L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 08:39 
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Le sang-mêlé regardait satisfait le nommé Mathis encaisser la douleur de son nez redressé. Le front en sueur, les yeux fermés, la respiration saccadée, il semblait étouffer l'univers offert par ses sens de sa souffrance : seule celle-ci devait le préoccuper.

La jeune adolescente, dont le mouvement de recul n'avait que peu surpris Anarazel, jugea bon de prendre le relai au près du démon :

"- Je me nomme Rosie et je…" Se présenta-t-elle, consultant son ami du regard. "Et nous serions enchanté que vous nous accompagnez. "

La tête d'Anarazel s'inclina légèrement, mais sans détourner le regard rouge des yeux verts de la jeune femme, en signe de respect. N'avait-il de raison de se montrer courtois, lui dont la noblesse était inscrite dans le fond des ages par sa Sombre Déesse? Non...
Étrangement, Rosie lui faisait penser à Émeline, à jamais condamnée dans les catacombes d'un temple obscur. Si ce n'était son capuchon rouge vif rabattu en arrière et ses yeux d'un vert prenant le regard, son corps lui ressemblait. Mais une pureté plus grande s'échappait de la jeune adolescente. Une pureté qu'appréciait le démon d'avoir pour compagnie. Puis il comprit : ses oreilles étaient pointues, quoique moins effilées que les siennes.

Il se félicita de son acte : sa solitude rencontrait grâce à lui un obstacle, un combat, une plaisante guerre à gagner. Et la victoire avait un nom : la domination. Quoiqu'Anarazel douta qu'il lui fut possible de tourner la situation actuelle plus encore à son avantage, il gardait en tête une idée maîtresse, appliquée à tous ses actes, à tous ses échecs comme aux réussites qui perlaient de sa volonté.
Le Pouvoir par la Puissance...

Mathis ne l'intéressait plus : il choyait son nez. C'était au tour de la jeune femme d'être auscultée par le regard de braises. Elle lui sourit, et il lui rendit son sourire.
Puis d'un geste presque galant, il l'invita à passer devant lui dans la ruelle. Et il lui emboita le pas, suivit de Mathis.

Ils arrivèrent au milieu une rue un peu plus espacée, mais où l'activité battait son plein. Le héraut solaire criait le temps aux habitants mortels d'une ville blanche, ce temps oppressant qu'il fallait apprendre à contrôler. Patience et impétuosité mélangés était le meilleur des remède à l'éternité.

Le démon marchait à la hauteur de Rosie, la contemplant toujours furtivement du regard, mais d'un regard d'admiration, lui pardonnant son ancien mouvement de dégout. La beauté était bien capable de le fasciné. La beauté féminine. Mais il retint ses yeux : sa vie n'était vouée à aucune contemplation, aucun bonheur. Seule sa Sombre Déesse Haine devait dominer ses actes, seul le plaisir de la vengeance pouvait ressourcer son âme perdue.
Même Émeline et ses douces avances n'avait pu combattre sa maîtresse intérieure et faire éclater sa sensibilité. Mais Émeline était humaine...

Le clocher au loin, le clocher où il avait dormi une journée entière en compagnie d'un vieil homme, fit s'abattre sur la ville la course du temps. Ils tournèrent à l'angle d'une ruelle sous les applaudissements déchirants de l'heure.

Un soupir souleva la poitrine du sang-mêlé; un doux soupir, fragile et faible qui pourtant contenait toutes ses tortures. Puis il remarqua qu'il était le seul à ne pas s'être présenté. Mais à la réflexion, pourquoi le ferait-il? Il voulait être la seule terre encrée par le gel au milieu des glaces flottantes. Le malaise qu'un silence sur ce point ne pouvait manquer d'apporter renforcerait sa position.

Tout trois avançaient, Mathis légèrement en arrière, occupé par son foulard ensanglanté.
Ils entrevirent les jardins d'Ynori par une ruelle qui tranchait la ville, puis le clocher fut derrière-eux, à sonner de son bruit éternellement recommencé les têtes vides de Kendra Kâr, gardien solitaire au maître apathique.

Sur le fond de nuages les remparts se découpaient, proches maintenant. Derrière-eux quelques hauts mats de navires déchiraient la voute grise. Le port non loin éveilla en Anarazel une envie d'oubli et de vide, une envie que les flots de la mer étaient sans doute les seuls à pouvoir combler.

N'avoir envie de rien, quelle absurdité, se dit-il.N'avoir envie de rien, et avoir tout à faire. Paradoxe vivace d'un instant gelé...

Il s'adressa alors à Rosie pour échapper à ses sinistres et tristes tourments :
"- Partiez-vous tout deux vers une destination précise, ou tout comme moi l'errance et sa paix est un plat que vous désirez déguster?"

Ils étaient aux portes, maintenant, et les gardes les laissèrent passer sans encombre : pourquoi auraient-ils arrêté trois êtres pendus au silence mouvementé d'une agitation grandissante, perdus dans le courant de vie communicant avec le port lointain, étranglé par les remparts?

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 16:25 
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Le temple de Phaïtos

Le soleil est haut dans le ciel et j'en déduis donc qu'il est un peu près midi, ce qui me fait dire que je suis resté évanoui environ une nuit entière. J'ajuste ma besace sur l'épaule et me met en route accompagné du scorpion et du corbeau, un sur mon épaule et l'autre me suivant haut dans le ciel. Je reprends le chemin inverse de la veille et descends donc vers les écuries afin de rencontrer quelqu'un qui pourrait m'aider à trouver quelque chose d'utile pour mon dieu et son frère. Au fur et à mesure que je marche dans les ruelles, je me rends compte à quel point la ville est silencieuse ce qui est loin d'être normale à cette heure tardive de la matinée.

Arrivé devant l'hippodrome, je constante avec stupeur et effroi qu'il n'y a encore personne. Me demandant où ils sont tous passé, je me pose à mi-chemin entre le grand bâtiment et les écuries, attendant de rencontrer âme qui vive. Au bout de cinq minutes, je commence à perdre patience et remarque un enfant d'environ une dizaine d'année en train de marcher d'un pas pressé vers le sud et la milice. Je l'interpelle une fois, provoquant un changement de direction de sa part vers moi pendant que le corbeau, certainement exténué de faire du vol en rond, se pose sur mon épaule libre. Je regarde le sol afin de ne pas effrayer mon interlocuteur qui, une fois près de moi, est déjà intrigué par le scorpion, l'oiseau noir et ma robe de bure de la même couleur.

Je peux faire quoi pour t'aider monsieur?

La voix du jeune garçon trahit son angoisse et c'est pour le rassurer que je garde ma tête penchée et prends une voix aussi douce et polie que possible.

Excuse-moi de te déranger dans ta course mais pourrais-tu m'indiquer où est passé tout le monde?

Le garçon se met à rire tout à coup et me répond d'une voix à peine moins apeurée mais plus moqueuse ce qui a le don de m'exaspérer.

Je ne sais pas d'où tu sors étranger mais je vais t'expliquer. Une grande chasse aux trésors est organisée et tout le monde est parti voir les bateaux ayant l'intention d'y participer amarrés au port. Il parait qu'ils recherchent des aventuriers et j'ai bien l'intention de m'engager comme mousse dans un de ses navires.

Je souris, la tête toujours baissée, alors que le garçon me quitte en courant vers la direction qu'il a pris avant que je ne l'interpelle. Me rappelant des cours de Kalinra sur la géographie de la ville, je me dirige vers la sortie sud-ouest de la ville, celle menant au port. Tout en marchant, le corbeau restant sur mon épaule et le scorpion n'ayant toujours pas bougé d'un quart de pouce, je jubile de cette opportunité soudaine et plus que bienvenue afin d'accomplir mon devoir envers les temples. Je passe devant le bâtiment de la milice et débouche sur la grande rue et je ne peux retenir une exclamation de surprise. Une véritable procession de gens de toutes catégories sociales se bouscule afin de passer la grande porte. Pour un coup, mes yeux noirs et mon teint pâle m'aident car les badauds se plaignant du fait que je les bouscule afin de passer se taisent dès qu'ils lèvent les yeux sur mon visage. Le corbeau ne supportant apparemment pas la foule, il quitte mes épaules et me survole en croassant, comme pour annoncer ma venue. Au bout de dix minutes de bousculade et autres insultes à demi prononcées, je parviens enfin à franchir les portes de la ville, irrité de la bêtise humaine, et à entrer dans le port à proprement dit où je remarque déjà quelques bateaux étranges.

Le port (Quête 19)

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 00:05 
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Localisation: Quête 19
J’étais libre. En selle, sur une monture que je ne savais pas comment guider, ni arrêter et qui s’élancer dans les ruelles comme si une horde de monstres la poursuivait, mais libre. Au bout d’un temps qui me parut une éternité tant j’étais crispée et cramponnée au pommeau pour ne pas me faire désarçonner, le cheval pénétra dans un cul-de-sac étroit ce qui l’obligea enfin à ralentir et stopper sa course folle. Les jambes flageolantes et le cœur au bord des lèvres, je descendis avec joie, bien contente de sentir le sol ferme sous mes pieds. Mais je n’avais pas le temps de m’attarder, je mettrais ma main à couper qu’ils étaient parvenus à se frayer un chemin parmi l’attroupement qui s’était formé autour de moi et ce, de la même manière que moi : les sabots avaient la capacité de convaincre n’importe qui de ne pas rester en travers de votre chemin.
(J’espère que personne n’a été blessé…)

Il me fallait me cacher au plus vite, ils pouvaient arriver dans cette ruelle d’un moment à l’autre, surtout avec ce cheval qui ne se calmait pas et renâclait. Décidée, je commençai à défaire d’une main tremblante la sacoche de selle contenant mes affaires, au moins je n’aurais pas tout perdu dans la bataille, avant d’abandonner simplement l’animal ici. Pour la discrétion, il valait mieux circuler à pied. Puis je m’élançai à travers les maisons cherchant un indice, un repère qui me permettrait de savoir dans quelle partie de la ville je me situais. Peu après le début de mes recherches, j’entendis le claquement caractéristique des fers sur les pavés en pierre et, sans réfléchir, je me précipitai dans la deuxième rue parallèle à celle où j’avais laissé le cheval affolé, m’accroupissant dans le renfoncement obscur d’un porche. Je fouillais alors la sacoche pour en sortir ma cape qui m’avait tant aidée par le passé lors de mes excursions secrètes dans Tulorim. Je la revêtis promptement avant de récupérer l’ensemble de mes autres possessions auxquelles j’ajoutai, non sans un petit plaisir revanchard, la bourse de mes ravisseurs qui paraissait contenir une coquette somme. Le temps de tout faire, les claquements s’étaient transformés en cliquetis, marquant l’éloignement de la menace. Le bruit ne s’était pas arrêter, peut-être bien que ce n’était finalement pas eux. Précautionneusement, je sortis la tête de ma cachette… Rien. Camouflée dans ma cape, je retournai dans les rues, il m’avait semblé entrapercevoir une enseigne que je connaissais. Et effectivement, non loin de là se trouver la boutique du tanneur chez qui maître Asored m’avait envoyé cherché une quantité de peaux incroyable et sans aide pour les transporter.

De nouveaux bruits de course se firent entendre, suivis peu de temps après par des cris de rage et des exhortations dans une autre langue. Ils venaient de retrouver leur troisième monture, dépouillée de leurs biens. Sans demander mon reste, je continuai mon chemin vers la grand-rue d’un pas que je souhaitais assuré et non apeuré. Une ombre qui s’enfuit pouvait les aiguillonner sur ma trace, autant ne pas leur faciliter la tâche de cette manière.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 01:19 
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Localisation: Couloir de prison, Quête 26
Me voilà dans les rues, la foule grossit plus j’avance en direction du port. Ce dont m’avait parlé Darek devait être vraiment important en fait. Moi qui pensais que ce serait un petit voyage tranquille…. Ce sera sans doute plus sportif que je ne l’aurais cru… En tout cas, j’avais réussi à m’extirper de chez moi sans subir les centaines de petites attentions de mère protectrice. La réaction inattendue de mon père avait fait pour beaucoup. En tout cas, je jubilais de savoir mon père derrière moi à me soutenir.

(Allez n’y pensons plus ! Concentrons-nous sur l’avenir et sur le chemin pour le port. Avancer à travers les gens commence à devenir galère.)


Me focalisant sur ma marche, j’accélérai le pas me faufilant aisément comme un jeune Kendran à travers la foule de plus en plus nombreuse.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 02:23 
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La rue semblait à peine s'éveiller, bien habillé, une bourse entre les mains, planté devant le bâtiment de la milice Draast ne semblait pourtant pas tout à fait satisfait. Surtout qu'après avoir ouvert ce que lui avait lancé le garde qui avait été son geôlier il n'avait trouvé que 50 Yus, une paire de dé qui semblait pipés et une pierre à aiguisée.
(Évidemment je devrais m'estimer heureux qu'il me reste quelque chose, mais c'est quand même bien maigre par rapport aux 700 Yus qui avaient réussit à échapper aux brigands...)
(Sanguine va me tuer si elle apprend où a finit son argent!)
(En même temps si elle comprend que c'est moi qui l'ai volé elle me tuera surement.)
(Sauf que là elle trouvera bien moyen de me tuer et de me résuciter pour me tuer à nouveau...)
En empochant la bourse il eut cependant la surprise de sentir que la poche contenait déjà quelque chose, après l'avoir extrait il s'aperçut que c'était un globe de couleur sombre, sûrement un ustensile magique avec assez peu de valeur pour que ceux de la milice le néglige...
Cela lui semblait louche mais acceptable comme explication aussi finit-il par empocher ses maigres possession et s'avancer vers la file de personne quêtant la bénédiction des prêtres pour accoster la plus proche et lui demander aussi courtoisement que possible.


"Bien le bonjour gente damoiselle, je recherche la célèbre boutique de tatouage magique de la ville, pourriez-vous m'en indiquez le chemin?"

La femme qui se retourna vers lui n'étais pas un modèle de propreté, des cheveux blonds sales, des yeux chassieux qui arrivait à avoir un regard mauvais, un nez cassé et redressé de manière assez hasardeuse et vêtue d'une robe où les tâches se disputaient r d'origine assez peu identifiable. Elle lui fit un sourire partiellement édenté et lui répondit avec une courtoisie toute particulière et en lui désignant la rue où la carriole c'était engagé un peu plus tôt.

"Ch'tu ferfe un truc dans ch'te foutu chité ya un panneau d'vant l'fateau, vach-y voir chi j'y chuis! L'grande Rue ch'par là!

(Ça fait le troisième humain à qui je parle qui m'envoie sur les roses, cette ville commence à me porter sur les nerfs... Je sens le massacre!)
(Pour de nouveau passer au trou? Ça c'est une bonne idée)
(Au moins j'aurais l'hébergement gratuit...)
Aussi plutôt que de passer ses nerfs sur cette mégère il s'écarta et décida de quérir ce fameux "panneau" qui devait être le plan de la cité et qui se trouvait vraisemblablement à proximité du château, alors autant aller dans cette direction.


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 07:55 
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La semi-elfe marchait en silence avec ses deux nouveaux compagnons de route. Elle contemplait ses gants nouvellement acquis sans vraiment regarder où elle allait, suivant plutôt distraitement les pas des deux autres.

( Électrifiant ? )

Elle ne comprenait pas pourquoi la drôle de sorcière lui avait donné ce présent. C’était comme si elle voulait que la jeune fille récupère vraiment ses souvenirs malgré tous les avertissements qu’elle lui lançait. La vieille femme lui répétait sans cesse que retrouver la mémoire était une erreur et qu’il serait mieux pour Rosie qu’elle abandonne sa quête afin de recommencer sa vie comme si toute cette histoire n’avait été qu’une page blanche. Pourtant, la semi-elfe se refusait de laisser son passé lui échapper de la sorte même si à l’origine c’était elle qui avait voulu que tout ce passe ainsi. Si elle avait su à ce moment tout le vide et la solitude qu’elle aurait ressentie une fois dépouillée de ses souvenirs, peut être ne l’aurait-elle pas fait. Ou… peut être que si. Mais comment pouvait-elle le savoir? Elle était condamnée à errer dans cette incertitude. Rosie leva les yeux au ciel sans vraiment réaliser que celui-ci s’était éclairci, fixant plutôt le vide qui la séparait des nuages.

« Partiez-vous tout deux vers une destination précise, ou tout comme moi l'errance et sa paix est un plat que vous désirez déguster? »

Rosie battit des paupières soudainement sortit de ses tristes pensées et tourna la tête vers son voisin aux yeux de braise. La question la laissa un peu au dépourvu. En réalité, elle ne savait pas du tout où elle se rendait et ignorait complètement s’il en était de même pour Mathis. Elle jeta justement un œil vers lui qui, en arrière finissait de se nettoyer méticuleusement le visage. Ne pouvant espérer de l’aide de la part de l’humain qui n’avait peut-être même pas entendu la question, l’adolescente reporta son attention en avant, évitant soigneusement le regard de l’individu sans nez préférant contempler le sol devant elle. Bien qu’il s’avérait être un être courtois, il dégageait tout de même une énergie étrange et extrêmement intimidante. Elle se contenta donc de répondre d’une voix douce et calme :

« En fait, j’ignore où je vais. »

Le pire dans ce qu’elle venait de dire c’est que ce n’était qu’une infime partie de tout ce qu’elle ne savait pas. Elle ignorait où elle allait, qui elle était, ce qu’elle devait faire et cette situation problématique commençait réellement à l’agacer.

Afin d’éviter de sombrer de nouveau dans ses pensées elle regarda au loin pour constater qu’ils étaient pratiquement arrivés à la sortie de la ville et par la même occasion au port. L’endroit semblait être noir de monde et même d’où elle était, Rosie pouvait sentir toute l’excitation qui y était concentrée.

( Mais… qu’est ce qui ce passe là bas? )

D’autres gens marchaient tout près d’eux, plongés dans une conversation très animé. Piquée par la curiosité, la semi-elfe tendit l’oreille afin de pouvoir entendre quelques bribes de ce qu’ils pouvaient bien raconter. Ils parlaient de bateau et de…

( Chasse au trésor? )

Rosie les regarda s’engouffrer dans la masse grouillante alors qu’à leur tour, elle et ses compagnons de route passèrent sans anicroche les portes menant au port. La semi-elfe jouait nerveusement avec ses doigts en réalisant qu’elle quittait réellement cette fois, la ville de Kendra Kâr. Elle tourna discrètement la tête en direction de l’être blafard qui était à ses côtés réalisant soudainement qu’elle ne savait pas son nom ni ce qu'il était. Par contre, elle n’osa pas lui demander se contentant de deviner son sang elfique à la vue de ses oreilles effilées. C’était bien la seule information qu’elle pouvait bien soutirer de ce qu’elle voyait.

Puis, d’un autre mouvement de tête, elle s’assura que Mathis suivait derrière eux. Il était bien là, fidèle au poste, le nez encore un peu enflé, un petit sourire perché aux lèvres.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


Dernière édition par Rosie le Dim 3 Mai 2009 12:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Mai 2009 11:07 
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Voyages aériens

Je suis rapidement descendu du cynore, m'étant auparavant assuré de ne rien avoir oublié dans ma luxueuse cabine. Suivant le flot de passagers, toujours en volant à la hauteur de leurs têtes, pour éviter tout accident malvenu, je finis par quitter le cynore pour me retrouver face à un rempart au moins aussi imposant que celui de Lùinwë. Ma surprise est telle que j'arrête d'avancer et qu'un humain pressé me rentre dedans, beuglant un élégant "Eh hooo!". A peine ai-je le temps de me remettre mes fichues idées en place qu'il est déjà parti en grommelant. Eh ben, ça promet...

Suivant les conseils avisés d'Aurore, je ne tente même pas de pénétrer dans la cité de Kendra-Kâr par les grandes portes, comme n'importe quelle autre personne, mais j'agite plutôt vigoureusement les ailes pour me placer en hauteur, jouissant d'une vue formidable de la ville (je me les caille quand même pas mal, là-haut). La taille de la cité est tout bonnement ahurissante. Je ne pensais même pas possible qu'une telle concentration de géants puisse exister. Ca et là, au détour de tortueuses rues, de grand édifices rutilants s'élèvent, comme des figures de proue du prestige de la ville. Même si la cité est noire de monde, une certaine luminosité s'en dégage. J'ai au premier regard la sensation que quelque chose d'extraordinaire va m'arriver dans cette ville démesurée.

(Bon, nous cherchons une chasse au trésor maritime. Il faut chercher où?)
(A côté de la mer, l'Aldryde. Tu manques d'un sacré sens pratique, parfois.)
(Oh ça va, la Faera, je n'ai pas eu des milliers d'années d'entraînement, moi!)

Me laissant porter par un courant ascendant qui me réchauffe, je mets le cap sur le Port de Kendra-Kâr, où une marée humaine se dessine au fur et à mesure de mon approche.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 23:51 
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Les grandes portes de la ville

Au petit matin, Tallia reprit enfin connaissance. L'elfe prit conscience qu'elle s'était éloignée des portes au cours de sa marche aveugle. Elle se trouvait à présent dans les ruelles de Kendra Kâr, plus précisément à l'intersection de deux petites, qui formait un angle droit sombre et peu fréquenté. Des voix, imperceptibles, semblaient s'élever près d'elle. La masse informe des sons devenait peu à peu plus fluide. Les mots se détachaient les uns des autres, devenaient plus cohérents. Les phrases prenaient du sens et bientôt elle put saisir quelques bribes au vol.

« Il est mort, tu crois ? »
« J'sais pas. Tappe dedans pour voir. »
« L'est minuscule. On pourrait en faire une cible, qu'est c'que v'z'en dites ? »

Assise, en position de faiblesse, elle se sentit soudain menacée. C'était à coup sûr des voix d'enfants mais leur contenu semblait peu approprié pour leur âge. Tallia ouvrit difficilement les yeux et distinga trois silhouettes d'enfants dont l'attention était capté par quelque chose que l'elfe ne pouvait pas voir d'où elle se trouvait. Agacée, elle se leva avec toute la grâce des elfes malgré sa légère fatigue qui persistait. Un des enfants, celui qui semblait le plus jeune, qu'elle voyait clairement maintenant, se baissa et ramassa « la chose ». Tous trois étaient vêtus assez pauvrement et ne paraissaient pas connaître la merveilleuse invention du peigne. L'un d'eux, le chef sans doute, portait pourtant un ruban emmêlé dans ses cheveux – coiffure de très mauvais goût aux yeux de l'elfe. Celui-ci se retourna et remarqua la jeune elfe. Un regard insolent. Un signe moqueur. Un rictus de mépris. Il n'en fallut pas plus pour qu'une elfe passablement irritée sente son égo maltraité. Ses yeux gris clairs devinrent alors d'un noir profond.

Tallia ne sentait plus la fatigue en cet instant et, oubliant toute prudence, elle laissa la colère l'envahir. Elle se redressa et regarda avec mépris de toute sa hauteur les trois enfants. Elle s'avança vers eux, d'un pas souple, l'air menaçant. Plus aussi sûrs d'eux, les enfants reculèrent de quelques pas, méfiants. Le plus courageux mais aussi le plus arrogant (et sans doute le plus stupide !) osa regarder l'elfe dans les yeux. Grave erreur; puisqu'il n'y vit que le noir, si profond, si intense qu'on se sentait comme plongé dans le vide – la sensation d'une chute vertigineuse. Totalement effrayé, le plus petit lança alors la chose qu'il tenait dans ses mains potelées et s'enfuit en courant. Tallia la rattrapa tant bien que mal au vol et constata avec horreur qu'il s'agissait là d'un chiot noir comme l'ébène, heureusement indemne! Les deux autres garnements prirent à leur tour leur jambes à leur cou et disparurent dans l'obscurité des ruelles.

L'elfe voulu les poursuivre mais elle se ravisa. Du moins, elle tenta car Tallia ne se maîtrisait plus totalement depuis son accès de fureur qui avait laissé son côté sombre prendre le dessus. Lasse de lutter, elle se laissa glisser contre le mur, épuisée par cet éternet combat qu'elle ne cessait de mener chaque jour contre elle-même. Lorsqu'enfin elle se sentit calmée, elle s'autorisa un sourire narcois et plein d'amertume.


(Serait-ce l'envers du décors de Kendra Kâr la blanche ? Heureusement que j'ai pu l'arrêter à temps… aurais-je attaqué ces enfants dans le cas contraire ? Même s'ils sont vils et méprisables et qu'ils auraient sans doute mérité une correction, il me faut être prudente.)

L'étrange petit chiot, qui, profitant de son moment d'inattention, s'était échappé, l'observait à présent avec la plus grande attention. Mais quelque chose clochait chez ce chien. Trop grand peut être pour un chiot ordinaire ? Ou était-ce sa gueule trop prononcé pour un tel canidé ? Elle ne saurait le dire, pourtant le doute était là, bien présent... Avec une curiosité touchante, ce dernier s'approcha doucement de l'elfe, l'air de se demander si elle l'adoptait ou le laissait là. Tallia n'eu pas le coeur de l'abandonner et lui tendit une main qui se voulait rassurante. Le chiot ne se fit pas prier et s'avança confiant vers elle. L'elfe gris le prit, le souleva à sa hauteur et l'examina.

(Aucune blessure, tu as eu de la chance toi !)

Elle tourna vivement la tête; quelqu'un approchait. Absorbée par le chien, elle ne l'avait pas entendu venir. Maudissant sa négligence, elle se leva rapidement, et posa avec précaution son nouveau compagnon entre ses seins – seule cachette qu'elle avait trouvé pour lui. Tout en marchant, elle lui murmura:

(Si tu oses me dire que tu n'es pas bien installé, tu fais le chemin à pied !)

Tallia se laissa alors guider par la foule de passants, se mêlant à eux sans relâcher son attention pour autant. Quelques minutes de marche plus tard, l'elfe aperçu une taverne de laquelle sortaient quelques voyageurs. Après une brève hésitation, Tallia se fraya tant bien que mal un chemin dans la foule et atteignit l'auberge.


L'Auberge de la Tortue Guerrière

_________________
Tallia - Elfe Gris - Rôdeur lvl 1

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Là tout n'est qu'ombre et déjà nos visages s'effacent.
L'aurais-tu oublié ? Et de son existence, ne laissant aucune trace...


Dernière édition par Tallia le Dim 10 Mai 2009 00:36, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 9 Mai 2009 08:52 
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<-- Le Temple des Plaisirs

Fiou, une bonne bouffée d’air frais après être resté trop longtemps dans l’atmosphère chaleureuse, mouvementée et illuminée du Temple, voilà qui n’est pas de trop pour me donner le petit coup de fouet dont j’avais grand besoin pour ne pas perdre toute motivation de faire le chemin jusqu’à mon domicile d’emprunt, et d’ailleurs, pour me souvenir des instructions fournies par mon oncle, ce n’est pas le moment de laisser ma mémoire flancher une fois de trop ! Heureusement, peu après être parti de l’imposant bâtiment tout de blanc –et gardé par des hallebardiers toujours aussi alertes-, et après avoir déambulé quelques minutes avec au ventre la peur croissante de m’égarer complètement et de me retrouver je ne sais où, il ne m’est pas difficile de repérer le Château de Kendra Kâr, plus imposante construction qu’il m’ait jamais été donné d’observer, et si j’avais été davantage dans l’état d’esprit de faire un peu de tourisme, j’en aurais bien fait le tour pour mieux apprécier un pareil mastodonte massif de pierre taillée, mais étant donné que mon cerveau est en priorité obnubilé par l’idée de se mettre en veille pour reprendre des forces et que mes yeux ne sont pas vraiment aptes à faire autre chose que rester mollement ouverts, je me vois obligé de reporter une pareille activité et de continuer mon chemin en direction de la Cour des Duels.
Difficile de ne pas reconnaître cet édifice qui, s’il n’est pas aussi majestueux que le bastion du pouvoir kendran, conserve une présence qui frappe même de loin par le creux parfaitement circulaire qu’il forme dans le sol pavé de la cité. Qui sait quels affrontements superbes et sanglants ont pu se dérouler dans cet espace réduit où deux personnes se retrouvent face à face pour croiser le fer jusqu’à l’abandon ou la mort de l’un des combattants ? Pas moi, et à vrai dire, je n’ai pas vraiment envie de le savoir pour le moment, car en parlant d’affrontement, je ne dois pas perdre de vue que même dans la Cité Blanche, les ombres sont nombreuses, et peuvent ainsi servir de refuge à plus d’un brigand, coupe-bourse ou pirate des rues : sans que ma prudence vire à la paranoïa, n’oublions pas qu’un homme averti en vaut deux, et comme dans la forme ou je suis, je ne vaux que la moitié d’un Léonid, il n’est pas superflu que je fasse preuve de vigilance si je veux parvenir à bon port sans avoir pris un mauvais coup.

Cependant, je ne suis pas aussi soucieux que je pourrais l’être : avec l’Ongle de Rana contre mon flanc, et son Empreinte tout contre moi, je me sens véritablement en la sainte garde de la Déesse des Vents, comme magiquement préservé des atteintes du monde des humains par l’influence divine qui sourdre de ces artefacts. Encore tout empli de l’exaltante griserie qui me propulse vers des cieux de fervente félicité, je marche –relativement- gaillardement, repoussant vaillamment les assauts de l’épuisement avec les dernières parcelles de volonté qu’il me reste, concentrant toute mon énergie vers ce seul et unique but qui est de rejoindre la maison de mon oncle. D’ailleurs, si ma mémoire ne me fait pas défaut –ce qui ne serait malheureusement pas si étonnant que ça-, ce marronnier légèrement courbé qui se découpe dans les ruelles enténébrées devrait signaler l’entrée de la demeure des Archevent locaux : allez, courage, c’est la dernière ligne droite avant un repos salutaire !
Or, une fois parvenu en ahanant jusqu’à l’arbre-balise, un problème épineux se pose : c’est qu’il y a plus d’une porte à proximité, et j’ai donc l’embarras du choix pour savoir à laquelle toquer, surtout qu’en prime, je vais avoir l’air fin si je réveille de manière impromptue toute une maisonnée, et je risque de m’en prendre plein la pomme ! Enfin bon, les aventuriers sont justement les plus enclins à faire preuve de prise de risques, et c’est donc avec une sorte d’énergie du désespoir motivée par ma profonde lassitude que je tente le tout pour le tout et jette mon dévolu sur le heurtoir le plus proche du marronnier en espérant que ce soit ce que Jébédiah avait impliqué en ne donnant pas plus de précisions.

*Toc toc* le bruit me semble résonner comme une cavalcade infernale, et je m’attends presque à voir toutes les demeures alentours déverser des gens en colère de s’être fait tirer du lit par un pareil boucan, mais par chance, la réalité ne se calque pas sur mon imagination que la fatigue n’a pas rendue moins débordante, et c’est dans le silence que quelques secondes s’écoulent alors que ma nervosité va croissant. Oui, quelques secondes, c’est tout le temps que prennent des bruits de pas pour s’approcher, et après un temps de latence que je devine occupé à lorgner par un judas qui orne la porte, celle-ci s’ouvre, révélant à la lueur d’une bougie une personne qui m’est inconnue : vêtue d’une longue robe blanche un peu délavée, c’est une femme qui me dépasse presque en dépit des bottes dont je suis chaussé, qui doit avoir la vingtaine bien avancée à en juger par son apparence qui conserve encore quelque chose de fraîchement juvénile malgré des signes de maturité prononcés. Sa peau a un coloris d’un rose velouté que je ne crois pas avoir jamais pu admirer chez quiconque d’autre, et même si ses membres sont un peu courtauds, ils n’en conservent pas moins une indéniable harmonie avec tout le reste de son corps plutôt solidement proportionné. Dans sa main droite un chouïa potelée, elle tient un bougeoir dont la petite flamme met en relief l’éclat de ses yeux d’un bleu presque tranchant qui surmontent un petit nez en trompette qui lui-même surmonte une bouche fine qui elle-même surmonte un menton peu prononcé, le visage formant un triangle acéré entouré de longs cheveux auburn qui descendent en cascade sur ses épaules et le long de son dos.
Aussi inexorable qu’une statue, celle qui est sans doute la maîtresse de maison fixe sans montrer le moindre signe d’émotion un archer Oranien complètement saisi de confusion, et alors que je m’apprête à balbutier quelques excuses stupides, elle prononce d’une voix neutre mesurée à l’accent légèrement atone :

« Entrez Léonid, et sans faire de bruit. »

Trop abruti pour me demander qui elle peut bien être, j’obtempère sans discuter et franchis le seuil en vitesse, le panneau d’entrée se refermant bien vite silencieusement derrière moi.

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 9 Mai 2009 09:07 
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Ainsi, les trois jours qui suivent sont-ils passés à explorer Kendra Kâr sous l’égide infatigable de mon neveu débordant d’énergie : c’est incroyable à quel point sa bonne humeur et son allant peuvent le porter toute la journée jusqu’au moment de dormir où il s’écroule alors comme une masse, et comment il arrive à rendre son entrain communicatif ! Moi-même je ne vois pas le temps passer lorsque nous déambulons de boutique en boutique ou d’un édifice riche en découvertes à un autre, la métropole paraissant ne jamais avoir de limites tant tout et n’importe quoi peut se trouver dans son enceinte !
A ce propos, je me permets de mettre en relief une acquisition, ou plutôt un renforcement que j’ai fait faire durant cette période : au second jour, alors que nous passions devant la boutique de vêtements dont Igawa me faisant l’éloge, je m’étais fait la réflexion que la cape de mon père, bien que d’une qualité et d’une résistance impressionnantes, avait fini par ne plus payer de mine avec le temps, et qu’une bonne révision ne pourrait pas lui faire de mal. Ainsi présentâmes-nous ce précieux héritage au tailleur qui le considéra avec un sifflement admiratif, provoquant, je dois l’avouer, une certaine montée d’orgueil chez moi de savoir que cette pièce de tissu pouvait impressionner même un artisan de la capitale. Toutefois, lorsque le bougre s’est mis à l’ouvrage, c’est moi qui ai eu de quoi être impressionné en voyant avec quelle vitesse et quelle ahurissante dextérité il s’est mis à recoudre, à resserrer et à étoffer, le vêtement se voyant en un temps record rehaussé à l’état d’une véritable œuvre d’art que l’on aurait réellement pu dire flambante neuve ! Bien évidemment, tout travail mérite salaire, et celui que je dus verser au professionnel fut à la mesure de son talent : pas moins de quatre cent quarante-six yus partirent de ma bourse pour aller garnir celle du couturier manifestement très heureux de son affaire rondement menée.

En vérité, si je devais vous décrire précisément tout ce que j’ai eu à voir et à vivre pendant ces trois jours, je pourrais en remplir des pages et des pages : c’est que pour un touriste comme celui que j’ai bien dû avouer être, la Ville Blanche a de quoi faire naître des étoiles dans les yeux tant elle regorge d’endroits fascinants pour qui peut avoir la chance d’avoir à disposition un guide aussi chevronné que s’est avéré être le digne fils de Jébédiah de par sa pétulance invincible et ses ressources intarissables pour en mettre plein la vue à un visiteur ! Lorsque le soleil laissait place à la lune, il fallait alors rentrer, mais même de nuit, dans la quiétude de la demeure familiale, le charme restait présent, les discussions nocturnes se poursuivant jusqu’à ce que nous tombions de sommeil ou que la prudente Léa nous intimât d’aller nous coucher tout de suite si nous ne voulions pas être à ramasser à la petite cuillère le lendemain à l’heure du réveil.
Malheureusement, toutes les bonnes choses doivent avoir une fin, et je ne pouvais décemment pas passer plus de temps à folâtrer en compagnie d’Igawa, même pour les plus passionnantes des randonnées urbaines : comme on pourra s’en douter, je me sentais coupable d’abuser à ce qui me semblait de la bonté et de l’hospitalité de ma famille, et ai fini par prendre la décision ferme au troisième soir de reprendre dès demain mes offices en tant que membre du Temple. Likhranen n’allait peut-être pas s’envoler, mais ce n’était pas une raison pour passer une heure de plus dans l’oisiveté alors qu’il y avait tant à faire pour moi !

Et c’est ainsi que, paré de mes fiers atours habituels, la tête haute et le moral gonflé à bloc, je m’en retourne à l’entrée du Temple par une belle matinée, prenant mon air le plus gaillardement aimable pour adresser la parole aux Gardes Rouges et leur demander poliment :

« Excusez moi. Je suis Léonid Archevent, récemment membre du Temple. Est-ce que vous sauriez par hasard si je suis attendu par quelqu’un ? »

Bon, j’avoue, ce n’est pas terrible comme prestation, mais c’est vrai que dans le fond, je ne connais même pas l’identité de mon accompagnateur, aussi me vois-je dans l’impossibilité de m’introduire bien mieux pour m’en aller remplir la mission qui m’a été confiée.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 9 Mai 2009 09:46 
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Le Garde Rouge muni de son éternelle hallebarde te regarde un instant avec un sourire bienveillant.

« Bonjour à vous, sire Archevent. Votre venue était ardemment souhaitée, mais sans doute pas pour la raison que vous pensiez… Tenez, voici un pli que la Dame Blanche m’a demandé de vous confier. Hâtez-vous de le lire, il semblerait que son contenu soit urgent… »

Il te tend alors une enveloppe cachetée d’un sceau de cire pourpre marqué de deux lettres symboliquement encastrées l’une dans l’autre : TP, la marque du Temple des Plaisirs. Quand tu l’auras ouverte, tu y découvriras un papier plié, une lettre qui t’es destinée. L’écriture qui la parcoure ne t’est pas inconnue. Gracieuse et habile, ne souffrant d’aucune hésitation, c’est bien là la signature de Pulinn que tu observes…

(Lettre transmise par MP)

Juste après ta lecture de la missive, une sonnerie sourde te parvient aux oreilles et semble provenir du port. Sitôt celle-ci finie, les clochesdu clocher tout proche se mettent à tinter... Peut-être est-ce là le signal du départ à ne pas manquer...

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 11 Mai 2009 21:30 
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Allons donc, en voilà une bonne : il semblerait qu’en fin de compte, foin d’expédition à Likhranen, et que la raison pour laquelle je suis revenu pour accomplir mon office se retrouve être toute autre ! Enfin bon, pour si poli et diligent qu’il soit, le garde n’en sait de toute évidence pas plus à ce sujet, aussi je me contente de lui retourner son sourire avec tout de même un brin de circonspection dans le regard avant de porter mon attention sur ce pli que je décachette, l’hallebardier en ayant de toute manière manifestement fini avec moi étant donné qu’il reprend sa posture de garde-à-vous de tout à l’heure après un hochement de tête teinté de connivence.
Comme je pouvais m’y attendre, la missive vient bien de Pulinn (ou bien alors de quelqu’un qui serait vraiment doué dans l’art de la tromperie et de l’imitation), et je la lis avec la plus grande attention, d’abord perplexe, puis ébahi, et enfin tout simplement ahuri lorsque j’en arrive aux dernières lignes, ne pouvant me retenir de souffler un « Nom de Rana ! » éberlué en me rendant compte qu’il va de toute évidence falloir que mes jambes soient une fois de plus durement mises à contribution si je ne veux pas me louper. Ah ça, malgré le caractère prestigieux de cette lettre et les promesses ronflantes dont elle est garnie, c’est un drôle de coup que la Gardienne me fait là ! Cependant, je ne peux pas vraiment lui en vouloir étant donné qu’elle n’avait manifestement pas d’autre moyen de me contacter que par ce courrier à me remettre en mains propres, aussi je contiens une rancœur qui commençait insidieusement à poindre à l’idée de me faire une fois de plus envoyer je ne sais où par la volonté de la Dame Blanche. Enfin bref, ce n’est pas en soliloquant en restant devant l’entrée du Temple à bailler aux corneilles que je ferai avancer les choses, aussi j’ai tôt fait de partir d'un bon pas en direction du port pour remplir la fonction qui vient de m’être assignée. Et quelle coïncidence, à l’instar de mes premières déambulations pour le Plaisir et la Connaissance comme il l’est dit si bien, je dois me rendre au port, qui plus est pour y retrouver ce capitaine au nom si étrangement similaire au mien ! Bien sûr, les circonstances ne seront pas les mêmes, mais le parallèle ne peut que frapper, aussi c’est avec un amusant sentiment de déjà-vu que je me mets en route tout en prenant connaissance du message pour une seconde fois afin de m’assurer de ne rien avoir laissé de côté dans ma première lecture peut-être un peu trop en diagonale.

Cependant, alors que je plie précautionneusement le morceau de papier pour le ranger dans mon sac, je suis collé sur place un moment comme tout le reste des personnes qui circulent dans les rues de Kendra Kâr par ce qui pourrait s’assimiler au beuglement gémissant d’une créature gargantuesque soufflant sa douleur comme un bœuf… et qui provient du port ! Miséricorde, je ne m’y connais pas du tout dans le domaine de la navigation ou des affaires maritimes, mais pas besoin d’avoir un instinct surdéveloppé pour comprendre qu’il ne peut s’agir là que de quelque chose pour lequel je ferais mieux de presser l’allure : si c’était le signal du départ, alors je n’ai que quelques minutes pour me ruer jusqu’au lieu d'amarrage avant qu’il ne soit trop tard et que ma tâche ne se conclue par un échec avant même d’avoir commencé !
Rivé au sol dans une immobilité stupide par un tel son, je ne reprends possession de mes moyens que lorsque les cloches de ce même bâtiment dans lequel je me trouvais il y a à peine trois jours se mettent à faire violemment entendre leur grondement tintant, m’enjoignant à me bouger l’arrière-train avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi, c’est dans un sursaut que je fonce comme si j’avais Thimoros aux trousses, rivalisant d’agilité pour ne pas heurter violemment l’un des nombreux piétons qui se sont accumulés dans ce milieu urbain malheureusement trop peuplé pour que je puisse y circuler à mon aise. Heureusement, la stupeur provoquée par le récent boucan subsiste quelques bonnes secondes avant que les gens ne reprennent leurs esprits, me facilitant ainsi momentanément la tâche pour me frayer un chemin dans la foule, faisant fi du son de cloche à moitié assourdissant qui résonne partout alors que déjà des murmures enfiévrés et inquiets émanent de cette concentration de personnes qui se perdent en conjectures diverses sur la raison d’un pareil tumulte. Pour ma part, c’est à la fois mon plus grand sujet d’inquiétude et le cadet de mes soucis, car si je n’ai pas le temps de m’arrêter pour faire la discussion, j’ai bien peur de me retrouver planté sur les quais comme un idiot alors qu’une régate de navires commencerait déjà à s’effacer dans le lointain. Rien qu’à imaginer une vision pareille, je n’en vais que plus vite, devant parfois jouer des coudes en ne prenant que le temps de m’excuser d’un « Pardon ! » précipité avant de reprendre mon parcours du combattant. Il faut dire qu’en plus, l’objet de l’expédition qui se prépare a de quoi en motiver plus d’un, moi y compris : une chasse au trésor, voilà qui est pour ainsi dire un rêve d’aventurier, et même si je suis bien conscient que je n’en ai pas –encore- l’étoffe, cela ne manque pas de me galvaniser dans mon entreprise, me poussant à exécuter des prouesses de souplesse pour éviter un épouvantable carambolage, ce que je parviens à faire sans doute grâce à la présence divine de Rana qui semble guider mes mouvements par le biais de son Empreinte qui me recouvre comme une combinaison à l'étreinte fluide et harmonieuse ; et je remercie ma déesse de cette infime attention avec une pieuse reconnaissance, car dans l’état actuel des choses, j’ai plus que jamais besoin de ne pas perdre une seule seconde si je ne veux pas voir une des plus exaltantes opportunités de ma vie me filer entre les doigts !

En fin de compte, je ne sais pas si les fruits de ma précipitation vont payer, mais la réponse ne devrait pas se faire attendre, car je perçois déjà les diverses émanations plus ou moins ragoûtantes typiques d’un port par le biais de mes narines, signe que je suis proche du but, et si je ne me trompe pas, au détour de cette rue de laquelle je jaillis comme un beau diable gonflé d’adrénaline, je devrais être en vue du port, et il devrait ainsi m’être révélé le succès ou non du prélude de ma mission.

--> Chapitre 1 de la Quête 19 : "Le Port en pagaille"

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 15:57 
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Inscription: Sam 17 Jan 2009 18:12
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[Prolongue]


Malgré sa capuche, le soleil l'éblouit pendant un court instant. Lorsqu'il pouvait enfin voir, il jeta un coup d'œil de chaque côtés. C'était une petite ruelle, pratiquement vide. Il ne savait absolument pas où il se trouvait. Il ne l'avait jamais su ! C'était pour lui la premier fois qu'il devait prendre des décisions de sa propre volonté, ce qui le perturba énormément. Il commença à marcher, sans savoir où il allai.

(Pourquoi les gens me regardent comme ça !) se dit-il, mais il n'était tout simplement pas habitué aux regards d'autres personnes.

Au bout d'une demi-heure de marche, il décida de demander où il se trouvait. Il s'approcha d'un vieil homme à la peau fripée assis parterre, le regard vide.

Avec tout son charisme, Rhairän lui lança:

"On est où ?"

Le vieillard leva gentiment la tête, puis essaya de le dévisager sous sa capuche, sans grande réussite.

"C'est Kendra Kâr ici mon gars, tu sort d'où ? T'a l'air un peu perdu mon p'tit!"
"... de l'enfer ..."

Puis Rhaïran continua sa route.

Certes, il savait que cette ville s'appelait "Kendra Kâr", mais ceci ne l'aidait guère.

(Que faire ?!)

Il entendit au loin une sorte de bruit de fond. Il décida de se diriger vers ce brouhaha. Il déboucha finalement sur la place du marché.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2009 16:56 
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~ Satire précédente : Habillez votre Stein, édition milice limitée. ~


Stein marchait, ses solides semelles de cuir claquant hâtivement sur la pierre des rues de Kendra Kâr. Revêtu du bleu et de la pourpre qui constituaient les couleurs de l’emblème de sa majesté Solennel VI, il ne doutait de posséder cette prestance particulière qui intimait au peuple de s’écarter sur son chemin. Sa cotte de mailles cliquetait rythmiquement et étincelait au soleil de midi, brillance qui de même apparaissait aux tempes humides de sueur du milicien, accoutré de fer forgé et de cuir épais en cette si chaude journée.

Son estomac ne tarda d’ailleurs pas à grogner, ce qui incita le jeune homme effectuant encore la lecture de son ordre de mission à procéder à un petit détour par la place du marché. A moitié attentif à ce qu’il faisait, Steiner acheta deux miches de pain frais et un large morceau de pâté en croûte vendu par un aimable paysan au nez en forme de patate. Il fourra le tout dans un petit sac en toile et récupéra même rapidement sur l’un des étals, une gourde bon marché qu’il alla remplir d’eau à la fontaine.

Quand bien même le rapport qu’il tenait semblait-il dire que « sa cliente » s’occuperait de lui pendant sa garde, il n’était pas dans les principes de Stein, et d’ailleurs de tout bon milicien, de se laisser donner la becquetée ainsi.

Profitant de la légère pénombre que lui dispensaient les hauts murs de la ruelle qu’il traversait, le jeune homme prit un temps pour relire son document sans avoir à s’écorcher les yeux à cause de l’éclat du soleil sur le blanc vélin. Stein tiqua, puis grimaça. Le scribe avait recopié au mot près les paroles de cette… dame Desgour… à savoir : « Oui, et puis… si vous pouvez m’envoyer dès aujourd’hui l’un de vos petits jeunes, je saurai bien m’en occuper, hein ! »

C’était là une interjection inquiétante qui rappelait à sa mémoire les… « points alarmants de cette affaire »…
A quoi bon se précipiter chez elle le jour même si l’agression devait se passer le lendemain ?
Juste parce qu’elle aurait refusé les avances d’un noble du comté voisin… ?
Cette femme était pourtant suffisamment racoleuse pour battre des cils à l’égard des recrues en faction, et Gaïa savait pourtant ô combien Ketil et Davram étaient laids !

Ces faits atterrants mis en exergue, la conclusion s’imposa à son esprit acéré.
« Diantre… je suis en danger. » Murmura Stein, incrédule.

Cette affaire… non, toute cette histoire tellement décousue… Pouvait-ce être le plan méphistophélique d’une quadragénaire sur le retour en manque de chair fraîche ?
Par la Grâce… puisse Gaïa protéger son âme ! Et son derrière !

Furibond, une vive chaleur gagna le visage de Stein. En plus de devoir veiller sur les miches de Madame, devait-il s’assurer qu’il ne risquait pas les siennes !? C’était… c’était… intolérable ! Le jeune homme sentit s’enflammer en lui un profond dégoût, lui rôtissant l’estomac avec répugnance et enfumant son esprit de pensées fuligineuses et particulièrement misogynes.
Oui ! Il allait garder cette dinde puisqu’il n’avait d’autre choix, mais… au premier pet de travers il… il…

…il trouverait bien ce qu’il ferait et cette mégère en aurait pour son grade !

Avec colère, Stein chiffonna le rapport et le fourra dédaigneusement dans l’une des poches de ses chausses, avec les miettes de biscuit. Hautement vindicatif, il fit route vers la demeure des Desgour, le sol claqué de ses pas rageurs.


~ Suite : Traitons avec la dinde. ~

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Les satires de Stein sont toutes classifiées dans son Apologie, disponible sous sa fiche de personnage. Si le cœur vous en dit...?


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 25 Juin 2009 16:04 
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~ Satire précédente. ~

« Quelle belle journée, n’est-ce-pas Stein ? »

Minaudait sa délicieuse compagne de pique-nique, un grand chapeau crème bordé de dentelle verte lui protégeant du soleil le minois et la nuque. Ainsi parée, gantée, et enfoncée dans ces robes de filigrane blanc qui avaient de fâcheuses propensions à la transparence, dur et pénible était-il de nier ô combien la demoiselle était avenante.
Pour preuve, c’était avec un intérêt non feint dans leurs yeux pervers que les badauds se retournaient sur leur passage, lorgnant avec une incontestable avidité certains de ces morceaux de chair dont Stein préférait taire le nom… Il était d’ailleurs parfaitement sûr que l’un de ces paysans, le crotté au regard chassieux, de par des goûts proprement tendancieux, lui scrutait son petit derrière de milicien, à la fois ferme et musclé.

Aussi, peu désireux de s’attarder et prompt à éviter l’esclandre, le jeune homme répondait aux benoîtes paroles de sa dame de toute une panoplie de borborygmes conciliateurs. Il profita même du moment où la jouvencelle se saisit de son bras en gazouillant pour accélérer et mettre de la distance entre le pèquenot qui lui contemplait le derche et l’objet de sa convoitise…

En l’espace de quelques minutes, les soupirs que le milicien ravala furent centaines. L’ennui, était poignant, comme à son habitude. L’exaspération aussi…
Deux semaines durant, lors de sa convalescence, il avait coupé aux devoirs et responsabilités que lui imposait la milice. Reprendre ainsi ses fonctions incarcératrices après avoir goûté à la liberté c’était… remettre de bon gré le licol dont on lui liait d’ordinaire le cou.

« Vous avez une bien triste mine, vous allez bien Stein ? » Babilla soucieusement la chose qui lui entravait le bras.

« Hun. »

Le calvaire prendrait bientôt fin. …néanmoins, depuis qu’il avait fait part de ses « excuses » à la demoiselle, son supplice n’en était devenu que plus vivace… Le pensant sincère dans son repentir, la jeune femme y mettait du sien afin de rendre leur promenade commune le plus agréable possible. C’était charmant de sa part, et, proprement insupportable.

Entamé par la fatigue et le manque de sommeil, Stein se demandait quand partirait un coup qu’il n’aurait pas la force de retenir. A la voir se presser contre son bras et jacasser sans substance, il y avait un risque croissant que cela arrive au plus tôt…



~ Satire suivante : La Légende de "G". ~

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Dernière édition par Stein le Jeu 17 Sep 2009 17:58, édité 1 fois.

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