Les Murmures Invisibles - Chapitre IIILes Murmures Invisibles
Chapitre IV
Goetius plaça un bâton entre les deux poignées et le tour était joué, au moins, il n'aurait plus à craindre qu'un autre misérable ne vienne le troubler avant un moment. Il était tout de même contrarié ; un bon incendie aurait été un bien meilleur moyen d'assurer sa quiétude.
Lorsqu'il se retourna, il ne put que désespérer de voir la sauvageonne traînant bruyamment sa pelle dans la terre. Était-ce vraiment difficile de porter l'outil à son épaule ? Pourquoi donc, par Zewen, tout le monde semblait se complaire dans des bruits insupportables ? Pour Goetius, ce genre de sons étaient d'une cruauté et d'une gratuité aberrante ! Celui qui s'aventurait à les produire ne méritait pas de vivre.
Sa colère réanimée par le bruit strident, ses fluides réapparurent dans sa main droite. Ce genre de nuisance n'était pas tolérable ! Sous cette émotion, il oublia vite sa résolution de se servir d'elle comme d'un éclaireur. Il se trouvait déjà beaucoup trop bon de lui laisser la chance de vivre, alors si, en plus, c'était pour faire cela ! Non, il fallait que ça finisse !
Il était prêt à l'inonder de ses fluides sombres lorsqu'il vit, stupéfait, sortir brusquement du torrent, un véritable mastodonte monstrueux. Une créature sortie tout droit d'un cauchemar absurde, faite de tentacules qui s'entortillaient autour de son tronc, sur lequel présidait une gueule effrayante pourvue de trois yeux sans iris, de pointes ornant son front et son menton ainsi que d'une affreuse paire d'opercules de part et d'autre de sa face qui frémissait sous l'effet de ses hurlements et qui manquaient de vriller ses tympans.
La vue de ce monstre pourpre terrorisa Goetius. Il n'avait jamais eu à faire à une créature de cet acabit et pour lui, elles n'étaient que des monstres de légendes qui ne servaient qu'à faire peur aux petits enfants pour qu'ils restent sages... Mais visiblement, il avait tord. La peur le figeait encore lorsqu'il vit un premier tentacule s'abattre vers Sura, qui se fracassa aussi sec le crâne contre le sol.
Apeuré par le spectacle, la fixité de Goetius fut troublé par un autre tentacule qu'il vit arriver droit vers lui. Trop rapide pour qu'il puisse l'éviter, la créature l'attrapa d'un geste violent et l'éleva dans les airs.
Regardant le sol s'éloigner avec crainte, le fanatique essayait tant bien que mal d'extirper un de ses bras de son emprise. Il ne mourrait pas sans se défendre.
Pendant ce temps, la tête du monstre pivotait entre ses deux captifs, comme s'il les analysait avant de s'aventurer à les dévorer vivant... Comme on hume un bon repas avant de s'en délecter.. Alors qu'il tournait son attention vers Sura, à sa grande surprise, la barbare rouvrit les yeux. Il la pensait déjà morte... Vu l'attention que la créature lui portait, cela risquait de ne plus tarder.
Ce n'était pas tant qu'il voulait la voir continuer à vivre, mais le fait de pertinemment savoir qu'il ne réussirait pas à se défaire seul de la créature qui le poussa à agir avant son verdict. Il profita de son attention détournée et de son étreinte qui s'était quelque peu affaiblie pour extirper rapidement son bras droit et d'envoyer ses fluides vers sa face hideuse.
Sans avoir particulièrement pris le temps de viser, ses fluides atterrirent contre le côté droit de la gueule du monstre, dont la chair semblait crépiter sous son effet...
Les Murmures Invisibles - Chapitre V
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Playlist de Goetius Gomorrheus
Méléagant, le personnage l'ayant inspiré
Écoutez-moi bien.
Je suis Goetius Gomorrheus, le nécromant, l'élu de Phaïtos et de Zewen, le prophète qui va rendre au monde son silence originel.
Croyez-vous vraiment que rien de pire que la mort ne puisse vous arriver, à vous et à votre famille ?
D'un geste, je pourrais les ramener à la vie, en faire des pantins soumis à ma volonté jusqu'à la fin des temps. Ils ne rejoindraient jamais le repos des enfers. Leurs âmes disposées à ma jouissance, dépossédées de volontés, pourriraient petit à petit jusqu'à totalement oublier qui ils furent. Ça, c'est ce qu'il arrivera si vous ne faites pas exactement tout ce que je vous ordonne.
Et, si vous avez l'audace de croire que me tuer résoudrait votre problème, regardez donc mon cou.
Vous la voyez, cette cicatrice, qui longe ma gorge ? Le vestige d'un combat qui aurait dû m'être fatal.
C'est un témoignage des dieux. Ils ne veulent pas que je meure.
Désormais, que vous le vouliez ou non, vous m'appartenez. Et mon premier ordre sera :
Faites silence.