L'Univers de Yuimen déménage !

Keynthara

Les anciens RP de Keynthara

Les RP datent de 2006-2007.

Voici ses corrections :

Gamemaster13 a écrit:

Correction du RP de Keynthara

Orthographe: 1/1
Je n'ai rien remarqué comme faute ... peut être un sans faute donc ? Bref, parfait ^^

Style: 1/1
Très agréable à lire, les phrases s'enchainent et on comprend tout bien ^^

Sentiments/Actions: 2/2
Ca commence à m'énerver ... j'ai rien à dire de méchant, ou à te reprocher... je passe pour quoi moi ... ton rp de ce coté là ... il est ... parfait T.T

Réalisme: 1,5/2
Mwahahahaha ! J'ai décelé quelque chose de pas réaliste, je suis heureuxxxx ! Bwahahaa ! Hum pardon ^^
Une aniathy est une "poupée" comme tu le sais. Au début, tu dis que ta maîtresse te donner de la nourriture que même les cochons ne voulaient pas... Or, les poupées ne se nourissent pas non ? Seconde chose, tu n'es pas "vivante" organiquement parlant, donc tu ne peux pas pleurer normalement... Voilà, j'ai trouvé quelque chose à redire, je suis content ^^

Bilan : 5,5/6
Et tu oses dire que tu n'es pas sûr que ton RP soit bon... Tu oses... Il est super ! Continue comme ça, j'ai trop rien à redire ! Félicitations du Dragon ^^

Gains matériels : tu trouveras 11 yus (désolé, pas de chance aux dés )dans l'herbe ( ou ailleurs, tu l'inclue dans ton RP comme tu veux ). Tu trouveras également une baguette d'if ( mag+3) ! Bravo ^^ J'up ta fiche

Gamemaster13 a écrit:

Correction du RP de Keynthara

Orthographe: 0.5/1
un bel arbre qui s’était trouvée => trouvé
bien sur => sûr
Elle avait biensûr => bien sûr

Style: 0.5/1
Pas mal de problèmes de tournures ... C'est dommage.
Cette nuit, Keynthara n’avait pas rêvé, ou peut-être n’avait-elle pas eu envie de se souvenir, tout simplement, mais à présent. => Mais à présent ... ?
écartant avec énergie les herbes hautes => Hautes herbes, c'est mieux
Il semblait à la fois défendre et protéger => Quelle différence ?
ce périmètre défendu d’une vingtaine de mètres par l’arbre. => ce périmètre d'une vingtaine de mètres défendu par l'arbre : c'est plus compréhensible
Elle tentait de reprendre doucement son souffle et reposait entre les deux gros troncs de l’arbre => de se reposer
Elle se trouvait tout de même à plus de vingt mètres d’altitude et une chute aurait pu lui être fatale => pouvait lui être fatale, "aurait pu" c'est à utiliser lorsqu'elle sera descendu ... au moment où tu expliques, elle est encore sur l'arbre !
elle avait une vision bien plus large et bien plus belle de la clairière qu’elle ne l’avait eu jusqu’à présent dans la matinée => c'est ou "jusqu'à présent" ou " dans la matinée", pas les deux
Et l'image de l'homme lui revient brusquement... tu es au passé comme temps, donc "revint"
Keynthara ignorait tout de l'art de manier les armes et de combattre et d'ailleur, elle n'était d'ailleur pas pressée => d'ailleurs, d'ailleurs, et puis d'ailleurs non ? enfin bon, d'ici ou d'ailleurs ... ^^
Ses acrobaties s’achevèrent finalement par une grossière chute qui lui arrachèrent un rire sarcastique à sa seule intention. => qui lui arracha, c'est la chute qui arrache, pas les acrobaties
Autre chose, Keynthara par ci, Keynthara par là ... Change de sujet des fois ^^

Sentiments/Actions: 1/2
Actions, tu avais prévenu, y'a rien :P
Sentiments, ca compense un peu ... un peu ... ^^

Réalisme: 2/2
Rien à redire

Bilan : 4/6
Relies toi ... je sais que t'aimes pas mais bon

Gains matériels : 24 yus.

Gamemaster13 a écrit:

Correction du RP de Keynthara

Orthographe: 0.75/1
près des gardes regroupaient autour des portes => regroupés
Tien... => tiens
Surement => sûrement
Evidement => avec un seul « m » c’est le verbe évider pour quelque chose d’évident c’est Evidemment
Elle souffla alors brusquement sur la petite flemme => flamme
peur d’être dénoncé => dénoncée
Evidement => comme tout à l’heure

Style: 1/1
Des tout petits trucs, mais c'est pas graves
une pauvre petite paysanne mal vêtit => vêtue
Elle comprit immédiatement que cet elfe était d'une nature nettement opposée à celle de son ancienne maîtresse, cette elfe qui la traitait autrefois en parfaite esclave. => elfe/elfe
« Très bien, si je ne peux pas, alors tant pis, de toute façon, la magie, ça ne doit sûrement pas être pour moi, voilà tout ! => oublie de » pour fermer ^^

Sentiments/Actions: 1.75/2
Par rapport aux sentiments, tu en met beaucoup, mais pense aussi à en mettre dans les instants où tu parles, pas seulement après ou avant.
exemple : Pourquoi me demandes-tu ça ? dit-elle d'un ton surpris, je n'ai jamais vu cette personne !

Réalisme: 1.5/2
Le billet : Ca existait en Chine vers le Xe siècle et ca a été rapporté par Marco Polo au XIV siècle, hors le monde médiéval de Yuimen est plutôt du genre Européen, donc il ne doit pas y avoir de billet encore ...

Bilan : 5/6
Petites fautes par ci par là, rien de grave. Tiens surtout compte de la remarque sur les sentiments pour que ce soit plus fluide. Ton personnage est attachant, c'est bien, on imagine facilement sa ptite bouille.

Gains matériels : 5 yus. ( la plus mauvaise face au dé... dsl ) et un fluide 1/8e

Gamemaster13 a écrit:

Correction du RP de Keynthara

Orthographe: 1/1

Rien remarqué ... ^^

Style: 1/1

se sentait bien à l’aise => très à l’aise … « bien à l’aise » ça fait trop parlé
Pourtant, elle savait qu’elle était maintenant capable de se servir d’un pouvoir dont elle ignore encore tout, celui de la magie blanche, une magie douce et bienfaitrice. => dont elle ignorait tout. Tu commences au passé, finis au passé

Rien à redire sinon !

Sentiments/Actions: 2/2
C'est toujours mignon tout plein Mais bon, l'action commence peut être à devenir un peu longue, fais attention pour les prochains

Réalisme: 2/2
Pas de problèmes.

Bilan : 6/6
Heu ... bha toujours aussi fluide, intéressant et chou tout plein ^^ J'aime toujours, change rien.

Gains matériels : 24 yus et une Bague de Mana (magie +2)
Félicitation, Lvl up

Gamemaster19 a écrit:

Correction de Keynthara :

Orthographe : 1/1

J'ai vu de très rares fautes, notament trois fautes d'accords pour les participes passé, autrement dit, rien de grave

Style : 1/1

Tout est clair, agréable à lire et efficace. De plus tu sais utilisé le passé, ce qui n'est pas le cas de tout le monde, loin de là. J'ai tout de même vu une tournure un peu étrange (quand tu te demandes en quoi consiste la mission de Filgaren) et une petite répétition (toujours à cause de Filgaren qui "dévisage le visage" de la sevreuse)

Réalisme : 2/2

J'ai longuement hésité entre te donner 1.5 et 2 Le fait que la femme te donne de l'argent dans la rue était un peu gros, mais étant donné le reste et que je suis de bonne huleur Je t'ai mis 2

Sentiments/Actions : 2/2

Même si au niveau des faits et gestes te ne fais rien de bien hors-du-commum, tu compense avec une personnalité facile à cerner, des sentiments bien décrits et de nombreuses pensées.

Gains : 6/6 xp
Tu gagnes 20 yus (c'est ce qui reste après le don de la femme et la réparation de la robe) et Moboutou semble avoir renforcé un peu ta robe grâce à la réparation(elle devient end+4)
Pour une première correction s'était facile car impeccable mais j'ai peur qu'à la longue corriger des rp de la sorte devienne frustrant Bravo en tout cas. J'up tout de suite

Keynthara

( Suite à la biographie de Keynthara)

L’interminable voyage de Keynthara allait bientôt toucher à sa fin.

Durant la première heure de son transport, la jeune Aniathy ne s’était pas calmée une seule seconde. Keynthara voulait comprendre et réclamait des explications mais sa voix suraiguë, engendrée par la colère et l’incompréhension, se perdait dans les sanglots et les cris mêlés à la haine. L'heure durant, elle ne s'était arrêtée de harceler le commerçant à l'aide d'interminables questions et de sommations, mais il n’y prêtait pas vraiment attention, pas plus d’ailleurs qu’à ses coups acharnés contre les parois solides de sa geôle.

"…Est-ce ainsi que l'on traite les gens ? À qui allez-vous me vendre maintenant ? Combien de pièce vais-je rapporter à cette ignoble femme sans cœur ? Vous êtes comme tous les autres de toute façon ! Espèce de crapule, laissez-moi sortir !"

Mais il restait impassible et préférait siffloter en abattant de temps à autre quelques coups de fouet sec sur la croupe de ses chevaux. Le fouet claquait dans les airs et les bêtes accéléraient le rythme de leur course tandis que l’homme faisait mine de ne rien entendre. Pour quelle sotte raison aurait-il donc eu intérêt à répondre à cette jeune fille qui ne représentait pour lui qu’une simple marchandise ?

Petit à petit, elle reprenait contrôle d'elle-même et refrénait ses accès de colère, détournant l'intérêt qu'elle avait jusqu'à présent porté sur l'homme. Elle se préoccupait maintenant de la caisse et de son contenu, plutôt que de perdre son temps dans de vains emportements qui la fatiguaient plus qu'autre chose.

Keynthara n'était pas vraiment perspicace, mais elle se mit à étudier les multiples objets sur lesquels elle était accroupie, dans le noir total, ce qui rendait la tâche relativement pénible. À tâtons, elle essayait d'appréhender, de deviner la forme, la matière de chacun des objets pour s'en faire une simple représentation. Elle devina que les petites balles rondes et souples qu’elle tenait dans ses mains n’étaient autres que des agrumes lorsqu’elle porta les fruits à son nez. Rien de bien utile en soi, donc.

Puis elle attrapa ensuite des lanières de cuir auxquelles pendaient des petites perles et des pierres d’une étrange texture. Il y en avait de plusieurs tailles et de plusieurs longueurs, si bien que Keynthara supposa qu’il s’agissait de bagues, de bracelets et de longs colliers. D’ailleurs, elle se donna même la permission de porter l’une des bagues qu’elle avait trouvées. Elle aurait tellement aimé pouvoir l’admirer, cette mystérieuse bague, car elle n’avait jamais pu porter un seul bijou jusqu’à maintenant, sa maîtresse lui ayant toujours refusé ce genre de privilège dont elle exigeait toute l’exclusivité. A présent elle était vraiment fière de sa petite trouvaille.

En fouillant encore un peu plus autour d’elle, elle finit par découvrir un gros tas de ferrailles. Elle sélectionna quelques articles dans l’amoncellement d’objets métalliques, les analysa un par un et reconnut enfin quelque chose qui allait pouvoir lui être utile. Alors les larmes et la frustration firent rapidement place à un grand sourire malicieux ; Elle s’était au moins trouvée dans la bonne caisse car elle venait de découvrir un gros tas de couverts... et au milieu de ces couverts, il y avait des petits couteaux…

Cela pouvait paraître bien anodin, mais il ne fallait pas avoir un intellect surdéveloppé pour comprendre ce qu'elle allait pouvoir en faire...

Keynthara

Plus de deux heures avaient dû passer selon les estimations du commerçant depuis le début du voyage, et maintenant, il commençait à fatiguer. Il ordonna d’une voix impérative l’arrêt de ses deux grands chevaux noirs et la carriole se rabattit lentement sur le bas-côté de la chaussée, peu fréquentée à cette heure tardive de la soirée. Gauchement, l’homme sauta à terre et entreprit de se restaurer. Sa dernière collation datait déjà de la fin de la matinée, et il n’avait plus mangé de vrai repas depuis deux jours puisqu’il n’avait cessé de voyager pendant tout ce temps.

De son petit baluchon, il tira un épais morceau de pain de campagne presque sec, ainsi qu’une petite pomme vermeille et bien juteuse, puis commença son dîner frugal.
Tout en déchirant son pain avec appétit, l’homme faisait le tour de ses chevaux épuisés, retrouvant un peu de vigueur. Il prenait peu à peu conscience du calme étrange qui régnait à l’arrière de la charrette lorsqu’il s’en approcha…

( Bah, la chose a dû s’endormir.) , pensa-t-il, sans pour autant parvenir à se rassurer.

Il savait que son manque d’attention et la fatigue dont il était victime depuis ces deux derniers jours pouvaient lui coûter cher si des voleurs venaient à prendre en cible son chargement. Certes, il ne transportait pas d’objets de grandes valeurs, mais personne n’aurait pu le savoir à part lui, et là était donc bien le problème.

Alors il alla rapidement inspecter les caisses du fond afin de contrôler sommairement les marchandises, donnant quelques coups francs dans les grosses boîtes pour se satisfaire de leurs résonances…

Keynthara

Lorsque les vibrations et les secousses de la carriole se furent arrêtées, Keynthara cessa son activité et tendit l’oreille, attentive au moindre signe qui aurait pu lui indiquer l’endroit où elle se trouvait. Elle se rendit très vite compte, avec soulagement, qu’ils n’étaient pas encore arrivés en ville et attendit que le marchand reparte sur les routes.

En entendant à travers les parois les bruits de pas lourds et assurés du négociant se rapprocher, elle posa brusquement son outil et se mit à simuler le sommeil par quelques respirations profondes. Le vague signe de contentement qu’elle avait perçu chez l’homme signifia qu’ils n’allaient pas tarder à repartir et qu’elle pourrait continuer son travail.

Quand la carriole se fut donc remise en chemin et que les cliquetis métalliques des fers des chevaux eurent repris leurs perpétuelles cadences, Keynthara se ressaisit du petit couteau de cuisine affiné sans perdre un instant. Elle avait perdu beaucoup de temps et d’énergie à chercher la serrure et ses attaches au hasard. Et puis, elle progressait difficilement car elle n’avait pas l’habileté ni la force nécessaire pour déloger les gros clous enfichés dans les planches de bois. Ces longs pics maintenaient fermement la serrure en position sur l’armature de la caisse mais Keynthara restait malgré tout confiante.

Elle avait encore le temps, pensait-elle et sans doute avait-elle raison de le croire. Il lui restait probablement une heure, peut-être même plus encore avant leur arrivée en ville. Une certaine sérénité s’était progressivement installée dans son esprit, si bien que la peur de l’inconnu et de la nouveauté l’avait depuis longtemps désertée.

La petite Aniathy imaginait déjà quelle nouvelle vie elle allait pouvoir se recréer et avec acharnement elle continuait son fastidieux travail, sans savoir vraiment ce qu’elle ferait lorsqu’elle serait enfin à l’air libre, car elle restait convaincue de parvenir à ses fins…

Un… Deux… Trois… Quatre… BING !

Les un après les autres, les quatre gros clous cédèrent face à la détermination de Keynthara, non sans difficulté et persévérance, mais à présent le gros bâtant de la caisse pouvait être ouvert...

Keynthara

Pendant tout ce temps, le marchand ne se doutait de rien et continuait de guider ses chevaux. La fatigue, accentuée par la digestion, embrumait à nouveau son esprit et il avait le regard vide, égaré dans la nature déclinante sous la faible lueur des astres nocturnes. Au loin, il apercevait quelques petites bâtisses agricoles isolées et sans importances qui paraissaient minuscules. Et même, encore plus loin, des murs qui n’étaient autres que les fortifications de Kendra Kâr, mais qui semblaient tout à fait dérisoires à cette distance.

Le charretier fit ralentir ses bêtes de trait pour saluer un autre marchand qui arrivait en contresens :

"Bonsoir l’ami ! Vous êtes bien courageux de circuler de nuit, les chemins sont de moins en moins sûrs… "

"Ne vous inquiétez pas, je n’ai que peu de route à faire jusqu’à ma prochaine destination, mais hâtez-vous tout de même… Certes, Kendra Kâr n’est plus qu’à quelques kilomètres, mais tout de même... Au plaisir de vous revoir !"

Et le marchand acquiesça d’un large signe de tête, agrémenté d’un grand sourire courtois. Il prit donc rapidement congé de son confrère puis repartit à plus vive allure vers la grande cité de Kendra Kâr que l’on distinguait de plus en plus précisément dans les ténèbres de la nuit…

Keynthara

Keynthara venait d’assurer sa liberté à l’instant même où elle avait fait sauter le dernier clou de la serrure. Elle avait pu écouter bien clairement le court entretien entre les deux commerçants et elle savait maintenant qu’elle se trouvait à proximité de la célèbre cité de Kendra Kâr. Elle ne s’y était jamais rendue auparavant car son ancienne maîtresse ne lui avait jamais permis de quitter leur petite ville de campagne. Cependant, elle avait parfois entendu quelques dames populaires en discuter, au petit marché du coin, avec leur longue robe soyeuse et leur délicate coiffure. Elles paraissaient connaître chaque angle de ruelles et chaque petite échoppe sur le bout de leurs petits doigts gracieux.

Une fois que le nuage de poussière soulevé par les sabots des chevaux était bien loin derrière elle, la jeune Aniathy ouvrit plus grand encore le bâtant pour se glisser, aussi discrètement qu’elle en avait les moyens, hors de la caisse, à quatre pattes.

D’un furtif coup d’œil, elle s’assura que le marchand ne pouvait la voir. Ce dernier n’était même pas à portée de vue, dissimulé par les quelques caisses empilées à l’avant de la carriole, et Keynthara parut un peu plus rassurée. Rapidement, elle parcourut du regard le paysage obscur, puis le plancher de la charrette pour y découvrir une petite besace de cuir, un peu trop longue pour elle.

(Il s'agit sans doute du sac du marchand... Il n’est décidément pas très soigneux. Enfin, tant mieux pour moi !)

Avant de sauter, elle enfouit précipitamment le couteau dans la fine sacoche, sans même vérifier le contenu de cette dernière, tout en prenant garde à rester la plus silencieuse possible. Elle passa ensuite le sac autour de son cou et s’assit, les jambes balançant à un mètre au-dessus du sol, sur le rebord de la carriole. Keynthara prit une courte réspiration, une main crispée sur la sacoche, puis se laissa glisser vers l’avant.

"Humpf !"

C’était l’expression de sa surprise et de sa douleur échappée, lorsqu'elle s'effondra à genoux sur le sol sec et poussiéreux de la région. Sans porter attention à ses quelques écorchures superficielles sur les mains et les genoux, elle se releva courageusement et fondit dans l'herbe haute qui bordait le chemin de campagne, la tête la première.

Elle retient un instant son souffle, l’herbe lui arrivant jusqu’aux aisselles, pour vérifier si elle n’avait pas été repérée. Elle ne réalisait pas encore qu'elle avait atteint son but, une chose qu'elle n'aurait jamais osé réaliser toute seule et qui était devenue sa réalité.
Les larmes coulèrent encore une fois, mais c'était des larmes de joie, d'une émotion intense dont elle aurait été incapable, sur l'instant, de nommer. En quelques secondes, elle était passée de captive, d'esclave, au statut de femme enfin libre et c’était pour elle sa véritable naissance.

" Je.... Je... Je suis enfin.... libre ?", avait-elle murmuré dans la pénombre, les yeux fixant tour à tour les herbes hautes et les nuages dansants.

Puis Keynthara se leva brusquement, s'enfonçant plus loin encore dans les étendus sauvages. Elle courrait, sautait, criait, dansait au milieu des vers luisants et des grillons, guidée par tant d'émotions et d'effervescence intérieures. Elle aimait le tiède contact de la brise sur son visage radieux et les caresses pressantes de l’herbe sur ses fines jambes. Tout ce qu'elle ressentait et vivait traduisait l'éternité de cet instant magique que rien ne semblait pouvoir gâcher mais elle avait à présent besoin de calme et de tranquillité. Elle se laissa alors tomber délicatement dans l’herbe et s’immobilisa, sur son épais tapis de verdure...

Keynthara savourait cette douce nuit, souriante et heureuse comme elle ne l'avait peut-être jamais été… et la carriole s'en allait, droit devant, se joignant au paysage et à la toute petite ville si lointaine encore…

Keynthara

Le soleil venait tout juste de se lever par-delà les grandes étendues de verdure et doucement, la nature s’éveillait. Les herbes sauvages, tendrement bercées par la brise matinale, se défaisaient peu à peu de leur limpide manteau de rosées et la pâle lueur du soleil se reflétait timidement à travers ces milliers de gouttelettes cristallines. Les oiseaux et les arbres célébraient gaiement l’arrivée de ce jour nouveau. Leurs chants, leurs danses mêlées étaient le reflet de l’harmonie qui régnait dans ce monde où jamais l’équilibre ne pouvait être rompu.

Keynthara découvrait peu à peu cet univers féerique à mesure que les brumes de son esprit se dissipaient. Elle sentait vibrer la nature tout autour d’elle et plutôt que d’en être la spectatrice, il lui semblait faire partie de cette vie originelle.

La nuit n’avait pas été bien longue et subtilement, le froid s’était glissé sous ses légers vêtements. Malgré cela, Keynthara sortait de son sommeil paisible et reposée comme elle ne l’avait jamais vraiment été au par avant. Cette nuit, Keynthara n’avait pas rêvé, ou peut-être n’avait-elle pas eu envie de se souvenir, tout simplement, mais à présent.

Elle s’étira paresseusement en froissant les brins d’herbes lisses et humides qui l’entouraient et un frisson de bien-être parcourut tout son corps fragile. Elle demeura plusieurs minutes encore allongée sur son lit de fortune et, tournée vers le ciel rougeoyant, elle s’amusait à interpréter la forme des nuages qui survolaient la contrée puis ferma les yeux, prise soudains d’une nostalgie qu’elle tentait de rejeter un peu trop violement.

(Ces énormes nuages, ils survolent aussi la demeure de ma maîtresse… Non, de mon ancienne maîtresse ! Et ces mêmes rayons de soleil traversent les vitres de sa maison… Pourquoi est-ce que je pense encore à tout cela ? C’est mon passé, je dois oublier !)

La petite Keynthara avait bien sur conscience qu’un jour où l’autre elle devrait refaire le point sur sa vie passée mais lorsqu’elle rouvrît les yeux, elle avait déjà tout oublié de l’étrange lien qu’elle avait perçu entre l’espace, l’ambiance, son passé. Elle se leva soudainement, surprise de son malaise si subitement écarté. Il fallait qu’elle pense à autre chose maintenant…

Keynthara

Keynthara se demandait déjà ce qu’elle allait vouloir faire de sa première journée. Il lui était possible de rejoindre la grande cité de Kendra Kâr, à une ou deux bonnes heures de marche, ou bien elle pouvait tout simplement rebrousser chemin sur la route qui l’avait conduite jusqu’ici afin de visiter un peu la contrée et le village proche dont elle avait vaguement entendu parler la veille au soir. Ses pensées s’étaient déjà envolées vers son nouveau monde, ce merveilleux paysage qui s’étendait, puissant et rassurant, sous ses grands yeux innocents.

La jeune Keynthara s’avançait d’un pas incertain, rêveur, car elle n’avait, en réalité, aucune envie de prendre de décision pour l’instant. Elle murmurait pour elle-même, sans crainte d’être entendue, et son écho était comme une présence douce et perpétuelle qui la confortait dans ses idées à tout moment.

« Il n’est pas encore temps de reprendre la route, et encore moins d’aller en ville. Un malheur est si vite arrivé et pourrait survenir n'importe quand. Il ne faut pas tenter les Mauvais Dieux. J’ai déjà eu bien assez de chance depuis hier soir, grâce au Destin… Sans doute avait-il eu pitié de moi. »

Et une pensée sincère s’envola, en remerciement au Dieu des Dieux, celui qui lui avait fait don de cette nouvelle vie, le bien nommé Zewen. Keynthara n’avait pas reçu de véritable éducation. Le seul héritage que lui avait cédé cette femme qui fut sa maîtresse autrefois était sa Foi et sa croyance. Chaque semaine elle avait prié avec dévotion dans la grande chapelle de leur petit village. À présent, elle avait confiance, elle savait qu’elle n’était jamais totalement seule et qu’elle n’avait qu’à ouvrir un peu son esprit pour recueillir la présence, proche ou lointaine, des Divinités bienveillantes à ses côtés.

Elle parcourait l’étendue de terre sauvage sur plusieurs centaines de mètre à travers les broussailles devenues de plus en plus denses, se rapprochant un peu plus encore de la grande ville de Kendra Kâr, même si celle-ci ne l'intéressait pas encore vraiment. C'était une marche bien pénible et épuisante pour les courtes jambes de la jeune Aniathy mais son entrain ne faiblissait pas, pas plus que son enthousiasme débordant. Toutes ces herbes folles semblaient lancer un malicieux défi à la petite Keynthara et celle-ci se faisait une joie de le relever, provocante, écartant avec énergie les herbes hautes à chaque nouvelle avancée. Elle voulait tout découvrir et pressait le pas, laissant derrière elle ses préoccupations insignifiantes. Elle apprenait pas à pas ce qu'était la liberté et laissait libre cours à ses envies, même les plus éphémères, c'était si bon...

Keynthara

Finalement, Keynthara décidait de faire une petite halte à l’ombre d’un bel arbre qui s’était trouvé sur son chemin. Il était d’une hauteur impressionnante et dominait majestueusement toute la contrée de ses longues branches tortueuses. Il semblait protéger son espace car un grand cercle de terre s’était formé tout autour de lui, si bien qu’aucune de ces grandes herbes qui peuplaient abondamment la région n’avait pris le risque de s’enraciner dans ce périmètre d’une vingtaine de mètres défendu par l’arbre.

Keynthara était essoufflée et la douce brise matinale avait fait place à la chaleur de la fin de l’été. Elle tentait de reprendre doucement son souffle et se reposait entre les deux gros troncs de l’arbre qui formaient un siège juste adapter à sa petite taille, mais déjà, une autre idée réjouissait l’intrépide adolescente qu’était encore Keynthara.

L’arbre s’étendait aussi bien en largeur qu’il s’élevait abruptement vers les nuages et elle n’avait pas imaginé un seul instant que l’escalade de cet énorme colosse pouvait lui être une tâche délicate et elle se lança rapidement dans ce périlleux exercice physique. Pourtant, à mesure qu’elle se rapprochait de la cime, elle se retrouvait face à une toute nouvelle situation troublante et qu’elle n’avait encore jamais envisagée. Certes, l’air frais qui enveloppait l’arbre et le paysage vu d’en haut était magnifique et pour le moins très réjouissant, mais une étrange peur lui nouait la gorge et le ventre. Keynthara stoppa alors son ascension et préféra se hisser jusqu’à l’extrémité de la branche sur laquelle elle était assise, à califourchon. Ce n’était bien sûr pas la première fois qu’elle éprouvait de la peur ou de l’appréhension, mais cette fois-ci, c’était différent, c’était nouveau.

(Bon, j’ai le vertige, mais ce n’est rien. J’ai peur du vide et de l’altitude, mais après tout, ça ne va pas me tuer !)

Puis elle soupira profondément afin de neutraliser cette désagréable sensation qui l’assaillait depuis un court moment. Elle se trouvait tout de même à plus de vingt mètres d’altitude et une chute pouvait lui être fatale. Heureusement la branche était solide et Keynthara ne pesait pas plus de dix-huit kilogrammes. Il lui fallut donc simplement garder son calme et être prudente. Aussitôt elle se sentit plus détendue et assimila résolument le vertige à une mise en garde de sa conscience qu’elle avait fièrement dominée.

Du haut de son perchoir, elle avait une vision bien plus large et bien plus belle de la clairière qu’elle ne l’avait eu dans la matinée. Elle pouvait même, de là où elle se trouvait, apercevoir les reliefs de la cité dissimulée par les hauts remparts. Toutes ces grandes bâtisses qui s’étendaient derrière les murailles lui étaient inconnues et elle découvrait l’ampleur et l’étendue de Kendra Kâr, à travers le maigre feuillage jauni par l’arrivée de l’automne…

« Oh ! Comme c’est grand ! »

Keynthara avait murmuré ces quelques mots de stupeur et elle comprenait maintenant le pouvoir,l’influence que pouvait avoir cette cité à travers tout le continent. L’image abstraite qu’elle s’était faite de la ville, à terre, changea à nouveau en prenant des dimensions encore plus impressionnantes. Elle sut pertinemment qu’elle allait encore devoir remodeler cette image lorsqu’elle se risquerait à l’intérieur des murs de la cité mais rien ne pressait encore, elle voulait attendre la fin de la journée pour se présenter aux portes de la ville. Elle souhaitait bien sur éviter de croiser à nouveau, et pour toujours, le chemin du marchand qui aurait du la livrer… Et l'image de l'homme lui revint brusquement...

(J’avais complètement oublié le sac de ce très cher marchand ! Voyons voir ce qu’il contient…)

Elle s’exécuta aussitôt, prenant tout de même garde à ne pas trop s’agiter sur sa branche et un large sourire vit le jour sur son visage ravi, suivit de rires qui ressemblaient plus à des petits gloussements de joie. Au fond du sac, Keynthara venait de découvrir un intéressant trésor et elle se mit immédiatement à comptabiliser l’argent qu’elle venait de trouver, lentement mais sûrement…

« Un… Deux… Trois… Quatre… Cinq… Plus cinquante, plus vingt, plus dix ! Ca fait donc un total de… Quatre-vingt-cinq !»

Elle fouilla encore un peu le sac qui était devenu sa propriété et trouva également une feuille de papier froissée sur laquelle étaient notées quelques informations concernant le marchand et ses livraisons. Elle découvrit notamment que le marchand se prénommait Markus et qu’il n’était heureusement pas originaire de Kendra Kâr. Cette découverte ne manqua pas de soulager la petite Keynthara, mais la nouvelle qui l’aurait fait bondir si sa prudence ne lui avait pas recommandé de retenir son élan de joie était bien plus excitante encore. Sur le papier, il était noté, au milieu d’un tas d’autres informations négligeables :

…
Kendra Kâr : Attendu à 21heures30, pour la livraison de Monsieur Beneth, au marché.
Livraison des caisses 2, 4, 5 : 75Yu
Attendu à 21heures45, pour la livraison de Monsieur Charient, au marché.
Livraison des caisses 1,3 : 35 Yu
Sigihien : Attendu à 22 heures30, pour la livraison à Monsieur le maire de Sigihien.
Livraison de la caisse 6 : 62 Yu

Fin des livraisons du samedi.
…

Elle était ravie de ce qu’elle venait d’apprendre. Le marchand était donc reparti le soir même vers une nouvelle destination et la voie était finalement libre, elle allait pouvoir rejoindre la route qui la guiderait vers la grande cité portuaire de Kendra Kâr.

Elle descendit avec souplesse et aisance du grand arbre qu’elle avait entrepris d’escalader la demi-heure précédente, bien plus rassurée qu’elle ne l’avait été lors de son ascension. À mi-chemin entre le sol et la branche sur laquelle elle avait été perchée quelques minutes auparavant, un brusque reflet de soleil l’éblouit soudainement. Elle ne parvint pas à identifier l’objet de l’endroit où elle se trouvait mais lorsqu’elle fut à terre, elle se précipita pour voir ce qui avait attiré son attention…

(Décidément ! La chance me sourit aujourd’hui !)

Et la petite Keynthara brandit le bâton qu’elle venait de trouver au sol, entouré de végétaux en tout genre. Ce bâton n’était pas ordinaire et elle le comprit immédiatement car un fin bandeau de métal sur lequel s’était reflété le soleil entourait le morceau de bois. Elle s’agita en tous sens en simulant un combat totalement risible. Keynthara ignorait tout de l'art de manier les armes et de combattre, elle n'était d'ailleur pas pressée d'élargir son champs de connaissance en la matière. Ses acrobaties s’achevèrent finalement par une grossière chute qui lui arracha un rire sarcastique à sa seule intention. Elle avait biensûr conscience de son ridicule, mais, elle savait aussi que le ridicule ne tuait pas.

« Kendra Kâr, me voilà ! »

Et elle s’élança à travers les champs pour rejoindre la ville et la route qu’elle avait si précipitamment quittée la veille au soir…

Keynthara

Keynthara arrivait bientôt devant les lourdes portes entrouvertes qui donnaient l’accès au cœur de la cité. Sa longue course de la journée à travers les champs l’avait beaucoup fatiguée et à mesure qu’elle avançait dans la pénombre, entourée par une foule de personne, elle voyait avec soulagement la distance entre les flambeaux des gardes et elle-même se réduire à une vitesse très rassurante.

La jeune fille se réjouissait beaucoup. Même si cette nuit passée à la belle étoile fut une expérience formidable pour elle, elle ne se sentait pas vraiment prête à passer régulièrement ses nuits sur une couche de végétal humide comme elle l’avait fait la veille. Elle espérait ainsi trouver rapidement une petite auberge chaleureuse pour dormir, épuisée et transie comme elle l’était par son voyage.

Évidemment, la foule était impatiente de dépasser les fortifications de la cité : les ténèbres prenaient grands ascendants sur la lumière du jour et bientôt, les portes de la cité se refermeraient comme chaque soir, condamnant les retardataires à rester à l’extérieur de la ville jusqu’au petit matin s’ils n’étaient pas annoncés. La jeune Aniathy éprouva ainsi toutes les difficultés du monde à parvenir près des gardes regroupaient autour des portes : la foule devenait de plus en plus agitée tandis qu'elle se rapprochait des hommes en armure.

Finalement, à force de coups de coude et de petits mouvements adroits, elle parvint enfin à se glisser jusqu'au bureau de la Garde. Un grand homme se tenait devant la petite Keynthara et il l’examina brièvement, d’un coup d’œil dédaigneux. Il se pencha ensuite sur son répertoire, une longue plume dorée dans la main qui n'attendait que quelques paroles pour commencer à s'activer sur le papier…

« Nom, prénom, âge, motif de votre venue en Ville Mademoiselle ? »

Keynthara fut incapable, sur le moment, de se présenter comme l’avaient fait beaucoup d’autres personnes juste avant elle. L’homme de la Garde était intimidant dans sa tenue de métal étincelant et il avait le visage impitoyable et las d’un homme qui était en service depuis plusieurs heures déjà.

Lorsque le regard du garde croisa celui de la jeune fille, celle-ci s'empressa de baisser les yeux et la grosse voix de l'homme se fit à peine plus rassurante :

« Allons Petite, qui es-tu ? »

« Je suis… je suis Astiana, Astiana… Maël et... et, j'ai dix-sept ans.
Je suis en visite dans la région et… et, j’aimerais faire connaissance avec cette ville merveilleuse et…et, avec ses nombreux habitants aussi et… et, je voudrais trouver une petite auberge pour m’accueillir cette nuit…et, et… »

(Il ne croit quand même pas que je vais lui donner mon vrai nom celui-là ! Le marchand a sûrement signalé ma disparition lorsqu'il est arrivé en ville hier soir...)

« Et aussi, ma mignonne, je crois que tu devrais faire un petit tour au marché pour te choisir une nouvelle tenue. Je ne sais pas si tu feras grande impression dans cet accoutrement ! Allez, tu peux passer, bienvenue à Kendra Kâr. Tout se passera bien si tu respectes les règles de conduites de la cité, mais je suis sûr que nous n’aurons plus à nous revoir avant ton départ… »

Et l’homme donna une petite tape sur le sommet du crâne de la timide demoiselle. Quelques gardes qui avaient assisté distraitement à la discussion se mirent à rire stupidement après son passage puis elle disparut rapidement derrière les portes massives menant à l’allée principale de Kendra Kâr.

Keynthara

Juste après son arrivée par l'entrée principale de la cité de Kendra Kar, Keynthara avançait timidement dans la grande rue parcourue par toute cette foule agitée. Elle contemplait avec beaucoup d’intérêt les jolies petites habitations qui bordées l’allée et s’émerveillait de chaque petit détail qui faisait le charme de la cité.

Les gens ne prêtaient guère attention à une pauvre petite paysanne mal vêtit et elle semblait totalement invisible aux yeux des passants. Pourtant, elle aurait bien voulu en cet instant qu’une aimable personne vienne à sa rencontre afin de la renseigner. Mais tous semblaient si préoccupés, ou du moins, c’est ce que Keynthara percevait de cette masse grouillante qui la mettait mal à l’aise…

Keynthara

La jeune fille répondit d'un large sourire à l'homme qui se tenait agenouillé devant elle. Son intention ne pouvait pas lui faire plus plaisir et elle parut bien plus assurée lorsque ce dernier se fut abaissé à sa hauteur. Elle fut tout de même un peu gênée de constater que cette agréable personne était un peu comme son ancienne maîtresse, le teint gris pâle avec deux oreilles longues et pointues... Keynthara ne put s'empêcher de s'interroger tout en gardant sa réflexion secrète, peut-être lui poserait-t-elle plus tard la question d'ailleur.

(Tiens... C'est un elfe gris. Je me demande s'il a aussi une petite créature comme moi pour lui tenir compagnie ? Elle doit être bien heureuse si c'est le cas...)

Elle comprit immédiatement que cet elfe était d'une nature nettement opposée à celle de son ancienne maîtresse, cette elfe qui la traitait autrefois en parfaite esclave. Elle n'avait vraiment pas peur de lui car il semblait avoir si bon cœur...

« Bonjour Messire ! Je viens d'arriver en ville et j'espérais justement que quelqu'un vienne me voir... Je suis si timide, je n’osais pas interrompre ces gens dans leur course. Je suis vraiment touchée par votre gentillesse et pour ce que vous me proposez, malheureusement, vous savez, les filles comme moi n'ont jamais vraiment envie de boire ou de manger. Et vous que faites-vous en ville ? Êtes-vous un habitué des lieux ou bien êtes vous en visite ? Peut-être pourriez-vous me conduire chez un tailleur et m’indiquer le chemin d’une auberge ? »

Son sourire était toujours aussi radieux et elle espérait que l’elfe ne s’était pas offensé de son refus…

Keynthara

Evidement, le jeune homme n'avait pas comprit tout de suite que Keynthara était une Aniathy, et c'était tout à fait normal, mais elle ne s'attendit pas à ce que l'elfe la questionne ainsi. Elle lui répondit alors du mieux qu'elle put, en gardant les mains croisées dans son dos tandis qu'ils commençaient à marcher ensemble. Bien sûr, Keynthara était contente que quelqu'un puisse la conduire mais elle était un peu malhabile dans ses explications. Surement ne voulait elle pas tout dévoiler car elle était un peu gênée...

" Vous avez vu juste, Messire. J'ai été... délaissée par une vieille elfe qui estimait ne plus avoir besoin de moi. Elle me trouvait trop...inefficace dans mon travail et... et puis, j'avais vraiment peu d'importance pour elle. J'étais simplement là pour accomplir les basses besognes, une simple servante si vous voulez. Maintenant, je veux avant tout pouvoir reconstruire une nouvelle vie pleine de liberté. Je ne veux plus jamais être rabaissée comme je l'ai été..."

Elle réfléchit un court instant. Il lui semblait n'avoir rien oublié de dire, mais effleurer à nouveau ces souvenirs lui faisait mal et son visage se crispait petit à petit sur son sourire...

"Je n'ai pas le courage de m'aventurer dans cette si grande ville seule, heureusement que vous êtes là. Avez-vous une idée de l'endroit où on pourrait trouver votre frère ? Moi je veux bien vous aider ! Enfin, j'ai beaucoup de question encore, mais j’ai du mal à mettre tout au clair, alors, vous me raconterez en chemin n’est-ce pas ?"

La jeune fille était pleine d'enthousiasme, et maintenant qu'elle n'était plus toute seule, Keynthara était pressée, de découvrir la ville même si elle s'inquiétait un peu pour le frère jumeau du grand homme qui l'accompagnait.

Keynthara

Keynthara ne comprenait pas bien pourquoi l'homme était si retissant à l'idée de parler de son jumeau, mais elle n'insista pas : le sujet semblait être clôt et elle pouvait faire preuve de beaucoup de compréhension lorsqu'elle le voulait.

"Je me demande bien comment est-ce que nous allons le trouver notre marchand au milieu de toutes ces échoppes... Enfin, nous trouverons déjà une enseigne pour nous informer !

La question qu'il lui posa ensuite la troubla tout particulièrement. Elle resta quelques instants bouche bée. La magie, qu'était-ce donc vraiment? Et Keynthara s'empressa de poser sa question, honteuse.

" Comment pourrais-je seulement utiliser la magie si je ne sais pas ce que c'est. Evidement, j'ai vu quelques fois ma maîtresse... mon ancienne maîtresse faire d'étrange chose avec ses mains et de drôles d'objets, mais c'est un sujet qui a toujours était tabou pour moi... Mais dites-moi, est ce que vous aussi vous avez un jour donné vie à une fille comme moi ?"

Finalement, elle n'avait pu contenir sa question plus longtemps...

Keynthara

La petite Keynthara n’en revenait pas de ce que l’elfe venait juste de faire, là, sous ses yeux.

(C'est donc ça la magie ? Mais moi aussi je suis capable de faire ça alors ?)

Toute son attitude traduisait une fascination débordante pour cette petite lumière dansante au creux de la main de ce charmant homme. Ses yeux se firent encore plus étincelants tandis qu’elle approchait prudemment son visage de la source de chaleur.

« Oh…C’est magnifique ! Et ça ne fait pas mal ? Où bien n’est-ce qu’une illusion ? »

Elle avait du mal à imaginer ce que ce grand homme était capable de faire grâce à son pouvoir, mais elle mourrait d’envie d’essayer à son tour. Elle souffla alors brusquement sur la petite flamme de l’elfe en étouffant son petit rire habituel. Elle se doutait qu’elle n’arriverait pas à l’éteindre aussi facilement.

« Donc, si je comprends bien, je n’ai qu’à tendre la main devant moi et à penser très fort à ce que je veux faire apparaître, comme vous ? »

Keynthara se trouvait ridicule avec son bras raidi devant elle et elle attendait avec impatience que l’elfe lui prodigua ses conseils…

Les anciens RP de Keynthara

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