L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Lun 30 Mai 2011 14:50 
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Des jours moroses avaient passé jusqu'à s'accumuler en une semaine, au bout de laquelle Azdren n'était pas beaucoup plus avancé, obligé qu'il était de dissimuler ses efforts. Non pas que les études qu'il menait étaient interdites, ce qui aurait semblé ridicule quand on pensait que l'archonte Alianoff en personne donnait des cours sur le sujet, mais la nécromancie n'était que rarement bien vue et il convenait donc de ne pas faire étalage de sa science.
C'est pourquoi le fanatique faisait l'effort de se créer un emploi du temps qui puisse paraître "normal" pendant la semaine : il assista aux cours de l'archimage ainsi qu'à d'autres tels que sur l'histoire d'Imiftil, sur la politique ou sur les runes anciennes; il fit également l'effort de déjeuner et dîner tous les jours à la cantine de l'académie pour se faire quelques relations et se lia ainsi avec un aquamancien doué. Celui-ci l'entretint d'ailleurs longuement sur le problème de sécheresse persistante qui frappait la ville et voulut plusieurs fois l'embrigader pour partir à la chasse d'indices pouvant confirmer son hypothèse que ce fléau était d'origine magique, ce que l'homme masqué refusa toujours poliment. Non qu'il se désintéressait du sort de cette ville qui l'avait accueilli, mais il avait simplement d'autres chats à fouetter.
Tout cela pour camoufler le fait qu'il s'entraînait d'arrache-pied toutes les nuits pour maîtriser les arcanes des trois sorts qu'il avait découvert dans l'ouvrage volé l'autre jour.

Les deux premiers s'avéraient assez complexes dans leur préparation et leur réalisation, mais n'offraient que peu de chance de déchaîner un vortex de magie et ne nécessitaient pour s'exercer qu'un minimum de "matériel".
Le plus simple des deux était une variante du sort de préservation des chairs qui avait été lancé sur la tête de la sœur du fanatique avant que celle-ci ne soit placée dans la cage de fer qui ne le quittait plus depuis des années.Celui-ci ne présentait aucune complication : rien de plus qu'une "injection" massive d'énergie sombre pour maintenir les chairs en place et éviter qu'elles ne se corrompent davantage. Le manuel recommandait d'ailleurs de se représenter la forme du sort comme celle d'un bocal enfermant le membre ou le corps dans un espace sans air.
Le second était plus complexe à appréhender, car il faisait appel à un concept inconnu pour les pratiquants des arts obscurs : le soin. Le principe était de régénerer une partie des chairs putréfiées et manquantes jusqu'à redonner un aspect "humain" au cadavre, ce qui éviterait par la suite de se promener dans les rues avec une compagne dont la moindre parcelle de peau serait dissimulée sous une plaque d'armure ou un vêtement. Mais Azdren avait eut beau assister à des cours de magie curative dans les salles de l'académie, le type de fluide magique qu'il employait lui semblait incompatible avec ce genre d'opération. C'est pourquoi il avait tenté des expérience tenait davantage du rafistolage que de la magie, en pratiquant des transfert de tissus et de muscles de cadavre à cadavre. Les résultats avaient été... intéressants... mais loin, très loin de ce qu'il désirait obtenir.
Quand à la dernière partie du rituel, celle qui devait assurer la connexion entre l'esprit d'Irelia et le corps d'emprunt restauré, Azdren ne pouvait faire que des supputations tant l'énergie nécessaire pour la mener à bien lui manquait. Il lui faudrait impérativement un soutien externe, qu'il s'agisse d'un artefact ou d'un assistant, pour le vampiriser de son énergie magique. Sans cela, tous ses plans s'évanouiraient comme la rosée du matin, le laissant exsangue sur la rive des désillusions.

Le fanatique était donc assis à son bureau en s'arrachant des cheveux qu'il n'avait plus depuis longtemps lorsqu'il sentit une présence familière imprégner la pièce vide.
Il posa donc la plume qui l'avait aidé à noircir des rouleaux entiers d'hypothèses de recherches, avant de se lever lourdement et d'aller s'affaler sur son lit. Il ferma les yeux, calma sa respiration et entama la discussion à voix basse, imaginant Irelia comme la dernière fois qu'il l'avait vu intacte. Il se sentait tellement las...

- S'il te plait, dis-moi que tu as de bonnes nouvelles à m'annoncer.

(Cela n'a pas l'air d'aller fort de ton côté, petit frère...)

- Je suis simplement en train de me demander si l'inventeur de ce truc l'a testé une fois avant de rédiger ce foutu bouquin... il n'a pas l'air de se rendre compte de l'énergie qu'il faut pour réaliser tout ce qu'il décrit.

(Au pire, tu n'auras qu'a puiser dans mes ressources...)

- Ce ne sera jamais suffisant. Je ne veux pas prendre le risque de perdre ton esprit avant que le transfert ait lieu. Non, il me faut un objet magique puissant... mais je refuse de sacrifier la crosse de Thimoros avant d'avoir épuisé toutes mes solutions.

(Comme tu voudras. Après tout, c'est toi l'expert. En tout cas, je pense avoir trouvé ce que nous cherchons.)

L'esprit embrumé de fatigue d'Azdren mit un temps avant de réagir, puis lui fit dresser les oreilles dans l'attente de la poursuite d'un propos qui ne venait pas.
Était-ce de l'hésitation qu'il percevait dans ce silence mental ? Mais qu'est-ce qui pouvait faire douter un esprit désincarné à qui l'on offrait la possibilité d'un retour parmi les vivants ?

(Je... J'ai trouvé un corps, certes... mais il s'agit de quelqu'un d'important, d'un héros de guerre en fait. Et je trouve... je trouve cela déshonorant de penser à corrompre la dépouille d'une personne aussi vertueuse.)


- A t'entendre, on jurerai que tu as découvert le corps de Moura incarnée ! Mais tu es bien placée pour savoir que personne n'est exempt de taches, et que même Gaia n'est pas aussi pure qu'elle paraît, tout comme Thimoros n'est pas aussi noir qu'on ne le prétend. Dis-toi que cette personne fera une ultime bonne action en te confiant son corps tandis que son esprit aura rejoint la divinité en laquelle elle croit, si cela peut te soulager. Mais décris-moi ce que tu as vu.

Des mots sans nul doute durs à entendre et encore plus à dire, mais Azdren n'avait pas eu le choix : ils se trouvaient à présent si près du but qu'il s'était fixé sur les cendres de son passé qu'il ne pouvait pas se permettre de laisser son espoir s'échapper à nouveau. Il avait grandit, évolué selon le principe que la fin justifiait les moyens... ce n'était pas le moment pour que sa sœur ait des remords concernant un simple corps sans vie !
A nouveau, la fantôme sembla marquer un temps d'hésitation, avant de se décider et de s'exprimer d'une "voix" qui se voulait assurée.

(... As-tu entendu parler de Myrria Krorkech, aussi appelée "Vive-lame" ?)

- Cela me dit vaguement quelque chose. Ne serait-ce pas une héroïne de guerre kendrane, et une paladine de Gaia si je ne m'abuse ?

(C'est cela... mis à part qu'elle fait depuis longtemps partie de l'armée de Tulorim. En rôdant près de la caserne, j'ai appris qu'elle était morte au champs d'honneur il y a peu en repoussant une invasion d'orcs plus grosse que les autres qui visait Krendra Kar. Selon ses vœux, son corps a été ramené ici et inhumé avec les honneurs dans un sanctuaire de Gaia situé à l'extérieur de la ville.)

- Un sanctuaire de la déesse de la lumière ?

(Une tradition kendrane. Il s'agit d'un petit édifice situé au Sud-Ouest, installé discrètement dans les collines. Myrra ne serait pas la première à y être inhumée.)

L'esprit d'Azdren se mit à tourner à plein régime, évaluant les diverses possibilités qui se présentaient à lui : devait-il sauter sur l'occasion, on non ?
S'emparer de la dépouille de quelqu'un d'aussi connu n'était pas sans risque : n'importa qui risquait de la reconnaitre. A moins que...

- Je suppose que tout le monde en ville est au courant ?

(D'après les officiers que j'ai espionné, ce n'est pas le cas : ils ont peur que la nouvelle donne un coup au moral déjà bas des troupes pendant cette période de sécheresse. Ils attendent d'avoir réalisé un coup d'éclat avant d'annoncer cela.
Pourquoi ? Qu'as-tu en tête ?)


- Vu que cela risque de leur prendre un certain temps, je suppose qu'ils ont protégé magiquement la dépouille de façon à ce qu'elle soit présentable le jour J, questionna Azdren en prenant le temps de retarder à dessein sa réponse.

(C'est très possible, mais je ne suis pas allée chatouiller un clerc sous sa barbe pour le faire parler. Est-ce si important ?)

- Plus que tu ne le crois. En fait, cela va même considérablement simplifier le rituel de transfert d'esprit. Une corruption d'un sortilège est plus simple à mettre en place qu'une élaboration à partir de rien, et si les clercs ont déjà eu la bonté de raccommoder ton futur corps, on ne va pas s'en plaindre.

Oui... le processus n'en devenait que plus aisé... mais demeurait le fait que le transfert en lui-même allait demander davantage d'énergie qu'il n'était capable d'en fournir et qu'il n'avait toujours rien sous la main pour le soutenir !
Mais c'était si tentant de savoir la solution à portée de main... d'autant plus que la mort de la paladine pouvait devenir publique à tout instant, et qu'a partir de là, son corps serait sans doute beaucoup mieux gardé.
Sans parler du fait que les autorités de Tulorim n'oseraient jamais lancer d'enquête officielle ou officieuse sur un corps sans tête déambulant dans les rues.
Azdren sentit son énergie revenir maintenant que la motivation était à nouveau là. Il se leva d'un bond et adressa une dernière remarque à Irelia avant d'ouvrir la porte, des braises dans le regard.

- C'est décidé, nous nous en occuperons dès demain. Je vais m'occuper d'étudier les détails magiques. Quand à toi, tu vas aller étudier ce temple sous toutes ses coutures : points d'entrée, de sortie, sources magiques, catacombes... je veux tout savoir de ce lieu ! Je peux compter sur toi ?

(Bien sûr, mais je...)

- Parfait ! On en reparle cette nuit !

Esquivant ce qui aurait pu se conclure par une autre séance de remords avoués, le fanatique ouvrit la porte de sa chambre, sortit vivement dans le couloir et se précipita vers la bibliothèque dédiée aux arts magiques lumineux après avoir refermé sa porte à clé. La lumière du jour déjà déclinante passant par les hautes fenêtres le renseigna sur le fait qu'il n'avait que peu de temps avant l'échéance de la nuit.
Il s'autorisa néanmoins un grand sourire sous son masque blanc : il devait bien se l'admettre, il était électrisé par toute cette adrénaline et cette excitation qui courait dans ses veines. Demain allait être un grand jour !

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 18:23 
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On ne pouvait pas dire que le retour à Tulorim s'était fait en toute discrétion : certes, il y avait peu de chances pour que l'on reconnaisse le corps de Myrria à présent qu'il était coiffé de la tête d'Irelia et rien ne ressemblait davantage à un prêtre de Thimoros qu'un de ses coreligionnaires... mais il fallait compter sur le fait qu'Azdren était resté inconscient dans la crypte pendant près d'une journée et qu'à présent les paladins de Gaïa devaient être sur le pied de guerre pour mettre le gantelet sur l'infâme auteur du vol du cadavre de l'héroïne de guerre. De plus, les déambulations d'un prêtre en robe crasseuse talonné par une beauté habillée sommairement ne pouvait qu'attirer l'attention, si bien que sur tout le chemin menant à l'académie dans le dédale des ruelles, la paranoïa du fanatique s'était mise à tourner à plein régime chaque fois qu'il croisait le regard du moindre badaud.
Le seul réconfort qu'il puisait dans la situation actuelle était celui de constater le plaisir éprouvé par sa sœur à tester ses "nouveaux" sens physique : quoique consciente du danger de leur situation, elle n'en avait pas moins le sourire aux lèvres en observant les étals bariolés ou en humant les senteurs épicées des plus exotiques d'entre eux. Il était difficile d'établir quels sens avaient été pleinement régénérés : la jeune femme semblait jouir pleinement de la vue, de l'ouïe et de l'odorat, mais pour ce qui était du toucher et du goût... ces questionnements en amenaient d'autres : dans son état, Irelia avait-elle besoin de respirer, de manger ou de dormir ? Si ce n'était pas le cas, pouvait-elle le simuler assez habilement pour donner le change ? Autant d'énigmes qu'ils devraient prendre le temps de résoudre ensemble.

L'entrée à l'académie s'était en revanche faite en toute simplicité : Azdren n'avait fait que présenter sa sœur telle quelle, en passant néanmoins sous silence sa condition et en mettant l'accent sur les circonstances dramatiques qui avaient mené la jeune femme à Tulorim avec pour tout bagage des braies et une chemise sale sur le dos. Pour tous, elle était à présent sa pauvre soeur venue de Dehant pour lui rendre visite et qui avait profité du passage d'une caravane. Caravane qui avait été assaillie par des pillards et qu'elle avait réussi à repousser suffisamment longtemps grâce à ses talents de bretteuse mercenaire pour arriver à s'enfuir... une explication assez crédible pour lui conférer un alibi quant à ses multiples blessures ainsi qu'une aura de respect suffisante pour éloigner une partie des curieux. Irelia fut donc accueillie avec bienveillance, et se vit offrir des vêtements neufs ainsi qu'une chambre voisine de celle de son frère.
Deux jours passèrent ensuite paisiblement, au cours desquels Azdren offrit une généreuse cure de repos à son corps exténué et où Irelia s'entraîna à maîtriser son corps au cours d'interminables exercices physiques ainsi qu'à faire connaissance avec les étudiants qu'elle avait côtoyé sous forme fantomatique pendant un moment.
Ce n'est que dans l'après-midi du second jour que le couple dut faire face à une surprise peu ragoutante.

Habitué depuis longtemps à subir au quotidien le martyr infligé par ses cicatrices et mutilations, Azdren était paradoxalement devenu particulièrement attentif à sa condition physique... il n'eut donc pas de mal à repérer une nouvelle plaie, surtout quand celle-ci était aussi évidente : l'intégralité de ses mains était noircie et commençait à peler !
Pire encore : un fumet magique d'énergie magique ténébreuse sourdait de la plaie pour former un nuage méphitique. Il n'y avait pas de doute possible, ce commencement de lèpre ne pouvait être que d'origine magique ! Mais quand ? Où ?
Le fanatique évita in extremis de céder à la panique puis de se ruer au dispensaire de l'académie et se mit à réfléchir posément au problème... pour en venir rapidement à la conclusion qu'il n'y avait que deux hypothèses possibles. Il sortit donc discrètement de sa chambre et entra sans frapper dans celle de sa sœur, qu'il découvrit gantée. Le doute n'était vraiment plus permis.

- Petite sœur, montre-moi tes mains. Nous avons un problème.

La jeune femme poussa un faible glapissement, mais ne put former le moindre mot et se contenta de regarder son frère d'un air affolé.

- Irelia, tes mains !

Si la mort-vivante avait pu, nul doute qu'elle aurait rougit de honte en cet instant. Elle ne se déganta pas moins et révéla un spectacle qui arracha une grimace de mécontentement au fanatique.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!

La pauvre mort-vivante porta ses mains mutilées à sa gorge dans un geste d'impuissance, ne pouvant à nouveau faire mieux que d'émettre un glapissement affolé. Malgré sa peur et son énervement, Azdren comprit ce que cela voulait dire.

- Les fluides obscurs... bien sûr ce sont les fluides !
Il doit s'agir d'un empoisonnement magique : j'ai dû manipuler une quantité d'énergie folle pendant de longues heures dans la crypte pour te relever. Il est possible qu'une partie de celle-ci soit passée dans mes mains... et dans ta chair.
Cette lèpre risque de nous ronger tant qu'elle sera attirée par le fluide magique de Thimoros... c'est cela ou une malédiction divine, mais je n'y crois guère. Cette corruption a du commencer par endommager les fils de fluide qui contrôlent tes cordes vocales !


Irelia fit mine de se calmer un peu, avant de l'encourager du geste à développer son propos.

- Si ma théorie se tient, il faut que quelqu'un nous ôte le trop-plein de magie en nous. J'ai déjà entendu parler de ce genre de cérémonie chez les prêtres de Phaitos et de Gaïa.

La mutique compagne du fanatique fit un signe rapide des doigts pour mimer quelqu'un marchant à vive allure.

- C'est cela. Mais je préconise plutôt d'aller au temple de Phaitos. Les prêtres ne poseront pas de question à ton sujet... et les paladins de Gaia doivent être sur les dents, maintenant, et il n'est pas impossible qu'on nous reconnaisse. Allons-y avant qu'il ne soit trop tard !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le couple chaussa chacun un paire de gants et sortit discrètement dans la rue avant d'emprunter un réseau de petites ruelles discrètes pour éviter de se faire repérer tandis qu'ils évoluaient vers la sortie de la ville, à la recherche du temple du dieu noir qui se trouvait dans sa bordure. Le temps pressait !

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 23:15 
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Maâra n'aime pas énormément quand on lui sourit, entre autre chose à cause de l'étendue des raisons qui pousse quelqu'un à sourire, mille motifs du plus chaleureux au plus assassin mais il lui est presque impossible d'en discerner la signification.
L'excès de méfiance est une réaction classique à un sourire naturel et spontané comme celui de l'humaine suite à sa réponse, bien que son propre visage indubitablement fermé ne soit pas des plus à même à le montrer.

La jeune fille lui répond patiemment mais très vite lui parle de choses anodines qui ont leur importance, comme manger, dormir, apprendre.
Et Maâra n'a effectivement pas pensé à ces choses dont lui parle Elisabeth mais lorsque cette dernière lui tourne le dos pour s'activer devant une des armoires en bois contre le mur d'entrée, l'elfe rumine à part elle et jette un œil plus appliqué aux dortoirs.

- Le premier lit inoccupé de la rangée contre les fenêtres m'aurait suffit. Et ce n'est pas les lits vides un peu partout qui infirmeront l'idée qu'aucun système logique n'est prévu pour le placement des nouveaux. De plus les odeurs de cuisine suffisent à elle seule pour trouver où se nourrir.

Le ton n'est pas foncièrement mauvais, peut être elfiquement hautain pour une oreille familiarisée avec ces derniers, mais l'humaine n'en perd pas pour autant son sourire naturel qui ne fait qu'accentuer le pincement de lèvres et le froncement de nez de Maâra. Celle-ci lui répond même d'une voix d'où est absente la moindre contrariété.

- Si cela vous gêne je peux simplement vous expliquer les grandes lignes. Mais cela ne me dérange pas de vous faire visiter l'université. C'est comme vous voulez.
- Vous avez surement mieux à faire que perdre du temps à faire une visite.
- J'ai plus de temps qu'il m'en faut en fait, c'est pourquoi je vous propose de choisir.

Choisir …
S'il y a bien un acte qui ne lui correspond pas c'est bien celui-ci. Son seul vrai choix lui a valu d'être reniée par sa famille. Céder aux exigences ou à ses devoirs en revanche est bien plus approprié à son histoire récente. Cependant, sa réflexion rapide l'amène vers un domaine plus méconnu encore, la négociation, non pas en tant que marchandage avec autrui mais en tant que compromis personnel entre son désir de s'éloigner des autres et l'utilité du savoir de ces derniers.
Elle prend finalement dans ses bras les draps et le nécessaire pour le bain, un pain dur de savon parfaitement carré, une éponge naturelle et un grand linge en coton blanc.

- Je veux bien de l'aide pour la bibliothèque.
- Et l'on peut se tutoyer aussi, je ne suis pas professeure ici.
- Je ne promets rien.

L'humaine lui demande d'un geste de la suivre dans la chambrée avant de reprendre la parole.

- Pour les lits, il existe quelques nuances de placement. Il y a chez nous une sorte de groupement par affinité, très élitiste. Les nouveaux sont souvent mis de ce coté, pour plus de tranquillité.

Et pendant qu'Élisabeth les convoie jusqu'au fond de la chambre, Morëla explique à Maâra les significations cachées des mots prononcés … par simple soucis du détail car l'elfe grise ne semble même pas s'émouvoir du fondement même du système de caste à l'intérieur des dortoirs.
Elle hoche de la tête pour remercier Elisabeth et pose ses affaires sur sa table de chevet avant de préparer son lit. C'est-à-dire déplier le drap, le jeter sur toute la longueur du lit et le laisser tel quel. Elle fait de même avec le reste des effets prêtés et se place face à Elisabeth.

- Pourras-tu aussi me montrer la salle où enseignera Maître Alianof demain ?
- Bien sur. J'en déduis que tu manipules la magie d'obscurité, il ne s'occupera pas des autres magies demain.
- Oui, lâche Maâra comme on répond oui à "tu as faim ?"
((Ne soit pas si impolie, demande-lui pour sa magie.
- Pourquoi faire ?
- La conversation !!))
- Et toi ?
- Oh moi, je suis une mage de foudre. Je l'étudie depuis que je suis enfant mais venir ici a été un bienfait. Au début, je me suis sentie égoïste de m'isoler ainsi. Mais avec le recul … l'indépendance qu'on obtient en entrant ici est la meilleure chose qui soit.
Je pourrais te montrer la partie de la bibliothèque qui traite de pouvoirs obscurs.


Le duo ressort de la chambre et Maâra se laisse guider par la jeune humaine jamais avide d'une explication, si bien qu'elles finissent par visiter l'ensemble des différents laboratoires, salles d'enseignements et les bureaux privés des membres éducatifs de l'université. Mais il ne s'agit en tout cas que d'une approche très matérielle car la discussion concernant l'utilité de connaître ou reconnaître les différentes personnes croisées tourne court, l'elfe grise n'est pas intéressée par son entourage, et à la question de savoir qui éviter pour un séjour des plus calme sa réponse est tout autant sans appel. Elle n'a pas l'intention de se mêler plus que nécessaires aux autres étudiants.
La réponse et l'attitude fait sourire l'humaine qui ne s'offusque pas des propos un peu brusques de l'elfe grise. Elle reprend son rôle de guide et l'emmène finalement dans la bibliothèque.



La porte d'entrée pourrait à elle seule retenir des assaillants aussi surement que les portes d'une forteresse. Haute de plusieurs mètres et large de presque quatre, des larges bandes de fer sont rivées de chaque coté, formant une grille protectrice de plus.
Et pourtant, une fois la porte passée les lieux sont baignés de lumière et accueillants, un hall en arc de cercle s'ouvre face aux arrivants au milieu duquel se trouve un bureau en cercle où sont présents deux bibliothécaires à chaque heures de la journée.
Et à quelques mètres derrière, une demi-douzaine d'allée s'élance dans l'immense bibliothèque, et toutes ensuite se divisent, bifurquent, se coupent et se recoupent. Il n'y a ici aucun véritable affichage, rien n'est là pour indiquer où trouver ce que l'on cherche … car ici ce ne sont pas les yeux qui fouillent, mais les sens et l'instinct.

Elisabeth conduit Maâra à travers les dédales sans même hésiter et tente au début de lui faire comprendre un minimum le fonctionnent ou la cohérence du rangement qu'elle a pu déceler à force d'explorations mais la complexité des lieux et la nature même de son interlocutrice lui font rebrousser chemin.

Comme l'on peut s'y attendre d'une université régit par un archonte adepte des sombres pouvoirs, l'accès à ce savoir est immense. Il n'y a pas assez de doigts sur ses mains pour compter les rangées destinées à la magie obscure. Des centaines d'ouvrages, des fins recueils aux œuvres de toute une vie, du simple manuel de sorts aux traités minutieux et précis sur toute l'ampleur d'une magie changeante, du journal de bord d'un mage aux ambitions limitées aux annales consciencieuses de maîtres des arts sombres et de leurs découvertes. Il y a dans ces pages les préceptes, les témoignages et les démonstrations de ce que les ombres offrent comme possibilités.

Elisabeth laisse à l'elfe grise le plaisir silencieux de la découverte. Plus un mot ne traverse les lèvres des deux femmes, et l'une d'elle semble même avoir arrêté de respirer.
Maâra est bouche bée devant les hautes rangées de livres, incapable de saisir l'ampleur du savoir contenu dans ces volumes et d'autant plus incapable de savoir par où commencer.
C'est là que la règle qui dit qu'on trouve avec ses sens ... prend sens.

Ses doigts parcourent et caressent la reluire des livres avec une douceur qu'on ne lui connait pas. Très vite elle commence à ressentir un frémissement comme s'ils s'animaient à son contact et à la présence de fluides d'obscurité aussi jeunes et néophytes soient-ils.
Sa ballade indolente prend soudainement fin lorsqu'elle effleure un livre particulier. Elle reçoit comme une décharge, un éclair à l'arrière des yeux l'ébloui et ses fluides s'agitent comme s'ils étaient possédés … mais ils en redemandent. Les livres de magie ont un pouvoir que des ouvrages banals n'ont pas, ils ont comme une vie propre, une puissance chargée à travers les mots et l'encre utilisée … quand ce n'est pas via le sang des maîtres eux-mêmes dont se sont imprégnées les pages.
L'ouvrage lui parle par le toucher et elle ne peut s'en défaire, ses fluides s'emballent et s'égosillent en silence, sa tête est envahie de couleurs sonores, aussi sombres qu'elles lui paraissent apaisantes de par la bassesse du timbre, des visions fugaces et totalement inexplicables l'assaillent finalement en la laissant avec le sentiment d'être incomplète … jusqu'à ce qu'elle ouvre la première page de livre.

Elle ne peut dire si ce sont les fluides qui ont choisi l'ouvrage ou ce dernier qui a reconnu en elle une adepte mais toujours est-il qu'elle plonge littéralement dans les premiers mots : La Nécromancie.

Elle ne s'en rend pas compte mais la jeune humaine est repartie sans un bruit, la laissant dans son monde.

((Morëla, qu'est-ce qui s'est passé ?))
D'abord silencieux, le petit rat instille en elle un sentiment rassurant car ses fluides sont encore comme des loups dans un troupeau de moutons.
((Ton avenir. Tout ce qui se trouve dans ce livre fait parti de ton avenir. Quand tu auras réussi à t'ouvrir à tes vrais pouvoirs tu seras appelée par certains, nécromancienne. Mais le mieux est que tu apprennes cela ici même, dans ces pages.
- Est-ce que je vais y trouver ce que je cherche vraiment ?
- C'est-à-dire ? demande-t-il même s'il sait.
- Est-ce que ce truc
- Ce don … pas ce truc.
- Que je vive la douleur différemment, est-ce lié à la nécromancie ?
- Non. Les pouvoirs qui seront tiens un jour ne t'aideront pas plus. Tu es la seule à pouvoir apprivoiser ce don, t'en servir plutôt qu'en souffrir en le réfutant.
- Impossible, c'est contre-nature.
- Plusieurs choses dont tu seras capable bientôt seront considérées comme contre-nature, même parmi les tiens.
Commence à lire Maâra.))
Finit-il par dire avant qu'elle ne discute ce point.

_________________
Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


Dernière édition par Maâra le Ven 30 Sep 2011 22:54, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2011 22:58 
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Elle s'assoit en tailleur sur le sol entièrement recouvert de plusieurs tapis afin de préserver jusqu'au bout la discrétion et le silence, s'adosse à un pilier de marbre entre deux bibliothèques au lieu de faire les quelques pas qui la sépare d'une table de travail et lit … lit l'immense volume sans relever le regard une seule fois. Elle lit avec tant de recueillement qu'elle en oublie parfois de respirer, et en oubliera complètement de manger, ou de retourner à sa chambre pour y passer la nuit.
Et pourtant ce n'est là qu'un volume destiné aux débutants comme elle, une sorte de discours rhétorique ; surement pompeux du point de vue d'un homme comme Sir Alianoff ; sur les préceptes d'une magie manipulant la mort comme un ménestrel manie sa langue. Un volume où sont racontées les vies et visions de plusieurs anciens nécromanciens et où tout lecteur se rend compte que nul ne peut dicter les dogmes à suivre et les intérêts qui prévalent au long terme … mais elle lit, elle étudie chaque événement conté de son point de vue et ses propres croyances, elle s'en sert comme d'une base de jugement personnel plutôt qu'un guide spirituel.
Au détour d'une page pourtant, les écrits s'arrêtent pour laisser place à plusieurs enluminures macabres. Des dizaines de portraits miniatures nommés et décrits brièvement. Tous ont l'aspect décharné d'un mort, la posture tordue d'un être soumit à une souffrance éternelle. Dans les pages suivantes elle apprendra ce qui lui faut savoir sur ces compagnons, morts-vivants partageant la vie des nécromanciens, choisit par ce dernier sans que les raisons soient relatées. Elle-même se met à imaginer son futur compagnon, assaillie de mille questions sans réponses dans ces lignes.

Mais de part sa lecture elle sait déjà que la pluralité même de ce pouvoir qu'est la nécromancie empêcherait quiconque de répondre à ses questions trop pragmatiques.

Tout ce semblant de sagesse va pourtant s'effilocher lorsqu'elle va commencer un chapitre comptant les reliques magiques, quasi utopiques pour certains. Surtout l'histoire de ce crâne y enfermant l'esprit d'un nécromancien, distillant apparemment son savoir à qui le demande. Il n'y a là aucun véritable témoignage, juste une vague série de "on dit" parlant d'un homme ayant connu un homme qui avait entendu parler de cet objet étrange, une liste invérifiable de lieux où auraient été vu le crâne … mais tout ça n'est que broutilles dans l'esprit indécis et perturbé de l'elfe grise qui voit en lui LA réponse à ses problèmes.
Elle referme d'un geste brusque le livre, soulevant un nuage de poussière à l'odeur de renfermé.

- Il me le faut ! Grogne alors Maâra avec une détermination inattendue.
((Non, tu viens d'arriver, tu ne vas pas repartir pour une babiole !!
- Oh si. J'en ai le droit. C'est une relique perdue et je suis presque sûre que l'humain en a parlé. Elle se relève et reste silencieuse le temps de retrouver le terme exact entendu lors de leur entretien.
Je peux être chasseuse de reliques.
- Toi ? Non. Tu vas vouloir y aller seule et je refuse. Si c'est pour en apprendre plus, tu peux très bien le faire ici sans risquer quoi que ce soit dehors.
- Mais cette relique est le savoir, et personne ici ne saurait m'apprendre ce dont j'ai besoin.
- Tu n'as besoin que de temps Maâra.
- Impossible, il doit forcément y avoir quelque part quelqu'un qui sait.
- Et cette chose n'en fait pas parti.
- Qu'est-ce que tu en sais d'abord ? …))

La statue de pierre qu'est devenue physiquement Maâra pendant cette dispute est à mille lieux de l'ébullition qui règne entre l'elfe grise et son faera. Les miettes éparses de son calme ordinaire et dérangeant ne sont là que pour maintenir en place le corps dans lequel se déroule le combat. L'entêtement de l'une à chercher une solution extérieure à cette malédiction, ainsi que sa franche capacité à ne pas réfléchir aux conséquences de ces rares prises de décisions et la déraison de l'autre à ne pas oser l'honnêteté tant qu'il est encore tant forment le plus explosif des mélanges.
Mais comme souvent c'est Morëla qui saura le premier reprendre le dessus et malgré son incapacité latente à se décider à parler à sa protégée, il réussit à la calmer suffisamment pour lui faire part d'un compromis acceptable.

((Alors ?
- C'est d'accord.
- Bien. Chacun sa part du travail, je recherche l'endroit où le crâne pourrait se trouver et tu feras le reste en me prouvant que tu n'es plus une enfant qui agit sans réfléchir, à bouder, t'énerver ou hurler à l'injustice.
- D'accord.)) Que ceux qui pensent que les rats ne peuvent pas sourire se mordent la langue ... et l'avalent car celui-ci vient de sourire et de relever la tête de manière si condescendante qu'on l'aurait prit pour un humain.

Maâra range docilement le livre à sa place, laissant flâner ses doigts sur la couverture quelques secondes pour ressentir ce picotement, doucereux frémissement d'un pouvoir auquel ses fluides ont déjà succombé. Mais c'est sans un regard pour lui qu'elle laisse partir son Faera à la recherche de ce qu'elle considère comme son probable salut, de la même manière qu'elle partit sans un regard pour le Prêtre le matin avant la grande épreuve du Passage … oubliant les regrets ressentis pendant les cinq années qui suivirent et sa promesse de ne plus jamais "faire l'enfant" envers ceux qui lui sont proches.
Les années avaient passé, vingt exactement depuis ce jour … un été dans la vie d'un elfe mais elle refait la même erreur, encore et toujours. Dans son malheur, bien qu'elle n'en ait pas conscience, les deux seules personnes à risquer de la voir agir ainsi sont aussi les deux seules à ne pas lui en tenir rigueur. La seule chose qu'elle risque est un quart d'heure moralisateur où elle baissera la tête, honteuse, et au bout duquel elle promettra de faire un effort … dont on connait le résultat.

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Ven 23 Sep 2011 23:51 
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Elle quitte la bibliothèque quelques minutes après, se dirigeant d'un pas trainant vers son dortoir où l'attend un lit douillet … et surtout plus d'une dizaine d'autres filles de l'université, même si à cette heure avancée de la nuit elle ne risque pas d'en croiser beaucoup qui soient réveillées.
Mais c'est plus fort qu'elle, chaque pas la rapprochant des derniers escaliers est vécu comme un assaut. Son corps se raidit à l'idée de devoir traverser une salle pleine d'êtres humains et une froide sueur dévale ses tempes à celle de s'allonger et s'endormir à leurs cotés et se sentir enfermée dans une immense salle.
C'est finalement le souffle presque coupé qu'elle pose une main moite sur la rampe d'escalier. Son pied se soulève mais s'arrête à mi-parcours avant de faire demi-tour.

Ses fluides frémissants s'éveillent alors, profitant de ce moment de faiblesse pour inspirer d'autres envies, d'autres besoins que celui de dormir. Affamés et avides depuis la bibliothèque ils sentent la source de pouvoir autour de Maâra, si proche et presque éteinte. Ils s'agitent jusqu'au bout de sa main droite directement en contact avec la poche dans laquelle elle avait mit le parchemin offert par Davos. Le parchemin dont elle ne se sépare pas et qu'elle n'ose toucher sans une permission … celle de son Faera.
Mais ses fluides se font lascifs et envoutants. Amants insatisfaits et soupirants enchanteurs à la fois, ils réveillent en elle des sensations paradoxales auxquelles elle préfère succomber plutôt qu'affronter les escaliers, le dortoir et les filles en toute conscience.
Tôt ou tard, la fatigue prendra le pas sur son mal être se dit-elle, elle montera et s'affalera … et à ce moment, ne pensera même plus au lendemain.

Elle arpente le couloir qu'elle avait emprunté le matin même en compagnie de Higël Drikter, à la recherche d'on ne sait quoi, une salle vide, un couloir plus éclairé … ou la sortie. Toujours est-il qu'un bruit de pas résonne à l'autre extrémité du couloir et qu'après quelques pas chassés effrayés, elle se faufile dans une galerie adjacente plongée dans le noir et s'accroupit dans l'espoir que personne ne la remarque.
Des silhouettes encapuchonnées passent devant sa cachette, sans même un mouvement de tête vers elle ou un ralentissement. Le groupe marche si vite qu'il glisse plus qu'autre chose sur les pavés du couloir, laissant derrière lui un chuchotis constant, comme un essaim de guêpe.
Sans savoir pourquoi et en réalité sans même se le demander, Maâra tente de les suivre … elle qui a pourtant tout juste assez de curiosité pour elle-même et le pouvoir qui grandit en son sein, et l'esprit fonceur d'un lapin dans sa cage.
Mais sa folle entreprise ne dépassera pas le bâtiment car le vague profil d'une des silhouettes se tourne vers elle. Higël Drikter la dévisage une seconde, le regard aussi insondable que lors de l'entrevue mais il le pose suffisamment longtemps sur le parchemin qu'elle tient en main pour que même Maâra comprenne qu'elle a surement mieux à faire de son temps que d'espionner ceux qui peuvent faire de son séjour un arrêt de très courte durée.
C'est quelque peu déçue qu'elle fait marche arrière, mais plus déterminée encore à n'être plus seulement quelqu'un à qui on jette un regard rapide pour la sermonner.

Pas à pas.
Elle est à peu près sûre d'avoir entendu Morëla lui dire cela à propos de l'apprentissage, une histoire d'étapes et de chaque chose en son temps qu'elle n'a fait qu'entendre sans vraiment écouter car il s'agissait à l'époque d'une manière de ne pas lui dire autre chose. Enfin, c'est très compliqué à s'expliquer à soi, mais elle se sent prête à simplement dérouler le parchemin et peu importe où elle se trouve.

Le rouleau est cacheté par une cire noire qui se désintègre à son contact, et le parchemin semble lui aussi s'ouvrir de lui-même. La sensation du papier sur ses mains est surprenante, comme s'il s'assimilait à sa peau. L'inscription brille et donne l'impression qu'une source lumineuse venant de l'intérieur expulse les mots à travers une lueur qu'elle qualifie de noire malgré l'impossibilité logique de cette affirmation.
Les mots lui sont inconnus mais résonnent en elle avec une netteté démente, les symboles sont des mystères pour ses yeux mais une révélation pour une part plus instinctive de son être qui s'éveille et s'ouvre. Ses fluides eux sont comme aspirés par la force provenant du parchemin.
C'est alors qu'elle pose sa main au dessus.
La lueur se rétracte, l'encre des mots maintenant d'un rouge profond s'éparpille et se soulève pour envelopper la main de l'elfe grise qui reste immobile, les yeux grands ouverts d'adoration, le visage figé dans un rictus avide. Tout prend enfin sens, elle sait ce qui pénètre en elle, ce qui vient de lui être offert. Elle sent une nouvelle force en elle, une certaine stabilité qu'elle peut maintenant appeler de ses vœux à tout moment, une force offerte aux plus pieux qui grandira avec elle, en elle, pour elle. Elle sent une partie de ses fluides s'endurcirent comme en réponse à cette découverte.

Le parchemin a complètement disparu, entièrement intégré. Le sourire de Maâra a un petit quelque chose de glouton qui ferait peur à pas mal d'étudiants mais elle est seule et en a oublié l'existence même des autres êtres humains. Elle est allongée sur le dos et regarde sa main relevée au dessus d'elle.

- J'adore ça, marmonna-t-elle tout doucement avec une gaité dans la voix qu'elle ne se connait pas.
((Ah ben merci, si j'avais su j'aurais économisé ma salive et t'aurais jeté dans un bac rempli de parchemins !
- Ne gâche pas mon plaisir ))
T'es où ?

- Loin, et toi va dormir.))

Après une longue inspiration et un soupir plus lent encore, elle se relève et prend la direction du dortoir. Oubliée la peur de devoir retrouver des dizaines d'autres personnes, oubliée l'horreur de s'imaginer se réveiller dans un autre lieu inconnu et qui plus est … pas seule.
A pas de chat, plus silencieuse d'un courant d'air, elle traverse la chambrée et s'installe dans son lit et, comme une poupée, à peine a-t-elle le corps en position allongée que ses yeux se ferment et la voilà partie pour un sommeil, court et sans rêves.


(hrp : utilisation du parchemin de sort : forces des ténèbres)

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Dim 16 Oct 2011 13:14 
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Après avoir traversé l'arche, les trois personnages furent stupéfaits. La rudesse et le stoïcisme qui régnaient dans le campus était contraignant. Peu de fenêtres sur les deux bâtiments qui s'offraient à eux, déjà gris, une place ovale à couper le souffle et surtout tous ces petits cailloux gris qui servaient d'allée. Tout dans l'Université respirait le calme et la tranquillité. Pas un bruit, si ce n'est l’ambiance de la ville qui rentrait par la petite arche, et surtout pas une personne.

(Novil est sûr de ce qu'il a dit ? Moi je vois personne....)

(Il a dit qu'il venaient de se finir, Traemir. Les élèves ne sont peut-être pas encore sortis.)

« Et bien...Ils en mettent du temps, les élèves. Moi, je courrais pour sortir de ces cours, si j'étais eux. »

Comme dit le proverbe, « Quand on parle du loup, il n'est jamais très loin », des centaines d'élèves sortirent des deux bâtiments et de différentes allées qui devaient mener à d'autres bâtiments. Tous se dirigeaient vers la grande arche. Différents regards se tournaient vers les trois intrus. Certains interrogateurs, certains juste par curiosité et d'autres outrés de trouver trois étrangers dans une école de magie. Quelques minutes plus tard, l'Université avait retrouvée son calme malgré les bruits de pas que faisaient quelques élèves qui sortaient en retard ou le public qui profitait des services gratuits proposés par l'établissement.

(Bon, après cette petite interlude, on va peut-être pouvoir y aller!)

(Allons-y.)

Medrick avança jusqu'à l'entrée de la bâtisse qui se trouvait sur leur droite et allait entrer quand il se rendit compte que les deux gardes ne le suivaient pas. Il se retourna et les vit, plantés comme des radis, au milieu de ce campus magique.

« Vous venez ? »

« On arrive. »

Les deux gardes rejoignirent le jeune homme qui entra dans le hall d'entrée. Là, malgré le fait que les élèves soient déjà partis, nombres de personnes discutaient. Certains débattaient tandis que d'autres parlaient de leur journée. Il observa un instant la salle et alla interroger un des élèves, sans doute plus âgé que lui.

« Euh...Excuse moi. »

L'étudiant se retourna un instant, il fut pris de stupeur quand il vit les deux gardes ensanglantés mais repris rapidement son calme.

« Oui, qu'est-ce que tu veux ? »

« Tu connaîtrais pas un certain Reoj Hec ? »

« Hec ? Oui, je le connais. C'est le seul professeur de cet établissement à ne pas faire partie de la guilde de la Nouvelle Obédience de la Magie. Tu devrais le trouver dans l'amphi du bâtiment C. »

« Qui est ? »

« Faut suivre l'allée à gauche du bâtiment en face de celui-ci. Au bout du chemin tu tomberas sur le bâtiment C. »

« Merci pour l'info ! »

« De rien, mec ! »

Les trois protagonistes quittèrent le bâtiment et se dirigèrent à grands pas vers le fameux bâtiment C, un des plus petits bâtiments d'après les notes d'Onendal. Celui-ci malgré la chaleur de Tulorim, était entouré d'une bonne dizaine de sortes de plantes. C'était comme se retrouver face à la maison d'un alchimiste.
Ils entrèrent alors dans le bâtiment et se dirigèrent droit sur ce qui semblait être l’amphithéâtre. Une fois entré, Medrick observa ce que tout le monde appelait un « amphithéâtre ». C'était comme les bords d'un lac, c'était une salle ronde qui plongeait droit sur le centre et qui, à chaque étage, arborait une immense table en arc de cercle.

(Ça permet aux élèves de mieux pouvoir écouter le professeur. Le son se déplace mieux dans une configuration pareille. Un de mes anciens maître était un des élèves d'ici.)

(Ben tu pouvais pas me le dire ?)

(Franchement, j'ai préféré ne rien te dire, pour ne pas me tromper.)

« Oui, c'est pour ? »

Le professeur les avaient remarqué alors qu'il rangeait ses affaires. C'était un homme grand, fort, aux courts cheveux bruns et aux yeux bleus.[/color]

(Encore un wiehlenois....)

« Vous êtes Reoj Hec ? »

« Lui-même, et je m'adresse à ? »

« Medrick Eteiloth, et eux ce sont deux gardes de la ville qui m'ont aidé jusque là. On m'a dit que vous étiez un grand ami à mon père. »

« Medrick ? »

Le professeur se mit alors à courir en direction des trois hommes et se jeta dans les bras de l'adolescent, surpris.

« Les Ancêtres soient loués, tu es en vie ! J'ai entendu parlé de la mort d'Onendal. C'est une véritable tragédie. »

Le professeur se tourna ensuite vers les deux gardes, l'air décidé.

« Je ne sais pas pourquoi vous accompagnez mon filleul, mais vous pouvez d'ors et déjà revenir à votre poste, messieurs. Je suis un enchanteur de niveau 12, je devrais pouvoir le protéger. »

« Alors, on va pas insister, professeur Hec. Sur ce, on va te laisser Medrick, comme l'a dit le professeur, on a un poste à surveiller. Mais si un jour tu as un problème, n'hésite pas à demander de l'aide à un des miliciens. Ton père a fait parti de la milice pendant deux ans et il s'est fait une place de choix dans le cœur des hommes, wiehl ou pas. Il devraient t'aider. Aller, à bientôt, mon gars. »

« Salut Medrick ! »

« Salut les gars et encore merci ! »

« Y'a vraiment pas de quoi ! »

Une fois les deux gardes partis dans de grands signes de la main, Medrick put enfin parler à son parrain.

« Alors comme ça, je suis votre filleul ? »

« Ton père l'a voulu ainsi. Mais il m'a dit que s'il lui arrivait quelque chose je devais juste t'aider et surtout ne pas t'empêcher de voyager. »

« C'est sûrement vrai, papa m'a dit de partir voyager pour pouvoir devenir un enchanteur comme lui. »

« C'est vraiment tragique. Comment peut-on mourir enseveli comme ça... »

Le jeune mage eut un déclic. Une légère pensée lui vint et peu à peu elle se transforma en véritable angoisse.

« Attendez, comment savez-vous qu'il est mort comme ça ? »

« Tout le monde le sait. Quoi ? Tu ne savais pas qu'Onendal a été.... »

Le professeur s'interrompit lui-même. Il plaqua ses mains sur sa bouche et comprit son erreur. Mais il était trop tard, les yeux de son filleul commençaient à s'embuer.

« A été quoi ?? »

Le professeur baissa la tête. Il regrettait profondément ce qu'il avait à dire. Mais, après un long soupir, il se lança :

« Écoutes, Medrick, je suis désolé pour ce que tu vas apprendre. Je pensais que tu le savais déjà et, à mon avis, si ton père ne t'a rien dit, il ne va pas approuver ce que je vais te dire. »

« Il a été quoi ??? »

« Onendal a été assassiné par le chef de son village natal. »

Medrick était pétrifié par l'émotion. Tous ses souvenirs avec son père, ses cours d'écriture, de lecture, ses parties de chasse, de pêche, lui revenaient dans sa tête et se mélangeaient pour former un véritable tourbillons de désespoir qui s'épanouissait de plus en plus dans son esprit. Le jeune homme s'effondra à genoux. Ses yeux étaient vitreux tellement l'émotion était grande. Ses nerfs ne mirent pas longtemps à lâcher, il s'évanouit, malgré les supplications de Reoj et de Traemir.

>>>Les Habitations (((Bientôt)))

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Dim 11 Déc 2011 18:12 
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***
Maâra a toujours eu tendance à se laisser aller trop facilement, à très vite se perdre dans des petits riens du présent au point de même en oublier les événements à court terme … bien qu'elle soit aussi capable de se refuser un instant de flegme salvatrice par pur esprit de contradiction.
Un exemple de ce comportement laxiste : sentir ses pouvoirs grandir l'avait tellement rendue euphorique qu'elle en oublia au moment de se coucher qu'elle allait se réveiller entourée de monde. En toute conscience de son environnement, mais sans son Faera pour lui conférer un tant soit peu de courage ou d'estime de soi, elle aurait trouvé un coin isolé sous un escalier et aurait dormi à même le sol.

Au lieu de cela, elle s'était réveillée au milieu d'une cacophonie stridente et une incessante impression de mouvement à lui donner la nausée. La veille elle plongeait avec une facilité révélatrice dans des eaux ténébreuses et était maintenant oppressée par une marée humaine.
La densité réelle des jeunes filles de la chambre qui avoisinait la dizaine debout, et une autre dizaine à moitié endormie était devenue une légion sauvage. Une vision déformée de la réalité bien réelle cependant pour le cœur de Maâra qui se sentait compressée par les murs qui l'entouraient, en danger face à des regards menaçants perçus à travers des pupilles laiteuses. Sa respiration était alors vite devenue saccadée, des petites inspirations sans forces et sifflantes, avant que ne monte en elle des bouffées de chaleur qui lui embrumèrent d'avantage le peu d'esprit conscient qui lui restait … et ce peu de conscience était entièrement centralisée à démentir l'impression que les murs se rapprochaient d'elle.

N'en pouvant plus, n'ayant plus Morëla à ses cotés pour lui montrer le pont à emprunter pour comprendre et dominer son environnement, elle se sauva en courant. Étonnamment discrète aux yeux des autres filles, elle sortit de la chambre, traversa la cour entre les bâtiments et passa un pied de l'autre coté … sur le trottoir en terre battue.
***


((- Qu'est-ce que tu fais ?!?))
Bam !! Retour en force du présent et sa réalité.
((Maâra !!)) La voix autoritaire du petit rat résonne dans sa tête tandis qu'elle pose un regard las sur la ville qui s'ouvre devant.
((Quoi ?
- Comment ça, quoi ? Je t'ai demandé de m'attendre.
- Je ne pouvais pas. Je me suis sauvée.
- Et tes affaires ?))
Re Bam !! Ses yeux se défilent, ne voulant pas se poser sur sa probable nudité … quoi qu'en y pensant, elle n'a pas l'impression d'être nue. Il n'y a ni courant d'air sur sa peau, ni regards suspicieux ou lubriques. Lentement, elle fait descendre ses yeux sur ses pieds … chaussés, puis sur ses jambes et son corps recouvert de sa vieille robe en coton grise délavée.
((- Je suis habillée.
- Je m'en doute bien que t'es habillée, j'ai dis tes aff … t'as du vérifier ?!?
- Mes affaires ? Je ne possède rien.
- Tes vêtements bougre d'elfe sans cervelle !! C'est pas grave, d'ailleurs tu vas aller au marché, t'acheter des vêtements plus pratiques pour un long voyage. Je reviens bientôt.))

Et c'est mécaniquement qu'elle rejoint le marché en ce début de matinée. Ses pas ne sont portés ni par l'entrain involontaire de sa panique récente, ni par l'espoir engendré par les révélations à demi-mot de son rat faera. Ça lui viendra, surement, lorsqu'il lui fera le récit de ses recherches, des lieux qu'il a du visiter et du chemin qu'elle devra parcourir … même la joie de savoir qu'elle devra quitter la ville pendant son voyage reste encore étrangère de ses pensées.
Elle se contente de marcher, le visage et ses oreilles cachés par son capuchon, les mains dans ses manches, à regarder les cailloux, les traces de roues laissées par les charrettes, les habitants de la ville d'une manière tellement indifférente qu'elle devient presque transparente aux regards d'autrui.

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Dim 29 Jan 2012 15:01 
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La lumière d'une torche au loin me fait m'abaisser vivement, mais sans bruit, et je viens me plaquer contre une rangée de livre, jugeant cette source de lumière assez lointaine, j'ose passer un œil pour voir ce qu'elle révèle. Un simple surveillant, faisant sa ronde habituelle dans la bibliothèque, un nouveau, qui est très erratique en ce qui concerne les horaires de ses déplacements, ce qui me surprend toujours un peu, étant encore habitué à l'ancien, vieux soldat, dont les allées étaient organisés et réguliers. Mon cœur qui s'était mis à battre la chamade se calme un peu et je reprends une grande bouffé d'air, en essayant de le faire en silence. Je m'élance à nouveau entre les rayonnages et arrive devant la porte que je désire franchir. Désormais mon seul obstacle entre moi et une réserve pleine de livre qui n'attendent que d'être lu. Je souris de la situation, m'introduisant tel un voleur dans la bibliothèque d'une académie où j'étudie, juste pour pouvoir lire les quelques livres dont l'accès n'est pas publique et dont les trois quart sont des récits interdits, et divulguer le fait que l'académie possède ces livres pourrait lui couter cher, mais bon, la loi à Tulorim n'est pas non plus la chose la plus dissuasive qui soit, vu comment elle est respecté.

La porte d'un bois massif et cerclé de fer ne possède pas de poignée. Voilà ce qui apparaît comme le plus grand des obstacles aux aveugles simplets, mais j'ai très vite décelé les quelques runes incrustées dans le métal, bien qu'elles soient cachées, et ne luisent pas tant la magie qui les habite est faible. Enfin bon c'était le but, pour la discrétion, et on n'aurait pas vraiment pensé qu'on se donnerait du mal pour des livres. De plus, quelqu'un non doué de pouvoirs magique n'aurait pu l'ouvrir. C'est là que commence la partie délicate de l'opération, car la porte grince, et qu'ouvrir le sceau demande quand même une forte impulsion magique, ce qui n'est pas sans sons ni lumières. Quoi que cela est moins risqué que lors de mes premières venues, puisque le livre d'anatomie que j'ai lu depuis, et qui était étonnamment passionnant, m'a appris qu'avec une décharge électrique bien dosé l'on pouvait causer des amnésies remontant aux dernières heures vécues, parfaites donc pour faire oublier ma présence à celui qui l'aurait découverte.

J'effleure de mes doigt le métal, froid au toucher, le parcourant et ressentant les énergies magiques qui le parcoure, semblables aux faibles battement d'un cœur malade, puis je me recule, et ne distinguant plus du coin de l'œil le garde, je transmet mon pouvoir à cette porte. Des éclairs jaillissent de mes doigts brandis et viennent frapper les runes. Le crépitement de la foudre me fait grincer des dents, de peur, tant le bruit qu'il produit est grand, mais je m'efforce de garder mon calme, après tout ce n'était pas la première fois que j'ouvrais cette porte. Des sillons semblables aux veines d'un être vivant ressorte sur l'huis qui se met à s'ouvrir avec une longue plainte, me libérant le tant désiré passage. Je m'y engouffre et me retrouve dans le second meilleur endroit de cette académie, derrière mon lit dans le dortoir. Je ressens un léger vertige lorsque je tente mon premier pas, comme à l'habitude, l'ouverture consomme beaucoup de mana, et cela fait si longtemps que je n'ai pas fait une nuit complète, mais je tiendrais. La réserve est un fatras désorganisé, des livres sont jetés par terre, certain sont à moitié déchirés, d'autres mangé par les rats de cette académie, d'une taille assez anormale, et avec des organes qu'on ne devrait pas retrouver sur eux, je suppose que l'exposition à la magie d'une entité simple à ce genre de conséquence au fil des générations. L'absence de fenêtre dans cette endroit, en plus d'en aggraver la puanteur, contribue aussi à un tel manque de lumière que même mes yeux, pourtant disposés à la nyctalopie ont du mal à saisir mon environnement. Mais à force de visite je saurais m'y orienter les yeux fermés, et je me dirige d'un pas assuré vers le fond de la salle qui regorge encore de tellement de secret inexploré qu'il ferait tourner la tête à n'importe quel aventurier, ou érudit, digne de ce nom.

J'avais déjà remarqué un livre à la dernière visite. Le type banal, à la couverture noire, sans ornement, cornée, rabougrie, sans autre signe distinctif qu'une bande de cuir ornée d'un anneau qui le referme, bref tellement commun qu'il ne peut qu'être spécial. D'une taille importante, je savais qu'il m'occuperait un certain moment, alors je ne me préoccupe pas de l'ouvrir tout de suite, et le prenant dans ma main, je m'enfuis de cette salle. La surface de la couverture semble être en peau, mais on dirait presque qu'elle n'a pas été tannée, mais sinon, et étrangement, ce qui me fait douter un moment, il semblerait que ce livre soit normal. Nombre de livre de la réserve sont des réceptacle de magie si grands que les porter à main nue peut bruler, certains, d'après ce qu'ils disent, contiendraient les âmes de leurs auteurs qui continueraient à distribuer leurs savoir en orientant le lecteur dans le choix de ce qu'il retiendrait. Mais de ce livre je ne sens rien, si ce n'est une légère odeur de papyrus moisi, et une insignifiante fragrance de mite. Le chemin jusqu'à ma chambre se déroule sans encombre, mes déplacements nocturne s'étant fait de plus en plus discret et au point de n'avoir été découvert qu'une seule fois durant les deux dernières années que j'ai passées ici. Alors que mes escapades avaient un rythme hebdomadaire. Arrivé dans le couloir menant au dortoir je croise une figure familière, une jolie jeune fille du nom d'Aelra, légèrement plus grande que moi, ses long cheveux noirs tombent en ondes gracieuses, jusqu'au bas de son dos qui a l'étrange pouvoir de faire détourner les regards sur son passage. On lui soupçonne des racines elfiques remontant à quelques générations au vu de la courbe de ses oreilles, encadrant un des plus beaux visages de cette université et ceint de deux yeux d'un des plus beau vert de cette terre, éclipsant une forêt de printemps d'un simple battement de cil. Et cette description n'est pas subjective au vu de sa non étonnante popularité auprès de la gente masculine, bien que son caractère un peu grossier ait un peu effacé l'image de douce jeune fille de l'esprit de beaucoup de ceux s'en étant fait cette idée.

« Encore sorti ? »

Elle se situe deux marches au dessus de moi, accentuant encore notre différence de taille, et me domine donc d'une bonne tête. Je rectifie ma position, et au lieu d'observer ses longues jambes, un peu trop maigre, la regarde dans les yeux, avant de sourire.

« Encore à m'attendre. »

C'était une sorte de rituel régulier. Cette fille faisant partie de mon cercle d'ami, et étant doté, en plus d'un naturel inquiet, d'une sorte de radar détectant quand l'un d'entre nous étions en train de faire quelque chose interdit par le règlement, cette situation se répétait souvent.

« Tu sais ce que tu risque si tu te fais attraper ! »

Et à chaque fois je ne peux y résister, malgré mon manque évident de chance de sortir avec une si jolie créature.

« Ma chère princesse se ferait-elle du souci pour le chevalier servant dont elle attend toujours impatiemment le retour ? »

A chaque fois elle pique un fard et me fait la moue, et je ne peux m'empêcher de rire, avant de reprendre ma marche à ses côté vers le dortoir. C'est à regret que je quitte sa compagnie lorsque nos chemins doivent se séparer, et mon nez souffre de ne pas sentir son doux parfum dans l'air ambiant. Mais je reprends vite mes esprit et me concentre sur la route à suivre. Rejoignant l'encadrement de la fenêtre près de mon lit, dont les volets sont ouvert, et me préparant à ouvrir ce livre, chassant de ma tête de sordides et irréalisables pensées, je me concentre sur une tâche qui, au moins, est à ma portée.

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MessagePosté: Lun 6 Fév 2012 15:34 
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J'essaye de retirer la bande de cuir qui garde ce livre fermé devant mon nez, mais elle semble résister à tous mes efforts. Je ne tire pas dessus de toute mes forces de peur que le bruit ne réveille mes voisins de chambrées, mais je ne peut que constater l'inefficacité de mes tentatives. J'essaye une approche différente, et insère mon index dans l'anneau de métal, en espérant que cette prise me permettra d'ouvrir ce livre. Alors que mon doigt touche le fer étonnamment chaud, une sorte de réaction semble se produire. Ce qui venait sceller cet ouvrage s'en détache et semble se rétracter sur l'anneau dont la taille change pour s'adapter parfaitement à mon doigt. Je parcoure mes lèvres de ma langue, tant cette entrée en matière est alléchante.

Je faillis laisser échapper un cri de surprise devant le contenue de ce livre. Je feuillette les pages vites faits, je le retourne, je le secoue, rien n'y fait, les pages de ce livres sont blanches, enfin jaune sale serait plus précis, mais tout cela pour dire que ce bouquin est vierge ! Je le garde ouvert dans mes mains, dépité, commençant à le laisser glisser entre mes mains. L'expédition de cette nuit était vaine, j'ai fait tout cela, et ai manqué de m'attirer encore les foudres d'Aelra pour rien.

« Je ne suis pas rien, petit ! »

J'entends une voix, étrangement familière, mais un peu déformé, que je connais, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus, avant que je me rende compte que je suis l'auteur de ces paroles, et que j'ai répété dans un murmure ce qui vient de s'écrire sur la première page du livre que je rattrape de justesse. Effectivement cette phrase est inscrite, dans des lettres noires, avec un style d'écriture plutôt penché et fin. Je reste incrédule devant cet apparition subite de caractère.

« Ne fais pas cette tête on dirait que tu viens de voir un fantôme ! »

Alors que cette phrase apparait, elle se rature d'elle même puis ajoute une sorte de note, en toutes petites lettres, à coté de celle-ci.

« Ah oui c'est vrai que ça fait un paquet d'années que je suis décédé. »

(Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Pourquoi est-ce que je me trouve en face d'un livre qui semble s'écrire tout seul, et se fait des remarque sur lui même ? Il dit être décédé, mais qui est-il ? Un vieux sorcier des temps anciens ? Ainsi donc, les légendes racontant que certains auteurs enfermaient leurs âmes dans leurs livres ne sont pas fausse !)

Un crissement, celui de la plume sur le parchemin se fait entendre, déclenchant en moi une réaction vive, me levant brusquement tout mes sens à l'affut, mais visiblement ce n'est que mon imagination. Quand je prends le livre une nouvelle phrase s'est inscrite et une autre est en cours d'écriture.

« Petit, ce n'est pas mon âme qui est enfermé dans ce livre, c'est mon essence même, et personne ne s'enfermerait volontairement dans un bouquin, ou alors il faut être fou ! Se faire ouvrir et refermer, être tripoté par des doigts sales, d'ailleurs ton hygiène est assez reprochable, se faire lire avec de grands yeux rond, crois moi c'est pas une sinécure ! Bon sinon, on n'a pas fait les présentations, mon nom est Galer nar'liyara, et ça se prononce de manière différente que ce que tu ne pense, je suis un elfe gris à la base, alors prends des intonations plus, heu, elfiques dans ton esprit. Quand à mon age, euh, je sais plus très bien, c'est à dire que j'ai pas le calendrier dans ce satané ouvrage, je suppose que tu dois pas savoir qui est Oaxaca, quoi que si, les livres d'histoires doivent en parler, en tout cas j'étais présent lors de sa chute, même si j'ai pas pu en profiter longtemps. »

Je laisse échapper un soupir

(Je suis en présence d'un livre contenant l'essence même d'un elfe gris qui n'est pas avare de parole, et qui a connu l'époque d'Oaxaca avant sa résurrection. Mais qu'est-ce que j'ai déniché moi, et surtout qu'est-ce qu'il faisait dans la réserve ce « Galère Narr'li ärra » ?)

Le même crissement de plume se fait entendre, et je me rends compte que c'est du livre qu'il provient, je souris à l'idée qu'un esprit enfermé ne puisse écrire sans bruit dans son propre conteneur !

« Je t'ai dis que ça se prononçait pas comme ça ! Et c'est quoi cette histoire de résurrection là, à propos de la sorcière ? Tu veux pas me dire qu'il y ait quelqu'un qui ait été capable de la ressusciter, malgré qu'on ait enfermé son âme dans un cristal qu'on a sceller dans un temple pour être sur qu'elle reviendrait pas ! »

(Il lit dans mon esprit, cela est clair ! Bien je vais te transmettre ce que je sais sur cela, autrement dit très peu, mon peuple est pas connu pour être le plus au courant des affaires extérieur, mais en tout cas on sait qu'elle est de retour d'entre les morts et qu'elle fait ses petites conquête sur Nirtim et Nosveris.)

« J'ai effectivement beaucoup de retard à rattraper sur l'actualité, il va falloir que je déploie à nouveau mon réseau d'information. »

(Avec un ouvrage tombant en miette à leur tête ? Avec des membres qui sont sans doute mort depuis des siècles ?)

« Ne pose pas de questions là dessus petit, c'est secret, et je peux très bien le faire depuis ma place ! Non, j'ai une autre tâche à te confier. »

(Une tâche à me confier c'est la meilleur celle là, un vieil elfe gris enfermé dans un livre veut me confier des missions, mais comment pourrais-je donc refuser ?)

« Écoutes, où plutôt lis, au moins mes propos. Si tu fais cette quête de livre, car je sais où j'ai été enfermé, ce n'est pas pour rien, et je te sais, comme moi, impatient de faire grandir ton pouvoir que tu trouves bridé dans cette école. Je peux t'enseigner plus que tu ne le penses ! Je peux élever ton esprit au delà de l'imaginable ! »

Ma curiosité se retrouve tiraillée par ces écritures, et je me demandes ce qu'il faudra bien faire en échange, mais je me demande bien ce qu'il faudra faire en échange …

« Rien pour l'instant, si ce n'est suivre mon enseignement … Ah si, je veux que tu catalyse ton pouvoir à travers moi, et en échange de cette faveur je te ferais profiter du mien qui ne peut pas faire grand chose seul dans l'état où je suis ! »

( Je vais avoir l'air de quoi si je brandis un ouvrage miteux en classe ? )

« L'anneau que tu porte, le sceau qui m'enfermait, est aussi empreint de mon pouvoir, bien que de façon moindre, et il est plus discret. Tu aura besoin de ce nid à mite si tu veux utiliser mon plein potentiel, mais l'anneau te sera déjà utile, en plus de me faire ressentir l'afflux de pouvoir magique via mon lien avec lui. De toute façon c'est pas comme si tu pouvais l'enlever. »

Machinalement j'essaye de le retirer, mais alors que je ne le sens que très peu contre ma chaire, il semble y être accroché et j'ai beau tirer dessus, je ne fais que me causer du mal. Le silence s'installe dans la nuit et mes yeux me picotent, tandis que le livre reste muet, j'en conclus qu'il est l'heure de dormir. Je suis trop fatigué pour me poser plus de question sur ce qui se passe en ce moment, je ne suis même plus étonné du fait que je vient d'entretenir une conversation avec un sindel au nom imprononçable, enfermé dans un livre pour une raison que j'ignore, tout ce que je sais à ce propos c'est que cela n'est pas volontaire, à moins qu'il ne se pense fou. Un sindel, mage, et bavard qui plus est, qui n'est pas non plus au courant des événements actuels ni du temps qu'il s'est déroulé depuis sa mort. Est-il vraiment mort d'ailleurs ? Il me semble qu'il me l'ait dit mais il a peut être juste fait ce raccourci pour éviter d'avoir à expliquer quelque chose qui serait sans doute compliqué. Je me retourne dans mon lit emportant les couvertures et les roulants en boule sur moi, me disant que je devais cesser cette réflexion et dormir, car j'en ai grand besoin.

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mar 14 Fév 2012 16:07 
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Mon premier réflexe en sortant de mon lit ce matin là fut de m'emparer du livre, sans même ne serait-ce que penser à m'habiller. C'est presque avec violence que je l'ouvris, et alors que j'en observe les première pages mon sentiment est partagé, je ne sais pas vraiment comment analyser ce que je ressens devant ce papier empli des lignes de ma discussion d'hier.

« T'as cru rêver petit ? Et bien je suis désolé, mais c'est la réalité, quoi que je ne devrais pas être désolé, car je vais devenir un plus pour toi, non un fardeau, bien que tu doives me cacher, mon pouvoir est grand, même si il ne peut se manifester à cause de cette foutue cage de parchemin. »

Je me rassois sur le rebord de ma fenêtre, le contact de la pierre froide n'est pas des plus agréable, mais ce désagrément m'aide à clarifier mes idées en agissant comme une sorte de filtre. On dirais une réflexion masochiste, et je souris devant mes propres pensées, qui ont d'ailleurs dérivées de la question qui leur a été initialement posée, à savoir si je considérais vraiment ce livre comme ce qu'il devait être. Je le jette nonchalamment dans le sac que je possède, avant de penser qu'il n'apprécierais peut être pas, et je soupire tout en souriant de plus belle, je suis décidément très doué pour m'amuser tout seul. Je contemple alors l'anneau que je porte au doigt. Don de ce sindel, ou sceau de celui qui l'y a enfermé ? Je me rends compte que je n'ai pas pensé à lui demander, avant de me rappeler qu'il lit dans mon esprit, et a sans doute éludé cette question à dessein. Je ne lui en veux pas, il doit sans doute garder ses petits secret, et il m'aurait surement menti si je l'y avais forcé. Pour en revenir au bijou en question, il semble d'argent pur, et mis à part une ciselure qui le parcoure en son centre sur tout son tour, il est dépourvu d'ornement. Ni pierre ni inscription ne déforme ces deux cercles de métal joint l'un à l'autre et finement séparées. L'elfe gris m'a dit que je pouvais emprunter une partie de sa force par lui, mais comme pour le livre, je ne sens rien, aucune force magique, mais je me doute bien qui si le mage est à la hauteur de ses prétentions sous-jacentes, il est bien capable de cacher son pouvoir.

Je jette un coup d'œil dehors, et ne trouve qu'un mot à dire :

« Mince ! »

Je me dépêche d'enfiler mes vêtements, et coure comme un dératé vers la salle de classe sans même prendre la peine de manger. Au vu de la position du soleil, je vais être en retard si je ne me bouge pas. Il n'est pourtant pas mon genre de dormir trop longtemps, beaucoup dirait même que je dors trop peu, et ils auraient raison ! Ma course effrénée me met hors d'haleine, mais j'arrive quand même à la salle peu avant la venue du professeur. Je cherche de la tête mes compagnons habituels, mais étrangement je ne détecte qu'Aelra et sa quasi inséparable amie dénommé Evana. Elle était blonde, avec des cheveux mi long, et un visage un peu rondouillard, mais sympathique, c'est d'ailleurs ainsi qu'on aurait pu définir le reste de son physique, qui malgré sa masse, était loin d'être désagréable au regard, même si bien évidemment, la comparaison avec Aelra ne tenait pas. Je les salues en m'asseyant à leur côté, et plus précisément à la gauche de celle qui m'intéresse le plus.

« Tu ne sais pas où sont les autres ? »

« Non mais bon, n'oublies pas qu'il ne se dérangent pas tout le temps pour les cours. »

« Tu me diras, toi tu y va pour dormir à ceux-là. »

Alors qu'Evana s'exclame, Aelra ne peut qu'acquiescer, tandis que je n'ai rien à leur reprocher. Evana, à l'œil vif, détecte vite mon anneau et m'en demande la provenance, avec de clair sous entendus dans le ton, comme si je venais de recevoir une alliance. J'improvise vite fait une excuse sur les coutumes de mon peuple et le fait que je sois obligé de porter un anneau rituel de ma majorité atteint le centième jour après mon seizième printemps. Heureusement qu'il sortent pas beaucoup de leurs cavernes les lances d'El abhar, parce que c'est pas la première fois que je me sauve la mise ainsi. Moyennement convaincu, mais surtout à la curiosité déçue, les deux filles se détournent du sujet. Nous reprenons donc une discussion classique, ignorant totalement le professeur de théorie de la magie, car comme beaucoup d'entre nous, de notre point de vue, seul comptait la pratique, et il me tardait de mettre en œuvre cette anneau pour voir si il était vraiment magique.

« Vous là ! Nature de vos fluides ! »

Visiblement le professeur ne semblait plus tolérer le bavardage incessant et je dus servir de bouc émissaire. Je me lève lentement et déclame :

« L'obscurité coule en mes veines, monsieur ! »

« Voyez vous ça ? Et seriez vous seulement capable de former un projectile condensé et non une toile informe et sans pouvoir ? »

Je dévoile toute mes dents dans le plus étrange de mes sourires, et tends la main droite devant moi. Je laisse les fluides obscurs me parcourir le bras pour se rassembler sur ma paume, je les accumules, les ordonnes, et soulève finalement au creux de ma main une boule d’énergie noire .

« C'est tout ? »

« Vous n'aviez pas précisé la puissance, mais si vous voulez effectivement plus de ténèbres au centimètre carré il suffit de demander ! »

J'investis alors plus de ma force dans ma boule sans pour autant la faire grossire, elle devient plus brillante, plus crépitante, mais ce deuxième facteur m'inquiète, j'ai de plus en plus de mal à la stabiliser, et mon anneau ne sert à rien. Cette pensée agit comme un déclic, et un éclair noire commence à s'échapper, produisant un claquement en son et lumière, ou absence de lumière dans ce cas. Je me souviens de cette phrase du sindel, qui parlais de canalisation du pouvoir à travers l'anneau, je ne risque rien à essayer, et cela m'est profitable, il semble amplifier mon contrôle sur la sphère et me rends aisé la tâche de faire revenir sans dégât l'éclair au sein de la boule d'énergie que je tiens au creux de ma main. Je présente fièrement le résultat à la salle, avant d'en dissiper l'énergie dès que je vois la mine dépité du professeur qui pensait me piéger avec un sort normalement d'un niveau supérieur à ce que l'on peut attendre d'élève de ce niveau.

« Bien … Hum, rasseyez vous ! »

Je ne fais pas de manière alors que les murmures recommencent bon train, mais je suis sur que certain portent sur ma performances, si ce n'est la plupart. Je reste discret, et ne me vante pas, du moins pas tout de suite, mais mon orgueil en est extrêmement flatté, et je me tourne vers mes deux camarades aux grands yeux, mais qui ont trop de fierté et me connaissent trop pour nourrir le feu de ma prétention. Mais ça ne m'empêche pas de les regarder avec un air qu'elles connaissent bien, mais elle ne me le reprochent pas. Une journée radieuse se passe devant moi, et pourtant il me tarde de me retrouver ce soir, afin de pouvoir questionner mon ouvrage, car si je me rappelle bien, il a énoncé avoir des choses à m'enseigner ! C'est donc presque avec satisfaction, je dis bien presque, car qui souhaiterais quitter le côté d'Aelra, surtout quand celle-ci est prompte à vous complimenter, que je rejoins ma chambre. Mon premier réflexe est d'ouvrir le livre, et de repenser à la journée, pour la faire vivre au livre, et qu'il puisse la commenter. Il ne se fait d'ailleurs pas prier pour commencer à écrire.

« Bien ! Je vois que tu as appréhendé une partie de mes pouvoirs, mais sache que ce n'est qu'une infime fraction de ce qu'il fut. Ma forme présente scelle la grande majorité de ma puissance d'autrefois, et ce que je peux te faire passer au travers de l'anneau est encore plus réduit ! Les tâches que je te confierai auront d'ailleurs pour but de déverrouiller certains de ces sceaux, mais visiblement tu n'es pas encore prêt. Ton pouvoir est trop faible, et tu ne sais pas encore grand chose. Prépare toi bien, et oublie la grande majorité de ce que l'on t'a enseigné jusque ici, avec moi tu apprendra la vraie magie. Maintenant tourne mes pages et redécouvre mes enseignements millénaires. »

Je saute une grande partie du livre, et tombe sur des pages qui viennent juste de s'inscrire. De la théorie de la magie, des conjectures, des possibilités, mais aussi des connaissances solides. Loin d'être ennuyeux, parcourir ces pages était passionnant. L'écriture de l'elfe était parfois difficile à déchiffrer, surtout quand elles ne s'alignaient pas parfaitement et semblait s'insérer au milieu de nulle part. Soudain à mon grand désespoir tout cela disparut, remplacé par une seule et unique phrase : Tu n'es pas en état de tout appréhender, le sommeil est nécessaire, alors repose moi, et surtout repose-toi.

J'obéis, sachant que de toute façon il ne ferait pas réapparaitre tout cela avant qu'il ne le décide, je m'allonge sur mon lit mais dormir m'est impossible. Qui y arriverait après avoir appris tout ce que j'ai appris en si peu de temps ? Quel curiosité ne serait pas tirailler par tant de mystère ? Quel ambition ne voudrait pas découvrir plus ? Alors je me pelotonne, et espère qu'avec la fatigue, le sommeil viendra aussi.

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Dernière édition par Aanok le Mer 18 Juil 2012 12:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 21 Mar 2012 12:31 
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Le fanatique avait fini par parler. Tout le monde finit par parler si on utilise le bon moyen de pression... celui de Paupières-cousues avait été la peur, tout simplement : Azdren n'avait-il pas détruit jusqu'à l'esprit de son maître ? N'avait-il pas donné corps à un fantôme, ce que le haut-prêtre du temple du désert d'Imiftil n'avait jamais osé le faire ? Comment alors ne pas le croire quand il prétendait pouvoir utiliser son sort de résurrection pour lui infliger des souffrances indicibles jusqu'à ce que son corps ne soit plus qu'un tas de chairs tremblantes et à semi-putréfiées ?
Alors qu'il avait juré vengeance contre le paria qui avait pillé le temple qu'il gardait et l'avait laissé pour mort après lui avoir calciné le dos, Paupières-cousues craqua et raconta la véritable raison de la venue de ses confrères à Tulorim. Après quoi, Azdren s'était éloigné de quelques pas pour analyser la situation, laissant Irelia œuvrer. Manié avec une facilité déconcertante, le Tranche-dragon de la mort-vivante s'éleva comme un rostre de navire et accrocha un rayon de lune avant de s'abattre en diagonale, ouvrant le fanatique assis contre le mur de l'épaule gauche à l'aine droite dans une gerbe de sang noir. Celui qui fut autrefois un homme commença alors à glisser en deux parties vers le sol avec une expression de surprise, mais Irelia pirouetta alors sur elle-même et frappa alors la tête mort en sursis du plat de la lame de toutes ses forces, la faisant éclater comme un obscène fruit mûr qui répandit son jus sur une bonne partie de la lame. Cette fois, il n'y avait aucune chance pour que ce cloporte survive et revienne les provoquer... fin de l'histoire.

En revanche, Azdren était devenu franchement nerveux, son agitation n'étant contrebalancée que par la fatigue occasionnée par la débauche de magie à laquelle il s'était livré pour sauver sa peau dans les repaire des adeptes de Thimoros... sa peau et celle de Parnalia, qui gisait toujours inconsciente à côté de Sauge, le mercenaire humain qui continuait à veiller comme une ombre en attendant la suite des évènements.
L'ex-fanatique vêtu de bure noire s'était alors détourné à nouveau et avait lancé une série d'ordres après s'être mordu les lèvres de nervosité sans que personne ne s'en rende compte, même pas lui.

- Nous en avons fini ici. Direction l'académie, où où se trouve le reste du payement de messire Sauge, qui s'est vaillamment battu. Petite sœur, prends Parnalia dans tes bras, puisque toi au moins tu dois en avoir la force.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Azdren s'était alors mis à ouvrir la voie, décourageant les voleurs de tous poils grâce à sa sinistre aura d'ex-prêtre, suivi de son imposante sœur portant son amie et par Sauge qui surveillait attentivement leurs arrières... et heureusement, car l'homme desséché pouvait presque toucher ses limites magiques du doigt, tant son corps lui paraissait lourd. Cela ne l'empêchait néanmoins pas de presser le pas en s'appuyant lourdement sur sa crosse cléricale, tant ce que lui avait révélé Paupière-cousues l'inquiétait davantage qu'une vulgaire embuscade de tire-laines.
La tranquillité qu'on leur infligea durant leur trajet vers le cœur de la ville sembla donner raison à ce point de vue, même si les prédateurs nocturnes semblaient en fait craindre en cette nuit quelque chose que quatre voyageurs tellement harassés qu'ils ne voyaient plus l'utilité de parler.

Les pires craintes de l'ex-fanatique se concrétisèrent lorsque son groupe arriva en vue de l'Académie de magie de sa guilde, ou l'endroit qui pouvait le plus se rapprocher de ce qu'il pouvait appeler un foyer. Écrasant le quartier de ses murs imposants percés de hautes fenêtres dominées par des toits de tuiles ocres, le bâtiment se révélait d'un calme presque dérangeant, à peine éclairée de l'intérieur par la lumière de quelques lampes à huile indiquant un signe de v...
Le bois massif de la porte d'entrée demeurée étrangement entrouverte malgré l'heure tardive se fissura avec un craquement d'outre-tombe, dégorgeant un blizzard dont l'origine ne pouvait en aucun cas être naturelle. Le quatuor n'eut cependant pas le temps de se poser de questions sur la raison de ce phénomène, car celui-ci fut suivis d'un sorte de bruit d'aspiration auquel succéda une petite série d'explosions qui achevèrent de déloger l'un des panneaux de bois, qui s'effondra dans un grondement de géant mourant.
Puis ce furent au tour des fenêtres d'exploser l'une après l'autre, soufflées par un déferlement de magie qui semblait tout absorber, jusqu'aux sources de lumières et aux cris des praticiens des arts surpris dans leur sommeil.

L’Académie était attaquée.

Azdren serra les dents en constatant qu'ils étaient arrivés trop tard... mais que faire à présent ? Il se sentait suffisamment redevable envers l'Obédience pour les prévenir, mais certes pas pour se jeter dans la mêlée et risquer inutilement leur vie à tous. Qui savait combien d'enragés de Thimoros étaient en train de ravager les couloirs en ce moment même, lèpre foudroyante dans un corps pris par surprise ?
L'homme desséché croisa le regard de sa sœur, y lisant la même hésitation malgré le caractère bien trempé dont elle faisait d'habitude étalage...
Les cris allaient crescendo, de même que les explosions étouffées qui faisaient trembler les murs de l'intérieur, requiem approprié pour ceux qui avaient provoqué l'ire des servants du dieu de la mort en croyant pouvoir s'en tirer à bon compte.
Azdren prit enfin la parole, sa voix se faisant à peine plus qu'un aboiement rauque tandis qu'il essayait de clarifier la situation pour tout le monde.

- Ainsi, ce chien n'avait pas menti... ce que nous avions pris pour une simple tentative de vengeance dirigée contre nous l'était contre toute la guilde. Ils ont compris que nous n'étions que des pions entre les mains du directeur Alianoff et ont décidé d'arracher le mal à sa source.

- Donc...

- Donc on peut dire que ce gâchis n'est pas de notre faute, mais de celle de ce foutu bellâtre... je lui avais pourtant dit de couvrir nos traces ! Il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

- Mais... grand frère... il y a des gens que nous connaissons, là-dedans, des camarades qui vont mourir, puis se faire torturer par-delà la mort !

- Arrête de te mentir, Irelia. Nous ne connaissons pas ces gens, ils ne savent pas qui nous sommes, n'ont pas combattu à nos côtés ! Ils ont eu le tort d'avoir un chef arrogant qui a sous-estimé une menace mortelle. Nous ne leur devons rien, et surtout pas de risquer nos vies !

- Donc, qu'est-ce que tu proposes ? Tourner les talons, ignorer la souffrance des autres, comme d'habitude ?

Azdren ne dit rien, encaissant le choc des paroles dures de sa sœur et lui renvoyant à travers les fentes de son masque blanc un regard peiné. Insensible, lui ? Après tout ce qu'il avait fait pour elle ? Après tout ce qu'il avait fait pour Parnalia alors qu'il aurait pu la traiter comme un pion ?
L'ex-fanatique se laissa encore un peu de temps pour digérer une partie de son incompréhension puis se redressa, osant affronter sa sœur dans un sursaut d'orgueil qui eut semblé puéril en d'autres circonstances.

- Tu tiens tellement à y aller, à te sacrifier pour des étrons imbus d'eux-même qui pensent que la magie peut tout résoudre ? Je ne te laisserai pas faire... à moins qu'on ne procède à ma manière.

- C'est à dire ?

- On va essayer de sauver ce qui peut l'être encore. L'un d'entre nous devra aller rameuter la milice, si elle n'est pas déjà en route, et mettre Parnalia sous leur protection le temps que le ménage soit fait. Pendant ce temps, l'autre profitera de la mêlée pour entrer et sauver les artefacts ainsi que les livres de sort les plus précieux.

- Jouer les charognards, en somme.

- Bon sang, mais tu vas m'écouter, crâne de moineau ? Les adeptes savent qu'avec ce raffut ce n'est qu'une question de temps avec que la milice et la garnison de Tulorim ne débarquent au pas de charge ! Que crois-tu qu'ils vont alors faire, si ce n'est s'enfuir après avoir foutu le feu à tout ce qu'ils pouvaient ?
Si nous agissons maintenant, nous pourrons sauver quelque chose de la guilde, voire même quelques membres avant que tout ne parte en poussière !


Comme en réponse à ce constat rageur, une nouvelle explosion se fit entendre et la verrière qui devait celle du bureau du maître des lieux vola en éclat, la pièce étant à présent illuminée d'une lueur pourpre malsaine. Azdren se tourna alors vers Sauge, une lueur étrange au fond des yeux, comme de la détermination mêlée de rage.

- Sauge, je sais qu'il ne s'agit pas de votre combat, mais pourriez-vous à nouveau me prêter votre lame et m'accompagner dans ce nid de vipère ? A moins que vous n'alliez prévenir la milice ? Ce sera en tous cas la dernière chose que je vous demanderai avant d'embarquer pour Dahràm. Ne nous laissez pas tomber maintenant !

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Azdren, fanatique ynorien
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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Dim 8 Avr 2012 20:58 
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Inscription: Mer 11 Mai 2011 15:05
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"... Petite chienne téméraire … On ne chasse pas l'ours avec des crocs aussi petits ..."


Marmonnant dans sa barbe, Baldur auscultait méthodiquement le corps atone et tremblant de la Lyikor qu'Azdren et sa sœur avait plus ou moins sauvé des griffes noires des fanatiques de Thimoros. Entièrement nue, uniquement recouverte d'une fourrure blanche devenue grise de poussière et de crasse, les poils humides et entremêlés par la sueur, la Lyikor était dans un pitoyable état, plongée dans un coma catatonique... À l'image des chats qui, lorsqu'ils sont grièvement blessés, s'immobilisent et s'endorment comme dans un sommeil de mort pour mieux laisser leur corps guérir, la Lyikor n'était plus consciente de son environnement mais n'était néanmoins pas tout à fait morte...
Examinant avec attention le corps frêle de la fauve, Baldur essayait de déterminer l'origine et la nature des blessures qui avaient transformé une si noble créature en vulgaire poupée indifférente à ce qui l'entoure. Le rôdeur souleva babines et paupières sans que la Lyikor ne proteste, inspecta chaque parcelle de fourrure à la recherche d'une plaie ou d'une fléchette empoisonnée mais ne trouva que de petits hématomes sans importances. Ce n'est que lorsque le guerrier humain remonta ses mains le long d'une des cuisses puissantes de la Lyikor dans son examen qu'un soubresaut instinctif et incontrôlé de la femelle ne confirme ses plus sombres appréhensions : les blessures de la jeune femelle étaient internes... Elles étaient celles d'une féminité violée et martyrisée, d'un esprit brisé par la torture et l'humiliation...
Des blessures qu'aucun de ses cataplasmes et tisanes à base de plantes ne pourraient soigner. Des plaies qui ne guériront qu'avec le temps et l'amour de ses proches...

Des marques invisibles qu'Azur portait en nombres... Mais qui n'avait jamais détruit son esprit de louve farouche et indépendante...

Si la Lyikor voulait traverser ce traumatisme sans en garder de terribles cicatrices mentales, elle allait devoir embrasser une nature plus forte, plus sauvage... Elle devait cesser d'être chienne, d'attendre sa nourriture et de chercher l'affection de ses pairs, pour devenir une bête capable de mordre et de résister aux cruautés et vicissitudes de ce monde-là.

Perdu dans ses pensées, Baldur n'en émergea qu'au bruit désagréable des os de l'otage fanatique pulvérisé par la lame démesuré de Parnalia qui mettait là fin à plusieurs interminables minutes interrogatoires... Et ce n'est qu'alors qu'il reconnu la Lyikor qui gisait à ses côtés, cette femelle pour qui Azdren s'est battu comme un lion en précipitant les évènements de la nuit. Cette Lyikor, que le mage balafré nommait « Parnalia » avec une implicite affection, était celle qu'il avait rencontré quelques heures plus tôt dans la fournaise de la forge de Larzuk... C'était sans doute elle qui avait pisté le rôdeur à travers la ville, osant même venir jusqu'à sa rencontre dans la boutique du forgeron. Mais pourquoi diable s'était-elle retrouvé entre les griffes des fanatiques ?

Mieux valait taire cette information... Qui sait comment aurait réagi le fanatique en sachant que la capture de la Lyikor avait été dûe à sa trop grande curiosité à l'égard de Baldur ?

La voix guturale du magicien au visage ravagé claqua dans l'air, invitant « Sauge » à reprendre la route avec eux jusqu'à l'académie où le rôdeur espérait trouver alliés et équipements pour soutenir la rébellion Darhàsmoise. Aidant Irelia à sécuriser le corps inanimé de Parnalia sur son épaule, Baldur ferma la marche en surveillant attentivement leurs arrières... Bien sûr, leur insolite groupe attirait bien des regards mais l'aura lugubre d'Azdren suffisait à décourager la plupart des coupe-jarrets et petits voleurs de ce quartier de la cité... Laissant tout le loisir à Baldur de se maudire pour avoir fait confiance à un magicien de Thimoros poursuivit par son propre culte et qui se targuait d'avoir vaincu la mort elle-même, accompagnée de cette femme qu'il appelait « sœur » mais dont le corps massif et puissant contrastait avec son visage doux et aimable, sans cicatrices, et avec qui s'ajoutait maintenant une Lyikor à l'esprit probablement corrompu par la magie du dieu sombre dont la réaction, si jamais elle se réveillait un jour, serait plus qu'imprévisible... Roulant parfois des yeux et poussant de profonds soupirs, le rôdeur Darhàsmois se demandait pourquoi il avait placé sa foi dans les promesses de tels individus, et pourquoi diable remuait-il monts et marées pour sauver les beaux yeux d'une demi-elfe naïve, téméraire, traîtresse à ses heures, profiteuse, un brin manipulatrice et trop intelligente pour son propre bien, aussi mielleuse que félonne, charmante d'élégance et aux seins si doux...

À cette dernière pensée, le visage du rôdeur s'illumina quelques instants d'un rictus de pure lubricité...

Mais à nouveau, ses réflexions silencieuses furent interrompues... Non pas cette fois par Azdren, mais par une cacophonie d'explosions et de murmures surnaturels mêlés qui dévastaient l'impressionnant bâtiment qui s'élevait devant le quatuor. Partout où le regard de Baldur portait, il pouvait sentir une force d'une puissance inimaginable se déchaîner entre les murs de la bâtisse, contenue tant bien que mal à l'intérieur et s'échappant en déflagrations glacées, enflammées ou électriques des fenêtres comme une marmite de lait déborderait si on la laissait trop longtemps sur le feu. Écoutant d'une oreille distraite la dispute entre le magicien balafré et sa sœur, Baldur comprit qu'Azdren avait eu vent de l'attaque par le fanatique et qu'il ne leur restait plus beaucoup de temps pour sauver ces magiciens et érudits, ces gens qu'il avait qualifié d'arrogants mystificateurs, ces individus qui aurait pu être là pour empêcher l'avancée d'Oaxaca sur Darhàm, ces personnes que le magicien balafré avait promis au rôdeur... Car ces adeptes et manipulateurs des arcanes étaient désormais à l'intérieur de cet enfer magique, brûlant et gelant des mains du reste du culte de Thimoros...

Non, pour Baldur, la question n'était plus de savoir s'il était possible de sauver « quelques membres de la guilde avant que tout ne parte en poussière », la question n'était pas d'aider d'autres êtres vivants à voir le soleil se lever demain...

La question était de trouver et exfiltrer le plus grand nombre de magicien de cet endroit, d'acheter leur loyauté par tous les moyens nécessaires, de retourner à Darhàm et en finir avec cette interminable suite de déconvenues...

Tournant la tête en direction d'Azdren qui lui parlait, Baldur retrouva dans les yeux du fanatique ce même regard de détermination mêlée de colère qu'il possédait lui-même... "Sauge, je sais qu'il ne s'agit pas de votre combat, mais pourriez-vous à nouveau me prêter votre lame et m'accompagner dans ce nid de vipère ? A moins que vous n'alliez prévenir la milice ? Ce sera en tous cas la dernière chose que je vous demanderai avant d'embarquer pour Dahràm. Ne nous laissez pas tomber maintenant !"
"Mage, ce combat est désormais le miens puisque les alliés que vous m'aviez promis, que vous aviez promis à Darhàm, sont en train de brûler dans ce bâtiment. " répondit Baldur sèchement, "Écoutez-moi donc moi bien, mage : peu importe comment, mais je vais sauver autant d'âme qui peuvent encore l'être dans ces lieux. S'ils survivent aux attaques de Thimoros, ils survivront aux assauts d'Oaxaca, et je veux que vous les convainquiez de me suivre jusqu'à Darhàm... Tous ceux qui peuvent encore être sauvés, je les veux dans la rébellion Darhàsmoise, je les veux qui combattent ces ordures de prêtres et guerriers sombres..."

Dégainant son épée et ajustant sa dague à la ceinture, Baldur continua d'aboyer quelques ordres :
"Laissez-donc les badauds et les ivrognes du soir s'occuper de prévenir la milice, un tel incendie ne passera pas longtemps inaperçu auprès des gardes. Si vous vous sentez trop faible pour me suivre, restez ici avec la Lyikor et attendez que les blessés et survivants arrivent. Gardez l'entrée et accueillez comme il se doit vos camarades ou vos ennemis, vous seriez trop faible pour participer aux combats à l'intérieur... Qu'Irelia me suive, vous défende ou prenne une autre aile du bâtiment si elle souhaite, moi, j'entre..."
Ces mots dits, Baldur se rua en direction de l'entrée de la Guilde de Magie, essayant mentalement de construire un plan de sauvetage des blessés nécessitant le moins de combat possible...

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mar 10 Avr 2012 17:15 
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Les dés avaient été lancés au moment où Sauge avait énoncé son verdict d'une voix calme et puissante : on lui avait promis des alliés, il irait les chercher coûte que coûte, fut-ce dans le maelström de magie furieuse qu'était devenue l'académie de la Guilde. Il s'était ensuite engouffré par la porte sans se retourner, laissant à Azdren le soin de veiller sur une Parnalia toujours inconsciente ainsi que sur la porte d'entrée à moitié effondrée dont d'après lui émergerait bientôt les mages qu'il aurait pu sauver et qu'il conviendrait de recruter pour la croisade qu'il comptait mener à Dahràm. Et comment le rôdeur escomptait-il que le fanatique procède ? Aux dernières nouvelles, il n'était guère en odeur de sainteté auprès de ses collègues malgré ces quelques semaines de vie commune, au contraire de sa sœur... mais ses bienaimés « frères de guildes » qui sortiraient vivants de ce cauchemar auraient besoin d'un repère, le premier venu....
L'esprit fatigué de l'ex-fanatique se mit à tourner à plein régime tandis qu'Irelia se mettait à son tour en branle et dégainait son imposante lame pour aller aider Sauge dans son épuration. Du moins jusqu'à ce que son frère lui agrippe le bras au passage, les yeux pleins d'une résolution morbide parfaitement inquiétante et qu'elle ne lui avait plus vu depuis qu'il l'avait ressuscitée.

- Je te la fais courte. Marque Sauge à la culotte et sauve autant de monde que tu peux, les artefact attendront. Par contre, si tu vois qu'Alianoff est en difficulté ou mourant, laisse-le agoniser.

Quoi ? Mais je...

Une nouvelle explosion se produisit à un étage de l'édifice au-dessus de leur tête, tellement violente qu'une autre série de vitre explosa et que certaines des pierres scellant le bord des fenêtres s'envolèrent, s'écrasant et ricochant sur les pavés de la rue en contrebas. Par réflexe, Azdren avait agrippé sa sœur et l'avait plaquée contre lui comme au temps où ils étaient petits et qu'il cherchait à la protéger de tout. Sa peau brûlée contre la chair froide frémit, et c'est d'une voix plus rauque qu'il ne l'aurait voulu et murmurant à l'oreille de sa parente qu'il conclut son propos.

-Pas le temps, j'ai dit. Si Alianoff survit, il ne pourra que faire retomber la faute de son incompétence et la cause de l'attaque sur nous. Nous serons obligés de fuir à nouveau, traqué en plus pour les autres branches de la guilde... c'est ça que tu veux, hein ?
Assures-toi que l'archimage est mort et nous aurons la gratitude du reste de la guilde... de toute la guilde, à commencer par ceux que tu sauveras et qui pourront se rendre utiles en se battant contre Oaxaca. Nous n'avons pas le choix, ma sœur. L'exil ou la paix. Va et choisis !



Azdren repoussa sa sœur, le souffle court, et tomba lui-même dos au mur avant de se rattraper au dernier moment et en refusant coûte que coûte de chuter. La guerrière secoua la tête, incrédule quant à ce qu'elle venait d'entendre, puis se mis mécaniquement à courir vers l'entrée de l'académie de magie avant d'y disparaître.
Ce n'est qu'alors que l'ex-fanatique de Thimoros se permit de se laisser aller contre la pierre, finissant par tomber sur le fessier à côté de la lyikor toujours inconsciente et nue, qu'il redressa pour la prendre dans ses bras. Sans trop savoir comment procéder, il la serra simplement contre lui pour lui communiquer sa maigre chaleur tout en caressant sa toison de neige comme il l'aurait fait avec un chien, ce simple contact suffisant à lui donner des forces et surtout un ancrage dans la réalité. Cette nuit d'horreurs n'était pas prête de finir, et il commençait même à douter que le jour viendrait enfin à poindre tandis que résonnait les cris des mages défendant désespérément leurs vies.

- Sauvons au moins ce qui peut l'être... ai-je vraiment dit cela ?
Je suis ce que je suis, alors pourquoi ai-je des scrupules à vouloir sauver des gens d'un cauchemar pour les jeter dans un autre ? Est-ce que cela en vaut vraiment le coup de donner un sens à une mort ? Dis-moi ce que tu en penses, mon amie... parle-moi... je t'en prie.


Azdren continua à étreindre son amie, à la recherche d'un réconfort muet davantage que d'une réponse en attendant que des survivants arrivent et qu'il puisse les corrompre, les forçant à combattre pour une cause perdue sur un autre continent. La nuit était toujours là.

Pendant ce temps, Irelia trouvait son chemin parmi les décombres de l'entrée essayant de passer outre les traces de brûlure au plafond, les pans de murs glacés par des sorts, le plancher pulvérisé par des séismes magiques... toutes les traces prouvant que les mages de garde cette nuit s'étaient vaillamment défendus avant de finir sous l'aspect de petits tas de chairs sanglants, de squelettes aux os rongés ou d'éclaboussures sur les tapisseries. Suivant son instinct, elle se dirigea d'abord vers l'endroit où l'endroit où l'écho des combats était le plus fort tout en essayant de ne pas songer aux paroles de son frère : avant de songer à trahir, il faudrait déjà sauver. Cela commencerait donc par le réfectoire qui se trouvait au rez-de-chaussée, loin derrière les salles de classe dévastées.
La piste était aisée à suivre, et elle espéra que Sauge suivrait le même raisonnement vu qu'il ne connaissait pas la configuration des lieux. Ses poings blancs comme de l'os se serrèrent un peu plus sur la poignée de son Tranche-Dragon tandis que sa marche alerte se transformait peu à peu en course puis en charge. Sa lame avait faim de corruption.

_________________
Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 2 Mai 2012 01:30 
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Musique d'ambiance.

Évoluant au hasard de couloirs en ruines et de salles de classes ravagées, Baldur ne pouvait que contempler à quel point sortilèges d'ombres et magies de fluides peuvent se révéler destructeurs et effroyables. À mesure qu'il progressait à travers la poussière et les poutres effondrées, le rôdeur enjambait parfois un cadavre brûlé, calciné au point d'en être reconnaissable, parfois, c'était des petits morceaux de glaces rouges de sangs qui étaient éparpillés devant lui, enfin, il entraperçu dans une des salle de classe le corps inanimé d'une jeune femme dont le visage s'était figé dans une expression de terreur pure... Comme si elle avait regardé au plus profond de l'âme d'Oaxaca. La rumeur des combats qui se poursuivaient au sein de l'académie continuait de parvenir aux oreilles affûtées du rôdeur... Cris et explosions de mêlaient au chants des incantations, le tout sublimé par le bruissement des flammes qui rongeaient le bâtiment et l'odeur de chair brûlée qui envahissait l'endroit. L'épée au clair et l'esprit en alerte, Baldur était prêt à combattre...

Mais il y avait autre chose...

... une étrange soif.


Comme un doux vertige qui accompagnait la sécheresse de sa gorge... Le rôdeur fût surpris de constaté qu'il salivait abondamment, comme en attendant un large plateau d'appétissantes viandes. Son esprit, habituellement vif et spontané, se troublait peu à peu par une soif irrépressible, un désir presque charnel de goûter à la bataille...

... de s'abreuver d'un sang rouge et parfumé.


À cette surprenante pensée, une fulgurante douleur traversa le crâne de Baldur qui perdait de plus en plus contrôle sur son propre corps... Ses mains se crispèrent autour de la garde de son épée, ses jambes se raidirent au point de ne plus pouvoir marcher, son cœur battait si fort que ses oreilles résonnaient comme des tambours de guerre...

... le Lion se réveillait.


La « boussole » dorée, ornée d'une tête de fauve, qui jamais ne quittait le cou de Baldur se mit à vibrer comme jamais auparavant. Le rôdeur en lui-même ne pouvait guère plus qu'appuyer son épaule contre un mur poussiéreux alors que son esprit essayait tant bien que mal de calmer les puissantes et incontrôlables contractions qui agitaient son corps. Sa respiration se bloquait parfois complètement avant de reprendre à quelques secondes de l'asphyxie...

D'étrange visions commençaient à parvenir à ses yeux...
Quelque chose, tout au fond de lui, cherchait à les réprimer par tous les moyens...





... une étoffe rouge et voluptueuse, s'étendant sur le sol comme une mer lisse et soyeuse ...




Claquement sec et cristallin, comme une glace qu'on brise morceau par morceau.


Baldur rouvrait soudainement les yeux, respirant avec difficulté comme au sortir d'un mauvais rêve... Sa main droite complètement tétanisée autour de la garde de son épée et sa main gauche crispée autour de sa boussole dorée... Baldur n'en avait pas la moindre idée, mais il n'était étrangement ni surpris, ni effrayé. Son esprit chassait comme par lui-même les questions qui bourgeonnaient par centaines dans ses pensées. Que s'était-il passée...? Où avait-il déjà vu cette étoffe...? Pourquoi..? Com... Que...

Baldur était bientôt redevenu lui-même, l'épaule appuyée contre le mur de l'académie, le corps aussi relaxé qu'il puisse l'être, son cerveau faisant barrage contre lui-même... Le rôdeur regarda machinalement la paume de sa main gauche dans l'incapacité de se souvenir de la moindre chose de ce qui s'était passé quelques secondes auparavant...

Une voix familière résonna derrière lui, l'appelant par son surnom... Irélia ! Elle l'avait donc suivit dans cette fournaise pour lui prêter main-forte ! Une aide qui se révélera sans doute cruciale pour le rôdeur qui n'ayant pas la moindre idée quant à la disposition des lieux... Reprenant sa contenance auprès de la guerrière rousse qui s'approchait mais trahissant son anxiété par ses efforts pour ne pas la regarder directement dans les yeux, Baldur dit avec une surprenante honnêteté : "... Heureux de vous voir ici, Irélia ..."
Pointant de son épée le bout du couloir devant lui, d'où provenait nombreuses clameurs de combats, le rôdeur continua. "... Je ne connais guère le plan de ces lieux, mais mon instinct me dit que s'il y a des survivants, ils seront en train de combattre leurs adversaires ou se cacher quelque part dans ces ruines. Aidons les premiers et trouvons les seconds rapidement avant que tout le bâtiment s'effondre !"



Entraînant avec lui la guerrière rousse, Baldur arriva bientôt dans une salle immense aux grandes arches qui furent sans doute encore splendides et colorées il y a quelques heures de cela. D'innombrables tables de bois étaient disséminés un peu partout, certaines réduites à l'état de cendres ou de copeaux de bois, d'autres qui étaient encore recouvertes de pichets et chopines en fer blanc. Quelques étoffes accrochées au murs et une mer de morceaux de papiers éparpillés au sol se consumaient lentement, laissant la vaste salle être envahie peu à peu par une dense fumée colorée d'origine mi-magique, mi-naturelle... Au milieu de ce champs de ruines se trouvait un quatuor de magiciens protégés par ce qui semblait être une gigantesque bulle d'eau maintenue à l'état « physique » par un vieillard aux larges favoris grisonnant et à l'air coléreux. Sous la protection de la bulle magique se trouvait un autre homme chétif, les cheveux noirs et aux petites lunettes accrochées autour de ses oreilles par un morceau de chanvre, qui semblait pratiquer un soin par apposition des mains au dos d'une jeune femme qui elle-même protégeait dans ses bras une fille qui semblait à peine être entrée dans l'âge adulte... Tout autour du groupe se trouvait neufs personnages en bures noires et aux visages abominablement difformes ou mutilés... Comme des vautours attendant de fondre sur une proie agonisante, ils tournaient lentement autour de la bulle magique, grimaçant et ricanant. Ils semblaient prendre un malsain plaisir à torturer psychologiquement leurs victimes et en particulier la toute jeune femme en jouant de leurs sortilèges pour faire trembler la protection du vieillard ou en jouant avec les ossements de quelques cadavres qui traînaient-là. Malgré la rumeur de l'incendie et de la bataille, Baldur était tout à fait capable de happer les mots qui constituaient les promesses de « délicieuses et éternelles souffrances » lancées aux quatuor de mages...

Bien que le vieux magicien ne bronchait pas, le rôdeur savait qu'il ne résisterait pas éternellement aux assauts des fanatiques... Il fallait agir vite et le guerrer Darhàsmois commençait à entrapercevoir un moyen de surprendre les mages noirs. Se tournant vers Irelia et désignant de la main les lourds chandeliers de fer suspendus au plafond, il lui confia son plan...
"... Regardez, Irelia. Les chaînes de ces chandeliers me seront accessible si je me faufile de ce côté... Si j'arrive à les atteindre, alors je doute que toute la protection de Thimoros ne soit suffisante pour arrêter une telle masse de métal... Cela me coûte de le dire, mais vous semblez avoir une bien meilleure armure et expérience que moi au combat. Si vous parvenez à distraire les fanatiques pendant quelques instants, je pourrai détruire les chaînes de ces chandeliers et enterrer ces chiens sous quelques tonnes de métal surchauffés !... Agissons rapidement, Irelia !..."
… quelques secondes de discussions plus tard, Baldur s'élançait à travers les morceaux d'arches et de piliers effondrés en direction des chaînes de contrôle des chandeliers tandis qu'Irelia progressait aussi discrètement que puisse l'être une femme en armure de plaque complète armée d'une épée dix fois trop grosse pour elle en direction des fanatiques.

Un des fanatique repéra rapidement la jeune femme rousse et donna l'alerte à ses compères qui se mirent immédiatement à incanter de nouveaux sortilèges... Perdant de vue sa compagne rousse, Baldur commença à maudire à vigoureusement maudire les dieux alors qu'il abattait son épée encore et encore sur la lourde protection retenant la chaîne du chandelier est...
Au cling et au clang de ses coups s'ajoutait celui de l'épée d'Irelia qui se mettait à l'œuvre. Le rôdeur avait même l'impression que le groupe de magicien survivant avait profité de l'irruption inopinée de la guerrière pour rassembler leurs pouvoirs et contre-attaquer. Parvenant enfin à vaincre la chaîne, Baldur ferma un instant les yeux et laissa un petit sourire satisfait naître aux coins de ses lèvres alors que le lourd chandelier se décrochait du plafond et allait s'écraser avec fracas quelques mètres plus bas sur Moura sait combien d'ordures encapuchonnées... Mais si le rôdeur jouait de malchance, ce chandelier aurait très bien pu atterrir sur ceux qu'il essayait de sauver !

Agissant par instinct, Baldur sauta par dessus un des piliers effondrés pour contempler la scène de combat : aux pieds d'Irelia gisait un cadavre coupé en deux et la guerrière elle-même dirigeait son regard vers un autre hérétique, préparant à lever son épée, le vieillard qui avait maintenue sa bulle était à genoux par terre, essayant de reprendre des forces alors qu'une des deux jeunes femme qu'il protégeait s'était relevée et laissait s'exprimer une puissante magie d'éclairs et de tonnerres sur un des fanatique... Trois fanatiques, sans compter celui qui devait désormais faire avec le nouveau tranchoir logé dans son corps décrépi, étaient toujours actif, ce qui indiquait que trois autres hérétiques se trouvait désormais écrasés par une masse de métal surchauffé à quelques pas de là !... Avec le magicien qui protégeait le groupe affaiblit, Baldur devait redoubler d'effort pour sauver ceux qui pouvait encore l'être !

Concentrant son esprit sur le visage borgne et maladif de la femme fanatique la plus proche de lui, le rôdeur bondit sur une table et se rua aussi rapidement que possible vers son adversaire. Mais cette dernière n'était malheureusement point sotte et avait remarqué l'arrivée d'un nouvel adversaire. Elle décocha d'abord une puissante boule de feu qui vint exploser aux pieds de Baldur, pulvérisant la table de bois sur laquelle il avait pris appui et l'envoyant valser à travers le réfectoire jusqu'à ce qu'il ne s'écrase sur le sol dur, chaud et poussiéreux. Grognant et toussotant, la hanche pulvérisée et frappant de sa main les flammèches qui rongeait le bas de son pantalon, Baldur eut à peine le temps de retrouver ses esprit qu'il se précipita derrière une table renversée pour se protéger d'un nouveau sortilège qui lui était destiné... La table qui lui servait de protection sembla comme être déchirée morceaux par morceaux par d'invisibles et puissantes mains ! Mais avant même que Baldur ne pense à un nouveau plan, la plus jeune femme, auparavant terrorisée, avait provoquée l'apparition d'un énorme pic de glace qui fusa en direction de la magicienne noire... La lame de glace plongea dans le cou décharné de la fanatique et resta là, recouverte d'un sang noir sur une surface de cristal bleu clair, alors que l'hérétique au regard subitement vide titubait dans l'agonie de la mort... Plus que deux !

S'il devait voir un bon côté à avoir été propulsé à travers une pièce de la taille d'un temple et s'être fait broyer la hanche dans l'atterrissage, Baldur se disait qu'il se trouvait désormais à à peine quelques pas d'un autre fanatique qui ne savait guère vers qui jeter son prochain sort... Se relevant non sans difficulté, la main toujours crispée autour de la garde son épée, Baldur afficha une grimace de rage avant de se ruer en direction du prochain hérétique... Ce dernier se retourna brusquement en direction du rôdeur et tendit son bras vers sa direction... mais seulement pour que Baldur n'abatte avec violence son épée contre le poignet de son adversaire, brisant le membre et déstabilisant le magicien... Bien qu'il avait une épée logée dans avant-bras, le fanatique ne semblait pas souffrir plus que ça et essayait d'agripper de sa main valide la garde de la dague du rôdeur. Comprenant la manœuvre de son adversaire, Baldur donna un puissant coup de tête sur le crâne chauve du fanatique et dégaina son coutelas d'une main avant de la plonger une première fois dans la gorge, une deuxième fois dans la joue droite, une troisième fois dans l'œil gauche et une dernière fois au milieu de la mâchoire de son adversaire...

Mais... Cette fois, Baldur ne fut pas surpris de voir le fanatique survivre à de tels assauts. Avec une humeur presque joueuse, le rôdeur rendit à l'hérétique le rictus cruel qui se dessinait sur ses lèvres décharnées et délogea son épée du bras de son adversaire. Avec un mouvement presque gracieux, le rôdeur pivota sur lui même et abattit son épée contre la nuque qui entailla profondément les chairs déjà pourrissantes du fanatique, enchaîna avec un puissant coup de pied dans le genou pour faire s'effondrer son adversaire et termina par une puissant mouvement de guillotine qui termina de décapiter l'hérétique...

La tête qui commença à rouler sur le sol recouvert de cendre était celle d'un homme qui riait...
... Celui d'un homme qui accueille la mort avec plaisir et amour.



Lorsque Baldur se retourna pour affronter le dernier fanatique, ce dernier gisait déjà au sol. Qui des magiciens ou d'Irelia l'a tué, Baldur ne sait et ne désire pas savoir, tout ce qui importait était de savoir s'il y avait des blessés parmi les magiciens... Ces derniers semblaient néanmoins sur la défensives, les mains encore figées en l'air comme prête à commencer de nouvelles invocations... Visiblement, il ne suffisait pas de sauver un groupe d'une mort certaine pour gagner leur confiance... "... Nous avons peu de temps, alors écoutez-moi, magiciens..." commença Baldur, sèchement, "... Mon nom n'a pas d'importance, mais je suis avec un magicien appartenant à votre guilde du nom d'Azdren. Lorsque nous avons compris que l'université était attaquée, nous nous sommes hâter de venir au secours des survivants... Nous-" "Azdren est un magicien noir, adepte des arts de Thimoros comme ceux qui nous ont attaqués cette nuit même !" coupa le vieillard au regard coléreux " Comment savoir s'il ne participe pas lui-même à l'attaque contre l'académie ?" "... Quelle est alors la signification des cadavres de fanatiques de Thimoros qui jonchent le sol de cette salle dans ce cas, vieil homme ? L'heure n'est pas aux questions, ni aux dissertations. Je suis là pour sauver tous ceux qui peuvent encore l'être de cet enfer ! Où sont les autres survivants ?... Comment les atteindres d'ici …?"

Avec une grognement de frustration, ne sachant décider s'il devait accorder sa confiance aussi facilement que cela à des inconnus armés, le vieil homme tourna les yeux en direction des jeunes individus qui l'accompagnaient qui, d'un hochement commun de tête, donnèrent leur consentement. " Hrmpf !... Très bien... Professeurs et élèves dormaient ou veillaient à la bibliothèque quand l'attaque commença. Le chaos s'installa rapidement alors que nous ne parvenions pas à rassembler suffisamment d'étudiant pour monter une résistance efficace... La plupart des élèves se sont éparpillés dans le bâtiment dans la panique et je doute qu'ils aient survécus sans l'aide d'un de leurs professeurs... Quant à ces derniers..."
"... Notre Maîtresse-Pyromancienne s'est rendue dans les sous-sols avec une douzaine d'autres professeurs pour protéger les grimoires et ingrédients magiques qui y sont entreposés... Je sais aussi que nous avons confiés les élèves survivants à la Guérisseuse de l'académie qui s'est réfugiée à l'étage pour soigner les blessés et quelques professeurs sont chargés de la protéger. Avec un peu de chance, l'Archimage Alianoff a survécu à l'assaut initial et doit être retranché dans ses quartiers... C'est de là-bas que je suis parti avec ce petit groupe pour tenter une percée, et c'est aussi là-bas que doit se trouver le reste des survivants... C'est tout ce que je sais... "
"... Merci, mage." dit Baldur en inclinant humblement la tête, "... Nous devons continuer à chercher le bâtiment à la recherche de survivants. Il serait mieux pour vous que vous fuyez le bâtiment aussi vite que possible... Rejoignez Azdren à l'entrée, il est avec une femelle Lyikor qui a besoin de soins urgents..."

Se tournant en direction d'Irelia alors que le quatuor de magicien s'esquivait rapidement à travers l'épaisse brume qui envahissait le bâtiment, Baldur demanda, non sans grimacer à cause de sa hanche douloureuse. "... Avez-vous une préférence, Irélia ? Qui devrions-nous sauver en premier …?"

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Baldur
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 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Jeu 21 Juin 2012 01:36 
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Une capitale
Où l’on est mage

Les portes massives étaient ouvertes, dès que l’on passait en dessous de l’arche, le campus était un autre monde. La cohue de la ville et des ruelles n’avaient pas leurs places ici, il se dégageait des bâtiments une forme d’autorité. Sans nulle doute, cet endroit était un temple qui vénérait le savoir. Les étudiants qui marchaient pour se rendre d’un endroit à l’autre, parfois en groupe, semblaient vraiment avoir d’autres préoccupations que les citoyens qu'ils venaient de quitter momentanément en entrant. C’en était presque palpable, les Yus n’étaient plus la monnaie maîtresse ici, non, c’était l’expertise et la connaissance. De ces deux choses, Mæthis n’en avait aucune, il était un va-nu-pieds en ce lieu d’érudition. Cet endroit lui donnait l’impression qu’il fallait déjà être un érudit pour le devenir.

Il se dit que la plupart des gens ici devaient tous savoir lire et écrire, donc son avantage n’en était pas un. Son unique connaissance était un sort offensif dont il ne s’était jamais servi en combat. Alors qu’il était bien au courant que les Mages du Feu étaient orientés vers le combat.
Mage… Voilà un mot qui, en ce lieu lui semblait étranger. Comme s’il ne s’adressait pas à lui. Pouvait-il se prétendre mage avec ses piêtres compétences ?

Au moins était-il moindrement conscient de son besoin de savoir. Il se demandait s’il y avait beaucoup d’étudiants de sa race bâtarde et combien d’humain avait son âge. Il s’entendait mieux avec les personnes plus âgées, il ne s’attardait pas trop aux distractions de la vie quotidienne. Il avait toujours dédié sa vie soit à la forge soit aux fluides. Cela lui convenait.

Après cette réflexion, le néophyte se dit bien qu’il lui faudrait se renseigner sur les modalités d’apprentissage en ce lieu. Il n’avait de référence de personne, le nom de son père serait bien inutile ici. Il lui faudrait parler à un responsable.

(Où trouver un responsable…)

Un homme un peu plus âgé que les étudiants marchait vers un bâtiment.
Mæthis se dirigea vers l’homme et l’interpella :

Bonjour Monsieur, je vous prie de m’excuser, savez-vous à qui dois-je m’adresser pour en savoir plus sur les modalités d’apprentissage en ce lieu ?

suite...

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


Dernière édition par Maethis le Mer 30 Jan 2013 18:29, édité 3 fois.

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