jour à m’y faire si je veux enfin pouvoir vivre en paix dans ce monde de cochon lubrique. Enfin, ça n’a pas l’air de déplaire à Prunelle…)

Keynthara tourna son attention sur celle qui était restée en retrait, se dissimulant fort habillement derrière quelques tonneaux vides à une petite dizaine de mètres à peine des amants. La servante guettait avec amusement son amoureux auquel elle était entièrement dévouée, mais elle arborait tout de même un vague sourire lasse qui témoignait de son extrême résignation : elle savait fort bien que jamais il ne serait totalement à lui, pas plus d’ailleurs qu’il ne serait entièrement à son amant.

L’Aniathy eut à ce moment un pincement dans la poitrine qui était, comme toujours, un ressenti tout à fait artificiel car aucun cœur ne battait sous sa peau magique, aucune cage thoracique n’était là pour venir oppresser ses poumons inexistants. Elle avait juste de la compassion pour la suivante, et ce sentiment semblait provenir de partout et nulle part à la fois dans son drôle d’organisme qui n’avait pas grandi depuis des années déjà. Keynthara ne connaissait que trop peu de chose au sujet de l’amour, même si elle en avait déjà beaucoup entendu parler. Cette poupée de chair était dénuée pour toujours de cette faculté qui consistait, mystérieusement, à s’attacher de l’intérieur et de tout son être à un autre que soi, à se dévouer pour lui, allant même jusqu’à partager les corps afin de ne former plus qu’un. La Petite rêvait souvent d’amour, et elle avait appris par cœur ces beaux discours qui lui avaient été parfois confessés sur Verloa. Elle avait essayé de les comprendre, et même, de les ressentir, mais tout cela n’était, maintenant elle le savait, qu’une cause perdue, un sentiment complexe que jamais elle ne connaîtrait. Son créateur semblait avoir oublié de la doter de la capacité d’aimer. Cette erreur de conception était terriblement regrettable, mais cela ne devait pas l’empêcher de vivre, et elle ne pouvait, comme toujours, qu’aller de l’avant en encourageant la demoiselle à en faire de même.

« Allez, tu viens Prunelle ? Ne t’inquiète pas, il ne t’abandonnera sans doute jamais… »

Pour la première fois depuis fort longtemps, l’Aniathy avait parlé avec sincérité et même, avec gentillesse, à la demoiselle humaine. Elle ne l’aimait pas vraiment et ne l’avait jamais vraiment apprécié d’ailleurs, mais lorsqu’il s’agissait de sentiment douloureux qu’elle était en mesure de capter, elle se sentait alors incapable de se montrer froide, même involontairement. La servante se risqua alors à une banale réponse sur un ton de voix tout à fait neutre, laissant tout de même paraître une expression étrange qui mélangeait amertume et soulagement : « Je sais… ».

« Il est grand temps d’avancer un peu, ils sont pompettes, ils ne nous remarqueront pas, et je doute qu’il puisse en être autrement même si on venait à s’approcher d’eux à moins de deux ou trois mètres…»

Elle sortit donc de sa cachette sur la pointe des pieds, et rentrant son cou dans le col de sa robe émeraude devenue vert sombre à cause des ombres du soir, Keynthara alla de l’avant en se sentant encore un peu planer. Tous ses membres étaient aériens, ses mains volaient à ses côtés comme deux petits balanciers qui l’aidaient à rester droite et silencieuse alors que ses jambes cherchaient maladroitement le contact avec le sol arrivant toujours trop tôt, et parfois trop tard.

Là où ils étaient tous les quatre, le pavage devenait de plus en plus régulier, et de plus en plus soigné aussi. En regardant un peu autour d’elle, la Petiote put voir de ses grands yeux bleus voilés par la magie le grand et majestueux château de Kendra Kâr, témoignage de la richesse de ce quartier au travers duquel les amoureux continuaient toujours d’avancer. Si le Sindel venait de murmurer une douceur à l’oreille du mage de glace, celle-ci resterait à tout jamais dans l’intimité de ces deux-là car les oreilles de l’Aniathy ne perçurent rien de ce qu’il venait d’être dit en privé.

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 12:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
La Petite maladroite accompagnée de Prunelle la dévergondée lorsqu’elle a trop bu continuaient leur amusante mission d’espionnage. Keynthara prenait ça pour un jeu même si son but initial avait été de ne pas être laissée de côté, et aussi, de se faire rembourser les quelques pièces qu’elle avait données à l’aubergiste pour payer les tournées que ces soûlards s’étaient enfilés sans vergogne, alors qu’elle, minuscule Aniathy sans gosier, n’avait pu en profiter un seul instant. Son fluide de lumière avait su la contenter, elle qui aimait tant sentir la sensation de bien être extrême qu’il lui procurait toujours, suivie d’une puissante agitation corporelle et intellectuelle aussi. C’était tout ce qui faisait de cette boisson magique une substance unique et prodigieusement délicieuse.

D’ailleurs, à y repenser, la jeune fillette à l’esprit enfantin faisait revenir à elle une folle envie de se laisser emporter une nouvelle fois encore par sa magie, celle qui grandissait en elle comme une volute de flamme, voluptueuse et flamboyante, qui s’amusait à venir jouer avec les limites de son entendement. Il était vrai que parfois, Keynthara se sentait au bord de la folie, mais toujours une main lui était tendue pour qu’elle continue, encore et encore, à garder les pieds sur terre et encrés dans le monde réel, dans le temps : C’était probablement le soutien de Zewen qui chercher à la remercier de sa dévotion.

Toujours était-il que ce n’était tout bonnement pas le moment de s’adonner à ce genre de petits plaisirs qui avaient pourtant une incroyable importance aux yeux de l’Aniathy. Poupée un jour, poupée toujours, cette créature vivante à la peau laiteuse s’élança donc sur la voie d’une démarche légèrement mécanique, contrôlant les moindres faits et gestes des deux hommes au devant de son regard affûté mais dansant sous l’effet de la magie. Elle venait d’abandonner définitivement la vision des fluides lui dégoulinant dans sa bouche et sur son visage béat.

Enchaînant les dissimulations derrière des petits bancs en bois grignotés par les intempéries de la région, des tonneaux à bière d’alcooliques anonymes ou encore des petites charrues de ce coin de la ville relativement riche, elles poursuivirent leur bonhomme de chemin en catimini comme deux complices femelles en train de commettre un méfait, si l’on pouvait considérer que Keynthara était du genre féminin tout en sachant que son entre-jambe n’était qu’une surface de peau ordinaire, sans muqueuse, sans poil, et partant de là, sans faille, dans tous les sens du terme.

Et puis enfin, les deux tourtereaux aux mœurs perverses, comme aimait à le faire ouvertement remarquer la peste, ralentirent leur allure qui n’était déjà, il fallait bien le dire, pas forcement des plus rapides qu’il soit. Ce n’était pas un quartier qu’elle connaissait, et à bien y regarder, il n’avait rien de particulier qui aurait pu l’aider à se le remémorer tant le soin qui avait été apporté aux lieux et au sol semblait banal. Après tout, dans une cité de lumière et de richesse, on pouvait bien s’attendre à trouver des petites cours à l’herbe bien entretenue, cela n’avait pour le moins pas grand-chose de surprenant. Alors elle ne s’attarda que trop peu de temps sur les détails de la cité, préférant nettement tendre l’oreille à l’attention de ce que Cromax et Lillith avaient à se dire, commençant déjà à réfléchir sur ce qu’elle entendait.

(Une taverne ? Non, il n’y en avait que deux sur le plan. Un temple ? Mais oui ! C’est ça ! Et un temple des plaisirs en plus ! Crom’ m’étonnera toujours dans sa recherche intarissable de la jouissance. Il ne s’arrêtera donc jamais ? En plus de ça, il faut qu’il entraîne d’autre dans sa débauche. Sale elfe gris, tu mériterais d’avoir le zizi engourdi !)

Drôle de façon de penser que voilà, mais pour une Aniathy à l’esprit inondé de magie depuis qu’elle s’en était empiffrée, ça n’était pas surprenant outre mesure. À vrai dire, elle était capable de bien pire, mais si elle savait se laisser aller à ses divagations dont elle pouvait se venter d’être la reine parmi les reines, elle ne savait pas si elle allait être capable de garder ses pensées pour elle, et ce serait chose vraiment regrettable que les amants soient amenés à prendre conscience de la filature…

Les deux femmes n’étaient vraiment pas au bout de leurs surprises, et d’ailleurs, Prunelle ne semblait pas forcement apprécier les petites découvertes qu’elle était en train de faire à mesure que s’étalait la vérité. Tant de secrets semblaient être sur le point d’être dévoilés entre ces deux hommes, alors qu’à elle, il ne lui avait été fait aucune confession, aucune démonstration de confiance, donc. Encore une fois, c’était la frustration et le sentiment de rejet qui dominait à l’intérieur de cette belle femme soumise, mais aucune parole ne pouvait témoigner de sa tristesse, et aucun mot ne fut donc adressé à Keynthara qui tentait de réfléchir à toute vitesse sur ce que pouvait bien cacher cet endroit, et ce que pouvait bien être aussi cette personne ô combien importante qui devait être présentée au magicien des glaces.

Suspendue aux lèvres de Cromax, la Petite attendait la suite car elle voulait absolument en savoir plus, obnubilée par le mystère duquel elle avait négligemment été écartée. La conversation des amoureux, hélas, ne se prolongea pas d’avantage car ils s’avancèrent, main dans la main, lorsque ce n’était pas fesses dans la main, et s’approchèrent en chancelant toujours de deux personnages armés et parés de rouge écarlate qui leur donnait un air tout particulièrement débile. C’était du moins ce que pensait la poupée qui pouffait de rire dans son coin…

« Hey Prunelle ! Ils s’en vont à l’intérieur ! Oh non, comment qu’on va faire ? Tu crois que les gardes nous laisseront passer ? Ca m’étonnerait ! Alors donc, tout est fini ? »

Prise d’un soudain élan de confiance en elle, ce qui n’était vraiment pas monnaie courante chez cette jeune femme restée quasiment muette comme une tombe depuis leur départ de la taverne, Prunelle répondit : « Ça on le saura jamais si nous restons plantées là ! ».

Puis elle s’avança d’un pas décidé vers la garde sans pour autant parvenir à conserver intacte sa motivation puisqu’elle s’arrêta au beau milieu du chemin comme une cruche ridicule qui avait retrouvé sa timidité d’antan. Elle ajouta soudain, sous le regard surpris et décontenancé des vigiles, une requête directement adressée à l’Aniathy.

« Dis, tu veux bien aller leur parler ? »

Comme pour se rétracter au dernier moment, laissant la Petiote dans l’embarra le plus total, Prunelle fit quelques enjambées rapides en arrière, souriant mollement C’était le genre d’expression que montrés les bourrés lorsqu’ils se trouvent bêtes dans une situation leur posant quelques soucis d’ordre intellectuel, et parfois même, émotionnel.

Maudissant la brunette, Keynthara s’approcha alors des deux hommes en rouge, ceux là même qui venaient de donner l’autorisation à Cromax et Lillith de pénétrer. Elle se racla la gorge qui lui faisait défaut pour se conformer à l’usage protocolaire des vivants de chair et d’os qui vise à entreprendre une conversation.

« Excusez-moi, euh, moi et mon amie, euh, on aimerait entrer dans votre tout joli mimi temple, et, euh, on voulait vous demander la permission, messieurs ! On est des amies à Cromax et le grand gars tout froid, on a bien le droit, hein ? N’est-ce pas ? »

Loin d’être impressionnée, la Petite avait simplement souhaité faire bonne impression et avait mis toute la bonne volonté dans sa demande pour que ces gardes acceptent. Mais pour elle, il ne faisait aucun doute que l’accès au temple allait leur être refusé, c’était couru d’avance. En plus de ça, elles n’avaient même pas de laissez-passer…

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 12:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Et voilà, ce qui devait arriver arriva, comme si cette histoire avait été écrite quelque part, peut-être sur un des nombreux rouleaux de parchemin sur lequel Zewen s’était sans doute un jour ou l’autre endormi pour finalement figer le destin qui s'était trouvé être celui de Keynthara, maintenant et pour toujours. Don de prémonition ou non, la Petite avait vu juste en cet instant où leur avancée venait d’être stoppée net par une bande de gredins qui essayaient d’user de leur autorité, certes avec tact et diplomatie. C’était quand même un peu gros quand on considérait qu’ils n’arboraient même pas le costume de la milice qui était, aux dernières nouvelles, l’emblème suprême du pouvoir militaire de la grande cité blanche, et l’Aniathy essaya donc de rebondir sur ce sujet précis, plus que jamais déterminée à faire comprendre au monde entier que la grandeur de son esprit était proportionnellement inverse à la racine carrée de celle de sa petitesse.

« Des amies, oui, et je n’ai pas vraiment la prétention de pouvoir réussir à vous bernez, hommes d’église, donc je serai franche avec vous, tant pis pour vous… »

Elle se frotta les mains en un geste frénétique qui annonçait que ses paroles n’allaient pas forcement être de tout repos pour les deux autres. S’armant d’un sourire combinant à merveille provocation et détermination, Keynthara chercha au fond d’elle-même la voix la plus tendre qu’elle était en mesure de prendre. Même si plus rien ne pouvait maintenant leur donner accès au temple, et donc à ses deux compagnons de mission, la Petite refusait de se faire marcher sur les pieds, et n’aimait pas vraiment les questions inquisitrices des deux bonhommes drôlement vêtus.

« Je suis toute petite, et je m’amusais à jouer les espionnes, vrai de vrai, vous êtes vraiment très malins, vous avez donc là votre réponse, puisque tel était ce que vous attendiez ! Mais je ne vois pas de quel droit vous pouvez m’interdire l’accès à cet endroit, vous êtes des écrevisses écarlates, pas des beaux et craquants miliciens qui s’habillent avec les couleurs nobles de la ville, en blanc et noir, vous n’êtes sans doute pas sans le savoir… »

La mignonnette ignorait vraiment dans quel pétrin elle était en train de se fourrer, et si d’aventure il avait existé une seule chance que les portes de cet antre des mystères s’ouvrent à elles, il y avait tout à parier que celle-ci venait de s’évaporer sur le champ à la suite des cinglantes remarques de la petiote. Alors, tentant de dévier légèrement le sujet, la demoiselle se mit à leurs faire la causette, toujours aussi bavarde qu’elle en avait l’habitude, voir peut-être même plus si on considérait petit coup dans le nez qu’elle s’était vu allouer à la suite de ses absorptions fluidiques répétées.

« Qu’est-ce que vous cachez donc tous à l’intérieur de ce grand lieu qui est interdit au grand public ? Vous savez, je ne suis pas n’importe qui, vous pourriez peut-être m’expliquer, je suis pas tout à fait débile et je comprends même très bien quand on me dit quelque chose de compliqué ou d’intelligent ! »

Elle s’avança doucement vers le garde de gauche, prenant une bruyante respiration artificielle qui aboutit on ne saurait jamais où dans son organisme. Elle s’apprêtait en fait à faire une petite confidence à ce dernier, se collant presque à lui pour l’inviter d'un signe de main délicat à tendre l’oreille et se pencher à sa hauteur...

« Et d’ailleurs, je fais de la magie, et dans les temples, on fait aussi de la magie, alors tu vois Monsieur le Garde, je suis sûre que tu pourrais me parler un petit peu du temple et faire plaisir à une toute petite chose comme moi…Hi ! J'aimerais vraiment le découvrir... Et si tu nous faisais une petite visite guidée ? »

Elle se recula alors en dodelinant de droite à gauche de tout son corps, baissant la tête en se pinçant les lèvres dans une ultime minauderie enfantine, les yeux rivés sur son dernier interlocuteur avec un sourire de tous les dieux. Comment ne pas craquer face à une si adorable démonstration d’attention qui se voulait, en plus de ça, emplie d'une grande sincérité ?

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Prenant son mal en patience, l’Aniathy pleine de vie et de malice était toute excitée en voyant la sympathie que les gardes lui montrèrent alors que son comportement, avec eux comme avec la plupart des autres personnes qu’il lui avait été données de rencontrer jusqu’ici, avait été des plus odieux et en quelques points erronés aussi, comme l’avait judicieusement fait remarqué le polichinelle gardien du lieu avec son large sourire amusé.

Évidemment, elle ne savait rien de cet endroit, pas plus qu’elle ne savait d’ailleurs pourquoi est-ce que le jeune homme armé de sa hallebarde se ressaisit du même air pompeux et grave qu’il avait arboré juste après avoir laissé entrer les deux amants ivres. La réponse ne tarda pourtant pas à venir puisqu’il se lança dans une belle tirade présentant le temple, et qui eut au moins le mérite d’impressionner grandement cette fois la petite Keynthara aux grands yeux opalescents et nacrés de bleu.

Buvant les paroles réjouissantes de ce garde familier, la Petite ne se rendit pas compte qu’il était en train de lui faire une subtile leçon de morale à propos de son plaisir ostensiblement avoué juste avant, celui qui traité de l’espionnage. La jeune adulte retardée par sa nature essaya de tirer un certain enseignement de ces phrases philosophiques car son comportement de petite fureteuse n’était pas ce qu’il y avait de plus respectueux vis-à-vis de la liberté des autres, et c’était sans doute le but escompté par le garde qui s’était rependu sur le sujet avec un bien singulier emportement.

Mais le pire ne tarda pas à arriver, comme le comprenait maintenant Keynthara en figeant ses yeux profonds sur le visage effrayé d’une Prunelle en proie à l’inquiétude. Ainsi donc, le second hallebardier s’en était allé en abandonnant son compagnon d’arme entre les mains d’une garce amadoueuse d’hommes et de femmes, bien qu’elle faisait ça avec la plus profonde des sincérités. S’il y avait bien une chose que la gentillette n’était pas capable de faire, c’était de manipuler sciemment les autres pour obtenir ce qu’elle voulait.

Elle ouvrit donc son large orifice buccal qui ressemblait plus à un émetteur de sons artificiels qu’à un intermédiaire entre cordes vocales et oreilles de qui voulait bien écouter. D’ailleurs, cette ressemblance semblait tout à fait justifiée puisqu’en elle ne se trouvait pas cet instrument à voix qui dotait la gorge de tout être vivant. Ses mots s’élevèrent comme une plainte adressée au garde, et elle trépigna même des pieds en rechignant, résignée car elle savait qu’elle n’allait plus avoir le choix que de subir l’ire de ses amis lorsqu’ils viendraient à apprendre la fourbe poursuite dont ils avaient été les victimes.

« C’est pas juste ! On a rien fait de mal mais… Mais Cromax et Lilith, ils… ils… ils ont beaucoup bu et ils vont se fâcher tout rouge après moi et Prun’. Enfin bon, ça ne changera pas beaucoup de ta tenue rougeoyante à toi, pf ! Je veux pas que les gens ils soient méchants avec moi ! Toi qui parle de plaisir, tu vois, le plaisir de se fâcher contre moi il porte atteinte au credo de ce lieu qui prône la liberté de chacun, tu dois les empêcher alors, tu dois pas les laisser me faire du mal quand ils viendront ! Tu sais, le monde il aime me faire du mal… »

De plus en plus craintive, l’Aniathy changeait peu à peu de voix, la laissant devenir chevrotante aux rythmes de sa peur qui ne cessait de s’emballer comme un tambour excité. Un instant même, elle pensa que prendre ses jambes à son cou aurait été la meilleure solution à envisager pour le moment. Mais en y réfléchissant un peu mieux, c'est-à-dire avec ses émotions du moment, Keynthara ne put que se rendre à l’évidence : Le garde qui était entrée dans le temple des plaisirs l’avait sans doute déjà dénoncée, et même si elle n’avait pas confié son nom au délateur, une petite poupée aussi exceptionnelle qu’elle l’était, ça ne devait pas courir les rues, et Cromax aurait tôt fait de faire le rapprochement avec elle. Et là, il en serait fini de leur amitié, et le remboursement des dettes que le Sindel avait contracté envers elle serait alors hors de propos. Non, elle devait maintenant rester, et déjà réfléchir à comment se dépatouiller de l’embarra dans lequel elle n’allait pas tarder à se trouver quand ses amis arriveraient…

« J’ai peur… », laissa-t-elle échapper en étouffant un remuant sanglot qui provoqua une montée de larmes et de tremblement. Il fallait vraiment être idiot pour ne pas comprendre que la petite puce avait besoin de soutien et de réconfort à ce moment-ci, et elle espérait qu’il viendrait vite. Que ce soit de la part de Prunelle ou du garde, cela lui était complètement égal, elle voulait simplement qu’on prenne soin d’elle quand elle-même n’était pas capable de le faire.

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Ne tardant pas à comprendre le désarroi total dans lequel Keynthara était profondément immergée, le brave garde alla gentiment s’installer sur son arrière-train, se plaçant pile à la hauteur de cette petite poupée mignonne qui allait enfin pouvoir sécher ses larmes. L’eau qui s’écoulait doucement de ses yeux reflétait merveilleusement bien les lueurs pâles et blafardes de la lune, si bien qu’on aurait eu envie de venir récolter ces larmes salines et d’en prendre soin toute une vie durant comme si l’on tenait là entre nos doigts la plus belle chose qui soit possible de chérir. Mais évanescentes et éphémères, elles allaient bientôt disparaître dans un laconique raclement de manche verte venue s’abattre sur un tendre visage angélique, et ces discrètes gouttes de lumière ne seraient alors plus qu’un mauvais souvenir attendrissant.

L’Aniathy atterrit bien vite sur les genoux de l’homme qui jouait les papas poules, et qui prenait apparemment son rôle très au sérieux, au plus grand bonheur de la petite puce qui se blottissait sans retenue contre le torse coloré de son câlineur. Son rictus d’angoisse et de peur se changea alors immédiatement en un coquin sourire qui exprimait terriblement bien la satisfaction et le bonheur qu’elle éprouvait en cet instant de réconfort. Et puis, à force de paroles douces et rigolotes, le garde rouge réussit même à arracher une sorte de rire tonitruant à la demoiselle fièrement assise sur les genoux d’un homme qui était tombé sous le charme d’une enfant trop capricieuse.

Elle était grandement amusée en comprenant dans les mots du garde, que peut-être les hommes allaient rentrer dans son jeu et se mettre à jouer à cache-cache avec elle, fuyant et suivant en même temps Cromax et Lillith à l’intérieur de ce lieu sacré, le lieu de la rose, comme Keynthara l’avait à présent compris.

« Un tour du temple avec un gardien de la rose ! Woaw ! C’est géantissime ! Et puis il y a même des fleurs alors à l’intérieur ? Tu sais, j’aime beaucoup les fleurs et… et puis les bougies aussi, je vois dedans qu’il y en a tout tout plein. Tu sais que je sais aussi faire de la lumière hein ? Si tu veux voir, tu n’as qu’à me demander ! »

Elle se pencha de droite à gauche pour regarder de l’autre côté de l’homme qui la tenait dans ses bras pour observer un intérieur qui la captivait au plus profond d’elle-même. À l’heure qu’il était, Keynthara se disait que pour rien au monde elle ne voulait louper cette visite, mais elle se demandait tout de même comment est-ce qu’ils allaient faire pour éviter de croiser les deux amants, sinon en omettant de traverser quelques salles durant la visite. Cette idée déplut à la Petite, et elle ne manqua pas d’en faire part au surveillant de la porte…

« On visitera pas tout alors, je suppose, si on doit se cacher de Cromax et de son chéri. Ce serait bien dommage, mais, hum, il me vient une idée… »

Les yeux de l’Aniathy brillaient maintenant d’un éclat tout nouveau, emplis, cette fois-ci, de malice et de complicité, alors qu’elle se levait déjà, prête à suivre cette sorte de majordome qui les invitait, elle et l’humaine, à se joindre à lui pour entrer en ces lieux d’apparentes festivités. Comment pouvait-il, de toute façon, en être autrement, sachant que le Sindel aux cheveux noirs et blancs s’était empressé d’aller y faire des cachotteries ?

Elle s’approcha donc de son ami le garde une dernière fois et regarda tour à tour ce dernier et le servant venu les chercher, se frottant à nouveau les mains comme elle le faisait à chaque fois lorsque son esprit s’agitait un peu trop dans sa petite caboche d’enfant perturbée.

« Au final, on pourrait toujours leur dire que je me suis perdue dans la ville et que vous m’avez retrouvée, là, devant le temple, toute en pleur avec Prunelle saoule, et que vous m’avez recueillie pour la nuit ? Ca pourrait paraître crédible non ? En plus de ça, ils me prennent vraiment pour une grosse pleurnicharde. Pf, quelle piètre image ils ont de moi… Bouh ! »

Keynthara fit la moue, mais son agaçant rire strident reprit vite le dessus et elle ajouta bien vite une petite précision, se rendant compte qu’elle était en train d’échafauder un vilain mensonge qu’elle se savait incapable de mener à bien face à ses amis de Verloa…

« Je sais pas mentir comme il faut, j’ai toujours l’air bête alors… Alors je compte sur vous pour leur expliquer ça à ma place si on les croise, c’est d’accord, hein Monsieur ? »

Elle fit un chaleureux aurevoir de la main au garde qui allait sans doute bien gentiment rester devant la porte avec son collègue, tandis qu’elle se lançait à la poursuite du serviteur rougeoyant de bonne humeur, en compagnie, bien sûr, de la servante Prunelle aux yeux de biche. Décidemment, elle allait aimer ce lieu, cela ne faisait aucun doute. Cromax ou pas Cromax, la Petite savait qu’elle allait découvrir plein de choses ici…

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Keynthara entra avec une joyeuse expression qui semblait toujours autant faire fureur auprès des gardes du temple qui n’avaient d’yeux que pour elle, oubliant presque la présence vaporeuse d’une Prunelle trop timide et désemparée. Il ne faisait aucun doute que cette dernière espérait retrouver son amoureux au plus vite et découvrir ses secrets, mais la révélation de ce qu’il fabriquait en ce lieu ne semblait pas être pour tout de suite malgré le fait que la visite promettait d’être des plus instructives. C’était du moins ce que s’imaginait l’Aniathy, enchantée par ce chaleureux accueil finalement pas si embarrassant que ça.

La Petite, quant à elle, trouvait sa part de contrariété en le fait que son arrivée au temple n’allait pas se solder par le remboursement qu’elle espérait, mais cette attente n’était que pure bagatelle à côté de la curiosité qu’elle nourrissait sur ce temple impressionnant, tant par sa richesse que par sa sobriété. Elle voulait tout découvrir et tout savoir sur ce lieu de culte dont elle ignorait tout. Certes, sur le moment, les explications du garde si gentil lui avait paru très claires, mais maintenant qu’elle y repensait, elle se rendait compte qu’un plus grand flou encore semblait peser sur cette maisons des plaisirs où tout un chacun pouvait très bien être son propre dieu.

La Petite s’imaginait déjà installée sur un glorieux trône d’or et d’argent, couverte de pierres précieuses d’une pureté encore inégalée, vénérée par elle-même et par les autres parce qu’elle avait osé poursuivre sa quête jusqu’au bout, se laissant aller à son plus intime désir, celui d’égaler les Dieux dans leur maîtrise de la Magie. Après tout, n’était-elle pas elle-même un être de magie ? Rien ne pourrait alors l’empêcher d’apprendre à la dompter totalement et de l’étaler sous le regard hagard des gens qui jamais ne sauraient accéder aux rangs d’incarnation Divine, alors qu’elle, elle en saurait bien capable…

« Si ma jeune demoiselle voulait bien sortir de ses rêveries qui semblent ô combien passionnantes, peut-être même plus que cette petite visite que nous allons débuter, je pourrais alors la conduire dans une salle qui fera sans doute le régal de ses yeux, et pourquoi pas si elle le désirez, de son estomac… Qu’en dites-vous ma mignonne, hum ?»

D’un air taquin plutôt enjoué, cet homme exubéramment fagoté de rouge s’était retourné une fois encore sur la mistinguette perdue dans ses idées mégalomaniaques se rapprochant de la folie, puisqu’elle mettait inconsciemment au défit les Dieux de pouvoir lui tenir tête. Il fallait dire que ces derniers temps, Keynthara avait franchement tendance à s’égarer dans des vices sans nom, se baignant dans la folie des grandeurs avant de se laisser prendre au piège par celui de la persécution. Ca en devenait d’ailleurs de plus en plus maladif.

Un ou deux pas à l’intérieur de ces murs dansant au rythme des chandelles allumées avaient suffi à plonger l’Aniathy dans un état second à l’opposé de celui de tout à l’heure, lorsqu’elle était encore toute tremblante de peur. Pourtant, rien à présent ne lui indiquait que les choses avaient changé, si ce n’est les paroles rassurantes d’un guide presque spirituel, puisqu’il participait à la bonne focalisation de l’esprit de la poupée animée sur autre chose que sur elle-même et ses infinis désirs de puissance et de respect. Rien non plus ne pouvait lui assurer qu’en ce lieu, elle pouvait avoir confiance, et que grâce à ces personnes, elle pouvait se sentir rassurée.

Ce ne fut hélas pas la voix du serviteur zélé du temple qui la ramena à la sobre réalité, mais plutôt les paroles qu’il eut mentionnées, se tenant, au centre de la salle, déjà bien loin de la créature magique tirée de ses idées fantasmagoriques un peu trop brusquement à son goût. Keynthara était outrée du culot avec lequel l’homme avait osé lui proposer de la nourriture, alors qu’elle, être de magie, n’était même pas capable d’envoyer un bout de pain plus loin que derrière sa petite langue trop souvent remuante. Elle se souvenait bien de la sensation écoeurante qu’elle avait ressentie en mâchouillant cette infâme pâte cuite de céréales broyées et d’eau, et ça ne lui donnait plus du tout envie de recommencer à jouer à l’humaine de cette façon. Non, décidemment, elle ne mangerait pas, et elle le fit bien comprendre à son interlocuteur qui ne s’était jusqu’alors aperçu de rien, pas même du fait qu’il n’était pas en présence d’une jolie fillette de six ans, mais bien d’une Aniathy.

« Sans façon, merci, c’est pas que j’ai pas faim ou quoi, enfin, si, mais le fin mot de l’histoire est que je suis pas capable de manger. Et puis, je vous en prie, ne me regardez pas comme ça, on dirait que vous avez vu un fantôme derrière mon épaule ! »

Keynthara réfléchit une fraction de seconde à ce qu’elle venait de dire, et pour s’assurer que ses dernières paroles étaient effectivement ridicules, elle tourna la tête et observa le reste de la salle, cherchant un peu bêtement ce qui aurait pu déconcerter cette bien accueillante personne. Hélas, comme elle s’en doutait, la poupée ne trouva rien d’autre que la paire de gardes en livrée rouge stoïquement plantés devant une lourde porte. Elle se retourna alors vers son guide et lui proposa plutôt d’aller de ce côté-ci…

« Alors, comme de par ma nature il m’est impossible de manger et de boire, on pourrait peut-être visiter l’autre entrée, non ? »

La Petite ne prit même pas la peine d’attendre l’homme que déjà elle se tenait devant les deux gardiens. Ne bougeant étrangement pas, le serviteur laissa faire ses deux collègues qui aussitôt rabattirent leurs grandes et puissantes armes en croix, bloquant le passage à l’intrépide créature avec une agilité et un majestueux sourire hors du commun.

« Bon bah, je crois que j’ai ma réponse, hein ! Alors on va de votre côté, c’est un fait… »

À nouveau, la poupée due essuyer une vague de déception qui vint la parcourir sans trop s’attarder tout de même, puisque la jeune fille s’empressa de tourner à la dérision cette scène qui lui semblait plus comique qu’autre chose. Voir des gardes rigidement postés s’activer de la sorte sous l’effet d’une petite chose comme elle avait la satisfaisait bien amplement au final, et elle s’en alla retrouver son serviteur afin de lui poser quelques questions sans doute embarrassantes. De toute façon, il n’avait qu’à s’y faire, parce qu’avec une Aniathy pareille dans les basques, le silence n’était que trop rarement de mise.

« Dites voir donc Monsieur, avant d’aller visiter la salle des boustifailles qui ne peuvent me rassasier, pourquoi vous m’expliquez pas ce qu’il y a derrière ces grands et beaux rideaux ? J’irai bien voir par moi-même, mais quelque chose me dit que, bah, que je risquerais de tomber à nouveau nez à nez avec des grands gardes tout rouges qui me sauteraient dessus pour finalement m’emmener dans des endroits bizarres cette fois-ci et qui me feraient du mal et qui… Non ? Bon d’accord, je dis des bêtises, c’est vrai, enfin, j’espère… Mais expliquez-moi au lieu de me laisser me faire des idées ! »

C’était étrange que la jeune fillette capricieuse ne se soit pas aventurée elle-même vers ces longues étoffes pourpres, mais après le froid qu’elle venait de se prendre à cause des gardes devant la porte, ses envies d’exploration s’étaient tout à coup volatilisées et elle se sentit contrainte et forcée d’inclure un peu de discipline dans son comportement, chose qui était très rare, il fallait bien l’avouer.

Le majordome prit donc une inspiration profonde avant d’étirer on ne peut plus largement son sourire sur son visage illuminé par les bougies, et non pas par les explications qu’il allait devoir donner sur cet endroit précis qu’il avait un peu volontairement omis de décrire…

« Et bien tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour le respect que vous venez de montrer à l’égare des personnes qui se tiennent derrière ces pans de tissus soyeux. Là derrière, il n’y a pas de garde, mais simplement des personnes désireuses de… partager des choses ensembles, des choses plutôt intimes, vous voyez ? »

L’Aniathy scruta tour à tour chacune des tentures qui se dressaient tout le long des parois de la salle. Elle ne saisissait encore une fois que trop mal ce qu’il voulait dire, mais ne voulant pas paraître idiote auprès de cette si gentille personne, Keynthara s’habilla de la même expression qu’il portait et acquiesça d’un air entendu on ne peut plus superficiellement trouvé. Elle ne put pourtant pas s’empêcher de demander ce que le terme « intime ? » pouvait bien signifier, question qui ne manqua d’ailleurs pas d’arracher à l’homme un rire grave mais tout de même chaleureux, alors que sa réponse, elle, resta très évasive, comme toujours.

« Vous comprendrez quand vous serrez plus grande… Ou bien peut-être que non, c’est vrai, vous n’êtes pas… Bref, c’est quand deux personnes sont très très proches et hm, vous n’aurez qu’à poser la question à vos amis quand, à l’occasion, vous les reverrez, ils en savent long sur le sujet. Quant à la porte que vous vouliez emprunter juste avant, l'accès est réservé aux membres de ce temple, vous pouvez donc comprendre que l'ouvrir vous est interdite, jeune pousse…»

Décidemment, peu de choses lui semblaient en réalité accessible en ces murs, et après avoir fait le tour des explications sur la décoration de cette salle principale, les trois personnes s’en allèrent enfin dans la salle du festin sur lequel la demoiselle Prunelle ne manqua pas de se jeter, bien évidemment, après consultation de l’avis de l’homme qui les accompagnait. Elle goûtait plat après plat avec une motivation qui ne se manifestait que trop rarement chez cette personne habituellement inhibée.

« Impressionnant… », murmura l’Aniathy qui, de toute sa vie, n’avait jamais vu autant de nourriture à disposition. Elle repensa évidemment au dîner qui avait été offert aux aventuriers de Verloa lorsque enfin le retour vers Kendra Kâr s’était annoncé à bord du bateau. La jeune poupée se disait en silence qu’il y avait sur la table de quoi nourrir presque tout le quartier pauvre de la cité blanche. Elle s’étonna donc de ne pas trouver là, attroupé autour de cette immense table, une flopée de mendiants, celle-là même qu’il lui avait été donnée de croiser en cherchant désespérément un lieu de fête répondant au menaçant nom de ‘Taverne des Sept Sabres‘.

Et puis, à force de contemplation de ces impressionnantes tapisseries qui recouvraient les murs et de discussions diverses et variées sur la pluie et le beau temps, la jeune créature avait fini par se lasser de l’endroit qui lui rappelait un peu trop fortement sa différence qu’elle tentait d’accepter sans jamais vraiment y parvenir. Heureusement qu’à ce sujet, le servant bavard ne lui avait pas posé de questions, semblant avoir compris maintenant à quel genre d’être il avait à faire. Et puis de toute façon, jusqu’à présent, il avait déjà bien assez eu à faire avec les questions de la minuscule chose agitée pour se risquer à rallonger encore les discussions.

Ainsi donc, ils firent demi-tour, laissant le choix à l’affamée de rester se goinfrer ou de poursuivre la visite avec eux. Sans plus se soucier de ce que voulait faire Prunelle, ils avancèrent vers le fond de la grande salle d’accueil afin de faire découvrir à la Petite une bien dérangeante construction puisqu’elle allait lui causer bien des soucis. En effet, un bel escalier de marbre aussi bien entretenu que l’était tout le reste de l’édifice se dressait devant elle, comme un infranchissable obstacle voulant limiter sa découverte des mystères du temple des amants de la rose.

« On va monter en haut ? C’est génial mais… Vous pourriez m’aider, sinon, je vais en avoir pour des heures à escalader ces marches une par une. »

En ce penchant un peu, il était facile de constater que le haut de la première marche s’arrêtait pile à la hauteur des genoux de la poupée, et le gentilhomme se hâta donc de porter secours à la demoiselle en détresse, l’attrapant tendrement par la main en lui expliquant ce qu’elle était sur le point de découvrir à l’étage.

« Ce qui vous attend, ma petite dame, n’est autre qu’une gigantesque salle de musique et de danse, et c’est vrai qu’elle doit vous sembler d’autant plus grande du fait de votre petite taille. Ne vous inquiétez pas, si l’envie vous prend de vous improviser musicienne au côté de l’orchestre, je suis sûre que vous trouverez tout votre bonheur avec les tout petits violons que nous avons, ou bien encore, avec notre beau piano qui s’adapte à n’importe qui sait appuyer sur ses touches d’ivoires. Alors, prête à découvrir ce paradis ? Plus que trois marches, courage ! Une, deux, trois ! »

Enfin l’ascension venait de s’achever, au plus grand bonheur de la Petiote qui n’en pouvait plus de se fatiguer à la tâche même si elle avait bénéficié d’une aide considérable, encouragée par la musique qui battait son plein en haut. L’endurance n’était vraiment pas son fort, elle le savait bien, et c’est donc dans une très brève expiration non naturel que la poupée se risqua à un « ça fait du bien quand ça s’arrête ! » triomphant même si elle ne faisait pas vraiment bonne figure, rouge comme une tomate, si bien qu’on aurait à présent pu la confondre avec un de ces gardes devant la porte, si on faisait abstraction bien sûr de la robe émeraude qui, pour le moment, faisait simplement office de ‘petite queue’ pour la tomate mûre qu’elle imitait à merveille.

« Au risque de me répéter : Impressionnant ! », s’amusa-t-elle à crier de sa voix toute aigue qu’elle essayait de maîtriser tant bien que mal, déraillant de temps à autre parce qu’elle avait un peu trop forcé dessus pour pouvoir couvrir la mélodie endiablée jouée sur la scène. Pourtant, cette cacophonie de fausses notes sorties tout droit de sa bouche n’était rien en comparaison de ce qui allait attendre le servant du temple bien téméraire d’avoir présenté cette pièce à une poupée qui n’avait jamais joué de musique de sa vie. Il lui avait même proposé de prendre un violon et de se déchaîner : c’était pure folie…

Sans trop réfléchir, elle ôta ses minuscules souliers un peu sales pour ne pas salir la beauté de cet endroit, puis s’avança en tâtonnant de ses petits pieds nus la belle et imposante piste de danse qui s’offrait à elle dans toute sa splendeur. Glissant sur un sol lisse et sans obstacle, Keynthara courrait d’abord timidement en voyant les yeux rivés sur elle d’un couple affalé sur le côté au milieu d’une fanfare de coussins colorés qui s’agitant presque avec les battements musicaux. Il fallait dire que cet espace mis à son entière disposition puisque l’heure avancée de la nuit voir même du matin ne se prêtait plus vraiment à la musique et à la danse était pour le moins déconcertant. Et puis peu à peu, elle se laissa aller, fermant les yeux, dansant en aveugle de tout son petit corps articulé et animé par une force magique inconnue d’elle-même. Elle se sentait en paix dans son corps, se fatiguant bien plus que de raison, mais pour quelque chose qui, cette fois-ci, lui plaisait vraiment, à l’inverse de cette escalade de marches.

Quelques minutes passèrent, ou peut-être même quelques quarts d’heure, car Keynthara n’avait aucune notion du temps qui s’écoulait, surtout dans l’état d’euphorie profond dans lequel elle se trouvait. Elle se surprit même de temps à autre à pousser la chansonnette bien que celle-ci ne s’accordait que très maladroitement avec la musique qu’elle ne connaissait évidemment pas. Les artistes changeaient souvent d’air, et la Petite adaptait sa danse en fonction de ce qu’ils jouaient, mais lorsque celle-ci se mit à ressembler plus à une chorégraphie pour berceuse qu’à quelques choses d’entraînant, l’Aniathy décida de prendre les choses en main et se jeta sur la première flûte qu’elle trouva non loin de l’orchestre, comme le lui avait promis l’homme du temple. Il la regardait depuis la première marche de l’escalier les bras croisés, et, chose étrange puisqu’il s’agissait justement du temple des plaisirs, il ne semblait ne pas avoir envi de goûter aux bonheurs de la danse.

Enfournant la flûte dans son bec d’oiseau piailleur, la jeune femme à l’esprit tout enjoué par la fête traversa en courant à toute vitesse la piste et alla à la rencontre de son guide toujours aussi souriant qu’avant. Elle souffla alors un énorme coup dans son engin puis répéta plusieurs fois la note en l’arrachant à la flûte torturée de nombreuses fois et de façon cadencée, à contre temps, et surtout, bien trop fortement. Elle fit ensuite un signe de sa seule main libre, enjoignant à l’homme de venir la rejoindre, s’acharnant de plus en plus fort sur l’instrument de musique qui n’en pouvait plus de siffler son cri, si bien que monsieur le coincé de la musique fut obligé de lui demander d’arrêter, sans pour autant bien sûr quitter son habit d’adorable et chaleureuse personne.

« Il serait peut-être plus avisé pour vous que vous arrêtiez de jouer. Regardez, les musiciens ne sont pas très contents du gâchis que vous faites de leur musique. Mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez revenir aussi souvent que vous le voulez, et je suis persuadé que l’un d’entre eux sera bien assez aimable et patient pour vous apprendre le solfège et l’art des belles notes, si tel est votre doux plaisir…»

Sans se faire prier plus longtemps, l’Aniathy retira la flûte de ses lèvres devenues toutes tremblantes car elle venait de réaliser que son intervention avait perturbé tout le monde qui avait ses yeux pointés sur elle. Prise de panique, la demoiselle s’effondra sur place en se recroquevillant sur elle-même, commençant un chant de pleure se noyant dans la masse musicale qui avait repris un peu plus vivement pour couvrir son caprice…

« Mais moi je voulais juste m’amuser, je voulais pas déranger. Dis, t’es gentil toi, alors, tu me laisses la flûte ? Je l’aime tellement, c’est… ça me plait ! »

Sans même prendre la peine de lui répondre, le servant se plia en deux pour charger la fillette de vingt ans sur son dos sans oublier d’attraper ses godasses au passage, et commença à dévaler les escaliers imprudemment, rigolant comme un enfant qui jouait à attrape-loup avec ses camarades. Apparemment, la réponse était oui, et lorsqu’il la déposa enfin à terre dans la salle d’accueil qu’ils avaient quittée quelques minutes auparavant, c’est son doigt qu’il déposa sur la bouche de la coquine en lui intimant doucement de se taire et de ne plus pleurer. Il était penché en avant dans une position qui aurait donné envie à l’Aniathy de se laisser aller à un majestueux coup de tête dans l’arrière-train, à défaut de pouvoir se servir de ses pieds comme tout le monde, et ça lui mit un peu de baume au cœur.

« Voilà donc pour notre visite, j’espère que tout ça vous a enchanté, et que vous reviendrez souvent me voir, dans le cas où vous désireriez déjà partir bien sûr, car vous êtes la bienvenue désormais. Encore des questions ? »

Keynthara ouvrit la bouche grande comme pour laisser sortir tout ce qu’elle voulait demander en une seule fois, chose qui n’était évidemment pas possible, même pas pour une poupée magique qui sentait tout son esprit palpiter dans l’agitation du moment. Faisant le tri à la va-vite sans pour autant classer ses idées dans sa tête, la jeune femme attardée se lança en se concentrant pour ne rien perde de ce qu'elle avait à demander...

« Ca veut dire que je peux rester dormir ici alors ? Bizarre de bizarre. Et si je tombe sur mes amis ? Où qu'ils sont d'ailleurs, Cromax et Lillith ? Je les ai même pas entendus ! Et en plus de ça, j'ai même pas vu de prêtres, alors, ils sont où eux aussi ? Dans les salles que j'ai pas pu aller regarder ? J'aimerai tellement, pf, c'est dur de jamais avoir ce qu'on veut, et puis, pourquoi je veux toujours plein de choses ? »

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Décidemment, les nouvelles allaient bon train à l’intérieur de ce temple. Il n'était pourtant pas si peuplé que ça si on faisait abstraction des quelques visiteurs débarquant comme s’ils connaissaient le lieu depuis toujours, et de la poignée de gardes qui s’assurait que chacun respectait les limites à ne pas franchir, à savoir la porte de gauche et du fond. C'était, du moins, ce quela petiote avait retenu à l’issu de la visite des locaux.

Le garde qui s’était absenté ne s’était apparemment pas contenté de venir chercher le guide. Il s'était apparemment empressé de venir avertir de sa présence toute la hiérarchie du temple, à n’en pas douté, étant données les paroles informées que venaient de formuler cette stupéfiante personne aux habits d’une blancheur rare, dans le dos de la poupée magique.

Keynthara n’avait pourtant pas entendu cette nouvelle présence arriver auprès d’eux, et elle l’accueillit donc avec un théâtral sursaut qui la fit même quitter l’espace d’un instant la surface du sol on ne peut plus lisse et glissante. Elle fit quelques pas titubant vers l’arrière en voyant la venue s’approcher toujours plus près d’elle, et au moment où la créature voulut s’en référer au serviteur d’un regard empli de doute, elle put constater que celui-ci avait déjà pris congé d’eux.

Évaporé, le garde, évaporées aussi, les questions, puisque la jeune pipelette les avait toutes oubliées sur le champ, trop perturbée par cette grande dame tatouée de partout à l’aide de délicates peintures d’or et d’argent aux reflets somptueux. Mais lorsqu’elle prit enfin la parole, ce fut pour rempoter entièrement la confiance de l’Aniathy. Elle venait de montrer patte blanche, parce qu’elle avait été en mesure de reconnaître immédiatement la personne à qui elle avait eu à faire. Ca n’avait d’ailleurs pas tout de suite était le cas avec ce serveur simplet qui n'avait, en plus de ça, même pas était capable de répondre à ses nombreux questionnements enfantins, préférant laisser faire sa cheftaine.

Sa dernière interrogation était néanmoins restée en suspens. Personne d'autre qu'elle-même n'était en mesure d'y apporter une réponse, et inconsciemment, elle le savait. Se concentrant donc plutôt sur les propos de la dame, elle commença son amusante tirade de présentation.

« Keythara la guérisseuse, Keynthara la chieuse, Keynthara la pleurnicheuse, Keynthara l’adorable, Keynthara la rigolote, Keynthara la féniasse aussi, et puis… la pipelette ensuite, sans oublier…»

Et elle poursuivit ainsi son énumération de toutes les caractéristiques dont elle s’était un jour ou l’autre vue affublée, passant bien évidemment par les qualificatifs de Cromax et de Seldell, sans oublier ceux, terribles, reçus par son ancienne et terrifiante maîtresse Sindel. La poupée songea que cette femme angélique devait être la grande prêtresse du temple, mais elle faisait abstraction du fait que les gardes et le guide avaient été clair à propos du fait qu’il n’y avait nul représentant suprême qui dirigeait ce lieu, et nul dieu suprême qui dirigeait ce culte. L’Aniathy s’empressa donc de lui faire par de sa réflexion à ce propos, et entreprit de s’approcher de la parfaite silhouette que revêtait cette grande femme respirant le bien-être.

« C’est toi la madame qui est prêtresse ici ? Tu as jamais froid habillée comme ça ? Ca me rappelle une drôle de bonne femme exhibitionniste que j’ai soignée ce soir à la taverne, ça doit être la mode, je devrais peut-être m’y mettre aussi en fait, quand il fera meilleur bien sûr, hi ! En tous les cas, moi je trouve qu’on pourrait chauffer un peu mieux cet endroit ! Brrrr, tu me donnes froid dans le dos ! »

Au contraire de la façon dont la Petite s’était adressée au majordome durant toute la visite, elle s’était permise, sans plus de réflexion, de tutoyer cette belle plante. La minuscule chose magique se tenait devant ses pieds tatoués de la même façon que l’était son corps, avec de gracieuses courbes qui cherchaient malicieusement à hypnotiser la jeunette. Alors, sans même la regarder dans les yeux, essayant d’effleurer la peau laiteuse de madame blanche neige sans oser apposer sa petite minime, elle continua sur sa lancée…

« Et puis, euhhh, t’es gentil d’avoir répondu à mes questions, je croyais que jamais je serai rassurée. Faut pas me prendre pour une vilaine espionneuse hein, j’avais juste envie un peu de m’amuser en sortant de la taverne ! C’était pour rire ! »

Comme pour illustrer ses propos, elle porta brusquement la flûte qu’elle tenait encore dans ses mains à sa bouche et souffla un gros coup, bref, mais puissant…

« Oups, faut pas déranger les gens qui font dodo ! »

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Keynthara se sentit un peu coupable après son disgracieux coup de sifflet qui avait engendré quelques grognements en provenance des alcôves séparées de la grande salle par de majestueuses toiles pourpres n’isolant que trop peu les dormeurs. Il était clair que si les gens venaient à se plaindre d’elle, la Petite allait inévitablement être mise à la porte, sans aucune autre forme de procès. Elle venait de se rendre compte que dans son plaisir, elle avait porté atteinte à la liberté des autres qui voulaient très certainement jouir pleinement des bienfaits du sommeil sans être dérangé par une impertinente égotique. La poupée tirait d’ailleurs une profonde fierté de cette subite prise de conscience, voyant qu’elle avait compris un précepte important de ce lieu particulier qui lui inspirait cela dit de plus en plus de sympathie.

L’Aniathy n’était pas prête à se laisser confisquer son instrument de musique, même pas par cette adorable Pulinn qui essayait de faire du chantage sans en avoir l'air, alors qu’elle avait pourtant fort bien compris le mal qu’elle venait de faire. S’indignant presque de cette requête, elle s’empressa de faire l’intelligente en exhibant le trait de compréhension qui avait fait irruption dans sa tête l’instant d’avant.

« Pourquoi tu veux me prendre la flûte ? Le servant il m’a dit tout à l’heure que je pouvais la garder dans le temple ! Je te promets que je serai sage avec maintenant, parce que tu sais, je veux pas embêter les autres dans, euh… comme il m’a expliqué le garde devant la porte, dans leur plaisir quoi ! Hi, je comprends vite, t’as vu ça ? »

La petite chose s’était un peu reculée pour prendre des grands airs victorieux après avoir légèrement chouiné, se revêtant d’un sourire béat qui lui donnait l’air d’être encore plus vaporeuse qu’elle ne l’était déjà sous l’effet de la drogue pour poupée prise dans la taverne des sept sabres.
En tous les cas, il était certain que l’Aniathy était sidérée par l’endroit, et lorsque la femme qui n’était définitivement pas une prêtresse lui demanda son opinion sur ce lieu en lui suggérant qu’il devait être un peu bizarre pour elle qui le découvrait pour la toute première fois, Keynthara hocha du chef pour sous entendre un oui, ouvrant ses yeux très grands comme si elle devenait soudainement songeuse. Elle ne voulut pas répondre, ou plutôt, elle ne pensa pas à le faire, digérant lentement les découvertes qu’elles venaient de faire en si peu de temps.

Cette Pulinn était pleine d’humour, et à force d’écouter cette jeune femme parler, la demoiselle poupée commençait même à se demander si elle n’était pas une plaisante comédienne invitée en ces lieux pour amuser la galerie, et même pourquoi pas, pour la charmer. L’idée que Cromax soit passé entre ses mains si fines et habiles lui vint alors bien vite l’esprit. Après tout, il n’y avait pas vraiment de quoi s’étonner que ce coureur de jupon puisse se laisser aller une douceur pareille, bien que cela répugnait fortement la pudibonde créature.

Parce qu’elle avait envie de faire plaisir à cette si charmante interlocutrice qui venait d’enfin s’arrêter de parler, Keynthara daigna finalement prendre la parole sur le même ton que cette dernière d’ailleurs, c'est-à-dire, en riant à moitié, et de bon cœur. Ce qu’elle avait à dire, elle essayait de l’expliquer du mieux possible, pour que surtout ses mots soient ceux attendus par la dame. Décidément, être elle-même, ce n’était vraiment pas gagné d’avance…

« Oh que oui ! Je me sens…comme chez moi ! »

En fait, elle n’était pas du tout satisfaite de cette première réponse apportée, bien que Pulinn ne dût pas se rendre compte de la gravité dont relevait la comparaison. L’Aniathy n’avait plus eu de maison depuis quelques mois déjà, et la demeure à laquelle elle avait fait référence était malheureusement celle où elle avait vécu en soubrette maltraitée durant d'interminables années. Alors non, il était hors de question de laisser ce mensonge planer dans l’esprit de cette femme fatale que Keynthara avait envie de prendre très fort dans ses bras tellement elle la trouvait géniale.

« Mh, en fait non, c’est idiot ce que je dis, j’ai pas de chez moi, et le seul que j’ai eu dans ma vie, je le déteste plus que tout, pardon de la boulette, je suis une boulette ! Bref, en tous les cas le cœur y est, je… je me sens bien, je me sens à l’aise, et puis, j’aime bien être avec toi… Hi, on fait un câlin ? »

Et voilà, Keynthara avait craqué, elle n’avait pu résister à l’envie de venir se blottir contre cette peau prometteuse de milliers de douceurs, et elle s’empressa immédiatement de rougir, continuant d'avancer ses propos sur un ton des plus adorables qu’il soit. Sa voix devenait toute tremblotante parce qu’elle était gênée de vouloir se faire serrer dans les bras par une personne tout juste de rencontrer. Pour elle, c’était tout naturel que de se livrer à ce genre de contact physique lorsqu’elle était en confiance avec quelqu’un, mais ce besoin d’étreinte n’était pas forcément partagé par tout le monde, elle le savait…

« J’aime bien quand je rigole avec toi, t’es marrante comme fille, puis tu sens tellement bon ! Puis, évidemment, j’aime bien tout plein d’autres choses aussi… »

Elle changea alors de source de plaisir pour se concentrer sur elle-même et sur tout ce qu'elle aimait dans la vie, tombant d’accord sur le fait qu’elle adorait depuis toujours jouer à cache-cache. Elle aimait aussi danser et chanter, expliquant à sa grande amie du moment qu’elle connaissait un tas de chansons depuis toute gosse et qu'elle avait eu le loisir de les apprendre sur la place du marché de son ancien trou à rats de village, Bordis, et plus précisément grâce à un fameux ménestrel qui jouait de temps à autre, à ce qu’il racontait à l'époque, dans la grande rue de Kendra Kâr.

À mesure qu’elle parlait d’elle-même, l’enfant attardée qu’elle était s’agitait de plus en plus, commençant à mimer des petits pas de danse en remuant de la tête, prête à chanter une de ses musiques préférées à la moindre occasion qui lui serait donnée. Et puis, elle prit une grande inspiration tel un hoquet de terreur lorsque le plus important lui sauta enfin à l’esprit. Keynthara fit à nouveau sa timide, cessant de rire comme une petite sotte pour finalement se mettre à chuchoter, invitant la grande personne dans une confidence qui révélerait son plus grand plaisir…

« Et puis, j’aime aussi faire ça, mais n’aie pas peur, je veux pas te faire de mal… Regarde !»

Rangeant sa petite flûte dans une poche, l’Aniathy essaya de déglutir comme une humaine sans y arriver, prise d’une angoisse qui n’était pas sans lui rappeler l’évènement désastreux de la taverne. Elle rapprocha précautionneusement ses mains l’une de l’autre pour former un petit ballon creux, fixant son regard et toute son attention sur elles. Elle pensa tout doucement à ce joli sort qu’elle avait maladroitement appris, sentant le trac faire pression sur sa conscience farouche. De minuscules étincelles commencèrent à crépiter doucement entre ses doigts sans que la Petite ne ressente de douleur. Elle était excitée, vraiment beaucoup, et les petites particules de lumière commençaient à faire de même, s’emportant dans des faibles explosions devenant néanmoins de plus en plus vives alors que Keynthara remuait ses mains tremblantes de haut en bas.

À ce moment précis, elle se mit à douter d’elle, et perdit le contrôle de ce qu’elle faisait en laissant s’échapper d’entre ses doigts crispés une dizaine de grosses volutes éblouissantes qui s’étaient dispersées dans les airs comme de grosses étoiles filantes. La lumière se répercutait partout, sur le sol, les murs, le plafond, et terrorisait la poupée. Les souvenirs du désastre de la taverne étaient devenus trop fort et trop envahissant, et la Petite se laissa à nouveau tomber sur son derrière en mettant toutes ses forces à stopper la magie qui était à l’œuvre dans la paume de ses mains. Elle était encore une fois désolée, et espérait par-dessus tout ne pas avoir trop choqué cette si gentille demoiselle.

« …Tu vas plus vouloir jouer avec moi à ça maintenant que j’ai tout fait rater ! », parvint-elle à articuler en se frottant les yeux débordant de larmes. Sa magie grouillait encore frénétiquement dans ses mains et l'ensemble de son corps enchanté, mais elle était vraiment désespérée. Keynthara sanglotait sans bouger dans le noir de son esprit puisqu'il était coupé des rayons de bougies par la faute de ses lourdes paupières mouillées. C'était sa façon à elle de jouer à cache-cache...

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
La poupée resta au sol encore quelques secondes à se faire cajoler, blottie contre le corps tendre et rassurant de cette éminente personnalité féminine, ronronnant presque comme un chaton nouveau-né qui tétait pour la première fois sa mère. Pourtant, la comparaison n’était finalement pas si bien adaptée que ça pour Keynthara. Elle n’avait pas de mère, pas plus qu’elle n’avait de père d’ailleurs, mais bien que cette absence de parents sonnait comme une évidence quand on savait qu'elle était le fruit d'une union entre des pouvoirs d’un elfe gris et ceux de la déesse Gaïa, cette constatation n'en était pas moins troublante. C'était d'ailleurs l'une des seules choses que la minuscule créature deux fois plus courte que Pulinn avait retenu des explications qu’on avait pu lui fournir sur sa race, quand elle était encore en expédition sur l’île du malheur : Verloa.

Cette aventure était maintenant déjà bien loin derrière elle, mais elle avait l’impression qu’hier encore, elle combattait les moustiques géants et les sangsues carnivores. Finalement, elle ne se trouvait pas si incapable que ça car elle avait réussi là-bas de grandes choses, soutenue toujours par ses compagnons. Et puis, surtout, elle avait survécu à la folie d’une jungle enragée qui avait voulu leur faire la peau jusqu’au bout, et ça, ce n’était vraiment pas rien.

Ragaillardie par les encouragements de cette femme empathique qui plaçait toute sa foi en elle et par ce regain inespéré de confiance, Keynthara eut vraiment envie de recommencer. Mais autour d’elle, les gens continuaient de passer en la fixant intensément du regard, et cela la mettait extrêmement mal à l’aise. Bien sûr, la petite chose aimait à être admirée et contemplée, ne manquant jamais un seul instant pour se faire remarquer, parfois même tout à fait consciemment. Seulement là, les choses étaient radicalement différentes, pour la bonne et simple raison qu’elle venait d'échouer et de se ridiculiser en public. L’Aniathy ne supportait pas l’échec. Elle s’était déjà mise en colère contre elle à la taverne parce que ce même sort avait refusé de fonctionner comme elle l‘avait espéré. Alors, se levant comme une grande, elle s’approcha de l’oreille de Pulinn encore agenouillée pour lui chuchoter ces mots :

« J’aimerais tellement te faire plaisir, mais tout ce monde autour de nous, il me regarde, et on dirait presque qu’il a peur de moi. On pourrait peut-être… Enfin, tu vois ? J’aimerais bien qu’ils arrêtent ! »

À cet instant, on aurait bien pu s'attendre à la voir porter son pouce à sa bouche en regardant tendrement Pulinn pour plonger ses yeux couleur d’azur dans ses pupilles dilatées. Néanmoins, Keynthara se contenta simplement de communiquer les émotions de craintes et d'appréhension ressenties au travers d'un étrange et profond contact visuel établi entre elle deux .

« Tu m’emmènes quelque part où je pourrais être tranquille, et me concentrer comme tu me l’as bien dit ? Ca regarde personne qu’il y a une drôle de chose dans ce temple qui envoie valdinguer de la lumière partout. On me prendrait pour un danger public et on finirait par m’enfermer dans les cachots de la ville ! Tu me protégerais hein ? »

En commençant cette courte tirade, elle avait déjà repris beaucoup d’assurance et avait parlé si fort que le premier quidam venu était obligé de se sentir concerné par ses mots qui sonnaient comme un reproche visiblement très acerbe. Malheureusement, elle réalisa soudain la bêtise qu’elle venait de faire en demandant une chose pareille. S’isoler dans un havre de paix signifiait aussi montrer du résultat, et la poupée se demandait à présent comment est-ce qu’elle allait bien pouvoir expliquer à la demoiselle en blanc que sa magie refusait de lui obéir, en considérant bien sûr que celle-ci refusait de se soumettre. Toute une séquence catastrophique défila alors à la vue de l’Aniathy troublée et elle resta à nouveau figée, inspirant par petites saccades contre-natures qui durent maladroitement attirer l’attention de Pulinn.

« Tu me protégerais même si je suis pas à la hauteur de ce que tu me demandes ? »

Elle était inquiète, et ça se voyait beaucoup trop. Se faisant la réflexion qu’elle n’était même pas capable de se contrôler dans son corps, elle ne voyait pas pourquoi les choses devaient être différentes avec la magie. D’ailleurs, son moral aussi en tenait une sacrée couche, osant jouer au Yo-yo devant son nez alors qu’elle n’en avait même jamais eu un seul de toute son incroyable existence fabriquée par un enchantement qu’il valait mieux ne pas connaître.

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Se laissant tirer doucement vers un des imposants rideaux rouges qui allait enfin lui révéler ses mystères, la poupée mignonne fut interpellée par un mot qui entra en résonance avec son esprit avide de gloire. Une récompense ? Pour quelle raison avait-elle donc prononcé ce mot ? Keynthara fronça étrangement les sourcils juste avant de se glisser sous les tentures qui retombaient déjà derrière elles.

(Elle a envie de me récompenser si j’arrive à faire mon sort ? C’est étrange tout ça ! Ca voudrait aussi dire que peut-être, si j’échoue encore et encore, je serai punie ! Mais je suis pas une enfant à qui on donne des punitions pour son mauvais travail ! Pf, si c’est ça le temple des plaisirs ! Y’a pas intérêt à ce que ça soit comme ça, sinon je fiche le camp vite fait bien fait !)

Arrêtée dans ses considérations à mille lieux de la réalité, l’Aniathy fut déposée sur l’immensité rougeoyante qu'était le lit. Il devait être pour humain, et peut-être même pour Elfe tant il lui semblait singulièrement grand. La petite créature s’était laissée porter sans broncher, et lorsqu’elle fut enfin assise sur ses deux fesses, elle scruta chaque recoin de la chambre avec émerveillement, oubliant déjà sa volonté précédente de mettre les voiles vers une meilleure liberté. Chaque pensée qui avait le malheur d’un jour traverser l’esprit de la jeune fille était condamnée à très rapidement disparaître, tout cela parce que la poupée était d’un naturel terriblement volage. Il apparaissait donc clairement maintenant que ses mauvaises considérations vis-à-vis du temple ne faisaient pas exception à cette règle d’éphémérité, et heureusement d’ailleurs, car c’était ce mécanisme d’oubli chronique qui lui permettait à présent de savourer la présente pièce ornée à merveille de nuance rouge sombre en tous genres, allant du pourpre assombri par les ténèbres de la pièce à de belles teintes vermeilles.

« Ainsi donc, c’était ça qu’il y avait derrière ces lourds machins pendant ! Bah c’est drôlement beau ! Bon, c'est sûr, j'aurai trouvé ça encore plus paradisiaque si ça avait été du rose, mais il faut pas trop en demander, c'est déjà génial comme ça ! Bravo au décorateur ! Il a des très bons goûts ! »

Continuant de complimenter cette beauté de ses yeux pétillants et remuants d’admiration, la Petite en était presque venue à oublier la raison pour laquelle elle était assise ici, au même titre qu’elle avait fait abstraction, l’espace de quelques instants, de la personne qui se trouvait à ses côtés. Elle se rappela heureusement bien vite à son esprit en lui intimant de se mettre à l’œuvre, néanmoins toujours aussi gentiment.

C’était chose drôlement bien facile à demander que de s'activer sans peur et sans trac lorsque l'on n'était pas directement concerné, et Keynthara se posa la question de savoir si cette Pulinn connaissait elle aussi la magie. Se laissant tomber vers l’arrière en rebondissant un peu sur le matelas satiné et tout mou, la fillette fixa le plafond lui aussi décoré. L’Aniathy ne se reconnaissait plus parce qu'elle avait tourné sept fois la langue dans sa bouche avant d'adresser son questionnement à la gardienne à propos des pouvoirs divins. Elle qui faisait toujours preuve d’une spontanéité presque égoïste, elle se voyait à présent inventer mille et une formulations dans sa tête. Alors, elle mit un terme à cette torture mentale et se jeta à l’eau, commençant déjà à remuer ses mains l’une contre l’autre pour préparer l'arrivée imminente de son sortilège volubile et encore terriblement incontrôlable.

« Tu sais ce que c’est, toi, de lancer des sorts, et d’avoir peur de tout casser autour de toi pasque tu arrives pas à les utiliser ? Tu as déjà fait de la magie, Pulinn ? »

Keynthara ne bougea pas, elle ferma juste les yeux, et prit quelques inutiles respirations avant de visualiser sa lumière dans son corps. Même si ce n'était pas une chose qu'elle avait l'habitude de faire, elle essayait de se concentrer du mieux qu’elle le pouvait, puisque c’était ce qui venait de lui être demandé. Elle se contentait donc de jouer avec la chaleur et les étincelles qu’elle sentait virevolter sous sa peau, ne pouvant se résoudre à délivrer cette puissance grouillante tant que sa conscience serait préoccupée par l’absence de réponse à ses questions.

Tant pis si elle faisait attendre Pulinn. La poupée se disait, pour se rassurer, que sa magnifique compagne de chambre préférait sans doute la qualité à la quantité, ou plutôt, en l’occurrence, à la rapidité. De toute façon ce coup-ci, elle refusait de précipiter les choses, persuadée que l'empressement était le seul et l'unique responsable des deux ratés de la soirée.

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Bien que Pulinn semblât éluder la question de l’Aniathy, cette dernière eut tôt fait de comprendre qu’elle devait avoir acquis au fil du temps une sagesse incroyable en matière de magie, et sans doute inégalable pour la Petite. D’ailleurs, la sagesse n’était vraiment pas son domaine de prédilection, qu’il s’agisse de sortilège ou non. C’était bizarre d’entendre par la bouche de cette belle personne toutes ces mises en garde alors qu’elle semblait quelques instants auparavant l’encourager à s’amuser avec. Si ce n’était pas un jouet, Keynthara avait du mal à comprendre ce que la magie pouvait bien être.

Mais ce genre de réflexion nécessitait recherche et méditation qui n’était pour le moment pas vraiment à l’ordre du jour. La lumière bouillonnait en elle et l’empêchait presque de penser tant elle avait besoin de la focalisation de toutes les forces de son esprit. C’était d’ailleurs étrange que ce sort soit si dur à employer quand on pensait aux autres assimilés par le passé qui s'étaient laissés maîtriser sans encombre et sans aucun effort non plus. En tous les cas, la leçon était retenue, Keynthara savait à présent qu’il ne fallait pas consommer trop de fluide en même temps au risque de venir abîmer ses propres capacités magiques et de ne plus pouvoir s’en servir comme il faut pendant un temps qui paraissait durer une éternité alors qu'elle ne rêvait qu'une seule chose : Mettre ses talents et ses plaisirs à exécution.

Parce qu’elle avait l’impression que ses mains allaient exploser en ressentant une terrifiante pression dans le bout de chacun de ses menus doigts, l’Aniathy chercha du regard le soutien chaleureux de la maîtresse des lieux. Il était doux et enthousiaste, et par-dessus tout, il était confiant. Alors la créature ferma une dernière fois les yeux et commença à cibler mentalement le mûr que Pulinn venait de lui indiquer, imaginant déjà une flèche de lumière grande et longue jaillir d'une seule traite, sans partir de tous les côtés comme si elle devait se diviser à l’infini et finalement perdre toute sa vigueur.

Une seule et laconique impulsion suffit à ce que toute la fureur de la lumière commença à s'extirper des mains tendues de la Petite. La chambre fut illuminée de toutes parts, révélant pour la première fois la puissance du rouge majestueux présent tout autour d'elles.
Keynthara était heureuse. Elle avait enfin réussi à mettre en œuvre dans les règles de l’art ce sortilège qui lui avait donné tant de fil à retordre. Son visage était resplendissant de candeur et de joie, et ce n’était pas seulement dû à l’éclat qui venait toujours et encore assaillir le mur sans faiblir.

Tétanisée par le bonheur que lui procurait son exploit, elle n’en finissait plus de déverser son pouvoir sans même penser à la conséquence directe de ce qu’elle faisait, puisque derrière cet époustouflant arc blanc était probablement en train de s’effriter la paroi pourpre visée, comme de grosses gouttes de sangs prêtes à coaguler en s'échappant d'une grosse plaie. Et puis, son énergie vitale se consumait parce qu'elle mettait une partie d'elle-même dans ce qu'elle faisait.

(Ca suffit je crois… Il faudrait que je m’arrête…J'ai toute ma vie... pour recommencer...)

À une vitesse incroyablement rapide, Keynthara sentait tout son intérieur se vider, si bien que donner l’ordre à son corps d’arrêter devenait même plus difficile que de lâcher l’énergie magique qui ne demandait qu'à sortir encore et toujours de sa prison artificiellement vivante. Pourtant, à ce train-là, elle allait finir immobile et inerte sur les draps rouges, et toute la magie de Pulinn ne saurait être efficace pour ramener à la vie cette pauvre petite chose désertée par son essence…

Comme si elle venait de tenter de se déconnecter, la poupée laissa retomber ses paupières lourdes et relâcha toutes les tensions qu’elle sentait en elle, en commençant par la crispation intense qu’elle sentait dans ses paumes raidies. Alors seulement la lumière cessa d’être, et Keynthara resta allongée quelques instants sans bouger, en oubliant même de respirer. De toute façon, elle n’avait pas besoin de cet artifice, la dame en blanc savait parfaitement qui elle était, et elle lui avait enjoint de rester elle-même. C’était donc ce qu’elle était en train de faire pour la toute première fois peut-être de sa courte existence de poupée sur pattes…

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Étendue sur le lit passivement, l’Aniathy se sentait terriblement affaiblie et n'avait pas la force de faire autre chose que d’écouter les félicitations enjouées de la supposée magicienne assise à ses côtés. Sa main vint se poser sur la fine épaule de la fillette en une douce caresse. Elle sonnait un peu comme une récompense au travail qu’elle avait réussi à faire sur elle-même, mais bien sûr aussi, sur la magie.

Une chose était certaine, Keynthara ne voyait plus ses pouvoirs comme de simples cailloux qu’il suffisait de jeter à l’eau pour les voir éclabousser autour tout en riant, laissant la réaction un peu se faire au hasard. Non, son activation ne coulait pas de source, et relevé plutôt du véritable défit. La Petite avait envie de s’habituer à ce que tout se passe toujours comme elle le voulait, mais le sort s'acharnait encore et toujours à la contrarier. Alors, il fallait qu’elle prenne cette réussite éclatante comme une fameuse victoire sur le destin, parce que Zewen la lui avait accordée bien sûr. L’Aniathy en ressentait une incroyable fierté, bien plus qu’elle n’en aurait ressenti si la magie avait opéré du premier coup. Elle n'était pour autant pas en mesure de jouir pleinement de sa satisfaction parce que l'énergie nécessaire à ses exubérantes explosions de joie lui faisait cruellement défaut...

( Avec beaucoup de monde ? C’est une autre affaire ! Et puis, pas toute suite, je suis crevée…)

Impossible pour la poupée de parler pour le moment. Sa voix ne répondait pas, et ce fut déjà toute une histoire pour elle que de tourner sa tête toute ramolote en direction de Pulinn. Habituellement, Keynthara ne ressentait pas la fatigue, et même si elle trouvait toujours très facilement le sommeil, ce n’était jamais du fait d’un quelconque marchand de sable qu’elle ne voyait de toute façon jamais arriver. Pourtant, les choses étaient différentes après cette performance digne des plus grands manipulateurs de lumière. Son intérieur appelait au repos, et même sa conscience qui se faisait d’habitude si sauvage et volubile semblait s’être mise en retrait pour déjà commencer un petit somme…

« Pas maintenant, veux faire dodo...Demain... », laissa-t-elle sortir de sa mignonne bouche en cœur qui remontait sur le côté parce que sa face était toute écrasée contre les draps. Les yeux toujours fermés, elle savait que bientôt son esprit ne serait plus de ce monde, du moins, pour quelques heures, le temps pour elle de recharger ses batteries magiques. De toute façon, sa mémoire bientôt hors service elle aussi lui disait qu’elle avait bel et bien le droit de rester ici pour la nuit, de ce qu’elle avait pu mémoriser des explications un peu évasive et surtout vaseuse des gardes et du serviteur.

En fait, Keynthara se rappelait de cette histoire d’intimité à propos des gens derrières les alcôves. L’idée qu’elle se faisait de ce terme fort bien abstrait n’était pas tout à fait appropriée et ne correspondait pas non plus à celle qu'avaient les gens qui s'empressaient bien trop souvent alors de la mettre en pratique. La poupée avait elle aussi bien envie de vivre ce mot en cette tardive heure, pour partager un peu de son sommeil avec cette femme qu’elle avait presque envie d’appeler maman...

« Tu restes avec moi pour dodoter ? Je veux un peu d’intimité avec toi pour la nuit… »

La Petite ne pouvait voir la réaction de cette resplendissante demoiselle parce que ses yeux n’étaient plus que deux fins traits de cils recourbés en travers de son visage, mais elle ne s’attendait pas vraiment à recevoir d'approbation. Il restait maintenant à espérer que la réponse de Pulinn vienne assez vite, sinon la créature vidée de ses capacités magiques et de toute son énergie vitale risquait de sombrer dans la torpeur nocturne la plus profonde avant même d’avoir pu savoir si, oui ou non, elle allait pouvoir passer sa nuit tendrement lovée dans les bras de cette dame enchanteresse...

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Affalée de tout son long sur la belle literie rouge froissée, la poupée écoutait la respiration relativement profonde de la gardienne de ces lieux. Pulinn venait de se coucher à ses côtés, et après quelques secondes d’éternité, l’invita à venir à elle. Keynthara ne réagissait pas encore car les mots de la belle mettaient un temps fou pour percuter l’esprit terriblement amoindri de la demoiselle fatiguée. Lorsqu’enfin ils arrivèrent à sa conscience, son tout petit corps s’anima soudain d’un ultime sursaut de vigueur. Se redressant tant bien que mal sur ses minuscules coudes, il lui fallait maintenant ramper comme un asticot attiré vers une pomme bien mûre. On ne pouvait pourtant pas dire que la comparaison était bien trouvée, parce que cette femme détendue semblait habitée par une perpétuelle jeunesse.

Toujours était-il que l’Aniathy avait du mal à se traîner jusqu’aux bras qui lui étaient ouverts, prêts à l’accueil si bien sûr elle se donnait la peine de les rejoindre. Le manque d’énergie dont elle était victime essayait sans cesse de reprendre ses droits, réclamant l’arrêt total de ce petit organisme magique afin d’économiser les dernières ressources éparses qui se trouvaient encore en elle. Rude était la lutte, mais grand allait être le cadeau à la clé, cela ne faisait aucun doute. Alors, elle se donna toute entière pour pouvoir encore avancer d'une belle poignée d'interminables centimètres. Vue de l’extérieur, sa façon de se dandiner devait tout de même paraître bien comique.

Ne se souciant guère de son allure, Keynthara se sentait très émue par la réponse de Pulinn autant manifestée en geste qu’en parole. L’étreinte de la femme en blanc avait été sa seule motivation du moment, et elle aurait tout échangé sur le champ contre un peu d’énergie afin de savourer pleinement l’accueil qui lui avait été réservée à elle et elle seule, petite princesse qu’elle se sentait être à présent.

Se laissant tomber le bout du nez en avant contre la peau moelleuse de la gardienne, elle eut tout juste le temps d’apprécier les bras chaleureux de Pulinn qui s'étaient refermés autour de son maigre corps d’enfant. Sa chaleur lui faisait du bien parce qu’elle avait froid. Cette sensation fut d'ailleurs la dernière chose à être ressentie, juste avant que son corps et son âme ne se déconnectent de la réalité...


**************************

Des rêves ? La Petite ne s'en souvenait pas encore vraiment, elle vivait le présent à l’intérieur d’elle-même. En fait, elle n’avait pas l’impression d’être sortie de son sommeil bien qu'elle se sentait reprendre possession de son corps, doucement mais sûrement. C’était à se demander comment est-ce qu’elle faisait pour s’en rendre compte tant la progression se faisait lentement. D’abord les mouvements imperceptibles de ses membres se rappelèrent à elle. À moins qu’il ne s’agissait en fait de ceux de Pulinn ? Elle n’était pour le moment pas en mesure de différencier leurs deux chairs réunies par quelques heures d’intense contact.

Et puis, ce fut aux tours des bruissements de l’air et des gens de se manifester, pénétrant ses oreilles de façon lente et discrète, si discrète qu'elle ne tarda d'ailleurs pas à inclure ses perceptions dans les moments oniriques qu’elle était en train de vivre dans un monde ô combien singulier : celui de l’imagination. Il était à la fois vide de sens, et plein de vie, car c’était en ce lieu que se développait l’esprit de la poupée, sans aucune frontière, car la raison n’y avait jamais sa place.

Sursautant sur place, Keynthara n’eut pas le loisir de savourer plus longtemps son timide réveil. Trahie par ses propres pensées tirées de l'imaginaire, son envol pourtant si paisible dans une onctuosité de sensations veloutées s’acheva en une descente effrénée vers un enfer de cris venus de partout et de nulle part à la fois. Il n’y avait plus que du rouge, et des corps en souffrance, des esprits tourmentés, et… et elle, assise sur le lit qui s'apprêtait à se frotter les yeux.

C’était quand même bizarre cet atterrissage. Il ne lui plaisait guère, parce qu’elle était là installée sur une mare de pourpre qui lui rappelait les derniers instants de sa demi-conscience. Et puis, à ça venaient s'ajouter les drôles de gémissements qu'on entendait de temps à autre. Faisant fit de la présence de Pulinn, l’Aniathy était en proie à une certaine panique irraisonnée. Heureusement qu'en elle, il n’y avait plus aucune trace de la fatigue qui l’avait submergée quelques petites heures auparavant. Elle n’avait pourtant pas beaucoup dormi, bien que cela n’avait rien de bien étonnant quand on considérait que cette petite chose n'était rien d'autre qu'une Aniathy capable de reprendre son énergie en deux ou trois heures à peine.

Se retournant sur celle qui la fixait en silence, Keynthara se rappela brusquement qu’elle n’était pas toute seule. Elle venait d’expédier immédiatement ses vilains tracas d’où ils étaient venus, à savoir dans le monde du néant, et se levant comme un lapin bondissant, la créature vint se placer à califourchon sur la belle au bois dormant pas si endormie que ça en fait. Keynthara était finalement d'assez bonne humeur, probablement parce que son vilain rêve était déjà totalement passé aux oubliettes.

« Trop chouette, tu es restée avec moi jusqu’au bout ! Je t’adore toi tu sais ! »

Et elle se répandit alors en câlinage intempestif sur la dame qui n’avait en fait pas vraiment d’autre choix que d’accueillir tous ces témoignages d'affection de la meilleure manière qu'il soit. Drôle de façon d'agir avec une si charmante et noble personne, il fallait bien le dire, mais les notions de retenue et de bienséance n’étaient cela dit pas vraiment présentes dans le répertoire comportemental de l’Aniathy.

« Tu as vu comme j’ai tout fait… »

Elle regarda le mur sans trop discerner grand-chose dans la noirceur environnante. À voir les ombres s’étaler partout, le soleil ne semblait apparemment pas encore s'être levé au dehors, mais cela suffisait à Keynthara pour voir les traces noirâtres que sa magie avait laissées en souvenir de cette nuit bien rare dans une vie de poupée…

« Mouai, comme j’ai tout fait péter ! Je suis la meilleure ! Hein ? Pas vrai ? La prochaine fois, moins de concentration, sinon les autres aux dehors finiront par pouvoir espionner les amoureux qui ont besoin d’intimité par les p’tits trous que j’aurais creusés dans les murs à la longue… »

N’ayant rien oublié du déchaînement de son énergie interne, la poupée se devait d’arborer une voix fière et démonstrative de la joie qu’elle ressentait, puisqu’elle n’en avait pas été capable sur le moment. Alors, véritable bombe à retardement, Keynthara se mit à nouveau debout et commença à sautiller sur place en oubliant même, dans sa spontanéité, de demander à la jeune femme si elle, elle avait bien dormi. C’était une chance que le lit rebondissait aussi bien, et que le plafond était aussi haut…

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:32
Messages: 554
Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Comme ils en avaient parlé hier ? Keynthara fronça un sourcil en avortant le saut qu’elle s'apprêtait à faire. Le lit avait droit à une pause pour reprendre un peu de son élasticité malmenée pendant qu’elle fouillait encore et encore dans ses souvenirs de la veille. Mais ce répit fut de bien courte durée car même si elle était un peu tête en l'air, l’Aniathy n'en était pas moins vive d’esprit. Elle venait enfin de se rappeler...

Défroissant alors son visage, elle reprit son élan pour aller toujours plus haut et toujours plus vite, faisant constamment grincer les pauvres lattes de bois du sommier en souffrance. C’était sans doute sa façon à elle d’évacuer la pression qui lui tombait maintenant dessus comme si elle entendait pour la première fois cette sollicitation que d’exercer sa magie sous les yeux de la foule. Elle se rappelait maintenant très bien de ses derniers moments en éveil, et des paroles de Pulinn, mais ces dernières étaient comme tombées dans l’oreille d’une sourde qui essayait à présent de trouver une attitude convenable à adopter, mise au pied du mur sans pouvoir cette fois-ci s'échapper.

Elle ne voulait pas décevoir sa compagnonne de nuit alors qu’elle était restée avec elle sans l’abandonner à la froideur des draps. Keynthara pensait que cette femme avait un grand cœur, et elle espérait même qu’une place louable lui était accordée. Se décidant alors petit à petit, elle ouvrit la bouche comme pour gober les mouches du plafond, et s’exprima…

« Avec toi… » Un saut. « Près de… » Deux sauts. « Moi… » Trois sauts.

L’Aniathy prenait tout son temps pour répondre, mais au moins, la magnifique personne qu’elle tentait tant bien que mal de ne pas écraser devait être sûre qu’elle pouvait avoir foi en ses mots. Elle continua donc ainsi, sautillant sur le satin et hachant menu ses phrases. Elle essayait tout de même de repousser chaque vision d'avenir qui se présentait à son esprit pour polluer ses pensées qui devaient être tournées vers le présent, et uniquement vers le présent. Carpe diem était le credo qu’elle s’acharnait à respecter péniblement, parce que sinon, elle était incapable de se contenir, elle et ses émotions.

« C’est…D’accord… Pulinn ! J’espère… que tu… pourras… être fière…de moi ! »

Posant un regard mental et objectif sur elle-même, Keynthara se prit à pouffer de rire en retombant cette fois-ci sur les genoux. La façon dont elle venait de s’adresser à la gardienne du temple relevait du comique le plus palpitant et elle avait le don de s’amuser de toute chose, y compris d’elle-même. À bien y regarder en fait, elle ne tolérait que ses propres moqueries, en comptant bien évidemment sur le fait qu’elle soit à ce moment-là dans un de ses beaux jours.

« Je suis une vraie sauterelle débile ! C’est trop chouette la chasse aux sauterelles, Pulinn ! Tu en as déjà chassées ? »

Et oui, avec une petite poupée pareille, il fallait s’attendre à tout, même au plus dérisoire changement de sujet qui pouvait semblait tout à fait hors de propos. Keynthara ne le faisait pourtant pas exprès. En réalité, elle ne se rendait même pas compte de ce qu’elle était en train de faire, déjà embarquée sur le fil de nouvelles pensées qui s'étaient profilées à l'horizon sans même prévenir. Tous les prétextes, même inconscients, étaient bons pour éviter de songer à la suite des évènements. Pulinn seule savait où mener la poupée pour qu’elle fasse ses démonstrations de pouvoir en public, mais Keynthara n’avait pas du tout envie de savoir pour le moment…

« Tu viendras avec moi ? » déclara-t-elle dans la foulée, pleine d'enthousiasme en pensant à une chasse commune. Elle galopait à quatre pattes sur le drap comme une petite furie, contrastant net avec la façon qu’elle avait eue d’avancer quelques heures auparavant. Sa question concernait plutôt les sauterelles parce qu’elle avait eu la soudaine envie de partir avec Pulinn dans les champs, mais elle finit malheureusement par la trahir puisqu’elle eut le regrettable effet de faire rappliquer la demande de la dame blanche au-devant de la scène qui se jouait dans sa caboche de gamine.

« Moui, devant les gens… », lâcha-t-elle alors en arborant tout à coup une triste mine qui ne lui allait pas du tout. Keynthara n’était vraiment pas rassurée même si elle voulait se faire plaisir, et elle voulait bien le faire comprendre à son amie...

_________________
Image
Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 86 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016