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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Dim 11 Sep 2011 18:29 
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Alors que je triomphais assis, sur une pierre de la tour, Raek m’adressa un regard vide. Vide de toute substance intellectuelle car son geste qui suivit fut empreint d’une grande bêtise. Je ne savais pas si cela était un test ou l’expression de sa colère face à la défaite, mais il fut pris de folie et fractura les restes de la tour à coup d’éclair. Celle-ci déjà dans un état merveilleux, craque puis finit par s’effondrer lamentablement, m’entraînant avec elle, vers une mort certaine.

(Par Gaïa…Oups)

Le temps pressait et le sol se dérobait sous moi, laissant mon corps libre à la gravite qui m’entrainait vers la pierre. Par chance, ma mort me fut épargnée par une pierre qui heurta mon crâne violement dans le chaos de pierre m’entraînant dans une inconscience salvatrice à cet instant.



Le réveil fut douloureux, la première chose qui me vint à l’esprit fut de porter ma main à ma tête où je sentis une bosse non négligeable. Cela avait été cruel de la part de Raek, mais au moins j’étais en vie. Et alors que mon crâne me laissait penser à un lendemain de soirée bien arrosée sur le port de Kendra-Kar, je sentis brutalement mon ventre remonter au niveau de mes omoplates… Je ne mis pas plus d’une seconde à comprendre la sensation qui m’avait assailli seulement quelques jours auparavant. J’étais dans un bateau.


(Cette pièce est une cabine, et je suis sur un bateau…)

Avant de commencer à comprendre ce qu’il m’arrivait, je m’armais de courage pour effacer cette bosse de mon crâne et fit une petite prière à la Sainte Déesse tout en déversant sa magie bienfaitrice sur ma douleur. Quel soulagement ! Et puis ce fut l’heure de commencer les investigations. Le bateau tanguait fortement, et j’en concluais que nous étions déjà bien avancé en mer, sans doute déjà en haute mer… Depuis la tour, il fallait au moins deux jours pour rejoindre le port le plus proche, et un de plus pour parvenir à atteindre le large sereinement… J’avais donc été assommé pendant trois jours.

(Trois jours… Ce mage n’a pas raté son coup ! Il me le paiera si je le recroise)

Je me levais de la couche sur laquelle j’étais allongé et me prépara à sortir de la cabine quand je découvris le message de l’électromancien. Je ne mis pas plus de quatre secondes à le dévorer avant de rageusement arracher la lettre du coffret… Ce fourbe avait réussi son coup. Il m’avait berné et en plus me mettait l’eau à la bouche. Cependant, l’aventure était cette fois-ci solitaire, et ses propos n’étaient pas particulièrement rassurant…

(Le Bourreau des ombres ? Plutôt pas mal le nom … Je me demande ce que cela recouvre ? Sans doute une arme électrique, les éclairs chassant l’obscurité ! Mais la Sororité ? On m’a déjà évoquée ce pays où les hommes sont bannis ou tués. Enfin, j’avais toujours cru que c’était un conte de bonne femme pour faire peur aux petits garçons avant de s’endormir… Enfin bref, pour l’instant, l’important est de savoir où je suis.)

Je sortis de ma cabine et partit sur la droite, croisant un certain nombre de matelots visiblement pressé qui ne portaient que peu d’attention à ma personne. Je finissais par réussir à en arrêter un pour lui demander ce que je faisais ici :

« Hé matelot, où suis-je ? Quel est ce navire ? Comment suis-je arrivé ici ? »

« Z’êtes sur la Perle Rouge en route pour Tulorim… Pour le reste, faut aller voir le cap’tain sur le pont ! »

Pour répondre à mes autres questions, il haussa les épaules et poursuivit son chemin, me laissant là et las.

(Tulorim ? Au moins, je suis déjà allez là-bas… Par contre, je maudis Raek de m’avoir remis sur un bateau ! Il aurait dû comprendre mon malaise au réveil au fond d’une cabine de navire… Après tout ce qu’il s’est passé)

Sans attendre de voir un autre ballet de marin affairés me passer sous le nez, je prenais le pli de remonter à la surface pour au moins prendre l’air, et ensuite découvrir un peu plus de choses sur ce qu’il m’arrivait à l’heure actuelle.



L’air était vivifiant, celui de la pleine mer. Fort et salé, comme les saucissons de Mertar ! Le ciel claironnait de soleil, presque insolent face à de pauvres marins en sueur qui cavalait sous les ordres péremptoires d’un capitaine visiblement aguerris. La première journée de traversée avait l’air de s’être bien déroulée car tout était en ordre sur le pont. Kendra-Kar n’était plus en vue. J’étais halluciné de l’inconscience dans laquelle j’avais été plongée. Je n’avais pu remarquer qu’on enfournait mon corps dans un navire et ce après deux jours d’un voyage dont je ne voulais même pas connaître la teneur…
J’avais été faible et Raek m’avait fait payer ma présomption de puissance. Je n’étais qu’une petite épine qu’il pouvait balayer aisément, et il m’apprenait l’humilité. Cet homme était rusé, terriblement même. Et par tous les dieux, j’espérais bien qu’il m’était envoyé par Gaïa ! Alors que je ne l’avais jamais eu jusque là, un roulis du bateau me donna un haut le cœur, et je me rapprochai doucement du bastingage. L’expérience de la Citadelle avait marquée à jamais mes voyages maritimes.


(Oaxaca, je te maudis)

Je récoltais les informations au compte goutte, mais je ne comprenais toujours pas ce qu’il m’arrivait. Depuis quelques temps, ma vie avait pris un train d’enfer et il ne semblait pas vouloir s’arrêter ! Après avoir pris un grand bol d’air marin, je m’approchai de la barre pour poser quelques questions au chef de bord. Lui serait peut-être à même de me répondre.

« Bonjour Capitaine… Ma question va sans vous surprendre, mais que fais-je ici ? Je viens de me réveiller d’une lourde chute et je suis un peu perdu »

« Vous voguez vers Tulorim, jeune homme ! Et je peux vous dire qu’un homme a grassement payé votre traversée, sinon je vous aurais déjà balancé par-dessus le bastingage. Nous naviguons depuis un jour et demi et c’est toutes les informations que je peux vous apporter. »

« La perle rouge, c’est ça ? Le fier navire de liaison entre les deux plus grandes villes du monde… Vous devez en avoir vu des choses ! L’homme qui m’a laissé ici, je me doute de son identité, mais il m’a laissé une tâche pour le moins déroutante. Qu’est ce que vous savez de la Sororité de Selhinae ? »

« Que vous n’y mettrez jamais les pieds, Parbleu ! Cet endroit est un repaire de bougresse armée jusqu’aux dents et qui vous émasculerais dès le premier orteil posé sur leur territoire… »

« Et il n’y a aucun moyen d’y aller ? En tant qu’ambassadeur ? Ou avec un déguisement ? Personne n’y a jamais mis les pieds à l’exception de femmes ? »

« Jamais, et je vous conseillerais d’éviter la destination. Ces femmes sont diaboliquement cruelles. Vous êtes jeune, vous n’êtes pas prêt à affronter les foudres de ces amazones… »

« Vous avez sans doute raison… Mais je crois que je n’ai pas vraiment le choix ! »

Sur ces paroles énigmatiques, je m’écarte du capitaine. Il ne m’avait pas vraiment aidé. Cet homme était un marin et entouré d’hommes à longueur de journée. Il aurait du mal à concevoir un royaume où les femmes règnent en maître et font la loi à tous les mâles qui osent s’y aventurer… Je devrais donc changer de sexe… Une opération simple à n’en point douter !

(Je sens déjà que cela va être un plan foireux… J’irais faire des recherches à Tulorim)

Glissant telle une ombre, je descendis à nouveau dans le bateau pour m’enfermer dans ma cabine et réfléchir aux options que j’avais. Il fallait que je pèse le pour et le contre de toutes les options qui se présentaient à moi.

(Si je veux m’y rendre rapidement, j’ai les moyens de m’acheter une monture… Avoir un cheval pourrait être intéressant s’il faut fuir cet endroit au plus vite. J’irais donc à l’écurie. Par contre mon déguisement est plus gênant. Comment pourrais-je pénétrer cet endroit sans risquer de m’y faire tuer ? En me déguisant ? Ce serait grossier mais ce serait sans doute le plus simple. Une fois à l’intérieur, il faudra agir de nuit et ouvrir ce coffret au plus vite. Il a la fâcheuse tendance de me rappeler l’Aigle…)

Sur ces sombres pensées, je me perdis dans mes pensées jusqu’à m’endormir après que la nuit soit tombée sur le bateau. Le lendemain, je serais sur Tulorim et il faudrait avancer. Choisir entre le risque et la facilité… Mais mon choix était déjà fait, et je le savais pertinemment.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Dim 11 Sep 2011 19:28 
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Le second réveil sur le bateau fut plus doux. Ma cabine était mono personne et je jouissais du bonheur de mon intimité. Cependant, ma journée de réflexion de la veille m’avait déjà bien reposée et mon esprit s’éveilla sereinement dès trois ou quatre heures du matin, une heure où le bateau voguait sous une vigie peu attentive et avec un effectif réduit au maximum. Chacun était au fond de son lit à cette heure. Mais moi, je n’avais plus envie de dormir. Alors, je me décidai à me lever et à m’activer. Mais à vrai dire, je n’avais pas grand-chose de prévu à faire sur ce bateau en arrivant d’être arrivé à Tulorim. Et il ne fallait pas compter sur les conversations chaleureuses des membres d’équipages.

Je me penchai alors sur le coffret que m’avait laissé Raek et me demanda comment cet homme avait pu être en possession d’un tel objet. Il était tout simplement merveilleux et semblait indestructible. Bien sur, mes tentatives furent vaines malgré les lames fines du fouet et je dus me résoudre à m’occuper autrement car il était évident que de ce coffret, je ne pourrais rien tirer…


(Je peux peut-être m’entraîner…)

Cette pensée me fut salvatrice car je fus frappé par la présence d’un bon nombre de parchemins dans mon sac. J’avais oublié que mes achats avaient été conséquent et que j’avais de quoi apprendre au moins jusqu’au réveil du bateau et de sa remise en marche progressive. En parcourant les six parchemins qu’il me restait, je me décidai à tous les ouvrir les uns à la suite des autres. Au moins, je pourrais être sur que la journée ne serait pas perdue.

Je commençai avec les fluides lumineux et en ouvrant le parchemin portant la mention « Bénédiction », un phénomène similaire à celui de la route de Mertar s’ensuivit et au bout de quelques secondes, mes fluides furent s’en dessus dessous mais je possédais un nouveau savoir… Comme si je l’avais toujours pratiqué… Excité par ce pouvoir, j’ouvris frénétiquement les parchemins vibrant d’une certaine folie de force. J’eus même l’impression d’être aveuglé par mon propre orgueil. Depuis quand voulais-je du pouvoir à tout prix ? Cela ne me plaisait guère…


(Erfandir, calme-toi… Tu n’es pas si fort car tout ce pouvoir, c’est un autre qui te les donne ! Lorsque tu maitriseras toi-même la magie, tu pourras t’en vanter ! En attendant, il faut s’exercer et ne plus acheter de parchemin ! Il rende la vie trop facile aux magiciens !)

Alors que j’avais appris/absorbé tout ce savoir, je pris la résolution d’apprendre désormais à être un vrai maître de la lumière et de ne plus dépendre de quiconque. Comme première punition, je m’infligeai l’obligation de manipuler mes fluides intensément pendant une heure, vidant mon esprit de sa force de concentration.
A la fin de l’exercice, je me rendis compte que tout le travail effectué depuis le réveil n’était pas si évident que cela et qu’il utilisait une grande partie de mes ressources physiques. Je n’étais ni inépuisable, ni immortel … Et cette lente prise de conscience me terrifiait.


(Gaïa, Sainte Gaïa ! Guide tes humbles serviteurs dans le droit chemin et accorde-moi de protéger tes valeurs sans les détourner de leurs buts)

Après cette courte prière, il fallait que je mange et je ne me fis pas prier pour faire un aller-retour aux cuisines du navire pour récupérer un morceau de la tambouille qui accompagnait le réveil du bateau. Il devait être autour des six heures. Cette espèce de ragoût salé me fit le plus grand bien et je me sentis comme un petit roitelet lorsque je posai enfin ma cuillère dans l’assiette, repus. L’entraînement matinal revint me casser les pattes m’obligeant à m’allonger. Il ne fallut que quelques minutes pour que, au chaud dans mon lit, bercé par les vagues, je me rendormis comme un bébé… A vrai dire, j’avais encore l’impression d’en être un !



C’est le tonnerre qui me réveilla. Puis ensuite, je pris conscience des cris effrayés et rapides des matelots. Je sentis que je n’avais pas dormi longtemps, une heure ou deux au maximum et ma force n’était pas complètement rétabli. Depuis ma chambre, j’eus l’impression d’une situation d’urgence et mon sang ne fit qu’un tour. Quelques secondes après mon réveil, j’étais debout, harnaché jusqu’aux yeux, mes affaires rangées, ma crosse à la main et mon fouet rangé sur ma hanche. Pirates, tempêtes ou monstres marins, j’avais décidé que rien ne s’opposerais à moi d’ici à la Sororité. Et cela n’allait pas commencer sur ce bateau.


(Même si ce mage est bizarre, il m’a confié une tâche et je dois la mener à bien. Et Par Gaïa, je plains ce qui tenteront de m’en dissuader.)

Un instant plus tard, je franchissais la porte du pont pour découvrir un ciel noir et une mer particulièrement agité. Le bateau allait droit vers le cœur d’une grosse tempête. Et tout le monde semblait préoccupé, au-delà du nécessaire pour une tempête de ce type. J’en avisais depuis le pont au capitaine, debout à la barre, visiblement soucieux.

« Que se passe t-il capitaine ? La tempête s’annonce elle si mauvaise que cela ? »

« A vrai dire, je n’en sais trop rien… Depuis plusieurs mois, Tulorim est frappé par une terrible sécheresse. Et ses alentours par de très violents orages. Il est quasiment devenu impossible d’y accoster. L’un de mes meilleurs sous-capitaines y a laissé la vie et un bateau. Je crains que nous soyons face à l’une d’entre elles… et elle ne me semble pas naturelle, tout comme cette sécheresse »

Je sentais la crainte dans sa voix mais je ne m’inquiétais pas outre mesure, il n’y avait pas de magie maléfique dans l’air et je le sentais. Il me semblait même que j’avais appris que les zones de sécheresses sont souvent entourées par des no man’s land climatiques très dangereux et je fus rapidement convaincu de la véracité de cette théorie ! J’avais l’occasion d’en faire la preuve en vraie pour une fois… Mais contrairement aux marins, la foudre ne me faisait pas peur !

Depuis la tour, j’avais compris que les tempêtes étaient dues à des dépressions magnétiques et que la foudre s’abattait au point culminant de cette dépression. Pour écarter la tempête… Il suffisait juste de faire frapper l’éclair à un endroit pour éloigner la dépression… Et ça, c’était dans mes cordes !


« Capitaine, fendez l’eau directement vers Tulorim ! Ne cherchez pas à éviter les méandres de la tempête, je vais vous aider »

Suite à ces mots, je me rendis à la poupe tout en recréant le paratonnerre de fortune que j’avais utilisé sur la tour. Cependant, cette fois j’avais mieux !

(Il y a du métal sur le pont… Je vais améliorer mon attireur d’éclair !)

Utilisant la magie apprise le matin, je déployai mon électricité jusqu’à sentir les petits objets métalliques venir dans ma direction. Vis, clou, bague et autre colifichet vinrent tous vers moi pour créer un paratonnerre du Tonnerre ! Et il y a pas à dire, les jeux de mots ont toujours été l’un de mes points forts !

Je repris l’un des exercices effectués avec Raek et tendis les bras au ciel, électrisant mon arme, et attendant la foudre. Au bout de quelques secondes, l’orage naturel frappa. Etonnement, il était beaucoup moins puissant que celui du mage blanc. Ma foudre s’opposait sans soucis à lui, et il finit par se dissiper dans mon arme, comme absorbé par les fluides qui parcouraient mon corps. Peu à peu, je comprenais les règles des champs magnétiques, découvrant par la même le champ des possibilités qui s’offrait à moi.

La houle restait forte et le vent puissant mais la tempête sembla baisser d’intensité suite à l’éclair, comme si elle n’avait plus de force après avoir frappé. Je restais vigilant tandis que l’équipage redoubla d’effort pour faire avancer le bateau au plus vite et s’éloigner de cette tourmente. Au bout d’un temps, la pluie s’arrêta et une éclaircie troua le ciel, au même moment, on aperçut Tulorim au loin, comme un signe.


(Nous voilà arrivé… Et cette traversée ne me dit rien qui vaille)

Alors que nous approchions, les marins se succédèrent pour me remercier d’avoir canalisé l’éclair, accordant à mon geste une force qu’il n’avait sans doute jamais atteint. Mais pour eux, j’avais agis comme un sauveur, alors que moi, je m’exerçais à la maitrise de la foudre… Je fus surpris de cette gratitude mais aussi heureux de compter enfin des gens admiratif. Je voulais faire régner le bon et le juste mais aussi prouver aux gens que je n’étais pas que cet enfant innocent et imbécile…

Je grandissais rapidement… Nous accostions et le premier constat fut que toute la ville semblait desséchée, un mal inconnu semblait frapper la ville, plongée dans une torpeur de chaleur… Remerciant le capitaine, je descendis vite du bateau et demanda mon chemin à un marin. La ville ne m’était pas inconnue, mais je n’y étais pas encore à l’aise. Je filai avec confiance vers les écuries une fois les instructions reçues, j’avais hâte d’être en route, car vu la chaleur, je suerais bien vite.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Sam 31 Déc 2011 11:10 
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<Le Port>


Premier jour de Voyage



Willow s'accrochait à mon bras, sans doute réticent à l'idée que la foule agitée sur la pont ne nous sépare.

- Peut-être nous attend-on ? Il ne faudrait pas faire mauvaise impression dès le premier jour ! Je ne désire pas être jeté à la mer, en pâture aux poissons et aux serpents !

Ne me laissant même pas le temps de répondre, il m'attira par le bras en me demandant de le suivre, comme si j'avais le choix! Il me trainait au milieu de cette fourmilière, ne prenant même pas gare au fait que je le suivais, si bien que tandis que lui zigzaguait de justesse entre les marins, j'arrivais après, et enchainait les collisions répandant des « pardon, pardon » sans même prendre la peine de regarder qui je venais de bousculer. Il continua d'avancer ainsi, mais au bout d'un moment j'eus la ferme impression de tourner en rond. Brusquement, j'agrippais le bras du hobbit pour le forcer à s'arrêter.

- Eh Willow! Du calme! Ça ne servira a rien de s'agiter comme ça, tout ce qu'on risque, c'est de se perdre!

Mon ton était sec, mais je ne réalisai qu'après coup. Ne voulant pas que Willow me pense directive ou trop sérieuse, je le regardai gentiment en inclinant la tête, et ajoutai d'une voix plus douce cette fois :

- Ça va aller, on va bien s'amuser. Rendons-nous au pied du plus haut mât, ça pourrait-être une bonne idée.

Regardant en l'air, je pus le discerner immédiatement, je me dirigerai alors vers lui, m'en servant comme d'une boussole. Une fois que nous y étions, il fallait avouer que nous étions bien avancés. Comment maintenant retrouver chef gabier parmi tous ces marins aux rôles variés? Demander de l'aide semblait être une bonne solution.

- Willow? Loys?

Je me retournai en direction de cette voix qui ne m'était pas le moins du monde familière.

- C'est bien vous les p'tits Gabiers, alors! J'ai eu peur que vous ne veniez pas. La perle rouge va bientôt partir en mer, on aura besoin de vous d'ici deux ou trois heures, alors ne vous éloignez pas trop! Au fait, voici la clef de votre cabine, bon voyage!

Le travail semblait l'appeler, le jeune homme plutôt séduisant chapeauté d'un bandeau rouge nous laissa sur ces mots, s'enfonçant à nouveau dans la foule.

Lentement, tenant la clé du bout des doigts et à bout de bras, montrant bien au hobbit qu'il n'y en avait qu'une, je demandai d'un air dégouté :


- Tu ronfles ?



<La Perle Rouge>

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Dernière édition par Loys le Dim 1 Jan 2012 18:36, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Dim 1 Jan 2012 18:00 
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Fatiguée par les détours que je nous faisais faire, Loys m’attrapa par le bras et d’un ton sec me força à m’arrêter, me priant de me calmer. Heureuse d’être à bord, elle ajouta avec plus de douceur combien elle était confiante et sûre que nous nous amuserions.

« – Rendons-nous au pied du plus haut mât, ça pourrait être une bonne idée. »

Je la suivis, ronchon, grognant dans la barbe que je n’avais pas. Quand, après maintes bousculades et insinuations dans une foule toujours plus dense et active, nous arrivâmes à destination, Loys ne sut plus quoi faire. Nous étions là, dressés face au mât, moins perdus que tout à l’heure, mais pas plus avancés. Je m’en étais douté. Alors qu’elle commençait à lever son bras pour demander notre chemin, déboula de la foule un marin pressé qui semblait nous connaître :

« – Willow ? Loys ? »

Je me demandai comment il savait quels étaient nos noms, mais à la suite, je compris qu’il avait été appelé pour nous faire trouver. Il nous tint au courant que nous aurions à travailler dès aujourd’hui, d’ici quelques heures. J’en avalais ma salive, peu enclin à monter aussi haut que le gros mât, contre lequel j’étais appuyé, le permettait. Il nous remit d’ailleurs une clé, celle de notre chambre. NOTRE chambre. Avec sa patte traînante mais une volonté de fer, il retourna à la foule où il s’y insinua comme une anguille habituée aux bancs de poissons.

Loys fixa un instant la clé en question, comme stupéfaite qu’il n’y en ai eu qu’une. Réalisant que nous aurions surement à dormir ensemble, elle m’interrogea avec dégout :

« – Tu ronfles ? »

Le malaise du départ fit que je fus vexé. Me prenait-elle pour un porc ? Je ne lui aurais pas répondu tant sa question me semblait déplacée, mais on ne traite pas ainsi ses amis, et, laissant mon orgueil de côté, je lui répondis avec un faux air de vainqueur :

« – Non, ma chère, je ne ronfle pas… A moins que tu me saoules ! Et toi, kender, as-tu des problèmes intestinaux la nuit ? Parce qu’à ce qu’on dit… »

A cela j’ajoutai une tapette amicale sur son épaule. Je lui fis même un clin d’œil, ne voulant surtout pas qu’elle prenne cette horrible boutade au sérieux. Mais il fallait avouer qu’elle était bonne et j’en ris.

Je lui pris délicatement la clé des mains, et me dirigeant vers les cabines qu’Odomar et Ranan nous avaient fait visiter, je proposai à Loys d’aller nous installer et poser nos affaires avant de nous acquitter de notre tâche. Je dus essayer plusieurs portes avant de me rendre compte que le numéro de chambre était gravé sur la clé. D’autres matelots déchargeaient déjà leurs biens dans leurs cabines respectives et prenaient leurs dispositions. Même ici, on ne voyait pas à plus de cinq mètres tant il y avait du monde.

Quand la clé tourna enfin dans sa serrure avec un cliquetis accueillant, Loys et moi déboulâmes dans une petite pièce qui nous semblait réservée. La décoration de cette chambre était fluette pour ne pas dire inexistante et penser que j’y passerais du temps me répugna. Yuia soit louée, le mobilier était constitué de deux lits séparés, chacun contre un mur différent, et deux deux commodes à effet. Il était modeste et même si, quand je m’assis sur la couchette que j’avais décidée mienne, je sentis combien le matelas était dur, je n'oubliai pas qu'un lit valait mieux qu’un hamac dans une chambre commune à tous. Ici, Loys et moi aurions au moins un peu d’intimité, nous n’aurions pas à craindre de nous faire voler ni embêter, comme les histoires de bateaux le laissent entendre. Satisfait, je souris à mon amie qui sembla regretter le confort de La Maison. La chambre avait un air miteux qui devait la dégouter plus que mon plausible ronflement, mais c’était bien là les femmes ! Moi, j’étais certain que cette chambre était propre et convenable.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Dim 1 Jan 2012 18:32 
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Spontanément, sur un ton qui ne masquait pas une fierté certaine, le hobbit s'esclaffa :

Non, ma chère, je ne ronfle pas… A moins que tu me saoules ! Et toi, kender, as-tu des problèmes intestinaux la nuit ? Parce qu’à ce qu’on dit…

Honteusement surprise de cette attaque lancée, j'exprimais mon désarroi dans une mine au semblant étonné, et rougissante, je balbutiais quelques négations outrées. Le hobbit plaça amicalement sa main sur mon épaule, et m'adressa un clin d'œil sympathique, en riant. C'était pour rire, mais j'étais tellement embarrassée par son allusion – tout de même ! J'étais assez civilisée pour retenir mes flatulences ! - que je ris à mon tour, nerveusement.

Cet épisode passé, Willow récupéra la clef de la cabine, et m'emmenant en direction de celles-ci, dont nous connaissions la localisation grâce à la visite par Odomar. Il essaya d'insérer la serrure dans quelques portes, avant de réaliser que le numéro était sur la clé. Il trouva alors notre chambre, et l'ouvrit.

Il poussa un petit soupir de soulagement, et se poussa pour me laisser la place. La pièce était exigüe et impersonnelle, meublée de deux couchettes séparées - ouf ! -, et d'une simple commode. Le hobbit s'assit alors sur une des deux couchettes, et je me jetais pour m'allonger sur la seconde.

C'est... Heu... Rudimentaire... Très pittoresque, très mignon. Affirmai-je sans grande conviction.

Je me levai et rangeais mon sac, arc et carquois dans le premier tiroir de la commode, gardant tout de même une de mes dagues à la ceinture, sait-on jamais. Je sautais un peu sur le lit, dur comme de la brique, et me laissais tomber de tout mon long.

En soupirant, je râlais :

- Bon. On fait quoi maintenant ?

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Jan 2012 14:23 
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Loys affirma cependant, comme pour se rassurer, qu’elle trouvait la pièce mignonne, bien que rudimentaire. Ensemble, nous rangeâmes nos quelques effets personnels. Je cachai soigneusement ma cape, quelques marins devant bien savoir comment crocheter une serrure ! J’en étais moi-même capable depuis bien longtemps ! Je pliai mon sac dans lequel je laissai une partie de mes économies et gardais le reste sur moi. Je ne pouvais laisser là mon unique dague ! On raconte que les matelots ont le sang chaud et en viennent vite aux mains. Je me demandai même si c’était vrai. Loys sautait joyeusement sur le lit tandis que je terminais de méticuleusement compter mes yus. Quand elle eut finit, elle me lança :

« – Bon. On fait quoi maintenant ? »

Je réfléchis un instant, me demandant bien comment nous pourrions investir le temps qui nous restait avant qu’on ait à s’occuper des voiles. Bien qu’elle fût majestueuse et immensément grande, la Perle Rouge ne valait pas une forêt à explorer ni une plaine à parcourir ! Contre toute attente je lui répondis :

« – Et si nous faisions un tour ? Nous n’avons surement pas tout visité ! Et puis j’aimerais voir le port du pont, ça doit être beau ! »

Je n’étais pas très emballé à l’idée de visiter une seconde fois le navire, mais il fallait avouer que c’était la seule chose à faire et qu’elle était un bon moyen de s’habituer en douceur à l’allure chancelante du bateau glissant sur la mer.

« – Pour ma part, je m’en vais dire au revoir à Kendra-Kâr ! »


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Jan 2012 15:50 
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Willow garda le silence un moment, avant de proposer :

– Et si nous faisions un tour ? Nous n’avons surement pas tout visité ! Et puis j’aimerais voir le port du pont, ça doit être beau !

Je n'étais pas très convaincue. Nous avions déjà disposé la veille d'une visite guidée par Odomar, certes qui m'avait fascinée, mais une fois suffisait. En fait, j'étais vraiment heureuse à l'idée de partir en voyage, et de me trouver sur ce grand bateau, mais la vision de cette minuscule pièce me rebutait un peu, et l'idée de dormir avec un hobbit aussi gentil soit-il effleurait ma motivation...

Sans masquer mon manque d'enthousiasme, je suivis le hobbit sur le pont, n'oubliant pas de fermer la cabine à clef. La foule paraissait moins compacte, certains voyageurs s'étaient réfugiés dans leur cabine ou au cœur même du bateau, et comme chaque matelot était à sa place, le chaos de tout à l'heure s'était transformé en ruche peuplé mais ordonnée et parfaitement orchestrée.

Willow et moi nous rendîmes à l'arrière, observant les côtes de Kendra-Kâr s'éloigner lentement. Le port était déjà loin, et les marins restés à bord auprès des autres bateaux s'agitaient, de leur minuscule taille de fourmi. Je m'accoudais à la rambarde, admirant pensivement cette cité blanche au cœur de laquelle j'avais grandit. Pendant un instant, j'eus l'impression d'apercevoir Alex au loin, mon rythme cardiaque s'emballa, et je me raidis. Mais ce n'était, hélas qu'une impression. Chaque seconde m'éloignait désormais de lui, tandis que quelques heures plus tôt j'étais encore blottie au creux de ses bras chauds.

Je fus emplie d'une nostalgie sans pareil, et c'était la première fois que je ressentais une tristesse si profonde. Personne ne méritait de quitter l'amour juste après l'avoir trouvé. La réalité me sauta à la figure : j'aurais très bien pu rester à ses cotés si je l'avais décidé, mais c'était moi qui avait choisi de partir. Cette pensée m'écrasa d'abord comme un rocher : avais-je fait le bon choix? Mais rapidement, je fus revigorée; oui, je l'avais fait, ma vie était destinée à l'aventure et à la découverte, c'était mon oxygène, et rien ne m'empêchait de revenir un jour à Kendra-Kâr.

Je fus tirée de mes pensées lorsque le chef Gabier nous interrompit, il était l'heure de lever les voiles, au sens propre du terme! Je me voyais mal refuser une demande de cette voix grave et bienveillante, mais j'étais terrorisée à l'idée de grimper à l'un de ses immenses mats, et de m'y tenir à une main. Quelle idée nous avait pris d'accepter! Willow n'avait pas l'air beaucoup plus courageux que moi...

-Vous êtes prêts, p'tits gabiers ? Il vous suffit de monter prudemment, et de détacher la corde qui maintient la voile. Pour l'instant, le vent est très fort et la mer agitée, nous n'allons ouvrir que la voile principale.

Je fixais l'humain, apeurée et blanche comme les fesses d'un phalange de Fenris. Une idée lumineuse me traversa alors l'esprit, comme un éclair. Je m'écriai :

-Je reviens ! Ne bougez pas!


Je me ruai jusqu'à notre cabine, courant agilement et rapidement. J'attrapais mon arc et mon carquois à la volée, et toujours en courant à toute vitesse, je rejoignis le hobbit et le chef Gabier.

Leur montrant mon arc, une lueur de malice dans les yeux et un sourire fier au coin de la bouche, je ris :

- Vous pensez à la même chose que moi ?

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Jan 2012 16:32 
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Vue de la mer, Kendra-Kâr était magnifique. Elle érigeait fièrement ses fortifications blanches et je regrettai d’avoir quitté une aussi belle ville. Que trouverais-je à Imiftil ? Le temps y était peut-être étouffant ou trop humide pour que je le supporte ! Nous nous en éloignons timidement, et pourtant nous étions déjà assez loin pour ne plus discerner les kendrans du paysage. Loys et moi faisions nos adieux à la cité et moi plus particulièrement à la terre que je chérissais, à Nirtim. J’aurais voulu aller saluer mon père pour lui apprendre mon départ, mais qu’aurais-je dit ? Que je l’abandonnais une seconde fois ? Que, presque seule, je courais au devant du danger, insouciant ? Je n’aurais pas su parler de toute manière, la gorge trop serré par le ressentiment et la honte. Cela faisait déjà si longtemps que je ne l’avais pas vu, alors que je l’avais quitté comme un malpropre…

Laissant ces sombres pensées -qui ne m’apporteraient pas plus de sécurité- de côté, embrassant au fond de moi cette terre que je voyais pour la dernière fois et le désir que j’avais d’y revenir un jour, je me tournai vers Loys dont le regard perdu au loin se faisait miroir de sa nostalgie et de sa peine. Si vraiment il y avait quelque chose entre elle et Alex, elle devait souffrir atrocement. J’allais affectueusement passer mon bras au-dessus de son épaule pour la réconforter quand, ce qui semblait être le chef des gabiers nous vint nous chercher : c’était l’heure d’hisser les voiles. Mon estomac se noua et ma gorge se serra. Je levai la tête pour regarder l’atroce mât, avalant ma salive. Il était tout à coup immense ! Aussi haut qu’une montagne ! J’en eus la tête qui tournait. Si à l’idée d’y grimper, j’avais déjà le vertige, qu’en serait-il une fois là-haut ? Surtout que la Perle Rouge tanguait au gré des vagues impétueuses. Le chef-gabier ajouta que le vent soufflait fort. Allais-je donc être arraché au mât dans ma tâche ? Je ne pesais pas bien lourd et avais moins de force qu’un enfant. Heureusement, Loys cria tout à coup :

« – Je reviens ! Ne bougez pas ! »

Incrédule, je me demandais quelle idée saugrenue avait bien pu lui traverser l’esprit. Toujours est-il qu’elle fut partie en moins d’une seconde. Pantois, je fixais le chef-gabier. Il n’eut pour réponse que d’hausser les épaules et d’afficher une grimace inquiète. Qu’avait-elle en tête ?
Plus rapide que l’éclair, elle nous rejoignit et tendant son arc avec audace et sourit :

« – Vous pensez à la même chose que moi ? »

Elle était décidément pleine de ressources ! Je dévisageai avec attente le chef-gabier, me mordant les lèvres de réserve. L’homme bougonna, balança sa tête de gauche à droite puis de droite à gauche. Il semblait peser le pour et le contre, se demandant surement si le capitaine approuverait cette technique. Puis Loys devait tirer juste ! Si elle visait mal, la corde serait rompue et inutilisable. Moi je lui faisais confiance. A la mine enjouée qu’elle avait, le gabier décida qu’elle pouvait toujours essayer :

« – Je ne suis pas contre. Mais prends garde de ne pas abîmer la corde. Et fais-ça discrètement, je ne veux pas que tu excites les autres matelots. Compris ? Si tu n’y arrives pas du premier coup, on y fera monter ton ami. »

J’étais peu fier du marché qu’il nous proposait. Si Loys échouait, j’aurais à monter tout en haut du mât et à la force de mes bras devrais détacher la voile qui pesait certainement bien plus lourd que moi ! L’appréhension me gagna et avec le chef-gabier, j’attendis qu’elle s’execute, priant pour que la « sentence » énoncée ne tombe pas et que je n’ai pas à prouver de quoi je suis incapable.


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 18:34 
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Le capitaine sembla hésiter un instant, d'abord réticent, avant de finalement répondre :

– Je ne suis pas contre. Mais prends garde de ne pas abîmer la corde. Et fais-ça discrètement, je ne veux pas que tu excites les autres matelots. Compris ? Si tu n’y arrives pas du premier coup, on y fera monter ton ami.

Devais-je interpréter ces paroles comme un défi ? Si oui, j'acceptais sans aucune hésitation.

Mieux valait ne pas rater, je ne voulais pas infliger ce châtiment à mon ami, qui n'avait pas l'air plus emballé que moi à l'idée de monter sur un mât par ce vent. Concernant ma précision, j'étais plutôt tranquille. Certes, en combat il m'arrivait de stresser et de peiner à me concentrer, mais quand j'avais mon temps, ce n'était pas un souci. Je m'étais entrainée des heures durant, d'abord pour maitriser plusieurs techniques à l'arc, et ensuite pour apprendre les bases de magie couplées au tir à distance. Autant dire que j'étais maintenant assez douée et plutôt à l'aise, en tout cas assez pour tirer où je le désirais.

Le problème n'était pas là. Tirer où je le voulais, c'était bon, mais décrocher une flèche de manière à faire se détacher la corde, sans pour autant la fendre, c'était une autre histoire ! Amusée par cette tache que je prenais comme un jeu, je pris le temps de réfléchir à une méthode sûre. Un seul coup était possible. Pas question non plus de rater le mat, et que ma flèche risque de blesser quelqu'un à bord !

Minutieuse, j'observais le nœud sous tout ses angles, tournant en rond autour du mat tête rivée vers le ciel. Tout comme je m'y attendais, le nœud n'était pas un croisage simple, mais un marin. Il suffirait de trouver quel bout de la corde il fallait normalement tirer pour le défaire, et m'arranger pour que ce soit ma flèche qui l'enlève, le trainant dans sa trajectoire, avec assez de force.

Quelques minutes d'inspection supplémentaires confirmèrent mon hypothèse. J'allais devoir tirer avec force, sur tel morceau de la corde. En principe, ce bout allait s'ôter de là où il était logé, et le nœud entier de déferait, libérant la voile écru. Enfin, en principe... C'était sans compter le grand pan de textile à proximité du nœud. Si je me plaçais correctement, pour l'appréhender sous le bon angle de vue, le morceau de textile me barrerait la vue, et je doutais que le chef gabier soit ravi que je déchire la voile principale !

A vrai dire, il aurait fallu que ma flèche puisse contourner ce grand drap de tissus. Impossible ? Peut-être pas... J'avais déjà été surprise par ce dont j'étais capable, et j'avais déjà vu quelqu'un faire cela. Après des années d'entrainement peut-être, certes, mais au moins c'était faisable. J'observais encore ma cible quelques instants, pour bien visualiser la conformation de ce sur quoi je devais tirer.

J'inspirais un grand coup, reculais de quelques pas, et sortis une flèche de mon carquois. J'embrassais le plumeau de cette dernière, comme si cela servirait à me porter chance, et la posant à sa place sur mon arme, je ralentis ma respiration comme j'en avais l'habitude. Mes doigts frêles et agiles agrippèrent la corde, tandis que deux de mes doigts maintenaient le projectile en place. Concentration intense, je visualisais la flèche qui s'envolerait dans les airs, et je l'imaginais en train de dévier de sa trajectoire, et contourner la voile avant de s'enfoncer dans le nœud.

Lorsque je me sentis prête, je lâchais promptement, et la corde vibra dans ce bruit que j'aimais tant, comme une harpe. Le flèche fusa jusqu'à la voile, je serrai les dents. La pointe trembla légèrement, avant de contourner la voile, et de s'écraser... dans le bois du mât. Et m...!

Le chef avait déjà ouvert la bouche, sur le point de dire quelque chose, mais je l'interrompis prestement :

- Non non, attendez, c'était juste un échauffement !

Déçue d'avoir raté ma cible... mais infiniment contente d'être parvenue à contrôler ainsi la trajectoire de mon projectile ! Tout de même, ce n'était pas rien ! Mais maintenant, il fallait aussi atteindre mon objectif, et j'y croyais dur comme fer !

Je réitérais la manœuvre, et m'octroyais encore un peu de temps pour me re-concentrer, et chasser l'euphorie qui m'habitait. Tchoong. La flèche s'élança vers le ciel, trembla comme précédemment, et... Dans un grand bruit de vent, comme un torchon gigantesque qui claque, la grand voile se déploya, se gonflant de vent et ondulant comme un serpent. Elle s'équilibra finalement, et ayant adopté sa position normale, poussa le bateau à une vitesse presque doublée.

Je ne pus réprimer un « Ouais ! » de fierté, avant de lancer un regard enjoué et un peu vaniteux en direction du chef gabier, et bien sûr de mon ami hobbit.


((( Apprentissage naturel de Tête chercheuse : La munition tirée contourne les obstacle pour atteindre sa cible quasiment à coup sûr, aidée par l'énergie intérieur de l'attaquant ([lvl/4] contournements d'obstacle possibles, arrondis à l'inférieur. Distance du guidage : [lvl*2]m. Maîtrise AJ+1/lvl) )))

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 19:16 
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Après avoir analysé sa cible avec finesse, ayant fait plusieurs fois le tour du mât, Loys banda une première fois son arc, en vain. Elle eût beau se concentrer comme si ma vie était en jeu (bien qu’à mes yeux, c’était vraiment le cas !), sa flèche se planta dans le gros mât dans un bruit sourd. Ma gorge se noua. Vu comment la voile barrait sa route, je me demandai comment elle avait réussi à la contourner. Un effet de la chance surement ! Et je ne pouvais pas en dire autant pour moi. J’allais devoir y monter…

Alors que j’allais me résigner à le faire, Loys ne laissa pas le temps au chef-gabier d’être furieux et banda son arc une seconde fois. La flèche vrombit et comme par magie, contourna habillement la voile pour défaire le nœud qui la retenait. Sous l’effet du vent qui lui donnait vie, la grand-voile claqua et se gonfla comme le ventre d’une femme. La Perle Rouge vit sa vitesse augmenter de façon sensible, c’était jouissant et j’étais heureux pour Loys qui avait réussi mais encore plus pour moi qui n’aurais pas à jouer au gabier pour aujourd’hui.

Je la gratifiai d’une tape sur l’épaule, soulagé et délivré. Le chef-gabier, bien qu’impressionné par la prestation de mon amie, nous quitta avec une moue d’insatisfait. Je supposai alors qu’il aurait préféré qu’elle échoue et que j’ai à risquer de me tuer et le trouvai tout de suite fort moins sympathique.

Quand la nuit commença à lécher l’eau à l’horizon et les étoiles à peupler la surface de la mer, on nous convia, Loys et moi, à prendre le repas que « nous » méritions. Il fut assez joyeux et même si j’aurais préféré être attablé, nous fîmes la connaissance d’autres matelots qui gagnèrent de suite ma fraternité. Ils avaient été éblouis par la performance de mon amie et le bruit de son exploit filait, plus rapide que la Perle Rouge, de bouche à oreille. Je me réjouis du vin qu’on nous servit, il était excellent ! Digne d’être celui du capitaine ! J’en pris tant de fois, me resservant toujours de ce délicieux nectar bordeaux que je finis par rejoindre ma couchette en titubant, secondé par Loys. Mieux valait que ce fût l’effet de l’alcool plutôt que celui du mal de mer ! Je m’endormis paisiblement et fis de doux rêves de trou de hobbit.


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 19:30 
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Deuxième jour de voyage:

« – Oh ma tête ! Quelle affreuse migraine ! Ais-je tant bu que cela ? »

De la tête, Loys confirma que oui. Elle était assise sur le bord de son lit, probablement en train d’attendre que je m’éveille. Elle avait profité de mon long sommeil pour faire sa toilette et coiffer ses cheveux. Elle respirait déjà la fraîcheur du matin tandis que j’avais la désagréable impression qu’un forgeron me martelait la tête. Je me la massais doucement et voulus me lever pour ne point trop faire patienter mon amie. Seulement la gueule de bois eu raison de ma personne et, dans un vertige, je retombais sur mon lit.

Loys rit à ce spectacle gratuit et se retourna pour me laisser le loisir de faire ce que j’avais à faire tout seul. Quand je fus changé et que mes cheveux furent un peu plus coiffés, je lui dis en riant :

« - J’ai passé une agréable soirée hier, et fais d’aimables rencontres ! Je ne savais pas que les marins savaient autant s’amuser ! Ni qu’ils avaient du si bon vin… Que dirais-tu que nous allions prendre l’air ? Le jour doit être bien levé à présent ! J’ai hâte de voir la mer ! »


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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 19:52 
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Willow me tapa amicalement l'épaule, visiblement heureux de ne pas devoir monter sur l'imposant mât. Le chef gabier quant à lui semblait impressionné par la prestation, mais un peu déçu de ma réussite. Sans doute aurait-il aimé voir un hobbit tel que Willow grimper à l'aide de se petits pieds poilus, et force était d'admettre que ce devait être tout à fait hilarant.

Willow et moi furent conviés à partager un repas parmi tous les matelots, comme si nous faisions partie de l'équipage. Un ragout Trois-Poissons, spécialité Kendrane, fut servit. Willow faisait hommage à la réputation de grands mangeurs et buveurs qu'étaient les hobbits, mangeant et buvant des quantités incroyables. Chaleureux comme il était, une masse de matelots étaient agglutinés autour de lui, riant à gorge déployée de ses histoires et autres contes.

Pour ma part, je restais légèrement plus en retrait, discutant avec quelques membres de l'équipage ça et là. Quelques un me félicitèrent pour mon petit tour à l'arc, ce qui m'émeut. Voilà une preuve pour les gens qui pensaient le contraire, que même les petites personnes pouvaient faire de grandes choses !

Je me sentais fatiguée, et mon bras qui avait été griffé par un redoutard m'élançait un peu. Certes, les 3 griffes que formaient mes plaies étaient déjà refermées, mais un hématome bleuâtre s'était formé autour. C'est pourquoi je fus plutôt heureuse lorsque Willow, après avoir bu comme un trou, me proposa d'aller se coucher.

Il titubait tellement que je fus obligée de le supporter, priant de toutes mes forces pour qu'il ne vomisse pas partout. Finalement, il s'écroula sur son lit et à la seconde même où son dos toucha la couchette, une énorme vibration gutturale me parvint, se transformant en ronflement. Leçon de vie : ne jamais croire un hobbit lorsqu'il affirme ne pas ronfler !

Je faillis enlever les chaussures du hobbit pour qu'il puisse sommeiller plus confortablement, avant de me souvenir que ses pieds poilus étaient durs comme du cuir, à force de marcher pieds nus. Au moins, cela m'éviterait d'avoir à surmonter les odeurs de transpirations qui pouvaient se répandre lorsqu'on ôtait les chaussures d'un voyageur. J'ôtais mes bottes en baillant, et par curiosité sentis à l'intérieur. Heu... Pas très bonne idée. Je me couchais sur le dos, tâtais mon front. Avais-je un peu de température ? Une légère migraine s'était emparée de moi, mais j'esperais qu'il s'agisse de fatigue. Je me tournais, faisant dos au hobbit, et calais mon oreiller au dessus de ma tête, le surmontant de mon bras, dans l'espoir d'atténuer un peu les bruits de ronflement qui me parvenaient.

Je tombai alors dans un sommeil lourd et agité.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 20:45 
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2eme jour de voyage
Des flocons. Qui tombent du ciel.
Je suis dans une boite noire dans laquelle tombent des flocons.
Lentement, tout autour de moi devient blanc. Je suis éblouie.
Une silhouette de dos. Peau noire, cheveux blancs. La neige tombe encore.
Il ne se retourne pas. Je l'appelle. Pas de réponse.
Je m'approche de lui, mais tout autour de moi se déforme.
Il disparaît.

Un serpent s'enroule autour de mon cou.
J'étouffe, me débat.

Alex. Il vient me sauver. Il enlève le serpent.
Je veux l'embrasser, il me repousse.
Il agrippe mon cou de ses mains.
Il m'étrangle, je crie.


Je sursautais de mon lit, en sueur, le visage en feu. Mon premier réflexe fut de regarder autour de moi paniquée, mais je m'apaisais lorsque je me souvins être dans cette cabine étroite, à bord de la Perle Rouge. Willow dormait encore, la respiration régulière. Ses affreux ronflements de la veille avaient laissé place à un souffle léger. Je restais encore allongée, fixant le plafond. Quel rêve désagréable ! J'avais un peu mal à la tête, mais j'étais soulagée d'être réveillée. Mon bras blessé quant à lui était un peu douloureux, mais c'était supportable.

Au bout d'un moment, je ressentis le besoin de m'activer pour oublier ces étranges cauchemars. Utilisant le peigne fourré dans mon sac, je démêlais patiemment mes longs cheveux, les laissant détachés comme je le faisais de temps en temps en ce moment. Voyant que le hobbit était toujours dans un sommeil profond, je sortis quelques instant me ressourcer sur le pont, respirant l'air marin. La mer était calme et les remous du bateau se sentaient à peine. Un petit vent était levé, et n'ayant pas ma cape, je frissonnai. Le froid me motiva à rejoindre rapidement Willow.

Assise sur le bord du lit, j'attendais patiemment son réveil prochain. Il arriva rapidement, et à peine eut-il ouvert les yeux que le hobbit grogna :

- Oh ma tête ! Quelle affreuse migraine ! Ais-je tant bu que cela ?

J'opinais du chef pour lui répondre par la positive, amusée. Willow se releva, et immédiatement retomba lourdement sur son lit. Je ne pus réprimer un rire si bien pour son étrange comportement que pour sa mine endormie et ses cheveux emmêlés, ce qui lui conférait une bouille d'enfant adorable. Ses grands yeux bleus étaient encore tout endormis. Par pudeur, je me retournais et m'occupait l'esprit en jouant avec ma montre à gousset, de manière à laisser le hobbit se préparer.

Lorsqu'il eut fini, il se rappela joyeusement la bonne soirée que nous avions passée, en compagnie des très sympathiques matelots. Finalement, il proposa d'aller à l’extérieur, plutôt que de rester calfeutrés dans notre minuscule cabine.

Ayant un peu de fièvre, j'acceptais, et me blottis dans ma cape pour ne pas avoir froid. Lorsque nous sortîmes, l'air marin et salé qui s'élevait nous assaillit. Nous marchâmes un peu, avant de nous arrêter pour contempler la grande étendue bleue. C'était incroyable, gigantesque, infini presque. On eut dit un rêve.

Quelque chose me bouscula, et énervée je me retournai, sourcils fronçés, en exprimant mon ennui par un bruit de succion désagréable. Face à moi, une elfe gigantesque au cheveux blonds me regardait, méprisante. Sa jupe était tellement courte, que vu ma taille il suffisait qu'elle lève à peine une des jambes pour que je puisse voir tout son jardin secret. Ses cuissardes complétaient sa tenue provocante.

Agressive, elle s'exclama :

- Vous permettez, oui ?! Ce n'est pas une enfant telle que vous qui va s'adresser ainsi à moi, Aenwë, grande guerrière.

Je pouffais de rire à cette appellation. Qu'est ce qu'une elfe vêtue comme une prostituée avait d'une guerrière ? Une épée ? Ça ne faisait pas tout. Elle hurla presque sur Willow, qui avait eu le malheur de se trouver là, face à cette garce.

- Qu'est ce que tu as toi, le nabot, tu te crois transcendantal avec tes poils de pieds.
- Et toi avec ta lune en plein jour ? répliquais-je spontanément

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire devant le regard ahuri et choqué de l'elfe, si bien que je dus appuyer mon bras sur l'épaule du hobbit, tout en continuant à rire. Je m'amusais tellement que j'en avais oublié mon mal de tête.

[url=[url=http://www.yuimen.net/univers/trajet-maritime-sur-la-perle-rouge-entre-kendra-kar-tulorim-t604-45.html#p267588]104 -[/url]]Perle rouge[/url]

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Jeu 5 Jan 2012 20:13 
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Chacun vêtu de nos capes, Loys et moi allâmes sur le pont. La mer, calme, nous accueillit et le vent qui nous poussa au bord du pont nous invita à la contempler. Sa surface, lisse comme une membrane intacte nous promettait un voyage sans encombre jusqu’à l’infini de l’horizon qu’on avait peine à distinguer. Alors que nous nous émerveillions devant cette mer impassible, une jeune femme vint à bousculer Loys. Elle était arrivée en silence et semblait l’avoir fait exprès :

« - Vous permettez, oui ?! Ce n'est pas une enfant telle que vous qui va s'adresser ainsi à moi, Aenwë, grande guerrière. »

Que voulait-elle à Loys ? Elle n’avait pourtant rien dit… J’en profitai pour pouffer de rire à l’annonce qu’elle se faisait. Si son arrivée avait été discrète, on ne pouvait pas en dire autant de sa tenue plutôt extravagante. L’elfe était vêtue d’une jupe des plus courtes qui m’avait été données de voir et dans son corset, sa poitrine était compressée, prête à exploser. Je dévisageai son visage blond quand, agressive, elle m’hurla :

« - Qu’est-ce que t'as, toi, le nabot, tu te crois transcendantal avec tes poils de pieds ?
- Et toi avec ta lune en plein jour ? »

Une jouxte de femme. Je détestais cela ! Je ne voyais pas bien où voulait en venir l’elfe. Surement ne savait-elle pas ce que signifie l’adjectif « transcendantal », mais peu m’importais, elle devait saigner pour être agressive comme cela, et je la comprenais.

Toujours est-il que Loys ne put s’empêcher d’éclater de rire, ce qui irrita encore plus Aenwë, qui je le sentais, était bientôt prête à en venir aux mains. Je tentai de calmer :

« – Je suis désolé que nous vous ayons importunée madame. »

Mais Loys, dégoutée par mes manières qu’elle devait considérer trop masculines pour ne répondre d’aucun intérêt, tout en s’éloignant de moi, faillit en rajouter une couche. Je la stoppai à temps, mettant ma main sur sa bouche, quand l’elfe reprit avec condescendance :

« - Et vous êtes ?
- Willow et voici mon amie Loys, qui s’excuse de son attitude.
- Bien, le nabot. Vas me chercher à boire et vite.
- Avec tout le respect que je vous dois, madame, qui êtes-vous ?
- Tu le sais déjà, je suis Aenwë, une grande guerrière.
- Et moi je ne suis pas un chien. Allons-nous en Loys. »

Je pensais sincèrement que la discussion était à présent close. Seulement l’altercation n’avait, semble-t-il, pas été assez convaincante pour l’elfe blonde qui revint à l’assaut, m’attrapant par l’épaule alors que nous nous en allions.

« - Je t’ai dit que j’ai soif ! »

Ne sachant que faire, je cherchai du regard Loys dont le sang commençait à bouillir sous l’effet de l’agacement. Que devais-je faire ?


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Dernière édition par Willow le Lun 16 Jan 2012 22:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur la Perle Rouge entre Kendra Kâr-Tulorim
MessagePosté: Jeu 5 Jan 2012 21:20 
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perle rouge

Moi, je hurlais presque de rire, l'elfe semblait prête à exploser de fureur, et le hobbit paraissait paniqué. Pour tenter d'apaiser la situation, il implora :

- Je suis désolé que nous vous ayons importunée madame.

Quel soumis ! Songeais-je, j'étais prête à répliquer, mais nerveux, Willow plaqua sa main sur ma bouche entrouverte. Il nous présenta, suite à la question de la pseudo-guerrière, qui se permit d'exiger qu'on lui apporte à boire ! Et puis quoi encore ! Willow lui répondit avec un calme et une courtoisie sans égal. Il semblait prêt à prendre congé, m'entrainant avec lui,mais Aenwë lui agrippa l'épaule, et ordonna à nouveau une boisson.

Agacée, je me tournais vers elle, pointant son visage du doigt, prête à l'envoyer paître. Seulement, un petit jet d'eau fraîche s'échappa du bout de ce dernier, avant de s'écraser sur la mine ahurie de l'elfe. Elle hurla, tandis que je fixais le bout de mon doigt, incrédule. La magie qui m'habitait avait parlé pour moi.

Tandis que la guerrière trempée semblait prête à nous sauter à la gorge comme un loup enragé, je fis demi-tour aussi vite qu'un courant électrique, en engageais une course effrénée en tirant le hobbit par le bras.

Nous nous dirigeâmes vers un endroit du bateau où étaient agglutinés de nombreuses personnes, sans même nous soucier de savoir si la garce nous suivait ou pas. Profitant de notre petite taille, nous zigzaguâmes entre les matelots et voyageurs, nous enfonçant, avant de surgir à l'air libre, et de bifurquer pour nous cacher derrière un énorme rouleau de corde. Essoufflée mais riant à cœur joie, mon rire s'atténua au même rythme que ma respiration. L'amusement et l'adrénaline avaient apaisé mon mal de crâne, mais il reprenait maintenant de plus belle. Attrapant la grosse main du hobbit des deux miennes, je la posais sur ma joue :

- Je crois que j'ai de la fièvre.

Essoufflée, mais un grand sourire sur le visage, je me laissais totalement aller contre le gros rouleau de corde, étendant mes jambes. Les voyages et les bêtises, il n'y a que ça de vrai !

((( Apprentissage naturel du sort RP Fontaine : Permet de faire jaillir un peu d'eau du bout du doigt (de qui remplir une gourde, laver une plaie,...) )))

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Dernière édition par Loys le Sam 21 Jan 2012 21:12, édité 1 fois.

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