L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 00:31 
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Silmeria n'avait pas bougé lorsqu'Azra s'en été allé voir celui qui creusait dans le noir. Accompagné de son squelette qui, avait plus des aspects et des talents de fantôme, le jeune homme n'aurait probablement aucun mal à se débrouiller.

Elle espérait juste qu'il ne réussisse pas à faire parler le profanateur et qu'enfin, elle puisse intervenir. Mais à en entendre les bruits étouffés et les murmures confus et paniqués en réponse à une voix plus posée, celle d'Azra, la tueuse soupira longuement car elle comprenait qu'elle n'était pas prête à s'amuser de sitôt.

L'endroit avait bien le mérite d'être calme, elle se trouvait tout de même assez mal à l'aise, appuyée contre cette tombe et le fondement planté dans la boue, elle se tortillait lorsqu'Azra revint et ne dit rien d'autre mis à part de le retrouver à la taverne au petit matin. Il tourna les talons et s'en alla aussi rapidement qu'il était venu.

Silmeria poussa encore un long soupire et se dit que finalement, il était peut être sur la bonne voie pour trouver son nécromancien. Hrist elle, était toujours aux abonnés absent et la Baronne commençait doucement à devenir nostalgique.

Il ne lui restait plus qu'à passer le temps en attendant de voir au loin les premiers rayons timide du soleil. Azra semblait avoir des occupations qui lui étaient propres, elle ne tenait pas plus que ça à en faire partie. Les habitations en face du cimetière semblaient assez vides, les bâtiments en ruines en étaient la preuve, même les orques rechignaient à vivre dans des maisons à l'abandon et pourrie jusqu'au fond de charpente. Alors dans celle où on trouve des trous gros comme des tonneaux et des fenêtres en ruines qui ne tenaient que par deux trois clous rouillés enfoncés dans des planches vermoulues, elle semblait y voir un coquet petit endroit dans lequel passer la nuit sans trop se faire voir.

Silmeria poussa la porte qui grinçait quelque peu. Elle finit même par bloquer et lorsque la tueuse qui se voulait discrète insista, le gond cassa et la porte fit un bruit lourd et sinistre qui ne tardait pas à résonner dans le bâtiment noir.

Un bruit alors interpela la jeune femme, en plus de celui de la porte maintenant fichue, elle avait cru entendre un " boom " comme quelqu'un qui se serait brusquement levé après avoir entendu la porte. Un autre bruit attira son attention, celui d'un bout de bois qui tombait. Juste derrière le panneau de la porte. Celui-ci avait été placé par quelqu'un de façon à bloquer la porte entre les gonds et à empêcher un visiteur de rentrer de façon discrète. Silmeria lança un léger sourire, elle venait de comprendre qu'il y avait une ou plusieurs personnes ici qui auraient souhaité être tranquilles mais que ça semblait relativement mal parti.

Elle détacha doucement la fine cordelette de cuir autour de sa lame et la ficha sous son étoffe de façon à ne pas la laisser paraître mais à la garder sous la main. Elle fit quelques pas en avant tout en adoptant une démarche assez bancale, comme l'aurait fait quelqu'un d'ivre et pris grand soin de se tenir à tout ce qui pouvait lui passer sous la main, à savoir mur, vestige de chaise piquée par les vers et portes.

Le bruit ne se déplaçait pas mais il n'y avait qu'un seul couloir de visible qui donnait sur de petits escaliers de pierre. Les autres portes étant fermées, elle estimait que pour avoir pensé à piéger la porte pour trahir la présence d'un inconnu, l'auteur de cet acte aurait forcément pensé à en inspecter la maisonnée pour savoir comment s'échapper, et un escalier en pierre ne grince pas quand on l'emprunte.

Un bruit. Étouffé mais audible quand même. Quelqu'un avançait mais au même étage que Silmeria. Elle vit brièvement une ombre sortir de nul part et courir vers la porte. Dans un réflexe bref elle avait fait volte-face et accroché l'ombre par le col, en quelques instants elle réussit à distinguer qu'il s'agissait d'un orque mais malgré son jeune âge, lorsque les deux protagonistes se regardaient entre quatre yeux, les verts de la tueuse et les yeux rouges et noirs, affolés d'un jeune garzok, Silmeria ne dit mot, de son autre main elle enfonça directement la lame dans les reins de l'habitant dont les yeux semblaient s'être secoués sous l'effet de la violence du choc. Silmeria tira de nouveau un petit sourire.


« Et oui... Il n'y a pas de raison que je sois la seule à ne pas m'amuser. »
adressa-t-elle à sa victime qui tombait déjà dans les bras froids d'une mort qui venait le cueillir. Elle lâcha le col de ce jeune orque qui tomba doucement en arrière, se détachant tout seul de la morsure profonde de la dague et s'écrasa dans le sol d'un bruit mou. Le sang coulait déjà entre les lattes poussiéreuses et Silmeria resta observer le corps quelques instants, dans le noir. Ce meurtre au beau milieu du séjour, face à l'entrée dont la porte était grande ouverte et irréparable allait lui coûter de ne pas pouvoir profiter de ce butin qu'était la maison pour la nuit.

Après un énième soupir et faute de pouvoir se reposer cette nuit ci, elle s'en alla doucement vers l'auberge, le ciel au loin commençait déjà à pâlir, il était déjà plus tard que ce qu'elle avait imaginé. Les gardes commençaient à se faire de plus en plus rare mais l'animation dans l'auberge elle, ne semblait pas tarir. Plus ils restaient, plus l'alcool imbibait les esprits, et les orques n'étaient pas particulièrement réputés pour avoir des esprits excessivement fins.

La tueuse se planta à quelques pas de la porte. De toutes façons, elle n'avait rien de mieux à faire. Ses mains tremblaient doucement, les nerfs lui jouaient des tours mais elle se sentait bien, malgré la fatigue.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 00:32 
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Ses yeux commençaient à piquer. Sa veille en était à plus de deux jours et les événements passés qui l'avaient quelque peu affaiblie, elle savait qu'elle ne pourrait pas tenir beaucoup plus. Ses nerfs faisaient toujours trembler ses doigts et quelques petites tâches noires apparaissaient devant ses yeux. Le sommeil était assez prenant mais il n'était pas question de s'endormir tout de suite.

Les rues étaient plus calmes qu'à l'accoutumée mais il s'y taisait toujours quelques rôdeurs qui avançaient silencieusement en prenant soin d'éviter les regards. Cette ville aurait eu le mérite de rendre beaucoup de personnes complètement paranoïaques en un rien de temps.

Silmeria profita d'un point d'eau dans un récipient de bronze usé près d'une fenêtre qui avait abrité l'eau de pluie des nuits passés pour nettoyer ses mains, l'une d'elle était encore collante du sang de sa dernière victime. Elle passa un rapide coup sur la lame. Vraiment elle n'en aimait pas la forme ni le poids mais elle avait l'avantage certain d'être très tranchante pour un aspect aussi vilain.

Au tournant de la rue, elle distingua la silhouette d'Azra et de son familier qui se dirigeaient vers elle. Il semblait presque étonné mais Silmeria ne releva pas tout de suite sa surprise. Lui même ne semblait pas tout à fait intéressé par une réponse.


« Personne pour l'instant, mais il y a toujours quelques saoulards à l'intérieur... On devrait aller voir si votre homme s'y trouve. »

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 00:34 
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La synchronisation semblait être parfaite. A peine le jeune homme venait d'arriver qu'un orque le bousculant se fit reconnaître. Le symbole décrit plus tôt par Azra était rivé sur l'orque, bien que ses apparences n'avaient rien de celle d'un grand guerrier aguerri, Silmeria vit comme le jeune homme qu'il était assez bien armé pour un mage.

Azra, comme ce qu'elle avait anticipé entreprit de le suivre directement. Silmeria en était un peu amusée, elle entra dans son jeu mais face à la situation se lassa assez vite. Azra n'avait probablement pas eu autant d'occasion qu'elle que de filer quelqu'un. La tueuse allait enfin mettre ses talents à profit et le jeune homme allait assister à un spectacle unique.

Elle lui agrippa fermement le bras et le guida jusque dans une ruelle qui menait à un cul de sac dans lequel étaient entreposés de nombreux débris, sac, pierre, panneaux de bois arrachés à des fondations usées. Un tas de roc et de portes, poutres et sacs de toiles qui bloquaient le passage.


« Navrée de vous le dire, vous n'avez aucun talent pour la discrétion. J'ai un petit quelque chose pour y remédier, si je n'ai plus de pouvoirs, je pense avoir encore de la ressource. »


Tout en serrant davantage ses doigts autour des bras d'Azra qu'elle maintenant maintenant comme un étau, elle le fit tomber avec elle sur un fichu de toile qui allait amortir la chute.

Elle envoya la magie des bracelets de l'ombre s'emparer des deux corps. Le monde se figea, un bruit de tempête hurlait comme si le vent avait décidé de tomber sur la ville. Le monde vit ses couleurs mourir, il n'y avait plus que d'affreuses nuances de blanc et de noir, les formes ondulaient et tous deux n'étaient plus que des ombres. Silmeria avait l'habitude de cette magie, aussi elle n'en serait pas affectée mais Azra lui, risquait un sérieux mal de mer.

Les yeux du jeune homme et de la tueuse maintenant portés par les ombres glissaient le long des ruelles, passaient au travers des fissures et des portes ouvertes. En peu de temps et à au prix d'une exploration des alentours à une vitesse incroyable, Silmeria porta les ombres sur l'orque recherché.

Les murs dansaient, le sol brillait et les bruits de pas et de la vie naissante de la journée étaient dévorés par le hurlement criard de la magie noire de Silmeria. Ils traquèrent l'orque de manière parfaitement invisible, jusqu'à se figer devant le Garzok au point d'en voir son visage, bien que de plus en plus flou à mesure où ils s'éloignaient des corps d'Azra et de Silmeria, la cible se dirigeait vers les premières hypothèses. La tour d'opale.

C'était là qu'il entra et c'est là que Silmeria cessa d'alimenter la magie, les ombres traversèrent la ville en un éclair, se faufilant par le moindre interstice avant de rejoindre les deux êtres.

Elle lâcha le jeune homme, non sans un certain petit sourire malicieux.


« J'avais prévenu avoir des talents cachés. Ho, moi aussi, la première fois j'ai été un peu malade. Ca ira ?»

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 00:42 
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Dissimulés derrière une des colonnes de la porte, ils virent passer le même orque qui bouscula Azra à la sortie de l'Auberge, plus tôt. Le pas soutenu, il n'avait pas tourné la tête et donc, n'avait en rien décelé la présence des deux compagnons, tapis dans l'ombre.

Azra donna le départ, la mission était lancée et son rôle venait d'être imposé. Il lui fallait récupérer le document maintenant entre les mains de cet orque et en savoir plus sur la localisation du Kaïn, l'objectif d'Azra.

Elle fit un simple signe de la tête vers l'homme et s'en alla aussi silencieusement que possible. Vroeg ne traînait pas et n'hésitait pas à bousculer les quelques passants qui mettaient leur nez dehors en cette heure tardive. Silmeria tâchait de ne pas perdre sa trace, il s'employait à traverser les ruelles qui menait jusqu'aux axes principaux de la ville. La pluie commençait à tomber des nuages lourds et épais qui plombaient le ciel. La boue déjà présente au sol absorbait l'eau et devenait de plus en plus collante à mesure qu'ils avançaient, Vroeg ralentissait légèrement le pas, Silmeria l'imitait. Les chariots des marchants se firent de plus en plus nombreux, le monde entier se levait et allait faire des affaires, en cette période de guerre, certains achetaient de quoi soutenir un siège, de peur qu'il n'y ait plus rien à acheter la semaine suivante, à quoi servirait l'argent lorsqu'il n'y aura plus rien à marchander.

Les orques se mêlent doucement aux vieux marchants de toutes race, quelques Elfes noirs sur un chariot éclaboussèrent l'orque qu'elle traquait. La boue le recouvrait maintenant jusqu'au buste et il se retourna, agitant un poing fermé serré dans un gant de fer en mugissant aux indifférents quelques insultes et terribles menaces dans sa langue barbare.

Sous son capuchon elle souriait, mais ce sourire ne fut que de courte durée, car si les humains étaient peu fréquents ici, on tolérait assez bien les Elfes noirs pour leur infamie, Silmeria n'avait en rien la tête d'une Elfe noire, même pas assez humaine pour prétendre être pirate. Une fourche fixée à la chariote avait une dent tordue, qui pointait vers Silmeria, trop attentive à sa cible pour remarquer que bientôt, elle lui arracherait son capuchon.

Le craquement du tissus et le brusque volte-face de la femme attira l'attention de Vroeg, à quelques mètres d'elle. Ses cheveux noirs flottaient au vent, bientôt battus pas la pluie alors qu'une partie de la parure en lin qui lui servait de cape pendait lamentablement à la fourche, au chariot des elfes noirs qui n'avaient même pas tourné la tête.

Elle se retourna et son regard croisa celui de l'orque.

(
« La pluie a ça de bon que personne ne se regarde. Au soleil les gens sont plus ouverts, se saluent de façon bourrue pour les humbles et y mettent des hommages pour les maniérés, la pluie tombe et soudainement, personne ne parle, tout le monde regarde où vont ses pas et voilà... Découverte. Comme une novice. »)


Se disait-elle tandis que Vroeg disparaissait, ayant découvert qu'il était filé, il entama une jolie course en éclaboussant derrière lui les passants et laissant un sillon d'écume boueuse.

Vroeg se retournait de temps à autre, elle le vit rentrer dans une vieille baraque en ruines. Si elle tentait d'y rentrer à son tour, elle risquait de prendre un mauvais coup, voire d'être tuée directement, selon ses employeurs, Vroeg n'avait jamais été intercepté lors d'une course.

La maisonnée n'était pas très large, quoique haute de deux étages et dépourvue de toit solide, elle se glissa entre un vieux cabanon et la maison, de là, elle envoya la magie noire et son ombre traquer sa proie. Vroeg était derrière la porte, l'épée levée, prêt à frapper quiconque y glisserait la tête. L'ombre resta le fixer, au bout de quelques secondes qui lui semblaient durer une éternité, il rangea son arme. Après avoir jeté un regard, il quitta la pièce et chercha une autre sortie. L'ombre fila et la trouva avant l'orque. La seconde suivante, Silmeria reprenait ses esprits; un léger déséquilibre la fit zigzaguer dans les ruelles jusqu'à atteindre avant sa cible. La ruelle était bloquée par un chariot enlisé avec un boeuf qui refusait obstinément de tirer la lourde charge malgré les coups de fouets répétés de son maître. L'orque n'aurait d'autre échappatoire que le côté de la rue où se trouvait Silmeria, elle se terra dans un pas de porte assez large pour ne pas être repérée depuis la rue.

Vroeg sortait au même moment, il regardait sans cesse en arrière. La tueuse le sentait approcher, ses oreilles affutées entendaient ses pas claquer dans la boue malgré la pluie battante. La main rivée sur son arme, Silmeria n'entendait plus l'orque avancer. Elle jeta prudemment un oeil vers la ruelle et découvrit la belle aubaine. Vroeg était à deux pas d'elle, de dos, à observer la maison qu'il venait de quitter. Silmeria eut un rictus amusé et s'approcha, prête à lui enfoncer sa ferraille entre les côtelettes.

Poing levé, lame au clair, elle frappa.

* Tchoc *


« RESTE PAS DEVANT CHEZ MOI, MANGE-MERDE... MAIS ? SALE MORUE !!! ELLE FOUT DES COUPS DE DAGUE DANS MES VOLETS ! J'VAIS VOUS ÉTRIPER !!! »

Au moment où elle s'apprêtait à tuer Vroeg, un orque à grande gueule ouvrit ses volets pour le sommer de déguerpir, mais au passage, le panneau de bois ouvert brutalement intercepta la lame qui se figea dans le volet sous les regards ahuris de l'habitant et de Vroeg. L'orque frappa d'un coup d'épée mais son assassin esquiva la frappe en se baissant, lâchant du même mouvement sa lame toujours plantée dans le bois. Après avoir fait une roulade sur le côté, elle le vit s'enfuir encore une fois dans la ruelle. Sans perdre de temps, elle tenta de retirer la lame fermement enfoncée dans le bois sous les hurlements de l'orque, indigné de ce qui se passait devant sa porte.

Silmeria avait l'air calme en apparence, mais intérieurement elle était en ébullition et se doutait bien que cette fois-ci, il n'était pas prêt de baisser sa garde comme il venait de le faire.

Après avoir retiré son tranche-lard du volet et avoir poignardé sept fois au visage l'orque qui lui braillait dessus, elle entama de nouveau la course. Vroeg était au bout de la rue, handicapé par son armure et la boue. Silmeria avait l'avantage d'être bien plus légère et elle ne tarda pas à rattraper Vroeg.


« Cet imbécile en a, de la chance... »


Cracha-t-elle entre deux passants bousculés, elle n'avait plus l'avantage de la discretion maintenant qu'il avait vu son visage et qu'elle était dépourvue de quoique ce soit qui puisse l'aider à se cacher. Une femme à la peau blanche et aux longs cheveux noirs dans une ville pareille, ça ne passait pas inaperçu. Quelque chose dérangeait Silmeria dans cette histoire, elle avait entendu avec Azra que tous ceux qui avaient tenté d'empêcher Vroeg de remplir ses objectifs avaient étés tués de sa main, or l'orque ne semblait pas spécialement combatif, si on ne comptait pas son attaque ratée.

Vroeg regardait sans cesse autour de lui, il n'avait encore croisé aucun garde, mais visiblement n'était pas en train d'en chercher, ayant très probablement quelque chose de compromettant à cacher, donnant une chance à Silmeria de l'intercepter sans trop alerter les environs.

L'orque cavalait jusqu'à un petit escalier de pierre qui donnait sur un balcon sous un toit en pente aux ardoises noires sur lesquelles coulaient de longs filets d'eau. Il y traina sa carcasse et grimpa avec un peu de peine sur le toit glissant. Silmeria grimpait les marches deux par deux avant de l'imiter, après s'être assurée qu'il ne l'attendait pas à deux pas pour lui fendre le crâne.

Vroeg, une fois qu'elle fut debout sur le toit, venait de sauter dans un vacarme de tuiles brisées sur l'autre toit le plus proche. Silmeria bondit à son tour sur l'autre toit, les voici maintenant face à face.

Il ressemblait à n'importe quel orque, quoiqu'un rien moins trapu que ses congénères. Les dents dépassaient de ses lèvres lorsqu'il fixait la femme l'air menaçant, faisant rebondir le plat de son épée sur la paume de sa main. Silmeria, debout devant lui, n'avait adopté aucune position, elle restait le fixer à bonne distance, les bras ballant comme s'il ne représentait pas la moindre menace. Selon la tueuse, face à la panique, le commun des mortels ne prend pas le temps d'observer assez la menace. Vroeg observait les yeux de la femme quand ils n'étaient pas voilés par ses cheveux trempés, qui formaient de petites mèches noires comme une nuit sans lune devant son visage balafré.

Vroeg avait quelques rares cheveux blancs qui commençaient à rendre son poil grisonnant, une oreille percée d'un anneau et l'autre dont il manquait un bout. L'armure était faite de plaques de cuir et de tissus, le brun dominait, elle était faite d'une même pièce et non pas de morceau récupérés comme on le voyait souvent chez les orques. De vue, on pouvait voir deux dagues, une épée en main, un couteau au dessus de la botte gauche. Silmeria tira doucement son arme et pointa l'orque de la lame. L'affrontement allait commencer. Les deux duellistes se trouvaient sur une charpente apparente, large de deux pas, de chaque côtés, une pente raide faite de planchettes de bois usés qui servaient de tuiles. La pluie martelait les alentours et labourait la boue quelques mètres plus bas. Omyre était noyée sous un ciel bas et les épaisses fumées noires qui sortaient des cheminées rendaient un aspect encore plus lugubre et sale à cette ville. Vroeg fut le premier a essayer d'attaquer, tel un épéiste, il avançait pas à pas, le genou fléchi prêt à pourfendre sous adversaire. Silmeria tenait quant à elle son arme le poing rivé sur le manche, prête à intercepter la prochaine attaque de son adversaire de sa main valide. Il fallait impérativement que ça soit rapide.

Il n'avait rien dit, juste tenté un assaut mais il avait glissé, emporté par son élan, Silmeria avait mal anticipé ce risque, elle lui avait agrippé le poignet armé et tenté de le tuer, mais elle ne fit qu'écorcher un bout de son armure, au niveau du ventre. Aucun des deux n'avait fait coulé le sang, Vroeg avait glissé sur le bois humide et avait été renversé par sa vitesse d'un des côtés du toit, emportant presque Silmeria avec elle. De là, elle n'avait pas su si elle l'avait blessé ou non, mais l'absence de sang sur son arme lui démontrait le contraire. L'orque roulait le long du toit en poussant de petits cris de douleurs lorsque son corps percutait la paroi. Il s'accrocha, au dessus du vide, à la gouttière de bois creusé. Son épée était encore sur le toit; il ne lui restait plus que ses dagues.

Silmeria s'aidant de ses mains, glissant doucement vers sa direction, estimant qu'il aurait été très regrettable de glisser à son tour et de passer au dessus de lui avant de se casser le coup trois mètres plus bas. Elle le domina de toute sa hauteur, non sans un certain sourire, elle savourait déjà sa victoire mais le destin en jugea autrement. Silmeria posa doucement le bout de sa botte sur les doigts épais de l'orque et appuya d'abord sur la main gauche. Un craquement se fit entendre. La gouttière céda et comme elle était constituée d'une poutre de bois soutenue par des rivets de fer, elle fit balançoire et Vroeg, accroché à son panneau de bois hurlait à mesure que la gouttière basculait en vitesse. Il chuta dans une charrette de foin recouvert par une large bande de cuir.

Silmeria restait regarder la scène sans la moindre expression, le visage giflé par la pluie et dit tout bêtement :


« Il devrait y avoir des lois, pour interdire autant de chance... »


Elle soupira, et avança doucement pour se placer au dessus du chariot et y choir à son tour. Sauf que Vroeg n'était pas un imbécile complet, il attrapa une lampe à huile et la brisa sur l'accoudoir de bois lourd du chariot. Renversant l'huile sur le foin humide qui ne tarda pas à brûler, dégageant une épaisse fumée et attirant tous les regards des passants.

La lourde fumée blanche monta lui piquer les yeux et Vroeg lui, souriait en sa direction alors qu'il se carapatait vers de nouveaux horizons. Silmeria commença doucement à trouver la situation plus compliquée que prévu. Bien que la tueuse eut le vertige et n'aimait pas les points hauts placés, elle n'avait pas d'autre choix que de sauter en espérant que la boue puisse amortir la chute, bien que la hauteur ne soit pas très grande, elle détestait le vide. Pendant qu'elle hésitait, sa cible prenait de la distance et à force, elle allait vraiment finir par le perdre.

La boue sous sa chute lui éclaboussa même le visage, ses cheveux embouées par endroit lui collait au visage. Vroeg échappait aux regards curieux qui se fixaient maintenant sur le feu de foin en entrant dans un débarras. Silmeria lu sur le panneau de bois qui y pendait qu'il s'agissait d'un vendeur de brics et de brocs trouvés au grès des caravanes de voyageurs pillées sur les routes par quelques vauriens.

Elle entra à son tour, essayant de rester le plus calme possible. Sur son chemin, une porte, le loquet cassé par un coup récent, à en juger la forme, une lame. Elle était entrouverte, Silmeria passa le pas. Devant elle, un orque, étalé au sol, son sang coulait entre les lattes, il avait à coup sûr été sur le chemin de Vroeg et maintenant n'était plus de ce monde. La pièce n'était pas bien grande, mais les trois longues étagères participaient à la rendre plus petite, Vroeg attendait, la dague ensanglantée, au milieu de la pièce.

« Viens donc affronter la mort, étrangère. Viens. »

Silmeria enjamba la dépouille de l'orque désarmé. Entre elle et Vroeg se trouvait une perruque sur un buste de porcelaine, laquelle était maintenue par une longue et fine aiguille d'argent, le même genre qu'elle portait quelques mois plus tôt lorsqu'elle dirigeait encore Keresztur.


« Je voudrais la lettre, récemment confiée par vos amis. Comme vous ne me la donnerez pas de bon coeur, je voulais au moins que vous sachiez pourquoi vous allez mourir aujourd'hui. »
fit-elle, moqueuse en retirant la longue aiguille brillante de la perruque. Ses doigts encore glacés par le froid et perlés de pluie lâchèrent son arme. Elle se coiffa, devant le regard amusé de l'orque qui commençait à tourner doucement autour d'elle, comme un loup dans une bergerie. Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait, si c'était pour lui montrer à quel point elle était indifférente ou bien si elle souhaitait mourir avec un minimum de décence, si ça devait arriver, autant le faire avec éclat. Elle glissa l'aiguille dans ses cheveux maintenant fixés en arrière, une mèche de chaque côté du visage mais rien pour lui cacher la vue désormais.

Vroeg attaqua immédiatement, il fit siffler la dague mais il ne s'agissait que de simples pas d'échauffement, tous deux un peu essoufflés par la course qui venait de se produire, ils n'avaient pas l'un comme l'autre envie de voir partir un adversaire de la sorte aussi vite, pas sans s'être amusé un peu.

Les attaques étaient simples, un coup net et prévisible, facile à esquiver, même Silmeria se prêta au jeu. Les regards se cherchaient, tous deux observaient comment l'adversaire bougeait, l'environnement, les armes qui auraient pu être dissimulées.

Et puis, Silmeria en eut assez de ce jeu, elle se lassait vite, Vroeg s'apprêtait à intercepter une attaque lente de sa dague, elle jeta le bras un peu en avant de façon à ce que son arme ne heurte pas la lame ni la garde, mais bien le mange et les doigts qui s'y trouvaient.

Premier sang.

Vroeg hurla, non pas de douleur mais ses instincts guerrier venaient de prendre le dessus, il ne s'agissait donc plus d'un jeu, l'échauffement venait de prendre fin, la main ensanglantée de l'orque moulinait, car il n'aimait pas la précision, Vroeg voulait noyer son adversaire sous de nombreuses attaques aussi brutales que désordonnées en espérant que l'une d'elle fasse mouche. Comme il ne servait à rien d'intercepter les attaques aussi rapides et violentes, Silmeria préféra la retraite, elle recula jusqu'à se trouver entre deux des armoires de la pièce.

Vroeg limitait ses attaques, il cherchait plus à s'approcher, voyant qu'il était inutile d'attaquer de trop loin. La brune quant à elle, cherchait la faille, le moment où il ferait une petite erreur, où il aurait une petite perte de vitesse, le bon moment où elle pourrait lui sauter à la gorge et mettre fin à ce cirque.

Vroeg lui jeta une dague qui alla se ficher dans le bois de l'armoire d'un claquement sec. Le temps qu'il ne tire la suivante, Silmeria fondit sur lui, arme à la main, il lui saisi le poignet avec plus de force qu'elle ne l'imaginait, à tel point qu'elle en lâcha son arme et se trouva désarmée. Mais même désarmée, Silmeria n'était pas sans danger, elle envoya un coup de genou directement dans l'estomac de l'orque avant de faire volte face et de tenter un coup de botte au visage. L'orque fut plus résistant et repoussa la jambe, déséquilibrant la sa chasseuse qui tomba au sol, il se jeta sur elle et écrasa sa gorge de ses doigts robustes. Silmeria étouffait déjà et bien qu'elle lui lacérait le visage de ses ongles, il ne faiblissait pas et continuait à l'empêcher de respirer. Ce fut l'aiguille d'argent qui solda cette affaire.

Elle préféra se décoiffer, de toutes façons, décente ou non, elle n'avait pas l'intention de mourir ce jour ci. Bien que ses souffrances passées lui soufflaient
« Mieux vaut tôt que tard, puisque mourir il le faudra. »
elle lui enfonça l'aiguille dans la gorge, il lâcha prise immédiatement. L'aiguille enfoncée profondément avait transpercé l'orque et la pointe de celle-ci était visible de l'autre côté de sa nuque, il se redressa et tourna dans la pièce, en poussant une respiration difficile et sifflante.

Tout en massant sa gorge douloureuse, Silmeria récupéra son arme, alla juste derrière sa cible qui venait de lui tourner le dos. Elle posa doucement sa main sur le front de Vroeg.

Dans un rot guttural, il répliqua juste « Le parchemin est dans la cape... J'ai failli. Mais je garde mon honneur, mort sur le champ de bataille...»

Elle enfonça sans dire un mot son arme dans le coeur de l'orque qui lui glissait lentement entre les doigts, elle le laissa tomber, tenant l'aiguille qui se dégageait d'elle même à mesure qu'il glissait vers le sol.

Vroeg avait eu le mérite d'être un adversaire redoutable, mais sa chance lui avait fait défaut lorsqu'il en avait le plus besoin. Elle laissa tomber les torches et les lampes à huile sur le sol, provoquant de quoi effacer les dernières traces de ses exploits, avec un peu de chance, ça réchaufferait l'atmosphère de la ville, rien de tel qu'un petit feu de joie surprise.

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Le jour était déjà bien avancé, il devait être midi ou quelque chose du genre, impossible de voir le soleil, elle n'avait aucun indice de le deviner autrement. Elle marchait la tête recouverte d'un fichu noir fait avec une parure trouvée non loin d'une forge. Ca lui éviterait de se faire reconnaître après ce qui venait de se passer. C'est du moins ce qu'elle espérait. Située à quelques pas de la Tour, elle cherchait Azra ou son chien de garde du regard.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 01:27 
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Il n'y avait rien. Pas la moindre présence en face de la tour. Ce qui n'avait rien de bien bon, quelques heures plus tôt, l'endroit était plus animé. Silmeria passa devant sans même jeter un regard à la porte, se mettant à la place d'une passante qui avait mieux à faire et n'avait pas envie de s'attarder.

Elle fit brièvement le tour des ruelles, cherchant Azra ou son animal de compagnie. Bien que la jeune femme ne soit pas attachée à Azra, encore moins à la loyauté conférée à sa mission, elle commençait naturellement à se demander s'il n'avait pas eu des problèmes. Quant bien même il eu fait attention lors de son espionnage, les orques du coin pouvaient facilement attaquer un humain à vue. Soit par cruauté, soit pas vengeance. Les guerres faisaient rage et chaque camp perdait des " frères d'armes ".

Faute d'une piste convenable, elle s'installa sur de petites marches inconfortables mais assez protégée de la pluie par un petit toit sous lequel était niché un nid abandonné depuis longtemps. Silmeria inspira profondément et se détendit un peu. Elle avait gardé cette aiguille d'argent en main, la pointe était en parfait état et il s'agissait d'une découverte plutôt séduisante, dans une ville pareille. Avec ça, parée de la sorte, elle se sentirait peut être un rien moins pouilleuse qu'elle ne s'était sentie ces dernières semaines.

Le ciel d'omyre était terriblement noir. Au ciel de volcan en éruption en pleine nuit aurait presque était plus clair à ses yeux. La pluie tombait toujours et la boue se faisait de plus en plus épaisse. Elle collait aux bottes et alourdissait les pas des gardes qui nageaient plus qu'ils ne patrouillaient à l'heure.

Un hurlement la tira de ses rêveries. Non pas un hurlement de douleur, pas quelque chose de vivant, un hurlement qui avait plus de points communs avec des ongles sur un tableau que quelque chose sorti de cordes vocales. Elle se redressa, par réflexes et pour mieux observer ce qui l'entourait. C'est à dire absolument rien.

La tueuse se doutait bien qu'un hurlement aussi sinistre n'allait pas attirer grand monde, qu'à l'inverse il allait vider davantage les rues. Elle fit deux trois ruelles sordides et toutes solitaires avant d'entrevoir la silhouette presque fantomatique de l'animal d'Azra penchée sur le corps du jeune homme en question.

Visiblement, du peu qu'elle vit de loin, il semblait un rien secoué, peut être avait-il assisté au hurlement, quoiqu'il en était, elle ne fut pas totalement agacée de le voir, au contraire, elle lança même un sourire.


«Vous vous habituez déjà à la terre ? Ne soyez pas trop pressé de finir dans la tombe, jeune maître. Vous aurez d'autres occasions sous peu. Voici peut être de quoi sceller votre destin dans les prochaines heures. »
lança-t-elle en même temps que l'enveloppe encore tâché de quelques gouttes de sang dans les bras du jeune homme. Elle n'ajouta rien de plus, il n'y avait rien à ajouter. Son rôle dans cette affaire qui n'était pas la sienne avait assez duré. Silmeria se voyait déjà prendre le large. Quitter la ville. La quitter et récupérer son alter-ego et ses pouvoirs.


« Quant à moi... Il est temps de quitter cette ville. J'ai d'autres choses à régler qui n'incluent pas de rester me souiller les bottes dans la boue et le sang. Puissiez-vous survivre, je ne pense pas que nous nous reverrons... »
Elle n'ajouta rien, attendant visiblement une réponse du jeune homme qu'elle s'apprêtait à quitter.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 4 Mar 2013 10:44 
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Une ombre apparue à côté de lui. Rendrak lui même fut pris par surprise et le garçon crut que quelqu'un, attiré par le cri du spectre, venait l'achever.
Mais non, il s'agissait de Silmeria, surgi de nul part, qui lui lançait la lettre qu'elle était parti chercher avec un commentaire sarcastique, lui demandant s'il avait si hâte d'aller dessous terre et affirmant que la lettre l'y aiderait sans doute.

« Quant à moi... Il est temps de quitter cette ville. J'ai d'autres choses à régler qui n'incluent pas de rester me souiller les bottes dans la boue et le sang. Puissiez-vous survivre, je ne pense pas que nous nous reverrons... »

Ainsi elle allait partir... Tandis qu'il se relevait sous la pluie, Azra se sentit gêné. Il fallait qu'il fasse quelque chose en retour ! Il refusait d'être le débiteur de quelqu'un, même quelqu'un qui ne comptait pas le croiser à nouveau par la suite.

« Attendez ! Vous m'avez beaucoup aidé, je n'aurais sans doute pas réussi sans vous... Je vous ai promis d'essayer de vous aider et je compte bien le faire... Je... je ne peux pas grand chose mais mon... alter ego comme vous dites... est un spécialiste de ce genre de questions. Je pourrais vous mettre en contacte avec lui, je pense, si nous trouvons un coin tranquille. »

Rendrak grogna doucement, visiblement pressé de s'éloigner de cette femme, mais ne dit rien. Chandakar semblait lui aussi ennuyé et le fit savoir :

(Assez ! Qu'est-ce donc que cette ineptie ? Bah ! Finissons en au plus vite...)

Azra eut un haut le cœur à l'idée de laisser Chandakar s'exprimer de vive voix, sans doute pour la première fois sur ce monde depuis des millénaires, mais si quelqu'un pouvait aider sa compagne d'une aventure, c'était bien lui...

Elle soupira d'un air las :

« Lorsque je laissais mon alter-ego, Hrist, prendre le dessus. Elle s'en prenait à tout le monde. Tuant femme et enfants, guerriers ou mages. Brûlant maisons, granges, temples... Alors, si le votre est de la même trempe. J'aime autant vous dire que je n'hésiterai pas une seule seconde à vous mettre de la ferraille dans la gorge. Je reconnais que ça ne ferait pas une fin heureuse. Suivez moi. »

Azra eut un haut le cœur. Ça ne se présentait pas bien... pas bien du tout ! Il voulut dire que finalement, il n'était plus trop tenté par l'expérience, mais elle l'avait déjà entrainer dans une maison où ils seraient plus tranquilles...

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 19:08 
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Profitant que la pluie s'était arrêtée, Azra s'empressa de dérouler le parchemin tâché de sang. Comme il s'y attendait, sa lecture se révéla passionnante :

Cher ami,

Que tu ais trouvé le bâton est une bonne nouvelle, mais ce n'est pas encore suffisant. Je brûle de remettre cet abruti de Herle à sa place, de même que son petit protégé. Il serait temps également que tes activités soient reconnues à leur juste valeur. Même si tu n'es pas encore le plus grand esclavagiste de la ville, cela viendra.
Mais revenons à nos affaires. J'ai mené mon enquête et interrogé les esprits. Je puis d'ors et déjà te dire que la faux est toujours entre les mains de la famille Xaretcharban. Le fils a su briller aux yeux de ces matriarches peureuses et sexistes, suffisamment pour que la dame de la famille le prenne comme garde du corps. Anko Drouk reviendrait d'entre les morts s'il savait à quelle point son arme de prédilection est rabaissée !
J'ignore comment tu pourras la récupérer, mais cela devrait être possible. Au pire, tue ce shaakt, nous dirons que c'est une manière de rappeler à Caix Imoros de ne pas interférer avec la volonté d'Oaxaca.
Pour le reste, je sais que tu redoute le talisman, mais nous n'aurons guère le choix ! Pense aux bénéfices qu'il pourrait t'apporter, pas aux inconvénients... Pense à y consacrer plus de temps.
Enfin l'insigne du pouvoir reste bien sûr la plus précieuse des reliques. Je l'ai bien sûr recherché hélas, mes tentatives se sont révélée vaines. Il semble que l'objet soit protégé par un sortilège de grande envergure, peut-être un sortilège prophétique. Mais si c'est le cas, je ne puis en apprendre plus. Tout ce que je sais, c'est qu'il est inutile de tenter d'en apprendre plus par magie. Il faudra que tu cherches dans les archives.
Je vais garantir que les deux autres reste sur l'île où nous avons affaire. Bien que sa présence m'insupporte et qu'il en soit indigne, je fais de mon mieux pour que Gadory reste ici. Tu auras les coudés franches pour quelques semaines, peut-être quelques mois. Profites-en.
Ai confiance : bientôt, tu quitteras ton petit manoir de la porte nord pour emménager dans le grand palais...

Signé : Ton maître, Tal'Raban.


Il y avait tellement de choses ! Le fait que Kaïn soit esclavagiste était un détail secondaire qui apaiserait la conscience du jeune homme. En revanche, il savait maintenant que le nécromancien était à la recherche d'artefacts pour avoir le pouvoir de tuer ce fameux Gadory. Apparemment, il avait déjà trouvé un bâton et recherchait maintenant une faux, un pendentif et... quoi ? Difficile à dire, mais le quatrième objet semblait le plus important.
Quatre objets... Arek n'avait-elle pas parlé de quatre pas qu'il devrait faire ?
Cette révélation stupéfia le garçon : les quatre pas n'était pas quatre nécromanciens à éliminer, comme il lui avait semblé. Il s'agissait de ces quatre objets à retrouver !
Quand à la faux... il ne pouvait s'empêcher de penser à la lame glaciale qu'il avait vu dans le dos de Voelion, l'elfe noir servile de Zéphanie d'Endor, l'ancien hôte d'Arek. Apparemment, elle était restée dans la famille, et il y avait fort à parier que ça serait son prochain pas à accomplir.

Tal'Raban ne se trouvait pas à Omyre, bonne nouvelle.

Et finalement, la localisation du manoir de Kaïn ! Prêt de la porte nord... Il s'y rendit mais ne trouva aucun signe d'une habitation inhabituelle.
Il se rappela alors le garzok auquel il avait parlé et qui avait dit que les nécromanciens vivaient généralement prêt du palais, il devait donc s'agir de la porte nord du palais.
Le soir approchait et il se hâta vers le manoir, qu'il trouva bien assez vite. Il devait entrer avant l'heure du repas pour que son plan fonctionne !
Le manoir de lord Kaïn était un bâtiment haut, ses fenêtres devaient être à bien trois mètres du sol et la grande porte d'entrée, gardée par deux gardes garzok en armure, se trouvait en haut d'un escalier, sous un portique. Le toit formait une grande terrasse d'où dépassait un court donjon carré.

Comment entrer ?

Le ciel était toujours lourd de nuages et le Rendrak proposa de surveiller les fenêtres pour voir si les lumières s'allumaient. Si ce n'était pas le cas, il pourrait user de sa grande taille pour essayer de porter Azra jusqu'à elle. Il surveillèrent donc longuement, mais aucune ne s'alluma.

« Il fait sombre, maintenant, ces pièces doivent être vide. »

Le jeune nécromancien hocha la tête et ils se dirigèrent vers une fenêtre, hors de vue des gardes. Là, Rendrak hissa Azra sur ses épaules. Le garçon parvint péniblement à la hauteur de la fenêtre, mais il n'y avait aucun moyen de l'ouvrir de l’extérieur. N'ayant guère le choix, il se résolu à casser un carreau. Rendrak, qui avait une longue expérience de ce genre de choses, lui conseilla d'attendre un peu, le temps de voir si quelqu'un avait entendu. Aucune réaction. Il souleva donc Azra au plus haut qu'il put et, passant la main à travers le carreau, le jeune homme parvint à ouvrir la fenêtre pour s'engager dedans.

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Dernière édition par Azra le Lun 6 Mai 2013 10:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 8 Avr 2013 17:20 
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C'était une bien étrange ombre qui était assise contre un mur.
Dépenaillé, misérable... Azra aurait pu semblé être un mendiant sans l'imposant bâton orné de trois crânes sur lequel ses doigts tapotaient distraitement.
Il était seul. C'était la première fois depuis longtemps et c'était agréable. Quel que soit la source de la voix, elle avait fait peur à Chandakar de sorte qu'il s'était réfugié au fond de son crâne. Arek était aussi étrangement silencieuse et il n'avait pas encore réinvoqué Rendrak. En revanche, il avait renvoyé Kadhân. Mais le spectre était toujours là, prêt à revenir sur une invocation.
Le jeune garçon avait plusieurs fois pensé mourir lors de son combat contre Lord Kaïn, et seul le concours de ces multiples compagnons l'avait sauvé. Mais maintenant qu'ils s'étaient éloignés, il prenait vraiment conscience de l'épuisement de son esprit à accueillir tout ces gens.
Il bascula la tête en arrière et se perdit dans la contemplation de nuages noirs. Bizarrement, personne ne semblait oser l'approcher. Sans doute son bracelet à forme de corbeau, et bien sûr le bâton qui proclamait qu'il était plus qu'il n'y paraissait.

Deux jours s'étaient écoulés depuis son combat. Ça lui semblait moins et plus en même temps. Deux jours pendant lesquels il avait même entendu parler de l’événement. Beaucoup commentaient la mort de ce nécromancien. Ce n'était que des commentaires, la plupart ne savaient pas grand chose de lui, mais Azra savait qu'il devait pourtant rester sur ses gardes. Tôt ou tard, Tal'Raban apprendrait la mort de son serviteur chéri et chercherait à faire payer à l'impudent qui avait entravé ses projets. Lord Kaïn aurait dû remplacer Lord Gadory, le treizième lieutenant d'Oaxaca, il se voyait même déjà au côté des dieux, mais il avait disparu, et Azra avait alors vraiment compris l'ampleur de ce dans quoi il avait été impliqué. La voix qui avait emporté Kaïn était-elle celle de Phaïtos ? Impossible à dire, mais elle l'avait effrayé, et l'effet qu'elle avait produit sur Chandakar, son compagnon intérieur, était encore plus terrifiant.

Azra secoua la tête. Il avait assez perdu de temps. Tal'Raban n'était pas dupe et saurait bien assez tôt qui était le meurtrier de son agent. Il se vengerait, mais Azra ne pouvait pourtant pas fuir Omyre, la ville qui contenait tous les renseignement qu'il recherchait, comprendre la magie noire, trouver un moyen de chasser Chandakar...
Il lui fallait se faire une réputation, devenir un membre respectable de la ville qu'on ne pouvait faire disparaître trop facilement. Peut-être se mettre au service de Gadory ? Il n'en avait pas encore les moyens, mais ça pourrait être une solution...

Il se leva et se résolu à agir. En premier lieu, il était temps de récupérer son compagnon.
Il sentait comme le bâton facilitait sa magie. Il l'avait soigneusement inspecté et avait confusément compris comment s'en servir, il le leva donc et, sous les yeux inquiets des quelques passants de ce début d'après midi, matérialisa Rendrak. Cela sembla plus dur qu'à l’accoutumé, mais il mit ça sur le manque de pratique récente.

Les blessures qu'avait reçu le liykor squelette dans son combat contre Helphest, le serviteur maudit de Kaïn, avaient disparu... en revanche, quelque chose de nouveau était apparu.
Azra garda un moment le regard fixé sur le balancement hypnotique du crochet, suspendu au bout d'une chaîne, l'arme d'Helphest.

« Que... qu'est-ce que cette chose fait là ? »

Le liykor hocha la tête avec un grognement amusé :

« Honnêtement je ne sais pas trop. Mais quand tu as tué Kaïn, j'ai sentit comme un lien se faire entre moi et son âme damné. Je pense que c'était ce... fléau de Phaïtos... qui le quittait pour rejoindre son vainqueur... »

« C'est pour ça que tu savais pour le bâton ? »

« Oui, j'ai vaguement eu conscience de la magie qui avait créé le double lorsque cette arme s'est lié à moi, mais je n'y ai pas compris grand chose. Je crois que le bâton est beaucoup moins puissant qu'il l'a été, mais il reste une arme redouté... »

Azra hocha la tête. Ce serait une aide précieuse, en effet...
En revanche, une arme qui quitte un propriétaire mort pour en prendre un autre et semble même révéler à l'occasion son propre nom, ça paraissait inquiétant.
Mais maintenant, il allait falloir s'occuper de ses affaires : il devait aller trouver le prêtre de Phaïtos et lui demander comment se débarrasser de Chandakar. Bon sang, tout cela était si lointain ! La quête du bâton lui avait presque fait oublier la vrai raison de sa venue à Omyre !
En attendant, il le rangea dans un étui qu'il avait acheté et accroché dans son dos. L'objet était encombrant, mais il restait ainsi à porté de main.

Il avait beaucoup flâné dans les rues, ces derniers temps, assez pour comprendre que la ville était si vaste qu'il n'en avait pas vu la moitié. Heureusement, Silmeria l'avait déjà emmené au temple de Phaïtos, il en retrouva donc assez facilement le chemin.

Quand il arriva devant les haut bâtiment de pierre noir, à l'ombre de la grande tour qui abritait, disait-on, la demi-déesse Oaxaca, Azra ressentit un frisson. Il allait entrer dans un lieu bien plus terrible que le temple en manque de finances de Kendra Kâr. Il allait entrer dans la bouche de Phaïtos...
Il lança un regard à Rendrak. Ce dernier prouvait qu'il était un nécromancien, ce qui pourrait l'aider... Du moins il fallait l'espérer.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 9 Avr 2013 15:57 
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Tandis qu'il déambulait dans les rues, ne sachant trop s'il devait vraiment rejoindre la milice d'Omyre, ennemie héréditaire de son peuple d'origine, Azra arriva devant un haut complexe dont le sommet était orné de pics. Il se demanda distraitement ce que pouvait bien être ces lieux.

« Ce sont des têtes sur les pics... »

Azra sursauta. Décidément, Rendrak était trop discret !

« C'est une décoration originale... Ils font ça pour attirer des gens ou pour les faire fuir ? » demanda Azra d'un ton égale.

« Un peu glauque, assurément. Je pense qu'il s'agit d'une arène. »

La taille correspondait, effectivement. Mais qu'était donc le grand bâtiment qui y était collé ? Par simple curiosité, il s'y présenta, mais fut aussitôt abordé par un garzok rigolard.

« L'arène, c'est pas pour les gamins ! Passe ton chemin ! »

Azra répondit par une mine sinistre. Il tapota son bâton :

« Tu sais ce que ça veut dire ça ? Ça veut dire que tu ferais bien de me dire ce que c'est que ce bâtiment si tu ne veux pas te réveiller avec même pas la peau sur les os ! »

« Et je peux te dire que ça fait un drôle d'effet... » grogna Rendrak qui se trouvait maintenant dans le dos du garzok.

Celui-ci sursauta et, comprenant qu'il avait bien affaire à un nécromancien, souffla :

« C'est le terrain d’entraînement de l'arène... l'endroit où les esclaves et les gladiateurs apprennent à se battre, mais aussi de nombreux soldats de la ville... »

« Merci, tu peux filer... »


La créature ne se le fit pas répéter deux fois.

« Qu'en penses-tu Rendrak ? Un peu d’entraînement avant d'aller s'engager dans la milice ? »

« J'en pense que tu es cinglé et qu'on va passer à deux doigts de se faire tuer... »

« Cela va de soit, mais n'est-ce pas toute l'histoire de notre vie ? »

Rendrak leva les yeux au ciel, fataliste.

« C'est l'histoire de ma non-vie. Avant que je te connaisse, ce n'était pas comme ça. »

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 12 Avr 2013 16:04 
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Ils déambulèrent un peu dans les rues le temps de se remettre de leurs émotions. Azra expliqua à son âme damné l'échec qu'avait rencontré sa magie. Bien que peu familier aux sciences occultes et assez soupçonneux à leur égard, le liykor admis que c'était préoccupant.
Ils ne pouvaient hélas pas y faire grand chose.

« Avec un peu de chance, ça disparaîtra tout seul avec le temps... » soupira Azra.

Il n'y croyait guère, les problèmes allant généralement en s'amplifiant, mais il n'avait pas d'autres solution.
Il se résolut malgré tout à se rendre à la milice. C'était le meilleur moyen de s'intégrer à cette ville. Rendrak se montra un peu gêné. Il expliqua qu'il avait été soldat de l'armée Kendrane à une époque et que servir l'ennemi ne l’enthousiasmait guère. Mais la perspective de toucher un salaire lui fit oublier ses scrupules.
Azra n'était pas trop rassuré non plus, mais il y avait beaucoup à gagner après tout...

Il mangea un déjeuné acheté à la va-vite puis, au prix de quelque demande de renseignements, lui et son compagnon arrivèrent au sinistre bâtiment noir qui se tenait visiblement dans l'un des quartiers les plus militarisés de la ville. La porte principale était dominé par un étendard arborant une tête de garzok. Les lieux étaient incontestablement sinistres.
Azra regarda Rendrak, un regard d'avertissement pour couper court au « ça va mal tourner » qui allait bientôt se faire entendre.
Puis, il entra.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 17 Avr 2013 15:12 
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Alors qu'ils marchaient dans les rues, Azra s'aperçut qu'il n'avait pas la moindre idée de la localisation du marché, ce qui était déjà une première entrave à l'accomplissement de sa mission. Pris d'une soudaine lassitude, il se demanda s'il ne devait pas abandonner tout de suite. Avec un peu de chance, personne ne le poursuivrait pour ça... quoique. La milice avait l'air rancunière.
Il fut alors rattrapé par le garzok qu'il croyait avoir mis hors de combat.

« Attend ! Tu n'as pas compris le message, morveux ! »

Il semblait prêt à en découdre, brandissant une hache. Azra s'arrêta avec un soupir qui exprimait tout son abattement devant la bêtise du monde.

« Tu veux que je m'en occupe ? » proposa obligeamment Rendrak.

« Tu seras gentil, oui. Moi, ça commence à me fatiguer. »

Il s'en suivit une minute très agitée. Rendrak veilla à enrouler son crochet, qu'il maniait déjà remarquablement bien, autour de la hache pour la faire voler, puis, il se précipita sur le garzok malchanceux. Au bout d'un moment, Azra, qui s'était assis le long d'un mur pour méditer sur la dureté de la vie, se rappela qu'il avait une mission :

« Rendrak, arrête. On y va. »

Le liykor obéi.

« Ce n'était pas un combat très intéressant de toute façon... »

Alors qu'ils s'éloignaient, le garzok se releva :

« Attendez ! »

Le jeune nécromancien soupira :

« Encore ? »

« Non, non ! Je... je suis désolé ! Laissez moi m'expliquer... et vous aider. »

Azra haussa un sourcil. Voilà toujours un moyen de trouver le grand marché. Il somma le garzok de s'expliquer, et celui-ci, du nom de Magoult raconta son désir d'intégrer la milice, la négligence qui l'avait fait baisser sa garde et la honte qui l'avait fait insulter le sekteg instructeur qui le tançait vertement, pour son plus grand malheur.
Azra compris qu'il s'agissait en fait d'un individu très jeune, sans doute guère plus âgé que lui, et que sa fougue disproportionnée était la principale responsable de ses erreurs. Il voulait juste jouer aux grands...
Maintenant, affirmait-il, son seul désir était de réparer son erreur en aidant Azra, car il admettait qu'il s'agissait finalement de la conduite la plus sage.

« Bien... soupira le jeune homme. Peux-tu me conduire au grand marché, alors ? »

« Oui, bien sûr ! s'exclama le jeune orc avec enthousiasme. C'est par ici ! »

Un marché chaotique (1)

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Dernière édition par Azra le Mer 24 Avr 2013 17:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 23 Avr 2013 10:35 
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Azra se sentait un peu nu sans son équipement. Les bandits lui avaient tout pris hormis son bracelet et le gant qui allait avec. Ils avaient même péniblement réussi à retirer l'anneau de Chandakar qui y était enfilé, malgré l'épaisseur de cuir (Azra avait dû retirer les plaques de métal de l'index pour le mettre difficilement).
Mais selon Koriga, ça ne serait pas un problème. Le rôle d'Azra serait un pur soutient. Le gobelin semblait un excellent stratège :

« Rendrak chargera en premier, le fait d'être immortel et très résistant l'indique à cette place. »

Le liykor soupira et hocha la tête d'un air désabusé.

« Aléria suivra et sera chargé d'éliminer toute opposition. »

« Ça c'est un rôle qui me plaît ! »

« Comme aucune guerrière, aussi forte soit-elle, ne pourrait vaincre tout ces adversaires à elle seule, Azra et moi seront en soutient. Azra, tu useras de tes pouvoirs pour affaiblir nos ennemis, tandis que moi je m'infiltrerais discrètement pour blesser ou égorger tout ceux que je pourrais. »

Le jeune nécromancien était impressionné et s'efforça de bien retenir la technique. Il se garda de préciser l'état de faiblesse de ses pouvoirs, cependant. À la place, il ajouta :

« Je pourrais peut-être invoquer quelques alliés, mais le mieux reste de retrouver le bâton... nous aurons alors un deuxième Rendrak avec nous ! »

Cette idée remporta l'unanimité. Il ne leur restait plus qu'à localiser le repaire des brigands. Heureusement, Koriga avait là encore fait du bon travail. Il savait dans quel rue chercher, il leur suffisait donc de se poster à un point stratégique pour observer les allées et venues afin de savoir précisément où aller.
Selon le gobelin, il faudrait cependant éviter la porte principale pour maximiser l'effet de surprise.

Ils restèrent donc quelques heures à attendre dans une rue que Koriga ai clairement repéré la maison qu'ils devraient attaquer. Azra en profita pour se laisser tomber contre un mur. Il était un peu fatigué. Malgré les prodiges de la potion de soin, il était encore un peu faible. Avec ses pouvoirs diminués en plus, pourrait-il seconder efficacement l'attaque ? Il valait mieux se tenir prêt à fuir au moindre signe que ça tournerait mal !
Aléria, elle, ne semblait pas craindre un échec. Le jeune homme, toujours un peu perturbé par sa présence, demanda :

« Tu es ici pour identifier cela qui à lâché le rat sur Kendra Kâr, c'est ça ? »


Il s'attendait à se faire couvrir d'insultes, mais elle répondit simplement :

« Entre autre, oui... et toi, qu'est-ce qui t'a amené ici ? »

Il sourit :

« La recherche du pouvoir, bien sûr ! Cependant, j'ai des problèmes avec les serviteurs de Tal'Raban... »

« Déjà ? Tu n'as pas perdu de temps... »


La conversation s'arrêta là. Aucun n'avait suffisamment confiance en l'autre pour trop raconter. Mais la guerrière du chaos reprit subitement la parole.

« Tu dois haïr les gens que nous allons attaquer. »

« Bien sûr ! »

« Cette haine peut-être ta perte si elle te fait commettre des erreurs... mais tu peux aussi apprendre à la canaliser. Tel est la voie de Thimoros. Focalise une haine froide et calculatrice sur ta cible, et tu en viendras à bout. »

Azra grimaça. Il n'aimait pas le dieu de la violence, et il n'était pas sûr de savoir se concentrer suffisamment. Il lui demanda comment une telle chose était-elle possible.

« Tu dois faire le vide dans ton esprit. Te focaliser entièrement sur ta haine. Mais elle ne doit pas te dominer. C'est ta haine à toi, elle t'appartient autant que le reste de ton esprit. C'est donc toi qui la contrôle... Tu ne pourras la retenir éternellement, mais tu pourras la relâcher où il faut quand il faut. »

Azra hocha la tête, un peu surpris de ces conseils. Elle semblait avoir beaucoup appris. Comme lui, elle avait dû passer par bien des épreuves.
Puis, Koriga revint :

« Voilà ! Je sais où nous devons aller. J'ai repéré les environs, et il s'avère qu'on peut rentrer dans leur repaire par une ouverture dans le mur qui sépare deux maisons. C'est le mieux que j'ai trouvé pour les surprendre... »

Rendrak se tourna vers Azra qui bascula la tête en arrière et ferma les yeux. Appuyé contre le mur il resta un instant silencieux. Il avait peur d'être de nouveau confronté à ces gens. La vengeance n'était-elle pas un sentiment vain ? Mais en même temps, qu'est-ce qui n'était pas vain, dans de monde ?

Il rouvrit les yeux.

« Allons-y. »

Vengeance

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Dernière édition par Azra le Mer 24 Avr 2013 17:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 24 Avr 2013 17:06 
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Une fois qu'ils se furent assez éloignés, les membres du groupe se regardèrent.

« J'avais espéré un peu plus de squelettes en soutient, mais ça s'est quand même bien passé. » estima Koriga.

« Désolé, j'ai fais ce que j'ai pu... » marmonna Azra.

« Et comme d'habitude, ça veut dire presque rien ! »
persifla Aléria.

« Hé ! Qui a tué le roi des rats ? »


Il étouffa aussitôt le commentaire. Koriga n'était pas sensé savoir ça... Mais le gobelin ne releva pas.

« Et qui a tué tous les mort-vivants en chemin ? » riposta la jeune femme, comme si de rien n'était.

Ils continuèrent à se chamailler sur tout le chemin jusqu'à la milice. Là, le jeune nécromancien marqua un arrêt et regarda la fanatique.

« Tu vas à la milice toi aussi ? »

« Bien sûr ! répondit Koriga à sa place. Je vais demander à la faire payer. Tu ne pensais tout de même pas que j'allais donner de ma poche pour qu'elle ai sa récompense ! »

Azra laissa échapper un petit rire. Il sentit enfin la tension dans son corps se relâcher. Il se dirigea vers la porte du sombre bâtiment avec eux. Mais avant de rentrer, Azra savoura un instant les rayons du pâle soleil d'Omyre sur son visage. Gaïa, si terrible dans le désert, était vaincu. Azra allait poursuivre sa quête.

Au rapport

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 13 Mai 2013 14:54 
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« L’improbable infamie » maugréa Cahman d’une voix acidulée par ses aigreurs d’estomac.

Ayant eu le bon goût de se taire face aux membres de la Milice son usuel pragmatisme se révéla de pure façade face aux caractéristiques raciales de son interlocuteur. D’un niveau intellectuel à peine plus élevé que les bêtes peuplant la fange des étables, il éructa bruyamment son mécontentement après avoir reçu ses ordres d’un « vulgus gobelinus ».

Héritier d’une maison patricienne de la cent fois millénaire Omyre – ainsi la décrivait les historiens les plus ambitieux – l’aristocrate dépareillait. Ceint d’une tenue proche du corps, impeccablement plissée par les soins d’une servante devenue presque aveugle du fait de son grand âge, le jeune homme faisait tâche au milieu d’une plèbe disparate composée de gobelins et de garzoks. Des mercenaires venus de tout le continent déambulaient par groupes plus ou moins importants. Dans l’espoir d’être remarqués par les puissances de la Cité noire, ils étaient prêts à faire leurs preuves en pratiquant des déchainements de violences écervelés. Ayant pour eux la force du groupe et le courage des lâches, ils étaient au fil des années devenus un mal nécessaire ; enrichissant la ville d’un côté ils finiraient par l’étouffer si la Déesse ne lançait pas une offensive majeure sur le reste du continent.

L’omniprésente Tour Noire écrasait tout un chacun de sa présence omniprésente et il n’était pas rare que le nouvel arrivé marche en ville en présentant un air oppressé. Les épaules creusées et des têtes rentrées en dedans dans l’attente d’un mauvais coup désignaient de manière presque certaine les mercenaires récemment arrivés. D’évidence il existait une autre catégorie de la population présentant des difficultés d’adaptation en la présence des esclaves et des déportés. Présentant une face perpétuellement accablée, ces exégètes sourds et muets faisaient littéralement partis des murs de la ville. Considérés comme des biens meubles pouvant s’échanger au gré des accords commerciaux, des fantaisies ou des paris gagnés et perdus, ces êtres originaires de multiples peuplades marquaient plus que tout autre l’atmosphère de la cité d’Omyre.

Car ici, tout un chacun était l’esclave ou l’obligé de quelqu’un d’autre.

Serviles, les esclaves obéissaient à leurs maitres s’ils ne souhaitaient pas ajouter aux tortures de l’âme des peines autrement plus liées à celles du corps. Les mercenaires aux appétits d’or et de luxure se fourvoyaient pour quelques menues récompenses. Dans les arènes, d’hypothétiques champions s’éborgnaient les uns les autres dans l’espoir de récolter l’assentiment de la foule.

Dans cette pyramide d’asservissement, le palais des Treize formait les étages supérieurs et la Tour noire, dont on n’aurait pu dire si l’occupante céleste habitait présentement la cité, en constituait l’apothéose.

Nombre d’aventuriers se voyaient ici en conquérants mais tous finissaient immanquablement par rejoindre leur rang. Leurs ambitions ravalées, la plupart stagnait dans les niveaux les plus bas de la hiérarchie Omyrienne. Seuls certains individus d’exception arrivaient à s’extraire de cette boue incapacitante. Par la force, la ruse ou le talent, Omyre affinait le pire pour en faire jaillir le meilleur.

« Enfin, le meilleur du pire » commenta le Censeur à mi-voix.

Au coin de la première rue un enfant en livrée vint se positionner à ses côtés, quoiqu’à un pas en arrière de sa position. Le maitre venait en premier lieu suivi par le serviteur, consacrant là l’ordre immuable des choses. Entre les bras croisés du serviteur trônait une lance à la hampe brisée. Portée comme nichée au creux de ses membres, il affectait à sa tâche une attention supérieure à celle qu’il aurait prodiguée envers un nourrisson.

Affichant un air suffisant, le Censeur déambulait en ville suivi de son porte lance. Ce dernier, cumulant les fonctions d’aide-de-camp, de conseiller et de cireur de pompes, faisait son office en le traquant pas à pas, le regard possédé par une neutralité absolue. Par expérience, Cahman savait qu’un sourire carnassier adossé à regard inexpressif suffisait à éloigner les moins redoutables des chefs de bande, ainsi que leurs satellites. Néanmoins, cela avait aussi tendance à agacer les plus gros poissons et ne permettait que rarement d’éviter les bretteurs en mal de reconnaissance.

Toujours est-il qu’actuellement le Censeur présentait un de ses airs parmi les plus redoutables, puisant dans sa dangerosité jusqu’au point de faire porter ses armes par un autre. Ainsi même désarmé, il paraissait déjà bien assez dangereux pour s’avérer fréquentable. A bien détailler son allure même le plus aviné des contrevenants se serait rendu compte que quelque chose n’allait pas. Etait-ce la coupe impeccable de son costume, pourtant un brin élimé à quelques endroits clés ? Ou bien la croix à multiples branches qu’il portait sur le haut de sa poitrine ? Ou peut-être encore ses bottes, lustrées impeccablement mais crottées sous la semelle, évoquant immanquablement une scène récente mettant en scène de la terre meuble, de bonnes pelletées de terre et un cadavre – mort ou pas tout à fait vivant – rapidement enseveli.
Toujours est-il que son aspect général évoquait un être sauvage et carnassier.

Ce qu’il n’était pas réellement.

A dire vrai, il aurait même eu un caractère méditatif et contemplatif si la nécessité ne l’avait pas rappelé à la réalité. Sur les invectives de sa Mère – une sinistre Dame de haute naissance n’ayant désormais guère plus de présence qu’un spectre évanescent – il s’était mis en quête d’argent ; la fortune familiale vivant malheureusement ses dernières heures. Maquerelle dans l’âme, sa Mère avait tenté d’arranger plusieurs mariages, sans succès, tant son désintérêt pour la chose était remarquable. Plus assez fortuné pour se lancer dans le commerce et éloigné de la sphère d’influence militaire, il avait réclamé la charge de Censeur laissée vacante par son Père.

« Vacante » étant un terme acceptable pour dire « déporté » vers les camps de travail de la Reine noire pour d’obscures raisons politiques.

Théoriquement, la charge de Censeur aurait dû lui attirer quelques faveurs et le faire bénéficier de nombres d’avantages en société. Mais cette charge, tombée en désuétude à Omyre, méritait d’être à nouveau lustrée.

Il s’éclaircit la voix d’un raclement de gorge péremptoire et s’adressa à son aide-de-camp d’un ton badin.

« Servantes, mon brave, si tu étais une gourgandine à peau verte, disparue depuis plusieurs journées, où pourrai-je te retrouver ? » lui intima-t-il comme réflexion. Son interlocuteur prit un air fat durant de longues secondes avant de lui répondre, non sans aplomb.

« C’est que les lieux ne manquent pas, messire, mais je pourrai citer : des centaines de caniveaux, des dizaines de trous infâmes, les geôles de la milice ou de la garde… les arènes ont fait l’annonce de nouveaux esclaves affrontant des bêtes étranges, peut-être la trouverez-vous là ? Il est possible aussi qu’elle soit au cimetière, quoiqu’une fosse commune paraisse plus convenable, ou encore en fuite pour des affaires aussi pressantes que désespérées » poursuivit-il en une litanie sans fin de possibilités toutes aussi dérangeantes les unes que les autres.

« Admettons » lequel n’avait visiblement presque rien écouté des derniers instants de la conversation.

« Voilà ce que nous allons faire. Sur mon ordre, tu te rendras séance tenante aux arènes afin de passer le balai dans notre loge familiale, y faire la poussière et y ravitailler les lieux de quelques subsides alimentaires… » Lui ordonna-t-il en récupérant son arme.

« Et si tu tombes sur un contrevenant… tu lui sers un de ces boniments dont tu as le secret » acheva-t-il en le congédiant d’un mouvement de la main. Sachant la boite à mensonge du garçon sans fonds, il l’observa disparaitre dans le lointain en affectant l’indifférence la plus sereine.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 16:06 
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À peine sorti, Azra réinvoqua Rendrak. Son compagnon liykor-squelette se matérialisa dans un nuage de fumée.

« Officiellement, je te déclare que c'est désagréable de mourir. » affirma-t-il.

Il fallait reconnaître que sa dernière mort, écrasé contre un mur, n'avait pas dû être des plus agréables.

« On tâchera d'éviter que ça recommence... »

Il commencèrent à déambuler dans les rues et le nécromancien entrepris d'expliquer leur nouvelle mission. Le mort-vivant se montra quelque peu inquiet quand à leurs chances de réussite, comme à son habitude, et comme à son habitude, Azra lui confirma qu'il pensait de même. Retrouver une personne parmi des centaines ? Quasiment impossible !

« Il va pourtant bien falloir le faire. » marmonna sombrement Azra.

Distraitement, sans raison apparente, il demanda à un passant où il pouvait trouver une boutique de magie.

« Pourquoi demandes-tu ça ? »


« Peut-être qu'on y trouvera de quoi aider... »

Au passage il s'arrêta dans une boutique pour acheter de nouveaux vêtements. Azra n'était pas de nature très dépensière, même maintenant qu'il avait accumulé un certain pécule, il continuait à garder ses habitudes de pauvre. Il acheta donc une vieille tunique noire d'occasion qui lui semblait particulièrement approprié pour son 'métier' et qui remplacerait efficacement sa vieille loque déchirée.
Mais ce n'était pas l'avis de Rendrak :

« Les nécromanciens ne sont-ils pas sensés porter la robe ? »

Le garçon faillit s'étouffer.

« Je ne suis pas une fille ! »

« Ben, moi je dis ça comme ça... après, si tu veux continuer de ressembler à un gamin... »

(Il n'a pas tort, il faudra qu'on te trouve quelque chose de plus en accord avec ce que tu es...) ajouta Arek.

(Si c'est pour dire des trucs comme ça, tu n'étais pas obligé de revenir.)

(Je ne suis jamais parti.)

Avec un soupire exaspéré, Azra poursuivit son chemin jusqu'à arriver à la boutique.
En fait de boutique, il s'agissait d'un bâtiment sombre et poussiéreux qui n'inspirait qu'une confiance relative. Il était donc tout à fait en accord avec les normes d'Omyre. Une pancarte à peine lisible proclamait 'la boutique du vieil Occulus' comme si c'était une fierté, ce dont le garçon doutait.

Au moment où il allait rentrer, il fut renversé par un garzok qui sortait en courant, talonné par un autre, en robe noire et brandissant une baguette magique tout en beuglant des insultes. Visiblement, un vol venait d'être commis. Rendrak se tourna vers Azra d'un air interrogateur. Le jeune homme était sur les fesses, un peu étourdis par la surprise.

« Rattrape le voleur ! »

Le liykor voulut s'élancer, mais le garçon le retint :

« Non ! Par ici ! »

Il désigna une ruelle transversale. D'après le trajet du voleur, c'était possiblement un bon moyen pour le rattraper. Azra se releva péniblement et en maugréant. Au moins, selon les standards de l'aventure, le marchand devrait l'aider s'il rattrapait le voleur.
En boitant un peu, il se précipita à son tour dans la ruelle. Là, Rendrak, toujours aussi rapide à la course, avait déjà rattrapé le fuyard. C'était un garzok de petite taille - peut-être un enfant ? - et il braillait comme un goret.
Le mage arriva à son tour en grognant qu'il voulait récupérer son bien. L'affaire fut vite réglée et il récupéra une pierre trop noire pour ne pas être magique qu'il rangea bien vite dans une poche intérieur.

« Je devrais tuer ce morveux... »

Rendrak lâcha aussitôt le gamin qui prit la fuite. Azra devinait que ce n'était pas un accident. Le liykor était dépourvu de scrupule, mais pas au point de laisser tuer un enfant. Le marchand haussa les épaule et rentra en marmonnant. Azra se dépêcha de le rejoindre.

« Attendez ! Je venait justement vous poser une question : j'aimerais savoir si vous n'auriez pas un objet me permettant d’identifier un traître ou de... »

« Et puis quoi encore ? Pfff... marre de ces mômes qui pensent que la magie peut tout résoudre... »

Autant pour les standards de l'aventure... Le marchand ne se retournait même pas. Il atteignit sa porte et se prépara à rentrer dans sa boutique. Azra le retint.

« Attendez ! Il me faut enquêter dans les arènes. Je viens de vous aider à récupérer un bien volé, non ? »

Le vieux garzok soupira comme si on abusait de sa patience.

« Qu'est-ce que tu veux, gamin, une médaille ? Bon, ok, tu m'as rendu service, mais je ne peux pas en faire autant... Mais attend... tu parles d'arène... mais oui, c'était toi le jeune blanc bec qui s'est battu l'autre jour ? »

« Euh... oui, c'était moi... »

« Ah ah ! Tu t'es bien débrouillé. Bon, je ne peux pas t'aider pour ton histoire mais je vais te faire un petit cadeau. »

Il rentra en invitant le jeune nécromancien à le suivre.

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