L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 111 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Jeu 21 Juin 2012 20:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 14 Juin 2012 19:27
Messages: 18
Localisation: Tulorim
où l'on est mage
Néophyte ou Apprenti

L’homme toisa le semi-elfe un instant avant de remarquer qu’il était un bâtard.

« Écoutez, je suis bien pressé, je suis en retard pour assister à mon séminaire sur l’affect de la magie sur l’environnement, cela dit le bureau des admissions est juste à côté du pavillon de l’ombre. Vous pouvez vous adresser soit au Recteur Alianof ou à Monsieur Drökter. S’il ne sont pas là…. Hé bien ma fois l’accès à la bibliothèque est libre, maintenant excusez-moi mais je dois filer. »

Sans attendre la réponse de Mæthis, l’homme, vieil étudiant ou professeur, continua sa marche en direction d’un bâtiment. Habitué depuis fort longtemps à toute forme de discrimination, aussi bénigne soit-elle, le mage se fit une raison et se dirigea vers le bureau des inscriptions. La porte était ouverte, vaine tentative, sans nul doute, de créer un courant d’air dans la pièce suffocante où une vieille secrétaire agitait vivement une plume devant son visage pour le rafraîchir.

« C’est pour quoi ? » dit-elle d’une voix nasillarde à l’endroit du demi-elfe.

L’interjection l’ayant pris de cours, après avoir fait un geste de la main pour se désigner lui-même, s’assurant du même coup que la vieille à l’allure cacochyme s’adressait bien à lui, le mage répondit maladroitement.

« Oui, heum, Bonjour, je me demandais s’il était possible de s’inscrire, enfin, de suivre des cours, enfin, de connaître quelles étaient les modalités d’apprentissage… »

La vieille le coupa sec pour lui dire sur le ton d’une phrase qui avait été répétée des centaines de fois:

« Pour les inscriptions remplissez le formulaire d’inscription sur la table à votre droite, les plumes sont dans le pots et l’encre est à côté, venez me la remettre ensuite. »

Interloqué, Mæthis ne savait quoi répondre. Après un long moment il se tourna vers la table et vit le formulaire d’inscription.

« Heu, non, en fait je me suis mal fait comprendre, je veux me renseigner avant sur les modalités d’apprentissages de l’université afin de…» « Pour les informations vous avez accès au tableau à l’entrée du bureau d’inscription sur votre gauche. » Dit-elle sans cesser de se ventiler avec la plume.

Deuxième moment de silence. Mæthis mis bien cinq bonnes secondes avant de réaliser que la vieille venait de faire référence à son propre bureau à la troisième personne du singulier et que le tableau d’information était à sa gauche. Il pivota dans cette direction et lu les différentes modalités d’apprentissages tant désirées.
Si l’accès à la bibliothèque était libre, les classes, elles, ne l’étaient pas, l’université était également affiliée à une guilde, la Nouvelle Obédiance à la Magie. L’accès à la guilde donnaient des privilèges aux étudiants. Mæthis venait juste d’arriver, il n’avait ni endroit où coucher ni dormir, il avait l’argent de sa forge qu’il avait vendu qui couvrirait amplement les dépenses d’une inscription à l’université, et il avait chaud. Il avait vraiment chaud, mais apparemment moins que la secrétaire. Affiliation aux fluides du feu probablement.
Il voulu lui dire qu’il était prêt à s’inscrire mais se ravisa, il connaissait déjà sa réponse. Il remplit le manuscrit dûment et le remit à la secrétaire. Elle L’informa qu’elle la remettrait au recteur de l’université, mais que s’il avait des aptitudes magiques son inscription était assurée . Il devait cependant prendre un rendez-vous avec le directeur départemental de sa branche de Magie. Elle lui confia un horaire en fonction de sa inclinaison pour la magie.
Il n’y avait pas de cours aujourd’hui. Il pourrait donc voir le directeur .

« Me serait-il possible de prendre rendez-vous tout de sui…» « Les rendez-vous se prennent en matinée pour l’après-midi suivant, pour tous les permières années, pas d'exception, sauf exception. »

Mæthis sentit son côté elfe mépriser un peu le côté humain de cette femme visiblement incapable de laisser un individu placer un verbe et un complément à sa suite. Il lui signifia qu’il reviendrait demain matin. Comme la bibliothèque était ouverte à toute heure, il irait lire là-bas, et il méditerait sur place au lieu de dormir, cela lui ferait
gagner du temps.

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


Dernière édition par Maethis le Mer 30 Jan 2013 18:54, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mar 26 Juin 2012 17:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 14 Juin 2012 19:27
Messages: 18
Localisation: Tulorim
Néophyte ou apprenti

En quête de savoir


Le mage marcha lentement vers la bibliothèque, la voyant s’agrandir à chaque pas, jusqu’à ce qu’elle dépasse son champ de vision. Le bâtiment était sobre mais très certainement majestueux. Un temple du savoir et de la connaissance. Sans trop s’attarder à l’extérieur, il entra dans le bâtiment. Autant l’université était calme par rapport au brouhaha de la ville, autant la bibliothèque était calme par rapport à l’université.
Il faisait plus frais à l’intérieur. Plus sombre aussi. Il y avait un sentiment d’intimité qui se dégageait de ce lieu. Mæthis cherchait du regard un bibliothécaire pour l’aider dans ses recherches. Il marcha vers un bureau près de l’entrée derrière lequel était assis un homme de petite et carrure.

Bonjour, excusez-moi de vous déranger mais je cherche un ouvrage qui me permettrait d’en connaître un peu plus sur le fluide du feu et les possibilités de sorts envisageable.

L’homme en face releva le visage, il avait des lunettes colorées rouge, assorties à sa robe.

Il faudra être un peu plus précis…. je pourrais vous indiquer n’importe quel ouvrage de cette bibliothèque ou presque… T’es nouveau ?

Le tutoiement l’importuna. Le bibliothécaire voulait peut-être créer un lien amical avec un étudiant. Peut-être était-il étudiant lui aussi. Néanmoins cette familiarité inaccoutumée était désagréable. Il ne le montra cependant pas et répondit par l’affirmative.
L’homme, qui se nommait Louvin lui proposa un peu plus que ce qu’il avait demandé.

Bon, je m’ennuie un peu. Viens je vais te faire visiter la bibli.

Sans plus tarder, il se leva. Mæthis pensait avoir une idée plutôt honnête de comment une bibliothèque était construite. D’autant que le bâtiment était cylindrique. Des rangées de livres axiocentrées sur le milieu de la « bibli » tout simplement. Ce qu’il ne savait pas en revanche c’est ce que lui expliqua Louvin :

Le grand problème des bibliothèques, c’est qu’elles ont une fâcheuse tendance à brûler. Celle-ci ne fait pas exception, hein ! Bon, bien sûr on a nos bons amis et confrères adeptes de la glace qui viennent balancer leurs enchantements chaque mois, mais sur le long terme, au mieux ça ralenti les flammes, au pire ils nous montrent leur incompétence. Quoique, dans les deux cas ils nous montrent leur incompétence… Des mages de glace quoi. Bref, nous on est plus à risque parce que certains de nos codex dégagent des fluides, un peu à la manière du grimoire qu’il y a dans ton sac. Dit-il en pointant du doigt la sacoche ouverte de son interlocuteur.

Tout ça pour dire que le feu n’est pas uniquement métaphorique dans nos ouvrages. C’est pour ça que le cercle intérieur de la bibliothèque est composé de salles de lectures parfaitement isolées entre elles et isolées des livres. Il y a aussi une cours intérieure au centre de la Bibliothèque avec des runes protectrices, celles-là faites par des mages compétents du feu et de la glace pour les gens désireux de pratiquer un peu ce qu’ils lisent. Par contre, pour certains sorts de haut niveaux il faut une supervision.
Mais, sans vouloir t’offenser, tu n’as pas l’air de quelqu’un qui doit avoir à ce soucier de ça pour l’instant.


D’abord le tutoiement, puis la condescendance. Est-ce que tous les pur-races hommes étaient des rustres ?
Mæthis remercia le désagréable personnage et s’en alla dans la section des livres d’introduction. Louvin était peut-être rustre, mais il n’avait pas tort… En regardant les titres des livres, Mæthis en venait à se demander qui lui avait appris la magie… « Introduction au contrôle des fluides ». En plus le seul sort qu’il connaissait venait d’un parchemin. « Guide des sortilèges ultimes ». La magie ne lui avait jamais été enseignée en fait. Peut-être s’était-il fait avoir par un charlatan, «Le culte à Meno : l’immolation et la purification », pendant presque deux décennies. «Sculpture vivante et entités magiques, l’invocation dans tous ses états » . Cet homme était mort de vieillesse maintenant. «Comment les flammes auraient pu éviter la guerre ». Le futur l’attendait, il avait encore au moins deux cents ans à vivre, «Petit précis des sorts journaliers », autant commencer tout de suite. « Maximiser ses artefacts sans compromettre ses aptitudes de combats ». Les elfes purs avait l’avantage de pouvoir dédier des millénaires à la magie, lui avait dix fois moins de temps.
Il passa un long moment à sélectionner quelques livres. L’un d’entre eux parlait de Meno, qu’il ne connaissait pas mais qui était un thème récurrent. D’autres parlaient de la philosophie de la magie du feu, des sortilèges, de la manière de lancer des sorts, des choses à ne pas faire, etc. Il en avait pour quelques heures au minimum.
Comme recommandé, il prit les livres avec lui dans une salle de lecture et se mit à étudier. Il commença par le livre : « La flamme de Meno : les érudits et les héritiers ».
Il appris dans cet ouvrage quelque chose d’incroyable. Jamais il ne s’en était douté, mais maintenant qu’il le savait c’était logique. Il venait d’un village plutôt athée, il savait que les esprits des hommes rejoignaient leurs ancêtres, mais de savoir qu’il y avait des dieux, et que Meno était l’un d’entre eux, cela était nouveau.
Ce n’était pas tout, Meno était également le dieu de la forge en plus du feu. Or Mæthis était forgeron. Un mage forgeron. Il y avait donc vraiment une corrélation effective entre la création et la modulation du métal par la flamme et l’élément même du feu. Le mage dévora le livre en quelques heures seulement et sauta tout de suite à «De la conception cérébrale à la manifestion magique» pour en apprendre plus sur ses compétences.

Le soir tomba bien vite et la nuit vint tenir compagnie au demi-elfe avide de connaissance. Louvin, qui était en charge de remplacer les bougies pour la lecture passa une fois. Un autre employé le remplaça pendant la nuit. Et ce n’est que le lendemain, lorsque Louvin revint travailler pour voir que l’elfe n’avait pas bougé de place que Mæthis se rendit compte qu’il avait passé douze heures à lire. Sa tête était remplie et sa résolution était aussi dur que l’acier. Il devait s’inscrire pour en apprendre plus.

Il sortit de la Bibliothèque et se dirigea vers le pavillon à la vieille dame qui ne laisse pas les gens finir leurs phrases pour lui demander où en était son inscription.

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


Dernière édition par Maethis le Jeu 31 Jan 2013 15:16, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 18 Juil 2012 18:29 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 10 Jan 2012 10:53
Messages: 11
La nuit que je passe fut comme la plupart des autres, d'un noir profond, incapable de trouver le sommeil dans mon excitation, mais forçant mon esprit à ne penser à rien pensant que cela m'aidera à m'endormir, seule la fatigue finira par avoir raison de moi, enfin jusqu'à ce que les rayons du soleils me sortent de ma semi torpeur. Après une conversation avec le livre je me rends aux cours, puis le soir venu, et une autre discussion avec l'elfe enfermé fini je me couche. C'est ainsi que se déroula ma vie pendant presque six mois supplémentaires. Je me met à apprécier de plus en plus ce livre, et je saute de plus en plus de cours, passant le plus clair de mon temps à l'étudier, pour au final ne m'arrêter que lorsque lui même me l'impose !

Un jour que j'assiste enfin à un cours d'histoire de la magie, une révélation m'est faite, et c'est à peine si je sursaute en entendant le nom du sindel que je crois connaître si bien ! Il y est décris comme un grand archi-mage renommé pour sa maitrise totale de quatre éléments distinct, et qui faisait même des recherches pour avoir la possibilité de maitriser des éléments opposé sans subir le contrecoup de l'agitation de fluides contraires ! Je commence par être surpris par ces révélations puis à en être satisfait, je savais déjà que je n'étais pas mal tombé, mais je n'imaginais pas que quelqu'un ayant l'ambition de contrôler des éléments opposés !

« … Mais son esprit s'est corrompu et sa folie lui fit accomplir des choses impensables qui selon lui lui servirait à un rituel pour transformer un objet en réceptacle de sa puissance et y enfermer les éléments qu'il ne pouvait absorber ! On ne compta vite plus les villages qu'il raya de la carte, parlant au nom de Thimoros, le seul dieu qui voulut bien écouter ses folies et lui faire miroiter l'objet des connaissances qui lui seraient nécessaire à réaliser ses vains espoirs. Il finit consumé quand il crut avoir réussi en absorbant un fluide qu'il n'aurait pas du prendre ! »

(Ainsi donc c'est ça son histoire au bout de papier qui se traine dans ma chambre ? C'est lui que j'écoute ? Un meurtrier en série fanatique de Thimoros ? Non je ne dois pas penser comme ça, il m'a appris plus que ce que j'aurais jamais espéré, et puis qui dit que c'est vrai ! Non ce n'est sans doute pas vrai, le temps a du modifier les faits, l'histoire s'est mal écrite avec la versions des vainqueurs et des survivants uniquement, oui c'est cela qui a du se passer.)

J'entends alors un grattement que je connais bien. Au fond de mon sac le livre est en train d'écrire, sans doute a t il lu mes pensées et cherche t il à me communiquer la vérité ? Je regarde à ma droite, et Evana, en plein ennui, jette des coups d'œils partout sauf dans ma direction. Je prends donc de sortir le livre et de lire ce qui y est écrit

« Il a parfaitement raison petit, pour une fois l'histoire s'est bien écrite, bien qu'il manque nombre de détail. Oui j'ai eu l'idée de réussir à maitriser les huit élément en même temps, et oui Thimoros m'a parlé et m'en a confié le secret. Ce que tout le monde ne sait pas, c'est que j'ai réussi, j'ai totalement réussi, ce n'était pas que folie. J'y ai perdu mon enveloppe charnelle sur un coup de malchance, mais ce livre que tu possède, et qui recèle mon essence, possède aussi mes fluides, ceux des huit élément à la fois. C'est pour cela que ce livre apparaît comme complétement banal, car les élément opposé s'annihile totalement, mais tu peux quand même faire appel à eux. Enfin tu pourrais si le sortilège que j'avais inventé pour les extraire du bouquin était au point, mais surtout, que l'on avait pas scellé tout mon pouvoir. Il y en a qui était plus clairvoyant que d'autres, et connaissaient ma réussite. Mais ces couards, au lieu de profiter de l'avancé immense que je venais de faire dans le domaine de la magie, ont enfermé tout mon pouvoir. Ont rendu quasi inaccessible les fondements magiques de ce bouquin, et m'ont privé de toute possibilités d'actions sur l'extérieur. Mais toi, tu es la clé qui peux m'ouvrir et je t'en donnerais les outils. »

« Tiens t'as encore trouvé un livre qui parle du sujet d'aujourd'hui, mais bien plus intéressant que le cours du prof. Je parie que tu l'as encore piqué dans la réserves de la bibliothèque. »

La voix d'Evana par dessus mon épaule, ainsi que son souffle dans mon oreille me fait presque sursauter, et le livre bondit hors de mes mains suite à un mouvement incontrôlable de celles-ci. Elle laisse alors échapper un rire discret, contente de m'avoir fais peur, et alors que je me retourne vers elle, elle me tire discrètement la langue en me souriant pendant une seconde. Je fais une moue et lui dit

« Très drôle Evana, franchement très drôle. Non ce livre ne parle pas de cet elfe-là, l'homme en question est humain dans le bouquin. Tiens sinon tu sais pourquoi Aelra est pas là »

Elle cesse son attitude moqueuse et prend le ton du doux commérage.

« Tu sais toujours pas depuis les 5 ans que vous traînez ensemble que chaque fois qu'elle se sépare d'un homme elle reste toute une journée à pleurer ! »

« Ah oui, c'était Raan c'est ça, et il s'est passé quoi ? »

« Rien si ce n'est qu'elle s'est rendue compte que c'était un pauvre type. »

« En même temps elle y est abonnée aux connards ! »

« Que veux tu, elle aime les relations frivoles et dangereuse ! »

« Décidément je ne vous comprendrais jamais ! »

« Tout ce que tu connais de l'amour tu l'as lu dans un bouquin fais pas ton moralisateur. »

« Merci de me rappeler qu'aucune fille ne veut de moi, ça fait toujours plaisir ! »

« Mais de rien, les amis sont là pour ça ! »

«  Et toi comment ça se passe avec ... »

Et ainsi la discussion reprends sur quelque chose de plus convenable pour moi, et ma peur disparaît vite. Une fois le cour fini, et constatant qu'il n'y a plus rien d'important à faire de la journée, je décide de me rendre chez Aelra. Elle possède une maisonnette à Tulorim, elle ne réside pas à l'internat du bâtiment comme moi. Elle aura sans doute besoin de réconfort.

_________________
Aanok Silarion / fanatique / lvl 1


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Dim 22 Juil 2012 11:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 15 Nov 2010 10:09
Messages: 104
Localisation: Auberge de Tulorim
Au-dehors de l'Université dont les boyaux étaient toujours agités par les soubresauts des combats désespérés qui s'y déroulaient, Azdren n'avait toujours pas bougé : recroquevillé dans sa bure sombre, le dos touchant à peine le mur à présent lézardé, ses bras recueillaient encore le corps de son amie lyikor. Les yeux clos, il essayait de concentrer le peu de fluide magique qui résidait encore dans ses tripes pour l'atteindre au travers du cocon d'inconscience dont elle s'était parée.
Aux alentours, Tulorim commençait à peine à s'éveiller tandis que de rares fils de lumière rasante parvenait à percer l'épais rempart nuageux matinal. Même si ils étaient réveillés depuis longtemps par les explosions, les habitants des immeubles mitoyens ne semblaient pas encore avoir pris l'initiative d'alerter le guet... peur des représailles ? D'un sortilège perdu ? A moins que les honnête gens n'y voient là que la fin prévisible de ceux ayant voulu jouer avec des forces qui dépassaient le commun des mortels ? Toujours était-il que l'homme desséché était toujours seul dans la rue, son précieux chargement au creux de ses serres.

L'inquiétude qui l'empoignait à présent et qui le poussait à aider dans ses faibles moyens la femme-louve à se réveiller plutôt qu'à la laisser le faire à son rythme portait un nom : contamination.
Du fait qu'il n'avait jamais été très assidu durant les leçons de ses mentors concernant les magies liées à la torture tant celles portant sur la destruction des chairs et l'emprisonnement de l'esprit l'obnubilaient, il n'avait que des connaissances vagues sur la question... mais si ce à quoi il pensait s'avérait exact, cela signifiait que Parnalia courait un danger pire que la mort !
L'implacable sortilège avait en effet été utilisé sur elle jusqu'à ce que lui et sa sœur volent à sa rescousse n'avait rien d'anodin : conçu pour briser à court terme une victime féminine avant un interrogatoire, il permettait également grâce au dépôt de la "semence de Thimoros" en son sein de la pervertir à long terme. La malheureuse se voyait confrontée de manière permanente et insidieuse au côté séduisant de sa part d'ombre, la poussant sans cesse au conflit avec elle-même jusqu'à ce que l'obscurité triomphe de guerre lasse. La victime se mettait alors à pourrir de corps et d'esprit jusqu'à devenir un authentique enfant de la pensée du dieu noir.

La concentration poussée au point de faire saillir les veines de son front tavelé, Azdren s'évertuait à frapper à coups de boutoir contre l'esprit de la lyikor. il sentait l'envahissant flux ténébreux galoper dans les veines de son amie, cherchant à étouffer son lien naturel avec la glace. Il la sentait haleter, se tordre entre ses bras comme si elle luttait de toutes ses forces contre la terreur même. Il la sentait... s'éloigner. Lentement. Inexorablement.
Puisant dans ses ultimes réserves, dans la foi de la facette qu'il chérissait de son dieu ainsi que dans sa confiance en la combativité de son amie, il plongea toujours plus profind. Il plongea, oublia la vision du monde qu'il connaissait et se laissa éblouir tandis qu'il se noyait dans le sein de la louve.
C'est au creux des volutes de son esprit tourmenté qu'il vit...


......................................


La mort. La mort était omniprésente. Non pas la face charbonneuse de Thimoros, ni le crâne ricanant de Phaïtos, ni le cycle naturel du Père... non, il s'agissait d'une forme rampante qui exhalait la promesse d'agonie plutôt que le sacrifice héroïque.
L'air était saturé de hurlements, de chocs lointains, mais seul le crissement régulier des plaques de métal et des anneaux de maille en mouvement martelait les tympans d'Irelia. Son pas pressé mais vigileant la portait à la rencontre de Sauge, à l'affut du moindre signe annonciateur de catastrophe magique. Elle savait que le danger pouvait venir aussi bien de l'une des salles dévastées qu'elle dépassait d'une bond que du plancher ou du plafond, et que sa condition "spéciale" ne la protégerait en rien si les murs se mettaient à soudain à convulser pour la broyer ou si une explosion alchimique venait à noyer l'endroit dans un torrent de flammes.
Dans un combat à mort mettant en scène des prêtres démoniaques et des archimages chevronnés, il fallait apprendre à prévoir l'imprévisible. Fort heureusement, même si l'écho des duels à mort se rapprochait sensiblement dans la direction qu'elle empruntait, son pas alourdi d'acier ne la fit marcher dans d'autre piège que des flaques de sang glissantes, à moins qu'il ne s'agisse d'autre matière provenant des cadavres qu'elle rencontrait de loin en loin.

Bien que plus aucune goutte de liquide vital ne circulait dans ses veines, Irelia pouvait presque sentir son cœur faire un bond à chaque fois qu'elle pensait reconnaître un gisant. Bonheur ? Malheur ? La plupart des corps était en trop piteux état être identifiable, les déferlantes de magie les ayant rappé aussi efficacement que des noyés drossés contre des récifs... ce qui n'empêchait pas le poing de la guerrière de se refermer de plus en plus étroitement sur la garde de son tranchoir et sa détermination de s'acérer davantage.

Elle parvint néanmoins à se calmer quelque peu en apercevant une présence amie au détour d'un couloir : Sauge, efflanqué et frissonnant comme un loup qui n'aurait pas mangé depuis deux jours. L'épaule posé contre la pierre du mur curieusement couvert de poussière de givre, il semblait reprendre son souffle mais se redressa d'un bloc en l'entendant approcher et l'accueillit avec un sourire pâle mais franc... comme si il était surpris de la voir finalement se ranger à ses côtés pour ferrailler contre les ténèbres. Elle lui répondit tout en rengainant son arme dans son dos, son visage s'illuminant à son tour malgré la pénombre.

- Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais vous laisser seul ?
Vous ne connaissez rien de ces lieux, sans moi vous seriez capable de tomber dans la fosse aux dragonnets du mestre Roderick !


Nul ne savait si le mage en question avait bel et bien aménagé une telle fosse dans son laboratoire pour ses expériences sur la gent draconique, mais il s'agissait d'une blague éculée dans cette académie, et Irelia s'était dit qu'elle pourrait aider à dissiper un peu la tension qui leur raidissait à tous deux les membres. Qu'il fut sensible ou non à cet effort, le rôdeur ne parut pas en tenir compte et indiqua son intention d'aller épauler les mages en train de batailler à proximité avant de commencer à vouloir porter assistance aux blessés... un choix avisé qu'elle ne put qu'appuyer.

- Dans cette direction, il n'y a que le réfectoire... autant dire l'endroit rêvé pour une bataille rangée. Ces damnés corbeaux vont être surpris quand nous allons leur mordre les talons !

Guidés par les cris qui provenaient du bout du couloir, les deux spadassins parvinrent à l'entrée d'une immense pièce destinée à accueillir tout la foule estudiantine et professorale affamée de l'académie. Autrefois agitée à toute heure du jour et de la nuit par un joyeux brouhaha, elle était occupée par une grosse vingtaine de tablées en bois massif disposée de façon à laisser un passage central libre pour la circulation ainsi que des travées latérales pour la disposition d'étagères pour la vaisselle. Au plafond renforcé de poutres était accrochés deux gigantesques lustres de métal chauffés à blanc par des bougies alchimiques qui mettaient la semaine à se consumer entièrement. Le fond de la salle était occupé par un comptoir de pierre derrière lequel se devinait la coquerie, espace où il valait mieux ne pas mettre les pieds si l'on ne voulait pas se retrouver avec celui du maître des lieux en travers du fondement.

Du moins, c'était ce à quoi l'endroit ressemblait avant qu'un maelström de magie divine ne se déchaîne et éparpille le mobilier en une spirale de débris au centre de laquelle se tenaient les survivants que cherchaient les deux sauveurs improvisés.
Lesdits survivants se trouvaient être le professeur Malachai, reconnaissable à son ample robe ocre et à sa tête chauve ornée d'épais favoris blancs, qui pour l'heure maintenait stoïquement un impénétrable bouclier d'eau autour de lui.
Dans son dos se tenait le rachitique professeur Goderick, ses inimitables besicles à lanière de chanvre posées sur le museau, en train d'appliquer un sort de soin de sa composition à une jeune femme.
Cette dernière, vêtue d'une longue robe bleue dont la partie supérieure avait cédé sous l'assaut de multiples flagellations d'origine magique comme en témoignaient les estafilades sanglantes qui avaient déchiré son dos blanc. Elle tenait entre ses bras une toute jeune fille agitée d'irrepressibles sanglots... sans doute une nouvelle recrue de l'académie dont les premiers jours empreints de camaraderie et de curiosité s'étaient achevés dans le feu et l'ombre, pour ne pas dire dans le sang.
Autour de ce quatuor acculé dansaient neuf ombres ricanantes, jumelles dans la pénombre que ne pouvait dissiper les lustres ainsi que dans leur gestuelle tordue, témoin des sévices qu'ils s'étaient eux-même infligé par soumission à leur dieu de mort. Leurs promesses d'agonie, aussi inintelligibles à cette distance que les claquements de bec de corbeaux ayant aperçu un charnier, étaient sans équivoques : à voir la façon nonchalante avec laquelle ils harcelaient le bouclier magique, il était clair qu'ils imaginaient avoir tout leur temps.

Un bref coups d’œil à la situation, et Sauge proposait un plan de bataille digne du loup solitaire qu'il était : tandis qu'elle-même détournerait l'attention des drôles, lui s'acharnerait à coups d'épée sur l'une des chaînes accrochées au murs et permettant d'alimenter les lustres. Un battement de cœur de plus et le bougre s'esquivait sans lui demander son avis... comme si une armure lourde pouvait permettre de résister à une force pouvant mettre une pièce de cette taille cul par-dessus tête !
Écrasant un grognement à l'encontre des hommes trop pressés d'en finir, Irelia chercha du regard quelque chose qui puisse lui permettre de résister à la puissance de feu cumulée de neuf fanatiques... et sourit.
Dégainant de nouveau son Tranche-Dragon, elle pénétra dans le réfectoire en gueulant et en tintant de toute la vigueur de son attirail, permettant au rôdeur de s'approcher de son objectif pour commencer sa parodie de bucheronnage.

- Holà, enfants de catin ! C'est pour vous vider le haricot avec les goules du coin que vous vous êtes fait beau ?
Et si vous veniez plutôt tâter de la chair fraiche ?


Qu'ils n'aient guère apprécié l'allusion graveleuse à leurs mères ou que l'on mette en doute la nature de leur sexualité, les prêtres se retournèrent d'un bloc vers la mort-vivante et se mirent à incanter pour la réduire au silence.
Irelia fit alors deux pas de plus et planta d'un geste sec son espadon droit dans le centre d'une table de banquet renversée, qu'elle redressa avec un grognement de lutteuse. Sentant ses muscles jouer sous la pression presque surhumaine qu'elle leur imposait, la guerrière ne brandit pas moins fièrement devant elle son imposant bouclier improvisé et chargea d'un bloc ses adversaires.
Rentrant les épaules et la tête, ses cheveux flottant derrière elle comme un oriflamme flamboyant, la non-morte sentit un choc ébranler la table, puis un deuxième. Le quatrième la fendilla et le sixième en emporta tout le côté gauche dans une géhenne de flammes pourpres qui lui roussit les maniques.
L'un des prêtres eut cependant plus de jugeote que les autres et parvint à générer un poing ganté d'ombre devant les pieds de la guerrière, qui fila en direction de son menton... Irelia n'eut donc que le temps d'une torsion du buste pour faire en sorte que son épaule gauche prenne à la place de sa fragile tête.
Un grincement de métal tordu se fit entendre, mais la mort-vivante ne fit qu'étouffer un gémissement en sentit l'os se déboiter et poursuivit son avancée aussi implacable que le glissement d'une moraine.
Les deux dernières déferlantes achevèrent de briser la robuste table, mais la guerrière était enfin parvenue à portée de frappe et ne se priva pas pour lancer d'une seule main sa lame encombrée de débris à hauteur des torses de ses ennemis.

Le coups, dont l'ampleur et la lenteur auraient dû mettre la puce à l'oreille de n'importe quel bretteur un tant soit peu expérimenté, fit bondir en arrière avec un glapissement les prêtres les plus avancés de la formation... qui se retrouvèrent donc pressés, le dos contre la protection magique chatoyante.
C'est à ce moment que le lustre taquin décida de se décrocher.
Le trio fut réduit en pulpe de chair gémissante piquetée d'escarbilles d'os avant même d'avoir compris ce qu'il se passait, laissant leurs compères sans défense face à la furie vengeresse sans pareille de la mort-vivante.
D'un mouvement cette fois beaucoup plus vivace, Irelia imprima d'une torsion du poignet un effet de retour à son Tranche-Dragon qui fendit l'air pour s'imprimer dans l'estomac du bonze décharné le plus proche et le broyant contre le mur, lui faisant au passage vomir une quantité invraisemblable de sang et de secrétions aussi bien par la bouche que par les yeux dans un gargouillis de bon aloi.
Comme si il ne supportait pas le contact de cette chair impie qui venait de l'éclabousser, le bouclier d'eau se craquela soudainement avant de voler à son tour en éclats liquides, laissant le cadavre détrempé s'affaler tandis qu'un Malachai à bout de forces faisait de même et que Tranche-Dragon tournait son fil vers une nouvelle proie.

La suite fut quelque peu confuse. Il y fut question d'un Sauge volant par la grâce d'explosions magiques et tranchant des membres à tour de bras, d'une magicienne colérique dont les yeux lançaient des éclairs au propre comme au figuré et d'une étudiante sauvant la vie du rôdeur par l'invocation d'un pic de glace qui demeura dans la gorge de l'un des derniers sicaires.

Il n'en demeura alors plus que deux, le premier aboyant des malédictions à l'efflanqué tandis qu'il se faisait tailler en pièces, le second étant trop occupé à s'abriter et à rouler sur lui-même pour éviter les coups d'espadon d'Irelia qui fracassaient les dalles à un cheveu de sa tête couturée. Mais à trop se focaliser sur un adversaire, le prêtre avait oublié les autres, si bien qu'il vit pas l'éclair qui vint le cueillir entre les omoplates et qui permit à la guerrière de le cueillir, la pointe émoussée de son arme en avant. Il n'y eut alors qu'à donner un coups de poignet vers le haut pour ouvrir l'individu de l'aine à la gorge et un autre pour retirer le monstre d'acier, le laissant se vider comme un porc.
La bataille était finie, aussi éphémère que répugnante.
Sauge boitillait et Irelia avait l'épaule démise, tous deux étaient couverts de carmin... mais les autres mages se tenaient à présent debout, épuisés mais à peine plus abimés qu'à l'arrivée de leurs sauveurs.

Enfin sauveurs, c'était vite dit : l'air soupçonneux, Malachai tenait ses phalanges prêtes à moduler de nouveau les fluides aqueux tandis que les trois autres se tenaient en retrait, ne sachant comment considérer l'opportune intervention. Lorsque Sauge voulut leur parler, le vieil homme essaya même de l'envoyer bouler, arguant que l'on ne pouvait faire confiance à des alliés d'Azdren qui partageait après tout la même obédience que les assaillants... mais avant qu'Irelia ne puisse défendre l'honneur de son frère absent, le bretteur efflanqué se fit respecter par quelque répliques bien senties, forçant l'autre à coopérer après un dernier regard rogue.
D'un air entendu, la mort-vivante regarda la magicienne qui lui faisait face et haussa les épaules pour signifier son habituel désarroi face à l'arrogance masculine avant d'aller essuyer son arme sur la bure de l'un des fanatiques et de la rengainer.
Une fois au courant de la situation, Sauge permit aux arcanistes de trouver l'abri de la rue et d'aller se réunir auprès de l'apostat, puis demanda son avis à la guerrière quant à la suite de leur avancée.

- L'infirmerie. Si ce qu'à dit le professeur est vrai, les mages qui se trouvent au sous-sol sont des vétérans qui peuvent très bien se débrouiller seuls... alors que l'infirmière et les étudiants blessés risquent de ne pas tenir aussi longtemps. Une fois cela réglé, nous pourrons poursuivre tranquillement la purge vers le sommet et les appartements de l'archimage. En route !

_________________
Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

Image Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mar 14 Aoû 2012 21:16 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 11 Mai 2011 15:05
Messages: 203
Localisation: Tulorim
Dieux, que Baldur était las de la chaleur brûlante régnant dans cet enfer de villet. Sous le soleil de midi comme dans cette brûlante fournaise, Baldur n’avait pas cessé de transpirer une seule fois… Comme la fraîcheur des nuits de Darhàm lui paraissait loin, désormais, tout comme ces douces nuits à se prélasser sous les étoiles comme un gros chat, confortablement installé sur la solide branche d’un chêne millénaire. Le rôdeur avait la désagréable impression de s’être à moitié liquéfié depuis son arrivée dans la cité portuaire, et ses vêtements devaient puer la sueur et le sang. Il s’était aussi sans aucun doute – à la douleur lancinante qui le faisait grimacer – démis la hanche il y a quelques minutes et les combats semblaient être loin d’être terminés… Trop arrogant pour se plaindre auprès de sa compagne rousse, le rôdeur ne se permit qu’un discret grognement alors qu’il s’étirait longuement en frottant son aine tandis qu’Irelia lui proposait un excellent plan d’attaque. "... Alors filons à l’infirmerie, au pas de course !..." dit l’homme des bois en pointant un couloir du bout de son épée, invitant la guerrière à la flamboyante chevelure, semblant bien mieux connaître les lieux que lui, à ouvrir la voie. Sans un mot, à part la ponctuelle grimace lorsqu’un muscle lui faisait mal, le rôdeur pris sa suite en crispant un peu plus sa main autour de la garde de son épée encore dégoulinante de sang.

Avançant au même rythme qu’Irelia à travers le dédale de couloirs et de salles de classes plus ou moins endommagés de l’académie, Baldur se rendit vite compte à quel point il était peu habitué à ce genre de combat… Contre d’autres hommes, contre des magiciens. Lui, le rôdeur, le chasseur des bois, le loup solitaire, préférait connaître sa proie avant de chercher à planter ses crocs à sa gorge. Il avait l’habitude d’être le chasseur, celui qu’on n’entend et qu’on ne voit que trop tard, celui qui observe et attend qu’une opportunité s’ouvre devant lui, celui, enfin, qui ne parcours pas la moitié du monde connu pour finir désorienté, blessé, à maudire dieux et hommes pour finir comme un œuf sur le plat au beau milieu de l’incendie d’académie de magiciens plus givrés les uns que les autres à chercher des survivants qui se compterai sur les doigts de la main afin d’aller s’attaquer à une demi-déesse à l’esprit plus tordu que les racines d’un arbre des marais… Celui qui, s’il était resté tranquillement dans son marais, à manger du daim et des perdrix, ne risquerait pas sa peau pour les beaux yeux d’une voleuse demi-elfe…
… Enfin, pas seulement ses yeux, en réalité.

Tout en repensant à ce joli corps blanc comme la neige qu’il avait connu de la façon la plus intime qui soit, l’esprit de Baldur allia l’espace d’un instant l’horreur à la paix. Au souvenir du parfum de son amante se mêla l’odeur de chair calcinée, l’air chaud et sec qui lui brûlait la gorge et les poutres de bois sous lesquelles grillaient quelques infortunés étudiants. Un léger souffle de paix et de calme souffla sur le cœur bouillonnant de colère du rôdeur et la douceur de ses souvenirs calma un peu les douleurs de son corps. Azur méritait qu’il joue ainsi sa peau aussi loin de Darhàm. Ne laissant pas ses souvenirs lui faire baisser sa garde, Baldur continuait de suivre Irelia d’un pas alerte et léger…
Brusquement, la guerrière en armure s’immobilisa et d’un geste de la main signala à son compagnon qu’ils étaient arrivés devant l’infirmerie, ou plutôt, ce qu’il en restait. La petite pièce qui se trouvait devant eux présentait un terrible spectacle de destruction… La porte, probablement barricadée, était encastrée dans le mur de chaux opposée, soufflée par une explosion magique. Lits et paravents jonchaient déchirés et brûlés au sol parmi quelques ossements noirs. Aucun des jeunes étudiants réfugiés ici n’avait survécu. Avec une grimace de dégoût et de déception, Baldur s’apprêta à tourner les talons quand…

… jamais plus il ne regardera une poëlle à frire de la même façon ...


… il fût accueilli par une douleur intense et la sensation que quelque chose se brisait dans son crâne tandis qu’un bruit métallique résonna dans ce qu’il restait de son crâne en ruine. Tombant au sol à cause de la surprise et de la douleur, Baldur se roula en boule en frottant son arcade sourcilière gauche complètement ouverte, il ne parvint pas à réprimer la larme de dépit qui s’échappa de son œil. Roulé en boule au sol, assommé, étourdi, terrassé par le plus formidable coup de poëlle que les dieux aient ordonné de s’abattre sur lui, le rôdeur cessa de réfléchir et se contenta gésir là en réprimant les gémissements qui montaient à sa gorge.

" Oh, vous n’êtes pas avec eux ?" demanda une voix aussi douce que le coup qui avait défoncé le crâne du pauvre rôdeur fût terrible. Ouvrant un demi-œil, Baldur découvrit que son mystérieux assaillant était une femme jeune en apparence mais qui devait approcher doucement de la quarantaine. Sa chevelure blonde comme les blés, plein de reflets orangés à cause des flammes, était nouée en un chignon par des tresses défaites par l’agitation. Deux petits cercles de verres étaient posés sur le bout de son nez, et elle portait un corset de cuir par-dessus une longue robe blanche pleine de tâche de sang et déchirée en long lambeaux de tissus au niveau des genoux. À la ceinture ouvragée qui serrait sa fine taille brillait une série de flacons aux contenus colorés et fumants. L’un de ses flacons se trouvait actuellement dans la main de la jeune femme, comme si elle était prête à le lancer contre Irelia – qui s’était mise en position de combat. " Mais, par Yuimen lui-même, qui êtes-vous, imprudentes têtes brûlées ? Des mercenaires ? Des charognards ? Des agents de ces assassins de Thimoros ?..." continua la mystérieuse femme sans baisser ses mains et la menace de son flacon fumant. " …Qui serait assez fou pour braver les flammes qui dévorent ce qu’il reste de ma pauvre académie ?"

Encore sonné et incapable de réfléchir à autre chose que la douleur qui envahissait son crâne pulvérisé, Baldur se leva avec grande difficulté en s’appuyant contre une poutre en se tenant le visage d’une main crispée. Il aurait aimé traiter cette femme de tous les noms, avec une nette préférence pour l’affectueux sobriquet de « garce » et ses nombreux dérivés. Dieux, qu’il aurait aimé la passer par la fenêtre, elle et son instrument de cuisine ! Mais tout ce qui parvenait au cerveau du rôdeur était un douloureux bruissement, comme si un vent du nord chargé d’aiguilles et d’épines soufflait dans son crâne. Il laissa donc la diplomatie à Irelia qui expliqua rapidement le pourquoi du comment, de leur arrivée accompagné d’Azdren à l’impromptue apparition de celle qui se présenta sous le nom de Grande Guérisseuse Ammiel de la Celdera, qui s’occupe aussi du labo alchimique et de la préparation des potions, poisons et bombes alchimiques de l’académie. La Guérisseuse dit à son tour qu’elle s’attendait à ce que les fanatiques de Thimoros s’en prenne à l’infirmerie, là où les faibles se rassemblaient et où il était difficile de se défendre. Aussi avait-elle piégé l’endroit et envoyé les blessés à son labo, à quelques couloirs d’ici. Elle surveillait désormais les couloirs pendant que ses apprentis s’attelaient à soigner les blessés en préparation de leur évacuation… Le temps commençait néanmoins à manquer et les flammes menaçaient de faire s’effondrer le toit sur leur tête, mais elle ne pouvait se résoudre à abandonner sa garde avec les combats qui continuaient de faire rage...

C’est aussi pile à ce moment précis qu’Irelia sembla se rappeler des compétences de “Sauge” en matière de médecines… Certes, vivre dans la forêt permet d’apprendre deux ou trois choses à propos des plantes et leurs vertus thérapeutiques ou toxiques, mais de là à s’y connaître en soin sur blessure d’origine magique. " J’ai seulement besoin de temps pour m’occuper des blessés moi-même, jeune dame, pas d’un potentiel assistant que j’ai d’ailleurs légèrement blessé. Oh, d’ailleurs, désolée pour ça, jeune homme." marmonna la guérisseuse avec un petit air peiné " … Alors demander à Irelia de garder le passage, retourner à vos gamins et dépêcher-vous de les remettre sur pieds… « Grande Guérisseuse », tout l’endroit risque de s’effondrer d’une minute à l’autre et nous devons continuer les recherches. Il faut que nous descendions au sous-sol, retrouver la grande Pyromanciarrr-" Une douleur familière provenant de sa hanche interrompit le rôdeur dans ses ordres, et avec elle s’ajoutait une toute nouvelle – et toute aussi insupportable – infernale migraine. " Mais c’est une excellente idée que vous proposez-là, jeune homme !" s’exclama la guérisseuse, comme subitement illuminée " Jeune dame ! Restez-ici et garder le couloir, qu’aucun de ces fous de Thimoros ne passe par ici et qu’aucun de mes imbéciles d’élèves ne tente de s’enfuir avant mon signal. Nous ne céderons pas à la panique. Jeune homme ! Suivez-moi au pas de course, dans l’état où vous êtes, vous ne ferez pas long feu dans la bataille qui se prépare. Ne vous en faites pas, je vous dois bien un petit remontant !"

Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà qu’Ammiel disparaissait au bout du couloir en laissant Irelia et Baldur derrière elle, tous deux légèrement désemparés. Quelques secondes plus tard, deux petits reflets orangés apparurent dans le coin du couloir, invitant le rôdeur avec toute la force de persuasion d’une enseignante à "… se remuer vigoureusement l’arrière-train s’il ne voulait pas finir en bête poulet rôti."
Alors qu’il tournait la tête en direction de sa compagne aux cheveux de feu tout en rengainant son épée, une grande lassitude traversa le regard du rôdeur. On pouvait y lire toute la fatigue et le désenchantement du monde, avec une légère pointe de désespoir de devenir ainsi le protagoniste d’une nouvelle scène de théâtre d’une rare absurdité… Titubant légèrement et tenant son crâne endolori dans une main, Baldur disparu à son tour à la suite de la Grande Guérisseuse de l’académie.
Il arriva alors dans une grande salle de classe, presque aussi grande que l’était le réfectoire au rez-de-chaussée. Des lanternes aux flammes magiques vertes ou blanches éclairaient une charpente complexe qui semblait avoir été copieusement imbibée d’eau, sans doute pour retarder l’arrivée des flammes. Des teintures, des tissus et des matelas étaient disposés dans toute la pièce, les tables en bois servant de barricade de fortune et le bureau du professeur en granit massif accueillant tout ce qu’il pouvait exister d’instruments alchimiques et d’ingrédients exotiques. Deux hommes en armure de cuir surveillaient la salle depuis les côtés, une arbalète chargée à la main et l’œil inquiet luisant sous un casque en fer, tandis que trois femmes arborant des robes blanches d’infirmières allaient et venaient parmi une douzaine d’élèves allongés, distribuant onguents, potions et douces attentions aux jeunes individus paniqués. D’un rapide coup d’œil, Baldur remarqua qu’environ la moitié de ces jeunes gens souffraient de brûlures plus ou moins graves, certains souffrant de leur exposition à l’énergie maléfique de Thimoros ou hurlant à tue-tête en implorant les « voix » dans leur tête de se taire. Quelques autres semblaient avoir été les victimes de leur propre incompétence ou témérité : mains brûlées ou couverte d’engelures, multiples contusions et coupures, une épaule luxée, deux bras cassés et beaucoup, ou plutôt surtout, de peur panique. Il remarqua aussi une jeune femme à demi-nue allongée sur le ventre qui, en plus d’une large marque de brûlure qui s’étendait de son épaule gauche à sa fesse droite, semblait avoir le genou gauche disloquée par un carreau d’arbalète fichée dans son tendon arrière…
La Grande Guérisseuse lui tendit une petite fiole au contenu rubicond dans laquelle semblait macéré quelques fruits des bois. " Décoction artisanale, plein de bonnes choses qui devraient vous remettre sur pieds. Buvez-ça et attendez que je m’occupe de tous ces pauvres petits qui me servent d’étudiants." expliqua l’enseignante sans laisser le temps à Baldur de répondre. Docile, ce dernier avala jusqu’à la dernière goûte de la, surprise, délicieuse potion… C’était sans doute la première fois qu’il buvait ce que les aventuriers nomment couramment « potion de soin », mais quelque chose au fond de son cœur lui murmurait que ce n’était sans doute pas la dernière. Quelques secondes après qu’il eut terminé le breuvage, il se sentit comme rajeunit de plusieurs années ! La douleur qui envahissait les os de sa hanche et de son crâne disparurent et les innombrables écorchures qu’il s’était fait cicatrisèrent presque dans l’instant… Et tant bien même il ressentait toujours la fatigue liée au combat et la douleur fantôme de ses blessures soignées, il se sentait mieux.. Beaucoup, beaucoup mieux.

Les magiciens et autres sorciers sont peut-être tous de dangereux déments au trop grand pouvoir, Baldur reconnaît qu’il peuvent se montrer sacrément utile parfois…

Ayant retrouvé une nouvelle force intérieure, le rôdeur observa un moment le va-et-viens des infirmières affolées alors que la Grande Guérisseuse les invitait elles-aussi à "…remuer leurs postérieurs si elles ne voulaient pas terminer en brochettes trop cuites. " et pensa que s’ils voulaient avoir une seule chance de s’en sortir, il vaudrait mieux qu’il se joigne lui-même à l’étrange manège des infirmière. Le rôdeur ne s’était jamais essayé à soigner quiconque autre que lui ou Azur, et les blessures magiques n’étant pas de son ressort, il se dirigea presque instinctivement vers là où ses connaissances seront les plus utiles. Il s’approcha ainsi de la jeune femme au carreau d’arbalète fichée dans le genou, s’accroupit devant elle et lui demanda calmement " … On vous a droguée pour calmer la douleur ?... "
L a jeune dame à la peau mate, le visage enfoui parmi une épaisse chevelure bouclée couleur écorce bafouilla maladroitement, comme au sortir d’un profond sommeil. " … Tant mieux, parce que ça va être légèrement douloureux …" marmonna le rôdeur en retour alors qu’il dégageai son coutelas de sa ceinture de cuir. Il palpa alors le genou gauche de son infortunée patiente qui tressaillait légèrement en réponse à la douleur. Les os s’étaient largement déplacé à cause de la flèche et les muscles s’étaient tous probablement froissé, il fallait remettre l’articulation « en place » après avoir dégager le carreau de là en redoublant d’attention pour que la pointe de métal ne vienne pas déchirer les deux fragiles tendons qui faisaient la liaison entre la cuisse et la jambe. S’attelant aussitôt à la tâche, Baldur utilisa son coutelas pour tailler méticuleusement dans la chair qui cicatrisait déjà, ne faisant pas attention aux gémissements qui commençaient à s’échapper de la bouche de la jeune fille. Lorsque la blessure fût rouverte, l’homme des bois commença à doucement ramener le carreau d’arbalète à lui avec grande attention…

…L’odeur et la couleur rouge vif du sang qui commençait à couler semblait comme raviver une excitation primale enfouie tout au fond de son cœur...

D’un coup sec, il retira le petit carreau qu’il jeta au loin et sans laisser à la jeune femme le temps de s’en remettre, souleva le fine cuisse dans un bras, se saisit de la jambe de l’autre et remis non sans violence l’articulation dans le droit chemin. La pauvre femme avait ouvert la bouche en un hurlement silencieux, et semblait désormais pleurer à chaude larmes en essayant de bredouiller quelque chose entre deux sanglots. Sans pour autant s’émouvoir de la douleur de sa « patiente », le rôdeur se releva, alla chercher quelques morceaux de tissu blanc, chercha parmi la débauche de plantes et d’onguents préparer ce qu’il reconnaissait comme étant ce qui ressemblait le plus aux plantes médicinales Dirhimoise dont il était familier et fabriqua un cataplasme de fortune qu’il fixa au genoux de la jeune femme tremblante. Il se servit aussi d’un pied de chaise pour confectionner une attelle de fortune, de quoi laisser la jambe reposer un peu. "Par la poitrine mafflue de Gaia, mais qu’est ce que tu m’as fait à Ciri, barbare !"
Ammiel était apparue comme par magie derrière le dos de Baldur, les petites lunettes posées sur son nez semblait comme vrombir de colère. " Nous sommes une académie de magiciens ! Nous avons des sortilèges pour soigner et guérir les blessures, regarde ce que tes âneries on fait à ma Ciri !" Ne s’attendant pas à de la colère de la part de la guérisseuse alors qu’il venait de soigner la jeune femme, Baldur tenta de se défendre mais la Grande Guérisseuse aboya sans lui laisser le temps de répondre. " Nous sommes des êtres civilisés, nous, brute ! Nous avons abandonné cette « médecine artisanale » que vous autres, hommes tout fier de leurs belles cicatrices que vous êtes, adorez de tout votre petit cœur de pierre. Je comptais soigner ma Ciri avec de la douceur, dou-ceur. Tu connais ce mot ? Ça signifie avec le moins de douleur possible ! Quand tout ça sera fini, tu devras des excuses à Ciri !"
Baldur ne disait rien, vexé d’être ainsi considéré comme un primitif alors-même qu’il avait fait tout ce qu’il fallait pour garantir à « Ciri » le moins de douleur possible. Il était aussi très peu habitué à une telle démonstration d’autorité de la part de l’enseignante. Étrangement il sentait qu’il n’avait pas son mot à dire dans l’histoire…
" … Êtes-vous tous prêts à partir ? …" demanda-t-il sèchement en plissant les yeux. " Humpf ! Après ce que tu as fait à ma pauvre Ciri, je pense qu’elle aurait besoin de plus d’attention et nous-" " ASSEZ ! Silence maintenant ! L’heure n’est plus aux réprimandes ou à la réflexion, magicienne ! Nous devons fuir, et rapidement avant que votre précieuse « académie civilisée » ne devienne notre tombeau à tous ! Vous me réprimanderez-plus tard tant que vous voudrez, mais pour l’heure, il faut dégager d’ici !…" s’exclama Baldur, cédant à la colère d’être le seul à réaliser le danger qu’ils courraient tous à s’attarder ici. Se retournant vivement, il retourna Ciri, glissa une main sous ses épaules et la deuxième sous les cuisses et la souleva du sol. La jeune femme pleurait toujours, et essayait tant bien que mal d’apaiser la douleur qui lui rongeait l’épaule en s’appuyant sur la nuque de Baldur, sa jambe attelée en l’air et sa poitrine nue à peine recouverte par des bandages lâches et disparates. Baldur, prêtant peu attention à ce spectacle, commença à se diriger vers la sortie "… Amenez-vos blessés, guérisseuses. Vous devez fuir maintenant ! Le chemin jusqu’au réfectoire est ouvert, et à l’entrée de l’école vous attend un compagnon à moi et à Irelia. D’autres magiciens vous attendrons là-bas aussi… Nous irons ensuite aux sous-sols secourir votre collègue Grande Pyromancienne avant d’aller chercher l’Archimage de l’Académie…"
" … Maintenant, Grande Guérisseuse, je vous conseille aimablement de « bouger votre cul » avant qu’on ne soit massacrer ou brûler vif !"

Avec rapidité, mais en camouflant assez mal sa colère, la Grande Guérisseuse fit le tour de ses étudiants et infirmières, mis sur pieds les derniers blessés, demanda aux deux gardes de les accompagner et quitta enfin le grand laboratoire alchimique. Ils croisèrent presque aussitôt Irelia qui montait la garde devant la grande salle… On répéta le plan d’évacuations aux jeunes, confia la jeune Ciri aux mains d’un des gardes et tous se dirigèrent vers les escaliers qui mèneraient vers la sortie – et le salut à tous… Comme si elle boudait Baldur qui suivait silencieusement Irelia, la Grande Guérisseuse s’adressa à la guerrière aux cheveux roux : "Jeune dame, j’aimerai vous avertir d’une chose… Si je me suis réfugié avec mes élèves dans le labo alchimique, c’était autant pour soigner mes protégés que pour empêcher nos réserves de prendre feu. Elles sont moins nombreuses et moins volatiles, mais lorsque l'incendie les gagnera, une grande partie du premier étage de l'académie risque d'être balayé par une explosion. Néanmoins... Lorsque l’incendie gagnera nos entrepôts en sous-sol, tous nos ingrédients entreront en combustion… Je… Je pense que l’explosion qui en résultera sera terrible. Si il reste des survivants dans l’académie, ils devront fuir le plus rapidement possible avant que... Jeune dame, dépêchez-vous, je vous en prie."

Les Oreilles de Baldur se dressèrent subitement… Le plan commençait à prendre une tournure aussi inattendue que pessimiste. L’ombre d’un doute commença à s’étendre sur son cœur...
… Auraient-ils le temps d’aller secourir la Grande Pyromancienne et l’Archimage ?

Sans mot dire, il attendit le jugement de sa compagne…

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


Dernière édition par Baldur le Mer 5 Sep 2012 23:54, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Lun 27 Aoû 2012 10:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 26 Jan 2011 16:17
Messages: 84
Au commencement, il n'y avait que l'Ombre.
Tout n'était qu'obcurité silencieuse, vide, sans haut ni bas, sans chaleur ni froid, sans haine ni passion... un néant de sensations dont étaient insatiables ceux qui avaient été martyrisés au-delà de toute raison.
Au milieu de cet océan de charbon immobile, un flocon de neige, une louve immaculée et lovée sur elle-même. Immaculée ? Ce serait faire abstraction de l'infime graine noire qui s'est tatouée sur son bas-ventre sans qu'elle en ait conscience et qui n'attend qu'un mot, qu'un sentiment pour germer. La louve s'en moque ou elle n'en sait rien, repliée qu'elle est sur sa douleur telle une mère berçant un enfant non-désiré pour qu'il cesse enfin de pleurer.

Soudain, elle ne fut plus seule.

Pareille à la lueur d'une chandelle au milieu de la tempête, une lumière tremblante apparut face à la boule de poils tressaillante, puis une autre, une autre et une autre... jusqu'à former une double constellation ressemblant à une paire d'yeux sans âge et à la l'iris fendu. Des yeux de loup qui jaugeaient Parnalia du haut de leur immensité. Une voix empreinte des glaces des montagnes de Nirtim se fit entendre, passant un baume bienfaisant sur ses plaies salées.

- Eveilles-toi.

Les oreilles de la lyikor frémirent et certains de ses muscles se détendirent à l'écoute de cet appel, même si elle demeura prostrée. Face à elle, le firmament ne cessait de s'étoffer : de nouvelles étoiles apparaissaient progressivement pour former une oreille triangulaire ou une ébauche de museau.
La voix s'éleva de nouveau, plus chaleureux et à peine plus pressante.

- Eveilles-toi, mon enfant.

La fujonienne osa enfin ouvrir timidement un œil pour se retrouver truffe à truffe avec la tête d'une louve fantomatique, à la fois inconnue et étrangement familière.
En y regardant de près, l'apparition revêtait en effet certains des traits de la mère de Parnalia , mais l'impression de familiarité était beaucoup plus prégnante qu'une simple réaction à une vague ressemblance.
Comme si il lisait le doute dans le cœur de la femme-louve, l'être donna l'impression de sourire avant de murmurer à l'oreille de l'agonisante.

- Allons mon enfant... pensais-tu réellement que je ne répondrai pas à tes appels alors que tu gis dans la détresse ?

- Mère ?

Le doute fit progressivement place à l'incrédulité, puis à un faible espoir... mais comment ne pas espérer lorsque l'on vous tend une main secourable alors que vous pleurez dans le noir, d'autant plus si il s'agit de la déesse protectrice de votre peuple ?
Ses yeux s'embuèrent de larmes scintillantes, tant à cause de l'irruption d'un confident à ses souffrances que par le fait de presque toucher des doigt le divin.
Sa voix rauque commença à exprimer sa détresse, les mots s'entrechoquant entre ses crocs tandis qu'elle cherchait des termes adéquats.

- Mère ! Ils, ces... ils !

- Ils t'ont ouvert les yeux, mon enfant. De façon violente, mais toute souffrance n'accouche-t-elle pas d'une délivrance plus grande ?

Ces deux phrases, dîtes avec la simplicité brutale propre aux êtres divins ou se considérant comme tels frappa la louve comme un coups de massue, ce qui la fit bafouiller de plus belle.

- Mais je... ils... impossible !

- Regarde par toi-même.

L'océan d'encre qui entourait les deux acteurs de cette tragédie secrète fut alors promptement recouverte par une brume cotonneuse, laquelle se para graduellement de couleurs chaudes avant de s'entrouvrir tel un rideau de scène et de laisser les spectateurs face à une étrange pantomime.
Celle-ci avait pour décor l'une des grottes les plus sacrées du clan natal de Parnalia, reconnaissable aux glyphes sinueux qui ornaient les parois. L'atmosphère y était douce, réchauffée par deux braseros, le reste du mobilier se réduisant à une natte tressée d'herbes au parfum enivrant.
A l’extrémité de cette natte se tenait campé un lyikor d'une quarantaine d'années, au poil brun parfois striée de gris et de cicatrices de chasseurs. Les bras croisés et vêtu d'un simple pagne, il paraissait attendre quelque chose, son regard jaune braqué sur l'entrée de la caverne.
Parnalia reconnut non sans émotion cette image tirée tout droit du fond de sa mémoire, et c'est donc sans surprise qu'elle se vit émerger timidement de l'ombre de l'entrée, jeune louve de seize hivers qui ne pouvait se résoudre à regarder son premier partenaire en face.
La voix de la Mère murmura de nouveau dans sa tête tandis qu'elle voyait son moi passé hésiter face à ce mâle à l'allure si stricte, si martiale.

- Garulf...

- Oui, Garulf. Celui qui a été chargé de ton initiation, et de s'emparer de ton innocence. Tes parents n'auraient pas pu mieux choisir.

Cela était vrai. A se voir ainsi, avec sa timidité attendrissante et surtout inhabituelle, la poitrine dénudée et tatouée de symbôles rappelant des noeuds du bois d'un sapin, la lyikor ne pouvait qu'en convenir.
Considérant les relations sexuelles entre ses membres aussi dignes d'interet artistique que sacré, le clan de Parnalia ne laissait rien au hasard en ce qui concernait l'éducation de ses louveteaux : celle-ci était assurée jusqu'à la maturité sexuelle par les parents, puis un assistant du chamane était chargé de faire profiter de son expérience pour déflorer le futur adulte. La "première fois" de celui-ci faisait alors entrevoir le pourquoi de respect à attribuer à la célébration de la chair et à chercher à explorer d'autres dimensions du plaisir avec d'autres partenaires.
Parnalia s'en souvenais tandis que son ancien moi acceptait la caresse du guerrier grisonnant, qui fut suivie de bien d'autres.

L'image se brouilla alors que le mâle commençait à utiliser sa langue avec une minutie remarquable, arrachant des gémissements de plus en plus soutenus à sa partenaire. Elle fut remplacée par celle d'une Parnalia à peine plus âgée mais davantage entreprenante, qui dévorait des yeux un jeune danseur au corps souple. Puis celle-ci le fut par une autre, une autre et encore une autre, faisant défiler les expériences amoureuses de la magicienne en un kaleidoscope étourdissant de musc, de halètements et de froissements de poil humide de passion partagée. Parnalia ne pouvait en détourner le regard, surprise de constater avec le recul que son "vécu" soit aussi riche alors qu'elle se considérait si ignorante... et pendant ce temps, la voix insidieuse de sa déesse chuchotait dans un recoin de son esprit destabilisé.

- Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi j'avais offert à mes enfants une telle liberté à partager le plaisir alors que le clan devait veiller à ne pas s'accroitre pour ne pas s'étouffer ? Pourquoi je n'ai pas ordonné aux tiens d'agir à la façon des bêtes, qui sont aussi proches de moi et plus raisonnables que beaucoups de pensants ?

Les souvenirs se succedaient de plus en plus vite et de plus en plus puissamment : rondeurs agrippées avec frénésie, roideurs pénétrantes, fraîcheur d'un pilier de glace contre lequel elle était clouée, ballet endiablé de langues râpeuses...

- Tu connais la réponse, mon enfant. La vérité que j'ai offert à mes disciples et que seuls quelques-uns ont accepté ?

Quintessence des sensations, griffes raclant la peau, gémissements aigus... la danse accèlere mais n'en devient pas plus confuse.

- Le sexe n'est que réconfort, la plus simple et la plus extraordinaire forme de réconfort que l'on puisse partager.

Zénith des sens, libération, enfin : des torrents coulent sur et dans Parnalia, l'empoissant et la récompensant pour ses efforts déployés. Brulée ou glacée, griffée ou mordue, elle n'est jamais ressortie la même de ces étreintes... elle le savait, le ressentait jusqu'au fond de ses tripes en fusion devant ce spectacle délirant, mais ne savait pas à quoi l'attribuer.

Du fond de son illusion, la lyikor ne voit pas la graine d'encre sur son ventre se muer lentement en rune aux vrilles barbelées. Le souffle court et les sens en feu, elle n'entend pas un infime grattement à l'horizon de sa conscience, comme si un animal inquiet mais obstiné cherchait l'entrée du terrier où elle s'était emmurée.
Soudain, dans un éclair de lucidité, la femme-louve échauffée trouva la force de pousser un cri... ou plutôt un véritable rugissement de négation qui figea les rêves d'extase autour d'elle avant de les faire éclater comme autant de bulles de savon.

- MENSONGES !

_________________
Parnalia, mage Fujonienne

Un monde si grand et si vaste... comment s'y sentir seule ?


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 5 Sep 2012 23:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 15 Nov 2010 10:09
Messages: 104
Localisation: Auberge de Tulorim
Il est une vérité que seuls les mages et les connaissent : la matière est le plus grand obstacle à la création. Lorsque votre idée germe dans votre esprit, vous ne ressentez plus que le besoin, la nécessité de la tracer sur le vélin ou de la graver dans le marbre. Maintenant, imaginez que vous soyez doté de grands pouvoirs, apte à faire se lever les morts ou à déchainer les éléments... est-ce que pour autant vous sauriez cuire du pain si nul ne vous avait expliqué comment procéder ?
Les mages sont de grands ignorants, et les plus doués d'entre eux sont ceux qui reconnaissent leur ignorance. Azdren méconnaissait beaucoup de choses mais comblait ses lacunes avec une détermination de fer au cas par cas, dut-ce l'opération lui prendre. Et ce qu'il ne pouvait apprendre, il l'improvisait.

Pénétrer dans un esprit n'est pas choses facile, tant celui-ci s'avère semblable à un oignon : passez outre se premières défenses et vous parviendrez à ressentir l'état d'esprit superficiel de votre cible. Mais pour pénétrer plus profondément et savoir ce qu'elle pense ou ce qu'elle a vécu, vous serez obligé de peler sa conscience écaille après écaille... en sachant qu'au moindre faux pas, celui-ci s'ébrouera pour vous éjecter dans le meilleur des cas ou se protégera de façon plus radicale dans le pire.
L'esprit de Parnalia présentait en outre la particularité de ne pas être celui d'un humain... et de s'avérer aussi différent dans sa forme et de son ressenti qu'un loup l'est d'un crabe.

Pour résumer la situation, Azdren trouva une montagne là où il pensait trouver un oignon.

Plus qu'une montagne, il s'agissait d'un vénérable glacier perdu au milieu d'une forêt de conifères enneigée, grattant de ses arêtes le ventre d'un ciel plombé... ce qui ne l'empêchait pas certaines de ses faces de s'iriser parfois sous l'effet d'un occasionnel rayon de soleil. De l'extérieur, le fanatique pouvait distinguer au travers des murailles semi-translucides le cheminement des galeries et le creusement de cavernes dans lesquelles dansaient des ombres qui ne pouvaient être que des reflets de souvenirs. Mais de lyikor, point.
Voyant sa logique battue en brèche par l'architecture insensée des lieux tandis qu'il cherchait à localiser l'esprit martyrisé de son amie, le fanatique préféra s'en remettre à son instinct. La fujonienne, en tant que louve blessée, avait dut réagir comme tout animal qui se respecte et s'enfouir au plus profond de son antre pour lécher ses plaies à l'abri de tout. C'est ainsi qu'il trouva une caverne située presque sous le glacier, dont les murs étaient devenus presque opaques tant la pièce était remplie de volutes noires, signe que la malédiction était à l’œuvre.

- C'est là, grinça-t-il des dents. Tiens bon Parnalia, j'arrive !

Trouver l'entrée des tunnels fut évident, tant celle-ci s'ouvrait en grand devant lui telle la curiosité insatiable dont faisait preuve la femme-louve... trouver son chemin le fut moins, au milieu de ce dédale aux murs estampés d'empreintes de griffes, de pattes, de glyphes dont la signification profonde lui échappait. Sachant qu'il ne disposait que de peu de temps, Azdren s'était mis à courir en suivant une direction générale, toujours vers le bas. Ce monde onirique lui permettait de ne plus sentir ses blessures, ses brûlures et son infirmité... mais ne lui faisait ressentir que plus cruellement l'état d'épuisement il se trouvait lorsqu'il s'était lancé dans cette folle opération de sauvetage : le froid s'insinuait en lui graduellement, faisait blanchir son souffle tandis qu'il parcourait les boyaux de l'esprit de la lyikor au risque de se retrouver gelé, statue inerte dans un coin de la conscience de son amie.
Il n'en courait que plus rapidement, la pointe de sa crosse égratignant au centre du couloir et lui fournissant des repères pour s'orienter.
Enfin, après ce qui lui parut des heures d'errance, il parvint à son but... pour se retrouver nez à nez avec un mur d'onyx lisse comme du marbre. Était-ce du fait de la volonté de Parnalia de se protéger ou une initiative de la malédiction qui souhaitait qu'on la laisse poursuivre son office de corruption en paix ?

Qu'importe.

Refermant sa main gauche en un poing noueux et bleuissant de froid, Azdren donna un coups sec au centre de l'obstacle... qui ne broncha pas. En revanche, cet acte ouvrit les engelures qui venaient de se former sur sa peau et lui vrilla le bras d'une telle onde de chaleur qu'il ne put réfréner un hurlement de douleur tout en agrippant son membre blessé. Mais ce qui avait le plus souffert était son orgueil, si bien que sa douleur aiguë jeta de l'huile sur le feu de sa rage naissante. Ses yeux pisseux lancèrent des éclairs contre l'obstacle et, méprisant le sang qui gouttait de son méplat avant de se cristalliser en l'air, il saisit à deux mains sa crosse déployée et l'abattit avec une violence de bûcheron.

- Graaaaah !

Cette fois-ci, l'onde de choc se réverbéra avec une telle violence qu'il faillit lâcher son attribut de prêtre en pensant s'être retourné les poignets. En revanche, l'outil improvisé avait tenu bon et son croc était parvenu à mordre dans la pierre noire de l'obstacle, arrachant un infime fragment et étoilant la surface sur un petit périmètre autour de l'impact.
Constatant le succès de son entreprise et malgré la protestation de ses membres spirituels, Azdren leva à nouveau son pic à glace couleur de charbon, bien décidé à ne pas se laisser arrêter par une simple barrière.
Le fer s'abattit de nouveau.

Dans le monde physique, l'ex-fanatique n'avait pas bougé. Avec le corps de Parnalia sur les genoux et ses mains posées sur son ventre tel un priant, les membres recouverts d'une aube noire, il ressemblait à l'une de ces idoles païennes à qui l'on offrait des sacrifices en échange de la vie éternelle. Devenu sourd et aveugle à tout son environnement, il ne vit pas sortir de l'académie les quatre mages qu'avaient sauvé sa sœur. Deux d'entre eux paraissaient presque surpris d'avoir survécu et de pouvoir plisser les yeux face à l'aube naissante, mais le professeur aux favoris et la dame à la robe en lambeaux eurent pour premier réflexe d'aller examiner les deux gisants statufiés... avant de secouer la tête avec fatalisme devant leur incapacité à aider l'un comme l'autre. N'osant même pas les toucher de peur de rompre leur transe, ils se contentèrent d'aller enfin reprendre leur souffle plus loin, prêts à accueillir leurs frères et à repousser les curieux qui ne tarderaient à présent plus à se manifester.



......................


De son côté, Irelia avait affaire à une situation aussi incongrue qu'amusante en ce glorieux chaos qu'étaient devenus les couloirs de l'académie de magie. En effet, délaissant derrière elle le réfectoire et ses chaises renversées, elle avait mené comme elle l'avait décidé le dénommé Sauge au pas de charge en direction de l'infirmerie. Pris dans une optique purement logique, ce choix lui parut d'autant plus judicieux que les grimaces de souffrance de l'homme ne lui avait pas échappé, bien qu'il tenta par tous les moyens de les dissimuler. Fierté masculine, encore.
Néanmoins, quand le fier rôdeur avait le premier passé le nez par l'embrasure de la porte de l'infirmerie (laquelle avait volé contre le mur du fond sous la violence d'un assaut colossal) et qu'il n'avait reçu pour obole de son audace qu'un vigoureux coups de poêle sur le tarin, elle avait commencé par hausser le sourcil tout en gardant la main sur la garde de son Tranche-Dragon... Le coups, asséné avec la force peu commune de la blonde Grande Guerrisseuse, avait en effet affalé l'homme sur son fessier tandis qu'elle s'interposait de craindre de le voir estourbi d'une façon aussi ridicule.

- Dame Ammiel, reprenez-vous ! C'est moi, Irelia !
Est-ce donc là une manière d'accueillir ses sauveurs ?


La guérisseuse au caractère bien trempé avait alors suspendu son geste... avant d'entrer de commencer à se crêper le chignon avec Sauge qui aurait souhaité que l'on évacue immédiatement tous les élèves blessés qu'elle avait caché dans une salle adjacente avant de piéger son infirmerie et de s'y tenir pour faire son baroud d'honneur, alors qu'elle aurait grandement préféré qu'ils attendent encore un peu que les plaies des moins valides soient suffisamment pansées pour être transportables. L'on arriva finalement à un compromis, et Sauge partit faire profiter de ses talents d'herboristes aux patients gémissants tandis qu'elle montait la garde dans le couloir. Heureusement, nul ne lui posa de questions sur ses propres plaies.
C'est ainsi que la mort-vivante se retrouva à faire le planton, cernée entre les bruits de bataille se perpétuant dans les étages supérieurs et les éclats de voix de son compagnon en prise avec la magicienne tyrannique.
Par acquis de conscience, elle tenta de contacter mentalement son frère, mais ne perçut qu'un brouillard à la place de son esprit... brouillard témoignant néanmoins qu'il était toujours en vie, quoique pas forcément conscient. Elle dut s'en contenter.

Enfin, une file d'éclopés sortit de la salle, précédée par un rôdeur tirant une mine interdite. En effet, il venait d'apprendre que les réserves alchimiques du sous-sol étaient entre les mains d'une pyromancienne de l'académie, laquelle risquant donc de faire sauter l'endroit à tous moment si elle se sentait trop acculée.
Un nouveau choix se posa, dicté par son compagnon : les caves ou les hauteurs ? La mage flamboyante ou l'archimage ?
Pour Irelia, il n'y avait pas à hésiter.

- Il y a peut-être encore moyen de sauver les meubles...
Direction les réserves, Sauge, et à forssallure !

_________________
Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

Image Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Sam 15 Sep 2012 17:45 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 11 Mai 2011 15:05
Messages: 203
Localisation: Tulorim
C'était donc en direction des catacombes de l'académie qu'Irelia avait décidé de mener la poursuite. Entre ces murs de pierres souterrains se terraient la Grande Pyromancienne de l'école et sans doutes d'autres puissants mages qui protégeaient les réserves d'ingrédients alchimiques et de grimoires magiques susceptibles de raser le bâtiment entier – et peut-être même un pan de Tulorim tout entier – si jamais elles tombaient entre les mains mauvaises et tordues des fanatiques de Thimoros... On courait même le risque de voir la gardienne magicienne utiliser ces mêmes provisions comme gigantesque bombe si elle ne voyait aucune issu au combat. Baldur convenait qu'il devraient agir avec diligence et hâte avant que l'académie ne se transforme en gigantesque cratère fumant. Il s'engagea à la poursuite d'Irelia qui se précipitait derrière une arche brisée sans même jeter un regard vers la Grande Guérisseuse et le groupe de blessé, encore déboussolé par l'apparition et disparition si soudaines de leurs « sauveurs »...

La main droite crispée autour de la garde de son épée, Baldur suivait sa compagne à la chevelure aussi rougeoyante que les flammes qui dévoraient les poutres des couloirs avec un regard plus dur et froid que l'acier. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour disparaître dans les cendres de ce bâtiment, et il était temps que la bataille de l'académie touche à sa fin. En tendant l'oreille, on constatait en effet que les hurlements et bruits de combats se faisaient de plus en plus rares et distants tandis que les cadavres calcinés qu'ils croisaient gagnaient en horreur, certains si gravement brûlés qu'on ne pouvait reconnaître que le jaune des dents figée en une grimace de douleur contrastant avec les chairs carbonisées. Le silence qui s'installait sur l'académie inquiétait le rôdeur, car cela pouvait aussi bien signifier que les fanatiques soient en train de quitter les lieux ou qu'il n'y a plus de survivants sur leurs routes... Pour combien d'âmes les hauts-lieux de la magie Tulorimienne étaient devenus le tombeau ?

Manquant de perdre l'équilibre, Baldur sentit le sol trembler, comme soulevé par une force terrifiante, suivit par un grondement terrifiant... Un coup d'œil rapide et anxieux lancé à sa compagne et le rôdeur comprit que les combats souterrains devaient prendre une tournure inquiétante. Doublant leurs allures, les deux guerriers continuèrent leur route en direction de la librairie de l'académie, où, selon Irélia, réside l'accès principal aux sous-sols et le chemin le plus rapide vers les réserves...

Mais ce qu'ils trouvèrent à la gigantesque bibliothèque de l'académie défiait l'entendement humain...
… et c'est en ces lieux de savoir et de connaissance que la vie du rôdeur commença à basculer.




Devant eux s'ouvraient une scène de fin du monde : les portes massives de la bibliothèques n'étaient plus que des morceaux de bois tordus et noirs et la tour qui abritait les innombrables ouvrages ressemblait à une ruine fumante : les étagères brûlaient avec ardeur et de nombreuses pages de livres voletaient dans l'air en crépitant, semblable à de chaudes lucioles. Les échelles qui permettaient d'accéder aux niveaux supérieurs n'existaient plus, les vitraux qui ornaient les murs avaient explosé, laissant entrevoir le ciel nocturne rougeoyant... Une lune rousse et solitaire ornait le firmament dénué de toutes étoiles, et l'on distinguait encore les flammes qui dévoraient le toit de l'académie à travers les nombreuses fissures qui fragilisaient l'immense tour. L'air était si chaud qu'il brûlait les poumons de Baldur à chaque respiration, et à l'omniprésente odeur de papier brûlé se mêlait aussi celle de la pierre cassée. Tout avait une couleur de feu, tout n'était que flammes léchant et dévorant, tout n'était que braises et brûlures. Des lanternes magiques, dénuées de tout support, essayaient de diffuser une lumière bleuâtre dans tout cet orange aveuglant, virevoltaient au hasard de la pièce en frappant les étagères et en brûlant d'autres livres. L'atmosphère des lieux crépitait de magie, et certains lourds grimoires tombaient des cieux en produisant une lumière colorée. Tout en haut, le toit avait commencé à s'effondrer, mais les larges poutres qui retenaient un colossal sceau de la guilde complètement ruiné s'étaient coincée dans les arcades des immenses fenêtres. Si la tour tenait encore debout et ne s'effondrait pas de l'intérieur, c'était uniquement parce que la chance ou les dieux avaient joué sur la chute des poutres et piliers de soutènements : dans un enchevêtrement semblables aux branches d'un chêne millénaire se croisaient et s'entrecroisaient des poutres recouvertes de suie et de cendre, empêchant les murs de tomber vers l'intérieur. Un lourd chandelier doré gisait sur un balcon, complètement déformé par la chaleur et la force qui l'eût encastré là... La lourde chaîne ouvragée qui le retenait jusqu'alors avait cédée et se balançait paresseusement au-dessus du gouffre qu'était devenue le sol de la bibliothèque. Des tourbillons de chaleurs soulevaient la cendre et la poussière du plancher de pierre, ou plutôt, de ce qu'il en restait...
En effet, le grondement qui avait secoué toute l'académie semblait être né de l'effondrement d'une grande partie du sol de la tour. Le rôdeur et la guerrière rousse se trouvaient désormais devant une descente extrêmement raide, constituée de poutres et de fondations en pierres, qui donnaient accès aux larges catacombes de l'académie... Mais à l'image d'un amphithéâtre, l'immense fissure laissait apercevoir la terrifiante cause de toutes ces ruines...

Musique d'ambiance

"... La Grande Pyromancienne ..."


Image

Une jeune femme se dressait, seule, au centre de l'immense salle souterraines aux lourds et larges piliers de pierres. Pour seuls vêtements, elle portait des morceaux de tissus fins, comme des bandages, autour de sa fine poitrine et de son poignet droit, tandis qu'un simple morceau de tissu recouvrait sa féminité. Chaque parcelle de sa peau blanche exposée semblait crépiter de magie, et ses yeux avaient pris une inquiétant teinte orangée. Les tatouages complexes qu'elle portait sur ses épaules, sa poitrine et son dos ondulaient et changeaient de couleur à mesure qu'elle concentrait la puissance de sa sorcellerie à travers ses veines... Ses mains dansaient en arabesques devant elle et ses lèvres, dessinant un sourire cruel, murmuraient quelques incantations. Elle se trouvait au centre de ce qui s'apparentait à une tourbillon de feu dont chaque ondulation était provoquée par un mouvement de main de la magicienne. Quelques silhouettes décharnées, complètement noires, gisaient au sol à quelques mètres d'elle. Telle une actrice de tragédie, elle se tenait au centre de la scène apocalyptique, entourée par près d'une douzaines de bures noires qui constituaient son sinistre « public »...
S'abritant derrière les larges piliers des arches de pierres des fondations ou derrières des bulles protectrices s'irisant sous la chaleur magique, les fanatiques essayaient désespérément d'approcher la magicienne qui, de son côté, gardait une expression d'ultime sérénité sur son visage... Tournant le dos à Baldur et à sa compagne, toute la concentration de la magicienne à demi-nue était tournée vers ses adversaires. Sa voix, rugueuse et cassée, résonna dans la tour toute entière, malgré le crépitement incessant des livres en train de brûler... " … Thimoros disparaîtra dans la lumière du feu de la forge divine de Meno !" annonça-t-elle en ponctuant sa phrase d'une boule de feu qui explosa contre la protection magique d'un des fanatique. " Qu'importe si mes cendres rejoindront celles de mes compagnons morts dans ces sombres lieux, je ne laisserai pas les fanatiques aveugles d'un dieu-traître remporter la victoire sur nous...! Approchez donc, lâches, que nous goûtions tous à la chaleur de mes flammes avant de rejoindre le royaume glacé de Phaïstos ! Je dévorerai jusqu'au dernier de vos corps avant de m'effondrer ..."
D'un geste incroyablement rapide, elle dévia une boule d'énergie noire crépitante qui avait été lancée à son attention avant de contre-attaquer en invoquant un pilier de flamme qui s'ouvrit sous les pieds d'un des fanatiques. En quelques secondes, l'attaquant n'était plus qu'un morceau de chair hurlant à moitié de plaisir, à moitié de douleur... Les chairs dévorées par un feu qui ne faiblit jamais, il fût rapidement transformé en carcasse carbonisée. La démonstration de puissance de la magicienne avait instillé une certaine dose de crainte dans le cœur de Baldur...
Une peur instinctive du feu, comme le partage les bêtes sauvages ?
"... Elle est seule, Irélia, et suffisamment désespérée pour puiser dans l'intégralité de ses pouvoirs. Si nous n'agissons pas rapidement, elle s'épuisera ou essayera sans doute de pulvériser toute l'académie ! Nous devons agir vite, où tous nos efforts pour sauver ces mages seront vains !..." aboya le rôdeur à sa compagne rousse, essayant de se faire entendre dans le vacarme du combat et de l'incendie. Il jeta un œil aux environs, mais toutes les portes de la tour étaient devenues soit inaccessible à cause de l'effondrement du sol, soit impraticable à cause de leur effondrement. Il remarqua aussi une lourde porte en acier blanc, orné de multiples symboles cabalistiques, qui reposaient à quelques mètres derrières la magicienne en furie. L'entrée des réserves magiques, sans aucun doutes... Ils devaient impérativement arrêter aussi bien les fanatiques que la pyromancienne avant que le pire n'arrive !
Se levant brusquement de sa cachette, il commença à dévaler la pente improvisée avant de se laisser choir derrière une colonne brisée, se rapprocher était la première étape du plan qui se fabriquait dans son esprit, mais comment parviendrait-il à s'approcher et à arrêter la magicienne sans être consumé dans les flammes ?
Il regarda derrière lui pour voir où en était Irélia, et reconcentra son attention sur l'avancée des combats souterrains... La Pyromancienne commençait à tressaillir légèrement, mais le petit rire qui s'échappait de ses lèvres rendait l'origine de ce tremblement incertain... Était-ce là de la fatigue ou du plaisir qu'éprouvait la flamboyante sorcière ? De ses deux mains jointes, elle convoqua ca qui ressemblait à un serpent de feu qui se déchaîna contre un groupe de trois fanatiques, les enserrant dans ses anneaux ardents avant de les étrangler subitement, grillant chairs et muscles en une affaires de secondes avant de disparaître dans une explosion puissante... Quelques os noirs fumant tombèrent au sol avant qu'un cri de douleur perçant ne déchire l'atmosphère. L'attaque de la magicienne avait laissée une brèche dans sa défense, et deux fanatiques en avaient profité pour lancer de cruels sortilèges. Complètement crispée, les bras tirés à l'extrême en arrière comme si on essayait de les lui arracher, les muscles de la pyromancienne trahissaient une douleur extrême, comme si on essayait de l'écarteler de l'intérieur... Inquiet que la magicienne ne soit vaincue avant qu'il n'ait pu intervenir, Baldur sauta par-dessus la colonne et continua sa folle descente, ne se rendant pas compte qu'il était complètement à découvert...
Il s'arrêta aussi rapidement qu'il s'était élancé quand il remarqua que la pyromancienne s'était visiblement détendue. Avait-elle perdue la volonté de se battre ? Loin de là, et la voix qui s'éleva de sa gorge pour résonner dans toute la tour en ruine avait quelque chose de terrifiant... " … BRÛLER … TOUS … BRÛLER … TOUT … MES FLAMMES DEVORERONT L'OMBRE … ELLES MANGERONT CETTE ACADEMIE … ELLES RECOUVRIRONT CE MONDE ... "
Le temps sembla comme subitement suspendu. La peau pâle de la magicienne commença à s'iriser d'une teinte orangée avant de complètement blanchir, ses cheveux auburn devenant complètement rubiconds et les tatouages qui recouvraient son dos et ses épaules s'illuminant d'une intense couleur dorée, ses pieds quittèrent doucement le sol pour la laisser flotter magiquement en l'air... Complètement pétrifié, Baldur ne comprenait plus ce qu'il se passait. Ayant perdu le contrôle de la situation, il restait là, à observer la pyromancienne qui se recroquevillait lentement sur elle. L'air commença à vrombir dangereusement, et l'instinct d'homme sauvage du rôdeur lui intimait de trouver un abri... rapidement. À une vingtaine de mètres devant lui, à l'endroit où le sol de la tour effondré rencontre le sol du sous-sol se trouvait une colonne renversée particulièrement large...
... Baldur avait un très mauvais pressentiment ...

Mué par le plus basique des instinct, Baldur s'élança jusqu'à l'abri alors que l'air autour de lui se déchirait, le rugissement de flammes invisibles résonnant dans le crâne du guerrier désorienté... Mais alors qu'il était à peine cinq mètres de sa destination, la voix – surnaturellement grave – de la pyromancienne retentit à nouveau. " … QUE L'OMBRE SOIT BRISÉE PAR LA LUMIÈRE DES FLAMMES ... "
Il y eu d'abord le plus profond silence, et les mains de la magicienne esquissèrent un dessin cabalistique devant elle...

... puis, une série d'explosions. Assourdissantes, tonitruantes, fracassant dalles, bois et marbre …


... tout autour du rôdeur les pierres s'envolèrent, et avant qu'il ne comprenne quoi que ce soit ...


... le sol se déroba subitement sous lui alors qu'il était propulsé en arrière avec une force inhumaine, son épée se libérant de son emprise, une chaleur infernale enveloppant son corps tout entier …


… son œil captura l'espace d'un instant l'armure noire et les cheveux roux d'Irelia alors que le corps de la pyromancienne disparaissait dans un tourbillon ...

... son dos se fracassa contre quelque chose qui explosa en faisant un son mat, arrêtant brutalement sa course alors qu'il commença à rouler mollement sur le ventre, incapable d'appréhender quoi que ce soit ...


... l'esprit hagard et confus, Baldur chercha d'une main tremblante sa boussole à tête de Lion dans sa chemise en lambeau. Celle qui renferme les esprits noirs de Caer Durmael.


... ses yeux enregistrèrent l'image d'une glace brisée et d'un couvercle complètement déformé avant que le rôdeur ne sombre dans l'inconscience ...





...




...





...





 « … Tu ne goûteras au repos que lorsque la porte sera ouverte ... »


Les doigts du rôdeur se décrispèrent autour de la boussole brisée. Lentement, la force revint dans ses muscles même si son esprit était encore plongée dans une étrange transe catatonique. Avec une étonnante facilité, il se releva et épousseta nonchalamment ses cuisses et ses bras recouverts de cendre et de poussière avant de glisser la boussole en morceau sous sa chemise de mailles. Il éteignit d'un frottement sec les flammèches qui avait commencé à mordre ses bottes et s'approcha doucement du rebord de la plate-forme où il avait échoué. Le rôdeur avait été propulsé jusqu'aux labyrinthe de passerelles et de balcons en bois qui permettaient d'accéder aux étages supérieurs de la bibliothèques, mais aucune échelle permettant de rejoindre les niveaux inférieures n'avaient survécus à l'incendie et aux explosions...



… Ses yeux étaient ouverts, mais son regard était sombre et vide. Ses mouvements étaient lestes, mais ponctués de saccades comme un automate endommagé. Son souffle était régulier, mais aucun son ne s'échappait de l'enclos de ses lèvres ...

Quelque chose semblait habiter le corps du rôdeur, le forçant à bouger malgré son état d'épuisement et de douleur avancé, profitant du fait qu'il était invisible au regard de sa partenaire rousse depuis sa position. Balayant les ruines de la tour de ses yeux, « Baldur » commença à se mouvoir en longeant les bibliothèques enflammées. Autour de lui, parchemins et pages en vélin voletaient dans l'air en se consumant lentement, comme une légion de papillons de flammes. À chacun de ses pas sur le fragile bois, un morceau de la fine passerelle s'effondrait bruyamment en soulevant une nuée d'étincelles et de braises, une boule de feu perdue venant parfois s'écraser à quelques mètres dans son dos. Sa main glissait le long de la rembarre avec une élégance toute royale. Une demi douzaine de larges planches de bois étaient fichées dans le dos du guerrier Darhàsmois, coincée dans sa chemise de maille ou légèrement enfoncée dans la chair de ses épaules, mais aucun signe de douleur ou d'inconfort ne traversait les traits figés du visage de Baldur...

Un chevalier en armure complète, illuminé d'une lumière bleue électrique toute spectrale, regardait le rôdeur avancer le long de la spirale de bois. Le même chevalier que Baldur avait vu en rêve, la nuit où son navire entra dans le port de Tulorim. Mais était-il un esprit gardien ou vengeur ? Rien ne transparaissait de son heaume fermé, seulement un silence inquiétant. Le rôdeur ne sembla pas le remarquer et continua son chemin, lentement mais sûrement... En contrebas, la bataille continuait de faire rage, la pyromancienne en furie déchaînant ses pouvoirs incendiaire sans aucun discernement. Les flammes qu'elles libéraient se brisait plus régulièrement sur les piliers de pierres et sur les tonneaux de vins des sous-sols que sur les fanatiques, mais le déchaînement magique était si puissant que déjà six exaltés de Thimoros étaient morts incinérés par une colonne de flamme qui s'était ouvert brusquement sous leurs pieds. La chaleur qui régnait dans la tour approchait un seuil presque insupportable, et si elle continuait de monter, l'armure d'Irélia commencerait probablement à fondre...

... la pyromancienne était si perdue dans sa folie meurtirère qu'elle avait commencée à conjurer des rivières de lave incandescente qui commençaient à s'épandre petit à petit dans les souterrains...


Baldur, avançant comme un somnambule, s'aventura en équilibre sur une poutre effondrée ayant éventrée les passerelle et qui reliait les deux côtés de la tour avec la nonchalance d'un chat. Lentement, mais sûrement, il redescendit prudemment vers un balcon inférieur à l'aide de larges morceaux de pierres saillantes. Sa destination devint enfin claire : le chandelier encastré contre le mur de la tour. Grimpant sur la carcasse de métal qui pliait déjà légèrement sous la chaleur, il agrippa d'une main la lourde chaîne du lustre, apparemment indifférent à la chaleur qui devait brûler la paume de sa main, et baissa le regard pour observer le déroulement du combat... Il semblait... Attendre qu'une ouverture se découvre...

En contrebas, les flammes qu'invoquait la pyromancienne redoublait d'ardeur alors que son esprit se noyait encore un peu plus dans une folie aveugle et destructrice. À l'image des flammes qu'elle aimait tant, elle tentait de tout dévorer, aveuglément, sans aucun autre objectif que la destruction dans sa plus pure et simple forme. Même lorsqu'elle transformait un des fanatique en une pile de cendre balayée par les vents chaud qui rugissaient dans les sous-sol, sa soif de sang n'était pas pour le moins étanchée... Ses bras s'agitant en une danse gracieuse malgré la fureur qui l'animait, elle convoquait serpents de flammes et colonnes de feu sans qu'aucun fanatique ne trouve le temps de contre-attaquer. Mais plongée dans sa frénésie, la magicienne ne remarquait pas qu'une fine langue de lave commençait à s'écouler sur la lourde porte ouvragée des réserves souterraines, la bave commençant à ronger lentement les chaînes qui retenait les panneaux d'acier...

... enfin, le dernier fanatique disparu en hurlant, engloutit dans les flammes qui envahissaient l'endroit. Mais la magicienne ne sembla pas pour autant se calmer et elle reporta son attention sur la guerrière aux cheveux roux qu'elle avait ignorée pendant la majorité du combat ...


Cest à ce moment précis, lorsque la pyromancienne présenta son dos à demi-nu à « Baldur » que ce dernier dégaina sa dague et frappa d'un puissant coup, bien plus fort qu'il en était naturellement capable, cassant les fragiles liens qui retenait le chandelier à la chaîne. S'élançant dans le vide, le rôdeur plongea en direction du sol, presque au dessus du crâne de la pyromancienne elle-même, alors que le vacarme de la lourde chaîne de métal frappant la poulie résonnait entre les étagères enflammé de la bibliothèque. D'un coup de rein, le rôdeur redirigea sa course et lâcha la chaîne pour tomber de tout son poids sur la magicienne qui lévitait légèrement au dessus du sol. La vitesse et la brutalité de l'assaut n'eurent raison que de l'équilibre de la sorcière en furie qui toucha enfin terre, ne marquant pas une seule seconde de répit, elle essaya de se retourner, les yeux remplis de rage et de colère, mais fût stoppée par une fabuleuse clé de bras du rôdeur en transe. Un bras entourant fermement le ventre de la jeune femme, juste sous la poitrine, et l'autre l'étranglant cruellement, on aurait crû que Baldur essayait de casser la magicienne en deux, purement et simplement.
Au lieu de cela, il continua d'étrangler la pyromancienne, insensible à la vision de ses bras qui brûlait visiblement en devenant noir charbon et à sa chemise de toile qui se consuma en quelques secondes, mais à mesure que la jeune femme suffoquait et cherchait son souffle en griffant le bras de son bourreau, les traits du visage du rôdeur commencèrent à s'animer...


... une indicible douleur le tirait peu à peu de son sommeil éveillé ...


... ses bras avaient beau brûler sous ses yeux , il continuait d'étouffer la pyromancienne en furie qui perdait peu à peu des forces ...

... il essaya d'ouvrir la bouche pour hurler, mais c'était comme si un étau emprisonnait ses mâchoire ...


... de temps à autre, il secouait violemment la sorcière d'un côté à l'autre pour renforcer son emprise sur elle et l'empêcher de se débattre ...

... les larmes commençaient à monter à ses yeux alors qu'il avait la sensation que tout son corps se consumait ...


... enfin, les forces et le souffle quittèrent les poumons de la jeune femme, et « Baldur » la libéra de sa torture, la laissant s'écrouler au sol à demi-inconsciente, haletant bruyamment alors qu'elle cherchait à reprendre son souffle...

... enfin, les forces et le souffle quittèrent les poumons du rôdeur, et les larmes de Baldur commencèrent à rouler sur ses joues, s'écroulant lourdement sur ses genoux à demi-inconscient, haletant bruyamment alors qu'il cherchait à appréhender sa douleur ...


... autour d'eux, les flammes magiques commencèrent à se dissiper, ne laissant que les langues de laves s'étendre petit à petit dans le reste de la tour en ruine ...


Baldur ne comprenait rien, et ne souhaitait pas comprendre. Tout ce que son esprit enregistrait, c'est qu'il avait mal, très très mal. La peau de ses bras était complètement noire, ses mains recouvertes de cloques et de brûlures importantes, il avait si chaud qu'il croyait que son âme avait rejoint les forges de Meno au moment de sa mort. Incapable de réfléchir à autre chose que la douleur, il leva les yeux en direction de la silhouette qui approchait doucement de lui. Une silhouette en armure noire et aux cheveux roux, armée d'une épée colossale...
... et avant de sombrer complètement dans l'inconscience, il murmura d'une voix plaintive ...


"... Irélia ?..."

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 30 Jan 2013 21:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 14 Juin 2012 19:27
Messages: 18
Localisation: Tulorim
En quête de savoir.

Enquête de savoir


Ce n’est qu’en sortant à la chaleur de la ville qu’une vague de fatigue vint lui rappeler qu’il n’était qu’un semi-elfe. Il avait besoin de dormir, ou au moins de méditer pour régénérer ses forces. Il était tellement envoûté par ses lectures qu’il n’avait pas vu le temps passer. Avant de sortir, il prit soin d’emprunter un livre parlant des sorts élémentaires du feu et un autre sur l’enchantement des matières forgées . Il n’avait pas pu en commencer la lecture mais il espérait le faire le plus tôt possible après son inscription.
Il retourna donc dans le bureau étouffant de la secrétaire qui ne sembla pas le reconnaître, toujours absorbé, comme la veille, par la lecture d’un document. Tandis qu’elle estoquait l’air ambiant de sa plume afin de créer un peu de fraicheur. Mæthis s’approcha d’elle et attendit un peu.

« C’est pour quoi ? »

Décidé à faire durer cette interaction le moins longtemps possible, le semi-elfe répondit :

« Pour un rendez-vous avec le directeur du département de la magie du feu pour une inscription… » (… vieille peau.)

« Les Rendez-vous se prennent dans la matinée pour l’après-midi qui suit, le formulaire est… » « …sur le bureau à ma gauche, je sais. »

Pour la première fois, la vieille secrétaire leva les yeux, sans pour autant bouger la tête, et fronça les sourcils à celui qui avait clairement manqué de la plus commune de courtoisie à son endroit, sans même se rendre compte qu’elle le faisait systématiquement.
Tandis que l’aspirant magicien remplissait son formulaire de demande de rendez-vous, elle essaya en vain de capter son attention à coup de regards fustigés. N’y parvenant guère, elle opta pour une remarque soufflée à elle-même :
« Si vous savez, c’est pas la peine de demander alors… »
oubliant momentanément, sans doute, qu’un semi-elfe avait tout à fait les capacités auditives pour entendre ce genre de réponse. Le demi-elfe ne parût pas en prendre note.

« Voilà. » Dit Mæthis en accompagnant sa parole par le formulaire.
Le rendez-vous fut donc pris pour l’après-midi même, et comme il était le premier appliquant à en faire la demande, il s’assurait d’être également le premier inscrit pour la journée. Il ne savait cependant pas à qui il aurait à faire. Il lui restait quelques heures à patienter, il décida donc de retourner à la bibliothèque pour se reposer cette fois.


Elle était plus occupée que la veille mais toujours bien moins bruyante que l’université. Il trouva une table vide et, quoiqu’avide de connaissance, se mit à méditer.

En tant que semi-elfe, je suis à la fois représentant de deux races et d’aucune. Plutôt que de reconnaître les qualités intrinsèques des humains et des elfes, je suis traité par les uns et les autres comme si j’avais les tares de la race adverse. Adverse, oui, car humains et elfes, quoique cohabitants en paix n’en sont pas moins en compétition. Il est plus simple de considérer toute entité différente comme inférieure pour eux. Il est vrai que j’apprenais moins vite étant enfant, mais vivre avec des humains m’a permis d’être plus vif que les elfes en terme d’assimilation de nouvelles connaissances.

Je pars néanmoins avec un désavantage, quoi que je fasse de mal, je ne ferai que donner raison à mes détracteurs. Le mépris ne peut donc pas être une solution, à moins que je ne décide de m’exclure de toute communauté autre que celle des semi-elfes. Or la démarche de savoir que j’entreprends s’inscrit à l’opposé de la séclusion. La mission même de l’université est à l’inverse de l’élitisme en offrant à qui en a l’aptitude de développer ses compétences. Paradoxalement, cette démarche crée une élite.

Pour être en état d’apprendre, et d’apprendre vite, il faut que mon esprit soit en paix. Je dois être au-dessus du mépris, au-delà de la promotion de mon individualité. Je ne dois pas représenter les semi-elfes, mais me faire le frère des humains et des elfes, et cela quoiqu’eux-mêmes en disent ou en pensent.

Il ne faut pas non plus que je me considère comme plus que ce que je suis. Je n’y arriverai probablement pas tout seul, il faudra savoir m’entourer de gens sages capables d’apprécier la différence comme un complément et non comme une compétition. Et si je ne trouve personne comme cela, il faudra que je convertisse des petits esprits par une patience et une compassion toujours renouvelée. L’air attise la flamme qui est forte, mais éteint celle qui vacille.

Il me faudra brûler ardemment.



Six heures passèrent ainsi sans qu’il fut dérangé, après quoi il eut faim. Il reprit ses lectures et grignota à l’abri des regards des surveillants, ramassant ses miettes. Il entreprit finalement l’ouvrage d’enchantement des objets, où il apprit sans surprise qu’il était bien plus facile d’enchanter un objet quand on le forge que quand il est forgé.

Il porta la main au pommeau de la dague qu’il avait ceint à ses reins. Quand pourrait-il enchanter ces objets ? Il faudra qu’il aille voir l’allée des forgerons un jour.

Pour l’heure, il était temps d’aller à son rendez-vous d’inscription à l’université.

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


Dernière édition par Maethis le Jeu 31 Jan 2013 15:14, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Jeu 31 Jan 2013 01:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 14 Juin 2012 19:27
Messages: 18
Localisation: Tulorim
Enquête de savoir

Examen de passage


L’intuition de Mæthis était juste, le bureau dans lequel il avait rendez-vous était à côté du secrétariat pour les inscriptions. Enfin, il fallait tout de même monter à l’étage supérieur. La porte du bureau était imposante, en bois, avec des fresques très habilement taillées. Un serpent faisait le contour des battants des deux portes, un arbre immense sur celle de gauche, reliait le feu, l’eau, l’air et la foudre. L’autre porte esquissait les éléments opposés, reliés par une spirale.

Alors que le semi-elfe s’approchait pour admirer les détails de la porte, celle-ci s’ouvrit.

Mæthis Melior ?

L’homme était plus grand que le demi-elfe, avec une courte barbe auburn. Très vite ses yeux attirèrent le regard de Mæthis et il ne fut plus question pour lui de regarder son interlocuteur mais plutôt de se rappeler comment respirer. Yvan Alianof, sans aucun doute cela ne pouvait être que lui. Il dégageait une telle présence, une aura, non pas de danger à proprement parler, certainement pas de sécurité, quoique… Il y avait quelque chose provenant de lui que venait de remplir la petite pièce dans laquelle l’aspirant étudiant attendait.

(Puissance.) Pensa-t-il au moment où il venait de se rappeler qu’il fallait inspirer de l’air de temps en temps pour ne pas suffoquer. Avant qu’il ne puisse répondre, il fut invité à l’intérieur d’une pièce qui faisait la totalité du deuxième étage du bâtiment, hormis pour la petite salle d’attente et les escaliers. La pierre froide offrait un léger sursis de la chaleur omniprésente dans la ville, le bureau était sobre, quoique de nombreaux bibelots ornait les murs et les étagères. C’était probablement à cause de sa taille qu’il paraissait austère, mais en réalité, il était rempli d'étagères juxtaposées aux murs. En revanche, la pièce unique n’était meublée en son centre que par un bureau, deux tables et les chaises qui l’accompagnaient.

En l’invitant à s’asseoir en face de son bureau, l’homme prit la fiche d’inscription du semi-elfe et rompit le silence :

Comme vous l’avez sans doute deviné, je suis Yvan Alianof, Recteur de l’université. Aussi surprenant que cela puisse paraître, vous êtes l’unique inscription de la journée, ce qui me permet de vous recevoir bien que je donne une lecteur dans une heure. Je serai donc être bref.
Vous parlez dans votre formulaire d’inscription d’une expérience de vie qui ne correspond pas aux années que votre visage affiche, j’en déduis que vous n’êtes pas entièrement humain. D’ailleurs, maintenant que j’en parle, je vois clairement les traits elfiques dans votre visage et votre silhouette en général.
Pourquoi s’inscrire à l’université à
, il regarda la date de naissance de l’aspirant, 57 ans ?

La présence du recteur était pressante, imposante. Le semi-elfe n’eut pas le temps de réfléchir à une réponse et s’apprêtait à dire qu’il ne savait pas, lorsque, pour une raison très probablement liée à son intimidation, il s’emmêla et répondit, à la place du « je ne sais pas » un :

Pourquoi pas ?
Après quoi il déglutit bruyamment.

D’accord, d’accord, « Pourquoi pas ?» en effet, mais il faudra une motivation plus solide que la simple arbitrarité des choses pour pouvoir réussir ici, et au-delà des notes, pour pouvoir manier la magie du…, il étendit les mains vers le néophyte et Mæthis sentit les fluides en lui remuer contre son gré, comme s’ils avaient été touchés, sensation totalement étrangère pour lui, feu.

Les questionnaires sont toujours insuffisants et impropres à la reconnaissance de potentiel, vous mentionnez avoir travaillé dans la forge de votre père, touchante précision, mais inutile en ce qui concerne le document, et votre inscription.
Mmm, je lis ici que vous ne connaissez qu’un sort de projection de feu… Envoyez-le moi.


Le semi-elfe était abasourdi. Le personnage en face de lui était fascinant.

Je vous prie de m’excuser ?

Vous m’avez bien entendu jeune semi-elfe, enfin, jeune pour un semi-elfe. Je n’ai pas beaucoup de temps et j’ai encore à me préparer pour le séminaire de cet après-midi, le mieux pour savoir quel est votre niveau est que je reçoive une boule de feu. Je vais la contrer par mes propres fluides et je vais pouvoir jauger de votre aptitude magique, c’est certes peu orthodoxe, mais je ne suis pas reconnu pour être conformiste sur le domaine de la magie.
Ne vous inquiétez donc pas de me faire souffrir, vous êtes encore 57 ans trop jeune pour cela.


Sur ces paroles, Yvan se leva et se tint debout au milieu de la salle. Amusé par la réaction du futur étudiant et excité par son idée loquace.
Ne sachant que faire, Mæthis se mit debout, et se plaça en face du recteur, à quelque pas de lui. Et leva les mains en direction de l’imposante figure, ne sachant trop comment lancer son sort.

Non, non, non, soupira-t-il, vous n’arriverez à rien comme cela! Mæthis, écoutez-moi, ceci est votre test d’admission. Un test d’aptitude en somme. Je veux que vous vous concentriez et que vous me donniez le meilleur de vous-même, im-pre-ssio-nez-moi ! Montrez-moi de quel bois votre flamme se chauffe-t-elle, dit-il en croisant les bras.

Mæthis baissa les bras, ferma les yeux et rationnalisa cette situation grotesque. Il devait tenter d’enflammer le plus éminent professeur de l’université dans laquelle il voulait aller. Quelle outrecuidance, de la part de cette homme. La volonté de manipuler et de montrer sa supériorité allait-elle si loin chez l’espèce humaine que l’acceptation passait nécessairement par l’humiliation ?

(Je vais t’en faire un feu petit homme, tu vas voir.)

Lorsqu’il ouvrit les yeux, Ivanof avait du comprendre que son futur élève était déterminé, il sourit donc et attendit patiemment. Mæthis, pour changer la donne imposa son rythme et se concentra, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force sur le contrôle de ses fluides. Il joignit ses paumes ensemble, et créa un point focal mental au creux de celles-ci, où il dirigea ses fluides. Bientôt, la chaleur montait entre ses mains. Il les sépara pour laisser un espace sphérique où la température montait toujours plus.

(Prends ton temps, fais-lui voir un feu digne de Meno, digne de forger une arme divine.)

Ses yeux changèrent de couleur pour devenir roux, puis dans ses mains naquit une sphère incandescente. Mais ce n’était pas assez pour Mæthis, la frustration de n’être ni homme ni elfe, de devoir se plier à l’administration d’une vieille femme bornée, tout sentiment d’insécurité et d’insatisfaction passait dans cette sphère, il fallait que tout rentra, et si ce n’était pas assez, il fallait faire grossir cette sphère. Et elle grossit. Mais il en fallait plus pour l’homme-elfe, une fois toutes ses émotions fluctuantes d’humain transmises, transumées en flammes, vinrent le calme et la quiétude de l’elfe. Ces qualités permettaient de mieux modeler la flamme, de l’affiner, de concentrer les fluides en chaleur.
Ses yeux devinrent rouges. La sphère n’avait pas augmenté de taille mais la chaleur qu’elle dégageait était beaucoup plus forte. Mæthis sentait qu’il avait atteint son maximum en terme de chaleur, il lui restait de l’énergie, mais il était certain qu’il ne pourrait pas monter plus haut. Il décida de répartir les fluides là où il pouvait encore les mettre: dans ses mains.
Il ne fallut pas longtemps pour que les flammes lèchent ses mains, mais ces flammes-là émanaient de lui et ne le faisaient pas souffrir. Tandis que la chaleur montait, une pression vint se loger entre la sphère et les mains du mage, cette pression poussait la sphère à l’extérieur de la zone qu’il formait avec ses mains. Mais il retenait quand même la sphère, par ses fluides, son esprit ou son mental, il ne savait trop, mais il savait qu’il était encore en contrôle. La pression continuait de monter jusqu’à ce qu’un sentiment de clairvoyance le surprenne et lui dise simplement :

(Il est temps.)

Alors le pyromancien fit pivoter son tronc en plaçant ses mains jointes par la sphère incandescente sur son côté tout en maintenant un contact visuel avec sa cible. Puis d’un geste sec, unique et fluide, il tourna le haut de son corps dans la direction opposée, pour qu’il fit face à Yvan, puis ses mains suivirent le mouvement et s’alignèrent, parallèles au sol de pierre, la pression qu’il retenait fut relâchée, et il força même ses fluides pour accélérer le mouvement de la sphère de feu vers sa proie.

aaaaHAAA !

Aussitôt, à une vitesse ahurissante, la boule de feu s’élança vers le recteur. Alianof n’eût pas le temps de décroiser ses bras, mais un manteau d'énergie mystique le recouvrit, et lorsque la boule fit impact, elle fut aussitôt contrée par des flammes noires qui absorbèrent la totalité de la chaleur et une partie de l’impact. Le bruit fut assourdissant, et laissa place au silence.

L’air se refroidit immédiatement, et la chambre devint moins étouffante qu’au début de l’entretien. La fumée légère se dissipa pour laisser paraître un Mæthis essoufflé par son effort, et un Yvan souriant. Il avait reculé d’un pas dû à la force de l’impact.

Ah ah ah ! Très intéressant, et parfaitement divertissant ! Il y a du bon quand on s’applique. Bienvenue à l’université Monsieur Melior !

Quoiqu’il n’ait jamais eu de doute quand à son acceptation, puisque ses aptitudes magiques étaient manifestes, Mæthis éprouva un vif soulagement et une joie profonde à l’idée d’être accepté quelque part. il sourit franchement en remerciant le recteur.

Ce n’est pas tout. Pour parfaire vos aptitudes magiques, je ne puis que vous faire une recommandation, celle de pratiquer, et de pratiquer dans une guilde qui saura vous offrir un environnement propice à l’affinage de votre technique.

Appartenir à un guilde ? Il est vrai que la boule de feu que le semi-elfe venait de produire était sans conteste la plus puissante de sa vie, mais il était étonné qu’elle lui permette de brûler les étapes.

Je pars du principe que votre niveau s’améliorera rapidement dans ces circonstances et que vous saurez ne pas être un fardeau pour les autres. Je vais vous assigner une chambre, puisque vous avez demandé l’internat, et je vous ferai parvenir les informations concernant les lieux et l'université, ainsi qu'une lettre de recommandation, si vous décidiez de donner suite à l'idée de rejoindre une guilde, enfin, si vous acceptez, bien sûr, dit ironiquement le recteur.

B..Bien sûr que j’accepte, je… je ne sais que dire… Je suis très honoré par cela Maître Alianof, je vous suis reconnaissant de votre temps et de votre réponse. Merci.

Le recteur griffonna une note sur un bout de papier et le tendit à l’étudiant en lui indiquant d’aller voir l’intendant des dortoirs pour avoir sa chambre. Puis il congédia le semi-elfe.

Mmmm. Le temps dira si j’ai raison, mais je pense qu’il fera une bonne addition à notre école, héhé…me faire reculer, il faut le faire quand même ! Sacré métisse.

Mæthis suivi allègrement la procédure pourtant fort rébarbative de remplir nombre de formulaires pour avoir sa chambre, en partage avec un autre étudiant qui arriverait plus tard dans l’année, il paya les frais d’inscription, de logement, de cafétéria, de vêtements, de manuels, de bibliothèque pour avoir un accès privilégié, bref, tout ce qu’il avait à payer puis il alla dans sa chambre déposer ses affaires. Il obtint son horaire et choisit d’assister à la lecture du recteur Alianof, quoiqu’elle concerna la magie de l’ombre.
En fin d’après-midi, en retournant à ses quartiers, il trouva quelques documents concernant les cours, les enfourna dans sa sacoche et se dirigea vers la sortie de l’université.
Peut-être irait-il faire un tour vers la forge, il verrait. Pour l’instant rester à l’intérieur était désagréable à cause de la chaleur.

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Ven 21 Juin 2013 16:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 12 Avr 2011 15:47
Messages: 105
Localisation: PJ non actif
<< Reprise du RP

Assise dans le fauteuil d'Yvan Alianof, les jambes sur son bureau, je plante dans le bois de ce dernier mon poignard de façon machinale. Mon regard violacé observe le fer s'enfoncer sans le voir, puis retirant mon arme de son carcan, je répète mon geste encore et encore.

(Nous avons finalement décidé que nous n'étions pas en droit de vous cacher cette information.)

Cessant de maltraiter le meuble devant moi, j'efface le rictus naissant sur mon visage et respire pour me détendre. Pourquoi suis-je revenue ici ? Lorsque le recteur Alianof a prononcé ces mots pour conclure son monologue, qui à l'époque m'a laissé bouche et yeux grands ouverts, la pièce dans laquelle je me trouve avait plus d'allure.

M'a-t-il raconté cette infime partie de mon histoire dans l'unique but de soulager son esprit vieillissant ou était-ce réellement un acte désintéressé ? L'un ou l'autre, son discours n'a fait qu’alourdir la question de mes origines. Convaincue d'avoir été déposée enfant au temple de Yuimen et Gaïa, j'ai longtemps imaginé que mes géniteurs voulaient que je ne manque de rien et avaient dû me confier à d'autres par nécessité.

(Je ne voulais pas d'enfant à la maison. Nous ne savions pas qui vous avait déposée devant chez nous, si c'était intentionnel ou non. Ma femme m'a finalement convaincu de vous remettre entre les mains des prêtres puisque je lui refusais votre éducation... et je sais qu'elle a veillé sur vous depuis.)

Ai-je été abandonnée plus de deux fois ? Transbahutée tel un vulgaire fardeau d'une porte à l'autre, comme un être maudit que personne n'osait toucher. Je ne m'en suis pas inquiété les premières années, mais aujourd'hui difficile de me le cacher. Fruit d'une liaison interdite ou pire encore non voulue, du sang inhumain coule dans mes veines ; mes cheveux cendrés et mes yeux violâtres ont forcément été la cause de mon rejet.

J'ai refusé la main tendue par l'Université, me laissant du temps pour réfléchir, car du temps j'en ai plus que nécessaire, voyant autour de moi les gens grandir et dépérir, comme l'a fait ce lieu. La poussière recouvre tout autour de moi, évoluant dans une danse lente et hypnotisante sous la douce lumière de Gaïa qui filtre par le carreau cassé. Au moindre de mes gestes, elle s'emballe, s'agite en tout sens avant de reprendre le cours de son existence indéfinie. Le silence m'environne dans ces bâtiments désertés, peut-être est-ce pour ça que je reviens quelque fois, eux aussi ont été délaissés et vieillissent aussi lentement que moi.

Lorsque j'étais revenue au temple, le tas de pommes de terre n'avait pas bougé, pourtant l'heure du repas du soir avançait inexorablement. Ce temps qui avance malgré tout vers notre destin. Peut-être est-ce à cette époque que j'ai commencé à dialoguer plus souvent avec les Dieux. En fait de dialogue, ce n'était que monologue silencieux avec des êtres invisibles. A la vue de mon visage renfrogné, Tetsuo ne m'avait rien demandé, se contentant de m'aider. Il n'avait aucune obligation de le faire, mais je savais que ce n'était que pour rester près de moi, sentant que j'avais besoin de la présence d'un autre. Qui pouvait me soulager par sa seule existence si ce n'était ce prêtre attentionné et aimant ?

J'ai fini par lui raconter l'épisode de l'Université quelques jours après et je ne sais comment, il a réussi à me convaincre d'y retourner. Les paroles d'Alianof n'avaient finalement rien d'une révélation sensationnelle, mais la porte que m'ouvrait l'Obédience était un cadeau aux yeux de Tetsuo. Il voyait là un moyen de me faire quitter la vie des rues, d'obtenir une bonne formation et une place plus tard dans la société. Tout ce qu'au fond de moi je ne voulais pas, de plus qu'allais-je faire dans une université de magie ? Certes l'art est magique et la magie est art, mais je ne me connaissais aucune disposition pour ce domaine.

Le recteur m'a reçu avec gentillesse et nous avons discuté de choses et d'autres, mais il avait l'air absent. A ma troisième visite, je ne me suis pas sentie la bienvenue, sa réticence n'était pas dirigée contre moi mais plusieurs tensions étaient palpables au sein de la Guilde. Sur l'insistance de Tetsuo j'ai continué à m'y rendre, mais ce que je ne disais pas au prêtre c'est que je me contentais d'errer dans les couloirs, observant les professeurs et les élèves, écoutant à une porte ou au fond d'un sombre corridor. Je visitais des pièces fermées, escaladais le bâtiment jusqu'aux plus hautes tours pour voir de loin cette micro société en train de s'écrouler.

Je ne suis pas sûre d'avoir compris les tenants et les aboutissants des affaires de l'Obédience et ne m'y suis guère intéressée de près. J'aimais juste hanter les lieux, pour je ne sais quelles raisons, et j'ai continué de le faire lorsque plus personne n'était là. La porte poussée par Alianof est finalement restée ouverte, m'offrant un refuge où j'aime venir me ressourcer. C'est peut-être juste pour ça que je reviens sans cesse, les pièces sont vides et silencieuses, mais pourtant chargées de souvenirs enfouis qui pourraient ressurgir si on venait à trop les déranger... Comme mon esprit me semble-t-il. Une aura de sombre mystère plane sur le passé de cet endroit comme sur le mien.

_________________
Tylia / Tulorienne d'adoption / Voleuse (Niv.1)

Comment puis-je être perdue, si je n'ai nulle part où aller ?


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 18:25 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 12 Avr 2011 15:47
Messages: 105
Localisation: PJ non actif
Passant mes mains sur mon visage fatigué, j'aspire une grande bouffée d'air pour tenter de faire disparaître la sensation d'écrasement qui s'est emparé de mon estomac à l'évocation de ces souvenirs. J'étouffe un bâillement et remue doucement mes muscles engourdis par ma position avant de me décider à laisser le confortable siège du recteur à son fantôme. Ramassant mon poignard pour le glisser à ma ceinture, je quitte la pièce et m'engouffre dans les longs et sombres couloirs dépeuplés.

J'erre comme une promeneuse égarée en direction d'une des portes principales que j'ai laissé entrouverte, admirant les tableaux poussiéreux que j'ai vu des dizaines de fois et laissant parfois trainer mes doigts sur les vieux murs silencieux.

>> Les ruelles

_________________
Tylia / Tulorienne d'adoption / Voleuse (Niv.1)

Comment puis-je être perdue, si je n'ai nulle part où aller ?


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mar 30 Juil 2013 11:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Message PNJ pour Amalia et Elylia


Rapidement, Maxime vous guida dans le labyrinthe des rues de la ville pour atteindre ce bâtiment imposant. Une fois devant, Maxime prit la pause regardant cette école.

- "Ainsi donc Nathanael souhaite que je prenne la direction de ce lieu de savoir qui est à l'abandon... Je ne comprends pas sa décision... Vous a-t-il donné plus d'informations concernant à ce sujet ? Pour prendre une telle décision, il faut que le conseil soit au complet... Est-ce que j'ai raté des choses importantes ?"

Maxime semblait dubitatif mais une part de lui affichait un sourire sur son visage, heureux d'une telle preuve de confiance de la part du conseil

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 20:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 6 Déc 2011 21:59
Messages: 512
Localisation: Tulorim
Maxime paraît étonné lorsque je lui expose les raisons de notre venue en cette cité. Visiblement il ne semble pas être au courant de la profonde estime que lui porte le Sage du Nobelium. En pensant à lui, je repense à Èroma. Il me manque cruellement, mais je sais que je vais bientôt pouvoir le revoir et cela m’apaise. Je me surprends moi-même à réussir de plus en plus à pouvoir retrouver mon sang-froid.

Maxime se montre très poli envers mon amie et cela me rassure. Amalia est une personne qui a besoin d’être encouragée et rassurée. Elle sous-estime la puissance qui dort en elle car j’en suis sûre, elle est capable de grandes choses si elle peut trouver la confiance en elle suffisante pour y parvenir. Nous nous mettons rapidement en marche vers l’université dont le paladin connaît l’emplacement.

Le paysage est d’une désolation à vomir. Je me sens mal à l’aise, j’ai envie de vomir et j’ai la sensation que la saleté me colle à la peau. Il me faudra me laver pendant des heures pour m’en défaire ! Hors de question que je revois mon elfe de glace en ayant l’impression de puer ! Non, mais et puis quoi encore ! Je regarde les maisons délabrées, les habitants ivres morts dans les rues, la saleté qui ère dans les allées est impressionnante. Pourquoi personne ne fait-il rien ? N’y a-t-il donc pas de milice ?

Après un dédale interminable dans les rues de la cité, nous arrivons finalement au lieu dit. J’ai l’impression de voir un lieu abandonné depuis des lustres, à croire que personne dans cette ville n’est intéressé par l’art de la magie… Quelle bande d’imbéciles !


(Tu étais pareil il n’y a pas si longtemps…)

Je sursaute sans m’en rendre compte. Samyà ! Je l’avais complètement oublié ! Mais qu’est-ce que je peux être bête !

(Mais non.. Je me suis volontairement éclipsée pour que tu puisses profiter d’Èroma.)
(Merci… Et oui, tu as raison, j’étais pareil avant…)

Je ne m’étais pas rendue compte à quel point elle m’avait manqué. Je reporte finalement mon attention sur Maxime qui désire savoir pourquoi Nathanael a souhaité le nommer à la tête de ce prestigieux monument. Je tente de me souvenir de ce que le grand Sage nous a dit avant notre départ. Puis je décide de prendre la parole car je sais qu’Amalia est plus à l’aise ainsi, du moins, c’est ce que je pense.

"Sûr ce dont je me souviens, il me semble que le conseil est au complet. Je n’en suis pas sûre. Cependant, si Nathanael nous a confié cette mission c’est qu’il sait ce qu’il fait, vous le connaissez non ?"

Puis, pour répondre plus amplement à sa réponse.

"Il nous a dit que vous étiez un très bon diplomate, quelqu’un capable de manier les armes ainsi que la magie de feu et de lumière, un paladin donc. Il vous estime beaucoup. Que vous étiez très doué pour allier les armes et la parole et don que vous seriez l’homme parfait pour ce poste. Voici tout ce dont je me souviens."

Finalement, je me tourne vers Amalia.

"Te souviens-tu d’autre chose ?"

Avant que je ne la rencontre, elle a peut-être apprit une information que je ne connais pas.

_________________
Image
Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




Haut
 

 Sujet du message: Re: Université de Magie (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mer 7 Aoû 2013 10:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 5 Aoû 2013 20:46
Messages: 49
Le crissement des graviers sous les pas du vagabond absorbe ses pensées, chassant peu à peu le tumulte qu'avait provoqué le chaos du marché. Ce dernier battait encore son plein, mais loin derrière lui à présent à son plus grand soulagement. Le silence noyait cette académie, berçant l'esprit fatigué du géant barbue qui savourait à présent la tranquillité retrouvée. Calme avant l'inéluctable tempête, Il y avait plusieurs bâtiments, trop de bâtiments, peu être même un nombre de bâtiments impair. Mais parmi ces pierres, dans ce lieu de silence, se cachait d'après les rumeurs : L'équilibre.

Il fixa un à un les bâtiments, les dévisageant comme s'il s'était agi de véritables personnes. Puis le silence commença à devenir pesant, trop présent, trop pour l'esprit en ébullition du géant qui poussa alors un cri. Il hurla:

"Où êtes vous ?! Où êtes vous, ceux qui croient en l'équilibre ? Ou se cache le bruit qui répond à ce silence ? Suis je seul poids dans la balance ? Dois-je équilibrer le monde seul ? Répondez !"

Puis il attendi, laissant le silence reprendre ses droits un court instant.

_________________
« Il est aussi noble de tendre à l'équilibre qu'à la perfection ; car c'est une perfection que de garder l'équilibre. »

Kaan Troisâme - Rodeur (troublé) de level 1


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 111 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016