Campement


En quittant les bois de Bouhen, à quelques kilomètres au Sud, se dresse un tout nouveau campement. Seules quatre énormes tentes sont là, et elle sont gardées en permanence par une dizaine de soldats à l'accoutrement étrange recouvrant l'intégralité de leur corps.





Si vous vous approchez, l'un d'eux viendra à votre rencontre, demandant d'un ton protocolaire :

« Motif de votre visite ? »

[HRP : Pour ce premier RP, vous serez seuls tant que je ne vous aurai pas dit le contraire. Donc même si vous postez juste derrière un autre joueur, partez du principe qu'il n'est pas forcément dans la même temporalité que vous. En attendant, vos MàJ seront individuelles.]

Cela fait maintenant une bonne heure que je marche maintenant et si j'en crois les renseignements que j'ai pu glaner au port de Bouhen et ceux de Dame Pulinn, je ne devrais pas tarder à tomber sur l'étrange campement. Ce campement et ses habitants entourés de tout autant de mystère. De ce que j'ai pu apprendre, ils sont étrangement vêtus et ont besoin d'aide, une aide que seuls ceux de notre monde peuvent leur apporter. C'est peu, bien peu, mais tout à fait suffisant pour attiser la curiosité de Dame Pulinn et surtout la mienne. Avoir l'occasion de rencontrer de tels personnes, d'en apprendre plus sur eux, leur culture, leurs habitudes, ca ne se présente qu'une seule fois dans une vie et je compte bien faire un rapport le plus détaillé possible à la Gardienne Blanche du Temple des Plaisirs.

Au bout de quelques minutes, j'aperçois enfin mon objectif. Leur campement. Un campement tout ce qu'il y a de plus classique, constitué de quatre tentes immenses, contrastant fortement avec ses habitants. Je n'ai jamais rien vu de tel. Des hommes pour la plupart, enfin je ne peux que le supposer car chacun d'entre eux porte une étrange armure intégrale qui semble fait d'un genre de métal noir. Elle les recouvre tellement bien que je n'arrive pas à discerner le moindre bout de peau, mais le plus perturbant reste sans doute leur casque, aussi lisse et brillant que le plus poli des aciers. Le reste semble incroyablement détaillé, le fruit d'un travail précis. Mais je me demande tout de même comment ils peuvent se déplacer avec un tel attirail aussi près du corps. C'est fascinant, tout bonnement fascinant.

Contenant ma joie et mon excitation, je m'approche lorsque l'un des soldat en fait de même, s'enquérant du motif de ma venue. Perturbé par le fait de voir mon propre reflet dans le casque de mon interlocuteur, je m'incline légèrement avant de répondre d'un ton calme et solennel.

"Je m'appelle Duncan. J'ai eu vent de votre situation et je suis venu vous apporter mon aide. Si tant est bien sûr que j'en sois capable."

J'ai hâte, vraiment hâte d'en savoir plus sur eux. Merci Dame Pulinn, je ne pouvais pas rêver de mission plus excitante. J'arrive à peine à entrapercevoir le surface des nouveautés qui vont s'offrir à moi. La pauvre déesse Brytha, aussi entouré de mystère soit-elle, ne vaut vraiment rien en comparaison des personnes qui me font face. Elle n'est qu'une déesse parmi les autres, un mystère qui même s'il reste attrayant, n'a rien de follement original. Alors que ces hommes, ces armures, le danger qui semble peser sur eux, sur leur peuple. L'importance qu'il semble accorder à notre monde et l'espoir ou le danger qu'ils peuvent sans doute représenter. Tout ça n'a rien de comparable.

Mais maintenant, je dois reprendre mon calme, retrouver mon sérieux. Je ne peux pas me permettre d'échouer, de décevoir Dame Pulinn. Tout ça parce que j'aurais agi comme un enfant qui vient de recevoir un nouveau jouet.

[502 mots]

Marchant sans but, observant la nature, avec toujours ce même air naïf et curieux, Fenouil se passait machinalement la main sur la longue cicatrice sous sa gorge. Il ne savait plus comment il s’était fait cette blessure ou bien il avait tout simplement décidé qu’il ne s’en souvenait plus. Depuis toujours, le petit gobelin avait évité de se morfondre face à ses soucis et ses inquiétudes, en ignorant, tout simplement et sciemment leur existence. Il s’agissait en fait de sa façon à lui de survivre dans ce monde brutal et cela l’avait réussi jusque-là.

Il avait dépassé la forêt de Bouhen, voilà déjà une bonne heure lorsqu’il aperçut un campement. Il put compter quatre grandes tentes gardées par au moins une dizaine de soldats. Ces derniers ne portaient pas un costume traditionnel, on pourrait même le qualifier d’étrange puisque les vêtements de ces derniers avaient non seulement un aspect métallique, mais ils recouvraient leur corps tout entier, de la tête aux pieds.

Un petit gobelin mieux avisé aurait rebroussé chemin aussitôt afin de ne pas se retrouver dans le pétrin. Mais Fenouil n’était pas le plus prudent. Un sourire affiché sur son petit visage vert, il décida d’aller de l’avant afin de satisfaire sa curiosité et ne sait-on jamais peut-être aussi remplir ses poches.

Le sourire déjà grand de Fenouil s’étira davantage lorsqu’il vit ce guerrier étrange s’approcher de lui à grands pas. La voix humaine qui se cachait sous cette armure plutôt hermétique lui demanda le motif de sa visite.

(Un motif… trouver de jolis objets à rapporter avec moi comme souvenir. )

Bien qu’il était de nature plutôt naïve, Fenouil était assez intelligent pour ne pas dévoiler ses pensées à son interlocuteur. Ainsi, il se contenta de répondre :

« J’étais là-bas, et je me dirigeais par ici lorsque je vous ai vu. Je pourrais vous être bien utile, vous savez ! »

Tout en parlant, Fenouil ne quittait le revêtement de l’homme des yeux. Et puisque regarder ne semblait le satisfaire, il tendit doucement la main afin d'effleurer ce tissu étrange du bout des doigts et sentir sa texture.

(((Tentative de toucher le soldat)))

(348 mots)

[Avant]




Cela y est, Tina aperçoit enfin le campement dont on lui a parlé en chemin. Le jeune Tristan l'a bien aidée en touchant un mot à des amis d'amis. La jeune femme n'a pas eu besoin de s'épuiser à marcher. Elle a pu traverser le sentier forestier en charrette, et en compagnie de bûcherons costauds. Ils ont eu la courtoisie de la laisser juste là, à quelques lieues de sa destination. Pendant le trajet, ils lui ont précisé ce que les ménestrels colportent encore. D'étranges humains se sont établis ici, et demandent l'aide de gens extérieurs pour sauver leur monde. Nulle exigence de connaissances martiales a priori, et la promesse d'une récompense sans nature définie.

Pour la jeune femme, la possibilité de nouer de nouvelles relations est une motivation suffisante, mais sa curiosité n'a de cesse de la titiller. Que peut-on entendre par d'étranges humains ? Et surtout, de quel monde parle-t'on ? Un duché non reconnu ? Une nouvelle sorte de communauté ? De croyance ?

Tête haute, la brune s'approche du lieu. Un campement de quatre très grandes tentes, autour desquelles une dizaine de silhouettes semble monter la garde. L'une d'entre elle la remarque assez rapidement. Il faut dire que sa tenue rouge n'est pas idéale pour se fondre dans les alentours. Une voix sans tendresse ni froideur s'adresse à elle, lui demandant le motif de sa venue.

"Bonjour à vous également, brave... Homme ?", taquine-t'elle, avant d'incliner la tête. Elle affiche ostensiblement une moue curieuse.

Le soldat en question est véritablement étrange. Il semble porter une armure mais... Elle ne ressemble pas à ce que la belle connait. Elle lui colle étroitement au corps, et des pieds à la tête. Les diverses pièces n'ont justement pas l'air d'être dissociées. Et puis... Elle semble beaucoup plus complexe que les pans de fer forgés chez elle.

Être couvert de métal par une si belle journée... La brune ne distingue pas de visière pour lui permettre de se rafraichir. Elle affiche alors un air un peu concerné.

"Vous devez cuire là-dedans, et pourtant vous faites votre travail sans broncher. Cela est digne de louanges."

La wiehl se redresse un peu, croisant les bras sous sa poitrine. Son expression se fait douce et amicale.

"L'on colporte jusque par chez moi que votre peuple aurait besoin d'aide. Je m'appelle Tina, de Tulorim. J'ignore ce que vous recherchez mais... Peut-être puis-je me rendre utile auprès des vôtres ?"




(405 mots)

Je ne peux voir ses yeux, mais le soldat qui me fait face semble me parcourir du regard, m'étudier d'une certaine manière. Il semble évaluer rapidement mes capacités et essaye sans doute de définir si je peux effectivement leur venir en aide. Et quelques secondes plus tard, il me fit signe de l'accompagner jusqu'à l'entrée d'une des immense tente, encore plus grande vu de près, avant de me dire d'y pénétrer. Je n'ai pas vraiment besoin de plus pour le moment et je ne me permettrai pas de le déranger dans la tâche qui lui incombe plus longtemps.

C'est donc tout naturellement que je je pousse les lourds pans de tissus afin dans ce qui ressemble plus à un petit chapiteau qu'à une simple guitoune. Et l'intérieur est tout aussi impressionnant, bien qu'étrangement vide. Quelques chaises et un fauteuil, rien de plus. Une salle d'attente. Et sur le fauteuil, une femme. Une aventurière venue aider ? Improbable. Le simple fait qu'elle soit assise sur ce fauteuil et non sur une des chaises et le fait que sa tenue, bien qu'un peu plus classique ne ressemble à rien de ce que je connais m'en dit long. Je pense pouvoir affirmer avec une marge d'erreur relativement faible, qu'elle est sans doute là pour accueillir les courageux et les curieux, les bons samaritains et les intéressés qui viendront apporter leur aide.

Tout ce que je peux dire de plus pour l'instant, c'est que cette femme ressemble à une Ynorienne, si l'on oublie sa tenue. Des cheveux bruns coupés au carré, des yeux marron en amande, mettez-lui un kimono et elle se fondra dans la masse sans aucun problème des les rues d'Oranan. Remarque il est même possible que je me fourvoie et qu'elle soit bel et bien originaire de ma cité. Pourtant, rien dans sa posture n'indique la rigueur et la droiture de mon peuple. Et bien qu'elle ne soit pas dénué de charme, je ne distingue pas l'élégance des femmes d'Ynorie. Elle n'a rien non plus de la fermeté des militaires qui patrouille à l'extérieur. Bref pour le moment, elle est nimbée de mystère...enfin pas pour longtemps.

M'avançant vers elle d'un pas calme et assuré, je m'arrête deux ou trois mètre devant elle avant de m'incliner et de me présenter.

"Salutations. Je suis Duncan, Guerrier d'Ynorie. Je suis venu répondre à votre appel et je viens mettre mes compétences à votre service."

Je reste ainsi, attendant une réponse de sa part. D'ailleurs maintenant que j'y pense...Suis-je le premier arrivé ? D'autre aventuriers sont-ils déjà présents ? Peut-être dans les autres tentes. Je suis tout aussi curieux concernant ceux avec qui je travaillerais. D'ailleurs, je me demande où en sont Sire Selen et Dame Sibelle à l'heure actuelle. Peut-être aurais-je dû les prévenir en personne ? Leur proposer de m'accompagner ? Non, cette mission confiée par Dame Pulinn me semblait plus importante et je ne pouvais me permettre d'y faire participer quelques unes de mes connaissances. J'aurais déjà fort à faire avec la nouvelle Amante et une poignée d'inconnus.

[506 mots]

Tout comme le soldat avant elle, la femme qui se tient devant moi me regarde de haut en bas. Ce qui ne me gêne pas le moins du monde. Quand on mesure plus de deux mètres dans une cité où les gens sont plutôt petits, on prend vite l'habitude d'être reluqué à longueur de journée. Et pour ne rien arrangé maintenant, je suis borgne...Mais toujours est-il qu'une fois qu'elle a terminé, elle finit par se présenter. Colonel Shizune. Son nom est au diapason avec son apparence, à consonance Ynorienne. Mais le grade qu'elle me donne va à l'inverse de ce que son attitude suggère. Une femme des plus étranges.

Quand elle m'autorise à m'asseoir, je pose mon imposante arme au sol avant de m’exécuter, choisissant la chaise la plus proche du fauteuil. Me tenant droit, mon oeil unique plongé dans ceux du Colonel, je l'écoute presque religieusement me faire un bref résumé de la situation. Visiblement, elle ne peut ou ne veut pas trop m'en dire tout de suite - ce que je ne comprends pas vraiment - mais il semblerait que son pays soit dans une fâcheuse situation. Un complot se fomente contre le gouvernement de sa patrie. Un complot initié par leurs ennemis de toujours. Mais il semblerait qu'identifier la menace ne soit pas chose aisé. N'importe qui chez eux peut se révéler être un ennemi potentiel et il est donc tout à fait logique que des aventuriers de Yuimen tel que moi, totalement étranger et ainsi lavés de tout soupçons, puissent les aider. Une mission qui va demander de la finesse et de la discrétion comme elle le souligne. La réflexion avant l'action. Il est vrai que je me suis présenté comme étant un guerrier, donc son interrogation sur ma capacité à gérer la situation est légitime, mais je suis bien plus que ça. J'aime apprendre, réfléchir, déduire, deviner. Et bien que, sans être le meilleur, je sois relativement habile avec une arme, je suis bien plus habitué à utiliser mon cerveau. Je tente donc de la rassurer.

"Contrairement à ce que mon apparence laisse présager Colonel Shizune, je ne rechigne pas à utiliser ma tête. Je sais me battre mais ne suis pas spécialement adepte de la violence. Alors oui, je pense être à la hauteur."

Maintenant que c'est fait, j'ai une foule de questions à lui poser. Sur ces ennemis historiques, sur son pays et son peuple et j'en passe. Je sais bien qu'elle m'a dit ne pas trop pouvoir me donner de renseignement avant le départ, mais ça aussi, je ne le comprends pas. Il faut que j'éclaircisse tout ça.

"Par contre je ne comprends pas pourquoi vous ne pouvez pas m'en dire plus. Nous somme visiblement seuls ici et il n'y a donc de ce fait, pas d'endroit plus sûr pour me donner des détails supplémentaires. Sur votre peuple, sur vos ennemis. Après si vous préférez attendre l'arrivée d'autres aventuriers pour ne pas avoir à vous répéter, je peux le comprendre."

Il est vrai que je ne vais pas participer seul à cette mission et se répéter peut vite se montrer fastidieux. Mais bon, qu'en il s'agit d'acquérir de nouvelles connaissances, je me suis toujours montré impatient, c'est plus fort que moi.

[539 mots]

[Avant]




Un homme. Définitivement un homme. Car même sous cet amas métallique, Tina peut deviner un mouvement particulier. Lorgnerait-on sur ses colliers ou comme tant d'autres depuis qu'elle est visiblement femme, un peu plus au sud ? La chose amuse la jeune tulorienne, surtout lorsque la voix auparavant distante de son interlocuteur se fait beaucoup moins assurée. Il balbutie ce brave homme, comme s'il était intimidé. Dire que la brune n'a fait que croiser les bras, comme il lui arrive régulièrement de le faire. Que se serait-il passé si elle s'était approchée et l'avais touché par surprise ? La simple idée l'amuse grandement.

Au moins a-t-il le droit de s'exprimer, ce brave soldat. Il la rassure quant au fait qu'il ne fait pas chaud dans les U400. La brune n'a toutefois pas le temps de l'interroger à ce sujet qu'il précise de lui-même qu'il s'agit du nom donné aux armures. Quelle idée étrange. Besantine et plastron font sens, mais de simples lettres et chiffres ? Cela correspond sans doute à quelque chose par chez eux. Déjà un nouveau mystère.

Le garde se penche un peu, et lui apprend sur le ton de la confidence que leur problème n'est pas censé être ébruité. Il s'agirait de déjouer un complot, raison pour laquelle faire appel à des éléments neutres est indispensable. Toutefois, il la prévient que ce n'est pas la place d'une Dame. Trop dangereux.

Comme il est chou de s'inquiéter comme cela. Et sa façon d'être lui rappelle un peu le jeune Tristan. Quel âge peut avoir celui qui se cache là-dessous ? Et à quoi peut-il ressembler ? Peau claire ? Brune ? Des cheveux ou non ? Ce côté énigmatique s'avère fascinant.

Tina demeure un instant surprise, puis elle lui offre un tendre sourire. Elle aimerait river ses yeux bleus et pétillants dans ceux de son interlocuteur, mais elle se contente de les passer sur le casque, là où elle pense qu'ils se dissimulent.

"Vous êtes adorable. Et votre sollicitude me touche, mon cher... ?", dit-elle en levant doucement la main, comme pour en passer le revers contre le casque en une légère caresse. Mais elle s'arrête avant, laissant son geste en suspend, comme si elle attendait un nom ou quelque chose pour le poursuivre.

"Mais je n'aurais pas entrepris ce voyage si je ne me pensais pas capable d'assumer mes choix.", fait-elle doucement en l'appuyant d'une expression confiante. "L'on ne reste pas pure demoiselle en Tulorim sans avoir de ressources, ni sans être capable de bien s'entourer.", ajoute-t'elle avec un clin d’œil complice.

Un complot. Cela sonne si merveilleux aux oreilles de Tina, qu'elle ne peut qu'avoir envie d'y fourrer le nez. Et pour en venir à faire appel à des étrangers de tout Yuimen, nul doute qu'il doit être d'importance. Qui cela peut bien concerner ? Pourquoi ? Une affaire de succession ? La mise à mal d'une réputation sans être pincé, comme il arrive aux Joyaux de faire ?

Cela lui donne encore plus envie de savoir ce qui se passe, et surtout d'y jouer un rôle. Et si tous les habitants de leur groupe sont aussi choux que ce soldat, Tina risque en prime de bien se divertir.




(532 mots)

[Avant]




Tina paierait cher pour savoir à quoi le visage de son interlocuteur peut ressembler à cet instant. L'homme balbutie de nouveau, mais il lui offre son nom : Collin. Un peu maladroitement, mais d'une façon charmante, il s'excuse d'avoir mis en doute les capacités de la belle à se débrouiller. Dans le champ de vision de la brune, les autres soldats ont l'air de particulièrement se réjouir du spectacle. Camaraderie, tape aux épaules et petits rires. Est-ce une sorte d'initiation pour ce pauvre Collin ? L'a-t-on contraint à accueillir les arrivants sans l'y préparer un minimum ?

Il ne semble pas le remarquer ou en tous cas, il reporte son attention sur tout autre chose. De façon un peu plus solennelle, il précède la belle dans le campement, la menant jusqu'à la tente centrale aux pans légèrement ouverts. Le brave garde se tourne vers la tulorienne, agitant les doigts avec ce qui semble être de la nervosité. Il a l'air de vouloir ajouter quelque chose.

Patiemment, Tina attend qu'il se décide. Lorsqu'il le fait, c'est pour se proposer comme escorte quand elle sera arrivée. Elle n'aura alors qu'à demander le Sergent Collin. Les yeux bleus de la jeune femme avisent les mains sous protection de son interlocuteur. Il est amusant de voir à quel point ses doigts peuvent se mouvoir souplement malgré l'armure. C'est véritablement fascinant et intéressant. Si elle devait comparer, ces gants de métal sont aussi souples que ceux en tissus qu'elle confectionne parfois. Comment est-ce possible ? Quelque chose de forgé n'est donc pas obligatoirement rigide ?

Sans brusquerie, histoire de ne pas lui faire jaillir le cœur de l'armure, Tina appose ses mains fines autour de celles du Sergent, en un geste rassurant. Elle lui offre un sourire amical et chaleureux.

"Je ne manquerai pas faire appel à vous, Sergent Collin. Je gage que vous serez même le premier à qui je penserai. Merci infiniment."

La tulorienne le relâche doucement, puis elle se tourne vers la tente. L'endroit est véritablement spacieux, mais hormis un large fauteuil et quelques chaises, il est étonnamment vide. Une femme est installée là, ses traits ressemblant à ceux de ces humains plus au nord, les ynoriens. Difficile d'estimer son âge à cette distance, mais les yeux de Tina sont également attirés par sa tenue. Du tissu ? Non... Du cuir ? Mais bleu foncé ? Il est presque impossible de teindre du cuir sans le rendre plus que frustrant à travailler... Dans toute sa carrière de couturière, c'est bien la première fois qu'elle voit quelque chose de semblable. Et qui épouse les formes féminines sans difficulté.

Assis non loin, Tina aperçoit un être à la longue chevelure blonde. Elle entrouvre les lèvres et écarquille les yeux, piquée par la curiosité. Il a beau être assis, il semble véritablement immense. Fortement bâti et vêtu d'une tenue également à l'ynorienne. Mais sombre... Du noir, du noir... Qui fait ressortir son visage pâle, mais surtout borgne. Et cet individu est armé. Serait-ce le garde du corps de la femme ? Peut-être pas. En comparaison avec les soldats qu'elle vient de voir, il semble trop... Yuiménien.

Repoussant du revers de la main un pan de la tente, Tina fait connaître sa présence en l'accompagnant d'une prise de parole calme. "Bonjour à vous."

Puis, elle s'avance à l'intérieur, laissant le pan les couper de l'extérieur, mais elle ne pousse pas jusqu'à rejoindre les individus.

"Veuillez pardonner mon intrusion. Je me nomme Tina de Tulorim, répondant à l'appel lancé par les vôtres."

Doucement, la brune attrape un pan de sa robe et s'incline en une révérence polie. Si le Sergent Collin a été facilement ému, Tina émet davantage de réserves quant à une réaction similaire de la part d'une femme. Qui semble déjà habituée à froncer les sourcils, d'ailleurs.




(632 mots)

Il n'est ni question de répétition fastidieuse ou d'autres motifs plus obscurs. Si elle refuse de m'en dire plus, c'est clairement à cause d'un manque de confiance total et avoué. Mais loin de me décevoir, cela me rassure. C'est tout à fait naturel de ne pas croire aveuglement en des personnes que vous ne connaissez pas du tout, que vous rencontrez pour la première fois. Surtout quand vous êtes sur le point de leur confier l'avenir de votre patrie. Alors je comprends tout à fait qu'elle ne veuille pas m'en dire plus, qu'elle veuille s'assurer de notre investissement dans la tâche qu'elle et ses supérieurs comptent nous confier.

Cependant, elle me révèle un détail qui est relativement troublant. Les ennemis séculaires de sa patrie seraient...Les Sindeldi et les Shaakts. Je ne sais pas où est situé son pays, mais que des shaakts posent problème n'a malheureusement rien d'étonnant. Par contre, pour ce qui est des elfes gris...Je n'ai jamais entendu le moindre récit sur des Sindeldi volontairement et gratuitement vindicatifs. Ensuite...Sont-ils deux groupe d'ennemis distincts ? Ou elfes noirs et gris sont alliés ce qui, il faut l'admettre, serait terrifiant. Tout ceci fait apparaitre encore plus des questions. Questions qui devront malheureusement attendre que la confiance du Colonel Shizune et des siens me soit acquise. Je peux toujours essayer de la rassurer avec quelques paroles pour commencer, mais c'est bien par mes actes que je vais devoir trouver grâce à ses yeux. Il n'y a que comme ça que l'on peut avoir la confiance de quelqu'un. Tant qu'on ne les prouve pas, les paroles ne sont que du vent. Mais elles sont tout de même un point de départ, un point d'ancrage dans l'esprit.

Me relevant avant de m'incliner devant le Colonel Shizune, je la regarde dans les yeux avant de m'adresser à elle calmement.

"Si je comptais partir à la moindre déconvenue, je n'aurais jamais entrepris le voyage pour venir à votre rencontre. Et qui plus est, je me suis déjà engager auprès de vous. Revenir sur cette paroles entacherai mon honneur, ce qui n'est pas acceptable. Je ferai en sorte de joindre les actes à la paroles, de vous apportez la preuve de ma motivation, de mon implication pour la survie de votre patrie."

Quand j'ai fini, je me rends compte que quelqu'un vient d'entrer dans la tente. Une jeune femme qu'on est obligé, peu importe qui l'on est, d'associer à l'adjectif "séduisante". Grande et élancée, sa démarche fluide et gracieuse me fait d'une certaine manière penser à celle de Dame Pulinn, bien que son charme soit différent, un peu plus brut. Elle est de celle qui doit faire chavirer le cœur de bien des hommes. Que ce soit avec ses cheveux bruns et ondulés qui se balancent au rythme de ses pas. Avec ses yeux verts pénétrants, envoutants, dans lesquels brillent une lueur mystérieuse, son sourire qui pourrait réchauffer le cœur de n'importe qui. Ou, il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer, sa robe rouge, du rouge de la passion, qui laisse apparaitre dans un décolleté généreux, une poitrine qui ne l'est pas moins.

Elle nous salue, d'une voix douce, délicate, avant de se présenter non sans faire une légère révérence. Elle s'appelle donc Tina et nous viens de Tulorim, une cité que je ne connais que trop peu. Tout ce que j'en sais, je l'ai lu dans les livres, je le tiens des récits que l'on m'en a fait, mais tout cela reste très succinct.

Mais il ne sera pas dit que je manquerai aux règle de politesse. M'inclinant une main sur le coeur, je me présente à mon tour.

" Je suis Duncan, Guerrier-Erudit d'Oranan. Je suis aussi venu répondre à l'appel qui a été lancé. Honoré de faire votre connaissance."

J'aurais pu également présenter le Colonel Shizune, mais c'est à elle de décider si elle veut le faire où non. Si elle ne fait pas confiance au Yuimenien, elle est la seule à pouvoir décider à qui révéler son identité.

[668 mots]

[Avant]




Le grand homme blond s'est levé et est encore plus impressionnant que ce que la brune imaginait. Au moins une tête et demie de plus qu'elle. Un véritable géant. Toutefois, il fait preuve d'une grande politesse en se présentant à son tour. Duncan, un Guerrier-Erudit d'Oranan, lui aussi présent pour aider ces gens. Il ne ressemble en rien à ces humains du nord, sauf par sa tenue. Un enfant adopté peut-être ? Elle lui adresse un signe indiquant qu'elle a pris bonne note de sa salutation.

Il a à peine terminé que la femme à ses côtés se lève prestement. Non seulement elle s'approche vivement de la tulorienne, mais elle laisse entendre une voix prenant totalement la jeune femme au dépourvu. La tutoyant d'emblée, l'ynorienne ne cesse de la complimenter. Visiblement, elle trouve chez elle quelque chose de splendide. La surprise passée, la jeune femme en rouge se met à sourire, à l'image de son interlocutrice. Elle qui croyait avoir affaire à une femme plutôt stricte et froide... Comme quoi, les apparences sont définitivement trompeuses.

Elle se présente à son tour sous le nom de Colonel Shizune. Une gradée donc, qui ne semble pas décidée entre la tutoyer ou la vouvoyer. C'est assez amusant, en vérité. Toutefois, la brune n'est pas dupe. Est-ce son apparence qui a ainsi capté l'attention de cette Shizune, ou cette dernière a-t-elle en tête quelques projets pour lesquels une femme comme Tina est parfaite ? Que de possibilités ! Que de questions se posant dans la tête brune ! Elle ne regrette déjà pas d'avoir cédé à sa curiosité.

La belle est invitée à suivre son hôte, et même à s'asseoir à côté d'elle sur le fauteuil. Tina accepte l'invitation. À quoi bon refuser un geste pareil ? Il serait totalement stupide de froisser quelqu'un penchant en sa faveur. Elle évoque ce que le Sergent Collin disait plus tôt : le besoin d'aide pour déjouer un complot. Mais elle va plus loin en indiquant qu'il implique des Sindeldi et des Shaakts. À l'entendre en parler, ces populations ne trouvent guère de grâce à ses yeux. Des elfes qualifiés de saloperies...

"Quel affreux mot venant d'un si joli minois, Shizune.", se plaint-elle un peu, en ramenant sa besace sur ses cuisses. "Yuimen a aussi des populations elfiques répondant à ces noms, mais sont-elles les mêmes que chez vous ?", dit-elle avec une curiosité non feinte.

La tulorienne n'a connu que peu de représentants de ces peuples, et encore, il s'agissait surtout de parias dans lesdites populations. Des aventuriers échoués à la taverne, des individus en quête de fortune et roulés par des négociants sans scrupules. Rarement des femmes, ceci dit. Tina se souvient des rumeurs toutefois. Des elfes gris si hautains que personne ne peut leur rendre visite sans y avoir été autorisé avant de partir. Des elfes noirs se repaissant de la chair de leurs esclaves et se reproduisant au sein même de leur lignée.

Mais la brune n'est pas sotte. Tout croire sans l'avoir vu serait idiot, surtout lorsque l'on a grandi à Tulorim. Elle-même a déjà propagé quelques rumeurs sans fondements au sujet de certains individus, contre une poignée de pièces. Pourquoi cela ne serait pas le cas envers toute une race ?

"Et peut-être plus important... Que projettent-ils de faire ? De vous faire, si je comprends bien ?", finit-elle par demander avec une once d'inquiétude un peu plus prononcée.




(568 mots)