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 Sujet du message: Le guérisseur
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 09:31 
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Le guérisseur


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Dans un bâtiment du centre ville, se tient un guérisseur réputé dans tout Nirtim pour ses soins et ses potions rares. Il est un éternel solitaire, à l'allure des plus sauvages.

La plupart du temps, sa bâtisse est fermée car il travaille tout le temps sur la distillation de ses potions, mais il vous ouvrira pour des urgences.

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Ven 6 Juil 2012 20:28 
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Une fois par semaine je me rend chez le guérisseur pour qu'il m'apprenne son métier. Certes ma mère m'apprend des choses, mais elle n'est pas guérisseuse et ne peut tout m'apprendre. Aujourd'hui ma leçon consisterait à apprendre à fabriquer par mes propres soins une potion. Dans peu de temps j'allais pouvoir travailler seul et peut-être partir d'Oranan, mais ce n'est pas encore dans mes projets.
Personne ne connait le vrai nom du guérisseur, on le surnomme Archi. C'est une personne très savante, qui m'a toujours poussé à aller au bout de mes rêves. C'est lui qui m'a donné envie de devenir guérisseuse, d'aider les autres, de les soigner, d'être utile pour la population. A la maison, j'ai tous le temps aidé ma mère.
Aujourd'hui Archi est de bonne humeur, il me presse de rentrer. Nous ne nous embêtons pas avec les formules de politesses et il commence à m'expliquer comment va fonctionner le cours d'aujourd'hui. "Tu vois cette plante qui est là ? Tu vas la prendre et la découper en très fine tranche, que tu vas ensuite mélanger avec cette eau. Au travaille !". Je suis ses instructions dans l'ordre et une fois mon travaille achevé, Archi me dit que ce n'est pas fini : "Ce n'est que le début. Maintenant que tu as préparé la base de la potion il faut que tu prépare le reste. Cela te prendra une heure et quand tu auras fini il faudra tout laisser reposer une journée et tu finiras demain la potion. Donc la première étape consistera ...". Il m'explique comment préparé la potion pendant dix bonne minutes, puis après je peux commencer à prépare la potion. Elle est très dure à préparer, et ce n'est pas du tout un jeu d'enfant.
Je suis contente d'en finir une heure plus tard et de pouvoir partir. En sortant j'aperçois Vladimir, un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps. Nous commençons à parler, et il m'invite à manger chez lui demain. Je suis très heureuse de pouvoir lui parler, et je crois que je suis peut-être bien amoureuse qui sait !

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2016 14:17 
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II-2 Entretien avec le conseil

Je quitte la demeure où siège le conseil avec pour simple escorte la semi-elfe. Pas de garde, pas de menace, je commence déjà à apprécier les plaisirs de la liberté. Avant de nous rendre voir le guérisseur, Sylve m’emmène acheter des vêtements. Il faut montrer le document du conseil pour que je puisse acheter de quoi me vêtir. Même accompagné de la semi-elfe et du document, je reste un sujet de crainte chez les habitants et me demande comment seront mes premières tâches à la milice, une fois mon apprentissage terminé. Suivant les conseils vestimentaires de ma guide, je prends un kimono noir, trop ample à mon goût et mets autour de la taille une épaisse ceinture en tissu rouge. Sylve rajoute encore un vêtement étrange : une robe rouge protégeant la partie de mes jambes. Le vêtement remonte jusqu’aux épaules, comme deux bretelles, formant à partir de la base du coup de larges épaulettes jusqu’au début du bras, le tout dans le même colorie. D’après la semi-elfe ainsi paré de couleurs rouges et noir, je ressemble à un véritable magicien de feu, hormis les sandales que je ne trouvais pas adapté pour une allure rapide de course, ou de fuite et y ai préféré des chaussures légères. Fort heureusement pour moi, on m’a rendu les maigres possessions que j’avais en arrivant en prison, ce qui me permet d’être un minimum indépendant.

Nous retournons quasiment sur nos pas, en nous rendant enfin au guérisseur situé proche du conseil. Le bâtiment ressemble à tous les autres, hormis une végétation plus poussée, mais finement taillée. On frappe à la porte, une fois, deux fois. Il faut attendre la quatrième tentative pour que finalement la porte s’ouvre. C’est un homme à l’allure étrange qui nous ouvre : une couronne de lierre sur la tête et un bâton de bois dont le sommet émet une légère fumée grise. Passé ces détails particuliers, on découvre un homme âgé dont les cheveux bruns commencent à grisonner, une barbe bien fournis bien qu’un peu négligée, un kimono marron similaire au mien et un regard observant un point puis un autre sans s’arrêter.

"Oui ? C’est pour quoi ?" Nous demande-t-il dont ma présence ne semble pas choquer le moins du monde. Je me demande d’ailleurs si ma tenue y est pour quelque chose.

"Vénérable Sifo." Commence la semi-elfe. "Je me nomme Sylve et voici Nhaundar. Nous sommes envoyés par le conseil pour que vous puissiez prodiguer vos soins."

L’homme nous détaille un instant, regarde la rue, puis nous fait rapidement entrer dans sa demeure, en grognant quelque peu. Nous dérangeons sûrement l’homme en plein travail. Les lieux ressemblent à un grand bureau fermé avec une grande table au centre, un long plan de travail le long des murs de la pièce et au-dessus une quantité incroyable d’étagère. Quelques lucarnes en hauteur laissent pénétrer la lumière dans un espace très enfumé. Des encens sont disposés à divers endroits et sur toutes les parois de la pièce se trouvent une véritable réserve à disposition sur les étagères. Des créatures ou morceaux de créatures dans des bocaux, macérant dans un liquide épais, de nombreux petits arbustes dans des pots, des produits en poudres dans des bols et d’autres choses impossibles à identifier. On trouve aussi sur le plan de travail une multitude de notes, de matériel d’écriture, de mesures, que ce soit pour le poids ou de longueur, ainsi qu’une tripoté d’outils pour couper, tailler et recueillir les produits pour les travaux. Un véritable atelier qui ne se résumait pas qu’à cela, puisqu’une porte fermée menait dans une autre pièce ou une coure extérieure.

"J’espère que le conseil ne me dérange pas pour des broutilles. La dernière fois, j’ai manqué une décoction de pousse de lotus que je surveillais depuis plusieurs semaines, pour un simple membre amputé. Passons. Couchez-vous sur la table que je vous ausculte." Déclare le guérisseur de dos en préparant ses instruments.

Avec une certaine inquiétude, je cherche du réconfort auprès de Sylve qui malheureusement ne peut rien pour moi. Etant ici pour essayer de soigner la marque sur mon torse, je me déleste de mes nouveaux vêtements avec difficulté et me couche sur la table. Contrairement à la première fois, la marque n’émet plus de lueur ou très peu. Sont pouvoirs serait-il en déclinaison ? Je remarque d’ailleurs que la fréquence des crises a largement diminué depuis mon arrivée à Oranan. Le vénérable Sifo termine de s’habiller et lorsqu’il se tourne vers moi, s’arrête de stupéfaction.

(Je m’en doutais, il n’a pas réagi en nous ouvrant à cause de ma tenue. Maintenant qu’il voit clairement que je suis un shaakt, je vais être mis dehors sans espérer ne plus avoir cette marque horrible.)

Je commence à peine de me relever que le guérisseur me plaque violemment contre la table.

"C’est la marque maudite d’Oaxaca ! Cela fait bien longtemps que je n’avais pas vu un tel prodige de magie noire." S’exclame-t-il ébahi.

Je commence à me mettre en colère devant l’admiration qu’il éprouve pour cet instrument de torture. "Marque pas être prodige, être torture. « Ca » être ici pour soigner. Si vous pas pouvoir « ça » partir !"

"Oui, oui tu as raison. Je vais faire quelque chose pour toi ne t’inquiètes pas, ce n’est pas la première que je soigne. Cependant, il faut avouer qu’en ce domaine tes semblables font preuve de grandes choses. Je vois qu’il y a eu des progrès depuis la dernière fois. Comment s’en sont-ils pris pour la graver ainsi ?"

Je regarde le guérisseur avec une certaine méfiance, mais s’il peut me soigner je ferais mieux de coopérer.

"Marque être graver avec… « Ca » pas connaître mot dans langue commune. Etre essence pure de magie de glace." Finis-je par lui expliquer en shaakt. "Vous déjà soigner marque ?"

"De l’essence de magie pure ? C’est incroyable ! Ils ont donc réussi à créer l’élixir de pure magie. Ta maîtresse doit avoir un grand pouvoir à Omyre pour posséder se savoir. C’est une nouvelle incroyable, mais aussi terrible." Me répond-il dans ma propre langue, me laissant coi. "Vois-tu, le produit qu’a confectionner ta maîtresse ne semblait pas possible. Il devrait permettre de transformer n’importe quel métal en métal élémentaire, simplement en le plongeant dans bain d’élixir. Une telle production de masse serait un gros problème pour nous. J’en toucherai un mot au conseil une fois qu’on en aura terminé."

Il continue de m’ausculter et je commence à me demander s’il parviendra réellement à me soigner. Je m’apprête à le lui demander quand il me prend de court.

"La bonne nouvelle c’est que oui je peux soigner ta marque. La mauvaise c’est que je ne sais pas comment la supprimer définitivement. La marque, peut importe avec quoi elle est gravée, utilise les fluides primordiaux ambiants et les force à réagir avec son hôte. Mais bien entendu, les fluides ne sont pas faits pour être utilisés de la sorte. As-tu remarqué si la marque avait perdu de son pouvoir."

"Oui effectivement, depuis mon arrivée à Oranan j’ai eu quelques crises, mais elles sont moins puissantes et moins fréquentes. Comment savez-vous cela, est-ce parce que je me suis éloigné d’Omyre ?"

"Oui et non !" Me répond-il en retournant à un plan de travail.

Je le vois prendre quelques feuilles séchées, de quoi les couper, puis il prend un pilon et un mortier et commence sa préparation.

"Tu ne t’es pas éloigné d’Omyre, mais de l’influence qu’elle a sur toi. Là-bas tu étais sous l’atmosphère spécifique d’atrocité et de douleur qu’aiment faire régner les sbires du nord. Tout cela est propice pour provoquer le désespoir, la réelle source d’activation de la marque. Plus un être est faible mentalement, plus il sera affligé par la marque et il s’affaiblira donc encore en un cercle vicieux, jusqu’à la mort de l’hôte. Ce n’est qu’en faisant preuve de courage et de ténacité que l’on parvient à prendre le dessus sur cette marque. Malheureusement le traitement particulier que tu as subi, fait que cette marque ne s’estompera probablement jamais. Pour résumer, je suis en mesure de t’aider à garder le contrôle sur la marque, mais ce n’est que ta propre volonté qui te permettra de la garder inactive."

(Alors je vais vivre avec ce souvenir pour le reste de mes jours. Jamais je ne pourrai laisser Omyre comme un lointain passé. Tant pis, si je ne puis effacer cette marque, je me dois au moins d’œuvrer pour qu’elle n’affecte plus personne. Pour cela je dois apprendre le maniement de la magie et me débarrasser de ceci.)

"Je suis prêt. Vous pouvez commencer."

II-3 Un remède douloureux (suite)

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Dernière édition par Nhaundar le Mer 17 Aoû 2016 13:23, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2016 14:21 
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II-3 Un remède douloureux

Le vénérable Sifo emporte jusqu’à moi sa mixture et me regarde sévèrement.

"Ce que je m’apprête à faire, va être des plus douloureux. La marque provoque une douleur particulière pour chacun des huit éléments primordiaux. Tu as probablement du subir la majorité des crises comme tu le dis, mais il y en a au moins deux que tu n’as pas eu, ou senti. L’obscurité, qui je crois, se reflète au travers de cauchemars et la lumière, qui elle te guérira. Sauf que pour l’atteindre, tu devras subir une par une, toutes les crises des différents éléments pour finir avec l’obscurité, puis enfin la lumière. Cela va être très dur, mais c’est le seul moyen connu pour lutter contre la marque. Dis-toi que ce sera la dernière fois que tu auras à vivre ceci."

(C’est toujours plus facile à dire qu’à faire, mais ai-je le choix ? J’ai déjà tout subi au moins une fois, je suis sûr que j’en serais capable.)

J’ai déjà la mesure de la souffrance à venir et à défaut de lien pour me tenir, je m’agrippe fortement à la table et prend une grande inspiration.

"Allez-y." Dis-je à Sifo en plongeant mon regard dans le sien.

Le guérisseur soutient mon regard, prend sa mixture et saisi deux fioles que je sais être des fluides de feu et de glace. Je sens sur mon épaule la main de Sylve qui, bien que restée en retrait et ne comprenant probablement pas nos propos, semble comprendre la situation dans laquelle je me trouve.

"Comme tu dois le savoir, les fluides fonctionnent par paire. La marque maudite a semble-t-il été faite avec des fluides de glace. On va donc commencer par ça." M’explique-t-il en mélangeant les fluides de feu et de glace avec une partie de sa mixture.

J’entends le feu qui lutte contre la glace et inversement. Des émanations de fumées se mélangent avec le crépitement de la glace qui se brise. Sifo prend dans ses mains la mixture et l’étale sur ma marque qui réagit instantanément.

Je sens la chaleur de mon corps me fuir, accompagnée par une douleur similaire à celle, lors de l’inscription de la marque. Prit par surprise, mon corps se met à peine à frissonner. Ma température interne chute rapidement et des plaques de gèle apparaissent petit à petit sur moi. Je commence à me dire que je peux supporter cette douleur, quand mes organes internes se transforment eux aussi en glace. Mes poumons sont aussi touchés et mon souffle gelé se reflète dans la vapeur que j’expire. Mon corps, transformé petit à petit en un bloc de glace, devient de plus en plus lourd. Sur les parties gelées de mon corps, ma peau se fissure, comme un bloc de glace qui se fend en deux et la souffrance qui va avec. Ma respiration est difficile et saccadée par le froid. Même l’aire de la pièce, pourtant chaude, ne parvient pas à me réchauffer. Pire, chaque respiration accentue le froid et la douleur qui l’accompagne.

La douleur commence à faiblir, mais lorsqu’il s’agit de froid, ce n’est jamais bon signe. Jusqu’ici la marque ne m’a jamais tué, mais peut-être qu’elle serait capable de m’emporter avec elle. J’ai déjà connu le froid dans le nord de Nirtim. Tout ce temps passé dans le cachot, sans une once de protection, hormis les corps des autres esclaves pour lutter contre les hivers terribles. La seule façon de lutter et de se concentrer sur la douleur, car elle seule peut maintenir éveillé. Chaque craquelure, chaque crevasse de froid sont autant de souffrance qui me permettront de rester en vie. Petit à petit, la douleur se fait plus grande. J’entends ma peau gelée, craquer avec les frissons que mon corps continue de provoquer pour se réchauffer. Je ne pense qu’à la douleur jusqu’au moment où je me rends compte que mon corps s’est réchauffé de lui-même.


Mon corps se réchauffe et j’apprécie cette chaleur qui me parcourt le corps. J’en viens même à savourer la glace fondue qui perle sur mon corps, quand je m’aperçois qu’il s’agit de sueur et que ma température ne cesse d’augmenter. Rapidement, la sœur sur mon corps disparait et avec lui, l’eau de mon corps qui m’assèche la gorge. Un bref regard sur ce qui m’arrive me terrifie. Sur mon corps, qui perd rapidement son eau, de nombreuses craquelures apparaissent et le fluide de feu en moi réagit. De ces nouveaux sillons qui deviennent des crevasses, une lueur rouge commence à luire plus fortement, comme si la chaleur cherchait à s’extirper de mon corps. La douleur est comparable à une immolation et je ne peux supporter le spectacle horrible qui se joue sur moi. Je tente de me rafraîchir en respirant, mais mon souffle, chaud et rauque, me donne l’impression d’avoir des cendres brûlantes dans la bouche. Comme pour la glace, je me concentre sur la douleur. Bien qu’en faisant cela elle ne cesse de croître, je sens aussi que le fluide de feu en moi réagit à l’épreuve. C’est d’ailleurs lui qui cherche à s’extirper douloureusement de mon corps.

J’ai une peur bleue du feu, mais celui qui est en moi n’a jamais été mon ennemi, simplement une source de contrainte. Après avoir été victime d’une immolation il y a très longtemps, je n’ai jamais été capable d’apprendre correctement à manier cette magie en moi. Pire, la simple proximité d’un feu me tétanise. Pourtant, il va me falloir dompter cette peur, au moins pour un instant. Je ferme les yeux et me concentre sur le fluide qui cherche à s’extirper. Je ressens le flux qui s’échappe de mon corps et comme s’il s’agissait d’air, je cherche à le respirer par les pores de ma peau. Ce feu magique ne semble pas d’accord avec moi, comme si toutes ces années de peur avaient prouvé que j’étais indigne de lui. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un apprentissage magique, mais bien de ma propre survie. Je ne me laisse donc pas faire et domine ce feu en moi, pour lui prouver que c’est bien moi qui suis aux commandes. Lentement et avec difficulté, le fluide m’obéit et je retrouve avec difficulté ma température normale. Les craquelures se referment comme si elles n’avaient jamais existé.

"C’est excellent tout se passe bien pour le moment. En revanche, nous n’avons pas le luxe d’attendre. La marque s’affaiblit, mais se régénère déjà."

"Merveilleux !" Dis-je ironiquement, presque à bout de souffle. "Quelle est la suite du programme ?"

"Les fluides d’eau et de foudre. Prêt ?"


Je hoche la tête en signe d’approbation et m’attends à me noyer puis à être électrocuté. Je voyais les choses différemment en me levant ce matin et imagine presque à regretter ma cellule en prison.

Le guérisseur prépare la prochaine mixture qui fait s’élever un petit nuage gris sombre parsemé d’éclairs. Il appose le produit sur moi et je prends une grande respiration en serrant les dents.

Je préfère ne pas regarder et me concentrer sur la tâche. Au début je ne sens rien d’alarmant. Une légère envie d’uriner qui, je sais, va passer. Quelques ballonnements au ventre apparaissent, mais je reste calme. Bizarrement les dérangements vont et viennent rappelant la houle des vagues. Elles sont un peu plus fortes à chaque fois, mais le répit m’aide à garder une forme de contrôle. Il me faut cependant bouger légèrement pour trouver une position plus confortable. Puis après quelques vas et viens, c’est un tsunami de souffrance qui surgit. Mon corps se met à gonfler sous la pression de l’eau qui me fait hurler. Les ballonnements sont comme des lames dans mon ventre et ma vessie auraient déjà dû éclater sans pouvoir se vider. Je sers les dents et sens quelque chose dans la gorge qui me dérange. Je commence à tousser, mais rapidement je dois extirper sans cesse de grandes quantités d’eau. Je n’ai de cesse de bouger sous l’effet de la suffocation qui me parvient. Il y a quelques instants plus tôt, mon corps était un bloc de glace. Pire, le feu ardent en moi aurait suffi pour faire s’évaporer toute cette eau que je désirais il y a peu et qui maintenant, s’apprête à me noyer sur une table.

L’eau dans ma gorge m’empêche de respirer. Les vas et viens sous toujours présent en moi, même si je ne ressens plus le répit du début. Je ne pense plus. Je sais qu’il m’est impossible de respirer et laisse le flot sortir de ma bouche. La difficulté est grande, mais j’essaye de retrouver le calme du début, comme l’eau paisible qui se repose après un ouragan marin terrible. Petit à petit, l’eau en moi se calme et je me mets à prier pour arriver à extirper l’eau de mes poumons, avant qu’il ne soit trop tard. Les douleurs s’estompent et avant qu’elles ne s’arrêtent complètement, mon corps est pris de pics électriques.

Mon corps est à peine calmé que je sens le fluide de foudre se déchaîner en moi. Les crispations musculaires commencent et mon corps subit déjà un grand nombre de chocs électriques. Une multitude d’éclairs sortent de mon corps, pour y retourner quelques centimètres plus loin. Mes jambes, comme prisent de courbatures, reviennent se caler contre le restent du corps, presque pour y chercher un vain réconfort. L’intensité est de plus en plus forte au rythme des électrocutions qui ne cessent de croître. Mon corps se mue avec les pics électriques qui me percent le corps et me font danser sur la table. Mes mains qui tenaient encore les rebords de la table faiblissent et mes bras se replient contre moi. A l’inverse des autres fluides que j’ai subis et vaincus, je ne sais comment réagir. Le fluide de foudre me fait l’effet d’un orage violent que je ne peux maîtriser. Au mieux, je ne peux que supporter la douleur jusqu’à ce que l’orage intérieur passe. Je serre mes bras et garde en mémoire ce qui peut encore me faire tenir. Je suis désormais un être libre. Je n’ai plus de maître, hormis un devoir envers Oranan et je vais avoir la capacité d’apprendre à maîtriser la magie en moi. Il ne me reste qu’à tenir bon et j’aurais certainement fait le plus dur. J’ai déjà subi un grand nombre de torture diverses et variées, ce n’est pas ça qui m’arrêtera. Je serre les dents, je serre les fesses, je serre tout ce que je peux avec la force qui me restent jusqu’au moment où l’orage cesse brutalement.

II-3 Un remède douloureux (suite 2)

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Dernière édition par Nhaundar le Dim 14 Aoû 2016 14:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2016 14:27 
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II-3 Un remède douloureux (suite)

"Tu te bats bien. On a fait plus de la moitié maintenant. Tu as quelques instants pour souffler alors profites-en." Tente de me rassurer le vénérable Sifo en préparant la prochaine mixture.

"Je n’en peux plus vénérable Sifo, il faut que cela cesse. Je n’ai plus la force de continuer." Lui dis-je implorant.

"Libre à toi de ne plus continuer, mais si tu arrêtes maintenant il ne te sera plus possible de l’enlever, tes efforts auront été vains. Es-tu sûr de toi ? Saches que même si la douleur est physique, tu te bats avec ta volonté, rien d’autre."

(Sifo sait comment me parler. De plus, j’ai passé toute ma vie à subir un grand nombre de souffrance et j’ai toujours survécu. Pour une fois j’en tirerai un bénéfice.)

Je hoche la tête pour accepter d’être torturé à nouveau et Sofi prépare la prochaine mixture. Terre et vent. C’est ce que je parviens à comprendre quand un nuage de poussière et de terre s’échappe de la préparation du guérisseur. Je sais de mémoire que le vent risque de me bloquer la respiration, mais je ne me rappelle pas avoir déjà subi une crise par le fluide de terre.

J’ai déjà combattu quatre des éléments et je sens que la marque c’est grandement affaiblie. Derrière-moi, on frappe à la porte.

"Je vais voir ce que c’est, veillez sur lui un instant." Ordonne le vénérable Sifo à la semi-elfe.

Elle vient près de moi et m’appose un regard de compassion mêlée d’une grande impuissance. A l’entrée de la pièce Sifo ouvre la porte.

"Qui me dérange ? Je suis en pleine opération délicate !" Rugis le guérisseur.

"Veuillez nous excusez vénérable Sifo, mais des citoyens ont vu un shaakt entrer ici et se sont inquiétés pour vous avec les hurlements qui sortent d’ici." Lui répond un homme qui lui fait face.

"C’est lui-même qui souffre non moi ! A moins de vouloir prendre sa place je vous conseille de ne laisser personne entrer. Est-ce clair ?"

"Bien vénérable Sifo."

La porte se referme en claquant et le guérisseur revient vers moi en pestant.

"Il vaudrait mieux pour eux qu’on ne nous dérange pas. Bien, tu as eu un peu plus de répit que prévu. J’espère que tu as fait le plein de force."

Cette fois-ci, il ne me demande pas mon consentement et m’appose la mixture rapidement. La première réaction que je perçois est olfactive. Une effluve de menthe me caresse les narines et me revigore étrangement. Je sens mes forces revenir petit à petit et mon corps déborde d’énergie. La sensation de force est de plus en plus grande et la puissance qui coule en moi est grisante. Je me plais à savourer ce débordement d’énergie en moi, au moment où la douleur arrive. Quelque chose cherche à s’extirper de moi. Ca me fait mal, mais paradoxalement me rend plus fort. Plutôt que de me focaliser sur la douleur des épreuves précédentes, je laisse ce flot de pouvoir affluer en moi. La douleur se fait plus forte et moi avec elle. Quelque chose me chatouille le torse au milieu de cette douleur et je jette un œil à ce qui m’arrive. Le spectacle me laisse sans voix. Sur moi et en moi, c’est une minuscule forêt qui a pris vie. Des fleurs de toutes les couleurs s’épanouissent un peu partout, sur une peau désormais recouverte d’une épaisse mousse verte. De petits arbustes apparaissent également. J’ai mal, mais je me grise de la puissance qui coule en moi. Gorgé ainsi de pouvoir, je me sens invincible. Je ne sais comment cette flore pousse quand une vive douleur jaillit en moi. Au milieu de cette petite jungle, c’est un plus grand arbre qui se met à pousser. Le tronc s’épaissit, une multitude de feuilles apparaissent et je sens que ses racines s’enfoncent profondément en moi. Je comprends enfin ce qui se passe. Le fluide de terre me rend plus fort, plein d’énergie et c’est cette énergie qui alimente la végétation qui pousse. Plus je me complais dans cette puissance et laisse ce pouvoir couler en moi, plus je me transforme en nutriment. Il me faut donc l’arrêter et chercher un moyen de la nourrir de quelque chose qui fera flétrir cet arbre qui ne cesse de grandir et doit atteindre les un mètre à un mètre cinquante de haut.

(Si ma force le nourrit, peut-être que ma faiblesse le fera dépérir. Mais comment faire ?)

Cette puissance me rendant plus fort, je m’imaginais déjà vaincre ma maîtresse avec une facilité déconcertante. Je l’aurais mis en esclavage et lui aurais fait subir le même sort qu’elle aimait me soumettre. Au lieu de ça je me rappelle ses séances de tortures. Les lacérations qui m’ont pénétré le corps, la brûlure le long de mon bras et même la marque maudite qui m’a été gravée à même la chaire. Je sens l’arbre réagir à ces émotions, mais ses racines sont trop bien ancrées en moi.

(J’emprunte le bon chemin, mais il me faut faire plus. Penser à la douleur, la vivre même comme si j’y étais.)

Je m’imagine donc encore à Omyre, auprès de ma maîtresse. Je suis enchaîné à l’un de ces instruments de torture, qu’elle affectionne tant. Je suis seul dans une pièce sombre, pourtant je sens sa lame m’entailler la chaire profondément. Je me rappelle ce sentiment d’impuissance, cette envie de mourir pour ne plus souffrir. Je me raccroche à ça quand la putréfaction me saisit le nez. J’ouvre les yeux et je vois que la végétation dépérit à vue d’œil.

(C’est ça ! Je suis faible, impuissant. Toute ma vie n’a été que douleur et pour une fois cette douleur va me sauver.)

Les fleurs fanent, la mousse, devenue marron, perd de son épaisseur et les quelques arbustes qui se sont développés tombent les uns après les autres. Cependant, c’est ce grand arbre qui me préoccupe. Ses feuilles jaunissent et quelques branches dévitalisées en tombent même. Sur le tronc un grand nombre de trous surgissent comme assaillit par des pics verts. Un craquement se fait sentir et l’arbre se tord sous l’effet du tronc qui ne peut plus porter son propre poids. Il bascule en avant, menaçant avec une branche pointue de me perforer le visage. Je me rappelle de la bataille à laquelle j’ai participé. Envoyé d’Omyre nous devions tuer les représentants humains et les traîtres à notre cause. Un piège nous attendait et une horde de cavalier a décimé nos troupes. Je revois mon impuissance face aux cavaliers, je ressens ma faiblesse quand je n’ai pu faire jaillir le feu par peur de lui et je me rappelle avoir fui la chef des shaakts qui voulaient me tuer pour cette même faiblesse. C’est sur cette dernière image que l’arbre en tombant ne me frappe pas, mais éclate en une multitude de feuille morte, rapidement emporté par le vent.

Au lieu de s’en aller, les feuilles restent au-dessus de moi, portées par une tornade qui ne me quitte pas. La prochaine épreuve a déjà commencé. Je vois le vent tourner et m’attends à ce qu’il me fasse suffoquer d’un instant à l’autre. Mon ventre se fait aspirer par la force de la tornade et soudain, tout l’air qui se concentrait au-dessus de moi s’engouffre d’un coup dans mon nombril, en m’extirpant un cri de douleur. L’air fait sa place en moi et cherche à me faire davantage souffrir en déplaçant mes entrailles. Une boule se forme dans mon ventre qui grossit petit à petit. Une partie de l’air cherche à sortir et y parvient finalement dans un énorme pet sonore. Je viens d’Omyre et là-bas, c’est presque un jeu pour les créatures qui y voient un moyen de se viriliser. Je ne m’en offusque donc pas, même si l’odeur qui en ressort est désagréable. Je sens en moi mes intestins gonfler sous la pression. Rapidement, ce sont mes poumons qui prennent une place conséquente dans mon corps. Suivant le même chemin, ma gorge se met aussi à enfler. Mon corps est plein d’air, pourtant je suis incapable de l’extirper de moi et donc de respirer à nouveau. L’air de ma gorge finit par sortir dans un rot tonitruant, accompagné d’un autre pet. Cela permet à la pression de diminuer, mais pour mieux augmenter à nouveau. Si je savais que le manque d’air était dure à vivre, j’ignorais qu’un trop plein était tout aussi dangereux, voir plus douloureux. Il est difficile d’imaginer que quelque chose d’intangible fasse autant souffrir. Pourtant, j’en suis la preuve vivante. Mes entrailles gonflent pour s’extirper par le haut et le bas, et petit à petit, je sens que mes organes semblent souffrir de leur côté. Pour preuve, je me mets à régurgiter dans mes rots des morceaux de chaires. Probablement mes poumons qui ne peuvent supporter autant de pression.

Dans ce flot de douleur, je n’arrive pas à trouver une solution pour réussir cette épreuve. Pour la glace et le feu, c’est la douleur qui était le vecteur. Pour l’eau et la foudre, c’était le calme et le lâcher priser. La terre me gorgeait de puissance et il me fallait me sentir faible, impuissant. Si ma théorie est juste, je dois être fort et démontrer que je suis capable d’être plus que cet esclave que j’étais, il y a encore quelques jours.

Je me concentre donc sur cet air qui cherche à s’échapper de moi. Comme lors de l’épreuve de feu où j’ai aspiré le fluide qui s’échappait, il me faut la garder en moi. Je dois dompter cette pression qui me fait tant souffrir. Je sers les fesses autant que possible et parvient à ne laisser s’échapper qu’un filet d’air qui siffle en sortant. Idem pour ma gorge, où par contre je dois fermer la couche à l’aide de mes mains. Ne pouvant plus s’échapper, l’air enfle dans mon corps et mes membres grossissent à vue d’œil. La douleur est insoutenable, mais je me sais être à la fin de toute cette douleur. Je bande tous mes muscles pour cloîtrer l’air en moi. Mes tympans ne supportent plus la pression et mes yeux veulent faire un tour à l’extérieur. Je dois serrer le plus fort possible mes mains sur la bouche, m’enfonçant les ongles sous la peau avec la crispation. Je n’en peux plus. Je suis prêt à tout lâcher quand la boule dans mon ventre aspire tout l’air en moi et remonte soudainement à la gorge. J’enlève mes mains et me relève en laissant tout l’air sortir dans un ultime rot.

II-3 Un remède douloureux (suite 3)

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
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II-3 Un remède douloureux (suite 2)

Je n’en peux plus. J’ai déjà passé depuis longtemps le seuil de la simple fatigue. Mes muscles sont raides et mon esprit est éreinté. Je viens de subir avec les épreuves des six premiers éléments, une souffrance comme j’en ai rarement connu. Pourtant, je me tiens encore debout, ou plutôt couché, mais surtout vivant. Autour de moi, le vénérable Sifo et la semi-elfe contemple ma faiblesse. C’est ce que je crois quand le guérisseur me parle à nouveau.

"Tu fais preuve d’un grand courage jeune shaakt et rien que pour cela tu as tout mon respect. Cependant, tu sais que ceci n’est pas encore la fin. Pour la marque maudite, les six éléments que tu as subis forment un sceau protecteur. Il renferme ton seul moyen de guérison, mais avant cela, il te faut affronter les ténèbres qui obscurcissent ton cœur. Te sens-tu prêt ?"

Bien sûr que non je ne le veux pas. Je ne souhaite qu’un repas, même simple et long repos. Le silence de la pièce est troublé par le rythme rapide de ma respiration. Je sens une pression sur ma main gauche, c’est la semi-elfe qui me la sert entre ses doigts. Un lien est peut-être en train de se créer entre nous. Bien que j’aie sauvé sa vie dans la forêt d’Ynorie, c’est elle qui m’a soutenue durant la réunion du conseil d’Oranan. Durant chaque épreuve elle est restée à mes côtés, comme si elle voyait l’être derrière le shaakt. Galvanisé par ce soutien, je hoche une dernière fois la tête à Sifo et sert fortement la main de la semi-elfe. Le guérisseur mélange la dernière préparation et d’un nuage noir, une source de lumière irradie de douceur, mais rapidement avaler par la noirceur. Sifo dépose sur moi ce nuage qui s’étend sur tout mon corps comme une brume. Je l’observe, guettant le moindre changement physique, mais en réaction, la brume charge en direction de mon visage et s’engouffre en moi, passant par la bouche, le nez et les yeux. Je sens la noirceur chercher quelque chose en moi sans savoir quoi. Ce n‘est que lorsque mes forces m’abandonnent et me ferment les yeux que je sais que quoi que ça puisse être, elle l’a trouvé.

Lorsque j’ouvre les yeux, je refuse de croire à ce qu’il m’arrive. Je suis à Omyre, dans la demeure de ma maîtresse et plus précisément dans sa salle préférée : celle où elle aime tant me torturer. Rien n’a changé que ce soit les murs en pierres, les tissus rouges sombres pendant du plafond, les têtes accrochées sur les murs par des pics et ma maîtresse sur son trône en ossements. Ses cheveux blancs tombent sur son corps presque nu, montrant chacun des aspects de ses formes parfaites. A la voir se lécher les lèvres, je sais qu’elle va prendre son temps avec moi. Elle se lève et saisit au passage son fouet de prédilection. Sa démarche est toujours aussi sensuelle et met en valeur sa poitrine sous un léger soutien-gorge rouge et ses hanches dans une robe très largement fendue dans le même coloris.

"Ainsi te revoilà auprès de moi. C’est à croire que je t’ai cruellement manqué. A moins que ce ne soit ceci ?"

Rapidement, elle déplie son fouet et le fait caquer sur mon torse, m’arrachant un cri de souffrance. Je me vois complètement nu avec les membres fixés sur une croix en « X ». La blessure est profonde et fait réagir la marque maudite qui s’illumine d’un violet malfaisant, mais indolore.

Je sais que tu as tenté un traitement à Oranan, mais la marque est bien plus forte que cela. Il paraît que tu t’es même fait une amie là-bas ? Continue-t-elle en claquant des doigts.

Les soldats rompus à la discipline de la vicieuse shaakt amènent avec eux une femme aux longs cheveux blonds. Il me faut attendre qu’ils lui tirent les cheveux pour montrer son visage pour comprendre qu’il s’agit de Sylve.

"Quoi ? Mais comment…"

"Comment est-elle ici ainsi que toi ? Me coupe ma maîtresse. C’est simple, la marque que tu as-là ne sert pas uniquement à te faire souffrir. Il m’a permis de t’observer et Oranan par la même occasion. Lorsque j’ai appris que la ville était sans défense avec la guerre de l’autre monde, j’ai rapidement préparé un raid en bon et due forme. Avec quelques alliés bien choisis, nous avons infiltré Oranan qui est rapidement tombée. Et tout ceci c’est à toi que je le dois, misérable insecte." Termine-t-elle en me faisant claquer plusieurs fois son fouet.

"C’est vrai, tout est de ta faute ? Si je ne t’avais pas secouru, Oranan serait toujours debout. Tu nous as trahis !" Me murmure la semi-elfe larmoyante.

"Non c’est faux, je ne savais pas !"

"Ho tu devais bien t’en douter un peu. Grâce à toi je me suis élevé à Omyre. Plus besoin de ces mesquines trahisons. Je suis la protégée d’un des treize et je n’ai plus à vivre dans ces taudis." Ricane-t-elle.

"Qu’avez-vous dis ?"

Je sens que quelque chose dans ces propos ne tient pas la route, une incohérence.

"Tu n’y crois pas non plus hein ? Mais oui, je suis la protégée d’un des treize."

"Non ce n’est pas ça. Vous n‘avez plus à vivre dans ces taudis, hors nous y sommes justement."

"Et alors, je n’ai pas eu le temps de prendre mes quartiers c’est tout !"

"Non, vous êtes une éternelle impatiente, sauf pour torturer quelqu’un. Vous êtes capable de retourner Omyre pour cela, surtout si vous êtes sous la coupelle d’un des treize. Non, je suis toujours à Omyre et ceci est la dernière épreuve."

"Une épreuve ? Dis-moi, est-ce que ceci ne te semble pas suffisamment réel ?"

Elle fouette sauvagement la semi-elfe qui hurle de douleur. La souffrance qu’elle exprime ne semble pas surjouée, pourtant, je me raccroche à l’idée que tout n’est que faux semblants. De ma main droite, je pousse fortement pour essayer de faire sortir le maintien qui m’immobilise.

"Pauvre fou. Plus tu lutteras et plus je la ferais souffrir." Me dit-elle en lacérant Sylve qui hurle de nouveau de douleur.

"Arrête, je t’en prie ! J’ai mal, je n’en peux plus !" Me crie-t-elle.

Je sais que peu importe ce qu’il va se passer, si tout est vrai, si nous sommes à Omyre, seule la mort nous attendra. Je me raccroche donc à l’espoir que tout est faux et pousse de toutes mes forces pour extirper mes liens. Sous les hurlements et les suppliques de la semi-elfe, je pousse comme si ma vie dépendait de cette libération de ma main. Avec un ultime effort, la chaîne qui me liait à la croix se détache du bois. Rapidement ma seconde main se libère et mes pieds ne sont qu’une formalité. Je fais face à ma maîtresse dont le regard malsain délaisse sylve pour moi.

"Plus de clémence. Seule la mort t’attend !"

Elle me fouette une fois, deux fois, mais la douleur est bien loin d’égaler les épreuves pour guérir la marque. Je fixe la shaakt. Je la vois armer son bras et lorsque le fouet vient à moi, je le saisis d’une main ferme.

"Non c’est fini. Je suis libre et plus jamais vous ne me terrifierez !"

J’enroule le fouet autour de ma main pour raffermir ma prise. L’arme en cuir se tend entre elle et moi et d’un coup sec, je fais revenir à moi la shaakt qui bondit dans ma direction. Les yeux et la bouche grande ouverte, dévoilant ses crocs comme une véritable folle furieuse.

"Tu ne seras jamais libre !"

Elle arrive sur moi et j’envoie mon poing au moment où elle m’atteint. Ma main rencontre son visage qui se transforme en un fantôme brumeux. Lorsque je me tourne vers la semi-elfe, elle aussi disparaît dans une brume. Le reste du décor subit le même sort et je souris en contemplant ma réussite.

II-3 Un remède douloureux (suite 4)

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Mar 16 Aoû 2016 15:14 
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II-3 Un remède douloureux (suite 3)

Rapidement, mon espoir de voir l’épreuve se terminer s’évanouit, lorsque je me retrouve dans la demeure de mon enfance. Je suis enfant et dans l’entrepôt familial, où je m’exerce à la pratique de la magie depuis peu. L’ensemble est composé d’un mélange entre des murs en pierres et une armature en bois. De nombreux objets inflammables sont présents comme du tissu pour la confection des esclaves, des fétus de paille, réserve de nourritures et une quantité d’autres choses encore. C’est un endroit tranquille et je m’y suis aménagé une petite place pour ma pratique du feu. Derrière-moi j’entends un bruit de pas. C’est ma sœur. Plus âgée que moi, elle possède une fine tenue sur tout le corps, fait d’un seul tissu violet, moulant ses jeunes formes et une cape en fourrure remontant sur les épaules. Les femmes ont toujours été favorisées dans la culture shaakt, mais ma sœur, qui peut espérer devenir une des grandes prêtresses de notre culte, profite d’un statut particulier. Depuis mon jeune âge, elle a toujours été cruelle envers moi et sans aucune retenue que celle de me laisser vivre.

Je reconnais enfin ce moment. C’est celui qui m’a valu d’avoir cette brûlure sur le bras droit et avec, une terreur lorsque je vois une flamme. Comme un spectateur, je laisse le fil des évènements se dérouler sans pouvoir intervenir.

"C’est donc ici que tu te cachais ! Je n’ai pas pu m’amuser avec toi aujourd’hui, mais je vais me rattraper comme il se doit. Je trouve que depuis que tes pouvoirs sont apparus, on te prête un certain intérêt. Et cela me déplaît fortement." Me dit-elle en s’avançant lentement.

"Tu ne devrais pas être avec les prêtresses en ce moment ?" Lui dis-je, sachant que ces réunions sont vitales pour son devenir et celui de notre famille.

"Que ces vieilles harpies se fassent bouffer par les chiens, j’ai des plaisirs à assouvir. Alors, pourquoi ne me montrerais-tu pas tes progrès ?"

Je préfère me cacher derrière une poutre plutôt que d’affronter ma sœur qui je sais, ne cherche qu’à me tourmenter encore.

"Tu te caches de ta propre sœur ?" Me nargue-t-elle. "Si tu ne veux pas me montrer, je ferais mieux de t’y forcer."

D’un geste rapide, elle se déplace et m’agrippe le bras droit en le soulevant.

"Que dois-je faire pour voir cette flammèche ? Te frapper peut-être ?" Associant le geste à la parole, son poing me percute violemment le ventre et me coupe le souffle. "Allez espèce de larve. Montre-moi pourquoi on s’intéresse soudain à toi vermine !"

Je revis comme lors de cette fois-là les évènements. Le souvenir de toutes les tortures et humiliation me reviennent. La haine que je lui porte surgit et se mue en une boule de feu que je lui projette dessus. Surprise, elle parvient à esquiver au dernier moment non sans embraser sa cape en fourrure. De rage elle me repousse en arrière et s’empresse de se dévêtir du vêtement en feu.

"Tu as osé faire ça ? Je fais te le faire payer. Tu aimes les flammes ? Tu vas être servis !"

Elle prend la cape en feu par l’un des derniers morceaux encore intact, ainsi qu’une corde. Elle s’avance vers moi et m’assomme d’un coup de pied à la tête. Je ne peux réagir lorsque je sens quelque chose me serrer les bras et me brûler la main. Je reprends conscience sous l’effet de la douleur et vois mon bras emmitouflé dans la cape de feu, ainsi que la corde qui m’empêche de la libérer. En tenant l’une des extrémités de la corde, je vois ma sœur se délecter de ce supplice. Loin d’étouffer les flammes, la corde prend feu. La douleur est horrible et j’hurle à m’en faire mal. Quelques morceaux de la cape se détachent et commencent à enflammer les lieux au contact d’un fagot de paille au sol.

"Alors, tu perds le contrôle petit frère ?"

Autour de moi les flammes ne cessent de grandir, créant une épaisse fumée noire. Rapidement, l’entrepôt devient un four ardent où il commence à être dur de respirer correctement. Seulement je me moque de tout cela. Mon bras qui brûle encore est mon unique obsession. J’ai l’impression que mon bras s’immole jusqu’aux os. Finalement, ma sœur lâche la corde et il me faut encore un peu de temps pour me libérer. Au travers de la fumée qui se densifie, je vois mon bras entièrement brûlé. Chaque geste, chaque mouvement sur mon bras me fait frémir de douleur. Plus loin, ma sœur se dirige lentement vers la sortie. Je me souviens de cet instant. C’est celui où m’enferme dans ce brasier sans connaître la trappe secrète au sol. Je l’ai découverte quand j’ai aménagé mon espace pour m’entraîner sans embraser l’entrepôt comme maintenant. Je me baisse pour enlever le tapis qui recouvre la trappe, saisis le cercle métallique en guise de poignée et tire. Rien, la trappe ne s’ouvre pas.

Je ne comprends plus. Moi qui pensais que ne je faisais que vivre ce moment, celui-ci est différent. La trappe devrait pourtant s’ouvrir pour me permettre de survivre à ce brasier, mais non.

"Un problème petit frère ? Tu as chaud peux peut-être ?" Me fait une voie sombre.

Je regarde dans la direction de la voix et y aperçois ma sœur, mais elle est différente. Premièrement, elle devrait être dehors et non à l’intérieur. Deuxièmement, les flammes du brasier se reflètent sur son visage, dont les yeux sont d’un noir absolu. L’épreuve a pris le pas sur le souvenir et la marque a pris possession du corps de ma sœur. Maintenant que je ne suis plus spectateur, la terreur des flammes reprend le dessus. Je me tétanise et m’accroupis au sol. La peur prend même le pas sur ma douleur au bras. J’en suis au point où je souhaite que la fumée prenne le dessus et me tue, avant que les flammes ne le fassent.

"Tu vas sombrer dans les ténèbres et tu feras partie à jamais de la marque." Me fait la chose qui ressemble à ma sœur.

J’ai peur. Terriblement peur. Je suis au milieu de mon enfer personnel sans être capable de me sauver. Je continue de tirer sur la trappe, en vain. Je m’apprête à lâcher prise lorsque je sens une pression me serrer la main gauche ? Pourtant, je n’ai rien en main. Rien, hormis Sylve qui continue de me soutenir dans cette épreuve.

(C’est ça, ce n’est qu’une épreuve ! Je ne suis pas dans cet entrepôt en feu, je suis à Oranan chez le guérisseur. Quand j’ai affronté ma maîtresse, j’ai réussi à prendre le contrôle. Il me faut simplement recommencer. A Omyre, je devais lutter pour être libre. Ici je dois lutter contre ma peur.)

Je me répète que tout ceci ne sera plus, une fois l’épreuve terminée. Je sers ma main gauche et me focalise sur ma sœur. Lentement je m’avance vers elle. Elle ne bouge pas et continu de me fixer en bloquant la seule sortie. Je me mets à courir et la distance semble plus grande qu’il n’y paraît. La fumée m’asphyxie et les flammes me font souffrir, mais les épreuves m’ont appris que tant qu’on souffre on est vivant, que ce soit dans le gel de l’hiver ou dans ce feu infernal. Qu’il me faut être calme face aux évènements et laisser passer ceux où je suis impuissant. Que ma faiblesse peut être une force pour comprendre les choses et qu’il existe une puissance latente en moi. Galvanisé par ces épreuves, je charge la matérialisation de la marque qui devient une brume noire. En la traversant, j’entends ses ultimes paroles.

"Je serai toujours en toi, à guetter la moindre faiblesse dont tu feras preuves."

La brume noire se dissipe et je brise la porte dans un flot de lumière.


"Il est en vie ?" Demande une voix féminine.

"Je sens son pouls, mais il ne semble pas réagir." Lui répond un homme.

"N’y a-t-il rien que l’on puisse lui donner ?"

"J’ai faim." Lui dis-je faiblement.

J’ouvre difficilement les yeux et me retrouve de nouveau chez le guérisseur. La semi-elfe me tient toujours la main gauche et de l’autre côté le vénérable Sifo pousse un soupir de soulagement.

"Ca y est, c’est terminé ?"

"Oui. Me répond le guérisseur. Tu es parvenu à mettre à mal la marque maudite. Comment te sens-tu ?"

"J’ai aussi faim que je suis fatigué et je suis prêt à dormir des jours."

"On ferait mieux de te porter ailleurs dans ce cas. Mon antre n’est guère idéal pour un long repos. Je puis toutefois étancher ta soif si tu le désires."

"Jeune femme." Dit-il en s’adressant à la semi-elfe. "Je vous laisse vous charger de lui. Il est très fatigué et a besoin de se restaurer."

"Dans ce cas je vais l’emmener chez moi." Lui répond-elle. "Tu as la force de te lever ?"

"« Ca » pouvoir marcher, mais « ça » pas vouloir déranger toi !"

"Je ne suis jamais chez moi et je ne reçois personne non plus."

"Je vais prévenir les gardes qu’ils vous aident à le porter et je vais préparer de quoi le mettre sur pied rapidement."

"Merci vénérable Sifo."

Je le vois quitter mon champ de vision en déposant au passage une gourde d’eau fraîche. Derrière-moi, la porte s’ouvre.

"Messieurs, veuillez escortez cet homme avec tout le respect qu’il lui est dû. Vous l’avez certainement entendu subir des épreuves que vous ne comprendriez jamais. Si j’apprends qu’il a subi un mauvais traitement, je m’assurerais moi-même de votre sort. Ai-je été clair ?" Ordonne Sifo aux soldats en poste.

"Oui vénérable Sifo !" Répondent-ils simultanément.

La semi-elfe m’aide à me rhabiller et à me lever délicatement. Dehors, les soldats droits comme des piquets, forment une sorte de haie d’honneur. J’en rigolerais si je n’étais pas aussi épuisé.

"N’oubliez pas ceci." Déclare le guérisseur au seuil de sa porte. Il tient un petit colis dans un tissu beige. "Apposez-lui ceci avant son sommeil, les instructions sont à l’intérieur. Une dernière chose, la marque maudite est fortement affaiblie, mais elle reste toujours présente. Tant que tu garderas une forte volonté, comme tu l’as prouvé ici, elle ne sera pas un problème."

"Merci vénérable Sifo. Je vous en serais toujours reconnaissant." Lui dis-je en quittant les lieux pour aller me reposer.

J’ai accompli quelque chose aujourd’hui, mais je sais que la dernière épreuve ne s’est pas passée correctement. Je devais certainement prendre le dessus sur ma peur, mais au lieu de cela j’ai fait comme s’il n’y avait rien, comme une simple illusion. Même si la marque semble plongée dans une longue veille, le moindre réveil de ma peur du feu risque de la réveiller et cela m’effraie.

II-4 Chez Sylve

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Dim 29 Juil 2018 16:02 
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Je me réveille groggy et la lumière de la pièce m’empêche d’ouvrir complètement les yeux. J’ai la bouche pâteuse et une pointe de douleur dans l’épaule. Je tâte autour de moi et je pense être dans un lit. Le stress me gagne.

(Mais je suis où là ?)

(Ha bah ça y est t’es réveillé ?)

La voix de ma faéra me calme rapidement. Le souvenir de l’altercation avec les pirates me revient en mémoire.

(Le bateau, les pirates. Que s’est-il passé ? Je ne me souviens plus de rien.)

(Hé bien mon kiki t’as fait fureur ! Ton p’tit tour avec la grande voile a plutôt bien marché.)

"Tu es réveillé ?" Me demande une voix un peu à gauche.

Il s’agit de Castamir. Je la vois s’avancer lentement vers moi jusqu’à mon chevet.

(Pfff elle pouvait pas un peu attendre celle-là ? C'est pas parce qu'elle t'a sauvé de la noyade que ça lui donne tous les droits !)

(Elle m'a sauvé ?)

"Tu vas bien ?"Continue-t-elle à défaut de réponse.

"Je suis…je suis où là ?" Je demande avec une voix que je parviens difficilement à maîtriser.

(On est à Oranan, dans la demeure d’un guérisseur.)

"Nous sommes à Oranan. Et tu es actuellement dans la demeure du guérisseur Sifo." Me répond l’elfe verte.

(Mais elle va se taire ? C’est à moi qu’il a demandé !)

"Les pirates, le navire marchand ?" Je continue de demander.

(Quoi ? Mais pourquoi tu demandes encore, je t’ai répondu !)

(Je ne suis pas censé le savoir et si je ne demande pas cela va être étrange non ?)

(Pfff !)

"Quand tu as ouvert leur grande voile ils sont presque tous partis aider pour retenir le bateau. Il leur a fallu un bon moment avant de replier la voile et on pense qu’elle était en partie déchirée, ce qui nous a permis de leur échapper après la tempête." M’explique-t-elle.

Je tente de me relever, mais ma tête ne semble pas du même avis. J’ai le tournis et comme un afflux de sang avec l’impression que je vais exploser.

"Tu ferais mieux de te reposer. Maître Sifo m’a autorisée à rester auprès de toi le temps que tu sois complètement remis. Je vais chercher de quoi te restaurer quand tu t’en sentiras capable. Tu as besoin de calme pour le moment." Me dit-elle en m’aidant à me rallonger sur mon lit et quittant la pièce.

(Nan mais quel toupet celle-là. Je peux parfaitement subvenir aux besoins de mon maître !)

(Ysolde. Combien de fois je t’ai répété de ne pas m’appeler ainsi !)

(Mais, mais…)

(Et elle a raison, j’ai besoin de calme.)

(Je vois, tu veux que je m’en aille aussi. Très bien !)

(Non restes ! Je n’ai pas supporté de ne plus sentir ta présence la dernière fois, alors reste. Mais ne parles plus. Reste avec moi et profite de ce moment, à moins que tu ne veuilles partir auquel cas je ne t’en empêcherais pas !)

Je la sens touchée par mes mots.

(Pfff non, tu serais trop content de ne plus m’avoir sur le dos et l’autre pimbêche en profiterais !)

Je me laisse une nouvelle fois emporté par l’attrait du sommeil avec une sérénité longtemps oublié.

Vents contraires

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 Sujet du message: Re: Le guérisseur
MessagePosté: Mer 1 Aoû 2018 22:38 
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Nouvelle ville et nouveau dispensaire.

Quelques jours plus tard je me sens nettement mieux. Les différentes blessures subies se sont résorbées et ne me lancent plus lorsque je fais un mouvement particulier. Par habitude j’ai repris mes étirements matinaux et ce malgré l’interdiction du guérisseur. Après lui avoir confié ma crainte d’être poursuivie par le magicien, ma faéra est partie explorer la ville en quête d’une solution. L’assassin puis le sorcier, s’ils apprennent l’altercation avec les pirates, ils remonteront à moi plus facilement. Ysolde m’assure qu’aucune rumeur ne semble être sortie du bateau, mais le risque zéro n’existe pas. Elle s’est donc éclipsée plusieurs fois, mais en revenant assez rapidement. Elle prétexte vouloir assurer ma protection, mais quelque chose me dit que la présence régulière de Castamir y est pour beaucoup.

Après une énième disparition, Ysolde revient à moi.

(Cette fois-ci je pense savoir comment oublier les problèmes avec ceux qui te veulent du mal.)

(Si c’est encore ta proposition de gladiateur à Kendra Kâr je t’ai déjà dit non !)

(Non c’est beaucoup mieux que cela. La milice d’Oranan est liée avec une ville hors de ce monde qui demande assistance. Quoi de mieux qu’une autre planète pour se faire oublier ? Les accès sont surveillés dont on ne risque pas de laisser passer ces rigolos !)

(Attends ! Une autre planète ? C’est possible ça ?)

(Absolument oui ! Et il en existe pleins d’autre. Des évènements se sont produits et ils ont besoin d’aide. Enfin si j’ai bien compris ! Rassure-toi tu ne seras certainement pas seul vu l’annonce qui est passée.)

(Je sais pas. Une autre planète c’est…)

(Ce qui est sûr c’est que tu ne seras pas poursuivi et que tu porteras assistance à un peuple qui en a besoin. C’est plutôt bien non ?)

(Oui c’est pas faux !)

(A quoi tu penses ? Je te sens préoccupé.)

(Décidément je ne peux rien te cacher ! Je pense à Castamir.)

(Et pourquoi cette pimbêche occupe tes pensées au juste ?)

(C’est juste qu’on a tous les deux fui la tour à l’extérieur de Yarthiss. Et bizarrement deux jeunes gens ont eu des déboires avec des pirates via un bateau en partance de cette même ville. Je me disais juste que je vais lui attirer les problèmes que je traîne avec moi. Elle semble me devoir son sauvetage, mais je crains qu’en restant ensemble nous ne soyons encore plus faciles à poursuivre. Je pense qu’il serait préférable que nos chemins se séparent. Tu en penses quoi ?)

Pendant un instant Ysolde ne répond pas, elle qui a pourtant la langue bien pendue. Elle semble réellement réfléchir au problème.

(Je crois que tu as raison. Rien à voir avec ce que je peux éventuellement penser d’elle, car même si je la dénigre, elle ne te veut que du bien, tout comme moi. Mais les Taurions ne sont pas du genre à traîner en ville, ni à être aux ordres d’une milice humaine. Si tu restes avec elle, tu attireras l’attention sur toi c’est certain !)

(Et concernant ta proposition ?)

(Je suis sûr de moi. Je ne t’emmènerais pas dans un endroit dangereux de plein gré. Je te préfère comme tu es, avec tes membres aux bons endroits.)

(Merci c’est…très rassurant ! Il est temps pour moi de retrouver la liberté et de fuir ces décoctions aux effluves douteuses.)

Je rassemble mes affaires et quitte les lieux. Je salue et remercie au passage le guérisseur pour les soins qu’il m’a conférés. Dehors je retrouve Castamir qui venait justement me rendre visite.

"Tu es sorti ? Comment tu te sens ?" Me demande-t-elle.

"Oui je me sens on ne peut mieux." Lui dis-je avant de reprendre. "Je te remercie de tes visites, cependant…un homme de mon âge auprès d’une elfe verte, va vite attirer l’attention et je t’avoue que je suis un aimant à problème. Avant de rencontrer notre connaissance commune j’ai déjà eu une altercation avec un assassin. S’il remonte la piste tu auras bien plus de soucis que tu n’en as déjà."

"Et qu’est-ce que tu insinues au juste ?" Me demande-t-elle à nouveau en plissant les yeux.

"Il est préférable que nos chemins se séparent." Je lui réponds et sa frimousse que je trouvais mignonne jusque-là prend un rictus de colère, ou de chêne malade. Avec les Taurions on a toujours cette impression de parler à un arbre sur jambes.

"Je vois ! Tu me considères comme un poids mort en somme. Une simple gêne à laquelle tu te débarrasses lorsque tu n’en a plus besoin." Me lance-t-elle pleine de colère.

Je m’avance d’un pas vers elle et pose ma main sur son épaule. "Ne le prends pas comme ça, c’est pour ton bien que j’ai pris cette décision."

"Non c’est pour TON bien, pas le mien, ou le nôtre !" S’exclame-t-elle en rejetant ma main et je sens dans sa voix que le "nôtre" a une signification particulière. "Tu m’as sauvé la vie et j’ai fait de même avec toi. Je n’avais aucune raison de rester et c’est comme ça que tu me remercies ?" Elle me scrute du regard et je la sens essayer de comprendre mon comportement. "Tu as une idée en tête non ? Tu comptes te rendre quelque part et tu ne me veux pas dans les pattes !"

(Comment lui dire qu’il est préférable de prendre des directions différentes ? Que je compte partir loin d’ici pendant qu’elle risque de se faire surprendre par le magicien.)

Ysolde ne me répond pas, ou n’as pas de solution. Castamir prend mon absence de prise de parole pour réponse.

"C’est ça, j’ai vu juste. Les hommes sont bien tous les mêmes !" Termine-t-elle en faisant demi-tour.

Je la rattrape et avec une rapidité qui me laisse pantois, son arc est brandit et une flèche encochée me pointe directement l’œil droit.

"Si tu ne veux pas subir ma colère, je te conseille vivement de ne plus croiser mon chemin comme tu l’as insinué." Me menace-t-elle. Prie tes dieux que ce soit la dernière fois que l’on se voit.

Elle fait encore quelques pas en me tenant en joue et range son arc lorsqu’elle estime être à bonne distance de moi.

(C’est le meilleur choix à faire !)

(Alors pourquoi je me sens si mal ?)

Je reste sur place quelques minutes le temps de digérer la réaction de l’elfe et me reprends en main.

(Où va-t-on ?)

(En premier lieu je te conseille d’aller faire quelques emplettes. On ne part pas dans un autre monde les mains dans les poches et puis tes chaussures sont dans un sale état !)

Préparations 1

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