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 Sujet du message: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 18:29 
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Au Rat Putride


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Ici, les voyageurs peu exigeants quant au confort et à la nourriture de qualité peuvent trouver un toit et se repaître de ce que l'on qualifie difficilement de comestible.
L'enseigne menace de tomber à tout moment mais s'accroche désespérément. La façade de l'auberge est sale et décrépie.

A l'intérieur, tout est branlant. Dans la salle commune, un Nain enchaîné fait le service. Koërn fut fait prisonnier de guerre il y a fort longtemps. Et depuis, il est esclave de Göhorn, l'Orc qui possède cet établissement. Vous ne le verrez que très rarement en ce lieu. Il préfère s'en aller trancher les têtes avec ses frères de sang.

Dans les quatre chambres disponibles, vous aurez droit à un lit crasseux, une cheminée qui aurait due être ramonée depuis trois ans, et en bonus, un nombre incalculable de gouttières, faisant office de douche les jours de pluie...

Ce qui a fait la réputation de l'établissement, vous vous en doutez, ce n'est pas les chambres. L'alcool vendu ici est particulièrement fort. Il peut servir de désinfectant tout comme il nettoiera les lames oxydées ou brûlera vos boyaux...

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Jeu 6 Mai 2010 19:39 
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Kur passa le seuil de la porte avec un léger dégout.. Le lieu arborait un brouillard dense et étouffant de tout ce qui pouvait se fumer sur la surface de cette planète, ajouté à cela les différentes échappées incongrues de nos amis les orcs, il semblerait que ce soit un lieu de détente et ce, même pour les intestins les plus remplis.

Malgré la fumée omniprésente, Kur réussit à distinguer des formes de boiseries.. Au sol il s'agissait de planches mal taillés où on a vite fait de se faire une écharde sans s'en rendre vraiment compte, avec des clous plantés qui semblaient les maintenir au sol.
Kur leva son regard sur un pylône qui maintenait le plafond, il n'avait pas échappé à la grossièreté du lieu, à quelqu'endroits il était fendu, comme si une grande lame avait posé son empreinte dessus. Son regard continua sur le plafond quand un orc l'interpella.

"Eyh! L'asperge! Ferme-moi c'te foutue porte avant que j'me lève!"

Lui décochant un regard mauvais, Kur s'exécuta et ferma la porte, enfin la planche qui servait de porte. Il s'avança dans la fumée, recourbé à cause de sa taille. Il réussit à trouver une table miteuse en bois, il semblait qu'il ne faille qu'un coup de poing pour qu'elle s'effondre au sens propre du terme.
Il prit place sur une chaise, une vielle chaise en bois également grinçante et dont un pied était largement plus court.. Il n'y aurait pas eu ce vieux sol pourri, Kur aurait pu s'asseoir au sol, tellement il était grand ça ne l'aurait pas vraiment gêné.

Le nain enchaîné vint à lui, Kur fit "non" de la tête et l'autre reprit son chemin.
Kur le regardait enchaîné ici, privé de liberté et d'une once de dignité. Kur le prit en pitié le temps d'une seconde, être ainsi pour toute sa vie.. Même pas en rêves.

Le Loup se tassa sur sa chaise et regarda l'assemblée.. Orcs et gobelins jouaient, ripaillaient, buvaient et fumaient. Pris de désintérêt il regarda ses mains..

Pourvu que ce foutu gobelin se dépêche, ce lieu est vraiment infect..

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 7 Mai 2010 14:12 
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Intervention dans le RP de Kur


Skreg arriva quelques minutes après dans la taverne.

Il n'alla pas directement vers Kur. Il se dirigea vers le barman, le salua lui et échangea quelques railleries amicales avec un groupe de gobelin au comptoir.

Kur ne pouvait entendre ce qu'il disait, mais ce n'était vraisemblablement pas de lui.
Enfin il commanda une bouteille et quitta sa compagnie en montrant Kur du doigt.

Il s'amena alors vers toi, la bouteille à la main et s'assit.

"Héhé j'suis content d'voir qu'tu m'as écouté ! J'te dis, moi, Omyre c'est MA ville. J'connais tout le monde ici, tout l'monde me connaît, t'as eu d'la chance d'tomber sur moi ! Moi comme tu m'vois, j'suis un gars réglo et j'peux même rendre des tas d'service... Mais ça marche dans les deux sens tu vois ?"

Il posa un silence, ouvrit la bouteille qui contenait un liquide noirâtre, en but une grande gorgée avant d'en recracher une partie par terre et te la tend :
"T'en veux ? D'la bonne absinthe noire ça, t'peux faire confiance, Göhorn pisse rarement dans les bouteilles héhé !"

Il reprend :
"Soit, j'ai bien vu à la porte qu'tu voulais rentrer mais qu'tu savais pas comment. T'viens sortir d'la forêt hein ? T'serais pas le premier d't'façon, y en a quelques uns d'ton espèce qu'on fait pareil avant."

Il récupère la bouteille et en reprend encore une grosse gorgée, puis continue :
"Donc v'là c'que j'te propose. D'abord tu m'rend un p'tit service. En prenant la route de l'est, à quelques jours de marches, t'as Dahràm, un p'tit bled de pirates. Et dans Dahràm, y a le temple de Thimoros. Tu dis qu'tu viens d'ma part et tu leur files ce poignard."

Il sort le poignard de sa poche et le pose violemment sur la table. Sa lame est noire et des gravures étranges sont sur sa garde.

"A c'qui paraît il est magique ou une connerie dans l'genre. En échange de c'te lame, ils doivent te donner une poche remplie de dix p'tites billes noires. Tu t'en occupes pas d'ces billes, ça c'est mon affaire. Aussi fais gaffe avec eux, 'sont pas c'qu'ya de plus réglo et franchement c'pas dans mon intérêt qu'tu t'fasse trucider. Fait aussi gaffe qu'y ait bien les dix billes dans la poches et pas quatre cailloux à la con. Donc tu va là-bas, tu veilles à c'qu'le deal soit bien rempli et tu ramènes vite fait ton cul d'grand méchant loup au Rat Putride. T'peux m'y trouver tout les soirs. Et une fois qu'tu m'auras filé les billes, j'te paierai. On marche comme ça ?"

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 7 Mai 2010 18:39 
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Kur semblait désorienté par les fumées régnant dans l'endroit, il secoua sa tête afin de reprendre ses esprits avant de répondre à Skreg.

"... J'irai"

Peu importe la paie, il voulait quitter cette foutue taverne et cette ville maudite, soit elle était une sorte de représentation même du chaos mais ce n'était pas là qu'il voudrait rester, il n'en était pas question. Il prit le poignard et se mit à le regarder curieusement, une lame qui semblait d'ébène et des écritures, enfin ce qui semblait en être..

"Dites-moi seulement qui est Thimoros.. Et je pars immédiatement..

Skreg le regarda d'un sale oeil durant un moment puis finit par lâcher

"Le Seigneur du meurtre.. du chaos, le dieu qu'aime bien torturer les gens.. pour rien! Tout'ces joyeus'tés qui font qu'Omyre est comme qu'elle est quoi!"

"Humpf.."

Kur attrapa le poignard et prit la direction de la porte. Il regarda une dernière fois le gobelin qui lui décochait un sourire ravageur. En cet instant, Kur eut un doute puis il se remit en marche ouvrant la porte avec le moignon qui lui servait de poignée. Il referma derrière lui et s'en alla vers l'Est.

"Aujourd'hui... J'me lave les mains! Héhé.."

Retour aux Rues.

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Sam 1 Jan 2011 23:12 
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" Lorsque vous êtes assassin, il faut attendre. Toujours à rester patienter, savoir trouver et saisir les opportunités lorsqu'elles arrivent. Un vrai petit travail reposant, sauf que comme dit ma maîtresse, quelques fois, quelqu'un tente de vous ouvrir la gorge, et c'est à vous le la lui ouvrir avant de finir la tête sur le pavé à vous noyer dans votre propre sang. Maîtresse Hrist à toujours de bonnes idées, on se demande d'ailleurs comment elle arrive à les obtenir si vite. Celle-ci venait à peine de recevoir l'ordre de mission, qu'en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle se retrouvait déjà dans une auberge minable et puante. Bouuuh quelle ville de rêve. "


Le rat putride était... Putride, comme son nom l'indiquait. La Frémissante cherchait un individu capable de la renseigner sur les Orques qu'elle devait chercher. De toutes évidences, il était certain qu'avec elle, la situation n'allait pas se régler par une négociation où les deux parties se retrouveraient satisfaites à la suite d'une entente claire. Au contraire, un des chefs de clan allait devoir finir sa vie dans les pourritures et les merdes infâmes qui jonchaient les ruelles de la ville pour que ça ne parte pas en émeute. Et pour éviter les jaloux, son adversaire allait peut être même finir sa vie minable de la même façon.

Les tables... enfin, les bouts de planches en bois posées sur les pieds irréguliers qui faisaient office de table, étaient couvertes de déchets, vomis, reste de repas posés à même la crasse, objets d'origine très douteuse le tout relâchant de nombreux relents aussi suspects que désagréables. Une taverne, quoique chez les hommes ce n'était pas si différent, peut être juste un tantinet moins hostile. Elle s'installait à différents endroits de la salle et écoutait, elle désespérait ferme d'ailleurs. Son attention devait se porter sur toutes les phrases d'où ressortirait le nom des orques en question, ou alors " chasse " - " rat " qu'importe tant est qu'elle trouvait une piste, et ce, le plus tôt possible. Car un serveur qui remarque que vous êtes une "humaine" et se faisant, crache dans votre verre d'hydromel qui était en réalité de la bière, ne donne pas la garantie que l'endroit est agréable. De toutes façons, Hrist n'avait pas l'intention de boire. On sait pas d'où vient l'hydromel ici, les abeilles ne sont pas assez idiotes pour se perdre dans ce refuge impie.

" Elles sont pas bêtes les abeilles... Fais tout de même attention où tu t'assois, ma robe est blanche, c'est salissant ici. "

C'était lorsque la jeune Hrist aux beaux yeux de violette commençait à perdre patience et espoir qu'elle remarqua un homme... Que dis-je un... Orque mâle parler de pari réguliers sur des chasses aux rats. Pas vraiment rat, il avait dit vermine mais ça voulait dire la même chose, car pour les humains, la vermine c'est les orques, et pour les orques, ce sont les rats. Et pour les rats... Que sais-je encore.

Quoiqu'il en était, il y avait un orque sur une petite table en forme de demi lune qui picolait sa troisième bière. La petite Faera s'empressait d'avertir Hrist qu'il fallait être dé-li-ca-te, que commencer par ouvrir le ventre d'une personne qu'on souhaite interroger ne même pas à des résultats d'une pertinence correcte. La Frémissante encapuchonnée allait devoir se montrer... Agréable ? Étrange...

A l'image d'une vielle amie, elle s'approcha de l'orque avec son pichet de bière et de glaire à la main. D'une grande tape sur le dos, elle lui secoua l'armure d'une apparence presque amicale, un manège peut être typique car le jeu était risqué, mais personne ne restait rivé sur elle. Il fallait se fondre dans la masse pour être totalement invisible.

" Heeey. Grrl'a place est prrrise. "
(Hu... Son haleine... Il a bu l'eau des latrines ?)
" Elle est prise, oui, je suis dessus. On va parler un peu... Orag Mar Grubol... Nulhur’ Thrognolf... Ça doit te dire quelque chose mon gros. "

Hrist se tenait très collée à sa carcasse malodorante, la créature puait très sévèrement mais elle réagissait après avoir entendu les noms... Du coup la voila déjà complètement perdue à balayer la salle du regard et s'arrêter sur l'armure noire et massive de deux Orques arborant les marques de la milice, ces deux là étaient de carrure impressionnante, un peu à l'image de l'orque qui lui avait donné sa mission.

" Grra ! Fichez l'... L'ca.. Grrna ! Laissez moi, j'connais poua."

Le vilain garnement cherchait à fuir, c'est lorsqu'il voulait se lever de son banc qu'elle lui agrippa la coiffure le forçant à reposer le cul sur l'assise.

" Carne ! Carne humaine ! Laissez moi où je fais venir la milice !"
(Regarde moi cet ahuri, tu vois, tu as mal coiffé tes cheveux, on te prend pour une humaine.)
"Appeler la milice vraiment ? Moi je pari vingt Yus que je te mets cinq coups de dague dans le ventre avant de les avoir sur le dos... "

Le chuintement de la dague violette Scélérate ne lui avait pas échappé, encore moins le contact glacé de l'arme qui s'introduisait sous les plaques de son armure de cuir. Les yeux gros comme des flans dans du magnésium, il regardait la main de la femme dissimulée sous sa cape qui lui collait son arme mortelle contre le foie.

" Et bien sûr, je commence par les endroits les moins vitaux, je t'offre donc des semaines de souffrance, quoique tu vas vite me supplier de t'égorger. Debout... Et avec le sourire."

Encapuchonnée, la femme était méconnaissable, mais pas invincible, d'autant plus que les " humains " étaient rares et se pouvait vite être le centre de l'attention dans une taverne pleine d'orque et de gobelins... C'est donc bras dessus bras dessous que l'étrange duo se trainait hors de la taverne puante pour se diriger vers la ruelle où Hrist allait obtenir des informations tant désirées.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 10 Fév 2013 15:42 
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L'auberge principale d'Omyre vers laquelle Silméria guida Azra était un coquet petit nid de cafards au nom évocateur de 'Au rat putride'. L'odeur qui en émanait évoquait en effet le croisement entre un rat mort et... quelque chose qui était peut-être de l'alcool. Mais même les horreurs de la taverne des sept sabres à Kendra Kâr ne produisait pas un fumet perceptible de si loin.

« Voilà qui s'annonce encourageant ! Cette fois si, si vous le permettez, je crains que la galanterie ne soit plutôt de passer le premier ! »

Il respira un grand coup et passa la porte.
De d'autre côté, la salle était bondé d'orcs hurlants. Certains étaient visiblement déjà fin saoul et plusieurs tables semblaient prête à exploser dans une bagarre monstrueuse. L'ambiance jaunâtre qui baignait les murs et les tables en bois à demi rongées par... enfin il valait mieux ne pas savoir par quoi... tout cela rendant les lieux tellement écœurants qu'Azra cru un instant défaillir. Il se reprit bien vite par un effort de volonté surhumain. Il n'y avait à première vu pas de table libre, mais dans ce bazar, c'était dur à affirmer au premier coup d’œil.
Plus que jamais, la présence de Rendrak était rassurante. L'énorme liykor dominait une bonne partie de la foule, mais peu semblaient lui prêter attention, sans doute trop saoul pour vraiment assimiler sa présence, indiquant la venue sans doute rare d'un nécromancien en ces lieux.
Il passa prêt du serveur, un nain qui trainait une chaine juste assez longue pour pouvoir faire le tour de la salle. Il semblait misérable et résigné. C'était la première fois qu'Azra voyait un nain et il regrettait que ce soit dans dans si tristes conditions. Ce n'était pourtant pas le moment de faire montre de faiblesse.

« Hé ! Le nain ! Une bière pour moi ! »

Il se tourna vers Silmeria pour savoir si elle prendrait quelque chose, elle aussi.

« Juste de quoi ne pas mourir de faim... Pas de rat, de préférence. Et un hydromel. »

Le nain sembla moyennement apprécier mais préféra ne pas s'attirer d'ennuis. Ils trouvèrent finalement une misérable petite table à laquelle ils s'installèrent. Azra s'efforçait d'écouter autour de lui, puisque sa compagne avait l'air de dire qu'on pouvait entendre des choses intéressantes. Hélas, il n'y avait que des racontars d'ivrognes.
Quelques morceaux de viande, ou quelque chose qui ressemblait à de la viande, leur fut apporté. Rendrak regarda les plats avec son habituel visage inexpressif. Inexpressive, en revanche, sa voix ne l'était pas quand il gronda :

« Manger... Ça, ça me manque vraiment. J'ai faim... j'ai faim mais aucun estomac à remplir... »

Le cœur d'Azra se serra. Il n'était pas pressé de révoquer ce précieux protecteur !

« Je suis désolé, Rendrak, il va falloir que tu tiennes un peu.... au moins le temps qu'on en finisse avec cette histoire. »

Le liykor squelette ne répondit rien. Je jeune garçon préféra revenir à l'elfe. Elle ne semblait pas très enthousiasmé par son repas. Il se pencha vers elle pour dire à voix basse, mais assez audible dans ce brouhaha :

« Alors, comment comptez-vous trouver des informations sur notre homme ici ? Un moyen de reconnaître des gens qui travaillent pour lui ? Si vous ne savez pas, je crains que nous ne devions trainer dans la salle au risque de nous faire remarquer... autant qu'on puisse remarquer quelqu'un ici... »

Elle semblait pensive, presque non concernée. Sa réponse fut à peine audible : elle déclara être juste en train d'essayer de lui sauver la peau. C'était fort ! Pour qui se prenait-elle ? En même temps, sa tenue sombre et presque aussi hétéroclite que celle du jeune homme sous-entendait clairement qu'elle devait s'y connaître en matière de risque.

« Je ne pense pas que quelqu'un vienne à notre rencontre. Prenez le temps de rassembler vos idées, vous n'avez pas le moindre plan. Il vous en coûtera. »


Pas de plan... Il haussa les épaules.

« Vous n’espérez tout de même pas que je vous fasse assez confiance pour vous révéler comment je compte m'y prendre ? Certainement pas tant que vous refuserez de m'expliquer vos motivations exactes, et sans doute pas encore complètement après. Je trouverais où il habite et ensuite, je me débrouillerais seul ! »

Il bascula la tête en arrière pour délier son cou. Les maux de tête revenaient déjà... qu'était donc en train de faire Chandakar ? Son silence n'augurait rien de bon...
Le garçon revint à son interlocutrice :

« Ici, comme vous dites, nous pouvons espérer trouver l'un de ses serviteurs... le tout est de savoir comment l'identifier... »

C'est alors que la voix d'Arek s'éleva dans son esprit :

(Comme tu le sais, tu dois passer cette épreuve seul... mais je veux bien t'aider une dernière fois : cherche un symbole figurant une tête sans visage avec une couronne de fer... les serviteurs de Tal'Raban s'identifient parfois à cet emblème.)

Il sentit une bouffée de colère étrange en lui. Elle venait de lui même, et pourtant, il devinait qu'elle était aussi issu de Chandakar, qui connaissait cet étrange blason. Nul doute qu'il le reconnaîtrait à vu. Il se pencha vers Silmeria pour lui murmurer

« Il faut chercher un symbole ressemblant à une tête sans visage et avec une couronne de fer. Allons boire un coup au bar et regardons les gens autour de nous... ça vous va ? »

Alors qu'il allait se lever, à sa plus grande surprise, elle lui répondit, déclarant qu'il semblait pourtant lui faire une confiance aveugle et qu'il n'avait de toute façon pas le choix. Si elle se trompait sur le premier point (il ne se fiait qu'à Arek), son analyse était hélas correcte pour le deuxième.
Mais le plus surprenant, c'est qu'elle se mit à lui expliquer qu'elle était une baronne trahie, poursuivit par un assassin. Mais la suite était encore plus stupéfiante :

« J'aide parce que je l'ai décidé. L'autre version aurait été de vous épingler directement à une porte de la ville et de vous laisser en proie aux corbeaux. Je veux savoir où est ma Faera et mon alter-ego. Comme vous, je suis un esprit partagé. Sauf que depuis que je suis morte, elle a disparu. »

Un esprit partagé ? Une morte ? Bien que ça ne soit pas courant chez lui, Azra se sentit légèrement dépassé. Pas a dire, elle savait vraiment beaucoup de choses...
Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, elle conclut en disant qu'elle était d'accord avec sa stratégie et que la seule autre option serait d'invoquer un monstre pour attirer le nécromancien. Le garçon grimaça. Il était bien incapable d'une telle chose et pressentait plutôt une déferlante de gardes...

Il rassembla ses esprits et soupira. Si ce récit était vrai, il y avait une solution, même s'il ne l'aimait guère :

« Si vous êtes possédée... et mort-vivante... vous avez frappé à la bonne porte. J'ai une certaine expérience des malédictions et autre phénomènes liés à la magie noire... Et puis, je pourrais... vous mettre en relation avec quelqu'un qui... hé hé... oui, on peut dire que si quelqu'un peut vous aider sur une question d'esprits partagés, c'est bien lui ! »

Puis, il se rappela d'un autre détail. Elle avait dit avoir une faera. Cela lui semblait même un phénomène ordinaire. Arek avait donc dit vrai.
Il hocha la tête. Une femme vraiment étrange. Il détestait les nobles, mais en était-elle encore une ?

« Je pourrais peut-être vous aider pour votre faera et votre alter-ego. Mais n'essayez plus de m'impressionner avec vos titres, parce que baronne, princesse ou charcutière, devant la mort, nous restons de misérables tas de viande froide ! Sauf moi... et vous, semble-t-il... »

Il secoua la tête en marmonna comme pour lui-même :

« La damnation éternelle... un grand merci à nos alter-ego pour ce magnifique cadeau... »

Il commença à se lever.

« Bien, si vous n'avez pas d'autres questions, nous allons maintenant chercher ce fameux blason dans la salle... »

« Allons-y, si j'ai des questions, vous le saurez. Je veux juste retrouver mon Alter-ego. Même si pour ça je devrais brûler la ville entière. Si votre plan ne fonctionne pas, nous irons au cimetière. »

Azra hocha la tête. Il lança un regard à Rendrak qui s'éloigna misérablement. Le liykor semblait si triste et miteux que personne ne faisait attention à lui. Il pourrait inspecter les gens sans trop se faire remarquer.
Azra, pour sa part, se dirigea vers le comptoir, faisant mine d'avoir du mal à avancer pour pouvoir glisser des regard discrets vers les garzoks environnants.
Les créatures ivres mortes semblaient lui prêter peu d'attention mais il ne pouvait s'empêcher de trembler parfois en voyant leurs dents jaunes. Que se passerait-il s'il croisait à nouveau Gorak ?
Il parcourut ainsi tous les rangs sans rien voir. De toute façon, dans les ténèbres ambrés de la salle, il était dur de voir quelque chose.

Il arriva donc au comptoir, dépité. Comment allait-il faire pour repérer ce fichu emblème ?
Il commanda une bière et lança un regard en coin à Silmeria, espérant qu'elle avait trouvé quelque chose.

A sa grande déconvenue, elle ne l'avait pas suivi. Grognant pour lui même, il revint vers elle et fut accueillit par cette remarque laconique :

« Rien. Venez, nous partons pour le cimetière. J'espère que vous n'avez pas peur de vous salir les mains, être Baronne ne veut pas dire porter systématiquement des gants blancs... »

Il la regarda en pinçant les lèvres. Visiblement, elle se fichait bien de ce qui pourrait être trouvé ici... mais pourquoi ne pas avoir directement demandé à aller au cimetière ? Et que ferait-ils là-bas ? Il lança un regard à Rendrak qui secoua la tête. Le garçon, dépiter, sentit son courage l'abandonner une seconde. Dans quoi s'était-il embarqué ? Comment pourrait-il vaincre un nécromancien alors qu'il n'arrivait déjà même pas à trouver son adresse !

Silméria s'éloignait déjà. Il secoua la tête et la suivit piteusement. En franchissant la porte, il se retourna, sa chope plein à la main. Un sourire. L'envie de se défouler... Il jeta le récipient dans la salle, où il s'écrasa sur le dos d'un garzok. Celui-ci cru être attaqué par son voisin de derrière et, bientôt, une bagarre générale enflamma les lieux. Satisfait de sa mauvaise action, le jeune homme et son compagnon liykor suivirent l'elfe dans la rue.

Le cimetière

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 22:49 
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Le rat putride était semblable à ses souvenirs. Un alignement assez chaotique de tables à la propreté douteuse et aussi grasse que le cul de son ancienne victime, Nilrem oirel à Kendra Kar. Azra passa en premier la porte, un brin hésitant mais même Silmeria plus affutée à déceler les dangers semblait peu encline à ne pas prêter attention aux dangers divers et variés qui pouvaient y régner. Elle inspira cet air chargé de pestilence un bon coup et s'engagea après l'homme. Le chahut incessant et l'inattention ambiante lui permettrait peut être de passer inaperçue pour un temps. Mais prudence étant mère de sureté, elle recouvra son visage tant qu'elle pouvait de sa toile usée qui lui servait de cape de fortune.

Ils s'approchaient dans le bruit et l'odeur dérangeante et lourde jusqu'à une table vide, encore sale et perlée de gouttes de mauvais alcool. Azra héla le nain qui faisait office de tavernier. Il se tourna vers elle, demandant ce qu'elle pourrait bien vouloir boire. Bien qu'elle ne soit pas rassurée par boire quelque chose ici, elle espérait surtout qu'ils puissent s'y installer et discuter à l'abri des regards.


« Juste de quoi ne pas mourir de faim... Pas de rat, de préférence. Et un hydromel.»
Le nain l'observa d'un air hautain, sa remarque visiblement n'avait même pas eu l'effet de lui tirer un sourire. Elle recula et alla s'installer sans plus de regard, à la table que tous deux avaient repéré.

Au bout de quelques instants, le nain vint apporter une assiette en bois à chacun des deux personnages. Des fèves qui marinaient dans une eau farineuse avec quelques morceaux de viande quelque peu grasse.

Elle grimaça un brin devant ce repas de fortune, et soudainement tira un léger rictus, pensant à une touche d'humour qui pourrait être mal placée, elle se ravisa de demander un os à moelle pour le compagnon d'Azra.

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 22:51 
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Silmeria essayait de se caler le plus confortablement possible tout en évitant de dévoiler qu'elle était armée. Le chien de garde d'Azra allait en complaintes alors qu'Azra répondit à son compagnon quelque chose d'haché menu par le bruit ambiant mais qu'elle avait estimé comprendre.

Dans son esprit, les pièces de l'énigme qu'était le jeune homme prenaient doucement place, il essayait d'obtenir davantage de pouvoirs. Ressusciter sa bête devait en faire partie. Elle souffla et tenta d'analyser doucement la situation.

Si Azra recherchait, accompagné d'un squelette de chat, un grand nécromancien et qu'il était possédé comme Silmeria l'avait été avec Hrist, il était en passe de devenir quelqu'un d'assez puissant. Ou bien, ce jeune homme était frappé de folie et il allait au devant de dangers. Il lui fallait trouver la solution à ce mystère au plus vite, car les dangers étaient quelque chose de contagieux dans cette ville.

A sa demande, elle répondit sans trop réfléchir, encore perdue dans ses pensées.

« N'inversez pas les rôles. Comment vous, vous comptez trouver des informations sur lui. Déjà ne vous attendez pas à trouver un grand nécromancien dans une taverne. Vous trouverez au mieux un de ses loufiats. Ensuite, je n'ai pas dit que j'allais faire le travail, pour ça il faudrait m'engager, ça vous coûterait cher. Je suis juste probablement en train de vous empêcher d'avoir des similitudes physiques avec votre ami, en vous jetant dans la gueule du loup. »


Silmeria avala une cuillère d'haricots et repoussa doucement son assiette. La salle était bruyante mais pas agitée dans le mauvais sens, aucune partie de la salle ne s'était soudainement arrêtée de rire, synonyme de bagarre à venir. Les gens hurlaient qu'on serve une énième tournée, les âmes saoules et moins saoules marchaient bruyamment sur le sol poussiéreux et se filaient de grandes claques dans le dos mais personne ne semblait faire attention au trio à cette table.

Silmeria elle, sonda en son âme encore une fois, mais il ne restait de Hrist et de Cèles qu'un vide, un trou béant. Elle ne comprenait pas et espérait justement trouver un nécromancien pour se débarrasser de sa hantise. Où étaient-elles ?


« Je ne pense pas que quelqu'un vienne à notre rencontre. Prenez le temps de rassembler vos idées, vous n'avez pas le moindre plan. Il vous en coûtera. »

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 22:53 
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La brune essayait d'analyser le mieux possible ce que lui disait Azra. Elle en conclu qu'il était assez jeune et peut être trop ambitieux pour prendre de tels risques. Venir seul dans une ville pareille et organiser une chasse à l'homme. Le chasseur pourrait vite devenir une proie.


« Vous dîtes ne pas me faire confiance, et pourtant vous êtes ici, assis avec moi simplement parce que je l'ai demandé. Je crois que vous me faites presque une confiance aveugle. Je suis aussi une des rares personnes à laquelle vous pouvez vous fier. »


Elle retira le capuchon mal taillé et secoua un peu sa tignasse noire. Silmeria lui lança un sourire, parfaitement consciente que ce qu'elle venait de lui dire était un peu gros, et que pour lui faire avaler ce concept de confiance aussi facilement, elle devrait forcément lui en parler davantage. Ses raisons, elle n'en avait aucune, elle aurait parfaitement pu lui trancher la gorge lorsqu'il remarqua qu'elle avait lancé une tentative de sort. Partir et disparaître. Ca, elle savait faire.


« Mon nom est Silmeria, Baronne de Keresztur. Vous allez sans doute vous demander ce qu'une femme de mon rang fait ici, mais j'ai été trahie. Une prêtresse de la Sororité a lancé sur moi un assassin, elle et d'autres. Je veux les trouver. »


Elle regarda autour d'elle, et passa doucement un doigt sur la cicatrice qu'elle avait au menton, provoquée par cette morue d'orque alcoolique qui avait dans l'idée de la torturer des semaines durant.


« Les raisons qui me poussent à le faire, il n'y en a aucune. J'aide parce que je l'ai décidé. L'autre version aurait été de vous épingler directement à une porte de la ville et de vous laisser en proie aux corbeaux. Je veux savoir où est ma Faera et mon alter-ego. Comme vous, je suis un esprit partagé. Sauf que depuis que je suis morte, elle a disparu. »


Le rictus s'accentua. Elle en disait volontairement beaucoup trop sur elle, ses intentions, son rang, sa vie et ses intentions pour le noyer sous une vague d'information, c'est toujours plus difficile de faire le tri. Elle avait ponctué sa phrase par sa mort récente, le plus dur à digérer. Elle espérait qu'il entende raison, tout ce qu'il lui fallait à la Tueuse, c'était de trouver le lieu de culte du Nécromancien, trouver un de ses sbires et le torturer jusqu'à ce qu'il lui explique comment raviver la flamme de Hrist et celle de Cèles, sa faera dans le même mouvement.

Elle ferait ça seule, et ça lui demanderait d'infiltrer le culte avant Azra, si celui ci refusait de toutes façons...


« J'accepte votre idée. Sinon, invoquez une créature de la nuit, pour attirer l'attention d'un de vos semblables, je ne vois pas mieux. »

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 22:55 
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Bien que pour Silmeria, la confiance et la compassion soient des notions très approximatives, elle n'avait pas encore envisagé de tuer Azra à la fin de cette petite aventure. En réalité, elle espérait simplement tomber sur quelqu'un d'assez avancé dans ses connaissances pour répondre à ses questions. Azra mentionnait en connaître un mais Silmeria n'écoutait que moyennement, plus occupée à essayer de trouver comment appliquer sa façon de faire.

Si elle avait bien appris quelque chose dans cette ville, c'est que lorsque quelque chose rate, il fallait brûler les lieux. Évacuer les habitants et recommencer plus tard.

Trouver quelqu'un dans une ville aussi grande, quelqu'un qui aurait tout intérêt à rester cloitré et à travailler dans le silence était une chose délicate.


« Allons-y, si j'ai des questions, vous le saurez. Je veux juste retrouver mon Alter-ego. Même si pour ça je devrais brûler la ville entière. Si votre plan ne fonctionne pas, nous irons au cimetière. »


Elle avait préféré éluder les propos de l'homme, si elle donnait des informations, elle se refusait d'en donner les détails, elle laissait ça à l'imagination du jeune homme qui semblait presque comprendre sa situation. Malgré ses ricanements qui auraient dû être inquiétants aux oreilles de la jeune femme.

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 22:57 
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Azra lui, parcourait les allées entre les ombres joyeuses et alcoolisées. Les visages ravis par l'alcool n'avaient cela dit, en rien perdu les traits hideux qu'octroyait la race des garzok. Silmeria gardait un oeil, adossée au panneau de bois usé et tâché qui servait de comptoir. Nul besoin pour elle de s'approcher des gens, il lui suffisait de garder l'oeil ouvert comme la pénombre ne la dérangeait pas tellement. Elle avait presque hésité de mentionner qu'elle avait de quoi espionner les lieux à la ronde simplement en quelques secondes, le temps d'utiliser ses bracelets de l'ombre. Mais n'était pas tout à fait au fait de l'honnêteté du jeune homme, elle avait préféré garder conscience et ne pas tomber dans un coma temporaire seule avec lui et sa bête.

Les bracelets de l'ombre lui aurait offert de s'échapper de son propre corps, sous une forme invisible, secrète et noire, une ombre qui aurait glissé sous les portes et se serait emparée des secrets odieux que renfermaient les nécromanciens qu'Azra cherchait.


" Plus tard "
songea-t-elle.

Azra lui revint, visiblement peu joyeux de ses recherches. Il repris une bière auprès du nain et se tourna vers Silmeria qui, bien que moins déçue, n'avait pas eu plus de succès que lui.


« Rien. Venez, nous partons pour le cimetière. J'espère que vous n'avez pas peur de vous salir les mains, être Baronne ne veut pas dire porter systématiquement des gants blancs... »


Sans même lui dédier un regard, Silmeria s'avança doucement vers la porte, Azra avait toujours son verre à la main, mais ça lui épargnerait l'haleine de bière qu'elle détestait tant.

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Sam 2 Nov 2013 17:23 
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« Bordel Therion ! Qu’est-ce tu fous là ! T’es pas censé être aux baraqu’ments ? »

« Mais... Chef… C’est ce Sekteg qui m’a dit… »

« Par les Dieux ! Tu peux pas faire attention ? »

Et un Garzok inconnu commença à abreuver Therion d’insultes, passant par un registre qui aurait fait rougir n’importe quel charretier, avançant les hypothèses les plus infamantes concernant les habitudes sexuelles de sa mère, sans parler de la virilité toute relative de son père, et des divers moyens qu’il était obligé de mobiliser pour palier à cette déficience. Sur le tabard crasseux couvrant son armure d’écaille apparaissait le même symbole que celui qui marquait l’armure du Sekteg qui avait tiré le Liykor de son baraquement, une hache de guerre à double tranchant fichée dans un crâne grimaçant, le tout d’un écarlate qui rappelait celui du sang.

« Excuse-toi ! »

« T’as fait tomber ma bière et tu veux que j’m’excuse ? »

Tous les spectateurs présents avaient pu constater que ce n’était en aucun cas Therion, dont la fourrure dégoulinait maintenant de la pisse d’âne infâme que servait le tavernier, qui avait renversé les consommations du Garzok, mais que ce dernier avait foncé délibérément sur le Serpent Noir. Visiblement, lui et ses amis, qui s’étaient levés pour rejoindre leur camarade, cherchaient la bagarre avec une autre compagnie. Malheureusement, le sort avait désigné celle constituée par le Capitaine, et Vrugor commençait à trouver quelque chose de louche là-dedans.

(On m’a fait venir ici, et maintenant ça… Il y a quelque chose de pas net… Le Sekteg portait aussi le crâne et la hache… Comme le Garzok, et les autres Garzoks… Et puis ils sont nombreux, équipés pour la guerre… Pourquoi ont-ils des casques ? Et pourquoi des boucliers dans une taverne ?... Tous le monde est armé, tout le monde porte une armure au torse, par habitude… Mais pourquoi un tel déploiement… Si ce n’est pour tendre un piège…)

Dans la langue des signes des Liykors, dont il avait enseigné quelques rudiments à ses compagnons, il transmit un message à Vrugor – je pars en avant – qui signifia par un grognement qu’il avait compris. Therion avait, comme probablement tous les clients du Rat Putride encore assez sobres pour penser, saisi que la situation tournait en défaveur des siens. Sommairement armés, ils ne faisaient pas le poids face aux soldats qui avaient maintenant défouraillé. Restait donc la solution de limiter les pertes en jouant sur ce qui, aux yeux du Liykor, faisait la faiblesse des races qui prétendaient dominer les siens : l’orgueil. Il peinait à comprendre la teneur de ce sentiment, et les discussions de la troupe ne portaient guère sur les arcanes des passions garzokes, mais fort de l’expérience tirée de sa fréquentation des séides d’Oaxaca, Therion s’estimait en mesure de tirer les cordes adéquates pour obtenir un semblant de réponse adaptée chez son interlocuteur.

« Tu as besoin de tant de guerriers ? Tu as peur ? »

« Moi ? Peur ? Ha ! Et toi non plus, tu n’es pas seul ! »

« Alors battons nous. Juste toi et moi. Sauf si tu as peur. »

« Je n’ai PAS PEUR ! Je peux te vaincre ! SEUL ! »

Un des Garzoks portant l’emblème inconnu s’avança d’un pas, et osa une remarque :

« Chef… les ordres… »

« Je connais les ordres ! Et je suis les ordres ! A ma manière ! Restez en retrait, vous m’entendez ? Ou j’me charge de vous arracher les couilles et d’vous les fourrer dans l’gosier une fois qu’j’en aurai fini avec ce chien ! »

Alors tous ses comparses s’écartèrent vers les murs du Rat Putride, tirant avec eux dans un raclement de bois contre la pierre mal dégrossie le mobilier de la taverne ; les membres de la Compagnie du Serpent Noir firent de même, ainsi que tous les autres consommateurs. Le tenancier, anticipant de la casse, prenait les paris, avec une certaine commission, et l’espoir de s’en mettre plein les poches, surtout si la bagarre venait à se généraliser, laissant quelques infortunés parieurs sur le carreau ; s’il perdait un peu de mobilier, qu’importait ? Il allait coller quelques planches de mauvaise qualité, troquées contre la moins mauvaise de ses bibines, entre les mains de son esclave nain, avec quelques clous tordus et un marteau, et le molester jusqu’à ce qu’il fournisse un résultat convenable. Dans le retrait général pour libérer un espace de combat pour les deux protagonistes qui se jaugeaient du regard, et la légère confusion qui en résulta, un des Shaakts de la Compagnie du Serpent Noir s’esquiva pour chercher des renforts, sans que personne ne le remarque.

Ordalie par le sang

_________________
* * *




La faim chasse le loup du bois...


Dernière édition par Therion le Sam 2 Nov 2013 17:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Sam 2 Nov 2013 17:28 
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Le Garzok a pris la décision d’affronter seul Therion, et ses compagnons semblaient penser, du moins leurs mines déconfites le laissaient-elles deviner, que ce choix avait été effectué en dépit de tout bon sens. Pourtant, il était clair qu’il ne s’agissait pas d’un simple routier, plus préoccupé par le pillage et l’appât du gain que par la gloire de la guerre. Le Liykor avait face à lui le produit d’une sélection dure mais efficace, qui mettait les faibles à l’écart pour ne conserver que les meilleurs éléments, selon un critère précis : la guerre. Un soldat de plus petite stature ne se serait probablement pas aventuré à chercher des noises à Therion, mais celui-ci atteignait presque les deux mètres trente, était doué d’une ossature assez forte pour assumer cette taille sans débilité, et d’une musculature à la hauteur des attentes d’un combat rude et long. Ses aptitudes martiales ne faisaient aucun doute : il ne portait aucun signe distinctif du commandement, mais tous ceux qui l’entouraient l’avaient obéi malgré des ordres supérieurs, cela parce qu’ils le craignaient, cela parce que toute l’autorité d’Oaxaca et de ses lieutenants ne pouvait extraire de ces âmes d’une matière plus dure que le roc que le véritable pouvoir résidait entre les mains de celui qui était capable de faire sauter les têtes qui voulaient se dresser au dessus de la masse. Témoignaient de son talent aux armes les effets du Garzok. L’armure de cuir couverte d’écailles métalliques se chevauchant, le tabard de même facture, souples et probablement dans leur conception plus légers et résistants que la cotte de maille moyenne du trouffion ordinaire, avaient probablement été réalisés sur mesure ; ses gros doigts ne laissaient aucun doute sur ses capacités à manier l’aiguille, il fallait donc en déduire que l’emblème de sa compagnie brodé sur le tabard, et non vulgairement peint comme pour le commun, avaient demandé le concours d’un tailleur, vraisemblablement un esclave, qu’il possédait ou avait pu faire travailler ; les bottes ferrées étaient d’un bon cuir, épais et souple à la fois, dotées d’une semelle qui ne lui permettait assurément pas de deviner dans quelle ruelle d’Omyre il se trouvait simplement en se référant au type de revêtement de la chaussée que percevaient la plante de ses pieds ; le casque d’acier noir, parfaitement ajusté à sa tête, était un bel ouvrage qui figurait une tête de mort qui ne manquait pas d’impressionner.

(Armure… Armure… Les tortues ont aussi la carapace solide, mais une pierre assez lourde, une frappe assez forte, et leur chair tendre est à portée de crocs… Une tortue est inoffensive…)

Or, le qualificatif ne convenait guère au guerrier. Certes bien défendu, et peut-être ralenti, par ses pièces défensives, il ne comptait pas autant sur elles que sur les deux haches de guerre qu’il avait tiré de sa ceinture, au repos jusque là mais toujours assoiffées de sang. Alors qu’il les faisait tourner d’un mouvement de poignet puissant, fendant l’air de leur tranchant acéré, jetant des éclats orangés là où les pierres au grain de plus en plus fin avaient pratiqué le fil mortel, les spectateurs pouvaient juger du danger que représentaient ces combinaisons de bois et d’acier, produit du développement d’un talent pour les outils de la guerre multiséculaire, dont les plus belles pièces faisaient dire aux connaisseurs que des forgerons Garozks pouvaient sans peine rivaliser avec le savoir-faire des Thorkins. Les deux double-tranchant dansaient au bout de leur manche de frêne, prolongement évident de ce bras pour lequel ils avaient été forgés, l’acier en harmonie avec la chair, le poids en accord avec la force, une destruction en puissance réalisée par une volonté aveugle de violence. La démonstration d’habileté du Garzok ne relevait pas seulement d’une intimidation de l’adversaire préalable à tout combat singulier, elle était avant tout la manifestation d’années de discipline, d’entrainement et de combat parfaitement incorporées.

(Voilà bien le premier adversaire à ma mesure depuis que j’ai mis le pied dans cette ville puante… Pour gagner mes territoires de chasse, j’ai affronté des mâles puissants… Mais il en est certains que je ne suis jamais allé défier… Il est comme eux… Fort… Dangereux… Mais il n’a pas l’esprit du Liykor… Il a avec lui la rage, et tout ce que lui a appris sa vie de service… Mais j’ai la force du Père… Face à ce Garzok je dois m’en montrer digne et je serai récompensé… Ainsi va le monde du Père et de la Mère… La place du fort n’est pas une place éternelle… Chaque jour nouveau peut être celui de la chute… Il faut se battre, toujours, pour être le plus puissant des prédateurs, ou se résoudre à n’être qu’un gibier un peu plus dangereux qu’un autre…)

La première hache décrivit un arc de cercle dans un mouvement d’un rapidité déconcertante, de la gauche vers la droite, que Therion put esquiver sans peine, s’inclinant légèrement vers l’arrière ; ce n’était là qu’une diversion, ouvrant la voie à la seconde hache, la principale, qui portait véritablement l’attaque, remontant du sol telle une foudre noire, manquant de peu la gueule du Liykor, l’obligeant à reculer précipitamment encore, perdant cette fois-ci son équilibre. Dans son offensive, le Garzok avait avancé d’un pas, se tenaient maintenant solidement campé, prêt à faire à nouveau vrombir la mort dans l’air saturé de silence de la taverne – tous les spectateurs retenaient leur souffle, les bavardages avaient été coupés courts par la soudaineté de l’attaque, ainsi que les quolibets et les encouragements, quelque chose de supérieur se jouait. La première erreur du Garzok fut de ne pas poursuivre dans son entreprise, laissant Therion reprendre une position assurée : il désirait lire dans les yeux jaunes de son ennemi la crainte de rejoindre le Dieu de la Mort pour être jugé. Ses attentes furent déçues. Le Liykor noir, sans un mot dégaina la Sombre Lame, et poussa le hurlement lugubre qui autrefois éveillait une crainte nichée dans les instincts les plus profonds de toutes les bêtes des marais. Le pouvoir qu’il sentait s’écoulant dans son bras gauche, pour gagner tout son corps, n’avait d’égal que la sérénité qui s’était emparée de lui, identique à celle ressentie dans la grotte, quand pour la première fois ses doigts s’étaient refermés sur la poignée de cette arme forgée dans un temps oublié : il s’apprêtait à porter la Mort, ou à périr, car l’artefact reviendrait au vainqueur, seule un bras abreuvé de sang pouvait le brandir. Pour la première fois il tirait cette arme du fourreau pour un combat, pour la première fois il en ressentait la dimension. Ses yeux passèrent du jaune orangé à un éclat pourpre, sa fourrure se hérissa, augmentant déjà l’impression de volume de son corps déjà massif. La Lame Sombre ne faisait plus qu’une avec lui, il lui semblait l’entendre chanter. Therion énonça alors dans un grondement calme ce qui lui semblait alors être une vérité de toute éternité :

« Tu vas mourir, Garzok. »

« Tu rêves, enflure ! »

Le Garzok n’avait marqué qu’un moment d’hésitation, retenu une seconde sa respiration, manqué un battement de cœur, lorsque le Liykor face à lui s’était pour ainsi dire éveillé. La discipline reprit le dessus quasi instantanément, et il se tenait prêt à vaincre cette manifestation étrange, cette bête un peu plus impressionnante qu’une autre, comme il avait trucidé nombre d’ennemis autrement plus impressionnant sur le champ de bataille. Cette confiance, bien que le protégeant de la peur, fut sa deuxième erreur.

(Il est bon, parfois, d’avoir peur… J’ai peur de mourir… Pas de la mort, car je sais que je chasserai avec le Père dans les forêts giboyeuses de ses territoires… Mais de mourir… Contrairement à la proie, cette peur ne me paralyse pas… Ne m’aveugle pas… Elle me rappelle le prix et l’importance de ma vie…)

L’initiative fut reprise par le Garzok qui, décidé à en finir le plus vite possible, faisait exécuter à ses armes un ballet mortel, d’une élégance peu en accord avec la brutalité exprimée par son être entier ; les haches fendaient l’air en croix, avec un léger décalage entre les deux mouvements pour permettre à la seconde, si la première était parée ou laissait passer une attaque, de porter un coup adapté à la nouvelle situation : la technique ne devenait redoutable que par ce dernier facteur de liberté. Handicapé par le manque d’une arme, Therion s’efforçait de dévier les lames en jouant de sa vitesse, mais elle demeurait encore insuffisante. Sa maîtrise toute relative des parades remontait à son instruction dans les souterrains d’Omyre, et n’était que trop imparfaite eut égard au degré d’entraînement de son adversaire.

(C’est un Garzok… Qui se bat comme un guerrier Garzok… Je ne peux pas le terrasser en essayant de me battre comme lui… Cela fait trop peu de temps que j’apprends aux côtés des siens… Cela fait bien plus longtemps que je suis un Liykor !)

Constatant qu’il ne n’arrivait pas à passer la défense de son adversaire, le Garzok enchaîna une série d’attaques brèves, ayant peu de chance d’être fatales : telle n’était pas leur vocation première, elles visaient tout d’abord à évaluer la capacité de riposte du Liykor, et déceler un point faible dans les techniques qu’il appliquait. Des positions somme toute simples, enseignées aux nouvelles recrues, efficaces sur un champ de bataille, trop faibles pour un duel. Une hache visa la jambe gauche, puis la seconde remonta immédiatement vers l’épaule tandis que la première assurait la défense, et dans le même rythme binaire associé à un mouvement tournant, le guerrier tenta d’atteindre le flanc droit de la bête, ou tout du moins le bras désarmé. La main jaillit, d’autant plus rapide que rien ne l’alourdissait, sinon la cotte de maille, saisissant l’avant-bras du Garzok tandis que le tranchant de la hache faisant voler quelques maillons et creusait une légère entaille sous le trait de fourrure à nu ; la blessure aurait pu être évitée en attrapant le manche de l’arme, offrant ainsi la possibilité à l’adversaire de trancher quelques doigts pour se libérer de la prise, pour peu qu’il ait été assez rapide : l’équilibre ainsi maintenu l’obligeait presque maintenant à se trancher une partie de son membre pour se défaire de l’étreinte. Sous les brassards de cuir couverts d’écailles d’acier les muscles roulaient dans un bras de fer terrible, opposés à la puissance bestiale en tension à l’autre extrémité. Immobilisés un instant dans leur affrontement, les deux protagonistes prirent conscience de ce qui se jouaient autour d’eux depuis le début du duel : le silence avait laissé place au brouhaha des encouragements, aux cris de surprise, aux insultes adressées aux combattants comme à leurs soutiens. Presque tous avaient parié, et voyaient non plus l’évènement comme la friction sanglante de deux factions, mais plutôt comme un moyen de gagner facilement une somme rondelette, ou d’en perdre tout autant : voilà qui suffisait à renforcer les passions éveillées par le premier sang versé. En d’autres circonstances, le duel aurait pu s’arrêter là ; en l’occurrence, seule la mort était une issue acceptable, tant pour les participants que pour les spectateurs.

L’initiative de Therion immobilisa les deux combattants, les amenant à modifier légèrement leur centre de gravité selon les coups qu’ils échangeaient maladroitement, presque collés l’un à l’autre, les privant de toute la parade martiale, de ses arabesques, délicates et néanmoins dangereuse, que tracent sur le sol les trajectoires des champions en présence. Le Garzok tirait parti de tout le retrait qu’il pouvait s’accorder en tirant vers l’arrière, et la seconde d’après transférait son poids vers le bras prisonnier, et la pointe de la demi-lune du tranchant de la hache s’enfonçait plus profondément dans la chair du Liykor. Ce dernier comprenait que sa tactique lui avait accordé un répit, et placé son adversaire en fâcheuse posture, mais que personne ne pouvait tirer parti de la situation, sauf à attendre que l’autre fasse une erreur qui lui serait fatale.

(Autant attendre la gueule ouverte qu’un oiseau tombe, et se laisser crever de faim en attendant…)

Au moment où le Garzok joua la tactique de l’écart pour porter un coup latéral puissant, Therion lâcha sa prise. Il eut à peine le temps, alors que le guerrier en armure titubait vers l’arrière, de lui porter un coup d’estoc à l’épaule droite. La pointe de la Lame Sombre ne fit que crever l’armure, et pénétrer légèrement la chair ; c’était cependant suffisant pour instiller le doute dans l’esprit du prédateur, pour l’amener peu à peu à envisager qu’il puisse être une proie. L’esprit du Liykor restait insensible à cette considération, son cœur et son âme brûlaient d’un feu sacré, qui prenait ses origines dans les racines les plus profondes du monde, et il lui semblait qu’à chaque coup porté c’était le Père lui-même qui appuyait son bras. Brandissant la Lame Sombre, Therion poussa un hurlement de loup, grave et puissant comme seule une créature de sa stature pouvait en produire. Aussitôt toutes les flammes vacillèrent, se tendirent vers l’artefact au centre de la pièce, la luminosité baissa sensiblement ; personne ne se soucia trop longtemps de ce phénomène, car le combat recommençait de plus belle.

Le Garzok, momentanément déstabilisé, accrut sa méfiance à l’égard du Liykor, et se jura qu’il ne se ferait plus prendre à nouveau au piège. La main désarmée fut l’objet d’une surveillance aussi soigneuse que celle qui brandissait l’épée, et les attaques à sa portée devenaient plus rapide, moins destinée à blesser qu’à obliger au mouvement, donc peu poussées. Le tournoiement des lames se mit à l’unisson des battements de cœur, maintenant accélérés par l’effort, le tambour aux tempes pressait la victoire ou réclamait un rythme nouveau. Des coups puissants et exigeant en force, ils passèrent à plus de mesure, prenant conscience que leur affrontement était susceptible de durer plus longtemps que chacun ne l’avait prévu, et qu’à l’instar des mêlées sur un champ de bataille, il devenait nécessaire de bien se battre, et surtout de tenir jusqu’au bout, d’économiser ses ressources physiques pour espérer voir la fin du combat autrement que par des yeux vitreux, et la distance de l’âme séparée du corps. Les double-tranchant cessèrent de fendre l’air en cadence, pendant qu’un bras soutenait les coups, l’autre restait près du corps, attendant une occasion propice à un soutien bénéfique ; une dizaine de mouvements plus tard, l’autre prenait la relève, laissant au premier un court répit. Therion ne s’embarrassait pas de tels calculs, l’arme dans sa main ne représentait rien, et son estime pour cette lame étrange ne faisait qu’augmenter : de plus en plus, il la concevait comme un véritable cadeau du Père à l’un de ses enfants.

(Je suis un Liykor… Un prédateur… Le prédateur n’a pas besoin de comprendre le mouvement de ses proies… Il sent, il sait, l’instinct le domine… Car il partage quelque chose avec elles, il partage la chasse, il partage le souffle de la Mère… Deux aspects de la même vie… Le chasseur et le chassé… Le second meurt pour que le premier vive… Le second est faible… Le premier ne peut vivre sans lui… Nulle mort n’est pire que celle, lente et avilissante de la faim… Seuls les blessés, les vieux, les faibles ne chassent pas… Alors qu’ils se laissent mourir… Je partage avec ce Garzok le même souffle… La Mère et le Père lui ont donné, comme ils ont donné au cerf, comme ils ont donné au sanglier… Comme ils m’ont donné à moi… Seulement, je suis un enfant du Père et de la Mère… Je suis un prédateur… Je suis le prédateur… Ce partage ne m’avilit pas, il me donne la puissance… Pour peu que je gagne…)

Dès lors que cette pensée se construisait dans le cerveau saturé de diverses substances chimiques qu’il produisait pour faire face efficacement au danger, l’attitude de Therion changea lentement. La victoire ne se situait pas pour lui dans la taverne, elle demeurait dans les racines des montagnes, sur les cimes enneigées, aux creux des bois profonds, parmi les roseaux des marais, là où la vie luttait contre le monde hostile et entre elle. Lentement la rage du combat retomba en lui, ses pupilles flamboyaient toujours, à la manière de la lave en fusion qui coule sans que rien ne l’arrête, brûlant tout sur son passage, calme, inexorable. Ainsi allait son esprit, pénétré des influences de son passé. Un instant il lui sembla percevoir le craquement des feuilles mortes sous ses pas, par une belle journée d’automne où il traquait un sanglier de belle taille dans les fourrés. Celui d’après, l’image se dessina parfaitement dans son esprit.

Aussitôt Therion réagit, inclinant le buste vers l’avant et se penchant vers la gauche en même temps, tout en profitant de ce mouvement pour allonger un coup vers le bassin du Garzok, que la seconde hache détourna un instant trop tard, prévenant tout de même une blessure trop profonde, sans pour autant empêcher les écailles de s’écarter, le cuir de se fendre et le sang de couler à nouveau. La première avait manqué le Liykor de manière si surprenante parce que ce dernier avait, à sa plus grande surprise, « vu » ce qui allait se passer, sur le même mode que lorsqu’il anticipait parfois les mouvements de la course d’une bête entre les colonnes végétales de forêts multiséculaires ; cette prescience lui avait fourni la seconde, ou peut-être un intervalle encore plus restreint, nécessaire pour amorcer le mouvement, et amorcer une contre-attaque. Tout ne s’était joué qu’à cela, une seconde. La seconde où le prédateur plantait ses crocs dans la gorge de sa proie.

« Tu vas mourir, petit Garzok… »

« Crève ! Charogne ! »

La rage aveuglait maintenant le Garzok, décuplait ses forces tout en le rendant plus vulnérable pour qui saurait exploiter les failles de son offensive plus dévastatrice que sécurisante. Therion, peu rompu aux prouesses martiales, en était bien incapable. L’acier volait, rencontrait le métal sombre et inconnu de la Lame, le fracas des armes se faisait entendre, et le danger croissait sensiblement pour les deux guerriers, l’un parce qu’il sacrifiait la prudence à la perspective d’une victoire rapide, l’autre par ignorance de techniques adaptées à la situation. Alors le Liykor donnait lui aussi plus de force à ses coups, ressentait dans ses bras la violence des chocs, qui remontait le long de ses os jusqu’aux épaules. La blessure occasionnée par le carreau d’arbalète se faisait sentir par un tiraillement sourd, là où le muscle régénéré par la magie était encore trop faible pour l’effort qu’il devait déployer, les tiraillements que lui imposaient les différents mouvements et leur amplitude. La survie irait avec une convalescence de quelques jours, ou tout du moins un peu de repos.

Les coups lacéraient l’espace, les haches tombaient comme la pluie, ou jaillissaient depuis le sol comme des serpents. La Lame Sombre les attendait, prête à déjouer les mouvements létaux, et parfois les anticipaient. Car la lucidité, même si elle ne s’imposait plus à lui avec la précision d’une image, n’avait pas quitté Therion : elle restait simplement tapie là, comme une idée que l’esprit peine à saisir lorsqu’il la cherche, et qui s’impose alors qu’il abandonne. Parfois les mouvements de l’adversaire devenaient limpides, le temps semblait ralentir à peine, ce qu’il fallait pour avancer une botte rudimentaire mais efficace, et cette dernière ne faisait que renforcer la frénésie du Garzok.

Le Liykor tenait une bonne position dans l’espace dégagé, et forçait le guerrier à l’emblème de tête de mort à tourner sur place, piétiner, ne lui laissant que de possibilité ; Therion exploitait pleinement la périphérie du cercle de combat, avançant, reculant, allant de droite et de gauche à sa guise : cette plus grande mobilité lui avait probablement sauvé la vie, les deux ou trois fois où, sentant qu’aucune de ses tentatives n’arrêterait la mort métallique en marche, il avait roulé sur le sol de terre battue pour se relever un peu plus loin. Cet avantage, le Garzok se décida à le renverser : il fallait obliger le colosse lupin à se placer dans une position délicate. Les fers en demi-lune ne faisaient pas que trancher, l’extrémité était suffisamment pointue et acérée pour que projetés vers l’avant, dans une charge par exemple, ils puissent pénétrer une cotte de maille, une brigandine de cuir, pour peu que la force de l’élan les accompagne. Par ce moyen, le Garzok espérait obliger Therion à bouger plus qu’il ne l’avait fait, à fuir plutôt qu’à esquiver, pour porter ensuite lui porter un coup pendant qu’il serait encore en mouvement. Seulement, cette manœuvre jaillit dans l’esprit de Therion au moment où son exécuteur prenait la décision. Lorsque le soldat chargea, les deux haches prêtes à être remontées, un cri de défi dominant le brouhaha ambiant, la masse qu’il visait ne se déroba pas. L’acier rompit les maillons d’acier, il déchira la chair, fit couler le sang. Le Liykor avança encore ; les lames ne pénétraient pas plus profondément dans les muscles de son torse, l’élargissement des lames courbes se coinçant dans la mince brèche de la pièce d’armure, mais il empêchait ainsi leur retrait. La course du Garzok l’avait emmené trop près, et ce pas en avant plaquait quasiment les deux protagonistes les uns contre les autres, séparés seulement par les deux armes et une paire de bras repliés, prisonniers. Therion, lui était parfaitement libre de ses mouvements ; de son bras désarmé il enlaça l’adversaire pour lui retirer toute possibilité de retrait ; de l’autre il plongea lentement la Lame Sombre dans le défaut entre l’armure d’écaille et le casque, pénétrant la gorge de haut en bas, sectionnant veines, artères et voies respiratoires. Le sang jaillit, geyser vermeil, signal que le combat venait de s’achever.

Les armes jaillirent des fourreaux, et une mêlée générale manqua d’éclater. Fort heureusement, les consommateurs présents prirent la décision de soutenir le parti vainqueur ; les compagnons de Therion firent un rempart entre leur camarade et ceux du mort, empêchant toute velléité de revanche inégale. La masse se retourna contre la compagnie mystérieuse, l’incitant à la trêve par la menace, l’empêchant également de s’enfuir. Vrugor avait beuglé des ordres, imposé son statut de gradé, évoqué le Capitaine et son influence, les possibles mesures de répression contre les dissidents. Et puis le Liykor, bien que blessé, jouait pour encore quelques minutes le rôle d’élément régulateur par la crainte qu’il imposait. Un équilibre dangereux se maintint une poignée de minutes dans la taverne, ce qu’il fallait pour que la garde, accompagnée du Shaakt parti l’avertir du trouble occasionné, se présente, assez menaçante pour remettre les choses en ordre. Personne ne sortit avant qu’une série de dépositions soient prises, et après avoir consigné les noms et les affectations, on laissa repartir au compte goutte les spectateurs. Le cadavre allait être emporté par les siens quand Vrugor poussa une gueulante, suspendant la manœuvre :

« Therion ! Tu as le droit de prélever ton tribut ! »

« Ne pas le manger est une insulte suffisante… Son corps ne rejoindra pas le mien… Qu’il pourrisse, nourrisse les insectes… les charognards… les faibles… »

Le Garzok se rapprocha de lui, et lui souffla à l’oreille :

« J’me fiche de c’que c’est comme insulte pour toi. Ici, on marche pas comme ça. C’pas seul’ment toi qu’ce crétin a attaqué, c’est aussi not’ compagnie, vu ! Alors tu vas lui prendre ses armes, son armure, son argent, tout c’qu’il avait sur lui, pour qu’tout l’monde sache qu’c’est toi l’vainqueur, et c’qu’il en coûte d’nous défier. Vu ? Un Garzok, c’pas un putain d’loup, c’t’un guerrier. Si tu veux l’insulter, tu lui prends ses armes. Vu ? Alors tu fais c’qu’on te d’mande, et si tu veux pas d’ses fripes, tu trouv’ras bien quelqu’un pour t’les r’prendre. Alors tu l’dépouilles, c’t’un ordre ! »

« Si c’est un ordre. »

Therion s’avança lentement vers le cadavre, la Lame Sombre encore nue, faisant s’écarter les quelques Garzoks qui s’apprêtaient à emporter leur ancien camarade. Il arracha tout d’abord le casque façonné en tête de mort, qu’il envoya rouler derrière lui ; les haches furent glissées à la ceinture ; trop difficiles à détacher, les sangles de maintien de l’armure et du tabard furent sectionnées ; les bottes furent retirées, non sans un mouvement de dégoût face à l’odeur nauséabonde qui en émanait. Vrugor s’empara du tabard du trépassé, avec une autorité dans le geste qui dénotait une action soigneusement pensée, avec un avenir certain.

« Compagnie du Serpent Noir ! On se regroupe ! On retourne aux baraquements ! Restez sur vos gardes, la main pas loin d’vos armes ! On sait pas quel enfant d’putain lépreuse peut essayer d’nous jouer un tour de Thorkin ! »



Récupérer ses biens

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La faim chasse le loup du bois...


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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mar 1 Juil 2014 12:38 
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J’entre dans l’auberge aux murs constellés de moisissures en tous genres. Putride. Le mot n’est pas que bien choisi, ici. Il illustre avec précision la décoration des lieux. Le plancher, poussiéreux et grinçant, est troué à de maints endroits, et menace de craquer sous les pas d’un usager trop lourd… Des bruits de chaînes accompagnent le servant des lieux, un nain aux pieds et mains attachés. Un esclave, sans doute, occupant la place de l’aubergiste pendant que son patron dépense l’argent gagné à des paris dans les rues, sans doute. À moins que ce ne soit l’un des garzoks enviné à moitié endormi sur une table. L’heure est tardive, et l’ambiance morne, tout comme la tronche du nain dont je m’approche pour demander une chambre.

« Excu… »

Je me ravise. Un garzok d’Omyre ne connait sûrement pas ce type de politesse. En particulier lorsqu’il s’adresse à un esclave prisonnier de guerre, comme l’attestent les cicatrices du Thorkin, affirmant avec certitude de son ancien statut de guerrier. Et son regard curieux vers moi me confirme l’erreur du début de mes propos. Je décide d’employer un ton plus… vindicatif.

« Qu’est-ce que t’as à m’regarder comme ça, nabot ? Il me faut une chambre ! »

J’entends pouffer Lysis dans mon esprit. Elle apprécie le jeu d’acteur dont je fais preuve, et qui me met un peu mal à l’aise. Je ne suis vraiment pas à ma place dans la peau d’un garzok… Le nain, silencieux, baisse les yeux et grommelle dans sa barbe, me faisant signe de le suivre. Il m’amène jusqu’à une masure puante, dont le nettoyage n’a plus été fait depuis des lustres… Toiles d’araignées, draps jaunis de crasse des anciens pensionnaires, traces brunâtres aux murs… L’endroit idéal pour ne pas se faire déranger. Je pousse un grommellement sourd, qui m’étonne moi-même, mais qui correspond bien à la grosse gorge verte dont je me suis pourvu. Et sans un mot de plus, je congédie le nain, qui s’en retourne à son service.

Je ferme la porte derrière moi, et soupire un grand coup. J’ai envie de reprendre mon apparence normale, mais… il ne vaut mieux pas. Les espions sont sans doute partout, dans une cité comme celle-ci. Et les yeux indiscrets tireraient à prix d’or le témoignage de la présence d’un elfe gris métamorphe dans une chambre poisseuse du Rat Putride.

Grimaçant de l’état de la literie, je balance ma cape par-dessus pour m’y allonger, refusant de me coucher sur ces draps poisseux.

Je finis, non sans mal, par me poser malgré le plancher qui grince et le stress montant de mon entrevue du lendemain, au soir… D’ici là, je devrai avoir une discussion avec Lysis. Demain se jouera tout l’avenir de mon destin. La route que je vais suivre... Au nom de ma liberté, jusqu’où suis-je prêt à aller ?

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 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mar 8 Juil 2014 15:21 
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Finalement, le jeune homme avait fini par me suivre. Il m'avait fallu être perspicace mais ce qui l'avait vraiment fait changer d'avis ce fut la touche de ce cercueil. Cet objet devait avoir une importance de premier ordre à ses yeux. Ceci piqua d'ailleurs un peu plus ma curiosité. Il traînait ce fardeau partout avec lui.

(C'est un cercueil, à part un corps, qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dedans ?)
(Il te le dira en temps voulu.)
(Tu veux pas faire un tour dans la boite pou moi ?)
(C'est de l'intrusion dans la vie privée !)
(Depuis quand tu as une telle conscience ?)
(C'est un cercueil, je déteste voir des corps sans vie ! Ca te va ?)
(Pour l'instant.)

Nos pas nous conduisîmes vers la seule auberge de la ville. Sur la route, de nombreuses personnes se retournèrent sur nous. Sur moi à cause de tout le sang sur mes vêtements et sur mon nouvel ami à cause de son bien lourd fardeau. J'allais devoir lui poser des questions à ce sujet, c'était intriguant et inquiétant en même temps. De plus, il ne m'avait pas décoché un seul mot depuis que je lui avais adressé la parole. Etait-il muet ? Si tel était le cas, il me faudrait trouver un autre moyen de communiquer avec lui. Espérons qu'il sache écrire.

Rapidement, j'entrai dans l'auberge du rat putride et disons que l'auberge portait bien son nom. Ce n'était pas la meilleure auberge dans laquelle j'avais mis les pieds mais en désespoir de cause, je ne pouvais faire la fine bouche. Je vis une table vide non loin de la porte, au moins l'ynorien n'aurait pas besoin de traîner sa boîte plus longtemps. Je lui montrai la table où je décidai de m'arrêter avant de me diriger vers le bar.

- "Deux bières pour mon compagnon et moi-même."

J'attendis quelques secondes avant de voir ma commande arriver. Je récupérai les deux chopes et retournai à notre table. Je posai l'une des bières devant mon ami et cherchai un matériel d'écriture dans mon sac en espérant ne pas l'avoir perdu en route. Je finis par mettre la main sur un morceau de fusain et un rouleau de parchemin vierge. J'avais été bien avisé de l'avoir dans mon sac. Je posai le tout devant l'humain.

- "Je peux t'aider encore faut-il que tu me dises ce que tu souhaites de ma part."

Je n'avais plus qu'à croiser les doigts en espérant que sa demande ne soit pas rocambolesque et qu'elle soit à la portée de mes moyens.

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