Milice de Yarthiss

Cette milice cherche à sécuriser le fleuve et il y a souvent des explorations le long du cours d'eau traversant la ville pour vérifier que les transports de marchandises vont bon train. Elle s'occupe également de sécuriser les bois. Au delà de la protection des biens de la ville, elle cherche également à maintenir un certain ordre dans la cité et à résoudre les problèmes des gens. C'est donc une milice servant à la fois des buts économiques mais également sociaux. Elle n'engage que des gens avec une certaine morale, les elfes noirs ne sont donc pas acceptés, pas plus que ne le sont les fanatiques s'ils le montrent ouvertement. Bien sûr, après, ils ne sont pas dans les petits papiers de ceux qui se présentent et ne peuvent pas le deviner si ça ne se voit pas...


Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel (cf point IV /) aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

HRP: N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupant de la milice s'occupe de votre inscription

Comment faire sa mission ?

Une mission vous sera envoyée sur votre fiche de milice et elle se remplit par rp. Ça sera donc à vous de la gérer, en imaginant des péripéties et des aventures mouvementées, des rebondissements et surprises, avec combat si possible. Plus la mission sera complexe, meilleures seront vos récompenses !

Rappel : Les règles de milices

Gylurne entra dans le bâtiment l'air songeur et quelques peu inquiet. Il regarda les murs et l'enseigne de la milice de Yarthiss. Il avance doucement passant à coté des miliciens de garde et à ce moment là, un autre milicien, qui semble plus haut gradé, intervient.

"Bonjour, je me présente Gylurne, archer de la ville d'Hidirain, je viens postuler pour intégrer la milice. Je suis prêt à vous aider pour la ville."

Gylurne inspecta le visage du milicien et attendit la réponse de celui-ci. Il alla s'asseoir sur un petit tabouret qui était situé non loin de là.

<--- Après être passé chez Niran et avoir marché jusqu'à la milice, je finis par y arriver.
Seul un milicien gardait l'entrée. Quand je lui dis que je voulais intégrer la milice, il me montra une affiche derrière lui :

"Pour toute postulation à la milice, adressez-vous au sergent en chef."

En dessous avait été rajouté :

"Et cessez d'importuner le pauvre garde à l'entrée !"

Cela me fit sourire. Je tapotais l'épaule du garde pour l'encourager et je rentrai.
A l'intérieur, un long couloir desservait plusieurs salles : un dortoir, une cantine et un bureau, la pièce du fond et celle qui m'intéressait. Je m'y dirigeais donc quand le sergent se leva et vint à ma rencontre. Lorsque qu'il fut devant moi, il m'annonça :

"Je suppose que tu es là pour être recruter. Alors je vais être franc avec toi. En ce moment, beaucoup de recrues quittent la milice quelques semaines voire quelques jours après leur entrée dans celle-ci. Et sans vouloir t'offenser, tu ressembles physiquement beaucoup à ces lavettes."

Je reçus un coup franc et dur. Avant même d'être milicien, j'étais chassé... Je tentais le tout pour le tout :

"Attendez ! Laissez-moi une chance de vous prouver que je suis digne d'intégrer votre milice !"

"Très bien. Je vais te faire passer une épreuve. Si tu réussis, je t'intègre. Mais si tu échoues, tu partiras d'ici et tu n'y remettras jamais les pieds ! C'est compris ?"

"Oui m'sieur !"

Il me mena jusqu'à une salle dans laquelle on entrait par une porte dérobée. Quand nous fûmes rentrés, je pus voir trois mannequins armés d'un bouclier et d'une épée.

"Ton but, c'est de lui transpercer le cœur."

Je n'avais pas bien compris l'exercice quand d'un mouvement de poignet, il lui donna l'impulsion de tourner.

"Maintenant, vas-y ! Tu as le droit d'utiliser la force ou la magie à toi de voir."

Sachant laquelle j'allais utiliser, je souris : utiliser la force s'était se risquer à prendre un coup d'épée ou de bouclier. Alors que la magie, de loin, protégeait de ces attaques. Comme s'il avait entendu mes pensées, le sergent m'avertit :

"Ah oui. J'oubliais ! Ne te crois pas plus malin d'utiliser la magie car le bouclier a été enchanté pour renvoyer les sorts à leur propriétaire. Donc, tu as plus intérêt à ne pas le toucher."

Cela changeait tout, en effet. De plus, je n'avais le droit qu'à un seul essai : ma petite démonstration magique avait utilisé la moitié de ma puissance magique. Je ne pouvais utiliser désormais qu'un unique sortilège. Et de plus, auparavant, je n'avais pas concentré ma magie sur la précision mais la puissance. C'était une nouveauté pour moi.

(Petite note personnel : dès que j'en aurais le temps et l'argent, je devrais trouver un moyen d'augmenter ma quantité de magie. Parce que pour l'instant, mes actions magiques sont très limitées...)

Inspiration... Expiration... Concentration... Et... Maintenant ! Je venais de repérer le moment où le bouclier était de côté donc plus facile à éviter. Des arcs électriques jaillirent de mes mains pour la seconde fois de la journée et vinrent ouvrir une brèche dans le dos du mannequin. Enfin, je pus le voir quand ce dernier fut arrêté.

"Bravo. Tu as gagné. Tu pourrais le refaire ?"

"Je suis désolé, mais pas aujourd'hui. Je crois que je viens d'atteindre les limites de ma magie. J'en ai déjà fait usage tout à l'heure."

Pas si déçu que cela, il me lâcha ces mots :

"Ce n'est pas grave. Tu verras, tu vas finir par t'améliorer. Et puis, je te rassure. En combat, l'adversaire est plus facile à toucher et il ne peut pas te renvoyer tes sorts."

Par la suite, le sergent t'emmène dans son bureau pour que tu signes les papiers de ton inscription à la milice. Il croise les bras, silencieux, en te regardant faire, puis te tend un dernier bout de parchemin. Ton premier ordre de mission.

"Bien, recrue. Je vais t'envoyer régler un cas assez simple pour te faire la main ! Nous avons récemment reçu une plainte de bucherons qui coupent des arbres à l'orée de la forêt, à l'extérieur de la ville. Ils se plaignent de nuisance nocturne indéterminée. Pour faire simple, ils disent que certaines nuit, la forêt fait un boucan impossible tout près de leur campement. Va enquêter sur l'affaire, et arrange l'histoire si tu le peux. J'attendrai ton rapport sitôt ta mission finie."

Et il te tend le parchemin où tout est consigné, t'envoyant à ta première mission.

Après ce rite de passage, le sergent me mena dans son bureau et me fit signer les papiers de mon inscription. Il attendit patiemment que j'eus fini les bras croisés et quand ce fut fait, il me tendit un bout de parchemin. Une lecture en diagonale m'a apprit que c'était mon premier ordre de mission. Il y ajouta ces mots :

"Bien, recrue. Je vais t'envoyer régler un cas assez simple pour te faire la main ! Nous avons récemment reçu une plainte de bucherons qui coupent des arbres à l'orée de la forêt, à l'extérieur de la ville. Ils se plaignent de nuisance nocturne indéterminée. Pour faire simple, ils disent que certaines nuits, la forêt fait un boucan impossible tout près de leur campement. Va enquêter sur l'affaire et arrange l'histoire si tu le peux. J'attendrai ton rapport sitôt ta mission finie."


"A vos ordres, sergent !"

"Bien, repose-toi pour ce soir et va enquêter demain à la première heure."

J'hochais la tête et sortis. --->

<--- Dans l'état où j'étais, le garde eut du mal à me reconnaître. Il refusa de me laisser entrer jusqu'à ce que je sortes mon insigne. Il dut admettre son erreur et me fit rentrer. Avant d'aller voir le sergent, je passais à l'infirmerie.

"Qui est le médecin ici ?"

"Moi !"

"Venez ici, j'ai besoin de soins d'urgence !"

Il vint très doucement vers moi et me demanda :

"Alors où êtes-vous blessé ? Mais, attendez ! Vous êtes en pleine forme ! Vous vous fichez de moi ? Je n'ai pas que ça à faire, vous savez !"

"Ce n'est pas pour moi, c'est pour lui.", dis-je en montrant Nolan de la tête.

Le "médecin" (Et moi, je suis une chèvre !) se pencha, le regarda de près et dit :

"Il est de la maison ?"

"Non, mais..."

"Il n'y a pas de mais ! Je ne soigne que les miliciens et pas des paysans !"

Le rouge m'est rapidement monté à la tête. J'empoignais l'effronté et le plaquai contre le mur.

"Premièrement, ce n'est pas un paysan ! Deuxièmement, il m'a sauvé la vie et vous lui devez le respect autant qu'à moi ! Et dernièrement, je suis peut-être fatigué, mais, il me reste assez de magie pour te faire changer de monde alors, tu as intérêt à garder mon ami dans celui-ci ! Compris ?"

Il acquiesça de la tête et se mit au travail.

"Attends ! Je voulais te... remercier. Mais, j'y pense : c'est quoi déjà ton nom ?"

"Anémbor. Anémbor..."

Je le surveillais quelques instants puis, je me dirigeai vers le bureau du sergent. Il y était, rédigeant des rapports.

"Mission accomplie, chef ! Des trolls... C'était rien que des trolls..." --->

Le bâtiment de la milice n’est guère éloigné de la scierie, elle aussi excentrée par rapport aux habitations. Aussi ne nous faut-il que peu de temps pour nous y rendre, tout penauds de notre déconfiture auprès de père. Durant ce court trajet, cependant, je me suis assurée que ce revers du destin n’est finalement pas si négatif que ça, puisque ça me permettra de connaître de nouvelles choses, de vivre d’autres aventures, de sortir un peu d’un quotidien bien trop ennuyant si on n’y prend pas garde. Par chance, jusque-là, j’ai toujours su trouver quoi faire, avec mon esprit aventureux et souvent imprudent, mais rien ne dit que je ne vais pas un jour manquer d’inspiration pour me mettre en danger. Avec ce nouveau boulot en perspective, le danger viendra à moi bien assez vite, et l’aventure aussi. J’en connais un qui est sûrement bien moins ravi de s’exposer ainsi alors qu’il n’aime rien tant que le confort de la ville et des richesses de nos aïeux.

Un peu ragaillardie par ces pensées optimistes, je pousse la porte de l’endroit et entre dans une petite pièce mal éclairée, malgré l’heure claire du jour, qui contient une table d’accueil, et plusieurs portes. Un hall d’entrée, qui sert aussi apparemment de salle d’attente. Un soldat mal rasé, dans sa livrée vert et marron, couleurs de la ville, aperçoit notre entrée de derrière la table et s’adresse à nous de sa voix enrouée.

« Holà les jeunes, vous vous croyez dans un moulin ? Fermez donc c’te porte ! C’pour une réclamation ? Quelqu’un a volé votre pâtisserie ? »

Je sens la colère monter en un bloc en moi. Le rouge me monte aux joues, et je souffle d’exaspération, serrant les poings, avant d’avancer vers le milicien assis avec empressement. Je claque du plat de la main sur la table et le domine, me penchant vers lui pour répondre hargneusement à ses propos déplacés.

« Une réclamation contre vous, si vous persistez à parler de la sorte, vieux malpoli ! »

Le garde fronce les sourcils devant tant de dédain, et s’apprête à répliquer…

Rapidement, Astérie et moi parvenons à la milice, située dans le même coin de la ville que ce qu’il reste de la scierie familiale.
Chaque pas qui me rapprochait de ce sombre bâtiment me faisait prendre conscience que je n’avais aucune issue de secours : j’allais travailler. Cette idée ne me plait pas, mais je sais que Père a pris une telle décision pour notre bien à tous. Je ne sais pas exactement en quoi consiste le travail d’un milicien… J’espère seulement qu’il me permettra de rester en ville et de poursuivre à vaquer à mes occupations habituelles : tailler le bois, rencontrer des filles, boire un godet de bière à la taverne, rencontrer des filles, ennuyer ma sœur, rencontrer des filles… Mais, j’ai comme une mauvaise intuition. J’ai bien l’impression que ce travail va profondément modifier mes habitudes de vie. Qui sait, peut-être vais-je y prendre goût ? De nouvelles expériences ne peuvent me faire tant de mal, après tout.
Nous pénétrons dans le bâtiment. La pièce est si sombre que mes yeux mettent du temps à s’acclimater, encore habitués à la vive lumière de l’extérieur. Une odeur de renfermé flotte dans l’air et rend l’ambiance trop glauque à mon goût.
Je n’ai pas le temps de saluer l’homme vêtu aux couleurs de la ville, un milicien sans doute, que ce dernier nous aborde de façon fort peut agréable. Non seulement il nous traite de gamins, mais en plus, nous prend pour de petits fayots trop gâtés venus se plaindre auprès de lui. Bon, d’accord, jusqu’ici, nous étions trop gâtés. Mais je vous, signale, cher monsieur, que les temps changent !
Asterie, dont le sang ne fait qu’un tour, s’emporte immédiatement. Elle agresse pratiquement le soldat et n’hésite pas à se faire entendre. Elle va même jusqu’à le menacer. Ne se calmera-t-elle donc jamais ?

(Bon sang, Asté !)

Sur le ton le plus poli qui puisse exister, je l’interromps immédiatement, avant que le soldat, lui aussi, ne monte sur ses grands chevaux.

- « Bonjour, cher monsieur ! Ma sœur, ci-présente, et moi-même, voudrions, contrairement à ce que vous pourriez pensez de nous, être engagé au sein même de cette milice ! »

En l’empoignant par le bras, je chuchote discrètement à ma sœur, sans desserrer les dents ni quitter l’homme du regard :

- « Calme-toi. Il pourrait être notre plus proche collègue. »

Je la sens exaspérée de ne pouvoir poursuivre son tintouin, mais néanmoins un peu plus détendue. La raison se répandrait-elle enfin en elle ? Je poursuis auprès du milicien.

- « Vous embauchez bien, n’est-ce pas ? À qui doit-on s’adresser ? Sachez en tout cas que personne ne connait mieux que nous la ville et ses environs. Ce serait un réel atout, pour la milice de Yarthiss, que de nous avoir dans ses rangs ! »

L’homme à la barbe naissante marmonne sans qu’on ne puisse comprendre le moindre mot. Il nous désigne deux chaises, dans le coin le plus sombre de la pièce. Supposant qu’il faille s’y asseoir, j’y entraîne Asterie, attendant patiemment la suite des évènements.

Intervention GM / Mission Milice

Alors que le milicien s'apprête à vous répondre, il est coupé par une voix venant d'un corridor derrière lui.

L'impétuosité est l'adage de la jeunesse, mais pas celui des milices.

Un homme sort du corridor derrière le soldat, il arbore une armure et des vêtements aux couleurs de la ville. Dans son dos trône une épée à deux mains. Il esquisse un sourire sur son visage tanné par le soleil et dépose une main sur l'épaule de son collègue afin de le calmer. Il vous observe un instant, prenant le temps de la réflexion.



Si vous voulez toujours entrer dans la milice, suivez-moi.

Il s'engouffre dans la pénombre du couloir, alors que le milicien reprend son travail, prenant grand soin de vous ignorer.

Je m'appelle Load Down, Capitaine de la milice.

Il ne vous laisse pas vous présenter et ouvre la porte d'un petit bureau, remplit de parchemin et tout juste éclairé par la meurtrière sur le mur derrière celui-ci. Il s'assoit et vous fait signe de prendre une chaise. Il y en a deux, une par terre et une autre dans un coin sombre en train de servir de bibliothèque à des livres usés.

Vous me trouvez jeune, n'est-ce pas.

Il sourit.

Suite au tremblement de terre, beaucoup de nos généraux sont morts. Il y a eu comme une promotion naturelle.

Il poursuit en sortant une feuille et en fouillant longuement avant de trouver une plume et un encrier.

La ville est remise maintenant, mais du chaos de la colère de Yuimen est née un groupe de voleur. Ce groupe sévit dans les bois aujourd'hui. Si vous êtes prêts, j'aimerais que vous les infiltriez et que vous me rameniez leur chef que nous puissions faire un exemple et montrer que Yarthiss est définitivement guérie.

Il vous tend une feuille avec l'ordre de mission et le tampon de la ville.

Apposer vos noms et prenez cette feuille elle vous servira pour récupérer le matériel nécessaire.

Mais avant qu’il n’ait eu le temps de répondre à ma provocation, Sihlaar se fait le devoir de mettre fin à la rixe probable qui découlerait de mes mots. Il tue le conflit dans l’œuf, en s’aplatissant pour revenir à un thème plus terre à terre : notre recrutement. Laissant le milicien jauger sa demande, il m’attrape le bras et me souffle de me calmer. Je grimace en récupérant pour moi mon bras, soufflant d’exaspération, mais je dois bien me rendre à l’évidence que la tempérance dont il fait preuve est la meilleure attitude à adopter. Alors qu’il veut répondre, il se fait une fois de plus couper la parole, et clouer le bec. Ses lèvres semblent rebondir l’une contre l’autre comme l’auraient fait celles d’un poisson gluant hors de l’eau.

L’homme qui est intervenu, milicien lui aussi, mais d’un grade certainement supérieur au plancton de garde assis là, au vu de son armure plus travaillée, et de sa grosse épée, s’avance dans la pièce. Il nous moralise deux-trois paroles, mettant mon comportement sur le compte de l’impétuosité de la jeunesse. C’est un homme fait, mais assez jeune, quoique sans doute plus âgé que moi. Il a des cheveux clairs coupés courts, et une barbe entretenue orne son menton. Très vite, il nous enjoint, mon frère et moi, d’entrer dans son bureau. Sans un mot, je le suis dans son antre en compagnie de Sihlaar, non sans jeter un dernier regard provocateur à l’encontre du garde de l’entrée, qui est déjà retourné à ses pénates.

Alors que nous marchons vers une petite porte, l’homme se présente comme le capitaine de la milice de Yarthiss. Load Down. Ici, c’est lui le patron, et son jeune âge, qu’il fait remarquer d’ailleurs, rend ce grade encore plus surprenant. Un nanti, sans doute. Un requin de la milice qui a su profiter des occasions qui lui étaient données. La mort des généraux après un tremblement de terre, apparemment, explique-t-il comme pour se justifier. Il nous ouvre son bureau, et j’y entre sans attendre, lorgnant la pièce dans sa globalité. Pas de faste, ici, tout est simple et fonctionnel. Une ambiance assez sombre, des chaises, une table d’écriture envahie de parchemins… Le cliché parfait du garde débordé de travail, ou trop peu organisé pour pouvoir ranger de ses propres mimines son bureau.

Je reste debout, écoutant attentivement ce qu’il a à nous dire, et sa réponse à notre engagement. Et je suis surprise de constater que l’homme, peu rancunier des remarques à son subordonné, nous confie sitôt une mission concernant l’infiltration d’un camp de bandits en forêt, dont le chef doit subir le coup d’une arrestation. Une mission en forêt ! Voilà qui ne peut que me réjouir. Et quelle aubaine pour vivre une aventure pleine de rebondissements !

Sitôt qu’il nous le présente, je signe le feuillet marqué du tampon de la milice, signe de notre engagement envers les forces de l’ordre de cette ville. Pas de temps à perdre. Je glisse la feuille vers mon frangin, et me dirige déjà vers la porte de son bureau pour partir, non sans manquer de lancer au passage :

« Ce bandit n’a qu’à bien se tenir. Préparez-vous à l’accueillir. »

Et je tourne les talons vers le hall d’entrée, attendant Sihlaar pour quelques petits préparatifs spéciaux pour la mission. Hors de question que nous nous munissions d’équipements de la milice si nous devons infiltrer ce gang. Cela ne parviendrait qu’à nous faire plus vite repérer.

Une voix forte s’élève d’un couloir donnant dans la pièce où nous sommes assis. Dans ses habits rouges et verts, un milicien d’un grade manifestement plus élevé nous interpelle. Apparemment, il a entendu l’entièreté de notre conversation. Y compris les railleries d’Astérie, ce qui nous vaut un léger sermon de sa part.

(Merci Asté ! Grâce à toi, on se fait bien voir dès le premier jour !)

L’homme se présente. Il s’agit du Capitaine Load Down, autrement dit, la personne à laquelle nous devons obéir dès à présent. Malgré ses traits jeunes, qu’il essaye de dissimuler sous une légère barbe, le Capitaine impose une certaine prestance, de l’autorité. Je suppose qu’il n’a pas le choix que d’avoir cet air froid et impérieux, s’il veut se faire respecter d’hommes certainement plus âgés que lui.

Il nous ordonne de le suivre dans son bureau, inondé par des flots de paperasse, dans lequel il semble avoir du mal à se retrouver.

(Autoritaire, peut-être, mais pas organisé pour un yus !)

Je croise les doigts sur ma poitrine, l’écoutant attentivement, tandis qu’il nous explique l’objet de notre première mission. Nous allons devoir trouver, dans les bois, le chef d’une bande de voleurs qui sévit à Yarthiss, et le livrer à la milice. Je suis étonné de l’importance de cette mission et de la confiance qu’il nous accorde. Ce ne sera pas simple, car ne l’oublions pas, ni Asterie, ni moi, n’avons la moindre expérience dans ce domaine.

Si ma sœur arbore une mine réjouie à l’annonce de cette mission, il n’en est pas de même pour moi. La forêt. Beurk. Elle est aux anges, bien sûr ! Nous allons devoir faire nos preuves dans son milieu naturel. Mais moi ? Moi, je préfère la ville et son confort, sa foule, ses bruits. Je ne connais pas grand-chose, à la forêt. Ce sera d’autant plus difficile.

(À moins que… )

Une idée germe dans mon esprit. Mais Asterie termine de signer le document, et c’est à mon tour de m’y pencher.

Tout en réfléchissant au plan d’attaque naissant, je signe distraitement le papier tendu par le Capitaine Down. Et voilà. Plus le temps de faire marche arrière ! Nous sommes désormais… miliciens !

Asterie s’empresse de quitter le bureau. Lorsque je la retrouve, je lui fait directement part de mon plan.

- « Bien. Nous devons donc mettre la main sur ce bandit. Son clan est basé dans la forêt, mais c’est certainement en ville qu’il sévit avec sa bande. Et où trouve-t-on de l’or, en ville ? Dans les tavernes ! C’est là-bas que nous devons aller, Asté. On les repère, on les observe, on les infiltre. Bon, c’est sûr, ça m’étonnerait que le chef du clan vienne piller en personne… Nous ne verrons là que ses acolytes… »

Je marque une petite pause, laissant le temps à ma frangine d’ingérer mes propos et de trouver une solution à cette première faille que contient mon plan. Puis, je poursuis:

- « Bon et, je sais ce que tu vas me dire. Que je suis connu dans toutes les tavernes de la ville, et qu’en plus, le fait qu’on se fasse engager à la milice a déjà fait le tour de Yarthiss. Mais peu importe. Nous dirons aux malfrats qu’effectivement, nous sommes miliciens, mais que cela nous a été imposé par père. Nous jouerons les jeunes effrontés opposés à toute forme d’autorité, et nous feindrons de détenir des informations de la plus haute importance, récoltée à la milice, qu’il ne faut absolument communiquer au chef. De la sorte, ses sous-fifres nous conduiront à lui. »

Tout en parlant, mon visage s’éclaire de plus en plus. Le plan défile dans ma tête à une allure folle. Je parle vite, comme si je craignais que la pensée ne s’évapore de mon esprit avant que je n’aie le temps de la communiquer à ma sœur.

- « Donc… Nous devons aller chercher des équipements aux couleurs de la ville. Alors, t’en penses quoi ? »

Mon frérot me rejoint au plus vite, sans doute après qu’il ait lui aussi signé la décharge. Sitôt près de moi, il entame un discours stratégique sur la manière dont nous allons nous y prendre pour arrêter ce chef bandit. Fort de son expérience citadine, c’est sur celle-ci qu’il base, bien entendu, son plan. Selon lui, c’est en ville que ces bandits s’activent pour piller l’or des usagers des tavernes. C’est là qu’il veut se rendre, dans les tavernes, afin de les repérer, observer et infiltrer, selon ses propres termes. S’en suit alors une série d’arguments qui mettent pour moi totalement à mal l’utilité de son plan : le chef ne s’occupe sans doute pas lui-même de la basse besogne, il est archi-connu dans les tavernes et se ferait gauler quoi qu’il arrive, puisque notre embauche à la milice a sans doute déjà fait le tour de la ville, via les langues par trop bavardes des employés du paternel.

A ces faits, il propose une contre-attaque : le fait de jouer sur nos esprits rebelles. Sur cette impétuosité de la jeunesse balancée par le Capitaine de la milice. Réactionnaires, nous devrions nous affirmer aller à l’encontre de la décision paternelle… Tout en espérant que le père ne l’apprenne jamais. Encore que, mère le prendrait sans doute plus mal encore, fut-ce un jeu ou une ruse sérieuse pour parvenir à notre but final.

Sihlaar finit par conclure qu’il nous fallait donc des équipements de la milice… L’inverse de ce que j’ai imaginé en quittant le bureau du cap’taine. Finalement, il me demande mon avis sur son plan, et… je le lui donne sans faux semblant.

« Ben… Outre les failles que tu as déjà soulignées, il y a aussi celle de me voir, moi, débarquer dans une taverne. C’est pas mon genre, et y’a pas mal de monde ici qui le sait. Surtout attifée avec des affaires de milicienne. Ton plan, pour moi, c’est se jeter dans la gueule du loup. De fait, ça serait pas mal de les infiltrer, mais c’est tellement hasardeux que je ne m’y reposerais pas. Non, il nous faut autre chose… »

La graine de plan que j’ai eue en signant la dérogation s’écoule alors hors de mes lèvres, alors que je noue mes longs cheveux frisés en une queue lâche à l’arrière de ma tête.

« Ce sont des bandits des forêts. Ils n’ont donc aucun intérêt à intervenir en ville, où la garde les arrêterait presque aussitôt. Ils braquent, à mon avis, les voyageurs. Ce sont des voleurs de grands chemins, formés pour sauter en supériorité numérique sur les carrioles des marchands ou les aventuriers isolés. »

Et là, l’énonciation du plan :

« Ce qu’on doit faire, c’est aller en forêt le plus discrètement possible et tenter de pister leur trace pour trouver leur campement. Là, il nous faudrait les observer, les espionner sans nous faire remarquer, afin de voir quand et comment le chef peut s’isoler. Car au milieu de ces hommes, nous ne pourrons rien contre lui… Mais s’il est seul, il y a déjà plus de chances. Et pour être discrets, il ne faut surtout pas qu’on prenne de l’équipement aux couleurs de la ville. Ce serait la meilleure manière de nous faire repérer, de nous alourdir inutilement et de faire du bruit avec des objets dont nous n’avons pas l’habitude. »

Le mot est lancé. Pour moi, mon plan est bien plus efficace que le sien. Mais sans doute pense-t-il la même chose à l’égard du sien. Je le laisse me répondre, avant de m’emballer davantage sur mes explications.

J'écoute attentivement les propos de ma frangine. Comme j'aurais pu m'en douter, son avis diffère du mien. Elle ne veut pas agir en ville, mais en forêt, parce que selon elle, nous avons à faire à des bandits de grands chemins plutôt qu'à des pilleurs de tavernes. Et je dois admettre qu'elle a certainement raison. Ceci dit, je trouve qu'elle en fait un peu trop et qu'elle balaye trop rapidement mon plan qui ne me semble pas si mauvais. Je retrouve là son aversion à se rendre dans un établissement de consommation de boissons alcoolisées...

Je réfléchis quelques instants. Finalement, la solution ne serait-elle pas d'agir sur plusieurs fronts? Nous profiterions ainsi du fait d'être deux pour réaliser cette mission. C'est un atout non négligeable dont nous nous devons de profiter.

- "Tu as peut-être raison concernant le fait que le chef du clan ne sera sans doute pas dans les tavernes. Mais je ne trouve pas mon idée d'infiltration auprès d'eux si mauvaise. Les larbins du chef côtoient certainement les bars de la ville à la recherche de petits profits et ils nous mèneront forcément à leur camp."

Je marque une petite pause avant de poursuivre, certain de détenir le plan adéquat à présent.

- "Alors pourquoi ne pas nous séparer? Toi, tu espionnes en forêt, tu prends tes marques, tu repères les lieux. Moi, je m'infiltres en taverne en me faisant passer pour l'un des leurs et j'observe leurs façons d'agir. A la tombée de la nuit, nous nous retrouverons à l'orée de la forêt et nous établirons ensemble le meilleur plan à mettre à exécution. Qu'en penses-tu?"

Arrivée devant le bâtiment, Siam hésita. Elle ne ressentait ni peur ni appréhension, mais plutôt l'impression étrange de ne pas être à sa place. De nombreuses personnes allaient et venaient, tandis qu'elle restait à quelques mètres de la porte, indécise.

(Par les Dieux... Je ne m'en était pas rendue compte, mais je n'ai eu aucun contact avec qui que ce soit depuis un bon moment. Bon, excepté le gamin de l'autre jour; mais sinon...)

"Mademoiselle? Vous comptez entrer un jour ou pas? Parce que ça fait bien dix minutes que je vous vois plantée devant notre porte, et je suis au regret de vous dire qu'on va finir par vous prendre pour une espionne si vous restez ici, surtout dans cet accoutrement."

Un jeune homme venait de l'interpeller, un sourire aux lèvres. Elle mit un peu de temps à saisir qu'il venait de plaisanter.

"Hum, je vais entrer", répondit-elle en se composant un visage impassible.

"A votre guise."

Elle pénétra à sa suite dans une pièce de taille moyenne meublée simplement. La seule chose qui attirait véritablement l'attention était un énorme bureau surchargé de monceau de feuillets, disposés en piles à l'équilibre instable. Le jeune homme le contourna et s'assis derrière.

"Bon, que puis-je pour vous?"

Siam resta silencieuse un instant, cherchant ses mots tout en faisant courrir ses yeux sur les différents éléments de la pièce. Elle donnait l'impression d'une nonchalance désabusée, alors qu'au fond d'elle même elle ne savait pas comment présenter sa requête. Son mutisme ne sembla pas déranger son interlocuteur, qui s'était plongé dans la lecture d'une liasse de documents.

(Enfin quelqu'un qui ne considère pas le silence comme du temps perdu...) songea la jeune fille.

Elle prit finalement la parole, tandis que le jeune homme relevait les yeux.

"Je souhaiterais intégrer votre milice. Hum..."

Elle hésita. Le mot avait du mal à franchir ses lèvres.

"S'il vous plait.