L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 118 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 22 Mai 2013 13:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Ils revinrent donc dans les rues, pas plus avancé qu'avant. Azra s'amusait distraitement à se mettre sur le chemin des gens pour les regarder s'écarter précipitamment en jetant des regards inquiets à son bâton de nécromancien. Il y avait tout de même des choses agréables dans le fait de devenir quelqu'un d'important. On pouvait avoir des plaisirs mesquins... comme par exemple regarder d'un air sombre un garzok qui passait la tête par la fenêtre pour s'amuser à le voir rentrer bien vite se cacher...

« Mais ce n'est pas ça qui règle notre problème... » marmonna Rendrak, comme s'il lisait dans ses pensées.

« En effet. »

Les milliers d'aiguilles hérissant l'arène des milles lances étaient bien visibles. Azra s'était dirigé inconsciemment vers elle. Mais à quoi cela lui servirait-il ? Sans une aide surnaturelle, il n'y arriverait jamais.
C'est alors qu'il vit arriver un garzok enveloppé d'une cape noire.

« Nécromancien Azra ? » demanda-t-il en lançant un regard au bâton et à Rendrak.

« Nécromancien, sans conteste, Azra... ça dépend de ce que vous lui voulez... » soupira le jeune homme d'un air blasé.

Il se préparait déjà au combat. Nul doute qu'il s'agissait là d'un assassin qui...

« J'ai un message important à vous transmettre de la part de la milice. »

Bon alors une menace de mort s'il ne réussissait pas sa mission...

« J'écoute... »

« Nous venons de recevoir un nouveau message de notre informateur. Le messager s'est presque tué en courant tout le long de la route. »

Cela semblait l'amuser.

« Nous savons que deux personnes ont été envoyées depuis Oranan... un humain et un semi-shaakt. Retrouve les et empêche les de libérer le prisonnier... si tu peux aussi savoir quels informations importantes il détenait... »

Azra resta silencieux. Finalement, on lui donnait les moyens... C'était une bonne chose que d'avoir ces informations. Pour fragmentaires qu'elles soient (et il ne faudrait pas en attendre plus), elles lui seraient d'une grande aide...

« Merci, partez maintenant... »

Le garzok se retira. Azra et Rendrak échangèrent un regard : la mission débutait vraiment.
Ils se détournèrent de l'arène à l'impulsion du garçon et se dirigèrent vers la porte sud, le liykor rit :

« Tu sais quoi, j'ai vraiment cru que c'était un assassin au début ! »

« Je m'en doute. »


« Et après, quand il a dit qu'il était envoyé par la milice... »

« … tu as cru qu'il était venu nous menacer. »

Les yeux du squelette étincelèrent :

« Comment le sais-tu ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »

« Ça veut dire que nous sommes fait pour nous entendre, Rendrak. Bon, il faut être averti de l'arrivé de nos invités. Nous allons surveiller les portes. Dès que nous verrons entrer un humain et un shaakt, nous saurons qu'il nous suffira de les suivre pour retrouver le prisonnier jusque dans l'arène. »

« Et après ? »

« Après, nous ferons ce que nous avons à faire. »

Il arrivèrent prêt des portes sud. Il ne devait pas passer beaucoup de shaakt par cette porte, donc s'ils en voyaient un, ils sauraient que c'était probablement le bon... Azra se renseigna savoir si un shaakt était passé récemment. Le soldat en faction marmonna que non. Ils s'éloignèrent et le garçon expliqua son idée : le plus important étant de ne pas se faire voir, il allait se cacher plus loin. Ce serait Rendrak, usant de son étrange capacité à passer inaperçu, qui surveillerait l'entrée depuis un coin d'ombre. Quand il verrait les cibles, il préviendrait Azra.
Aussitôt dit, aussitôt fait, ils se mirent en position...

Azra n'avait pas grand chose à faire, aussi, il se laissa tomber dans une petite ruelle boueuse, peu soucieux de l'état de ses vêtements neufs à la sortie. Puisqu'il avait un peu de temps devant lui, il fouilla dans son sac pour en extraire au hasard une bouteille de fluide et un parchemin. Il était toujours plus facile d'apprendre un sortilège après avoir bu l'essence des ténèbres, il déboucha donc une petite fiole et l'avala.
Aussitôt, son corps fut pris de la délicieuse convulsion du mal et de l'horreur. Il souhaita souffrir et les fluides s’exécutèrent en lui infligeant un tourment aussi étrange et délicieux que douloureux. Il se laissa tomber dans la boue et se tordit, tous les muscles crispés, tendus... Il faisait le mal ! Il n'y avait plus d'interdit, ni de timidité, ni de moral en berne ! Il repensa à Aléria, la fanatique de Thimoros qui avait plusieurs fois croisé sa route. Il s'imagina la plaquant sauvagement contre un mur, l'embrassant et la déshabillant. Elle adorait ça ! Charmée par la fougue soudaine de cet amant inattendu, elle n'offrait aucune résistance... il fera les yeux...

Azra reprit peu à peu ses esprits et rougit de ces pensées étranges. Mais en même temps, il se sentait bien. Serait-il un jour aussi fier et sûr de lui pour agir comme ça ? Il avait peine à y croire. Mais peut-être, s'il consommait assez de fluides... mais en même temps ça lui faisait peur. Il voulait garder le contrôle de ses actes ! La sensation de bien-être disparaissait pour laisser place, peu à peu à l’écœurement. Il préféra se replonger dans sa lecture.
Il se releva péniblement, espérant que personne ne l'avait vu. Il ramassa le parchemin et essuya un peu la boue qui le maculait, il l'avait laissé tomber par terre.
Le sortilège enseignait comment dérober à la magie d'un autre...

(Je suis de retour ! Et le monde entier, va trembler devant ma rage !)

Azra soupira intérieurement. Il fallait bien se douter que la liche mégalomane qu'abritait son crâne allait revenir. Elle s'était cachée lors de l'étrange cataclysme consécutif à la mort du nécromancien Kaïn, mais le jeune homme savait bien que ce n'était qu'une question de temps...

(Salut, Chandy...)

(Entends ma voix qui est le tonnerre de ce monde ! Entends ma rage qui consume toute chose ! Je suis l'unique, et jamais je ne mourrais !)

Apparemment, il allait être inutile d'en tirer quelque chose pour quelques temps, il recommença donc à lire le parchemin. Voyons voir... il y était expliqué que la magie avait deux composantes, les fluides et l'esprit. Les fluides étaient la matière qui devait être modelée pour permettre de réaliser le sortilège, l'esprit était une capacité intrinsèque à modeler les fluides. Les fluides de l'ombre, sournois par nature, étaient capable de saper non pas les fluides mais directement l'esprit, l'engourdissant dans une chape qui le ralentissait, le perturbait... les sortilèges devenaient alors plus faible. Mais plus incroyable encore, il était possible de transférer cette force de l'esprit de manière à renforcer le lanceur du sort.
Oui, avec les perturbations que connaissait sa magie ces derniers temps, c'était ce dont aurait besoin Azra si un nécromancien de Tal'Raban venait lui demander des comptes pour la mort de Kaïn.
Il lut donc le parchemin et la connaissance de la technique investit son cerveau. Des ombres insidieuses s'échappèrent de son corps, il lui sembla même qu'elles sortaient de ses yeux, pour aller se perdre contre le mur.
Une bonne chose de faite.

À ce moment là, Rendrak arriva :

« Un homme et un shaakt à la porte sud. Je vais les suivre un peu, mais je pense que ce sont nos cibles. L'homme s'appelle Nouk et le shaakt Taorak. »

Azra hocha la tête.

« Sûrement des noms d'emprunt de toute façon, mais ce sera bien suffisant. Suis les, je resterais en retrait. »

La filature commença ainsi. Rendrak ne perdait pas de vue les cibles et Azra ne perdait pas Rendrak de vue. Autant dire que c'était lui qui avait la tâche la plus difficile.
Cela les mena jusqu'à une vaste place remplie de tentes. Sa curiosité attisée, Azra rentra à la suite de ses proies.

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Dernière édition par Azra le Mer 14 Aoû 2013 17:57, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 6 Juin 2013 10:07 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Ven 10 Mai 2013 15:16
Messages: 12
La suite ne s’était pas déroulée selon les plans du Censeur. Les deux assassins – probablement peu au fait des coutumes d’Omyre et du respect profond que l’on devait signifier à un membre de la Magistrature ou de la Censure – le coursaient désormais à belles enjambées.

Grace à un petit stratagème aussi indigne qu’efficace, Cahman avait placé ses deux investissements les plus rentables à l’abri de leurs poursuivants. Vu’Grud, d’une part, serait conduite par Servantès, son petit majordome, jusqu’à la demeure familiale pendant que lui-même avait berné les deux cerbères. Ces deux-là, mauvais perdants, l’avaient désormais pris en chasse à travers la cité. Il faut avouer que le piège tendu relevait plus de la farce que du subtil embrouillamini. Après que l’antiquaire Garzok et son aide de camp ait passé le coin d’une ruelle, lui-même était resté bien visible dans le passage. Signifiant à voix basse à ses deux comparses de s’éloigner lui-même était resté en place de manière tout à fait ostentatoire. Singeant alors une intense discussion, il avait regardé ses deux accompagnants s’éloigner d’un pas rapide sous la tutelle de son serviteur avec pour celle inquiétude que ce garnement – condensé de vice et de vertu – ne soit assez entreprenant pour toucher lui-même la récompense.

« Il n’oserait tout de même pas me faire un coup pareil après tout ce que j’ai fait pour lui » ressassait Cahman en une litanie silencieuse ; sans fin et surtout sans réponse. Puis, lorsque les deux fuyards furent hors de vue, il se tourna lentement vers ses deux poursuivants et prit ses jambes à son cou.

Il est probable que les deux chasseurs aient à ce moment-là ressentis surprise et humiliation en comprenant que leur cible leur avait sournoisement été soustraite. Toutefois, passé un temps d’hésitation, ils redoublèrent d’efforts pour refaire leur retard sur le Censeur. Ce dernier, usuellement peu porté sur la chose physique, galopait à un rythme modéré principalement pour deux raisons majeures : un début d’essoufflement et la proximité de l’endroit où il souhaitait se rendre.

Par chance, les ruelles se trouvaient être relativement déserte en cette heure, ce qui à Omyre relevait d’un coup de pouce du destin. En effet il n’était pas rare que les passants, en voyant une poursuite, ne se mêlent de l’affaire d’une manière assez surprenante pour un étranger. Pour explication, considérez la chose suivante dans l’esprit d’un natif d’Omyre : un fuyard faisant forcément parti du groupe le plus faible – sans quoi il ne fuirait pas – il serait aisé et peut-être rentable de l’intercepter pour le remettre à ses poursuivants, en vue d’une potentielle récompense.

Oh, ne vous y trompez pas, il existe bien quelques bons samaritains en Omyre mais le dernier se cache depuis maintenant plus de dix ans.

Entendant malgré son souffle court les grognements de ses poursuivants, le Censeur força de nouveau sur ses appuis. C’est avec la célérité d’un enfant du quartier qu’il vira sur la droite, passa deux venelles peu engageante et déboucha à la hâte sur une petite place ronde. Au centre de celle-ci trônait une fontaine double dont l’aspect relativement bucolique tranchait dans le patrimoine architectural de la cité noire. Il contourna le bassin et se plaça à l’opposé de ses poursuivants.

Enfin face à face, il se sentit en position de force, prêt à affronter ses assaillants avec la morgue et l’assurance d’un héritier de famille patricienne.

« Non mais… » Laissa-t-il filtrer d’étonnement tout en se redressant de stupeur.

Le premier était sévèrement dégarni et possédait un ventre aux formes rebondies. Là où certains s’échinaient à travailler la perfection de multiples petits abdominaux biens dessinés, le premier assassin semblait avoir concentré tous ses efforts dans la constitution d’une seule ceinture abdominale surdéveloppée.

Le second au moins avait le bon goût d’être un Garzok, quoiqu’il ait visiblement dépassé depuis longtemps sa date de péremption. D’un âge mûr il se tenait les côtes en avançant à un rythme irrégulier. L’un et l’autre ne valaient pas un fifrelin.

« Même vous rosser tient de la vétille » tempêta Cahman en contournant la fontaine d’un air terriblement mécontent. L’idée d’avoir à faire à des tueurs de seconde zone, voire même à des amateurs, l’agaçait au plus haut point.
Ainsi, c’est d’un pas décidé qu’il s’orienta vers eux pour leur ficher une sévère trempe.

« Nous ne souhaitions que vous suivre, Messire… » Lui adressa l’humain d’une voix rendue sifflante par sa respiration chaotique.

« Et seulement vous suivre » précisa le vieux Garzok en levant ses mains ouvertes en signe d’apaisement. Une telle déclaration aurait certainement apaisé d’autres que lui mais le Censeur s’en trouva ulcéré.

« Votre commanditaire aurait pu trouver mieux comme séides. Vous m’avez fait courir pour rien » les tança-t-il en arrivant à leur portée. L’humain désigna un autre homme resté en retrait de son gros pouce.

« Alors là Messire, vous n’allez pas être déçu. Si nous ne sommes que deux pauvres hères endettés jusqu’au cou, celui-ci, pour lequel nous ouvrons la route, est un authentique pourvoyeur de cadavres. Froidement violent et odieusement compétent ; vous allez apprécier le traitement de faveur qui vous est accordé » expliqua le plus costaud des deux rabatteurs en s’écartant de plusieurs pas.

D’une certaine manière, il faut bien se l’avouer, c’est à cet instant que la peur changea de camp.

D’instinct Cahman ficha sa main droite sur la hampe de sa lance brisée, solidement emmanchée dans son demi-fourreau. La hampe de l’arme rassura son porteur ne serait-ce que par sa présence. Peu à peu, le souffle mystérieux qui habitait l’arme amplifia l’énergie mystique habitant les fondements de l’âme du Censeur ; ce qui le rasséréna légèrement. Agissant comme un catalyseur l’arme déchue de ses fonctions d’origine avait toujours été nimbée d’une aura de mystère aux yeux du jeune homme. Face à son opposant, il sollicita son concours alors que les deux pauvres hères tentèrent de s’éclipser avec une discrétion toute particulière.

Le contrevenant affichait une indifférence qui devait être commune aux gens de sa profession. De son physique les seuls éléments notables étaient un crane affublé d’une tonsure partielle probablement héritée de quelques cultures tribales et barbares, une peau tannée par le soleil et un accoutrement où le cuir et le métal tenaient bonne place.

Avec une absence de signes avant-coureurs la lumière décrut soudainement sur la scène sans que le ciel ne s’offusque nullement de la chose. Haut au travers des nuages chargés de larmes, un soleil de saison faisait son office, sans que nul changement naturel ne puisse être relié à l’étrange phénomène. Aussitôt le ciel observé que le Censeur suspecta l’usage d’une quelconque sorcellerie, probablement d’origine noire et néfaste. Cherchant avec appréhension d’où viendrait le danger il constata avec étonnement et circonspection la fuite de quelques ombres mineures. Ces dernières, fuyant une ombre principale aux formes vengeresses, se carapataient entre les pavés de manière craintive.

« Magie de morpion ça… » Grommela le Censeur en se hissant sur le rebord de la fontaine. Avec précaution il se glissa dans le froid liquide, conscient que l’eau vive avait le pouvoir de dissiper bon nombre de malices. L’ombre inquisitrice hissa ses doigts crochus sur la rambarde de la fontaine mais n’osa s’immerger à son tour. Peut-être par peur de perdre de sa substance ou d’être déformée par les rayons déformés de la surface de l’eau, elle abandonna temporairement sa proie et entama le tour de la fontaine en quête d’un meilleur chemin d’accès.

Son commanditaire affichait un air contrarié qui auréolait de manière flagrante la propension de l’homme à faire couler le sang. Impatient d’en découdre il semblait lui-même peu intéressé par une nouvelle poursuite. Il s’approcha néanmoins d’un pas régulier et ficha son doigt dressé dans le liquide. Il psalmodia quelques incantations dans la langue gutturale qui était la sienne et nota avec satisfaction l’apparition de quelques bulles produites dans les profondeurs de la fontaine.

Cahman nota presque tout de suite l’usage de fluides différents, primordiaux et furieux, probablement d’origine élémentaire. Mais plus rapidement encore – ce qui aiguilla peut-être ses intuitions – il sentit la température augmenter au fur et à mesure que les bulles se firent nombreuses.

Contraint de nouveau par la fatalité qui insistait pour le mettre en défaut, il se hissa sur les statues immergées afin de trouver un refuge temporaire. Par chance le principal motif représentait un soldat d’Omyre vainqueur d’anciens ennemis fêtant son triomphe sur un char tiré par deux destriers que le sculpteur avait gravé un peu maigrelet. Il ne rechigna toutefois pas à leur grimper allégrement sur le dos, notamment lorsque l’eau commença à s’évaporer après avoir un temps légèrement bouillonné.

Conscient qu’il finirait par cuire – à l’étuvée – s’il ne trouvait pas une solution, Cahman força sur ses méninges à défaut de pouvoir compter sur ses mollets. En effet ; le rebord de la fontaine paraissait trop loin pour qu’il puisse traverser les eaux brulantes d’un bond.

La main sur la poigne de sa lance, il intensifia la présence de ses fluides et remonta plusieurs des veinules fluidiques parcourant la pierre. Il lança ses sondes mentales à tout crin, tentant de percer dans l’une des alimentations d’eau une fêlure suffisante pour démultiplier l’arrivée d’eaux encore glacées. Profitant de la force d’un golem de roche, il fit trembler la base du monument et provoqua d’une touche directe l’une des failles identifiée. Fragilisée par les âges et les services plutôt désuets des forces d’entretien de la ville, la roche s’effrita sous l’impact et la force de pression des eaux.

Masses froides et brulantes s’affrontèrent un instant, dégageant d’importantes quantités de vapeur qui firent perdre à chacun des deux opposants la position de l’autre.

Du moins, temporairement.

Car d’un côté comme de l’autre les prises de position se préparaient ; chacun espérant mettre très rapidement un terme à ce combat.

A son seul profit, bien entendu.

_________________
Censeur Lanke.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Sam 22 Juin 2013 20:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
Messages: 26632
Localisation: Tulorim
<---- la tour noire
Rue peu accueillante


Ma conscience avait parlé et je l’avais écoutée. J’avais défié le démon des Treize et il m’avait condamnée à la fuite à perpétuité. Éreintée, fatiguée et affamée, j’errais à présent dans cette sombre ville aux habitations délabrées, aux rues sales à l’entretien négligé où circulaient des petits êtres à la peau verte et au regard malsain, ainsi que des géants verts aux yeux hagards et aux gestes violents. Il n’y avait pas de doute, ces derniers ne se contenteraient pas de manger des grains de maïs, une petite lutine rouquine telle que moi pourrait sans difficulté leur servir de repas.

Tout en longeant les murs de peur de me faire écrabouiller par l’un de ces énormes pieds, je réfléchissais au plan que je devais adopter. Certes, je me devais de fuir, mais n’ayant aucune idée du nom de la ville où je me trouvais, je ne savais quelle direction prendre pour quitter cette ville et m’éloigner de cette tour où je fus trop longtemps enfermée.

Mon regard se posa sur mon bras habillé de ma cape et je reconnus la petite araignée qui avait élu domicile sur moi alors que je discutais avec ma conscience. Trop contente d’être encore vivante, je décidai de l’épargner elle aussi. Inoffensive, elle ne m’avait causé aucun tort, je n’avais donc aucune raison valable de la tuer.

fuir les scarabées

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Sam 3 Aoû 2013 23:14, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 1 Juil 2013 10:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:26
Messages: 1195
Encadré par mes quatre gardiens, la balade en ville se passa prodigieusement bien et je ne pus que gonfler le torse en voyant la peur que j'inspirais aux créatures des bas-fonds vivant ici... Même mon allure gauche due au capharnaüm branlant dans mes bras ne semblait pas affecter l'image que j'avais... sans doute parce-qu'aucun orc, gobelin ou Shaakt ne se permettait de me fixer plus d'une demi-seconde. Certes c'était jouissif mais à l'avenir il allait me falloir faire attention à ne pas trop attirer l'attention surtout dans les villes de l'alliance Kendrane...

En tout cas, heureusement que mes bestioles sont de bons guide car je me serais facilement perdu au milieu de cette cohue, à moins que, vu le temps que nous prit le voyage pour arriver à la boutique, nous ne nous soyons quelque peu égarés en cours de route...

_________________

Gamemaster9 a écrit:
Cohérence actions/personnage : 3/3
Là, rien à redire en revanche. Mettre ses boules sur la table et y aller à l’aveugle en prenant des risques, en jouant le tout pour le tout, ça colle bien à ton perso, rien à redire.

"Horcruxe" officiel du dragon mauve


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 12 Juil 2013 00:35 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 29 Nov 2008 22:29
Messages: 1498
Localisation: Aliaénon
« Ma Enfin, si on pouvait appeler ça des rues. Ezak n’avait jamais rien vu de tel. Son visage plus expressif qu’à l'accoutumée ne cessait de montrer la consternation, le dégout, et parfois la colère. C’était comme si tout dans cette ville était fait pour que le maitre d’armes se sente mal à l’aise. L’odorat subissait un véritable raid, attaqué férocement par des odeurs de pourritures et de mort. Dans certaines ruelles, l’odeur était si forte que l’on eu presque l’impression qu’elle était palpable. Il n'était pas utile de chercher bien loin pour apercevoir sa provenance. Il suffisait à peine de baisser les yeux pour contempler des détritus en tout genre jonchant sur un sol grouillant de cafards et de rats à la taille impressionnante. Il n’était également pas rare de croiser un cadavre pourrissant, nourrissant chiens errants et corbeaux. Ces bestioles semblaient s’être regroupées en meutes, donnant lieu à de véritables carnages sur le corps des défunts. Un véritable service de propreté façon Oaxienne. Ezak manqua même de vomir toutes ses tripes quand il aperçut un petit mont d'excréments grouillant de vers affamés. Le gosier se faisait vite sec, agressé par un vent régulier et humide. Le climat de cette ville était exécrable, comme tout d’ailleurs. Il faisait plutôt froid à cette heure de la journée. Cela restait supportable, mais nul doute que le temps se rafraîchirait encore plus lorsque le soleil aurait cédé sa place aux ténèbres de la nuit. Marcher dans cette partie de Nirtim n’avait rien d’un régal pour les sens.

Dans ce décor des plus apocalyptique, des Garzoks et des Sektegs se promenaient ici et là, jetant des regards curieux au maitre d’armes. L’Oranan - Kendran était persuadé qu’ils étaient plus attirés par lui car il semblait faire du tourisme en Omyrhy, que par son allure on ne peut plus négligé. Bien sûr, ils l’observaient en se poussant les uns les autres, en fouettant leurs esclaves ou en frappant de temps en temps un gobelin sans raisons valables. Quant au bruit ambiant, il était comme tout ici : particulier. En effet, les sons quotidiens de ce nid à serpent avaient quelque chose de glaçant.
Parfois, des hurlements inquiétant retentissaient, déchirant les tympans d’un non-initié comme lui. Alors que les claquements de fouet venaient parfois troubler les grognements des meutes canines se partageant un macchabée dont l’âme venait d’être envoyée à Phaïstos. Sans oublier les voix des orques qui s’élevaient, arrivant parfois à couvrir le bruit ambiant. Chuchoter ne semblait pas faire partie de leurs mœurs. En résumé, tout Omyre semblait exécuter un chant mortuaire effréné. Cette ville n’était autre que la personnification du chaos. Une plaie qui semblait incurable en ces terres désolées. Cela devait avoir son charme... pour un Garzok.

Le champion de Lorener, lui, n’était pas rassuré alors qu’il traversait ce lieu sous les ombres d’une fin d’après-midi. Il voulut fuir cette ville, foncer directement vers Oranan, sa patrie. Mais ses blessures, bien que partiellement soignées, étaient encore très récentes et menaçaient sa constitution. Il n’était surement pas cabale d’effectuer un voyage de plusieurs jours. Il était contraint de rester ici, au moins jusqu'à ce qu’il puisse remonter à cheval sans souffrance.

C’est dans cette ambiance de réflexion, d'effarement et de chaos qu’Ezak D’Arkasse marcha durant près de trois quarts d’heure. Sa démarche quelque peu handicapée et perdue lui donnait l’air d’un errant sans but. La vérité ? Aucun lieu dans cet endroit puant ne lui donnait envie de s’arrêter. La gorge sèche, il commençait à ressentir les premiers signes de la fatigue quand, un mouvement étrange attira son attention. Que dire de plus si ce n’est que le héros fut pris au dépourvu. En effet, jaillissant de l’obscurité d’une ruelle adjacente, une demi-douzaine de Sektegs lui fonça dessus brandissant leurs poignards rouillés. Surpris, le maitre d’armes bondit sur place en portant l’une de ses mains à la ceinture. Il attrapa la garde de son sabre et s'apprêtait à dégainer alors que le gobelin de tête lui arrivait dessus prêt à le pourfendre. Mais c’était sans compter sur la bonne étoile du guerrier. En effet, une lame large et droite fendit l’air pour ouvrir le crâne de la créature en deux. Sa caboche fendue éjecta un sang sombre, éclaboussant son assaillant. Surpris, les autres s'arrêtèrent alors que leur bourreau se plaçait devant eux, formant un mur entre eux et le sergent.

Ce dernier ne put bien apercevoir son sauveur dos à lui. Son épée dégoulinante de sang laissait échapper quelques gouttes battant savoureusement la mesure à chaque impact sur le sol poussiéreux. C’était un humain pour sûr. Ses cheveux longs et noirs, lisses mais sales tombaient sur ses épaules carrés. Quant à sa carrure, elle laissait deviner un bon entretien du corps, comparable à celle des soldats. C'est d’une voix grave, aux accents ruraux et aux légères touches d'espièglerie qu’il brisa le silence.

« S’attaquer à un gradé. Vous n’avez rien trouvé de plus stupide ? »

À cet instant seulement, les yeux des créatures se posèrent sur la bague de l’Orano-Kendran et à ce moment seulement, ils comprirent leur méprise. Ils venaient d’attaquer un sergent d’Oaxaca, eux qui n'étaient que des troufions. Tantôt farouche, la lueur de leurs yeux changèrent en une expression de terreur. Il ne leur fallut pas longtemps avant de s’adonner à quelques courbettes maladroites tout en maugréant des excuses débiles avant de, bien sûr, prendre la poudre d’escampette. Ezak émit un temps avant de se rendre compte de la situation. Tout s’était passé si vite et une tonne d’informations lui tombaient dessus. Le visage hagard, et le corps toujours bloqué dans sa position défensive, il observait le sauveur inconnu qui se tenait là. Il s’était tourné maintenant vers lui, dévoilant son visage barbu. Le jeune homme le détailla en un instant. Outre sa barbe courte et pas réellement soignée, ses cheveux encadraient un visage mure ayant connu les premières affres du temps. Ces quelques rides lui donnaient un petit côté roublard mais néanmoins sympathique, chose rare dans cette région de Yuimen. Cette première impression venait appuyer son regard malicieux forgé par sa quarantaine d’années passées.

Cette analyse succincte établit, Ezak se redressa, mais n’enleva toujours pas la main de la garde de son sabre. Inquiet ? L’était-il peut être un peu. Dans cette cité du chaos tout lui apparaissait comme danger potentiel, a fortiori après cet attentat manqué. L’homme dû sentir cette méfiance, car il s’empressa de tenter de le rassurer.

« Je viens de vous sauver la vie. Vous pourriez me remercier pour avoir fait le travail de vos hommes.»

Ce disant, il allongea une main en direction de la rue derrière le maitre-d’armes. Le spectacle y était saisissant. Ses hommes trainaient le pas et le trafic était si dense qu’aucun d’eux n’avait vu ce qui s’était passé. L’Ynorien n’en croyait pas ses yeux. Ils avaient l’air si pitoyable. Rien que de les observer avait le don de faire monter en lui une colère monstre. C’était des incapables ! Ces idiots n’étaient pas plus convaincants qu’un groupe de sauvages rudimentairement armés. Oui, c’était l’image qu’ils lui envoyaient et il savait de quoi il parlait pour en avoir déjà affronté. Cette idée était tellement honteuse qu’il eut envie de vomir tout le dégout accumulé sur eux. Les dents serrées il eut du mal à ne pas crier ses mots. Sa colère était visible et menaçait d’exploser à tout moment.

« Une belle bande d’incapable. Je devrais tous vous vendre pour des pacotilles ! »

N’ayant pas gobés ne serait-ce qu’une partie de l’action, ils ne comprirent pas l'énervement soudain de l’humain. Mais le regard noir qu’il leur lançait devait paraître effrayant car ils ne dirent mot. Le maitre d’armes les observa fondre de honte sous les esclaffements barbares de quelques orques passant par la, avant de se retourner vers son interlocuteur. Il s’était maintenant redressé et bien que un peu plus détendu, sa main n’avait toujours pas quitté la garde de Mongoor.

« Merci.»

« Pas de quoi. C’est que vos hommes n’ont pas l’air vraiment dégourdi.»

Ezak ne dit mot, se contentant d’observer cet homme qui souriait presque de manière chaleureuse. Cela accentua le mal-être du maitre d’arme qui n’arrivait pas à distinguer les intentions du sauveur. Il était vrai que venant d’ une telle ville, rien ne pouvait l'étonner. Derrière son masque de bienfaisance peut-être avait-il des idées malsaines.

«Hey, ne vous inquiétez pas, je vous aurais pas aidé si j’en voulais à votre vie.»


Une fois de plus, l’homme sembla lire dans le regard du maitre d’armes qui plissa les yeux de doutes.

« Avec votre regard de chien perdu, vous ne passez pas inaperçu. On ne croise pas souvent des humains par ici. Ca me dérangerais de laisser un rare visage amical disparaître.»


Son explication semblait correcte. Pas assez pour le blond qui ne put que mettre sa parole une nouvelle fois en doute ?

«Et je me disais aussi que vous pourriez m’offrir un verre en compensation.»

Levant un sourcil, Ezak eut l’esquisse d’un sourire avant de répondre d’emblée.

«Vous commencez déjà à être plus crédible.»

L’homme en face émit un rire franc. Étrangement, cela eut le don de réchauffer le cœur de l’humain. Il lui semblait que la dernière fois qu’il avait ressentit une telle chaleur fut lors de sa dernière «beuverie», en compagnie de Sirat et Karz. Une soirée à laquelle il avait bien rapidement mit fin. A présent, il le regrettait amèrement. Ces moments étaient des fraicheurs agréables dans un esprit si tourmenté.

« Appelez moi Gart.»

«Ezak.»

« Le tout nouveau gradé d’Oaxaca fraichement arrivé à Omyre,
commenta Gart en glissant son regard vers la main droite d’Ezak.

«Ma bague, c'est ça ? Je n’avais même pas remarqué qu’ils l’avaient changé...»

« Pas seulement cette bague. Disons que des humains qui se rendent ici de leurs pleins gré, c’est une denrée rare, dans le coin. En plus un fraichement gradé. Vous attirez l’œil...»

Le jeune homme se renferma un peu en pensant à l’attaque de Gobelin juste avant.

« J’aimerais que ce soit le contraire.»

«On est du genre pas à l’aise avec les Garzoks, n’est-ce pas ?.»

Ezak ne sut que dire face à cette question qui ici pouvait prendre l’allure d’une accusation. Fronçant les sourcils, il jeta un regard noir à l’homme face à lui, un regard rempli de menaces. Gart capta cette pulsion meurtrière et leva les mains en signe de paix.

«Pas d’inquiétudes je dois haïr ces créatures encore plus que vous.»

Le corps du D’Arkasse se fit plus léger lorsque ces paroles furent dites. Sa cage thoracique se remit à sa mécanique habituelle, régulière et posée. C’est surement pourquoi il se permit une légère pique après avoir toisé l’homme de haut en bas.

«Pourtant vous êtes en Omyrhy. Alors, soit vous êtes un sadique en quête de sensations forte, sois vous êtes mercenaire. Je miserais plutôt pour la deuxième solution.


Le barbu émit un balancement de tête appréciateur.

«Vous avez l’œil pour un gamin.»

« Je suis plutôt doué en ce qui concerne les personnes.»

«Pas pour toutes on dirait, dit-il en lançant un regard vers les hommes qui n’avaient pas pipés mots jusque la.

« Bon et si vous m’offriez ce verre ? »

Le jeune homme esquissa un sourire avant de répondre d’une voix amusée :

"Prenez la tête, je vous suis."

C’est sur ces mots que la troupe d’une cinquantaine d’humains se mit en marche. Ezak D’Arkasse s’avançait, prêt à découvrir un peu plus Omyre, mais nul ne pouvait se douter à cet instant que c’est elle qui allait apprendre de lui.

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Dim 15 Sep 2013 20:52, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 12 Juil 2013 02:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
Messages: 26632
Localisation: Tulorim
la rue
Poursuivie par des scarabées


Adossée à ce froid et austère mur de briques sombres et encrassés de sueurs , de sang séché et de moisissures, le coeur battant toujours aussi vite, j'attendais le moment propice pour traverser cette rue malpropre et arpenter ses sœurs aussi sales afin de quitter cette ville abritant le bagne maudit.

Si je n'avais pas encore bougé d'un pouce, ce n'était pas à cause de la puanteur qui envahissait l'air ambiant, pas davantage la faute à ces trous boueux aussi grands que des nids de poule. Ce qui me clouait ainsi au mur, c'était bien ces grands pieds verts, ces bottes de cuir, ces roues de charrettes, sans oublier les sabots des chevaux. Tant de dangers pour une petite créature comme moi qui mesurait à peine vingt centimètres.
Malgré tout, je devais me résoudre à faire quelques pas, je ne pouvais me permettre d'attendre que l’armée du bouffon me rejoigne et me ramène à la cruelle prison que je venais de quitter.

Hélas, mon hésitation fut trop longue. Alors que les cris des gobelins ivres, les grognements des orques en colère, les pleurs des pauvres gens enchaînés et torturés, bourdonnaient dans mes petites oreilles, un bruit tout particulier se distinguait. Un son sourd, encore faible, mais régulier et même rythmé. Celui qu'on s'attend à reconnaitre lorsqu'une armée au pas se rend au champ de bataille. Celui que l'on redoute lorsque l'on est conscient que l'on a défié plus fort que soi. Je pus malheureusement constater que mon ouïe ne me faisait pas défaut lorsque je vis, à l'extrémité de cette sombre issue, poindre le bout de la pince meurtrière d'un scarabée géant sortant d'un tunnel souterrain.

Entre deux maux, je choisis le moindre et je me jetai à corps perdu dans l'animation de la rue. Si mon premier pas fut hésitant, les deux suivants furent précipités, où j'esquivai de justesse le sabot avant d'un énorme destrier à la robe grise. Le premier obstacle passé, je devais en affronter un second, la patte arrière du fier animal. J'effectuai rapidement un pas de côté et évitai in extremis de me faire piétiner. Je ne m'en sortis pas indemne pour autant, puisque je me fis fouetter le visage par la longue queue blanche. Lorsque l'appendice passa de nouveau devant moi, je levai les bras et l'agrippa. Suspendue dans les airs, tenant fermement les rudes crins à deux mains, je tentai de me hisser au sommet. Bien que grimpeuse aguerrie, l'ascension ne fut pas des plus faciles n'ayant aucune prise pour mes pieds et devant subir sans arrêt un mouvement de balancier. Persévérante et même têtue, je tins bon, et je ne me décourageai point même si une montée de deux coudées s'accompagnait trop souvent de la descente de la moitié du trajet effectué. Après quelques minutes d'acharnement, les bras endoloris, les mains écorchées, les narines saturées par l'odeur de défécation, j'atteins enfin la croupe rebondie et bardée de fer de la brave et robuste bête.

Du haut de mon perchoir, j'aperçus l'armée de scarabées, une vingtaine de spécimens modifiés, qui sans conteste me poursuivait. Mesurant près de vingt-cinq centimètres de haut et bien plus en largeur, ils ne passèrent point inaperçus. J'en vis un mourir écrasé par les roues d'une charrette, un autre subir les assauts d'une puissante ruade et un troisième se faire démembrer pour terminer dans l'estomac d'un orque affamé. Mes adversaires se décimaient peu à peu sans que je n'eus à faire d'autres efforts que celui de prendre la fuite.

Or, le nombre de mes poursuivants demeurait toujours trop important pour que je sonne le glas de la victoire. Bien assise sur l'arrière-train de la jument grise tachetée, je me laissai balancer sous son pas rythmé, me réjouissant tout de même de voir la distance augmenter entre moi et les répugnants insectes carnassiers.
Toujours bien agrippée au troussequin de la solide selle de cuir, c'est avec soulagement que je constatai que le chemin emprunté par le cheval et son cavalier m'emmenait à la sortie de la ville. Je savais bien que je n'étais pas encore sortie d'affaire, mes ennemis à six pattes n'abandonneraient pas aussi facilement la chasse à la lutine. Mais toujours stimulée par les propos de ma conscience, j'avais espoir d'échapper au funeste destin que m'avait promis le lieutenant d'Oaxaca.

À suivre: trajet terrestre sur Nirtim : Omyre-Duché des montagnes

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Sam 3 Aoû 2013 23:14, édité 9 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Dim 21 Juil 2013 19:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:26
Messages: 1195
De retour auprès de mes gardes mi-végétaux, mi-animaux, je leur demandais de reprendre notre formation initiale et indiquait ma destination à celui qui me servait de guide, plus ou moins efficacement... Nous repartîmes donc dans les ruelles mal-famée de la Cité Noire. Ce n'est qu'à ce moment que je remarquais que même si les regards se baissaient à mon passage, ils se relevaient rapidement pour me scruter de loin... Ma sécurité serait-elle en péril malgré mon rang nouvellement acquis? Dans une cité comme celle-ci, rien ne pouvait être sûr, mais si chaque personne me toisant était un potentiel ennemi, je n'étais pas sorti de l'auberge... Cela me décida en tout cas à presser le pas et à vouloir accélérer mon départ.

"Cette ville est vraiment chaotique par excellence... Personne ne respecte rien, tout est construit n'importe comment... Pas étonnant qu'Oaxaca ait du mal à conquérir les royaumes libres... Si son armée est aussi disciplinée que cette cité est bien construite, elle ne va pas tarder à s'effondrer...Il faut vraiment que je me tire d'ici..."

L'arrivée à la taverne fût plus rapide que ce que j'imaginais et je ne fus pas déçu du résultat...

_________________

Gamemaster9 a écrit:
Cohérence actions/personnage : 3/3
Là, rien à redire en revanche. Mettre ses boules sur la table et y aller à l’aveugle en prenant des risques, en jouant le tout pour le tout, ça colle bien à ton perso, rien à redire.

"Horcruxe" officiel du dragon mauve


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 20 Aoû 2013 17:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Remis de ses blessures, Azra s'était finalement levé pour se retrouver bientôt à marcher dans les rues aux côtés de Koriga, le gobelin espion. Ce dernier persistait à se montrer évasif.

« Comment suis-je sensé accomplir une mission si je ne sais pas en quoi elle consiste ? »


« Écoute, moi-même je ne sais pas précisément en quoi elle consiste ! Tout ce que je sais, c'est que tu comprendra quand tu arriveras à Oranan. Ça ne va pas être facile mais il faut que tu te fasse accepter. Invente une histoire quelconque... »

Inventer une histoire pour se faire bien voir des autorités d'Oranan était chose faisable, mais restait à savoir si ça allait marcher...

« On a aucune chance. » déclara Rendrak d'un ton catégorique.

« Oui, d'autant plus qu'il y a le problème du voyage... » marmonna Koriga.

« Quoi donc ? »

« Nous y arrivons... »

Le jeune nécromancien resta un instant silencieux, puis demanda :

« Ne jamais répondre aux questions, ça fait parti de votre boulot où c'est juste un passe-temps ? »

« Au fait je ne t'ai pas donné ta récompense. »

Azra secoua la tête. Ce maudit gobelin se foutait de lui ! Mais bon, il lui tendait un sac de pièces, ce qui réveilla un peu d'optimisme chez Rendrak. Le liykor restait tout de même terre à terre :

« Voilà enfin une bonne nouvelle... mais tu en as volé combien ? »

Koriga sourit de toutes ses dents :

« Pas plus de la moitié, promis ! »

Azra essaya de récapituler ce qu'il savait, puisque visiblement, son compagnon ne lui en dirait pas plus. Il devait se rendre à Oranan. La cité avait fait appel à tous les héros disponibles, craignant un attaque. Koriga n'avait rien confirmé, mais il était fort probable qu'Omyre soit impliqué. Mais la seule indication concernant cela était que lorsqu'il serait sur place il saurait quoi faire...
Il n'aimait pas ça. Mais alors pas ça du tout...
Koriga le mena à un immense complèxe qui sentait le fumier et résonnait de hennissements comme de grognements. Il s'agissait visiblement des écuries d'Omyre, où étaient stationnés une bonne partie des montures de l'armée.

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Dim 11 Mai 2014 19:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
Omyre était une ville que Hrist méprisait. Ses rues symbolisaient ce qu'elle haïssait, à savoir les pauvres, les estropiés et les agonisants. Lorsqu'un orque ou un gobelin venait à périr dans une de ces ruelles, le corps était rapidement dépouillé et ses effets recyclés. S'il s'agissait d'un humain esclave ou d'une autre espèce, il n'y avait pas souvent de butin intéressant alors le dû était récupéré sur la chair des malheureux.

La pluie tombait dru. Hrist était trempée sous sa cape et le sol inégalement pavé ne tardait plus à baigner dans l'eau et la boue. Quelques êtres emmitouflés dans des loques respiraient lourdement, assis à même le sol, à regarder la pluie se fracasser sur le sol. De toutes façons, ça arrangeait bien Hrist, la pluie chassait les odeurs.

Le chemin jusqu'à la cachette d'Azraelle Mercuria n'était pas aisé, les côtes étroites et les nombreux sans abris peu avenants donnaient un aspect de " coupe-gorge " à chaque coin de cette citée. Hrist maintenait une arme soigneusement dissimulée dans sa manche, juste en cas de besoin. Les Orques n'étaient pas du genre à la provoquer en duel, ici elle serait poignardée dans le dos et laissée à l'abandon et le contenu de sa bourse ferait des heureux.

Bientôt elle arriva en face d'une maison plus basse que les autres, elle sortait totalement du décor chaotique car celle-ci était entretenue, ses murs étaient protégés par de longs oriflammes de cuir portant les symboles de la ville, les tonneaux devant n'étaient pas fracassés et personne ne s'installait devant. Le meilleur indice était tout de même la présence de quelques chats miteux qui observaient les passants d'un air odieux par les fenêtres.

« Je suis assez surprise qu'ils puissent rester dehors. Le chat doit bien se manger, par ici. »

Sur le pas de la porte, Hrist frappa trois fois. Un panneau de bois coulissa derrière la porte et au travers du judas, elle vit une petite forme sombre la scruter de dedans.

« Il n'y a personne ici ! »

Le panneau se referma brusquement tandis que Hrist se baissait comme pour mieux voir le visage de cette gobeline. Cèles laissa échapper un petit rire moqueur et Hrist elle, ne semblait pas apprécier plus que ça la plaisanterie.

« Ouvrez ! » Clama-t-elle en frappant encore une fois sur la porte.

« La porte est solide, elle ne risque pas de bouger de sitôt. Il faudra lui donner une bonne raison d'ouvrir. »

Hrist ressenti alors une sensation de lassitude extrême. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle devait donner à une vieille gobeline probablement folle à lier, une raison de lui ouvrir et lui faire comprendre qu'elle était là pour une bonne raison. La Frémissante redescendit du pas de porte et sous la pluie, vit que le chat sur le tonneau ne bougeait pas depuis son arrivée. L'air impérial de ce félin, bien que son pelage soit abîmé par de nombreuses bagarres, plaisait bien à Hrist.

« J'aime bien les chats en fait. Ils me font penser aux humains. »
« Et... Depuis quand tu aime les humains ? »
« Je veux dire, un humain étant petit a besoin qu'on s'occupe de lui, il doit être surveillé et certains même en profitent. Ils ne feront pas plus que ce qu'il leur faut pour vivre, tout simplement. »
« En effet... Le poison devait être sacrément puissant, tu as conscience de ce que tu dis ? Les humains doivent être aiguillés mais comme beaucoup, Elfes compris. Même Oaxaca devait avoir quelqu'un pour lui pomponner le derrière lorsqu'elle se chiait dessus. »
« Les chats sont exactement comme les humains, on s'occupe d'eux. »
« Non, les chats, ça se voit qu'ils se foutent de toi, un humain ça ressemble plus à un navet, ça bouffe toute l'humidité des autres légumes et ça cache sa grosse brioche derrière une petite touffe qui ne fait envie à personne. Et le chat est meilleur en ragoût que le navet. »
« Tout est meilleur que le navet. »
« C'est l'idée. »

Hrist prit le chat dans ses bras et le retourna vers la porte où elle frappa encore. Lorsque la porte s'ouvrit, Azraelle vit son chat avec une lame sous la gorge en miaulant d'un air bête.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Dernière édition par Silmeria le Mer 9 Juil 2014 00:07, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 12 Mai 2014 18:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
L'intérieur de la maison était sombre, entassé et malodorant. Les chats de toutes races et couleur étaient omniprésents, en dessous et au dessus des meubles encombrés, miaulant à tout va et parfois se battaient même entre eux. Azraelle les dégageait à coup de botte et criait d'une voix stridente sur les chatons joueurs. Hrist trouvait la gobeline étrange, plutôt singulière et avait du mal à se faire un avis, était-elle ou non une menace. Quelques chats curieux s'approchèrent de la Sindel qui entrait en abandonnant sa cape détrempée. Certains virent à ses bottes en miaulant et en se frottant à elle. Hrist déposa le chat qu'elle tenait en otage, les expressions de la gobeline trahissaient un certain mécontentement face à ce chantage.

« Même les orques ne sont pas aussi brutaux que vous, jeune fille ! Alors, qu'est-ce qui vous amène chez la vieille que je suis ? »

Elle invita Hrist à s'installer face à une table encombrée sur laquelle des mois de bougies avaient coulés, emprisonnant dans la cire bon nombre de poils de chats et de mouches étonnées. La tueuse repoussa trois félins curieux et s'installa, faisant bonne mine.

« Le vieil Occulus m'a dit que vous étiez en possession d'information sur une arme, une arme ancienne et convoitée. »

« Par la barbe de ma soeur ! C'est la vieille rengaine que vous voulez ? » S'exclama Azraelle.
Hrist répondit en bégayant, étonnée :« Ha, et bien, la vieille rengaine oui. »
« Vous n'en êtes pas sûre ? » Beugla la gobeline comme pour se faire entendre par dessus les miaulements incessants. La vieille préparait une marmite en fonte cabossée dont un des pieds était cassé. Le feu dans l'âtre était encore bien chaud mais rien ne cuisait dessus.

« Si, si c'est bien cette arme dont je parle. »
« Faites donc plaisir à la vieille Azraelle et partagez un rechat avec moi, je vous en direz davantage. »
« Repas.» Ponctua Hrist.
« Comment ? »
« On dit un repas, pas un rechat. »

Mais la tueuse eut à peine le temps de faire un sourire sarcastique que la vieille Azraelle attrapa un chat par la patte arrière et lui asséna trois coup de marmite. Hrist observait la scène avec des yeux grands comme des oeufs en gelée.

(« Ses parents lui donnaient de l'ammoniac à boire quand elle était petite, ou... »)

Puis, Azraelle prit le chat par le dos et ouvrit un tiroir de la table et y coinça la tête du chat puis le referma avec beaucoup de force, plusieurs fois de suite. Hrist de l'autre côté de la table observait les chats s'enfuir et les bougies trembler, la table bougeait doucement vers elle à mesure que la gobeline frappait la tête du chat dans le tiroir.

« Un repas d'chat chez moi, c'est un rechat. Passez donc à la vieille gobeline que je suis votre couteau, les miens sont usés et ce sera plus aisé avec le votre. »

Les yeux de Hrist restaient fixés sur les mouvements de la gobeline qui accrochait maintenant le chat mort à une lanière de cuir suspendue au dessus de la table. Hrist, hésitante au début, se décida à glisser doucement son arme sur la table, en direction de son hôte.

Ses vieilles mains de la gobeline s'emparèrent de la lame et avec une impressionnante dextérité, trahissant une certaine habitude, elle découpa rapidement le chat, lui ôtant la peau puis ouvrit son ventre et sépara les bons organes des mauvais. Faute de place, elle enroula même les intestins autour de son cou. La flaque de sang provoquée par cette boucherie se répandit sur la table, faisant suffoquer quelques bougies et de temps à autre, Azraelle jeta un organe dans la marmite en marmonnant à grosses dents un chant gobelin.

Hrist se sentait quelque peu mal à l'aise. « Vous savez... Je pense que vous avez à faire avec tous vos... Chats. »

« Pas question de vous dérober ! Vous ne trouverez pas meilleur mets ailleurs que chez moi, regardez ces beaux morceaux, regardez ! REGARDEZ !»
Hurla-t-elle en mettant sous le nez de la femme quelques tranches de chat encore sanguinolentes.

Hrist glissa doucement sa main sur le manche de sa seconde arme.
(« Non ! »)
La tueuse grimaça et lâcha alors sa dague orque, elle avait trop besoin de cette information et Cèles le savait, quitte à ramener sa maîtresse à la raison.

La marmite fut bientôt pleine et la table recouverte de débris, de poils et de petits os qui baignaient tous ensembles dans une flaque de sang noirci. Azraelle alluma quelques bougies tandis que d'autres chats, voyant que le repas était terminé, revirent timidement. L'un d'eux grimpa même sur les genoux de Hrist et ronronna, paisible. Bien que la Sindel soit d'ordinaire peu avenante envers les animaux, elle se prit au jeu et grattouilla les oreilles de chat en pâmoison.

« La Vieille rengaine est une arme antique, appréciée des assassins pour son nom et sa qualité, autrefois forgée par des humains, elle a été dans les mains de toutes races. Les rumeurs parlent de Kendra Kâr, là où elle fut perdue lors des conflits opposant des groupes d'assassins, mais elle est à Omyre, les Orques la garde comme trophée à l'arène des mille-lances. Elle est en possession du plus grand champion d'Omyre. Seul celui qui pourra l'occire sera digne de la prendre en main. Des générations et des générations se battent comme des chiffonniers pour espérer l'avoir. Et la plupart se font souvent tuer à cause d'elle, ou par elle. »

Le feu ronflait doucement sous la marmite qui dégageait une odeur plutôt agréable, même mélangée à l'ambiance compacte et puante de l'urine des chats.

(« Sans déconner... Elle est siphonnée la vieille ? Une collection de chat qui lui servent de garde-manger. Quoique, la viande doit pas être monnaie courante ici. Dans certains quartiers ils mangent même les cadavres de leurs enfants. »)

Hrist continuait à caresser le chat qui bougeait la queue de gauche à droite tout en fixant le vide. Sa maîtresse n'ayant probablement pas pour habitude de câliner ses repas.

« Si vous voulez cette arme, il vous faudra vous battre dans l'arène. Et vous y trouverez de tout, des loups, des esclaves et trolls et des soldats orques prêts à en découdre, pour la dague ou pour le prestige. Mais suivez mon conseil, n'y allez pas, sitôt que vous serez sortie de l'arène avec la dague, à bien vouloir croire que vous l'aurez, un assassin vous tuera et repartira avec. C'est toujours comme ça qu'ça marche ici. Maintenant, mangez avec moi. »

Azraelle remplit deux assiettes de grès et s'installa avec Hrist. Elle goûta et estima que ce n'était pas si mauvais, ce n'est que quand on a vraiment connu la faim apprécie un repas chaud. Le chat sur les genoux de Hrist, vexé de cette distraction commença doucement à se faire les griffes sur sa robe achetée il y a peu. Hrist, qui ne le chassa pas tout de suite, essaya à peine de le repousser. Faute de réussir à déplacer le félin elle lui tira les poils de l'arrière train pour le faire partir.

« Mwaaaaou ! »

« Suffit ! » Gueula la vieille gobeline en jetant un reste de bougie sur le chat qui se carapata à toutes pattes dans un coin sombre de la maison. Elle marmonna toute seule dans sa barbe et porta à ses dents un morceau d'os charnu qu'elle décortiqua dans un bruit qui aurait dégoûté un cannibale. Mais Hrist avait trop faim pour avoir l'appétit coupé. Elle demanda après une courte pause.

« Et qu'est-ce que vous me conseillez, une fois dans l'arène ? »

Azraelle resta observer Hrist à la lueur des bougies, son visage fripé aux petits yeux noirs et brillants bougeait de gauche à droite lorsqu'elle mâchonnait avec soin ce qu'elle avait dans la bouche.

« Ici, jeune fille, lorsqu'on va à l'arène c'est pour satisfaire sa soif de sang. Certains aiment les combats épiques et héroïques, nous, à Omyre, on veut que ça éclabousse et si les premiers rangs ne reçoivent pas une bonne giclée de sang, c'est que c'est raté. Vous vous sentez à la hauteur ? Je ne crois pas qu'une jeune femme ait sa chance face aux guerriers orques, même une femme aussi... Étrange que vous. »

Une bagarre de chats éclata derrière la gobeline qui se retourna.

-----


Hrist affronta de nouveau la pluie. La chaleur de la maison avait quelque peu abruti la jeune Sindel qui se dirigeait vers l'arène. Pour ça, il n'y avait pas besoin de connaître la ville, il suffisait juste d'écouter.

Dans la maison qu'elle quitta, la porte encore ouverte, gisait Azraelle Mercuria, la tête enfoncée dans son assiette de grès, une tranchée béante dans la gorge. Autour d'elle, quelques chats rancuniers virent lui donner des coups de pattes et faisaient leurs griffes avec ses doigts qui pendaient de la table.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 30 Juin 2014 13:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Personne ne semble prêter attention à ma présence, sous cette forme. Je ne suis qu’un parmi tant d’autres. Un orque crasseux parmi la crasse de ses semblables. Et ainsi, je déambule dans des ruelles qui me sont inconnues, évitant de paraitre trop hésitant pour ne pas attirer l’attention sur moi ou sur le fait que je ne connais rien de la géographie de la ville. Mon regard fixé sur cette immense tour noire au centre de la cité, j’avance vers elle en progressant dans des ruelles chaotiques, tortueuses et sales. Des rats courent dans les flaques, échappant aux pieds d’orques et d’hommes vêtus de sombre, ou de saleté, quasiment tous armés. On dirait qu’ici, chaque habitant est sur le pied de guerre, prêt à défendre sa vie au moindre coin de rue. La criminalité doit être drôlement élevée…

(Mais que fait la milice ?)

(La milice ? Elle n’a aucune prise, ici. À moins qu’elle ne soit elle-même à l’origine de coups fourrés. Ainsi va la vie, à Omyre. La loi du plus fort règne en maître. Tradition orque qu’ils ont ramenée ici, dans leur capitale.)

Des miliciens véreux… Pas étonnant que les habitants s’arment, du coup. Nul honnête marchand et crapule des bas-fonds, ici. Tout le monde est égal dans sa posture, et peut se retrouver chasseur ou proie. Les personnes isolées, comme moi finalement, font les cibles privilégiées. Enfin, sauf que moi, mon armement est quand même suffisamment impressionnant pour faire réfléchir à deux fois un potentiel agresseur. Ainsi, je progresse, donnant l’apparence d’être sûr de moi. Je croise des boutiques bondées, désordonnées, des troquets que l’on nommerait clandestins dans n’importe quelle autre cité de Nirtim, mais qui sont naturels dans un endroit comme celui-ci. Des rassemblements louches, des fous hurlants aux dieux de l’ombre, des bagarres de rue, donnant lieu à des prises de paris sur le vainqueur éventuel… Sans la moindre règle établie à l’avance, bien sûr, ce qui ne manque pas de créer d’autres bagarres, et ainsi rallonger la liste des parieurs et des gains.

J’évite sciemment de m’y mêler, pour ne pas être embarqué malgré moi dans une rixe. Et je passe mon chemin.

Et puis, j’arrive dans un quartier bien plus… calme. Pour ne pas dire carrément mort. Les ruelles s’ouvrent sur une place grande, au centre de laquelle trône l’immense tour noire que je suis des yeux depuis le début de mon entrée dans la cité. Ici, plus de remue-ménage, plus de rixes ou de cris. On dirait que les orques évitent l’endroit. Et je les comprends : tout autour de la tour, treize ailes du bâtiment, sans doute associées aux Treize sbires de la Reine Noire, sont gardées par des créatures de cauchemar. Je n’en vois, de ma position, que trois… Mais cela suffit à me faire rapidement rebrousser chemin. L’une, directement en face de moi, est assiégée par deux immenses squelettes à l’ossature épaisse et animée par la magie noire. Ils sont armés de fléaux dont chaque boule est aussi grosse que ma tête. Sur ma droite, deux guerriers homme-lézards parés d’armures d’écailles bleues, et armés de tridents suintant le poison, attestent des appartements de Sisstar. De l’autre côté, une sorte d’ours énorme muni d’une armure fait les cents pas devant une porte haute et large, attaché par une chaine épaisse. Encore une abomination de l’un des servants d’Oaxaca…

Je ne reste pas longtemps sur place, décidant que si le peuple d’Omyre ne se sentait pas à son aise là, je n’avais pas non plus grand chose à y faire.

Et je m’écarte dans une ruelle secondaire, où je finis par trouver une masure délabrée qui, d’après l’enseigne au nom fort poétique – Le Rat Putride – est une auberge. Elle ne paie pas de mine, mais après tout, je dois me faire à la vie orque, dans mon état. Aussi, j’y pénètre sans apriori… ou presque.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 16 Juil 2014 17:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
De retour dans les ruelles, au crépuscule du lendemain du jour où je les ai parcourues, je me sens apaisé et plus léger. Là où la veille j’étais angoissé, écrasé sous le poids d’une décision qu’on avait prise pour moi et que je ne comprenais pas, je suis désormais libre et serein, en pleine possession de mes moyens, et validant la décision prise, finalement, dans mon intérêt. Je viens de le comprendre, mon destin dépendra de ce qui se déroulera dans les minutes qui viennent. Et c’est le cœur léger, fier et sûr, que je me rends face à celui-ci. Face à Oaxaca.

Le ciel rougeoie, au-dessus de moi. Symbole d’un crépuscule proche, même si le soleil est invisible à l’œil, dans tout ce fatras d’habitations hautes et chaotiques. Aucun horizon ici, sinon celui de l’image que les orques ont voulu donner à l’endroit. Sans trouver ça beau, j’y puise maintenant une certaine esthétique : celle de la liberté, allant droit à l’encontre de la rigueur stricte et monotone du style architectural kendran. Certes, ce dernier est plus plaisant à regarder, mais il endort la confiance du visiteur dans une fausse apparence de sécurité, d’ordre, de loi protectrice… et totalement arbitraire. Ici, la liberté règne, et avec elle, le danger. Seuls les puissants s’en sortent sans mal, et je suis l’un de ceux-là. Si j’avais parcouru ces rues, il y a quelques années, je serais sans doute mort, car je n’avais pas alors la maturité et l’expérience pour les affronter.

Tête haute, même si ce n’est pas mes traits que j’arbore, je vaque dans les rues, à la recherche du lieu de mon rendez-vous : une boutique dénommée « Occulus ». Je ne mets qu’une dizaine de minutes pour trouver l’endroit, me souvenant de mon parcours de la veille. À un coin de rue, non loin de la place centrale du Palais d’Omyre, la Boutique du Vieux Occulus se dresse. Façade noire, fenêtres occultées, porte avec perron et rideaux noirs de velours masquant totalement l’intérieur de l’édifice de la curiosité d’un badaud malvenu.

J’avance vers l’ouverture, et en tourne la poignée. La porte s’ouvre en un grincement sinistre, augurant sans doute l’ambiance folle de l’intérieur… Alors que je passe le pas, mes traits d’orque se dissipent, et mon apparence originelle reprend le dessus. C’est en Sindel que je pénètre le bâtiment, et me défait de mes attirails garzoks : casque et cape. Je n’en aurai plus besoin, que ça se passe mal ou bien.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 17 Juil 2014 22:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
Rôk ouvrit une porte qui donnait sur les ruelles, ils n'étaient pas passés par la grande porte, un petit couloir de pierre annexait celle-ci par le bas de ses escaliers. Hrist passait à son tour devant un garde massif qui ferma la porte de fer sans rien dire. Un orque tenait les rennes d'une monture noire, un cheval de taille moyenne étrangement familier à la tueuse.

« Calpurnia ? C'est mon cheval ? Comment vous l'avez récupéré ? »

« Un agent infiltré avait pour mission de l'envoyer à l'abattoir, il a estimé que vous auriez préféré l'avoir avec vous, une longue route vous attends. Voici vos guerriers. »

Dans la rue sombre, à la lueur de quelques torches se tenaient impeccablement trois rangés de guerriers orques en armure complète. Rôk confia une lettre à la tueuse. Le sceau rouge représentait un crâne et quelques éléments de décor autour de celui-ci. Elle le brisa et lu.

La même lettre qu'auparavant, la même qu'elle avait pu lire quelques années plus tôt. Les mêmes mots de la même main qui disaient :

« Rejoins Oaxaca, elle saura t'en être reconnaissante. »


Hrist glissa le mot sous sa cape. Les guerriers semblaient robustes, rien à voir avec les pillards qui étaient tombés sous sa lame lors de ses raids à Keresztur. Non, ils étaient bien bâtis, bien nourris et convenablement équipés.

« C'est tout ce qui concerne les instructions dont tu me parlais, Rôk ? »

« Oui, vous avez l'initiative. Comme vous le savez sûrement, nos raids se dirigent vers Oranan même si les guerriers nous mettent à mal après ces longs jours de marche. »

Hrist posa sa main sur l'épaule imposante du sergent Orque et lui dit avec un sourire :
« J'ai quelques comptes à régler avec les Dieux, et tu n'auras même pas à marcher. »

Elle enfourcha son cheval, alimentée par une adrénaline sans pareil, forte et enthousiasmée par cette nouvelle tombée du ciel, cette chance, cette opportunité de se venger des Dieux qui l'ont autrefois abandonnées à ses tristes sorts.

« Guerriers ! Marchons jusqu'aux marais, prenons la mer et allons ravager quelques temples ! Vous y prendrez ce que vous voulez, l'or, les chevaux, violez pillez et tuez, faites ce pourquoi vous êtes nés !»

On accueilli la nouvelle avec joie. Les guerriers saluèrent la proposition et étaient prêts à se battre pour leur nouvelle Championne.

« Pas passionnant ton discours... »

Hrist traversa les rues les idées plein la tête, derrière elle, en colonne se trouvait plus d'une cinquantaine de guerriers qu'elle s'apprêtait à emmener en mer pour les conduire jusqu'à Oranan et brûler les temples pour assouvir sa vengeance.

« Une grande époque touche à sa fin... » Souffla-t-elle toute seule.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 25 Juil 2014 16:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Quittant le souterrain sans m’attarder par la boutique de magie, représentant bien peu d’intérêt pour moi, je passe devant le vieil orque sans demander mon reste. De la nature et du déroulement de mon entretien, il n’en saura jamais rien. J’imagine que s’il est si vieux, c’est qu’il a appris, dans sa longue vie, à se mêler de ses affaires sans se montrer trop intrusif chez les autres.

Claquant la porte de sa boutique, j’atterris donc dans les ruelles poisseuses de la capitale de l’Empire Oaxien. La Sombre Reine qui tient à s’étendre toujours plus n’arrive même pas à mettre de l’ordre entre ses propres murs. Enfin, s’autoproclamant maîtresse du chaos, ça n’est en rien étonnant. Sous l’apparence originale de ma personne, celle du fier elfe gris que je suis, je parcoure donc les dalles sales et usées de l’ancienne cité elfique, réagencée par les orques envahisseurs. La tête haute, les cheveux au vent, je soutiens le regard de chaque créature que je croise, subjuguée sans doute de voir un elfe gris vaquer libre dans cette cité d’esclavage et de soumission. Certains, plus bravaches que d’autres, semblent s’offusquer davantage de ma présence et de mon attitude, mais finissent par apercevoir mon pendentif. Celui-là même qui me désigne, aux yeux des partisans d’Oaxaca, comme un gradé de l’armée équivalant à l’un des Treize en personne. Le crâne ailé représentant la puissance hiérarchique, les roses le ceignant mon propre symbole personnel, me dissociant de chacun des autres généraux d’Oaxaca.

Avançant ainsi à fière allure, je parviens jusqu’aux portes de la cité, à hauteur des remparts. Mais avant de sortir, je me ravise. Faire le trajet à pieds ne me prendra que trop de temps. Je regrette la présence de Lune, resté à Kendra Kâr, et fort heureusement entre de bonnes mains aux écuries royales. Néanmoins, je me dois d’être rapide. L’achat d’une seconde monture ne me fera de toute façon pas de tort, puisque comme l’a précisé Lysis, je ne serai plus jamais seul.

(Toi aussi tu vas connaître la liberté de chevaucher, ma belle.)

(Avec plaisir !)

(Mais… seulement lorsque j’aurai récupéré Lune.)


(Ouais, c’est pas comme si je pouvais aller plus vite par mes propres moyens, si je voulais.)

Elle n’a pas tort, mais je sens qu’elle n’en a pas non plus envie. Nous sommes liés, et nous le resterons. Je me dirige donc vers un élevage de monture, aperçu la veille alors que je déambulais, caché, dans ces rues aujourd’hui conquises…

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 24 Oct 2014 14:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
J’avais passé à peine plus d’une heure à la forge. Ma mémoire des lieux prit le dessus me ramenant tranquillement vers le rat putride où j’espérais retrouver ce jeune ynorien, Hong, qui souhaitait en apprendre plus sur le combat. Je croisais de nombreuses personnes qui me jetaient des regards plus ou moins haineux. A quoi cela était-il du ? Je ne saurais vraiment le dire mais j’avais ma petite idée sur la question. Soit ils avaient un grief contre moi à cause du combat dans l’arène, soit ils n’aimaient pas les sindeldis. Cette ville n’était pas connu pour son amitié franche et sincère envers mon peuple, j’étais un peu comme une persona non grata à Omyre.

Ce fut sur cette réflexion que mes pas me conduisirent devant l’auberge. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque mes yeux ne trouvèrent pas le jeune homme au cercueil.

(Crystallia, est-ce que tu peux faire le tour du pâté de maison et me dire si tu le vois.)
(Je suis déjà partie)

Mon bel oiseau bleu sorti de ma bague et s’envola à tire d’ailes. Je me retrouvai seule avec mes pensées, enfin presque seule. Je regardai à droite et à gauche, cherchant une quelconque trace, une marque prouvant que ce gamin s’était peut être attiré des ennuis. Des traces de sang, cet indice était trop léger, de trop nombreuses rixes éclataient aux abords de l’auberge. Des morceaux de bois qui prouveraient que quelqu’un s’en serait pris à son cercueil, mais rien du tout. Je n’avais plus qu’un espoir, Crystallia.

(Me voilà !)
(Au rapport soldat !)
(Hey ! Je ne suis pas ta subordonnée !)
(C’était une blague Crysti. Alors qu’as-tu découvert ?)
(Il y a des traces qui mènent vers le nord, on dirait qu’il a tiré son cercueil pour s’éloigner de l’auberge mais c’est tout ce que j’ai vu.)
(Il a préféré m’abandonner, tant pis pour lui.)

Cette perte me fit alors repenser à ma propre perte, la perte de ma vie. J’eus une douleur au cœur, comme si ses battements devenaient irréguliers. Cette sensation était bien étrange, je me sentais mal de l’avoir perdu mais je me sentais bien d’être de nouveau seule avec Crystallia. Ce jeune homme, sa présence à mes côtés, je la voyais à présent comme un poids. Certes, former des jeunes faisait parti de ce que j’aimais cependant son mutisme était quelque peu énervant.

J’avais des obligations, je devais retourner auprès des miens au plus vite. Equilibrium, Ehemdim, ma famille et surtout mon frère, des responsabilités énormes pesaient sur mes épaules à ce jour. En avais-je la carrure ? Je l’espérais très fortement, je devais donc repartir vers Kendra Kâr. Si en route, je pouvais faire un peu de bien, en aidant mon prochain, je le ferais.

(Nous rentrons à Kendra Kâr ?)
(Tu as envie de rentrer j’ai l’impression !)
(Cette ville et surtout son ambiance me déplaisent fortement.)
(Je te comprends, il y a quelque chose de toxique dans l’atmosphère. Alors rentrons. Je pense que ma bourse ne me permettra pas de nous offrir le billet de retour par cynore. Nous prendrons donc la route à pied ou à cheval si je trouve des écuries.)
(Si seulement Célestion n’était pas à Kendra Kâr…)
(Si seulement…)

Je me remis donc en route vers les portes de la ville, espérant y trouver des écuries. Les rues étaient sinueuses, il était terriblement compliqué de s’y repérer. Celui qui avait pensé la ville ne l’avait pas fait de manière intelligible, le plan était sans queue ni tête. Je me trompais régulièrement et finis ma route dans une rue en cul-de-sac plus d’une fois. Prenant mon mal en patience, je repartais tranquillement sur mes pas et tentait de m’extirper de ces rues.

Un nouveau coin de rue où j’espérais trouver un moyen de sortir d’Omyre mais encore une fois, je me trompais.

(Aenaria, derrière toi !)

Ma faera tenta de me prévenir mais c’était trop tard. Un coup violent sur la tête et je partis pour le pays des rêves.

_________________


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 118 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016