Isulka répondit à ma question en me faisant remarquer que celle-ci était intéressante, je souris, j'avoue que j'étais une des meilleures soeurs pour l'apprentissage théorique de l'arme blanche. L'écoutant de toutes mes oreilles, elle m'apprit que cette plante pouvait se nourrir de la terre ou quand elle était hors de celle-ci, aspirait l'énergie magique de sa magicienne, mais pouvait également prendre la vie d'une personne sans capacité magique. Elle me rassura bien vite en me déclarant que j'étais avec elle. Ces aventures que nous avions vécus depuis notre rencontre découlaient d'elle ? Je me gardai ce commentaire, m'éloignant à présent d'elle pour retourner mes pratiques d'armes blanches.
Je venais tout juste de reprendre mon entraînement, quand Isulka me demanda si j’avais un nom pour le nouveau compagnon qui allait nous suivre. Elle insista une seconde fois et se tut ensuite, comprenant que j’avais besoin tout comme d'elle d’une concentration optimale.
Afin de me familiariser avec l’arme de pratique, je commençai par m’habituer à la sortir et la rentrer de son fourreau. D’un geste rapide et souple, je le fis de plus en plus rapidement avant que cette dernière ne refusât de sortir de son logis. Dans le feu de l’action l’arme tout entière s’élança en étant guidée par la main. M’arrêtant nette, afin de comprendre et analyser l’événement j'en vins vite à la conclusion qu’une nouvelle découverte venait de me percuter ou plutôt de m’échapper.
Je tentai de renouveler cette erreur de manière volontaire, attrapant de mes deux mains le fourreau, l’une sur le haut du fourreau, l’autre à son extrémité. Je frappai l’air à nombreuses reprises sans m’arrêter, de manière à ce que mes pieds ne touchent le sol qu’une demi-seconde pour à nouveau projeter mon corps dans les airs avec efficacité.
Pour le moment peu satisfaite de mon agilité, je laissai mon corps sur le sol un instant, le temps d’imaginer un adversaire cette fois d’allure svelte et fine. Une sorte d’elfe blanc, une rapière d’argent à la main. Je le fis se mouvoir en ma direction d’un air serein et ravageur. Je m’approchai en vitesse, profitant de ma rapidité pour prendre l’initiative de ce combat imaginaire.
Mes deux mains prêtent à dégainer l’arme, créèrent en réalité un effet de surprise pour mon adversaire puisque au lieu d’essayer de la toucher de ma lame, je le frappai grâce au fourreau qui était devenu résistant et flamboyant dans mon imagination.
L’elfe blanc se dissout par un vent qui s’était frayé un chemin par la fenêtre, me laissant dans la réalité, une vieille arme à la main. Le souffle court, je me laissai vivre un instant avant de perfectionner cette nouvelle technique forte intéressante, la seule condition étant de posséder une arme moyenne voire longue.
Malgré tout, je ne me relâchai pas par cette pensée et procédai à un enchaînement qui me fit à nouveau avoir le souffle court. Un coup de fourreau, une esquive par un pas sur le côté, un coup d’épée dans le bras et les noix et me voilà fatiguée. Manquant d’endurance, je me remis au travail afin de travailler ce point faible. Sauts, mouvements latéraux, sursauts, avancés rapides, tout y passait. Comme disait une de mes sœurs « La réussite s’obtient par la persévérance. », ne suis-je pas sur le bonne voie ma Sœur ?
D’une main lourde, je m’essuyai le front humide, les jambes tremblantes et douloureuses. Un bain serait le meilleur remède à cette fatigue, qui me vaudra sûrement des courbatures le jour prochain.
Encore très essoufflée, je vins m’asseoir en silence près d’Isulka qui paraissait avoir prit une pause dans son entraînement.
« Cela te dérange si je te regarde faire ta magie ? J’aimerais apprendre même si je n’ai certainement pas les capacités pour pratiquer ton Art. » - Apprentissage de Coup de Fourreau -