En chemin, une conversation se détacha du brouhaha environnant et parvint jusqu'aux oreilles du gobelin dépité par son dernier échec. Mais ce qu'il put entendre raviva sa motivation et lui remonta le moral. Selon la discussion entre deux hommes - des aventuriers, à en voir leur allure - le milicien qui avait tué au moment de cette histoire d'incendie aurait eu un rendez-vous chez le forgeron d'un village voisin la veille de sa mort. Cependant, pour une raison inconnue, il n'y serait pas allé ...
La suite était bien moins intéressante. Ce serait un certain Bill qui les avait prévenu en allant voir le forgeron la veille. Sur quoi l'autre aventurier proposa de lui rendre visite à leur tour. Mais l'échange s'arrêta là : l'un des deux hommes avaient remarqué que Zniitch les écoutait et il intima son compagnon de s'en aller.

( Peu importe, Zniitch en a entendu assez. ) Se satisfit-il avant de reprendre sa route, à la recherche de l'elfe.

Et il la trouva, toujours dans la même salle obscure qu'elle était partit explorer à leur entrée dans l'auberge. Elle se tenait debout, en face d'un homme vêtu comme un paysan, assis à une table qui la regardait et qui semblait lui parler. Du reste, dans le fond, était avachi un humain assez âgé et en piteux état, entouré de plusieurs verres vides qu'ils venaient probablement de s'enfiler ...
Pour finir, au plus grand étonnement de Zniitch, étaient attablés les mercenaires avec qui Sibelle avait eu des ennuis dans les ruines de la grange ... N'ayant rien vu de la scène, le gobelin croyait que l'elfe leur avait sévèrement réglé leur compte, alors qu'ils n'avaient pas la moindre égratignure !
Comment avait-elle fait pour les faire partir sans même les combattre ? Serait-elle en réalité bien moins forte qu'elle ne le laisse croire ? Après tout ... Elle avait perdue la course sur le sentier de montagne ...
( Voila un autre mystère à éclaircir en temps voulu ... ) Songea le gobelin en se grattant la tête.

Mais soudain, alors que Zniitch approchait de la guerrière rousse, l'un de ces fameux mercenaires humains se leva brusquement de son tabouret en braillant des menaces et des insultes.
Il tenait debout avec peine, mais cela ne l'empêcha pas de tituber jusqu'à Sibelle, de dégainer une épée et de la brandir au dessus de sa tête en continuant de brailler tel un ivrogne.

« Si ... Sibelle ! Attention ! » Cria alors Zniitch de toutes ses forces en portant la main à son sabre, prêt à le tirer si la situation venait à dégénérer.

Heureux hasard et chance de la providence si le premier jeune homme que Sibelle rencontra dans le village s’avérait à être Milou le premier témoin de l’incendie de la grange. Et naturellement, ce n’était pas le cas. Le paysan aux yeux bleus leva la tête vers Sibelle en lui répondant que Milou était probablement retourné chez lui.

Satisfaite d’avoir entamée sans tarder une nouvelle conversation, Sibelle poursuivit son interrogatoire, espérant avoir plus de succès auprès de ce nouvel interlocuteur.


« Je m’appelle Sibelle, je suis engagée par votre maire pour capturer les misérables peaux vertes qui ont vandalisé un bâtiment de votre village.
Vous êtes ? »

Ce petit laïus fut prononcé d’une voix neutre, officiel et ferme, sans être agressive. La guerrière était résolue à poursuivre son enquête en questionnant les gens du village, tentant une fois de plus de faire silence sur leurs découvertes. Sa volonté était forte, restait à savoir si elle était capable cette fois-ci de contrôler son tempérament colérique.


Alors que la rouquine avait toute les allures d’un soldat en faction qui attendait patiemment la réponse à ses questions, elle entendit un abruti lui hurler aux oreilles qu’elle n’aurait pas leur argent. Ayant reconnu la voix de la brute qui une fois de plus avait fait l’erreur d’insulter la belle en la traitant de chienne, elle se retourna pour voir cette fripouille habillée de peaux de bête brandir son arme au-dessus de sa tête.

Et c’est à ce moment précis que le petit être vert prévint Sibelle du danger d’un cri alarmé.

Sans plus un regard pour le jeune homme, sans crainte aucune, l’elfe dévisagea l’être soûl et stupide qui l’avait menacé pour enfin lui cracher amèrement ces paroles au visage :

« Cette auberge est trop bien entretenue pour que je salisse ses planchers de ton sang de minable. Viens dehors et je me ferai un plaisir de t’arracher la langue et de t’aplatir le ventre. »

Puis sans quitter la brute du regard, d’une voix presqu’aimable, elle s’adressa à Zniitch.

« Viens avec moi dehors pour surveiller mes arrières ! »

La guerrière n’avait pas confiance en ces hommes et elle craignait que l’un deux l’attaque par derrière lorsqu’elle donnerait la leçon au polisson.

Dirigé Zniicth, Sibelle

Les hommes vous suivent, ils sont laids, puant et ils ressemblent à trois barbares hirsutes. Quelques villageois se joignent à vous pour se rincer l'œil, constituant un petit cercle.

Zniitch esquive : echec
Barbare 1 : Réussite
Sibelle : réussite critique
Barbare 2 : echec critique
Barbare 3 : echec


Dès votre sortie, l'un des protagonistes te saute dessus, une hache à la main il te frappe le bras y créant un sillon d’où le sang jaillit. L’autre attaque Sibelle, mais l’alcool le rendant tellement prévisible tu as le temps de voir son coup et l’esquive avec une aisance digne d’une escrimeuse hors pair. Cela te vaut un "Hoooooo… " admiratif de la foule. Quand à ton pauvre adversaire, il chute à terre dans son élan et se cogne la tête violemment contre le sol. Le troisième attaque Sibelle mais échoue son coup finit dans le vide sous une autre esquive de la belle et les applaudissements des péons.

La guerrière avait vu juste, les trois êtres répugnants vêtus de peaux de bêtes étaient totalement dépourvus d’honnêteté et de sens de l’honneur. Sitôt que Zniitch qui emboitait le pas à Sibelle, eut franchi la porte de l’auberge, il fut assailli sournoisement par la jeune brute chauve. Le bruit de l’attaque alerta Sibelle qui se retourna malheureusement trop tard puisque l’assaillant avait déjà fait mouche blessant le gobelin au bras gauche.

« Sale hypocrite ! » cria la belle en colère tout en s’avançant à grand pas vers l’être déloyal qui s’était attaqué à son acolyte. Elle n’eut malheureusement le temps que de faire deux pas, que le vieux crasseux aux cheveux grisonnants s’était élancé maladroitement vers elle, pointe de son épée en avant dans le but bien évident d’embrocher l’elfe. Devant ce prévisible adversaire soûl qui tentait un coup d’estoc à son endroit, Sibelle n’eut qu’à faire un pas de côté pour l’éviter. La petite foule qui s’était amassé autour d’eux exprima son admiration à la guerrière alors que l’adversaire s’étant emmêlé les jambes, tombait par terre s’assommant la tête sur une pierre se trouvant au mauvais endroit.


« N’aie pas pitié pour cette canaille Zniitch ! Découpe-le en morceau ! »

Eut-elle le temps de crier à son compagnon avant que le ventripotent blondinet décida lui aussi de se mêler à la bataille. Ce dernier, autant imbibé d’alcool que le précédent, se lança sans réfléchir sur la belle tentant un coup avec le flanc de sa lame qu’il tint trop haute pour le coup porté. La rouquine, en position de garde médiane, para facilement le coup de sa petite épée. Alors que les applaudissements fusèrent, Sibelle tenta de désarmer son adversaire en frappant son épée sur le poignet de ce dernier.

Le cri du gobelin l'avait-elle vraiment alerté ? Ou bien avait-elle vu le coup venir ? En tout cas, Sibelle se retourna et se planta fermement en face de l'ivrogne qui la menaçait et lui hurlait des insultes.

( Quel courage ... ) Ne put s'empêcher d'admettre Zniitch alors que la guerrière elfique, sans perdre son sang froid, toisait son interlocuteur en lui retournant ses menaces.

Elle lui répondit d'abord que son sang n'avait pas assez de valeur pour qu'elle salisse cet endroit avec, puis elle le mit au défi de sortir à l’extérieur du bâtiment pour lui régler son compte. Elle se tourna alors vers Zniitch et lui demanda d'une voix calme de l'accompagner, afin de surveiller ses arrières.

( Sibelle n'est pas si irréfléchie, finalement ... Mais son règlement de compte risque de leur attirer des ennuis, à Zniitch et à elle ... ) Songeait le gobelin, sur les talons de l'elfe qui quittait la grande salle de l'auberge " A la Mine Souriante ". Derrière lui - et Zniitch prenait bien gare de ne pas les quitter des yeux - les suivait le trio crasseux de mercenaires couverts de fourrures sales et grossières.

D'autres clients de l’établissement les suivirent et, quand ils arrivèrent au dehors, le gobelin se rendit compte que d'autres humains commençaient à s'amasser et à former un cercle au centre duquel ils se trouvaient, l'elfe, lui et les trois raclures. Cela ne lui plaisait pas, mais alors pas d...

Avant qu'il n'ait le temps de réagir, l'un des mercenaires bondit sur Zniitch et abattit sur lui la hache la plus sale et la plus rouillée qu'il n'avait jamais vu. Malgré son geste d'esquive, l'arme atteignit le gobelin à l'avant-bras gauche, déchirant la manche de sa chemise et traçant une vilaine estafilade pourpre sur sa peau verte.

Un petit gémissement sortit alors de sa gorge tandis que, ses réflexes de gobelin refaisant surface, il s'apprêtait à prendre ses jambes à son coup. Cependant, la voix de l'elfe le stoppa net. Elle était maintenant aux prises avec les deux autres humains et venait tout juste d'en jeter un au sol. Elle lui cria des encouragements et lui ordonna de découper en morceaux celui qui venait de le blesser.

Zniitch reprit donc ses esprits et déglutit avec difficulté. Le face à face n'était pas du tout son style de combat préféré, mais il n'avait pas le choix. Surtout s'il voulait que sa compagnonne elfe soit fière de lui.
Alors, il se concentra sur son agresseur - un humain dépenaillé au crâne rasé et à la barbe mal entretenue - et dégaina son long sabre effilé, qui produisit une note sifflante en se dégageant de son fourreau ouvragé. Puis, sans plus attendre, il s'avança vivement et tenta de passer en dessous de la garde de son adversaire avec la pointe de sa lame.
Sa taille avait beau être un sérieux handicap, Zniitch comptait bien s'en servir à son avantage et s'en faire une force ...

Dirigé Zniitch/Sibelle

Zniitch : réussite
Barbare 1 : réussite
Sibelle : échec
Barbare 2 : KO pour ce tour
Barbare 3 : echec

La guerrière probablement enhardie par les encouragements de la foule avait sous-estimé son adversaire. Ce blondinet ventripotent, bien que soul, avait la main solide et surtout bien protégée par d’épais gants de cuir. Le coup de la belle fut donc inefficace, ne déstabilisant aucunement le truand.

Pour une combattante, telle Sibelle, il était difficile d’accepter des ratés, surtout lorsque son rival n’était qu’une sale brute ivre de surcroit. C’est donc en pestant qu’elle se mit de nouveau en position de défense, attendant patiemment la charge de l’adversaire.

Cette fois-ci, elle s’y prendrait mieux, nombre de fois elle s’était entrainé avec son unique amie Azalée, et cette dernière réussissait toujours à désarmer notre orgueilleuse elfe grâce à une botte secrète. C’était à son tour à présent de tenter d’utiliser cette technique de combat dont elle avait déjà trop fait les frais.
Bien campée, son épée en position, elle laissa venir son adversaire, au premier coup qu’il tenterait, elle le parerait de la hampe de son arme en la tenant bien verticalement. Puis, elle glisserait rapidement son arme le long de la lame adverse et lui écraserait le pied de la base de sa hampe, de toutes ses forces, espérant dérouté son adversaire et le désarmer.

Le face à face, le corps à corps brutal et direct, ... Ce n'était décidément pas son truc. Non, Zniitch était bien plus doué dans les frappes dans le dos, dans les coups bas et vicieux. Et c'était bel et bien comme ça qu'il comptait gagner ce combat.

Son katana plaqué contre son torse, le petit gobelin pivota sur lui-même avec autant de force et de vivacité qu'il put. Sa longue lame sifflante fila à toute vitesse sous la parade de l'homme désemparé et atteignit sa cible dans un bref chuintement.

( Touché ! ) Se réjouit le gobelin, heureux que son coup bas ait porté.

Mais la joie fut de courte durée ... Saisit d'une violente sensation de tournis, l'attaque de Zniitch l'avait laissé trop proche de son adversaire, en plus de le déséquilibrer. Lorsqu'il rouvrit enfin les yeux, ce fut pour voir le pommeau de l'arme de son adversaire foncer droit dans sa direction.
Trop proche, trop rapide, ... Impossible à éviter.

Le choc força le gobelin à reculer de trois bon pas, en plus de lui infliger une douloureuse blessure au crâne. Son sabre toujours en main, il massa sa tête endolorie pour constater qu'il n'avait rien de grave.
Ceci fait, il releva les yeux sur son adversaire. Le visage de celui-ci était figé dans une curieuse grimace de douleur tandis que sa main gauche était pressée sur son entrejambe, qui dégoulinait abondamment de sang.
Un coup bas, lâche et sans honneur ... Zniitch le savait. Mais il savait également que ce n'était pas avec ses muscles de lutin paraplégique qu'il allait l'emporter ...

Mais le mercenaire humain n'était pas prêt de se rendre, au contraire. Il empoignait toujours aussi fermement sa hache dans sa main droite et se dirigeait vers le gobelin d'une démarche lente et douteuse.
Ses yeux lançaient des éclairs de rage et sa mâchoire était crispée avec un rictus de douleur et de colère mêlées.

( Parfait ... Songea le gobelin en se remettant sur ses pieds. Si l'homme laisse parler sa rage, il sera plus facile à toucher ... )

Avant de passer à l'assaut, Zniitch jeta un coup d’œil en direction de la guerrière elfique. Elle était aux prises avec l'un des humains, tandis que son compagnon était toujours au sol, décidément pas encore prêt à se relever ...
Cela lui laissait un peu de temps.

« Sibelle doit tenir bon ! Zniitch va venir l'aider ! » Lui cria-t-il de sa douce voix nasillarde et irrégulière.

Sur ces encouragements, galvanisé et le cœur gonflé de fierté, Zniitch dressa son sabre droit devant lui et chargea le mercenaire boitillant. Celui-ci essaya peut-être de le stopper en pleine course, ou de parer son attaque, mais Zniitch n'en avait que faire : au dernier moment, il dévia de sa trajectoire en faisant un brusque écart sur la gauche.
Puis, profitant, de la distraction, il porta sa main à sa ceinture et en dégaina son petit couteau, qu'il lança de toutes ses forces dans le dos de son adversaire désemparé.

Zniitche : réussite
Barbare 1 : echec
Sibelle apprentissage réussit
Sibelle : echec
Barbare 2 : réussite
barbare 3 : réussite

Observer une manœuvre n’est pas suffisant pour l’apprendre. Maitriser une botte demande de la pratique, des essais qui souvent aboutissent à des ratés avant d’obtenir le mouvement précis et juste. C’est ce qui se passa effectivement lorsque la belle tenta de désarmer le vilain. Bien qu’il fût soul, il réussit sans trop de mal à esquiver l’attaque de la rouquine. Heureusement pour cette dernière, le gros bedonnant tenta de la frapper, mais rata son coup, ses réflexes altérés par l’alcool. Alors que le truand arborait tout de même un sourire narquois, la belle fulminait.
Le deuxième échec était de trop pour son orgueil. Laissant libre sa hargne, elle oublia tous les conseils de son ami Azalée et s’apprêtait à s’élancer sur le truand ventru lorsqu’elle fut attaquée sournoisement par derrière. Le vieux brigand, qui s’était assommé un peu plus tôt, ayant apparemment repris ses esprits, s’était faufilé silencieusement derrière l’habile guerrière et du pommeau de son arme, il frappa sournoisement Sibelle dans son dos.

Criant de douleur et de surprise la jeune elfe en furie se retourna vivement brandissant son épée et par réflexe frappa son assaillant.

Pendant ce revirement qui dura quelques secondes, Sibelle eut le temps d’apercevoir le petit gobelin se faufilant derrière le jeune au ventre rond.

La courte lame sombre et acérée de l'arme de jet s’enfonça brutalement dans le dos du mercenaire désemparé. La surprise et la douleur l'empêchèrent de riposter et il tituba avant de poser un genoux à terre en grognant.

( Le voila hors d'état pour un petit moment. ) Songea Zniitch, satisfait, avant de se tourner en direction de la grande guerrière elfique.

Elle semblait en bien mauvaise posture ... En effet, elle parait et évitait les coups de son assaillant mais ne parvenait pas pour autant à le toucher. De plus, le second ivrogne était visiblement revenu à lui puisqu'il s'était relevé et s'approchait dangereusement de Sibelle, son arme fermement tenue en main.

Le gobelin voulut intervenir mais il n'en eut pas le temps. D'un brusque revers, l'humain frappa le dos de l'elfe à l'aide du pommeau de son épée. Le choc arracha un cri de stupeur à la combattante rousse qui se retourna pour se défendre contre ce nouvel adversaire. Ce faisant, elle exposa son dos au premier homme.

Sans perdre un instant, Zniitch s'élança alors. Il franchit le plus discrètement possible les quelques mètres qui le séparaient de l'humain bedonnant et ivre qui s'apprêtait à frapper dans le dos de l'elfe.
Puis, lorsqu'il ne fut plus qu'à un petit mètre de sa cible, le gobelin raffermit sa prise sur le manche de son katana, l’agrippa à deux mains et plongea en avant, tentant d’embrocher cette ordure au niveau du torse.

Dirigé Sibelle/Zniitch

Barbare 1 blessé, ne peut plus combattre
Sibelle : réussite
Barbare 2 : échec
Zniitch : échec
Barbare 3 : échec

Juste avant d'attaquer, Zniitch put apercevoir la guerrière elfe riposter hargneusement au coup qu'elle avait reçu dans le dos. Pivotant sur elle-même, celle-ci administra au brigand un fulgurant coup de taille au niveau du cou ...
L'épée et la tête de l'homme retombèrent au sol dans un bruit mat tandis son corps raccourci s’affaissait, tombant à genoux avant de s'écrouler sur le ventre en se vidant de son sang.

( Décapité ... Nom d'un garzok, Sibelle a décapité un homme ! ) Songea le gobelin en déglutissant avec difficulté.

La surprise et le dégout déconcentrèrent tellement Zniitch que celui-ci rata honteusement son coup. Il fut ainsi littéralement emporté par son élan et il chuta au sol en roulant jusqu'aux pieds de la foule.

( Pieds ... Foule ... Grandes-gens ... Danger ! Danger ! ) Paniqua alors le petit être verdâtre en se relevant à la hâte pour s'éloigner le plus possible de cette horde braillarde d'humains qui ne cessaient de pousser des hurlements et de gesticuler ... Ils étaient au moins une bonne dizaine !

Mais, à cet instant, Zniitch se remémora ce que lui avait dit Sibelle, un peu plus tôt. Ce qu'il s'était juré de suivre s'il voulait un jour gravir les échelons de la chaîne alimentaire ... S'il voulait un jour décapiter les humains à coup de sabre !
Il devait rester digne ! Digne et fier !

( Digne et fier ... ) Se répéta le gobelin en se redressant.

« Digne et fier ! Alors, à qui le tour ? » Cria-t-il finalement à voix haute en brandissant son sabre droit devant lui.

Mais, avant que Zniitch ne s'en soit rendu compte, le combat était fini. Le dernier brigand encore debout s'était retiré pour aider son camarade privé de sa virilité à se relever, quittant tous deux les lieux en clopinant.
C'est ce qu'on pouvait appeler un échec cuisant ...

( La honte ... ) Désespéra le petit gobelin en baissant les bras alors que l'assemblée bruyante de curieux se dispersait peu à peu.

Contournant le cadavre sans tête du vieil ivrogne, Zniitch alla rapidement ramasser son couteau de lancer, tombé au sol, avant de retourner vers la barba... guerrière elfique !

« Zniitch voit qu'une elfe ne retient pas ses coups, en combat réel » Lui souffla le gobelin avant de continuer. « Zniitch et Sibelle sont maintenant débarrassés de ces gêneurs ... Qu'est-ce qu'une elfe compte faire, maintenant ? »

Réflexe salutaire pour la belle enragée qui se retournant rapidement attaqua de sa lame affutée le vieil homme à moitié soul. Toujours imprégnée de cette rage de combattre, la guerrière n’éprouva aucune émotion lorsque la tête du vieil ivrogne quitta le reste de son corps pour rouler à ses pieds. Sans cligner des yeux, elle regarda le vieux corps s’affaisser doucement au sol. Ce n’est que lorsqu’il ne fit plus aucun mouvement, ni tressaillement, qu’elle s’approcha du cadavre et qu’elle le fouilla. La guerrière n’étant pas une voleuse ne pensait pas à s’approprier de ses yus ou autres bijoux, elle voulut juste poursuivre son enquête et s’emparer des indices que ce petit truand avait trouvés. Se relevant ensuite, sans se départir de son calme, elle essuya sa lame tachée sur les vêtements du défunt.
Les deux autres brigands, le chauve et le ventru, s’entraidèrent pour quitter la scène du combat, piteux et vaincus.

Le petit gobelin, fièr de sa bataille en compagnie de la rouquine s’approcha d’elle et s’enquit de la suite. Celle-ci, le regarda fière de lui, mais n’émit aucun commentaire, elle n’avait pas de temps à perdre et se dépêcha à héler la foule d’une voix forte avant que celle-ci ne se disperse davantage :

« Écoutez-moi villageois. Je suis Sibelle et voici mon compagnon d’armes : Zniitch. Nous nous sommes engagés pour vous venir en aide et trouver les brigands qui ont détruit la grange qui contenait le fruit de vos labeurs. Nous avons par contre besoin de votre aide, vous devez nous dire ce que vous savez, ce que vous avez vu, ce qui vous semble louche. Aidez-nous à résoudre cette énigme et je vous verserai la totalité de la récompense qu’on m’a promise. Ces cinq cents yus pourront vous permettre de reconstruire votre grange brûlée. »

Son discours prononcé, la fière guerrière se pencha vers son acolyte, et tout en gardant ce même air neutre, cachant volontairement toute inquiétude, elle s’informa à voix basse et ferme de son état de santé.

« Et ce bras, ça va aller ? »

Sans hésitation, Sibelle avait proposé de partager la récompense. Promesse qui étonnait peut-être les villageois, mais qui n’aurait pas surpris Azalée, la seule amie de la guerrière. Sibelle était une impulsive brute au cœur tendre dont la sensibilité et la générosité étaient bien dissimulées sous une épaisse armure d’orgueil. L’argent importait peu à la susceptible guerrière qui ne songeait qu’à l’aventure.

Ses armes à présent rangées à la ceinture, elle se tut, attendant la réponse des villageois.