L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2012 13:35 
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Le final : La Fin de toutes choses



Quand la réalité revint aux prisonniers, elle était toute autre que celle qu’ils avaient pu voir jusqu’ici, dans le bagne. Tout était très sombre, noir, obscur. Mais pas d’un manque de lumière. C’était l’essence même de l’endroit qui était ténébreuse. Si bien que chacun put sentir que nulle lumière ne pourrait éclairer les lieux, pas même la plus pure. Et pourtant, tous y voyaient plutôt bien. Pas aussi nettement qu’en plein jour, sous un soleil rassurant, mais toutes les choses étaient discernables. Même si elles n’étaient au final pas si nombreuses que ça.

La salle qui les entourait était vaste, ovale dans sa circonférence. On ne pouvait en discerner le plafond, s’il existait, tant il semblait se perdre haut dans les ténèbres de l’endroit. Le sol était fait d’obsidienne, une pierre noire plus solide que le métal, aux reflets mordorés d’un gris profond, presque ton sur ton. Aucune jointure n’apparaissait, comme s’il s’agissait d’une plaque immense créée, ou creusée, pour l’endroit. Les murs étaient de marbre noir, aux striures blanches et grises rares et évanescentes. De petites perles d’Onyx semblaient enchâssées dans ceux-ci, à divers endroits, brillant de toute leur noirceur. Ces parois semblaient être en deux parties. Les murs extérieurs s’arrêtaient à quatre mètres de hauteur, laissait la place pour un balcon ovoïde qui faisait tout le tour de la salle. Cette avancée donnait sur l’autre mur, intérieur, qui semblait davantage décoré de perles d’Onyx que celui extérieur.

Les seules lumières présentes dans l’endroit venaient en colonne des profondeurs du plafond, comme des puits de lumière. Mais loin d’apporter le réconfort lumineux, elles étaient pâles, blafardes, et plus inquiétantes qu’autre chose. Une lumière de mort. Il y en avait treize, dispersées tout le long de la salle, sur le balcon. Et une autre, plus large, qui éclairait le centre de la pièce, où tous les prisonniers étaient apparus.

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Ces treize puits de lumière n’étaient pas là par hasard : ils éclairaient chacun un être différent. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que leur nombre n’était pas non plus un hasard. Le lien avec les treize sbires les plus puissants d’Oaxaca était clair. Ses treize lieutenants les plus serviles, et puissants. Ils n’étaient bien sûr pas tous là en personne, mais chaque créature les représentant était plus inquiétante. Quand il ne s’agissait pas d’eux, tout simplement. Ils observaient ces prisonniers, silencieux comme des tombes.

Le premier était sans doute le plus humain de tous. Des cheveux noirs, des habits sombres cernés de rouge, un regard injecté de sang et un sourire carnassier, Crean Lorener faisait l’honneur de sa présence en personne.
Le second n’était guère plus engageant. Une forme évanescente, enveloppée dans un manteau d’ombre, dont les yeux blancs inquiétants semblaient toujours vous fixer au plus profond de votre âme. Un spectre immatériel portant un crâne fantomatique à la main représentait le plus puissant des nécromants : Tal’Raban.
À ses côtés, le troisième sbire était lui-aussi un délégué. Son appartenance à Sisstar, maîtresse des reptiles était évidente. C’était un homme-lézard aux écailles noires et rouges, dont le regard de glace était fixé vers les prisonniers.
Le quatrième était particulièrement immonde. Amas de chairs torturées et transformées pour en faire une véritable machine à tuer, le lieutenant de Vallel était semblable à un golem de chair gigantesque, et peu appétissant.
Le cinquième, non moins impressionnant, était l’un des treize en personne. Celui dont on dit qu’il peut tuer un ours à mains nues. Un barbare sanguinaire à la force incommensurable du nom de Karsinar.
Le sixième était lui aussi présent en personne à cette réunion inquiétante. Mélange d’un humain et d’un robot, image de ses créatures automatisées, Khynt était là, appuyé sur la rambarde du balcon.
Son voisin, Cwedim, représentant des limaces baveuses, vers visqueux, triturait ses chaînes nerveusement en remuant d’un pied à l’autre. Il était le septième représentant d’Oaxaca dans la place.
Une femme-poisson semblable aux sirènes, aussi belles que monstrueuses, représentait le huitième membre, non présent : Perailhon, maître des océans et créatures marines.
Aerq, dans son étrange costume de bouffon maléfique, observait la scène, juché sur le balcon comme pour plonger dans le centre de l’arène. Il était le neuvième.
Léona n’était pas là non plus, sans doute retenue par quelque affaire de famille éloignée. Un Oudyo entre deux âges tenait sa place en représentant ses pouvoirs végétaux. Le dixième représentant.
Les trois suivants, Xenair, Herle Krishok et Gadory étaient présents eux aussi, à guetter les prisonniers comme s’il s’agissait d’un spectacle.

Et au centre de la salle, il y avait une cage. Une cage aux barreaux imbibés de magie qui renfermait un visage inexpressif. Ni féminin ni masculin, aux traits sombres ou mauves, aux yeux violets. Certains l’avaient déjà vu, d’autres non. Mais tous comprirent qu’il s’agissait de la Voix Mauve qui leur parlait depuis le début. Un maître de prison tout aussi prisonnier. Ceux qui étaient accoutumés à l’existence des faeras comprirent ce qu’il était, les autres ne distinguèrent pas sa nature. Mais c’est à tous qu’il s’adressa, sans que ses lèvres ne remuent. Dans leur tête à tous.

« Prisonnier, vous voilà arrivé à la fin de toutes choses. Je suis votre maître, votre serviteur, votre bourreau et votre confident. Je suis sans-nom, sans maître, mais retenu et lié au Bagne Maudit. Contraint de faire ce que je fais par ceux qui nous entourent. Mais c’est avec plaisir que je le fais. Vous faire souffrir, vous voir mourir, écumer de rage ou de panique. Vous former pour que vous deveniez plus puissants… Vous offrir cette opportunité qui se présente à vous aujourd’hui. Une chance qui ne peut être octroyée qu’aux meilleurs : servir librement la puissante Oaxaca. »

Une pause subtile, pour permettre à chacun de digérer l’information, et voilà que la voix retentit de nouveau :

« Mais pour la servir, il faut d’abord être libre. Et prouver votre valeur. Ces êtres autour de nous attendent chacun un champion. Un héros qui le représentera dans le combat à venir. Chacun n’en acceptera qu’un, de son choix spontané ou de votre pouvoir de persuasion. Vendez-vous à eux, et vous serez armés pour combattre pour votre vie, votre liberté. Battez-vous entre vous pour obtenir leur faveur, ou choisissez avec pertinence pour ne pas vous confronter aux vôtres. Pressez-vous, enfin, car le temps qu’il vous reste est court, avant la Fin. »

Et le silence retomba, dans une tension palpable. Nouvelles rivalités, nouvelles décisions à prendre… Et les visages alliés ou rivaux qui se dévoilaient : Cahidrice, Silmeï, Karz, Léandre, Guasina, Tathar, Eiko et Ezak. Ethel, aussi. Puis Naral, Ashaar, Maelan. Et même Gruush, revenu d’entre les morts… Et Voile-de-Mort, semblable à lui-même, éternel supplicié, perdu et apeuré.

Gruush regarda Léandre d’un air fâché, Ethel tenta de croiser le regard de Silmeï, et d’éviter au possible celui de Karz. Maelan s’approcha de Guasina, nue et redevenue petite, et lui présenta sa main tremblante. Ashaar ne bougea pas, lui. Et Voile-de-Mort s’approcha d’Ezak.

Naral fut le premier à parler en retour. D’abord aux prisonniers :

« Je ne vous souhaiterai pas bonne chance, dans cette épreuve à suivre. Je vous dirai seulement d’être malin, et de choisir votre voie avec discernement. Hihihi. Quant aux objets que je vous ai commandé de récupérer… Sans doute est-il temps de me les confier. En échange de ma sympathie. Une alliance qui ne se refuse pas. Hihihi. »

Il ne semblait pas avoir remarqué la petite écaille mauve, au pied de la cage de la Voix Mauve. La même qui fut lancée par Rick…

Puis, il se dirigea vers l’homme-lézard, et s’inclina légèrement :

« De par mon sang et mes pouvoirs, je suis lié à votre maîtresse. Puisse-t-elle m’accueillir à son service, et me reconnaître comme son champion. Hihihi. »


[HJ : à vous de jouer. Si vous avez la moindre question, posez-là dans le topic adéquat. Vous avez jusqu'au dimanche 4 novembre à midi pour poster. Si vous ne le faites pas, votre tuteur sera choisi par mes soins... ^^]

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2012 17:47 
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Ce voyage dans le vortex me rappelle un peu le bref voyage que j'ai fait dans le Néant, pourtant, à mon "réveil", pas de salle lumineuse, pas de tête flottante, pas de lieu donnant une impression de profonde sécurité, non, c'est même tout l'inverse. La pièce o j'ai atterri semble faite des ténèbres elles-mêmes. Tout y est sombre et suinte la peur et la noirceur de l'âme. Mais nulle crainte n'habite mon coeur, je suis venu ici pour un but bien précis. Tuer la saloperie qui a essayé de me tuer, sortir d'ici, et peut-être récupérer mes affaires. Si je ne parviens pas à accomplir ce dernier but, je garantis que cette "prison" sera réduite en cendre, peu importe comment.

En regardant autour de moi, je constate que je ne suis pas seul à fouler l'étrange sol d'obsidienne. Tous les prisonniers semblent être présents. Même Ashaar, Voildy et Ezak, tous, même ma "meurtrière". Pourtant, je tente de garder mon calme, car je remarque bien vite que nous sommes observés. Tout aussi bien par la chose étrange et informe qui parle derrière nous que par les treize personnes et créatures qui se trouvent dans des colonnes de lumière, sur un balcon au-dessus de nous. Il faudrait vraiment être un imbécile pour ne pas les reconnaitre, surtout après ce la voix vient de nous dire. Les 13, les plus puissants lieutenants d'Oaxaca, presque tous présent en personne. Je ne sais pas vraiment ce que je dois en penser, mais si pour sortir d'ici en vie, je dois m'allier à l'un d'eux, alors je n'hésiterai pas. C'est ce que le pacte de sang que j'ai fait avec Ezak précisait, notre propre vie avant tout. Et je m'empresse d'ailleurs de lui faire comprendre juste après avoir répondu à la voix qui nous pompe l'air depuis le début.

"Hey, le guignol, mon maitre, serviteur, enfin tout ce que tu veux. Tu peux pas la fermer un peu. Tu aimes faire souffrir les gens, soit, c'est un choix, mais je te prie de le faire en silence!"

Je regarde alors brièvement Ezak en levant, tout en m'avançant vers l'un des 13 et en levant ma main ensanglantée.

"Désolé Ezak, ce sont les termes du pacte, notre propre vie avant tout. Et ma vie je dois la protéger et...la venger."

Même si mes propos peuvent paraitre étranges, je regarde l'elfe qui a essayé de me tuer. Elle voit très bien ce que je veux dire. Et sans un mot de plus, je m'avance encore vers l'un des treize a qui je dois le plus ressembler en ce moment. Cwedim.

"Cwedim, Le Déchainé. Moi, Karz, fier archer, je m'avance vers vous pour me proposer en tant que votre champion. En cet instant, bien que dans un équipement miteux qui ne m'est d'aucune réelle utilité, je suis comme vous. On m'a pris ce qui me permettait de rester calme, de rester moi-même. Que feriez vous si on vous retirait vos créatures ? Laissez-moi déchainer ma colère en votre nom."


Je reste ainsi sans bouger, devant cet impressionnant lieutenant de la déesse maléfique. Je n'ai pas peur, ou tout du moins, moins que ce que j'aurais cru.

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Dim 28 Oct 2012 22:06 
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Après un furtif passage dans ce qu'on pourrait appeler le néant, je me réceptionnais lourdement sur un sol d'un noir encore plus intense que celui du bagne que je venais peut-être de quitter... A moins d'avoir atterris dans une autre pièce de ce lieu maudit. Mes pensées toutes fixées sur l'écaille, je tâtonnais devant moi jusqu'à mettre la main dessus et la ramener dans mon giron. Ce ne fût qu'à ce moment que je me décidais à me relever pour inspecter les alentours et ce que je découvris n'était pas forcément joli-joli...

En effet, à l'instar des autres prisonniers que j'avais pu rencontrer et d'autre qui m'étaient absolument inconnus, je me trouvais dans une vaste salle de forme ovale, drapée de pénombre et composée de deux étages. Le premier, où nous nous trouvions, ne disposait que d'une seule source de lumière en son centre, chaque prisonnier étant apparut autour. Le second étage quand à lui ressemblait plutôt à un balcon surplombant le premier et sur lequel étaient juchés, à intervalles réguliers et nimbés dans des piliers de lumière, treize personnages tous plus effrayants les un que les autres, certains par leur apparence, d'autre par leur sourire carnassier, les derniers par l'aura qu'ils dégageaient... Le fait que ces être restent plus ou moins inactifs me permis de me détendre ne serait-ce qu'un tout petit peu et de me concentrer sur la cage qui se trouvait juste derrière moi.
Cette dernière n'était pas là sans raison et une chose informe se trouvait emprisonnée à l'intérieur, un visage asexué à dominante mauve, qui ne pouvait être que la voix qui nous suivait depuis le début de notre emprisonnement, le maître des lieux tout aussi séquestré que nous... Ce dernier nous débita un discours, directement dans mon esprit et sans aucun doute celui de mes camarades d'infortune, nous informant que même coincé ici il prenait plaisir à nous voir souffrir, que c'était plus ou moins pour notre bien afin de faire de nous des êtres plus puissants dignes de servir Oaxaca!

C'était donc ça! Et je pouvais avancer sans hésitation que nos spectateurs n'étaient autres que les treize lieutenants! Je ne pus retenir un frisson de stupeur et d'appréhension. Si il-y-avait une chose que je savais sur eux, c'est que la bande devait comporter au moins deux femmes et qu'ils avaient tous plus ou moins une apparence humaine. Il en manquait donc quelques-un et on avait dû les représenter... Le visage, après une courte pause, entama la suite de son discours, nous disant que nous allions devoir prouver notre valeur, nous faire champion d'un des treize et si j'avais bien compris, nous affronter...

En y regardant un peu mieux, le lieu où nous nous trouvions ressemblait vraiment à une arène, et la mêlée qui allait résulter des choix que nous allions faire allait être vraiment monstrueuse! Sur cet entrefaite, deux de nos "compagnons" s'avancèrent et firent leur choix. Je ne fus guère surpris de voir Naral partir en premier, après avoir réclamer les objets que nous devions lui remettre, et se poster devant la créature reptilienne... le second fût l'homme qu'Ezak connaissait d'une autre aventure et qui alla se placer devant l'homme cagoulé triturant des chaines dans ses doigts fins... J'allais être le troisième et puisque c'était du chacun pour soi, advienne que pourra. Mon choix était déjà fait... Je me dirigeais d'abord vers l'elfe mauve au rire horripilant pour lui remettre l'écaille que je tenais dans la main.

"Faites-en bon usage, et n'oubliez pas que j'ai été votre allié en plusieurs occasions..."

Aussitôt dit, aussitôt fait, je fis demi-tour et me dirigeais presque à l'opposé de là où je me trouvais pour aller me placer en face de l'être végétal qui représentait Léona, mettant un genoux à terre et inclinant la tête. Après tout, étant druide, ça pouvait servir d'avoir une des plus puissantes personne contrôlant les plantes pour mentor!

"Puissant Seigneur Sylvestre! De par mon pouvoir druidique, je vous suis lié. Faites de moi votre Champion et je jurerais allégeance à votre Maitresse Léona pour la servir comme il se doit!"

_________________

Gamemaster9 a écrit:
Cohérence actions/personnage : 3/3
Là, rien à redire en revanche. Mettre ses boules sur la table et y aller à l’aveugle en prenant des risques, en jouant le tout pour le tout, ça colle bien à ton perso, rien à redire.

"Horcruxe" officiel du dragon mauve


Dernière édition par Tathar le Dim 28 Oct 2012 23:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Dim 28 Oct 2012 23:19 
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Sans me questionner sur la véracité des promesses de libertés proférées, j’avais sauté dans cet étrange maelström salutaire qui allait m’éloigner à jamais de cette effrayante et ignoble salle de torture. Sans douleur, je sentis ma vision me quitter. Tout d’abord flous, les objets perdirent ensuite toute leur contenance. L’insalubre salle et mon cruel tortionnaire s’évanouirent enfin, me laissant dans une obscurité si pénétrante que j’en vins même à douter de ma propre existence.

Après un moment d’une longueur incertaine, mes facultés sensorielles me revinrent et mon odorat ne décelant plus cette fade odeur de sang, me confirma que je n’étais plus au même endroit. Je fus envahie par une atmosphère étrange guère plus agréable que celle du lieu que je venais de quitter. Tout était si sombre, si noir que je me sentais glacée au plus profond de mon être et de mon âme. Et pourtant, cette salle circulaire habitée par les autres prisonniers ainsi que par de nombreux êtres plus étranges les uns que les autres, était bel et bien éclairée d’une lumière sans chaleur, d’une lumière froide, une lumière noire. L’obscurité dans la clarté.

Et puis, cette voix qui m’avait exhortée de la suivre se manifesta dans ma petite tête déjà pourtant bien pleine. Tout en écoutant ses propos, je tournai lentement sur moi-même examinant cet endroit qui n’avait pour meuble qu’une cage en son centre. Une prison sans conteste magique qui renfermait un visage de genre indiscernable. J’avais enfin devant les yeux, et ça j’en étais certaine, ce marionnettiste dont nous avait parlé le geôlier mi-humain. Devant les treize sbires qui nous encerclaient tous, ce gardien de prison me paraissait à présent bien inoffensif, lui et sa garde de soldats squelettiques. Terminant mon inspection visuelle des lieux, j’avisai sur le sol tout près de la cage, un petit objet. Je pensais m'approcher de cet artéfact qui ressemblait à s’y méprendre à une écaille de dragon. J’avais peu de connaissances sur ces géantes bêtes ailées, mais j’avais croisé une mère et son rejeton lors de mes aventures sur les iles flottantes. L’image de ces magnifiques créatures écailleuses était si bien ancrée dans ma mémoire que je n’avais aucun doute sur la nature du petit truc que plus vite que moi, l’elfe aux cheveux mauve venait de ramasser.

Ils étaient treize, nous étions tout autant. Ils semblaient si forts, si cruels, si armés. Alors que nous étions évidemment plus faibles, vêtus que de haillons et affublés d’armes ridiculement rudimentaires allant d’une fronde fabriquée à partir d’une tunique de prisonnier, à un fémur de squelette abandonné. Notre échec était évident, si combat il devait y avoir.

(Quoi ? S’entretuer ? )

Mais cette voix sombre, égoïste et malveillante venait de me l’apprendre. Il n’était point question d’affronter ces créatures insolites, mais plutôt de les représenter en se battant entre nous.

(JAMAIS)

Le cœur en morceau, au bord des larmes, coincée entre le désir de liberté et l’impossibilité de tuer des innocents, je courus me réfugier vers la main tremblante que venait de me tendre l’elfe aux yeux si beaux.

Cette sensation de chaleur que dégageait cette peau elfique me réchauffa le cœur. Entourée depuis ma petite enfance d’une famille nombreuse, le contact d’un ami m’apportait un grand bien. En ce moment d’impasse, j’avais besoin de réconfort, car je savais que je ne pourrais jamais tuer les autres prisonniers et que je devrais me résigner à mourir et abandonner ainsi tous les êtres qui m’étaient chers. C’était donc en gravissant tranquillement la manche de sa tunique que je profitai silencieusement de ces derniers moments de vie, écoutant distraitement les propos d’un autre individu mauve de la tête au pied que j’avais à peine entrevu un peu avant dans le couloir qui menait aux cellules.

(Pardonne-moi Yuimen de ne pas avoir été à la hauteur. Pardonne-moi Yuimen de ne pas avoir trouvé la solution. Pardonne-moi Yuimen d’avoir échoué la mission qui m’avait été confiée.)

C’était en récitant cette courte litanie, ce petit mot d’adieu au Dieu que j’avais prié régulièrement, qu’un mot de l’elfe mauve fit un déclic dans mon petit cerveau. Un petit mot de quatre lettres qui avait été prononcé un peu avant lorsque le vortex m’était apparu. Ce même mot qui fut répété par la même voix dans son discours de recrutement. Et pourtant, bien que prononcé à deux reprises, ce n’est qu’à la troisième fois que je compris enfin ce que j’avais à faire. La Ruse. Voilà, ce qui allait me permettre de sortir de ce pétrin, fièrement, honnêtement et sans remords. À présent debout sur l’épaule de mon compagnon, du revers de la main droite j’essuyai mes yeux humides, je reniflai un bon coup, puis je réfléchis.

(Merci Yuimen, de m’avoir inspirée et de m’accorder une autre chance, je tâcherai d’être à la hauteur cette fois.)

Déterminée une fois de plus, je n’avais plus qu’à exposer mon plan à Maelan. Mais avant, j’avais une petite faveur d’ordre pratique à lui demander :

« Tu n’aurais pas un petit foulard, un petit bout de tissu à me prêter pour me recouvrir ? »


Étant bien conscient de mon petit problème de vêtement, l’elfe ne me laissa même pas terminer ma demande que déjà, il déchirait un bout de la manche de sa tunique pour me l’offrir.

« Merci ! »

Bien assise sur son épaule, je ne perdis pas de temps. Saisissant un couteau ramassé dans l’horrible salle des tortures, je découpai quatre étroites bandes de tissus. Puis, je pris le morceau restant et y fit deux trous dans lesquelles j’enfilai mes deux bras. Je rabattis ensuite les pans de tissus et nouai le tout à l’aide de la première lanière découpée. Je pris un deuxième morceau et m’attachai les cheveux. Longs et frisés, ils auraient nui à ma vision dans l’action que je m’apprêtai à exécuter. Je pris enfin les deux dernières bandelettes qui restaient et m’y enroulai les pieds un à un. Pendant mes préparatifs vestimentaires, deux prisonniers avaient déjà porté allégeance à ces individus mauvais : L’archer nommé Karz ainsi que l’elfe aux cheveux mauves et au petit rire inquiétant.

À présent vêtue, et les pieds bien au chaud, je me levai debout, m’approchai davantage du joli visage de Maelan, écarta une de ses soyeuses mèches de cheveux noirs, et lui chuchota doucement à l’oreille.

« Il existe encore un moyen de sortir tous vivants de ce maudit bagne sans s’entretuer. La ruse est notre seule et unique porte de sortie. En acceptant d’être les champions de ces êtres déchus, nous hériterons d’une force et adresse qu’ils voudront bien nous fournir. Et c’est à ce moment précis que nous devrons agir. Une fois nos facultés améliorées, au lieu de nous battre entre nous, nous devrons nous retourner contre nos soi-disant protecteurs, en leur offrant un tout autre spectacle que ce qu’ils peuvent s’attendre. »


Ayant débitée ainsi mon petit plan, je replaçai délicatement la couette de cheveu noir et approchai mon petit visage de la joue rose de mon désormais ami. Puis, je lui apposai une douce bise sur sa chaude joue. Un baiser d’amitié ou un baiser d’adieu ou un peu des deux. Pour nous donner du courage, pour inspirer la confiance, pour sceller une amitié.

« Courage, je serai toujours là pour toi. »

Cela dit, je dévalai en toute vitesse le corps de l’elfe et me dirigeai sans détour vers le neuvième du lot, juché sur un balcon.

Mettant mon plan à exécution, je me mis dans la peau d’une personne que je n’étais pas, levant la tête vers le bouffon maléfique, je m’adressai à lui d’une voix forte.

« Je suis celle qui vous représentera le mieux. Tout comme vous, j’aime les hauteurs. Je saurai abattre mes ennemies tout en restant loin de leurs attaques, je saurai être fourbe, rusée. Ma petite taille et mon agilité seront également à mon service. Choisissez-moi comme champion »

Mes paroles me répugnaient, mais je ne laissai rien paraitre. J’avais adopté une attitude un peu dérangée, affichant un sourire narquois, prêtant à mes yeux des expressions mauvaises proches de la folie.

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Ven 23 Nov 2012 02:45, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Jeu 1 Nov 2012 13:26 
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Localisation: Quête 26 : Le Bagne Maudit
Après être entré dans ce tourbillon magique, je rejoignis un endroit bien étrange ou toute lumière semblait avoir disparu. Les dieux seuls savaient où nous venions d’atterrir. Et pourtant, je voyais aussi bien qu’en plein jour, mes yeux d’elfes aidant certainement.

En regardant autour de moi, je pus distinguer un sol noir, des murs noirs, un plafond tellement haut qu’il était impossible de dire où il s’arrêtait, des balcons décorés de perles d’onyx, j’avais presque l’impression de me retrouver chez moi à Gwadh, tellement l’univers de la pièce était sombre, lugubre et triste.

Enfin presque complètement sombre car l’on pouvait distinguer 13 puits de lumière. Autour de moi, douze personnes qui étaient prisonnières de ce bagne même si je pensais bien que nous n’étions plus dans le bagne mais ailleurs. La question étant où était ce ailleurs ?

Derrière moi, un autre puits de lumière autour duquel nous 13, survivants de ce bagne nous trouvions. Puis quelque chose fit tilt dans ma tête, nous étions treize, il y avait treize puits de lumière qui entouraient la salle, nous étions dans de salle draps. Instinctivement, ma main se porta au pommeau de mon épée car ce chiffre n’annonçait vraiment rien de bon.

Sur Yuimen, il ne pouvait y avoir qu’une seule signification à ce chiffre et mon continent de ne la connaissait que trop bien. A travers ces puits de lumière, je pus distinguer des formes humaines ou non et d’un seul coup tous mes doutes furent réels, nous étions face aux sbires d’Oaxaca ou leurs représentants. Inutile de les présenter, leurs réputations les précédaient, malheureusement.

Mes yeux arrivèrent finalement sur une cage magique qui contenait un crâne violet, pourrait-il être la personne commandant les lieux et dont la voix résonnait dans les couloirs du bagne ? Sa voix retentit alors dans cette pièce, nous expliquant qu’il était à la solde des sbires d’Oaxaca, qu’il était bloqué dans le bagne pour les servir, youpi ! Il se prenait pour notre instructeur, notre maître à tous, il voulait nous rendre plus puissant en nous offrant la possibilité de devenir des mercenaires à la solde d’Oaxaca.

Jamais de la vie, cette déesse avait pris ma vie, m’avait volé mon enfance, comment pourrais-je un jour lui faire allégeance ? Nous devions toujours selon cette voix choisir notre maître pour la bataille final qui allait avoir lieu ici même. Si nous étions choisis par la personne que nous voulions, notre maître nous armera afin de combattre pour notre liberté. Mais comment pouvait-il croire que nous allions nous battre l’un contre l’autre, c’était impossible ! Je me voyais mal taper sur Silmeï ou même sur Gruush, certes c’était un être qui faisait peur mais il était attachant.

Ce dernier jeta alors un regard gêné vers moi, comme s’il avait compris le sens profond des paroles de cette voix venu d’outre-tombe. Devais-je me résoudre à prêter allégeance à des personnes que j’avais juré de combattre parce qu’ils étaient la raison de la disparition de mon père ? Renier mes convictions profondes et passer du côté obscur, me perdant à jamais dans les méandres du mal, devenant ainsi ce que ma mère m’avait prédit pour mon avenir ?

Le trouble qui régnait en moi était vivace, tenace et presque douloureux tellement ce combat pour la justice et la vie était nécessaire à ma survie. Mon duel personnel fut interrompu par la voix de Naral qui nous proposa de nous allier à lui si nous avions les objets qu’il recherchait dans ce bagne. Il ajouta également que nous devions choisir avec discernement car nous courrions à notre perte dans le cas contraire. Il se dirigea ensuite vers l’homme-lézard qui était le représentant de Sisstar. Il s’inclina et formula le vœu de le servir.

Le premier à sortir du lot fut Karz qui s’excusant auprès d’Ezak lui dit qu’il devait se battre pour sa vie et que cela passait par une allégeance à l’un des 13. Il s’en alla alors vers Cwedim, le déchainé afin que son arc soit mis à son service. Puis ce fut le tour de Tathar, l’elfe aux cheveux mauves que j’avais côtoyé pendant un moment de s’avancer et de rejoindre un oudyo qui était là en lieu et place de Léona, la première gardienne de Yuimen qui n’a pas hésité à le trahir pour sauver Oaxaca.

Enfin, je vis du mouvement du côté de notre lutine, Guasina. Elle semblait parler avec la personne sur l'épaule de laquelle elle se trouvait. Je ne pouvais entendre ce qu'elle disait mais cela devait être lourd de sens et probablement très utile si nous devions finir par nous taper les uns sur les autres, une possible alliance était-elle en train de naître avec cet elfe ? Probablement.

Bien le choix était maintenant mien et très sincèrement, mieux valait prendre quelqu’un qui se rapprochait de ce dont j’étais capable. Qui pourrait me donner un avantage de part ses pouvoirs et les animaux qu’ils maîtrisaient ? Faisant un rapide tour de la salle des yeux, je sus vers qui il me fallait me tourner. Ainsi je me dirigeai vers Xenair, un assassin qui agissait avec la vitesse du faucon et la précision de l’aigle.

Une fois à sa hauteur, je m’inclinai dans une révérence et relevant la tête, je le fixai du regard afin qu’il y voit ma détermination à le servir.

- « Certes mes vêtements ne représentent absolument pas ce que je suis capable d’accomplir, mais ma lame est prête à trancher pour vous. Je ne souhaite que vous servir et gagner ma liberté. »

_________________
Léandre - Shaakt - Soldat



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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Dim 18 Nov 2012 12:53 
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Alors que certains s’avançaient vers les Treize ou leurs sbires pour annoncer leur désir de passer sous leur égide, les autres restaient au centre, immobiles et hagards. Silmeï, Cahidrice Aro, Eiko, Ezak. Aucun d’eux ne réagit à la proposition pourtant juteuse qui leur avait été faite… Ce qui ne fut pas le cas des autres personnes présentes, qui à leur tour avancèrent vers les lieutenants de la Reine Noire. Voile-de-Mort, sans un mot, s’était lourdement dirigé, dos courbé, vers le golem de chair représentant Vallel, seigneur de la transformation charnelle. Gruush, lui, fit parler ses pulsions barbares, et se dirigea vers le plus imposant des treize, Karsinar. Ashaar l’aveugle fut porté vers le spectre mystérieux, sbire du plus puissant des Nécromanciens, Tal’Raban. Ethel la vive offrit également ses services à Xenair, tout comme Léandre. Maelan, de son côté, hésita longtemps. Il fut le dernier à choisir, tremblant de peur devant ces sommités du mal sur Yuimen. Ce fut finalement vers le moins effrayant d’entre eux, Gadory, qu’il se dirigea plutôt penaud, sans doute un peu rassuré par les paroles de la lutine.

Et les Treize répondirent aux demandes…

Chaque prisonnier fut alors pourvu d’une mission pour prouver la véracité de son allégeance et de sa servitude à son nouveau maître. Chacun œuvra dans son domaine, pour ce faire.

Cwedim crispa d’abord les poings en regardant l’archer dépourvu d’arc lui demander sa faveur. Il lui lança un regard haineux, qui sembla transpercer Karz. Puis, il prit la parole en levant les mains…

« La colère coule en toi… Bien. Apprends-donc à la maîtriser, à la décupler pour en faire ta force, à la sublimer. Apprends la patience d’un vers se dirigeant lentement vers sa proie immobile. »

Des milliers de sangsues apparurent alors sur tout le corps de l’humain, et il sentit celles-ci commencer à sucer son sang, à le pomper, à le vider de toute son énergie. C’était douloureux, c’était désagréable, c’était l’horreur pure. Celle de voir sa mort approcher, sans pouvoir rien faire. Cwedim le précisa vite :

« Arrache-en ne fut-ce qu’une, et les autres te tueront. Si tu ne les retires pas, tu mourras aussi, car elles boiront ton être jusqu’à ce qu’il soit vidé de tout son sang… A moins de toutes les décrocher en une fois… Lorsqu’elles sont repues, elles sont moins promptes à éviscérer leur bourreau, leur nourriture. »

La vie commença à quitter petit à petit Karz, très douloureusement. Il fallait qu’il agisse, mais au dernier moment… Et il devrait lui-même trouver la solution qui permettrait de faire choir toutes les sangsues en même temps…

Xenair fut ravi de voir deux recrues se présenter à lui. Peut-être. Rien ne perçait à travers son capuchon d’ombres aériennes. Il prit seulement la parole d’une voix paisible, mais malsaine.

« Deux là où il ne peut être qu’un. Un seul doit rejoindre mon service. Celui qui aura donné à l’autre le goût subtil de la mort. Celui qui aura fait couler le sang de son semblable. »

Le défi était clair, il allait falloir s’entretuer entre Ethel et Léandre… Et l’elfe ne semblait en éprouver aucune crainte. Elle s’approcha, ténébreuse, de l’elfe noire, dague à la main. [HJ : il s’agit d’une elfe blanche assassine de niveau 11. Sur le papier, elle a l’avantage, mais tu as du matériel sur toi qu’elle n’a pas ! Tires-en parti dans ce rude combat libre. Elle sera sans pitié.]

L’oudyo représentant Léona parla d’une voix sombre et grave :

« Tu te dis druide. Tu dis contrôler les plantes. Prouve-le. Défais-toi de tes liens sans les tuer. »

Et aussitôt, une coque de lianes vivaces commença à sortir du sol de pierre et à ramper le long des jambes de l’elfe aux cheveux mauves. Des lianes qui ne voulaient qu’une chose : sa mort. Et il ne pouvait guère les arracher. Son pouvoir druidique se montra rude à manier : il se battait contre celui, bien plus puissant, de l’arbre vivant. Et pourtant, il lui faudrait trouver la solution pour survivre et remporter l’épreuve.

Aerq, ce bouffon juché sur la balustrade, ricana sadiquement à la demande de la lutine.

« Ahah. Ce sera donc par la ruse que tu feras tes preuves. »

Et le défi s’annonça clair. Le fou créa une illusion, qui sembla hélas bien réelle. Une reproduction exacte de la lutine, toute faite d’ombres matérielles. La seule différence notable, outre le fait que ses traits n’étaient qu’obscurité, était l’équipement complet qu’elle possédait, là où la lutine n’avait qu’un bout de tissus, une fronde et des armes bien trop grandes pour elle. [HJ : tu l’auras compris, tu dois te vaincre toi-même en combat singulier. Toi et ton équipement actuel contre ton ombre, entièrement équipée. Elle a donc l’avantage sur toi sur papier. Ruse pour la faire ployer.]

Chacun eut donc une épreuve à passer. Et de ceux qui n’avaient pas choisi de mentor, ceux-ci les choisirent pour eux, non sans une amertume notable.

Ainsi, Crean Lorener cibla Ezak, pour lui dire :

« Tu seras mon champion, guerrier. Mais tu ne te fieras qu’à tes propres forces. Cela punira ton manque d’initiative. »

Khynt le modifié s’intéressa, peut-être par dépit, à la princesse aldryde.

« Toi, tu me serviras. J’ai un projet de créations ailées… Tu seras mon modèle pour celles-là. En attendant, puise dans tes forces pour survivre. »

Silmeï, lui, fut choisi par le caparaçonné. Perailhon. Il avait déjà eu affaire à lui.

« Tu as déjà déjoué un de mes plans, petite créature. En me servant de la seule force de ta magie, tu répareras tes fautes. »

Et Eïko, enfin, fut choisi par le puissant nécromancien Herle Kroshok, maître de Gadory, et seigneur des os.

« Je sens l’obscurité en toi. Les pouvoirs obscurs. Tu apprendras à te servir d’eux pour me servir, moi. »

Du côté de Naral Shaam, une épreuve plutôt différente semblait se préparer… Et les objets nécessaire à ce rituel, tous présents dans la pièce, se mirent à vrombir, à briller d’une lueur mauve ardente. Le sachet de poudre cristalline de Silmeï, le cœur de Dragon d’Ezak, et l’écaille mauve que Tathar avait donnée à Naral…

[HJ : à vous de jouer. Une épreuve pour prouver votre bonne foi. Vous avez jusqu’à dimanche prochain, si possible. (c’est pas moi qui vais commencer à être strict sur les horaires, du coup.]

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Mar 20 Nov 2012 06:17 
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Un regard noir, rempli de haine et de colère. Un regard des plus terrifiants, démontrant toute la puissance et la détermination de son auteur. Voilà ce que me lance Cwedim le déchainé comme première réponse. Il me montre la colère qui l'habite, d'un simple regard, je comprends à quel point il est fort, je comprends à quel point je lui suis en tout point inférieur. Ma colère, ma force, ma détermination, tout en moi est infiniment plus faible que chez Cwedim et pourtant, ce lieutenant d'Oaxaca daigne m'adresser la parole. Il daigne me porter un intérêt, à moi, Karz, le pauvre archer ayant la prétention de devenir son champion. Dois-je en être honoré ? Dois-je en être dégoûté ? Si l'on m'avait dit qu'un jour j'allais me mettre au service d'un des Treize pour sauver ma peau, je ne l'aurais jamais cru...Et pourtant.

C'est alors que le Déchainé prend la parole. Il voit la colère qui parcourt mes veine, il la comprend et semble l'apprécier, mais il me demande de la décupler, de la renforcer, d'en faire une force. Je comprends ce qu'il veut dire, je vois où il veut en venir quand il me dit d'apprendre à être patient comme les vers, mais comment faire ?

Et sans même avoir le temps de trouver un moyen de moi même, Cwedim me l'offre. En un instant, je me retrouve recouvert d'un quantité incroyable de sangsues. Une méthode radicale et terrible, comme on peut l'attendre de la part de l'un des êtres les plus maléfiques de cette terre. Ces petites limaces noires et écœurantes commencent leur travail et en une fraction de seconde, je suis assailli par la douleur. Une douleur insoutenable, horrible, insupportable. Chaque millimètre carré de ma peau me fait souffrir le martyr. Lentement, je me vide mon sang, lentement, ces petites choses me rapproche de la mort. Mais je ne dois pas succomber, je ne dois pas fléchir, je dois me concentrer car Cwedim parle encore. Il me donne le moyen de m'en sortir.

Ses mots résonnent encore dans mon esprit. Décupler ma colère pour en faire une force, apprendre la patience. Attendre, voilà ce que je dois faire pour le moment. Je dois endurer, je dois supporter tout ça. Il faut que je pense à autre chose, il faut que je me focalise sur quelque chose. Ma colère, oui, les origines de celles-ci, voilà ce à quoi je dois penser. Oublier la souffrance et décupler ma rage. Voilà la clef, tout du moins pour le début de l'épreuve.

Sans bouger, je pense à tout ce qui s'est passé depuis que je suis dans cette prison et qui a fini par me mettre hors de moi. La disparition de mon bracelet...La phalange de Fenris complètement stupide...LA voix insupportable du Marionnetiste...Le Cardinal...L'elfe qui a essayé de me tuer. Oui, je repense à tout ça et tout les muscles de mon corps se contractent, à la fois sous l'effet de la colère et de la douleur. Mais ce n'est pas suffisant, il faut que je remonte plus loin, que je trouve autre chose. Que ce soit justifié ou non, il faut que je me remémore tout ce qui m'a mis hors de moi...Elris sur l'île volante et la garce de Tihanna, oui cette foutue bonne femme, Donald Mâk aussi. Tout ça, je dois m'en rappeler, me souvenir de ce sentiment qui m'avait alors envahi.

Mais j'ai de plus en plus de mal à me concentrer au fur et à mesure que mon corps se vide de sa substance. Je tiens à peine debout, mon corps tremble, mais une nouvelle source de colère fait son apparition. Oui, le fait de me voir mourir à petit feu, sans pouvoir faire quoi que ce soit...Je ne peux le supporter. Je ne peux accepter que am vie s'abrège de la sorte. Si je pouvais hurler de rage, je le ferais, si je pouvais tout faire exploser autour de moi, je le ferais. J'ai compris ce que Cwedim voulait dire tout à l'heure. La rage, je la sens maintenant et je suis près à faire n'importe quoi. La colère décuple ma détermination et je compte bien montrer au lieutenant qui m'a imposé cette épreuve à quel point je suis prêt à tout.

Je ne vois qu'une solution...Me servant de tout la rage qui m'habite, je me redresse et je tente de me tenir droit devant Cwedim, alors que mon corps ne doit plus ressembler qu'à un amas de limace répugnante, je tente de rester droit, de faire "honneur" à celui dont j'ai décidé d'être le champion. Je reste ainsi quelques secondes et hurlant intérieurement de toutes mes forces je décide de déchainer toute la puissance contenue dans l'arme que j'ai récupérée sur la liche, droit sur mon propre corps. Je vais peut-être y laisser la vie, mais si c'est le cas, je préfère mourir de ma propre main en m’immolant par le feu, que vidé de mon sang.

Je sens les fluides parcourir l'arme et je sens la chaleur des flammes faire son apparition. Vais-je survivre ? Peu importe, je déchaine la puissance brûlante de mon arme. Et au dernier moment, il me vient l'idée d'utiliser les fluides qui parcourt mon corps. Peut-être ai-je une chance de survivre si je me soigne en même temps que je brûle ? Je dois essayer! Je DOIS survivre! Je DOIS montrer toute l'étendue de ma rage et de ma détermination à Cwedim peu importe ce qu'il en coute.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Ven 23 Nov 2012 11:32 
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La réponse de l'être végétal ne se fit que peu attendre et, celui-ci doutant manifestement de mes talents, me proposa de me défaire d'une tripotée de lianes épaisses sorties rapidement du sol noir de l'arène. La confiance qui m'habitait alors que l'Oudyo parlait s'effrita alors brusquement tandis de que les liens se resserraient déjà autour de mes pieds avec une force et une vitesse affolante avant de prendre d'assaut mes jambes et de grimper le long de mon corps, grossissant et durcissant à chaque centimètre gagné...

L'intention du personnage était claire : Si je ne parvenais pas à triompher, je ne serais pas digne de le représenter et ma mort était la seule option qu'il restait... Je fus bien tenté d'arracher les plantes directement avec mes mains voir mes dents ou même de les couper avec mon sabre que je venais de tirer au clair, mais les consignes étaient sans appel : aucune destruction n'étant autorisée, seule une prise de contrôle pourrait me sortir de là... Mais ça n'allait pas être une mince affaire. Tentant d'entrer mentalement en contact avec la plante, comme j'avais l'habitude de le faire lorsque le besoin s'en faisait sentir, je fus repoussé violemment par une vague de colère incontrôlée et meurtrière comme je n'en avais jamais ressenti. Le désespoir s'empara de moi alors que mes tentatives de communication étaient toutes repoussées avec une violence accrue. Je me voyais déjà recouvert d'un amas enchevêtré de branches à travers lesquelles filtrait mon sang, dégoulinant et formant une flaque vermillon de plus en plus grande... J'avais même l'impression de sentir mes os se rompre sous l'étreinte inexorable. Pour le moment je résistais tant bien que mal à la douleur mais ce serait bientôt insupportable...

Une lueur d'espoir vint alors briller dans mon esprit... Si c'était du sang que voulaient ses plantes, elles allaient en avoir... C'était une idée stupide au demeurant mais mort pour mort, autant tenter quelque chose et rapidement! Mon sabre étant déjà prêt à servir, je coupais une fine entaille dans l'écorce de la branche afin d'atteindre la chair verte et tendre qu'elle contenait... Ce fût sans doute une erreur car la plante, sentant une agression, se fit plus rapide et resserra davantage sa prise. Il me fallait faire extrêmement vite pour finir ce que j'avais à faire... Saisissant le manche de mon arme entre mes dents je passais alors mes deux paumes sur le fil de la lame, m'ouvrant de larges plaies par lesquelles un flot rubis se mit à couler. Lançant ma tête en arrière, je lâchais alors mon sabre tandis que mes mains couvertes de sang plongeaient vers l'entaille réalisée plus tôt sur la branche, qui se trouvait maintenant plus ou moins au niveau de ma gorge.

A peine le contact établi entre nos deux chairs, je fis appel à toute la puissance magique dont je disposais en y mêlant la totalité de mes fluides et hurlait un "Stop!!" à l'attention des plantes meurtrières. J'avais lu un jour dans un livre que la peau était une protection et que le contact des chairs rendait la magie plus efficace car les deux corps ne faisaient alors qu'un... Ne faire qu'un avec l'arbre...Sur ce coup, j'espérais vraiment que l'auteur ne se trompait pas...

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Gamemaster9 a écrit:
Cohérence actions/personnage : 3/3
Là, rien à redire en revanche. Mettre ses boules sur la table et y aller à l’aveugle en prenant des risques, en jouant le tout pour le tout, ça colle bien à ton perso, rien à redire.

"Horcruxe" officiel du dragon mauve


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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Sam 24 Nov 2012 23:29 
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D’extérieure folle, sournoise et froide, à l’intérieur je me savais fragile, angoissée et paniquée. Je n’aimais pas le rôle que j’endossais, mais je n’avais autre choix que de ruser de la sorte. Ces êtres maléfiques qui nous tenaient prisonniers n’auraient aucune pitié pour nous, pauvres détenus dépouillés de leurs biens.

(Yuimen toi qui règne dans les cieux, donne-moi la force de combattre le mal.)

Attendant la réponse de ce coloré clown sadique, je risquai rapidement un œil du côté de Maelan et le vit s’avancer sans trop d’assurance vers le moins effrayant de cet attroupement de vilaines gens.


(Yuimen, protège Maelan, il en a besoin plus que moi. Donne-lui la force nécessaire pour demeurer du bon côté. Yuimen, pardonne-nous nos offenses et libère-nous du mal.)


Concentrée à réciter mes précieuses prières qui m’apportaient courage et réconfort, je ne pus entendre le serment de mon ami l’elfe, encore moins la mission sûrement abjecte qui lui était confiée, puisque le bouffon à qui je venais de prêter allégeance, probablement non dupe de ma supercherie, me contraint de faire mes preuves en usant de ce que j’avais proféré posséder : la ruse.

Et c’est tout en ricanant sadiquement qu’il créa mon ennemie. D’abord une image floue, elle prit peu à peu consistance et se matérialisa telle une ombre, sombre, obscure, noire du bout de ses cheveux frisés jusqu’à la pointe de ses bottes renforcées. Alors que je croyais devoir encore une fois affronter un autre de ces géants, un monstre de fer ou une quelconque chimère, mon adversaire s’avéra être d’une taille étrangement similaire à la mienne.

(Non ! Pas possible ! )

Non seulement, elle avait l’apparence d’une lutine, mais elle adoptait ma posture, mon allure, ma vivacité et ma souplesse. Ahurie, je la dévisageai et très vite je compris la machination du coloré bouffon. Il avait créé une copie de moi, le côté sombre de Guasina, un aspect de ma personne que jamais je n’avais visité et que j’espérais morte avant d’être née.

Les expressions haineuses, qu’arboraient les traits de ce pourtant naïf visage qui était le mien, m’horripilaient à tel point que je le fixais sans penser à élaborer un plan afin de combattre cette ennemie qui était sans aucun doute mon égal en force et en habileté. Archère de mère en fille, je savais reconnaître un arc de maître, et celui que tenait d’une main habile et ferme cette sombre lutine était sans conteste de grande qualité.

Alors que j’examinais son équipement, tâchant sans succès de trouver un point faible à cette souple armure de cuir, mon obscure adversaire avait déjà entamé les hostilités. Les pieds bien campés au sol, son corps bien droit sans être crispé dénotant une entière confiance en ses capacités, son arc tendu, me visant irrémédiablement de ses yeux mauvais. J’observai ses doigts relâcher délicatement la corde et je vis avec horreur la flèche filer à une vitesse surprenante dans la direction de mon cœur. Ce n’est qu’au dernier moment que je réagis, l’esquivant enfin en effectuant une agile roulade latérale salvatrice. Trop tard malheureusement pour échapper au carreau meurtrier, mais assez tôt pour éviter la mort qui m’était destinée.

OUAïlïE !

Cette plainte de douleur jaillit de ma frêle gorge bien malgré moi. Le petit projectile bien affuté avait atteint mon fragile pied en traversant sans difficulté les bouts de guenilles qui enrobaient ce dernier.

Le duel ne venait que de commencer et je me retrouvais déjà en mauvaise posture. Si je n’imaginais pas rapidement une astuce pour vaincre cette satanée vilaine, je mourrais assurément. Cependant, des Roquin j’avais hérité cette incroyable persévérance, qui pouvait être confondue avec de l’acharnement voire même de l’obstination. Je devais certes improviser une solution, mais je ne pouvais prendre le temps d’y réfléchir, l’immobilité ne m’était plus permise. Un archer, même le plus adroit avait besoin d’un temps minimum pour viser adéquatement sa cible, et ce temps précieux, j’étais bien décidée à ne pas lui offrir. C’est ainsi que les dents serrées, étouffant un grognement, je cassai l’extrémité de la flèche et la retirai sans perdre une seconde supplémentaire. Légèrement étourdie et recouverte de sueur froide, je roulai quelques tours sur la pierre noire et lisse aux reflets gris.

Il était temps pour moi de riposter et de lui montrer que je pouvais aussi être très habile malgré mon équipement de fortune. En position debout, le poids de ma jambe droite reposant sur mon talon afin de protéger l’avant de mon pied blessé, une extrémité de mon arme de tissu bien enroulée dans mes doigts et tenue fermement alors que l’autre n’était que pincée du bout de mes phalanges. Une roche bien calée dans la poche de mon arme, sans quitter l’ignoble copie des yeux, je débutai alors un mouvement du poignet de façon à entraîner ma fronde dans un mouvement verticale le long de mon corps. Deux tours seulement furent suffisants pour atteindre la vitesse optimale, je lâchai alors le brin largable et mon projectile fila à toute vitesse effectuant un mouvement de cloche avant de frôler son délicat annulaire. Mon plan était fort simple, je ne viserais point son armure, mais plutôt ses fragiles doigts si nécessaire pour bien effectuer ses tirs si précis. J’y étais presque, mais j’avais tout de même raté mon coup. Sans perdre mon calme et profitant de son état de surprise, je chargeai de nouveau mon arme et reproduit le même mouvement. Cette fois la souple lutine noire s’écarta légèrement et évita la petite roche ronde. Émettant un curieux son lugubre, qui résonnait comme un rire atroce, ma coriace adversaire décocha un carreau une fois de plus. Moins empâtée que la première fois, je pivotai sur moi-même pour éviter le projectile, mais je tombai tout de même sur mon séant, exposant mon sac qui fut miraculeusement le seul touché par la sombre flèche. Je me débarrassai rapidement de mon encombrante besace qui transpercée laissait échapper sur le sol une énorme trainée d’un minéral blanc. Ce paquet de sel en grain venait en fait de la salle des tortures où je l’avais ramassé un peu plus tôt. Saupoudré sur les plaies ouvertes, il était sans doute destiné à amplifier la douleur.

En position assise, les mains appuyées sur ce sol noir souillé de blanc, j’observais d’un œil mauvais mon opiniâtre ennemie qui d’un air triomphant savourait prématurément la victoire en me visant une fois de plus, deux flèches sur la corde tendue de son arc d’élite. Son index au-dessus de l’encoche, son majeur et son annulaire en dessous, elle aurait fait mouche, si je n’avais pas perturbé sa visée. En effet, à présent hissée sur mes genoux, je balançais mon corps de gauche à droite, devenant ainsi une cible mobile et plus difficile à atteindre. Tout en effectuant cette rusée manœuvre, j’armai ma fronde d’une grosse poignée de sel. Puis l’élevant au-dessus de ma tête, par un léger coup de poignet, je le fis tournoyer horizontalement. Peu à peu, mon coude et mon épaule joignirent le mouvement permettant de l’accélérer. Au bout de trois tours, mon engin de fortune avait atteint sa vitesse maximale, je relâchai alors la lanière pincée permettant ainsi l’ouverture de la poche et la libération des grenailles de sel qui se dirigèrent tout droit où je l’avais souhaitée : les yeux de la belle ténébreuse.

Aussitôt qu’ils atteignirent leur cible, les minuscules et malicieux grains de sel se faufilèrent et s’incrustèrent sous les paupières de la cruelle archère, brûlant sans pitié ses sensibles cornées. Je sus à partir de ce moment que c’en était alors fini de ma sadique adversaire qui manqua son tir, ses deux carreaux filant aléatoirement dans l’immense salle me manquant de beaucoup. Instinctivement, elle lâcha son solide arc et porta ses mains à ses yeux, tentant désespérément de se débarrasser de ces minuscules intrus qui faisaient beaucoup de dégâts en très peu de temps. Présumant mon intention de m’approcher d’elle, sur la défensive, elle se mit à reculer.

Ayant privée ma rivale de son plus précieux atout, et voyant qu’elle atteignait presque le mur derrière elle, je fouillai rapidement dans mon sac et en sortis un long clou rouillé. Tout en claudicant, je me plaçai en position latérale, mon bras gauche étendu à l’arrière, bien aligné avec mon épaule, tenant ma lance oxydée, mon regard ne quittant pas le bras levé de la sombre lutine. Tout en transférant mon poids vers l’avant, je propulsai mon clou espérant que tel un javelot il se fiche dans ma proie. Je ne pus me retenir de grimacer lorsque j'entendis l’os de l’avant-bras se casser, pire encore fut lorsque je vis un épais sang noir et visqueux s’écouler de la plaie : nul doute, mon clou ayant atteint bien sa cible, lui avait transpercé le bras. Me sachant observée par le malicieux bouffon, je tentai tant bien que mal de déguiser cette mimique d’horreur en un pernicieux sourire de satisfaction.
Le bras droit empalé, elle s’effondra au sol, s’appuyant le dos contre le froid mur de marbre noire. Clopin-clopant, je courus vers elle, une idée bien précise en tête. Les yeux rougis et la vision floue, son ouïe demeurait fine et c’était à coups de pied qu’elle accueillit mon arrivée. J’encaissai quelques coups dans le ventre, étouffant des cris de douleurs, mais ne perdant pas en tête mon objectif. Après deux infructueuses tentatives, je réussis à lui agripper un pied et à le déchausser. Malgré ses grognements de colère ou de douleur, je ne saurais dire, je fis de même avec l’autre pied. Toujours penchée au-dessus d’elle, alors que je pensais m’en éloigner, dotée d’une force surhumaine et d’une volonté surprenante, de sa main valide, elle m’agrippa par le cou et serra de toutes ses forces. Le souffle coupé, je laissai tomber le trésor que je tenais si précieusement dans les mains pour les porter sur la sienne tentant désespérément de me libérer de son emprise qui allait finir par me faire suffoquer.

Face à face, mes yeux perdus dans ses iris noirs, sentant ma fin venir, je la fixai lorsqu’une idée jaillit enfin. C’était à mon tour de copier ma copie. Retirant mes mains de la sienne qui m’étouffait, j’empoignai sa gorge, comptant sur mon avantage d’avoir mes deux mains pour accomplir mon sombre destin. Nos deux visages crispés de douleurs, aussi entêtées l’une que l’autre, nous forçâmes jusqu’à ce que la mort vienne en chercher la plus faible des deux. Alors que je commençais à m’affaiblir, je sentis ma gorge se desserrer et l’air entrer de nouveau dans mes poumons, sa main sans vie tomba mollement. Plus aucune lueur n’éclairait ses yeux sombres, c’était la fin, sa fin.

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Dim 25 Nov 2012 15:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Dim 25 Nov 2012 15:32 
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L’intuition faisait parfois des miracles. Cet objet, cette relique que j’avais désirée par pur caprice se trouvait être un objet appartenant à Shaam. J’eus du mal à cacher ma surprise, et je manquai presque de perdre mon rôle. Je détournais les yeux du Cardinal pour les poser cette fois sur la relique. C’était une occasion inespérée... Ainsi, j’obtenais l’une des armes de Shaam. Peut-être qu’au final cela m’aiderait à combler le vide qu’il y avait entre nous. Étrangement, il semblait qu'à travers ce cadeau, Phaistos et moi avions convenu d’une trêve... Soit !

J’attendis presque impatient que l’objet se dirige vers mes mains tendu. Et quand elle effleura les paumes de mes mains, je l’attrapai par sa chaine d’or, la levant à hauteur de visage. Des flammes semblaient danser à l'intérieur alors que de légères pulsations semblaient animé le pendentif entier. C’était incroyablement fascinant... Le «cœur de dragon» m’hypnotisait... Mais le temps se rappela bien vite à moi lorsque le portail sembla disparaitre peu à peu. Je devais le franchir et vite.
C’est pourquoi je mis rapidement le collier autour de mon cou et après un dernier regard pour le cardinale, je m’enfuyais à travers le tourbillon.

Passé le portail, ce fut un voyage étrange que j’entrepris. Je ne pus dire si il était long ou rapide mais une chose était sûre : Durant cet instant c’est mon corps entier qui perdit sa substance pour se reconstituer ailleurs. Cela ne fut pas douloureux, pas même un peu. J’avais traverser l’espace pour me retrouver dans un lieu inconnu avec tous les prisonniers. Karz, Tathar, ma créature Naral. Ils étaient tous la ! Tous invités à tenter leurs chances pour leur survie. Je n’eus pas le temps de me réjouir, ou des les invectivés car je fus irrémédiablement frappés par la vue de l’espace qui s’offrait à nous. Et quel espace...
Levant les yeux, je le détaillais dans les moindres recoins, l’arme à la main, paré à toute éventualité. C'était un monde étrange, ovale, ou l’obscurité régnait en maître. Plongeant la salle dans un univers qui noyait la simple notion de lumière. Le mal résidait en ces lieux, étonnamment présent et consistant. Les murs et le sol étaient sombres et semblaient relativement solides. Mais cela n'était qu’un début, car le mur m’encerclant faisait une avancée vers le centre de la pièce formant un balcon ou plusieurs individus nous observaient. Tel une mise en scène soigneusement étudiée, ils étaient tous éclairés d’une lumière pâle semblant émané du plafond, formant des douches lumineuses à l’allure irréel. Mes yeux se posaient sur chacun des individus, ils étaient aux nombres de treize et formaient un groupe hétéroclites. Quelle foire ! Des humains, créatures immondes ou mélange des deux se côtoyaient et fixaient leur regard sur nous, pauvre prisonniers au milieu de la fosse. Ils étaient tous si impressionnant, si fier, si arrogant, si haineux à la fois. Vraiment, c'était une belle bande. Il ne manquait plus que les lions fassent leur apparition et nous pourrions servir de spectacle à la troupe de cirque.

Si cela était si simple... Malheureusement en ce lieu, simplicité n’avait pas reçu son parchemin d’invitation. Il devait être légèrement trop banal pour participer à la fête. C’est ce que j’en conclus quand soudainement, une voix vint troubler le silence quasi-religieux qui s'était installé. Me retournant, relativement surpris, je ne pus qu’afficher une expression de dégoût, «retroussant mes babines» et relevant mon nez parfait.

Exposé dans une cage, un visage inhumain nous observait. Ni sexe, ni race. Heureux celui qui aurait pu définir cette figure horrible qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu voir auparavant. Pas d’expressions, pas de mouvements de muscles et pourtant c'était bien de cette face étrange que provenait la voix. Ô par mes ancêtres, elle me tirait des frissons horribles... Des frissons de dégoût et de haine car cette voix était celle que je jugeais comme responsable de mon enfermement. Celle la même qui avait jugée bon de m’ordonner d’agir selon son bon vouloir.

Mais il ne me fallut pas longtemps pour que ma haine passe en second plan. Car plus la chose déblatérait son discours et plus mon visage se décomposais, relâchant mes muscles alors que peu à peu mon cœur s'arrêtait de battre.

"Servir Oaxaca... Servir Oaxaca..."

Alors ces créatures de foires n'étaient autres que les Treize ? Ce fut un choc ! Bouche bée, je n’osais pas tout de suite me retourner. J’avais un instant quitter cette salle, ce jeu impitoyable, pour voyager. Devant mes yeux défilaient des images du passé. Des hommes transportant leurs frères d’armes mort, sur le champ de batailles. Des Ynoriennes tristes pleurant un mari, un fils, un père. Un peuple vivant dans la peur, le mien... Un portrait de mort et de destruction. Ces images agirent tel un électrochoc en moi et d’un bond, je me retournais. Les dents serrés et le sabre en position de défense. Servir Oaxaca ? Et quoi ensuite ? La rejoindre, déshonorer la pensée de mes frères ? Jamais ! Je préférais plutôt mourir.

Enfin, rien n’était si sûr.

Car ces pensées qui venaient de me traverser l’esprit ne résonnèrent pas en moi comme elles l'auraient dû. Aucune conviction, aucune flamme. J’étais tout simplement vide. Tel un pantin agissant par automatisme. J’étais troublé devant cette évidence qui s’offrait à moi.
Un mot revenait, raisonnant dans ma tête à chaque battements que mon cœur faisait : "Pourquoi ?"

Pourquoi je n’arrivais pas à me convaincre de ces mots qui venaient de me traverser l’esprit. Pourquoi mon cœur semblait si vide ? M'étais-je perdu ? Impuissant, j’observais tout ce qui se passait autour de moi. Simple spectateur dans cette scène où portant je devrais être acteur. C’est d’abord Naral qui prit la parole, nous fournissant quelques conseils avant d’exiger que lui soit remis des objets qu’il aurait demandé.

Puis ce fut Karz, s’excusant en me rappelant notre pacte de sang.

Notre propre vie avant tout...

Ces mots que j’avais prononcés... Étais-je réellement si égoïste ?

Puis Tathar, qui semblait remettre à Naral un certain objet et Guasina que je connaissais d'un e autre aventure mais que je n’avais pas croisé depuis l’arrivé en ces lieux. Nous étions une poignée, resté immobile sans pouvoir faire quoi que ce soit.

Mais déjà en mon fort intérieur une autre bataille se lançait. Des doutes, un cheminement de questions long et inarrêtable ?

Que devais-je faire ? Je n’avais même plus cette petite étincelle en pensant à ma patrie et à ce qui devrait être juste. Étais-ce vraiment moi ? Je me rappelais de ma vie à Ynorie. Mes aventures, ces fabuleuses rencontres que j’avais faites. Tathar, Karz, Eliss, et bien d’autres... Qu’avais-je fais pour changer autant ? Pour me renier jusqu'à oublier que quelque part il y avait de l’amour, de l’amitié, du bonheur. J’avais changé... Ezak était mort, pour laisser place à quelque chose de vide, obsédé par son nom, sa réussite et par la vengeance... Pourquoi ?

Secouant la tête, j’essayais de chasser ces parasites mais ils continuaient à s’emparer de moi, à me malmener avec tant de virulence. Dans cet imbroglio de pensées, je me demandais pour la première fois ce qui se passait en moi ? Mes valeurs se bousculaient dans ce choix qu’il fallait prendre. Moi, mon nom, ma patrie. Trois entités, différentes échelles... L'égocentrisme, la fierté et le patriotisme. Un, cent, milles... Des milliers de considérations, une possibilité. Mon cœur se serrait et s’écrasait dans ma poitrine car je venais de comprendre que je ne pouvais pas être tout à la fois. Je ne pouvais pas contrôler ma destiné comme je le souhaitais car tout ce qui m’était arrivé depuis un an maintenant n’était que le fruit du hasard. Mon éviction, mes rencontres, ma haine grandissante. Je n’avais rien choisis, depuis le début. J'étais comme tout le monde : soumit aux mêmes règles. A cet instant je me sentais si faible...

Baisant mes yeux vers le sol, je ne pus retenir mes larmes, celles la même que j’aurais dû verser il y avait plusieurs mois de cela. Celles qui auraient dû couler à chaque épreuve de ma vie. Mais non, ma fierté m’avait à chaque fois tenu et, ici même, je devais juste grandir, accepter ce que j’étais devenu. Alors que tous le monde se dirigeais vers les Treize, je restais la, ruminant sur mon sort. Et d’un coup ce fut le choc ! Il y avait soudain trop de pensées qui affluaient, trop de sentiments contradictoires. Je n’en pouvais plus ! Je voulais que cela s’arrête. J’avais l’impression que chaque centimètre de mon cerveau étaient sur le point de déverser une mère de sang dans ma boite crânienne. Une migraine insupportable s’empara de moi et je ne pus m’empêcher de tomber à genoux, portant mes mains à la tête dans un geste inutile. Mon esprit était en train de perdre dans cette bataille qu’il se livrait à lui même. Les larmes m’envahirent avec plus de vigueurs, mes épaules s’agitèrent de violent soubresauts, et ma cage thoracique prit un rythme plus saccadé. Oui, la tristesse m’avait quitté.

J’avais laissé place à l’euphorie. Maintenant je riais, en silence, oui, mais je riais... J’explosais alors que la relique autour de mon cou se mit à vibrer d’une étrange lueur et que celui que je pensait-être Crean Lorener me choisissait avec dédain. Je ne sais pas pourquoi je riais à cet instant. Fallait t'il une raison ? J’avais juste atteint ma limite. Je ne pouvais juste plus contenir mes émotions. Trop de sentiments exacerbés avaient finit par me faire céder. Rien n’avait de sens, tout était qu'émotions dérangées. J’avais fait le long voyage de la folie. J’avais comme une personne normalement constitué le ferait craqué. Des semaines, des mois d'épreuves sans jamais reposer mon esprit. Sortis de mon cocon familiale de luxe et de prestige, je m'étais tout simplement perdu petit à petit, me surestimant. Et maintenant, haine, tristesse et joie se mêlaient pour n’exercer qu’une danse tribale. Je voulais juste m’amuser. Je voulais tuer, je voulais m’amuser avec la mort, risquer de mourir. Plus rien n’avait d’importance, juste cette folie présente et soudaine.

Calmant mon fou rire indécent, je levai mes yeux et mon regard tomba sur Naral. Préparant visiblement un mauvais coup. En effet mon collier, l’objet que lui avait remis Tathar et un étrange objet que je ne discernais pas totalement entre les mains de l’aldryde mâle semblaient dégager peu à peu une puissance étrange. A cet instant, je ne voulais qu’une chose : Sauter à la gorge de Naral et lui arracher la jugulaire avec mes dents. Enfoncer mon sabre dans ses poumons et voir son sang gicler encore et encore au rythme de sa respiration douloureuse. Ô que je voulais voir cet homme mourir de ma main. Je dirigeais d’abord mes yeux injectés de sang en direction de l’aldryde bien déterminé à récupérer son objet, je ne laisserais pas Naral faire...

«Shaam est puissant ! Bien plus que nous tous réunis. Il n’est pas digne de confiance et il va libérer des forces qui pourraientt nous détruire. Je le connais et je sais comment l’arrêter. Donne moi cet objet avant qu’il ne soit trop tard»

Je ne savais pas si il accepterait mais il avait intérêt à le faire car je le tuerais si il le fallait.

Me détournant de l’Aldryde, je dirigeais cette fois mon regard vers Crean Lorener et je ne pus m’empêcher de sourire. J’étais à nouveau sur le point d’exploser. J’avais besoin de son aide si je devais vaincre Shaam. Je n’avais qu’a faire allégeance à Oaxaca et temps pis. Tout m’était égale j’avais besoin de...

«M’amuser ! J’ai juste besoin de m’amuser. Je veux valser avec mes lames. Trancher découper, tuer... Je veux pour cette bataille servir Oaxaca ! C’est tout de suite je que je désire le plus ! Laissez moi vous montrer de quoi je suis capable et vous ne serez pas déçu. Je veux vous offrir un spectacle digne de ce nom, digne de votre champion. Alors je vous en prie, accordez moi vos faveurs et pardonner mon manque d'initiative.»

Savourant l’instant, je m’humectais les lèvres laissant mon regard plongé dans celui de Lorener. Nul doute qu’il pourrait y lire l’envie de mort gratuite qui m’animait à cet instant. La lame était dans son camp.

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Ven 14 Juin 2013 06:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Dim 25 Nov 2012 21:48 
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Mais par tous les dieux de Yuimen, qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ?! Tout le monde eut le droit à une réponse et la mienne ne me plut pas le moins du monde car Ethel choisit également de suivre Xenair. Ce dernier nous fit alors un discours à glacer le sang, il nous demandait de nous battre l’un contre l’autre afin de déterminer qui sera le champion de monsieur.

J’étais saisi de panique par ces propos lugubres et voilà que l’elfe blanche s’avançait vers moi, plus ténébreuse que jamais, et plus important arme à la main. Je n’avais plus qu’à croire à ma bonne étoile car elle semblait bien décidée à me tuer. Elle prenait la demande de Xenair bien au sérieux, elle ne m’avait rien fait et je ne lui avais pas forcément montré ma bienveillance. Si tel était le prix de ma survie dans cet endroit, il faudrait bien que je fasse avec.

Mais j’y pensais cette voix que j’avais entendu dans le couloir et qui m’avait donné un ordre dans ma tête, ne résonnait plus à présent. Je n’avais donc plus à me retenir si je me battais, je pouvais laisser place à toute ma maîtrise technique et à toute la puissance de cette épée que j’avais récupéré à Tulorim. Je sentis alors une vague de souvenir me submerger, les souvenirs des visages de Lénac et Naoto qui m’avaient aidé durant ma quête.

(Je vais me battre pour vous les amis, afin de vous retrouver et de vous aider.)

Ethel continuait inlassablement sa course vers moi avançant toujours plus vite et d’un seul coup elle s’élança, utilisant toute sa vitesse afin de fondre sur moi comme un assassin qui avait trouvé sa proie. Sa lame visait mon cou pour faire couler le sang et en finir rapidement avec ce combat. Elle voulait sortir victorieuse au plus vite mais elle ne savait pas à qui elle avait en face d’elle.

Je n’eus pas le temps de sortit ma lame de son fourreau qu’Ethel était maintenant à deux mètres de moi. Elle se rapprocha encore et il me fallut une bonne dose de courage afin de plonger du côté droit en faisant une roulade pour éviter son attaque, me permettant également de dégainer mon épée. Je fis immédiatement un mouvement de pivot sur ma jambe gauche pour me retrouver face à mon adversaire.

Elle avait un rictus sur le visage et étrangement sa lame luisait rouge. Je ne compris pas immédiatement ce que cela signifiait, jusqu’à ce qu’une douleur me lance dans la cuisse gauche. Impossible, cette lueur rouge était en réalité mon sang. Elle avait réussi à me couper sans que je sente le tranché de sa lame. J’étais maintenant averti, elle pouvait très bien me trancher la gorge sans que je m’en aperçoive, ou du moins, je m’en apercevrais trop tard, lorsque ma fin serait proche.

Une expression ne disait-elle pas un homme averti en vaut deux ? Et bien, je prenais cette expression pour juste maintenant. Je savais désormais à quoi m’en tenir avec Ethel en face de moi. Elle était de nouveau prête à lancer une attaque, moi je finissais de réaliser que j’avais été touché à la cuisse, une blessure fort handicapante.

L’elfe blanche se jeta de nouveau sur moi mais cette fois-ci j’eus le temps de dégainer ma lame, enfin c’était un grand moi. Le bout de mon épée était toujours dans le fourreau lorsque la dague de l’hinione rencontra le talon de mon arme, contrant son attaque. D’un coup de poignet, mon arme termina sa route hors de son étui et la dague d’Ethel fut projetée derrière l’elfe.

Elle était maintenant sans arme, vulnérable à l’une de mes attaques et je ne me fis pas prier pour me lancer dans la bataille, faisant fi de ce qu’il se passait pour les autres personnes présentes ici, à la fin de toutes choses. Je fis un grand coup de haut en bas, voulant abattre mon arme sur l’hinione, mais cette dernière glissa entre mes doigts comme la couleuvre sur l’eau.

Elle fit une roue en arrière évitant ainsi le trajet de ma lame alors que je m’avançais d’un pas, perdant presque l’équilibre. Ethel avait presque atteint l’endroit ou se trouvait son arme alors que je retrouvais ma position de départ. De nouveau, elle afficha ce rictus qu’elle semblait apprécier et revint vers moi en se déplaçant comme un chat. Féline la nuit comme tout bon assassin. Voilà qui augmentait un peu plus le niveau de la peur que je ressentais en ce moment crucial.

Elle était maintenant de nouveau à mon niveau et continuait irrémédiablement de réduire l’espace entre elle et moi. Je vissai alors mon pied droit au sol et fendit l’air de ma lame tel un escrimeur qui voulait faire mouche du bout de son sabre. Elle n’eut pas le temps de descendre complètement le bras tenant son arme pour se protéger et je réussis enfin à faire couler son sang.

Je relevai mon épée vers mes yeux qui elle aussi avait un fin trait rouge dessus. Ethel regarde le bas de son bras et constata qu’une entaille d’une dizaine de centimètres lui barrait l’avant-bras. C’était à moi d’afficher un rictus de victoire face à cette attaque réussit. L’hinione montra alors un masque de haine qui faisait froid dans le dos.

J’avais blessé sa main tenant son arme, je pensais donc avoir pris l’avantage sur elle de manière conséquente. C’était sans compter sur le fait que la demoiselle était ambidextre. Elle fit mollement tomber le bras qui était blessé contre son corps non sans avoir lancé sa dague dans les airs pour attraper son manche de l’autre main, la gauche. Elle se mit aussitôt en garde prête à m’attaquer.

(Oh non, pourquoi moi !)

Je m’avançai alors vers elle prête à de nouveau l’attaquer mais celle-ci se mit en position de défense n’attaquant qu’une chose, pouvoir contrer mon coup. Je me jetai une nouvelle fois dans la bataille, y mettant toute ma conviction, espérant de nouveau la toucher, la blesser suffisamment et pourquoi demander qu’elle soit épargner par Xenair, elle ne méritait pas la mort.

Cette petite crise de conscience me détourna de mon objectif principal qui était de la toucher. Ethel coinça sa dague au niveau de la garde de Fessmalibur et l’envoya valser au loin derrière elle.

(Oh non, je suis foutu !)

La haine disparut sur le visage de l’hinione pour laisser place à la fureur de vaincre, à la fureur de vivre. Elle voulait s’en sortir vivante à tout prix, ma vie était entre elle et la sortie de cet enfer. Elle sauta alors en avant, je reculai d’un mouvement rapide mais sa lame rencontra mon plastron, plastron que j’avais récupéré un peu plus tôt. Bien m’en avait pris de le ramasser alors qu’il était ensanglanté car il venait probablement de me sauver la vie.

Cependant, mon répit fut de courte durée car mon adversaire repartit à l’attaque et cette fois-ci elle fit un mouvement horizontale rasant au niveau de mes hanches. Je vis son coup venir et j’eus le temps de fléchir suffisamment les jambes afin de me projeter en avant par-dessus sa lame, ce que je réussis à faire. Ce fut la rencontre avec le sol qui fut le plus douloureux, ma blessure à la cuisse saignait toujours abondamment et comme on disait la chute fut dure.

Je me relevai tant bien que mal, plus mal que bien et courus vers mon épée durement gagnée. J’entendis des bruits de pas derrière moi, elle était proche et se rapprochait rapidement. Ma jambe blessée n’aidait pas pour mon déplacement. J’arrivai finalement à ma lame alors que je pouvais presque sentir le souffle d’Ethel derrière moi. Je me jetai sur mon épée, m’en saisit dans la main droite et me retournai vivement.

J’eus tout juste le temps de lever mon épée pour arrêter la course de la dague d’Ethel qui arrivait à toute vitesse vers mon. L’hinione utilisait ses deux mains pour pousser sur son arme, je pouvais sentir les muscles de mon bras droit défaillir progressivement, la distance entre la dague et mon cou s’amenuisait à mesure que les secondes passaient. J’attrapai la pointe de mon arme avec mon autre main afin d’avoir mes deux bras pour repousser la mortelle attaque de l’elfe blanche.

Cette dernière attaque déciderait probablement du sort de notre affrontement. Si Ethel arrivait à passer mon épée, elle me coupait le cou. Si ma défense tenait, je pourrais la repousser la désarmer et lui planter ma lame dans le cœur. Bien que je n’avais pas envie de la voir mourir, ici c’était elle ou moi. Les vieilles amitiés n’existaient plus ici que ce soit pour moi ou pour les autres qui devaient probablement faire face à des horreurs tout comme moi.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Mer 5 Déc 2012 21:30 
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Souffrance, sacrifice, combativité, haine et volonté. Voilà ce qui animait chaque être au centre de cette arène noire.

Karz, en s’immolant, avait remporté l’épreuve lancée par son nouveau mentor. Les cadavres calcinés des petites créatures tombaient au sol, inertes et fumants. Elles n’avaient pas eu le temps de lancer leur poison, leur aspiration létale. Des soins auto-prodigués, l’archer en retira la vie. Car sans ça, le feu l’aurait lui aussi consumé. Sans doute… Cwedim le regardait sans ciller. Seuls ses doigts tapotant nerveusement sur la pierre sombre marquaient son énervement toujours latent. Il fit un geste de la main, nerveux, qui marqua apparemment son consentement d’accepter dans ses rangs personnels le brave protecteur. Dans les mains de ce dernier, un arc noir stylisé dont le manche semble fait avec le corps immobile d’un scolopendre géant, dont les pattes repliées tiendraient fermement le fil à tendre. Un carquois de flèches d’ébène, solides mais basiques, apparut dans le dos de l’archer également.

Les veines tranchées, Tathar avait réussi à immobiliser les lianes qui lui prenaient sa vie avec brutalité. Il avait dû mettre toute sa force de conviction, en plus de ses fluides naturels, pour mater le végétal tortionnaire. L’oudyo leva les deux branches qui lui servaient de bras, et les lianes retournèrent dans la terre sombre dont elles étaient sorties, laissant le sol d’onyx endommagé. Il avait conquis le représentant de Léona. Son buste fut bientôt recouvert d’une armure faite de sève durcie. De la sève d’Oudyo… Ou de dryade d’un monde extérieure. Ressource ayant abondamment coulé récemment.

Molle comme une morte, la créature sombre d’Aerq se dissipa sitôt qu’elle fut morte, entre les mains assassines de la lutine. Le fou manipulateur d’insectes leva vers les cieux insondables un pouce approbateur, doublé d’un inquiétant et malsain sourire narquois. Tout le double s’était évaporé, à l’exception de l’arc d’ombre, et des bottes noires… Qui étaient là comme offertes à la lutine.

L’adversaire de Léandre, Ethel, était morte désormais. L’assassine elfe blanche n’avait su profiter des failles du shaakt pour lui planter la lame entre les omoplates, ou lui trancher la gorge sans pitié. Le combat sur le long terme favorisait le guerrier, là où le tueur de l’ombre se débrouillait surtout dans le meurtre discret et rapide. Xenair resta silencieux, mais son regard lumineux se leva vers le plafond sombre. Et l’instant d’après, une cape sombre recouverte de plumes noires et grises éparses se posa sur les épaules du soldat.

Crean Lorener, lui, n’avait pas cillé face au discours d’Ezak. Sa voix fut finalement la seule des treize à s’élever dans la pièce.

« Le pardon ? Il ne t’est pas accordé, car les paroles n’ont aucune valeur. Elles ne sont que du vent, et le vent est changeant de nature. Seuls les actes comptent, guerrier. Immuables, emplis de conséquences. C’est par eux que je te jugerai, et je saurai les récompenser. La valeur par l’honneur, la fidélité par l’amour, le parjure par la mort… »

Ezak n’avait en main que ses propres armes pour prouver ses dires. Ainsi Crean l’avait prévenu, en lui disant devoir combattre avec ses propres forces… Le maître d’armes n’avait eu aucun mal à convaincre le petit aldryde de lui confier la poudre cristalline en sachet… Mais contre ce qui se déchaînait du côté de l’envoyé lézardeux de Sisstar, il ne put rien faire… Le cœur de dragon et la poudre cristalline fusionnèrent ensemble entre ses mains, et se répandirent en une obscure lumière mauve qui alla droit vers Naral Shaam, cerné de cette inquiétante aura. Il flottait, semi-conscient, à un mètre du sol, tête rejetée en arrière, yeux clos. Par sa bouche ouverte entrait les trois perles de lumière mauve… Et puis une zone d’ombre l’enveloppa, comme un brouillard d’ombre… Lorsque celui-ci se dissipa, en lieu et place de Naral trônait une créature dont peu (à l’exception de pas mal de présents dans la pièce) avaient pu admirer la forme : un dragon. Et celui-ci, revers du sort, était d’une couleur mauve évidente. De quoi rappeler très clairement un certain Mongoor à Ezak et Tathar.

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Tout en étant un dragon mauve, il était toutefois différent de Mongoor. Plus fin, plus jeune sans doute, il avait la prestance sans égal de Naral… Et ses yeux d’or. La créature écailleuse se pencha vers le maître d’armes, et souffla des paroles d’une voix grave et profonde…

« Inconscient. Tu as tenu les essences de ma nouvelle forme. Te voilà donc lié à moi. Ta vie à la mienne. Si je péris, il en sera de même de toi, Ezak d’Arkasse… Même si en un sens, ça peut jouer en ma faveur. Hihihi. Pourquoi cette méfiance, ce mépris ? As-tu oublié nos actes au cœur de la forteresse du Dragon Mauve, dans les profondeurs de l’Île Interdite ? Je prends aujourd’hui ma vengeance sur mon ancien maître, en atteignant les buts qu’il n’a jamais su atteindre, car son était liée au Temple de Vie: être un dragon libre… Enfin libre… presque. »

Sa tête draconide se tourna vers les hauteurs de la salle. Les treize étaient immobiles. Cahidrice Aro et Silmeï étaient tous les deux immobiles, comme envoutés. Comme enfermés dans une cage psychique. Il en était de même pour Eïko. Alors, la voix du pseudo-marionnettiste se fit entendre…

« Il vous reste une épreuve ultime avant de retrouver la liberté, au service des Seigneurs que vous avez choisi. Une épreuve où vous devrez être unis pour vaincre, mais où seules vos actions individuelles vous sauveront. »

Le sol se mit alors à trembler, et le centre de la pièce disparut, emportant les trois immobiles, et la cage enfermant le marionnettiste. A la place, le destin des prisonniers fut révélé. Un monstre qu’aucun n’avait jamais combattu. Un être démoniaque aux relents de mort et de chaos. Un monstre enveloppé dans une armure terrible, noire et parsemée de piques, de plaques, et horriblement décorée de cranes, os et membres fusionnés au métal. Il faisait bien deux fois la taille d’un humain, et portait dans une main une épée terrifiante, et dans l’autre une hache non moins rassurante…

Le monstre...

Il était entouré de cinq gardiens imposants, dont certains avaient déjà pu entendre parler : des loups de Thimoros. Des bêtes assoiffées de sang et de destruction.

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Gruush ne semblait pas avoir survécu à son entretien privé auprès de Karsinar. Il n’en restait qu’une bouillie infâme sur le sol. Maelan, lui, s’était rapproché de Guasina pour cette ultime épreuve. Il était doté d’un arc d’ossements, et des flèches accordées… qui allaient fort bien avec les bottes confiées par la lutine.

Par chance, la bénédiction des treize reposait sur les aventuriers, et tous s’étaient sentis enfler de puissance et d’énergie. (HJ : explication de la montée de niveau, regain de toute la santé, de tout le PKi et le mana)

[HJ : Et nous voilà au tant attendu combat final. Amusez-vous… Même concept que mes précédentes quêtes : c’est un dirigé au tour par tour… Mais les attaques de base n’ont que très peu de chance d’affecter ce « boss » et ses compagnons canins. Usez de ruse, de stratégie. Unissez-vous pour le vaincre. Les règles du combat dirigé sont de vigueur. La correction du combat prendra en compte la manière que vous avez eue de le battre, mais considérera surtout vos actions individuelles. Soyez unis, oui, mais démarquez-vous coute que coute ! ^^ Et amusez-vous, surtout.]

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Jeu 6 Déc 2012 21:45 
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Mon corps s'embrase, d'un seul coup, la chaleur me submerge et cette sensation ne m'es pas inconnue. Tout comme la sensation que provoquent mes fluides de lumières. Oui, cette sensation, je l'ai ressenti il n'y a pas si longtemps...dans un rêve. Un rêve que j'ai fait lors du peu d'heure de sommeil que j'ai pu avoir sur l'île volante. Mais peu importe au final, je survis, dans la douleur, mais je survis. J'ai remporté l'épreuve de Cwedim et alors que les sangsues tombes à terre une à une, je me redresse, lentement, le corps endolori et je fixe Cwedim. Pas besoin de parler, je sais que j'ai réussi, j'en suis persuadé et je mets donc en pratique l'enseignement de mon nouveau "maitre". Je patiente. Soudain, je me sens mieux, revigorer et étrangement plus fort, mais ce n'est pas tout. Quelque chose apparait dans ma main gauche. Un arc. Un arc qui ressemble à s'y méprendre à une sorte de mille-pattes géant.

Je le savais! J'y suis parvenu. Et enfin, enfin je vais pouvoir me battre comme je sais le faire, avec la pleine possession de mes moyens. Enfin, je vais pouvoir harceler mes ennemis à distance, sans craindre de riposte directe. Enfin, je vais pouvoir me battre correctement. Certes, cet arc n'est pas le mien et est fort étrange, mais j'ai l'impression qu'il est plus efficace que je ne le pense.

Plein d'une nouvelle motivation, je me retourne et je regarde les autre prisonniers recevoir leurs récompenses, ou, en ce qui concerne Ezak, se faire rembarrer. La situation d'Ezak m'arrache un petit sourire. Je me sens un peu supérieur à lui pour une fois et je me délecte de ce sentiment. Mais bien vite mes yeux sont attirés par un autre évènement encore plus marquant. L'un des prisonniers vient de se transformer en dragon...EN DRAGON! Encore! Encore une de ses foutues bestioles gigantesque pleines d'écailles. Bon, cette fois-ci, le lézard est de notre côté, mais...Enfin bref.

Les choses s'enchainent à une vitesse hallucinante, car sans même me laisser le temps de réagir plus que ça à l'apparition du saurien, la tête difforme qui trône au milieu de la pièce, la voix insupportable qui me tape sur les nerfs depuis que je me suis réveillé ici, nous informe d'une dernière épreuve. Être unis pour vaincre, mais se démarquer individuellement. En gros, il ne faut pas coopérer avec les autres, mais se servir d'eux. Et je suis prêt. Tant que je peux sortir d'ici vivant et avec ce qui m'appartient, je me servirai des autres sans hésiter, quitte à tous les sacrifier un à un.

C'est alors que la terre se met à trembler et le centre de la pièce disparait dans les profondeurs obscures, emportant avec lui la cage enfermant la voix chiante et quelques prisonniers léthargiques. Mais le tout ne tarde pas à remonter. Sauf que cette fois-ci, plus de cage, plus de prisonniers légumes. Non. Juste une créature massive, terrifiante GEANTE! ENCORE! C'est la goutte d'eau! J'en ai ras le bol. Je pensais avoir eu ma dose sur l'île volante. Je pensais en avoir fini avec les créatures du genre! Mais non, bien évidemment! Franchement...J'en ai marre. Surtout que là, c'est pas un simple bestiole immobile qui attend tranquillement qu'on bute quelques personnes avant. Nooooon, bien sûr. C'est un foutu humanoïde gigantesque, portant des plaques d'armure noires énormes, le tout orné de pics et crâne en tout genre. Ah, et je ne parle pas de ses deux armes aussi je ne sais de fois combien plus grande que moi! Une épée et une hache qui pourrait probablement raser la moitié du chateau de Kendra Kâr en un seul coup...Et pour faciliter les choses, le géant est accompagné de cinq loup étrange aussi laid que dangereux. Comme avec les sangliers sur l'île volante, je risque ENCORE de me faire transpercer vu la tronche des bestiaux.

Non, franchement, je craque. C'en est trop, je dois évacuer!

"AAAAAAH, mais c'est pas vrai! Encore un putain de dragon et un géant à la con! On se fout définitivement de ma gueule là je crois! Après ceux de l'île volante, ceux de la prison moise! La prochaine fois, on les retrouve sous l'océan ? Ou pourquoi pas aux Enfers tiens! Ouaaaaaais!"

Oui, comme je l'ai dit, je craque. Qu'un situation se répète en partie ne me gène pas plus que ça d'habitude, sauf quand la situation est carrément merdique! Mais bon, je dois me reprendre. Ma colère, je ne dois pas la gâcher en parole. Je dois la conserver, la faire grandir, comme Cwedim me l'a enseigné, avant de la déchainer contre mes ennemis. Mais parlons-en des ennemis! La dernière fois on a fait tomber la bestiole dans la lave et je mesurais trois mètres de haut!

Bref...Il faut avant tout évaluer, ou plutôt s'assurer de la résistance de la chose. Avec un sentiment de plaisir intense, je sors une flèche de mon carquois avant de l'encocher. Je bande mon "Scoloparc" et je vise la tête du géant. Il ne semble pas encore prêt à nous écraser. Je dois agir le premier, mais ne pas me précipiter. Une respiration...Je lâche la corde.

Maintenant, il faut se préparer pour la suite...Comment se servir des autres.

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Lun 10 Déc 2012 05:24 
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Mes menottes encore tremblantes, serrant toujours son fragile cou de lutine, je vis ce corps noir désormais mou devenir translucide avant de disparaître à jamais. Je restai un moment coite à fixer ces mains meurtrières me demandant si je n’étais pas passée du côté obscur. À me questionner sur le but réel de cette mission, à savoir si je n’avais pas trouvé plus rusé que moi ? Si je m’étais fait piéger ? Naïve que j’étais. Le bouffon coloré, arborant un sourire horrible, leva son pouce en l’air. J’avais gagné la partie du moins en apparence puisque je ne ressentais aucunement les plaisirs de la victoire, ce sentiment de mission accomplie. Je me sentais sale, obscurcie, vilaine. Le pari, c’était lui qui l’avait emporté, puisqu’il avait réussi à me convertir, à me faire joindre les rangs de ce démoniaque camp auquel il appartenait. Cessant enfin de fixer ces mains salies par le crime, je baissai les yeux et priai le Dieu qui m’avait soutenue depuis le début.

(Oh Yuimen, aide-moi à y voir clair ! Apporte-moi la lumière nécessaire)

Puis le vide se fit dans mon esprit, pour un bref moment, cette sombre salle n’existait plus, ni ceux qui l’occupaient. Il n’y avait que moi et ma respiration que je tentais de rendre lente et régulière. Après quelques secondes de recueillement, l’image de ma grand-mère se matérialisa dans ma tête, me souriant sincèrement. Avec toute sa douceur maternelle, elle me raisonna tendrement : « Ma pauvre petite Guasina, les faits sont ce qu’ils sont, on ne peut les changer. Par contre, l’interprétation de ceux-ci varie selon le point de vue que l’on choisit, ne précipite rien afin de faire les bons choix, ceux qui concordent avec tes valeurs, ceux qui font de toi ce que tu es à présent. » Sitôt ces paroles prononcées, l’image de ma grand-maman s’évanouit doucement. Ce petit discours n’était en rien une vision, mais bien un souvenir qui avait fait surface au moment opportun. Cette conversation avec la mère de ma mère avait eu lieu il y a quelques années déjà alors que je n’étais encore qu’une gamine impulsive. Je ne me souvenais plus la raison de cette discussion, mais l’essentiel de la conversation m’était revenu.

Relevant fièrement la tête, j’ouvris les yeux et ramassai l’arc qui gisait par terre. Je n’avais plus de remords, les paroles de mon aïeule s’étaient avérées salvatrices, j’avais enfin compris que je n’avais pas tué une vraie personne, je n’avais tué qu’une ombre, la mienne, le côté noir de Guasina.

Étrangement, je me sentais reposée et forte comme si je n’avais pas combattu, mais joui d’un repos réparateur. Le curieux personnage avait donc tenu parole, il m’avait donné de sa puissance. Tout de même perplexe, je m’assoyais par terre afin d’examiner ma blessure au pied. Même après une inspection minutieuse de mes orteils, je ne trouvai aucune plaie, aucune trace de sang. Les guenilles qui recouvraient mes pieds étaient également intactes. Je jetai un bref coup d’œil à cette paire de bottes que j’avais tant enviée, puis je caressai doucement ces chausses improvisées que j’avais pu confectionner grâce à la générosité de mon ami Maelan. Un léger sourire aux lèvres, je ramassai ces chaussures de lutine dont la taille me convenait sans contredit et je les enfilai par-dessus ces chaussettes faites de haillons qui avaient une valeur trop importante dans mon cœur pour que je me résoudre à les retirer.

Je venais tout juste de mettre mon nouvel arc en bandoulière lorsqu’un phénomène particulier se produisit. L’elfe mauve, celui qui ricanait sans cesse, entouré d’un aura de la même couleur que lui, lévita soudainement de quelques dizaines de centimètres de terre. Ne le quittant du regard, je vis trois petites perles mauves foncer sur lui et entrer dans sa bouche. Et c’est là qu’une transformation des plus spectaculaires se déroula devant mes yeux. Les artéfacts à l’intérieur de lui, l’être à demi-conscient fut entouré d’une brume mauve épaisse. Lorsque celle-ci se dissipa, il n’y avait plus d’elfe mauve, mais un magnifique dragon violet aux yeux d’or qui s’adressa au maître d’armes avant de regarder le plafond.

C’est alors que le marionnettiste se manifesta de nouveau, nous annonçant qu’il ne nous restait plus qu’une dernière épreuve avant de retrouver notre liberté au service du seigneur Aerq pour ma part.

(Une liberté au service de ce mécréant ? Jamais ? Oh Yuimen, donne-moi la force de poursuivre sans abandonner. )

Alors que je croyais avoir réussi mon ignoble défi, voilà que je devais une fois de plus faire mes preuves. Malgré toute ma foi et mon entêtement, mon courage commençait à s’égrener. Me battre et user de ruse toujours et sans arrêt. Quand est-ce que cela prendra fin ? Pourrai-je un jour retourner dans mon village et revoir ma famille ? Serai-je liée à jamais à cet être démoniaque nommé Aerq ?

Levant les yeux, je vis Maelan qui s’approchait de moi. Sa présence à mes côtés me redonna ce petit brin d’espoir qui m’était nécessaire pour continuer. Je lui avais promis protection, et je ne pouvais le laisser tomber.

(Je ne suis pas seule !)

Mais je n’étais pas seule, il y avait les autres, il y avait ce Léandre, Tathar, Ezak, Karz et le splendide dragon. Mais il y avait surtout cet elfe aux cheveux noirs parsemés de mèches bleues. Et s’il m’était impossible d’y parvenir seul, unis, nous serions invincibles. C’est sur cette note positive de mes pensées que je sentis le plancher vibrer. Le marionnettiste, les deux petits êtres ailés pétrifiés, ainsi qu’Eiko disparurent dans le sous-sol pour faire place à affreuse créature borgne doublement plus grande qu’un humain. Noir de la tête au pied, l’armure de ce colosse était constituée de pics, d’ossements, de plaques et même de crânes par endroits. Et comme si sa présence n’était pas suffisante, il était protégé par une horde de canidés étranges. Une longue queue qui battait l’air comme un fouet, des jambes musclées, une dentition proéminente de plusieurs rangées de dents aiguisées, un crâne ayant l’allure d’une résistante cuirasse et une corne au menton mesurant plus de trente centimètres de long. Un seul aurait suffi à me faire perdre courage, mais il y en avait cinq. Ahurie, je regardais nos adversaires sans savoir que faire.

L’archer nommé Karz, contrairement à moi, semblait savoir comment agir en lançant une flèche à la tête du géant.

(Bien oui, son unique œil ! )

Tout comme la bataille sur l’île volante où nous avions vaincu les gargouilles en leur crevant les yeux, on pouvait diminuer les capacités de la répugnante créature géante en le privant de son organe de vision. Habitée d’un nouvel espoir, j’empoignai mon arc et tendis la corde, sans quitter ma cible des yeux, je criai mon plan à Maelan :

« Visons son oeil ! » Depuis notre séjour dans ce bagne, j’avais pu remarquer les talents d’archer de mon ami, et si jamais j’échouais, lui probablement réussirait.

Aussitôt que j’eus tendu la corde de mon arc, une flèche se matérialisa. J’arrêtai ma respiration et mes doigts lâchèrent la corde laissant mon projectile filer à toute allure.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Ven 21 Déc 2012 03:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Fin de toutes choses
MessagePosté: Ven 14 Déc 2012 11:51 
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Les branches continuèrent à m'enlacer encore quelques secondes, sans doute sous l'effet de l'élan mais elles finirent par s’arrêter totalement et je ne pus retenir un soupir de soulagement. Dommage que l'écrivain soit mort sinon je l'aurais serré dans mes bras ! Ainsi donc j'avais trouvé une nouvelle façon de renforcer l'effet de la magie, à moins que ça n'ait été qu'un gros coup de chance... En tout cas, j'avais triomphé de l'épreuve et une fois les lianes retournées d'où elles venaient sur ordre de l'Oudyo, je bombais le torse pour recevoir ma récompense. Peu à peu, sortant de nulle part, une sorte de sève gluante se mit à couler du haut de mon torse jusqu'au bas de mon ventre avant de se solidifier plus ou moins pour former une armure protectrice qui était encore collante au touché. Un cadeau surprenant et sans doute très utile, à condition de ne pas m’empêtrer dedans...

Ce ne fût pas la seule chose dont je fus doté, mais j'étais trop absorbé par le spectacle qui se déroulait de l'autre côté de l'arène pour ressentir les effets de la "bénédiction" des Treize. En effet, voulant voir les personnes qui avaient survécu à leur épreuve, je n'avais pas manqué le rituel dont Naral semblait être le catalyseur, ni la métamorphose qui s'en suivit. Je me doutais plus ou moins de ce qui allait se passer mais je ne pus que frissonner en voyant l'image de Mongoor se superposer à celle du nouveau dragon mauve. Celui-ci était tout de même moins effrayant que le premier du nom mais j'espérais fortement que notre ultime épreuve n'allait pas être de nous combattre tous comme des gladiateurs... parce-que dans ce cas précis, nous n'aurions aucune chance... Je pris la peine de noté dans un coin de mon esprit qu'il fallait que j'entre en contact avec la nouvelle maitresse de Naral. Après tout, les Treize devaient bien communiquer entre eux de temps à autre... Une collaboration entre Leona et Sisstar pour créer un dragon sylvestre devrait être possible, et en plus leur cobaye était tout désigné !

Je fus arracher de mes rêveries par l'être éthéré qui se tenait au centre de tout, ce dernier nous annonçant que le moment était venu pour la confrontation finale avant de disparaître, laissant place à une imposante créature humanoïde. Elle devait bien faire deux fois la taille d'un homme, toute recouverte d'une armure noire comme la nuit hérissée de nombreuses pointes acérée et décorée de membre et ossements qui semblaient ne faire qu'un avec le reste... Quant à son armement, que ce soit l'épée ou la hache, il allait sans dire qu'une seule frappe et c'était la mort assurée... Même en étant aussi nombreux que nous l'étions, le combat allait être rude et sanglant, surtout que pour ajouter un peu de difficulté, le monstre n'était pas seul... Comme si ce n'était pas suffisant, cinq bêtes que l'on aurait pu prendre pour des loups de taille gigantesque tournait autour de la créature, cinq "gardiens" qu'il allait falloir se débarrasser...

Sans attendre plus longtemps et sans me perdre en discussions inutiles, je plongeais ma main dans ma pochette pour en tirer une potion, celle aux couleurs changeantes, et la déboucher. Si c'était le bal des grosses bestioles, autant en faire partie ! Et sur ce, j'avalais d'une traite le contenu de la fiole.

[[Hj : utilisation de la potion de métamorphose]]

_________________

Gamemaster9 a écrit:
Cohérence actions/personnage : 3/3
Là, rien à redire en revanche. Mettre ses boules sur la table et y aller à l’aveugle en prenant des risques, en jouant le tout pour le tout, ça colle bien à ton perso, rien à redire.

"Horcruxe" officiel du dragon mauve


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