Le village d'Alkil

Un petit village comme il en existe tant d'autres dans les montagnes, construit à haute altitude et non loin d'un fleuve rejoignant les alentours de Kendra Kâr. Cette voie fluviale est un très bon moyen de commercer avec la grande cité.

Les choses y sont tranquilles car la protection de Kendra Kâr est forte, les saisons se passent et la vie continue son cours. Parfois des événements surviennent, et puis ils s'oublient. C'est la vie rurale en montagne et le climat y est parfois rude.

Lieux existants dans le village :

(liste mise à jour régulièrement en liaison avec les lieux qu'imaginent les joueurs dans ce sujet)

- Les ruelles:

Des petits chemins ruraux sillonnent entre les habitations du village rudimentaire.

- Les habitations:

Ce sont d'humbles chaumières abritant généralement deux familles, une seule pour les plus riches, même si riche dans ce village est un bien grand mot. Leurs toitures sont faites de bois et il faut régulièrement les changer.

- Une auberge:

Un lieu très simple, mais où il est toujours possible de boire un verre et de parler.

- Maison du Milicien:

Demeure du représentant du Duc d'Amaranthe dans ce petit village.

- Une grange:

Incendiée par des gobelins, elle est en piteux état.

- Cimetière:

Ici reposent les morts des familles du village.

Là où tout commença. 1

La brume matinale commençais à se dissiper à travers le feuillage du vieux chêne, lui donnant un aspect à la fois fantomatique et majestueux, accentuant chaque ride de son bois noueux. Quelques feuilles, brunies par l'arrivée de l'automne, tombèrent à son pieds, duquel partaient de robustes racines apparentes, l'encrant à tout jamais dans la terre de Yuimen.
C'est entre ses racines que Takeshi s'était assoupi, arasé par un long et pénible voyage au travers du continent, qui semblait ne jamais vouloir se terminer. La rosée s'était même autorisé un passage sur la chevelure blanche du jeune homme, comme si, douée d'une quelconque intelligence, elle voulait lui prouver que la nature serait toujours victorieuse sur son insignifiante existence.
Le fils de Wiehl ouvrit doucement son oeil droit, le seul encore valide, profitant de chaque rayons de soleil parvenant à percer la brume mourante pour caresser son visage au teint mâte.
( Le miracle du jour et de la nuit )
Takeshi passa ses mains dans ses cheveux puis sur son visage, le nettoyant un peu des impuretés qui s'y étaient déposé durant la nuit. Puis il se leva, maudissant chacune des cicatrices qui ne manquaient jamais de lui rappeler ses erreurs passées, même celles qu'il avait oublié. Il rassembla rapidement son paquetage, c'est à dire peu de choses, seulement un gantelet de fer qu'il avait retirer pour permettre à son poing de recevoir un tant soit peu d'irrigation sanguine. Il le remit autour de son poing droit, et vérifia que son poignard était toujours fixé sur son torse.
Le jeune homme leva la tête, et contempla le petit village d'Alkil. Perdu au milieu des montagnes, il semblait que le temps et l'histoire suivait une autre voie que sur le reste du continent. Les paysans se levait tout juste pour emmener leur troupeaux paître, pour traire ou encore commencer l'entretien de leur champs, qui ressemblait d'ailleurs plus à des potagers qu'a des champs. Le déniveler sur lequel était construit le village en était sûrement la cause.
"Pourquoi avez vous sommeillé ici, messire ?"
La douce voix venait de derrière, mais Takeshi ne se retourna pas pour autant. Il avait sentit sa présence depuis un bon bout de temps, c'était d'ailleurs la cause de son réveil. Il ne sentait aucune menace apparente, mais il avait appris à ne pas s'y fier pour autant.
"J'ai pensé qu'au beau milieu de la nuit, personne ne m'aurait accueillit dans les auberges... Mais je peut me tromper..."
Sa voix était grave, cassé et fit frissonner la jeune fille. C'était la voix d'un homme qui se savait condamné à mourir... seul et dans la souffrance... Du moins c'était l'impression que son ton donnait. La jeune fille hésita un instant puis s'apprêta à reprendre la parole quand elle fut couper dans son élan par l'inconnu.
"Peut-tu me conduire à une femme du nom de Mirella ? Je suis venu pour la voir, et le plus tôt sera le mieux..."
L'homme se retourna, dévoilant la profonde cicatrice qui parcourait son visage, tranchant son oeil gauche, une cicatrice qui ne semblait pas encore sèche, et un oeil fermé à tout jamais. Son aire était grave, sombre, menaçant, mais la gamine y vit aussi l'expression du désespoir et de la souffrance... Il semblait appelé à l'aide...
Takeshi se retourna totalement et dévisagea son interlocutrice avec son seul oeil. C'était une enfant d'à peine dix ans, les joues encore rosées par la jeunesse. Ses yeux était grand ouverts, Takeshi en vint presque à se demander comment elle pouvait les ouvrir autant. Ses cheveux blonds, déjà très longs, lui fouettaient le visage au rythme du vent.
"Je... Je vais vous conduire, messire..."
"Merci... Mais ne m'appelles pas messire... Je suis loin d'être un gentilhomme..."
Le balafré fit signe d'avancer. La gamine ne se fit pas prier.
Plus ils se rapprochaient des premiers bâtiments du village, plus celui-ci semblait minuscule. Ils croisèrent quelques paysans partant aux champs qui saluèrent la jeune fille par son prénom, Tiva, prénom ridicule aux yeux de Takeshi, qui était habituer aux glorieux nom des fils de Wielh.
En entrant dans le village, le jeune homme compris vite que quelques personnes le suivait, inquiets pour Tiva, qui après tout, aidait et accompagnait un inconnu... armé et balafré de surcroît. Mais la peur des paysans les tournaient au ridicule...
La structure du village était assez simple, construit autour d'un puit, les maisons s'étaient dressé les unes après les autres formant trois cercles concentriques. Ils passèrent d'ailleurs devant le puis, gardé par deux chiens qui ne devaient faire fuir que les alcooliques, s'il y en avait. Tiva les mena de l'autre côté de la petite place, sur laquelle se promenait quelques femmes et leurs enfants, et les fit prendre un petit chemin de terre boueux qui menait plus en retrait, au pieds d'une petite falaise de pierre, contre laquelle s'appuyait la maison qu'ils cherchaient.
La gamine pointa la petite porte de bois brut, signe qu'elle l'avait mené au bon endroit. Takeshi ne prêta pas attention, il se concentrait sur la pitoyable construction qui manquait de s'écrouler au moindre coup de vent... Tiva compris qu'il cherchait quelque chose, mais ne savait absolument pas quoi...
"Tiva! viens par là!"
Un des paysans qui les suivaient n'arrivait apparemment plus à supporter l'aura meurtrière de Takeshi, aura qu'une gamine innocente comme Tiva ne pouvait percevoir.
"Je ne sais pas se que vous voulez à Mirella, mais sachez qu'elle vous tuera sans hésitation si vous l'attaquer... Et nous l'y aideront..."
Takeshi lâcha une rire étouffé et sombre... La situation l'amusait...
"Ne penser pas qu'une douzaine de paysans peuvent m'infliger la moindre égratignure... Je n'aurait aucun mal à vous tuer et aucune pitié à massacrer chaque habitant de ce village... Et si j'avais voulut tuer Mirella, ne pensez-vous pas que j'aurais procédé plus intelligemment ? Laissez moi à mes problèmes et vous n'entendrez plus jamais parler de moi..."
C'est à ce moment que la porte s'ouvrit, laissant apparaître une elfe aux courbes plus que séduisantes. Ses cheveux couleur nuit étaient trempés par le bain qu'elle avait quitté précipitamment, mais elle avait pris le temps d'enfiler une robe couvrante, au grand damne des hommes du village... Ses yeux d'un vert émeraude balaya rapidement l'assistance et s'arrêta longuement sur Takeshi... Dans un sourire satisfait elle pris à son tour la parole.
"Si j'avais su que tu viendrait je serait rester nue pour ne pas perdre de temps."
Takeshi crut percevoir un ravalement de salive général venant de derrière lui.
"Je ne suis pas la pour soulager ma libido, et dans tout les cas, je ne m'intéresse pas aux elfes... Je peut entrer sans problème?"
"C'est bon, il n'y a aucun sceau qui pourrait te tuer."
Les hommes du village regardèrent, dépités, un inconnu rentrer chez la femme qui les avaient tous repoussés...Puis la porte se ferma dans un grincement désagréable...

Là où tout commença. 2

Takeshi suivit l'elfe à l'intérieur de la petite maison, pitoyablement petite et branlante. Chacun de ses pas semblaient secouer la battisse, faisant craquer les poutres et le sol qui devait être du parquet. Une table, débordante d'objets tous plus insolites les uns que les autres, trônait au centre de l'unique pièce, à côté d'un lit ridiculement petit et ras de terre.
L'elfe se déshabilla sans gène, attrapa une brosse et retourna dans son bain pour y terminer sa toilette. Sa peau verdâtre, caractéristique des elfes sylvestres, semblait être de la même couleur que l'eau dans laquelle elle trempait.

"Tu es sûr de ne pas vouloir t'amuser un peu?"

Elle regardait le jeune Wielh avec des yeux verts mielleux, se caressant vigoureusement la poitrine.

"Arrêtes de tenter de me séduire, je ne suis pas intéressé... J'ai parcouru la moité du continent pour te faire part de mes découvertes..."

L'elfe pris un air renfrogné et entrepris de terminer son bain au plus vite pour ne pas satisfaire les yeux du jeune homme. Elle savait pertinemment qu'elle lui plaisait, malgré ses dire, mais savait également qu'il ne se passera rien tant qu'il n'aurait pas ateint son but.

"Au fait... Amusant le nom que tu t'es trouvé pour ta retraite dans ce trou perdu..."
"Un mélange de mon nom et de celui de ma tante..."
"Je ne savait pas que les elfes sylvestres avaient des tantes avec le libertinage abusif dont ils font preuve..."
"Je n'ai pas choisi ma race! Et je ne savait pas que les fils de Wiehl avaient le droit de ne pas obéir à leurs anciens..."

Takeshi préféra ne rien répondre à ça... L'elfe savait où faire mal quand ils se disputaient.

"Toujours en train de t'essayer aux arts magiques... Tu sais que tu n'a pas le moindre talent pour ça... Pas plus que moi j'en ai avec un arc ou une lame à la main... Tu devrait arrêter de te faire du mal Mia"

La jeune femme, qui avait tout de même quelque centaines d'années derrière elle, éclata de rire.

"C'est pour ça que tu est rôdeur et moi mage!"

La remarque fit sourire Takeshi.
Mia sortit du bain et s'habilla en vitesse avec une chemise de soie blanche et une culotte de cavalier bleu nuit. Dans le même temps elle observa la tenue de son invité imposé, qui était toujours la même depuis près de cinq ans. Des chaussures de toile noires, un pantalon de toile noir, large, et attaché au chevilles par des bandes de tissus rouges, et un justaucorps noir, sur lequel son poignard était solidement ancré dans un fourreau de cuir.
L'elfe fit un peu de place sur la table en poussant ce qui y était posé dans un coin, puis s'assit sur une chaise de bois tout aussi branlante que son habitation. Takeshi en fit autant sur une autre chaise de la même qualité.

"Bon alors, montre moi ce que tu as..."

Takeshi se releva aussitôt et se dirigea tranquillement vers la petite fenêtre qui éclairait la pièce.

"Tu parle déjà de choses sérieuses alors que cela fait cinq ans que l'on ne s'est pas vu... Tu doit bien avoir des choses à raconter..."

Mia ne compris pas la réaction de Takeshi.

"Mais c'est toi même qui veut..."

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase, le jeune homme était déjà à moitié sortit par le fenêtre, et rentra aussi vite qu'il en était presque sortit, ramenant dans ses mains la gamine qui l'avait mené ici.

"Voila une belle prise, une bonne trentaine de kilos à la pesée..."

La gamine tentât de se dégager des puissantes main de Takeshi, mais c'était comme tenter de tuer un spectre... Mia, quand à elle, ne semblait pas surprise...

"Tiva... Si ton père te prend à écouter aux portes... D'autant plus que tu écoutes celui qui à menacer ton village..."
"Mais j'étais inquiète..."

Takeshi reposa la jeune fille sur le sol et retourna s'asseoir...

"Inquiète pourquoi ?"
"Il me fait peur..."

Tiva pointa l'inconnu du doigt tout en se réfugiant dans les bras de Mia...

"Et tu as raison d'avoir peur gamine... Mais je ne veut aucun mal à Mirella... Je te le promet..."
"Il à raison, ne t'inquiète pas pour moi... Va jouer avec les autres enfants et je t'emmènerai cueillir des plantes avec moi dans la forêt, dès que j'ai finit de discuter avec le vilain bonhomme. D'accord ?"

Tiva hocha de la tête et se dirigea vers la porte tout en prenant soin de passer le plus loin possible du fils de Wielh. Elle referma la porte dans un grand claquement, et Takeshi attendit plusieurs seconde aux aguets avant de faire signe pour dire qu'elle était partit.

"Mes recherches mon appris que la première gemme se trouve à Caix Imoros... Dans les souterrains plus précisément..."
"S'il y avait des ruines là bas, cela se saurait... C'est impossible qu'un tel objet y soit..."
"Personne ne connais l'histoire de cette ville, donc que personne ne sache qu'il y a des ruines ne m'étonne pas... D'ailleurs je pense même que les ruines et la ville soutéraine actuelle ne font qu'un... De plus, mis à part toi, moi, et quelques personnes que je n'ai pas encore éliminer, personne ne connais le pouvoir de ces gemmes... Dans tout les cas cela ne me coûte rien de m'y rendre pour vérifier..."
"Mis à part du temps et peut-être la vie... Je te rappelle que ta tête est mis à prix là bas..."

Takeshi se mit à sourire jusqu'aux oreilles et repris.

"Cela va faire bientôt onze ans que les soi disant plus fort chevalier du monde me traque, et ils ne m'ont jamais trouvé... Je saurais me montrer discret..."
"Discret! Partout où tu passe tu sème la mort! Reste réaliste, il va encore y avoir un bain de sang, que tu le veuille ou non! Enfin... Si c'est juste pour me dire ça que tu es venu me voir, sache que tu me fait perdre mon temps..."

Takeshi sorti son poignard de son fourreau puis ressortit de celui-ci un bout de parchemin usé sur lequel était griffonné quelques mots en ancien elfique.

"je suis venu te demander de me préparer ceci pendant que je serait à Caix Imoros... et je veux que tu me rejoigne à la boutique d'un certain Lilo à Kandra Kâr... Dans trois mois jour pour jour..."
"Tu ne me fera pas croire que tu restera trois mois à Caix Imoros! Qu'est-ce qui va t'occuper tant de temps?"
"Je viens de te dire que nous n'étions pas les seuls au courant pour ces gemmes... Il faut que j'y remédie au plus vite... Quant à toi, ne soit pas en retard... J'arriverait là bas vers le zénith...

Takeshi se releva et se dirigea sans mot dire vers la sortit.

"Tu ne reste pas un peu? Tu doit être arasé par les voyages que tu effectue sans cesse... Et cela fait longtemps..."
"J'ai déja perdu trop de temps en venant jusqu'ici... Pour ce qui est de ce village, dis leur simplement que je cherchait des ruines mais que tu n'a rien pu m'apprendre..."
"Dépêche toi d'en finir avec cette histoire... J'en ai marre de t'attendre..."
"Et moi marre de chercher... Prend soin de toi..."

Takeshi sortit sans se retourner. Il admira une dernière fois le paysage qui s'offrait à lui puis pris la direction du nord. Même s'il n'était resté que quelques dizaines de minutes dans ce village, tout ce qui lui arriverait trois mois plus tard allai dépendre de ces minutes et de la réussite de Mia dans la tâche qu'il lui avait confié...

( La machine est en marche... )

Il savait que la quête qu'il menait était longue et difficile, mais il devait en arriver au bout le plus rapidement possible... Et pour cela il devait devenir un rôdeur de grand talent, chose peu évidente pour quelqu'un d'aussi maladroit avec un arc et une épée.


Escale à Amaranthe.1

Vous arrivez enfin au village d'Alkil, perdu dans les montagnes, vous le voyez peu à peu se dessiner d'entre les rochers. L'après-midi est déjà bien entamé, la route et le froid n'a pas aidé votre marche. Le village est sommaire et ressemble à beaucoup d'autres villages. Lorsque vous entrez dans celui-ci un attroupement attire votre regard, d'autre aventurier se sont amassé sur la place et un homme qui ressemble fortement au chef du village prend la parole.

"Voilà qu'il y a peu l'infamie gobeline à frapper notre village et a pillé et brûlé notre grange. Ce commando mener par Gark n'a qu'un oeil, nous a volé tout espoir, mais nous nous vengerons. Vous êtes ici pour cela. Le seigneur d'Amaranthe nous a prêté des fonds pour vous enrôler, 500 yus seront remis à chacun d'entre vous qui réussira à tuer ces vermines."

Il s'arrête un instant, observe le groupe réunis devant lui.

"Vous allez vous diviser en groupes."

Les aventuriers se séparent alors les uns les autres, vous laissant seul. Certains lancent un regard suspicieux à Zniitch.

Vous vous retrouvez donc ensemble, Galem, Lison, Sibelle et Zniitch, vos autres compagnons ayant déserté votre caravane.

Le trajet dura tout le reste de la matinée. Pendant celui-ci, le convoi progressa avec de plus en plus de difficultés, à cause du climat glacial qui s'installait et du relief qui rendait la route de plus en plus impraticable.
Zniitch s'était d'abord affairé à aiguiser - bien plus que le nécessaire - son petit couteau de jet, le nettoyant du même coup. Puis il avait pu finir tranquillement les restes de l'oiseau qu'il avait abattu un peu plus tôt. Mais cela ne lui avait pas suffis : à peine son repas terminé, ses narines captèrent une agréable odeur venant de derrière lui. Il s'était en effet assis à l'arrière de la caravane de marchandises et de vivres, dont les senteurs avaient tenté le gobelin affamé.
S'assurant que personne n'était en mesure de le voir, il s'était retourné et avait examiné le plus discrètement possible l'ensemble des caisses qui se trouvaient à sa portée. De volumineux tonneaux contenant de la cervoise - d’après ce que Zniitch avait gouté, pour se désaltérer - ainsi que de copieuses quantités de kendralgues et d'épis de blés. Il avait même déniché quelques tranches de bouloum séchées ...

***

C'est donc les poches emplies de poignées d'algues - dont il affectionnait tout particulièrement le gout - et de quelques portions de viande que le gobelin et le reste du convoi parvinrent au village. Le paysage y était très beau : planté au milieu des reliefs abrupts de ces montagnes couvertes de forêts, le village était bordé d'un fleuve tranquille et sinueux.
A peine arrivé, Zniitch aperçu un rassemblement d'aventuriers, tels que les membres de son convoi, qui s'était amassé et qui écoutait un homme dont l'allure, le discours et les manières firent penser au gobelin qu'il s'agissait du maire du village. Il expliquait à tous ces gens quelle était la situation actuelle et il promit d'ailleurs une généreuse récompense pour ceux qui tueraient ces gobelins.
( Une récompense que Zniitch ne devrait pas trop espérer. ) Songea-t-il, incertain et la tête pleine de questions. Il ne savait pas s'il serait capable de massacrer les siens comme s'il ne s'était agit de rien d'autre que de la vermine. Il ne savait pas non plus s'il allait pouvoir se séparer du groupe qui l'accompagnait, ni même s'il en aurait besoin. De plus, la récompense proposée était alléchante : elle pourrait peut-être lui offrir l'entrainement martial dont il avait toujours rêvé. Et Gark ... Cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu, et il se demandait comment pourrait bien se passer leur éventuelle prochaine rencontre ...
Le gobelin imprudent s'était lancé dans un dangereux périple sans y réfléchir. Et maintenant, il doutait.

Toujours fut-il que tous les aventuriers se séparèrent en petits groupes et commencèrent à s'activer en tous sens. Zniitch, non sans avoir capter les regards suspicieux que lui lançaient la quasi-totalité des personnes présentes, put alors remarquer qu'il se trouvait en compagnie des deux femmes et de l'homme chauve au sourire sournois. Il regretta immédiatement le départ du dénommé Epi, auquel il se trouvait un point commun et avec qui il aurait aimé échanger et se rapprocher. Mais les groupes avaient étés constitués rapidement, et il n'avait plus guère le choix.

Ne souhaitant en rien éveiller des soupçons à son sujet, Zniitch ne tarda pas. Il salua brièvement le chauffeur du convoi qui les avait menés jusqu'ici, ainsi que son fils, et s'adressa brusquement au quatuor dont il faisait partit.
« Zniitch pense qu'il faudrait se dépêcher avant qu'un autre groupe trouve les gobelins. » Joua-t-il à moitié. En effet, la récompense n'était pas la première de ses préoccupations. Mais ce qu'il voulait le moins, c'était qu'un autre groupe de mercenaires trouve Gark et le tue avant même qu'il n'ait le temps de s'entretenir avec lui, ce qui rendrait son voyage définitivement inutile.

« Zniitch sait que les gobelins sont très malins quand ils sont bien organisés. Les gobelins ne seront surement pas faciles à trouver. Mais Zniitch pense que les gobelins ont dû laisser des traces quand ils ont attaqué. Les mercenaires devraient se rendre là où ont eu lieu les pillages, pour trouver une piste. Et la suivre. Oui, comme ça les mercenaires devraient trouver les gobelins. »

La journée était fort avancée lorsqu’ils entrevirent le village. Bien qu’il n’était constitué que de modestes maisons de pierres bordées de toits de bois, Sibelle fut très soulagée d’y arriver enfin. La route s’était avérée abrupte, la marche longue et difficile. La guerrière aurait préféré et de loin un bon combat sanglant à cette exténuante randonnée dans ce climat rigoureux.

Dans la place centrale se tenait un homme brun de forte stature, probablement le chef de la petite municipalité, autour duquel s’étaient attroupés des gens de toutes races et de tout acabit. L’humain en autorité fit un court discours expliquant à chacun la triste situation de sa petite bourgade. Un groupe de gobelin, sous les ordres d’un dénommé Gark, avait pillé et saccagé ledit village. Notre mission consistait tout simplement à les exterminer. Afin de prêter main-forte aux habitants de cette localité, nul autre que le seigneur d’Amarante avait prêté des sous afin de récompenser les vaillants guerriers qui extermineraient les petites créatures vertes. Une somme de cinq cents yus étaient offertes à tous ceux qui accompliraient la mission avec succès. Bien que peu avide d’argent, la noble cause plaisait à Sibelle qui était prête à accomplir sa tâche avec bravoure et détermination. Puis, en terminant son allocution, le chef de la place leur intima de se diviser en groupe. Tous obtempèrent sans délai et en moins de temps qu’il en faut pour le dire, Sibelle se retrouva avec l’autre dame, l’homme chauve et le hideux segtek.

La rouquine en colère dévisagea avec hargne les autres groupes. Que ces derniers fuient la présence de la peau verte, elle le comprenait, mais qu’il l’ignore elle, la fâchait outre mesure. Ce n’était pas la première fois que les femmes étaient écartées du lot, et elle se doutait bien que ce ne serait pas la dernière. Cette discrimination sexuelle ne fit qu’augmenter sa détermination à trouver et à tuer les avortons verts.
Avant qu’elle ne puisse exprimer son amertume, le rejeton verdâtre prit la parole. Ce dernier connaissant fort bien les mœurs des êtres de sa race leur proposa de se rendre sur les lieux du crime afin de trouver des indices et des traces.
Impulsive, spontanée, colérique, voici quelques traits de caractère qui décrivaient sans peine notre guerrière. Derrière ce fort tempérament se cachait par contre une femme sensée dénuée d’orgueil mal placé. C’est ainsi que notre Sibelle écouta attentivement les propos de Zniitch et acquiesça du chef avant de surenchérir :

« Zinnncht a raison, il est le mieux placé pour nous guider. Suivons ses conseils et rendons-nous immédiatement sur les lieux du pillage. »

Puis soudain, une odeur de viande fumée parvint aux narines de la vaillante guerrière. Discrètement, elle renifla un petit coup puis avisa assez rapidement une petite tranche de bouloum séchée dépassant d’une des poches de pantalon du petit avorton. La jeune femme ne pipa mot, se contentant de froncer légèrement les sourcils.

Sans tarder, le petit quatuor se rendit au bout de la rue principale et aperçut rapidement la grange qui avait été saccagée. Cette dernière en ruine se tenait à l’orée d’une forêt de conifères bordant une petite colline.
L’idée de Zniitch était bonne, mais le gobelin n’en détenait pas l’exclusivité. Lorsqu’ils arrivèrent près des décombres calcinés, un groupe d’aventuriers les avaient déjà devancés. Sans se laisser intimider par les regards malveillants, la guerrière mis les pieds sur ce qui était jadis le seuil de l’établissement. Avant de débuter ses investigations, elle se tourna vers le gobelin, et lui dit sur le même ton ferme qui la caractérisait :

« Suis-moi, tu me seras utile dans notre recherche. »

Elle s’interrompit pour regarder d’un œil malin les autres, avant de rajouter :

« Si quelqu’un ose te malmener, je lui trancherai la tête.

Puis comme pour justifier son acte de protection envers le petit gobelin, la rouquine rajouta d’un ton sec :

« Il serait trop prématuré de te tuer pour le moment, je m’en chargerai moi-même en temps et lieux si cela s’avère nécessaire. »


Sur ces mots la dame pénétra dans ce qui jadis avait été un bâtiment de ferme dans lequel on recueille les récoltes de paille et de foin. Concentrée sur sa fouille, elle examina chaque recoin, n’hésitant pas à se salir les mains afin de bouger, retourner ou déplacer les débris.

Le gobelin fut très étonné qu'on l'écoute et qu'on suive son conseil. ( Peut-être que Zniitch s'est trouvé une place parmi les mercenaires, en fin de compte ? ) Se demandait-il, même s'il n'y croyait pas trop. En effet, paranoïaque de nature, il n'arrivait pas à ne pas voir cette situation avec méfiance et resta donc sur ses gardes.
Mais il y avait un problème. Au moment d'approuver son plan, l'elfe rousse et féroce avait ridiculement écorché son nom. "Nzitch" ou "Zincht" avait-elle dit, et le gobelin ne se posa même pas de question : pour lui, l'elfe l'avait fait exprès pour l'insulter et le déshonorer devant tout le groupe.
Il voulut protester, mais il eu à peine le temps de préparer sa réponse et d'ouvrir la bouche que ses trois compagnons de voyages étaient déjà partis, empruntant un sinueux chemin de terre, en direction de la grange.
Gardant sa réponse pour plus tard, il les rattrapa du mieux qu'il put en trottinant sur ses courtes jambes.

***

Une fois à destination, le gobelin nota aussitôt la présence d'un autre groupe de mercenaires. Ils fouillaient déjà les décombres de la battisse et ils adressèrent un regard noir au quatuor qui venait de faire son entrée.
Zniitch s'attarda un peu plus sur l'ancienne grange, maintenant en ruine. On distinguait bel et bien l'architecture du bâtiment, même si il ne restait que des vestiges des quatre murs et un tas chaotique de décombres calcinés.
Le gobelin observateur repéra également le petit sentier qui s'éloignait du village en s'enfonçant dans les forêts de conifères qui recouvraient les montagnes environnantes. Il nota dans un coin de sa petite tête que les pillards auraient bien pu passer par là. Mais cela ne serait pas utile de les poursuivre à l’aveugle sans avoir trouver de traces de leur passage avant.
Enfin, il avisa le petit groupe déjà présent. Il se fit immédiatement la réflexion que ces gens devraient peut-être être supprimés s'ils s’avéraient gênants. Mais ses compagnons le suivraient-ils dans un tel acte ? Seraient-ils capables de tuer des gens de leur propre races uniquement pour l’appât du gain ? C'était peu probable. Pourtant, c'était ce qu'il s'apprêtait à faire ! Au final, valait-il vraiment plus qu'eux ?

L'elfe se tourna alors vers lui et ouvrit la bouche. ( Est-ce encore pour écorcher le nom de Zniitch que l'elfe lui adresse la parole ?! ) Appréhenda le gobelin, quelque peu effrayé. Inconsciemment, sa main se plaqua sur sa hanche et glissa furtivement en direction de la poignée de son sabre.
Mais l’intéressée ne manifesta aucune hostilité, malgré son ton ferme. Au contraire, elle appela le gobelin à la suivre car elle avait besoin de son aide pour fouiller les gravats noircis ( Peut-être que longues oreilles veut éloigner le pauvre Zniitch du groupe ... Peut-être veut-elle éliminer Zniitch discrètement ? Ou le livrer à l'autre groupe de mercenaires ?! )
Franchement pas rassuré et la main toujours non loin de la poignée de son sabre, le gobelin s'avança alors avec prudence en direction de la guerrière rousse. Il n'aimait pas ça, pas du tout, même, mais il n'avait pas le choix. Refuser une telle proposition l'aurait fait passer pour suspect et ça aurait été sa fin.

Cependant et contre toute attente, comme si l'elfe avait compris la méfiance du gobelin et qu'elle tentait de le mettre à l'aise, elle lui adressa quelques paroles rassurantes à son arrivée. Elle le prévint que si quelqu'un osait le malmener, elle lui trancherait la tête. Mais Zniitch n'eut même pas le temps d’apprécier cette phrase que, comme si elle avait honte de sa réaction, la femme aux longues oreilles justifia d'un ton brusque qu'elle se chargerait elle même de le tuer au moment voulut, si cela s’avérait nécessaire. Puis, sur ces mots, elle entra dans les ruines de la grange et entreprit de fouiller l'endroit.
Notre petit gobelin n'y comprenait plus rien. Voulait-elle sa mort ? Sa protection ? Avait-elle vraiment besoin de lui ? ... Toutes ces questions sans réponse ...

Le gobelin fit deux pas en avant mais s'arrêta pour héler la guerrière afin de lui faire part de ses pensées.
« Zniitch pense que les mercenaires devraient plutôt fouiller les alentours de la grange. Si les gobelins ont laissés des traces, elles seront surtout à l’extérieur et elles montreront la direction à suivre. »

Sibelle jet de fouille

En observant bien tu trouve dans les décombres une épée courte de facture gobeline. En l'inspectant bien tu remarques qu'elle n'est que superficiellement brûlé.

Zniitch ta remarque attire les convoitises. Un mercenaire qui tournait l'air de rien, près de Sibelle, constate sa trouvaille. D'un cri il alerte les autres réclamant la découverte comme sienne et insulte Sibelle de voleuse.

Vous faites face à trois aventuriers humain, habillé de peau de bête, les cheveux hirsutes. Vous comprenez qu'ils n'ont pas envie de partagé la récompense.

Zniitch venait d’expliquer son plan à la guerrière rousse lorsque celle-ci fit une découverte. Après avoir soulevé et déplacé quelques gravats, elle se saisit d'un objet et se redressa. Elle tenait dans ses mains une épée gobeline à moitié calcinée.
Piètre trouvaille, certes, mais le groupe de mercenaires qui arpentaient déjà les lieux ne semblèrent pas vraiment du même avis. L'un d'eux remarqua la petite arme abimée entre les mains de l'elfe et s'empressa d'avertir ses camarades.

Cette ordure se mit à crier au voleur, insultant la rouquine et clamant qu'il avait trouvé l'épée le premier et que l'elfe lui avait ensuite dérobé. Zniitch avait tout vu et savait donc que l'humain était un menteur, mais il ne pouvait rien faire. S'il avait fait cinquante centimètre de plus et le triple de son poids, il aurait pu s'avancer fièrement et ordonner au mercenaire véreux d'aller voir ailleurs ... Mais il n'était qu'un ridicule sekteg fragile ...

( Ça tourne mal ! ) Constata le gobelin lorsque les deux autres humains rejoignirent leur camarade. Pas besoin d'être devin pour comprendre leurs mauvaises intentions et leur hostilité. Alors, toujours sur le seuil de la porte du bâtiment en ruine, Zniitch suivit son instinct de survie et se jeta hors de vue du dangereux groupe de mercenaires. Il s'accroupit derrière un mur, non sans avoir vérifié que son couteau de lancer et son katana étaient bien à leur place. Il souhaitait avant tout éviter le combat, mais il préférait être prêt si jamais il y était contraint.

Ses yeux exorbités se mirent à la recherche d'une quelconque d'opportunité qui pourrait le tirer de ce pétrin. Mais rien. Rien ni personne. Pas même Lison et son ami, l'homme chauve et souriant. ( Mais où sont-ils quand Zniitch a besoin d'eux ?! ) S’énerva quelque peu le gobelin.
Tant pis, il allait devoir se débrouiller seul.

La guerrière de nature persévérante retournait piliers, planches, sans relâche, espérant trouver le moindre indice pouvant la mener sur les traces de ces satanées peaux vertes. Et comme elle se relevait la tête pour répondre à Zniitch qui venait de l’interpeler, lui conseillant d’axer plutôt ses recherches à l’extérieur de la grange, un reflet attira son attention. Sans répondre au gobelin, elle se dirigea vers l’endroit suspect et y vit un morceau de métal. À genoux, faisant fi de la cendre et des débris, la belle déterra l’objet métallique pour y découvrir une épée de facture gobeline. L’arme en main, elle se releva prestement afin d’examiner avec soin sa trouvaille. Cette lame courte à peine touchée par les flammes appartenait, d’après le peu qu’elle en connaissait, aux assaillants recherchés. Satisfaite de sa découverte, Sibelle voulut la montrer à son compagnon gobelin, lorsqu’un humain bedonnant à la barbe longue, aux cheveux blonds, longs et mal entretenus s’approcha d’elle, l’interpellant agressivement :

« Redonne-moi ça ma petite, ça m’appartient espèce de voleuse !»

Ce disant il tendit la main. Un tantinet tête brûlée, Sibelle ne se laissa pas intimider aussi facilement et au lieu de lui remettre l’objet de sa découverte, elle lui cracha dans la main tendue tout en lui répliquant de son ton le plus hargneux :

« C’est tout ce que tu auras de moi, sale vermine. »

Le visage du gros rustre vêtu de peau animal devint rouge de colère. Voulant sûrement donner une leçon à l’arrogante elfe, il héla ses compagnons qui aussi mal fagotés accoururent immédiatement.

Sans perdre le vilain des yeux, reculant d’un pas, Sibelle rangea la petite épée à sa ceinture, dégaina la sienne et attendit la suite des évènements. Des batailles, elle en avait gagné, mais elle en avait perdu tout autant. Et c’est de ces dernières qu’elle retenait les meilleures leçons. Elle se rappelait entre autres celle où trop impulsive, elle avait provoqué un brave humoran qui voulait protéger un vilain petit segtek. Son combattant alors plus sage et averti l’avait laissée charger et s’était contentée d’esquiver au moment opportun.

C’est ainsi que les pieds bien campés au sol et légèrement écartés à la largeur des épaules, l’arme dégainée, les cheveux repoussés derrière ses longues oreilles pointues, elle attendit le moment propice, prête à riposter.

Aventurier hirsute 1 : jet d'attaque
Sibelle : jet esquive
Zniitch : jet de chance

Tandis que le fieffé menteur la regardait d’un air mauvais, la belle le dévisageait sans gêne, arborant un air arrogant et affichant un sourire trop moqueur pour que l’intéressé puisse rester de marbre.

« Ce n’est qu’une poulette sans cervelle, donne y une leçon afin qu’elle apprenne où est sa place ! » Lui cria le plus jeune au crâne rasé et à la barbe non taillée.

« Une bonne raclée, y a rien de mieux pour dompter les petites vipères dans son genre ! » Surenchérit le vieux rabougri aux cheveux gris hirsutes.
Courroucé par l’attitude méprisante de la rouquine et encouragé par ses pairs, vêtus eux aussi de peaux de bêtes, le sombre idiot chargea sans attendre. Cette lame de qualité bien affûtée dans une poigne ferme et expérimentée aurait dû faire mouche. Et c’est probablement ce qui serait arrivé si ce blondinet bedonnant avait gardé son calme et si la guerrière téméraire tout en souplesse et vivacité n’avait pas fait un pas de côté pour l’éviter.

Blessé dans son orgueil, le vaincu y alla de sa langue fourchue :

« Petite salope ! » Dit-il tout en crachant par terre.
« Tu n’es qu’une sale voleuse et menteuse. » Et il continua ainsi de plus belle, tentant toutes les métaphores possibles, des plus méchantes aux plus vicieuses afin de désamorcer l’elfe.

Pour une fois, rien de pouvait perturber la dame, trop contente de son esquive réussie et bien en contrôle de la situation, Sibelle ne cessa de le narguer, clignant de l’œil, et lui faisant signe de la main de s’approcher d’elle de nouveau. Pour rajouter à son plaisir, elle crut remarquer du coin l’œil que les habitants du petit village sortaient de leur maison, sans doute curieux de voir la belle donner une leçon au gros mercenaire.

Malgré son sens de l'observation, le gobelin ne repéra aucune aide qui pourrait potentiellement le sauver de cette situation. Au contraire, les cris et les braillements des trois hommes grossiers qui s'étaient regroupés autour de la guerrière elfique avaient attiré l'attention des alentours. Des humain en tous genres, surement des habitants du village, sortirent des maisons proches et s’avancèrent en direction des ruines de la grange.
( Que font les humains ? Pourquoi les humains s'approchent-ils ? Ils veulent aider les autres hommes à se débarrasser de l'elfe ?! ) Commença à paniquer le gobelin. Puis, ses pensées allant à toute vitesse, il en vint à une conclusion évidente. ( Zniitch doit se mettre à l'abri ! )

Mais où ?! Tout l’extérieur de la grange allait bientôt être visible par les villageois qui continuaient de s'approcher. Et, à l’intérieur des décombres, semblait se dérouler un sérieux règlement de compte.
Les paroles acerbes qui s'échangeaient entre la guerrière rousse et les mercenaires se transformèrent bien vite en insultes virulentes. Le gobelin parvint à entendre des bruits de pas précipités, suivit d'un bruit sourd, puis d'une série d'exclamations ... Il ne comprenait pas bien ce qui se passait et il n'avait, de toute façon, aucune envie de prendre le risque de regarder la scène. De peur de se faire repérer et que les aventuriers passent leurs nerfs sur lui.
Pourtant, l’intérieur des ruines étaient l'endroit le plus sécuritaire pour le moment. Les trois hommes violents seraient surement trop occupés par leur adversaire féminin pour se préoccuper du gobelin, ou du moins il l’espérait.

Alors, toujours dans un souci de survie, Zniitch longea rapidement le mur détruit de la grange derrière lequel il s'était caché, jusqu'à trouver un endroit assez bas pour pouvoir sauter par dessus et se glisser discrètement dans les gravats.
C'est alors que quelque chose craqua faiblement sous ses pieds. Le gobelin sursauta vivement et s'arrêta net. Puis, baissant les yeux, il fit une découverte à laquelle il ne s'attendait pas. Des grains de blé. Il marchait sur un petit tas de grains de blé. Non, pas un tas ... une trainée. En effet, de là où il était et longeant le petit chemin sinueux qui s'enfonçait dans les montagnes boisées, étaient disposés du grain à intervalles plus ou moins réguliers.

( Bien ! ... ) Se satisfit Zniitch, avant de ranger cette information dans un coin de sa petite tête gonflée et de poursuivre le déroulement de son plan.