L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 23:32 
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La vue du cachot n'était pas plus belle à la maigre lueur du jour qu'elle ne l'avait été quand il y était arrivé, par contre Draast découvrit un crouton de pain et une écuelle d'eau non loin de sa porte aussi se douta-t-il qu'un des gardiens lui avait apporté ce maigre petit déjeuner en le glissant au travers des barreaux. Il ne fit pas le difficile, après tout il avait eu l'hébergement gratuitement il n'allait pas non plus cracher sur sa qualité d'autant que ses souvenirs lui rappelaient des moments bien plus pénibles d'enfermement. Aussi trempa-t-il le pain sec dans l'eau, la mie but avec avidité et fut plus tendre à mâcher ce qui fut que le repas n'était pas si horrible somme toute, son écuelle à peine finit voilà qu'il recevait en pleine figure un tas de frusques. Ne reconnaissant pas ses vêtements il le brandit pour les montrer au garde, reconnaissant par là-même le vétéran qui lui avait parlé dans la nuit il se plaignit d'une voix basse et lasse.

"Vieux guerrier, ces nippes ne sont point la vêture avec laquelle je suis arrivé ici. Puis-je récupérer mes biens?"

(Bah après tout ça à l'air plus chaud que ce que m'ont laissé les bandits.)
(Je vais quand même pas me balader avec ces machins sur le dos?)
(Et pourquoi pas?)
(Mais ça n'est pas à MOI!)
(C'est mieux que se balader nu.)
(Je ne suis pas sûr...)
La demande moins lasse qu'autoritaire resta apparemment lettre morte comme l'homme croisait les bras en toisant Draast avec l'air de se demander pourquoi son devoir le menait à faire des choses aussi contre nature.

"Allez étranger, si t'es pas heureux on peut t'garder et t'a passer à la question, ou alors tu la boucle, te t'rend décent et tu m'suit dehors."

Il remarqua que le seul point commun qu'on toute les geôles c'est qu'on y a pas vraiment le choix, aussi se frusqua-t-il, une fois finit il grogna : il ressemblait à un de ces prêtres morbides qui trainent dans les temples noirs... Comme si il y avait besoin de se vêtir de noir pour étudier la mort et la violence, ou alors on le prendrait pour un voleur -bien qu'aucun voleur n'ai assez peu de bon sens pour se vêtir ainsi de jour- en tout cas cela ne l'enchantait absolument pas... Mis à part la couleur, le pourpoint et les chausses semblaient tenir chaud bien qu'un peu trop courts et les chaussures était plus ou moins à sa taille et d'un cuir usé par l'habitude -il se souvenait le temps qu'il avait mis avant que ses propres souliers lui aillent sans le faire souffrir- aussi finit-il par hausser les épaules avec fatalisme et avancer vers la porte de sa cellule. Le garde sortit une gros trousseau de clef et ouvrit la porte qui grinça avec un vacarme de tout les diables, nul n'aurait pu la crocheter ou l'ouvrir sans faire autant de bruit...
(Quel protection élaborée...)
Et une fois son prisonnier devant lui il laissa la porte se refermer et flanqua un coup de pied au derrière de celui-ci en lui disant.

Allez tudieu avance, j'ai pas toute ma journée!

(Je vais le faire mourir à petit feu, le découper en morceau jusqu'à ce qu'il meure en me suppliant de l'achever! Ça me donnera la mesure de la résistance des humains de ces contrées et une très bonne opportunité d'observer l'anatomie humaine!)
(Je compte vraiment me battre contre un vétéran alors que je suis désarmé...?)
(Il le mérite!)
(Il faut que je sorte d'ici surtout...)
Aussi avança-t-il tout en massant son postérieur, aussi meurtri que son orgueil et monta-t-il vers la salle principale de la milice puis vers l'extérieur sous la conduite de son gardien aussi revêche que peu disert. La lumière de ce début de matinée bruineuse lui meurtri les yeux, mais au bout de quelques secondes il put apercevoir la rue qui l'entourait, à sa gauche une mince file d'humains patientait devant un quelconque temple et à sa droite au carrefour un homme menait une carriole qui ne soulevais nulle poussière à cause de l'humidité ambiante. Et alors qu'il se retournait pour voir le bâtiment dans lequel on l'avait retenu il attrapa au vol et par réflexe la bourse que lui lançait le garde qui l'avait accompagné à la sortie et qui lui dit sèchement avant de réintégrer son poste.

Pour qu'tu crie pas partout qu'la milice t'a volé. Et qu'on t'revoit plus sinon ça chauffera pas que pour tes saprés oreilles pointues!


_________________
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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 18:14 
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Avec un vagissement furieux lorsqu'il constate que tu t'obstines à te taire et te rouler en boule, le chef Maens -un homme pas très patient apparemment- envoie, avec toute la force du soldat rouillé qu'il est, son pied gainé de cuir dans ton abdomen. Enfin, étant donné que tu t'es roulé en boule, il tape un peu au hasard, et son pied heurte aussi douloureusement l'un de tes poignets. Un boeuf en colère aurait fait preuve de plus de finesse, cela est certain.

Il y a soudain des bruits étouffés et des grognements mécontents un peu partout dans la cellule: le chef, qui s'apprêtait à remettre ça, et certainement te fracasser le crâne à coups de talon, est plaqué au mur par les autres soldats. Ils tentent de raisonner la face rougie de colère de Maens. Finalement, ces soldats ne sont pas si crétins qu'ils en ont l'air... Toujours est-il que tu réchappes de justesse à un passage à tabac mortel.

Dans le tumulte de la lutte des soldats pour maîtriser le chef, personne n'a entendu le greffier, à la fois léger comme une plume et droit comme la justice, se lever, et prendre les clefs de la cellule à l'autre bout de la pièce. Il vient se placer devant la porte de ta cellule, et l'ouvre à l'aide de la clef. Au claquement retentissant du loquet qui s'abat, le silence se fait. Avant que quiconque ait pu l'ouvrir, le greffier s'écrie vivement à l'adresse du chef, d'un ton méprisant et sévère:

" Il est interdit par la loi kendrane de frapper plus que de raison les prisonniers. Je représente la loi et ici, et je ne tolérerai aucun manquement. Je vous laisse l'affaire Maens, mais sachez cependant qu'à la moindre nouvelle incartade, je vous fais destituer et vous renvoie récurer les écuries de la milice! Suis-je clair?! "

Voilà qui est surprenant de la part d'un si jeune freluquet, autant d'autorité. Ne laissant même pas répondre le chef, qui, pâle comme un mort, semble muet de toute façon, le greffier s'approche et s'accroupit à côté de toi. Il te redresse doucement sur le dos, et tâte d'une main experte diverses parties de ton corps, diagnostiquant les dégâts causés par la rustrerie du chef, ignorant tes fréquents grognements de douleur. Avisant ton poignet en piteux état, ce dernier palpe rapidement ta main, puis la referme subitement, alors que tu sens quelque chose se glisser sous tes doigts.

Se redressant vivement, il s'adresse sèchement à Maens:
" Vous aurez beaucoup de chance s'il passe la nuit. Cassé et contusionné comme il est, c'est déjà un miracle que la douleur ne lui fasse pas perdre conscience. L'interrogatoire est terminé, reprenez vos postes. "

Sa dernière phrase claque comme le fouet du dompteur, et au pas de charge, tout le monde évacue ta cellule, et te laisse étalé sur le pavé. Enfin, pas si seul que ça... Au creux de ta main repose un petit parchemin roulé. Si tu tiens à sortir d'ici vivant, il va falloir trouver un moyen de le lire sans te faire remarquer...


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 21:30 
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Perdu dans sa douleur, au bord du gouffre aride de l'inconscience, Cantemort pleurait en silence. Il sentit un coup sur son poignet, il entendit des bruits étranges pour les lieux, des bruits de luttes, il entendit la porte s'ouvrir, il entendit un homme parler, il entendit même les dieux lui marteler le crane. Il entendit tout cela comme depuis très loin. N'avait d'importance à cet instant que la terrible douleur qu'il ressentait. Incapable de parler, incapable même de penser, il redevenait le gamin qu'il n'avait, finalement jamais totalement cessé d'être.

Il sentit soudain que la douleur s'accentuait, puis redevenait supportable. Puis s'accentuait à nouveau. Il sentait une main ferme lui tâter le corps à la recherche de blessures visibles.


(Pas encore... peux plus... pitié...)

Mais la main continuait son œuvre et Cantemort, trop faible pour hurler, gémissait à chaque point sensible. Puis on lui souleva la main et il sentit quelque chose glisser à l'intérieur. Il serra le poing de toutes ses forces pour conserver ce petit papier. Si les autres le voyaient, ils allaient le lui prendre.

(Et la maîtresse elle me croit jamais!)

Cantemort pouvait désormais se concentrer sur autre chose que sa douleur et cela lui permettait de se sentir un peu mieux. Il entendit la porte se refermer et, ouvrant à moitié ses yeux rouges, il vit que tous étaient sortis. Il faillit se remettre à pleurer de tant le soulagement était intense, mais il ferma les yeux et s'endormit, éprouvé. Il serrait contre lui son poing fermé et le petit papier à l'intérieur.

Il se réveilla, ne sachant pas combien de temps il avait pu dormir. Il ouvrit lentement des yeux noirs comme le plafond de sa cellule et tourna sur lui-même. Il faillit crier tant la douleur était forte mais réussit à ne pousser qu'un grognement. Une fois dos aux gardes à l'extérieur, il déplia sa main, désormais sous son corps, puis déplia, avec cette même main, le petit papier. Il essayait de ne pas bouger sa main visible par les gardes pour qu'ils ne se doutent de rien. Une fois le papier déplié, il tenta de lire.

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    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 19:15 
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Jet de lecture dans la pénombre et discrétion==> réussite

Grâce au miroitement d'un rayon de lune, le parchemin est légèrement éclairé, et tu peux distinguer sans gros problèmes les mots écrits dessus. D'une écriture ferme, tranchante, et sévère, à l'image du greffier, tu peux lire ces deux phrases mystérieuses:

" Vous n'êtes pas seul. Nous sommes là. "

Parchemin mystérieux! Qu'est-ce que ce greffier raconte? De ces quelques mots, tu peux déduire un certain nombre d'informations. D'abord, le greffier a l'air d'être de ton côté. Il t'a sauvé la vie tout à l'heure après tout. Et surtout, il fait partie d'un "nous". Un "nous" qui apparement te connaît, un "nous" caché et infiltré dans Kendra-Kâr. Un "nous" apparement prêt à t'aider. Dans quoi es-tu donc embarqué?! Et ton maître a-t-il un rapport avec tout cette mascarade?? Il faudra sortir d'ici pour le découvrir.


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 18:46 
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(Bizarre... Lézards rampant ou brutes vicieuses?)

Le repos dont il avait bénéficié avait remis les idées de Cantemort en place. Il tenta de bouger de quelques centimètres mais la douleur, toujours présente, le fit rapidement tourner de l'œil.

Il se réveilla, toujours sans savoir combien de temps s'était écoulé. Même si elle persistait, la douleur ne put l'empêcher de se trainer vers la paillasse sale où il s'écroula. Il sombra à nouveau dans le sommeil.

Quand il se réveilla, il se rendit conte qu'il serrait toujours dans sa main le petit papier. Il se remémora alors les évènements de la veille et en conçut une haine d'autant plus farouche envers ses geôliers. Il ne pouvait se lever, il ne pouvait pas parler, alors ils réfléchissait. La planification n'était pas la première qualité de Cantemort, aussi abandonna-t-il l'idée d'échafauder un plan pour s'échapper et peut-être ce "nous" dont parlait le papier viendrait-il à son secoure, qui sait?

Ne voyant pas comment il pouvait se sortir de sa situation par ses seuls moyens, il se mit à gratter les pierres à portée, façon comme une autre de passer sa colère. Il en concevait des ébauches de chansons et même un nouveau conte qu'il se promit d'achever à l'air libre.

(Et il ne restera pas incomplet. Trop simplet.)

Il devait patienter de toute manière. Se remettre. Attendre.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Jeu 7 Mai 2009 22:29 
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La fin de cette première séance d'interrogatoire marque un tournant dans ton existence pénitentiaire: les soldats ont apparemment décidé de te ficher la paix définitivement, quitte à te laisser sombrer dans l'oubli, tapi dans ta cellule. A cause de tes blessures, ils ne peuvent certainement plus "t'interroger"... Le chef Maens, la plupart du temps absent, occupé à d'autres affaires, te rend visite quelques fois. Enfin, il vient inspecter les soldats qui assurent ta garde, et te fusille du regard cinq bonnes minutes avant de disparaître.

Et les jours passent et se ressemblent. Tu te lèves le matin sur une couche de paille moisie, et tu t'endors dessus le soir. Tu es nourri à peu près correctement. Les journées sont longues, et propices à l'introspection, puisque personne ne t'adresse la parole. Tu n'as même pas un compère de cellule à qui parler.

Durant dix jours, tu restes là. Et toujours rien à l'horizon...


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Lun 11 Mai 2009 20:05 
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Cantemort créait, remuait, alimentait ses idées. Le conte prenait forme petit à petit. Malgré qu'il pensait le faire une fois sorti, l'absence d'occupation l'avait poussé à se concentrer sur sa nouvelle histoire. N'ayant rien pour écrire, il se réduisait à de grossières ébauches.

(Ce sera grand, lent, riant, pleurant. Au sommet de tout art, patron mon ardoise!)

Depuis la veille, il ne s'était rien passé. Les gardes jouaient aux cartes derrière les barreaux, regardant à peine leur prisonnier. Le chef Maens avait disparu. Tous semblaient avoir oublié Cantemort, tapis sur sa paillasse, profitant du repos qu'on lui offrait.

(Tapis sur paillasse, moquette. Moquette et paillasson... quel luxe!)

Parlant tout bas pour ne pas attirer l'attention des gardes, il récitait parfois des passages de son conte, arrangeant et corrigeant ici et là.

« Un poète pourtant honnête,
Capturé par quelques brutes.
Ce poète il est bien bête,
Il les prend tous a la lutte. »


(Pas mal, mais ensuite? Quelle est la suite?)

Cela faisait maintenant trois jours que Cantemort pourrissait au fond de son cachot miteux. Les gardes l'oubliaient, le chef Maens honorait parfois les lieux de sa présence mais partait en général sans faire de remarque. Cantemort s'amusait néanmoins de ces visites, l'occasion de narguer le milicien ne se présentait que trop rarement pour la laisser passer. Ainsi, Cantemort le regardait entrer et soutenait sans ciller son regard, sachant pertinemment que, malgré sa position de force, Maens ne ferait rien.

Ce matin là, Cantemort tenta de se lever et y parvint au prix de gros efforts. Si la douleur était passée, l'engourdissement de ses muscles du au manque d'exercice était lui bien présent. Une fois debout, il trébucha et tomba sur ses genoux. Les yeux noirs, il se releva tant bien que mal et parvint cette fois à rester debout. Il avança de quelques pas puis se rassit, essoufflé. Les gardes le regardaient avec étonnement puis, voyant qu'ils ne risquaient rien, reprirent leur partie.

Une fois au sol, Cantemort repris son conte.


« Une bande de fiers à bras,
Qui jouent aux cartes ici bas.
Et qui frappent violemment
Le poète un brin trop lent. »


Chaque jour Cantemort se réveillait, restait encore quelques instants sur sa paillasse à inventer la suite de son conte. Puis il se levait, maintenait son équilibre, et marchait dans sa cellule, se reposait tout en continuant son histoire, puis repartait. Au bout du cinquième jour, il arrivait à faire cinq fois l'aller-retour d'un bout à l'autre de la cellule. Maens descendait encore le voir et Cantemort pouvait désormais la saluer comme il se devait. Ainsi, il attendait qu'il passe devant sa cellule pour lui adresser un grand sourire et déclamer quelques vers choisis de son conte.

Malgré son activité apparente, Cantemort s'ennuyait. La routine n'était pas un élément agréable pour lui, et sans ses couteaux, il ne pouvait s'entrainer.

Le septième jour, le conte s'achevait. Cantemort, fier de son œuvre, se mit à courir dans la cellule, se remettant en forme. Il résolu de désormais procéder ainsi et se rassit, mettant en place les derniers vers.


« Et le poète fougueux,
Et la princesse gracieuse,
S'envolèrent au loin sur le dos,
Du plus grand des vieux dragons.
Et ils fuirent jusqu'au fin fond
Du pays lointains, le plus beau. »


(Magnifique! Féerique! Presque elfique.)

Se relevant, Cantemort tenta un saut périlleux dans sa cellule, mais le plafond trop bas le rappela à l'ordre et il se cogna violemment la tête. Les gardes se mirent à rire et Cantemort se rassit, vexé.

Deux autres jours se passèrent encore où Cantemort, désormais inoccupé, s'ennuyait fermement. Il courait donc dans sa cellule, cherchant à se fatiguer le plus possible et inventant pour cela toute sorte de techniques. Il dormait ainsi la majeure partie de la journée.

Le matin du dixième jour, Cantemort tenta de courir encore mais l'ennui était trop fort et il se rassit immédiatement, serrant ses bras autour de ses genoux, se balançant d'avant en arrière. Aujourd'hui ne serait pas une bonne journée, il le sentait.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 20:13 
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Ces dix jours de "convalescence", sans être d'un luxe effarant, te permettent de récupérer des blessures que t'avaient infligées les gardes. Le poignet dans lequel le chef Maens s'est dégourdi les jambes est toujours douloureux au moindre mouvement. Tu as des bleus un peu partout sur le corps, mais apparemment rien de vraiment cassé. Petit chanceux, va.

Les soldats qui t'ont surveillé pendant les dix jours se sont complètement désintéressé de toi. Ils sont seulement pu remarquer tes petits tours dans la cellule, et capter quelques bribes de ton conte. Les grouillauds de base qu'ils sont ne remarquent évidemment pas que tu t'évertues à garder la forme, autant que possible après un passage à tabac, en vue d'une éventuelle évasion. Durant ces dix jours donc, pas de signe de vie du "Nous".

Ton pressentiment au matin du dixième jour se révèle être... plus ou moins exact. D'un côté, tu as eu raison d'appréhender la journée: Maens vient te rendre visite trois fois dans la journée, passablement énervé. Lorsqu'il arrive dans le cachot, il marmonne comme un dément; dès son entrée, il aboie sauvagement sur les soldats qui sont pourtant à leur poste. Lors de sa première visite, tôt le matin, il te trouve assit sur ta paillasse, le regard dans le vide. Maens vient se planter devant toi, furieux jusqu'au bout de ses tempes grisonnantes, et te fixe pendant dix bonnes minutes. Tu peux sentir dans son regard toute la haine qu'il te voue, et toute l'envie qu'il a de te coffrer une bonne fois pour toutes. Etrangement frustré, il finit par se détourner en claquant la langue, et ressort vivement du cachot en grommelant.

Ses deux autres visites se déroulent sensiblement de la même façon, mis à part qu'à la fin de la troisième, avant de sortir du cachot, il pousse un rugissement de rage, la veine palpitante, et crie:

" Demain, on reprend l'interrogatoire!! "
Il se répand ensuite en injures sur ton cas, mais de peur de heurter ta sensibilité, je m'autorise à les censurer. Je sais, je suis bon.

Mauvaise nouvelle pour toi l'ami: demain, tu vas morfler.


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 20:37 
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Cantemort se sentit devenir livide.

(Pas encore... Corridor aride et risible. Mais ça fait mal quand même!)

Le chef Maens venait de sortir, laissant le silence retomber sur la cellule. Cantemort ne supporterait pas une nouvelle séance de ces « interrogatoires », il le savait. Il plongea sa tête entre ses bras toujours serrés autour de ses genoux. Ses yeux redevinrent noirs.

Une idée germa dans son esprit. Il devait de toute façon éviter cette nouvelle séance.


(Bande de rustres. Sac à puces. Aide mon astuce.)

Cantemort se leva, épousseta son costume et constata pour la première fois depuis son entrée dans la cellule que ce-dernier avait énormément souffert. De nombreux trous le parsemaient et, de sa blancheur d'origine, il ne restait qu'un gris vaguement délavé.

(Abrutis!)

Cantemort oublia avec peine son costume et avança vers les barreaux de sa magnifique demeure. Il s'y accrocha et appela :

« Eh! Éminents hôtes! »

Une fois qu'il eut capté l'attention des gardes, il poursuivit :

« Cela fait dix jours que je pourri ici. Vous me laisseriez bien devenir de nouveau présentable. Valet d'étable, j'en ai l'air! Je demande juste mon maquillage, le doré qui brille et mon bicorne. Le crasse m'agace! »

Espérant que les brutes idiotes tombent dans le panneau, Cantemort attendit.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 21:34 
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Tes "éminents hôtes", comme tu les as si bien nommés, sans grande surprise, te regardent d'un air ahuri. Un quoi? Bicrône? Et du quoi? Makiyaje? Connais pas. Les soldats se dévisagent ensuite d'un air préoccupé, comme s'ils pesaient le pour et le contre; les risques de te rendre certaines de tes affaires. Heureusement pour toi, l'un d'entre eux finit par se lever, pour pesamment parcourir la pièce et farfouiller dans le tas informe de tes effets.

Reposant avec soin les couteaux et la dague, le soldat prend dans une main la petite boîte qui contient ton fond de teint, et ton chapeau dans l'autre. Cependant, certainement saisi par une réminiscence d'intelligence, il s'immobilise, et se replonge dans ses pensées. Vraiment, vraiment pas une flèche, celui-là.

Heureux coup du hasard (ou du GM bienveillant), le mystérieux greffier choisit ce moment précis pour pointer le bout de son nez, et entrer majestueusement dans la cellule. D'un air irrité, il regarde le soldat pétrifié et le regard vague, et l'apostrophe:

" Eh bien quoi, vous avez vu un fantôme? "
Penaud, l'autre sursaute et bredouille sa réponse:
" Non, non, m'sieur. C'est juste que je prisonnier, il veut récupérer son chapeau et son makiyaje, mais je sais pas si je peux lui donner... "

Le greffier se rapproche vivement, et arrache des mains du soldat tes possessions, en s'écriant sèchement:
" Donnez-moi ça, bigre d'imbécile! "

Il jette un bref coup d'oeil à ton bicorne, qu'il fait rouler entre ses doigts, et ouvre ta boîte de fond de teint. Ses sourcils se haussent imperceptiblement lorsqu'il découvre la poudre magique, mais il reprend rapidement un masque froid et hautain.

" Rien de suspect là-dedans. "

Il se dirige vers les barreaux de ta cellule, et fait passer ton chapeau et la boîte de fond de teint. Puis il se retourne vivement pour de nouveau cracher son venin sur les soldats:
" Maens n'est pas là? Je dois lui parler tout de suite! "

Les soldats, bien évidemment ralentis, bégaient des réponses confuses, et le greffier renifle de dédain avant de sortir d'un pas conquérant de la salle. Un vrai ouragan, ce greffier. Encore stupéfaits, les soldats se rassoient.

Quant à toi, ô surprise, un message est glissé dans ton chapeau, rédigé de la même écriture incisive:

" Soyez prêt. "

Ding dong, n'entends-tu pas résonner le carillon de la liberté?


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Jeu 14 Mai 2009 18:57 
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Son bicorne dans les mains, Cantemort resta impassible quelques secondes. Puis il sourit lentement, ses yeux à nouveau bleus.

Il se rassit sur sa paillasse et ouvrit sa boite de maquillage. Il appliqua d'abord le blanc sur la totalité de son visage avant de repasser le contour de ses yeux en noir. Puis, avec application, il dessina la larme noire qui coulerait désormais pendant des heures.


(Maintenant le feu d'artifice final!)

Cantemort ajouta une touche de fond de teint doré sous ses yeux, faisant briller le noir. Une fois sa tache terminée, il se tourna vers les gardes et leur adressa un grand sourire. Un sourire froid, cruel, comme toujours.

Il se sentait à nouveau lui-même. Le spectacle pouvait reprendre et cette fois, c'est lui qui dirigerait les lions.


(Enfin! Voilà voili voici venir, vernit, versant une larme de joie : Canto! De retour! Venez donc, venez donc! Admirez!)

Une fois son maquillage en place et sa joie de vivre revenue, Cantemort examina l'intérieur de son bicorne, cherchant le couteau qu'il y cachait toujours. Puis il résolut d'attendre, prêt, ses tours en poche.

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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Dim 17 Mai 2009 12:08 
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Malheureusement pour toi, ton chapeau se révèle n'être qu'un simple bout de tissu, et pas une cachette à couteaux. Si les gardes sont un peu lents, ils ne sont pas non plus abrutis au point de te donner une arme. Pourquoi pas ouvrir la porte de la cellule et te donner un plan de Kendra-Kâr aussi? Sans oublier un petit panier de biscuits préparés par Maens lui-même, histoire de ne pas être importuné par de vilaines fringales durant ton évasion.

La soirée passe lentement, pour toi. Absolument rien ne se passe, pendant que le soleil se couche paresseusement sur la ville. Le seul évènement notable est ton insipide repas, que les bienveillants soldats veillent à te faire passer à travers les barreaux de ta cellule. En même temps, quel cadre est mieux adapté à l'évasion que la nuit noire?

Tu te tournes les pouces, donc, des heures durant, dans l'expectative. Viendra, viendra pas? Comme d'habitude, les gardes qui campent devant ta porte, aux alentours de minuit, se lèvent et sortent du cachot, rentrant chez eux. Généralement, cinq minutes suffisent à la relève pour arriver, et garder un oeil endormi sur toi. Mais là... Une minute passe, puis deux, puis cinq, puis dix... Et toujours personne. Tu sembles seul au monde. Le silence presque total qui règne dans les cachots est d'un glauque annonciateur d'une nuit macabre (ou alors annonce que tout le monde dort, c'est comme tu veux).


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Dim 17 Mai 2009 17:02 
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(Soyez prêt, soyez prêt. Prêt pour la bouffe? Macabres bouffons!)

Cantemort tournait en rond depuis déjà plusieurs heures et commençait à sérieusement s'impatienter. Les gardes lui avaient donné son repas, comme chaque soir. Il n'y avait pas touché. Il arpentait sa cellule de long en large, pestant tout bas. Dans un élan de rage, il donna un coup de pied de son écuelle qui alla s'écraser contre le mur.

Les gardes se levèrent d'un même mouvement et partirent. Laissant Cantemort seul. La relève ne tarderait pas et la nuit pourrait commencer. Cantemort irait s'allonger sur sa paillasse sale, et tenterait de dormir sans réellement y parvenir. Seulement la relève n'arriva pas. Cantemort mit un moment avant de s'en apercevoir. Il leva la tête et ne vit personne, se mit debout et avança vers les barreaux, à travers desquels il tenta d'apercevoir l'escalier. Personne.

Il était seul dans la pièce, pas un son ne lui parvenait. Il avança vers la porte et donna un grand coup dedans, tenta de bouger chacun des barreaux, ceux de l'ouverture qui donnait sur la rue, inspecta chaque centimètre carré des murs qui l'entouraient, bref, il tenta de trouver la moindre faiblesse dans les clôtures de sa cellule.

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    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Dim 17 Mai 2009 19:46 
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Si l'on peut reconnaître au moins un mérite à cette bonne vieille cellule de Kendra-Kâr, c'est qu'est est sacrément solide. Peut-être obscure, mal entretenue, et puante, mais solide. Ce qui, après tout, est la seule chose qu'on demande aux cellules de prison. Tu t'acharnes donc sur les barreaux en vain, tu te râpes les mains contre les pavés humides pour rien, car tout reste immobile.

Soudain, un son. Un grincement de porte, presque un hurlement strident dans ton cocon de silence, puis des pas précipités qui résonnent, emplis de mystère. Qui est-ce? Vient-on vers toi? Que se passe-t-il donc? Ces questions trouvent une réponse quelques secondes plus tard quand, une fois n'est pas coutume, le greffier apparaît dans la pièce. Il se hâte de descendre les escaliers, un trousseau de clés en main, et vient se placer devant la porte de ta cellule. Avec un petit sourire froid, il te demande:

" Prêt à quitter votre ravissante demeure? "

Sans attendre la réponse, qui est évidente de toutes façons, il glisse la clé dans la serrure, et avec un claquement sec, le verrou s'enclenche, et la porte s'ouvre. Enfin, tu es libre. Le greffier ouvre la porte à barreaux en grand, mais se place cependant en travers de ton chemin:

" Nous allons sortir d'ici, mais vous allez devoir respecter quelques consignes si vous tenez à votre liberté. Et pour ma part, je tiens à ma tête. M'obéirez-vous sans conditions? "

Il te fixe intensément, attendant ta réponse, semblant prêt à te renfermer en cas de refus.


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 Sujet du message: Re: Les cachots
MessagePosté: Mar 26 Mai 2009 18:08 
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Localisation: la rochelle
Observant le greffier, Cantemort se demandait quoi faire. Simplement exploser de rire ou tenter de passer de force.

(T'obéir? Raclure infâme du plus profond bidet.)

Malgré tout, Cantemort avait besoin de lui pour s'évader. Il le savait et cela l'énervait plus encore que le petit sourire de son sauveur. Finalement, Cantemort décida de suivre, le cellule le tuait à petit feu et il ne tenait plus dans cet espace si exigu. Il sourit lui aussi de toutes ses dents :


« Évidemment. Comment ne pas me plier à votre incommensurable autorité? »

Puis il poussa doucement le greffier pour sortir de la cellule et ramasser ses affaires.

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