Les deux gardes à l'entrée parurent surpris à la vue de la Shaakt, mais il la laissèrent pénétrer dans le bâtiment sans poser de question. Un des gardes menait la marche, le plus jeune, ils descendirent dans les abimes du poste de la milice par un escalier en colimaçon. Ils arrivèrent à de grandes portes en bois bardé de fer, le garde la laissa entrer et remonta à son poste, laissant Marla en compagnie d'un homme et d'une femme, des humains visiblement. Il était le chef de la milice de la ville...l'autre n'était rien à priori, une aventurière répondant sans doute à l'annonce. Elle s'avança dans la salle pour détailler les personnes présentes.

Marla examina les deux personnes, le capitaine était à priori un grand homme, il savait ce qu'était la guerre, il émanait de lui comme une assurance naturelle, un charisme hors-norme comparé aux hommes qu'elle avait rencontré dans cette ville jusque maintenant. Il était dans son armure de guerre et était, à priori, prêt au combat. Marla écoutait ce qu'il racontait d'une oreille discrète jusqu'à ce que les mots "fluide spatial" et "autre planète" la sortirent de ses pensées.

Le capitaine enchaina, laissant la Shaakt troublée par cette déclaration...Qu'est-ce que l'araignée en elle allait donc faire si elle empruntait cette faille? Mordrait-elle? Si c'était le cas...la sombre avait plus de chance de rester en vie en continuant sa route vers Gwadh. Elle écarta cette idée pour le moment, n'ayant pas plus de renseignement. Ce fut au tour de l'humaine de passer sous les yeux de Marla, une femme au cheveu noir de jais, une peau d'albâtre et un regard aussi intense que ceux des Shaakts...mais de couleur bleue. Elle portait une armure noire et un arc en bandoulière. Elle avait également un sac en juste dans son dos... Elle se demanda un instant ce que cela pouvait donc contenir.

Le capitaine eut fini son monologue et venait de poser une question à la prêtresse qui ignora totalement celle-ci dans un premier temps.


J'ai cru mal entendre..autre planète? Vous n'êtes finalement pas attaqué par ce côté-ci? Et quand vous dites que vous ne donnez pas plus d'information c'est pour votre sécurité bien entendu...Non pour notre préparation...Vous devriez en faire part avant que les...mercenaires que vous engagez ne fasse demi-tour et encombre votre fluide spatial...

Elle voulait avoir une bonne raison de passer ce portail, si elle le faisait elle avait peut être de grande chance d'y rester… Pour la première fois Marla avait peur du gardien en elle.

Et pour répondre à votre question…la défense de votre ville…ou de votre république… je n'en ai cure…ce qui m'intéresse c'est de réguler les troupes d'Oaxaca.

Armelle s'inclina légèrement en guise de réponse au chef de la milice, au sujet de son silence sur sa personne. Elle avait confiance dans son responsable temporaire, vu qu'un jour ou un autre, elle passerait ce fluide et devrait tout expliquer de nouveau au responsable de l'autre ville. Cela l'ennuyait déjà un peu, mais elle n'en dit rien.
La jeune femme salua la shaakt comme n'importe qui d'autre. Elle la regarda de haut en bas, la femme portait une robe, aucune arme apparente, son fouet étant caché avec sa cape à capuche. D'après ce qu'elle pouvait voir, c'était sans doute une utilisatrice de magie et de par sa nature d'elfe noir, cela devait être de la magie noire.

La jeune archère se reconcentra sur les dires du chef de la milice. Il rappela ce qu'il lui avait déjà dis, à la nouvelle venue. Puis il revint sur ses questions une par une. Tout d'abord, le passage dans un fluide spatial ne semblait pas dangereux si on suivait les instructions. On pouvait le traverser dans les deux sens, ce qui amenait donc la source énorme de danger venu de l'autre planète. Puis par sécurité, il ne pouvait pas donner toutes les informations tant qu'il ne serait pas certain de notre loyauté. La shaakt était apparemment du même côté qu'elle pour le moment, mais elle ne pouvait pas lui faire entièrement confiance et elle le reconnaissait elle-même.

(Reste à savoir quand elle nous tournera le dos. Il faudra être prêt. Au moins les choses sont claires, je préfère cela à la perfidie.)

Le chef de la milice avait peur d'un vent de panique. Il avait sans doute raison, mais s'il informait de nombreux aventuriers, il serait de toutes façons trop tard. Les rumeurs circulaient bien rapidement. Le reste des informations qu'auront les aventuriers seraient données lorsqu'ils auront traversé, les choses étaient donc très claires.
Il annonça ensuite qu'une ville fortifiée était déjà construite de l'autre côté. Donc, le problème n'était pas nouveau, qu'est-ce qui avait changé alors ? Armelle hocha la tête, il était évident qu'il ne pouvait pas partir de cette ville dans ces conditions. Elle laissa parler la shaakt qui semblait plus préoccupée par sa petite personne qu'autre chose. Elle ne pouvait pas la blâmer, beaucoup étaient dans son cas.

"Si je puis me permettre, quel est votre nom ?"

En posant la question, La jeune femme regardait le chef de la milice. Puis elle se tourna par politesse vers la shaakt, elle ne connaissait guère les habitudes de ce peuple pour se saluer, alors cela serait comme les humains. Elle tendit sa main vers la shaakt. Elle avait plus d'habitude masculine que féminine.

"Je m'appelle Armelle Belmont, archère. C'est un plaisir de vous rencontrer.
Je pense que le chef de cette milice ne peut rien dire de plus, si jamais l'un ou l'une d'entre nous était un espion d'Oaxaca, ce serait dramatique pour la sécurité de tous."

C'était plus par politesse qu'autre chose, mais elle douta que le premier geste vienne d'elle. Puis en attendant une réaction ou non, elle se tourna à nouveau vers le chef de la milice.

"Monsieur, je ne sais pas si vous êtes un spécialiste en la matière, mais peut-on refermer un fluide spatial par la force ? Je veux dire par là qu'en cas d'échec de notre part, il vaut mieux un plan de secours. Et je pense qu'également une puissante défense dans cette pièce serait nécessaire en cas d'intrusion des forces d'Oaxaca dans la ville d'Oranan. "

Armelle ne savait pas trop comment il allait prendre les choses. Mais elle était directe et efficace, la situation l'exigeait, pas le temps de prendre des gants lorsque c'était inutile. Elle poursuivit avec d'autres questions.

"Que la réponse soit oui ou non, pour engager en masse autant de mercenaires de tout bord, la cité de l'autre côté doit représenter un sérieux avantage tactique. À moins que ce ne soit les richesses naturelles du territoire. Vu que la ville ne doit pas être construite depuis très peu de temps, le problème de tension avec Oaxaca ne doit pas être nouveau. Qu'est-ce qui a changé alors pour qu'elle attaque aujourd'hui ?
Et si Oaxaca a décidé d'engager ses troupes dans cette bataille, quitte à risquer la sécurité de la ville d'Omyre, c'est qu'elle doit également être au courante.
Si tout va mal, peut-on attendre des renforts des cités alliées comme Kendra Kâr ?

Je voulais savoir aussi si la ville de l'autre côté est autonome ou si elle avait besoin d'Oranan pour sa survie ?
"

Armelle essayait de creuser la question, sachant qu'elle n'aurait sans doute pas toutes les réponses.

"Je me disais également que cela serait le bon moment d'attaquer, que ce soit Oaxaca si elle est en capable sur Oranan en même temps ou des armées alliés. Par alliés, j'entends des personnes qui taperaient également dans la même direction que cette ville. Ainsi, qu'Oaxaca gagne ou perde cette future bataille, elle le payerait cher. Omyre est vulnérable en ce moment."

Elle n'était pas particulièrement doué en tactique, mais pour elle cela tombait sous le sens.

"Les aventuriers qui auront trop peur pour passer ce fluide spatial, vous allez en faire quoi ? Si vous les laisser partir, ils parleront. Donc la sécurité de tous serait menacer, non ?

Et enfin, je me demande comment va-t-on pouvoir vous prouver notre loyauté ? Je comprendrais facilement que certaines réponses soient gênantes."

La peur était une chose bien étrange. Elle paralysait les guerriers les plus endurcis, faisait sombrer dans la folie les plus sages et faisait en sorte que les plus compétents perdent leurs moyens. C'est ce qui commençait à arriver pour Marla. Le choc d'une mort prochaine annoncée par ses erreurs était quelque chose qui la perturbait au plus haut point. Elle n'avait aucune envie de revivre mille et une tortures dans les mains de sa déesse. Ce souvenir cuisant avait laissé une marque dans son esprit qui lui faisait perdre ses moyens. Elle fut sortie de sa torpeur grâce à l'humaine qui voulait la saluer... Celle-ci tendit la main, Marla supposa à une coutume humaine. Les poignées de main chez les Shaakts ne faisait que sceller un accord.

Elle regarda l'humaine sans bouger, ces méthodes étaient étrangères pour la Shaakt. L'humaine se présenta quand même, elle n'avait aucun titre, la prêtresse en conclut donc à une roturière. Par contre dans toutes les cultures, lors de rencontre, un nom en appelle toujours un autre.

Marla Maev'ar, matriarche de la maison Maev'ar de la ville de Khonfas.

Les présentations étaient ainsi faites. Dans le strict minimum...mais pour Marla s'était déjà bien de pouvoir parler à un humain sans le réduire en esclavage...Elle n'allait pas non plus user leurs coutumes barbares. L'humaine dénommée Armelle Belmont, enchaina une longue série de question, parfois pertinente d'autre non. Elle se moquait de la stratégie à adopter pour le moment et l'histoire de cet avant-poste. Tout ce qui l'intéressait était de savoir ce qui se tramait dans ce monde-ci. Sa déesse l'avait peut-être mise sur cette voie pour s'occuper des forces d'Oaxaca de ce côté. Le capitaine de la milice répondait à son tour au flot de questions que lui avaient posées les deux femmes...Et quand vint sa dernière question, la seule réponse de Marla était évidente...

Non! Je ne ferai rien pour le moment…

Elle allait bien sur devoir étayer son plaidoyer pour avoir plus d'information. Elle prit la parole d'un ton calme et neutre.

Voyez-vous, vous nous demandez de venir ici sans aucune information, de traverser un portail en direction d'un autre mode sans nous dire ce qui nous attend... Pour une personne normale, cela ne poserait aucun problème... Si je passe ce portail, il se peut que je meure...Je ne vous répondrai pas pourquoi, vous ne voulez pas savoir, croyez-moi! Donc je suis coincé de ce côté-ci..Dans vos geôles pour le moment...Seulement vous avez besoin de personnes voulant sauver votre cité...Même si je ne rentre pas dans cette catégorie de personnes, j'ai grand intérêt à voir les troupes d'Oaxaca anéantie... Sinon pourquoi une matriarche Shaakt viendrait se perdre sur cette île?

Elle reprit son souffle et continua:

Maintenant je vais partir du principe que je vais survivre en passant ce portail, nous arrivons à mener à bien la mission qu'on nous demande et nous souhaitons rentrer dans notre monde d'origine par nécessitée... Et justement les informations que vous ne souhaitez pas nous fournir de ce côté-ci...comme par exemple une armée chevauchant des lérions venants anéantir cette ville...Comment ferions-nous pour retournez dans nos demeures respectives? Nous tomberions irrémédiablement dans une embuscade avec aucun moyen de nous en sortir... Donc à l'heure actuelle, nos vies sont entre vos mains...A vous de décider si vous allez nous écraser comme des insectes ou nous suivre notre chemin?

Elle esquissa un sourire victorieux. Pour elle, son plaidoyer était irréprochable, elle avait pensé à toutes les parades et ne pouvait pas échouer. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Elle voulait également toucher la corde sensible pour émouvoir le capitaine. Espérant que celui-ci soit plus réceptif à fournir des informations.

Armelle écouta avec attention les dires du capitaine de la milice Astuhiko. Elle hocha la tête sans faire d'autre commentaire. Elle en savait bien plus qu'elle n'en devait, mais c'était pour bien comprendre la situation.

(Je sens bien qu'ils ne sont pas prêts à abandonner ce bout de terre. Ils feront tout pour le garder, cela risque d'être un problème en cas d'échec, mais croyons en notre victoire. Je ne serais pas la pierre angulaire du succès, mais je serais un parfait outil. )

La jeune femme commençait à mieux comprendre la logique de ce peuple, c'était vaincre ou mourir. Elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer d'autres personnes à part ceux d'Exech. Ils n'étaient sans doute pas tellement représentatifs du monde d'ailleurs. Il y avait des gens de valeurs, d'honneurs et de droitures en dehors de sa famille.

La jeune archère avait su apprécier le geste de la shaakt. Elle avait bien senti l'effort qu'elle venait de faire. Elle savait que les elfes noirs ne supportaient pas les autres peuples qu'eux-mêmes, mais si elle voulait sortir de ces geôles, elle devrait apprendre à mettre de l'eau dans son vin. Elle écouta consciencieusement la question de la shaakt, dont la réponse l'intéressait.

(Je suppose que si on gagne la bataille contre Oaxaca, nous serons libre. Au pire, je resterai là-bas en guise de paiement. )

Il n'y avait aucun doute dans l'esprit d'Armelle. Elle fonctionnait toujours comme cela. Elle fit un pas en avant comme pour s'engager à nouveau et dit d'une voix ferme sa réponse.

"Je suis prête à passer le fluide spatial quand bon vous le désirez sir Astuhiko "

Appareil à terre, je suis le premier sorti et d'un démarche tranquille, je me dirige vers les portes de la ville. Et la première chose qui me vient en tête, c'est que c'est carrément le bordel. Une file d'attente aussi grande que la stupidité d'un garzok a été mise en place et les gardes interroge, un à un les aventuriers qui viennent se présenter. A peine arrivé que j'en déjà marre! Il est hors de question que je poirote trois ans pour tailler le bout de gras trente seconde avec un garde! C'est donc sans aucun scrupule que je longe la file pour arriver à la tête de celle-ci plutôt que d'attendre patiemment comme paresseux sur sa branche. Certes je viens pour filer un coup de main et je ne suis sans doute pas le seul à manquer légèrement de patience, mais j'en ai un peu rien à faire au final.

Une fois face au garde je m'arrête sans honte et je lui adresse la parole d'un ton légèrement sec.

"Je suis désolé, mais j'ai pas envie de passer mon temps à glander devant les portes."

Comme je m'y attendais, l'idée de passer devant tout le monde n'est pas des plus appréciées. Je peux entendre la foule correctement alignée protester, râler, crier au scandale et j'en passe. Et bien évidemment, mon attitude n'est pas non plus au goût du garde qui me fait clairement comprendre que je ferai mieux de faire comme tout le monde. Malheureusement pour lui, depuis mon petit séjour involontaire à Omyre, je ne suis pas des plus patients et je commence légèrement à m'échauffer. Je continue de parler sur un ton relativement calme, ce qui tranche grandement avec la teneur de mes propos.

"Ecoute le troufion! Ton pays fait venir des gens comme moi pour faire un boulot que vous n'êtes visiblement pas capable d'accomplir. Alors évite de me faire perdre mon temps et dis-moi où je dois aller."

Après le monologue du capitaine de la milice, Marla rit aux éclats. Le capitaine avait maintenant réussit à la détendre. Elle le regarda avec un sourire mauvais.

D'après vous, que vaut votre parole rivvil comparé à la mienne dans les villes shaakts? Des pleutres? Vous savez très bien que les Shaakts ne sont pas des pleutres, notre férocité au combat glace le sang de vos familles au coin du feu…Pour vos érudits, nos rituels ne sont que superstition…Mais ils sont bien réel…Allons, n'essayez pas de me manipuler avec de vaines paroles…Si vous voulez voir comment sont les Shaakts…Venez chez nous et vous aurez un aperçu…

L'invitation était lancée! Est-ce que le capitaine aurait l'audace d'accepter? Marla en doutait, elle posait cette requête plus pour la forme qu'autre chose. Aucun humain libre n'entrait dans les villes shaakts…et encore moins de vivant en ressortait…

J'irai…uniquement pour affaires…

Marla se dirigea vers la pièce où flottait la boule brumeuse. Une certaines appréhension montait en elle. La prêtresse savait qu'elle devait se ressaisir, se montrer plus dure et froide encore! User de subterfuge et de mensonge pour que sa déesse accepte de lui parler à nouveau.

Armelle écouta sans dire quoi que ce soit lorsque le capitaine de la milice essaya d'asticoter la shaakt. Elle n'était guère dupe du stratagème guerrier, qui consistait même pendant les batailles à faire enrager l'adversaire. Il perdait ainsi toute concentration et tombait plus facilement dans les pièges, sa défense en était affectée également. Elle était certaine que Atsuhiko ne pensait pas une seule seconde ce qu'il avait dit. Ce n'était que de la poudre aux yeux, et la shaakt avait couru.

(Cela risque de poser problème durant un combat si elle réagit ainsi. Ce n'est pas bon du tout, du moment que cela ne concerne que sa vie pas de problème. )

Elle savait que le capitaine avait besoin d'hommes et de femmes pour le deuxième front, et il donnait tout ce qu'il avait pour cela.
La jeune archère suivit alors les instructions du capitaine afin de se rendre juste devant la boule lumineuse. Elle la regarda sans aucune crainte, puis se retourna alors vers le capitaine.

"Je vous fais confiance capitaine. Que vos dieux vous gardent, et bonne chance à vous. Je n'oublierai pas de saluer votre sœur. "

Armelle se retourna alors vers la shaakt en lui souriant légèrement. Si elle avait besoin d'encouragement, peut-être que l'humiliation d'un sourire de ce genre par une humaine la motiverait. Sans attendre sa réaction, elle se retourna vers la boule lumineuse et courut dans sa direction.

L'humaine dénommée Armelle venait de se faire aspirer par l'orbe, laissant la Shaakt seule avec le Ynorien, celui-ci en profita pour montrer son vrai visage vis-à-vis de la sombre.

Vel'uss zhaun alur taga lil quarval-sharess? Vous vous trompez rivvil...Vous êtes sur ce monde en vous disant bon avec les autres, hors dès que vous voyez un représentant d'une faction qui vous est étrangère, vous la méprisez. Vous êtes même prêt à la tuer... Tout cela pour que votre conscience troublée retrouve le repos...Dites moi maintenant ou se trouve votre impartialité? Vous et moi savons que je n'ai pas besoin de masque...
(Qui sait mieux que la déesse?)

Marla soutenait son regard, il était inflexible ...mais elle avait une ferveur en sa nature que rien ne pouvait ébranler.

Maintenant si vous voulez bien me laisser le passage, je serai ravi de m'occuper des forces d'Oaxaca. Ou alors préférez-vous laisser votre mépris me retenir ici?

Elle jouait avec lui, un jeu dangereux suivant les cultures, mais dans la sienne, cela servait à montrer sa supériorité. Tel était le jeu que s'adonnaient les Shaakts.

Décidément, j'ai tendance à m'emporter un peu trop facilement avec les gardes en ce moment. Celui-là est un peu le deuxième à pointer son arme dans ma direction aujourd'hui, mais il semble malheureusement un peu plus enclin à me trancher la gorge. Un jour je devrai apprendre à me maitriser. Que Cwedim aille se faire voir lui et ses enseignements foireux sur la colère, qui jusqu'à maintenant m'ont plongé dans un foutu marasme depuis que je suis sorti du Bagne. Et l'impulsivité qu'Ezak m'a transmise, ça aussi, je m'en passerai bien. Je bosse pour Oaxie en partie malgré moi, à cause de l'homme limace qui a profité de ma rage sur le moment, puis je bosse aussi pour l'Equilibritruc comme le prouve l'anneau que je porte, mais merde! Au final, j'enverrai chier la plupart de ses gens! Quand j'aurais suffisamment de force, de pouvoir pour me débrouiller par moi-même, à commencé par le Déchainé c'est certain!

Mais dans l'immédiat c'est pas Cwedim qui pose problème, mais un foutu garde un peu trop zélé à mon goût et alors que je m'apprête à répliquer, un elfe noir sorti de je ne sais où prend la parole et tente de calmer le jeu, me demandant de décliner mon identité.

"Je m'appelle Karz, Karz Enghrim."

Cet elfe noir...Peut-être est-ce celui qui...Bah! Qui s'en soucie!

Oranan – milice.

La seule réponse du milicien fut donnée avec une voix glaciale.

« Je ne méprise que ceux qui font de même avec moi. »

Et il s’écarta, sans un mot de plus, pour laisser le passage libre vers le fluide spatial.

Oranan – portes de la ville.

Le garde ne baissa pas son arme pour autant. L’elfe noir, lui, retourna dans la petite tente qu’il avait quittée pour intervenir, et parcourut ses registres d’un œil expert, pour finalement, apparemment, tomber sur celui de Karz. Il eut, l’espace d’une fraction de seconde, l’air surpris, puis, se reconcentra et fit mine neutre avant d’annoncer d’une voix claire :

« Aucun lien avec Oaxaca, il peut passer. »

Le garde grogna dans sa moustache, mais finit par baisser son arme, pour laisser passer le protecteur.

« Que j’entende pas qu’t’as manqué de respect aux Ynoriens. Va à la milice, si t’es là pour aider. »

Finalement, le passage ne fut pas si complexe…

[Karz : +1XP pour l’entrée dans Oranan.]