L'Univers de Yuimen déménage !

Maâra · **Posté:** Lun 31 Jan 2011 23:21

Moment solennel s'il en est.
Maâra ne perd pas une goutte de ce qui suit. Du moment où l'humain reprend le parchemin en main à celui où le sceau de l'Obédience y est apposé, ses yeux sont comme hypnotisés, concentrés sur la simplicité du geste physique d'un acte aux implications moins matérielles et tellement vastes.
L'engagement personnel, qu'il soit consigné sur papier ou verbalement clos, n'est pas une action anodine pour Maâra dont la ferveur pour un Dieu craint de tous n'a pas de limite.
Mais toute dévotion de la Sindel se traduit par une étonnante absence de passion et d'exaltation, ne laissant qu'un flegme minutieux et une froide intégrité.

C'est donc d'une voix sans chaleur qu'elle répond à l'humain.

- Je vous remercie Monsieur Drikter. Je ne décevrais pas ses membres.

Elle se lève ensuite, aussi droite et sévère que lui et le suit en se tenant à coté mais légèrement en retrait.
Il la conduit sans un regard en arrière pour vérifier si elle garde le rythme ou aurait des questions à poser. Il prend la direction dont ils sont venus et ressort du bâtiment pour obliquer directement sur la droite vers un bâtiment plus petit que le dernier. Maâra, elle, garde les yeux droits devant, à peine si elle observe autre chose que le mouvement saccadé des épaules de l'humain, ne cherchant même pas à découvrir les lieux dans lesquels elle évoluera quelques temps.

Ils franchissent les larges marches jusqu'à un bâtiment aux hauts murs de pierres grises en façade, mais dont des vitraux espacés de quelques centimètres à peine et hauts de plus de trois mètres parcourent les murs de cotés, des vitraux aux couleurs pourpres, oranges et bronze.
L'intérieur est froid d'aspect, de la pierre à nue dans la grande majorité des couloirs.
Et alors que l'elfe n'a pas daigné lever les yeux vers son environnement, l'humain s'arrête à l'entrée d'une vaste pièce dont la lumière mouchetée des vitraux en fait un lieu propice au repos et à la quiétude. Le plafond est haut et des colonnes sont disposées à intervalle régulier pour soutenir l'ensemble, des tapisseries évoquant des mages déchainant leur puissance se trouvent sur les murs bien qu'elles ne soient pas placées là par pure propagande. Des lits sont installés le long des deux murs de cotés, une malle en bois aux pieds, chacun séparés par un rideau épais et l'absence totale d'intimité semble perturber la raideur de Maâra, ou l'accentuer si on s'en réfère à ses yeux fixes et affolés.

Elle avale la boule d'angoisse à se retrouver parmi tant de monde d'un coup et se dit que ce n'est là qu'un léger, très léger aléa qu'elle devra apprendre à gérer, ou a fuir aussi, en ne dormant pas, ou pas en même temps. Elle inspire longuement, essayant de garder à l'esprit les vrais enjeux de sa présence ici et se tourne vers l'humain.

- Dois-je attendre la personne ici ?

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Maâra-

"Oui, je vais de ce pas la chercher. Attendez ici je vous prie."

Il te salua poliment avant de s'en retourner, te laissant seule au milieu des lits. La pièce était plutôt large et chaque étudiant semblait avoir un minimum d'espace vital, les lieux étant loin de la promiscuité que l'on trouvait dans nombre de temple. L'intimité était cependant plus réduite que dans une auberge, un minimum de sociabilité apparaissant nécessaire.

Au bout d'un moment semblant assez long, pendant lequel tu eus le temps de voir entrer et sortir plusieurs jeunes filles, qui te saluèrent au passage sans pour autant faire preuve de curiosité intrusive, une jeune humaine ne semblant pas même avoir la vingtaine d'années s'approcha de toi. Elle n'était pas laide, mais n'était pas belle pour autant, habillée de manière très sobre. Elle portait de longs cheveux blonds laissés libres et arborait des yeux très clairs.

"Bonjour, vous devez être Maâra? Enchantée, mon nom est Élisabeth et je suis chargée de vous présenter l'université et de m'occuper de votre intégration."

Maâra · Dernière édition par Maâra le Ven 30 Sep 2011 10:16, édité 1 fois.

Le salut de l'elfe est un reflet de celui de l'humain, poli et bienséant, trop courtois pour être amical. Elle le remercie et s'incline avec respect. Et ne se retourne pas lorsqu'il repart en arrière, le long du couloir menant aux dortoirs, saluant avec la même rigidité les quelques étudiantes qu'il croise sur son chemin.

Pendant les premières minutes d'attente Maâra reste immobile à deux pas de l'entrée, les yeux parcourant sans voir la pièce où elle vivrait dorénavant. Il y a là des vrais lits confortables, des draps propres, des couvertures colorées, brodées, en bon état. Elle qui n'a plus connu cela depuis ses années d'enfance n'a même pas l'air d'apprécier de retrouver un peu de ce luxe qu'elle avait abandonné … facilement, faut-il le reconnaître aussi.
Ce qu'elle ne connait pas en revanche, c'est d'être en groupe, de vivre, manger, s'habiller, dormir et se réveiller en compagnie d'autres êtres, des humains pour la plupart pour ne pas risquer d'oublier un désagrément de plus. Elle sent que Morëla tente de lui expliquer ce qu'elle se doit de faire en société, sorte de cours magistraux sur les différentes manières de s'adapter aux milieux dans lesquels elle va évoluer ; mais elle se ferme comme une coquille.
Elle n'a pas choisi d'être ici, sur ce continent, et n'a aucunement l'intention de se fondre parmi eux au point d'être une elfe de Tulorim ou de n'importe qu'elle ville ou région de ce continent. Elle sait déjà que ses choix de vie et ses croyances n'en font pas une Elfe grise très respectée par son propre peuple, mais ils ne la détestent pas pour autant, pas encore.

A la dixième étudiante croisée et saluée poliment, Maâra se déplace vers les fenêtres pour tourner le dos aux suivantes. Non que leurs regards se fassent inquisiteurs, jugeant de la légitimité de sa présence mais répéter les mêmes gestes, s'incliner et saluer à chaque passage la fatigue.

Mais ses pas s'arrêtent à deux ou trois mètres des fenêtres. Maâra est stoppée net par une vision fugace, presque un mirage voilé par ses cheveux devant les yeux, un visage gris qu'elle n'a plus vu depuis des jours, le sien. Elle s'approche du miroir lentement, relevant les mèches de cheveux cachant sa peau et ses yeux s'agrandissent à mesure qu'elle devine les traces du combat sur son visage.

((Même là. S'étonne-t-elle en détaillant les deux cicatrices près de son œil gauche.
- Le bleu à l'œil va s'estomper, et ta vue est toujours aussi bonne. Maâra, je suis désolé.
- Pourquoi, ce n'est qu'un visage, répond-elle d'une voix froide et neutre. Mais pourquoi ça guérit plus. J'ai déjà été blessée plusieurs fois dans le passé.
- Par quoi ? Ça peut t'aider à comprendre
- Une bête sauvage y'à longtemps, à cause de qui j'ai du apprendre à courir vite. Il parait ce que c'est ce qu'on dit partout : c'est la proie qui court, pas le chasseur. Mais j'ai pas cicatrices de ce temps là, alors pourquoi celles-là restent.
- Les elfes guérissent bien, c'est pour ça. Mais ton corps veut se souvenir ce celles-là et si on pense à la gravité de tes blessures, tu guéris quand même incroyablement vite.))

Maâra se regarde quelques secondes dans le miroir sans sourciller, indifférente à l'esthétisme de son visage mais troublée par la réaction de son corps.
Et lorsqu'elle se redresse pour retourner attendre près de la porte, une jeune fille entre, la regarde et s'approche. Elle est plus petite qu'elle, comme la majorité des humaines qu'elle rencontre. Des cheveux blonds coupés longs, propres et coiffés encadrent un visage en triangle avec ce teint propre aux humains de cette ville, ni blanc, ni beige, ni doré mais un mélange de tout. Elle a de grands sourcils arqués, nets et presque peignés qui forcent l'attention sur ses yeux d'un vert très clairs. Son attitude générale montre une certaine retenue, sans doute du à ses vêtement simples et soignés : une chemise ivoire soigneusement portée sous un gilet de laine marron et un pantalon de la même couleur qui cache presque entièrement ses bottines en cuir brun.

- Bonjour, lui répond-elle mollement comme sortie d'un songe, la saluant courtoisement comme toutes les autres.
Mon intégration ? demande-t-elle ensuite sur un ton involontairement méfiant. Il ne me suffit pas de suivre les cours et de travailler ?

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Maâra-

Elle répondit par un simple sourire, qui n'avait rien de moqueur ou d'inquisiteur, qui semblait simplement spontané.

"Oui c'est le principal. Mais savez vous quel sera votre lit? Et où déjeune t-on, à quelle heure? De même sans guide pour la bibliothèque, retrouver un livre peut prendre toute une vie, et je parle d'expérience."

Élisabeth se dirigea alors vers une petit armoire en bois qu'elle ouvrit. A l'intérieur il y avait tout un arsenal pour le lit et certainement pour la toilette. Elle fouilla un peu, avant d'en sortir une parure simple mais élégante ainsi qu'un nécessaire pour le bain. Elle s'approcha de toi, te tendant, toujours avec le sourire, sa trouvaille.

"Si cela vous gêne je peux simplement vous expliquer les grandes lignes. Mais cela ne me dérange pas de vous faire visiter l'université. C'est comme vous voulez. Et l'on peut se tutoyer aussi, je ne suis pas professeure ici."

A son expression, l'intégration n'avait pas l'air de comporter de sévices sectaires ou de lavages cérébraux...

Azdren

Malgré toute sa bonne volonté, Azdren n'avait pu résister à ce supplice inventé par et pour les femmes : la séance de lèche-vitrine.
S'il n'avait rien dit pendant la visite de la première dizaine de boutiques visitées par Kaeras et Ellyah grâce à son intérêt assez relatif quant à la découverte de la ville sillonnée de canaux et à son architecture particulière, ses rhumatismes dus à l'humidité se rappelèrent à son bon souvenir pendant la dizaine suivante.
Le pauvre fanatique tenta bien de serrer les dents, mais son corps prématurément usé ne put suivre la cadence effrénée imposée par la prêtresse de Phaïtos et sa servante.
C'est ainsi qu'il se retrouva seul à un coin de rue, adossé contre un poteau et enfin libre de laisser éclater sa hargne.

- Par les mamelles de Gaia ! Maudits soient les marchands de robes, de cosmétiques, de... de... et merde, et même les femmes en général !

Un peu soulagé, il fit demi-tour et suivi l'idée qu'il avait eu précédemment : il retrouva l'échoppe d'un bottier qu'il avait entr'aperçu quelques minutes plus tôt et s'acheta une paire de bottes solides de couleur noire qui lui protégeraient les arpions des morsures de rat bien mieux que ses pauvres sandales de prêtre.
Azdren remisa celles-ci dans son sac pour le cas improbable où il en aurait besoin et se renseigna pour se rendre directement à l'université de magie.
Il pensait avoir suffisamment perdu son temps et il avait hâte de trouver un endroit pour se reposer après ce marathon puis de trouver quelqu'un à même de le faire entrer dans cette fameuse guilde de protection de la magie.
Kaeras était sensée être garante de lui, mais Thimoros seul savait où elle pouvait bien se trouver à présent. Mais il pensait qu'il lui suffirait de montrer sa détermination à adhérer aux idéaux de cette guilde et à remplir quelques taches pour montrer sa bonne foi pour y entrer, ce en quoi il n'avait pas tout à fait tort.
Seconde possibilité, il pouvait également attendre la jeune femme, même si cela risquait de prendre la journée... mais dans les deux cas, il serait au chaud en l'attendant.

Le fanatique fit donc de nombreux tours et détours avant d'arriver devant l'entrée d'un bâtiment imposant doté de nombreuses tours de pierres pointues. Aucun garde ou portier n'était visible mais même le plus crétin et borné des mages débutants pouvait sentir la puissante magie imprégnant chaque parcelle de ces lieux.
Son entrée dû déclencher une alarme quelconque car une jeune femme blonde en robe de mage pourpre se matérialisa à côté de lui au moment où il pénétrait dans un grand hall aux piliers de pierre immenses et à la voûte invisible.

- Bienvenu visiteur. que puis-je faire pour vous être agréable ?

- Merci, demoiselle. Je souhaiterai simplement rencontrer le responsable des entrées dans la guilde, le directeur si je ne m'abuse. Je viens tout droit de Dahràm et il a dû entendre parler de moi.

- Très bien, suivez moi je vous prie.

L'hôtesse fit une gracieuse petite courbette à Azdren et lui fit signe de la suivre. Ils passèrent à côtés de grandes salles d'expérimentation et de cours, passèrent à côté d'immenses bibliothèques et empruntèrent des escaliers de marbre. Inutile de dire que le fanatique était bouche bée devant toutes ces possibilités, ce savoir et ce luxe.
Pour un peu, il aurait commencé à se sentir chez lui.

Enfin, lui et sa guide arrivèrent devant une porte de bois massive couverte de runes. La jeune femme passa sa main au-dessus des symboles en faisant un geste spécifique du poignet, sans doute l'équivalent du geste de frapper à une porte chez les mages. La luminosité des décorations de porte baissa et celle-ci s'entrouvrit.
Sur une invite de la jeune mage, Azdren pénétra dans ce qui s'avéra être le bureau du directeur de l'école de magie de Tulorim.

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Azdren-

Le bureau du maître des lieux était de taille imposante. Les quatre murs de bois clair étaient recouverts d'étagères, sur lesquelles il y avait bien entendu des livres, mais aussi des os aussi bien animaux qu'humains ou encore elfiques, des armes rituels, des récipients au contenu douteux et sûrement quelques artefacts aux propriétés insondables.

Au milieu, un large bureau en bois, couvert de livres et de parchemins. Tu voyais plus de papier dans cette pièce que nombre de personnes dans toute une vie. Une large fenêtre donnait sur la cour, mais elle ne fournissait que peu de lumière.

D'une main gantée de blanc, l'homme qui était assis dans un fauteuil confortable fit signe à la guide de vous laisser. Elle te salua avant de s'exécuter, te laissant seul avec le directeur de l'établissement. Celui-ci portait les cheveux longs mais extrêmement soignés, ce qui était loin d'être un acquis chez nombre de pratiquants des arts, surtout chez ceux de Dahràm. Ses atours eux-mêmes n'auraient pas été ridicules à la Cour, étant très soignés et d'une excellente facture.

Cependant ce qui attirait le plus le regard, c'était ses yeux froids et perçants qui, couplés à un visage dur, lui donnaient une aura imposante et presque effrayante.

"On m'a averti de votre venue. On ne m'avait cependant pas prévenu que vous viendriez seul."

D'un geste de la main, il te désigna un siège en face de lui. Il avait à présent les deux coudes sur le bureau et les mains croisées.

"Mais cela n'a que peu d'importance j'imagine. Mon nom est Yvan Alianof, Archonte et Nécromancien de la Nouvelle Obédience de la Magie, Recteur de l'Université de magie de Tulorim. Comme vous êtes ici, je ne dois cependant pas vous apprendre grand chose."

Il laissa alors un silence, semblant apprendre que tu prennes le relais.

Azdren

Azdren n'en croyait pas ses yeux; l'immense pièce dans laquelle il venait de pénétrer à la suite de sa guide ressemblait bien davantage à l'antre d'un mage double d'un alchimiste de haut niveau qu'au bureau du directeur d'une école de magie renommée : les murs étaient couverts d'étagères recelant des écrits de natures diverses, des armes antiques, des restes humains ou elfiques... Dans le laboratoire d'un magicien lambda, l'entassement de tout ce fourbi aurait créé un capharnaüm tel qu'il aurait été impossible de se déplacer dans la pièce sans un bâton pour sonder le sol devant soi, mais ici chaque chose semblait parfaitement étiquetée et rangée à sa place. C'était la preuve indubitable que le maître des lieux possédait un esprit à la fois ouvert et très ordonné.
Ce dernier se matérialisa sous la forme d'un homme élégant et racé, assis dans un fauteuil confortable derrière un bureau au centre de la pièce.
D'un signe de sa main gantée de blanc, il congédia la guide blonde d'Azdren et l'invita à s'approcher pour s'installer dans un fauteuil en face de lui.
Malgré toutes les saloperies qui avaient traversé la vie du fanatique et qui lui avaient marqué aussi bien le corps que l'esprit, celui-ci devait admettre qu'il n'avait quasiment rien vu d'aussi effrayant que l'aura de solennité entourant cet homme couplée à son regard qui semblait fouiller jusque l'âme. Il retira donc son masque blanc, se doutant que son interlocuteur ne réagirait guère de la vue de son faciès brûlé et s'installa dans le fauteuil profond de l'autre côté du bureau de son hôte.

L'homme élégant se présenta comme étant Yvan Alianof, recteur de l'académie de magie, archonte et nécromancien. A le voir aussi calme et glacial, il était probablement également archimage et démon du septième cercle des abysses de Thimoros. Azdren déglutit un peu et tenta de soutenir le regard de son interlocuteur de ses yeux jaunes bilieux.

- Enchanté de vous rencontrer, maître Alianof. Il est vrai que Dame Kaeras devrait se trouver à côté de moi en ce moment, mais je crains de l'avoir perdue dans la cohue lors de notre arrivée en ville. Je suppose qu'elle ne tardera pas à venir vous voir.

Du moins si elle parvient à se décider pour une garde-robe avant la fin de la semaine, ajouta-t-il en son fort intérieur.

- Puisque vous semblez savoir qui je suis, je suppose qu'il est inutile que je me présente. J'irai donc droit au but : bien que je ne possède la recommandation d'aucun membre de votre guilde, je pense en savoir assez sur ses idéaux et motivations pour avoir pris ma décision. Monsieur, je souhaiterai adhérer à la Nouvelle Obédience à la Magie dans le but de diffuser un emploi apolitique et détaché de la religion de celle-ci.

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Azdren-

Il sourit devant ton entrain, avant de finalement reprendre avec sérieux:

"Nous ne prônons pas une magie apolitique. Les autres membres n'apprécient pas toujours ma vision, mais le fait même de se déclarer apolitique n'est-il pas en soit une orientation politique? Non, ce que nous voulons, c'est que la magie ne serve pas les royaumes, mais uniquement ceux qui pratiquent la magie. Nous défendons nos intérêts, dans une guerre de pouvoir engagée avec les grands de ce monde, une guerre qui bien sûr n'est en rien officielle et n'inclut pas la prise d'armes. Mais une guerre néanmoins."

"Les rois, les politiciens, les religieux, tous voudraient utiliser nos pouvoirs à leur fin. C'est ce qu'il se passait il y a encore peu, et se passe encore pour nombre de mages indépendants non rattachés à notre Obédience. Nous ne nous sommes pas désengagés non plus de ce jeu, mais nous l'utilisons pour nous, nous le contrôlons, par notre alliance, dans le but qu'aucun de nos membres n'ait à se soumettre à autrui. Nous voulons être les seuls à contrôler la magie, mais aussi les seuls à la servir."

"Nos idéaux ne sont pas pas nobles et altruistes et je ne souhaiterais pas que vous entriez dans notre organisation avec de faux espoirs. Nous servons nos intérêts, c'est la seule perspective tangible à laquelle vous devriez vous rattacher. En entrant dans la Nouvelle Obédience vous servez chaque autre membre et chaque autre membre vous sert."

L'archonte se recala dans son fauteuil, t'observant toujours sans afficher d'émotion. Son discours n'avait pas été enflammé le moins du monde, mais n'avait pas manqué de conviction pour autant.

Azdren

La figure de glace du maître des lieux sembla se fendre d'un bref sourire tandis qu'Azdren affichait clairement ses prétentions et sa requête de rejoindre la guide.
Mais celui-ci fondit instantanément quant Alianoff exposa avec une véhémence curieuse à associer à ce personnage son tinterprétation des objectifs de la Nouvelle Obédience à la Magie : selon lui la pratique des arts magiques devrait être non pas apolitique mais simplement autonome et neutre, libre de toute entrave.
L'homme précisa également que la guilde était d'ores et déjà entraînée dans une guerre de pouvoir avec les grands de ce monde pour le contrôle de la magie et que les pratiquants des arts subtils devaient se serrer les coudes pour y résister.

"En entrant dans la Nouvelle Obédience vous servez chaque autre membre et chaque autre membre vous sert.", c'était ses propres mots. Il s'agissait tout de même d'un concept presque étranger à Azdren, qui s'était résolu depuis longtemps à ne compter que sur lui-même. Mais sa rencontre avec Kaeras ainsi que sa vision de sa défunte sœur sur le navire lui avaient ouvert les yeux sur le fait que l'on pouvait parfois compter sur les autres, et il sentait confusément qu'il avait besoin d'un nouveau cadre pour apprendre des choses sur soi-même et sur les autres.
Il souhaitait changer, s'extirper un peu de ce culte total et oppressant dédié à Thimoros dans lequel il avait baigné jusqu'ici.
Le fanatique fixa son interlocuteur, un sourire froid sur les lèvres.

- Même si je pense que la neutralité est une utopie, je pense que l'idée de mages autonomes qui ne rendraient de comptes qu'a leurs pairs vaut le coup qu'on se batte pour elle. Je le dis et je le répète : si ce corps décharné et les pouvoirs qui lui sont attachés peuvent être utiles à la Nouvelle Obédience à la magie, je suis votre homme, maître Alianoff.

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Azdren-

Il sembla satisfait de ta réponse, ne l'affichant pas ostensiblement certes, mais suffisamment pour que tu t'en rendes compte.

"Et bien soit, je sais reconnaître un homme de parole lorsque j'en croise un. Vous aurez accès à partir de ce jour à l'Université, cela concerne aussi bien les cours que la bibliothèque. Maintenant au niveau de vous, comment pensez vous pouvoir nous aider?"

Il avait entretemps saisi une plume et un parchemin qu'il avait commencé à noircir, en y indiquant ton nom.

Azdren

A sa manière réservée, maître Alianoff sembla apprécier la réponse d'Azdren, empreinte de réalisme et d'un soupçon de fatalisme : seuls les naïfs pensaient que l'on pouvait obtenir ou défendre quelque chose sans avoir à se battre réthoriquement et physiquement.
Le directeur marqua son approbation et, après s'être saisi d'une plume et l'avoir trempée dans un encrier, se mit à rédiger quelque chose sur un parchemin. Azdren supposa qu'il s'agissait de la consignation de son adhésion à la guilde, vu que son nom figurait en quête de page.
Puis maître Alianoff évoqua la question de l'emploi du fanatique dans la guilde : loin de l'assigner à un poste, l'élégant homme lui laissa le choix des armes.
Azdren demeura pensif un instant, passant machinalement son index sur une longue balafre qu'il avait à la joue, avant de relever les yeux vers son interlocuteur.

- Je pense que je n'ai ni les compétences ni la patience nécessaire pour enseigner, c'est certain. Dans l'idéal, je souhaiterai parcourir les routes et aller au contact des gens pour leur apprendre à ne pas craindre la magie. Je pense donc que si vous aviez des... missions à me confier, nous pourrions joindre l'utile à l'agréable : chercher des artefacts, étudier des phénomènes magiques, traquer des mages corrompus... je ne suis pas difficile tant que je n'ai pas à rester derrière un bureau.

Le fanatique croisa les bras sur sa chétive poitrine en espérant que son interlocuteur se montrerait compréhensif : ses articulations douloureuses ne cesseraient de la tarabuster s'il devait rester assis à longueur de journée, et la sensation du soleil et du vent sur sa peau avaient toujours constitué pour lui le meilleur des onguents.

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Azdren-

Yvan Alianof prit quelques notes, prenant le temps de consigner par écrit ce que tu avais énoncé. Cela fait, il reprit la parole:

"Cela me parait être un excellent choix. Nous avons besoin de mages itinérants. Beaucoup aiment la sécurité qu'offre ces murs, mais là encore la sécurité d'un mur est illusoire. Ce sont nos actions qui sont les véritables remparts contre l'extérieur."

Il te tendit alors le parchemin qu'il venait de commencer à remplir.

"Savez vous lire? Si oui, j'aimerais que vous rédigiez vous-même ce contrat, qui vous engagera auprès de la Nouvelle Obédience. "

Azdren

Alianof approuva le choix professionnel d'Azdren, évoquant à mot couverts le fait que l'université de magie ne recélait déjà que trop de chercheurs se croyant en sécurité derrière les murs de celle-ci. Cette dernière réflexion, quoique formulée différement par son hôte racé, fit sourciller le fanatique : le directeur évoquait-il la possibilité de trahisons au sein de la guilde ou ne s'agissait-il que d'une simple crise de paranoïa commune à tous les détenteurs de pouvoir ?
Azdren ne se permit aucune réflexion ouverte sur le sujet et se contenta de prendre le parchemin que lui tendit son interlocuteur. Comme il s'en doutait, il s'agissait de début d'un texte assurant son entrée dans la guilde qu'il lui fallait compléter et signer.
Sans un bruit, il attira à lui plume et encrier et noircit la feuille d'une écriture effilée.

Moi, Azdren, apôtre de Thimoros sain de corps et d'esprit, appose ici mon paraphe pour notifier mon engagement envers la guilde de la Nouvelle Obédience à la Magie et ses objectifs. Je jure de me soumettre en tous points aux commandements des responsables de celle-ci, de servir les intérêts de la magie et des mages de la guilde avant ceux d'un tiers ou des miens.
Je jure de diffuser l'emploi bénéfique et neutre de la magie autour de moi lors des missions qui me seront confiées en extérieur, sans pour autant altérer le libre arbitre de mes interlocuteurs.
La guilde devra en échange m'assurer dans la mesure de ses moyens le gîte, le couvert, la protection et l'accès au savoir sous quelque forme que je le réclame.

Réalisé le ... du mois de ... en l'an ... dans le bureau de maître Alianof, archonte de la guilde et recteur de l'académie de magie de Tulorim.

Le fanatique brûlé étudia un instant ce bout de papier qui allait le lier à des intérêts supérieurs pendant une bonne partie de sa vie, puis apposa sa signature au bas de la feuille sans hésiter. Impossible de reculer à présent.
Il le tendit ensuite lentement à maître Alianof, qui n'avait pas bougé d'un pouce dans son fauteuil durant l'opération, en affichant un sourire tordu.

Isulka · **Inscription:** Mer 25 Aoû 2010 12:57 **Messages:** 7546

-Message Guilde pour Azdren-

Yvan récupéra le parchemin, le lisant avec une attention non feinte. Il commenta non pas ce que tu avais écris, mais l'acte important que tu venais de réaliser:

"Savez-vous, Monsieur Azdren, qu'un contrat li bien plus que les hommes, il lie les âmes. Tout comme votre nom: quiconque détient le vraie nom d'un individu dispose d'un pouvoir sur celui-ci. Quand vous traiterez avec des membres extérieures, ou pis encore, avec les esprits, ne le donnez jamais. Voilà le conseil le plus sage que je puis vous donnez pour le moment."

Il plia alors consciencieusement le parchemin en quatre, avant de faire chauffer un bout de cire rouge. Il scella ensuite le document, y apposant le sceau d'une chevalière qu'il portait.

"J'aurais très certainement besoin de vous d'ici peu. En attendant, vous pouvez aller parler à Lidiana, la personne qui vous a conduit jusqu'à moi. Elle vous montrera vos quartiers. Les étudiants les plus jeunes ou les plus fragiles ont en général un tuteur qui s'occupe de leur intégration, mais je ne sais pas si cela est nécessaire pour vous. Si vous le souhaitez, là encore voyez avec Lidiana."

Azdren

Maître Alianof s'était emparé de l'acte d'adhésion à la Nouvelle Obédience à la Magie et l'avait lue avec un intérêt marqué avant de se fendre d'une remarque circonstanciée concernant le fait de se lier à des personnes ou à des idéaux en employant son nom véritable, comme quoi cela pourrait donner barre à autrui sur soi.
Azdren sourit intérieurement devant ce commentaire somme toute naïf : Azdren n'avait employé dans le contrat que son nom courant et il n'y avait aucune chance qu'il dévoile son véritable nom de famille à un inconnu, même si celui-ci avait à présent un goût de cendre dans sa bouche.
Le fanatique dut pourtant admettre que le directeur de l'école de magie lui plaisait : l'homme montrait un mélange de compétence, de paranoïa et de... tristesse sous-jacente ? Voilà qui faisait un certain écho au caractère d'Azdren.

Alianof fit chauffer de la cire et cacheta l'engagement écrit du fanatique avec la chevalière dorée qu'il portait à une de ses mains gantées, avant de lui donner quelques conseils sur son séjour et ses études à l'académie de Tulorim.
Il lui conseilla entre autre de régler les question administratives avec l'hôtesse d'accueil qui l'avait introduit puis se tut pour voir si le nouveau membre avait quelque chose à ajouter. Azdren se sentit suffisamment en confiance pour tenter d lui parler de ses problèmes personnels : après, tout, s'il parvenait à les résoudre, cela permettrait de mener avec moins de difficultés les missions qu'on lui confierait.
Le fanatique fixa de son regard jaune bilieux son interlocuteur avec un grand sérieux et détacha la cage et son morbide contenu fixée à son flanc pour la poser sur ses genoux, bien en vue de son interlocuteur.

- Pardonnez-moi, maître Alianoff. J'ai parfaitement compris ce que vous m'avez dit et je ne manquerai pas de me renseigner auprès de cette dame Lidiana, mais je souhaiterai m'entretenir avec vous d'un sujet personnel.
J'ai cru comprendre que vous étiez nécromancien, or je pense avoir un problème qui relève de ce domaine : lorsque j'étais à Dahràm, il m'est arrivé d'entendre à plusieurs reprises une voix dans ma tête me donner des conseils en cas de danger.
Et plus récemment, sur le navire qui m'a conduit à Tulorim en même temps que dame Kaeras, je me suis évanoui après avoir poussé mon utilisation des flux magiques au maximum pour défendre l'Aube Ecarlate. Je me suis alors retrouvé à ce qu'il me semble aux portes du royaume de Thimoros et... l'esprit de ma sœur défunte m'est apparu pour me conseiller.
Elle m'a aidé à me réveiller, mais je n'ai pas senti de nouveau une quelconque présence depuis... mais le fait est que je n'ai pas été non plus en danger.
Pensez-vous qu'il s'agit effectivement d'une manifestation de nécromancie ?

Université de Magie (Guilde Equilibrium)

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