L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 11 Avr 2009 12:49 
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Une fois sortie, Yumiko se trouvait dans la grande rue.
(Bon je devrai bien trouver quelque chose.)
Elle s'avança.
(boutique de Lilo... Um non continuons)
Lorsque un son rententit:

" Perdue dans la forêt, égarée
Le dos courbé, attristée
La pauvre fille ne savait parler"


(quel belle chanson)
La musique s'arreta, le chanteur ramassait ses affaires, prêt a partir lorsqu'elle aperçu son visage.
(L'homme de mon rêve, c'est lui!)
Elle bouscula un homme et couru pour le suivre.
"Eh doucement" fit l'homme qu'elle avait bousculé
Elle continua sans y preter attention. L'homme tourna a l'angle. Elle le suivit mais quand elle arriva au coin, il n'y avait plus personne.
Elle resta là quelques instants abasourdi et passa la main dans ses cheveux.
(Beurk, qu'ils sont sales!)
Elle attendu encore quelques secondes et fini par prendre d'un pas décidé le chemin des thermes.

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"Vise la lune, au pire tu atteriras parmis les étoiles"

Yumiko Ataka/Humain Ynori/Archer


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 11 Avr 2009 19:28 
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LIL WAELA LUETH WAELA RAGAR BRORNA LUETH WUND NIND, KYORLIN ELGHINN
L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort


Ne supportant pas la foule étouffante présente dans la grand rue à ce moment-là, Vorar préféra s'éclipser dans les petites rues de Kendra Kâr. Elles étaient certes réputées pour être remplies de voleurs et de charlatans en tout genres, mais au moins, elles étaient calmes, et moins gigantesques, ce qui donnait une impression de sûreté au Drow, lui rappelant les cavernes des cités sous-terraines d'où il venait. Evidemment, le soleil, lui, était toujours présent, et d'ailleurs, continuait d'aveugler terriblement l'elfe noir, si bien que par moments, il ne savait même plus dans quelle direction il se déplaçait vraiment. La fatigue de son voyage ajouté à tout cela, le moindre de ses pas devenait alors un véritable supplice. Il devait absolument trouver une auberge pour s'y reposer, ou il finirait par s'effondrer sur le sol.
Si cette maladie ne l'avait pas frappé si rapidement, Vorar aurait pût continuer à marcher pendant des jours, mais le destin en avait voulu autrement. Au fond, même si ce fardeau s'était abattu sur lui, l'handicapant grandement, il essayait de se dire que tout cela n'était qu'une sorte d'épreuve à surmonter, une quête dont la récompense serait la vie. Il continuait d'avancer dans ces ruelles, aveuglé, titubant, le souffle saccadé et court, mais il ne se laissait pas abattre. Non, si il tombait au sol, il donnerait raison à tout les Drows cruels qui ont voulu faire de lui un monstre sadique et misanthrope, et il ne leur donnerait jamais cette satisfaction, c'était hors de question. Certes, tout se mélangeait dans sa tête, conscience et confusion, il ne sentait presque plus ses jambes, et les rayons du soleil l'empêchait de voir à plus de cinq mètres devant lui, mais, il était vivant.

Marchant, une main frôlant le mur du bâtiment sur sa droite, sur lequel il prenait parfois appuye pour reprendre des forces, Vorar faisait en sorte de ne pas croiser le regard du peu de personnes qu'il pouvait rencontrer dans les ruelles. Peut-être l'auraient-ils aider, mais même si la majeure partie de sa psychologie Drow n'était pas celle que l'on pouvait imaginer, il gardait cette fierté que tous les Shaakt ont et auront toujours. Même agonisant, un Drow restera toujours fier, et se débrouillera seul.
Soudain, l'un des passants croisant son chemin, le visage étant étrangement caché par un capuchon l'assombrissant et empêchant ainsi de l'identifier, le bouscula, s'excusant de suite, pour prétendre que le geste n'était pas voulu. Vorar eu cependant la présence d'esprit de vérifier si rien ne lui manquait, et en effet, sa bourse n'était plus là. Le passant lui avait volé. Il s'arrêtta alors quelques secondes pour reprendre son souffle, puis, couru le plus vite possible dans la direction du voleur qui s'empressa d'accélérer son pas une fois s'étant rendu compte que le Drow avait remarqué le vol dont il venait d'être victime. Malgré tout, il fini par le rattraper, et lui sauta dessus pour l'immobiliser, ce qui ne fût pas difficile vu la taille particulièrement petite du bandit. Vorar sortit son épée, et la plaça sous la gorge du brigand en lui disant avec un ton autoritaire :

"Rends-moi ça, tout de suite !"

N'attendant pas la restitution de son du, le Drow retira le capuchon du voleur, découvrant une crinière blonde, et un visage adolescent. C'était une jeune femme, humaine, qui ne devait sûrement pas avoir plus de quinze années. Son visage était plutôt sale, mais ses yeux étaient splendides, un contraste qui rendait cette demoiselle charmante, mais qui n'évoqua de la pitié chez le Drow qu'à cause de son jeune âge. Il plongea un court instant son regard dans celui de la jeune voleuse avant de récupérer par lui-même sa bourse d'or, et de la dégager de son poids. Il ne la quitta pas des yeux une fois debout, et rangea son épée froidement, sans avoir eu à l'utiliser plus que pour la menacer.

"Tu as de la chance d'être tombée sur moi. Un autre t'aurais problablement égorger."

Il lui offra sa main afin qu'elle puisse se relever, prouvant que Vorar n'était pas quelqu'un de mauvais et qu'il savait que la jeune voleuse ne volait pas pour le simple plaisir du gain. Une fois debout, le Drow lui demanda de lui indiquer l'auberge la plus proche, afin qu'il puisse s'y reposer. Elle accepta pour le remercier de ne pas lui avoir fait de mal. Il fût conduit jusqu'à l'Auberge de la Tortue Guerrière, une auberge aux tarifs plus qu'honnêtes selon la jeune fille. Il allait enfin pouvoir se reposer avant de commencer à chercher un remède contre sa maladie. Il pénétra dans l'auberge, sans se retourner.

{Auberge de la Tortue Guerrière}

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 20 Avr 2009 17:37 
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Une créature sombre s'avançait sous la lune, démon silencieux d'une nuit figée. Nul ne savait d'où elle venait, car personne ne la reconnaissait de ce monde ; nul n'osait s'en approcher de peur de son teint pâle, d'un visage sans nez où cruautés et souffrances semblaient se succéder en un ballet de sentiments refoulés.

La démarche de l'être solitaire dans les rues endormies avait tout de la grâce elfique, mais venait s'y ajouter une nonchalance peu coutumière chez les êtres intemporels : même le pas assuré qui le menait vers une porte ornée de deux scorpions narguait sournoisement les habitants de Kandra Kâr.

Un léger vent vint secouer ses longs cheveux d'un noir charbon, la tunique claqua soudain, faisant entendre un tintement de chaînes cachées.

Puis, derrière lui, une voix de femme surgit à l'angle d'une ruelle, essoufflée :

"- Anarazel ! J'ai toujours une dette envers toi !"

La silhouette d'une jeune femme aux formes plaisantes s'avança vers le démon de la nuit.

"- Anarazel ! Je me suis trompée, je n'aurais pas dû t'amener là-bas. Je ne me rendais pas compte de... de ta fragilité si vite froissée," poursuivit-elle, hésitante.

Il y eut un glissement grinçant de porte qui s'ouvre. Les deux scorpions s'écartèrent sur le passage de l'être aux yeux écarlates sous la lune blanche, et un couloir s'emplit de la lumière de l'astre nocturne, une descente terreuse perdue dans les entrailles de la terre.

Anarazel passa les battants de fer qui s'écrasèrent lourdement contre le mur d'un bâtiment étrangement soigné, dominant le quartier d'une aura malfaisante.

Était-il vide ? Non, certainement pas...

Anarazel connaissait, de part ses lointaines lectures dans le manoir d'Ellhar, les coutumes du temple de Thimoros ; ainsi il avait découvert l'entrée des catacombes, cachée derrière le temple.

Étonnement pour un nouvel arrivant, il se déplaçait dans la ville avec une assurance peu commune, appuyé qu'il était de son instruction solitaire. Et il avait un plan. Un plan que sa Haine avait forgé, sa sombre déesse Haine qui dominait chacun de ses pas vers la vengeance.

Et les catacombes en faisaient partie.

Une torche illuminait le début d'un escalier irrégulier. Anarazel s'en saisit, et s'engouffra sans un regard vers la jeune femme qui le suivait. Bientôt seul un halo jaunâtre se déplaçait au fond du couloir, et une ombre diffuse.

La jeune femme hésita : il s'agissait d'un temple... Et pas n'importe lequel. Mais sur un coup de tête rageur, elle entra à la suite du sang-mêlé.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 26 Avr 2009 20:57 
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Empire des merveilles en mon sein constituées, empire de beauté : le sang avait coulé au nom de ma Sombre Déesse aimée de mon coeur déchiré ; déchiré d'amour et de haine, d'amour de la haine. Haine sans cesse cultivée, haine tel un champ de blé constamment enflammé.

Ah ! La sueur froide me collait au visage, plaquant mes cheveux charbons, les lavant des caprices d'un vent de l'est. Ma transpiration était glacée, résultat d'une nuit de plaisirs et de cauchemars, de rêves dégoulinant de sang et de cruauté. Car j'avais rêvé cette nuit : j'avais tué pour la première fois de sang froid, j'avais aspiré la vie, je m'en étais nourrie. J'étais un avaleur d'âmes, un véritable meurtrier : je revivais, renaissant sur les cendres d'un passé de prisonnier du désert, d'un prisonnier fou. Combien de fois n'avais-je pas fantasmé cet instant, combien de fois n'avais-je pas eu l'envie de tuer, de sentir le grand choix éternel de vie et de mort vaciller au creux de mes mains cadavériques, machiavéliques ; un choix qui rapprochait des dieux.

J'étais le seul vrai meurtrier : dénué de toute contrainte morale, de tout principe réducteur, ma sensibilité décuplée s'était régalée de la mort. Plus qu'un être inexistant pour le monde, j'étais ainsi le chaos, l'éternel chaos destructeur.

Tuer sans raison n'était pas un plaisir, c'était un vice. Tuer avec raison et conscience libérée était le plus succulent des mets, le plus fin des repas.

Encore et toujours, et qu'importe le remord, j'écumerai les eaux en quête de vengeance, en quête de puissance : domination était le nom de ma jouissance. Celui qui n'avait jamais connu ce pouvoir tranchant ne savait pas ce que vivre signifiait, il n'était alors qu'un moins que rien, un être délaissé par la joie, une bête qui en ce bas monde fixait l'espoir comme seul pouvoir.

De mes yeux aveuglés de larmes je ne voyais qu'une pensée abstraite, extraite de ma tête, matérialisée devant moi, gravée dans la réalité : l'espoir servait les désespérés, les faibles et les ignares.
Je n'avais aucun espoir.

Je n'avais que mes compétences, je n'avais que ma puissance. Et qu'importe la justice, fange de l'univers, boue flétrie par l'homme depuis des millénaires.

Que les dieux me jugent donc !
Qu'ils réservent à mon être les plus affreux tourments, puissent-ils un jour égaler mon chaos. Car ils ne verront qu'en moi un autre dieu, supérieur à eux : un dieu de la conscience, un dieu de ses sens et de ses limites. Car, limites invivables, je vous remplirai, je vous ferai vous étendre.

Je serai le dieu de la puissance : l'absolu qui sans nuance aura rempli de volonté et de désirs le champ de ses moyens.

Mon âme est l'empire des merveilles, et je combattrai sans cesse pour son expansion, je n'aurai de cesse de l'agrandir, qu'importe sa taille.

Je serai le divin conquérant absolu - ce que les dieux eux-mêmes ne peuvent pas, eux qui déjà ont un empire éternel...

*


Une sombre créature s'avançait, longeant la muraille ; une triste cape noire délavée à la démarche vacillante. Il n'y avait pas un bruit, pas un cri, pas un murmure dans la nuit mourante et l'aube naissante en une transition aux milles tons pourprés qui au loin, cachés derrières les crènelures et les toits, dansaient d'un élan renouvelé.

L'être solitaire qui parcourait les rues délaissées était aveugle, son esprit traînait derrière-lui, sillage de ténèbres obnubilés par sa propre joie. Et seules la joie et la puissance emplissaient l'âme d'Anarazel - s'il fut qu'il en ait une.

Les yeux rouges semblaient vides, leur lueur, d'habitude si concentrée, prisonnière d'un voile embué des liqueurs que la nuit lui avait offertes, et qu'il avait cueilli, lui, déchirure partagée, partage déchiré.

Anarazel était ailleurs. Il errait sans but, sans orientation, et paraissait ciller des bourrasques d'un vent invisible tout droit surgit de son propre tourment.

Il n'y avait personne dans les rues, personne pour surprendre l'être inhumain, immonde bête divine tourmentée et fière de son tourment, transpercée de la lame du combat, ne recherchant que celui-ci. Anarazel détestait l'harmonie.
Anarazel d'Ellhar, à la folie cultivée pendant un emprisonnement de plus d'un siècle et demi. Une folie rongée par les tempêtes de sable, rouillée par les pluies de la mer, par les ouragans du temps - ce grand horloger qu'il semblait maintenant narguer, libre de ses contraintes, libre de son inexorable avancée.

Il n'y avait qu'un instant. Mais un instant millénaire.

Il huma l'air, gelant ses poumons d'un plaisir vicié, d'un feu de joie. Le froid le brûlait. Puis il sentit de sa gorge une forte odeur de pain. Le pain matinal d'une ville d'ignorants.

Et le sang-mêlé se rendit alors compte qu'une fois de plus il n'avait pas dormi de la nuit. Et qu'il avait faim. Très faim.

Le dieu-fou de puissance ne possédait qu'un corps de chair. Et d'une chair mortelle...

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Dernière édition par Anarazel le Dim 26 Avr 2009 21:36, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 26 Avr 2009 21:30 
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Les cachots

Libre, oui enfin libre, sur le pas de la porte du bâtiment de la milice, je respire l'air de liberté qui trône dans les rues de la ville. Mon cœur est presque près à exploser de bonheur tellement j'apprécie la fin de mon enfermement injuste et pitoyable pour la réputation de justice que prône la ville. Je regarde le ciel et malgré le temps maussade d'aujourd'hui, je suis content d'enfin pouvoir l'observer et remarque avec pertinence qu'il va bientôt pleuvoir vu la couleur grise foncée que celui-ci a prit. J'essaye, toujours sur le pas de la porte, de faire un plan de la journée à venir qu'il va bien falloir occuper. La priorité est de se rendre au temple de Phaïtos afin de se présenter au nouveau grand prêtre de la ville car j'ai eu vent de rumeur selon quoi l'ancien est décédé il y a peu: il faut dire qu'il n'était déjà pas très jeune quand on m'a enfermé. J'espère juste que l'on a mis au courant le nouveau grand prêtre sur moi car je n'ai aucune autre connaissance en dehors des prêtres du temple.

S'cusez mais j'aim'rais passer si'ou plaît.

Je sors soudainement de ma réflexion et fixe droit dans les yeux le rustaud qui me demande, justement, de laisser le passage. Il est plutôt petit et possède de grands yeux bleus ainsi qu'une peau assez pâle sans égaler la mienne. Tout son visage a affiché une terreur sans limite dés que je l'ai regardé, il me pousse sans ménagement et entre dans le bâtiment pendant que je l'insulte copieusement, très en colère plus après son ignorance et son intolérance que pour sa façon peu amène de me pousser de devant la porte. Le comportement de l'homme me fait réfléchir sur ce que je me dois d'attendre des habitants de la ville à la vue de mes yeux, je tente de trouver diverses solution afin de régler ce problème comme me bander les yeux et me faire passer pour un aveugle ou bien encore marcher en regardant le sol ou encore faire comme si de rien n'était, tout simplement. Après quelques minutes de réflexion intense, je me décide pour l'ignorance et me mets en route vers le grand bâtiment servant aux différentes courses de chevaux.

La rue n'est pas trop sale mais je suis tout de même soulagé de porter des bottes noires, bien que trouées et un peu petites, elles m'évitent de marcher dans les déchets. L'effarement et la peur des personnes me dévisageant me font légèrement sourire mais à l'intérieur de moi-même, je commence à être excédé que l'on me prenne pour un monstre: je ne leur ai rien fait et je n'ai jamais choisi d'avoir des yeux entièrement noirs. L'hippodrome est maintenant à ma droite et je ne peux qu'être impressionné de la taille colossale du bâtiment où aucune course ne se joue apparemment étant donné le silence à l'intérieure même du bâtiment. Le silence ne règne pas par contre dans la rue où des badauds discutent entre eux ou se disputent et où quelques saltimbanques font des numéros. Je dépasse l'hippodrome et arrive non loin d'une écurie où plusieurs chevaux occupent différents box et où un cheval noir à l'air intelligent me tape dans l'œil. Je ne m'arrête cependant pas, pressé de fuir le bruit de la rue car passer du silence de la prison aux rues très bruyantes me donne mal à la tête.

Je prends la petite rue sur le côté gauche de l'écurie et après deux minutes à marcher, j'aperçois déjà les corbeaux d'un même noir que mes yeux voletant de-ci de-là. J'entends surtout leurs croassements que la plupart des personnes trouve désagréables mais que j'apprécie particulièrement comme tout ce qui concerne ces oiseaux, ceux que préfère mon dieu. Un, d'ailleurs, se dirige vers moi à tire d'aile en chantant et se pose nonchalamment sur mon épaule, je lui caresse la gorge avec un doigt puis il retourne rejoindre ses camarades sur le temple. Je débouche enfin sur le temple avec ses arbres morts cachant à peine les murs noirs du bâtiment saint et je me mets à sourire bêtement, heureux de retrouver la maison de mon enfance. Je finis les derniers mètres en courant et m'arrête juste devant les portes du temple, frissonnant de l'excitation de la rencontre avec le nouveau grand-prêtre. Je caresse un moment les crânes de la porte et pendant que j'ouvre les portes, le précédent corbeau se pose sur mon épaule en coassant. J'entre ensuite à l'intérieur en silence, l'oiseau toujours sur moi.


Le temple de phaïtos

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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Dernière édition par Antariasi le Ven 1 Mai 2009 13:23, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 27 Avr 2009 04:31 
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< --Les grandes portes


« Eh toi là-bas, la petite en rouge! Ramasse ton frère et tous les deux déguerpissez d’ici! »

La petite en rouge peut m’être encore utile, certes j’ai été tabassé, mais cet officier croit maintenant que je suis innocent. S’il apprenait ma supercherie, j’en serais doublement puni. J’espère que cette demoiselle est dotée d’autant de bonté que de beauté.

Au premier appel de la sentinelle, elle poursuit son chemin. Le gardien n’abandonne pas pour autant et l’interpelle une seconde fois, mais avec assez d’autorité pour la faire enfin s’arrêter.
Je n’ai jamais été autant à la merci de la décision d’une étrangère. Avec Angélie, on formait une belle paire. Ensemble, on s’épaulait et plus d’une fois on s’est mutuellement sorti des pires ennuis. Cette modeste demoiselle ne me connaît guère, elle n’a aucun intérêt à me venir en aide, mais elle est mon seul espoir et je dois m’y accrocher.
Je croise enfin son regard et j’essaie d’être le plus convaincant. Je ne tenterai cette fois aucun clin d’œil, je vais juste essayer de lui inspirer un peu de pitié.

« Oui » murmure-t-elle de sa douce voix.

Oui. Un petit mot de trois lettres qui me sauve la vie, ou tout au moins un séjour dans un cachot malpropre et malodorant.
Ce mot me redonne des forces. Je me relève péniblement. Prenant maintenant son rôle très au sérieux, elle m’agrippe fermement le bras et m’aide à progresser. Cette jeune personne qui semble frêle me supporte sans effort apparent, comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. En croisant le chauve bedonnant, elle le darde d’un regard assassin. J’aurais bien envie de rigoler mais je suis trop occupé avec mon nez qui ne cesse de saigner.

Au lieu de franchir les portes, elle me ramène dans les rues et s’arrête une fois rendue dans une petite ruelle déserte. J’en profite pour m’adosser au mur et je me laisse glisser jusqu’à ce que je me retrouve assis au sol. Pendant ce temps, d’un regard furtif, ma bienfaitrice s’assure qu’aucun garde n’ait suivi notre trace.
Mon nez saigne toujours et je ne sais comment l’arrêter. Je viens de percevoir une petite tache sur mon somptueux chemisier et j’en suis tout bouleversé. Je dois cesser cette hémorragie avant que mon vêtement soit tout imbibé de ce liquide qui m’est cher seulement lorsqu’il demeure à sa place, c'est-à-dire à l’intérieur.

Levant les yeux, je me retrouve nez à nez avec cette fille qui s’est penchée sur moi pour me venir en aide. Après une légère hésitation, dont je ne saurais deviner la cause, elle pointe le petit foulard rouge que j’ai noué à mon cou ce matin.

« Vous permettez? »

(Quelle bonne idée!)

Sans faire de façon, de ma main gauche je m’empare de ce tissu rouge et lui tends. Timidement, elle le prend, le plie puis l’applique sur mon nez. Il était temps, ma main droite n’était plus capable de maintenir le sang qui s’écoule à présent sur mes lèvres puis mon menton. Avec un petit bout du fichu qui dépasse, j’essuie ma main puis le bas de mon visage.
Cette adorable jeune fille m’explique comment incliner ma tête afin d’éviter au sang de s’écouler dans ma gorge. J’écoute ses consignes scrupuleusement, j’ai goûté ce liquide un peu plus tôt et je ne veux pas répéter cette expérience.

Comme une infirmière devant son patient, elle m’observe un instant puis ouvre la bouche, hésite, puis me pose une question qui semble la préoccuper depuis un bon moment :

« Dites? Pourriez-vous me dire pourquoi cet homme vous frappait et pourquoi avoir dit que j’étais votre sœur?»


Je la regarde à mon tour un moment sans rien dire. Je dois être prudent. D’un autre côté, elle m’a porté secours alors qu’elle aurait pu me laisser là aux bons soins des gardes. Je dois donc être honnête, tout en racontant la situation à mon avantage.

« Parce que vous êtes trop jeune pour être ma femme et puis, au risque de vous décevoir; mon cœur, c’est Angélie qui me l’a pris… »
(Et le sien appartient à son mari. C’est pourquoi de cette ville, je déguerpis.)

« Pour ce qui est du garde, il croyait que c’était moi qui avait assommé son cousin.»

Je l'observe un petit moment puis je me décide à tout lui raconter, en omettant bien sûr l'épisode du vol. Après tout, elle a démontré un courage que je n’aurais probablement pas eu. Je suis très reconnaissant envers elle.

«En fait, l'homme au crâne dégarni, aidé d'un ami, s'en prenait au mari d'une pâtissière. Celle-ci m'a demandé de mettre la main à la pâte et d'un coup de rouleau derrière la tête, j'ai assommé le vilain chauve. À mon arrivée aux portes, il était là lui aussi, mais il cherchait un homme seul. Alors j'ai pensé passer inaperçu en simulant que j'étais accompagné. Vous connaissez la suite.»

J'épie sa réaction. Je ne semble pas l'avoir choqué. Je continue donc:

« Pour des raisons qui me sont personnelles, je dois quitter cette ville et apparemment vous aussi. Il serait préférable de rester ensemble pour ne pas éveiller les soupçons sur nous. Si ces gardes nous voyaient l’un sans l’autre, l’histoire du frère et de sa sœur ne tiendrait plus la route, et cette fois, vous aussi, vous serez dans de mauvais draps. »

Je prends une pause puis je lui fais ma proposition.

«Où allez-vous? Avez-vous un endroit précis? Sinon, je vous offre de m’accompagner, mais par l’autre sortie. Je ne tiens pas à revoir ces hommes là!»

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Dernière édition par Mathis le Mer 29 Avr 2009 01:24, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 27 Avr 2009 18:27 
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Les effluves démoniaques d'Anarazel s'arrêtèrent soudain, giflant sa sensibilité. Le sang-mêlé avait ravalé sa folie, la contenant à nouveau sous son masque de fer; son masque de raison.

Il se passa la main dans les cheveux, songeur. Il n'aurait pu dormir, il le savait : son cœur était encore trop virevoltant, palpitant d'un met nouvellement trouvé. Mais un repas matériel comblerait un autre de ses besoins : son estomac torturé.

En silence, dans les rues qui maintenant s'éveillaient sous une voute de nuages de gris sinistre promettant des pluies intermittentes, le démon de la nuit rabattit sa sombre capuche pour cacher son visage immonde, et partit d'un pas décidé vers la grande rue, l'artère principale de la ville, sectionnant de son pas vif les quelques membrures que représentaient les petites ruelles.

Le démon se calmait, et une paix intérieure nouvellement trouvée s'insinua dans son esprit qui, étrangement, avait les idées claires, totalement lucide. Ses sens s'étaient également apaisés, il ne ressentait plus le feu qui les avait il y a peu habité, les déchirant de part et d'autre tel une sphère de vie bouillonnante. Le froid de la nuit les avait brûlés... Et d'un feu de joie.


*


Et mon masque se remit en place, se referma comme une porte sur mon brasier intérieur, et en moi, mon cœur à la sensibilité décuplée ne brûlait pas moins, pierre de mes entrailles cachées sous mes côtes d'elfe dénaturé.

Bien. J'avais tué. Soit. Et maintenant?

Maintenant, il me fallait arpenter le monde ; découvrir les continents et apprendre à les connaître, à me reconnaître en eux. Et pourquoi?

Je devais quitter Kendra Kâr, quitter cette ville qui venait de m'offrir le goût du sang et le dégoût de l'homme. J'en étais tenu par ma quête de vengeance, par mon serment sur l'autel de sable de mes ancêtres. Et la capitale de ce continent n'offrait que peu de possibilités convaincantes : trop ordinaire, trop ordonnée.

Elle était l'emblème même d'une vie humaine, et je cherchais des alliés parmi les déchirés et les marginaux, parmi les délaissés et les repoussés, qui seuls pouvaient posséder une volonté à l'image de la mienne.

Trop peu de ceux-là passaient leurs journées à Kendra Kâr, trop peu en ce pays d'ordre et de paix.
Je me devais de trouver le chaos en fier porte-étendard de mon cœur perdu.

*


Anarazel tourna à l'angle d'une rue, cherchant la boulangerie dont l'odeur de pain avait mis fin à ses fantasmes quelques minutes plus tôt. Un éclair découpa le ciel à l'ouest, tranchant les nuages d'un jaillissement instantané et déjà passé. Et il ne put s'empêcher d'y voir un signe, le signe de sa propre rage refoulée. Sa philosophie tenait beaucoup de l'éclair : un tempérament puissant, un calme qu'il voulait impénétrable ; puis une explosion de râles et de cris, d'actions noires et sinistres.
Mais il repoussa ses pensées : sa rage actuelle venait de son estomac.

Une petite ruelle non loin des portes, occupée par une jeune femme en rouge et un homme étrangement penché en avant l'accueillit. Elle cachait le long de ses pavés lissés par le temps une petite maison aux étages affaissés et aux murs délavés depuis plusieurs années, mais d'où s'échappait une vie étonnement présente.

Il y eut un bruit de porte, puis un jeune homme sortit, tirant une charrette de pains, sans doute destinée à l'une des auberges de la ville ; et le commis bailla, encore en proie aux affres de son sommeil tranché, ses yeux bleus clairs appuyés de lourdes poches.
Voulant partir, il prit sa charrette mais ne put démarrer : le sang-mêlé l'avait interpellé, soudain changé.

"- Petit, combien pour une de ces miches de pain?" S'enquit-il alors, la voix grave et enrouée par le froid matinal.

Le jeune homme plongea son regard dans l'ombre de la capuche, surpris mais non décontenancé, et devant les deux joyaux éteints qui vibraient dans les ténèbres de celle-ci, il lâcha son chariot, tendit une miche à Anarazel, annonçant son prix. Trop las pour marchander, ce dernier lui tendit son dû.

Le sang-mêlé s'éloigna dans la ruelle, être prenant son repas solitaire. Un repas qui, malheureusement, était trop souvent journalier.

Il mâcha longuement, savourant le pain de seigle chaud et croquant, attendrissant son estomac tiraillé, et ses dents blanches faisaient croustiller son petit-déjeuner en un ballet de plaisir renouvelé.

Ce n'est que vaguement qu'Anarazel avait conscience de s'approcher des deux jeunes gens, les pensées ailleurs ; mais tandis qu'il arrivait à leur hauteur entre les murs d'un blanc sali, il s'arrêta et s'adossa près d'une fenêtre aux volets fermés, craquelés de peinture verte maintes fois recouverte.

Ainsi discret, repu de son meurtre et se rassasiant, il ne voulait de mal à personne, étrangement sujet à des élans de bonté, surgis de sa sensibilité libérée par sa Sombre Déesse apaisée.

Ses yeux allèrent de la jeune femme à l'homme, de la capuche rouge de l'une, d'où s'échappaient quelques mèches, au fin visage de l'autre. Ce dernier, penché en avant, tenait un foulard sous son nez, et son front légèrement suintant sous la concentration révélait son affliction. À la vue de sa chemise blanche où une tache d'un rouge sang coupait l'élégance, le sang-mêlé comprit que le jeune homme s'était pris un coup, et pas des plus gentils. Assis à même le sol, il avait eu l'étrange réflexe de se pencher en avant, laissant ainsi son sang s'épandre dans le doux tissu du foulard plutôt que dans sa gorge.

Anarazel se redressa sans savoir exactement pourquoi, étrangement empli d'une envie nouvelle de rendre service. Sans doute était-ce le ressac de sa dernière victoire sur lui-même : après la nuisance, l'aide...
Il s'en rendit compte, mais trop tard : déjà son mouvement ne pouvait manqué d'avoir été remarqué. Il s'était donc engagé, et décida de finir son action :

"- Si votre nez est cassé, il faut le remettre en place, sans quoi sa finesse sera marquée jusqu'à votre mort," dit-il au jeune humain. "Signé à vie, nous ne passerez alors pas inaperçu, et le dégoût d'autrui deviendra votre lot."

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 28 Avr 2009 13:03 
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Installée dans la modeste ruelle, Rosie écoutait attentivement le récit de celui à qui elle venait apparemment de sauver la peau, bien que le début lui sembla un peu tordu. Elle ne s’attarda pas trop sur les détails continuant de lui prêter une oreille attentive. Avec tout ce qu’il racontait, tout semblait prendre sens. Un méchant bonhomme chauve et ventru, cousin d’un garde, qui voulut se venger du coup de rouleau à pâte qu’il avait pourtant amplement mérité. Mais était-ce la vérité?

« Alors j'ai pensé passer inaperçu en simulant que…»

La jeune fille se figea, ce qui ne paru guère puisque l’homme n’avait aucunement cessé de parler. Quelqu’un venait d’apparaître sur le coin de la rue. Sans même tourner la tête afin de ne pas attirer l’attention, l’adolescente dirigea rapidement son regard vers l’inconnu qui venait d’apparaître avec l’espoir qu’il ne s’agisse pas d’un des deux malfrats qui en voulait à l’humain. Bien que ce ne fût pas l’un d’eux, Rosie ne s’en trouva malheureusement pas pour autant soulager. L’être qui se pointait au loin n’avait rien de rassurant, autant dans sa démarche que par l’énergie étrange qu’il dégageait.

C’est alors que l’humain à ses côtés marqua une pose et la semi-elfe s’empressa de le regarder de nouveau en repassant dans sa tête la fin de la phrase qu’elle avait heureusement enregistrée, mais pas écoutée.

(«… en simulant que j’étais accompagné.» Ah d’accord…)

Elle hocha lentement la tête avant de jeter de nouveau un œil vers le nouvel arrivant. Elle se détendit lorsqu’elle le vit en compagnie d’un jeune homme encombré d’une charrette emplie de pain.

Rosie se concentra de nouveau sur le blessé, un peu rassurée.

(Donc il veut quitter la ville.)

L’hypothèse de l’homme qui consistait au fait qu’il pourrait être suspect de les voir séparer l’un de l’autre, n’était pas bête du tout bien que la possibilité de tomber sur l’un des deux gardes ou sur le bonhomme ventru de nouveau était mince. Mais Rosie en vit plutôt l’occasion d’avoir un compagnon de route. L’idée de partir seule ne lui plaisait pas beaucoup et puis, il ne semblait pas être quelqu’un de mauvais. La jeune fille savait très bien qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences, mais avec cet air distingué et ses vêtements particulièrement élégants, il était presque impossible pour elle de s’imaginer que cet homme puisse bien être un assassin ou un voleur.

Elle allait justement lui répondre qu’elle ne savait pas où elle voulait vraiment aller, mais que cela lui ferait plaisir d’accepter son offre et de le suivre, lorsqu’un mouvement tout près d’eux l’arrêta dans son élan. L’écho des pas de l’inconnu, apparut plus tôt, parvint à ses oreilles. Interdite, elle n’osa tout de même pas regarder l’arrivant en priant qu’il passerait son chemin. À son plus grand désarroi, il s’arrêta. L’humain, le mouchoir toujours sous le nez, ne l’avait toujours pas remarqué mais Rosie elle, le sentait bien. Là, tout près. Tendue, elle tenta un coup d’œil discret mais regretta rapidement son geste en réalisant que l’individu regardait dans leur direction. Elle ne voulait pas croiser son regard.

Elle sentit un mouvement puis, l’inconnu s’adressa à l’humain.

« Si votre nez est cassé, il faut le remettre en place, sans quoi sa finesse sera marquée jusqu'à votre mort.»

La semi elfe ne pouvait pas ne pas le regarder. Cela n’aurait eu comme seul résultat que de démontrer son appréhension envers l’inconnu. Elle tourna donc la tête vers lui tout en écoutant sa dernière phrase, nerveuse.

(Le dégoût d’autrui deviendra votre lot. Je ne crois pas qu’un nez pas tout à fait droit puisse attirer des regards réprobateurs.)

Elle dévisagea inconsciemment le nouvel arrivant. Lui par contre, avec le ton qu’il avait prit, semblait bien connaître ce qu’était le dégout d’autrui. Bien qu’une partie de son visage fût camouflée sous un voile d’ombre formé par sa capuche, il n’avait pas l’air si monstrueux.

La jeune fille retourna la tête en direction de son nouveau compagnon. C’était à lui qu’on s’adressait. À lui de répondre.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 04:37 
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La demoiselle ne m’a pas semblé très attentive à mes explications, trop préoccupée par ce qui se passait autour. Mine de rien, j’ai poursuivi mon discours. De la courte distance qui nous sépare, tout en parlant, j’ai eu le loisir d’admirer ses petits bouts d’oreilles pointus qui surgissent au travers de ses cheveux bruns légèrement bouclés. Se sentant observée, intimidée, elle a rougi.

(Toute la beauté d’un elfe…. l’arrogance en moins).

Patiemment, j’attends maintenant sa réponse à ma proposition.

« Si votre nez est cassé, il faut le remettre en place, sans quoi sa finesse sera marquée jusqu'à votre mort."Signé à vie, vous ne passerez alors pas inaperçu, et le dégoût d'autrui deviendra votre lot.»

(Quoi? )

Surpris, je le suis d’abord par la voix grave et enrouée qui de nulle part surgit. Trop soucieux de ma personne, garde baissée, je ne l’avais pas vu s’approcher. Tournant la tête, j’examine celui qui vient de m’adresser la parole. Je ne peux définir à quelle race il appartient, tellement ses traits sont singuliers. Sous son capuchon, je peux entrevoir des yeux rouges et une absence complète de nez.
Il est laid, monstrueusement laid, mais en aucun moment il me dégoûte. Mon visage n’exprime aucun dédain, puisque je n’en ressens pas la moindre petite trace. Je pourrais passer des heures à admirer un tableau réussi; la beauté m’attire et me séduit, mais jamais je ne dénigre les gens qui en sont dépourvus. Je suis conscient de l’honneur que les dieux m’ont fait en m’attribuant tout ce que j’ai.

« Quoi? Mon nez serait amoché? »

(hum… j’ai bien entendu un craquement, mais….)

« Voyons voir ce qui en est! »

Avant toute chose, je retire le foulard de mon nez pour constater que celui-ci a cessé de couler. Avec empressement, je fouille dans ma besace et en retire un petit objet enveloppé dans du coton. Avec soin, je déplie le tissu et dévoile un petit disque poli en bronze. Sans tarder, je le place devant mon visage et contemple mon organe tuméfié.

(Horreur, mon nez est tout enflé, et il est effectivement de travers.)

« Je ne passe jamais inaperçu et je m’en fais un point d’honneur! » dis-je d’un ton fier dénué cependant de toute insolence.

« Il est vrai cependant, qu’ainsi défiguré, je n’aurai plus la même fierté.»

Ceci dit, je me lève, époussette mes pantalons et m’adresse à l’inconnu.

« Je me prénomme Mathis, je m’apprêtais à quitter la ville lorsque cet incident s’est produit. » J’hésite un moment puis je reprends :

« Si j’ai bien compris, vous me proposiez de rectifier cette défectuosité? » dis-je en pointant mon nez.

Sans attendre sa riposte, je poursuis :

« Eh bien, redressez-moi ça rapidement, je vous prie! »

Mon apparence est trompeuse, beau garçon et toujours bien habillé, je donne l’impression d’être une mauviette. Je déteste le combat, mais ce n’est pas par lâcheté. Je suis assez résistant à la douleur, surtout si la souffrance a pour but de rétablir mes attributs.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 14:49 
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Sous sa capuche, le sang-mêlé avait retrouvé sa vigilance quotidienne, redonnant à ses yeux leur éclat malicieusement lugubre, à sa bouche le sourire en coin qu'il aimait afficher en toutes circonstances.

La jeune femme, fleur de beauté juste éclose de son adolescence, continuait de dévisager Anarazel sans un mot. Rares étaient ceux qui, devant le visage blafard et amoindri du démon, avaient eu la présomption de détourner leurs regards intrus. Dû moins, avant de plonger dans ses yeux de braises...
La beauté fascinait, et la laideur, qui souvent n'était que différence inopportune, collait les regards...

La jeune adolescente se retourna vers son camarade, indéniablement surpris. Ce dernier observa le démon de la nuit à son tour, mais nulle émotion ne pointa sur son visage ensanglanté. Pas même de la souffrance : l'avait-il tue à l'intrusion du sang-mêlé dans leurs affaires délicates, dans les affaires d'un nez délicat ?

"- Quoi? Mon nez serait amoché? Voyons voir ce qui en est!" Dit le jeune humain en déballant ses affaires, faisant poindre l'éclat du jour sur la surface lisse d'un miroir où les nuages irisés du ciel s'aperçurent eux-mêmes un instant. Puis le nez - qui s'était arrêté de saigné - brisa les tons de gris des reflets.
Le sourire malicieux d'Anarazel s'étira un peu plus sous sa capuche d'ombres. Il avait vu juste, et s'en félicita.

" - Je ne passe jamais inaperçu et je m’en fais un point d’honneur," reprit l'humain d'une voix neutre. "Il est vrai cependant, qu’ainsi défiguré, je n’aurai plus la même fierté."

Fierté naïve, naïveté fière. Quelle différence ? Pensa le démon sous son masque calme de volonté tissée. J'ai franchi une étape cette nuit : je ne pense plus en termes acquis, mais en combat d'appropriation. Ma volonté est la guerre et l'expansion. Avoir une beauté, c'est l'améliorer. Et je me dois maintenant d'aider cet homme dans sa propre guerre contre l'envahisseur qu'est la laideur, dans sa puissance. Juste pour terminer mon action. Et le plaisir...

"- Je me prénomme Mathis, je m’apprêtais à quitter la ville lorsque cet incident s’est produit", continua l'homme d'un même souffle.

Anarazel resta silencieux. S'il aidait cet homme et cette femme, peut-être aurait-il alors des compagnons de route. Et peu lui importait où ils allaient : l'errance sur le monde était le meilleur moyen de découverte, de soi comme des continents égarés sur la mer de l'Aeronland.

"- Eh bien, redressez-moi ça rapidement, je vous prie!"

Un rire empli de malice s'échappa de la capuche, un léger rire qui vola dans le vent naissant. Puis le sang-mêlé ôta le voile de ténèbres qui cachait son visage, montrant ses traits sous la lumière du jour :

"- Mais, c'est avec grand plaisir que je m'acquitterai de vous rendre votre beauté, moi qui ne la cherche plus dans le regard d'autrui..."

*


Je m'approchai du jeune homme. Déterminé qu'il était, je ne le prévins pas de la souffrance qui bientôt reprendrait son nez, rouvrant les frêles veines qui tapissaient ses sinus.

Je plaquai une de mes mains sur son front, une main de fer qui tiendrait sa tête droite sans lui laisser le temps de bouger. Était-il préparé à la douleur que j'allais lui infliger?
Sans doute. Il l'était du moins par sa fierté.

Calmement, mon autre main s'approcha de son nez endolori, légèrement déplacé sur la gauche. Il ne souffrirait pas trop. Sauf si j'en décidais autrement...
Mais avec qui partirais-je, alors?

Un nouvel éclair fendit le ciel lorsque mes doigts cadavériques se refermèrent sur le dos de son nez, et d'un coup sec ces derniers le tirèrent légèrement en avant, le replaçant sur la droite. J'appuyai fortement, m'assurant en une seconde qu'il fut bien remis.

Oui. Il était de nouveau droit. Enflé, mais droit. Il retrouverait sa finesse d'antan, quoiqu'une rupture légère risquait de gâcher une perfection à jamais perdue. Mais la perfection, chez un humain, si elle n'était pas illusion, ne valait que l'espace d'un instant. Rien de plus.

Je reculai légèrement, satisfait, ne cachant pas mon sourire, à nouveau enveloppé de la capuche délavée.

"- Il est possible que votre nez se remette à saigner," conclus-je. Puis je jouai ma carte : "vous quittiez la ville? Je fais de même... je vais vous accompagner jusqu'aux portes Sud."

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 13:34 
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La semi-elfe se redressa, étant la seule toujours au sol et réprima une grimace lorsqu’elle constata à quel point ils étaient tout deux beaucoup plus grand qu’elle. Cela lui donna l’impression de n’être qu’une gamine, ce qui n’était pas complètement faux. Elle n’était plus une petite fille mais elle n’avait pas encore atteint toute sa maturité quoi que cela ne saurait tarder.

Elle écouta donc le discours du dénommé Mathis sans placer un seul mot, alors qu’il constatait avec horreur son nez cassé. Effectivement, il était plutôt amoché. Rosie s’en voulut soudainement de ne pas être intervenu avant que ce dernier coup arrive, mais de toute façon, comment aurait-elle bien put le savoir ? C’était un garde qui le frappait. Il aurait pu avoir commis quelque chose qui méritait cette sanction.

« Eh bien, redressez-moi ça rapidement, je vous prie! »

La jeune fille écarquilla les yeux, étonnée par la soudaine confiance que portait Mathis à l’égard du sombre personnage.

( Le redresser? )

Elle posa son regard sur l’inconnu qui, les yeux dans l’ombre, sembla curieusement apprécier la requête. Elle fronça légèrement les sourcils. C’est alors que d’un simple geste, il laissa tomber sur ses épaules sa capuche qui jusqu’à maintenant avait en partie, caché son visage. Rosie retint une exclamation et se figea, hypnotisée par le regard rougeoyant qui était resté dans l’ombre pendant tout ce temps. Malgré son amnésie, des visages, l’adolescente en avait vu de toutes les sortes et de toutes les couleurs, mais jamais un semblable au sien. Il n’avait pas de nez. Elle se força à rester calme malgré le fait que son air, sa voix et ses yeux lui faisaient terriblement peur. Il n’avait rien de très accueillant ni de très rassurant mais Il ne leur avait toujours rien fait alors elle préféra ne pas sauter trop prestement aux conclusions. Il pouvait très bien être quelqu’un de bien malgré son physique. Elle regretta soudainement sa propre réaction de crainte d’avoir vexé un tant soit peu l’individu si, au plus grand malheur de la semi-elfe, il avait remarqué son mouvement de recul. Elle-même s’était souvent fait jeter dehors parce qu’elle était le fruit de l’amour d’une humaine et d’un elfe, ce qu’elle avait d’ailleurs toujours trouvé ridicule et injuste. Elle n’osa même pas imaginer ce que lui aurait pu vivre.

Elle se tourna vers Mathis. Elle se surprit à l’envier pour la maitrise de soi qu’il démontrait face à l’inconnu. Pour Rosie, le courage ne lui venait qu’au dernier instant, lorsqu’il était question de vie ou de mort. Mais en des moments pareils, lorsqu’elle avait trop le temps de réfléchir à ce qu’elle devait faire et comment elle devait le faire, tout se brouillait dans sa tête et à ce moment là, la peur la consumait.

L’adolescente contempla un instant ses gants nouvellement acquis, caressant délicatement sa broderie et releva les yeux juste à temps pour voir le nouveau venu plaquer fermement sa main contre le front de Mathis. Rosie posa une main sur sa bouche.

( Il va vraiment le faire ? )

Avec la force qu’il semblait utiliser pour retenir l’humain, Rosie avait plutôt l’impression qu’il était près à le lui arracher plutôt qu’à le replacer. N’osant pas faire le moindre geste, elle guetta l’évolution de la main blafarde qui sans le moindre empressement agrippa le nez de Mathis. Brusquement, il le replaça à sa place alors que les éclairs illuminaient dangereusement le ciel. La semi-elfe surveilla la réaction de l’humain élégamment vêtu. Son visage démontrait bien qu’il essayait de contenir sa douleur.

( Hum… évidemment. L’orgueil de l’homme. )

Après quelques secondes à dévisager Mathis, Rosie fut heureuse de constater que le nez avait à peu près repris son emplacement. Seule l’enflure venait encore tacher le tableau, mais cela n’était qu’une question de temps et ce visage retrouvera toute sa perfection. L’adolescente s’en sentit soulagée. Elle avait peut- être eu tort de s’inquiéter ainsi après tout. L’étrange inconnu était sûrement quelqu’un de bien dans le fond. Par ailleurs, il avertit Mathis que ses saignements pourrait peut-être recommencer puis leur demanda :

«Vous quittiez la ville? Je fais de même... je vais vous accompagner jusqu'aux portes Sud.»

Après ce qu’il venait de faire pour eux, où plutôt pour l’humain, Rosie se voyait mal de refuser et puis, pourquoi le ferait-elle d’ailleurs. Pour rattraper son trop long silence, elle abaissa sa propre capuche et adressa à l’inconnu un sourire timide tout en soutenant du mieux qu’elle le pouvait, son regard de braise.

« Merci pour ce que vous venez de faire. »

Elle eut un léger mouvement de tête en direction de Mathis qui tâtait son nez.

« Je me nomme Rosie et je… »

Elle hésita un instant et tourna la tête en direction de l’humain, le consultant du regard. Elle ne pouvait pas accepter la compagnie de l’étranger sans avoir eu l’accord de ce dernier qui avait aussi son mot à dire. Il comprit rapidement le message silencieux et après avoir hoché la tête, il lui adressa un petit clin d’œil encourageant.

« Et nous serions enchantés que vous nous accompagnez. »

Elle lui sourit de nouveau et s’empressa de remettre sa capuche, intimidée par les yeux enflammés que leur nouveau compagnon de route posait sur elle.

« Ne tardons pas alors. »

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 17:31 
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Revitalisé par tant de nouveautés, j'avançais dans les rues de la ville en prenant soin de bien suivre les conseils du garde. Je ne voulais pas me perdre, ça non ! Même si cette ville immense m'effrayait un peu, je ne comptais pas passer pour le dernier des imbéciles, il fallait que je trouve l'auberge tout seul ! Je fus incroyablement surpris par le nombre de personnes qui me poussait sans faire réellement attention à moi. Tous ces gens devaient avoir l'habitude de vivre dans cette grande métropole et peu de personnes me regardaient avec des yeux écarquillés comme j'en avais l'habitude. Cela me mit du baume au coeur, je n'avais plus l'impression d'être une bête de cirque à la peau bleue mais plutôt un être à part entière qui vaquait à ses occupations sans être dérangé.
«Hé bien Santias ! Je ne m'attendais pas à ça ! Je crois que je vais me plaire ici. Et toi ?
- Miaaaaaaoooooouuuuuu !»

Toutefois, des panneaux où des inscriptions étaient écrites attirèrent mon attention et m'aimantèrent comme si je n'étais qu'un simple bout de métal. Je m'approchais de ces écriteaux et me mis rapidement à lire. Certaines choses étaient complètement sans intérêt, d'autres m'intéressaient un peu plus : des visages peints à la hâte représentaient des brigands, une sorte de calendrier des festivités de la ville et plusieurs messages officiels du roi de la cité ! La plupart d'entre eux étaient jaunis par le temps et on ne voyait même plus les courbes manuscrites effacées par le temps. Cependant, il y en avait un qui paraissait plus récent que les autres et je me mis à lire à haute voix :
«... une chasse au trésor en partance de Kendra Kâr, nous recherchons des recrues intéressées par cette aventure. Pour plus d'informations rendez-vous sur le port... Santias !!! Une chasse au trésor tu imagines ça ! On ne peut vraiment pas passer à côté, ça serait vraiment trop bête. Je suis sûr que tu es partant, en tout cas moi je le suis ! Ça va être si amusant !»

Avant toute chose, je devais me rendre à l'auberge de la tortue guerrière pour me détendre et me sustenter, mais ensuite, j'étais bien décidé à me diriger vers le port de Kendra Kâr ! Je n'avais jamais encore était aussi impatient, finalement j'avais bien fait de quitter le marchand, il aurait certainement voulu que l'on rende visite à son autre ami et cela aurait duré des jours à n'en plus finir... Mais, à présent ma liberté était acquise et je ne retournerais pas en arrière pour la perdre une fois de plus ! Mon poing se serra lorsque je me mis à penser à mon meilleur ami, que dirait-il s'il me voyait aussi différent... Non... Il ne me reconnaîtrait pas, j'avais tellement changé, j'étais devenu une nouvelle personne, un être qui prenait des risques... enfin pas beaucoup, je n'étais pas encore prêt pour ça...

(Pourquoi la mort nous a-t-elle séparés ?)

Je ne devais pas me lamenter sur le passé, cela était derrière moi, mais il était évident que j'avais perdu une partie de moi... Peut-être qu'un jour quelqu'un viendra la combler, mais pour l'instant je ne pouvais que regretter chaque moment passé en sa compagnie. Je soufflai, geste insignifiant qui marquait cependant le plus profond des désarrois…

(Ah ça doit être là !)

Oubliant momentanément les souvenirs obscurs et douloureux, je m'aperçus que je venais d'arriver devant la charmante auberge. Le garde de la ville ne m'avait pas menti lorsqu'il m'avait dit qu'elle était tout à fait sympathique ! La porte était sculptée avec soin et un lierre grimpait le long de la façade, ce qui donnait un côté champêtre à la construction. J'étais impatient de pénétrer à l'intérieur pour manger quelque chose et me reposer quelques instants...

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 18:50 
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Tout émoustillé je sortis dans la ville où il faisait bien plus frais qu'à l'intérieur de la bâtisse. Cette différence de température eut pour effet de me donner un véritable coup de fouet, m'incitant à marcher plus vite pour me réchauffer. Néanmoins ce petit ennui ne me faisait pas flancher, mon moral d'acier me conduisait vers de nouveaux horizons que je ne pouvais me permettre de rater. Il faudra vraiment que je trouve le moyen d'envoyer une missive à mes parents pour qu'ils se rendent compte du chemin que j'avais parcouru depuis que j'étais parti de la Cité. Malgré tout, ils commençaient à me manquer, à vrai dire je n'avais jamais quitté le cocon familial et la déchirure était peut-être un peu trop brusque...

(On ne va pas se morfondre non plus, le temps sait guérir ce genre de blessures...)

Je passai devant une grande construction qui s'avéra être une caserne, en tout cas, c'était certainement un bâtiment militaire. Les formes étaient bien trop droites pour que cela soit une simple habitation de grande facture. Peut-être aurais-je dû m'y arrêter pour demander quelques éclaircissements sur cette chasse au trésor, mais, il était clairement écrit que l'on pouvait trouver des informations sur le port. Et puis si jamais il n'y avait personne pour m'aider je pourrais toujours faire marche arrière pour en savoir plus sur les modalités...
«Petit chat, j'espère que tu n'as pas le mal de mer car si on va sur un port c'est que l'on doit prendre un bateau héhéhé !»

Je n'y avais pas vraiment réfléchis auparavant, mais il était clair que nous allions prendre la mer ! Cette expérience me serait profitable, j'avais un ancêtre marin qui avait passé la majeure partie de sa vie sur une embarcation voguant au gré des océans !

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 22:23 
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L’étrange être accueille ma requête avec un rire malsain. D’un geste, il rabaisse sa capuche dévoilant ainsi son visage sans nez. Curieusement, sa laideur ne m’affecte pas; ce que j’avais pu entrevoir sous sa cagoule m’a laissé supposer une pire atrocité. Je ne peux en dire autant de ses yeux rouges animés d’une lueur inquiétante. Je me méfie de la laideur de l’âme beaucoup plus que celle de son enveloppe et celle-là semble torturée. Il est hélas trop tard pour reculer.

« Mais, c'est avec grand plaisir que je m'acquitterai de vous rendre votre beauté, moi qui ne la cherche plus dans le regard d'autrui. »

Effectivement, c’est ce que je peux lire dans ses yeux. Il semble anticiper le plaisir de pouvoir torturer un homme avec de surcroît son plein consentement.

Du coin de l’œil, je peux remarquer l’expression terrifiée de ma nouvelle compagne. Sourcils relevés, yeux agrandis, main sur la bouche, elle assiste avec appréhension à cette scène.

Sans perdre une seconde, il s’avance vers moi. A-t-il peur que je change d’idée et que je le prive d’un moment de ravissement sadique ? Sa main blafarde plaquée fermement sur mon front, ma nuque appuyée sur ce mur de briques grises; tout mouvement de recul m’est désormais impossible. Alors que son regard me brûle, sa main gauche glacée me rafraîchit et anesthésie en quelque sorte ma douleur. Sans me quitter des yeux, il approche ses doigts osseux de mon nez. Je sens une hésitation de sa part ou est-ce une fabulation de la mienne? Si par pure jalousie refoulée, il me fracassait le visage en m’écrasant l’organe sensoriel dont il n’est pas doté, j’entrerais alors dans une colère incontrôlée et de mon épée, j’en ferais un balafré. Un éclair déchire le ciel au moment même où il empoigne mon nez. D’un mouvement sec et calculé, il tire sur l’os fracturé pour ensuite l’orienter convenablement et le remettre à sa place.

« Humph! »

J’étouffe un hurlement. La brûlure qui n’avait cessé depuis le bris, s’élève alors en intensité. La douleur est atroce, les yeux fermés, les dents serrées, le front perlé de sueur, j’essaie d’encaisser sans flancher. Un élancement horrible parcoure l’arête de mon nez.

L’individu s’est à présent reculé sûrement satisfait du geste posé. Adossé contre la pierre froide, je reste là un moment, tentant de demeurer conscient, en contrôlant ma respiration qui était jusqu’à lors saccadée.

La demoiselle, qui n’avait dit mot depuis l’arrivée de ce guérisseur improvisé, le remercie aimablement de l’opération effectuée; ayant probablement présumé que je n’étais pas en état de m'en charger.

La jeune dame se présente puis s’interrompt pour me consulter du regard; je comprends immédiatement l’allusion et j’acquiesce de la tête en la gratifiant d’un petit clin d’œil amical. Je serais mal venu de refuser sa présence après le service qu’il vient de me rendre Elle répond ainsi positivement à la demande de l’étranger.

(Rosie, quel joli nom!)

Sans appuyer, de mon index, je tâte l’endroit tuméfié tentant ainsi de vérifier la position de mon arête osseuse. De cet examen, je ne peux rien conclure, j’ouvre les yeux et la moue de satisfaction de Rosie me rassure.

Et c’est ainsi que nous nous mettons en route. Nous formons un drôle de trio : Trois êtres solitaires qui n’ont pour seul point commun que le désir non avoué d’échapper à la solitude. Je marche à leur suite sans me préoccuper des marchands, des rues ou des maisons de briques avec leurs volets en bois et leur toit de chaume. Tout ceci faisant partie d’une routine que je tente d’oublier.
Sans retarder la progression de notre petit groupe vers les portes Sud, je m’affaire à enlever les traces de sang séchées encore apparentes au-dessus de ma lèvre supérieure. Cette petite tâche terminée, j’utilise l’eau de ma gourde pour bien mouiller mon fichu et l’apposer sur l’appendice central de mon visage, atténuant ainsi ma souffrance. Puis, cherchant la tache de sang sur ma chemise préférée, dans le but bien arrêté de l’éliminer, je remarque la présence sur mon torse d’un adorable pendentif en forme de croissant de lune. Celui-ci est soutenu par une cordelette de cuir. Après quelques minutes de réflexion, j’en déduis que seule la pâtissière a eu l’opportunité de glisser à mon cou ce petit ornement.

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Dernière édition par Mathis le Sam 2 Mai 2009 03:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 01:55 
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Je me baladais en sautillant comme une jeune vierge dans un pré lorsque vient le printemps. Et oui, j’étais heureux ! Heureux de pouvoir enfin partir, cela faisait des années que j’en rêvais. Ce départ, cette aventure était juste l’accomplissement d’un rêve.
En plus, je partais défier la roue de la fortune avec mon meilleur ami. Je jouissais d’une situation sans pareil. Personne ne me semblait capable d’éprouver le même bonheur que moi. Mon entrain choquait les badauds qui me regardaient passer en riant de voir ainsi un jeune homme presque danser en pleine rue. J’étais emplie de joie et j’avais envie de la partager sans même penser au douloureux affrontement qui m’attendrait à la maison. Pour l’instant, une seule envie me tenaillait ! L’envie de chanter ma joie quitte à paraître ridicule en pleine rue ! J’entonnai avec un murmure :

Grâce et volupté, à travers la campagne,
M’entraîne au gré des bruits, des chansons,
Vers une fille, ma compagne !
Sans un mot, sans un son, nous nous enlaçons !

J’ai rêvé de cette étreinte dorée
Sans en avoir conscience, je l’ai même quémandé !
Mais pareil bonheur est inégalable
Si elle n’est point avec moi, affable.

Mais lorsque la nuit vient,
Les rodeurs, les mangeurs de loup,
Viennent et pour un rien
Me l’enlève avec force et coup !

Dès lors, je ne me bats que pour elle
Pour qu’elle soit libre et belle.
Pour qu’ensemble nous accordions nos vielles,
Et que nous partions à tire-d’aile.


Après ce doux refrain, je me rendis compte que des gens m’écoutaient surpris et amusés. La tête basse et honteux, je rentrais la tête dans les épaules et filait dans l’obscurité de la nuit tombante. Malgré tout, j’étais assez fier de ma petite prestation et gardais le sourire aux lèvres. Ce sentiment jubilatoire commença à s’estomper quelque peu lorsque je fus en vue de ma demeure. Je pris quelques secondes à l’angle d’une maison pour mettre mes idées au clair et préparer mon discours. Après cela, je me sentis fin prêt à affronter mes parents et me lança vers la porte de chez moi.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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