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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:02 
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Un « Oh… » de surprise, mais aussi de fascination, sembla s’extirper des douces lèvres vermeilles de la poupée. Elle était subjuguée par les propos de Pulinn car ils la flattaient au plus au point. Devenir une ‘personne importante’ était ce qu’elle désirait le plus, par-dessus tout, et jusqu’à présent elle s’était toujours sentie freinée par la vie et par les autres. Toujours elle voulait les captiver et se faire précieuse à leurs yeux, mais rare étaient les occasions où elle y parvenait réellement. Admirant le reflet profond des yeux de celle qui s’occupait d’elle, l’Aniathy frémissait de tout son petit corps. Décidément, elle aimait vraiment ça, être vue comme une reine, presque comme une déesse, la déesse qu’elle voulait être dans ce temple. Après tout, elle avait bien eu envie, hier, de devenir la plus puissante de cette religion, celle vénérée et adulée…

Ses immenses yeux azurés en disaient long sur les pensées qui traversaient son esprit, et sa silhouette immobile était comme laissée à l’abandon alors que tout était en train de s'activer dans son petit univers intérieur qui était celui des émotions, loin des contraintes physiques du monde matériel. La fierté et l’extase se disputaient la première place dans son étroite caboche d'enfant, mais une chose était sûre, la Petite en était toute remuée.

Ne trouvant pas les mots pour parler, elle eut envie, sur le coup, de laisser choir des larmes de trop-plein de sentiments. Ils étaient pourtant les plus beaux qu'elle était en mesure de ressentir, mais trop de sentiment tuait les sentiments, et c'était un peu ce qu'il s'était passé sur le moment. Secouant la tête plusieurs fois de gauche à droite, Keynthara essayait de sourire même si son visage donnait peu de répondant. Elle n’avait même pas prêté attention au fait que la gardienne ne pouvait l’accompagner, ce n'était plus vraiment aussi important que ça. Elle était maintenant résolue à le faire, toute seule, comme une grande qu'elle voulait être. Elle allait s’amuser et jouir du regard des autres, et l’Aniathy était sincèrement reconnaissante envers Pulinn qui avait eu cette merveilleuse idée pas si affolante que ça quand on l'abordait sous un bon angle.

« Merci… », balbutia la poupée en tremblant de la lèvre inférieure. Elle recevait cette invitation à la gloire comme un véritable cadeau que l’on osait à peine toucher de peur de le voir s'envoler, et c’est la raison pour laquelle la Petite se donna un gros coup de fouet pour sauter sur cette occasion, ne voulant pour rien au monde perdre ce bonheur qui était juste là, à portée de main.

« Je vais le faire ! Je serai la meilleure ! Et tout le monde m’aimera autant que j’aime ma magie ! »

Elle avait prononcé ces dernières paroles à toute vitesse, d’une voix coulante mais vive qui témoignait à présent de sa détermination. La jeune poupée apeurée venait de disparaître sur le champ, et c’était tant mieux car la crainte était bien la dernière chose qu’elle avait envie de ressentir à ce moment précis. Levant les bras aussi haut qu'elle le pouvait en signe de victoire, elle les rabaissa aussitôt pour poursuivre dans sa lancée, agitant maintenant de plus en plus ses membres maigrichons mais tellement virulents…

« Quand je reviendrai, je t’apporterai ma bonne nouvelle, Pulinn ! Tu pourras lire à travers mes yeux l’exaltation que j’aurai vue dans ceux des autres, et ça, ça n’a pas de prix… »

Elle descendit alors du lit en tournoyant sur elle-même d’une façon totalement aérienne, se rattrapant au sol presque élégamment. C’était l’euphorie du moment qui la mettait dans cet état, et elle était même prête à courir le marathon si jamais on venait à lui faire la promesse que son bonheur était à la clé. Plus rien ne pouvait arrêter la machine en route appelée Keynthara la Terrible, et elle était dotée d’une puissance phénoménale quand on était malencontreusement amené à l’allumer…

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:03 
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La petite chipie fonça droit sur les voilages pourpres, tête baissée, sans même attendre que l’élégante dame se décide à les lui ouvrir. On aurait presque dit une vachette tachetée de vert agacée par son torero, le chargeant toutes cornes en avant, à la différence près que la poupée, elle, avait à la place un splendide diadème argenté qui ne pouvait faire de mal à personne.

Keynthara était heureuse de l’excitation que Pulinn avait manifestée à son égard car c’était un début qui annonçait tout un tas de belles choses l’attendant au dehors. Elle n’envisageait même pas une seule seconde la possibilité que la foule soit capable de réagir autrement que de la façon qu’elle et la gardienne le prévoyaient. De toute évidence, le doute n'était en cet instant pas du tout permis, et l'Aniathy se garda donc bien de venir transgresser cette règle implicitement établie entre les deux personnes.

La poupée avait soulevé énergiquement les deux rideaux autour d’elle et les avait traversés sans s’arrêter, suivie de très près par une Pulinn souriante qui laissa filer la gamine en lui adressant quelques encouragements de dernières minutes. Contente de pouvoir constater qu’en réalité, le soleil avait déjà bien entamé son ascension dans le ciel, la future déesse qu'elle voulait être se mit à réfléchir à toute vitesse, peut-être même aussi rapidement que ses jambes qui s'activaient comme des furies pour la tracter en direction de l'extérieur.

Qui allait donc bien vouloir être spectateur de sa toute puissante magie ? Du monde, de toute évidence, mais cette réalité transcendantale n'allait pas la mener bien loin dans sa quête, surtout que l’heure bien matinale ne jouait guère en sa faveur. Elle était d’ailleurs bien incapable d’évaluer le temps écoulé depuis qu’elle s’était dormie dans les bras de sa protectrice. Ne pouvant donc se fier qu’à sa seule intuition de poupée intelligente, elle estima qu’il ne devait pas être loin de six ou sept heure, et qu’il y avait donc de quoi en dissuader beaucoup de se lever.

En fait, elle arriva bien vite à la conclusion que ce n’était pas encore le moment d’y songer, et que le tout était pour l’instant de sortir de cette grande salle un peu bruyante du fait de ces gens gémissants qu'elle ne voyait pas mais qui avaient le don d’agacer la jeunette. C’était vraiment indécent, et d’un irrespect total pour ceux qui souhaitaient dormir en paix. Elle tenait maintenant d’ailleurs ces bruissements tonitruants pour seuls responsables des cris étranges qui avaient peuplé ses rêves au petit matin, alors qu’elle était déjà en train de se réveiller. Pauvre malheureuse persécutée qu’elle était, les autres parvenaient même à s'infiltrer dans ses songes les plus intimes.

Traversant la pièce sans faire de halte en pestant contre ces gens sans moral, elle s’en alla voler un baiser à son garde favori qui n’en finissait plus de devoir inviter les curieux à pénétrer l’antre du plaisir. S’il avait eu droit à ce petit traitement de faveur, ce n’était que pour une seule et bonne raison : il avait su fait preuve de beaucoup de compréhension et de gentillesse en lui permettant d’accéder au temple. Ces deux qualités, l’Aniathy les appréciait vraiment beaucoup chez les autres, sans doute parce que c’était celles qui lui faisaient le plus souvent défaut dans ses mauvais jours, mais aussi parfois, dans les bons.

Toujours était-il qu’elle avait une invitation à leur faire, et piétinant déjà les pavés polis de la rue pour se retrouver au beau milieu de la chaussée, elle se retourna vers les deux écrevisses en criant fort pour captiver l’attention de leurs oreilles d’humain parfois défaillantes.

« Si vous voulez voir un grandiose spectacle de magie et de plaisir, suivez-moi ! Sinon, ça sera tant pis pour vous ! »

Sans rien attendre des deux hommes qui n’avaient probablement pas envie de se bouger l’arrière-train, elle s’élança vers la Grand-Place en riant telle une demeurée qui s’était enfuie de l’asile, la joie et l’impatience qui l’habitaient se mélangeant pour donner un bouquet tout à fait explosif. Pour sûr que là, tous les voisins du temple avaient été réveillés par l’appel à la distraction que Keynthara venait de lancer à la volée.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
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L’intrépide demoiselle parvint bien vite à rejoindre la grand-rue, à force de se laisser guider par les tournants des étroites ruelles entourant le temple des plaisirs, là où résidait la magnifique Pulinn. Cette femme était admirable et elle avait fait une très belle impression à la petite gaillarde. Ce n’était pas qu’elle se trouvait sous son charme, mais tout de même, elle s’y était déjà très fortement attachée. Revisitant chaque trait fin de son visage, l’Aniathy en oubliait presque de surveiller la route et la course du soleil. C’est à ce moment-là, observant les alentours, qu’elle se décida à faire une petite pause, stoppant ici sa course effrénée qui devait la mener à la gloire.

Elle se sentait pleine de reconnaissance vis-à-vis de ce que la gardienne du plaisir avait fait pour elle. Ce n’était peut-être qu’un détail, mais montrer le chemin à suivre pour trouver la lumière n’était pas à la portée de tout le monde. Les gens étaient souvent bien trop égoïstes pour se soucier un tant soit peu du bonheur des autres. Cette jeune femme si peu vêtue, elle, semblait pourtant bien différente. Elle se sentait concernée par le bien être de la poupée, et au-delà de la simple conscience professionnelle, Keynthara était convaincue qu’il devait y avait autre chose. Une passion sans doute, ainsi qu’un altruisme hors pair, voilà ce que la créature percevait de la personnalité de Pulinn. Elle se trompait peut-être, mais ce n’était pas dans ses habitudes de gamine que d’émettre des doutes quant aux pensées et ressentis qui venaient à traverser son esprit turbulent. ‘Je pense donc je suis’, disait le proverbe, et ce n’était pas elle qui allait s’amuser à le contredire, car ce qu’elle croyait, elle le vivait toujours à fond.

Elle se tenait donc là, sur le pavage de la grand-rue, et le jour s’installait peu à peu sur Kendra Kâr pour chasser les mauvais sorts et les mauvais esprits. Il était de renommée publique que là où la lumière passait, les ombres trépassaient. Immobile, elle contemplait les passants avec un sourire de béatitude. Elle les imaginait déjà tous se prosterner à ses pieds devant la beauté de sa magie, et de son petit minois angélique. Son envie de reconnaissance et d’admiration ne s’était pas du tout dissipée, et si elle s’était arrêtée là, ce n’était pas du tout par peur, ni même par appréhension, mais simplement parce qu’elle voulait savourer pleinement l’attente avant de partir à la rencontre du bonheur. Bien sûr, Keynthara était une vilaine impatience, et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle ne resta pas plantée là comme une esseulée bien longtemps.

Suivant du regard le premier marchand qui venait de passer dans son champ de vision, la poupée reprit la route. La place au pied du château ne devait pas être bien loin, et même si elle n’avait pas encore tout à fait l’habitude de se repérer dans la cité blanche, elle commençait tout de même à faire ses marques. Après tout, elle était déjà passée par là la veille en se rendant chez le marchand Moboutou, et l’Aniathy se réjouissait d’ailleurs de ne plus être accompagnée de cet abruti de milicien. Elle se remémorait joyeusement cet épisode passé alors que le paysage pittoresque de la cité défilait sous ses grands yeux aux couleurs du ciel. Pourtant, la poupée due bien vite court-circuiter sa mémoire qui lui rappelait la tragique suite des évènements dans laquelle elle s’était vue expulsée à coup de sortilège de la boutique du vieux mage. Elle était plus que jamais décidée à leur en mettre plein la vue, et au fond d’elle, elle avait une fameuse envie de voler la vedette à ce vieux bougre antipathique incapable de se contrôler et d’être aimable avec les autres.

Mais lorsqu’elle arriva aux abords de la place publique, les choses ne se présentèrent pas exactement de la façon escomptée. Ce lieu de rassemblement était à peine plus fréquenté que la grand-rue elle-même, et il n’y avait vraiment pas assez de monde pour entreprendre un spectacle magique, surtout si c’était pour se retrouver avec seulement trois ou quatre clampins à peine plus intéressés par la lumière que par le fond de leurs vieilles chaussettes trouées.

Frustrée et toute désœuvrée, l’Aniathy s’immobilisa encore une fois en se laissant chuter sur ses mignonnes fesses toutes rebondies, croisant les bras en signe d’extrême mécontentement. Non, elle n’avait pas envie de sourire, elle avait surtout envie de pleurer. Tant d’excitation pour finalement devoir affronter une terrible déception, ce n’était vraiment pas juste. Pourtant, Keynthara ne manquait pas de motivation, elle débordait toujours d’énergie et d’envie bien qu’elles étaient maintenant utilisées à mauvais escient, pour créer du négatif.

Elle resta assise ainsi de longues minutes à faire le vide dans sa tête. Seul subsistaient en elle les volutes de tristesse qui jouaient avec son mental, se cachant de temps à autre pour reprendre des forces et resurgir de façon encore plus meurtrière. Ses sentiments étaient toujours à double tranchant, et pire que le fil de l’épée, ils étaient capables de l’attaquer en traître et de lui arracher bien plus que des larmes de douleur. Il y avait des fois où, vraiment, elle voulait de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces émotions ignobles, celles-là même qui régissaient sa vie, même si ça, elle n’en avait pas vraiment conscience.

Ses yeux, reflet de son âme risiblement tourmentée à l’extrême, paraissaient inhabités. Ils flottaient dans le vide comme des lucioles lassées de briller dans le noir, totalement désorientées parce qu’elles ne trouvaient plus de sens à la vie. Cette comparaison était des plus absurdes car ces petites bébêtes ne se posaient sans doute pas la question de savoir pourquoi est-ce qu’ils existaient et agissaient. Mais tout de même, l’image était élégante et pas si éloignée que ça de la réalité.

Et puis, ce fut l’instant de la révélation. La seconde où tout se décida enfin pour la poupée enfouie dans son chagrin. Bien loin il devait s’en aller, ce mauvais sentiment, parce que dans sa tête, quelque chose venait de faire ‘tilt’, de faire ‘boum’, de faire de la lumière partout, alors que l’astre luisant, lui, était encore tout timide et effacé par les maisonnettes qui surplombaient le quartier coquettement orné.

( Des marchands, il n’y a que ça ici tellement il est tôt. Et les marchands, ça va bien sûr…au marché !)

Le premier qui avait attiré son attention dans la grand-rue ne l’avait pas vraiment marqué, avec sa petite charrue qu’il avait tirée derrière lui très péniblement. Il était on ne pouvait plus banal, et l’Aniathy, de par sa nature volage, s’était bien évidemment empressée d’éjecter son souvenir de son esprit en même temps que celui du violent Mob’. Il fallait dire que son intellect turbulent avait bien d’autres chats à fouetter et qu’il ne s’encombrait jamais de pensées inutiles. En réalité, mademoiselle poupée sur pattes était bien trop sûre d’elle. N’importe quelle personne bien sensée savait pourtant qu’il fallait toujours tenir compte du contexte pour chacune des choses à entreprendre dans la vie. Ce n’était qu’une question de bon sens. Mais Keynthara n’était pas une vraie personne, et c’était le détail qui faisait toute la différence, et surtout, qui justifiait son manque de considération vis-à-vis de ce qui aurait pu lui éviter sa crise larmoyante de tristesse.

Toujours était-il qu’à présent, elle tenait en main la solution, et elle comptait bien en tirer profit. C’était en fait grâce à une drôle de bonne femme habillée en arlequin que l’idée avait bondi dans sa caboche emplie de magie et vide de matière grise. Cette personne bizarrement fagotée traînait derrière elle son mulet, porteur d’un tas d’ustensiles plus biscornus les uns que les autres, tintinnabulant et remuant au moindre coup de sabot de l’animal. Sur le moment, il était vrai que la petite poupée animée était restée bouche baie devant une si étrange façon de se vêtir, sentant poindre l’amusement au beau milieu du champ de guerre formé par ses émotions dramatiques. Ce soupçon de positivisme ne tarda d’ailleurs pas à prendre le dessus, et c’est toute emplie de joie que Keynthara finit par se lever d’un bond telle une lunatique, prête à remercier la matrone multicolore de centaines de gratifications saugrenues avant de finalement s’en aller vers le Nord de la cité, vers le marché.

« Merci madame la plus chouette de toutes les madames déguisées du monde ! Je sais maintenant mon chemin ! Vous êtes formidable ! Que Zewen reste à votre côté toujours et… et à bientôt sur la place du marché ! »

Il ne faisait aucun doute que là, elle venait déjà de se faire remarquer. Appuyant un rire tonitruant, cette dame rondelette s’était empressée de lui répondre alors que la mistinguette avait déjà filé comme une fléchette.

« A moi le marché ! », hurla-t-elle en bondissant encore et toujours plus vite, disparaissant soudain du champ de vision de la commerçante hors du commun. Il y avait tout à parier que cette drôle d’intervention resterait à jamais gravée dans l’esprit de cette rustaude aux vêtements osés, et peut-être même aussi, dans celui de l’Aniathy étourdie…

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
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Le marché… Cette destination amenait de bien dérangeantes réminiscences dans la mémoire de la puce bondissante alors qu’elle les avait crues, et surtout, les avait voulues, à tout jamais oubliées. Comme on pouvait si bien le dire, ‘on n’oublie jamais rien on vit avec’. Cette vérité était plutôt horripilante pour qui ne pouvait justement pas accepter, voulant tourner la page sur un passé trop dérangeant. Par on ne savait trop quel moyen, l’Aniathy était parvenue à se débarrasser de nombreux souvenirs de son ancienne vie de domestique et de martyre, mais l’amnésie ne pouvait qu’être partielle, et ça la faisait parfois beaucoup souffrir.

Ainsi, voir ces stands et ces grandes tentes ouvertes agit comme un électrochoc sur la poupée magique qui avorta sa course à quelques mètres de l’entrée commençant à grouiller de commerçants en train de s’installer avec leur attirail. Ses ambitions s’étaient envolées sur le moment, tout ça parce que son esprit s’était laissé trop envahir par ses ressentis on ne pouvait plus troublants. Ce marché, il était tout comme celui du petit village qui l’avait vu prendre vie sous l’effet d’une étrange magie, à la différence près qu’il était dix fois plus grand et peut être dix fois plus fréquenté aussi.

Dans le temps, Keynthara sillonnait les rayons à la recherche de mets à préparer pour sa terrifiante maîtresse, apeurée du retour qui lui était d'ors et déjà réservé. Elle avait toujours aimé savourer le peu de liberté qui lui avait été offert en ce lieu de commerce parce que chaque seconde était sacrée, vu le peu de temps libre qu'il lui était accordé en dehors de ça. Même des mois après, tout cela lui serrait encore la poitrine. Sa chair trop souvent meurtrie se souvenait encore du répit qu’elle avait de tout temps trouvé auprès de son troubadour favori, entre deux étales de poissons et de poterie. Il lui manquait beaucoup, ce grand musicien poétique qui jouait au pied de la fontaine centrale. C’est lui qui avait permis à la créature magique de s’évader quelques instants vers un monde meilleur, semaine après semaine. En fait, maintenant, elle avait envie de le voir et de l’entendre chanter ses musiques rigolotes, pas de se mettre à larmoyer sur les tortures qu’elle avait subies. Ils n’avaient pas eu le loisir de faire plus ample connaissance parce qu’elle s’était toujours montrée réservée, mais au moins, elle avait été là à ses côtés pour l’admirer, et elle se souvenait encore parfaitement des mélodies qu'il lui avait indirectement enseignées au fil du temps.

Oui, le marché faisait parti de ces moments très durs à supporter, mais il se devait de représenter maintenant le début de liberté qu’elle avait réussi à acquérir par le passé, et qu’elle appréciait maintenant trop pour la voir enchaînée à de douloureuses pensées. Il fallait toujours aller de l’avant et se donner quelques coups de pied dans le train pour continuer sur le droit chemin, afin de délaisser le superflu pour se concentrer sur l’essentiel, le présent, la beauté et le bien-être.

Après ce douloureux prélude qui avait finalement eu du bon pour la petite demoiselle Keynthara, il ne lui restait plus qu’à s’engouffrer à l’intérieur de cet endroit immensément grand, ou du moins, vu comme tel à cause des perceptions biaisées de la Crevette verte haute comme deux pommes et demie. Elle ne courrait plus comme avant parce que son élan s’était vu quelque peu freiné par ses idées, mais son trouble était déjà bien loin, et elle reprenait peu à peu pied avec la réalité et tout ce que ce lieu promettait du fait de sa seule existence…

Un pied devant l’autre, sans oublier son minuscule index dans la bouche, l’Aniathy effarouchée faisait le tour des lieux, observant les vendeurs qui ne levaient même pas la tête de leurs marchandises à son passage. Évidemment, ils étaient bien trop occupés à rendre leur étal attrayant pour daigner se concentrer ne serait-ce qu’une seule seconde sur une ‘chose’ aux allures de gosses qui déambulait timidement dans les rangées, bataillant avec les dernières ombres de la nuit autant qu’avec le fil de ses pensées puisqu’elle cherchait une solution à son problème existentiel : les gens ne plus prêtaient pas attention.

(Ils ne me regardent même pas ! Je suis tellement banale ? Pauvre de moi, je ne vais quand même pas acheter des échasses pour qu’enfin on me regarde… Non mais, ils vont voir comment je peux être captivante quand je vais me mettre à hurler devant eux ! Y’aura pas moyen de me louper hihi…)

Elle déforma alors son doux visage, afin de lui donner des allures de vilaine sorcière qui se réjouissait à l’avance de son plan machiavélique. Puisqu’elle était de nature spontanée, il était bien hors de propos pour elle que de continuer à s’interroger plus longtemps sur le comportement à adopter face à des étrangers desquels elle essayait de se faire bien voir.

Retournant sur ses pas comme une évadée qui fuyait ses tortionnaires, elle n’eut aucun mal à retrouver la damoiselle qui vendait des capes de toutes les couleurs, à l’entrée du marché. Elle allait peut-être même être la première cliente du matin, et grâce à son petit achat, elle espérait bien pouvoir se les mettre dans la poche, cette jeune femme et sa môme.

« Coucou Mademoiselle ! C’est cette cape blanche là que je veux ! Elle est parfaite pour ce que je vais en faire ! Tiens, prend ces sous-sous, et garde la monnaie surtout, t’embête pas ! Vient plutôt me voir faire de la magie tout là-bas au centre de la place, dans quelques p’tites minutes de rien du tout ! Ça serait grandiose, tu ne seras pas déçu, et puis, tu me dois bien ça ! Hihi ! Amène ta fille avec surtout! Elle est trop choutte ! Craquante ! Adorable ! Tiens, un sou pour toi aussi ! »

Elle lança les pièces presque à la volée, et certaines rebondirent à même le sol avant de finalement se retrouver entre les mains avides des deux humaines devant être mère et fille, ou peut-être sœurs. Les questions ne tardèrent pas à pleuvoir et elle se fit un plaisir de donner un petit complément d'information. Oui, la cape était vraiment trop grande pour l’Aniathy, et non, ça ne la dérangeait pas le moins du monde. C’était là les réponses qu’elle avait apportées à la vendeuse stupéfaite en s’empressant d’ajouter à cela que la cape devait simplement servir de support à pinceau. C’était d’ailleurs à l’intérieur de cette dernière qu’elle inscrivit l’instant d’après, en gros trait noir, ‘SPECTACLE DE MAGIE ET DE LUMIÈRE’, juste après avoir sollicité l’aide d’un second commerçant installé dans une autre allée. Elle l’avait lui aussi gratifié d’une belle poignée de pièces luisantes, dernier souvenir de son Seldell adoré qui l’avait lâchement abandonné pour l’amour écœurant qu’il avait porté en lui, et voué à cette Cheylas de malheur.

Toujours était-il que si, avec tous ces efforts mis en œuvre, elle ne parvenait pas à donner à ces gens l’envie de la suivre, elle voudrait bien rester Aniathy jusqu’à la fin de ses jours. Il était hors de question de s’amuser à payer les récalcitrants trop fainéants pour se bouger le derrière. Elle était maintenant riche grâce à ses aventures sur Verloa, mais ce n’était pas une raison pour dépenser son argent futilement. Cela dit, ces considérations matérialistes n’étaient pas tout à fait celles qui préoccupaient le plus fortement l’esprit d’une Keynthara pressée de réjouir la foule entière par sa seule intervention, et elle détourna donc son attention de sa bourse pleine.

Déjà son intérieur commençait à s’activer, faisant bouillir la magie blanche qui l’animait comme pour mettre en marche une locomotive à vapeur pleine d’impatience à l’idée de faire de la route et d’attirer les marchands. La poupée mourrait d’envie de mener son entreprise à bien et elle donna donc le coup d’envoi en reprenant sa course folle parmi les charrettes pleines de denrées et les retardataires, brandissant glorieusement sa cape nouvellement acquise au-dessus de sa tête pour exhiber son écriture. (C’est maintenant ou jamais), s’était-elle dit en quittant le temple des amants de la rose sombre, et elle n’en démordait toujours pas…

« Marchands, vendeurs, et autres gens qui préparaient tout plein des bonnes choses à miamer ou à acheter, venez vite au cœur du marché où la surprise du matin vous attend ! Sous vos yeux, vous verrez des lumières s’allumer grâce à Bibi ! Venez voir ma Magie s’abandonner à ma volonté, et peut-être même un jour à la vôtre, si vous vous donnez le mal de l’aimer ! »

Elle courait à en perdre haleine, brandissant au-dessus d’elle son drapeau improvisé. Elle s’arrêtait de temps à autre une fraction de seconde devant les gens pour faire de belles grimaces, ou les pointer du doigt pour expédier quelques petits pétillements lumineux dans leur direction sans même avoir besoin de faire d’effort. C’était à nouveau la folie et l’empressement qui lui communiquaient une telle énergie, et il fallait bien dire qu’elle savait l’exploiter à merveille, pour le plus grand bonheur de tous.

« …Et en plus c’est gratuit ! Mais oui mais oui Monsieur, venez prendre du bon temps avant les difficultés de la journée ! », criait-elle en se marrant à l’attention d’un jeune homme perplexe devant tant de bonne humeur. L’espèce de gamine continuait de faire son cirque en manquant presque de s’étaler sur son attirail de bricolage de toute façon désordonné, après avoir honteusement trébuché sur le matériel. Si, avec tout cet enchaînement de maladresses autant verbales que gestuelles, il ne l’avait pas encore prise pour une fada tombée trois fois sur la tête, c’était que forcement, le commerçant avait le même spécimen à la maison, et pauvre de lui, sa vie ne devait pas être monotone…

« Et hop ! », une galipette sur la charrette aux trois-quarts vidée du voisin qui proposait une armada de carcasses ‘fraîches’ empestant la mort dans tous les environs. Elle lui en avait bouché un coin d’ailleurs, à celui-là, et en y regardant de plus prêt, il semblait même fasciné par ses démonstrations et sa réclamation, oubliant presque que cette impétueuse était en train de piétiner sa marchandise sans vergogne. Ça rendait l’Aniathy folle de joie, et rien ne semblait pouvoir venir troubler ce bien-être intérieur.

« Suivez-moi donc, ça va bientôt commencer ! », lâcha-t-elle finalement en un discret commentaire presque aguicheur suivi d’un maladroit clin d’œil de poupée surexcitée. Cette situation qui lui permettait de s’adresser à son interlocuteur d’égale à égal, de par le bon mètre qu’elle avait subitement gagné, lui plaisait au plus haut point, comme en témoignaient ses grands yeux malicieux luisant de fierté. Elle n’avait aucun savoir vivre, mais elle ne s’en rendait pas compte, recevant les remarques parfois réprobatrices des autres avec une légèreté digne du plus beau des papillons. Elle était de toute façon aussi éphémère et volage qu’eux.

De surprise en surprise, les marchands ne cessaient de zieuter avec insistance cette superbe faiseuse d’animation. Il fallait dire qu’il y avait de quoi faire pâlir le plus habile des jongleurs quand on se rendait compte de ce que la voix et l’attitude de Keynthara étaient capables de faire. À mesure que son discours s’affinait et qu’elle sillonnait le marché, les cœurs semblaient se laisser conquérir de plus en plus facilement, et c’était maintenant convaincu qu’une belle masse de marchands et d’acheteurs plutôt épars allait l’attendre au centre de la place que la Petite avançait elle-même vers cette destination proche à vive allure, traînant toujours son espèce d’étendard à visée publicitaire au-dessus d'elle. Le trac commençait à monter, et c’était bien normal. Maintenant, elle devait assurer, et surtout, assumer…

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
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Cette grande place était bien plus impressionnante qu’elle n'y paraissait au premier abord. Évidemment, la traverser en courant comme une dératée pour aller d’un bout à l’autre du marché, c’était une chose bien légère et sans réelle conséquence, mais s’arrêter en plein milieu et se demander comment est-ce que l’animation devait se dérouler pour que tout aille au mieux, ça, c’était une autre paire de manches. Pourtant, elle se trouvait bel et bien là, au cœur d’un groupuscule de gens qui n’attendaient qu’une seule chose : voir ce qui allait se passer de si incroyable ici. Il y en avait peu au départ, peut-être quatre ou cinq, mais l’Aniathy devenue un peu craintive ne prit pas la peine de les compter, de peur de se retrouver avec d’avantage de pression encore. Et puis, elle était apparemment déjà bien occupée puisqu’à nouveau, un problème se profilait à l’horizon, et ce fourbe avait oublié de venir avec sa solution.

Oui, il y avait en effet un problème, et il était de taille, c'était le cas de le dire. Toute l'affaire résidait en le fait qu'elle, elle était petite, et qu'eux, ils étaient grands. Grands comment ? Comme un bon quart de maison, ou encore, comme deux belles caisses en bois superposées. C’était ça, ce qu’il lui fallait : des boîtes sur lesquelles grimper, ou même, au pire, une charrette à escalader. Mais autour d’elle, Keynthara entendait les autres murmurer, et ça, ce n’était pas vraiment bon signe. Ses émotions étaient si facilement ébranlables qu’une seule personne qui décidait de s’en aller et de fuir le centre de la scène était capable de ravager entièrement son univers quelque peu utopique, il fallait bien l'admettre.

Pourtant, personne ne semblait enclin à quitter la place, puisqu’au contraire, on en voyait arriver des quatre coins du marché, l’œil curieux et le pas rapide, impatients d’en découdre avec ce drôle de mystère qu’avait à leur proposer cet enfant. La plupart des gens étaient à mille lieues de se douter que la fillette dynamique qu’ils voyaient sous leurs yeux était en réalité une Aniathy. C’était d’ailleurs le détail que la mignonnette choisit de développer pour nouer le contact avec son public. Et puis, il lui fallait aussi combler les secondes qui passaient alors qu’elle était toujours en quête d’un escabeau : elle avait bien du pain sur la planche. Ainsi, relâcher la tension, se montrer brillante, et trouver rapidement un moyen de satisfaire la curiosité de tous étaient ses objectifs du moment. Après, elle penserait à la concentration et à l’effort pour la magie… Mais seulement après…

« Drôle de petit être que je suis, je vais vous préparer une scène fantastique, et bien digne de ce nom ! Et puis, oui ! Je suis une personne débrouillarde, faut pas croire que je sais rien faire, je vais vous le prouver, et vous n’en reviendrez pas. C’est normal que j'ai plus d'un tour dans mon sac puisqu'après tout, je suis une…une ? »

Tournant autour de l’endroit à la recherche d’une carriole vidée, elle laissa sa question en suspens, invitant tous les regards à la suivre le temps qu'elle se décide enfin à poursuivre sa phrase. Bien sûr, pour se faire, une condition devait être remplie : il lui fallait trouver son bonheur tout près de la place centrale, là où la foule attendait.

Le destin semblait pourtant vouloir s’acharner sur elle d’une façon fort bien plaisante. Ça commençait même à en devenir étrange. Il ne restait plus qu'à se demander pendant combien de temps est ce que la chance allait rester de son côté, mais là n’était pas la question pour le moment puisqu’elle allait devoir bien vite passer aux négociations.

« Mais oui mais oui, j’en ai entendu quelques-uns qui savaient ! Hihi… Ou peut-être que non, mais ça ne fait rien ! Je suis une Aniathy ! »

Des enfants s’étaient approchés d’elle alors que la charmante Keynthara adressait déjà une gentille requête au propriétaire du chariot sur lequel elle avait jeté son dévolu. Elle avait simplement besoin que l’engin roulant soit installé à une dizaine de mètres de là où il se trouvait initialement, et cette demande ne sembla pas vraiment poser de problème au gros bonhomme bedonnant qui se montra vraiment très clément. En guise de remerciement, elle s’était empressée d’apposer un gros bisou baveux de gamine sur sa barbe de trois jours, avant d’y adjoindre la promesse de revenir après l’animation, histoire de voir s’il n’y avait pas des bricoles intéressantes à acheter. Il y avait tout à parier qu’une fois l’animation achevée, elle aurait tout oublié de son léger serment, mais après tout, il ne fallait pas trop en attendre d’une poupée écervelée.

«…et je serai prudente, ça va de soi ! », finit-elle par lui dire tout en sachant pertinemment que si désastre il devait y avoir, alors désastre il y aurait. La raison la plus évidente pour cela était que l’Aniathy était tout bonnement incapable de la moindre anticipation en matière de catastrophe, même avec toute la bonne volonté du monde.

Tractation menée avec brio, elle se détourna du vendeur pour porter son attention sur les trois jeunes garnements qui tournaient autour d’elle comme des mouches excitées. Ce n'était pas vraiment qu'elle sentait mauvais, mais il fallait dire que sa façon de prévenir les gens dans les allées avait mis ces petits êtres humains dans un état d’excitation sans pareil. Tout semblait donc aller comme sur des roulettes, et l’Aniathy s’en réjouissait d’avance, se pavanant devant les enfants captivés par son numéro de charme.

« Hep hep hep ! Troublez pas l’artiste ! Vous aussi, quand vous serez grands, vous pourrez p’tet faire du spectacle ! Je ne suis après tout rien d’autre qu’une jeune poupée sur pattes ! Allez, en attendant, on retourne chez papa et maman ! Quelle jeunesse, je vous jure…»

Ils étaient tous les trois estomaqués par le répondant de cette audacieuse à peine plus grande qu’eux. Son ton hautain ne collait pas vraiment avec son comportement enfantin, ni même avec sa taille et sa voix fluette de fillette, si bien que l’on pouvait aisément comprendre leur surprise. Néanmoins, ces bambins ne devaient pas avoir plus de quatre ou cinq ans, et se laissèrent donc éconduire sans le moindre soupçon de résistance.

« Elle est bizarre la fille, maman ! Je veux plus jouer avec elle… », s’était écriée la petite de la vendeuse de cape de tout à l’heure en se blottissant contre son jupon pourpre. Venant d’un tout rikiki petit crapaud plein de morve dégoulinant du nez, mademoiselle la blanche colombe, puisqu’elle avait à présent revêtu sa cape laiteuse deux fois trop longue pour elle sur ses épaules fluettes, ne prit même pas ombrage de cette inimitié. Elle se contenta de lui adresser une grotesque grimace plutôt mal polie qui aurait sans aucun doute fait fuir mère et fille, si elles n’avaient pas eu une dette envers elle.

Quittant soudain le sol avec une légère trouille au ventre parce que l’on venait de la prendre au dépourvu, Keynthara se sentit obligée de réagir avec un air faussement ronchon, et même plutôt comique, réduisant à néant ses chances d’être prise au sérieux.

« ‘Tention hé ho ! Tu me fais mal ! Doucement hein ! », s’exclama-t-elle en miaulant tel un chaton un peu trop chahuté. Elle ne tarda cependant pas à se montrer de nouveau joyeuse, oubliant ce petit tracas passager qui avait finalement bien fait rire la galerie. Enfin autonome sur la plateforme qui lui donnait un peu le vertige, elle s’empressa de gratifier une fois encore son porteur qui n’était autre que le propriétaire de l’engin sur lequel elle trônait. « Trop chic ce monsieur-là ! », disait-elle à la foule composée d’une vingtaine de personnes tout au plus, et d’une bande incroyable de garnements qui témoignaient leur impatience de mille et une façons sous le regard attendri ou parfois exaspéré des parents.

« Bon mais on n’a pas toute la journée non plus, hein mon p’tit gars ! », lâcha un papa en caressant la houppette blonde de son chérubin d’une voix glaciale, bien décidé à poursuivre sur sa lancée avec un ton des plus décourageants parce qu’il se faisait pressant. « Les affaires sont les affaires, alors montre-nous ce que tu as dans le ventre, et que ça saute, et qu’on en finisse vite aussi… ».

Petite et trapue, cette personne ne se discernait pas beaucoup des autres, mais ses propos acerbes et très mal acceptés par Keynthara étaient d’une singularité rare. Pourquoi était-il là, celui-là ? Si ça ne l’intéressait même pas de voir une poupée se donner à fond pour une cause qu’elle estimait cruciale, pourquoi est-ce qu’il était venu ? Tout son univers merveilleux où ‘tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil’ venait de s’écrouler sous l’effet de quelques mots effroyablement blessants, et son poitrail accusait lourdement le choc de cette cuisante défaite. Parce que cette offense venait d’un adulte probablement sensé, elle avait donc un impact considérablement plus puissant que celle de la môme de tout à l’heure. Après cela, plus rien ne semblait vouloir sortir de sa petite bouche vacillante, rien qu’un minuscule « Je… » presque inaudible qui n’intéressait de toute façon personne.

Keynthara se glaça alors. Son rayonnant sourire avait fait place à une petite bouille consternée. Elle ne voulait pas de trouble-fête alors qu’elle avait tout fait de son mieux. Il n’avait qu’à partir si ça ne lui plaisait pas, et elle se fit un malin plaisir effronté que de le lui faire remarquer, à lui, ainsi qu’à tous les autres qui se permettaient de maugréer.

Le soleil gagnait du terrain rapidement, alors que la jeune Aniathy, elle, perdait peu à peu de sa popularité, et de ses larmes aussi. Elles roulaient le long de ses joues rougies par la gifle qu’elle venait de se prendre. La foule commençait doucement mais sûrement à se disperser, probablement parce qu’elle était insatisfaite de ce temps précieux gaspillé pour rien. Même les rejetons des marchands qui se faisaient traîner par la main s’éloignaient peu à peu, jetant des regards désolés derrières eux. C’était maintenant à son tour d’assister à un spectacle, même s’il était des plus effroyables. La jeune éplorée sur son piédestal le refusait totalement, et elle voulait crier tout son mal être, seulement, elle n’y arrivait pas. Elle avait envie de tout casser sur son passage, mais les quelques rares miliciens ici présents parvinrent à la décourager du fait de leur seule présence.

« Restez-là ! », hurla-t-elle finalement, d’une puissante voix à faire frémir les Dieux, avant de lever ses deux frémissantes menottes vers le ciel. Un rayon astral se faufilait par-dessus les hautes maisons et les remparts de la cité, venant la soutenir et l’aider dans sa quête de gloire. Qui, mieux que le soleil, était capable de lui redonner le moral et le courage de jouer avec la lumière ?

Tout devait aller bien maintenant, et l’atmosphère était en train de changer du tout au tout, tandis que ses yeux s’éblouissaient devant tant de clarté. Elle devait tout laisser couler et apprendre à faire fi du mal qui pouvait lui être fait. Une puissante force, sans doute celle de sa volonté quelque peu mise à mal ou d’une ‘autre chose’ restée mystérieuse, se mit à croître dans ce petit corps empli de magie et d’émotions intenses.

Elle cherchait à créer enfin ce que tout le monde avait attendu avec impatience, un peu trop longtemps apparemment. Les paumes de la poupée s’illuminèrent dans un picotement caractéristique du sort qu’elle voulait lancer, et c’était comme la première fois où elle avait réussi à le mettre en œuvre, au temple des plaisirs, à la différence près que tous ses ressentis semblaient être décuplés. C’était maintenant qu’il fallait les retenir et les captiver, alors, elle allait le faire sans plus attendre, puisque tout son être le voulait aussi.

« Regardez ! Ca commence enfin ! », murmura une gamine presque adolescente en tirant son parent vers l’arrière, pointant son doigt sur le haut de la charrette avant de l’élever encore et encore. Elle désignait en réalité la force magique qui s’éloignait vers le firmament parsemé des dernières étoiles qui subsistaient d’une nuit dégagée. Keynthara ne l’entendit pas, pas plus qu’elle ne perçût les cris et les diverses expressions des uns et des autres qui avaient pris le chemin de leur étal pour mieux faire demi-tour et savourer la lumière qui s’offrait à eux.

L’Aniathy bouillonnait de joie, elle était resplendissante et ses larmes n’étaient plus. Elle contemplait avec presque plus de fascination encore que la foule sa propre magie qui devenait de plus en plus petite à mesure qu’elle se rapprochait de la voûte céleste. Pétillant de tous l’amour que la poupée avait placé en ce trait, il était plus beau et plus grand encore que celui qu’elle avait libéré au temple de la charnelle Pulinn, petite maman en herbe qui lui avait fait prendre confiance en elle en un temps record. C’était grâce à cette femme si elle en était là, et Keynthara ne pouvait donc s’empêcher d’avoir une pensée pour elle cette fois encore. Maintenant vraiment, elle s’accomplissait, sous les applaudissements du monde à ses pieds, bouche bée, visage rivé comme un seul homme sur elle et le fruit de son amour, son bébé, son chemin dans le noir, parce que la magie était son étincelle de vie qui ne l’abandonnerait jamais, elle en était maintenant convaincue.

« Vous voyez que vous avez bien fait de ne pas partir si vite ! Merci à vous, merci ! En voilà encore ! »

Et c’était maintenant par-dessus les stands, devant eux, que la demoiselle envoyait son pouvoir en visant presque à l’horizontal, frôlant les tentures dans un bruissement très surprenant. Toujours la vigueur de ses traits se décuplait, parce que son bonheur était grandissant. Et pourtant, le plaisir de voir sa magie à l’œuvre et qui l’avait d’abord captivée n’était plus rien face à celui de ressentir l’admiration des autres. Les enfants sautillaient sur place en réclamant « Encore, encore ! », et les adultes acclamaient, le sourire aux lèvres. Ils semblaient eux aussi avoir déjà oublié l’incident de tout à l’heure.

Elle sauta à même le sol en dodelinant un peu sur place, avant de se précipiter au contact des enfants pour serrer dans ses bras toute cette belle marmaille, riant comme une petite folle qu’elle était, car elle n’avait pas toute sa tête. Elle était envahie par l’euphorie, celle-là même qui prenait toujours le dessus sur le peu de raison qu’elle avait en son sein, et surtout, elle voulait tous les remercier.

Mais ce fut eux les premiers qui parvinrent à s’imposer pour cette fois, et c’est à cinq qu’ils attrapèrent, moyens comme petits, les jambes de la poupée pour la porter comme une idole trouvée sur la place du marché. Décidément, c’était vraiment une situation bizarre, mais elle n’en finissait plus de ravir l’Aniathy chancelante.

« Notre tireuse de lumière nationale ! Vas-y, tire vers le ciel, tire tout là-haut ! », aboya le jeune garçon musclé qui ne devait pas avoir plus d’une dizaine d’années. Et puis, il passa la main à un second qui renchérit de plus belle :

« Mets nous en encore plein les yeux, tu nous l’as promis ! »

Pendant que la fière Keynthara se tordait de rire, elle oubliait tout, même les adultes qui voyaient maintenant la poupée sous un drôle de jour. En réalité, c’était une réaction banale, puisqu’elle se mettait dans cet état à chaque fois qu’elle rencontrait un doux plaisir de la vie, quoi que celui-ci était des plus exceptionnels. Oui vraiment, elle l’aimait cette vie, quand elle le lui rendait…

« C’est la dernière fois alors, mes amis , parce que c’est fatiguant hein ! Mais c’est juré, je reviendrai très bientôt ici, et on pourra tous s’amuser ensembles encore une fois ! Et puis, si vous vous en sentez le courage, allez au temple des amants de la rose sombre, près du château, avec vos parents si vous voulez ! C’est grâce à ma maman de cœur Pulinn si je suis venue ici, alors c’est elle qu’il faut remercier là-bas…», lâcha-t-elle avec un air malicieux, adressant un clin d’œil qui se perdit dans les plis expressifs de son visage tordu par le rire et l’amusement.

« Profitez en bien… », et la dernière giclée d’énergie de la vie explosa hors de ses mains comme jamais, avant de se faire oublier de tous dans l’infinité de la voie lactée, et peut-être même au-delà…

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Ils la transportèrent comme un seul homme en l’entourant de toute la chaleur et la joie qu’il était possible de communiquer à un être en attente de considération et d’admiration. D’abord, ils déambulèrent sur la place, tenant bien haut leur mascotte assise sur leurs bras liés comme pour former un trône de chair, et puis, ils continuèrent leur promenade au travers des ruelles marchandes qui s’emplissaient peu à peu d’une masse différente : celle des clients. Cette fois-ci, il n’allait plus vraiment être possible de réclamer du monde afin d’être admirée au cœur de l’endroit, parce que la clientèle devait maintenant sans doute primer sur toute forme de divertissement. De toute façon, Keynthara avait fait tout ce qu’elle avait eu à faire ici, et garderait un indélébile souvenir de ce moment unique. Elle n’avait d’ailleurs de cesse que de se le répéter, savourant encore ces instants jouissifs en exploitant chaque petit détail lui revenant par bouffées intermittentes à l’esprit.

Non loin de s’achever ici, son plaisir continuait de l’habiter et de se faire ressentir, alimenté par les câlins et les félicitations de la petite demi-douzaine d’enfants qui la trimbalait sans relâche. Décidément, ils en avaient de la force dans les biscotos, ces petits êtres à peine plus grands que la poupée de magie. Et puis, ils marchaient d’un bon pas en la secouant sans ménagement. Elle avait d’ailleurs beaucoup de chance qu’à l’intérieur de son corps spécial ne se trouvait que cette bouillie de chair magique caractéristique des Aniathy, sans quoi tout le contenu de son estomac inexistant se serait retrouvé par terre en moins de temps qu’il n’aurait fallu pour le dire. Enfin bon, elle commençait à avoir l’habitude d’être trimbalée et ne s’en offusquait même plus à présent, considérant les choses sous un tout nouvel angle qui consistait à penser qu’ainsi, elle abîmerait moins ses souliers et la plante de ses pieds sensible.

Se répandant en paroles qui se recouvraient les unes les autres, ces agités finirent par conduire la poupée à l’entrée de la grand-rue pour lui rendre sa liberté. Elle allait enfin pouvoir retourner voir sa grande amie toute de blanc vêtue, et son être chétif débordait de reconnaissance envers ce monde bienveillant qui avait, pour une fois, su lui apporter une incommensurable montagne de bienfaits. Rares étaient d’ailleurs les occasions où la Petite se rendait compte de ce genre de choses, donnant à ces considérations bien plus d’importances encore…

« Comme vous êtes merveilleux, je vous aime tous très fort ! », avait-elle déclaré tout haut en caressant les joues du plus grand. Il plaisait beaucoup à la mignonne Aniathy, avec ses tâches de rousseurs et son petit foulard bleu noué autour du cou pour lui donner un air polisson digne du plus sacré des coquins.

En tous les cas, lui et sa petite troupe étaient toujours aussi excités. Il fallait dire que la créature de lumière ne faisait rien pour les apaiser, glorifiant tour à tour chacun de ces remuants petits asticots sur pattes de mille et un compliments à propos de leur impressionnante force et de leur gentillesse sans pareil qui faisaient d’eux d’adorables chérubins bien élevés. Keynthara aimait à se montrer généreuse lorsqu’elle se savait en droit d’attendre un retour, et c’était la raison pour laquelle elle se comportait de la sorte, arborant le plus magnifique des sourires.

« Bon alors, vos noms, c’est… », réfléchit-elle tout haut en se retournant sur ses compagnons sauvageons au regard vif. Elle pointa du doigt la jeune blondinette aux cheveux ondulants se trouvant sur sa droite, puis commença une courte énumération de noms en fouillant dans son instable mémoire de poupée. Elle se souvenait tout juste du fait qu’ils avaient essayé de se présenter à elle, mais du reste, elle n’était plus vraiment sûre de rien, probablement à cause du brouhaha terrible qu’ils avaient entretenu sans relâche durant la balade.

« Alicia ? Et puis, Christian ? Désolée pour les autres j’ai oublié… »

Cette vérité avait beau être des plus gênantes, Keynthara ne s’en trouvait pas pour autant déstabilisée, preuve en était qu’elle reprenait presque immédiatement le fil de la conversation. À voir la bouille un peu circonspecte des enfants qui l’entouraient, il ne faisait aucun doute qu’elle les avait froissés. Elle s’était donc tout bêtement empressée de leur faire oublier ce petit désagrément de passage, redoublant de bonne humeur qu’elle espérait toujours aussi communicative.

« Bon mais, viendrez-vous avec moi pour remercier cette brave dame de m’avoir apporté auprès de vous ? Papa et maman n’en sauront rien si on fait vite, et je peux vous promettre que c’est un endroit superbe en plus ! On peut s’amuser à toutes sortes de choses : faire de la musique, danser, et manger comme des goinfres ! Vous êtes mes amis maintenant ? Alors venez ! »

Et elle attrapa la jeune Alicia par la main avant de se mettre à courir sans trop lui laisser le choix de refuser sa proposition. Riant de concert avec elles, les autres finirent par se laisser persuader à leur tour. Seul le plus jeune d’entre eux était resté en retrait, un peu penaud parce qu’il n’avait probablement pas le droit de quitter l’endroit. Pas de pitié pour les couillards, la poupée abandonna un peu égoïstement ce jeune garçon qui s’éloignait de son champ de vision à mesure qu’ils avançaient vers la place du château, s’enfonçant dans la masse maintenant abondante de la grand-rue jusqu’à rejoindre le temple qu’elle voulait tellement leur présenter.

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Tous les regards s’étaient inéluctablement posés sur les deux dandys vêtus d’un bel ensemble rouge, avant de venir se porter sur les hautes parois du temple qui en firent frissonner plus d’un. Ces murs de la plus pure blancheur n’étaient pas sans rappeler à la Petite son amie Pulinn, et c’est avec beaucoup d’entrain et de confiance en elle qu’elle accueillit les doutes d’Alicia toujours suspendue à son bras potelé, lui souriant avant de secouer la tête.

« Ils ne nous laisseront jamais entrer ! Et je veux pas qu’il me coupe la tête avec leur vilaine arme de boucher… »

Coupant la parole de cette jeune fillette qui débitait un flot considérable de bêtises, Keynthara se fit un plaisir de la contredire et de rétablir la vérité à propos de ces deux personnages impressionnants de par leur carrure et leur armement. Elle commençait un peu à les connaître maintenant, ces hommes, et c’est en s’approchant d’eux sans lâcher son amie qu’elle expliqua un peu qui ils étaient, alors que les trois autres petits mectons se pavanaient en mimant un combat de hallebardes avec leurs bras, ne prêtant pas plus attention que ça aux gardiens du lieu. La poupée aimait vraiment l'emprise qu'elle avait sur certains d’entre eux…

« …de fameux gentlemen tu veux dire, ma puce ! Ce sont les gardiens les plus chics que j’ai jamais vus de toute ma vie, et je pense qu’ils ne feraient pas de mal à une mouche, ils sont si adorables ! Croyez-moi, ils sont formidables, même s’ils ont refusé d’aller me voir faire ma belle magie au marché. »

Sans même prendre note de la réaction des deux écrevisses, comme elle les avait précédemment surnommés, la Petite scruta les visages de ses deux jeunes amis qui l’avaient attentivement écoutée, avant de s’armer d’une grimace malicieuse. Elle comptait bien leur faire regretter de lui avoir fait faux bond. Se penchant alors vers la grande brêle musclée prénommée Christian qui l’interrogeait du regard, la poupée posa ses mimines autour de son oreille. Elle lui murmura des choses qui, finalement, se transmirent d’une écoutille à l’autre jusqu’à ce que tout un chacun, exceptés les gardes, soit en mesure de savoir de quoi il en retournait. L’Aniathy cachottière, quant à elle, avançait tout sourire vers les deux gaillards armés en les saluant bien bas d’une courbette maladroite qui n’en était pas moins remarquable.

« Faites attention à vous ! », ironisa le grand filou qui se fit rabrouer par la Chose magique à l’aide d’un terrible regard inquisiteur. Il était hors de question que ces garnements bavards fassent rater son petit amusement de dernière minute.

« Bon et bien voilà, me revoici encore aux portes de ce fascinant endroit, et bien entourée ! Alors, on peut entrer tous les cinq ? Je veux leur montrer comment que c’est beau chez vous, et leur faire découvrir toutes les agréables choses qu’on peut faire ici ! C’est d’accord ? Et puis je veux leur présenter ma Pulinn chérie ! »

Keynthara soupira en contemplant l’image de cette beauté personnifiée qui s’était manifestée dans son esprit rêveur. Pour sûr qu’eux aussi, ils allaient être sous le charme. Pourtant, elle n’avait aucune envie de se faire voler la vedette, et s’embrunit soudain en réalisant cette possibilité déplaisante, plus qu’en envisageant la possibilité que l’entrée du groupe lui soit refusée.

La marmaille s’était brusquement immobilisée, et ils se tenaient à présent raides comme des piquets, dandinant seulement leur arrière-train pour bousculer la plus petite en fin de ligne. Ce changement radical de comportement était probablement dû à au fait qu’ils voulaient se montrer sages comme des images pour l’occasion, même si c’était un peu tard. Cela dit, la poupée ne pouvait de toute façon pas avoir de certitude à ce sujet. Elle était bien trop occupée à se faire des films dans lesquels la gardienne du temple l’abandonnait pour se consacrer aux enfants d’humains qu’elle lui amenait en visite…

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Vu la mine grave et navrée qui habillait la face rosée du garde qu’elle affectionnait le plus, elle n’eut même pas besoin d’écouter la réponse de ce dernier, devinant aisément ce qu’il était sur le point de lui annoncer. Alors, elle prit à son tour un air tout déconfit, puis ouvrit grand la bouche. Sur le coup, elle voulut répliquer, mais finalement, elle se rétracta pendant que son ami le garde construisait son discours pour le moins gênant.

Oui, Keynthara se trouvait à présent dans l’embarra le plus complet, et elle ne savait pas comment se tirer de cette situation délicate qui faisait d’elle la risée de tous. Elle n’avait pas été capable de s’assurer que ses petits compagnons étaient bien en mesure de pénétrer dans ce lieu de ravissement, et c’était un tort tout particulièrement regrettable. Sentant la fierté se déloger de son poitrail agité de soubresaut à cause de la frustration, l’Aniathy passa sans plus un regard en arrière au travers de la porte gardée, et se décida enfin à protester. Elle fit volte-face en un éclair et commença ses brailleries de frustration.

« Trop dégueuh de votre part ! Ils sont adorables et ils voulaient rien casser ! Pf, et pour quoi vous me faites passer maintenant, hein ? Vous avez qu’à les occuper pendant ce temps-là parce que je vous garantis qu’ils vous laisseront pas tranquilles tant qu’ils seront pas rentrés avec moi ! »

Elle n’était pas très sûre de ce qu’elle avançait et chercha un contact visuel avec un des cinq loustics, mais en vain. Ils se tenaient les bras croisés en regardant un plafond invisible, et il ne leur manquait que le sifflotement provocateur et le tapage de pied en rythme pour parachever ce beau portrait de jeunes égoïstes oisifs. En fait, la poupée avait beau avoir une bonne quinzaine d’années d’avance sur eux, ils n’étaient finalement pas si différents que ça.

Cette similitude frappa soudain l’esprit de la jeunette qui s’étouffa presque de sa découverte bouleversante. Keynthara ne chercha même plus à écouter les réponses des gardes, ni même celles de ceux qu’elle avait considérés comme ses amis, à tort apparemment. Elle était maintenant mue par l’envie d’oublier cette désagréable comparaison et se battait contre sa folle tête qui lui donnait souvent du fil à retordre.

( Une bande de petits lâches qui n’ont que le profit et les intérêts en tête, voilà tout ce qu’ils sont. Il est hors de question de trouver plus longtemps des ressemblances avec ces morveux ingrats, bon débarra alors, s’ils ne me suivent pas !)

Elle passa la langue pour l’agiter de toutes ses forces à l’attention des gamins qui ne démordaient pas de leur position, et répandit une pluie brumeuse de postillons autour d’elle. Ils finirent hélas leur course sur le costume écarlate des hommes qui ne devaient probablement pas apprécier ce geste, mais l’Aniathy n’avait que faire de leurs états d’âme quand les siens étaient mauvais. Ils s’étaient trouvés entre elle et les enfants, et, partant de là, ils ne pouvaient donc que s’en prendre à eux-mêmes.

« Et bien alors quoi ? Qu’est ce que vous attendez, bande de traîtres ! Retournez chez papa maman avant de vous faire gronder… Plus la peine de m'attendre... »

Ils se concertèrent alors en maugréant comme s’ils avaient été trahis, puis interrogèrent la poupée d’un sourcillement commun. En fait, ils semblaient attendre quelque chose, et la créature magique ne tarda pas à comprendre ce de quoi il en retournait. Mal habilement, elle fit mine de s’en aller en changeant de voix et d’intonation, et commença à rassembler ses énergies dans la paume de ses mains remuantes. Elle tenait là sa vengeance, même si elle se refusait à utiliser ses pouvoirs pour faire le mal.

Bien sûr, blesser ces pauvres soldats du temple qui ne faisaient que leur devoir était une chose très alléchante étant donné le trouble malsain et grandissant qui tiraillait sa raison, mais elle repensait à tous ces gens qu’elle avait aidés lorsqu’elle avait insufflé un peu d’elle-même dans leur corps afin de les sauver. Cette volonté de toujours rester dans le bon malgré les pressions qu’elle ressentait devait l’emporter encore une fois sur ce combat interne, et la poupée finit par trouver un moyen de s’amuser. C’était sa façon à elle de passer à autre chose, de relativiser, et étonnamment, elle ne fondit pas en larme devant cet obstacle devenu dérisoire. Keynthara était peut-être en train d’évoluer ? C’était bien trop beau pour être vrai…

La lumière transperça l’atmosphère du couloir en un fracas impressionnant, et passa entre les deux hallebardiers probablement pétrifiés de surprise et de peur aussi. Derrière eux, la poupée se tordait de rire en courant déjà vers l’intérieur du temple. Elle n’avait pas attendu de voir leur réaction, mais elle se plaisait drôlement à imaginer la trouille se dresser sur leur visage livide, sous le regard hilare des gosses qui s’apprêtaient déjà à partir. Décidément, sa magie était capable de susciter tous les émois, même les plus dérangeants…

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Elle était comme prise au dépourvu, là, alors qu’elle ne s’attendait pas attendue à cette réaction de la part de la gentille Pulinn. Elle s’était bien vite mise en tête que la belle plante qui la couvrait de compliment se chargerait de lui faire reformuler tout ce fouillis de propos, et du coup, elle parut un peu décontenancée que ce ne soit pas le cas. Comme un automate qui allait manquer de ressource pour générer ses mouvements articulatoires saccadés, la minuscule poupée rigolote fut secouée par de brusques inspirations entrecoupées de « Euh…euh…euh… » plutôt embarrassants. Elle ne se sentait plus de recevoir cette abondance de louanges, et, au début, elle ne trouva rien d’autre à répondre à sa première question qu’un banal « Je sais… ». De toute façon, elle n’était là que pour l’apostropher et lui faire comprendre l’importance des mots prononcés.

Et puis, retrouvant ses esprits et sa capacité à improviser quand elle ne savait pas trop comment se comporter, l’Aniathy intelligea à toute vitesse les propos mystérieusement exposés de Pulinn. Une belle surprise l’attendait donc. Encore une autre, pouvait-on dire, tant elle les enchaînait, et ce n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire.

Sans pour autant vouloir céder à la facilité, Keynthara éprouvait une dévorante envie de découvrir son cadeau, mais pas au travers de la bouche de quelqu’un d’autre. Essayant de montrer qu’elle était une petite chose de la plus haute intelligence, elle se risqua d’abord à refuser la proposition de la femme en blanc reflétant la pureté et la beauté qu’elle ne saurait jamais avoir tant elle était espiègle et indisciplinée. Le plaisir, ça devait se cuisiner à toutes les sauces, et même si la poupée n’était pas autorisée à la gourmandise, elle était bien décidée à s’offrir à tout le reste qui lui était donné de savourer en ce bas monde.

« Tututute ! », héla-elle pour stopper net la demoiselle qui était sur le point de se répandre en explication. Prenant un air savant comme elle plaçait ses mains sur ses hanches peu marquées, elle s’amusa à lui exposer une réponse peut-être un peu surprenante pour qui ne s’attendait pas à ça…

« Ca va pas la tête, Pulinn ? T’as des drôles d’idées toi ! Tu crois quand même pas que je vais te laisser me dire ce que c’est alors que je dois découvrir toute seule pour que ça soit encore plus marrant ? Et d’abord, il est où le paquet cadeau Pully ? Comme ça, je pourrai tâter, secouer, jeter par terre pour voir si ça casse…Ou peut-être bien que je dois deviner sans emballage ? Et bien... »

Et voilà, c’était reparti pour un tour de rêverie fantasmagorique, où le retour du trône de pierres précieuses s’imposait à elle sans prévenir. Bouche bée et sourire aux lèvres on ne pouvait plus stupide, elle complétait sa vision paradisiaque, dans la mesure où l‘on pouvait encore ajouter de nouvelles formes de gloires et de fascinations à ce délire déjà à son apogée. Tout ce qu’elle avait besoin à ce moment précis était une bonne tape sur la tête pour lui remettre les idées bien en place, et c’est ce qu’elle fit donc sans attendre, dans un sursaut de lucidité qui surgissait d’on ne savait trop où à l’intérieur de sa caboche détraquée.

Sa joue faite de chair artificielle s’était empressée de rougir à la suite de son geste de violence salvatrice, et elle racla le font de sa gorge en se détachant de ses songes douteux et malsains. Si Pulinn ne savait pas prendre d’initiatives vis-à-vis de sa protégée adorée, la Petite, elle, en était fort bien capable. Et puis, cherchant à rester dans le réaliste, elle établit donc ses hypothèses à haute voix :

« …Je dirai que c’est…Un massage super délicieux et agréable ! Ou alors…Une paire d’ailes magiques pour que je puisse voler tout là-haut là-haut là-haut ! J’irai voir Zewen d’entre les nuages et je foncerai dans les Aynores ! Non, c’est trop dangereux pour moi, c’est vrai, bon bah, ça doit pas être ça ! Je sais alors ! Tu vas m’offrir la même robe que toi qui me donnera tout plein d’autres pouvoirs de folie, et en plus, tu me feras un entraînement personnel où je ne risquerai pas d’avoir froid avec si peu de tissu sur le corps tellement qu’on s’amusera ensemble ! Voilà qui est plausible ! Ralala, c’est la belle vie ça !»

Elle tira sur le léger vêtement pour donner un peu plus de réalité encore à ses suppositions rocambolesques, n’imaginant même plus un seul instant que la récompense pouvait être toute autre. Ce magnifique ouvrage soyeux tripoté par ses fines brindilles qu’étaient ses doigts se devait d’être bien solide s’il ne voulait pas devoir céder au tiraillement qu’elles lui faisaient subir. La coquine n’était pas très douce, c’était le moins que l’on puisse dire. Sacrée Keynthara, pourquoi fallait-il toujours qu’elle fasse les choses de travers quand tout était pourtant tellement simple ?

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:05 
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La Chose surexcitée ne s’était même pas rendu compte de tous ces regards qu’elle attirait. C’était qu’en réalité, elle commençait à s’habituer à ce qu’elle soit le point de convergence de l’attention de tout un chacun. Agitée et bavarde comme elle l’était, elle ne passait que trop rarement inaperçue, et évidemment, elle en était ravie. Et puis, après cette grandiose expérience où elle avait on ne pouvait plus franchement réclamer la fascination de tous, plus rien ne semblait pouvoir lui faire peur.

Elle avait finalement lâché le satiné vêtement appartenant à sa figure emblématique du plaisir en entendant la mauvaise nouvelle qu’elle venait de lui annoncer. Non, il n’y aura pas de cours privé entre les deux complices, pas plus qu’il n’y aura de magnifiques habits pour la mettre en valeur. Ce qui l’attendait n’était probablement qu’un vulgaire poste pour une chétive poupée pas même capable de faire la poussière au-dessus d’étagères trois fois trop hautes pour elle. Alors quoi ? Elle sera chargée de passer la serpillière ? Ou bien alors, de préparer à manger pour les gloutons qui ont envie de s’adonner corps et âme au remplissage de leur estomac distendu ? Là, vraiment, c’était bien la meilleure. Des déceptions telles que celle-ci, Keynthara n’en avait pas souvent vécues, et, se devant de rester fidèle à son caractère de cochon, elle voulut expliciter de son mieux sa contrariété naissante qui tendait à devenir colossale.

Pourtant, son petit bec râleur n’eut pas le loisir de s’exprimer comme il l’avait initialement escompté, et Keynthara fut contrainte et forcée de se limiter au mime du poisson rouge, tant par la couleur de ses joues que par l’ouverture flasque de ses mandibules suivie d’un claquement sourd et complètement ridicule de ces dernières. Alors là...On pouvait dire qu’elle était véritablement soufflée. Ne sachant pas trop quoi dire après ce positif revirement de situation auquel elle ne s’était absolument pas attendue, elle eut envie sur le moment de sermonner cette belle femme parce qu’elle l’avait laissée se faire des fausses joies inutilement. On voyait que Pulinn n’avait pas du tout l’habitude d’avoir à faire avec des gens de sa trempe.

L’Aniathy était passée par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel durant la présentation du poste qui l’attendait, et les teintes de ses idées avaient bien évidemment suivi la marche, passant du vert espoir au noir tempête avant de revenir à la blancheur parfaite de son sourire. Finalement, le calme revint, et les rictus de tristesse ou de rancune s’effacèrent définitivement. Partis, les sourcils arqués comme pour fusiller sa protectrice du regard. Partis aussi, ses tremblements de lèvres crispées parce qu’on leur avait empêché de témoigner la joie qu’elles aimaient tant à communiquer, tout ça par la faute d’une ravageuse déception.

Enfin détendue du fait de ses humeurs changeantes, il lui fallait maintenant passer à la phase de réponse, comme sa grande amie finissait de parler. Keynthara était un peu comme un radieux volcan qui n’en pouvait plus de retenir ses effusions de joie au fin fond de ses entrailles. Elle faisait de son mieux pour couver cette énergie précieuse, caressant son menton l’air songeur pour ne pas donner l’impression de trop vite s’offrir, mais à côté de cela, on la voyait déjà taper du pied avec frénésie en secouant sa tête de haut en bas comme une détraquée. Ces deux comportements étaient totalement antagonistes, mais il fallait bien se douter que l’un d’entre eux allait bien vite prendre le dessus. Ne restait donc plus qu’à deviner lequel…

« Mais si Pulinn qu’il est emballé ton cadeau, parce que… emballé, c’est pesé ! »

De bon matin, son rire alla en s’amplifiant, possédant l’ensemble du hall qui n’allait pas tarder à s’emplir des cris de bonheur de la jeune fille innocemment extravagante qui courait déjà en tous sens, bras écartés comme si elle était sur le point de s'envoler. Pour sûr qu’elle n’allait pas refuser une telle proposition. C’était un cadeau grandiose, d’autant plus qu’elle n’avait pas été en mesure de s’imaginer qu’une telle chose était à portée de ses mains. Sa façon de se comporter ici était le plus beau témoignage de remerciement que pouvait apporter la poupée à cette femme merveilleuse.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RP de Keynthara
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 13:06 
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Prêtresse de la Rose. La beauté de ce titre n'avait d'égale que la silhouette parfaite de Pulinn, et elle faisait chavirer tout ce petit être agité par une énergie décuplée. Keynthara était heureuse, aux anges, dans un état extatique, et finalement, elle n’avait même pas eu besoin de cette paire d’ailes dont elle avait tant rêvé pour s’envoler vers son petit paradis narcissique où elle était la plus grande, la plus belle et la plus glorieuse.

Pulinn avait d’ailleurs très bien choisi son moment pour annoncer à la donzelle les probables ‘petites tâches’ qu’elle allait devoir accomplir, juste pour que les gens aient encore plus foi en elle et qu’ils lui donnent une place indispensable ici. Oui, c’était bel et bien ça qu’elle voulait : rendre les gens dépendant de sa personne pour que jamais plus elle ne soit rejetée et exploitée nulle part. Elle demeurerait à tout jamais chef de son univers de sucrerie, en temps que prêtresse aimée, respectée et adulée.

« Je ferai ce qui est bon pour mon temple chéri, Pulinn ! Vous pouvez me faire confiance, maintenant que je suis là ! Jamais je ne vous abandonnerai, foi de poupée magique ! »

Fière comme jamais, elle n’avait de cesse que de sautiller maintenant sur place, alors que sa chère et tendre amie à la main câline s’était approchée d’elle pour effleurer ses cheveux retombant sur ses épaules en houppettes roses et grises. C’était probablement le geste qui avait officialisé son affectation au poste tant mérité de première prêtresse. Sans avoir perdu ne serait-ce qu’une seule miette de ce qui venait de lui être expliqué, l’Aniathy changea néanmoins de sujet, occultant la mission qui venait de lui être octroyée parce qu’elle la considérait comme affaire classée. Elle avait déjà décidé qu’elle se mettrait en route juste après, histoire de se laisser du temps pour faire les derniers préparatifs, et justement, celui qu’elle était sur le point de mener à bien était le plus important. Après tout, sa petite quête allait peut-être durer plusieurs jours.

« …et d’ailleurs, puisque je suis maintenant prêtresse de la Rose, c’est moi qui vais te faire la surprise de te nommer… ma remplaçante ! Prêtresse ad..jointe ?... de la Rose, qu’on dit ! Prend bien soin de mes fidèles et surtout parle leur de moi, pour qu’à mon retour, ils m’acclament comme il se doit ! »

Elle invita la sensuelle Pulinn à se pencher pour pouvoir effectuer un baptême similaire à celui reçu de la main de la femme. De son habituel rire gamin qu’elle maîtrisait à la perfection, elle lâcha un petit « voilà ! » tout strident qui annonça que le temps des cérémonies était achevé. C’était également l’ultime marque du départ de Keynthara qui bondit une dernière fois comme une sauterelle, sous le nez de sa chaleureuse idole, avant de faire volte-face pour s’éclipser dans la plus grande absence de discrétion qu’il soit. Elle ne se rendait toujours pas compte de l’importance et de la gravité de la mission qu’elle avait à tâche de mener bien, trop obnubilée par la chose qu’elle convoitait par-dessus tout : donner du plaisir aux autres pour que celui-ci lui soit rendu au centuple…

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