A la droite de la ville close, se dresse une tour étroite et brisée, visiblement d'un âge bien plus ancien que le reste de la ville, dépourvue de toute lueur, aucune plante ne se trouve à cents pas à la ronde. La roche semble de plus en plus friable, le sol est poussiéreux et la terre est morte, stérile et devenue poudreuse tant elle était mêlée à la poussière. Le pic de la flèche se perdait dans la noirceur impénétrable de la roche, là où même les yeux les plus affutés à la noirceur ne pouvaient la déceler.

Les gens qui se trouvaient aux alentours, ceux qui ne participaient pas à la liesse générale provoquée par la venue des étrangers, semblaient être d'une tristesse folle. Les épaules courbées, ils étaient tous affublés de la même tenue, noire à la ceinture faite de corde usée. Ils pouvaient avoir en moyenne la quarantaine, mais de profondes rides creusaient étrangement les côtés de leurs cous pour ceux qui n'étaient pas encapuchonnés. Le visage morne et sans expression, ils erraient lentement, sans but aux alentours de l'oeuvre noire dressée comme une lance dans le ciel absent. Il arrivait parfois qu'ils laissent leurs yeux bleus et luisants s'abandonner dans les noirceurs du plafond, d'ailleurs, avec un examen plus profond, ils semblaient ne jamais cligner des yeux... Les joues creusées et pâles, les poils bruns ça et là qui frisaient en de maigres touffes irrégulières. La peau usée, creusée comme victime d'une ancienne infection cutanée, les mains, d'un blanc trop étrange pour être normal, se crispaient autour de longs bâtons sur lesquels étaient suspendus de nombreuses sculptures de bois, toutes représentant le visage de pieuvre, la créature marine jusque là inconnue.

Quoique toujours mystérieux, l'hôte les emmena à l'intérieur de l'immense édifice, s'avérant en faite être une immense cité souterraine. L'atmosphère pesant fatiguait le jeune fauve. Des ruelles à l'intérieure desquelles semblaient errer des fantômes. Sur leur chemin, les semblants de vivants qui résidaient ici leur tendaient diverses choses. Lorsqu'une femme, d'après son allure, tendit quelque chose au woran neige, celui-ci prit le temps de s'arrêter, saisit le présent, et remercia l'habitante d'un baissement de gueule.
Le groupe avait prit de l'avance sur Aztai, mais celui-ci ne fit pas mine de les rattraper, ne les perdant juste pas du regard. Ici et là, les maison encastrées dans le sol froid étaient parcourues par des plantes, des racines à la lueurs verte phosphorescente. La main sur le pommeau, le félin scrutait chaque mouvement, chaque ruelles devant lesquelles il passait. Un frisson parcouru son échine.
Et puis, sans qu'il s'en eut rendu compte, leur guide les avait menés devant une tour noire qui tutoyait l'obscurité de ces plafonds ténébreux. Aztai n'entendit de la bouche du vieillard qu'une mise en garde sur notre attitude envers leur maître, que les mercenaires allaient apparemment rencontrer.
De plus, il découvrit un peu plus le mystère qui empoignait en ce moment son peuple; comme quoi les insectes tueurs ne les atteignaient pas, mais aussi que l'eau était une véritable denrée dans ce lieu des plus effrayants.

Pendant que le vieil inconnu s'étendait sur leur problème d'eau, à qui Serpent proposa une solution, le fauve observa un peu plus ce que la femme lui avait donné un peu plus tôt. Il déplia le chiffon sale dans lequel se trouvait une miche de pain des plus étrange. A l'allure peu comestible, Aztai n'osa croquer un morceau de peur de mourir dans la seconde. Cependant, il le conserva dans son sac, ne perdant pas de temps à demander des explications.
Aztai s'approcha du groupe, s'intéressant un peu plus au propos de Serpent. Dans sa main il tenait une boule de tissu qui renfermait la probable solution au problème de la cité. Le fauve compris clairement l'idée de l'homme masqué et fit part de son approbation au jeune homme.

-C'est là une idée simple mais radicale. Qu'attendons-nous? Ne laissons pas vos gens mourir dans d'atroces souffrances. Quand à l'entité qui erre en vos lieux, que votre maître nous accorde sa bénédiction: nous lui rapporterons le coeur et la tête, pour prouver notre bravoure!

Cette déclaration, quoique bien téméraire, avait pour but de donner le courage aux alliés du fauve. Si la chasse était ouverte, autant partir sur un bon pied. Se redressant de toute sa hauteur, Aztai attendit toute réponse, dans son sens ou non...

Depheline avait fini par rabaisser sa garde, se laissant ainsi guider à l’intérieur de la cité mystérieuse après avoir reçu un peu de nourriture à l’odeur peu stimulante pour l’appétit. Rangeant précipitamment le pain, elle reporta son attention sur l’environnement. Une certaine luminosité était présente dans cette ville naturelle constituée de terre, roches et racines épaisses. Elle provenait de ces végétaux fluorescents qui tapissaient les parois des maisons rudimentaires de ce peuple. Qui étaient-ils au juste ? La jeune femme était bien incapable d’exprimer la vraie nature de ces êtres curieux. Peut-être était-ce des humains qui s’étaient adaptés ainsi à leur milieu, bien que pour se faire il aurait fallu des dizaines et des dizaines de génération.

« Vous êtes tout à fait différent de nous, de quelle race être-vous donc ? », demanda la magicienne en observant les lieux autour d’elle. Depheline était tout particulièrement fascinée par la nouveauté et maintenant qu’ils n’étaient plus réellement en danger, du moment qu’ils respectaient les traditions de la ville, elle pouvait pleinement profiter du décor.

Sur leur chemin, ils croisèrent beaucoup d’habitants à l’allure toute similaire : austère, voire même résigné, comme si la vie qu’ils menaient était la plus triste qu’il soit. D’instinct, la magicienne songea au fait qu’un certain malheur pesait sur les épaules de ces personnes et qu’il y avait un lien avec le chef de cette ville.

« Mais au fait, qui est votre dirigeant, ce Maître ? Pouvez-vous nous en parler un peu ? », s’enquit la jeune rousse, d’un air innocent. Elle s’était simplement contentée de rebondir sur les derniers propos de leur guide.

Bientôt, ils arrivèrent à une incroyable tour noire. Depheline songea qu’il s’agissait peut-être là de l’endroit où vivait leur Maître et qu’elle allait donc avoir une réponse assez rapidement. La plupart des membres du groupe étaient présents et ne manquaient à l’appel qu’Amarante et Selen. En soit, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit, la constitution de leur petite troupe plaisait bien mieux ainsi à la demoiselle.

Serpent fut un des premiers à prendre la parole, lorsqu’ils furent arrivés au pied de l’incroyable tour. Il avait trouvé judicieux de présenter ce liquide de destruction à l’individu et sur le moment, Depheline songea au fait que révéler leurs outils n’était pas la meilleure des choses à faire. Ces derniers allaient peut-être leur être confisqués car vus comme une menace trop grande.

« J’en pense que cet objet est mieux dans ton sac, personnellement. Mais après, oui, ce pourrait être un objet d’une grande aide pour vous ! »

La jeune femme se rappela les propos du guide. Visiblement, ils avaient tout de même en leur possession le moyen de leur venir en aide, que ceci leur déplaise ou non. Egalement, dans le fond, cette fiole pouvait leur assurer qu’aucun mal ne leur serait fait, au risque de voir détruit une partie de leur ville s’ils se montraient irrévérancieux à leur égard.

Satisfaite de ces constatations, la jeune femme acheva totalement de se détendre. Elle répondit alors à Aztai :

« Pour ma part, j’aimerais vraiment attendre encore un peu pour en apprendre plus sur ces insectes incroyables, Aztaï. Pas de précipitation. Nous avons grand à découvrir ici… »

le prêtre ne s'arrêta pas, il les entraîna dans les ruelles étroites, un peu comme celles de Tulorim que Trà avait quitté quelques jours plutôt, cité où il se sentait chez. Un pointe de nostalgie apparu, qu'il réprima avant de se retrouver à incapable d'en finir avec cette affaire. Il se concentra sur les maisons faites d'une superposition de roc et de racine, construction plus archaïque, mais l'important était que cela tienne. De plus grâce aux plantes, toutes étaient illuminées, chose horrible, rendant les cambriolages bien plus risqués. Toutefois vu la construction des bâtisses et l'aspect des citoyens de la ville, il y avait sûrement rien de valeur. Citoyens, qui sortait en nombre pour offrir des cadeaux. Étant tous des alliés potentiels, il essaya d'être le plus courtois possible, acceptant aimablement un peu d'eau et un petit pain, qui n'avait pas très belle allure, ni même bonne odeur. Les autres membre en acceptèrent pour la plupart et le rangèrent dans leur sac, tandis que le demi-elfe, toujours dans l'optique de plaire à ce peuple, se prépara à faire semblant de trouver cela délicieux tout en mordant dedans. Le goût n'était pas exceptionnel, mais pas horrible pour autant, c'était juste un peu pâteux. Il ne demanda toutefois pas d'eau, ne voulant pas se montrer critique.

Leur guide répondit aux questions posées. Il expliqua que ceux en danger n'était pas son peuple, mais le groupe d'aventurier, qui se trouvait en territoire totalement inconnu et que l'épreuve de Selen était nécessaire pour les juger. Il continua sur le fait que les insectes étaient là depuis bien longtemps et étaient leur ennemis, mais qu'ils ne s'approchaient pas de la ville. Les seules contact ayant lieu lorsque les citoyens essayaient de ramener de l'eau, ressource qui leur manquait. Le bâtard comprit qu'il avait bien fait de ne pas redemander de l'eau, s'ils en avaient si besoin que cela, ça n'aurait pas était très correct. Le religieux éclata de rire et s'approcha du voleur la main sur la poitrine en signe de respect. Il annonça admirer son courage, mais qu'il était bien naïf car les aider revenait à vaincre la génitrice de ces monstruosités. Il enchaîna sur le fait qu'un des oracles l'aurait vu en songe et qu'il lui laissait le soin de nous le raconter. Serpent demanda tout d'abord s'il n'y avait pas présence d'échoppes pour se préparer à un futur combat, puis il proposa la combinaison de son équipement et du savoir de cette ville pour venir à bout des scolopendres. Il sortit une fiole enroulé dans un chiffon et expliqua qu'il s'agissait d'explosif. Aztai surenchérit voulant foncé directement aller explosé l'ennemi, souhaitant juste la bénédiction de leur maître. Et pour finir Delphine enchaîna, cherchant à en savoir le plus, chose que le demi-elfe pensait être la meilleur chose à faire.

« Je suis d'accord avec toi, il faut mieux attendre d'en savoir plus. Chez les insectes, il existe souvent, selon sa fonction, un type de spécimens spécifiques. Si dans notre cas, il en va de même, il nous faut en savoir le plus sur leur reine ! Il serait dommage d'utiliser notre atout contre un simple mille-pattes adultes ou servant de soldats, juste parce qu'il est plus gros que ceux que nous avons vu. On peut aussi se servir de ce bijou, dès maintenant pour qu'ils aient une source d'eau et aller tuer cette créature par nos propres moyens. Après tout ce qui vit, peut être tué, il suffit juste de ne pas s'y prendre n'importe comment. » Il réfléchit quelques secondes avant de reprendre. « Vous avez dit qu'ils ne s'attaquaient pas à votre cité, il se pourrait que votre maître vous aies offert de quoi les repousser quelque chose qui pourrait nous permettre d'avoir encore un plus grand avantage avant d'aller leur déclarer la guerre et les exterminés.
Quand à vous, sachez que l'on peut se débrouiller mieux que vous le pensez, même s'ils ont été capable de foutre le feu à un bateau, je suis sûr qu'il avait une bonne raison. Ayez confiance en nous, votre maître nous a choisi, nous ne sommes donc pas des péquenauds venus en balade sous terre. Mais bon je suppose qu'avant de vous en apportez la preuve il va falloir entrer dans cette tour ! »

Il posa son regard vers l'endroit où se tenait le triste monument, brisés. À son pied, personne ne vint les acclamer comme tout le long du trajet, une atmosphère de peine et de douleur pesait. Ils avaient tous le même airs absents, regardant quelques fois le plafond. Ils semblaient être touché par une maladie de la peau, qui usée, formait d'étrange ride au niveau de leur cou. Leur vieilles mains, d'un blanc étrange, s'agrippaient à des bâtons où étaient suspendus des sculpture. La tour était semblable. Aucune des plantes phosphorescentes ne l'entourait, seule la poussière se tenait prêt de cette étroite infrastructure, montant à une hauteur inimaginable. Elle semblait créer la mort et la tristesse autour d'elle.

« Normal que tout ce qui est prêt de votre construction, semble en train de perdre la vie ? »

Notre 'guide' d'infortune nous conduis enfin dans ce qui semble être une cité. Je suis quelque peu impressionner, on est quand même sous-terre actuellement et je vois devant moi une ville entière avec ses rues et ses habitants. De toutes évidences ils ne sont pas comme nous, rien que le fait d'être capable de supporter la vie ici est une preuve de cette différence. L’environnement fait quand même froid dans le dos mine de rien, les gens que je vois en même temps que j'avance n'ont pas l'air d'être si heureux que ça … Qu'est-ce qui se passe ici pour qu'ils soient tous comme ça ? J'hésite à demander ça à notre mystérieux meneur, déjà que lui-même n'a pas l'air très net.

Pour le moment je porte plus mon attention sur les habitants que sur ce que dit le type qui nous guide. Les ruelles sont sombres mais praticables au moins, jonchées de racines étrangement luisantes comme par magie … Ou alors c'est juste la flore ici qui est différente. Les maisons ont l'air assez rudimentaires mais solide vu de quoi elles sont constitués. Tout ceci est bien intriguant je l'avoue, mais la question persiste dans ma tête, pourquoi ont-ils cet air là toutes ces personnes ? Alors que le groupe procède dans le dédale des ruelles, quelques personnes semble être contente de notre venu et sortes de leur planque pour nous offrir des présents.

Bien que je suis habitué à un certain niveau de vie, je ne peux pas refuser ce qu'on peut me donner même si c'est pratiquement rien. Certains offrent des fleurs, d'autres de la nourriture et/ou de l'eau. Pour ce qui est de ma pomme, une jeune femme, à ce que je peux reconnaître, s'avance vers moi alors et me tend un petit ballotin. Je le prends puis la remercie d'un clin d’œil et d'un sourire. Après cette petite interlude je me refond dans le groupe.

Apparemment le guide nous emmène voir le 'maitre' dont on nous parle toutes les deux minutes puisqu'il y fait référence maintenant. Il nous montre une porte noire, appartenant à une grande tour et nous dit que dedans nous allons devoir nous montrer très respectueux envers on maitre. Je l'aurai compris oui, quelqu'un qui se désigne maitre y'a forcement une raison, et ce n'est pas du tout mon genre de passer à l'attaque verbale en premier lieu. À ces mots là, l'homme roux, la magicienne, Aztai et Trà Thù prennent la parole l'un après l'autre. Je décide de ne rien dire, de toutes façons je n'ai rien à dire de plus que ce qu'ils disent. Je me contente donc de rester à écouter et regarder … Pour le moment.

-(Plus on pénètre dans les entrailles de cette grottes plus les choses vont de travers ...)-

C'est ce que je pense du moins, peut-être est-ce faux. Mais ce qui est sur c'est qu'il y a quelque chose là-dessous, tout ceci ne rime à rien surtout avec leur histoire de 'maitre' et de respect à lui donner ...

La fête, aussi inattendue que vive, battait son plein au cœur de cette cité, comme si une pulsation de vie s’y était soudainement animée à ma sortie de cette maudite pièce-piège. Un parcours initiatique, un test de capacités. Je m’en étais brillamment tiré, même si je ne pouvais que me questionner sur la probation de ce résultat si un autre aventurier de ce groupe avait pénétré l’antre sombre. Aurait-il eu autant de chance que moi ? Ou de logique ? Que serait-il advenu si j’avais échoué, et que j’avais fini tranché en deux ? Ou un autre… Ce peuple serait-il désormais notre ennemi ?

Alors que les mains m’enserraient, ces questions parsemaient mon esprit de doutes étranges. J’avais de plus en plus de mal à penser que nous étions là par un pur hasard. Quelqu’un avait voulu notre arrivée dans cette antique civilisation souterraine. Pour l’aider, ou pour l’éradiquer. De l’intérieur, ou de l’extérieur de ces grottes. La folie des mineurs était intimement liée à ce qui se passait ici, ça ne faisait aucun doute. Aucun.

Les deux guignols ridés vêtus de noir répondirent à mes questions, par de sombres énigmes langagières. Aucune information précise et strictement liée à la raison. Juste des élucubrations trop brumeuses pour être complètes. À moins que ce ne fût leur esprit qui soit embrumé, ils me cachaient quelque chose. Et toujours cette rengaine : le maître. Il semblait avoir une prépondérance ultime, dans cette civilisation. Le doute n’était pas permis. Mais faisait-il l’unanimité ? Était-il un maître de chair ?

Une chose, toutefois, me fut confirmée : nous étions ici pour apporter notre aide à ces hères à l’apparence ténue. Et le premier m’assura que nous en apprendrions plus dans ce qu’il appelait la Tour Noire. Joyeuse perspective que voilà… Quel nom enchanteur !

Je les suivis sans prononcer mot. Ils ne m’en diraient pas plus. Et j’enregistrai dans mon esprit la mention d’Antre des Exilés, pour la poser à qui de droit d’y répondre. La tour en question était un bâtiment sans allure, branlant et ancien, aux pierres sombres. Une flèche immense était juchée loin au-dessus, dans l’obscurité de cette grotte étrange. Les personnes qui étaient ici semblaient mornes et sans vie. Tout comme certains l’étaient, en ville, comme je l’avais observé. Ceux qui ne fêtaient pas. Des errants. Des exilés, peut-être ? Et je donnai ici un sens plus métaphysique au terme d’exilés. Car ils n’avaient pas été physiquement exilés, mais leur esprit semblait s’être absenté, comme exilé d’eux-mêmes. Ils ne vivaient plus, ils survivaient. Et l’horreur morne de leur quotidien se lisait sur leurs traits.

Quelques compagnons se massaient déjà au pied de cette tour. Je décidai d’avancer vers eux. Ils étaient accompagnés du troisième sbire que j’avais rencontré, à mon entrée dans la cité. Celui qui m’avait entraîné dans les limbes de ce piège. Je lui jetai un regard de travers, marquant un certain courroux, mais contrôlé toutefois, avant de prendre la parole :

« Cette tour, m’a-t-on dit, est un lieu de réponses. Sans doute serait-il utile d’y entrer avant d’aller plus loin dans cette mystérieuse cité. »

Et sans attendre spécifiquement de réponse, j’avançai vers la porte pour tenter de l’ouvrir, et ainsi pénétrer dans cet étrange édifice.

Devant les propos du voleur masqué, l'homme encapuchonné fit un signe de la main, montrant au loin par delà les maisonnées la façade de pierre grisâtre qui se détachait du noir. Il expliqua que les sources s'étendaient là bas. Il se montra aussi désolé en expliquant que personne n'était soigneur, qu'ici, vous étiez bien loin de la surface... Trahissait peut être ses connaissances en la matière. Cependant, il niait l'appartenance à une race quelconque, mimant même l'incompréhension. A Depheline il expliqua en hésitant parfois :

« Des races ? Nous vivons depuis les anciens temps, nos générations partagent cette existence avec la pierre depuis des saisons. Le Maître quant à son immensité est partout. Il est en nous, en vous, en la pierre, dans les flammes. C'est lui qui décide de l'ensemble et du néant, de notre vie et de votre mort. Les prêtres, gardiens de son secret pourraient vous en parler des heures... Mais entrons plutôt.» Dit-il en s'avançant d'un pas vers la porte noire. Mais, en gage d'un vestige de politesse, attendit que les autres aventuriers puissent s'expliquer, soufflant moyennant sa lassitude, visiblement très impatient de pouvoir lui aussi entrer dans ces lieux.

Lorsque Trà Thù entama son monologue l'homme n'y prêta qu'une maigre attention, visiblement troublé par quelque chose dans l'air, une sensation de malaise s'installait même sur les passants aux alentours. Il ne réagit que pour répondre :

« Nous sommes pacifistes... Nous ne souhaitons pas la destruction de cette être par notre main. Seules celles des étrangers choisis par le Maître le peut. Nulle autre. » Mais il cessa d'observer l'assemblée lorsque Selen plus entreprenant que ses compères poussa la porte de la tour noire. Un courant d'air fugace s'en échappa et frappa Selen au visage. Derrière lui, un hurlement frappa le silence comme un coup de poignard en plein cœur. Un des hommes qui passait était tombé au sol et hurler à s'en fendre l'âme tandis que ses semblables s'approchaient de lui comme pour essayer de le calmer, en vain, le visage en l'air, la bouche grande ouverte, il ne cessa d'hurler à s'en faire saigner les cordes.

L'être noir qui jusque là vous avait accompagné vous invita à n'y prêter aucune attention, prétextant que cela arrivait souvent, que tous n'étaient pas égaux face aux murmures du Maître...

L'intérieur de la tour sombre révélait quelque chose de bien plus noir. D'immenses colonnes noires s'élevaient jusque dans les hauteurs de ce plafond orné de centaines de braises. Car il n'y avait aucune bougie, aucun symboles connus, seul éclairait l'immensité des lieux, des morceaux de racines brunes qui une fois enflammée s'embrasaient et luisaient d'une teinte rougeâtre dans cette nuit éternelle.

Des âmes en peines erraient dans ces lieux, portant de longues tiges enflammées pour raviver les brasiers. Au centre de la tour, vous trouverez une petite estrade sur laquelle git un amas de chairs ensanglantée, de la peau est également dressée, impossible sans un examen attentif de déterminer si elle est humaine ou non, les tissus sont dressés à l'image d'une tente grâce à de longues tiges de fer sur laquelle la peau est crochetée. Au centre, des figures de pierre mettant en scène le même et éternel visage...

Aztai ne porta que trop peu d'importance aux explications des autres car son attention était attiré par l'immense tour noire qui s'élevait devant eux. Il répondit à Depheline que d'un haussement d'épaule, préférant se mettre légèrement en retrait.
Lorsque Selen refit son apparition, visiblement pressé d'entrer dans l'édifice, le fauve le remercia intérieurement d'accélérer les choses.
Soudain, un cri rompit la discussion. Non loin d'eux, un des villageois venait de s'effondrer au sol, attirant l'attention de ses semblables. Le félin resta dubitatif aux explications de leur guide, sur la clémence de ce maître qui était d'après lui omniprésent. Rehaussant son sac, Aztai suivit Selen dans les ténèbres de la tour...

Il eut été facile de croire que ce domaine appartenait à Thimoros, tellement le mal oppressait le woran neige. Sombre, glauque, ce fut les premières pensées de celui-ci. Uniquement éclairé par des sortes de racines encastrées dans la pierre, d'immense colonnes soutenait la structure de ce lieux visiblement infâme. Des être, plus fantomatiques que vivants, allaient et venaient de longues tiges à la main semblaient nés que pour entretenir le feu qui faisait briller les murs d'une lueur rougeâtre.

-Hé bien c'est plus gai dans un cimetière, marmonna le fauve.

Au centre, et Aztai en fut quelque peu dégouté, un style de tente était dressée avec comme toile de la peau... humaine? Le fauve n'osait y penser. En son centre des visages étaient gravés dans la pierre.
Avec effort, le jeune woran tenta de morfondre sa peur et son appréhension au fin fond de son être. N'osant avancé plus, il attendit les explications du vieil homme, les cris du villageois résonnant encore dans ses oreilles...

Pour toute réponse, Ziresh n'eut droit qu'à une moquerie qui, bien que lancée indirectement, le poignarda dans sa propre estime. D'un côté, il se doutait que cet homme là, d'une cité manifestement très ancienne, devait avoir suffisamment de sagesse pour ne pas chercher à défendre son point de vue quant à sa "religion" si c'en était une. Quoiqu'il en soit, le jeune Liykor n'y voyait là que barbarie, et cela le confortait encore un peu plus dans son athéisme. Aussi, alors que le groupe se mit à suivre l'homme-capuche en direction au sein de la porte de la "ville", une insulte explosa dans son mental. C'était typiquement le manque de respect qui savait le faire sortir de ses gonds. Mais il était fort heureusement plus raisonnable qu'Amarante. Et plutôt que de se rebeller futilement, risquant possiblement la vie de ses compagnons, il se contenta de les suivre, sans plus de procès...

C'est péniblement qu'il s'aventura alors dans la cité (ou tout du moins, qu'il l'observa en suivant ses compagnons de loin). Peut-être était-ce sa migraine qui ne faisait qu'empirer sa vision des choses, mais en tout cas, Ziresh fut pris d'un profond malaise. L'obscurité qui régnait rendait son mal de tête plus supportable, la vision étant plus douce, mais l'ambiance était comme un pic de glace qui venait le toucher au plus profond de lui.
Tout était triste, autant les gens que les façades de ce qui ressemblait à des habitations. Un instant, il lui vint l'idée folle de chercher un magasin ou un atelier où il pourrait travailler un peu sur ses armes, mais rien ne semblait vouloir se montrer...
Finalement, un peu apeuré par la distance qu'il avait mise entre lui et son groupe (ainsi que les gens qui étaient là derrière lui) il pressa le pas, jusqu'à courir l'espace de quelques secondes, malgré la douleur qui lui transperçait le crâne.

Il arriva finalement juste devant la grande tour qui surplombait la ville, ce qui n'arrangea pas vraiment son malaise. Et pour améliorer le tout, alors que Selen (qui était enfin revenu) ouvrait la porte du gigantesque édifice, un homme, manifestement habitant de cette étrange cité, tomba au sol en hurlant comme un fou. Le liykor ne put s'empêcher de faire le lien avec les paroles de l'encapuchonné, vis à vis de cette "égalité face au maître". Un instant, il tenta d'aller aider la pauvre victime, mes l'indifférence du guide le rappela quelque peu à l'ordre: qu'importe qu'il essaie d'apporter son aide, si ce "maître" avait décidé de punir quelqu'un, il pourrait rien y faire. Mais à quelque chose, malheur est bon: il savait qu'en n'étant pas "fou" face à cette ouverture, il devait manifestement être capable de servir cette entité, bien qu'il n'en sache que trop peu de choses.
Quoiqu'il en soit, Ziresh entra, s'empressa de rattraper Aztai et Serpent. A l'intérieur, tout était pire encore à ses yeux. Les colonnes lui rappelaient les représentations de temples qu'il avait déjà vus dans des livres, sans avoir eu l'occasion d'en fréquenter. Mais ici, c'était complètement différent: l'endroit n'était en rien éclairé par quelques belles lueurs de bougies bien organisées, mais par d'étranges brasiers, qui semblaient le menacer de venir enflammer encore une fois sa fourrure... Il y avait aussi des gens ici, mais encore plus effrayantes avec leurs tiges de flammes. Le jeune loup les imaginait parfaitement se mettre à les attaquer avec le feu... Et le pire fut au centre de la tour: de la chair. Impossible de dire ce qu'il en était, mais le malaise de Ziresh fut à son apogée. Si bien qu'il manqua de chuter... Mais heureusement, étant accroché à sa lance, il avait réussi à ne rien montrer de sa faiblesse passagère. Et comprenant bien vite qu'il n'avait pas droit à l'erreur en ces lieux, il décida de s'avancer vers l'autel mortifère...

"Je vais voir ce que c'est..." fit-il à Aztai.

Ziresh était un chasseur: il connaissait donc bien la consistance des chairs. Il se sentait ainsi tout à fait capable de dire ce dont il s'agissait. Quant à savoir si c'était de la chair humaine, il avait eut l'occasion d'en découvrir sous plusieurs formes dans la grotte des créatures qu'il avait combattues... La lance serrée entre ses pattes, angoissé par tout ce qui se déroulait autour de lui, c'est dans un élan de courage qu'il essaya donc d'examiner la chose...

Sans tarder, ils s’aventurèrent à l’intérieur de la tour noire en suivant de près Selen. Leur hôte ne leur avait bien évidemment pas adressé la parole, s’étant contenté de jeter quelques mots presque acerbes à l’attention de l’individu qui les avaient conduits jusqu’ici. Manifestement, la présence en bonne forme de Selen confirmait ce qui leur avait été dit : il était sorti victorieux de l’épreuve qui lui avait été réservée. Apparemment, ils étaient donc les appelés du Maître, de ce fait.

« A croire qu’on est des fantômes insignifiants… », murmura la jeune femme pour elle-même en fixant l’homme aux cheveux noirs et au teint presque aussi blafard que celui des habitants de cette ville souterraine. Ce dernier les ignorait royalement et cela avait le don de l'agacer.

Lorsqu’ils furent entrés, Depheline resta figée quelques instants, le temps pour elle d’apprécier l’incroyable structure semblant soutenue par de grands piliers noirs. Pour seule lumière, des brasiers faisaient danser leurs flammes dans les hauteurs de la tour. Autant dire qu’il ne faisait pas froid et que se trouver en présence de feux rassurait quelque peu la magicienne.

Bien vite, son attention ainsi que celle de ses compagnons furent attirées par un autel au milieu de la tour. Il reposait sur ce dernier le cadavre de ce qui fut autrefois un être. La rousse espérait mentalement qu’il ne se soit agi que d’une scolopendre et pas de l’un des habitants de cette ville. Ou pire encore, un mineur égaré qui aurait pu servir d’offrande à ce Maître qui lui avait été présenté comme partout et nulle part à la fois. La seconde possibilité restait la plus plausible dans l’esprit relativement pragmatique de la jeune femme, dégoutée. Ce dieu ne pouvait être que Thimoros.

Voyant Ziresh et Serpent s’approcher de l’autel, elle jugea bon de s’informer sur ce qui se trouvait sur ce dernier avant de les suivre :

« Qu’était cet être auparavant ? », demanda-t-elle simplement en pointant la chair du doigt, l’air méfiant et surtout écoeuré. Puis elle poursuivit : « Et que comptez-vous en faire ? Pourquoi ce tissage ? »

Il lui était possible d’ignorer beaucoup de choses, comme par exemple l’individu qui s’était convulsé au sol en hurlant, mais voir cette véritable boucherie lui était tout simplement intolérable et il lui était d'ailleurs difficile de s'en approcher tant l'odeur était répugnante.

La porte s’ouvrit sans encombre, et ses pans disparurent dans les ténèbres contenues dans la tour. Un vent glacial et inattendu me fouetta le visage, et je fermai un instant les yeux pour m’en protéger. Une agression malvenue, un souffle létal qui glissait sur mes traits d’une bien sombre manière. Mais qui ne m’était pas destiné. Un cri, un hurlement retentit aussitôt derrière moi, alors que mes yeux d’émeraude se rouvraient lentement, et que mes sourcils se fronçaient davantage. Derrière moi, un homme venait de s’effondrer par terre, hurlant de douleur, de perdition. Il ne semblait pas pouvoir s’arrêter de crier, malgré la présence de ses pairs à ses côtés, impuissants, eux aussi. Mais je ne me retournai pas. Je ne pouvais aider ce pauvre hère qui s’était, sans doute, retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Et j’avais d’autres choses à faire que de me préoccuper de son sort.

Aussi, j’avançai dans l’obscurité, très vite suivis par les autres aventuriers, soudainement pressés de pénétrer dans cet antre de la vérité. Du moins l’espérai-je. L’encapé évoqua, pour expliquer l’état de l’homme hurlant, les murmures du maître. Encore et toujours lui. Eternel, omniprésent et vénéré tant que craint, dans cette sombre cité. Ainsi avais-je eu raison de ne guère m’en soucier. Je poursuivis sans plus attendre mon avancée dans ces lieux inconnus. J’avais beau savoir être en territoire désormais allié, ces gens pleins de mystères, et prêts à sacrifier les leurs au moindre changement de situation, au nom de ce maître puissant, ne m’inspiraient aucune confiance. Aussi restai-je sur mes gardes. Seuls les aventuriers méritaient le bénéfice du doute, pour l’instant. Et encore… Ce maître des profondeurs semblait habile dans l’instauration d’une folie incontrôlable. Je devais me prémunir de tous…

La pièce dans laquelle j’entrai était immense, et parcourue d’une colonnade mordorée. Les cimes de ces arbres de pierre sans branches ni feuillage semblaient se perdre dans les braises d’un plafond bien trop haut. Des racines brûlant pour éclairer faiblement les lieux d’une lueur rougeâtre inquiétante. Une teinte qui n’était pas sans me rappeler le décor infernal du Purgatoire, où j’avais servi de nombreuses années. Yvan le gras se gausserait bien de me voir en l’instant présent pérégriner dans l’inconnu souterrain. Enflure enflée qui ne méritait que mon mépris.

Des silhouettes arborant des tiges allongées et allumées d’un feu éternel ravivaient les brasiers, alors que le petit groupe que nous formions s’avançait vers le centre de la place, macabrement orné de chairs exposées, et de peaux tendues. Je fixai l’agglomérat informe sans en comprendre le but, le sens, la symbolique. La répugnance était présente en moi, même si elle ne se lisait aucunement sur les traits de mon visage désincarné de toute émotion. C’était immonde, repoussant. C’était l’œuvre d’un esprit dément, ou d’un peuple aux mœurs effrayantes. J’en frissonnai, comme si chaque pas me rapprochait plus d’un piège sacrificiel immense.

Les visages de pierre dressés autour de cette chair semblaient nous observer. Le lupin alla voir les chairs nécrosées de plus près. C’était une bonne chose. Le chantre masqué le suivit sans hésiter. Sans doute ne seraient-ils pas trop de deux pour déterminer la raison et la manière de cette œuvre de boucher. Depheline, elle, préféra rester un peu à l’écart. Et je la compris… L’odeur était immonde, tout comme la vision de ce spectacle. Mais l’infection était un risque, également, que je ne voulais pas tenter. La maladie ne se transmettait que trop rapidement par les chairs mortes et putrescentes. Ma voix s’éleva soudainement dans les airs, à destination des êtres mystérieux et sombres qui nous accompagnaient :

« Sont-ce là ces chairs qui nous apporterons réponses et vérité ? Sauront-elles manifester la parole de ce maître à l’identité par trop cachée ? »

Un sacrifice divinatoire… Peut-être était-ce là l’essence de cette chair exposée aux quatre vents…

Selen fit son apparition, et se dirigea directement vers les portes de la tour, en demandant plus ou moins de le suivre. Trà se demanda s'il pouvait toujours compter sur lui ou non, il lui faudrait aller le vérifier, mais plus tard, il voulait voir si ce prêtre ne pouvait pas lui apportait des informations utiles. Ce qui ne fut pas le cas à part l'emplacement du pan de mur à détruire, chose que le voleur enregistra, même si ça lui paraissait inutile, ainsi que les habitants de la ville n'interviendraient pas contre les insectes, car la tâche incombé aux élus choisis par le maître. Le demi-elfe traduisit cela comme signifiant qu'ils ne seraient d'aucune aide, s'il essayait de trahir ses pseudos amis. Idées qu'il retira de sa liste d'action possible, ce qui était plutôt dommage, enfin s'il trouvait d'autres alliés cela pourrait changer.

Un hurlement le sortit de ses pensées. Un des hommes, errant sur la place s'était effondré. Les autres se rapprochèrent de lui pour l'aider, mais il continua à crier. L'homme qui les accompagnait leur demanda de ne pas y faire attention, expliquant que tous n'était pas égaux aux paroles du maître. Son explication rappela au bâtard fortement le cas du mineur et sa réponse à la question de la pyromancienne, comme quoi le maître est partout, et en toute chose qui existe. Trà se demanda s'il était possible qu'un de ses pseudo-amis entendent ses chuchotements de la même manière. Quoique ça ne lui serait d'aucune utilité, ça ne semblait pas mortel, juste horriblement douloureux et conduisant à la folie, rien qui lui permette d'augmenter sa fortune ni d'équilibrer ses actions, surtout qu'actuellement il devait accomplir actes bénéfiques.

C'est dans cette optique qu'il se dirigea vers la tour, préférant ne pas aider le crieur comme l'avait demandait le prêtre. L'intérieur de la tour n'était en rien chaleureux. L'éclairage n'était que des brasiers suspendus, que quelques prêtres ravivaient grâce à de longues tiges enflammées. À part cela, il n'y avait que des colonnes noires montant au plafond et une petite estrade, au centre de la pièce. La majeure partie des mercenaires se dirigèrent vers elle, où plutôt vers l'amas de chairs peut-être humain qui trônait devant une sorte de tente faites avec des tissus organiques. La scène était d'une gaieté... extraordinaire.

Le voleur s'approcha lentement, se demandant à quoi pouvait bien servir cela. Mais avant qu'il puisse faire quoique se soit presque tout ce qui était faisable fut réalisé. Delpheline interrogea le guide à propos de l'origine des chairs et de leur utilisation, tandis que Selen demanda si c'était de se tas de chair que les réponses viendraient. Ziresh, quand à lui, partit inspecter la tente. Même une petite réflexion sur la gaieté des lieux fut faite par Aztai, il n'avait vraiment plus rien à faire. À part peut-être rappeler qu'il fallait rester respectueux. Mais que ses compagnons le soient ou non, ne l'intéressait pas le moins du monde.

Malgré les tentatives pour en savoir plus sur ce qui se passe, notre guide reste toujours flou, toujours à ressortir cette histoire de maitre et de vie. Tellement cette situation me saoul et tant j'aimerai passer aux choses sérieuses, c'est à dire ce qui cause tout ceci … Bref, je décide de ne pas m'attarder sur ce que dit l'homme mystérieux et me concentre sur l'édifice en face de moi. L'elfe sombre qu'on a croisés au tout début refait surface d'un coup et heureusement pour moi, il fait avancer les choses en pressant le pas vers l'intérieur de la structure. Je souffle un coup puis emboite le pas pour le suivre immédiatement, mais au dernier moment j'entends un cri. Je me tourne alors vers de là où ça peut bien provenir et vois une scène assez troublante. Le 'guide' nous explique vaguement, voir pas du tout ce qui se passe, prétextant que tout le monde n'est pas égaux face à la voie du maitre.

-(S'il redit encore une seule fois le mot maitre c'est lui qui va finir au sol en criant ...)-

Je respire grandement puis ne dit rien face à cela. Faisant un haussement d'épaule, je continue vers l'intérieur de la tour. Aux premiers abords on pourrai se croire dans une salle d’exécution ou de torture, la scène horrifique est déjà toute tracée. Des racines servent de sources de lumières, à peu près les mêmes que j'ai vu dehors, des colonnes assez imposantes font office de poutre porteuse pour la structure sombre, qui m'inspire que dégout et angoisse en même temps. Aller savoir ce qui va m'arriver ici, je n'ai pas du tout envie de finir comme ce que j'observe sur cette estrade.

Une espèce de 'tente' tressé avec des barres de fer et à ce qui semble être de la peau. Je ne sais pas si c'est d'origine humain ou pas et je ne préfère pas le savoir même. Un tas de chair nauséabond git au centre de cette estrade, je suis encore heureux que je n'ai pratiquement rien mangé depuis un certain temps, sinon ça ne serai plus l'odeur de la chair humaine qu'on sentirai mais celui de l'estomac en pleine digestion … Il a aussi des pierres où sont gravés un visage, mais il est très facile d'en déduire qu'il s'agit ni plus ni moins de ce 'maitre' dont on nous fait l'éloge depuis le début. Cette histoire est tout sauf nette, j'en saurai plus j'en suis sur, mais pour le moment il faut que je reste le plus discret que possible.