Le grand jour est arrivé. Dans le port de Kendra Kâr, c’est la pagaille complète. Un monde incroyable est venu assister au départ de la fameuse et mystérieuse chasse au trésor dont tout le monde parle depuis une semaine. Les coutumiers du port, marchands de poissons et autres marins à terre se sont paré de leurs plus beau atours (ce qui ne veut pas dire qu’ils sont élégants, ça reste des pêcheurs) et étalent devant eux divers équipements ou objets parfois folkloriques. Longues-vues, alcool anti-mal de mer, filets de pêche, colliers en arêtes de poissons, armes d’abordage rouillées ou émoussées, bijoux de fantaisie ou tricornes élimés par l’air marin. Dans un coin, il y a même un vieillard aux habits usés qui braille à qui veut l'entendre qu'il vend des articles magiques à un prix concurenciel!Tout est prévu pour que le touriste curieux de cet événement exceptionnel soit accueilli ici avec le plus grand esprit commercial.

Et des touristes, il en est venu ! Un flot continu et serré d’êtres de toutes origines se presse là pour voir les fameux navires qui vont participer à cette épreuve. Humains, pour la plupart, on peut y distinguer des membres de toutes les classes sociales de Kendra Kâr : du mendiant des docks au noble affublé de plume et de satin en passant par les riches marchands et les travailleurs de la cité. Des elfes sont aussi présents, des hobbits boustifailleurs, des nains chopineurs, … Un brassage inédit de population compressé en un seul lieu : le Port de Kendra Kâr.

Et puis, le long des quais, fiers et affrétés pour l’aventure, les héros du jour : les vaisseaux participants à la chasse sont alignés en position de départ, encore raccordé aux pontons du port par de lourdes cordes nouées. Ils sont au nombre de six, majestueux et imposants, voire même parfois curieux et inquiétants. Au pied de certains d’entre eux, sur les quais, des officiers enrôleur appellent à tout va des aventuriers pour les engager à leur bord. Si beaucoup se présentent, peu semblent sélectionnés. Visiblement, ils ont leurs critères…

Le premier vaisseau à se présenter sur les quais est un grand bateau majestueux arborant en pavillon les couleurs de Kendra Kâr. C’est un mastodonte des mers, un navire de combat de l’armée de la ville blanche. Ses grandes voiles blanches claquent au vent et le soleil luit sur le bois verni de sa coque robuste. Un nom aux lettres d’or est gravé sur son flan : L’Aigle des Océans.
À ses pieds, une délégation de soldats de la ville a installé un petit pavillon muni d’une table et de siège, alors qu’un officier de l’armée aux couleurs de la ville enrôle des aventuriers…

Le second, juste à côté, est un navire d’une finesse rare. Sa coque est entièrement blanche, tout comme ses voiles. Il semble peu armé, et bien plus petit et fin que le premier vaisseau. Ce doit être un navire rapide signé de la patte des elfes. Le nom qu’il arbore sur son flanc est en accord avec son apparence gracieuse : Le Vaisseau-Lune.
Sur les quais, trois elfes – sans doute des membres de l’équipage – attendent la venue d’aventuriers prêts à monter à leur bord. L’un d’entre eux, un elfe blanc, porte à son côté un sabre courbe et fin, alors que les autres sont armés d’arcs. L'un est doté d'une peau bleutée et d'yeux noirs, alors que l'autre a la peau verte et les cheveux roux... Leurs habits sont simples amples et légers, allant dans les teintes blanches, grises et beiges.

Le troisième navire écrase tous les autres par sa taille et sa robustesse. C’est le plus lourd, le plus gros, le plus résistant navire accordé aux quais. Des plaques de métal viennent recouvrir le bois montagnard de sa coque, et ses voiles semblent faites de cuir tant elles paraissent épaisses et foncées, brunâtres. Son nom : L’Eclair de Roc.
À son bord, des nains lourdement armés s’activent à préparer tout le matériel nécessaire à l’aventure : armes et tonneaux, boulets et canons. Hélas, ils ne semblent pas recruter d’aventuriers… Préférant sans doute rester entre nains…

Le bateau suivant est un navire portant les couleurs de l’éternelle rivale de Kendra Kâr : Tulorim. Des voiles noires et blanches, une coque faite d’un bois sombre, ce galion est fait pour la guerre, bien qu’il soit moins grand et moins luxueux que son comparse kendran. Des lettres blanches sur fond noir indique son nom : l’Echangeur.
Une table est installée à son pied, où un homme vêtu de vert sombre et armé d’une lourde épée enrôle des courageux aventuriers prêts à se battre pour Tulorim pour cette chasse au trésor…

Ensuite, vient un bateau armé, mais maniable, à la coque sombre et aux voiles sales. C’est un bateau peu reluisant par son apparence, mais qui tiendrait parfaitement la route en mer face à ses pairs. Des symboles pirates sont clairement exprimés sur sa coque usée par une grande expérience en mer, mais toutefois solide et renforcée à plusieurs points. Le nom de ce bateau pirate est inscrit en lettrines rouges sur sa coque : Le Rubis-Sanglant.
Une table de bois recouverte d’un étendard pirate est installée sur le ponton menant à ce bateau. Derrière celle-ci, un homme avec un chapeau noir et une jambe de bois, un sabre d’abordage et une œillère noire. Le capitaine du navire en personne, à n’en pas douter… Il tient à son côté un coffret de métal rivalisant avec le sabre d’abordage qui pendouille de l’autre côté sur sa hanche.

Le dernier navire est certainement le plus étrange de tous : Voiles noires, coque noire, cordages noires, et personne à son bord de visible. Il n’arbore aucun nom, aucun étendard, aucun symbole quelconque. Aucune table pour s’inscrire en tant qu’aventurier… On pourrait se demander s’il participe réellement au concours tant tout parait calme, presque morbide, à son bord…


(HRP : Vous postez ici votre arrivée dans la quête, dans ce décor particulier du port de Kendra Kâr. Vous l’aurez compris, vous êtes invités à vous inscrire auprès d’un des navires décrit ci-dessus. Inutile de vous précipiter tous sur le même, vous vous imaginez bien que c’est prévu que vous en preniez des différents… je laisse le RP décider de qui prendra lequel, et je me remets au jugement des officiers chargés du recrutement pour vous accepter ou non à leur bord ! Vous pouvez aussi acheter éventuellement quelques objets qui vous sembleraient utiles, dans lequel cas je jouerai le marchand. Je m’occupe de toute intervention PNJ ! (sauf si vous ne faites que vous faire bousculer par des marins pressés, ou autres choses de ce genre, bien entendu ! Bon choix, bon rp et bienvenue dans la quête 19 !)

J'arrivai enfin sur les quais de la ville et plus je m'approchais du lieu où les bateaux étaient amarrés et plus il semblait que de personnes affluaient ! Je n'avais jamais vu ça dans ma ville natale, le peu de personnes qui venaient en bateau n'étaient que de simples marchands qui ne faisaient qu'une brève halte... Mais, ici c'était tout autre, des centaines de personnes s'étaient amassées devant les navires, cette chasse au trésor avait attiré plus de monde que je ne l'aurais cru... Mais, bon, je devais tenter ma chance, c'était le moyen de partir à l'aventure une bonne fois pour toute et peut-être de faire des rencontres intéressantes. Je comprenais à présent pourquoi entrer dans Kendra Kâr avait été si complexe, ce devait certainement être des concurrents ou tout simplement des marchands qui avaient prévu d'étaler bijoux breloques et souvenirs inutiles sur les ports !

(C'est incroyable ! Ça c'est la vraie vie !)

Je tentai de m'approcher pour pouvoir en apprendre un peu plus sur les modalités, toutefois, cela se révéla être une véritable bataille. Les gens ne semblaient pas me voir et me poussaient dans tous les sens comme si je n'étais qu'une faible poupée de chiffon. Heureusement que je n'étais pas agoraphobe ! Par contre, Santias n'avait pas l'air d'apprécier toute cette foule, à plusieurs reprises je dus l'étreindre contre moi pour ne pas le perdre... Je ne pourrai pas continuer comme ça éternellement, il faudra sans doute que je lui explique de rester à mes côtés quoiqu'il arrive... Mais, l'esprit des chats n'était pas ce que l'on pouvait qualifier d'intelligent... Enfin ! Peut-être qu'un jour je trouverai le moyen...
«Reste en place ! Ce n'est pas ma faute si on nous bouscule !»

Je regardais tous ces navires magnifiques, bouche bée ; c'était bien la première fois que je me trouvais confronté à tant de splendeurs ! Je me mis à les compter, apparemment, il y en avait cinq en tout, puis, après mûre réflexion je me rendis compte qu'un sixième était amarré attendant certainement l'arrivée de nobles aventuriers... Ce dernier était vraiment sinistre, rien que sa couleur de jais me donnait la chair de poule, on n'avait pas idée de créer des bateaux aussi sombres ! Une chose était certaine, il était hors de question que je monte à son bord, je ne comptais pas me retrouver avec de nouveaux mercenaires, j'en avais eu assez dans la forêt ! Par contre, un bateau aussi fin qu'une plume tout peint de blanc était sans nul doute l'œuvre des elfes. Je me souvins d'en avoir déjà vu dans le port de la Cité, même si je ne pouvais nier qu'ils n'étaient pas aussi somptueux que celui-ci. Même son nom était empli de grâce : le Vaisseau-Lune... Rien que ces deux mots faisaient apparaître en mon cœur le visage rempli de candeur d'Ysswa... Chose étrange qu'il y avait un certain temps que je n'avais éprouvé : les battements accélérés à l'intérieur de ma poitrine... Était-ce l'excitation ou l'appel des sentiments envers Ysswa qui résonnait au fond de moi comme une trompette ? Mes joues durent devenir violacées à cette idée, pourtant, il me fallait affronter ces émotions, elles n'étaient que pure vérité...

(Pourquoi dois-je déjà partir alors que l'on vient de se retrouver... La vie est parfois injuste ! Mais je jure que je reviendrai à tes côtés !)

En attendant, j'étais à cinq jours de marche de la Cité et sincèrement, je n'avais pas terriblement envie de m'attarder sur mes choix passés ! La seule chose qui m'intéressait était de monter sur l'un de ces bateaux qui seraient sans nul doute le moyen de vivre une aventure extraordinairement hors du commun ! D'ailleurs mis à part les deux navires qui s'opposaient littéralement, quatre autres étaient amarrés sur les quais... L'un d'entre eux étaient faits par les nains, sales petites créatures qui ne voyaient pas plus haut qu'un minuscule centimètre... Eux aussi étaient de la partie... Quelle chance ! Il ne manquait plus que ça, des nains, non mais franchement, ils n'avaient pas honte de sortir de leurs montagnes ? Ces créatures ne pouvaient pas s'empêcher de mettre du métal partout, il n'y avait qu'a regarder leur bateau, il était protégé de tous les côtés... Avec autant de poids il aurait très bien pu couler au fond des océans, ils ne connaissaient donc pas les pouvoirs de la gravité ?

(Ils ont toujours l'air aussi stupides...)

Je détournai le regard pour chasser la vue de ces gros balourds, ils étaient tellement moches et devaient sentir la bière à trois lieues ! Ils semblaient si ridicules par rapport aux autres personnes qui faisaient les piquets devant les navires pour je ne savais quelle obscure raison. J'irai leur demander après m'être remis de mes émotions, pour l'instant j'étais dans une sorte de bulle qui me protégeait de l'extérieur... Mais un nouveau paradoxe attira mon attention, deux autres bateaux s'opposaient totalement. Ceux-ci n'étaient pas des navires de plaisance, on voyait bien qu'ils étaient faits pour la guerre... Cela ne m'enchantait guère, je n'étais pas du genre à combattre au beau milieu des océans, déjà que sur terre je n'étais pas très agile... Cependant, celui aux couleurs rouge et bleu paraissait bien plus riche à cause de la coque flambante et de ses voiles d'une blancheur éclatante qui aurait pu illuminer les environs pendant la nuit ! On aurait presque cru que le bateau avait spécialement été créé pour cette journée... L'autre bien plus petit était décoré de noir et de blanc et semblait avoir déjà vécu... Peut-être n'était-ce qu'une simple impression...

(Les humains manquent parfois d'un peu de grâce !)

Enfin, le dernier navire nommé le Rubis-Sanglant était vraiment ridicule par rapport aux autres. Il était clair qu'il avait déjà dû servir une bonne centaine de fois étant donné le laisser-aller qui transparaissait tant sur la voile que sur la coque. Cependant, il émanait de celui-ci une impression d'aventure et de quête, il était clair qu'il voguait sur les océans depuis belle lurette ! Pour l'instant, je ne savais réellement que faire, peut-être devrais-je avancer pour demander quelques renseignements à mes compères elfes ? Oui ! En même temps je me voyais mal aller discuter avec les autres personnes qui attendaient devant les autres bateaux, je n'avais pas grand chose en commun avec eux et j'étais persuadé qu'ils ne se gêneraient pas pour me lancer quelques moqueries au visage ce qui aurait pu fortement m'irriter...
«Allons-y Santias ! Tentons de nous frayer un chemin parmi les touristes !»

Cela serait certainement plus que difficile, toutefois, je ne pouvais pas rester planté ici, les navires risquaient de partir et me laisser sur le port, chose que j'aurais plutôt mal pris. Après tout le chemin que je venais de réaliser à travers la forêt et la ville, non sincèrement cela m'aurait achevé ! Enfin, de toute manière pour l'instant, il fallait que je me batte pour atteindre le lieu tant attendu ! Je n'arrivais tout simplement pas à croire qu'autant de personnes tentaient de me barrer le passage... Des enfants m'écrasaient les pieds sans se soucier de qui j'étais et de ce que je pouvais bien faire en ce lieu, des mendiants me demandaient quelques piécettes que je me refusais bien entendu à leur donner et les nobles chassaient tous les mécréants qui se trouvaient sur leur passage en se donnant un air important. Hé bien ! Le chemin qui me mènerait à l'aventure était bien plus complexe que je ne l'aurais cru... Cependant, un peu de persévérance était sans doute de mise dans ce genre de lieux...

(Ouf ! Plus que quelques mètres et j'y suis !)

À une vingtaine de pas de là trois elfes étaient sur la terre meuble et attendaient peut-être que des personnes viennent lancer la conversation ! J'étais follement excité, si j'avais pu me jeter sur eux je l'aurais fait, néanmoins, je me serais retrouvé complètement idiot et cela ne me plaisait guère... Bousculant un dernier badaud, je m'approchai du petit trio :
«Bonjour messires ! Je suis Dôraliës elfe venant tout droit de la cité de Lùinwë. J'ai entendu dire qu'une chasse au trésor se préparait dans les environs, vous devez certainement être au courant de tout... Heu... En fait, pour tout vous dire j'aimerais bien y participer. Sauriez-vous où je peux m'inscrire ?»

Dôraliës >> Les trois elfes sourient paisiblement à ton arrivée. Leur expression te fait l’effet d’un cheveu dans la soupe, d’un grain lumineux de grâce dans la masse noire de monde qui t’entoure de toutes parts. Ils inclinent la tête à tes paroles, et l’elfe blanc prend la parole d’une voix paisible pour te répondre.

« Paix sur vous, frère. Je viens moi aussi de la belle cité de Luinwë. Vous ne vous êtes pas trompé d’endroit si vous cherchiez le départ de cette chasse au trésor. C’est bien ici. Si vous le voulez, vous êtes le bienvenue sur ce navire pour concourir. Nous recueillons avec joie les aventuriers qui se présentent à nous, d’autant plus s’ils sont nos pairs… Nous ne vous demanderons aucun accord écrit, ni de contrat signé, contrairement aux autres recruteurs de ce port. Une parole donnée suffira à vous engager parmi nous. »

Il marque un instant de pause tout en te toisant avec bonté.

« Si vous nous parliez un peu de vous, frère Dôraliës. Quelle est votre spécialité, pourquoi venez-vous suivre l’aventure ? »

Les trois elfes étaient chacun d'une couleur différente comme si en ce jour de paix l'ensemble de la communauté s'était unie pour lutter contre une guerre imminente. Pourtant rien de cela n'était d'actualité... enfin, en tout cas personne ne m'en avait parlé pour le moment. Je fus heureux de voir un autre elfe bleu, je n'aurais jamais cru en trouver un dans cette ville humaine. Même si le passé avait effacé bien des rancœurs, il en restait toujours et en existerait certainement jusqu'à la fin des temps... Je n'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi les humains nous avaient pourchassés, nous étions des êtres normaux... Réflexion faite, notre couleur différait grandement de celle des hommes et puis il fallait bien avouer qu'à cela s'ajoutait le fait que nous étions des elfes... Peut-être qu'un jour, ils comprendront que nous n'étions pas une menace et que tout ce que nous cherchions c'était de vivre en paix.

(Dommage, qu'ils ne nous voient pas tels que nous sommes...)

On ne pouvait nier l'évidence : tous trois devaient être de redoutables combattants. De plus, le sabre porté par l'elfe blanc et les arcs pendus derrière le dos des deux autres trahissaient leur spécialité. Je me sentais un tout petit peu ridicule, mes seules armes étaient un arc de basse facture et un sécateur qui ne m'était que peu utile en combat rapproché... Enfin ! Ils comprenaient bien que je n'étais pas un vaillant guerrier, mais, que seule l'aventure m'intéressait ! En effet, je débordais de cette soif de connaître le monde entier, de voyager sur les océans et de me risquer dans des terres inconnues.

(On va éviter de jubiler, il pourrait croire que je suis un rigolo.)

Ce fut l'elfe blanc qui prit la parole le premier, son visage irradiant de grâce comme celui de ses confères. Sa voix était douce, chantante et paisible, ce qui pouvait être surprenant au beau milieu de toute cette foule qui se bousculait pour tenter d'apercevoir les nouveaux aventuriers arriver. Au début, je ne crus pas ce qu'il me dit, il acceptait de me prendre parmi eux, alors que je n'étais qu'un piètre marin... Cela était à la frontière de l'absurdité, pourtant, je me mis à sourire lorsqu'il m'expliqua que je n'avais qu'à accepter pour participer à la chasse au trésor ! Tout mon corps était en ébullition, j'allais enfin pouvoir vivre une aventure hors du commun et faire de nouvelles connaissances, c'était tellement stimulant ! Gardant un visage de glace pour ne pas trahir ce que je ressentais, j'affichai un léger sourire avant de déclarer :
«Je serais honoré de vous suivre dans cette aventure, je suis impatient de parcourir les mers à vos côtés.»

Je venais d'accepter de les suivre ! Peut-être que cet acte était quelque peu inconsidéré, mais, je n'avais pas envie de me tourner les pouces à Kendra Kâr, cette chasse au trésor était une véritable aubaine ! Mais, cela n'était pas tout, l'elfe blanc désirait en apprendre un peu plus sur ma personnalité et sur ce qui m'avait amené à vouloir monter sur l'un des navires. Son visage m'incitait à répondre à ses questions d'une manière tout à fait charmante :
«Mon existence est gouvernée par la musique et plus précisément par l'emploi de ma flûte traversière. J'apprécie les douces mélopées mélancoliques et désenchantées... Enfin, cela n'a que peu d'importance... Je suis venu ici pour échapper au cocon familial qui commençait à devenir un peu envahissant. Et puis, j'ai envie de voir du pays, c'est pourquoi je suis venu sur le port, j'ai pensé que cette chasse au trésor me permettrait de voyager. Est-ce bien le cas ? Je suis persuadé que nous ne resterons pas dans le port...»

Ma voix était suave, j'avais l'impression de me dévoiler dans toute ma nudité devant ces trois personnages.

Dôraliës et Antariasi >>

Alors que Dôraliës répond à l’elfe blanc, l’elfe sylvain aux cheveux roux jette un coup d’œil furtif, mais quelque peu sombre en direction du nouvel arrivant, tout de noir vêtu. Il reste silencieux alors que la discussion se poursuit entre les deux elfes, tentant de garder un visage neutre et bienveillant, tout en se détournant du serviteur de Phaïtos.
Aux mots de Dôraliës, l’elfe blanc semble enchanté, voire même ravi. Il répond à celui-ci d’un air enjoué.

« Un musicien ! Quel plaisir me procure cette nouvelle ! Il ne fait aucun doute que les autres navires vous auraient rejeté comme un vulgaire manant. Ils ne savent pas combien un chantre, artiste jouant d’un instrument peut être utile à un tel périple ! Ils ne comprennent pas grand-chose à l’art… à commencer par nos bruyants voisins nains… C’est une augure bienveillante qui vous a fait venir jusqu’à nous, frère Dôraliës. L’équipage se fera un plaisir de vous compter à son bord. Mais pour l’instant, ils préparent le départ, à bord. Un signal vous avisera du moment où vous devrez monter à bord. Je ne saurais que vous enjoindre à vaquer un instant à vos occupations jusqu’au moment du départ. Quelques humains vendent certaines choses parfois intéressantes pour un tel voyage. Ou peut-être voulez-vous admirer un instant ce qui vous servira de maison pour les temps à venir… Quoi que vous fassiez, vous trouverez bon accueil ici, à l’heure du départ. »

Il salue Dôraliës d’un signe de tête respectueux avant de se tourner d’un air nettement moins réjoui vers Antariasi. C’est avec un ton poli, mais un peu sec, qu’il adresse la parole à celui-ci.

« Bonjour, sire. Puis-je vous aider en quelque sorte ? »

Antariasi >>

L’elfe blanc se détend un peu à tes mots polis, mais reste tout de même sévère de par sa stature. Visiblement, il se méfie de toi, tout comme ses deux congénères qui te fixent sans ciller, sans paraître désarçonnés par ton regard noir. L’Hinion à la lame courbe te répond alors d’une voix toujours sèche et polie.

« Nous sommes des elfes, messire. Je m’étonne que vous n’ayez jamais entendu parler de notre peuple… C’est sans doute un manquement dans votre éducation visiblement axée vers…les Dieux sombres, si je ne m’abuse… »

Son regard, bien que clair, te parait soudainement plus noir, plus perçant. Il poursuit néanmoins, toujours sur le même ton.

« Ce navire est le nôtre, et accueille volontiers les aventuriers de la gent elfe, ou les autres, qui manifestent un intérêt particulier pour nos mœurs et notre façon de vivre, qu’ils soient amis de la nature ou de l’art…Ce que vous ne semblez pas être, une fois de plus… Quant aux autres navires, je ne saurais mieux faire que vous enjoindre à aller vous-même quérir chez eux des informations, tout en sachant que l’on peut en apprendre beaucoup sur eux par un simple regard attentif… Pour ce qui est de l’aventure, ma foi, je ne sais rien de plus que ce que tout le monde dit : Il s’agit d’une chasse au trésor. Nul ne connait l’instigateur de tout ceci, ni même la nature de ce trésor, mais à voir le monde présent ici, cela doit être d’une importance cruciale… »

A peine descendu du cynore, j’avais cherché la direction du port pour m’y rendre, et cela sans passer par une étape tourisme involontaire en me perdant au premier embranchement. Les badauds et marchands sur le site de l’embarcadère ne furent pas des plus disponibles, ni les plus compétents au niveau sens de l’orientation, aussi décidai-je d’aller voir à l’intérieur de la ville.
Je ne m’attardai guère sur l’architecture des lieux et suivis tout d’abord la grande rue jusqu’à tomber sur le marché où je me renseignais avec plus de succès. Le marchand m’indiqua la direction avec empressement, et m’appris du même coup que les bateaux étaient déjà arrivés.

Si le marché et les premières rues étaient bondés, ce n’était rien à coté du port en lui-même. Une cohue impressionnante s’était amassée et j’avais du mal à avancer vers les quais. Je supportais le rythme du flot de passant quelques minutes, gardant une bulle d’oxygène vitale autour de moi à coup de coude et de croche-patte, mais c’était beaucoup trop lent. Quitte à devoir explorer un tant soit peu ce port pour pouvoir atteindre les bateaux, autant chercher un peu de hauteur ; ce que je trouvais un peu plus tard sous la forme d’un tas informe de caisses en bois et de filets de pêche nauséabond. Un groupe d’enfants se tenait au sommet et se régalait visiblement déjà de la vue.
Je grimpais jusqu’à eux et pu enfin avoir ce dont j’avais besoin, une vue d’en semble … et j’étais médusée par ce que je voyais.

- Hé, la vieille, c’est pour les gamins ici, s’écria l’un des enfants, interrompant ma minute sensible devant mon nouveau point de vue.
- Dis donc toi, j’étais déjà une gamine que t’étais pas encore sorti du bidon d’ta mère, alors bas les pattes, c’est moi d’abord ! Et avant que le ton ne devienne plus infantile encore, je changeai de sujet.
J’suis sûre que vous en savez beaucoup sur ces bateaux non ?

Le petit teigneux bomba le torse et me répondit sur un petit ton suffisant qui me fit sourire.
- Bien sur que oui.
- Tu m’apprends ?

L’éclat dans ses yeux ne trompait pas, et je m’aperçus que je n’avais pas encore vraiment regardé l’un des habitants de cette ville de près. Ses yeux d’abord était plus ronds que les miens et lui donnait un drôle d’air continuellement surpris, son visage était ovale mais je remarquais que les adultes sur les quais avaient des visages affinés mais tous étaient affublés d’une proéminence désastreuse au milieu du visage et leur profil lorsqu’ils souriaient faisait peur à voir.
Le petit bondit à ma hauteur et me sortit de mon observation ethnologique. Il montra du doigt le premier bateau et m’expliqua tout ce qu’il y avait à savoir dessus, et ainsi suite jusqu’au dernier, entièrement noir et vide qui me laissa grimaçante.

Je sortis de mon sac une pomme et lui lançai avant de sauter au bas du monticule, bousculant deux trois personnes au passage qui usèrent de mots purement désavantageux à mon égard. Les gamins comprirent pourquoi j’avais voulu en savoir plus et s’exprimèrent tous en même temps
- Tu vas à la chasse ?!! Lequel tu choisis ?
- Le bateau pirate bien sur ! Répondis-je avec un clin d’œil avant de disparaître dans la masse de gens.

Cette fois-ci, il n’était plus question de rester coincée et de me laisser porter par les flots comme un cadavre en bord de mer. Chaque centimètre de libre m’appartenait avant un autre, chaque pied trainant se retrouvait sous le mien, et chaque dame avait droit à son coup de hanches ou de coudes pour prendre sa place.

Les soldats postés devant le bateau de la ville de Tulorim avaient plus l’air de soldats aguerris que des gentilshommes du premier bateau. Si je n’arrivais pas à convaincre les pirates de mon utilité je pourrais toujours tenter ma chance là-bas, et je ne me sentais pas d’humeur à pouvoir accepter des ordres d’autre chose qu’un humain.

L’état des voiles du Rubis-sanglant avaient comme un air de famille avec mes propres vêtements et son caractère général ne resplendissait pas autant que les autres, si ce n’est le tombeau des mers d’à coté, mais dans le fond quel autre équipage est mieux assorti avec une chasse au trésor.
Je jouais des coudes et laissais derrière moi un dernier passant mécontent avant de me poster nonchalamment devant la table.

- Bonjour Capitaine. Permettez moi de vous exposer mon soucis, je suis venue ici pour m’enrôler dans cette chasse au trésor, mais j’ai aucune envie de prendre le thé sur le pont de bon matin, d’avoir trois têtes de plus que tous les matelots à bord et encore moins devoir m’acheter une harpe et d’en jouer à longueur de temps. - Je donnais un air plus flatteur à mon sourire avant de reprendre la parole. - Et puis, de loin comme de près, votre bâtiment me semble nettement plus fiable et mieux fréquenté que les autres.

Je suis content de voir que mon interlocuteur se décrispe un peu malgré le fait qu'il soit encore tendu ainsi que ses compagnons. Il me répond cependant poliment mais aussi sèchement que la fois précédente et c'est ainsi que j'apprends que lui et ses camarades sont tous des elfes. Je me rappelle soudain d'un cour sur les races du continent mais il ne me semble pas avoir entendu parler des elfes. Il faut dire que je n'étais que très peu intéressé par les cours normaux sur la géographie ou la politique du continent. Quand il se met à parler des dieux sombres, je ne peux m'empêcher de sourire.

Il semblerait en effet que j'ai été élevé dans un temple de Phaïtos, leurs prêtres m'ont recueilli alors que j'allais mourir étant bébé à cause de ces yeux maudits.

Je montre mes yeux avec deux doigts mais j'aperçois pendant ce temps l'elfe qui me regarde d'un air franchement menaçant malgré ses airs polis. Puis il continue de me répondre sur le même ton que précédemment. Comme ça, l'élégant navire engage des aventuriers qu'ils soient amis des elfes, de la nature où de l'art. Je sais parfaitement ne pas faire parti de ces catégories et je me résigne donc à chercher ailleurs. Je m'incline à nouveau devant l'elfe et chacun de ses compagnons pendant que le corbeau lance un croassement bref devant chacun d'eux.

Je vous remercie de m'avoir renseigné. Que mon maitre ne vous rappelle pas trop vite à ses côtés.

Ma connaissance de Kendra Kâr me permis de rejoindre sans encombres l’artère principale de la ville où je me mêlai aux badauds et visiteurs venus en ce jour spécial. Au début, je gardai le capuchon de ma cape baissé assez bas sur mes yeux mais des regards soupçonneux et légèrement inquiets me poussèrent à la relever jusqu’à la racine de mes cheveux, dégageant ainsi mon visage sans laisser s’échapper mes cheveux. Pour le moment, je suivais le mouvement, simple touriste parmi les centaines qui se massaient déjà sur les docks, juste le temps de décider quoi faire ou plutôt à la manière dont j’allais quitter la grande cité humaine et les docks restaient une bonne option. Puis je fus stopper dans ma progression, trop de monde au même endroit. Quel était donc l’évènement qui attirer une foule si nombreuse et si disparate ?
« Excusez-moi monsieur… Que se passe-t-il ici ? »
« Hein ? Vous savez pô ? C’est l’départ d’une chasse au trésor. Il paraît même qu’les capitaines, ils r’cherchent des aventuriers pour partir avec. M’dîtes pô qu’vous êtes là par pur hasard ! »
« En quelque sorte… Merci beaucoup pour vos informations. »

La voilà ma porte de sortie, il me fallait réussir à me faire engager par un des capitaines mais avant tout trouver un chemin pour arriver jusqu’à eux. Jouant des mains et des coudes, je progressais aussi vite que me le permettait la masse de gens, pratiquement entassés les uns sur les autres. J’arrivai près des étals de marchands ambulants venus ici pour profiter de l’abondance d’acheteurs potentiels quand je vis, non loin de moi et à mon sens bien trop rapproché, le prêtre de Meno et le novice. Ils étaient juchés sur leur destrier, dédaignant la populace qui les entourait et prêts à piétiner quiconque se mettrait en travers de leur chemin si jamais l’un d’eux me retrouvait dans la foule. Bien sûr, ils avaient aussitôt pensé à surveiller les voies de sortie de la cité, puisque fuir était la seule option qu’il me restait ici. Le cœur battant la chamade, je me baissai vivement vers l’éventaire d’un marchand se vantant de la qualité de ses articles magiques pour une modique somme, tout ça pour éviter un regard balayant les visages dans la zone où je me trouvais. Je maudissais intérieurement ma malchance, je distinguais les mats et une partie des coques des navires accostés aux quais selon la personne se trouvant devant moi, si proches et pourtant inaccessibles pour le moment.
« Qu’avez-vous donc de si intéressant marchand ? »

Antariasi >>

T’écoutant toujours parler, les elfes te reluquent avec la même sévérité, sans doute méfiant envers ton culte mortuaire. Alors que tu as fini, ils paraissent soulagés de voir ton départ, et l’elfe blanc t’adresse même un sourire en t’apportant une dernière réplique.

« C’est tout naturel, voyons. J’espère que j’ai pu épauler vos doutes et répondre à vos questionnements sur cette chasse au trésor, serviteur de la Mort. Si vous en avez le courage ou l’envie, je suis persuadé que les officiers recruteurs des autres navires seront ravis de requérir vos services. »

Et il te lance un salut poli de la tête, plein de grâce et de souplesse…



Madoka et Draast >>

Le pirate relève la tête vers la demoiselle lorsqu’elle le salue pour la lorgner de la tête aux pieds de son œil unique tout en écoutant ses paroles. Un sourire jaunâtre apparait alors sur son visage mal rasé, mais il n’a pas le temps de répondre qu’un demi-elfe noir s’interpose, arguant une demande d’intégration à l’équipage à son tour de manière bien plus brève. Le capitaine du Rubis-Sanglant jette un œil dans sa direction, et s’exclame d’une voix rauque :

« Dis donc, l’noiraud ! La p’tite dame était là avant toi, alors t’attends ton tour, tu veux ? »

Sur ce, il reporte son attention sur la demoiselle aux yeux plissés, gardant sa voix rauque et criarde.

« Alors fillette, t’as besoin d’action et tu t’es dit que tu la trouverais pas sur les aut’ vaisseaux ? Ben t’as bien raison ! C’est des marins d’eau douce, tous ceux là, y valent pas tripette ! C’est à s’demander si leur équipage a d’jà vu la mer ! »

Il se tourne alors à nouveau vers Draast, pour lui adresser la parole à son tour, toujours sur le même ton gaillard et viril.

« Alors toi mon gars, t’es noir de chez noir, c’est ça ? Autant la peau que la magie ! Ha !! ça m’plait ça ! »

Il englobe alors ses deux concurrents du regard (ce qui est particulièrement difficile avec un seul œil), et annonce fièrement :

« Si vous voulez rejoindre le Rubis-Sanglant, va falloir poser vot’ signature ici, mes gaillards ! Et quand ça s’ra fait, on va s’assurer qu’on parle le même langage… »

Il pointe de son crochet une feuille posée sur la table, ainsi qu’un encrier muni d’une vieille plume d’oie, et agite dans son autre main le coffret de métal qui semble grésiller de trésors…



Angharad >>

Le vieux marchand aux habits élimés te regarde arriver avec un sourire commercial. Il répond à ta question en baissant d’un ton, qui se veut désormais bas et mystérieux… Sans doute un effet voulu pour se la jouer échoppe de magie profane et proscrite…

« Ça dépend ce que vous désirez, demoiselle… Fluides et sorts, bâtons de mage et robes d’enchanteurs, baguettes, bagues et perles magiques… Laissez-vous tenter par nos articles en réduction ! »

Plusieurs grosses malles stagnent derrière lui, mais aucune n’est ouverte, comme s’il ne voulait pas montrer ses marchandises…


Erfandir >>

L’officier kendran, rigide et militaire, te regarde arriver sous le petit pavillon installé par la ville. Il écoute tes paroles sans ciller, gardant sa stature sévère, sans doute habitué à renvoyer beaucoup de personnes depuis l’ouverture des inscriptions. Lorsque tu as terminé de parler, il t’indique un siège de la main, pour t’inviter à t’assoir.

« Bonjour à vous, citoyen. Prenez place, je vous prie. On ne vous a pas menti, ici est le départ d’une chasse au trésor, et les sommes versées aux aventuriers volontaires sont colossales. Si vous voulez défendre les intérêts de la belle Kendra Kâr, vous avez frappé à la bonne porte. Je vous demanderais donc de me décliner vos nom, âge, statut légal et qualités pour un tel périple. »

Visiblement, c’est plutôt bien parti, puisqu’il ne t’a pas renvoyé, comme il l’aurait sans doute fait avec un simple manant. Il approche même sa main d’un encrier doré dans lequel trempe une plume d’oie neuve et solide.

Le regard de l'elfe peint aux couleurs de la nature se dirigea vers un être qui venait d'arriver sur le port, peut-être était-il lui aussi un aventurier prêt à partir à la recherche de ce trésor si mystérieux ? En tout cas, je n'avais jamais vu une personne aussi sombre de ma vie, les elfes avaient tendance à se parer de vêtements plutôt clairs qui rendaient compte de notre pureté. Je dus retenir les pattes de Santias qui paraissait vraisemblablement intéressé par l'oiseau de malheur qui se trouvait sur l'épaule de l'amateur des ténèbres... Enfin, il restait silencieux et ne semblait pas vouloir couper la parole à l'elfe à la peau blanche. Ce devait certainement être l'un de ces nobliaux respectueux des autres mais qui préférait ne pas se mélanger à la populace. De toute manière, les paroles de mon comparse se versèrent en moi comme une cascade au son cristallin ce qui me permit de quitter ce jeune homme des yeux. Il fut enchanté de voir un musicien en chair et en os, cela me réchauffa le cœur car il y avait bien longtemps que je n'avais rencontré quelqu'un qui soit aussi intéressé par les sons de ma flûte traversière ! Et puis, comme il le disait si bien, les autres peuples tels que les nains ne pouvaient comprendre la musique harmonieuse des instruments...
«Je suis si heureux de compter parmi les membres de l'équipage ! Je pense que je vais faire un petit tour sur le marché et ensuite je reviendrai rapidement ici pour ne pas manquer le départ. Je vous remercie pour tout !»

Avant que je m'en aille, l'Hiniön adressa quelques mots à l'humain qui avait montré le bout de son nez parmi nous. L'elfe blanc ne semblait pas si enchanté que cela de voir un être aussi sombre qui était de surcroît un humain... Enfin, je ne pris pas réellement le temps d'écouter leur conversation, je dus m'en aller vers le marché pour tenter de trouver de quoi me défendre... En effet, le garde de la ville n'avait pas tort quand il disait que je devrais me procurer une épée, ou autre chose... Je n'étais pas à l'aise dans le combat à l'arme blanche, je n'avais jamais réellement pris des cours d'escrime ce qui me donnait un net désavantage lors d'une échauffourée... Non ! Il me fallait quelque chose qui était plus simple à manier, une arme pour le corps à corps, cela était bien plus aisé pour une personne telle que moi...

(Toujours autant de monde par ici !)

Il m'était difficile de me frayer un chemin au beau milieu de cette foule excessivement joyeuse... Peut-être que certains d'entre eux désiraient faire partie de la chasse au trésor ? Cela me semblait tellement excitant que je ne devais pas être le seul à vouloir monter sur l'un de ces navires. Avec un peu de chance il y aurait même d'autres elfes qui monteraient sur le même bateau que moi, cela aurait pu être si agréable !
«Il y aura peut-être même un autre chat avec qui tu pourras batifoler petit coquin !»

J'avançai lentement, mais sûrement, j'évitais tout ce qui pouvait se rapporter à des enfants trop agités qui auraient pu me rentrer dedans. Après moult esquives et contournements, je finis par arriver devant l'étalage d'un marchand d'armes qui avait étalé une bonne partie de son stock sur des tréteaux surmontés d'une longue planche.
«Bonjour maître armurier ! Je voudrais savoir si vous possédez des armes utiles dans le corps à corps. Je ne suis pas très doué vous comprenez, mais je dois dire que cela me rassurerait si je possédais une arme quelconque...»