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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 18:00 
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Aglaeka, assise à côté de moi me demanda si elle pouvait me regarder pratiquer la magie. Je lui souris, lui présentant mes notes avec leurs lots de schémas et d'annotations occultes.

"Je suis sûre qu'avec de l'entrainement tu pourrais apprendre les bases! Alors là ce sont les sortilèges que j'ai travaillés avec Hildegarde, et là celui d'aujourd'hui. Je sais c'est un peu du jargon les dessins, mais tu vas comprendre. Ce sort là, tu l'as déjà vu. Il permet pour faire simple de rendre un peu plus dense l'électricité d'un lieu, pour la faire éclater par la suite. Ça a très bien marché sur les chevaux si tu te souviens. Je vais te montrer."

Je me levai, prenant mon bâton avec moi et m'éloignant un peu de la belle. Je laissai alors un peu infuser le reste de ma magie dans les gravures de métal, le bâton luisant très faiblement.

"Le bâton sert à catalyser mon énergie. Je transferts mon énergie vers lui, et il la concentre. C'est plus facile que de le faire directement, ça m'évite de me concentrer sur mon énergie et le sort en même temps. Une fois qu'il est chargé, je dois visualiser le sortilège. Il faut que je parvienne avec mon esprit à faire sortir le pouvoir de foudre et le placer comme je l'entends. Ce sort là est un peu plus long que les autres, mais particulièrement violent."

Je laissai l'aura du bâton grandir, se rependant autour de moi, quelques zébrures craquelant dans l'atmosphère. Ce n'était pas suffisamment fort pour produire un sortilège, mais au moins Aglaeka pouvait le voir

"Le plus dur est fait. A présent, il me suffit d'un instant très court et l'électricité peut se concentrer et éclater. Mais Je n'ai plus assez de réserve pour le faire maintenant, ça attendra un autre jour pour la suite de la démonstration."

Je relâchai la tension, la foudre contenue ne tardant pas à se dissiper, me laissant d'autant plus épuisée. Je revins m'asseoir près de la demoiselle, commençant à ranger mes affaires.

"Si tu veux on pourra passer à une bibliothèque sur le continent. Si tu sais lire ce sera parfait, sinon je te montrerai. La magie ne s'improvise pas. Enfin si, mais seulement une fois que les bases sont là. On y va?"


Je me redressai, m'aidant de mon bâton, quand nous entendîmes un cri venant d'en bas. Nous avions même oublié monsieur épée. Je jetai un œil du côté d'Aglaeka.

"Si tu veux lui retirer ses parties c'est maintenant, et en vitesse. Sinon tant pis."


Dernière édition par Isulka le Mer 8 Sep 2010 15:17, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 19:42 
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Face à moi, Isulka répondit à mes questions et me rassura sur le fait qu’il serait tout à fait possible d’apprendre et voir même pratiquer la magie. Elle commença d’abord par me montrer un parchemin qui contenait des dessins rapides représentant les différents sorts appris par la mageresse depuis le début.

Elle se leva alors pour me montrer le sort qu’elle avait déjà utilisé sur les chevaux des hommes du comte, qui avaient essayé de nous tuer sur la route entre Tulorim et Exech. Le bâton avait une véritable utilité pour les magiciens, en effet cet objet lui permettait de faciliter le lançage de sorts en gardant l'énergie de son possesseur en lui. La jeune femme m’expliqua ensuite qu’il lui fallait visualiser le sortilège qu’elle voulait réaliser. La tâche ne paraissait pas évidente, et je n’osai dire un mot de peur de lui faire perdre cette concentration si primordiale.

Je sentis peu à peu autour de moi une atmosphère électrique que je ne saurais décrire et je crus voir par moments dans l’air des formes bleutées apparaître, pour à nouveau s’éteindre dans une étincelle. La femme à la chevelure rousse poursuivit en m’informant que le plus dur était fait, qu’il suffisait juste de lancer cette énergie.

Quand la mageresse se relâcha, la tension qui régnait dans la pièce sembla se dissiper. Assise à présent à mes côtés, elle me dit qu’une fois sur l’autre continent nous pourrions aller visiter une bibliothèque. J’acquiesçai et nous nous levâmes afin de rejoindre l’auberge.

C’est alors que l’homme enfermé dans la cave se manifesta, gentiment Isulka me laissa le choix entre le laisser en vie ou l’émasculer. Je devais avouer que la deuxième option était plaisante, mais je n’avais pas envie de rester traîner avec un inférieur. Je pris alors son épée, la sortis du fourreau et la fis transpercer violemment le bois. Le son se tut. Mort ou vivant je passai la porte, cet être ne m’importait pas.

Arrivé dans les rues, nous marchâmes quelques minutes avant de retrouver le chemin de l'auberge. J'arrivai rapidement dans la chambre et échouai mon corps sur le lit en attendant que l'on nous prévienne pour les bains.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 2 Sep 2010 10:53 
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<Suite du post de Killak.>
<Arrivant du port>

Arrivant par une petite ruelle donnant sur le port, Mejaï et sa compagne Mauka se postèrent devant la fenêtre d'une petite maison. Elle était comme les autres: basse, de plein pieds et la petite fenêtre qui donnait sur la rue suffisait aux passants pour observer l'unique pièce.
La gitane se tain à côté de la fine vitre et jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur.

*C'est parfait! On dirait que nos deux petits protégés sont réveillés.*

En regardant dans la direction de la rouquine les yeux de Mejaï se plissèrent et ricana doucement.

*En effet, l'expérience risque d'être très amusante. Ce qu'elle est drôle. On dirait vraiment un petit animal apeuré!*

A l'intérieur tout semblait se passer tranquillement. Erillia indiquait la place publique, un endroit parfait pour profiter du spectacle. Un elfe blessé et à l'air tendre et une petite sauvage qui semblait plus ressembler à son loup qu'à une humaine.
Ils allaient sortir, il fallait que Mejaï se cache mais dans la petite ruelle il n'y avait que quelques caisses de bois. D'un mouvement souple la jeune femme sauta sur plusieurs caisses empilées les unes sur les autres et se hissa sur le toit pour s'y coucher. De son observatoire elle pouvait voir une grande partie de la rue.

Après quelques minutes d'attente, la porte s'ouvrit et l'elfe et la fille étrange sortirent dans la rue. Après avoir écouté quelques recommandations de la part d'Erillia ils prirent la route. Lorsque Mejaï fût certaine qu'ils ne puissent pas la voir, elle descendit du toit avec toute l'agilité d'un chat et rejoignit la sorcière.


"Je vois que tu n'a toujours pas perdu l'habitude de jouer des tours aux voyageurs égarés!"

"Mejaï! Tu tombe bien! Tu était venu voir s'ils avaient enfin repris connaissance?"

"Bien sur! Je me suis donné tant de mal pour t'aider à les soigner!"

"Bien rentre, nous n'allons pas tarder à les suivre!"

Erillia invita donc Mejaï à entrer dans la petit pièce. Celle-ci s'essaya immédiatement sur le lit à sa droite, face à elle le feu brûlait avec force et vitalité. Erillia se dirigea vers le fond de la pièce où se trouvait une petite armoire en bois grossièrement taillé et en tira une cape grise et une robe noire. La femme se mit à se changer, habillée ainsi elle serait bien plus discrète.
Pendant ce temps la gitane se leva et se dirigea vers la marmite qui trônait sous la fenêtre sur le plan de travail de la cuisine. Elle en tira une louché pleine et huma l'odeur qui s'en dégageait.


"Je vois que tu n'as pas eu la main légère sur le poison! La composition que je t'ai aidé à préparer est un peu différente. Le spectacle n'en sera que meilleur!"

"J'ai hâte d'y être! Quel dommage que tu ai décidé de partir, on aurait pu imaginer des composition bien meilleurs!"

"Je gâche mes talents à rester ici plus longtemps. Tu as choisi de ne pas me suivre, c'est bien dommage. Mais les Yus que tu me dois m'aideront à penser à toi!"

Erillia avait fini de s'habiller et avait posé la cape sur ses épaules. Mejaï s'était avancé vers elle, la main tendue, paume vers le haut avec un air malin. La vieille femme fit une moue et se dirigea vers la cheminé sur laquelle trônait un petit coffre d'où elle en sortit une petit bourse. Elle revint vers la jeune femme et déposa quelques pièces sonnantes dans sa main.

"Allons Erillia ne fais pas cette tête là, tu sais bien que je pourrais te les voler de toute façon! Au moins je suis honnête!"

"Bien allons y il est temps d'aller retrouver nos victimes et de divertir la place public."

Toutes deux avaient un large sourire sur le visage en sortant de la maison. Erillia marchait doucement, se tenant sur une canne comme une vieille dame dont le poids des âges était trop grand. Ce petit manège lui permettrait de se camoufler dans la foule sans que ses victime ne la repère. Pour cacher son visage elle avait déployé sa capuche qui lui tombait jusque sur le nez.
Mejaï quand à elle marchait de son pas dansant et décida de prendre un peu d'avance afin d'observer les jeunes gens avant l'évènement.


<Suite: la place public>

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Mejai et Mauka


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 9 Avr 2011 21:09 
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Je me suis réveillé dans un endroit sombre et humide. Je ne tardais pas à deviner une prison. Mes souvenirs me sont revenus peu à peu. Je me rappelle maintenant, j'ai tué mon maître... Un large sourire sadique étira mes lèvres. Je me damnerai pour revenir à cet instant. Maintenant, reste à savoir comment sortir d'ici. Hum, ce garde ne semble pas très frais. A moi d'en profiter :

"Eh ! Toi, là !"

"Moi ?"

"Mais, oui toi ! Et parle un peu moins fort je ne voudrais pas que ton copain là-bas entende ma proposition. Allez, viens, approche toi !"

Boule de graisse semble hésiter.

"T'inquiète donc pas ! Tu sais très bien que j'ai utilisé tous mes Pouvoirs Magiques pour démonter la moitié de la garnison avant d'être capturé."

J'ai en effet tué une bonne moitié des miliciens. Mais étant donné que la milice ne comptait en ce moment que huit hommes et que ceux-ci revenaient de la taverne, ce n'était pas très glorieux. Cette réduction d'effectifs était dû aux nombreux pillages auxquels la ville avait dû répondre par une augmentation des patrouilles à l'extérieur de la ville, à l'intérieur leur nombre était donc dérisoire.

"En plus t'es armé et moi non ! Amène-toi, fais pas ta tapette, j'ai de l'argent à te proposer, beaucoup d'argent !"

A ces mots, ces derniers doutes fondirent, il s'approcha pas à pas.
Quand il était à un mètre de moi, je lui dis :

"Tu sais, les armes et la magie n'ont pas le monopole de la mort..."

A peine avait-il soulevé un sourcil interrogatif, que mes griffes plongeaient vers sa gorge. Ses réflexes éméchés par l'alcool ne lui permirent pas d'esquiver l'attaque. Sa jugulaire fut déchirée comme on coupe un jambon. Un flot continu de sang en jaillit. A peine avait-il heurté le sol, que je réagissais.

( L'autre garde va me sauter dessus d'une seconde à l'autre, il faut que je fasse quelque chose... Ma cape !)

J'eus le temps de m'enrouler dans ma cape avant que l'autre ne me voie. Il arriva, vit son collège à terre et lâcha un "merde !" imperceptible. Son regard balaya la cellule et il commit sa deuxième. La première a été de ne pas crier pour aller chercher de l'aide et la deuxième est d'avoir ouvert la cellule. Soudain, son regard se fixa sur l'endroit où j'étais.

( Merde, un bout de ma jambe dépasse )

Cette fois, mon adversaire eut la bonne réaction :

"Yaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!"

Bon, on va dire qu'il m'a balancé un coup d'épée. Que j'ai paré avec... bah...le corps de son pote...
La lame s'enfonça avec un grand "CHLACC!!!". Il essaya de la retirer, mais elle semblait coincer entre deux côtes.

( Aha ! La chance tourne en ma faveur!)

Il sortit un couteau et se mit en garde, en regardant attentivement autour de lui, cherchant la moindre anomalie. Nous étions maintenant à égalité. Je me fendis d'un coup d'estoc, qu'il para, non sans difficulté avec son cure-dent. Cure-dent, qu'il m'enfonça désobligement dans le bras.

"Aïïïïeeuuuuu !!!!"

J'ai attrapé le bras qui le tenait l'arme blanche et l'ai serré dans un craquement sinistre. Le couteau a fini lancé dans le mur. J'ai attrapé le milicien par la gorge et juste avant de le tuer, une idée me vint :

"Toi, dis-moi la façon par laquelle je pourrai échapper à mon avis de recherche."

"Pauvre crétin ! Tu n'es même pas recherché !"

"Mais... comment ?"

"La petite société de trafic d'esclaves ne tiens pas à ce que des gens sachent que leurs prisonniers s'échappent parfois. Sinon qui voudrait leur en acheter ?  Ils ont engagé la milice pour garder le secret.  Mais ne crois pas que tu sois sorti d'affaires. Tu n'es pour l'instant pas recherché, mais quand on apprendra notre disparition, tu peux être sûr que ton portrait sera affiché une heure plus tard."

"Ce n'est pas grave ! Seul l'immédiat est important !  Mais, je te remercie et t'offre une mort rapide."

Sur ces mots, je lui tranche la tête. Je médite ma situation pendant quelques instants :

( Je ne vais pas tarder à être rechercher. Alors y a pas trente-six solutions : soit je m'équipe et je reste en me cachant soit je m'enfuis... Je ne suis pas un lâche ! Je resterais! Je trouverais un moyen d'enlever cet avis de recherche! Commençons par le commencement : l'équipement. Alors ces gardes qu'ont-ils?)

J'ai donc fouillé les gardes. Je me suis servi de la tunique de l'un des hommes pour me faire un garrot pour mon bras. Avant de partir, j'ai examiné l'endroit. Je n'étais pas, comme je pensais à ma première impression dans une prison, mais dans une sorte d'habitations abandonnée. Ce qui confirme les dires du défunt. Et je sortis.

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Mokanosfur, Liykor Fanatique de niveau 1


Dernière édition par Mokanosfur le Mer 13 Avr 2011 22:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mer 13 Avr 2011 22:20 
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Localisation: Dans sa planque d'Exech, mais chut !
Après mon court passage en rue, j'ai fouillé maison après maison. Une était trop ouverte, donc trop visible et pas assez protégée. Une autre était le contraire : une fois rentré, la seule issue est la porte. J'ai enfin trouvé mon bonheur : une petite maison dans un renfoncement de la muraille de l'entrée de la ville. Elle y passait presque inaperçue, était bien fermée et protégée de l'avant, une trappe semblait donner sur la muraille et je pourrai facilement creuser une issue de secours à l'arrière. Elle était peu spacieuse, mais possédait un matelas crasseux et une vieille couette miteuse dévorée par les rats. Un trou noirci avait été creusé dans le sol pour faire un foyer de cuisine, mais les squatteurs précédents n'avaient pas dû prendre en compte le fait que la fumée doit être évacuée. Je ferais une cheminée pour l'évacuer plus tard, quand j'aurai le temps. Je fis un état général, comme souvent :

( Bon, ce n'est ni grand ni propre ni une forteresse, mais je m'en contenterais ! Maintenant, occupons-nous de ce fluide. )

Je pris la petite fiole dans mon sac. Elle m'attirait inexorablement à elle mais pourtant je n'avais pas le courage de l'ouvrir. Que se passera-t-il ? Quand ? Comment ? Beaucoup trop de questions pour une seule âme, enfin si j'en ai encore une...
Je pris mon courage et la fiole à deux mains et je la déboucha. Une odeur de noirceur se répandit dans l'air, une odeur de mort, d'obscurité... Je porta la fiole à mes lèvres, touchant son goulot glacé, et l'inclina doucement. Je sentis le liquide descendre dans ma bouche, puis dans ma gorge et enfin dans mon estomac. Mais rien ne se passait. Je commençai à me demander si le marchand ne m'avait pas roulé. M'avait extorqué mon argent contre de l'eau coloré et parfumé ?
Soudain, une sensation me coupa le souffle. Une sensation de toute puissance, d'être complété, d'être la magie. Je la sentis se répandre dans mes veines. Quand mon regard se posa sur ma main, je vis qu'elle était entourée d'un halo sombre, comme un feu noir. Tout mon corps en était enveloppé. Peu à peu, la noirceur s'estompa, se dissipa et disparu. Mais le sentiment de complément, lui était toujours là !
Je compris soudain ce qu'était vraiment les fluides : de la magie liquide. Mais pour l'obtenir, fallait-il voler à un sorcier ses pouvoirs et les distiller en potion ? Un jour, je me renseignerais à ce sujet.
Mais maintenant, j'avais plusieurs heures de sommeil à rattraper. J'eus le temps de m'allonger sur mon lit et mes paupières se mirent à papillonner. Je dois dorm... ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ !!!!!!!

A bientôt lors de mon réveil ! Mais en attendant : "Chutttt !"

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Mokanosfur, Liykor Fanatique de niveau 1


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 17:16 
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Le silence. Une odeur de fumée, âcre. L'obscurité, partout.

(Où suis-je?)

Oëdline reprend peu à peu conscience, étendue sur le sol. Mal à la tête. Elle lève une main sur son visage: du sang. Il est difficile de respirer, l'air est épais, chargé de vapeurs. L'elfe ramène ses coudes sous elle et se relève lentement. Mal au cœur. Comme si tout se dérobait sous elle. Des voix d'hommes au loin. Le cris d'une femme. Elle tend la main. Un objet, froid, long: un barreau. La petite fille étend ses bras tout autour d'elle, aucune issue.

(Une cage)


La peur s’empare d’elle au fur et à mesure qu’elle reprend ses esprits. Le noir est oppressant, il tombe sur ses épaules comme un drap lourd qui l’emprisonne. Il faut sortir d’ici, vite. Oëdline se mit sur ses jambes, empoigna les barreaux, secoua tant qu’elle put tout ce qu’elle parvint à saisir. Ses doigts paniqués s’accrochaient à tout ce qu’ils pouvaient mais ils ne rencontraient que du métal, partout. Rien ne bougeait. Elle voulu crier mais la fumée l’étouffa et seule une quinte de toux résonna dans le vide. L’elfette retombe sur le sol, désespérée. Plusieurs minutes passèrent, qui lui semblèrent les plus longues de l’humanité.

(De la lumière)

Elle se met à tâtonner à la recherche de son sac qu’elle trouve dans un coin de sa prison. Ses petites mains ouvrent la fermeture et se glissent à l’intérieur : les livres, la cape elfique… Il faut chercher plus au fond. Enfin ! Une petite chose ronde : l’amulette. Oëdline la retire et la porte à hauteur de ses yeux : une faible lueur rougeâtre en émane, bien trop ténue pour être utile. Quelque chose coule lentement le long des joues de la petite : des larmes. Si seulement elle pouvait avoir de la lumière.

(Je croyais que cette amulette pourrait m’aider)

Elle serre la pierre dans ses doigts, elle lui permet de se contenir. Objet concret dans un monde de néant. Ses articulations lui font mal mais qu’importe. Elle rouvre les yeux et la surprise s’affiche sur son visage : la lumière s’est intensifiée. Pas assez pour distinguer clairement la pièce qui l’entoure, mais suffisante pour projeter quelques ombres au-delà des barreaux. Sa prison est petite et semble solide. Un gros cadenas retient la porte fermée. Plus loin, des fauteuils, des coussins, des herbes fumantes dans de petits coffrets. Personne.

(Je dois sortir de là. La magie ?)

Elle tendit sa main en direction du cadenas.

(Allez, fais des bulles !)

Rien

(Tu l’as fait l’autre fois ! Fais des bulles !)

Un crépitement, des étincelles, rien de plus.

(Je dois y arriver ! Il faut que je le fasse ! Je dois apprendre, vite !)


La petite sort les livres donnés par le vieil homme. Elle ouvre d’abord l’énorme volume et tourne les pages. Il y a des symboles, noirs, minuscules. Tout le papier en est couvert. Oëdline plisse les yeux mais elle ne reconnaît rien de cela. Soudain des bruits de pas, des hommes, ils ont l’air nombreux. La poignée de la porte tourne. La petite se dépêche d’enfouir la pierre et les livres au fond de son sac.

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Oëdline, Elfe bleue, Mage lvl 1


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mar 23 Aoû 2011 14:22 
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Une lumière vive aveugle soudain l’elfette qui met quelques instants à reprendre ses esprits et à distinguer les trois hommes entrant dans la pièce. Son cœur tambourine dans sa poitrine à une vitesse folle, rendant sa concentration difficile. La petite fille se force à regarder ses visiteurs. Elle ne les connait pas, ils n’étaient pas sur le port. Le premier d’entre eux, un personnage ventripotent richement vêtu de fourrures et croulant sous le poids de bijoux énormes du plus mauvais goût, fit signe à ses compagnons de s’installer dans les fauteuils de la pièce, avant de se retourner en direction de la cage.

« - Je vois que tu es réveillée. Je m’appelle Keterch et mes hommes ont eu la bonne idée de t’offrir à moi, en plus de ce coffret que je leur demandais. Tu comprendras, bien sûr, que je ne peux pas te mettre dans la rue avec les autres filles. Personne ne veut d’une espèce de poisson !Tu seras ma servante et tu devras obéir à tous les hommes présents dans cette pièce. Ne t’avise pas de rechigner car tu le regretterais. Je ne connais pas ton nom et je n’en ai absolument rien à faire, sache qu’ici tu n’es qu’une sale gamine dont le sort m’importe peu. Il y a des dizaines de gosses qui pourraient te remplacer ici. »

L’homme se penche et sort de sa poche une petite clef qu’il insère dans le cadenas. Sa main aux doigts boudinés attrape l’elfette par un bras et la tire en dehors de sa prison sans aucune considération pour la petite fille qui trébuche et à bien du mal à se relever.
Oëdline, terrifiée face à cette brute qui la malmène, choisit le silence. Elle ne parvient même pas à penser. Comme si tout cela n’était qu’un cauchemars, la scène a quelque chose d’irréel.

« - Les bouteilles sont là-bas, les herbes à fumer à côté, sers nous à boire et prépare les fumoirs. Quand tu auras fini, tu restes debout, ici, et surtout tu la ferme. »

La petite fait de son mieux pour satisfaire les hommes. Elle se dépêche mais les bouteilles sont lourdes et difficiles à ouvrir. Un verre lui échappe des mains et une gifle la couche à terre. L’elfette ravale ses larmes et poursuit sa tâche comme un robot, sans être vraiment présente. Les images de la pièce et de ses occupants défilent devant ses yeux mais n’atteignent pas son cerveau. Elles glissent sans s’arrêter, furtives, impalpables.

Enfin terminé. Oëdline se tient debout dans le coin qui lui a été assigné. Ses muscles lui font mal, ses jambes ont bien du mal à la soutenir mais elle peut enfin souffler. Sa conscience, qui s’était retranchée très loin se risque à la surface et observe les hommes. Les deux compagnons de Keterch ne se ressemblent pas. L’un est un vieillard, dans un costume d’apparat sans doute destiné à montrer sa puissance. Le second, beaucoup plus jeune, a un visage doux et semble bien plus réservé. Ses paroles sont rares, et toujours réfléchies. C’est une lutte pour le pouvoir qui se déroule dans cette pièce, trois mâles combattant pour leur territoire à mots couverts. Pas une guerre ouverte mais un jeu d’intimidation, et le plus jeune n’est pas le moins doué.

Keterch se lève enfin et invite ses compagnons à le suivre. Quelques coups dans le dos de la petite et celle-ci retrouve sa place dans la cage. Quel piètre homme a besoin de la soumission d’une petite fille pour asseoir son autorité ? Tous sortent de la pièce, le jeune homme en dernier. Celui-ci se retourne avant de franchir le seuil. Ses yeux violets croisent ceux de l’elfette. La lumière s’éteint.

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Oëdline, Elfe bleue, Mage lvl 1


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 09:45 
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Une fois de plus, Oëdline se retrouve dans le noir. Tout son corps lui fait mal et chaque mouvement la fait grimacer.

(Je dois vraiment vite sortir d’ici. Et pour ça, je dois pouvoir rompre les barreaux de cette cage)

Elle sort à nouveau de son sac les livres et la pierre rouge et se met à observer celui avec les images.

(Le mot écrit doit être celui de l’image. Donc ce mot, c’est bébé… Alors ça veut dire que ce signe, fais ce son...)

S’est ainsi que la petite s’endort, les pages lui servant d’oreiller. Ses rêves sont sombres, hantés de fantômes malfaisants, mais ils lui permettent de récupérer un peu de forces.

Les jours et les nuits passent, répétitifs. Les réceptions organisées pas Keterch, les coups, les quelques miettes de nourriture que des servantes mieux placées qu’elle lui apportent et surtout les livres. Car Oëdline est bien décidée à ne pas passer sa vie dans cette cage. Il y a quelque temps de cela, elle s’est promis de ne plus pleurer, plus jamais, mais d’apprendre. Apprendre à lire, à se servir de sa magie. Peut importe que celle-ci soit un don ou une malédiction. Apprendre pour être plus forte, apprendre pour être libre.

L’homme aux yeux violets est souvent présent aux côtés de Keterch, il l’observe. Son regard est pénétrant, intriguant. La petite fille se demande toujours, à chaque nouvelle réception si il sera présent. La nuit dernière, il lui a sourit. Un simple geste qui réchauffe le cœur. Pourtant, il est comme les autres, il veut être servi, il frappe, fait mal.

L’elfette apprend progressivement à se concentrer, elle parvient à produire des bulles avec ses mains mais ne sait pas encore les diriger. Si seulement son corps n’avait pas besoin de dormir… Le gros livre semble parler d’énergie, de concentration, de sentir l’étincelle en soi. Mais la progression de la petite est lente, elle doit sans cesse se reporter aux images de l’autre ouvrage et, malgré cela, il y a de nombreux mots qu’elle ne comprend pas.

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Oëdline, Elfe bleue, Mage lvl 1


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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 21:45 
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Quelques jours, quelques semaines, quelques mois ? L’enfant ne sais pas. Il y a bien longtemps qu’elle ne compte plus en heures mais en réceptions données dans la pièce. Qu’importe de toute façon, cela ne lui apporterait rien. Assise en tailleur dans sa cage, les mains sur ses genoux et les yeux fermés, elle joue avec l’étincelle qu’elle a découverte, enfouie au plus profond d’elle-même. Comme une énergie intérieure qu’elle peut modeler à sa guise. Sa respiration est calme, profonde. Rassembler la force. La façonner, lui donner la forme de bulles, légères. Les envoyer à travers ses doigts.

La concentration de la petite est intense, l’univers extérieur a disparu de sa conscience. Elle sent les pulsations de la magie serpenter dans son corps et ouvre enfin les yeux. Son amulette éclaire la pièce. Sa lueur a augmenté au fur et à mesure qu’Oëdline apprivoisait son don et elle brille maintenant comme habitée d’un feu intérieur, projetant des ombres dansantes autour des objets.

L’elfette tend ses deux mains devant elle, en direction du cadenas. Un scintillement. Des gouttes d’eau se forment, qui enflent petit à petit et forment des bulles. Diriger ces petites choses, légères, à l’aspect si fragile, contre le métal. L’enfant ne les quitte pas des yeux. Unes à unes, elles éclatent contre la cage, laissant chacune une infime marque de corrosion. La petite esquisse un sourire et se détend : elle a réussi.

(Encore une fois)

Façonner la magie devient de plus en plus facile. L’elfette ferme à nouveau les yeux. Recommencer encore et encore. Soudain, du bruit derrière la porte. La petite sursaute et l’amulette s’éteint en même temps que sa concentration. Une clef tourne dans la serrure. L’enfant remet ses affaires au fond de son sac et se prépare à une nouvelle réception. La magie lui a pris beaucoup de forces et elle appréhende ce qui va se passer à présent.

Des pas dans la pièce mais aucune lumière. Elle écoute. Ce n’est pas la démarche de Keterch, celle-ci semble bien plus élégante. Qui que ce soit, il se rapproche de la cage et elle peut maintenant percevoir sa respiration. Que se passe-t-il ? Le cœur d’Oëdline s’emballe, tout son corps est en alerte, préparé à faire face.

Un craquement, une lueur. L’homme est habillé tout de noir. Des vêtements pratiques, destinés à la discrétion et non à l’apparat. Il allume une bougie. L’homme aux yeux violets ! L’enfant sursaute mais il lui fait signe de se taire. Il s’approche et sa main glisse sur le métal de la cage, s’attardant là où les bulles avaient laissé leurs traces quelques instants plus tôt. L’elfette l’observe en silence et il lui chuchote :

« - Je vois que tu t’es bien débrouillée seule. C’est de la magie ? N’aie pas peur, je suis là pour te faire sortir d’ici. Keterch commence à prendre beaucoup trop d’influence dans cette ville et je n’aime pas cela. Je vais lui faire comprendre qu’il n’est pas hors d’atteinte. »

Tout en disant cela, l’homme sort une épingle et commence à crocheter la serrure.

« -Je te fais sortir de cette maison et après tu te débrouilles. Suis-moi. »

L’enfant ne dit pas un mot mais elle lève ses yeux vers son sauveur. Des yeux brillants d’espoir. Elle attrape son sac et sors de sa prison, tremblante.

« -Ne fais pas de bruit et tient toi à moi pour ne pas te perdre. J’ai eu de nombreuses occasions de mémoriser le chemin »

Il souffla la bougie. Le noir à nouveau. La petite agrippe l’homme et décide de se laisser guider. Quoi qu’il arrive, ce ne serait pas pire que ces derniers jours. Plusieurs arrêts, plusieurs changements de direction. Une éternité s’écoule dans l’obscurité. Des voix. Une lueur sous une porte permet quelques instants de distinguer les murs. La maison n’est pas vide. Un couloir plus tard, des grincements, le bruit d’un loquet actionné par une main invisible. Malgré les ténèbres, Oëdline ferme les yeux de toutes ses forces, comme si cela pouvait la protéger.

« - Attends ici. Ne bouge pas. »

Il a décroché sa main. Plus de support. Elle est seule dans la nuit. L’angoisse monte en elle. Ne pas la laisser déborder. Ne pas se faire remarquer. Quelque part des coups étouffés lui parviennent, une chute, et de nouveau des pas.

« Viens. »

Enfin il est là. L’enfant serre le tissu de ses vêtements aussi fort qu’elle le peut. Encore quelques mètres, un arrêt, une porte. Ils sont enfin dehors.

« Cours ! »

Ne pas se laisser distancer. Aller plus vite. Les poumons de la petite sont en feu mais elle force ses jambes à bouger encore. Encore. Un choc, elle tombe. Stoppée net dans sa course par l’homme qui s’est arrêté et la tire entre deux bâtisses. Respirer, enfin.

« Ils ne vont pas tarder à s’apercevoir que tu n’es plus là, ils vont voir qu’il leur manque un garde et que la porte est ouverte. Cache toi où tu le peux et quitte la ville dès que possible, ils vont te rechercher et ils vaut mieux pour toi qu’ils ne te retrouvent pas. »

L’homme décroche un petit sac de sa ceinture et le met dans les mains d’Oëdline.

« - Prends ça et va-t-en. »

Un rayon de lune révèle du sang sur son visage alors qu’il se détourne de l’enfant et s’enfonce dans la nuit.

Suivant

_________________
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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2012 09:21 
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La douleur. Toujours la douleur. Encore la douleur...
Elle arrive par vagues, comme la mer allant et venant inlassablement sur une plage... Tantôt me faisant souffrir le martyr, tantôt me laissant seul, tremblant, terrorisé à la simple idée de son retour...

(Putain je vais mourir...)

"Maintenez-le! Vous ne voyez pas qu'il m'empêche de travailler?"

L'autre assure à nouveau sa prise dans un juron, m'enserrant comme un étau, ne m'autorisant aucun mouvement.

Je hurle, me convulse mais encore une fois, ce n'est qu'un faible gémissement qui s'échappe de ma bouche.

La souffrance était tellement grande que mon corps cherchait à me l'épargner en me faisant sombrer dans l'inconscience...

(Peine perdue...)

Trois fois. C'était le nombre de "tentatives" utilisées par mon organisme pour tenter de m'y soustraire.

A chaque fois elle me rattrape, me ramenant à une dure réalité, comme si elle ne voulait pas que je perde une miette de mes derniers instants.

(Boer Morington, je suis Boer Morington...)

Penser était la seule chose à laquelle me raccrocher, la seule chose que je pouvais encore maitriser... Cela n'atténuait pas la douleur, loin de là, mais c'était un moyen d'évasion; un peu comme un mince filet de lumière dans une cellule obscure.
Rien qui ne vous soustrait à votre sort mais qui constitue pour vous un maigre divertissement, vous permettant ainsi de ne pas sombrer dans la folie.

J'étais né dans une famille de commerçants prospères pour ce que je m'en souvenais... Un père entreprenant au rire contagieux et une mère assidue, gérant les comptes d'une entreprise florissante... Mais nous vivions à Exech, une ville qui m'aura tout pris.

Prendre une place trop importante dans des marchés déjà contrôlés par des cartels commerciaux est très mal vu, surtout lorsque l'on refuse de vendre ou de rejoindre l'un d'entre eux.
Il fut donc décidé de liquider l'entreprise... et le personnel.

La milice fut lâchée, grassement rémunérée et tua mes deux parents, sous prétexte de "s'être montrés agressifs et dangereux durant leur interpellation".
En vérité, mon père fut traversé par une lame alors qu'il leur ouvrait la porte et ma mère défenestrée du troisième étage. On me laissa en vie, maintenant seul et orphelin: j'avais neuf ans.

Je passe la première année de ma nouvelle vie à mendier dans des ruelles crasseuses, survivant tant bien que mal au milieu des rats et de la boue avec les quelques yus que j'obtenais auprès des badauds de passage (avec ou sans leur consentement).

Puis je fis la connaissance de Runat' lors de mes dix ans, une rencontre qui allait se montrer déterminante pour la suite de mon existence.

Runat' était comme moi une jeune orpheline dont les parents avaient été tués par des miliciens mais les similitudes s'arrêtaient là: elle était une bratienne et plus important, faisait partie d'un gang, une petite guilde de parias formés à "l'art" du vol.

Elle ne m'en fit part que trois ans plus tard le jour où elle me proposa de l'y rejoindre.

Ce groupe, la "lame de l'ombre" était dirigée d'une main de fer par un elfe, Iriel, qui semblait monter une prédisposition pour le mensonge et le crime.
Le groupe en lui-même se composait d'une multitude de races, les "exclus" d'Exech, ceux dont personne ne voulait... Nous n'étions que peu d'humains parmi eux, inversant ainsi les rôles: c'était nous qui faisions ici cible de racisme.

Je servis la lame de l'ombre pendant six ans durant lesquels j'appris à haïr Iriel et à adorer Runat'... Je pense qu'il m'aurait été impossible de rester aussi longtemps sans elle.

Tout cela pris fin le jour où je décidais de quitter la guilde pour rejoindre la milice honnie afin de gagner plus d'argent et quitter Exech, emportant Runat' et ceux qui voudrait bien me suivre loin de cette ville.

Ce fut la dernière fois que je la vis, Iriel ayant perçu que mon idée risquait de lui faire perdre beaucoup de ses fidèles, la plupart d'entre eux n'étant là que par nécessité et non par vocation.

Il élabora un plan des plus simples visant à se débarrasser de moi de façon définitive... Il n'allait pas me tuer, oh ça non! Le faire aurait été catastrophique et un autre idéaliste aurait pris ma place: le plus simple était de me faire passer pour un traître, ce qu'il fit avec brio.

L'elfe dénonça lui-même par le biais d'une lettre la planque de la lame d'ombre aux miliciens tout en s'arrangeant pour que la majorité des membres soient en mission le jour de la rafle, n'y laissant que ceux qu'il jugeait inutiles. Ceux-là moururent tous, préparant ainsi le terrain pour ce qui allait suivre...

La tragédie ayant eu lieu peu de temps après mon départ, qui d'autre aurait pu les trahir? Sûrement pas leur chef...

En faisant cela, Iriel m'avait volé Runat' et pour ça, je le tuerais.

***

J'ouvris brusquement les yeux, ma première vision étant celle d'un plafond rongé par les termites.

(Où suis-je?)

J'étais allongé sur un matelas de paille troué installé à même le sol, recouvert par une couverture de laine sentant le moisi.
Un épais bandage m'enserrait la tête, me recouvrant en partie l'œil gauche.

Sans m'agiter, j'entrepris de faire bouger mes doigts, m'attendant à tout moment à une explosion de douleur.

Rien.

Je fis alors jouer mes orteils, toujours méfiant.

Rien.

Plus confiant, je commençais à solliciter toutes mes articulations, heureux d'être enfin libéré du joug de la souffrance.

La pièce dans laquelle on m'avait installé était petite et exiguë, les murs en chaux laissant apparaître des fissures tandis que le parquet était recouvert de tapis effilochés camouflant grossièrement les échardes dont il était couvert.

Les bruits de la rue me parvenaient par une fenêtre qu'on avait laissée ouverte en face de moi afin de laisser s'échapper les odeurs de sueur et de sang de la pièce.

"Bienvenue parmi les vivants... Comment vous sentez-vous?"

L'homme qui m'avait parlé était assis sur un tabouret non loin de la porte qui semblait mener au rez-de-chaussée de la bâtisse insalubre.
Il était vieux, avec un visage strié de rides accusant le poids de ses années, une longue barbe négligemment taillée se rajoutant au tableau.
Il portait aussi une ample bure rapiécée qui l'identifiait clairement comme un guérisseur.

Je lui répondit par un croassement, incapable de lui parler tellement ma gorge était sèche. Amusé, il me désigna un cruchon rempli d'eau posé non loin de mon lit, que je m'empressais aussitôt de boire.

Elle avait un goût de celle qui était trop longtemps restée à macérer dans un pot au soleil mais c'était un véritable nectar pour quelqu'un d'assoiffé.

"Que... Comment m'a t-on mené à vous?" parvins-je à articuler entre deux gorgées.

"Vous avez failli y passer cette nuit... L'épée de votre agresseur a bien risquée de vous fendre le crâne et sans votre casque, vous seriez mort... Le problème, c'est que ça vous l'a encastré dans l'os; un peu plus et ça vous atteignait le cerveau! Je ne pouvais vous soigner avec le casque sinon ma magie aurait cautérisée la plaie autour... Inutile de préciser que l'extraction n'en aurait été que plus douloureuse."

Je m'abstins de lui faire remarquer que ç'aurait été difficilement pire que ce que j'avais subit.

"Vous n'avez pas répondu à ma question..."

"Vous non plus. Comment vous sentez-vous?"

"Ma tête me lance encore un peu mais je n'ai plus mal pour tout le reste..."

"Vous auriez-dû vous voir. Franchement. Une jambe et un bras cassés, des bleus partout... Quelle idée aussi de s'affaler au sol dans une mêlée! Vous avez dû être piétiné par la moitié des combattants!"

"Qui m'a ramené? S'il vous plaît c'est important..."

"Une liykore noire visiblement très inquiète pour vous, elle m'a expliqué ce qui vous est arrivé... Quand je lui ai dis que je ne recevais pas passé une certaine heure elle a menacée de m'ouvrir le ventre et de me pendre avec mes propres tripes..."

Il frissonna.

"Je suis sûr qu'elle l'aurait fait... Quelque chose dans son regard disait qu'elle ne mentait pas... C'est aussi elle qui m'a aidée à vous maintenir pendant qu'on vous charcut... Enfin, je veux dire quand on vous soignait quoi...
Elle est partie aux alentours de l'aube, un drôle de numéro tout de même... C'est votre bonne amie?"


Je m'empourprais violemment.

"Pas du tout! Enfin, c'est une connaissance, rien de plus... De toute façon, un humain avec... Avec..."

Je m'imaginais la situation avant de renoncer.

"Bah vous savez, y'a pas à avoir honte; une fois j'ai croisé un type qui se farcissait une garzok et ben ça l'empêchais pas de..."

Je détestais le tour que prenait la conversation, aussi tentais-je de détourner le sujet:

"Où est mon équipement?"

"Ah ben ça, il a presque autant morflé que vous... Pour ce que la liykore en a ramené, il vous reste une armure totalement en lambeaux et votre épée. Vous voulez garder le casque? Je pense pas qu'il va vous servir à grand-chose vu ce qu'il a subit..."

Je me relevais maladroitement et l'homme me tendit une main secourable, m'évitant de m'effondrer.

"Vous-êtes encore faible, c'est pas raisonnable..."

"Et faire attendre mon capitaine l'est encore plus. Si je ne suis pas rapidement de retour et qu'on ne retrouve pas mon cadavre, il va se poser des questions..."

Le vieux m'aida à enfiler les sangles de ma cuirasse cabossée et tachée de fluides vitaux séchés, lui donnant un aspect rouille.

"Je vais vous donner des habits à passer dessus, ça évitera de trop attirer l'attention."

"Merci."

"Oh, me remerciez pas!" me répondit-il en s'agitant un peu.

Mon regard intrigué l'incita à poursuivre.

"Si votre amie se radine et que je lui annonce que vous vous êtes fait égorgé dans la rue, je doute qu'elle l'apprécie..."

***

L'homme me donna un par-dessus brun miteux avec une capuche, juste de quoi camoufler mon armure de milicien des yeux d'éventuels curieux mal intentionnés et qui, je l'espérais, m'aiderait à rentrer sans encombre au poste dans les plus brefs délais.

Il refusa l'argent que je lui proposais, prétextant qu'il "avait arrêté d'exercer" et qu'on ne payait pas quelqu'un pour un métier qu'il ne pratiquait plus.

Je lui laissa tout de même trente yus avant de sortir, les déposant discrètement sur un meuble du rez-de-chaussée. Ce vieux m'avait sauvé; quoi de plus normal? Surtout quand ce genre de type ne court pas les rues d'Exech...

Toujours est-il que je repris le chemin de la caserne en boitant et à moitié couvert de bandages.

(Quelle excuse bidon je vais bien pouvoir leur sortir? Bon sang, Ellias va me tuer...)


_________________
Finalement le mieux dans un combat, c'est quand on est pas impliqué.







a beaucoup aimé ce passage du blabla: an epic time qui prend fin page 13366!


Dernière édition par Vilnish le Mar 17 Mar 2015 19:59, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mer 30 Mai 2012 08:35 
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(( [:attention:] RP un peu violent))


Jusqu'au bout, j'avais espéré que Skula me viendrait en aide.

Jusqu'au bout, j'avais attendu, ralentissant l'unité en m'attardant à divers endroits pour des raisons stupides (comme une pressante envie de pisser par exemple), en croyant (naïvement) qu'elle n'était pas loin, seulement retardée... Qu'elle viendrait sauver son "ami" Boer, le milicien médiocre et insignifiant qui lui avait tenu compagnie et amené à manger durant toute une semaine...

J'eus un ricanement involontaire: pourquoi? Pourquoi viendrait-elle aider un humain, cette race honnie qui l'avait privée de son clan et de sa liberté?

Elle l'avait fait pourtant... S'il fallait en croire le guérisseur, c'était elle qui m'avait sauvé lorsque j'étais mortellement blessé...

Je me rappelais soudainement que Skula était une guerrière (malgré son apparence bestiale) et devait sans doute honorer une sorte de "code d'honneur" liykor... Du genre à sauver celui qui l'avait elle-même sauvée... Une fois.

Ainsi, je me retrouvais à nouveau seul, ne pouvant compter que sur mes capacités pour survivre dans les heures qui allaient suivre... Soyons honnêtes: j'étais un homme mort.

Affronter un elfe à cinq contre un, cela passait encore mais là... Seul contre trois?

(Bordel je suis foutu...)

Nous étions finalement arrivés devant notre objectif; une petite villa de bord de mer appartenant à notre prochaine victime, un marchand répondant au doux nom de "Cyril Velespar".

J'étais désespéré, regardant nerveusement chaque coin de rue:

(Pitié Skula... M'abandonnes pas ici...)

Mes camarades commençaient à préparer leur équipement, dégainant leurs armes en prévision du massacre à venir tandis que Galec nous faisait un briefing en chuchotant:

"...pas de quartier et surtout pas de témoins! Massacrez-moi tout ce qui a à l'intérieur, même les gosses; quand on voit ce qu'ils deviennent après..."

Il me lança un sourire rempli de chicots, visiblement ravi de son trait d'humour:

"Hé Boer! T'as compris l'allusion?"

"Ha. Ha. Ha. Je suis mort de rire..."

"T'inquiètes, ça c'est pour bientôt!"

Un frisson me parcourut: que voulait donc dire ce sac à merde? Etait t-il bourré au point de révéler leurs intentions prochaines à mon égard?

Aux regards que lui lancèrent les deux autres, visiblement, oui.

(Skula... S'il te plaît...)

J'étais tellement désespéré que j'en pleurerais: on n'est jamais vraiment prêt à affronter sa mort en face, surtout quand on sait qu’on n’a aucune chance de s'en sortir...

La peur me faisait trembler comme un vieil impotent et je redevenais ce que j'avais toujours été; un lâche préférant la fuite au combat... La vie à la mort... Le chant des oiseaux au matin dans les ruelles crasseuses à celui des guerriers...

La voix du gros porc me tira de mes pensées:

"Boer! Prends ta lance! Tu comptes les crever avec quoi? Tes poings? Préparez-vous! Athis: la salle de gauche! Sollow: l'étage! Boer: la droite! Moi je vais prendre la salle commune!"

Je soufflais rapidement par petites expirations espérant ainsi me débarrasser du stress accumulé lors des heures précédentes... Sans grand succès.

Serrant fermement la hampe de mon arme, je me mis en position aux côtés de ceux qui seront sans doute mes prochains adversaires (et par la même occasion mes meurtriers).

Galec se tourna vers nous tout en se rapprochant de la porte:

"Trois..." commença-t-il a chuchoter tout en tenant le compte avec sa main gauche.

Cette fois-ci, nous y étions. J'étais en sueur tant mon appréhension était grande: je vais mourir ici, maintenant... Il y avait une certaine poésie dans le fait que moi, Boer Morington, allait périr quatorze ans après le massacre de mes parents dans le même type d'opération qui leur avait coûté la vie... Mais cette fois-ci en inversant les rôles: c'était moi le "méchant" de l'histoire.

"...deux..."

(Je ne suis pas comme eux... Je n'ai pas voulu ça...)

J'essuyais mon front moite, prêt pour le moment fatidique: les seules personnes que je tuerais aujourd'hui seront les membres de mon unité... Je ne suis pas un boucher comme ces ordures!

"...un..."

(Skulaaaaaaaa! Magnes-toi saloperie de liykore de merde qui pue la charogne! Je reviendrais te hanter foutue bestiole! Tu m'entends? Te han...)

Galec enfonça la porte d'un puissant coup de pied avec un enthousiasme évident:

"Milice! Par ordre des autorités d'Exech et en vertu de l'article vingt-trois du code de la ville; le sieur Cyril Velespar et l'intégralité de son entourage, domestiques compris, sont condamnés à mort pour haute trahison!"

Il va s'en dire que les autorités d'Excech n'y sont pour rien et que l'article vingt-trois n'existe même pas... La commande émanait d'un cartel commercial, celui de la maison noble Galanid si j'avais bien lu nos instructions: la seule chose que l'on pourrait reprocher à Cyril, c'était d'avoir été assez stupide pour amener sa famille dans cette maudite ville.

Galec éclata d'un rire gras, submergé par l'adrénaline et l'effet des diverses substances qu'il avait auparavant ingéré:

"En avant mes poulets! Ma tournée à celui qui verse le premier sang!"

Je cours, enjambant les vestiges de ce qui était auparavant une porte en bois subtilement ornée et cherchant frénétiquement des yeux une porte ou une fenêtre par laquelle m'enfuir (tout repli en arrière étant impossible à envisager, les autres me collant de près).

La pièce dont je devais me charger était vide... A l'exception notable d'une servante qui se mit à hurler de terreur dès mon arrivée, se cachant derrière les draps qu'elle était en train de laver. Ignorant cette pauvre femme (et ne comptant de toute façon pas lui faire de mal) je me concentrais aussitôt sur mon environnement immédiat, espérant trouver une sortie...

Sans surprise, il n'y avait aucune fenêtre et encore moins de porte: j'étais dans une sorte de lavoir, sans doute l'endroit où les affaires de tous les occupants de la maison étaient nettoyées...

(Putain de chance à la con! Même toi tu m’as laissé tomber?)

D'autres cris que ceux de la domestique me parvinrent aux oreilles; lamentations, hurlements de terreur, d'agonie... Et parmi-eux, le geignement caractéristique d'un gosse.

Sans plus réfléchir, je me ruais dans la direction de ce dernier, oubliant toute autre considération pour ma propre sécurité: j'avais vécu cela... Et à ce moment-là, j'avais été seul. Il était hors de question que ce gamin perde la vie; du moins, pas temps que je serais encore debout pour le défendre.

***

Normalement, c'est après ce type de déclaration que le héros d'une ballade épique sauve la malheureuse victime.

Dans la vraie vie, les choses sont quelque peu différentes...

En bref, j'arrivais en trombe dans la pièce juste au moment où Galec tranchait la gorge du malheureux, ce dernier me voyant arriver juste à temps pour assister à son trépas.

L'autre éclata de rire, les diverses drogues qu'il consommait en doses gargantuesques le replongeant dans un monde de papillons à pois roses.

"Galec! Miserable porc!"

La baleine sur pattes se retourna dans ma direction, glissa maladroitement dans la flaque de sang frais s'écoulant du cadavre et redressa sa lame dans un geste mal assuré:

"Boer! Il était... te... temps qu'on se retrouve! Tu peux pas savoi... savoir la prime qu'on va toucher pour ta m... mort! Je vais pouvoir me pay... payer tellement de putes et d'alcool que j'aurais plus à me soucier... de tout... tout ça."

Galec engloba la salle d'un geste.

"C'est fini mon gars... Soi... Soit raisonnable et ce sera rapide..."

"C'était un gosse putain! Pourquoi t'as tué un gamin?"

Il éclata de rire une nouvelle fois, comme si chaque mot qu'il disait été une perle d'humour:

"On meurt tous un jour, que ça serve au moins à quelqu'un! Il aurait fait quoi dans la rue, hein? La man... manche? Mourir de faim? Considères que je lui ai rendu service!"

Le milicien se mit en garde maladroitement puis commença à avancer lentement dans ma direction, un sourire idiot plaqué sur le visage:

"Qui plus est, je me sens d'humeur à rendre service à plus de monde..."

Je recule, essayant de mettre un maximum d'espace entre lui et moi, le menaçant de ma lance:

"Arrête-ça et laisse-moi partir... Tu veux ma bourse? De l'hyraë?"

"Oh non, non, non, mon petit Boer... Ce ne sera pas aussi facile... Mon employeur paye bien plus que ce que tu as à me proposer..."

Il était trop près maintenant... Si je ne faisais rien, j'allais mourir. Je n'avais plus le choix; je devais me débarrasser de lui.

Dans un hurlement, je lui balance ma lance pointe en avant, en direction de son cou.

"Gurh...?"

Sincèrement, je n'aurais jamais pensé que cette attaque réussirait: trop prévisible. Trop lente. Trop nulle.

(Trop Boer quoi...)

C'était sans compter sur ses réflexes émoussés par l'alcool et la drogue, mes deux alliés dans ce combat ridicule.

Je ne voulais pas le tuer... Car assassiner des gens, même si cela est "nécessaire", me répugne... Cette attaque n'avait pour objectif que de le faire reculer et ce con s'était littéralement jeté sur la pointe de mon arme.

Nous étions complétement immobiles... Moi traumatisé et lui mourant, le bout de ma lance disparaissant dans son double menton dont s'écoulait maintenant à gros bouillons un fluide écarlate.

Voyant que le sang commençait à descendre jusqu'à mes mains par le biais de la hampe, je la lâchais brusquement, m'éloignant du milicien dont le regard se voilait sans pour autant le quitter des yeux.

Il essaya de dire quelque chose mais cracha seulement quelques caillots... Et pourtant, il ne mourrait pas. Sa masse ou peut être son gras l'avait sauvé, lui épargnant une mort rapide mais le condamnant à une agonie lente et douloureuse.

Je ne pouvais détourner le regard. C'étais moi qui étais responsable de ce merdier. Moi qui avais fait cela à cet homme.

(Tu viens de prendre une autre vie pauvre merde...)

Un vrai guerrier aurait fait un geste pour lui. Il aurait sorti son épée et lui aurait tranché la tête, épargnant ainsi bien des souffrances inutiles...

Mais pas moi. Même cela, je n'avais pas le courage de le faire.

A la place, je reculais lentement en direction de la sortie tandis que l'autre s'effondrait à genoux en émettant un gargouillement immonde, mon arme toujours fichée dans sa trachée.

Je courais maintenant, sortant de son fourreau mon épée longue... Il n'y avais plus rien qui ne me retienne ici. Je devais partir.

Ce n'était apparemment pas l'avis d'Athis qui se rua sur moi, sortant de nulle part et étant armé de sa hallebarde.

"Meurs foutu traître!"

(Hein?)

La partie tranchante de son arme me rata de peu, se contentant de mettre en pièces une partie du mobilier.

Loin de se décourager, il repartit à l'assaut en inversant sa prise sur son arme, me frappant avec sa hampe au niveau du visage.

Le choc m'obligea à battre en retraite.

"Tu pouvais pas me laisser partir bougre de petit..."

La pointe de la hallebarde qui se planta dans mon plastron me força à la fermer. Si je voulais rester en vie, ce n'était sûrement pas perdre mon souffle en insultant mon adversaire qui risquait de m'aider...

Mon épée dessina un arc de cercle devant moi, mettant un peu d'espace entre le soldat et moi-même. Je devais faire vite sinon Sollow allait le rejoindre et là, je serais foutu...

Athis relança sa hallebarde dans ma direction mais je l'évitais au dernier moment, profitant de l'occasion pour me rapprocher au maximum de lui afin de l'empêcher de tirer un quelconque avantage de son allonge.

L'homme n'abandonna pas pour autant, m'expédiant un direct dans la mâchoire auquel je répondis d'un coup d'épée qui lui trancha trois doigts.

Je crachais du sang et lui des injures; il était maintenant sans défense, ne parvenant plus à tenir son arme d'une seule main.

"Maudit..."

Il n'eu pas le temps de se ressaisir que je lui envoyais un violent coup de pied avec mes bottes ferrées dans les valseuses (moche mais redoutablement efficace).

Le milicien s'effondra, se tenant les génitoires à deux mains (ou plutôt se répandant du sang sur le pantalon avec son moignon).

Mon arme toujours brandie et prête à frapper, je cherchais du regard le dernier homme: où était-il? Qu'attendait-il?

Je patiente. Une seconde, une minute puis deux... Le silence est total, l'attente insupportable.

(Bordel... Montres-toi trou du cul...)

"Ghnn..."

"Fermes-là toi!"

"J'aimerais bien t-y voir ducon..."

Toujours aux aguets, je lui retire prudemment sa hallebarde, l'éloignant hors de sa portée:

"Bouges pas et fermes ta gueule."

"T'es foutu de toute façon... Abandonnes et ce sera rapide; Sollow est super doué pour ça."

"C'est pas vraiment ce que j'appellerais un don..."

"Je me fous des jugements de valeur d'un traître."

Magnifique: un parfait petit crétin blond fanatisé... Pas très grand, une gueule habituée à se la raconter et une... cicatrice en forme de lame au niveau du cou?

(C'est quoi ce merdier? Pas possible...)

Je me décompose: comment? Pourquoi revenir maintenant? Ils ne pouvaient pas me foutre la paix après toutes ces années?

"Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça?"

"Cette marque... Tu fais partie de la lame de l'ombre?"

Il garda le silence, me fixant sans mot dire avec un air de défi (chose peu visible sur son visage empourpré par la douleur lui provenant de l'entrejambe).

"Ne me pousse pas à bout petit merdeux..."

"On avait reçu des ordres... D'abord le marchand et toi ensuite..."

"Double commande c'est ça? Une de la maison Galanid et une autre de cette saloperie d'elfe? D'Iriel? Réponds-moi bordel!"

Athis s'emmura à nouveau dans son silence, conscient d'en avoir trop dit... Mais ce n'était pas tellement cela qui m'inquiétais: il y avait de l'espoir dans son regard, un regard qui fixait un point derrière moi.

"Double commande en effet... Et maintenant que Galec n'est plus dans le coup, ben ça en fait plus pour nous... Le traître ..."

Je lui fis face. Sollow tenait fermement à bout de bras une épée couverte de sang, son propriétaire en ayant aussi répandu sur son plastron... Le soldat en lui-même faisait à peu près ma taille, peut être en légèrement plus grand.

Le visage de l'homme était masqué par un casque grossier qu'il ne portait pas lors de notre arrivée; une sorte de visage démoniaque à la gueule bardée de crocs.

Il s'approchait de moi d'un pas tranquille tout en me parlant, m'observant de derrière sa visière d'un oeil calculateur.

Iriel n'avait visiblement pas envoyé des bouffons pour se charger de mon cas...

(Gagner du temps, vite...)

"Cessez de m'appeler comme ça! Le seul traître dans cette histoire, c'est Iriel! Je n'aurais jamais trahi ceux qui m'avaient accueillis en leur sein!"

"Gueule de démon" ne s'arrêta pas pour autant, se contentant juste de pencher sa tête de côté à la façon d'un hibou:

"Qu'est-ce que ça peut bien me faire Morington? Je n'étais même pas là de ton temps dans ce groupe! On m'a payé, j'exécute les ordres... Peu m'importe que tu sois innocent ou non!"

Sollow s'arrêta un bref instant pour essuyer son épée sur une tapisserie murale.

(Il sait soigner ses entrées celui-là... Manquerait plus qu'il se mette à siffloter et ce serait la totale...)

Ma mâchoire me faisait mal...

Mes muscles étaient douloureux...

Mes habits étaient imbibés de ma sueur...

Ma respiration était saccadée, inégale... Tout autant à cause du stress que des efforts précédents.

Je n'étais pas un guerrier et encore moins un genre de héros.

(Je suis seulement Boer Morington... et je vais mourir.)

_________________
Finalement le mieux dans un combat, c'est quand on est pas impliqué.







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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Sam 16 Juin 2012 18:08 
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[:attention:] (((Rp quelque peu violent))) [:attention:]

Sollow passa à l'attaque sans prévenir, sans même se mettre en garde.

Il se rua sur moi; tout simplement.

Son épée courte fila en direction de ma gorge et ,au moment où je m'apprêtais à parer le coup, changea brusquement de trajectoire pour aller se ficher dans mon plastron, le traversant sans difficulté, laminant par la même occasion le manteau de mailles que je portais en dessous.

Une pluie de petites boucles de métal s'écoula au sol depuis le pan d'armure sectionné, évoquant brièvement le bruit d'un ruisseau.

Mon plastron m'avait sauvé la vie mais venait subitement de se voir délesté d'une grande partie de son efficacité...

Je repoussais le milicien masqué avec de larges moulinets, le forçant à reculer s'il ne voulait pas être blessé.

"C'est tout ce dont tu es capable? Brasser de l'air avec ton épée?"

Il dansait littéralement entre mes attaques, les esquivant avec de simples pas de côté ou en sautant en arrière... Sollow jouait avec moi, profitant encore un peu de sa proie avant de se décider à la tuer.

J'étais condamné: plus faible, moins rapide, moins entraîné, totalement épuisé...

Mais il était hors de question d'abandonner, je voulais vivre bordel! Vivre!

"Trop lent!"

L'homme venait à nouveau d'éviter un de mes piètres coups, le laissant libre de riposter (chose dont il ne se priva pas).

Sa lame me força à reculer à mon tour, au risque de me faire acculer contre un mur...

Athis s'était pour sa part remit de ses émotions: il se contentait de nous regarder, une expression béate plaquée sur le visage, ayant visiblement oublié que sa main pissait le sang... Rien à redouter de son côté, du moins, tant que je ne prenais pas l'avantage sur son acolyte virevoltant (ce qui ne risquait pas d'arriver).

"Mais défends toi un peu! Quel honneur y a-t-il à tuer pareil couard?"

Je ne lui répondis pas. A vrai dire, j'étais tellement focalisé sur ma propre survie qu'il aurait pu annoncer qu'il m'épargnait sans que je n'en prenne note...

Mais ma concentration avait quelques avantages; j'avais ainsi pu remarquer que son style de combat le laissait sans défense pendant environ une seconde après ses passes d'arme complexes. Un bonne chose pour moi donc? Pas vraiment...

Ce type de faille était exploitable pour un type équipé d'une arme légère (épée courte, poignard, fourchette,...) mais totalement inutile pour le genre d'idiot maniant une épée à deux mains (moi donc): l'exemple parfait de situation que feu le sergent instructeur Haelis nous présentait comme "franchement merdique " (peu avant son décès dans des circonstances comparables).

L'épée de Sollow siffla brutalement à mon oreille, me ramenant à une réalité que j'aurais préféré ne pas affronter... Dire que j'étais dans la merde tenait de l'euphémisme: ce type était simplement trop fort pour moi. Autant en finir tout de suite.

La moindre de mes attaques était déviée d'une pichenette par l'épéiste; qui plus est, je m'épuisais rapidement, la fatigue accumulée due aux événements des derniers jours se faisant de plus en plus ressentir...

(C'est la fin...)

Il y eu un grand choc métallique suivit d'une explosion d'étincelles: mon épée venait de se briser en deux alors que je parais une de ses estocades.

Ma lame rebondit une fois avant de s'immobiliser sur les carreaux de la pièce dans un grand bruit d'acier heurtant la pierre tandis que je serrais inutilement le manche de mon arme dévastée: tout ce pour quoi je m'étais battu... Tout ce pour quoi j'avais lutté pendant toutes ces années... Tous mes espoirs... Tout cela venait de se volatiliser avec la disparition de mon épée.

"C'est terminé Morington" se contenta de me dire Sollow, arrivant visiblement à la même conclusion que moi.

J'étais incapable de bouger, comme paralysé par l'horreur de l'instant: j'étais vaincu. J'allais mourir...

Mes forces refluaient petit à petit, comme si mon organisme lui-même comprenait que ce n'était plus la peine d'entretenir un corps pour un combat déjà perdu.

Je m'effondrais au sol tandis que l'autre s'approchait: pourquoi? Qu'avais je fais au monde, aux dieux pour que le destin s'acharne ainsi sur moi?

"Sollow? Je... J'ai entendu du bruit provenant de l'étage..."

L'assassin masqué se détourna de moi pour faire face à son coéquipier:

"Et t'attends quoi pour y aller? Ce doit être un domestique qui s'était caché..."

Il s'arrêta brusquement: on entendait maintenant distinctement les sons auxquels Athis faisait allusion... Des pas lourds, faisant grincer les lattes du plancher au-dessus de nous.

"Un gros domestique alors..." lui répondit-il en riant jaune.

"Vas-y Athis."

L'interpellé roula des yeux, visiblement mal à l'aise:

"Je... Mais Sollow! Tu veux que je me batte avec quoi? Je suis blessé et je peux plus manier ma hallebarde! Ce fils de chien s'en est assuré..."

Il me décocha un coup de pied dans la jambe pour faire bonne mesure.

"Je m'occupe de lui, toi prends ça et charges toi de ce que tu trouveras en haut."

Sollow lui tendit le poignard qu'il portait au niveau de sa ceinture:

"Ne déçois pas le maître."

Athis s'empara de la petite arme avec sa main valide, ses gestes rendus maladroits à cause de l'appréhension grandissante qui l'habitait.

"Je le sens pas ce coup-là Sollow... Tues vite Boer et barrons-nous fissa avant que ça ne dégénère..."

"Dépêches-toi de monter ou t'auras bien plus à redouter que quelques grincements venant du plafond..."

"Tu n'oserais pas me t..."

"Si. J'y pendrais même un certain plaisir si tu tiens vraiment à le savoir... Alors montes avant que je ne te plante cette épée dans le cul!"

J'observais l'échange entre les deux hommes qui s'envenimait sans rien dire: je tenais ma chance... Aucun d'entre eux ne semblait faire attention à moi et la voie vers la porte était libre; je me mis donc à ramper vers mon salut, essayant au maximum de me fondre au décor (même s'il est certain qu'un milicien en haillons détonne un peu au milieu des meubles).

"Et où croyez-vous aller comme ça sieur Morington?" me lança Sollow avec une pointe d'ironie.

"Ben... Vers la sortie quoi..."

(Meeerde)

En tournant la tête dans leur direction je vis qu'Athis, nerveux, avait entreprit de monter les escaliers menant au premier, me laissant bientôt seul avec le soldat masqué...

Je me relevais lentement sur mes jambes flageolantes: quitte à mourir, autant le faire avec dignité.

"Ah? On continue à lutter à ce que je vois..." me dit-il en marquant un arrêt.

"Pas vraiment non... Fait ça vite avant que mes nerfs ne lâchent..."

"On se croit en mesure de dicter ses conditio..."

Il n'eu pas le temps de finir sa phrase; un bruit sourd derrière nous attirant soudainement notre attention.

"Que..."

"Par tout ce qui est saint..."

Le corps sans vie (et accessoirement sans tête) d'Athis dévalais lentement l'escalier, tapissant son chemin de sang frais...

"Oh putain... C'est pas bon ça... Mais pas bon du tout..." ânonnais-je bêtement, le peu de bravoure que j'avais réussis à rassembler il y a quelques secondes fondant comme neige au soleil devant ce cadavre mutilé.

Le dernier milicien en vie ne sembla pas s'en émouvoir, tenant son épée à bout de bras tout en restant parfaitement immobile, aux aguets.

Au-dessus de nous, les grincements reprirent de plus belle, la chose se remettant en mouvement.

Je me mis rapidement à la recherche d'une arme, l'instinct de préservation prenant l'ascendant sur la peur qui risquait de me faire mouiller mes chausses à tout moment.

(putainputainputainputai...)

Il n'y a rien de pire qu'une terreur intense: vous êtes lent, maladroit, incapable de réfléchir efficacement... Ce truc qui nous avait rejoint me paraissait d'un coup bien plus menaçant que Sollow qui, dans le fond, n'était qu'un humain (imbu de lui-même, extrêmement habile et passablement psychopathe).

L'unique source de lumière du rez-de-chaussée s'éteignit brusquement, nous plongeant subitement dans une obscurité uniquement perturbée par la clarté de la lune qui filtrait par les rares fenêtres de la bâtisse...

Je faillis lâcher un cri de terreur lorsque les marches de l'escalier se mirent à grincer à leur tour... Il me fallait maintenant chercher à tâtons la hallebarde d'Athis, l'arme sur laquelle j'avais jeté mon dévolu.

Sollow affichait pour sa part un calme de marbre: s'il avait peur pour sa vie, il n'en montrait rien. Une flegme que j'étais pour ma part bien loin d'égaler...

Je refermais finalement ma main sur la hampe gainée de cuir de l'arme de feu-Athis, ma vision s'accoutumant progressivement à notre environnement de semi-obscurité, me permettant de reconnaître certaines formes: le cadavre de Galec, la silhouette légèrement vouté d'un Sollow prêt à se battre et... une grande créature recouverte d'une cape mité.

Le milicien fit alors une chose que je croyais impossible de sa part: il tourna les talons... Ce n'est qu'en me dépassant qu'il me poussa violemment en direction du nouvel arrivant; lequel se contenta de m'écarter de sa route d'un revers de patte qui me fit m'écraser contre un mur, sonné.

Sollow cracha une insulte particulièrement inspirée à l'encontre des géniteurs de la chose en voyant que celle-ci ne daigna même pas s'intéresser à moi, continuant à se rapprocher de lui d'un pas décidé... Sentant qu'il était dans une impasse, l'homme au masque de démon dû se résoudre à la combattre.

J'avais beau le détester depuis notre (récente) rencontre, je ne pouvais nier l'héroïsme dont il fit preuve en chargeant la créature: hurlant comme un damné pour se donner du courage, le soldat se rua sur elle en brandissant son épée, laquelle étincela brièvement lorsqu'il dépassa une des fenêtres de la pièce (les seules sources de luminosité depuis que les bougies s'étaient éteintes).

Le monstre esquiva l'attaque dans un froissement d'étoffes, son manteau en lambeaux ondoyant autour de lui... Je pouvais maintenant mieux le distinguer; grand avec un corps musculeux, affichant un visage canin, le tout étant complété par une longue queue ainsi qu'une fourrure noire... Peut-être grise sombre (la luminosité quasi inexistante ne m'aidant pas vraiment à trancher), un peu comme...

"Skula...?" laissais-je échapper à mi-voix, complétement surpris de sa venue après m'être fait à l'idée d'un abandon de sa part.

A peine avais-je prononcé son nom que les yeux de la liykore se détournèrent du combat où elle était engagée pour me fixer un court instant, trahissant par la même occasion son identité... Elle n'avait laissé transparaître aucune émotion durant ce bref contact visuel, me poussant brièvement à me demander s'il fallait que je l'aide ou que je prenne mes jambes à mon cou: après tout, n'était-elle pas maintenant un monstre sanguinaire en liberté? Ce n'était sûrement pas Athis qui dirait le contraire...

Le milicien masqué profita de sa distraction passagère pour lui porter un coup qu'elle dévia en un éclair avec une sorte de brassard métallique d'avant-bras. Suite à son échec inattendu, Sollow battit en retraite, plus prudent et soudain moins confiant quant à ses capacités à la vaincre...

Skula ne comptait pas pour autant le laisser s'en tirer à si bon compte... Dans un grognement de colère, elle commença à le harceler avec des directs de ses énormes paluches que le milicien peinait à esquiver.

J'étais pour ma part admiratif devant cet homme qui luttait contre l'inéluctable... Continuait-il à se battre par courage? Par désespoir? Sollow esquivait, ripostait... Perdu dans un ballet mortel avec des griffes et des crocs rutilants, tous tranchants comme des rasoirs... L'épéiste faisait face à la sauvagerie brute de la liykore sans se départir un seul instant de son sang-froid, là où j'aurais moi-même perdu toute dignité, suppliant vainement pour que l'on m'épargne...

Puis tout cessa brusquement dans un craquement écœurant: Skula venait de réussir à porter un coup au milicien, en plein thorax... L'armure de Sollow avait beau pu amortir en partie le choc dû à l'impact, elle n'avait pourtant pas pu empêcher la liykore de briser quelques côtes à son porteur (ce qui vous donne à peu près l'idée de la force inhumaine de ma partenaire de route).

L'homme recula en titubant, laissant tomber son arme pour porter la main à son thorax, au niveau de ce que je supposais être l'endroit de sa blessure; on entendait maintenant distinctement sa respiration sifflante par-delà son masque, le malheureux devant souffrir un véritable martyr... Ce n'est qu'alors que je ré-aperçus Skula, cette dernière se rapprochant de lui avec sa démarche féline caractéristique (une chose étrangement dérangeante vis à vis de son apparence lourde et canine; un peu comme si vous voyez quelque chose, mais pas les sons qui l'accompagnent habituellement).

Elle ne s'arrêta qu'au moment où je crus qu'ils allaient se percuter puis se pencha lentement à son niveau (Skula le dépassant de deux bonnes têtes), tel un vautour analysant la bête mourante qu'il ne tardera pas à dévorer...

La liykore tendit alors une de ses mains griffues en direction de la tête de Sollow et lui retira délicatement son masque, comme si elle avait peur de le blesser, avant de murmurer à son oreille d'une voix à peine perceptible:

"Je veux te voir hurler d'agonie..."

Elle s'empara ensuite de l'homme blessé au niveau du col, le soulevant à sa hauteur, me rappelant ainsi notre première rencontre dans les geôles de la milice au moment où j'avais subit le même sort (à la différence notable que j'étais encore là pour en parler, ce qui semblait plus que compromis pour Sollow...).

En guise de réponse, l'assassin démasqué/soldat (faute de meilleur terme pour le désigner) lui asséna un violent coup de poing sur la truffe qui la fit lâcher prise dans un glapissement de douleur.

Le souffle rauque, Sollow se rua sur la porte à la vitesse d'un homme dont plusieurs côtes sont cassées (inutile de préciser que ce n’est pas la plus rapide) tandis que derrière lui la liykore noire continuait de se tenir le museau de ses deux mains (pattes?) mi grognant, mi geignant...

Il s'arrêta brusquement et je me rendis compte que je me tenais sur sa route:

"Casses-toi Morington..." siffla-t-il entre ses dents serrées. "T'as pas vu ce qui est derrière-moi? Bouges!"

Comme pour appuyer ses dires, Skula poussa un nouvel hurlement qui le fit jeter un rapide coup d'œil en arrière, terrifié (non sans raison). J'étais incapable de bouger, tétanisé, la hallebarde d'Athis pendant mollement dans ma main...

Il se passait trop de choses en si peu de temps... Dire qu'il y avait seulement quatre jours je me prélassais mollement dans mon job de planqué à la milice, Skula étant toujours derrière les barreaux... J'aurais dû la laisser dedans à celle-là, tout était de sa faute! Ma blessure à la tête, la bataille dans le poste de la milice... La mort de Deric, de tous les autres... Après tous, n'étais-je pas plus proche d'eux que d'une inconnue? Qu'étais-je donc pour briser autant de vies sur un coup de tête? Où était passée la Skula rigolarde avec laquelle je discutais devant sa cellule? Etait -elle vraiment cette abomination piaffant de rage et de douleur en face de nous...?

Me voyant toujours immobile, Sollow s'apprêta à me décocher un direct dans la mâchoire pour m'écarter de son chemin puis... disparut brusquement de mon champ de vision, rapidement remplacé par la liykore ivre de colère qui s'était écrasée sur son dos, le précipitant face contre terre à seulement un mètre de ma propre personne.

Elle cracha des paroles incompréhensibles issues de sa langue maternelle à l'homme à terre qui essayait désespérément de se dégager avant de plonger vers lui crocs et griffes en avant, arrachant de gros paquets de chair sanguinolente à chaque coup tandis que les hurlements de sa victime se répercutaient dans la pièce.

Je regardais avec un air horrifié l'assassin qu'on avait envoyé me tuer se faire dévorer vivant... Skula avait évoqué brièvement ses tendances "humanivore", son maître lui faisant dévorer les gladiateurs des maisons nobles rivales après les duels dont elle sortait victorieuse (tous semble-t-il)... Mais je n'y avais pas vraiment prêté attention, pensant que c'était de l'histoire ancienne, des "désagréments" appartenant maintenant au passé... Mais là... Là... C'en était trop.

Il y avait sans doute une limite aux nombre d'horreurs auxquelles un homme pouvait être confronté dans une journée (et dans mon cas pour toute une vie)... N'écoutant que mon instinct, je réagis d'une façon conne mais purement humaine: je pris mes jambes à mon cou, lâchant mon arme et détalant à travers les ruelles, fermement décidé à embarquer dans le premier bateau venu puis à noyer mes cauchemars dans l’alcool une fois hors de vue des côtes…

(Ouais songeais-je, un bon plan... Je suis un type normal, je n'ai jamais assisté au moindre massacre et je n'ai jamais croisé aucune liykore... Ouais, c'est ça. Je n'ai pas vu de corps sans tête. Je n'ai pas vu de type se faire bouffer vif... Je...)

Mon cerveau me dit alors d'arrêter de penser et de courir plus vite "crétin" ce que je fis (mon cerveau étant souvent de bon conseil), me ruant comme un dératé vers le port à travers la nuit et le claquement de mes bottes sur les pavés.


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Dernière édition par Vilnish le Jeu 30 Aoû 2012 23:50, édité 31 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Jeu 19 Juil 2012 14:01 
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Trouble, déformé, imperceptible, voilà les mots qui qualifiaient le mieux ce que voyait et ressentait le jeune homme. C'était un néant sans fond, un abîme sans limite ou un vide infini, que de termes pouvant désigner la grandeur de cet endroit froid et démuni de tout sens. Quand soudain une douleur inimaginable couplé avec des cris à en faire trembler les murs de l'espace retentit partout dans l'esprit de Warren c'était insupportable et incompréhensible à la fois. Quelques instants après le vide revenu, le silence s'installa de nouveau. Cela ne pouvait pas être pire que ce qui venait de se produire, mais c'était tout autant insupportable. Quand cette mascarade allait-elle prendre fin ? Le mage se sentait existant et non existant en même temps, c'était impossible à décrire ce qui se passait à ce moment précis. C'est alors qu'au milieu de rien une aveuglante lumière envahie l'espace qui quelques centièmes de secondes avant était noir et démuni. S'enchaina alors dans une vitesse fulgurante des séries d'images portant sur tout et rien mais n'ayant qu'un seul point commun : Un homme aux cheveux tantôt blond tantôt foncé mais coiffé étrangement puis pleins d'autre forme mais toujours le même homme. Tout se bouscula dans sa tête jusqu'à ce qu'il s'éveilla dans une énorme inspiration en relevant son dos. Une douleur immense le déchirait de partout et surtout à son oeil droit qui était à feu et à sang, en train de se déverser de son liquide rouge à grand flot sur le tissu le recouvrant, le froid était omniprésent et le gelait sur place. Son autre oeil capta alors la scène qui trônait tout autour de lui ; Des cadavres mutilés recouvrant une large partie du sol, du sang en quantité repeignant les murs dans une odeur de chair fraiche à en faire vomir les tripes un affamé. Des dizaines de symboles de différentes tailles représentant toujours la même forme ornaient aussi les murs dans la même matière que la nouvelle peinture.

-(Qu … Que m'arri … m'arrive t-il … Bon sang cette douleur …)-

L'intérieur de sa tête se bousculait dans tous les sens lui provoquant d'atroces souffrances au crâne. Mais il ne cria point, il comprenait à peine qu'il devait partir d'ici et c'est ce qu'il fît. Se mettant difficilement debout sur ses pieds il manqua à plusieurs reprises de perdre l'équilibre. Il n'était vêtu que d'une couverture en soie blanche ainsi qu'un rudimentaire bandeau médicinal sur son oeil qui ne faisait qu'empirer en douleur. Après quelques pas à peine il s'écroula et poussa un soupir de fatigue, son corps semblait extrêmement endoloris et le bouger demandait un effort considérable. Le froid continuait sans cesse de l'affaiblir mais il commença à gravir les marches qui se situaient à quelques centimètres de là. Cette scène était des plus macabres qu'il soit, qu'est-ce qui s'était passé ? Quelle horreur s'était produit ici et ayant conduit à cette véritable boucherie sanglante ? Le jeune homme était bien trop 'chétif' dans sa tête à l'instant pour y penser. Arrivant au rez-de-chaussé il sortit donc du sous-sol et découvrît une pièce démunie de toute vie, grise et sombre. Le temps semblait s'être figé ici, de toutes façons sa vision était tellement trouble qu'il avait le plus grand mal à distinguer quoi que ce soit. Mais plus il marchait plus il retrouva timidement un semblant de conscience et lorsqu'il franchit la porte donnant directement dans la rue, il trébucha et s'effondra sur le sol puant et mouillé à cause de la pluie. Il faisait nuit le ciel était noir et criblé de nuages faisant tomber des cordes sur Exech.

Mais ce fût à cet instant que dans le reflet d'une flaque d'eau, il put s'apercevoir. Il voyait un homme aux cheveux longs et foncés avec un sanglant bandage sur l'oeil droit. Aussi étrange que cela pouvait paraître Warren semblait choqué par cette vision, en réalité il ne se reconnaissait pas ! On aurait dit qu'il avait perdu une grande partie de sa mémoire au point de ne plus savoir qui était-il. La 'brutalité' de cette vision était alors immense, il passa sa main sur sa peau de sa joue et sentit le rugueux d'une cicatrice. Tremblant de froid et de faiblesse, il s'agenouilla et leva la tête vers le ciel. En état d'extrême choc il cria de tout ce qu'il lui restait de force dans sa gorge :

-"QUI … JE … SUIS ?!"-
Finissant ses mots il s’effondra une nouvelle fois sur le sol, y restant quelques minutes avant de bouger.

Warren se releva péniblement en faisant attention à ne pas lâcher le maigre bout de tissu recouvrant son corps affaibli. Son globe oculaire droit était toujours en train de saigner et de le faire mourir de douleur laissant échapper de lourds soupirs à la fois de souffrance et de désespoir. Tout ce qu'il y avait autour de lui semblait vague et informe. Il fallait dire qu'avec un oeil mutilé et un autre oeil en état de marche 'superficiel' il ne pouvait pas voir grand-chose. Il erra alors dans les rues, se cognant aux murs des bâtiments formant les ruelles jusqu'à ce qu'il arriva devant un lieu où émanait de la lumière. Non sans efforts il tenta de passer la porte avec le peu de force qu'il avait, ne sachant pas vraiment sur quoi elle donnait. La seule indication qu'il eût à ce moment était des sons, des voix humaines provenant de l'intérieur ... C'était rassurant, ou non.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Ven 28 Sep 2012 16:51 
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Ma demeure reflétait bien ma situation économique. Misérable. Elle n'avait qu'un étage et, qu'une pièce. Par contre, je ne manquai pas d'espace. La salle était pratiquement vide. En meuble je ne possédai qu'une paillasse pour dormir, un tonneau de gros sel pour conserver la nourriture et, un vieux vase que l'ancien propriétaire avait oublié. Mais, c'était chez moi ! Une fois rentré je m'affaissai sur mon lit, pensif. Que c'était il passé pendant mon combat contre Mikaël ? Comment avais-je survécu ? Il fallait que je tire çela au clair !

*Ma mère me disait toujours qu'on réfléchissait mieux le ventre plein !*

Après mettre remplit la pense de viande de rats, je me relevai dans l'espoir de maîtriser l'énergie qui m'avait sauvé la vie. Je me concentrai et, d'un coup, tendis le bras vers mon vase. Bien sûr, rien ne se passa... Je réessaya une deuxième fois mais, le résultat fut le même.

*Non, il manque quelque chose ! Mais quoi... Je sais ! Lors de mon duel, j'étais motivé pour gagner et, la peur et la colère m'avaient submergées.*

Je me concentrai donc en repensant à tout cela. Je fis monter en moi la colère avant de retenter ma manoeuvre. Mais, cela ne suffisait pas ! Il me fallait en plus ressentir le désespoir de mourir et, mélanger ces deux sentiments. Une fois dans le même état que tout à l'heure, je m'imaginai une énergie intérieure en moi. Une fois cette image bien en tête et, m'efforçant de ressentir les émotions citées plus hauts, je m'imaginai envoyant cette énergie sur le vase. Comme ci celui-ci était mon pire ennemi. Je croyais avoir ratée mon expérience et, je m'apprêtai à abandonner quand je vis une fissure apparaître sur le vase. J'avais réussi ! Le résultat était minime mais, cela était sans dût au fait que j'étais fatigué. Je me couchai donc sur ma paillasse et m'endormi directement, exténué.

[hrp]Tentative d'apprentissage de la CC SA Coup de Ki[/hrp]

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 Sujet du message: Re: Les Habitations d'Exech
MessagePosté: Mer 31 Oct 2012 19:53 
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Résurrection.


Je me promène dans les rues bondées d'Exech, sans vraiment me soucier du monde qui m'entoure.
Du brigand écorché par le temps arborant une multitude de cicatrices à la veuve éplorée errant dans ces rues sans même savoir pourquoi, du pauvre alcoolique ne sachant où aller au vendeur ambulant craignant une attaque, tout y est. Toutes les ethnies, toutes les classes sociales. Cette cité est l'une des plus cosmopolites de notre continent. Mais je ne m'en souci guère. Je n'aspire pas à la sociabilité. De plus, je suis inquiet. Pour Jest. Voilà près d'un mois qu'il a disparu. Il m'avait formellement interdit de quitter notre repère, mais je ne peux plus squatter le noir et la puanteur. Je sais que je prends un risque en me montrant en plein jour, mais soit. De toutes façons, il va falloir que je m'en aille sous peu. Cette ville me rend de plus en plus fou, si je reste, je pense que je sombrerais dans la folie.
Je fais de plus en plus de cauchemars en ce moment. La nuit dernière, il était très troublant, toujours le même que d’habitude, mais plus clair, plus compréhensible et plus long. Plus réaliste surtout.
C'est toujours la même chose. Je suis plus jeune de deux ou trois ans, assis sur une chaise, bâillonné. Deux hommes s'en prennent à moi à coup de dague et de pince en tout genre. Je souffre le martyre, j'appelle à l'aide, mais rien ne se passe. Mes bourreaux continuent et personne ne vient. Ce rêve continu jusqu'à ce que, lassés, ces hommes quittent la pièce me laissant seul dans le noir.
Je ne sais ce qu'il signifie, mais je ne m'en souci pas trop. Après tout, les rêves restent des rêves. Une petite pensée me vient à l'esprit. Est-ce que Jest m'aurait tendu un piège ? Et pour qu'elle raison ? Est-ce que ce cauchemar serait prémonitoire ? Je ne pense pas. Je connais bien Jest depuis le temps. Ou peut-être est-ce lui qui se trouve dans cette posture. Peut-être que je devrais partir à sa recherche pour le sauver. Que de question.
Sans m'en rendre compte, je me retrouve rapidement dans des rues qui me sont inconnues. Je me retrouve très vite devant un bâtiment au frontispice usé par le temps et délabré. Quelques lettres manquent sur la devanture, mais on peut encore y deviner le mot "orphelinat" écrit en lettres d'or.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette bâtisse m'attire. J'ai l'impression de la connaître, de l'avoir arpenté autrefois. Soudain, j'entends des voix. Non pas à mes côtés, mais comme si elles venaient de partout à la fois. Elles sont fortes et pénétrantes. L'une d'elles est grave et rapide. L'autre est plus aiguë et monotone, sans doute celle d'une femme. Je cherche un moment la source des sons qui me parviennent, sans succès. Les gens passent dans la rue, mais aucun ne semble discuter entre eux. Et puis les voix sont trop fortes pour venir de simples passants. J'écoute un moment leur discussion.

"Suzanne, tu sais bien que j'ai raison." Commence l'homme. "Il n'est plus dans notre monde. On ne peut plus rien pour lui, et s'en occuper nous coûte trop cher."


"J'ai encore espoir Craig, on l'a vu naître. Sa mère est morte sous nos yeux et on s'en est occupé depuis sa naissance. Je ne veux pas croire qu'il ne soit plus qu'une coquille vide." Rétorque-t-elle.

"On l'a vu naître, mais on l'a aussi vu mourir. Il est mort Suzanne. Mort ! Son cœur bat et ses yeux bougent mais c'est tout. Sa tête est vide. On ne peut plus l'aider. Je préfère passer mon temps à aider ceux qui peuvent encore s'en sortir."

"Mais il peut s'en sortir ! Depuis que Jest est parti de l'orphelinat, j'ai l'impression que Rayd m'entend parfois. Il réagit ! On peut encore le sauver ! Fais moi confiance pour une fois ! Attends encore un peu !"

"Je veux bien te croire, mais notre budget est réduit, ça devient difficile d'élever ces gosses, alors une bouche à nourrir en moins, ça nous aiderait. Tu comprends ?! Si elle était encore là, peut-être qu'elle arriverait à le ramener. Si ce que tu dis est vrai."

"Oui, mais ça fait bien longtemps qu'elle est partie. On ne peut compter que sur un miracle. Mais je veux y croire encore un peu. Laisses moi y croire."

Les voix se taisent alors. Je n'y comprends rien. De quoi parlent-ils ?! Ils ont cité mon nom, et celui de Jest. Savent-ils quelque chose sur lui ? Savent-ils où il se trouve ? Je me décide alors à pénétrer dans l'orphelinat. Ma main posé sur la poignée, je pousse la porte et entre.
J'aurais préféré ne pas voir ce qu'il y a derrière. Bien loin d'être plus clair, les choses semblent se compliquer. Une petite fillette âgée d'à peine huit ou neuf ans est assise en tailleur, devant une chaise ou réside un homme blond. Je ne peux pas voir son visage de ma position, mais je ne le veux pas. Je sais déjà de qui il s'agit. Et je ne désir par le voir. Je ne connais pas cette fillette, pourtant, pendant qu'elle lui parle, je me remémores sa voix comme un souvenir. La panique me prend. Je dois partir, vite. Je me retourne, bien décider à m'en aller. Mais on m'en empêche. Un homme encapuchonné se trouve devant moi, me bloquant l'accès à la sortie. Je n'aime pas la tournure que les choses prennent. Mon pouls palpite plus rapidement que d'habitude, mes nerfs sont à vifs, ma tête me fait mal. Qu'est-ce que c'est que ce bordel?! L'homme s'adresse alors à moi.
"Tu sais qui est sur cette chaise n'est-ce pas ?" Sa voix est sombre, lente, mais aussi très familière. J'ai l'impression de m'entendre parler moi-même. D'un geste de la tête, je réfute ses dires.

"Si, si tu le sais. Va le voir."

"Laisse moi sortir !" Je commence à m'impatienter. La panique laisse place à la peur et à l'incertitude. Mais l'homme encapuchonné ne me laissera pas partir. A vrai dire, il ne peut pas. Et je ne peux plus sortir. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais je n'ai pas envie de le savoir. Ce que je sais, c'est que je suis impuissant, désemparé.
Je dégaine alors mon saï de ma ceinture et fonce sur l'inconnu. Mais d'un geste rapide, il fait de même et pare mon attaque. Il est bien plus fort que moi, sans aucun doute. J'attrape mon katana tandis qu'à nouveau, l'homme me copie. Ses armes sont les mêmes que les miennes, ses gestes aussi. Seule sa rapidité et sa force sont différentes. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe. Ma tête se rempli de questions, mais je ne peux m'y attarder.

"Arrête tes bêtises et va voir de l'autre côté de la chaise." Il parle calmement et sa voix est apaisante.

"Jamais !" Je recommence un nouvel assaut, mais une fois de plus, j'étais contré. Sauf que cette fois, j'entends la fillette murmurer.

"Monsieur, tu es mort ? Monsieur ?"

Pendant qu'elle parle à l'homme qui semble inconscient, je sens une chaleur s'écouler le long de mon ventre. Je baisse les yeux rapidement pour regarder la lame de mon assaillant plantée dans celui-ci. Lentement, ma vision baisse. Tout semble plus trouble et flou. Je suis en train de mourir. Le temps semble s'être arrêté et ma chute est lente. Pendant celle-ci, je peux apercevoir le visage de mon meurtrier. C'est moi.
Je commence à me souvenir de mon parcours au sein de l'organisation, mon combat contre l'ancien Rayd en compagnie de Clay, mon voyage en bateau avec Levy et Svan. Ma rencontre avec Jest, ma fuite. Au fond, j'ai toujours su. Toujours su que ce n'était que mensonge, que supercherie. Mais je ne voulais pas l'admettre. La vérité était trop dure à supporter. Pourquoi alors, maintenant, tout me revient ? La découverte de l'orphelinat que pourtant, je n'ai jamais quitté ? Peut-être.
Mon visage jonchant le sol froid, mes yeux commencent à se fermer. A demi clos, j’aperçois l'inconscient qui se réveille. Sa tête tourne et il me regarde. Encore une fois, je ne suis pas étonné de voir qu'il s'agit là aussi, de moi...

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