Dissimulés derrière une des colonnes de la porte, ils virent passer le même orque qui bouscula Azra à la sortie de l'Auberge, plus tôt. Le pas soutenu, il n'avait pas tourné la tête et donc, n'avait en rien décelé la présence des deux compagnons, tapis dans l'ombre.
Azra donna le départ, la mission était lancée et son rôle venait d'être imposé. Il lui fallait récupérer le document maintenant entre les mains de cet orque et en savoir plus sur la localisation du Kaïn, l'objectif d'Azra.
Elle fit un simple signe de la tête vers l'homme et s'en alla aussi silencieusement que possible. Vroeg ne traînait pas et n'hésitait pas à bousculer les quelques passants qui mettaient leur nez dehors en cette heure tardive. Silmeria tâchait de ne pas perdre sa trace, il s'employait à traverser les ruelles qui menait jusqu'aux axes principaux de la ville. La pluie commençait à tomber des nuages lourds et épais qui plombaient le ciel. La boue déjà présente au sol absorbait l'eau et devenait de plus en plus collante à mesure qu'ils avançaient, Vroeg ralentissait légèrement le pas, Silmeria l'imitait. Les chariots des marchants se firent de plus en plus nombreux, le monde entier se levait et allait faire des affaires, en cette période de guerre, certains achetaient de quoi soutenir un siège, de peur qu'il n'y ait plus rien à acheter la semaine suivante, à quoi servirait l'argent lorsqu'il n'y aura plus rien à marchander.
Les orques se mêlent doucement aux vieux marchants de toutes race, quelques Elfes noirs sur un chariot éclaboussèrent l'orque qu'elle traquait. La boue le recouvrait maintenant jusqu'au buste et il se retourna, agitant un poing fermé serré dans un gant de fer en mugissant aux indifférents quelques insultes et terribles menaces dans sa langue barbare.
Sous son capuchon elle souriait, mais ce sourire ne fut que de courte durée, car si les humains étaient peu fréquents ici, on tolérait assez bien les Elfes noirs pour leur infamie, Silmeria n'avait en rien la tête d'une Elfe noire, même pas assez humaine pour prétendre être pirate. Une fourche fixée à la chariote avait une dent tordue, qui pointait vers Silmeria, trop attentive à sa cible pour remarquer que bientôt, elle lui arracherait son capuchon.
Le craquement du tissus et le brusque volte-face de la femme attira l'attention de Vroeg, à quelques mètres d'elle. Ses cheveux noirs flottaient au vent, bientôt battus pas la pluie alors qu'une partie de la parure en lin qui lui servait de cape pendait lamentablement à la fourche, au chariot des elfes noirs qui n'avaient même pas tourné la tête.
Elle se retourna et son regard croisa celui de l'orque.
( « La pluie a ça de bon que personne ne se regarde. Au soleil les gens sont plus ouverts, se saluent de façon bourrue pour les humbles et y mettent des hommages pour les maniérés, la pluie tombe et soudainement, personne ne parle, tout le monde regarde où vont ses pas et voilà... Découverte. Comme une novice. »)
Se disait-elle tandis que Vroeg disparaissait, ayant découvert qu'il était filé, il entama une jolie course en éclaboussant derrière lui les passants et laissant un sillon d'écume boueuse.
Vroeg se retournait de temps à autre, elle le vit rentrer dans une vieille baraque en ruines. Si elle tentait d'y rentrer à son tour, elle risquait de prendre un mauvais coup, voire d'être tuée directement, selon ses employeurs, Vroeg n'avait jamais été intercepté lors d'une course.
La maisonnée n'était pas très large, quoique haute de deux étages et dépourvue de toit solide, elle se glissa entre un vieux cabanon et la maison, de là, elle envoya la magie noire et son ombre traquer sa proie. Vroeg était derrière la porte, l'épée levée, prêt à frapper quiconque y glisserait la tête. L'ombre resta le fixer, au bout de quelques secondes qui lui semblaient durer une éternité, il rangea son arme. Après avoir jeté un regard, il quitta la pièce et chercha une autre sortie. L'ombre fila et la trouva avant l'orque. La seconde suivante, Silmeria reprenait ses esprits; un léger déséquilibre la fit zigzaguer dans les ruelles jusqu'à atteindre avant sa cible. La ruelle était bloquée par un chariot enlisé avec un boeuf qui refusait obstinément de tirer la lourde charge malgré les coups de fouets répétés de son maître. L'orque n'aurait d'autre échappatoire que le côté de la rue où se trouvait Silmeria, elle se terra dans un pas de porte assez large pour ne pas être repérée depuis la rue.
Vroeg sortait au même moment, il regardait sans cesse en arrière. La tueuse le sentait approcher, ses oreilles affutées entendaient ses pas claquer dans la boue malgré la pluie battante. La main rivée sur son arme, Silmeria n'entendait plus l'orque avancer. Elle jeta prudemment un oeil vers la ruelle et découvrit la belle aubaine. Vroeg était à deux pas d'elle, de dos, à observer la maison qu'il venait de quitter. Silmeria eut un rictus amusé et s'approcha, prête à lui enfoncer sa ferraille entre les côtelettes.
Poing levé, lame au clair, elle frappa.
* Tchoc *
« RESTE PAS DEVANT CHEZ MOI, MANGE-MERDE... MAIS ? SALE MORUE !!! ELLE FOUT DES COUPS DE DAGUE DANS MES VOLETS ! J'VAIS VOUS ÉTRIPER !!! »
Au moment où elle s'apprêtait à tuer Vroeg, un orque à grande gueule ouvrit ses volets pour le sommer de déguerpir, mais au passage, le panneau de bois ouvert brutalement intercepta la lame qui se figea dans le volet sous les regards ahuris de l'habitant et de Vroeg. L'orque frappa d'un coup d'épée mais son assassin esquiva la frappe en se baissant, lâchant du même mouvement sa lame toujours plantée dans le bois. Après avoir fait une roulade sur le côté, elle le vit s'enfuir encore une fois dans la ruelle. Sans perdre de temps, elle tenta de retirer la lame fermement enfoncée dans le bois sous les hurlements de l'orque, indigné de ce qui se passait devant sa porte.
Silmeria avait l'air calme en apparence, mais intérieurement elle était en ébullition et se doutait bien que cette fois-ci, il n'était pas prêt de baisser sa garde comme il venait de le faire.
Après avoir retiré son tranche-lard du volet et avoir poignardé sept fois au visage l'orque qui lui braillait dessus, elle entama de nouveau la course. Vroeg était au bout de la rue, handicapé par son armure et la boue. Silmeria avait l'avantage d'être bien plus légère et elle ne tarda pas à rattraper Vroeg.
« Cet imbécile en a, de la chance... »
Cracha-t-elle entre deux passants bousculés, elle n'avait plus l'avantage de la discretion maintenant qu'il avait vu son visage et qu'elle était dépourvue de quoique ce soit qui puisse l'aider à se cacher. Une femme à la peau blanche et aux longs cheveux noirs dans une ville pareille, ça ne passait pas inaperçu. Quelque chose dérangeait Silmeria dans cette histoire, elle avait entendu avec Azra que tous ceux qui avaient tenté d'empêcher Vroeg de remplir ses objectifs avaient étés tués de sa main, or l'orque ne semblait pas spécialement combatif, si on ne comptait pas son attaque ratée.
Vroeg regardait sans cesse autour de lui, il n'avait encore croisé aucun garde, mais visiblement n'était pas en train d'en chercher, ayant très probablement quelque chose de compromettant à cacher, donnant une chance à Silmeria de l'intercepter sans trop alerter les environs.
L'orque cavalait jusqu'à un petit escalier de pierre qui donnait sur un balcon sous un toit en pente aux ardoises noires sur lesquelles coulaient de longs filets d'eau. Il y traina sa carcasse et grimpa avec un peu de peine sur le toit glissant. Silmeria grimpait les marches deux par deux avant de l'imiter, après s'être assurée qu'il ne l'attendait pas à deux pas pour lui fendre le crâne.
Vroeg, une fois qu'elle fut debout sur le toit, venait de sauter dans un vacarme de tuiles brisées sur l'autre toit le plus proche. Silmeria bondit à son tour sur l'autre toit, les voici maintenant face à face.
Il ressemblait à n'importe quel orque, quoiqu'un rien moins trapu que ses congénères. Les dents dépassaient de ses lèvres lorsqu'il fixait la femme l'air menaçant, faisant rebondir le plat de son épée sur la paume de sa main. Silmeria, debout devant lui, n'avait adopté aucune position, elle restait le fixer à bonne distance, les bras ballant comme s'il ne représentait pas la moindre menace. Selon la tueuse, face à la panique, le commun des mortels ne prend pas le temps d'observer assez la menace. Vroeg observait les yeux de la femme quand ils n'étaient pas voilés par ses cheveux trempés, qui formaient de petites mèches noires comme une nuit sans lune devant son visage balafré.
Vroeg avait quelques rares cheveux blancs qui commençaient à rendre son poil grisonnant, une oreille percée d'un anneau et l'autre dont il manquait un bout. L'armure était faite de plaques de cuir et de tissus, le brun dominait, elle était faite d'une même pièce et non pas de morceau récupérés comme on le voyait souvent chez les orques. De vue, on pouvait voir deux dagues, une épée en main, un couteau au dessus de la botte gauche. Silmeria tira doucement son arme et pointa l'orque de la lame. L'affrontement allait commencer. Les deux duellistes se trouvaient sur une charpente apparente, large de deux pas, de chaque côtés, une pente raide faite de planchettes de bois usés qui servaient de tuiles. La pluie martelait les alentours et labourait la boue quelques mètres plus bas. Omyre était noyée sous un ciel bas et les épaisses fumées noires qui sortaient des cheminées rendaient un aspect encore plus lugubre et sale à cette ville. Vroeg fut le premier a essayer d'attaquer, tel un épéiste, il avançait pas à pas, le genou fléchi prêt à pourfendre sous adversaire. Silmeria tenait quant à elle son arme le poing rivé sur le manche, prête à intercepter la prochaine attaque de son adversaire de sa main valide. Il fallait impérativement que ça soit rapide.
Il n'avait rien dit, juste tenté un assaut mais il avait glissé, emporté par son élan, Silmeria avait mal anticipé ce risque, elle lui avait agrippé le poignet armé et tenté de le tuer, mais elle ne fit qu'écorcher un bout de son armure, au niveau du ventre. Aucun des deux n'avait fait coulé le sang, Vroeg avait glissé sur le bois humide et avait été renversé par sa vitesse d'un des côtés du toit, emportant presque Silmeria avec elle. De là, elle n'avait pas su si elle l'avait blessé ou non, mais l'absence de sang sur son arme lui démontrait le contraire. L'orque roulait le long du toit en poussant de petits cris de douleurs lorsque son corps percutait la paroi. Il s'accrocha, au dessus du vide, à la gouttière de bois creusé. Son épée était encore sur le toit; il ne lui restait plus que ses dagues.
Silmeria s'aidant de ses mains, glissant doucement vers sa direction, estimant qu'il aurait été très regrettable de glisser à son tour et de passer au dessus de lui avant de se casser le coup trois mètres plus bas. Elle le domina de toute sa hauteur, non sans un certain sourire, elle savourait déjà sa victoire mais le destin en jugea autrement. Silmeria posa doucement le bout de sa botte sur les doigts épais de l'orque et appuya d'abord sur la main gauche. Un craquement se fit entendre. La gouttière céda et comme elle était constituée d'une poutre de bois soutenue par des rivets de fer, elle fit balançoire et Vroeg, accroché à son panneau de bois hurlait à mesure que la gouttière basculait en vitesse. Il chuta dans une charrette de foin recouvert par une large bande de cuir.
Silmeria restait regarder la scène sans la moindre expression, le visage giflé par la pluie et dit tout bêtement :
« Il devrait y avoir des lois, pour interdire autant de chance... »
Elle soupira, et avança doucement pour se placer au dessus du chariot et y choir à son tour. Sauf que Vroeg n'était pas un imbécile complet, il attrapa une lampe à huile et la brisa sur l'accoudoir de bois lourd du chariot. Renversant l'huile sur le foin humide qui ne tarda pas à brûler, dégageant une épaisse fumée et attirant tous les regards des passants.
La lourde fumée blanche monta lui piquer les yeux et Vroeg lui, souriait en sa direction alors qu'il se carapatait vers de nouveaux horizons. Silmeria commença doucement à trouver la situation plus compliquée que prévu. Bien que la tueuse eut le vertige et n'aimait pas les points hauts placés, elle n'avait pas d'autre choix que de sauter en espérant que la boue puisse amortir la chute, bien que la hauteur ne soit pas très grande, elle détestait le vide. Pendant qu'elle hésitait, sa cible prenait de la distance et à force, elle allait vraiment finir par le perdre.
La boue sous sa chute lui éclaboussa même le visage, ses cheveux embouées par endroit lui collait au visage. Vroeg échappait aux regards curieux qui se fixaient maintenant sur le feu de foin en entrant dans un débarras. Silmeria lu sur le panneau de bois qui y pendait qu'il s'agissait d'un vendeur de brics et de brocs trouvés au grès des caravanes de voyageurs pillées sur les routes par quelques vauriens.
Elle entra à son tour, essayant de rester le plus calme possible. Sur son chemin, une porte, le loquet cassé par un coup récent, à en juger la forme, une lame. Elle était entrouverte, Silmeria passa le pas. Devant elle, un orque, étalé au sol, son sang coulait entre les lattes, il avait à coup sûr été sur le chemin de Vroeg et maintenant n'était plus de ce monde. La pièce n'était pas bien grande, mais les trois longues étagères participaient à la rendre plus petite, Vroeg attendait, la dague ensanglantée, au milieu de la pièce.
« Viens donc affronter la mort, étrangère. Viens. »
Silmeria enjamba la dépouille de l'orque désarmé. Entre elle et Vroeg se trouvait une perruque sur un buste de porcelaine, laquelle était maintenue par une longue et fine aiguille d'argent, le même genre qu'elle portait quelques mois plus tôt lorsqu'elle dirigeait encore Keresztur.
« Je voudrais la lettre, récemment confiée par vos amis. Comme vous ne me la donnerez pas de bon coeur, je voulais au moins que vous sachiez pourquoi vous allez mourir aujourd'hui. » fit-elle, moqueuse en retirant la longue aiguille brillante de la perruque. Ses doigts encore glacés par le froid et perlés de pluie lâchèrent son arme. Elle se coiffa, devant le regard amusé de l'orque qui commençait à tourner doucement autour d'elle, comme un loup dans une bergerie. Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait, si c'était pour lui montrer à quel point elle était indifférente ou bien si elle souhaitait mourir avec un minimum de décence, si ça devait arriver, autant le faire avec éclat. Elle glissa l'aiguille dans ses cheveux maintenant fixés en arrière, une mèche de chaque côté du visage mais rien pour lui cacher la vue désormais.
Vroeg attaqua immédiatement, il fit siffler la dague mais il ne s'agissait que de simples pas d'échauffement, tous deux un peu essoufflés par la course qui venait de se produire, ils n'avaient pas l'un comme l'autre envie de voir partir un adversaire de la sorte aussi vite, pas sans s'être amusé un peu.
Les attaques étaient simples, un coup net et prévisible, facile à esquiver, même Silmeria se prêta au jeu. Les regards se cherchaient, tous deux observaient comment l'adversaire bougeait, l'environnement, les armes qui auraient pu être dissimulées.
Et puis, Silmeria en eut assez de ce jeu, elle se lassait vite, Vroeg s'apprêtait à intercepter une attaque lente de sa dague, elle jeta le bras un peu en avant de façon à ce que son arme ne heurte pas la lame ni la garde, mais bien le mange et les doigts qui s'y trouvaient.
Premier sang.
Vroeg hurla, non pas de douleur mais ses instincts guerrier venaient de prendre le dessus, il ne s'agissait donc plus d'un jeu, l'échauffement venait de prendre fin, la main ensanglantée de l'orque moulinait, car il n'aimait pas la précision, Vroeg voulait noyer son adversaire sous de nombreuses attaques aussi brutales que désordonnées en espérant que l'une d'elle fasse mouche. Comme il ne servait à rien d'intercepter les attaques aussi rapides et violentes, Silmeria préféra la retraite, elle recula jusqu'à se trouver entre deux des armoires de la pièce.
Vroeg limitait ses attaques, il cherchait plus à s'approcher, voyant qu'il était inutile d'attaquer de trop loin. La brune quant à elle, cherchait la faille, le moment où il ferait une petite erreur, où il aurait une petite perte de vitesse, le bon moment où elle pourrait lui sauter à la gorge et mettre fin à ce cirque.
Vroeg lui jeta une dague qui alla se ficher dans le bois de l'armoire d'un claquement sec. Le temps qu'il ne tire la suivante, Silmeria fondit sur lui, arme à la main, il lui saisi le poignet avec plus de force qu'elle ne l'imaginait, à tel point qu'elle en lâcha son arme et se trouva désarmée. Mais même désarmée, Silmeria n'était pas sans danger, elle envoya un coup de genou directement dans l'estomac de l'orque avant de faire volte face et de tenter un coup de botte au visage. L'orque fut plus résistant et repoussa la jambe, déséquilibrant la sa chasseuse qui tomba au sol, il se jeta sur elle et écrasa sa gorge de ses doigts robustes. Silmeria étouffait déjà et bien qu'elle lui lacérait le visage de ses ongles, il ne faiblissait pas et continuait à l'empêcher de respirer. Ce fut l'aiguille d'argent qui solda cette affaire.
Elle préféra se décoiffer, de toutes façons, décente ou non, elle n'avait pas l'intention de mourir ce jour ci. Bien que ses souffrances passées lui soufflaient « Mieux vaut tôt que tard, puisque mourir il le faudra. » elle lui enfonça l'aiguille dans la gorge, il lâcha prise immédiatement. L'aiguille enfoncée profondément avait transpercé l'orque et la pointe de celle-ci était visible de l'autre côté de sa nuque, il se redressa et tourna dans la pièce, en poussant une respiration difficile et sifflante.
Tout en massant sa gorge douloureuse, Silmeria récupéra son arme, alla juste derrière sa cible qui venait de lui tourner le dos. Elle posa doucement sa main sur le front de Vroeg.
Dans un rot guttural, il répliqua juste « Le parchemin est dans la cape... J'ai failli. Mais je garde mon honneur, mort sur le champ de bataille...»
Elle enfonça sans dire un mot son arme dans le coeur de l'orque qui lui glissait lentement entre les doigts, elle le laissa tomber, tenant l'aiguille qui se dégageait d'elle même à mesure qu'il glissait vers le sol.
Vroeg avait eu le mérite d'être un adversaire redoutable, mais sa chance lui avait fait défaut lorsqu'il en avait le plus besoin. Elle laissa tomber les torches et les lampes à huile sur le sol, provoquant de quoi effacer les dernières traces de ses exploits, avec un peu de chance, ça réchaufferait l'atmosphère de la ville, rien de tel qu'un petit feu de joie surprise.
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Le jour était déjà bien avancé, il devait être midi ou quelque chose du genre, impossible de voir le soleil, elle n'avait aucun indice de le deviner autrement. Elle marchait la tête recouverte d'un fichu noir fait avec une parure trouvée non loin d'une forge. Ca lui éviterait de se faire reconnaître après ce qui venait de se passer. C'est du moins ce qu'elle espérait. Située à quelques pas de la Tour, elle cherchait Azra ou son chien de garde du regard.
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