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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 18 Jan 2010 04:20 
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Il y avait une implicite… complicité entre les deux, la voix douce du semi-elfe et la fuite frivole du kender ressemblaient plus à une sorte de scène jouer à l'improvise qu'un vol au clair de lune. Hm, fuite ? Il avait du mal à la réaliser... cette fuite et c’était sous l’œil tendre et bon de Jophiel qu'il s'acheva à cette tache… il en était presque émouvant ? Un effort de persuasion un peu plus conséquent s’afficha sur le visage du hâve vétéran, ayant éminemment remarqué l’émulation du jeune homme et il allait en profiter positivement, enfin, il allait essayer d’en profiter. Icelui avait le culot de lui imposait sa petite omerta improvisée auquel Jophiel y souriait d'un spontané, de nature bonne enfant peut-être mais bon… il se disait que s’il parlait trop fort en même temps, le chevalier ne se lancerai pas dans la charité avec le petit être. Cependant, il continua de vive voix comme pour bien se faire comprendre avec cette étrange créature qui ressemblait à un petit elfe à ces yeux :
« Tu peux rester tant que tu ne l’as réveille pas ! Par contre, je peux te dire que la potion est mortelle, et qu'il reste du pain dans son sac si tu as faim. »

Après tout, ce n’était son sac. C’était celui d’une dame, d’une bonne dame dans le fond peut-être mais qui nous disait que lui aussi, n’était pas bon dans le fond ? L’approche ne l’était, certes pas du tout mais Jophiel tenta de refixer un docile endoctrinement le tout plombé d’un magnifique mensonge qu’il lâcha comme de la crème sur un gâteau : « Ah, oui… les pièges. Si tu pars, ne détale pas ! Il y en a dans les environs. La dame qui est là… elle est méfiante. » dit-il en se touchant le menton. Toute la subtilité était dans les paroles presque trop claires et trop bonnes d’intentions pour être cru sur parole. Mais les battements de cœur de ce petit bout de chose, qu’allait-il dire, comment réagir ? On pouvait bien se douter que s’il répond ça ne va pas être avec toute sa tête.
Mais le semi-elfe, lui était sincère sur les intentions de le garder ici, pas pour le rosser, non, mais pour connaitre ces intentions outre le pillage de nuit, le chapardage nocturne dans les bois. Et puis, c’était là une race étrange qu’il voyait en cette tête blonde : mi-elfe, mi-sinari presque, un bien étrange mélange encore inconnu sous l’œil rouge-noir de du presque elfe.
Il avait une philosophie bien à lui dans ces conditions là le Jophiel ; il n’était pas maître dans le campement ni dans l’art de faire les tours de garde, cependant, il était d'un tempérament bon , et il était passé douloureusement dans cette étape du vol durant son existence à Pohélis ; sa philosophie était : quitte à se faire voler, autant que cela soit avec le sourire !
Soucieux d’aider, de comprendre le chapardeur, il termina par une petite cerise sur ledit gâteau où la crème était déjà, cette cerise, il la demanda avec la même gentillesse du début dans un espoir utile et agréable que son passage – si celui-ci fuit allégrement- eût été utile ou moins. Il déclara donc, toujours de vive voix :

« Si par chance, tu es un être heureux et que tu désires partir en évitant les pièges… peux-tu m’aider ? On cherche un castel qui se cache dans les environs, peut-être… as-tu une idée de son endroit. Tu gagneras même une récompense si tu sais quelque chose. »
De la fourberie chez Jophiel ? Peut-être. Ne l’interprétons pas ainsi. Par contre, il y avait une ambition assez féroce de tenter de maintenir le kender ici, auprès du feu… mais bon, l’espoir était faible aussi faible que les chances étaient grandes qu’il détale sans même laisser le temps de finir cette tirade. Il fallait essayer, il le fallait. Il avait aussi l’air d’être partagé en deux : d’un côté ne pas subir les réprimandes de la paladine et de l’autre aider un pauvre jeune dans sa petite vie, dans son petit et aléatoire métier et en même temps qui sait ce qu’il allait boire ou revendre, c’était bien plus généreux de le retenir et de l’entendre déblatérer une information fausse, lui donner quelque yus, un peu de pain et de le laisser filer. Ah, si le monde voyait comme Jophiel… heureusement que ce n’était pas le cas sinon ces situations n’existeraient qu’en rêve !
Dans tout les cas, les trois petites phrases de l’ex-soldat, l’apparition du kender, sa comique fuite font que son tour de garde n’aura pas été vide d’intérêt ! et certainement un échec cuisant !
Monsieur Belmont le généreux ambivalent ? Pour un aussi nerveux humanoïde, la bizarrerie de l’être au teint blanc soufflait plus comme un air de fiction romanesque ou l’on peut justement tenter de profiter un peu plus du personnage, il n’avait pas toutes les ficelles du métier, mais en avait-il déjà la jugeote ? En tout cas, il n'avait vraiment pas l'air d'être prêt à bondir sur le voleur pour l'attraper, l'action en serai bien trop fatigante et les risques de se perdre dans cette dense forêt trop forts.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 18 Jan 2010 22:12 
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En ce qui concerne l’idée de rester comme tu le proposes, le petit bonhomme ne paraît manifestement pas foncièrement contre l’idée, finissant par s’immobiliser sagement après quelques pas, une fois qu’il s’est mis à distance respectable de toi mais surtout de la paladine dont la dégaine n’est pas faite pour inspirer la chaleur et la camaraderie. De même, pour ce qui est de ne pas réveiller la demoiselle que vous faites tous les deux en sorte de ne pas alerter, il a l’air tout aussi d’accord, te gratifiant cependant d’un signe de silence plus appuyé, fronçant les sourcils lorsqu’il voit que tu hausses le ton, augmentant ainsi les risques de faire sortir de son sommeil le chevalier bleu qui continue heureusement de dormir tranquillement. Quant à la potion, il se trouve apparemment qu’il n’avait de toute manière pas l’intention de la consommer, car quand tu mentionnes qu’il s’agit d’un violent poison, il se contente de lui accorder un bref coup d’œil indifférent avant de hausser les épaules, frottant ensuite son pouce contre l’arête de son index en ce signe universel qui annonce les bonnes finances. Et pour finir, inutile de préciser que la perspective de se risquer à nouveau à fourrager dans les affaires de la dame d’azur ne lui dit rien, le bougre n’ayant en toute bonne logique pas envie de tenter à nouveau le diable en risquant de réveiller celle dont l’épée laisse présager des heures bien sombres pour qui lui porterait atteinte !

Et ta tentative d’intimidation via pièges fictifs ? Evidemment, tu ne peux pas savoir avec certitudes si le kender a avalé tes salades ou non, mais on dirait qu’il n’a guère l’air d’y croire, car il se gratte le nez avec un sourire en coin matois, sans pour autant se faire la malle, ta compagnie ne répugnant à ce qu’on dirait pas l’étrange personnage qui te considère avec de moins en moins de méfiance et de plus en plus de curiosité.
Lorsque tu en viens à mentionner le castel, tu peux voir que le sourire de ton partenaire de conversation se fige un instant alors qu’un frisson de crainte lui agite le corps, cette réaction bien visible ne durant toutefois qu’un instant avant qu’il ne reprenne son assurance crâneuse de guingois. Ne rechignant pas à t’obliger, le petit être réfléchit un moment, regardant autour de lui avec attention avant de sortir un petit canif de ses chaussures de fortune, inscrivant sommairement une flèche sur le tronc d’un arbre, t’indiquant ainsi manifestement la direction à suivre pour parvenir au lieu dont tu t’es enquis. A la suite de cela, en revenant à toi, il se fend d’une parodie de révérence, décidément de plus en plus détendu, te fixant ensuite silencieusement avec un sourire bonhomme au visage, attendant probablement la récompense que tu avais évoqué.


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 18 Jan 2010 23:56 
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Pardon, la scène n’avait plus l’ambiance "théâtre improvisé" que la commune de Tulorim aurait pu gaiement offrir à ses habitants : nous avions là un cadre clownesque. Jophiel beuglant presque pour réveiller la « belle » dormant dans les bois et un beau petit kender larron avide de monnaie et curieux de cette connaissance demi-elfique jouaient à s’appréhender . Peu importe, Jophiel avait vu le principal pour le bon déroulement de la quête qu’il partageait avec la paladine ; le voleur savait quelque chose sur le castel. Le court frisson disait qu’il bien du coin et qu’il ne mentait probablement pas sur la direction à prendre et ce petit voleur, ce malheureux qui n’exerçait certainement son talents que sur des petits objets, médiocre, léger ou transportable sans peine physique avait peut-être un long apprentissage encore à faire dans la discrétion mais un grand potentiel au niveau de la magnétisation ! Il n’y avait rien à faire, Jophiel voulait cet agent de la petite volerie dans l’équipe : lui non mais certes, l’ancien cavalier pouvait toujours rêver.
Il souriait toujours un peu bêtement à cet individu qui devait simplement le prendre pour un curieux illuminé et de cette mine qu’il montrait, il cogitait doucement à un plan pour le garder et se servir de lui comme guide. Mais rien à faire, il n’y avait pas beaucoup de possibilités, il n’envisageait rien de possible pour que cet être reste, le kender se tenait près de lui attendant sagement les yus ne montrant presque plus aucune gêne, il fallait agir vite. D’un geste qui révélait sa mauvaise posture, il chercha dans sa poche quelques piécettes qui rassasieraient le petit hâbleur muet. Monsieur Belmont n’avait pas l’air de lui être trop antipathique. Il occupait, dans cette position, l’idée même du samaritain récompensant celui l’ayant dûment indiqué la route ; cherchant toujours dans sa poche, il y délogea une faible poignée de pièces et c’était sans méfiance et avec résolution qu’il tendit sa main en argumentant un peu plus doucement vers le kender :
« Vos gages, vos gages, voilà vos gages. Cependant, j’aurai aimé que nous y amène, tu y gagnerais un peu plus. Ne t’en fais pas pour la demoiselle qui dort, si je dis que tu es avec moi, elle ne te fera aucun mal. »
En était-il vrai ? Non. Et, vraiment, Jophiel toucha le fond en proposant cela ainsi à ce charismatique détrousseur en tout genre, comme s’il allait croire ça ! Pourtant, s’il a cru bon d’indiquer contre un peu d’argent… pourquoi ne pas faire le chemin ? Et puis, mettons-nous dans la peau du voleur : il était gagnant à tous les coups. Jophiel l’avait mis dans une certaine confiance – enfin, peut-être – donc, on pouvait bien espérer que cela se produise.
Il est pour les âmes dociles, crédules ou faciles à s’épanouir de situation délicate qui arrivent comme dans ce genre de moment où le voleur n’est pas vraiment volé et où le volé n’est pas vraiment voleur. L’étrange lueur crépusculaire jetait des teintes folles ou des fantastiques reflets sur les arbres environnant ce pittoresque plateau, et favorisait une rêverie qui s’épousait vaguement aux jeux de lumière et d’ombre que le feu de camp apportait. Le silence régnait presque en cet instant particulièrement baroque où la main de Jophiel était encore tendu vers le jeune larron qui ne se leurrait plus des intentions du demi-elfe mais en profitait, plus probablement. Il demeurait pensif, presque dans les songes, le sourire plus que sincère, avec l’ambition secrète d’une action suspecte lorsque le dandy des bas fonds s’élancera vers lui pour se servir. Une pensée qui lui inspirait de prendre la main de l’être lorsqu’il s’approchera, pensée fugitive qu’il ne voulait pas appliquer et la malice disparut aussi rapidement qu’elle avait pu venir. A la faveur du clair-obscur, les ruses employées par Jophiel estomperait toutes ses prémisses de départ. Et, il savait que ce n’allait pas être lui qui gagnera d’indicibles bénéfices dans cette arnaque.
Mais bon, le petit kender faisait son travail, c’était sa vie alors pourquoi lui couper les ailes lors de son ascension dans le chapardage ?

(Pourquoi cette demoiselle dort-elle ? Incroyable, heureusement qu’elle m’a dit « bon courage » ! Garçon, fais le bon choix.) pensa-t-il en soupirant doucement. Il n’avait plus qu’à attendre, et il ne pouvait plus faire autrement.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Mar 19 Jan 2010 01:39 
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A petits bonds prudents qu’un zoologue ne pourrait probablement pas s’empêcher d’assimiler à ceux d’un écureuil, ton originale compagnie nocturne s’avance dans ta direction, marquant une courte pause entre chaque sautillement afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’entourloupe. Tu ne peux pas vraiment savoir s’il prend ta proposition en compte, mais il est à peu près sûr qu’elle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisqu’alors que tu en fais mention, il te jette un regard plutôt étonné mais toujours aussi finaud. Bien sûr, il ne perd pas son objectif premier de vue, et continue de t’approcher cauteleusement, jusqu’au moment où il se retrouve à portée de ta main. Alors, en un mouvement admirablement vif digne d’un prestidigitateur professionnel, sa main vole contre la tienne, te laissant à peine ressentir un court effleurement avant que ta paume ne se retrouve complètement nue, le kender ayant diligemment raflé son salaire qu’il s’empresse de caler dans un recoin obscur de son haut à la triste allure.

S’apercevant alors que tu n’as rien fait pour lui mettre le grappin dessus, il en est encore plus surpris, mais cela ne fait en fin de compte qu’élargir son sourire tandis qu’il se fait méditatif, réfléchissant certainement à la proposition que tu lui as faite. Et il a l’air de savoir réfléchir vite et bien, car moins d’une minute de cogitation plus tard, il finit par hocher la tête positivement, ponctuant son acceptation manifeste d’un pouce dressé en l’air. Ensuite, désignant la lune d’un doigt tendu, et la terre de son autre bras à angle aigu, un peu à la manière d’une horloge, il se met à les tourner doucement dans le sens des aiguilles d’une montre, émettant un petit chuintement évocateur de mouvement jusqu’à ce que son membre gauche se retrouve pointé vers le ciel et le droit vers le bas, monsieur le mime émettant alors un claquement de langue pour conclure cette démonstration. Continuant son manège, il te pointe du doigt, puis met ses mains en porte-voix, faisant mine de crier sans pour autant que le moindre son ne sorte de sa gorge. Enfin, il se pointe lui-même, et mime à l’aide de son index et de son majeur un bonhomme courant dans ta direction… puis attend ta réaction.

Alors Zorro, qu’as-tu compris à tout ça ?

((( 7 yus ont été retirés de ta bourse pour le paiement du kender. )))


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Mer 20 Jan 2010 03:21 
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L’argent n’a pas d’odeur ? Un kender répondra différemment à cet adage et a fortiori, celui-ci beaucoup plus vu les fugaces bonds de la tête blonde. Rusé, silencieux et reniflant au moindre saut le danger et la monnaie, il s’était approché dans une assurance de plus en plus confirmée. Ecarquillant des yeux un bref instant lorsque Jophiel lui proposa une collaboration, le roublard n’avait pas l’air d’être non plus très déstabilisé vu qu’icelui s’approchait toujours avec habilité vers la paume pécuniaire. Toute la différence se fit au moment de la rafle des yus, la différence entre un voleur qui arracherai stupidement et celui qui ferai disparaitre les choses. Jophiel n’était pas bien agile mais assez observateur, il ne pouvait pas arrêter une main aussi vive mais il pouvait très bien en comprendre les mécanismes. Il était de ceux qui, en retrait, regardait niaisement pour en déduire avec grande sévérité de grandes réalités sans jamais les reproduire. Ici, ce tour d’illusionniste n’était pas qu’un simple jeu de vitesse ; cet humanoïde qui ne devait qu’uniquement spéculer sur les bagues, les potions et autres objets à taille réduite pour ne prendre aucun risque avec une quelconque milice ou gaillard volé ; il y avait tout un art entre faire passer un objet d’une main à une autre sans effort véritable : le regard, la visibilité jouait un rôle d’or dans cette technique. Mais nous aurons tout le temps de déchiffrer le code du bon voleur et, concentrons-nous sur ce qu’il se passa ensuite.

La suite est simple. Après un sourire toujours aussi… sûr, le jeune kender se mit dans la peau d’un penseur le temps d’une courte-longue minute. Elle était un peu des deux cette minute, oui car en plein de milieu de la nuit, le temps se confond très souvent avec le sommeil, fermer les yeux une seconde, c’est souvent les rouvrir dans les dix minutes qui les suit. Il en était ainsi pour Jophiel. Or, ici, il ne ferma pas l’œil sa rencontre nocturne répondit lestement à sa requête d’un « oui » affiché par le biais d’un pouce pointé en direction du ciel.
La scène suivante relève d’une clownerie drastique à la fois si sérieuse et si ridicule. A ce moment où le comté de Dahràm, bordé de ses collines, de ses plaines vides de sympathie, de ses forêts tristes aux semblants d’infinis grotesque et de ses sinistres habitants trop mauvais pour se rendre compte du reste du monde, ressemblait à sombre tumeur dont l’ablation était devenue impossible, Jophiel, lui, assistait à une des plus grandes édifications comique de toute sa vie. En plus, il paraissait posé, sage et réfléchis face aux mimiques de son interlocuteur qui avait l’air de lui parler de temps, de son, de fuite ou d’approche. Le vétéran avança un instant, se pencha en silence vers le feu puis y replaça doucement un morceau de bois pour raviver les flammes puis se tourna vers le kender en tentant de résoudre l’implicite énigme qu’on lui posa.

(Une demi-journée ? Oui, on est en pleine nuit ! … ah, non. C’est bon.) cogitait-il silencieusement avant de placarder un morceau de satisfaction sur son visage : il semblait avoir résolu la chose mais bon, avait-il compris ?
Dans tout les cas, il lui murmura agréablement :
« Bon, si j’ai bien compris, dans une demi-journée, je suppose quand il fera jour, je t’appelle et tu rappliques, c’est ça ? Pardon si je me trompe, hein ! » dit comme ça, de manière presque amicale, Jophiel pensa qu’il n’avait pas confiance en la demoiselle qui roupillait… il avait de quoi. « Bien petit muet. Comment je dois t’appeler pour que tu viennes ? » lança-t-il de manière franche, étant sûr d’avoir pigé le sens des mimes. Il ne s’en faisait pas trop là-dessus. Le semi-elfe regarda à la dérobé le kender puis esquissa à nouveau un petit sourire. Son maintien et son regard révélaient un sérieux fulgurant ; sa curiosité ressemblait à de la distraction, et son œil paraissait exprimer cet intérêt que les scientifiques portent, avec une spontanéité pleine d’ambition, à tout ce qui est savoir en nous. Il semblait presque oublier la paladine dormant paisiblement en présence du larron. Il y avait un désir d’assurance dans ses œillades envers le petit, lui qui avait l’air de l’examiner avec soin, des regards dénués d’emphase et de familiarité tout en restant dans l’amical et l’affectif. Jophiel savait jouer et avait travaillé durant beaucoup d’année ces positions délicates où seul la posture, la présence engendrait de grands affects. Sans être indiscret, ni sans chercher à inspirer une trop grande volonté de le maintenir dans les griffes fantômes du camp. L’ex-soldat usait de manières nobles et simples souvent couplé à de grandes actions burlesques qui donnent peu d’impression au départ, cependant à bien y repenser l’étrangeté qu’il provoque dans les situations font de lui un être « spécial » qui dut marqué plus d’un esprit : et sur celui-ci ? il resta bien plus que son métier ne l'impose, c'était déjà ça.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Mer 20 Jan 2010 04:51 
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Toujours aussi détaché, vif et attentif à la fois, le petit bonhomme te regarde vaquer à tes activités routinières de veilleur de nuit sans bouger, restant tranquillement à sa place alors que tu réapprovisionnes délicatement le feu. Lorsque tu mentionnes de vive voix ta traduction improvisé, celui-ci (le kender, pas le feu) hoche doucement la tête en signe positif, accentuant son signe d’acquiescement de manière visible au moment où tu précises « quand il fera jour », puis à celui ou tu conclus par ton « c’est ça ? », le gaillard étant apparemment plutôt content d’avoir affaire à quelqu’un qui lui pose aussi peu de complications que toi.

Quant à ton autre question, il réfléchit une seconde ou deux, puis hoche les épaules, exprimant logiquement par-là que cela lui est égal, ton guide en devenir n’étant de toute évidence pas de nature à compliquer les choses. Ensuite, c’est la fin de votre entrevue, car après un bâillement fort peu pudique, le gaillard te gratifie à nouveau de cette révérence guignolesque dont il a le secret, puis s’en va à grands bonds dignes d’un écureuil, ayant tôt fait de disparaître dans les ombres nocturnes, aussi discret pour sa disparition que pour son apparition.
Et te voilà à nouveau sentinelle solitaire dans les bois enténébrés avec pour seule compagnie un chevalier dormant toujours du sommeil du juste, un feu pétillant avec nonchalance, et une lune qui s’en va lentement mais sûrement se coucher pour laisser la place à son frère.


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Sam 23 Jan 2010 15:26 
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Voyant le petit rongeur aux mains agiles détaler vivement pour ne plus être visible, Jophiel agitait sa main de manière enfantine pour souhaiter l’au revoir à ce rapide kender. Demain, dès l’aube, à l’heure où la rosée arrose la nature, ils partiront. Il ne savait pas par contre, si le larron sera de la partie, enfin, il y avait des chances que ce soit le cas. Afin de comprendre tout ce que cette scène pouvait avoir de fatiguant et d’inattendu pour le semi-elfe, il faut ajouter que depuis quelques heures seulement il avait veillé dans ce campement, sise dans une des claires-obscures forêts de l’est de la contrée de Dahràm, partant de la cité du même nom, du port, en passant ensuite dans une taverne, puis courant ou marchant à vive allure en direction d’un castel pas encore atteint, et dormant une moitié de nuit uniquement pour tout un périple usant pour le non-initié. Taciturne, il restait un être à peu près banal pour ce qui est de l’action, du mouvement, il avait fait la guerre et a été placé au sein d’une affaire mystérieuse mais bon, il supposait que c’était le lot de tous. Il n’était pas le premier, certes, qui ait été frappé par la ressemblance qui existe entre les actes répétitifs d’un métier – comme ici, le vol – et les exercices par lesquels le prêtre et le fervent témoigne de sa puissante piété. Pour les deux, l’emploi de cérémonial est à prescrire. Pourquoi parler de ceci ? C’était exactement ce qui tournait dans la tête de l’ancien soldat ! Cependant, cogitait-il en regardant toujours un peu partout dans son acte lui aussi répétitif de « surveillance », la ressemblance lui semblait plus un apparat superficiel, de telle sorte que l’on pourrait, d’un entendement de la base du cérémonial du travailleur, se risquer à tirer par similitude des conclusions proportionnelles aux processus magiques de la vie religieuse.

Jophiel n’était en rien parfait mais il avait fait des études. Ces études relataient du comportement des êtres, de la magie et de la science abstraite en général ; l’université de Pohélis fut une mine de connaissance pour ceux qui eurent l’aubaine d’y accéder : il en fut et il se réjouit à chaque instant où ses dogmes lui furent utiles. Autant pour passer le temps que pour… lui sauver la vie. Pour reprendre sa pensée, les gens qui pratiquent des rituels, des cérémonials profanes – ceux du travail et de la vie normale -, avec des autres qui étaient en connexion avec des raisonnements envoûtants de l’âme, de représentations harassantes, de forces lancinantes formaient un groupe précis celui des « maux de l’obsession ». Jophiel peaufina l’idée d’un professeur odieusement tué pendant la guerre de Pohélis, maître des fluides lumineux qui avait l’ambition de soigner la folie pure ; sa folie se situait uniquement chez les possesseurs de fluides sombres pour lui, Jophiel n’était pas d’accord avec cela et il ne se gêna pas « d’améliorer » la théorie par le biais de son expérience. Jetant les dernières buchent dans le feu, il le regardait avec passion en grommelant quelques mots : « Si je rêve, c’est que je veux quelque chose. Disait professeur Eneor. Je pense encore qu’il a faux et qu’il se limite dans son idée, le rêve est bien plus profond que cela, je ne veux pas quelque chose : je recherche une chose. Il n’y a que les insensés qui ont le désir en tête. »

Il semblait passer du coq à l’âne très rapidement, il y a moins de vingt minutes, il se faisait arnaquer et il tentait d’en décider les modalités puis maintenant, il se tourne vers des théories avant-gardistes qui ne verront le jour uniquement si les garzoks sont cléments avec l’université. On pouvait penser que les supérieurs de ces orques, eux, allaient user de ces techniques pour œuvrer le mal sur terre. Imaginez justement une créature aux traits beaucoup plus grossit que le kender larron souffrant du murmure séduisant d’une obsession sur le vol, l’argent, le meurtre ! Il en était capable et cela pouvait déjà exister, le demi-elfe frissonnait à cette possibilité. En réalité, il n’avait pas vraiment changé de sujet, il voulait juste comprendre un peu plus nettement les mécanismes du voleur. L’appât du gain pour la gent normale mais pour le glaneur de l’université, c’était un trouble obsédant du psychisme du jeune kender qui se formait – attrait naturel chez cette race mais Jophiel ne savait qu’icelui était kender donc… - en lui pour s’accentuer encore plus. Son cérémonial se résumait certainement aux vols de petites choses : actions tels déplacement silencieux, rangements, découvertes de l’objet, des actions de sa vie quotidienne qui sont toujours exécutés d’une manière qui le rassure. Elles apparaissent comme de simples formalités pour son métier.

Le vétéran avait côtoyé dans son régiment un certain lieutenant qui, toutes les heures, devait nettoyer son sabre de cavalerie. Et quand, par malheur, il ne pouvait pas le faire pour cause d’attaque ou de mission, il semblait être puni d’une insupportable inquiétude, qui l’obligeait à se focaliser sur son acte omis. Cette volonté le poursuivait tellement qu’il se donnait tout les moyens pour y arriver et souvent dans les cas d’assaut garzoks, l’extermination de l’ennemie. C’était ce qui faisait de lui un aussi bon combattant : cette folie aveugle qui l’embrassait dans son unique conviction de nettoyage. (On est tous ainsi), remua-t-il dans son esprit. Pour le kender, rien ne devait le perturber. C’était juste dans son « art », dans sa technique, dans son rituel d’œuvré ainsi, mais cela avait des risques de devenir malsain.
Le rapport précis avec les rituels divins ? Jophiel pensait à une sorte de peur consciente de faillir lors de la cérémonie qui se traduirait par le châtiment du dieu. D’où une certaine mise en isolation ainsi qu’une grande précision dans les gestes. Un obsédant, comme un religieux sont foncièrement pointilleux dans leurs arts et en sont généralement experts. Pour le professeur Eneor, l’analogie s’arrête là. Pour Jophiel, non. Car pour lui, les deux possèdent un symbolique précise permettant la compréhension de l’acte en lui-même, le sentiment de culpabilité est aussi le même lorsqu’ils ne peuvent pratiquer mais il était le lecteur, l’étudiant, le petit et non le « créateur » de cette doctrine. Cela ne l’empêchait pas d’essayer de voir plus profond que la surface de l’être, il lui fallait plus de temps et plus d’expérience.
Le feu ne servait déjà plus à grand-chose, ses flammes n’étaient pas égales à ceux du soleil pointant un bout de sa flamboyante tête, il fallait sortir de son état pensif pour retrouver le chemin de l’aventure.
Il n’avait pas l’ambition de réveiller le chevalier bleu qui le fera certainement seule mais lui, s’étonna que le temps eût un si grande rapidité tout en s’imaginant que si un brigand eût passé dans le coin, il ne l’aurait même pas vu !

Bientôt, il mandera le kender pour ces services même si il savait qu’il ne fallait pas trop se duper vis-à-vis de du petit être. Il avait gagné une direction, une bonne, il fallait espérer. Une triste nature régnait en ce jeune matin, des oiseaux commencèrent à quitter leurs nids pour chasser, le vent souffla timidement sur les branches, cette zone était oubliée sans être dévasté. Jophiel, debout, bailla et commença à s’étirer tout en restant méditatif sur la suite des évènements.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Dim 24 Jan 2010 05:12 
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Conclusion simple mais aussi concise et éloquente à la fois que ce bâillement pour conclure ce raisonnement, Sieur Belmont, et voilà justement que pour y faire écho, tu peux entendre d’indistincts grommellements provenir de la couche improvisée de ta compagne de route, borborygmes qui annoncent qu’elle se réveille tandis que les premiers rayons du soleil viennent percer le feuillage de la forêt pour lui effleurer le visage à la manière d’une main douce mais catégorique. Sortant de sa torpeur, le chevalier bleu s’éveille en s’étirant et en remuant ses articulations pour les assouplir dès potron-minet, son visage reflétant une sorte de tranquillité sereine, restes de son sommeil dont la douceur ne peut que frapper par rapport à sa rudesse habituelle.

Malheureusement, « chassez le naturel, il revient au galop », et tandis que la donzelle active dès le réveil se renoue les cheveux et renfile hardiment son armure, tu peux voir ses traits se parer à nouveau du sérieux et de la résolution qui ont entre autres donné si terrible réputation à la paladine. Toutefois, pas mauvaise tête pour autant, elle te regarde avec l’air satisfait de te découvrir bel et bien éveillé, ne s’apercevant manifestement en rien de la visite nocturne à laquelle tu as eu droit. Tout cela se passe sans bien sûr qu’elle n’en dise un mot, rassemblant en silence son paquetage d’une manière que l’on pourrait qualifier de dédaigneuse s’il ne s’agissait pas là tout simplement de son tempérament usuel.
Lorsqu’elle est convenablement apprêtée, la sainte guerrière se dresse bien haute sur ses deux jambes, jette un regard ardent et volontaire à l’astre de sa déesse patronne, inspire à pleins poumons l’air tout juste matinal, et murmure ensuite une longue et fervente prière à Gaïa tout en se signant. Ensuite, elle se tourne vers toi telle une conquérante prête à civiliser la surface entière de Yuimen, et s’adresse à toi avec aplomb et détermination, manifestement de bonne humeur :

« Alors, mon bon page, prêt à repartir ? »

De sa bouche, c’est très probablement une question rhétorique, mais on saluera tout de même l’attention.


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 25 Jan 2010 00:39 
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Dans un rapport strict et précis de puissance vis-à-vis de la volonté, Jophiel se situait clairement dans la volonté. Non pas la volonté héroïque mais celle de résilience ; la capacité de subir, d’entendre, d’écouter sans même en prendre les aspects négatifs sans être passif. Capacité ne fonctionnant pas toujours mais en ce bon début de matinée, l’humeur, la réflexion allait de pair avec la gentillette réplique de la paladine. Décrochant un jovial sourire en faveur de la dame, il se retint un court instant des informations qu’il avait sur le castel. Comment annoncer toute cette péripétie ? Il ne savait pas vraiment comment aborder le morceau métallique et, certainement, lui ôter l’once de bonne humeur qu’elle affichait pour le moment. La franchise sera peut-être à proscrire ou une partielle vérité dans tout les cas, il affichait un calme suspect ainsi qu’une moue… suspecte. Son œil cachait terriblement mal l’intention du « je sais quelque chose que tu ne sais pas » et son front brillait d’une intelligible vérité. Il se lança rapidement et déclara non pudiquement :

« Je sais comment on se rend au castel. »

Voilà c’était dit. Mais comme ça, à la volée, en bloc. Le chevalier n’allait pas attendre trente seconde avant de lui tomber dessus et donc il continua avec véhémence sa prise de paroles l’air assez satisfait :

« V’yez sur cet arbre, la flèche gravée ? C’est la direction à prendre pour s’y rendre. »

Il ne donnait pas cher de sa peau s’il s’arrêtait là-dessus et reprit doucement tout en fixant la demoiselle calmement.

« Comment je le sais ? Une visite assez surprenante est apparue lors de mon tour de garde. Il m’indiqua comment nous rendre au castel moyennant une broutille de yus. Je lui promis un peu plus, s’il nous guide jusque là-bas pour cela, je dois l’appeler quand le soleil sera assez haut dans le ciel. »

Jophiel était debout, frissonnant. Il appréhendait mal la future réaction de la dame qui risquait de très mal le prendre ; et il s’efforçait de garder un certain naturel, essayant de s’épargner un terrible possible spectacle. On le devinait peu fatigué, pressé, agacé. A cet instant, il marcha d’un pas lent en direction de feu le feu qui n’était plus qu’un amas de cendre et de charbon de bois à peine utilisable puis souffla doucement sur ce tas grisâtre pour y prendre un morceau de bois noir sur un côté et encore marron sur l’autre. Il le garda dans sa main dans l’optique de s’en servir prochainement puis tenta de reprendre un air neutre mais satisfait de ce qu’il venait de dire.
La peur d’une furieuse révolte montante dans l’esprit de la pieuse personne le troublait mais il s’efforçait de garder un calme objectif sur la situation, espérant faire comprendre à la dame qu’il avait fait quelque chose de positif pour l’expédition sans la brusquer. Se faire comprendre sans remuer des mains et des lèvres, là une affaire bien hardie ! Ferme et attentif, il fixait la dame de manière sérieuse perdant peu sa satisfaction. La clarté du message qu’il avait transmis était présente, sans être rapide, sans être trainante ne laissant aucune hésitation et, se moquant presque de son état initial mis à part de sa joie porteuse du bon espoir. Sur le fond, il avait affaire à une personne censée, cette paladine n’était pas stupide et donc ne se livra pas à une colère trop vive… enfin, sur le fond seulement. Mais bon, le résultat était plus important que la spéculation, la conséquence de ces mots, il l’attendait avec l’obligeance du tendre. Jophiel et les révélations…

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 25 Jan 2010 04:16 
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Alors qu’elle s’apprêtait déjà à se mettre en route, commençant à lever le pied pour entamer sa marche victorieuse vers le castel, voilà que tes surprenantes nouvelles l’arrêtent en plein élan, l’amenant à te considérer avec un mélange d’étonnement, d’interrogation et de consternation tandis que tu exposes tes petites découvertes nocturnes. Heureusement, dans un premier temps, elle paraît trop surprise pour penser à te secouer les puces pour ne pas l’avoir avertie au moment opportun, se contentant de jeter un œil au petit symbole tracé dans l’écorce avant de revenir à toi, se remettant graduellement de son étonnement pour laisser son visage se parer du masque d’une sévère circonspection.

Et dans un second temps ? Et bien il semble que ce soit le jour de bonté du chevalier bleu, car celle-ci ne te bat pas comme du seigle vert pour l’avoir cauteleusement gardée dans l’ombre de l’ignorance jusqu’alors, te fixant d’un regard revêche avec l’air de réfléchir à la façon dont elle pourrait bien statuer sur ton sort, les bras croisés et la main droite pianotant sur son coude.
En fin de compte, toujours désarçonnée et légèrement incrédule, elle choisit de s’en tenir –pour le moment en tout cas- à la parole plutôt qu’au geste, te demandant avec une moue dubitative :

« Et ce guide miraculeux, à quoi ressemble-t-il au juste ? Et… » Poursuit-elle en indiquant les ustensiles improvisés que tu viens de ramasser. « … qu’est-ce que tu comptes faire avec ça ? »


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 25 Jan 2010 07:30 
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L’ancien soldat, fixant tendrement la dame, abaissa son morceau de bois et son autre main. Il s’était attardé à dessiner rapidement sur la terre même avec la partie noire du bâton un petit signe bien précis ressemblant à une pièce. Il enjamba l’ancien feu, pour arriver l’arbre à la direction du castel, hâtant davantage son déplacement, bousculant ses gestes. La marque, sur l’arbre, imprégnait le bois, presque nue, l’écorce brunâtre en évidence sur tout le reste du végétal, terminée par un fondu là où le kender avait relâché doucement le couteau ; et Jophiel y examina de toute son expertise, de son unique œil visible, la flèche du compagnon voleur, puis soupira, marmonnant de manière presque silencieuse, les cheveux à moitié en farfouille, le rouge arrivant sur sa fine face :

« Lui ? Petit, blond. Mais il n’avait rien d’un hobbit, il avait plutôt l’air d’être un elfe à taille réduite. Du jamais vu. Il n’était pas agressif mais juste culotté. En tout cas, il connaît les lieux. »

Après avoir ramené sa tignasse bouclée en arrière d’un mouvement, sérieux, sieur Jophiel revint en arrière donner un vif coup de trait sur le sol, crayonnant au charbon un rectangle parfaitement bien tracé. La poussière s’alourdissait là, la saleté sauvage aussi, entre les maigres attaques sur le sol du demi-elfe.
Avec sa brindille, il barbouillait encore, inscrivant cette fois-ci une sorte de cercle dans la première forme, un petit cercle, et se fâcha en constatant que la forme de son dessin n’était pas très bonne ; il se calma aussi rapidement que la colère arriva mais des explications s’imposaient pour ces manigances. Il épousseta sa cape ainsi que son morceau de cuirasse et d’épaulette puis promena fermement sa main dans sa poche laissant tomber un yus par terre.
Après tout ces mystères, le vétéran sourit vaguement à la sainte dame pour enfin lui expliquer :


« Ecoutez, je n’ai pas confiance en la venue de ce miraculeux guide comme vous dites. Mais, il existe, il gagne sa vie comme il le peut et même si sa voie peut être radicale à la votre, son utilité est plus que nécessaire. J’ai dessiné en premier lieu une pièce pour lui faire comprendre que mon accord marche toujours puis j’en ai posé une par terre dans l’espoir qu’il soit toujours intéressé. »

Il marqua une courte pause. Son visage avait changé, il avait gagné en douceur mais aussi en sérieux. Loin de lui, l’idée de s’imposer comme « l’égal » de la paladine mais il voulait en certain point montrer que le bon pantin qu’il était pouvait être un habile stratège : il avait un certain besoin de faire ses preuves devant elle. Regardant encore une fois la marque sur l’arbre, il reprit encore plus posé :

« La marque sur cet arbre… vous savez, durant l’espace d’un instant j’ai vu la peur dans cet être quand je lui ai parlé du castel. Je vous crois. Cet endroit est certainement des plus bizarres si même la « faune » locale la rebute ainsi. »

Puis tout aussi réfléchi qu’au départ, il pointa de son bâton le rectangle qu’il avait tracé il y a un instant pour le commenter en ces mots :

« Ceci. C’est disons… la forêt, nous sommes rentrés plein ouest pour continuer jusqu’ici. Prenons ce campement comme point de repère et marquons les arbres si notre « guide » ne pointe pas le bout de son nez lorsque je l’appellerai. »

De longue phrase pour pas grand-chose peut-être mais il fallait peut-être en arriver là. Il baissa la tête comme pour s’excuser de son débit puis reprit un sourire paisible en direction de la donzelle. Le semi-elfe trifouilla de nouveau ses poches pour y sortir une petite paire de gants couleur crème, recueilli, la bouche susurrant une prière, mit la paire de manière lente et silencieuse tout en s’agenouillant rapidement et se relevant tout aussi rapidement. Une fois les morceaux de tissus sur la peau du « nouveau » croyant, il commença à adroitement retirer son cache-œil, les lèvres en perpétuel mouvement, signe de petite prière, puis ouvrit son œil si longtemps dans l’ombre. De celui-ci, il voyait encore un peu flou et cet effet bizarre ne l’incitait pas à marcher tellement l’impression de déséquilibre était présente. Cet œil-ci était beaucoup moins pigmenté que le premier, il tournait sur un rouge agréable accentuant encore moins l’aspect pacifique du demi-elfe. Retournement assez bizarre pour la dame, elle voyait là un être croyant et beaucoup plus grave qu’au départ. Mais bon, ça restait le même personnage, le geste en était juste un peu plus… grand que ce l’être pouvait être. Et effectivement, Jophiel vénérait Gaïa ainsi que Jeri mais ici, on ne pouvait pas le voir ; il montrait en général un certain respect pour Phaïtos aussi. Ferveur romanesque ou cliché du sceau, en tout cas, Jophiel dégageait une certaine aura bienveillante qu’il n’y a pas à ce point au début, un bon magicien sentirait les faibles fluides lumineux qui coulaient en lui mais bon, que le chevalier le sache ou non… Ce n’était pas bien grave. Jophiel s’inclina religieusement devant la pieuse dame, où il aspira doucement un peu d’air frais du matin ; il calla son bout de bois dans sa ceinture, plaçant avec précaution la partie « propre » vers lui. Humble, il déclara à la dame « je tacherai… de vous soigner. » comme une icône de bonne volonté. Une autre facette du curieux protagoniste qui ne changeait en rien sa personnalité globale, on voyait juste qu’il pouvait être un peu plus sérieux que d’habitude quant il s’agit de prouver quelque chose, il se doit d’être une personne de confiance pour le chevalier bleu. Il pensait fermement que cette expédition devait partir sur une grande confiance et un certain « professionnalisme », le castel et ses dangers : eux, étaient plus qu’important.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Mar 26 Jan 2010 02:29 
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Au fur et à mesure que tu te montres plus explicite sur la question de cette aide inattendue et insoupçonnée, le chevalier bleu a l’air de te considérer avec davantage de sérieux, paraissant se faire à l’idée que cette histoire de guide n’est peut-être pas que le fruit de ton imagination folâtre mais bel et bien un être dont le concours gagnerait à être envisagé. Cependant, elle n’en est pas moins renfrognée et un chouïa mécontente que tu aies décidé tout cela derrière son dos, particulièrement en considérant que la personne avec laquelle tu fais affaire n’a pas l’air d’être des plus éminemment recommandable. Elle qui était de si bonne humeur, voilà que tu l’as fâchée !
Quant aux artifices que tu mets en œuvre pour maximiser les chances de succès eu égard à la mise en contact avec le kender ainsi que pour gagner au mieux le château si jamais il ne se montre pas, tu peux voir la dame dresser un sourcil qui montre qu’un tel manège ne lui fait guère d’impression. Toutefois, elle ne t’empêche pas de le faire, se contentant de rester sur place, les bras toujours croisés, avec l’air de réfléchir à quelque sermon à t’asséner vertement.

Mais, alors qu’elle s’apprête à prendre la parole, voilà que tu te fends de ton cérémoniel pieux improvisé, petit rituel qui a l’air de faire son impression auprès de la fervente demoiselle, laquelle n’ose manifestement pas interrompre cet acte de foi. On dirait bien que, volontairement ou non, tu as trouvé là une bonne échappatoire à l’ire de la paladine dont la manifestation peut s’avérer, comme tu le sais, terrible !
Ainsi, quand tu conclus ton affaire, contre toute attente, le chevalier bleu ne te secoue pas les puces, que cela soit verbalement ou physiquement, poussant au lieu de cela un soupir certes las et agacé, mais dans lequel on pourrait distinguer comme une touche d’indulgence de la part de cette guerrière de la lumière dont ce n’est pourtant pas le fort. Toutefois, de là à se montrer aimable envers toi, il y a un pas qu’elle ne franchit apparemment pas en déclarant :

« Me soigner ne suffira pas, surtout étant donné tes capacités limitées. Est-ce que tu sais faire autre chose de tes fluides ? »


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Dim 31 Jan 2010 17:14 
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La phrase du chevalier résonnait intensément dans l’esprit du vétéran. Avait-il autre chose que sa bonne volonté et ses… piteux fluides à fournir pour cette expédition ? La réponse était en toute logique ‘bien entendu’ mais il ne sortit qu’un faible et triste « Non. » évocateur d’un grotesque mensonge car il était censé de dire que tout être, du gobelin en passant par l’elfe pour redescendre au nain, avait plus d’un tour dans son sac ! Jophiel n’échappant point à cela, il pouvait plus que des fluides ! Mais non, lui, humble, trop cette fois-ci, répondit sèchement un non trop clair pour être perçu ainsi. Il était aussi sûr que la dame avait remarqué le bizarre de la réponse face à un homme qui parle beaucoup pour peu.

Le cache-œil disparu, les cheveux apparaissant de manière disparate sur ses yeux, il soupira de manière presque théâtrale pour se souvenir de mauvais souvenir : la bataille. Rien que pour cela, on savait qu’il en savait bien plus qu’il ne pouvait en dire, qu’il avait reçu une formation militaire, quoique courte, qu’il avait fait ces preuves pour être resté en vie lors de cette sanglante guerre. Grand, souple, leste, vigoureux tel que pouvait être les braves guerriers élevés dans la rage et la liberté meurtrière des rixes, Jophiel avait des réminiscences de la prise de Pohélis et de ce qu’il avait pu y faire, y apprendre et ne plus jamais utiliser. Sous les ordres de son capitaine, monsieur Belmont était inflexible, rapide dans ses manœuvres, et n’oubliant jamais, au plus fort de la mêlée, qu’il devait user de son esprit pour se sortir de mauvaises passes. Il ne maniait pas l’épée comme un fin escrimeur mais était capable de la tenir sans se faire mal, il savait courir durant d’assez longue distance, se dissimuler pour éviter l’ennemi. La pire erreur du soldat était d’être trop bon, trop méditatif dans le feu de l’action, les décisions, il savait les prendre mais avec le recul, le temps et la patience du stratège en retrait. Il résonnait rapidement lorsqu’il lorgnait une blessure chez un blessé pour ainsi donner un diagnostic un peu clair du malade. C’était d’ailleurs à l’arrière qu’on le plaça après des semaines au front. L’arrière se transforma rapidement en champs de bataille à son tour et la fuite avec le capitaine Lionel et Bartholomei fut la seule solution pour eux.

Donc oui, il était capable de beaucoup mais pas de choses incroyables. Et pour la pieuté du semi-elfe, elle s’explique par son enfance nomade ou les lectures pieuses d’oraisons et de supplications pleuvaient à n’en finir. Il n’y apprit rien d’incroyable mais comprit l’importance des Dieux et aussi du possible don qu’il pouvait avoir, la magie n’était pas donné à tous. Gaia ne passait pas dans les priorités du morceau d’elfe mais lui rendre hommage dans cette sainte expédition était plus qu’important pour lui ; oui, pour lui, la déesse existait plus que dans le cœur des bons mais dans la lumière du monde et de l’âme mortelle. Et la demoiselle devant lui était une représentante de la foi, une purificatrice même et la mission qu’elle avait cité toucha la raison de Jophiel – les cadeaux aussi, peut-être ? – qui se sentait au plus profond de lui-même lié à ce château ou le mal fomentait.

Il repensa furtivement à cela aussi et s’agenouilla devant la sainte paladine puis expliqua doucement de manière plus que mesuré :


« Dame, après la guerre, j’ai fait le vœu de ne plus jamais tenir une arme à la Déesse. Je ne romps ce pacte car une arme n’en est plus une quand il s’agit d’occire le mal qui féconde dans l’univers mais un instrument de la grande Gaïa. En son saint nom, je vous le demande : apprenez-moi à me défendre. »

Il avait beau être sincère, cela lui faisait mal de taper à l’unique endroit où la dame pouvait être tendre… pas débile le Jophiel ! Il ne lui était rien arrivé car icelle avait vu sa religieuse scène. Maintenant, il ne devait pas en abuser ; la pieuse manipulation se voit souvent trop facilement et surtout quand on a affaire à un agent de la foi « qualifié ».

Apprendre ? Allait-elle accepter ?

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 1 Fév 2010 00:23 
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Emouvant moment que celui de l’humble confession de malhabileté faite par Jophiel Belmont au chevalier bleu, celle-ci étant d’ailleurs encore une fois prise au dépourvu par une conduite aussi révérencieuse que la tienne : marmonnant quelques remontrances confuses en te voyant te mettre à genoux devant elle, elle fait toutefois encore une fois silence pour te laisser prendre la parole. Etant donné ta position, tu ne peux voir de ton interlocutrice que ses jambes, et n’es donc pas en mesure de détecter précisément sa réaction, mais il semble toutefois qu’une fois de plus, ton décorum ait fait effet puisque tu entends à la suite de ton discours la paladine répondre non sans solennité en exerçant une pression cordiale sur ton épaule :

« Il en sera ainsi. »

Peu après, un très bref chuintement parvient à tes oreilles, et le manche d’une arme t’es mis dans la main, arme qui s’avère être un couteau de bonne facture, dénue d’ornement ou de tout autre type de superfluité ; le genre d’ustensile dont on peut facilement avoir l’usage, que ce soit pour crever l’œil de quelqu’un, trancher une corde ou se couper un bout de fromage. Manifestement, ton instructrice n’a pas attendu pour prendre ses fonctions, et elle le prouve en t’ordonnant d’une voix sans équivoque :

« Allez, debout maintenant, et regarde moi bien. Je vais t’apprendre quelque chose d’assez simple pour toi qui devrait t’être utile. »

Dégainant son épée, elle se met alors en posture de combat, ses mouvements ralentis à dessein pour que tu puisses convenablement les étudier au fur et à mesure qu’elle les exécute : ramenant légèrement son bras droit vers elle, la lame en travers de son visage pour se protéger des coups, elle se tient bien dressée, la jambe droite légèrement vers l’avant et la gauche ancrée dans le sol.

« Ton corps ne doit surtout pas pencher vers l’arrière. Reste bien calé sur ta jambe gauche. Tu peux te servir de ton bras gauche pour garder ton équilibre. Quant au bras et à la jambe droits… »

Tout à coup, en un sursaut rapide comme l’éclair, sa jambe droite exécute un pas vers l’avant alors que son bras se détend comme un ressort, parallèlement au sol, projetant devant elle le glaive bleu qui s’en va estoquer rudement un adversaire imaginaire.

« Tu as compris ? » Demande-t-elle en reprenant une position moins martiale, tournée vers toi.


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Dahràm
MessagePosté: Lun 1 Fév 2010 18:08 
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Il ne voyait que les genoux d’icelle et redoutait sa fatale ire, il se demandait s’il en avait pas trop fait, s’il n’allait pas se transformer en sac de paille qui tâterait de l’épée azurée de la demoiselle. Les yeux fermées, Jophiel sentit une chaleureuse charge contre son épaule nue puis une petite phrase ferme aux élans bien fatidiques, quasi-religieux. Un « Il en sera ainsi. » clôturant la messe pour laisser place à l’exaltation de l’entrainement, si on peut se permettre… bien sûr.

La dame fut clémente mais aussi rapide face à la demande du semi-elfe. A peine écouté, à peine déjà lancé dans un apprentissage qui allait se révélé assez aléatoire pour le personnage. Ecoutant, étudiant, cogitant avec soin paroles, gestes et demandes de la paladine il se releva, le couteau à la main et la conviction à l’esprit pour exécuté sa première tentative.

Mais tout d’abord, une étude préliminaire de la technique s’opéra pour Jophiel. Il avait analysé avec soin le mouvement, les positions et le coup sortant de la sainte demoiselle. Ayant travaillé avec des gens d’expériences, il reconnu rapidement ce geste si familier et si douloureux pour le jeune homme qui instinctivement ne pouvait se retenir de penser à la froide lame incurvée qui lui avait fait goutté les plaisirs de la mort de façon bien précoce.


(Ce mouvement… un coup d’estoc, net et précis, transperçant avec habilité. Bartholomei…) remua-t-il dans son esprit, tenant encore dans son cœur le nom de cet habile assassin et manipulateur, le coup d’estoc allait se relever une expérience à double tranchant pour le semi-humain…

Se ressaisissant calmement, maintenant un regard à la fois solennel et grave, il se pencha doucement en guise de remerciement devant la paladine puis se mit à la tâche.
Tout d’abord, les fondations. Il plaça son pied gauche soigneusement en arrière et de manière horizontale pour mieux allonger l’attaque et empêcher un recul potentiel, lorsqu’il commença à chercher une bonne posture, l’unique vision qu’il avait était celle de son ancien sergent nettoyant son arme calmement puis, se plaçant exactement dans la même position de la dame. Il le voyait sourire doucement puis poser cette question de manière si naturelle
:« Sais-tu que j’ai une adresse incroyable à l’escrime ? »Et il était tant pour Jophiel de révéler la sienne, d’adresse. Avec la netteté de cette vision d’horreur, avec l’angoisse de subir cette traitrise à nouveau, l’ancien soldat articula son pied de manière à le caler de façon invisible puis, pliant un peu son bras gauche pour préserver une solide stabilité, il enjamba de son pied droit une petite buche qu’il y avait sur le sol pour le fixer fermement à la terre. Certainement une erreur de sa part due à la trop grande fixation qu’il avait en tête ; pourtant, cette juxtaposition d’image chevalier bleu/Bartholomei semblait afficher un certain succès car quand bien même avait-il fini de poser le pied que l’image de son assassin lui revint à l’esprit. Lui, se tenant droitement avec le bras droit devant le visage, le sabre à la main, bondissant sur lui d’un geste encore plus rapide que ce qu’exécuta la dame devant Jophiel ; avant cela, le sergent s’était vanté, toujours en position d’attaque, de ses prouesses lors des duels primés, sa main serrant le pommeau mais pas trop tendu non plus : Jophiel s’en souvenait et appliquait de la même manière ces actions. Car c’était le bras en direction de sa main, dans une petite garde qu’il se tenait, silencieusement, le couteau non-loin de son visage et, d’un bond, il tenta sa première tentative, le pied droit avançant vivement, la main gauche devant le visage mais ne le cachant pas non plus, relâchant une sorte de pression de l’autre main qui alla droit devant elle pour transpercer le vide ou plutôt Jophiel lui-même. Il avait cette vision en effet, de la lame s’incrustant dans son corps puis ressortant rapidement, le laissant à terre après un sulfureux cri de douleur et une mare de sang se rependant dans la dure neige de Nosvéris.

Il se remit rapidement en position initiale, le pied gauche toujours derrière et le droit revenant vers le morceau de bois. Morceau de bois l’aidant à savoir si le geste du pied avait été bien exécuté ou non et il était d’avis que non car son pied était bien trop revenu vers le fagot. La fin du geste prime plus même que la frappe en elle-même, il le savait. Avant de se lancer dans une seconde tentative, il préféra attendre le verdict de la paladine qui avait peut-être son mot à dire sur ce qui vient de se passer mais pas de commentaire bien digne de sa personne comme un « J’ai eu bon là ? » ou un « Alors ? Pas mal, hein ? » En souriant doucement, là Jophiel était un peu trop concentré sur ce qu’il pensait voir et sur ce qu’il faisait. Gaïa ne tolère pas la revanche Jophiel… quoique loin de lui l’idée d’assassiner Bart, juste l’ambition de le livrer devant la justice de Kendra Kâr. Si celui-ci est toujours en vie, il sait que la seule et unique personne pouvant témoigner contre lui : c’est bien Jophiel Belmont.

Mais maintenant, il était dans une autre passe, en proie à un exercice un peu délicat pour ce curieux semi-elfe.

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