Il fait une remarque intéressante comme complètement folle, il ne semble pas vouloir voyager de nuit, car nous perdrions du temps pour arriver à Dahràm. Il est partagé entre essayer la puissance nouvellement acquis et la discrétion. Malgré mon envie irrésistible à moi aussi d’essayer ma nouvelle force, il me reste une once de bon sens.

Nous sortons donc de la ville et commençons à prendre la direction du nord. C’est la route où se trouvent le moins de commerçants, je donne une petite tape sur le cou de Xéolian et celui-ci se lance au galop aussitôt. Nous avançons pendant plusieurs heures, cela me laisse le temps de réfléchir à ce qu’il pourrait nous arriver.

(Je pense que nous ne voyagerons pas forcément tout le temps tranquille.

Je te conseille déjà de sortir de cette route, même s’il n’y a pas grand monde, elle est beaucoup trop fréquentée pour nous.

Je suis d’accord, nous nous devons de préserver nos forces pour cette île.

Ce que je ne comprends pas, c’est cette envie d’aller au Nord.

Me demande pas, je n’en sais pas plus que toi. C’est un besoin viscéral. Par contre, la nuit j’aurais besoin de vous deux pour monter la garde une fois que nous serons tous les deux endormis.

Pas de soucis.)

Je tire les brides de Xéolian et le dirige vers un chemin particulièrement escarpé. Nous avançons plus doucement que possible, les roches et les passages abrupts compliquent la progression. J’observe en permanence l’horizon pour être sûr de ne pas voir une patrouille ennemie. Je me méfie de plus en plus surtout quand nous nous rapprochons de territoire Shaakt. Il est fort possible qu’il y ait quelque part des chasseurs de primes qui cherchent à prendre ma tête plutôt morte que vive. Il est peut-être temps que j’utilise un nouveau fluide afin d’augmenter mon pouvoir ou celui de mes doubles.

Je fouille dans ma besace et en sort une bouteille avec un liquide d’un blanc pur. Michel me dit qu’il s’agit d’un fluide de la déesse Gaïa. Je tire le bouchon avec mes dents pour ensuite le cracher au loin. J’avale d’une seule traite le liquide. Je me sens envahi d’une agréable douceur et d’une gentillesse immense. Je peux entendre Michel vivre un moment d’extase pendant que Jack pousse des hurlements de douleur et proférer des jurons. Je ferme les yeux afin de ressentir tout ce qu’ils ressentent. Je suis parcouru par la joie ainsi que par la terreur, le bien-être et la souffrance. Je suis comme déchiré entre ses émotions. Il m’est impossible de savoir ce que je suis réellement, suis-je le bien ? Suis-je le mal ? Je suis incapable de le dire, d’un point de vue technique je dirais que je suis neutre. Ce qui me fait rire.

J’entends Artiel me dire qu’il est temps de s’arrêter ou de continuer à pied. Puis il admet que cela présente un grand risque de continuer. Il vient même dire que nous aurions dû aller jusqu’au poste frontière pour avoir des informations.

Artiel, je ne pense pas que le poste frontière nous aurait apporté beaucoup d’information Par contre, nous aurions révélés nos intentions et ceci aurait pu présenter un risque. Nous ne savons pas qui est à la solde des brigands ou non.

Je descends de Xéolian, je regarde autour de nous et ne vois rien, ce qui est une bonne chose. J’attends qu’Artiel descende puis je retire la selle de mon destrier. J’attache les rennes où je peux puis m’installe au sol.

Nous n’allumerons pas de feu pour éviter de révéler notre position. Puis-je vous tutoyer ? Je ne supporte plus de dire vous. Si vous avez des questions, je vous en prie, posez les.

Instinctivement, lorsque je descendais de cheval, je scrutais les alentours frénétiquement à la recherche du moindre mouvement suspect. Rien ne bougeait et rassuré, j'écoutais mon compagnon de route désapprouver ma réflexion sur les informations que l'on aurait pu soutirer aux gardes.

( De quels Brigands parle-t-il ? )
( Je ne sais pas, ce personnage est très étrange. Je sens émaner de lui une drôle d'Aura, tantôt bénéfique et tantôt maléfique. Restes sur tes gardes. )
( Je ne pense pas avoir grand-chose à craindre de lui, certes, il est puissant... Mais il est sincère lorsqu'il parle. )
( C'est vrai que c'est un bon point. Mais je te dis juste de te méfier. )

Dirtz en s'installant à terre m'invita à lui poser toutes les questions qui me venaient, comme s'il s'attendait à un examen complet de sa personne. Seulement, bien qu'une grosse part de mystère planait sur lui, je ne voyais pas l'utilité de lever le voile pour le moment.

" Reposez-vous Dirtz. Je vais monter la garde pour être sûr que nous n'avons pas été suivis. Et nous ne savons pas si nous sommes encore sur le territoire des nains ou sur celui de l'ombre."

Sur ces paroles, je me dirigeais arc à la main vers un entassement de rocher sur lequel je pourrai monter et surveiller les alentours.

Daio n'a pas le temps de se faire une place plus ou moins confortable, et Artiël n'a pas le temps d'attendre son rocher que vous êtes dérangés par des cailloux qui tombent... Signe d'une arrivée pour le moins étrange : deux nains, montés sur des boucs des montagnes !

Avant qu'ils aient eu le temps de se présenter, vous le savez, ils portent des colliers, tout comme vous !

Artiel m’invite à aller me reposer pendant qu’il monte la garde, je ne suis qu’à moitié rassuré. Il semble bien jeune et inexpérimenté dans l’art du combat. Je le vois se diriger vers un monticule de pierre l’arc à la main.

(Michel, dès que je me serais couché, je souhaiterais que tu ailles surveiller les environs sans qu’il te voit.)

Michel approuve ma proposition. Je me dirige vers un endroit pour établir ma couche quand soudain j’entends le bruit des cailloux qui tombent. Je me retourne et dégaine mes deux lames afin d’être prêt d’un éventuel combat. Je vois surgir deux nains montés sur des boucs.

L’un d’entre eux est une femme qui porte une tunique verte fermée par des lacets qui laissent apparaître une poitrine plutôt généreuse. Le bas de ce vêtement semble être ourlé avec de l’acier. Elle porte aussi des bottes et des gants qui sont eux aussi renforcé avec des morceaux de métaux. Elle possède un énorme marteau pour pouvoir combattre. Sinon elle a des cheveux couleurs de feu attaché en queue de cheval.

Le deuxième est un homme avec une armure plutôt lourde et finement travaillée. Son casque est surmonté par deux cornes bien dressé. Il laisse apparaître sa barbe bien fournie et blanche, il y a même des anneaux à l’intérieur afin de lui donner un style. Il est armé d’une hache pour sa part.

Je rengaine mes lames quand je vois qu’ils portent eux aussi des colliers. Nous sommes donc dans le navire, si je peux me permettre cette métaphore. Je ne dis rien et observe ce qu’ils vont faire, même si je n’ai plus mes armes de sortis, rien ne m’empêche d’être sur mes gardes. Je suis quand même rongé par l'envie de leur demander ce qu'ils font ici, je me permets donc d'ouvrir ma bouche.

Messire et damoiselle les nains, je suis content de vous rencontrer. Je me nomme Dirzton et voici Artiel. Pourrions nous savoir vos noms et la raison de votre présence?

J'avançais d'un pas rapide et sûr vers ma nouvelle position en abandonnant mon compagnon à l'arrière, lorsque des bruits d'éboulements me vinrent aux oreilles. Instantanément, je pris une flèche en me retournant et l'encochais en bandant mon arc dans la dite direction. La pression de la corde faisait trembler mes muscles encore ankylosés par le poison de l'araignée. Il me faudrait du temps pour récupérer entièrement de ces évènements et je songeais même que j'en garderai des séquelles pendant des années, voir jusqu'à la mort.

Les yeux plissés, je distinguais deux nains montés sur des boucs équipés d'armes et d'armures impressionnantes venant à notre rencontre. Je baissai mon arme en avançant dans leur direction, les nains n'étaient pas à craindre et j'aimais beaucoup leur compagnie. Lorsque je revenais au niveau de mon compagnon, il rengaina également ses lames.

( Une forte belle rencontre ! )
( Regardes bien)

Niara l'avait senti avant moi, les deux êtres portaient également des colliers semblables aux nôtres. Nous allions être dans le même bateau et cette pensée me réchauffa intérieurement. Je me souvenais de nos relations avec ceux de mon monde, ils étaient toujours chaleureux et accueillants.

Tandis que Dirtz nous présentait tous les deux, en leur posant des questions mal-venues, je fis une petite courbette en signe de politesse pour leur souhaiter la bienvenu.

Une fois plus proche de vous, il ne faisait plus aucun doute que les deux Torkins portaient un secret identique aux vôtres. Eux aussi avait dû croiser la route de la jeune malapprise car ils portaient tous les deux un collier, vous le sentez.

"La raison de notre présence ? Nous vous pistons par Valyus ! Votre maudite bestiole vous a fait passer par des chemins de malades, à moins que vous ne vouliez pas être vu !"

Manifestement, ils sont tous les deux assez fatigués et leur visage révèle un certain ras-le-bol ou un ras-le-bol certain...

"Bien, vous avez prévu un guetteur, on va donc pouvoir manger tranquillement. Manque un feu, un festin et de la bière et on pourra faire connaissance."

Comme s'ils étaient en terrain conquis, les deux Torkins descendent de leur monture et commencer à décharger leurs montures.

Les deux torkins possèdent les mêmes colliers que nous, je le ressens au plus profond de moi. Un peu comme quand je ressens le besoin de me nourrir. Ils ont dû croiser la route de la naine, mais elle a peut-être été un peu plus tendre qu’avec nous. Je serais curieux de savoir jusqu’à quel point nous sommes devenus puissant. L’un des deux nous informe qu’ils nous pistaient depuis Mertar et que Xéolian nous a fait passer par des chemins plutôt incongrus. Le deuxième nous dit que vu que nous avions prévu un guetteur, nous allions pouvoir festoyer tranquillement avec un feu, de la bière et de la viande.

(Ils sont complètement fous, un feu risque de signaler notre présence.

Tues les Daio.)

Les nains descendent de leur monture et retire leur bardas. Je secoue la tête lentement de gauche à droite pour montrer ma surprise et mon désaccord envers les nouveaux arrivants.

Je pense que nous pouvons laisser tomber le feu. Nous ne voulons pas être repérer, c’est pourquoi nous sommes passés par des chemins aussi tortueux. Vous pouvez manger et boire autant que vous voulez, je m’en fou. Les règles ici sont simples, pas de bruits, pas de feu et tout ira pour le mieux entre nous. Quand on se dirige vers un territoire gouverné par les Shaakts et Oaxaca, il est préférable de faire profil bas.

Je marque une pause et regarde Artiel, je n’arrive pas à savoir s’il est un bon combattant ou s’il est tout simplement un morceau brut qui va se façonner avec le temps.

(Qu’en pensez-vous ?

Artiel deviendra un bon compagnon de voyage s’il survit et que tu le protèges un peu.

Il ne sera qu’un boulet s’il vient avec toi. Il va nous ralentir, il n’a rien d’un guerrier, il put la peur, il la transpire par tous les pores de sa peau.)

Je suis d’accord avec Michel, il deviendra quelqu’un si on lui laisse le temps.

Seigneurs nains, si vous voulez rester avec nous, nous en serons heureux, mais il faudra se plier à nos règles pour ce qui est d’être à nos côtés.

Les nains nous apprirent qu'ils nous pistaient depuis Mertar ce qui me fit froncer les sourcils d'un air interrogateur. Certes, ils portaient les mêmes colliers et il était certain que leurs émotions et l'envie de partir au Nord les poussaient également sur ce chemin. Mais comment pouvaient-ils nous pister, nous rechercher comme s'ils nous connaissaient?

( Ces colliers n'augmentent pas que la puissance visiblement.)
( Encore un élément à mettre en relation, les envies, les sentiments... Ils touchent la personnalité elle même visiblement. Mais tout ça me dépasse, je n'ai encore jamais vu une chose pareille ! )

Visiblement accablés et exténués, ils nous donnaient leur intention de festoyer tout en descendant de leurs montures. Dirtz se fit autoritaire quant au fait de faire un feu, mais je ne pus m'empêcher de rejoindre nos invités dans leur envie:

" Nous ne pouvons point faire de feu, mais nous pouvons au moins boire ensemble."

Leur faisant signe de me suivre en direction de la selle et de nos sacs, je me souvenais de ces dernières années nostalgiques. La solitude m'accablait depuis mon arrivée sur Yuimen, Niara elle même ne pouvant combler le manque de relations sociales.

"Comment ça pas de feu ? Vous rigolez là ? On est encore à plus de dix kilomètres des troupes d'Oaxaca !"

"Calme-toi donc Nurrin... Ils ont raison, ça serait idiot de se prendre un combat ici... Même si, ça défoulerait quand même."

Ils s'installent et déballent des provisions, un petit tonnelet de bière, du saucisson, du pain et du pâté. Ils sortent aussi quatre chopes vous en proposant spontanément deux. Ils extraient aussi deux pipes et du tabac.

"Maintenant, on peut parler ! Je suis Nurrin "Hache des neiges" et voici Kirena, ma douce épouse..."

Mettant les pieds dans le plat, Kirena enchaîne directement sur la question essentielle pour vous quatre :

"Vous avez prévu d'aller comment jusqu'à l'île ?"

Le nain me fait remarquer que l’on est encore à plus d’une dizaine de kilomètres des soldats de la prétendue déesse. La naine lui répond que nous avons raison, même si un combat ne lui déplairait pas le moins du monde. Je pense qu’elle est plus raisonnée et réfléchie que lui, mais bon se sont des nains donc je ne devrais pas m’étonner de ce genre de comportement. Ils sortent leurs provisions qui contiennent un tonnelet de bière, du saucisson, du pâté et du pain.

(Je dois bien leur admettre une chose avec eux, c’est qu’ils partent mieux équipés que nous.)

Ils dégainent ensuite quatre chopes et nous en propose une chacun spontanément. Puis ils sortent deux pipes avec du tabac, je regarde avec avidité le tabac, il y a bien longtemps que je n’en ai pas eu à savourer. Ils finissent par se présenter, lui s’appelle Nurrin et elle Kirena. J’acquiesce d’un signe de la tête pour montrer que j’apprécie le fait qu’ils se sont présentés. Puis la naine demande comment nous avons prévu d’aller sur l’île que nous semblons tous chercher.

Je me lève et leur dis :

Je vais laisser Artiel vous parler de tout ça. Je vais aller monter la garde un peu plus loin, car actuellement il n’y a personne pour assurer nos arrières.

Je les salue et m’éloigne du groupe pour m’installer en tailleur sur le rocher que voulait prendre Artiel. Je regarde l’horizon et me demande comment va se passer le reste du voyage. Notre groupe vient de s’agrandir de deux membres, nos déplacements vont être plus facilement détectables. J’espère qu’ils sont de bons guerriers sinon nous sommes dans une merde noire. Je fouille ma besace pour trouver un des parchemins que j’ai pu acquérir lors de mes pérégrinations. Je le trouve enfin, il s’agit du changement de voix. Je déroule le morceau de papier et commence à lire les indications qu’il y a dessus.

Il explique le fonctionnement du sort, en gros dans ma gorge se situe des muscles qui se contractent pour moduler ainsi que donner le son de ma voix et la magie fait varier le flux de vent autour de ceux-ci. Il me faut pour commencer, me concentrer sur les fluides de Rana qui circulent en moi. Je recherche la moindre parcelle d’énergie venteuse, mais pour l’instant je perçois la magie de Gaïa qui coule dans mes veines. Sur le moment, je me dis que mon corps est un véritable bordel. Je peux enfin détecter la sagesse de Rana, je la fais remonter au centre de mon torse pour la rassembler et la canaliser. Je la dirige ensuite vers ma gorge pour pouvoir modifier ma voix.

Au moment où j’ouvre la bouche pour essayer de parler avec une nouvelle variation. Au lieu de parler, je lâche un énorme rot qui me fait quelque peu honte. Je regarde le parchemin et celui-ci est annoté d’un astérisque qui explique que si l’on relâche trop d’air d’un seul coup on peut avoir ce genre d’effet indésirable. Je recommence l’opération en y allant doucement cette fois, d’abord un sifflement sort de ma gorge puis un son grave. J’essaie de prononcer le simple mot qu’est non et une voix de baryton s’échappe.

(Maintenant il va se prendre pour un chanteur professionnel maintenant. Comme si tu n’avais que ça à faire.)

Jack me fait rire avec sa remarque, j’essaie de prononcer d’autres mots afin de voir le résultat qui n’est pas terrible au démarrage et il s’améliore au fur à mesure. Je me sens épuisé au bout d’un moment, je préfère arrêter et me reconcentrer sur ma mission d’observation.

Ne pas faire de feu ne réjouissait pas le Nain qui rétorqua en grognant que nous étions encore loin des troupes noirs. Sur le principe j'étais plutôt d'accord, mais cela aurait été idiot de se faire prendre si bêtement en embuscade. L'autre personnage en lui demandant de se calmer rejoignit nos craintes en admettant qu'ils nous fallait rester prudents. Ils s'installèrent en formant un cercle au milieu de la piste escarpée, où l'endroit formait un petit plateau précaire et déballèrent leurs affaires. Lorsque j'ouvris la bouche pour parler, ils m'en ôtèrent les mots en nous proposant une chope de bière. Résigné, j'attrapai le breuvage en souriant tout en guettant du coin de l'oeil la réaction de Dirtz.

Les deux personnages se nommaient Nurrin et Kirena et étaient respectivement époux et épouse, ce qui me fit sourire. Ils formaient un excellent duo et semblaient se compléter, notamment au niveau de l'armement. Lorsqu'ils nous demandèrent comment nous comptions aller jusque l'île, Dirtz s'excusa et se congédia en partant monter la garde, me laissant donc raconter l'histoire. Portant la bière à mes lèvres, je pris une gorgée avant de commencer:

« A vrai dire, nous comptions nous rendre à Dahràm et y réfléchir sur place. Un port de cet ampleur doit bien compter des mercenaires prêt à être enrôler en leur promettant milles richesses. »

Me détendant, je déposais mon arc à terre tout en m'asseyant en tailleur. Une question me vint à l'esprit et je sentais Niara affirmer ma demande:

«  Vous avez donc vous aussi rencontré la Naine ? Drôle de personnage, déterminée et assez.. violente. Cependant, nous n'avons pu en apprendre plus sur ces colliers et leurs origines.. Peut-etre seriez-vous au fait de cela ? »

"On aurait préféré que vous nous annonciez que vous aviez un navire solide et pas un rafiot de chiens d'Oaxaca. Vous avez de l'or au moins ? Parce que vu votre matériel, vous semblez pas bien riche... Quoique, la peau d'ébène porte un équipement digne de ce nom... Vous êtes son serviteur ? Son esclave ?"

C'est l'homme qui te répond :
"La petite ? Aucune idée, jamais vu avant. Je me demande même si elle serait pas d'Hidirain, elle n'a pas l'accent du pays, c'est certain ! Pour les colliers, jamais vu non plus, trop grossier pour de l'artisanat Merteran, ça je vous le promet."

@Daio : La lune éclaire loin et il ne se passe rien, si on excepte deux lapins qui profitent de la douceur de la saison...

La lune éclaire les environs, j’y vois presque comme en plein jour. Je ne vais pas me plaindre de cette avantage non négligeable que d’avoir une si bonne visibilité, mais qui dit avantage dans mon sens veux dire aussi pour les hypothétiques ennemis sont dans les mêmes conditions que moi. C’est trop calme, trop paisible, il y a quelque chose d’étrange ici. De plus, je sens mon collier insuffler en moi la folle envie de me diriger vers cette île.

(Ici Jack en direct de la tête de Daio. Notre ami est de plus en plus cinglé, sa soif de sang et de combat s’agrandit certainement avec ce nouveau désire d’aventure. Mais où allons-nous partir ? Une petite idée Michel l’omelette ?

Mon petit doigt me dit que nous allons sur une île lointaine et que nous risquons de rencontrer destruction et mort. Je ne me sens pas particulièrement rassuré, mais à nous trois nous devrions réussir à nous en sortir. Par contre, il va s’éloigner de son but de sortir son peuple de l’oppression d’Oaxaca et des prêtresses.)

Mes doubles semblent se moquer de moi et de cette envie de partir dans une nouvelle aventure. Il est vrai que je m’éloigne de la survie de mon peuple, mais j’ai le sentiment que je trouverais quelque chose sur cette île qui me permettra de mieux réussir à m’en sortir.

Je vois deux petits lapins gambader devant moi, il ne doit pas y avoir d’ennemis à proximité s’ils se promènent de cette façon. Nous devrions profiter de cette nuit douce et éclairer pour continuer. Je me lève et me dirige vers le groupe. Ils boivent tranquillement une bière chacun.

Nous ferions bien de profiter de cette nuit clémente pour continuer notre voyage. Nous sommes encore loin de Dahràm et j’ai l’impression que nous perdons du temps pour pas grand-chose. Mettons ce temps libre et parfait à notre profit pour continuer. Mon envie d’aller sur cette île grandit de seconde en seconde.

Je commence à rééquiper Xéolian en même temps que je finis de parler. Ils ne seront peut-être pas d’accord pour que nous repartions, mais je veux y aller.

Mes yeux se perdaient dans l'obscurité, attendrit par la lumière de l'astre de nuit tandis qu'à mes lèvres se portait le breuvage offert par les nouveaux arrivant. La nuit était calme et dans cet endroit au goût de douces aventures nous aurions juré qu'il n'existait pas d'armées ténébreuses à quelques lieux de là. J'étais détendu, calme et serein après cette longue et épuisante journée et ce réveil difficile qui meurtrissait toujours mes muscles. J'ignorais combien de temps s'était écoulé depuis que la monstruosité m'avait empoisonnée dans cette grotte et mon réveil dans l'antre des Lykiors.

( Presqu'une année entière prince... Ils ont fait des miracles en te maintenant en vie ! Je suis si heureuse ! J'ai cru que... )

J'étais également heureux d'être en vie. Je ne me souvenais que vaguement de mes compagnons de route.. Le milicien qui commandait.. Jakadi.. Barelfe l'orque.. Et tant d'autres. Etrangement, le seul souvenir concret qu'il me restait faisait référence à un rêve et une phrase : « Dos à la porte des songes, suis ton coeur et non le tintement des épées ».

Soudainement, le nain reprit la parole en me sortant de mes pensées. Il fit référence à mon équipement primaire et se doutait que je ne possédais pas grande fortune. Mais pire encore, il m'assimila comme l'esclave du Shaakt en blessant mon honneur et ma fierté. En me levant, je fronçais les sourcils en jetant un regard inquisiteur dans les yeux de mon interlocuteur en répondant d'une voie méprisante:

«  Pour qui me prenez vous ? Je ne suis l'esclave de personne ! »

La fiancé de ce dernier répondit à ma question, certainement pour calmer le trouble que son mari venait de causer. J'écoutais ses paroles sans grand intéressement et décidait de m'éloigner d'eux pour éviter qu'un grave conflit gâche mon enthousiasme lorsque Dirtz revint vers le campement.

( Comment peuvent-ils me manquer de respect à ce point ! )
( Restes calme. Je pense que c'était une question sans réelles arrières pensés..)

L'intéressé nous expliqua son avis sur notre position actuelle et que nous ferions mieux de reprendre la route. J'étais écarté de quelques pas à réfléchir à ce qu'il me fallait faire et à attendre un semblant d'excuses de la part du nain.

"T'énerve pas, petit. Je pouvais pas savoir, les peaux d'Olath, sont habitués à avoir des esclaves et comme t'es pas franchement bien équipé... Bah voilà quoi."

A la proposition de Daio, la torkine enchaîne :

"Bon, on fait quoi ? On part ou on dort ?"