L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Ven 27 Nov 2015 11:05 
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Les deux jours suivants furent tout aussi calmes et monotones que les deux précédents la visite de ma sœur. Je n'ai pas eu de nouvelle depuis, et, comme je m'en étais douté dès le départ, j'ai la très nette impression que l'évasion soit la seule option qu'il nous restera. Je n'ai pas encore pu en discuter avec Lionel étant donné que toute conversation entre nous est automatiquement interceptée par les autres détenus ainsi que par les miliciens gardant la porte d'entrée. Quoique ceux-ci sont assez loin, mais ce n'est pas le genre de risque qu'il semble sage de prendre.



Il y a un certain passage dans les geôles de Kendra Kâr, mais il semblerait, jusqu'à présent, que Lionel et moi soyons les seuls promis à la potence. Les autres, souvent voleurs, des fois violeurs, viennent et repartent au bout de quelques jours. Les alcooliques, eux, ne restent que le temps d'une nuit. Des fois il y en a qui restent plus longtemps que prévu, pour avoir frappé un milicien lors de leur arrestation, pour avoir foutu le bordel une fois incarcérés, sous demande de quelqu'un de haut placé... Et des fois il y en a qui s'en vont comme ils sont venus alors qu'ils étaient promis à des journées ou des semaines entières de cachot. Parce qu'ils sont disculpés, pour certains... mais la plupart du temps c'est parce qu'ils ont négociés leur liberté avec la milice. Je n'ai jamais les détails, évidemment, ils sont incompétents mais pas à ce point là. Mais quelque chose me dit que le garzok que j'ai en face de moi s'est vu promettre une liberté anticipée.

« Hé la pédale, j'te présente ton nouveau compagnon d'cellule ! » me fait le garde avec un sourire railleur. « Tu nous excus'ras, hein, mais y en a plus d'libre. »
« La prison est presque vide, » fais-je d'une voix monotone.

J'ai beau le faire remarquer, je sais pertinemment que c'est en vain. Il est clair qu'ils m'envoient ce garzok pour me faire souffrir. Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? Peu importe, je suis à peu près certain que je n'en sortirais pas vivant.

« Mais non, mais non, elles sont toutes pleines, j'te dis, » me répond-il en ouvrant la porte de ma cellule.

Le garzok entre avec un rictus féroce dessiné sur les lèvres, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le milicien a disparu. Non pas qu'il s'est retranché près de la porte avec le reste des gardes comme il a l'habitude de le faire. Non, il sort tout simplement des cachots, et tous ses collègues le suivent sans un regard en arrière. En face de moi le garzok arbore le même sourire triomphant qu'à son arrivée. Il doit faire deux mètres de haut pour deux cents livres de muscles. Il semble que mon intuition se confirme : je ne verrais jamais cette corde qui devait m'ôter la vie. Mais je n'ai pas pour projet de me rendre sans me battre. Cependant, peut-être pourra-t-il satisfaire ma curiosité avant de s'occuper de mon cas.

« Bien, il me semble peu probable de sortir de ce combat vivant, du coup peut-être pourrais-tu au moins me dire pourquoi ils me veulent mort alors que je vais finir au bout d'une corde dans trois jours ? »

L'orc semble hésiter quelques secondes avant de répondre. Mais, jugeant certainement qu'il n'a pas grand chose à perdre à me dire la vérité, il finit par parler.

« Je les ai entendu dire qu'un sergent enquête sur ton cas. Ils ont pas l'air d'avoir apprécié. »

C'est donc ça. La tentative de sauvetage de ma sœur aura donc causé ma perte. Je ne peux pas lui en vouloir, évidemment, elle pouvait difficilement se douter que quelques soldats de pacotille, blessés dans leur fierté, feraient exécuter un innocent dans sa cellule plutôt que d'admettre qu'ils avaient eu tort. Ou alors pensent-ils que je suis coupable mais que j'ai l'influence nécessaire pour néanmoins sortir de là comme innocent ? Possible. Après tout, ça n'a jamais été très malin un soldat.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Ven 27 Nov 2015 11:09 
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Estimant certainement que mon temps de réflexion est écoulé, l'orc me saute dessus sans plus de cérémonie. Je m'étais promis de ne pas le laisser gagner si facilement, mais il faut dire que je n'ai jamais réellement eu la moindre chance face à cette force de la nature. Attrapant mes bras de ses mains, il me plaque si violemment contre le mur que ma tête rebondit dessus. Le duel n'a pas commencé depuis plus d'une seconde que je suis déjà sonné et en position de faiblesse. A ma gauche, je peux entendre Lionel appeler les gardes à l'aide, mais au fond il doit savoir tout aussi bien que moi qu'ils ne se montreront pas tant que je serais en vie.

Me tenant toujours par les membres, le garzok me tire et me jette au sol près de la couche. Je m'étais plus ou moins résigné à mourir lorsque l'on m'a envoyé dans cette cellule, mais je dois avouer que maintenant que cette possibilité est face à moi, je ne suis plus tout à fait sûr d'y être si préparé. Mon adversaire ne semble cependant pas vouloir m'autoriser cette introspection, car il s'approche de nouveau de moi, mains en avant, prêt, semble-t-il, à m'étrangler. Reprenant rapidement mes esprit, je lève mon talon au niveau de ses couilles, lui arrachant un cri de douleur que je ne comprends que trop bien. L'orc recule, légèrement paralysé par la douleur, et j'en profite pour me redresser.

J'avance aussitôt pour le frapper au visage. Une fois, deux fois, trois fois. Du sang coule de son nez. Je peux entendre Lionel derrière lui me supporter. Il a visiblement arrêté d'attendre la venue des miliciens. Mais je ne joue pas dans la même catégorie que cette brute garzok. A peine ai-je terminé mes assauts qu'il relève la tête, pas le moins du monde amoché. Il m'attrape par le col et m'envoie un violent coup de tête au nez. J'entends autant que je sens celui-ci craquer à l'impact, et m'écroule aussitôt, le visage ensanglanté. L'orc s'accroupit au-dessus de moi et me frappe de nouveau. Du poing, cette fois. Lionel ne m'acclame plus.

Me voilà sonné, amoché. Le garzok prend le temps de savourer sa victoire avant de poser ses mains puissantes autour de mon cou. Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour sentir l'air me manquer. J'utilise le peu de force qu'il me reste pour me débattre, mais sa constitution est bien trop impressionnante pour que je fasse quoique ce soit. Je tente d'atteindre son visage mais ses bras sont plus longs que les miens. Alors que je laisse retomber mes bras, impuissants, ma main droite tombe sur quelque chose. Mes doigts s'enroulent autour du manche de la fourchette et j'utilise ce qu'il me reste de force pour lever mon bras, plantant l'arme improvisée dans l’œil de mon adversaire.

« Ouais ! » entends-je Lionel s'exclamer alors que l'orc pousse un hurlement de douleur en tombant à la renverse.

Mais le duel est loin d'être terminé. Si le garzok est pour l'instant trop occupé à combattre la douleur pour s'intéresser à moi, je ne suis pour autant pas sorti d'affaire. Le souffle court, je tente de me relever une première fois, mais les forces me manquent. Au prix d'un certain effort, je réitère la tentative, toujours sans succès. Ce n'est qu'au bout de la troisième fois que je parviens à me redresser complètement. Mais mon adversaire est de nouveau debout, lui aussi.

« Fils de pute ! » hurle-t-il en délogeant l’ustensile de son globe oculaire.

Il faut admettre que je ne l'ai pas loupé. Un peu plus de force et j'atteignais le cerveau, m'attirant ainsi la victoire, mais dans des circonstances pareilles je ne pouvais difficilement faire mieux.

« Adelphe ! » fait la voix de Lionel derrière l'orc, tandis qu'un objet non identifié passe non seulement à travers les barreaux de sa cellule mais également de la mienne jusqu'à atterrir directement dans ma main, que j'ai instinctivement tendu pour l'occasion.

C'était un jet d'une incroyable précision, je dois l'admettre. Raffermissant ma prise sur l'arme improvisée de Lionel, une barre de fer de la taille d'une épée courte, je me mets en position de combat face à un gazok médusé. Je suppose qu'il doit se demander si une réduction de peine de quelques semaines méritait tant de problèmes.

Je n'ai jamais pris de cours d'escrime à proprement parler, mais j'ai croisé le fer avec Alaric et le forgeron de mon village assez de fois pour savoir décemment manier une arme de cette allonge et de ce poids. Seulement la cellule est très étroite, ce qui favorise les armes plus courtes ou les mains nues. En cela, si je ne suis plus tout à fait aussi désavantagé qu'au début, je ne suis toujours pas tiré d'affaire.

Comme pour me le prouver, le garzok s'avance vers moi d'un pas que l'on aurait pas attendu aussi vif de la part d'une créature aussi imposante. Je recule d'un pas et amorce un mouvement rotatif de mon bras droit, flanquant un coup de mon gourdin improvisé dans les côtes de mon adversaire, qui recule aussitôt. S'il ne lui a pas causé de dégâts irréversibles, mon assaut semble tout de même lui avoir tiré une certaine douleur. Après cela, l'orc se fait plus prudent, et nous nous jaugeons du regard quelques instants sans bouger, prêt à réagir à la prochaine attaque de l'autre. Décidant de prendre l'initiative, je fais un pas en avant et attaque par le haut, visant son crâne. Il esquive l'attaque au dernier moment, mais la barre de fer frappe néanmoins son épaule, lui arrachant une grimace de douleur. Aussitôt, je refais un pas en arrière, à bonne distance de mon adversaire. C'est ensuite à son tour de tenter une attaque, mais je l'attends d'une estocade au plexus, le forçant encore une fois à reculer.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Ven 27 Nov 2015 11:10 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

Nos échanges durent ainsi un long moment, que je met à profit pour reprendre les forces dont il m'a privé lors de nos rixes précédentes. Peut-être ne vais-je pas mourir, finalement ? C'est après quelques assauts infructueux d'un côté comme de l'autre que je décide de jouer la carte de la diplomatie.

« Est-ce que ça vaut vraiment le coup de continuer comme cela pour quelques jours de cachot en moins ? » lui fais-je sans me défaire de ma posture défensive. « Appelle les gardes, dis leur que tu veux plus le faire. »

Le garzok hésite. Quelques secondes, seulement, mais elles me paraissent interminables. Je ne vois pas trop en quoi il y a besoin d'hésiter, nous faisons jeu égal, il pourrait très bien y laisser la vie au lieu de me la prendre. J'ai souvent entendu parler des garzoks comme de créatures sans peur, ou craignant le déshonneur de l'abandon plus que la mort elle-même, mais cette légende me semble stupide. Je veux bien croire que le courage soit une valeur importante chez les orcs, mais l'on ne me fera pas croire qu'un peuple entier défi cette peur rationnelle alimentée par nos instincts les plus profonds. Seuls les idiots et ceux qui n'ont plus rien à perdre ne craignent pas la mort. Certes, nombreuses sont les causes qui méritent que l'on affronte cette peur, mais trois jours de cachot en moins contre l'assassinat de quelqu'un que l'on ne connaît pas ne sonne pas comme une cause importante pour qui que ce soit.

« Non, » me dit-il pourtant.

J'étais pour un temps persuadé de l'avoir convaincu, mais il semble que la stupidité de cette créature soit égale à sa force.

« Maintenant, c'est personnel, » fait-il en portant une main à son œil dégoulinant de sang.

Sa stupidité, ou bien sa fierté. J'aurais dû m'en douter, il est vrai que j'ai planté une fourchette dans l’œil de cet orc, je pouvais difficilement m'attendre à ce qu'il oublie d'un simple revers de main. Pourtant je n'ai fait que me défendre, il devrait le comprendre. C'est presque aussi ridicule que de se venger d'une vengeance.

« Soit, » réponds-je sobrement en esquissant un pas en avant.

Il ne veut pas entendre raison, grand bien lui en fasse, maintenant c'est à moi de lui faire regretter son choix. J'attrape mon gourdin improvisé des deux mains et lui assène un coup circulaire en direction du visage. Il recule juste à temps, mais derrière lui se trouve la porte de la cellule, l'empêchant de s'éloigner plus. Le bout de ma barre de fer accroche violemment son menton, propulsant sa tête sur le côté. Sous la puissance du choc, le corps entier de l'orc se retrouve entraîné vers le mur. Profitant de l'avantage provoqué par mon attaque surprise, je m'avance de nouveau pour lui asséner un coup vertical dans le dos. Le garzok tombe à genou sous l'impact, et je continue mon assaut sous les encouragements de Lionel, frappant à répétition le corps maintenant roulé en boule de mon adversaire.

Mais alors que la victoire semble m'appartenir, je sens le sol se dérober sous mes pieds. J'étais positionné sur mes couvertures, et l'orc n'a eu qu'à tirer dessus pour que je me retrouve au sol, inversant drastiquement le rapport de force. Avant que je n'ai le temps de me rendre compte de la situation, le voilà au dessus de moi, prêt à reprendre le dessus. Je donne quelques coups de mon arme au-dessus de moi pour le tenir à distance, mais bien vite le garzok attrape mon arme et la jette dans un coin de la pièce. Retour à la case départ.

Le colosse doit avoir une constitution phénoménale, car le voilà déjà presque en pleine forme, accroupi au dessus de moi. Il commence par m'asséner un coup de poing au milieu du visage, réveillant les douleurs qu'il avait lui-même causé quelques minutes auparavant, puis un second et enfin un troisième, me laissant complètement sonné, avachi au sol.

« Debout ! Adelphe, réveille-toi ! » entends-je Lionel meugler en signe d'encouragement.

Mais cette fois je n'ai rien sous la main. Aucune arme surprise qui pourra me sauver des griffes du géant vert, aucune fourchette pour handicaper son second œil, pas de solution miracle pour m'extirper de ses puissantes mains.

« Œil pour œil... » me fait le garzok d'un air qui semble mélanger triomphe et colère.

Et, posant son pouce sur mon œil gauche, il appuie fort jusqu'à ce que je sente son doigt pénétrer dans mon orbite, m'arrachant un hurlement de douleur. Au bout d'un moment, le globe oculaire semble tout simplement éclater, me privant définitivement d'une partie de ma vision. La douleur, elle, ne s'arrête pas, cependant. Elle continue encore et encore, pendant des secondes qui semblent des minutes. Autour de moi tout semble sourd, alors que je n'entends qu'à moitié Lionel hurler des jurons à l'encontre de mon tourmenteur. Le garzok a ma vie entre ses mains, et pourtant il semble prendre un malin plaisir à la faire durer plus que de raison, dans le simple but sadique de me voir souffrir quelques instants supplémentaires avant de s'occuper définitivement de moi.

C'est lorsque, après des minutes qui semblent des heures, la douleur s'amenuise légèrement, me permettant de reprendre mes esprits, qu'il enlace finalement ses doigts autour de ma gorge et serre. Et serre. Fort. Mais soudain j'entends un bruit. Le même bruit que lorsque je dépèce mes prises, lorsque le couteau pénètre une première fois dans la chair. Et ce bruit est aussitôt suivi par un cri de douleur de la part du garzok, qui se relève en passant ses bras derrière son dos, comme pour y attraper quelque chose. Saisissant ma chance et au prix d'un effort surhumain, je me redresse à mon tour et attrape la barre de fer qui a roulé proche de ma couche.

Puis, me tournant vers l'orc qui semble trop occupé à retirer un couteau de sa nuque pour faire attention à moi, je frappe de toute mes forces dans son visage, le faisant tomber à la renverse. Je le chevauche alors, prenant la place qu'il avait seulement quelques secondes plus tôt, et, de nouveau, assène mon arme improvisée dans son visage. Une première fois, puis une seconde fois, une troisième fois, et ainsi de suite jusqu'à ce que je ne puisse plus garder le compte de mes assauts. Lorsque je termine enfin mes attaques vengeresses, l'orc est complètement défiguré, et des morceaux de cervelles pataugent dans la marre de sang qui provient du visage de ce qui fut mon adversaire.

Je suis borgne et à bout de force. Mais je vis. Et c'est seulement maintenant que je comprends à quel point je ne voulais pas mourir.

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Dernière édition par Adelphe Traquelièvre le Mer 2 Déc 2015 10:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 11:43 
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Je lâche mon arme et me redresse péniblement devant un Lionel aussi soulagé qu'inquiet. L'adrénaline se dissipant, je me sens soudain nauséeux. Ma main se porte automatiquement à mon œil meurtri, mais un simple contact multiplie cette sourde douleur qui ne m'a pas quitté une seule seconde depuis que le pouce du garzok est venu en tâter l'intérieur. Je peux sentir que ce n'est pas beau à voir. Je peux sentir que mon œil est perdu à jamais, et cette soudaine prise de conscience amplifie mes nausées jusqu'à provoquer un vomissement incontrôlé. Comme si les récents événements ne suffisaient pas, ma mauvaise fortune vient maintenant me priver de mon outil de travail. Quel genre de proie attrape un chasseur borgne ? Un œil suffit peut-être pour viser, mais les deux sont nécessaires pour apprécier les distances.

Derrière moi j'entends les gardes pénétrer dans la pièce. Je me redresse et me retourne, faisant face à une poignée de miliciens à l'air dépité. Je suppose qu'ils ne s'attendaient pas à trouver leur garzok dans cet état. Je peux les voir s'échanger des regards indécis, ne sachant apparemment pas quoi faire de moi. Cette scène a pour mérite de m'attirer une maigre satisfaction.

« Il voulait prendre la couche, » leur fais-je d'un air provoquant.
« On a qu'à le laisser comme ça, » propose alors l'un d'eux. « Il crèvera d'une infection. »

Mais il prend aussitôt une calotte sur l'arrière du crâne par son supérieur. Il leur fait alors signe de s'éloigner et je peux les apercevoir discuter avec véhémence proche de l'entrée. Si je n'entends pas leur conversation, je peux très facilement en comprendre la teneur. Ma sœur est venu une fois, elle pourrait très bien repasser à n'importe quel moment. Et s'ils ne connaissent pas notre lien, ils savent en tout cas qu'elle tient assez à moi pour financer une enquête sur ses propres fonds. Le but de demander à ce garzok de me tuer était que l'on ne puisse pas prouver qu'ils aient quoi que ce soit à voir avec cela, mais me refuser des soins c'est autre chose : que je finisse pendu ou non ils seront forcément inquiétés pour la façon dont sont traités les prisonniers dans leurs cachots.

Au bout de quelques temps, j'en vois un sortir alors que les autres reviennent pour confirmer aussitôt mes soupçons en ouvrant la cellule. L'un d'eux m'attrape sans ménagement par le bras et me tire à l'extérieur.

« Viens-là, » me fait-il en me traînant derrière lui et en me posant sur une chaise proche de l'entrée.

Il attrape alors une chaîne et m'attache à une barre de fer fixée au mur à l'aide d'un cadenas.

« On va t'chercher un guérisseur, tu bouges pas. »


Après quelques courtes minutes, une jeune femme pénètre dans les geôles. C'est une petite blonde à l'air particulièrement bienveillant armé d'une boîte à outil. En m'apercevant, une expression choquée parcoure son visage. Je suppose que c'est pas très beau à voir, effectivement.

« Par Gaïa que s'est-il passé ? » s'exclame-t-elle en se tournant vers les quelques miliciens encore présents.
« Peu importe, » fait le gradé. « Contentez-vous de le soigner. »

La guérisseuse lui jette un regard foudroyant mais n'insiste pas. Elle me fait signe de m'asseoir par terre et s'accroupit près de moi. De sa main gauche apparaît alors une étrange lumière venue de nulle part, qu'elle approche de mon œil meurtri.

« Est-ce que vous discernez quelque chose ? Un changement de clarté, même minime ? »
« Non, rien, » réponds-je, défaitiste.

De mon œil valide, j'aperçois une moue contrarier son joli visage. Elle semble examiner minutieusement l'orbite pendant plusieurs minutes, m'arrachant parfois un gémissement de douleur alors qu'elle inspecte ma blessure de manière plus tactile, puis me regarde d'un air triste.

« Je crains de ne pas pouvoir sauver votre œil. »

Je ne m'étais de toute façon pas attendu à un tel miracle, mais l'entendre dire mine néanmoins très largement mon moral. J'ai toujours eu d'excellent yeux, c'est ce qui faisait de moi un si bon chasseur, mais voilà que l'un d'eux m'était arraché, réduisant à néant le seul talent que je n'ai jamais eu.

« Je vais devoir vider l'orbite pour atteindre et tuer vos nerfs, » continue-t-elle. « Sinon ça continuera de vous faire souffrir jusqu'à ce qu'ils se nécrosent. Prenez ma main. »

Elle me tend sa minuscule patte gauche, que j'attrape docilement, et pose la droite sur mon front. Une douce chaleur se répand rapidement à travers moi et, bientôt, toute douleur disparaît. Celle provoquée par mon œil, celle provoquée par mon nez, celle provoquée par les bourdonnements dans mon crâne, toute ma souffrance physique s'en va pour ne laisser place qu'au doux contact avec la peau de la jeune femme. Elle extirpe alors sa main gauche de ma poigne et ouvre sa trousse à outil pour en sortir quelques ustensiles inquiétants.

« Vous allez mettre ça dans mon œil ? » lui demande-je, quelque peu anxieux.
« Vous êtes complètement anesthésié, » me rassure-t-elle. « Mais vous devriez peut-être fermer l'autre œil, ce sera moins déroutant. »

Je m'exécute sans me faire prier, peu désireux de voir ses scalpels et autres outils tranchants s'approcher de mon visage. Et soudain je sens quelque chose tripoter l'intérieur de mon orbite. La sensation est particulièrement troublante : je peux sentir chaque contact du métal avec les restes de mon œil mais sans ressentir la moindre once de douleur ou de désagrément. Même l’écœurement que provoque l'idée dégoûtante de me faire trifouiller les morceaux de globes oculaires ne créé par la moindre nausée.

Son examen dure de longues minutes pendant lesquelles presque rien ne vient perturber le silence. La plupart du temps elle ne fait que jouer avec ses outils, mais en de rares occasions je peux sentir sa main se poser sur mon visage et voir une lumière intense en émaner à travers la paupière de mon œil valide. Finalement, je l'entends qui range ses ustensiles et referme sa trousse.

« Voilà, j'ai terminé, » me dit-elle alors que je rouvre enfin l’œil droit et porte mes doigts au gauche.

Mais je ne sens que ma paupière.

« Je l'ai un peu engourdie pour qu'elle reste naturellement fermée, » m'explique-t-elle. « Vous allez sûrement avoir du mal à la maintenir fermée les premiers jours. »
« Comment vous avez fait ça ? » demande-je, surpris.
« J'ai simplement surchargé mon sort d'anti-douleur à cet endroit. Ca devrait durer une journée ou deux, après cela si vous voulez cacher votre orbite il faudra le garder fermer par vous-même. Vous devriez prendre le coup de main d'ici quelques semaines. »
« Peu importe, je suppose, puisque je pendrais au bout d'une corde dans trois jours. »
« Désolée, » me fait elle sobrement.

Puis elle se penche vers moi et, d'un murmure que je suis le seul à entendre, ajoute :

« Je ne parierais pas la-dessus à votre place. »

Et, sans un autre mot, elle quitte la pièce.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 11:47 
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Il fait nuit noir depuis quelques heures lorsque le signal se fait entendre ; un milicien ouvre la porte des geôles et interpelle ses collègues.

« On a besoin d'aide les gars ! Venez ! »

Comme prévu, un garde se porte volontaire pour rester nous surveiller alors que tous les autres suivent l'autre soldat. Notre surveillant, maintenant seul, attend une petite minute avant de quitter également la pièce en prenant soin de laisser la porte ouverte. Et c'est à ce moment là qu'Annabelle arrive.

Cela fait un peu plus d'une journée que j'ai perdu mon œil. Ce fait a au moins eu une bonne conséquence : ma cellule étant complètement souillé par mon vomi et le sang et la cervelle de l'orc, j'ai été relogé directement à côté de Lionel. Nos cellules sont séparées par un mur, mais j'ai très vite trouvé quelques trous par lesquels nous pouvons communiquer discrètement. C'est d'ailleurs ainsi que j'ai pu comprendre d'où venait la barre de fer qu'il m'a envoyé lors de mon duel : un vieux barreau branlant de sa fenêtre. Malheureusement, les autres sont bien plus solides, selon lui. Il m'a également confessé avoir récupéré le couteau qu'il avait envoyé dans la nuque de l'orc lors de l'un de ses précédents repas, et qu'il le gardait avant tout comme tentative désespérée d'évasion le jour de son exécution.

Ma sœur est venu me voir comme prévu le lendemain de l'altercation. Elle est venue avec de bonnes nouvelles : il y avait assez d'incohérences dans l'enquête pour largement retarder ma pendaison. Mais elle a entendu parler de la perte de mon œil et de ses circonstances, et nous sommes tous deux arrivés à la conclusion que si je restais plus longtemps dans cette prison, condamné ou non, je finirais par y perdre la vie.

Elle m'a donc exposé son plan pour nous sortir de là, à Lionel et moi, et je me suis empressé de tout raconter en détail à ce dernier. Le principal problème que j'ai avec ce stratagème, c'est Annabelle. Il se trouve que la jeune guérisseuse qui s'est occupé de mon œil est une amie d'Elizabeth ; cela fait apparemment plusieurs années qu'elle espionne les conversations des miliciens pour son compte. Et c'est elle qui doit nous escorter jusqu'à notre ticket de sortie hors de Kendra Kâr. Seulement si elle se fait prendre à aider deux prisonniers à s'évader, c'en est fini d'elle.

Mais il est trop tard pour faire machine arrière. Annabelle est déjà là, armée de la clé, et le plan est en marche. Il est évident que je n'avais pas la moindre idée de l'influence de ma sœur jusqu'à aujourd'hui. Une espionne dans la milice, assez de leviers sur les gardes pour que les quelques bandits arrêtés dans la journée soient remis en liberté avant la nuit, un gradé qui ouvre une enquête parallèle pour innocenter un condamné à mort dont l'affaire est déjà close... Elle ne semble pas jouer au jeu de la politique depuis peu de temps.

La cellule s'ouvre et je sors immédiatement : Elizabeth nous a promis au moins dix minutes, peut-être quinze, il n'y a donc aucune seconde à perdre. Selon elle, c'est l'heure à laquelle la milice est la plus vide. L'établissement est déjà en effectif réduit au milieu de la nuit, mais ce moment précis est celui qui voit le moins de miliciens en son sein : pile entre deux relèves, lorsque la plupart des patrouilles ont déjà quittés le poste mais que personne n'est venu les remplacer, c'est une marge de près d'une demie heure pendant laquelle si quoi que ce soit de trop important se déroule non loin de là, les gardes des geôles sont contraints de venir prêter main forte. Et je ne sais ce que leur a concocté ma chère sœur, mais cela semble avoir suffi à les faire radiner.

Immédiatement, la jeune femme me tend une épée longue de bonne facture. Au cas où, me dit-elle. Puis elle s'attaque au second verrou, retenant prisonnier Lionel.

« Hé ! » fait une voix derrière moi.

C'est un garde. Et pas celui que ma sœur a acheté. Je pousse un juron en tendant mon épée devant moi ; il ne faut surtout pas le laisser alerter d'autres miliciens.

« Annabelle ?! » s'exclame-t-il avec surprise. « Mais qu'est-ce que vous faites ? »

Hé merde. Comme je le redoutais, nous venons de priver cette jeune femme de toute sa carrière. A moins que l'on ne tue ce soldat, mais cela ne m'enchante guère.

« Je n'ai pas d'armure, » lui fais-je d'un ton neutre. « Et tes collègues sont trop loin pour t'entendre. Si tu t'en vas les chercher il y a une bonne chance sur deux pour qu'on soit introuvables à votre retour. »
« Et pourquoi tu me dirais ça ? » me demande-t-il, suspicieux.
« Disons que je préfère miser sur mon talent que sur ma chance. »

Le garde semble réfléchir quelques instants avant de dégainer à son tour.

« Manquerait plus que je perde contre un borgne. »

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 11:48 
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Il ne perd pas une seconde de plus pour s'avancer vers moi et m'asséner une attaque verticale. Je peux voir qu'elle n'était là que pour évaluer mes réflexes, mais je la pare néanmoins sans problème et il reprend aussitôt position près de la porte.

Perdre contre un borgne, hein ? C'est vrai que mes talents d'escrime ont sacrément dû pâtir de la perte de mon œil. On pourrait croire que deux c'est superflu, mais s'ils vont en paire c'est pour une bonne raison. Toute la perception de notre environnement, l'évaluation des distances et nos réflexes sont le produit de notre utilisation de nos deux yeux, et outre la perte de précision dans tous ces domaines que représente le fait de n'en avoir qu'un, il faut également compter sur une rééducation complète de ma vue.

C'est à mon tour de monter au contact. Je fais un rapide pas en avant et lui assène un coup latéral en direction des côtes. Il arrête également l'attaque sans gêne et une fois de plus nous nous retrouvons à bonne distance l'un de l'autre. Cette position ne m'avantage pas le moins du monde : si je venais à le dominer, il n'aurait qu'à rebrousser chemin pour aller chercher du renfort, et malgré mon bluff passé, rien ne me dit que nous parviendrons à prendre assez d'avance avant qu'ils ne soient de retour.

Il revient à l'assaut peu de temps après, m'assénant cette fois un enchaînement bien plus long et complet, que mes réflexes amoindris ne parviennent à discerner que de justesse. Fort heureusement nous n'en somme encore que dans la phase d'analyse, et il reprend rapidement sa position près de la porte encore une fois.

Je n'ai jamais suivi de cours d'escrime à proprement parler, et mes mouvements sont plus instinctifs que techniques, mais j'ai toujours été plutôt talentueux malgré cela, parvenant de temps à autre à gagner mes duels avec le forgeron de mon village, ancien soldat aguerri de métier. Certes il est vieux et bedonnant, mais il a vu plus de bataille que la plupart des rigolos de cette caserne n'en verront jamais. Seulement à l'époque je n'étais pas borgne, et mes réflexes étaient intacts. Je peux voir que mon adversaire n'est pas un simple garde sans raison : il manque d'expérience, de technique et de rapidité pour les missions de terrains – ou bien ce sont des années d'oisiveté qui l'ont rendu comme ça. Mais il n'empêche qu'il dominera sans problème l'infirme que je suis devenu si je ne ruse pas.

Derrière moi je peux entendre qu'Annabelle a profité de notre combat pour délivrer Lionel. Seulement il n'est pas armé et n'est doué qu'avec les armes de jet, en particulier les couteaux, de son propre aveu. La guérisseuse, elle, n'a pas la moindre formation martiale et est frêle comme tout. Autrement dit, je ne peux pas les impliquer dans le combat sans les mettre grandement en danger.

Le soldat s'avance de nouveau, mais je peux lire dans ses yeux qu'il est prêt à amorcer un réel affrontement cette fois. Plus de tour de chauffe, plus d'analyse, seulement nos épées qui se croisent jusqu'à ce que l'un de nous d'eux abandonne ou ne tombe. Ses enchaînements, trop rapides pour mon unique œil, manquent de percer ma défense par trois fois en moins d'une minute, et sous le flux ininterrompu de ses coups je n'ai pas le temps de porter le moindre assaut, ne faisait rien d'autre que parer maladroitement et esquiver sans aisance. Plus le duel avance, plus il devient clair que je n'ai que peu de chance de le remporter. En fait, il devient clair que je suis sur le point de le perdre d'une seconde à l'autre.

Mais ce serait sans compter sur l'intervention d'Annabelle. Car j'entends une prière derrière moi, le nom de Gaïa est mentionné et soudain une lumière blanche s'abat sur moi. Sous le coup de la surprise, le garde recule, me laissant le temps de reprendre mon souffle alors que je me sens... mieux. Plus alerte.

Le soldat s'approche de nouveau mais cette fois mon unique œil suffit à le voir venir et à contrer son coup sans mal. J'ai même le temps d'engager une riposte que, surpris, mon adversaire ne parvient à esquiver que de justesse. Je ne sais pas ce que la guérisseuse a fait, mais c'est particulièrement efficace. Décidant de profiter de mon avantage nouveau, je prends cette fois les devants pour partir à l'assaut. S'ils manquent de leur vivacité d'autrefois, mes coups sont bien plus précis et rapides qu'une minute auparavant.

Néanmoins, si la supériorité du soldat n'est plus visible, je ne le domine pas non plus. A vrai dire l'échange est d'un équilibre frustrant. Mais pendant ce temps, l'aiguille tourne.

« Adelphe, il faut se dépêcher, » me supplie Annabelle derrière moi. « Les gardes vont revenir d'une minute à l'autre ! »

Et il n'en faut pas plus au milicien pour reculer une énième fois près de la porte, essoufflé cette fois, mais avec une idée derrière la tête que je crois comprendre. Je ne peux pas l'en blâmer, mais cette dernière remarque de la part de la guérisseuse était une erreur. En laissant entendre au garde que nous connaissons notre marge de manœuvre mais qu'elle arrive à son terme, elle lui a fait comprendre que s'il s'en allait maintenant prévenir ses collègues, il les croiserait sur le chemin du retour et ils n'auraient qu'à se précipiter pour nous intercepter.

Et puis un éclair de génie m'assaille. Annabelle la guérisseuse. Je n'arrête pas de l'appeler par ce pseudonyme, et ce pour une bonne raison. C'est une soigneuse. Elle en a d'ailleurs fait la démonstration pas plus tard qu'hier avec mon œil.

En face de moi, je peux voir le soldat prêt à s'en aller d'une seconde à l'autre. Il tente sans doute de gagner quelques secondes supplémentaires, mais il est maintenant clair que son nouvel objectif est juste de les faire arriver à temps pour nous arrêter, plus que de nous stopper lui-même. Il faut donc que j'agisse vite, que je le neutralise maintenant. Alors sans la moindre respect pour ma propre sécurité, je m'élance rapidement vers lui, non pas pour lui donner un coup d'épée, qu'il parerait encore une fois, mais pour le prendre au corps à corps et l'immobiliser. Comme il fallait s'en douter, le garde en profite pour tenter de m'arrêter de son épée.

Mais c'est exactement ce que j'attendais. Je tente de me décaler le plus possible sans pour autant arrêter ma course et lui assène un coup du manche de mon arme au visage alors que la lame de la sienne perfore ma chair juste en dessous de mes côtes. La douleur m'arrache un grognement que je peine à ne pas transformer en cri mais, sous le regard médusé de mon adversaire, je continue mes assauts répétés dans son visage ensanglanté jusqu'à ce qu'il lâche son arme et tombe à terre, inconscient.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 11:50 
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« Adelphe, vous êtes inconscient ! » s'exclame Annabelle qui s'empresse de me venir en aide à la seconde ou la tête du garde touche le sol.

Elle arrache l'arme qui pendouille de mon abdomen sans ménagement, me soutirant un autre grognement de douleur et relâchant un flot de sang qui vient dégouliner sur mes haillons, puis remonte ma chemise pour examiner la plaie.

« Rien que vous ne puissiez arranger, n'est-ce pas ? » fais-je péniblement alors que Lionel nous rejoint et vérifie immédiatement que le garde est bel et bien inconscient.
« Ca a l'air d'aller, » me rassure-t-elle en posant une main sur la plaie. « Mais ç'aurait très bien pu toucher des organes vitaux, et ce n'est pas quelque chose que j'aurais pu soigner en quelques secondes. »

Alors qu'elle me dit ça une douce chaleur se répand dans mon corps à l'endroit de la blessure alors que je vois une lumière blanchâtre émaner de sa main. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ma plaie est refermée et ne reste qu'une vilaine cicatrice ainsi que quelques taches de sang pour témoigner de son existence. Néanmoins l'endroit reste relativement douloureux.

« Et pour lui ? » demande finalement Lionel. « Que fait-on ? »
« C'est à Annabelle de décider, » dis-je en me tournant vers la principale concernée. « J'aimerais mieux ne pas avoir à le tuer, mais si nous le laissons comme ça votre vie ici est foutue. Au moins jusqu'à ce que Lionel et moi soyons disculpé. Et même après, je doute qu'ils vous laissent continuer votre travail à la milice. »

La jeune femme observe le garde quelques instants, mais ne semble pourtant pas hésiter le moins du monde lorsqu'elle me répond.

« Ma réputation ne vaut pas la vie d'un homme. Je connaissais les risques. Hâtons-nous, maintenant, ses collègues pourraient arriver d'une minutes à l'autre. »

Je hoche la tête en signe d'assentiment et nous la suivons à travers les dédales de la milice sans nous faire prier.

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