L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 21:07 
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26 157PNT, Vingtième jour de Lothla.


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    « La liberté, c’est bien souvent l’inconnu. »


Ma respiration se calmait à peine, alors que trempé, assis sur la roche d’une côte accueillante, mon cœur battait encore à en rompre mes artères. Yuélia, plus jeune, se remit plus vite de notre folle escapade marine. Je n’avais pas envie de me rappeler ce passage, tant il fut éprouvant. Dans ma tête, ça sonnait bien, une fuite aventureuse, peu de chance d’être poursuivis. Erreur que j’avais commise de minimiser la difficulté de nager habillé, avec ma besace et mon équipement. Mon vélin mettrait sans doute des jours entiers à sécher. Sans parler de l’effort fourni pour ne pas couler, se faire emporter par les vagues rabatant leur écume blanchâtre sur mon visage alors que je manquais plusieurs respirations, concentré pour ne pas boire la tasse dans cette eau trouble et par trop salée. Ce ne fut qu’au terme de beaucoup d’efforts et d’instants de paniques que nous arrivâmes à nous sortir de là. J’aurais été bien ennuyé qu’elle ne sache pas nagé, tout empêtré que j’étais moi-même à me débattre pour ma propre survie, moi qui lui avais promis de la protéger, de l’aider.

Soufflant donc sous le soleil léger, quoique bien présent sur mon épiderme foncé, du mois de Lothla, je me laissai sécher tout en écoutant les dires de la jeune elfe, qui s’empressa de me préciser, véritable grimoire de connaissances, où nous nous trouvions exactement. Bouhen, au sein du Royaume de Kendra Kâr. Ce nom ne m’évoquait rien, pas même dans mes plus lointains souvenirs. La bourgade humaine ne devait pas revêtir énormément d’intérêt, ni n’être très âgée, pour n’attirer ainsi que si peu ma grâce passée. Cependant, ça semblait évoquer quelque chose à Yuélia, qui attira mon attention en ayant une proposition à me faire. S’inquiétant de mes propres buts, qui n’étaient pas si définis que je l’aurais voulu, mis à part retrouver mon ancien cadavre, ce qui passait d’abord par la recherche d’Almavendë, qui avait délibérément décidé de m’abandonner à ses amis contrebandiers, elle s’enquérit de ma présence auprès d’elle. Interpelé, je la regardai. Avait-elle déjà prévu la suite de notre échappée sauvage ? Avait-elle des projets dans la région ? Je le sus bien vite. Entre autres histoires sur ses parents, leur disparition, son besoin de les retrouver et des missions lancées à son égard par la Reine d’Anorfain, son enlèvement, quelque chose qu’elle avait entendu sur un campement sur un monde où des peuplades inconnues auraient besoin d’une aide extérieure – mention à laquelle je fronçai les sourcils, craignant ne pas comprendre ce qu’elle voulait dire par là – elle m’invita à se joindre à elle. Prétextant un devoir plus urgent que de retrouver ses parents, et son affiliation à la couronne de Kendra Kâr, sous l’excuse d’accords financiers majeurs entre les deux puissances blanches, elle se donna comme mission de partir à la recherche de ces étrangers pour leur donner un coup de main, m’invitant à l’y accompagner.

Ainsi donc, elle n’avait pas fait d’erreur ni déliré en parlant d’un monde extérieur. La mention était originale, surprenante, inhabituelle. Elle avait l’air trop convaincue pour que ce soit un simple malentendu. L’intérêt de rencontrer une civilisation différente de la nôtre pourrait faire fondamentalement avancer mes recherches sur le Sang Ancien, et mes hypothèses concernant le passé commun des âmes héroïques. Je ne pouvais laisser cette occasion passer, aussi lui répondis-je :

« Qu’importe, pourvu que ça nous éloigne de nos poursuivants. Et puis, ça me semble plus qu’intéressant, comme mission. »

Qui étaient-ils ? Pourquoi nous demandaient-ils de l’aide, à nous ? Nous ne le saurions qu’en nous rendant sur place. Elle me remercia et se leva prestement, comme si elle savait où nous nous rendions. Perplexe, je la suivis dans le pays, nous enfonçant plus avant dans les terres, vers la silhouette encore lointaine de la cité. Nous n’allâmes pas très loin, par ailleurs, car arrivés près de l’orée d’une forêt, les stigmates d’une présence purent se lire devant nous. Une fumée fine, gris foncé, s’échappait du paysage, un peu en hauteur de notre position. Un feu de camp, dont l’odeur me parvenait distinctement. Prudemment, nous approchâmes.

Ce ne fut qu’alors que le campement se révéla à nous. Quatre grandes tentes, dont les dimensions inhabituellement grandes me firent hausser un sourcil circonspect, trônaient là en carré dans la plaine proche de l’orée forestière. Plusieurs silhouettes œuvraient là, toutes vêtues pareillement. Des gardes, vraisemblablement. Nous approchâmes encore, et l’une d’elle vint à notre rencontre, me permettant de la détailler plus avant.

L’être avait une taille humaine, et une carrure plutôt classique. Son armure, en revanche, était fort différente de tout ce que j’avais pu observer jusqu’ici. Et je ne doutai pas de ma mémoire sur ce fait. En vérité, cet accoutrement était presque dérangeant, tant il absorbait la personnalité de celui qui le portait. Intégrale, l’armure ne laissait pas passer le moindre centimètre de peau. Composée de plusieurs pièces articulées de ce qui semblait être un métal mat, elle épousait le corps de son porteur comme s’il n’avait qu’elle sur la peau. Même le casque ne permettait pas de voir les yeux du soldat caché dedans. Une plaque masquait son visage, brillante celle-là, comme une visière faite en verre. Une matériau bien abscons, pour faire un casque censé résister aux chocs. J’imaginais assez bien ce que donnerait un coup de hache là-dedans : les bris exploseraient droit dans les yeux du pauvre type qui se verrait irrémédiablement aveuglé, quand bien même son casque aurait rempli son office.

Je m’arrêtai, et retins Yuélia d’avancer plus avant en interposant doucement mon bras devant elle. Mieux valait qu’il nous aborde sans se sentir agressé que l’inverse. Je le fixai sans le quitter du regard alors qu’il arrivait à notre hauteur pour s’adresser à nous d’une voix étouffée par son équipement qui ne laissait même pas de vrai trou pour nous adresser la parole. Il réclamait le motif de notre visite. Était-ce bien ceux dont l’elfe avait entendu parler ? Sans doute aucun, ils n’avaient pas grand-chose en rapport avec notre monde. Autant se montrer amical, par conséquent. Mais pas trop. Doté d’une certaine réserve raisonnée, je lui fis face et d’une voix calme, nous présentai.

« Je suis Vadokan Og’Elend, et voici Yuélia Al Samanya de Cuilnen. Nous venons pour l’annonce… »

Je restai vague intentionnellement. Autant ne point trop en dire. Je ne maîtrisais pas le sujet, en plus. Je n’avais pas envie de me faire passer pour un étrange olibrius. Déjà que mon apparence n’allait sans doute pas aider…


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[1099 mots]

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 21:09 
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Je traverse les bois, prenant soin de ne pas laisser trop de traces. A plusieurs reprises je saisis mon arc, prêt à tirer. Mais ce ne sont que des fausses alertes. Des lapins, des biches. Rien qui cherche à avoir ma peau.

Malgré l'absence de signe du camp dont on m'a parlé, je suis certain d'être sur la bonne voie étant donné le nombre d'empreintes qu'il y a au sol. Je continue de les suivre et après quelques kilomètres, je finis par le trouver.

Quatre énormes tentes, gardées par une dizaine de… trucs. Malgré leurs aspects menaçants, je décide de m'approcher, l'arc baissé, montrant que je ne compte pas m'en servir. Pas sans raison en tout cas.

L'un d'eux s'approche et s'adresse à moi, me demandant le motif de ma visite.

(Dis-lui que c'est ton coin à champignon.)

Je ferme les yeux, serrant les dents tandis que j'entends un ricanement dans mon crâne.

" Je viens apporter mon aide. En échange de ce que vous promettez. "

J'ouvre les yeux, fixant l'humanoïde en face de moi. Déterminé.

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 00:25 
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Le Liykor avait bien apprécié la distance à parcourir. Voilà trois heures que la Shaakt arpenta la forêt du Sud de Bouhen. Par miracle ou simplement par chance, l'elfe noire passa inaperçue auprès des gobelins et autres gnomes qui hantaient parfois la route des voyageurs de la forêt. Gardant malgré tout un rythme soutenu pour arriver au plus vite à sa destination, Irina put se sustenter de quelques baies et autres fruits qui lui offrait gracieusement la forêt. Alors que le voyage en cynore lui sembla interminable, la marche intensive jusqu'à son objectif lui avait paru ne durer que quelques minutes. Les mêmes questionnements l'harassait depuis son départ.

( De quoi auront l'air mes futures proies ? Seront ils puissants ? Seront ils faciles à manipuler ? Ou devrais-je redoubler d'efforts pour les contrôler ? Et que vaut il que tant de personnes se déplacent jusqu'ici ? Qui sont ces gens qui ont tant besoin d'aide au point de quémander auprès d'un autre monde ? Sont ils à ce point si faible ? )

Les réponses à toutes ces questions se faisaient trop attendre et la soif de contrôle de l'elfe noire se faisait presque insurmontable. Il lui fallait exercer son pouvoir sur les autres, tel était son moteur de vie. Et seule, sa soif était impossible à étancher.
Un pas après l'autre, les pointes des tentes du campement commençaient à apparaître. Quatre immenses tentes étaient montées, gardées par d'étranges soldats protégés d'une armure métallique noire qui semblait être intégrale. La Shaakt n'avait rien vu de semblable et était interloqué par cet accoutrement original.
Elle s'avança peu à peu du campement lorsque l'un de ses humanoïdes se dressa devant elle, exigeant le motif de sa venue.
La créature massive n'avait d'un humain que la silhouette, même si sa taille dépassait de loin la moyenne de cette race. Aucune parcelle de peau n'était visible, pas mêmes ses yeux. Seule sa voix aurait pu indiquer à l'elfe manipulatrice quelconque information sur la créature étrangère qui lui faisait face, mais son ton protocolaire ne laissait rien transparaître de la personne se trouvant sous cette armure, si toutefois il y en avait une. De plus près, l'armure était d'ailleurs bien plus impressionnante. La tenu était composée de plusieurs plaques d'un métal noir, méthodiquement positionnée afin de procurer une mobilité maximale à son porteur. Cela semblait avoir été réalisé sur mesure, tant l'armure semblait épouser les formes de son possesseur. Chaque partie du corps était parfaitement protégé d'une attaque physique. Qu'en serait il face à la magie ?
Face à un tel mastodonte, la frêle elfe préféra donc jouer de diplomatie, ne signifiant évidemment pas le réel motif de sa venue. Elle se défit délicatement de sa capuche et toisa de ses yeux rouge rubis d'un regard interrogateur la plaque luisante du casque du soldat humanoïde.

" Je me nomme Irina. Vous avez fait appel à tous les êtres vaillants de Yuimen pour vous venir en aide alors me voilà. Dites moi en quoi des colosses aussi impressionnants que vous ont ils besoin d'aide d'être tel que moi ?"

(502 mots)

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 11:01 
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J’entrai dans la forêt, connaissant déjà l’endroit. A l’orée de la forêt, une fumée s’élevait doucement vers le ciel. Un feu. La pensée d’un immense barbecue me vint à l’esprit, avec des brochettes d’elfe en dessert. Ces humains d’un autre monde mangeaient-t-ils les êtres qui s’avanceraient trop près ? La frayeur d’avoir failli servir à Vadokan de casse-croûte sortit de là où elle était tapie. Je le regardais. Il semblait avoir mangé à sa faim, mais pour combien de temps encore ? Non, il fallait ne pas y penser, il ne m’avait pas mangée finalement. Encore heureux. Et s’ils ont demandé de l’aide, ce n’est sûrement pas pour nous manger. Si je voulais me voiler la face, j’oublierais cette dernière question : Ils n’auraient pas besoin de nous pour nous manger ? Enfin je verrai, et je comptais bien ne pas leur servir ainsi. Au bout d’un certain temps, je vis le campement, avec des silhouettes étranges à côté. Des hommes, leur carrure le dévoilait. Mais dans une espèce d’armure incongrue, qui n’avait rien à fiche là. Etrange protection, puisqu’elle serait inefficace devant la magie, ou un bon coup dans la poire. Je tentai de m’approcher de l’un d’entre eux, qui me semblaient inaccessibles. Allait-t-il entendre ce que je dirais ? Allait-t-il même voir que je parlais ? Il fallait tester. Vadokan m’arrêta sur le champ, attendant que ce soit lui qui vienne à notre rencontre. Je le laissai faire, sûre qu’il avait une bonne raison. Je lui faisais énormément confiance, sauf pour ce qui est de me manger, évidemment. Après, je suis sûre qu’il se retiendrait, mais vu la taille de ses canines, je préférais éviter de le laisser affamé. Mais ce n’était qu’une réaction, totalement naturelle. L’instinct de l’être face au danger. L’homme, si c’en était un, ce dont, entre nous, je commençais à sérieusement en douter, vint alors à notre rencontre.

« Motif de votre visite ? » demanda-t-il, nous gardant en joue au cas où.

Cette voix. Cette voix mécanique, un peu étouffée, me fit froid dans le dos. Je n’avais jamais entendu une voix pareille, mais le ton qui était mis dans cette phrase était tellement dans les règles, que je compris. C’était des gardes, mais aussi des soldats. Et visiblement très bien équipés. Vadokan nous présenta, et je continuai.

« Nous venons répondre à l’annonce. Nous savons nous battre, nous vous serons utiles. Puis-je voir votre supérieur ? » interrogeai-je poliment.

Ah, la politesse. On m’a appris depuis longtemps que le cocktail politesse plus sourire était en général efficace pour convaincre son interlocuteur. Espérons que le soldat y soit sensible aussi. Je voulais savoir ce qui se tramait, et avoir des informations sur ces potentiels amis ou ennemis. Ce serait utile en cas de guerre, et on ne sait jamais, on pourrait même conclure des accords importants concernant le commerce, et tout un tas d’autres choses. Si la mission était vraiment intéressante, il y aurait même possibilité que j’agisse dans leur dos pour connaître des petits secrets, que l’Anorfain pourrait utiliser après. Ce serait parfait.

Impeccablement parfait.


[513 mots]

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 11:30 
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Surprise. Oui c'est le mot le mot qui décrit le mieux la situation et surtout je n'en vois pas d'autre. Je reste là, l'oeil grand ouvert quand je vois le Colonel Shizune se lever d'un seul coup à la vue de la jeune tulorienne, s'avançant vers elle après avoir paré son visage jusqu'alors strict et fermé, d'un sourire en quoi. Visiblement, la beauté de Dame Tina semblait lui faire le plus grand effet. D'une certaine manière, la gradée me donne l'impression d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait depuis un certain temps. De ce fait, je me pose encore plus de question sur ce que nous allons devoir faire. Il est vrai que la beauté envoutante de jeune femme peut sans aucun doute s'avérer utile si tant est qu'elle accepte d'en jouer, mais ce serait terriblement réducteur de la cantonner à ce rôle. Mais bon, je ne dois faire aucune conclusion hâtive. Des tas de raisons ont pu pousser le Colonel Shizune à agir de la sorte, de la plus sérieuse à la plus frivole.

Elle fait alors signe à Dame Tina de s'asseoir auprès d'elle, ce que cette dernière fait sans hésiter. Reprenant alors moi-même ma place. Et alors que notre hôte résume la situation, je ne peux m'empêcher des froncer les sourcils quand elle utilise le terme "saloperies", pour qualifier les Sindeldi et les Shaakts. Par chez nous, la haine des Shaakts est courante par endroit, il arrive même assez fréquemment qu'ils se haïssent entre eux, mais je dois bien avouer que c'est la première fois que je vois ce mot associé au peuple des elfes gris. Ce peuple si mystérieux qui nous a apporter les engins volant. Ce peuple millénaire qui vit bien loin de nos contrées. J'ai du mal à les imaginer comploter contre toute une nation, mais soit, tout est possible.

Et alors que Dame Tina en demande plus sur les similarités entre leurs elfes belliqueux et les nôtres, je décide d'appuyer ses dires, pour peut-être obtenir une réponse plus précise.

"Il est vrai que dans nos contrées, les elfes noirs, les Shaakts, peuvent se montrer assez vindicatifs, mais c'est une vision assez réductrice et surtout liés aux femmes dominatrices et esclavagistes, sans oublier la forte influence Oaxienne. Par contre, pour ce qui est des Sindeldi, je n'ai pas mémoire de récits narrant leur animosité. Ils nous ont même beaucoup apporté, mais il est vrai qu'ils restent un peuple assez mystérieux."


Dame Tina décide en suite de demander des précisions supplémentaires sur leurs objectifs. Au vu de sa réaction un peu plus tôt, le Colonel Shizune sera peut-être plus à même de donner des informations plus poussées à la belle tulorienne. Je décide alors de ne pas en dire plus cette fois et j'attends patiemment la réponse. J'ai des tas d'autres questions, certaines utiles, importantes, et d'autres qui le sont beaucoup moins, servant juste à attiser ma curiosité, ma soif d'en savoir plus. Quoique...

Non, au final il y a bien une question que je dois poser relativement rapidement. Une question qui vient de s'imposer d'elle-même alors que j'étais sur le point de me perdre dans mes pensées. Parce qu'il y a une possibilité qu'il ne faut pas écarter, une possibilité qui si j'en crois le message que le Capitaine Logan m'a transmis est plutôt du genre du probable, voir du quasi certain. Il faut que je demande.

"Personnellement il y a une chose qui me perturbe quelque peu dans l'immédiat. Je ne veux pas paraitre inconvenant, loin de moi cette idée, mais que ce passera-t-il si des Shaakts ou des Sindeldi se présentent pour vous venir en aide? Ils seront originaires d'ici et seront sans doute réellement habités des meilleures intentions à vos égards. Même si votre présence ici, rend de ce fait la probable le fait qu'un espion se cache parmi ces derniers...force est de l'admettre."

Je viens en partie de répondre à cette question de moi-même...

[652 mots]

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Ven 24 Juin 2016 19:13 
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Le frêle doigt vert de Fenouil eut à peine le temps de frôler l’armure de l’officier qu’il se fit repousser rapidement. Ce rejet ne bouleversa point le gobelin qui avait l’habitude de ce genre d’attitude à son égard. Il avait satisfait sa curiosité et il en était bien content. Il aimait toucher les choses, explorer les nouvelles textures qui se présentaient à lui.

Le soldat par contre semblait voir de mauvais œil le comportement de Fenouil. Indigné, il le questionna sur son état de santé mental. Alors que les autres soldats semblaient prendre un réel plaisir à observer cette petite scène qui revêtait une allure humoristique lorsqu’on demeurait au rôle de spectateur.

D’un air renfrogné, le soldat tenta de chasser Fenouil, lui signifiant clairement qu’il ne lui trouvait aucune utilité.

Mais il en fallait plus que ça pour démonter le petit gobelin. Ce dernier, croyant sincèrement qu’il pouvait être utile dans ce campement et combattre les plus féroces ennemis, se raidit afin de paraître un peu plus grand, se gonfla le torse, se releva la tête fièrement, dévoilant involontairement la grande cicatrice qui ornait son petit cou chétif.

« Je suis courageux et volontaire. Je n’ai pas peur d’affronter la mort ! »

Dit-il de sa petite voix enrouée sur un ton assez enjoué. Sur sa lancée, tout en conservant la même posture et bien décidé à se vendre, il rajouta :

« Je suis petit, et je me faufile partout. J’ai aussi un don pour dénicher toute sorte d’objets, petits et grands. »

Tout en restant bien droit, les bras le long de son corps fluet, il attendit patiemment la réponse du soldat, prêt à sortir d’autres boniments si jamais il essuyait un autre refus.

(((319 mots )))

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Fenouil, larron origine voleur


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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Dim 26 Juin 2016 21:30 
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Chloc. Chloc. Chloc. Chloc. Le bruit de sa lance dans le sable marquait le tempo de sa marche vengeresse. Chloc. Chloc. Une vengeance froide, patiente et implacable. Chl… Àma s’arrêta net. Entre l’océan à sa droite et une pinède clairsemée à sa gauche, apparaissaient au loin les ombres d’un campement, grandies et portées jusque sur la plage par la lumière rasante du couchant.

Les doigts cagneux de la vieille elfe se serrèrent résolument sur le bois vermoulu de sa lance alors que les paroles du chef Earion lui revenaient en mémoire : * massacrés, femmes, enfants, anciens… même les marins étaient au village… tous morts*. Le doyen bleu avait été l’unique survivant, et uniquement par la grâce impitoyable de Moura qui l’avait incitée à se rendre dans les villages earion voisins pour propager l’intriguant message qu’il avait reçu de la part d’inconnus arrivés d’un autre monde. Ceux-ci étaient prétendument venus sur Yuimen pour trouver et ramener dans leur monde des héros aussi astucieux qu’intrépides. Et au récit de ce message, un sentiment d’appréhension avait semé le trouble parmi ses pairs : et si les étrangers ne trouvaient pas de volontaires parmi les bleus... viendraient-il recruter de force les plus valeureux d’entre eux ? Alors, le doyen s’était hâté de rentrer à son village, mais seulement pour y découvrir le charnier qu’avait laissé derrière eux une troupe de guerrier à la cruauté des plus ironique : suspendus par des centaines d’hameçons plantés dans la chair, ses concitoyens avaient été crucifiés aux poutres calcinées du fumoir à poisson. S’agissait-il de ces visiteurs d’un autre monde, ou bien du mal qui rongeait Yuimen, l’ennemi héréditaire des bleus, ces maudits Garzoks ? Il n’en savait rien. Il ne voulait pas savoir. Il voulait mourir.

Alors il s’était rendu sur la plage. Et là, échouée sur le sable comme un bois flotté rejeté par la mer, il l’avait trouvée : la vieille Àma. Elle l’avait devancé dans ses plans morbides et avaient livré son corps à la dernière étreinte de Moura. Momentanément conforté par ce témoignage d’une peine partagée, il la rejoignit, la tira de sa torpeur mystique et la remit sur pied. Elle lui expliqua que son enquête sur ses origines maternelles l’avait finalement conduite à ce village nirtimois, avant de voir ses espoirs brisés et sa raison de vivre envolée. Alors le doyen lui en donna une nouvelle : assouvir la soif de vengeance d’un vieillard qui s’apprêtait à rejoindre ses enfants dans l’au-delà. L’idée résonna en Àma, pétrie d’amertume et de frustrations qu’elle était, et l’ancienne fermière prit les armes. Une lance et une volonté inébranlable ! Celle du guerrier qui, après avoir creuser sa tombe, part écrire son testament dans le sang de ses ennemis.

Elle avait cependant gardé la tête froide. Il lui fallait déjà identifier les coupables des exactions dont elle avait été témoin : Garzoks ou aliens… le doyen ne pouvait lui dire. En revanche, il savait où trouver le campement de ces derniers ; et ce serait donc la première étape dans le périple de la vieille Àma. Mais il lui faudrait être astucieuse, car elle n’aurait jamais le dessus par la force brute. Elle devrait dans un premier temps prendre la mesure de ces étrangers puis gagner leur confiance afin de pénétrer dans leur camp et d’enquêter sur leur éventuelle responsabilité. S’ils s’avéraient être coupables, elle attendrait son heure, et le moment venu, leur ferait payer au centuple leur barbarie. Si au contraire, ils étaient innocents… elle aviserait alors. Peut-être pourraient-ils lui venir en aide dans sa légitime quête de vengeance ?

Chloc. Sa rotule grinça. Une grimace de douleur fit momentanément flancher l’air de résolution empreint sur le visage ridé de notre guerrière improvisée. Son corps l’abandonnait progressivement ; elle en avait conscience. Mais elle avait appris à faire avec ces dysfonctions d’un corps usé par le temps. Généralement, cela consistait à rejeter à l’arrière-plan de ces pensées ces petites douleurs du quotidien. Mais aujourd’hui au contraire, elle comptait bien en jouer… La vieillesse avait ses avantages !

Chloc. Chloc. Son dos voûté, le poids de son corps reposant lourdement sur sa lance, Àma se remit en marche vers le campement avec l’extrême lenteur que les jeunes attendent de leurs aînés.

Chloc. Chloc. Chloc. Poc. Le bout de sa lance avait trouvé une surface plus dure. Elle avait quitté la plage. Et se redressant, elle s’aperçut qu’on venait à sa rencontre. Baignée dans la lumière de l’astre couchant, la silhouette scintillait de mille feux rougeoyants, évoquant à l’esprit d’une Àma intimidée l’image d’une armure de sang. Mais celle-ci se ressaisit aussitôt : elle était déjà morte dans l’âme ; la peur n’avait plus prise sur elle.

D’un geste prudent de l’épaule, Àma fit glisser son sac de voyage au sol. Puis, avec la même précaution ostentatoire qu’elle avait mise à marcher jusque-là, elle entreprit de dénouer les liens qu’y retenaient fixé son siège de bambou et de toile, avant de déplier celui-ci et de s’y asseoir dans l’attente de l’arrivant en armure. Tout en l’observant marcher vers elle, Àma songeait qu’elle avait pris la bonne décision : mieux valait que la rencontre se fasse le plus loin possible de ses acolytes. De cette manière, si leur conversation tournait au vinaigre, elle n’aurait qu’un adversaire à affronter au lieu d’une troupe entière de guerriers assurément plus expérimenté qu’elle dans l’art du combat. Et tout en espérant ne pas avoir à l’utiliser, Àma plaça la pointe de sa lance sur son pied afin de pouvoir la faire sauter prestement dans sa main le cas échéant.

Le guerrier d’un autre monde ne tarda guère, ses longues enjambées ne faisant qu’une bouchée des quelques centaines de mètre qui les séparaient du campement. Parvenu à proximité, les détails de son accoutrement se distinguaient enfin malgré le contre-jour. Et c’est avec un mélange de curiosité et de perplexité que la vieille elfe en détailla l’apparence étonnante. Elle n’avait jamais vu de pareille protection : tout en plaques de métal brillant contrastantes avec de sombres joints fait d’un matériau inconnu entre cuir et caoutchouc. Et bien que ses connaissances martiales soient proches de nulles, elle ne pouvait que constater qu’il lui aurait été bien difficile de trouver la moindre faille dans cette armure intégrale où glisser la lame rouillée de sa lance. Elle releva une information importante néanmoins : la forme et la disposition des principales pièces de l’armure évoquaient sans le moindre doute une musculature humanoïde. Quelle qu’étrange soit l’apparence de ces inconnus, au moins devaient-ils ressembler physiquement aux races intelligentes qui vivait sur Yuimen. Et, elle l’espérait, peut-être auraient-ils aussi des normes sociales similaires. En tout cas, ce ne fut donc avec une moindre surprise qu’elle entendit une voix étouffée émaner d’un casque uniquement percé de quelques trous pour voir et parler :

- Motif de votre visite ?

Intérieurement, la vieille Àma sourit… et rejoua une pièce mainte fois répétée auprès de bureaucrates sindels récalcitrants.

- De l’eau. J’ai soif ! Soyez gentil mon garçon, apportez donc à boire à une vieille dame. AAAaaaaaaahhh, vous savez … l’âge. Oh j’le souhaite à personne ! Les articulations qui grincent, le dos qui vous lance, les forces qui vous abandonnent, et j’vous parle pas de la tête haha ! aboya-t-elle avant de partir dans une quinte de toux des plus convaincantes.

Le torse plié sur ses genoux, un sourire satisfait étira ses lèvres défraichies lorsqu’elle s’imagina le grand dadais en train de faire sens de cette situation. Elle nota pour elle-même que sa première réaction n’avait pas été de l’écrabouiller sur place… un bon point pour lui. D’ailleurs… il ne portait pas d’arme ? Cela la surprit, encore que… une vieille dame voyageant seule ne devait pas représenter une grande menace à ses yeux. Mais avant qu’il n’ait le temps de se poser trop de questions et de remettre en doute la comédie d’Àma, celle-ci en remit une couche. Alors elle se redressa s’appuyant de tout son poids d’une main sur sa jambe et cracha un bon gros molard devant elle, c’est-à-dire entre les pieds du soldat.

- Hého ! Tu m’entends là-d’dans ? Par les jupons d’Sithi, t’es aussi vif qu’mon p’tit cousin Ïltris, mon gaillard. J’lui dit « va récurer l’étable » ; i’ m’dit d’sa voix d’vaurien « quelles tables, y en a qu’une de table ». On pens’rait qu’avec son œil morne et sa mâchoire pendante, i’ serait habile avec les vaches… J’vous dis pas ce qu’i m’a fait la dernière fois...

*Enfin si j’te l’dit, juste pour t’abrutir encore un peu*

- I’m’ dit qu’il veut traire les bufflonnes pour m’aider à la ferme. J’y dit « au prix du lait, pisse dans le saut pour le bien que ça m’fera ». Il y va quand même – pas complèt’ment bon à rien l’bonhomme. Mais qu’est-ce qu’i’me fait ? Il réussit à s’prendre un coup d’sabot dans l’pif et va chouiner à sa mère. Et alors, c’te péteuse de Teheltan m’envoie les gardes pour faire abattre le monstre enragé qui vit dans mon étable. Une vache ?! Branleurs de politicien, i’s’touche toute la journée et crois qu’ils y comprennent que’q’chose à la vie d’nous autres.

Elle cracha à nouveau, cette fois motivée par un dégoût qui n’était pas entièrement feint.

- Bon, elle vient avant la nuit, cette eau ? Ou z’allez m’laisser dessécher comme un poisson aux portes de vot’ camp’ment pendant qu’vous dormez tranquilles dans vos tentes ? J’ai marché toute la journée moi, alors par-don-nez moi Mônsieur-en-armure si je vous importune. « Motif de votre visite », répéta-t-elle d’une voix moqueuse reprenant le ton protocolaire de son interlocuteur. Seriez pas politicien au moins ?!

Et elle se délesta du peu de salive qui lui restait en bouche pour marquer la fin de sa tirade.

(((1600 mots dont 500 de flashback)))

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2016 11:04 
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Campement - Tente Centrale (Duncan, Tina)


    A la remarque concernant le vocabulaire de Shizune, celle-ci leva les yeux au ciel, visiblement exaspérée.

    « C'est très bien de minauder ma belle, mais tu commenceras quand on arrivera à destination. »

    Puis, se tournant vers Duncan, elle commenta ses explications concernant les Sindeldi Yuiméniens.

    « J'ai cru comprendre que les vôtres étaient des connards sans être des esclavagistes, effectivement. Quant à notre réaction s'il en venait... »

    Elle soupira, visiblement peinée par ce qu'elle allait devoir dire.

    « Nous avons quelques accords avec Omyre, donc malheureusement, nous avons été quelque peu... contraints de faire quelques concessions concernant les Shaakts. Et Kendra Kâr nous ayant affirmé que les Sindeldi n'étaient pas un problème... disons que je tâcherai de ne pas céder à la tentation de les découper à vue. »

    Enfin elle se tourna de nouveau vers Tina, répondant à ses questions concernant la nature de la menace.

    « Eh bien ils veulent renverser le gouvernement et reprendre la population humaine en esclavage. Je dis bien reprendre. Nous leur avons échappé il y a de cela sept siècles, mais depuis ils n'ont eu de cesse de vouloir reprendre le pouvoir. En vain, jusqu'à présent, mais cette fois-ci ils ont des alliés à l'intérieur. »


Campement (Vadokan, Yuélia)


    Aux paroles de Vadokan, le soldat hocha la tête, mais lorsque Yuélia se mêla à la conversation il sembla l'observer pendant de longues secondes avant de réagir. Finalement, le soupçon dans la voix, il reprit la parole.

    « Vous êtes... une elfe blanche ? Le Colonel dit que vous êtes réglos... Bien, suivez-moi, » conclut-il finalement avant de s'en aller vers la tente centrale.

[Suite plus bas]


Campement (Fenouil)


    Aux paroles de Fenouil, le soldat sembla se calmer un peu, mais il resta distant.

    « C'est ton problème après tout, » finit-il par dire. Puis, lui montrant la direction de la tente centrale, il ajouta : « C'est par là-bas si tu veux te rendre utile. »

    Il ne semblait pas vraiment disposé à l'accompagner.

[Suite plus bas si Fenouil décide d'y aller]


Campement - Devant la tente (Vadokan, Yuélia et Fenouil)

    « C'est ici, » indiqua le soldat en montrant la tente, dont on pouvait observer l'intérieur à travers un pan légèrement relevé.

    La tente était spacieuse. Il y avait de quoi faire tenir une bonne trentaine de personnes sans le moindre soucis. Et pourtant, elle était presque intégralement vide. En dehors d'un large fauteuil où était assise une femme entre deux âges et aux traits Ynoriens accompagnée d'une jeune femme (voir description de Tina) et de quelques chaises vides à l'aspect relativement confortable dont seule une était occupée, par un géant blond (voir description de Duncan), rien ne semblait justifier un tel espace.

    Image


    La femme se tenait nonchalamment sur le canapé : sa posture n'avait pas grand chose de militaire. Si son accoutrement n'était pas aussi étrange que ceux des soldats à l'extérieur, il restait étrange : une combinaison moulante bleue foncée qui semblait faite dans une matière inconnue, plus ou moins proche du cuir, visuellement.

[HRP : Vous arrivez juste après la MàJ de Duncan et Tina, et vous ne pouvez pas les entendre parler tant que vous ne serez pas à l'intérieur.]


Campement (Arkalan)


    Le soldat qui faisait face à Arkalan semblait tendu. Il était presque sur ses appuis, comme prêt à se mettre en position de combat d'une seconde à l'autre.

    « Oh, nous aider, hein ? » fit-il, dans un ton qui semblait à la fois proche de la surprise et de la suspicion. « Nous aider... Donnez-moi votre arc, et on en parlera à l'intérieur. »

    Il tendait une main vers Arkalan, attendant qu'il lui donne son arme. Il semblait très mal à l'aise en la présence du shaakt.


Campement (Irina)


    A la question d'Irina, le soldat se fit très abrupt, tant dans son ton que dans ses paroles.

    « On a pas besoin d'aide d'êtres comme vous, » cracha-t-il. « Si ça tenait qu'à moi, on vous tuerait à vue ! »

    Mais un autre soldat s'interposa rapidement, posant une main sur l'épaule de son collègue.

    « Calme-toi, les ordres sont de les laisser passer. »
    « Et de leur prendre leurs armes, » surenchérit l'autre, tendant une main vers la shaakt. « Et ne m'oblige pas à te fouiller. »


Campement (Ama A'as)


    Le pauvre soldat en présence de la vieille elfe ne savait plus quoi faire pour la faire arrêter de parler. Quand elle lui demanda de l'eau, il fit mine d'aller en chercher, mais aussitôt elle l'alpagua avec des histoires à l'intérêt inexistant. Puis, quand elle lui reprocha de ne toujours pas lui avoir servi d'eau, ce fut son tour de s'énerver.

    « Mais taisez-vous ! » éructa-t-il. Puis, plus calme : « Si je vous apporte de l'eau, vous me ferez le plaisir de partir ? Et puis... vous êtes quoi au juste ? Vous êtes... bleue. C'est normal ? »

    Il semblait perdu, le pauvre.


[Duncan : 0,5 (questions) ; 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Tina : 0,5 (questions) ; 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Vadokan : 0,5 (introspection) ; 1 (bonus longueur)
Yuélia : 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Fenouil : 0,5 (introspection)
Irina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Ama A'as : 0,5 (introspection) ; 1,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2016 12:46 
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[Avant]

[5]



Le grand Duncan questionne également le Colonel quant aux différences entre les peuplades elfiques, mais en se faisant plus précis. Tina ne l'affiche pas, mais cela ne lui plait pas. Elle qui avait fait exprès de ne pas donner d'indices à cette inconnue pour qu'elle puisse s'exprimer sans appui ni direction de leur part... Mais il soulève un point intéressant. Que se passerait-il si des shaakts et sindeldi de Yuimen venaient aider, comme des mercenaires ou aventuriers lambdas ? Mais avant cela, l'ynorienne affiche son exaspération, et semble même réprimander Tina quant à ses minauderies. Elle précise que la belle ne devrait commencer qu'une fois à destination.

Tina écarquille un peu les yeux, mais n'affiche rien de plus. Elle a ce qu'elle voulait savoir : la réaction du Colonel vient de projets qu'elle a pour la tulorienne, pas de l'impact de celle-ci sur la gradée. Son charme est donc bien destiné à servir une cause. Cela ne fait qu'attiser sa curiosité, et la déçoit un peu. Cela aurait été amusant de voir une femme réagir à sa façon d'être de la même manière qu'un homme. L'idée de ne servir que de potiche n'est guère amusante, mais si cela peut en jouer en sa faveur, elle peut faire un effort.

L'ynorienne se tourne alors vers le géant. Ces humains sont en accointance avec Omyre. Un léger frisson secoue les épaules de la belle, qui se hâte de remettre ses cheveux en place pour le cacher. Si cela empêche Shizune de tuer à vue des elfes sombres, cela n'empêche pas la belle de ressentir un brin de méfiance.

Elle précise ensuite que leurs elfes gris sont apparemment des esclavagistes, contrairement à ceux de Yuimen. Les sindeldi qu'ils connaissent semblent vouloir renverser le gouvernement et les reprendre en esclavage. Condition dont ils se seraient échappés sept siècles auparavant. Si des attaques ont eu lieu envers les humains depuis, la menace est cette fois-ci plus grande, car leur ennemi a des alliés infiltrés.

Tina masque habilement son ressenti. Elle est toutefois un peu perplexe. Il est de notoriété publique qu'Omyre possède nombre d'esclaves. Apprendre que ces humains au passé similaire ont tout de même des accords avec eux est surprenant. C'est la nature de ce lien qui intrigue le plus la jeune femme. Toutefois, le demander à la gradée ne semble pas être une bonne idée. Le Sergent Collin sera peut-être plus à même de lui répondre, ou de lui indiquer quelqu'un pour le faire.

"Si je comprends bien, le rôle que vous réservez à des gens comme nous serait de...", commence-t'elle en s'effleurant lentement la lèvre inférieure. "De repérer voire de déraciner les mauvaises herbes ?"

Si c'est le cas, reste à savoir comment approcher et mener l'enquête. Si la perspective de ce défi réjouit grandement la jeune femme, elle n'en montre rien. Et puis, qui sait si l'ynorienne n'a pas quelque chose de plus concret derrière la tête ? Tina devra-t'elle s'attirer le regard de quelques puissants pour en retirer des informations ? Attend-t'on d'elle de servir de proie ? D'ailleurs, peut-elle véritablement se fier à ce que l'agacée Shizune, au demeurant toute aussi inconnue que ces elfes au portait sombre, lui raconte ? Que de mystères et de questions !

Et peut-être plus intrigant encore...

"Maintenant que j'y songe, quelle est donc cette destination jamais nommée ?", demande-t'elle en se détendant un peu.

Existe-t-il un lieu sur Yuimen où les elfes gris sont des esclavagistes ? Pourquoi n'en a-t'elle jamais entendu parler auparavant ?




(580 mots)

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Dernière édition par Tina le Jeu 30 Juin 2016 20:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2016 17:07 
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A peine le garde m'aperçoit qu'il se tient prêt à me sauter dessus tout en m'adressant la parole de manière suspicieuse et surprise à la fois que je propose mon aide. Je ne m'offusque pas de sa réaction. Même si je n'ai rien à voir avec les autres Shaakt, je ressemble toujours à l'un d'entre eux.

Sa réaction m'amuse presque, tellement j'y suis habitué, un coin de ma joue se soulève légèrement pour laisser apparaître un mince sourire.

"Vous aidez oui. Si en échange vous pouvez me donner un moyen de voir sombrer la société Shaakt."

Je défait la boucle de la sangle qui retient mon carquois et le lui tend avec mon arc. Je le fixe un instant, hésitant, dans ce qui serait ses yeux s'ils n'avaient pas ce casque étrange.

Tout cela ne peut pas être un piège des prêtresses. Trop de complices, trop de moyens dépensés simplement pour m'attraper. Ça n'aurait aucun sens. Et il n'y a rien de vraiment étonnant à ce qu'il souhaite me désarmer. J'imagine que c'est un supérieur que je dois voir et il ne veut sans doute pas que n'importe quel homme armé le rencontre.

Après cette courte seconde de réflexion, je décide de révéler la dague dissimulée sous ma cape et de lui tendre, manche vers lui.

Me voilà complètement désarmé, prêt à le suivre vers l'intérieur. Je lui précise tout de même avant qu'il ne reprenne la parole.

"Vous n'avez pas à vous inquiéter, je ne ferais pas de coup bas si vous n'en faites pas. Je n'ai rien à voir avec les maudites femelles de mon peuple. "

Crachais-je avec dédain.

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2016 21:46 
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Les lèvres pincées, Àma laissa le soldat exprimer son agacement. Les radotages d’une vieille femme sénile avaient souvent cet effet sur les jeunes… à vrai dire, ça avait été l’effet escompté. Elle voulait qu’il perde ses moyens afin qu’il révèle plus sur lui et la vraie raison de leur présence ici. Et à en juger par sa coopération, il ne semblait pas être fait du même bois que ceux qui avait commis les exactions dans le village earion. Elle se réservait cependant le droit de réviser ce jugement après avoir rencontré ses comparses…

- Et puis... vous êtes quoi au juste ? Vous êtes... bleue. C'est normal ?
- Ha ! ricana l’intéressée.

L’occasion était trop belle. Même si ça ne lui avait pas permis de parvenir à ses fins et de pénétrer dans le camp, elle n’aurait pu résister : on ne refuse pas de se payer sa tête quand l’imbécile vous tend la perche. Pas Àma A’as, en tout cas.

- Ha ! réitéra-t-elle en le dardant de ses yeux moqueurs. Z’avez pas d’ bleus par chez vous…. ? Pas étonnant qu’ z’ayez b'soin d’aide pour régler vos histoires sur vot’ planète !

Àma savoura la seconde de silence qui suivit sa révélation. Si l’étranger avait été pris de court par la venue de cette vieille baroudeuse à l’apparence exotique, voilà qui devrait finir de l’achever.

- Oui, je sais ce que vous faîtes ici… poursuivit-elle d’une voix importante.
*Enfin… pas vraiment, mais on y viendra mon coco*
- Tu crois qu’une femme d’ mon âge, et de mon rang, surenchérit-elle d’une voix haut-perché qui semblait dire « Et pourquoi pas ?! »… qu’une Daâame comm' moi vagabonde au hasard en pleine nature ?

Elle sentait qu’il s’apprêtait à rétorquer que c’était précisément ce dont il était venu s’enquérir. Mais il ne fallait pas lui laisser reprendre le contrôle de la conversation. Un nouvel enfumage de cerveau était nécessaire… et tellement jouissif !

- Alors non, non Moôonsieur-en-armure, je ne partirais pas ! J’ai fait tout ce chemin pour mettre au service de votre cause les compétences EX-TRA-ordinaires de mon espèce, insinua-t-elle avec grandiloquence avant de se pencher pour ajouter dans un murmure plein de malice : Je peux lire dans les pensées des gens…

Le silence retomba entre les deux interlocuteurs alors qu’Àma se redressait sur son tabouret de toile.

- Ça t’en bouche un coin, hein ?


(((400 mots )))

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Lun 27 Juin 2016 22:10 
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La nuit avait été longue. Phyress n'ayant pas trouvé la moindre grotte pour s'abriter avait finalement décidé de se résigner et passa la nuit à la belle étoile. Il y avait une petite clairière non loin d'un ruisseau où elle s'échoua, si épuisée d'avoir passé ces journées à marcher avec sa cheville blessée.

S'étalant de tout son long, elle rafraichissait son corps collant et meurtri sur l'herbe fraiche de cette nuit tombante et observait le ciel dans sa magnifique palette de couleurs allant du doré céleste au noir magnétique. Les étoiles ne tardèrent pas à briller et Phyress doucement, fermait les yeux, offerte à cette nature sauvage, avec le manque d'expérience, elle ne fit aucun repérage ni même de feu pour éloigner les animaux. La jeune femme plongée dans ce sommeil de plomb s'agitait, quelque chose la démangeait et cette sensation de chatouille s'intégrait dans son rêve. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était couverte d'insectes qui grouillaient, attirés par sa chaleur corporelle.

" Meeeeeeeeeeeeeerde ! " Piailla la jeune femme en se levant en sursaut, tapant et gesticulant pour chasser les papillons, les fourmis et les cloportes, dans l'ordre. Apeurée et se rendant compte que son cri avait probablement alerté quelques détrousseurs qui pourraient sévir dans les environs, elle resta de longs instants assise en tailleurs à scruter le noir pour essayer de deviner les formes de quelqu'un qui se cacherait en l'épiant. Ayant pour seule arme un arc qu'elle savait pas maîtriser et une branche de conifère dont elle se servait pour fouetter tout insecte qui viendrait la perturber, Phyress commençait à somnoler.

Puis, une averse glacée tomba. Et bien entendu, la jeune femme n'avait nul part où s'abriter. Elle resta donc, quelques secondes sous une douche glaciale à se demander pourquoi elle avait quitté son petit village. Si c'était pour l'aventure en tout cas, elle était servie. Puis, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle se releva douloureusement et s'abrita sous sa frêle branche qui n'aidait en rien à son état.

Marchant avec nonchalance, elle entra dans les profondeurs des bois, laissant derrière elle ses illusions et la joie d'une nouvelle perspective d'aventure pour s'abriter au pied d'un grand chêne où l'averse était moins manifeste.

Les yeux fatigués et le nez qui coule, Phyress eut un mal de chien à s'endormir. Et elle dormi mal. Très mal.

Son réveil faisait au moins aussi mal, frigorifiée et assommée de fatigue, la jeune femme fit le reste du chemin comme un petit zombi. A jeun, qui plus est.

Sur les coups de midi, après avoir affronté la faim, les moustiques et les crampes, Phyress se rendit à l'évidence. Elle était complètement paumée. Avoir passé la nuit dans les bois n'aidant en rien, elle continua d'avance en espérant ne pas déboucher trop loin et s'il le faudrait, longerait le bois et avec un peu de chance tomberait sur un voyageur ou un marchand qui l'aiderait à trouver son chemin. Mais elle commençait à penser que la chance qu'elle trainait ferait qu'elle tomberait surtout sur des truands de bas étages qui la molesterait gaiement.

Elle soupira et se pinça l'arrête du nez, au moins, il avait un point d'eau et pouvait étancher sa soif à loisir, mais la faim en revanche, il n'y avait rien à faire. A moins d'aimer les moustiques, ça il y en avait tout plein mais Phyress n'avait encore jamais voulu devenir grenouille.

Lorsque le soleil arriva au zénith, elle tomba sur un bosquet à fraises et en avala plus que de raison, portée par la faim et la joie d'avoir trouvé quelque chose de comestible. L'estomac plein et les doigts encore collants, elle poursuivit et trouva finalement l'orée du bois qui surplombait une clairière. Dans celle-ci, quelques grandes tentes formaient un camp gardé par plusieurs hommes. Phyress avait distingué sans mal ces ombres noires qui gardaient le camp et elle même fut rapidement repérée à tel point qu'elle n'eut aucun besoin de s'approcher davantage pour être apostrophée.

Un de ces hommes lui demanda quel était le motif de sa venue. Visiblement, elle n'avait pas le profil type de l'aventurière venu aider un peuple inconnu. L'avait-il prise pour une vulgaire contrebandière à la petite semaine qui se serait perdue ? Quoiqu'il en était, la jeune femme restait silencieuse un court instant, trop occupée à observer l'armure singulière de ce garde. Elle n'avait pas une grande expérience en matière de soldat et de blason, mais cette armure semblait étonnamment propre et de facture excellente pour un simple garde.

Elle n'était pas au bout de ses surprises, assurément.

" Et bien... J'ai entendu des messagers qui parlaient d'une aventure. Enfin, d'une mission, une quête pour aider des gens. " Bafouillait-elle en se triturant les doigts.
" Je m'appelle Phyress, je suis une archère. " Finit-elle avec plus d'aisance dans la voix.

Au moins, aurait-elle peut-être l'occasion d'avoir un repas chaud et une couverture, après cette nuit de la mort, ce ne serait pas un luxe.

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818 mots

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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Mar 28 Juin 2016 16:52 
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Souillée, c'est tel que s'est sentie la Shaakt à la réponse du soldat humanoïde. Les mots et le ton qu'il avait employés n'étaient que mépris et impertinence envers l'elfe noire. Bien qu'elle ne prétendait seulement leur venir en aide, le militaire n'avait pour simple souhait que de voir disparaître la Shaakt dans les ténèbres d'où elle avait été créée. Tandis que l'animalité du soldat allait se délivrer de ses obligations hiérarchiques, la main d'un de ses confrères vint stopper l'envie meurtrière du militaire. Bien que la venue de guerrier, en tout point identique à son confrère, évita à l'elfe ténébreuse un sombre et précipité dessin, celui-ci ne paraissait pas non plus tenir la sombre créature dans son coeur. Cette aversion qu'ils avaient tout deux pour la jeune femme intrigua Irina, se demandant si c'était de son genre ou de sa race qu'elle dérangeait le deux protagonistes. Auparavant, le fait d'être une femelle ou encore faire partie de la race des Shaakt n'avait jamais dérangé la manipulatrice pour arriver à ses fins, bien que sa race ne disposait pas de la plus pure des réputations au sein du monde de Yuimen. La simple vision de son corps, l'odeur de sa peau ou le son de sa voix éveillaient un intérêt, même des moindres, chez les plus insensibles des garzoks. Que reprochaient donc ces deux étranges fantassins à l'elfe ensorceleuse ?
Pullin l'avait en effet prévenu de l'arduité dont Irina devra faire preuve pour conquérir de nouvelles proies mais elle ne s'attendait pas à avoir à faire face à d'aussi grands obstacles dès son arrivée. Dans quelle galère la douce elfe blanche avait elle envoyé la noire ? Malheureusement, la belle gardienne n'était pas à ses côtés pour plaider sa cause envers les deux soldats, qui exigeaient d'Irina qu'elle leur livre ses armes.
A son plus grand désarroi, la Shaakt dut faire face à la réalité : elle ne pourrait mettre au tapis ses deux colosses. Et bien que cela lui en coûte de courber l'échine devant deux mâles, Irina n'eut pas d'autres choix que de rendre son arme. L'elfe n'avait pas fait tout ce chemin pour mourir telle une vermine au pied d'un simple soldat, aussi colossal qu'il fut.
Malgré le dédain immense que le soldat ressentait pour la Shaakt, celle-ci voulut encore jouer de son corps et dévoila avec délicatesse sa jambe droite, soulevant lentement le pan de sa robe. Cachée intimement sous le tissu, la dague offerte par Edonia était toujours attachée autour de la cuisse de l'elfe. Irina détacha alors le fourreau, laissant choir le tissu à ses pieds et tendit non sans remords le cadeau de son mentor. Alors que le rendu de l'arme se fut sans trouble, la nature insolente de l'elfe refit surface malgré tout et la créature ne put se retenir de s'exprimer envers les deux soldats.

" Voilà. Si cela vous plaît, et ce qui m'enchanterait également, vous pouvez encore me fouiller. Maintenant que j'ai été docile envers vous, à vous d'être plus clair envers moi. Vous dîtes avoir besoin d'aide mais vous me refoulez dès mon arrivée, épris d'une envie plus que subjective de me tuer. Qu'attendez vous lorsque vous passez un appel à l'aide ? Vous n'êtes pas capable de faire face à vos propres problèmes et lorsqu'on vous vient en aide, vous crachez aux visages de ceux qui ont la bonté de venir vers vous. Qu'ai je de moins légitime que n'importe qui d'être ici ? Quels sont donc les problèmes auxquels vous devez faire face qui vaille l’évincement d'une aide volontaire ?"

(586 mots)

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Multi de Hild, Humaine de Wiehl, Archère et Herenndil, Hinïonne, Guerrière


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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Mar 28 Juin 2016 19:24 
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Il ne se fallut apparemment que de peu pour que ces soldats d’ailleurs daignent accepter notre présence parmi eux, suite à l’intervention de la jeune Yuélia. Effectivement, si suite à mes dires le gardien à la peau masquée avait opiné sentencieusement sans prononcer un mot, il lui fallut plusieurs secondes d’un lourd et indécis silence pour répondre aux propos de ma récente rencontre, complice victime d’un enlèvement dirigé contre nous, d’où nous étions tirés pour le moment, et dont nous tentions de nous éloigner au mieux en rejoignant cette troupe aux annonces répandues. Il fallait dire que la petite n’avait pas été avec le dos de la cuillère pour nous décrire, affirmant avec confiance que nous savions nous battre, et que nous leur serions utiles. Je n’en savais rien la concernant, mais je n’avais, c’était certain, aucune aptitude au combat. Et quand bien même la nature m’aurait pourvu de telles capacités, je rechignerais sans doute à m’y laisser glisser, préférant avec ardeur l’agilité de ma langue à celle d’une quelconque lame.

Ainsi donc, nous fûmes menés, non sans l’accord tacite d’un certain « Colonel » dont nous ignorions tout, jusqu’à l’entrée de la grande tente centrale, où il nous fut indiqué d’entrer. Je suivis sentencieusement ce soldat rigoriste et attaché à un certain esprit de l’organisation hiérarchique de son campement. Il était vain, en ce sens, de lui poser la moindre question sur ce qui se passait ici. Sa loyauté ostensible était telle qu’il resterait aussi muet qu’une tombe, ou une carpe, selon la notion de macabre souhaitée dans le propos d’un silence rédhibitoire.

Arrivé devant l’édifice temporaire, véritable temple immense d’une itinérance annoncée, je ne peux empêcher mon regard curieux de filtrer à travers un pan de toile légèrement écarté, offrant une vision discrète et presque voyeuriste sur l’intérieur, révélant surtout un grand espace vide à peine meublé d’un grand et confortable canapé et de quelques chaises, sur lesquels un trio inconnu dissertait sans que nous ne puissions les entendre. Je n’insistai d’ailleurs pas davantage pour le moment dans l’inspection de cette fente indiscrète, et me tournai vers le garde à l’accoutrement étrange pour m’adresser à lui en hochant de la tête.

« Merci. »

Simple, mais efficace, je lui signifiais son droit de disposer. De prendre ses jambes et de regagner son poste sans plus attendre. Entrer dans la tente, voilà une mission de laquelle nous pourrions sans peine nous délester sans lui. Sans vouloir le chasser, bien entendu. Mais je doutai vraiment qu’il puisse, dans la forme comme dans le fond, nous être d’une grande utilité. Il était un peu comme les maisons cernant une place où un palais trônait : essentiels, car sans elles ça ne serait pas une place, mais auxquelles personne ne s’intéressait vraiment, à côté du palais attirant tous les regards. Et le palais, nous allions y pénétrer sous peu. Je m’apprêtai à écarter davantage le pan de tissu pour laisser galamment passer l’elfette blanche quand soudain je me fis interrompre par l’arrivée impromptue d’un être auquel je ne m’attendais pas : un gobelin. Si je n’avais pas moi-même été la moitié d’un garzok, je n’aurais pas cru possible le fait de voir l’une de ces créatures claniques à la peau verte et aux membres courtauds isolée ici, sur un campement faisant appel à l’aide de valeureux aventuriers. Ces petites choses avaient plutôt l’habitude de payer les frais des guerriers aux rutilantes armures qui dévastaient leurs campements sans l’ombre d’un remords. Et les peaux-vertes leur rendaient bien, généralement, pillant et assassinant les bivouacs de voyageurs insouciants en retour. Ainsi dormait, dans les Monts de Nirtim, une guerre séculaire sans grande bataille ni exploits renommés.

Le Sekteg en question était petit, bien sûr, mais une candeur toute infantile se lisait sur son visage aux traits presque enfantins. De grands yeux surplombaient une bouche presque batracienne. Une touffe de cheveux noirâtres offrait à la vue un haut du crâne dégarni. Il n’était pas fort bien équipé, d’une tenue de tissu et d’une cape passe-partout ajustée à sa petite taille. Je ne m’attardai en vérité sur ce petit être que quelques secondes, sans me poser plus de questions sur lui. Ce n’était pas une marque de dédain, mais l’insignifiance de ces êtres était telle, dans les mœurs de ce monde, que je doutai que les responsables du campement lui laissent un quelconque rôle à jouer dans cette histoire où nous étions embarqués. Sans attendre davantage, donc, retenant la toile pour faire pénétrer avant moi la jolie adolescente elfe, je pénétrai dans la tente et m’avançai sans demander mon reste, ni adresser la moindre parole à cette demi-portion aux airs toutefois sympathiques.

Je m’avançai dans l’espace vide qui me séparait du faible ameublement des lieux, détaillant enfin le trio que j’avais pu apercevoir de manière plus précise et rigoureuse, en commençant par celle, une femme d’une trentaine d’années, qui imposait de par sa position assise seule dans le grand canapé, à la fois impérieuse, stricte et lascive, si tant est que cette combinaison puisse exister. Elle avait des traits typiques de l’ethnie humaine vivant sur les terres d’Ynorie : les yeux bridés, la peau pâle où toute teinte rougissante était absente, des cheveux lisses et sombres qui lui tombaient strictement au-dessus les épaules. Des traits fins, malgré tout, qui laissaient entendre qu’elle savait prendre soin d’elle, malgré un âge que les plus jeunes humains considéraient comme dépassé, mais qui ne dépareillait pas, selon mes goûts propres, d’un charme certain. Elle était vêtue, officielle de l’expédition ayant monté ces tentes, d’une tenue au moins aussi moulante que les gardes à l’extérieur, quoique plus légère et seyante. Elle affichait sans pudeur les formes, généreuses et pourtant longilignes dans la silhouette, de celle qui m’apparut comme une militaire de métier, même si son attitude ne le soulignait pas forcément. Avant même de me tourner vers les deux autres, je m’adressai à elle d’une voix assurée, afin de ne pas retarder mon introduction auprès de cette nouvelle compagnie.

« Salutations. Je me nomme Vadokan Og’Elend, et voici la jeune Yuélia Al Samanya. Nous avons été autorisés par les soldats à l’extérieur d’entrer ici afin d’obtenir plus d’informations sur la mission que vous confieriez à des volontaires de Nirtim. »

J’usai expressément de l’appellation du continent plutôt que du monde, ne sachant pas d’où ils étaient originaires. Le style de leur accoutrement ne me disait vraiment rien, et ne rappelait en rien les tenues traditionnelles des Ynoriens, dont ils semblaient pourtant avoir l’ethnie. J’ignorais qu’il y en eut d’autres, sur Yuimen. Je pus, une fois ces mots prononcés, me tourner vers les deux autres résidents de cette tente d’accueil, les saluant tour à tour d’un signe poli de la tête.

Eux semblaient être du cru, ou tout du moins n’avaient pas une tenue aussi singulière que la grande moyenne des campeurs régionaux. La première du duo sur laquelle mes yeux se posèrent était une femme, elle aussi. Indéniablement, même. Dressée, fière et debout, face aux deux autres assis, elle arborait une longue robe aux teintes rouges voyantes. De celles que l’on voit plus aisément sur une citadine coquette que sur les pauvres paysannes forcées de se vêtir de jute. Une longue chevelure foncée, lâchement retenue par un bandeau accordé aux couleurs de la robe, dévalait en cascades ondulantes jusqu’à plonger en mèches rebelles dans un décolleté défiant les lois de la gravité. Tellement profond qu’un marin s’y noierait, tellement garni qu’un lettré en perdrait ses mots, tellement joli qu’un aveugle pourrait de nouveau y voir pour admirer le galbe généreux de cette poitrine sans commune mesure. Je m’y perdis moi-même plusieurs secondes, inconstantes et irréelles, avant de remonter pudiquement vers le visage de la belle afin qu’elle ne se méprenne en rien sur mes intentions. Si j’avais eu la peau plus claire, elle s’en serait sans doute retrouvée assombrie au niveau des joues. L’avantage d’un teint de charbon face à la gêne. J’avais beau être un esprit ancien, et un corps tellement métissé que nul ne put lui trouver la moindre beauté, je n’en étais pas moins sensible à l’esthétique. Davantage encore si elle s’offrait à moi avec tant de générosité. Son visage, donc, n’avait rien à envier à l’élégance de sa gorge dénudée. Les traits fins et la peau aussi pâle qu’une pure porcelaine, aux joues qui rosiraient aisément sous l’effort ou l’embarras. Une mine radieuse, lumineuse, éclairée par un regard clair comme l’eau limpide d’un lagon idyllique. Des lèvres, enfin, appelant à la plus douce des douceurs. Une femme. La femme, dans toute la splendeur qu’elle pouvait offrir au monde. Je la devinai, en pouvant me tromper, de la noble ethnie de Whiel, dont les traits caractéristiques se reflétaient en son type. Ne disaient-on pas que leurs épouses, de toutes les humanités, étaient les plus belles ? Si mon hypothèse s’avérait juste, alors l’adage ne mentait pas.

Mais je ne m’y attardai pas plus que de rigueur, et me tournai sans plus attendre vers son condisciple, assis, lui, sur une chaise. Et il avait beau être assis, l’homme brillait néanmoins par sa taille. Il était de ces hommes que l’on n’aborde pas sans craindre qu’ils s’énervent, dominant de leur hauteur la plupart de leurs semblables. On eut pu le dire Oranien, au vu de son accoutrement typique de la région d’Ynorie, mais une longue chevelure blonde comme les blés le classait plutôt chez les kendrans. Son regard était balafré d’une ancienne cicatrice ayant, ça semblait évident, emporté l’un de ses yeux. L’autre scrutait, attentif, la situation, d’un bleu profond. Il n’avait cependant pas la musculature stéréotypée d’un barbare écervelé. Sa puissance guerrière était sans conteste, mais sa stature et son équipement en faisaient quelqu’un d’une certaine noblesse, et à priori bien pourvu, au vu des bijoux qui ornaient le tout.

Trois humains face, bientôt, à trois êtres de bien divers horizons. La rencontre allait être intéressante, à de nombreux égards.



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 Sujet du message: Re: Campement au Sud de Bouhen
MessagePosté: Mer 29 Juin 2016 05:01 
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Cette fois-ci, le soldat ne chassa point le petit gobelin, il comprit sans doute que le seul moyen de se débarrasser du petit être vert consistait à le laisser passer. C’est ainsi que d’un ton froid et d’un air distant, il lui indiqua avec un léger dédain la tente centrale où d’autres aventuriers s’étaient dirigés avant lui.

Abandonnant sa posture artificielle, d’un pas bon enfant, Fenouil s’en alla droit vers la tente où attendaient deux autres aventuriers. Comme à son habitude, Fenouil sourit à ceux-ci tout en les dévisageant naïvement. Le premier de haute stature affichait une peau noire, un nez plutôt court et assez aplati qui fit froncer les sourcils du petit gobelin curieux. Il orienta son regard plus haut pour remarquer un front fuyant et des cheveux, plus noirs que sa peau, lissés vers l’arrière. Il s’attarda ensuite aux oreilles de l’homme et afficha un sourire tout en lui disant.

« Vos oreilles sont aussi jolies que les miennes, nous avons peut-être un lien de parenté. »

Puis sans attendre de réponse à sa remarque que l’on pourrait avec raison considérer anodine, il se détourna vers la jeune elfe dont le faciès trahissait un âge similaire au sien. Cette dernière beaucoup plus menue que son compagnon de route contrastait également par la couleur de sa peau qui était d’une pâleur extrême. Sans pour autant contester sa grande beauté, Fenouil l’aurait toutefois préféré un peu plus basané. La tête penchée légèrement sur le côté droit, Fenouil admirait ses grands yeux en forme d’amande qui étaient encadrés par une longue et apparemment soyeuse chevelure blonde. Sans la quitter des yeux, il commenta :

« Vous avez un joli costume, j’adore les dorures, mais moi, je craindrais le froid à votre place. »

L’inspection de ses compagnons terminée, il porta son attention sur la tente, dont un pan écarté laissait entrevoir l’intérieur. Lorsque le grand individu, d’une race que Fenouil ne réussissait pas à identifier, pénétra dans la tente, accompagné de la jeune et jolie elfe, Fenouil les suivit comme s’il faisait partie de leur petite troupe.

Fenouil trouva la tente bien vide, il l’avait imaginé pleine de gens, mais surtout plein de nourritures étalées sur une grande table, ou encore une montagne d’armes ou de petits souvenirs à ramener à la maison. Or, il n’y avait qu’un large fauteuil et quelques chaises. Lui y compris, ils n’étaient que six. Devant lui, sur le grand siège se tenaient deux femmes assez différentes, mais tout aussi charmantes à leur façon. Secrètement, Fenouil surnomma la première, celle qui était plus âgée avec les yeux bridés : la femme poisson, car même si l’ensemble de tissu particulier n’était pas recouvert d’écailles, il croyait fermement qu’il pourrait être efficace dans l’eau. Pour la seconde, la belle brunette aux cheveux bouclés fièrement vêtue d’une élégante robe rouge, il la baptisa intérieurement : Maman. Que de bébés étaient bien nourris par ses soins pensa-t-il. Il avait aussi remarqué son joli collier de pierre qu’il aimerait bien rajouter à sa collection. Puis, assis sur une chaise, entouré d’autres chaises vides, se trouvait un colosse blond. Il observa longuement la grande cicatrice qui traversait le visage du soldat et instinctivement portant sa main sur le sien tout en laissant échapper un : « Oooooh ! » Il était navré pour l’homme se disant que ce dernier avait dû souffrir beaucoup.

Et puis, le grand individu à la peau noire prit la parole, se présentant comme étant Vadokan Og’Elend faisant de même pour sa compagne qu’il nomma Yuélia. Fenouil ne retint que les prénoms, ne s’encombrant pas la cervelle pour les noms de famille. Lorsque Vadokan se tut, Fenouil prit la relève copiant à peu près la même formule de présentation, l’adaptant à sa situation.

« Salut à tous, je suis Fenouil. Juste Fenouil. Moi aussi, j’ai été autorisé par le soldat au froid habit métallique à entrer ici pour en savoir plus sur la mission que vous allez me confier. »

Intérieurement, la petite peau verte illettrée espérait que les instructions seraient données oralement. Il ne voulait pas encore avouer publiquement son incapacité à déchiffrer tous les symboles inscrits sur un parchemin.

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Fenouil, larron origine voleur


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