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 Sujet du message: Le Purgatoire
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:30 
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Le Purgatoire


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D’apparence discrète, ce bâtiment se reconnaît uniquement par ses fenêtres de vitraux rouges et sa pancarte comportant une silhouette à la position lubrique. En passant la porte, vous pénétrez dans cet univers aux effluves de tabac et d’alcool. Une musique rythmée bourdonne dans vos oreilles tandis que des danseuses aux tenues affriolantes dansent et chantent dessus, faisant un spectacle rebondissant. Celui-ci se termine souvent par la dispersion des jeunes filles vers les chambrées à l’étage, avec les clients qu’elles ont choisi, ou les plus payants. Les serveuses tout aussi charmantes distribuent des alcools allant de la simple bière au nectar raffiné elfique. Ivan Lomet, le propriétaire traîne souvent dans sa maison de joie. Facile à reconnaître, il est entouré de quatre ou cinq filles assez dénudées qui se plient à tous ses désirs.

Amusez vous bien si le cœur vous en dit,
dans cette antre des péchés interdits…


Note gmique : Tout message pornographique ou à forte connotation sexuelle sera sans autre justification purement et simplement supprimé. Les propos crus sont strictement interdits. Pour raconter vos aventures, restez dans l'allusion et le "soft"

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Sam 13 Juin 2009 11:23 
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Un soupir long et lent sortit de mes lèvres entrouvertes alors que je regardais la fille mi-nue représentée sur la pancarte discrète et aguicheuse de cette taverne particulière, maison de passes où le stupre et le voyeurisme étaient des valeurs qui faisaient sonner et tinter les pièces d’or des voyageurs s’abandonnant aux douces caresses de Tulorim. Cet endroit était l’empire des sens, et je n’avais pas besoin de pousser la porte de ce lieu coutumier pour me rappeler son intérieur, chaque soir pareil. Plaisir de la vue, tout d’abord, dans une ambiance feutrée, rougeoyante et chaleureuse, décorée avec faste de couleurs vives et aguicheuses. Les danseuses peu vêtues satisfaisaient avec zèle les spectateurs avachis aux yeux torves et pleins d’une perversité obscène. Leurs danses étaient langoureuses, et s’accordaient avec le plaisir de l’ouïe : car elles dansaient à corps perdu sur des notes lancinantes jouée par des musiciens et ménestrels chevronnés à ce genre d’ambiance. Les musiques, parfois lentes et sensuelles, parfois rapide et endiablées, étaient au diapason de ces femmes qui se trémoussaient et se déhanchaient presque outrageusement, faisant abondamment saliver les mâles en rut venus pour se satisfaire de leurs corps…

Et cette salive les faisait entrer dans le monde du goût : plats simples, le plus souvent relevés d’épices exotiques mettant l’eau à la bouche, et le désir aux tempes. Chaque nourriture proposée était comme une nouvelle invitation à satisfaire ses envies les plus basses, les plus animales, et les hommes dégustaient leurs assiettes de leur bouche tout en dévorant les demoiselles des yeux. Le plaisir du palais ne s’arrêtait pas à la nourriture : celle-ci était généreusement arrosée d’alcools divers, souvent forts, qui désinhibaient les plus timides. Tous ces plats, ces boissons émettaient un parfum sucré et tropical, qui était relevé par les volutes d’encens qui rendaient la pièce un peu brumeuse, étourdissant par le plaisir de l’odorat les clients abandonnés à leurs fantasmes. Tout ceci rendait au Purgatoire une représentation presque irréelle, et les voyageurs qui passaient la porte avaient souvent l’impression de se retrouver dans un autre monde, guidé par la satisfaction de leurs sens.

Et des cinq sens, il en reste un qui n’est pas le plus délaissé : le toucher. Une fois les autres sens rassasiés, les danseuses aguicheuses servaient leurs corps au plaisir des hommes. Elles se donnaient toutes entières en l’échange de monnaie sonnante, et se pliaient en caresses et mouvements habiles de leurs bras, de leurs mains et de leur bassin. Les gémissements soufflés remplissaient l’atmosphère moite de l’étage, dans les chambres privées ou dans les pièces publiques, où les voyeurs infâmes venaient satisfaire leur curiosité charnelle.

C’est dans cet endroit détestable que je travaillais depuis maintenant trop longtemps. Je ne savais plus dire quand j’avais débuté ici tant le temps n’a que peu d’importance pour moi. Les vies humaines passaient si vite, ils n’avaient pas le temps de profiter de l’avancée lente et languissante du temps et des choses qui progresse avec lenteur et sensualité, telle une femme escaladant petit à petit un corps d’homme à coups de langue habile et chaude.
Terminant donc mon soupir un peu las, je poussai la porte de cette antre de joie pour me laisser englober par cette atmosphère sulfureuse et accueillante… Presque trop accueillante.

Et comme tous les soirs, je ne m’étonnai pas de ce que j’y trouvai : tout était toujours pareil, ici. Et si les têtes des clients changeaient régulièrement, leurs attitudes étaient toujours les mêmes : de l’habitué confiant au beau gosse idéaliste entreprenant en passant par les timides vicieux qui, l’air de rien, étaient sans hésitation la manifestation la plus odieuse de l’obscénité ambiante. C’étaient aussi les plus nombreux.

Et au milieu de tout ça, sur un fauteuil de soie confortable et fastueux, stagnait Ivan Lomet, le propriétaire des lieux, entouré de ses charmantes et dénudées esclaves charnelles. Non pas qu’elles lui eussent appartenu réellement, mais le potentiel vénal de ces femmes était tel qu’elles n’étaient en rien dérangées par l’optique de s’abaisser à assouvir les désirs les plus odieux du maître des lieux, limace infâme libidineuse qui refoulait son obésité sous le pouvoir qu’il avait sur ces femmes qui lui appartenaient.

Aujourd’hui, il était vêtu tout de rouge, laissant une chemise de satin écarlate ouverte sur son torse blanchâtre et moite, perlé de gouttes écœurantes de sueurs acides qu’une de ses esclaves séduisante et soumise se bornait ignoblement à lécher goulument. Les trois autres nymphes dévêtues l’entouraient comme pour mettre en valeur ce qui aurait été rejeté dans un autre cadre : cet infirme trop confiant, homme détestable, à l’image de la morale de ces lieux. Et c’était sans doute lui le pire, puisqu’il mêlait à lui seul toutes les sortes de clients que l’établissement contenait : obsédé, sadique, entreprenant à en vomir. Cet homme était mon patron, bien que je ne le considérais pas comme tel. J’étais avant tout au service de ma propre existence, et il savait parfaitement que j’abhorrais au plus au point me faire soumettre comme ses biches vénales. Je savais la préciosité des yus sonnants qu’il me donnait en paiement de mes services, et notre relation s’arrêtait là. Je faisais mon boulot, et il me laissait tranquille.

Sur la scène, c’était Pheela qui dansait. Sans doute était-ce la seule personne qui se considérait comme mon amie. Une complicité était née entre nous dès ses premiers jours ici, après qu’elle eut été ramenée par les sbires d’Ivan pour la soumettre au magnat du Purgatoire. J’ignorais encore pourquoi nous nous étions rapprochés, dès les premiers jours, et cela m’importait peu. C’était une présence qui me rassurait, ici. Sans doute aurais-je depuis longtemps claqué la porte de ce lieu de stupre, si elle n’avait pas été là. Elle avait revêtu son habit orange, celui qu’on eut dit importé des déserts d’Imiftil. Un soutien-gorge aguicheur et décolleté perlé de petites gouttes d’or, un pantalon ample reposant bas sur la courbe sensuelle de ses hanches désirables et attaché par des bracelets d’or à ses chevilles, découpé sur toute sa longueur, d’un côté comme de l’autre, pour laissait apparaître les jambes bronzées au galbe parfait sur toute leur longueur. Des foulards transparents accordés à la couleur de son habit étaient noués autour de ses poignets, et ses cheveux noirs et frisés étaient lâchés. Ses yeux verts perçaient l’assemblée de regards coquins, alors qu’elle se déhanchait sur la musique endiablée. Pheela connaissait son métier, et l’effectuait avec aisance et présence. Tous les regards étaient sur elle pour entrevoir ses charmes en espérant pouvoir s’accorder leur faveur. Elle était une des filles les plus prisées de l’endroit, et sa beauté exotique et mystérieuse en attirait plus d’un. Vicieux pervers…

Je ne travaillais pas, aujourd’hui : c’était mon jour de congé. Un par semaine… Le service du bar était laissé à mes collègues féminines, ce soir. À vrai dire, j’étais le seul homme employé par Ivan, si l’on ne comptait pas ses gardes du corps et ses sbires armés de dagues acérées. J’étais le seul mâle à m’occuper du service des alcools. Il paraissait que mes mélanges et cocktails étaient exceptionnels… Sans doute était-ce pour cela que j’étais toujours là… Quelques écœurants clients s’étaient parfois permis de me demander d’autres services, commandant mon corps comme si j’étais une catin de la maison de passe. Des sodomites, des bisexuels ou des voyeurs passifs qui aimaient à voir un spectacle un peu plus ragoûtant que les habituels déboires des clients enfiévrés, à l’étage… Bien entendu, ces demandes se soldaient par un refus catégorique, et parfois violent de ma part. Me rabaisser au rang de ces filles de joie était une insulte à ne pas me faire, et je m’étais fait une réputation irascible, mon gant de cuir ayant percuté plusieurs mâchoires, bien qu’Ivan m’ait fortement déconseillé de recommencer, sous peine d’être forcé à accepter leurs demandes. Comme s’il avait un tel pouvoir sur moi… Pauvre abruti humain.

Je m’installai donc au bar, sur un tabouret rembourré, et tournai mes yeux vers la scène après avoir commandé une liqueur âpre peu prisée des clients, mais dont le brûlant satisfaisait mon gosier autrement que les alcools fruités du Purgatoire… Pheela absorbait tout mon regard, et mon corps absorbait le fluide alcoolisé que l’on me servait…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Dim 21 Juin 2009 12:48 
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Les verres vides s’accumulaient devant moi, et mon esprit était désormais trop brumeux pour penser à les compter. L’alcool parcourait mes veines presque aussi ardemment que les fluides de lumière qui consumaient mon être. Tout était flou, étrange sensation de vertige illusoire, alors que tout est normal. Pheela avait terminé son numéro voilà une bonne dizaine de minutes, et je l’attendais impatiemment, alors qu’une autre aguicheuse impudique s’était lancée sur la piste de danse pour laisser entrevoir les courbes généreuses de son corps, les sillons ombrageux de sa peau. Les mâles indolents bavaient lamentablement devant ce spectacle, qui était devenu pour moi une lasse monotonie. Tous les jours, les mêmes filles de joie faisaient les mêmes danses torrides devant les mêmes yeux libidineux et indiscrets qui ne rêvaient que de parcourir plus matériellement le corps de ces demoiselles. Ecœurante façon de fonctionner qui faisait pourtant les recettes miraculeuse du Purgatoire : jamais la salle ne désemplissait, le soir…

Je me perdis dans les volutes ambrées de l’alcool de mon verre, sans plus avoir le courage de le soulever pour le porter à mes lèvres. Un engourdissement agréable et cotonneux que me procurait cet état entre la conscience et le rêve, assez sécurisant pour oublier la vieille peau qui me servait de mère, et le porc dodu qui me servait de patron. Ce dernier, je le vis dans un reflet de mon breuvage, flou et déformé parle liquide, n’avait pas bougé : il se faisait toujours tripoter par ses déesses nymphomanes tout en jubilant odieusement de son autorité illusoire sur ces créatures enchanteresses.

Un mouvement furtif et vague sur ma droite me fit redresser la tête, et mon regard se posa sur un doux visage familier qui me scrutait avec un air un peu sévère : deux sourcils fins légèrement froncés relevaient un regard bleu clair perçant cerné d’un visage halé arborant une moue inquisitrice, mais tellement enviable… Pheela s’était installée sur le tabouret à côté du mien, et me reluquait avec un air de déception qui ne me blessait que trop peu compte tenu de mon affection pour elle. Ses lèvres humides s’entrouvrirent pour parler à voix basse, et je me laissai englober par le parfum divin de ses mots, de sa voix, de sa présence…

« Selen… Pourquoi donc te mets-tu dans cet état ? »

Pheela s’était changée pendant sa pause : elle ne portait plus son habit de scène, bien que celui qu’elle arborait à présent n’avait rien de moins sensuel. Toujours dans des tons orangés, elle portait désormais une robe. Un décolleté plus que large laissait à la vue son ventre sculpté et sardanapalesque. La robe était longue, bien que stratégiquement transparente. Pheela aussi était une fille de joie, et après tout ce temps, j’avais encore du mal à l’admettre. Je n’avais pas prêté la moindre attention à ses paroles, et elle en prit conscience lorsque je relevai vers elle mon regard émeraude.

« Tu es en beauté ce soir… L’argent coulera à flot, cette nuit… »

La rancœur perçait dans mes mots, et elle soupira en baissant le regard. Elle avait honte de ce qu’elle faisait, et c’était sans doute pour ça qu’elle me plaisait tant. Les autres prenaient du plaisir à vider toutes les bourses de Tulorim et d’ailleurs pour un profit matériel et vénal, mais pas Pheela. Elle avait honte, et pourtant elle restait, comme si elle n’avait pas d’autre voie… Ivan l’avait sans doute enlevée toute jeune à sa famille pour en faire la femme luxurieuse qu’elle était devenue aujourd’hui, se présentant comme un sauveur, comme celui qui allait lui faire réussir sa vie. Et là voilà, sa vie : fille de joie dans un bordel tulorain. Elle avait un toit, de la nourriture, et était blanchie et soignée pour ses services charnels. Une sécurité qui ne durerait hélas pas plus longtemps que le temps de sa jeunesse. Les vieilles maquerelles finissaient souvent sur le trottoir, mortes de froid ou égorgée par un client insatisfait par une chair plus assez fraîche… Parfois, rêve illusoire de toute catin du lieu, un riche marchand ou un noble perverti les prenait sous son aile en l’épousant, mais ce conte de fée ne m’atteignait pas : pour qu’elle autre raison un homme ferait-il ça, hormis s’octroyer l’exclusivité des passes de la belle, et à l’œil, qui plus est…

Pheela avait rougi et baissé la tête. Elle connaissant mon point de vue à ce sujet, et le respectait. Pire encore, je croyais même qu’elle le partageait. Je ne pouvais la contraindre à cesser son activité, elle ne savait faire que ça, pour ainsi dire… Les humains ne la respecteraient jamais qu’une fois entre ses cuisses brulantes…

Elle m’avait reproché mon ébriété, et j’avais redressé la barre sur son activité ‘professionnelle’. Nous étions quittes pour la soirée. Ma voix rendue sombre et rauque par l’alcool résonna à nouveau entre nous :

« Comment vas-tu, ce soir ? »

Son regard azur se posa sur moi. Elle savait que je ne reviendrais plus sur le sujet qui la blessait tant. Elle ne répondit pourtant pas à ma question. Une réponse n’était pas forcément attendue non plus. Elle allait comme tous les soirs : ni bien, ni mal. Elle ne pouvait s’affirmer malheureuse, puisqu’elle avait un toit, de la nourriture et de la chaleur, mais était bien loin du bonheur que quiconque pouvait espérer pour sa vie…

« Et toi, comment vas-tu ? »

Que lui répondre… les remarques incessantes de la vieille humaine qui me servait de mère, les dérives de l’alcool face à l’écœurement de ce lieu de débauche. Et je n’avais aucune envie de me plaindre, de faire le geignard rechigneur. Je laissais ça à des sommités de la connerie comme Ivan Lomet et ses combines pas nettes.

« Comme d’hab’… »

Il ne fallut rien dire de plus, elle avait compris : et mon état, et la raison de celui-ci : un agacement général de toute cette vie misérable. Elle posa sur moi un regard de compréhension, un regard amical et bienveillant. Une autre m’aurait regardé avec pitié et aurait voulu me consoler lamentablement, et je l’aurais repoussée comme une bouse qu’elle aurait été… Mais pas Pheela. Son regard ne dissimulait nulle pitié. Son sort n’était pas enviable au mien, et réciproquement. Nous nous comprenions juste, tout simplement.

Et alors que notre regard s’éternisait, un rustaud emplumé vint s’interposer entre la demoiselle et moi. Fier d’un habit bordeaux à fanons sentant la poussière, d’un chapeau de velours muni d’une plume de faisan qui vint me chatouiller les narines, l’homme s’adressa à Pheela sans me porter la moindre attention.

« Gente damoiselle aux atours si plaisants, accorderez-vous un peu de votre temps à un admirateur inconditionnel de vos formes désirables ? »

Un faux-galant. Sous ses airs de séducteurs et de gentilhomme maniéré, cet individu cachait un satyre vicieux, qui arracherait sans complexe les habits de la belle en oubliant dans sa ferveur sexuelle toute bienséance et politesse. Ses boniments honteux ne cachaient pas sa vraie personnalité : un obsédé en rut à la recherche d’une catin à son goût. Pheela, de par son métier, ne pouvait refuser un client, surtout s’il paraissait riche. Il n’avait cependant rien de plaisant, ni son nez crochu, ni ses yeux torves et noirs, ni sa peau blafarde et jaunâtre, cireuse et moite, ni ses fins cheveux noirs gras et trop rares pour parler d’une vraie chevelure… Sans parler de sa silhouette faible et peu musclée… Un scribe, un intellectuel, un mage ou un commis de marchand, peut-être, qui respirait la couardise sous ses airs de faux magnat. Mon ton se fit acerbe et tranchant.

« Dégage… »

Il se tourna vers moi avec un air offusqué et une grimace qui tordit son visage alors qu’il me regardait d’un ait condescendant.

« Monsieur, je ne pourrais accepter de telles paroles à mon égard, je suis… »

« Dégage, j’ai dit… »

Je n’allais pas le laisser me déblatérer sa vie sans intérêt toute la soirée. Cet imbécile pédant m’agaçait déjà. Pheela trouva justifié d’intervenir. Sans doute avait-elle raison, je n’avais pas à m’interposer entre le client et le produit…

« Selen, non… »

Mais le faux nobliau s’était trop senti persécuté par mes mots directs : en un geste, il avait sorti un poignard de sa ceinture, le genre d’arme d’apparat inoffensive et émoussée, tout juste bonne à se rendre intéressant. Mais je n’avais aucune envie que ma peau soit trouée par cet imbécile… Je ne lui laissai pas le temps de me frapper. D’un coup, je levai mon poing vers son visage, et mon gantelet de cuir alla percuter sa joue dans un bruit sec. L’homme recula sous le choc, et je renversai mon tabouret dans mon mouvement. Le client se tenait la pommette d’une main tout en me toisant avec mépris et haine. Le grand chevalier servant de ces dames allait désormais pouvoir prouver son courage ardent en tuant l’impoli qui l’avait malmené ! Et il eut exactement la réaction que son apparence m’avait inspirée : il tourna les talons et fit quelques pas en direction de la porte, puis pivota une nouvelle fois vers moi, après s’être assuré d’être à distance respectable pour ne plus recevoir de coup, et affirma d’un ton haineux :

« Nous nous reverrons, jeune imprudent ! Nous nous reverrons ! »

Paroles, menaces… De combien de morts avais-je déjà été menacé sans qu’aucune ne soit mise en action. L’homme était en déroute, et c’est tout ce qui comptait. Qu’il tente ou non de me retrouver n’importait que peu. Je le regardai partir avec un sourire satisfait et discret, mauvais…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Lun 27 Juil 2009 15:38 
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Mon regard émeraude se releva doucement vers les yeux de Pheela. Elle m’en voulait, et ne pouvait me le cacher. Tout dans son expression me le criait à gorge ouverte, tant son air affligé que ses sourcils légèrement crispés, des ridules inquiètes au coin de ses doux yeux jusqu’au pincement à peine perceptible de ses lèvres désirables. Ces détails, je devais être le seul à les remarquer. Les autres étaient trop occupés à baver lamentablement en lorgnant ses formes généreuses pour identifier un quelconque malaise chez la belle… Elle n’aimait pas quand je buvais, ni quand je devenais violent, que je me faisais remarquer, ou même que je la défendais là où il n’y avait pas lieu de la défendre… Ce que je venais de faire, c’était me mettre entre un client et sa marchandise, et le patron transpirant de l’établissement m’avait déjà maintes fois fait comprendre qu’il n’appréciait pas ce genre de travers de la part de son personnel. Ça s’en soldait généralement par une semaine entière de travail sans solde ni congé, et puis l’ardoise était effacée, et tout pouvait recommencer.

Il était une chose agréable avec Ivan Lomet, c’est qu’il était trop bête pour tenir rigueur bien longtemps d’une erreur commise. La rancœur, ça n’était pas son habitude, et s’il se souvenait généralement de pas mal de choses, il semblait passer outre certains détails gênants. Il ne m’appréciait pas, et je lui rendais au quintuple, au moins, mais il avait au moins le bon sens de reconnaître que j’étais productif pour sa boite : les minettes aimaient se faire servir par un beau gosse comme moi, et les clients se sentaient en sécurité, avec moi derrière le bar. Les habitués savaient qu’ils pouvaient pavasser d’innombrables paroles sans que j’en répète un seul mot à quiconque. À dire vrai, c’était plus par désintérêt total de ce qu’ils disaient que par respect de la parole donnée, mais chacun y trouvait ainsi son compte, mis à part sans doute mes oreilles qui ne trouvaient généralement de réconfort que dans les nimbes insidieuses de l’alcool qui me dévorait l’esprit.

« Selen, tu n’aurais pas dû… »

Et me voilà tiré de mes pensées par la voix familière et agréable de la seule personne apte à me comprendre dans cette saleté de ville humaine aux ruelles trop sombres et trop tortueuses pour un épanouissement idéal. Je le savais, que je n’aurais pas dû, une fois de plus, frapper un client, lui enfoncer mon poing dans le visage jusqu’à lui briser l’arrête nasale, mais je ne peux supporter que l’on insulte Pheela. Et cet homme là, il l’avait insultée de par sa seule présence à ses côtés.

Je n’avais rien à répondre, pas de justification à donner, aucune excuse à présenter pour cet étalage gratuit de violence. Je me contentai donc d’opiner silencieusement du chef tout en me rasseyant sur mon tabouret, faisant tourner le fond d’alcool stagnant encore dans mon verre… Mais ce soir, ça n’allait pas s’arrêter là… Dans mon dos, je sentis du mouvement, le genre de mouvement caractéristique d’une seule personne en ces lieux : le gros Ivan poisseux et sa marmaille de femelles en chaleur m’avait pris pour cible, et je m’attendais d’un instant à l’autre à entendre résonner derrière moi sa voix grasse et horripilante…

« Sel’… »

Et voilà, l’homme le plus affligeant qui soit qui se croyait encore apte à me sermonner sur mes actes manqués. Ivan Lomet avait des choses à dire, et c’est sans même me tourner vers lui que je lui répondis d’un ton acerbe :

« Selen… Et je ne bosse pas aujourd’hui. Si t’as quelque chose à me reprocher, demande à tes gorilles de me faire débarrasser le plancher, s’ils en ont les couilles… »

Un soupir blasé, et l’homme aurait fait demi-tour, s’il avait suivi ses démarches habituelles de remontrances ratées. Mais aujourd’hui, ça ne semblait pas être le cas, j’allais être obligé de voir sa sale tronche suant à grosses gouttes telle une limace amorphe et répugnante. Pheela savait qu’elle ne devait pas s’interposer dans la conversation, et se leva un peu trop platement à mon goût, afin de s’éloigner docilement, pendant que je me tournais vers celui qui semblait désirer me parler. Il était là, gras et visqueux, à me reluquer de ses petits yeux porcins, tenant en laisse deux de ses chattes brûlantes préférées. Ce sagouin avait dans le regard une lueur que je ne lui connaissais pas, et sans me départir d’une expression neutre et morne, j’attendis ses doléances…

« Sel’… Tu me causes du souci, tu le sais n’est-ce pas ? »

Terrible entrée en matière totalement niaise de la part du glutineux pachyderme… mais je n’étais pas dupe, il était plus malin qu’il ne voulait bien le faire paraître, et plus machiavélique qu’il le disait. On ne devient pas aisément patron d’un bordel où le stupre est roi, aussi avilissante soit cette tâche…

« Je ne peux pas laisser passer ça, ce type était un client. »

Sans vergogne, je l’interrompis tout en restant calme, malgré une once d’irritation ironique dans ma gorge…

« Viens-en au but, Ivan, je n’ai pas de temps à perdre avec les crapule dans ton espèce… »

J’eu cru percevoir un gloussement dans son gosier déplorable. Il aimait ma verve directe et sans ambages, même s’il ne se serait jamais rabaissé à me le dire.

« Cette fois, pour punition de ton méfait, je vais te demander un service… »

« Je t’ai déjà dit que je ne bossais pas aujourd’hui ! Trouve un autre larbin pour tes sales besognes… »

Les ‘services’ du maître du purgatoire n’étaient jamais très reluisants, et souvent très malhonnêtes… Vente sous cape, ou autres noires actions dans les tréfonds putrides de cette cité du vice…

« Selen, t’as pas le choix mon gars. Cette fois, c’est ça ou la porte, et tu reverras jamais Pheela telle qu’elle est… »

Je savais cette crapule capable de mettre ses menaces à exécution. Il pouvait se passer de mes services, comme de ceux de sa danseuse fétiche. Il la défigurerait par ma faute, et la jetterait à la rue comme une catin des bas-fonds. Je ne pouvais accepter qu’il la mette en danger. Je fronçai les sourcils tout en le gratifiant d’un regard assassin.

« Vas-y, Ivan, raconte tes problèmes, qu’on en finisse… »

Dans quelle aventure glauque cet obèse allait-il encore m’emmener…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Lun 27 Juil 2009 21:43 
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Message pour Selen

« Le Ivan, il a pas de problème, que des solutions… »

D’un regard odieux et méprisant, il lève un doigt vers toi et cherche à atteindre ta poitrine pour te désigner. Apparemment, quand il parlait de solution, il pensait à toi.

Autour de lui, les donzelles en chaleur ricanaient machiavéliquement, se murmurant quelques fois des petites choses à l’oreille. Tu parvenais à peine à entendre un vague « Tu crois qu’il va lui faire le coup ? », et elles avaient l’air particulièrement amusé et enthousiaste. Avaient-elles le choix de réagir autrement ? Tout poussait à croire que non.

Le gros bonhomme attrapa celle qui avait parlé un peu trop fort par ses cheveux blonds platine et lui dit sans détour…

« Allons, dis lui donc ce qu’il devra faire pour m’aider, ma douce, si tu le sais si bien… »

Il n’y était pas de main morte, mais cela avait bien peu d’importance, tout ce qu’il voulait, c’était que les choses soient dites, peu lui importait le moyen.

« Auguste Brandburg, tu connais ? », lâcha-t-elle comme si elle venait de lui murmurer quelques mots doux. Manifestement, c’était la seule façon de s’exprimer qu’elle connaissait, et plutôt que de paraître une savoureuse invitation à quelques affinités poussées, on sentait là une forme de défi et de provocation. Comme si ce soir là, tu n’avais pas été à la hauteur d’assumer tes désirs…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Lun 27 Juil 2009 22:27 
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L’odieux personnage qui se trouvait devant moi ne pouvait certainement pas se satisfaire d’une réponse claire et concise, me donnant ma mission en se la fermant pour le reste. Cet individu avait une telle estime de lui-même qu’il devait emprunter des chemins détournés pour tout ce qu’il avait à dire. Ecœuré, je le regardai me toiser avec mépris tout en me désignant comme l’objet de ses désirs, me comparant sardoniquement avec les traînées sans cervelles qui lui pendaient au cou toute la journée. Son doigt boudiné, je n’avais pas à le recevoir sur ma poitrine comme si j’étais sa chose, comme si je lui appartenais et qu’il pouvait se permettre de m’atteindre quand il le souhaitait. Tout en cet être visqueux m’inspirait le dégoût, et s’il n’était pas si efficace en affaires, il y a longtemps qu’un pieu aurait traversé sa grosse tête chauve pour le clouer aux murs de sa bicoque lubrique. Ses chiennes en chaleur ne le pleureraient pas, sauf si elles avaient été payées d’avance pour, ou si elles craignaient que l’immonde vers gluant ait encore une chance de réchapper à la mort. Ainsi, lorsqu’il darda vers mon torse son index accusateur et indicateur, je reculai d’un pas sans lâcher ses petits yeux torves du regard, murmurant à son attention :

« Bas les pattes, Ivan… »

Il me connaissait, l’immonde. Il savait que nul ne pouvait me toucher sauf si je l’avais décidé et explicitement demandé. Son doigt, il pouvait se le fourrer dans la narine gauche, ou ailleurs s’il en trouvait une autre utilité libidineuse écœurante… J’aurais pu payer cher mes paroles, mais je n’en avais cure. Cette déjection gluante n’avait pas intérêt à lever la main sur moi au milieu de son établissement, sous peine de souffrir d’une réputation peu enviable dans la basse-cité de Tulorim. Ici, seules les femmes étaient soumises et rabaissées au rang de souffre-douleurs. Et c’est bien maladroitement qu’une des écervelées accrochées à la masse graisseuse de son bras ricana un peu trop fort et un peu trop moqueusement. Cette garce avait la maladresse dans le sang, à moins qu’elle ne fut réellement plus stupide encore qu’elle ne le paraissait. Et de sa boutade sans doute drôle pour des esprits étriqués comme les leurs, elle n’en tira qu’un froid regard de ma part. Je n’avais plus la force de réagir face à de telles puérilités humaines. Ces gamines n’étaient pas aptes à penser, ou même à parler. Et Ivan le terrible le lui rappela à sa manière.

La belle gazelle se vit presque arracher la touffe platine qu’elle portait sur le crâne, alors que le buffle propriétaire de cette maison close l’empoignait à pleine main pour lui refiler une bonne trempe qui ne m’arracha nul sourire de satisfaction. J’étais las de tant de violence gratuite sacrifiée à une cause inexistante, ou pour que le gros joufflu affirme sa position de mâle dominant dans son bordel.

L’alcool imprégnait encore mes veines, et la scène était tellement familière qu’elle me paraissait presque irréelle. Cette ordure battait encore une de ses gonzesses lamentablement soumise à sa paie de fin de semaine… Et comme la brebis lobotomisée par le fric qu’elle était, elle brouta avec satisfaction les paroles d’Ivan, alors que ma mine n’avait pas changé, alors que je regardais toujours la scène avec un flegme morose et blasé.

De ce spectacle affligeant, je ne retins qu’un nom, sans doute celui qu’il allait falloir que je trouve… Et je n’avais aucune envie de jouer aux devinettes. Ne prêtant plus la moindre attention à la catin blonde, c’est à Ivan que je m’adressai directement, d’une voix neutre et sombre…

« Si c’est pas le type dont j’ai brisé le nez, je vois pas. Et je pense que ta ‘solution’ marcherait mieux si tu étais plus vif dans tes demandes… patron… »

Ce dernier mot avait été éructé avec tellement de mépris que cela avait pu se voir sur mon visage lorsque je l’avais prononcé. Je vomissais ce terme à la tête de celui auquel il ne convenait que trop peu. Même les relents alcoolisés chargeant mon haleine étaient préférables à un tel discours…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 09:40 
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Ivan était amusé par ton manque de réaction face à ce qu’il se passait, et se mit à rire lourdement, d’un long raclement de gorge écœurant qui faisait remonter des tréfonds de ses poumons quelques choses glaireuses et nauséabondes, emplissant l’air devant toi d’une atmosphère soudainement devenue putride, avant que cela ne s’estompe lorsqu’il reprenait un peu de sérieux...

« Ne sois donc pas si impatient ! Hm… Patron, ça sonne quand même fort bien dans ta bouche ! »

Il relâcha sa prisonnière de ses mains et remuant maladroitement pour se frotter à elle, il entreprit de continuer ce que cette dernière avait commencé…

« Il y a plusieurs choses que j’attend de toi en fait, pour cet homme…Tu n’es de toute façon pas homme à faire les choses à moitié, pour elle ? N’est ce pas ? »

Il jeta un coup d’œil dans la direction de ton amie restée silencieuse, et se rendant soudainement compte qu’il y avait un peu trop de monde autour de vous, il emporta ses chiennes dans un coin de l’établissement où il y avait moins d’oreilles trainantes.

« Tu me suis…», laissa-t-il échapper de son cloaque d’une voix chantante en dandinant de ses fesses au rythme des vagues de ses créatures esclaves contre lui.

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 11:04 
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Et le gros vicieux partit dans un rire rauque et grossier et fit tressaillir ignoblement la graisse de son triple menton, alors que la peau tendue de son crâne s’offrait des spasmes tressautant comme une décharge de pouvoir dans la cervelle inexistante de cette abomination. S’il riait, je n’en comprenais pas le sens. Sans doute avait-il pensé à une chose déplaisante et sadique qui faisait remonter chez lui son côté machiavélique et pervers. À vrai dire, je ne voulais même pas savoir ce qui était passé par son esprit décharné de toute pensée saine pour qu’il glousse de la sorte, ce dindon infâme trop gavé de suffisance.

Les paroles qui suivirent donnèrent sans doute l’explication de cette hilarité suspicieuse. Le phoque glouton avait apprécié l’appellation pour le moins ironique dont je l’avais affublé en pensant initialement marquer mon dédain le plus total sur la fonction qu’il exploitait dans cet établissement, si tant est que l’on puisse parler de fonction, et même d’établissement, tant son inaction coutumière était flagrante, et tant ce lieu de débauche sonnait faux dans l’oreille de tout consommateur.

Alors qu’il relâchait avec satisfaction sa distrayante guenon blonde aux cheveux défaits par sa poigne énorme, je lui jetai un regard assassin. Oui, j’étais impatient, mais pas impatient de savoir ce que ce gros plein de soupe me réserverait comme mission. Tout ce qui me tardait, c’est que je puisse retrouver un autre point de vue que l’amas graisseux qui se dandinait affreusement juste sous mes yeux, symbole réel d’une humanité déchéante et poisseuse, que certains grands pontes se dardaient de dissimuler par des paillettes et des atours riches et recherchés, tant d’apparats qui cachaient leur vraie nature viciée et vérolée. Oui, j’avais hâte de voir cette montagne globuleuse retourner se vautrer sur un canapé du Purgatoire avec sa clique de favorites, pour qu’enfin je puisse à nouveau respirer l’air poisseux de la Basse-Ville, qui valait bien plus que l’atmosphère surchargée et pesante de cette salle édulcorée et chaleureuse.

Je remarquai à peine ses tentatives odieuses de frotter son torse nu et luisant de sueur collante au corps diaphane et dénudé de la princesse des égouts aux cheveux blonds. La pestilence qui envahissait mon odorat me fit un instant tourner de l’œil, ce que l’alcool n’aida en rien à dissimuler, et c’est avec un rictus maladif que mon regard se posa une nouvelle fois sur Ivan Lomet, dit le gras, le puant, et tout autre qualificatif déplaisant qui convenait si bien à son apparence immonde. Et ce crapaud baveux ne semblait pas pressé de me révéler ce qu’il attendait de moi. Je n’aimais pas ça, pas du tout, et au lieu de me confier les informations nécessaires à mon départ en mission punitive, il se contenta de répéter ce que j’aurais déjà pu deviner. Ainsi donc, je ne devrais pas seulement tuer cet homme. Peut-être aurais-je à le détrousser, l’extorquer, le torturer pour le faire parler, puis lui donner le coup de grâce en le laissant pourrir dans son sang coagulé. Telles étaient les méthodes du maître des lieux, et j’en avais soupé. Jusqu’ici, j’avais pu éviter d’être confronté au premier rôle d’une de ses missions sordides, me contentant de servir d’aide. Ainsi, pour mon compte ou pour le sien, je n’avais jamais ôté la vie… J’avais déjà arraché quelques doigts, déchaussé quelques dents, brisé un ou deux nez, mais c’était tout… Aujourd’hui, ça semblait différent : j’allais me retrouver confronté à une mission seul, ou en tout cas, j’aurais le mauvais rôle de l’affaire, celui qui pourrait me valoir des ennuis… Et je détestais déjà cet homme qui me mettait en danger sans l’once d’un remord, pour protéger ses vastes arrières dégoutants.

Je m’insurgeai tout de même avec une expression morne et un calme troublant contre sa phrase mi-interrogative. C’est avec un ton glacé que je lui répondis…

« Si je fais des choses, c’est pour moi, et non pour quelqu’un d’autre. Enfonce-toi bien ça dans le crane, Ivan. Il n’y a aucun chantage qui tienne avec moi, et tu le sais très bien. »

Je m’étais sans vergogne fait menaçant à son égard. S’il savait que j’étais un individualiste, il connaissait aussi mon attachement pour Pheela, et il n’ignorait pas non plus que la simple évocation d’une menace à son égard pouvait me mettre hors de moi et déclencher en moi des envies irrationnelles de meurtre et de vengeance. Par ces quelques mots, je lui faisais bien comprendre, à ma manière, qu’elle n’avait rien à voir dans l’histoire, et qu’il avait plutôt intérêt à se la boucler à son propos s’il ne voulait pas avoir les tripes arrachées avant la fin de la soirée…

Lorsqu’il me le demanda, je le suivis pourtant jusqu’au fond de la salle, à travers un brouillard de fumée opaque. Ça nous éloignait de Pheela, et c’était tant mieux. La belle n’eut droit qu’à un regard ténébreux de ma part, qui signifiait clairement qu’elle devait se planquer pour le reste de la nuit… Que ce soit dans ses loges poisseuses ou avec un client ambitieux…

Arrivés dans le lieu souhaité par l’immonde limace dansante, je lui jetai un regard sévère signifiant bien mon impatience. S’il dépassait les limites, ça pouvait devenir dangereux pour sa grosse gueule puante.

« Parle, Lomet, que tu sois débarrassé de cette histoire aussi vite que moi. À moins bien sûr que tu ne préfères que je te laisse t’en charger toi-même… »

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 18:55 
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Le sale individu te regarda droit dans les yeux, ou du moins, c'est ce qu'il essaya de faire, en prenant une moue faussement déçu.

« Et moi qui voulait mettre un peu de suspens et pimenter la chose ! Tu n’es vraiment pas joueur… Soit ! Venons en aux choses sérieuses, tu as raison, j’aurai l’esprit tranquille ensuite et je pourrai me consacrer…entièrement…à mes toutous que voilà…»

Il caressa le visage de l’une et la poitrine de l’autre avant de les repousser toutes les deux d’un coup vif pour les faire s’écarter un peu. Les autres qui n’avaient pas été rejetée de la sorte comprirent qu’il fallait un peu s’éloigner, et Ivan croisa soudainement les bras.

« Je voulais donc dire, juste avant, qu’Auguste, un vieil ami à moi qui travaillait ici avant toi, a besoin de ton aide. Il a besoin de quelqu’un comme toi, je n’en doute pas, pour apprendre à rendre ce qui lui a été prêté, et puis surtout, à payer pour les prêts qu’on lui fait… Qu’en dis-tu ?»

Les sourcils interrogatifs, il voulait savoir si tu avais bien saisi les nuances. Il te savait intelligent, et il avait envie de voir si tu avais bien compris. Et puis, il s’empressa d’ajouter :

« Oh, ne t’en fait pas, il n’avait pas l’air méchant, je l’ai connu plus ou moins docile à l’époque tu sais… Il était un peu comme toi ! Ca devait être mon autorité, mais je me demande si c’est encore le cas maintenant alors qu’il me doit tellement. Peut-être que si tu lui dis que tu es mon barman, ça pourrait t’aider ? Tu es son remplaçant…. »

Cette dernière phrase également le fit bien rire, comme s’il y trouvait là quelques choses de malsainement cocasses. Mais il était bizarrement le seul à s’en amuser, parce que ses jouets vivants s’en étaient allées à quelques mètres de là lorsqu’il les avait eu congédiés…Momentanément plus d’obligation signifiaient pour elles ne plus avoir besoin de jouer les échos.

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 09:58 
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Une fois dans son repaire, sans un coin dissimulé des regards de son antre viciée par les trop nombreuses diatribes exhumées ici de la raison humaine, voilà que la larve suante me servant de patron se fit plus bavarde, et la grosse langue bovine de sa bouche remua bien davantage qu’avant, alors que ses yeux porcins tentaient de me fixer avec discernement, sans grand résultat, puisqu’ils passaient de l’une de mes émeraudes oculaires à l’autre sans jamais se fixer, comme si l’excitation et le trac peuplaient ses pensées tortueuses et peu fixées. Un geste de tendresse, un mouvement grossier, et le voilà qu’il rejeta ses chiennes lubriques et vénales à un rôle secondaire de décors immuable et lointain qui faisaient une barrière entre notre conversation secrète et le reste de la salle. Il faisait pitié de voir à quel point ces femelles sans personnalité étaient les esclaves chétives de sa volonté cruelle et changeante, et la menace sous-jacente qu’il prononça à leur égard en disant vouloir profiter d’elles en fit frissonner plus d’une. Je ne sus pas si c’était par répulsion, par jeu théâtral d’excitation, ou par pure peur.

Cela m’importait peu, en fait, et je retournai mon attention sur l’obèse, délaissant à leur sort peu enviable ces belles de nuit lobotomisées par l’argent, la peur et la soumission. Le gros Ivan ne semblait plus leur accorder aucune attention, et son regard brillant de convoitise était dressé vers moi avec une lueur effrayante. Ses deux bras dénudés et poilus étaient croisés sur son torse glabre et gras, suintant des gouttes écœurantes d’une transpiration âcre et dégoulinante. Enfin il allait en venir aux faits, ou tout du moins il l’annonçait dans son attitude changeante. Ivan Lomet aurait-il été impressionné par ma menace de quitter le navire s’il ne m’informait pas clairement et directement de sa foutue mission punitive ? Qu’importe, je n’avais que faire de la manière dont il me percevait. Je le laissai donc silencieusement commencer son discours explicatif, qui dès les premiers mots, ne me plut pas. Sous le couvert de l’ironie et de l’humour noir, Ivan Lomet se permettait de m’ordonner la mise à mal de mon prédécesseur serveur au bar du Purgatoire. Et la raison de cette punition était une quantité apparemment impressionnante de dettes…

Lorsqu’il posa une semi-question pour que je lui affirme que j’avais bien saisi ce qu’il avait énoncé, je me contentai de hocher imperceptiblement de la tête en signe d’assentiment, même si l’air que j’arborais était sombre et sévère. Évidemment que j’avais compris qu’il ne faudrait pas à cet Auguste Brandburg une leçon à la craie et au tableau noir. Ce n’est pas affublé d’un tablier gris que je me rendrais chez lui, mais encapé de noir, le poing serré prêt à frapper… Les hommes comme Ivan avaient une notion toute particulière de l’éducation : ils pensaient que les coups aidaient plus facilement les idées à entrer dans la tête des gens. Dans une certaine mesure, il n’avait pas tort… Sil voulait se faire un ennemi de sang, c’était la meilleure solution pour y parvenir. Et quand toutes ces saletés jailliraient dans le purgatoire, je serais déjà loin d’ici, les laissant dans leur puérile guerre intestine…

À mon signe, gros Ivan poursuivit sa diatribe explicative avec un discours pédant qui seyait mal à quelqu’un de son envergure et de sa laideur. Sa naïveté était ridicule. Comme si un gros lard comme lui pouvait avoir réellement autorité sur quiconque. C’était la taille de sa bourse, qui le rendait intéressant à côtoyer, et non celle de sa panse. Sans sa richesse, il ne vaudrait guère mieux qu’un goret rampant dans la fange la plus crasse possible des bas-fonds de la cité.

À entendre ses mots, je ne pus m’empêcher de répliquer d’un ton caustique :

« Mon prédécesseur ? N’était-il pas mort, lorsque tu m’as engagé ? Tu sauras que ton baratin te joue des tours, Ivan, alors tiens t’en aux faits. Que tu me crois docile n’engage que toi, crapule, je ne suis fidèle qu’à ton pognon. Alors cesse tes insultes si tu ne veux pas te retrouver un jour la gueule poinçonnée de plaies béantes. Que veux-tu au juste que je fasse de lui ? Le tabasser, le tuer, le menacer, l’extorquer ? Donne moi tes explications, donne moi les moyens d’effectuer ma tâche, et n’en parlons plus. »

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 10:11 
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Ton ton agaçait lourdement Ivan, surtout que tu essayais de lui démonter lourdement sa baraque. Et ton histoire d’Alphonse déjà mort l’inquiétait soudainement…

« Mort ? Non, ce n’est pas du baratin, aux dernières nouvelles, il n’était pas mort…D’où c’est que tu tiens ça, toi ? »

En fait, tu l’avais terriblement perturbé, et avec ton air assez impassible, il ne parvenait pas vraiment à discerner ce que tu cherchais. Il se sentait un peu mené en bateau sur le coup, et quand il ne se sentait pas ‘le patron’, il n’était vraiment pas de bonne humeur. Il fit souffler ses nasaux de buffles enragés et poursuivit, devenant de plus en plus bavard…

« Mon p’tit gars, je sais pas ce que tu cherches toi non plus… »

Il jeta un regard en arrière comme pour se rassurer et trouva ses minettes un peu plus loin :

« Ecoute, vivant ou mort, j’en ai rien à foutre, tu me ramènes son fric, les affaires en ce moment…sont rudes ! Y’en a pour 450 yus, quelques choses comme ça, tu le tabasses si tu veux, tu l’extorques si tu veux, mais tu le tues…et s’il est déjà mort, tu le ressuscites pour mieux le retuer de ta propre main ! Ça sera parfait comme ça! Et en prime, tu me ramènes la pute qu’il m’a volé… »

Il eut envie de dire qu’il l’aimait bien celle là, mais dans le fond, une de plus ou une de moins, il n’en avait que faire. C’était simplement pour le principe, et pour corser un peu la tâche. Lâchant un peu son énervement, parce qu’il avait parlé sur un ton très véhément jusqu’alors, il ajouta en reprenant son air suffisant et machiavélique :

« Oh et puis, ne t’avise pas de vouloir garder l’argent, sinon, tu finiras comme lui… par la main cette fois-ci de ton futur remplaçant ! Par contre, si tu fais bien tout ce que je te dis, tu auras le droit… disons…»

Il héla ses femmes faussement en chaleur qui accoururent sans plus se faire prier, et chuchotant quelques choses à l’oreille de la plus sensuelle mais tellement cruche, il la laissa alors faire…

« Tu auras le droit à… ça ? »

Elle avait mis son doigt en bouche et l’avait léché langoureusement, avant de faire descendre ce dernier le long de ton torse, sans contact, mais tout proche, et s’arrêta à hauteur de ta ceinture. La proposition était explicite…

« Gratuitement! », conclus le porcin chef de ce lieu, en levant ses sourcils l’air coquin, avant d’ajouter l’air grave :

« Mais surtout, tu garderas ta place, Pheela sera saine et sauve, enfin… je crois, je ne réponds pas toujours des clients ! Toujours est-il que cet Auguste se cache dans les sous seuls aménagés d’une maison tout au Sud Est de la ville. Heureusement qu’à Tulorim les gens sont corruptibles pour pas grand-chose en échange de quelques informations… »

Te regardant d’un air dédaigneux de haut en bas, il ajouta :

« Pfeuh, je te mâche la tâche ! Mais c’est bien parce que j’ai envie que ça soit fait au plus vite et que j’ai besoin d’argent…Aller, fiche le camp maintenant, tu n'es plus le bienvenu jusqu'à ce que tu m'apportes la bonne nouvelle ! »

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2009 11:18 
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Ah ! Le porc épique semblait enfin sortir de ses gonds, et alors qu’il rentrait naïvement dans mon histoire rocambolesque et totalement inventée sur des propos qu’il aurait prononcés à mon égard, s’énervant de ne plus se souvenir de la véracité de mes dires, ou de l’incompréhension niaise qui marquait désormais ses traits sous le masque de la rage qui fulminait par ses affreux naseaux rebutants. Un sourire interne marqua mon esprit. Je n’avais que trop peu de fierté à avoir monté en bourrique cet âne déjà complet, mais le voir se répandre aussi lamentablement pour conserver un semblant de dignité directive me procurait une joie indicible et totalement sadique, qui ne manquait pas de me faire jouir spirituellement du pouvoir que j’avais sur cet homme, bien plus pernicieux et sous-jacent que celui qu’il pensait avoir sur moi, avec ses grands airs de patron sûr de lui et sans faille. Ce sourire sadique et satisfait ne se marquait bien entendu pas sur mes traits, toujours neutres au possible, sans laisser à mon interlocuteur grotesque la possibilité de percer mes tours à jour. Le flegme qui faisait mon masque était sans doute l’arme la plus efficace contre ce genre de gros dégueulasse sans cervelle, un méchant à la petite semaine, qui jouait les durs malgré son apparence de gros mou obèse et graisseux.

Ivan venait de se mettre en rogne, et tout dans son attitude signifiait le malaise qui s’était épis de lui. Il « tait seul face à moi, et perdait toute notion de pouvoir sur mon être. Il le ressentait, même si je le croyais trop bête pour clairement distinguer ce changement en y mettant les termes appropriés. C’est donc perdu, paumé, qu’il se retourna lamentablement vers ses chattes en chaleur pour s’assurer qu’il ne venait pas de se réveiller d’un rêve de puissance, revenant dans une vie de larbin sans ambition et sans force. Le voir ainsi s’humilier intérieurement était totalement grisant : ce gros plein de soupe était pitoyable, mais en rien je n’aurais pu avoir pitié de lui. C’était un être sans cœur, juste bon pour faire marcher une boite glauque comme le Purgatoire. Une plus grosse affaire l’aurait dépassé tout bonnement, et il se serait fait latter la gueule dans un bouge moins vulgaire et étriqué que les bas-fonds de Tulorim la sombre.

Enfin, il mit fin à cette attente ridicule de consignes pour ma mission de rattrapage, en me fournissant les détails cachés de cette affaire sinistre de vengeance lâche et indirecte. Comment cet homme pouvait-il se satisfaire d’un meurtre par les mains de quelqu’un d’autre pour palier à un affront qui lui fut fait ? La réponse était simple, ce gros Ivan n’était qu’un couard tout juste bon à déléguer ses basses besognes. Ce type était un vrai crevard, une raclure de la pire espèce, qui ne voulait jamais se mouiller directement dans aucune affaire, mais n’avait aucun remords d’envoyer à l’abattoir ses proches et connaissances. Il était tout juste minable.

Ainsi donc, mon but était de trancher la gorge de mon prédécesseur au bar du Purgatoire, connu sous le nom d’Auguste Brandburg, et de ramener la coquette somme de 450yus – et pas un de plus – ainsi qu’une catin ayant eu la bonne idée de se barrer quand il en était encore temps… Mais c’était sans compter la rancœur lamentable du chef d’établissement. La mission, était claire, et Ivan le dégoutant aurait pu arrêter là ses diatribes pour me laisser exécuter ses ordres mal embouchés. Évidemment, cet abruti ne s’arrêta pas là, et osa poursuivre ses paroles par une menace votive à mon égard, doublée d’une promesse de récompense charnelle qui, bien entendu, ne lui couterait rien d’autre qu’une prostituée en moins à ses basques le temps d’une passe offerte à l’œil. Ce type me dégoutait au plus haut point, et sa guenon soumise, si belle fut-elle, m’écœurait tout autant. La femme se bornait à paraître sensuelle et provocatrice, mais rien en son attitude ridicule ne me touchait, ou ne m’émouvait. Tout ce que cette femme vulgaire m’inspirait, c’était de la répugnance. Comment pouvait-elle ainsi offrir son corps en récompense ? Quelle personne assez sensée se mettrait ainsi à la place d’un simple objet de plaisir sans souffrir de désordres mentaux d’envergure ? C’est avec un regard assassin et un doigt menaçant que je me tournai vers Ivan, avant même qu’il eut le temps de prononcer un mot de plus. Ma voix se fit sévère et glaciale, tout comme le regard que je dardais sur lui.

« Garde tes menaces et tes récompenses sans intérêt, Ivan. Ne t’avise pas de tenter quoi que ce soit sur moi, ni même sur Pheela, ou ta gueule sera en lambeaux avant même que tu n’ais le temps de dire ouf, et tes membres éparpillés dans toute cette salle avant même que tu ais péri. »

Il termina son écœurant discours sur des indications géographiques sur l’endroit où je pourrais trouver ma cible. Ainsi donc, le barman c’était changé en tueur à gages… sans gage. L’ordure me chassa alors sans la moindre considération. Furieux, je tournai les talons sans rien montrer de mon agacement. Seules les paroles que je prononçai alors témoignèrent de mon irritation, et de mon envie presque irrésistible de lui coller mes poings dans la gueule jusqu’à ce qu’il ravale ses paroles.

« Fais gaffe à toi, Ivan. Un jour, tout ça se retournera contre toi… »

Et sans un regard de plus, je me dirigeai vers la sortie en cherchant vainement des yeux Pheela, sans doute dans sa loge ou avec un client… Je fis lourdement claquer la porte de la maison de stupre derrière moi, pour me retrouver dans la sombre ruelle nocturne faisant face à l’établissement…

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mar 19 Oct 2010 15:28 
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Je pénétrais dans un lieu qui me rappela le Temple des Plaisirs en bien moins luxueux. La musique battait son plein et de jeunes filles en tenues légères dansaient pour aguicher la clientèle. La boisson coulait à flot et les personnes présentes, majoritairement des hommes, encourageaient les filles à se dénuder d’avantages.

Sur l’une des tables plusieurs filles servaient des boissons tout en continuant leur show brûlant. Je ne savais pas ce que pensait Oryash de cet endroit mais personnellement je le trouvais à la fois excitant et à la fois répugnant. Ce lieu manquait de quelque chose mais je ne savais pas quoi.

Je me remémorais ce qu'Oryash m'avait dit à l'extérieur, qu'il pouvait sans doute y avoir quelqu'un au dessus de celui qui avait tué l'homme à l'auberge. Cette idée me glaçait le sang mais je ne laissais rien paraître aux yeux de la Phalange de Fenris. Maintenant que j'étais au bon endroit, il me fallait tout mon sang froid.

Je repérais la personne que j’avais suivit dans la rue. C’était un vieil homme au regard pervers qui venait ici pour se donner du plaisir. Ce n’était pas la personne que je m’attendais à voir mais au moins, nous avions trouvé le lieu que l’on cherchait.

Rapidement je m’étais assise à une table dans un coin, comme je l’avais fait à l’auberge. Je ne veux pas que l’on me remarque avant d’avoir repérer ma cible. Je repérais un homme entouré de cinq ou six filles. Il surveillais toute la salle avec un regard moqueur et un sourire au coin des lèvres. Assise je réfléchissais à la meilleure marche à suivre. Sauter dans le plat ou jouer sur la discrétion.

Ma table n’était pas très loin de la porte d’entrée. Discrètement je m’adressais à ma partenaire.

"À ton tour de donner ton avis. On rentre dans le tas ou on la joue discrète ? Le type entouré de ces filles doit être le gérant."

J’attendais l’avis de l’experte qui était en ma compagnie. Son aide m’allait être précieuse. Mais je comptais bien resté dans mon coin à observer.

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Dernière édition par Salymïa le Mer 20 Oct 2010 10:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Mar 19 Oct 2010 21:47 
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Dès la porte franchie Oryash sut exactement dans quel endroit elle se trouvait, un bordel. Des filles dansaient sur les tables, exposant leur chairs à des clients qui n'attendaient qu'une chose terminée à l'étage avec l'une d'entre elle.
L'atmosphère était envahie d'une nuage de fumée et une forte odeur d'alcool régnait. Une odeur qui eut pour effet d'attirer une léger grimace de dégout à la peau blanche qui demeurait à l'entrer du tripot. Elle repérait les lieux, la moindre issue possible en cas de problème histoire de ne pas partir à l'aveuglette.
La musique était forte ce qui l'empêchait d'entendre les commentaires qui se faisaient suite à l'entrée de Salymïa et à la sienne.

Deux femmes entrant ici laissaient supposer que ces dernières cherchaient de la compagnie ou bien venaient pour un travail. Qui plus est, toutes deux étaient pour le moins attirantes en bien des points mais l'expression de surprise que Oryash lut sur quelques visages à son entrée lui laissa supposer tout le contraire du moins en ce qui la concernait.

Salymïa n'avait pas perdu de temps et s'était déjà installée à une table histoire de ne pas se faire remarquer mais par manque de chance il n'en était pas de même pour Oryash qui par sa peau blanche attirait tous les regards.
L'elfe s'adressa à elle discrètement lui demandant la marche à suivre et notre Phalange de Fenris.

Oryash lui répondit tout aussi discrètement du bout des lèvres.

"A par le fait qu'il soit capuchonné, qu'as-tu remarqué d'autre sur l'individu que tu as croisé à l'auberge? Qui plus est, si tu l'as remarqué il en est sans doute de même pour lui. Il vaut mieux que l'on se sépare. De toute façon s'il est ici pour trouver du plaisir il y a fort à parier qu'il jète son dévolu sur l'une d'entre nous. La plupart des filles sont déjà en main à ce que j'ai pu voir.
Je m'installe là bas, la table près de l'escalier. N'oublie pas d'après les indications de Zarnam l'homme est tout de noir vêtu. La première qu'il emballe monte avec lui, suivit de près pas la seconde. Pour la suite on improvisera une fois dans la place.Quand au gérant, je m'en charge. A plus tard".


Oryash traversa la salle et s'arrêta quelques instants à la table du patron lui glissant quelques mots avant de déposer une petite bourse d'argent sur la table. L'homme acquiesça de la tête et empocha l'argent sans se faire prier. La jeune femme alla s'installer à sa table et dans la foulée commanda à boire histoire de passer pour une cliente comme toute les autres.

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 Sujet du message: Re: Le Purgatoire
MessagePosté: Jeu 21 Oct 2010 11:10 
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Assise chacune à une extrémité de la salle, vous remarquez très vite que des individus vêtus de noir, il y en a quelques uns, dans la salle. À commencer par le barman, un grand escogriffe balafré habillé d’un gilet de cuir noir et de pantalons unifiés. Il y en a aussi un non loin de la scène, à regarder le spectacle d’une jeune catin se trémousser langoureusement sous le rythme endiablé de la musique suave qui inonde la salle. Celui là est plus petit, les cheveux grisonnants, ses habits recouverts d’un pourpoint noir lui descendant jusqu’à mi-genoux.

Un troisième est attablé avec deux autres hommes, à boire et discuter peu civilement avec la serveuse munie d’un décolleté vertigineux. Ses caractéristiques sont un nez crochu comme le bec d’un rapace, un regard inquiétant de couleur verte, et un fin collier de barbe bien taillé sur son menton légèrement proéminent. Celui-là a une capeline noire et un chapeau de la même couleur, posé sur ses longs cheveux rassemblé en une queue de cheval tombant à l’arrière de sa nuque.

Le dernier est de loin le plus mystérieux : entièrement recouvert d’une large cape noire dont la capuche est rabattue sur son visage, il fume la pipe dans un coin de la salle, la braise de son objet éclairant par intermittence ses yeux guettant l’assemblée. Dans ceux-là, Salymïa ne peut déceler lequel est celui qu’elle recherche. Elle n’a pas vu le visage de celui qui quittait l’auberge de Grigwig…

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