Le sifflet remplit peut-être sa fonction, mais aucun dragon n’apparut à l’horizon. Sibelle n’avait pas le temps de scruter le ciel, elle avait la guerrière à sauver, ce qu’elle réussit avec détermination. Ses deux courtes lames bien dirigées trouvèrent facilement une percée entre les os de la bête décharnée et pénétrèrent profondément dans sa chair, la meurtrissant sans ménagement. Ce dernier émit un cri de douleur qui résonna comme une douce mélodie aux oreilles de Sibelle qui le regarda s’effondrer lourdement au sol.

Mais le combat était loin d’être terminé. Deux autres bestioles se présentèrent devant Sibelle et Nastya. Cette dernière s’était déjà relevée et avait adopté une position de combat, pieds bien campés au sol, épée dégainée et bouclier positionné. Du coin de l’œil, Sibelle vit que la situation de Gasaru s’était aggravée. Il gisait à présent sur le sol, recevant coups de pattes et de dents des deux gros monstrueux canidés qui tentaient de détruire son armure.

Ayant prit sa décision, elle donna rapidement ses ordres à Nastya :

«Reculez prudemment près du feu sans les quitter des yeux. »

Cela dit, Sibelle, sans perdre de temps, courut vers Gasaru. Ses lames courtes déjà en main, le regard dirigé vers sa future victime à quatre pattes, elle mit toute son énergie dans chacune de ses foulées, décidée d’arriver rapidement à la hauteur de la bête, déterminée une fois de plus à la lacérer, la taillader, l'empaler violemment jusqu’à ce que mort s’ensuive. La maître d’armes savait qu’elle ne pouvait risquer de charger les deux bêtes sans risquer de rater complètement son attaque. Elle avait donc choisi de se ruer sur celle qui s’avérait le plus menaçante pour la survie du chevalier d’Or.


((((282 mots.)
-conseille Natsya
-court vers la bête
-attaque la bestiole
- post squelette corrigé et étoffé juste ici

Le bouclier frappa la mâchoire de la bête dans un bruit sourd, celle-ci surprise fut bousculé et recula un peu sonné. Le fléau de l'humoran était à porté de main et il l'empoigna. Il l'extirpa de son catafalque, la masse recouverte d'une mélasse visqueuse et brune qui s'écoulait lentement à terre. Sirat gardait son rictus excité tandis qu'il jaugeait le monstre reprendre peu à peu ses esprits.

Derrière lui, Sibelle et Natsya mettaient à mal et au sol leur dogue qui couinant s'éteignit près du brasier. Sibelle sans plus attendre donna l'ordre à la guerrière du nord de rester près du feu et elle se jeta sur l'une des deux monstruosités qui allaient faire trépasser le chevalier sans bannière.

Sirat jeta un dernier regard à son adversaire avant d'attaquer et de le frapper de son arme retrouvé.

Endar sentit les gantelets offerts par les Ouessiens s'activer, tout autour de lui, il sentait la poussière s'amonceler amenant avec elle de petits débris de roche friable qui s'aggloméraient pour former le golem qui le fixait de ses yeux mauves, attentif et recevant au goûte à goûte ses ordres, cependant l'archer-mage sentit rapidement ses forces se faire aspirer et ses pensées devinrent de plus en plus confuses et erratiques. Son corps s'affaissa comme aspiré par la terre gorgée du sang de la maudite créature nécrotique, un voile d'ombre recouvrit ses yeux et il expira un dernier souffle rauque alors que son âme semblait s'évertuer à quitter son corps en dépit de sa volonté de rester en vie.

Soudainement, il se retrouva propulsé dans les limbes de son esprit là où le temps lui-même n'avait plus de raison d'exister. Tout autour de lui, des ombres semblaient descendre comme des comètes s'écrasant sur la terre, celles-ci formèrent rapidement des entrelacs géométriques harmonieux avant qu'il ne réalise qu'il s'agissait de Khonfas dont il voyait les grandes tours noires, les manoirs fastueux de la noblesse et les masures délabrés en contrebas, remplis des parias de la société shaakt. Au milieu de cette ruelle malfamée sur laquelle il semblait s'y trouver, son corps flottant au-dessus des pavés, il y vit un jeune elfe noir aux yeux bicolores: l'un doré, l'autre violet qui le fixaient avec insistance. L'être, qu'il reconnut bien vite, essayait de lui parler mais les mots ne lui parvenaient pas comme s'ils étaient diffus, trop lointain pour lui parvenir. Le garçon attrapa sa main spectrale et il lui sembla voir sa vie défiler devant lui jusqu'à s'arrêter sur une image qu'il ne connaissait pas. Des pleurs venaient d'un berceau, sa mère reconnaissable à son regard hautain, dur et injecté de sang ainsi qu'à ses cheveux blancs ondulant le long de son visage anguleux comme d'affreuses vipères, tenait une dague au-dessus du berceau. Alors qu'elle avait essayé de le tuer, une araignée s'était hissée sur le berceau, ainsi avait-il survécu. Alors qu'il cherchait le garçon, il se réveilla de ce cauchemar.

Ses yeux bicolores se rouvrirent et sa bouche aspira une bouffée d'air, ses poumons brûlant en recevant l'oxygène mais son corps reprenant assez de force pour pouvoir se mouvoir. Il vit le golem se désintégrer et à ses pieds la gourde lui appartenant. L'archer-mage avait réussi à tromper la mort cette fois-ci, mais il savait que cela ne le sauverait plus dorénavant alors que toute ses fioles de soin avaient été consommés. Il remercia silencieusement sa création de l'avoir ainsi sauvé avant de se lever péniblement. Il lui fallait à présent revenir au camp, prévenir les autres de sa découverte. Il dégaina son arc, encocha une flèche et se dirigea à travers les buissons en direction du campement où l'attendaient la guerrière du Nosvéris, ser Gasaru, l'hinïonne et l'élu de Zewen.

(Se dirige prudemment vers le camp)
((513 mots))

La guerrière déterminée fut déjouée dans son plan d’attaque par une vulgaire racine qui, sortie de terre, emprisonna son pied. L’hinionne trébucha, mais heureusement elle ne tomba pas pour autant. Par contre, cette petite maladresse fit dévier sa trajectoire et ses lames courtes ne fendirent que de l’air. Aucune de ses épées ne toucha l’animal, ni ne l’effleurèrent. La bête maintenant bien consciente de la présence la guerrière se tourna vers elle tout en grognant, délaissant quelque peu Gasaru.

Mais ce dernier n’était pas encore sorti du pétrin. Toujours au sol, il demeurait une proie facile pour le carnassier qui se trouvait à proximité. Gasaru en brave guerrier n’abandonnait pas, tentant de sauver sa vie, bravement il évita l’attaque de la bête, sans être malheureusement en position pour pouvoir répliquer.

Et puis, c’est à ce moment que l’espoir revint dans le cœur de la petite troupe. Symboliquement représenté par la couleur verte… l’espoir se fit d’abord entendre par un grognement grave, profond et se présenta ensuite sous la forme d’un gigantesque et luxuriant dragon vert. De ses griffes aiguisées, il s’empara de deux des affreux canidés osseux et referma sa poigne sur eux jusqu’à écraser leurs os et en extraire leur jus carmins. Et puis, de sa gueule béante, elle s’empara d’une troisième créature et referma sèchement ses mâchoires garnies de dents acérées, tranchant ainsi cette immonde bestiole. Le bruit que firent les cadavres chutant sur le sol ressemblaient à une douce mélodie aux oreilles de Sibelle.

Et puis, leur sauveur ailé, celui qui avait finalement répondu à l’appel du sifflet de la belle, se posa sur un rocher à proximité, exposant fièrement sa magnifique robe écailleuse verte s’harmonisant à merveille avec la verdure avoisinante.

A partir, de ce moment, le courage de Sibelle semblait redoublée. Bien qu’elle n’avait pas abandonné jusqu’alors, la présence de cet alliée lui donnait le courage de non seulement poursuivre ce combat, mais de le gagner.

Du coin de l’œil, elle vit que Nastya avait suivi son conseil et qu’elle s’était approchée du feu. La sachant hors de danger, elle porta toute son attention sur Gasaru.

Animée de cette énergie et de cette rage qui lui était propre, Sibelle s’élança sur l’affreux canidé menaçant Gasaru, et de ses deux lames affutées, elle tenta de le lacérer, le taillarder, le trancher, d’en faire de la chaire à pâtés.

((( 470 mots.
-Sibelle attaque la bête la plus menaçante pour Gasaru )))

Le lourd coup frappa l'air et non la bête, qui l'esquiva. La masse s'écrasa lourdement au sol faisant jaillir un nuage de poussière. Le cerbère en profita, analysant la faille rapidement et se fiant à son instinct, elle attaqua l'avant-bras de l'humoran, qui ne dus son salut qu'a ses protections doré. Les crocs de la bestiole éclatèrent au contact du métal et sous l'effet de la pression, libérant une gerbe de sang et d'émail et faisant reculer le chien décharné de quelques pas.


Non loin de lui, Natsya, abandonné par la rouquine s'en sortait tant bien que mal, elle devait toujours faire face à deux monstres féroces et leur résistait habillement.

Sibelle s'éloignait des regards dans l'ombre avec Gasaru, elle avait échoué dans son attaque mais avait brillamment réussit à attiré l'attention sur elle. Le combat allait dors et déjà être plus équitable, bien que le chevalier restait une cible bien facile pour ces molosses.
c'est alors que le tonnerre tonna dans le ciel, non pas celui qui accompagne une lumière rédemptrice, mais un vrombissement inquiétant faisant trembler l'air tout autour d'eux. Une ombre s’abattit sur le campement, gigantesque elle plongeât dans les ténèbres la nuit qui était éclairé par une lune bien timoré. Un bruissement rapide, et un bruit de rapière se referment et deux des cabots encore spectateurs malheureux disparurent. Un gémissement, et un craquement rapide précédèrent une giclé de viscère qui arrosa leur future hypogée. Ils redescendirent sur terre à l'état d'une bouillie informe dans un clapotement grotesque qui éclaboussa un Endar, pantin épuisé et perplexe, faisant une entrée sur scène bien tardive.

Sirat plissa des yeux reconnaissant l'épouvantail absurde joué par le shaakt.

C'est maintenant que t'arrive Endar !!

Une gueule puissante fit disparaitre un troisième, une haleine de soufre s’étala sur le campement. La masse se dessinait, délicatement, au jeu des lumières lunaire, ses muscles saillants, ses ailes imposantes, des écailles jade sauvage futaie recouvrant son corps entièrement. Il se posa dans un froissement élégant et jaugea le théâtre mortel de manière royale.


Finalement, l'appeau avait fonctionné.


Il restait cependant à terminer le spectacle et à tirer un rideau qui pour certain augurait d'une survie miraculeuse. Pour Sirat, les évènements se tarissaient trop rapidement et il fit une moue quand il comprit que son combat touchait à sa fin.


Il examina son adversaire couiné et l'attaqua vivement, il en voulait plus et déclencha ses pouvoirs de zélote. Il sentit le temps se distendre, se ralentir sous l'effet de son mouvement. Les visages se tournaient plus lentement, la poussière retombait en un filigrane lent.
Il visualisait cette tête qu'il espérait cette fois foudroyer de son marteau. Les jappements se prorogeaient à son oreille, déformé, le son amorti comme dans un scaphandre sous l'eau. Mais déjà, il jetait son dévolu sur l'un des assaillants de la nordienne, tout cela lui semblait si aisé. Il attaqua alors cette seconde proie. Pris dans un tourbillon glouton de combat et de sang, il aspirait à en tuer un de plus avant que le temps des palabres reviennent, la saison des doutes était aux portes, à quelques secondes qui s’égrainaient doucement, de cette escarmouche salvatrice.
Frénésie sanguinaire.
Une faim insatiable de frapper le tenaillait au corps et guidait ses gestes tandis que le monde autour de lui retenait son souffle comme happer par sa propre rage de destruction. Il approcha de la seconde bête et un rictus sadique aux lèvres, il mit toute sa force dans un coup dévastateur.

Affaibli mais conquérant, il parcourait le bosquet, son arc toujours à la main, cette même arme qui l'avait sauvé des crocs de l'animal décharné et affamé. La présence de l'animal en elle-même posait la question de sa création, elle n'était manifestement pas une créature sortie de la terrible tour d'Orsan où Vallel avait mené avec une satisfaction presque enfantine ses affreuses et merveilleuses expérimentations sur les corps autant humanoïdes que sur les corps des animaux. Endar se souvenait parfaitement au sommet de la muraille de Fan-Ming les rats mutants qui transportaient les troupes garzoks censées occuper les défenseurs avant que le gros des troupes n'atteignent les murailles. L'archer-mage se rappelait également avec une grande satisfaction la manière dont il s'était occupé des créatures foreuses qui les avaient surprises en les prenant à revers sur le chemin de ronde. Toutes ces créatures avaient pour point commun qu'elles obéissaient au doigt et à l'ordre, or ces canidés n'étaient pas de ceux là, il s'agissait de véritables animaux ayant sans doute subis une mutation. Le réveil des Titans et l'instabilité de la magie pouvaient influencer sur la nature de la faune et de la flore, ce qui expliquait pourquoi ce monde était devenu si dangereux et hostile à toute forme de vie. Les Illuminés de Nagorin ne devaient pas considérer que la protection de leur royaume soit si important alors qu'ils tenaient le Sans Visage entre leurs griffes. Les Ouessiens restaient un peuple étrange et ancien, se fier à eux les yeux fermés était hors de question mais la récompense pour les aider pouvait être grande, une récompense permettant d'aider Aliaénon et d'agrandir évidemment sa propre puissance personnelle.

Des bruits de combats en direction du campement lui parvinrent, coupant court à ses pensées, l'elfe noir s'élança ainsi vers le campement et ce qu'il y découvrit ne le troubla pas tellement, hormis la situation dans laquelle ses comparses se trouvaient présentement. Le reste de la meute s'attaquait à eux, Sirat semblait adorer un peu trop ce combat singulier tandis que Nastya affrontait deux créatures, Sibelle semblait en mauvaise posture contre l'un des monstres et Ser Gasaru semblait le plus mal en point alors qu'il cherchait désespérément à éviter les coups de griffe et de crocs de son assaillant canin. Soudainement, un terrible rugissement retentit dans le ciel et Endar leva la tête par réflexe pour apercevoir une gigantesque ombre s'abattre sur le campement. Le dragon vert semblait féroce et broya dans chacune de ses pattes une créature tout en ayant une autre dans la gueule, la projetant dans sa direction. L'un des aventuriers l'avait appelé avec l'appeau, ce qui annonçait un futur discours pompeux et dangereux. Il eut tout juste le temps de baisser la tête pour éviter l'énorme projectile qui lui venait dessus comme si la bête ailée l'avait fait exprès.

- Apprends à viser le dragon !

Sa langue claqua contre son palet pour signifier sa désapprobation et c'était bien tout ce qu'il pouvait faire dans son état face au majestueux dragon couleur émeraude et aux yeux reptiliens aussi purs que du cristal. Il entendit soudainement la voix ô combien agaçante de l'élu de Zewen qui se plaignait de son retard.

- Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, lui cria-t-il avant d'y rajouter un juron en elfique.

Avisant le désarroi du Chevalier d'Or et espérant bien un retour sur l'investissement tôt ou tard, Endar encocha une flèche à la corde de son arc et visa soigneusement la bête qui menaçait Ser Gasaru. La cible étant en mouvement, cela restait difficile comme tir mais il avait connu pire situation. Lorsqu'il vit qu'il pouvait tirer, il relâcha la pression exercée sur la corde et laissa filer sa flèche en direction du crâne de la créature décharnée.

(Attaque AJ simple sur la créature menaçant Gasaru)
(664 mots)

Se précipitant sur la bête menaçant Gasaru, Sibelle avait pris un énorme risque, car elle interrompit ainsi le combat avec la créature qui s’était tournée vers elle. Et pourtant ce comportement n’était aucunement attribuable à de l’inconscience, un manque d’expérience ou d’une tête brûlée. En agissant ainsi, Sibelle compromettait sa survie au profit de celle de Gasaru. Le chevalier d’Or s’avérait être le seul de la troupe capable de les amener jusqu’à Ouesseort. À la mort de Gasaru, suivrait celles des autres aventuriers.

Mais l’animal n’allait pas attendre que Sibelle veuille bien reporter son attention sur lui. Il profita donc de l’inattention de la belle pour charger sur elle. Heureusement pour l’hinionne, la charge de la bête fut imprécise et les puissantes mâchoires claquèrent dans le vide tout près de sa cuisse gauche. Cette attaque, bien que ratée, déconcentra Sibelle qui ne sut diriger ses lames. Elle manqua le monstre, et ses lames ne rencontrèrent aucunes chaires mais un sol terreux. Par chance pour Sibelle et Gasaru, une flèche fendit l’air tout près d’eux et traversa le crâne de la monstruosité qui s’effondra au sol sans même émettre un couinement. Seul un profond gargouillis se fit entendre.

Gasaru, qui venait d’être sauvé de justesse par la flèche d’Endar, ramassa son épée et sans même se relever transperça avec rage le corps de la créature qui s’était tournée vers l’elfe et qui était sur le point de l’attaquer par derrière. Elle mourut aussi rapidement que la précédente chutant lourdement sur le sol.

La guerrière jeta un regard circulaire sur le camp pour constater que toutes les bêtes avaient été exterminées. Sirat était à présent tout près de Nastya et Endar s’approchait d’eux maculé de sang.

Après avoir rangé rapidement ses lames à sa ceinture, Sibelle tendit sa main au chevalier d’or et l’aida à se relever. Puis s’adressant à tous, elle demanda

« L’un de vous est-il blessé grièvement ? Réussirez-vous à marcher sans trop de difficulté ? »

Connaissant l’orgueil masculin, elle avait posé la question bien qu’elle se doutait qu’Endar ainsi que le chevalier endureraient leur mal sans laisser examiner leurs blessures. Mais elle était mal placée pour faire des remontrances , elle-même très orgueilleuse, elle ne se plaignait jamais malgré des blessures affligeantes.

Alors qu’elle attendait la réponse de ses compagnons, elle entendit la voix grave du dragon qui les sermonnait. Ce dernier leur démontrant leur inconscience d’avoir érigé leur camp tout près d’un nid de molosses nécrophages. Il précisa aussi qu’ils avaient été chanceux qu’il passe dans les environs.

Sibelle était persuadée que l’arrivée du dragon n’était pas un hasard, qu’il avait répondu à l’appel qu’elle avait lancé à l’aide de l’appeau. Mais le dragon n’acceptait probablement pas le fait d’être appelé comme un animal domestique, raison pour laquelle, il niait sans doute avoir répondu à l’appeau. La guerrière en fut un peu irritée, mais elle n’en fit rien voir, se contentant de prendre une grande et longue respiration afin de se calmer. Ils étaient encore bien loin de Ouesseort et le dragon pouvait les aider, il n’était donc pas approprié de le contrarier.

Elle se tourna alors vers le magnifique dragon vert et lui fit les remerciements appropriés et sincères.

« Je vous remercie d’être intervenus, vous nous avez sauvé la vie. »

Termina-t-elle en s’inclinant la tête en guise de remerciement. La guerrière était certes orgueilleuse, mais avait le sens de l’honneur et reconnaissait les faits d’armes des autres, ainsi elle était consciente que sans l’intervention du dragon, ils ne s’en seraient pas tous sortis vivants.


« Nous sommes également ignorants. Nous ne connaissions pas ces bêtes, pas plus que ce golem qui nous regarde de loin… Puisque vous êtes ici, accepterez-vous de nous reconduire à Ouesseort ? Si c’est sur votre chemin bien sûr, et nous sommes prêt à payer le prix demandé. »

Après avoir jeté un coup d'oeil à son allure ainsi qu'à celle des autres aventuriers.

«Si vous acquiescez à notre demande, soyez assuré que nous ferons d'abord une toilette afin de ne pas vous incommoder avec nos odeurs. »

(((681 mots )))
(((- s'informe de l'état de santé des blessés
-remercie le dragon
-demande d'être porté jusqu'à Ouesseort après avoir effectué une toilette )))

Une gerbe, un trait vif invisible au regard du néophyte et l'explosion carmin répendit son odeur de fer dans l'atmosphère feutrée de la nuit. L éjaculation de l'artiste, alors que de son arme il fendit la dernière de ses victimes en deux, libérant ainsi ses viscères de leur carcans. Il eut le plaisir d'avoir les idées claires après l'acte, salit, mais soulager de voir la première bête abattu décapitée et la seconde éparpillés au gré du vent. Il jaugea le regard incrédule de ses compagnons, qu'il effaça d'un râle de contentement

Zewen... merci !!

Une communion violente se terminait. Il rangea son sceptre prenant soin de l'égoutter d'un geste vif, un signe de croix morbide signifiants la fin des massacres. Il observa encore une fois l'assemblée, sibelle avait échoué et avait été sauvé par une flèche du frêle Endar. Gasaru et Natsya était encore en vie, la nordienne éclaboussé par la toile de l'humoran. Le chevalier se relevait poussiéreux alors qu'il avait passé son combat à ramper sur le sol.

La rouquine qui se relevait et essuyait ses armes demanda si tout le monde allait bien. Sirat arborait un sourire insolent greffé sur ses lèvres. Son visage illuminait de joie.

Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. Ça et une bonne bagarre...

Il riait à gorge déployée alors que le dragon le coupa. Il retrouva son sérieux face à cette piqûre de rappel de plusieurs mètres

Sibelle s'excusa pour le dérangement, avec une grande dignité elle demanda au saurien son aide pour aller à Ouessort

Sirat s'agenouilla à son tour et parla la voix pleine de respect.

Désolé de vous avoir importuné ancien. Votre Présence nous honore. Encore une fois merci. Nous venions de Nagorin, mais ces bêtes n'existait pas avant dans ces contrées depuis quand existe-t-il des choses aussi dangereuses. Si vous parlé d'un nid j'aimerais bien le voir et après cette exploration une brève toilettes j'accepterai au nom de mes compatriotes bien esseulé et fatigué votre aide pour rejoindre Ouessort. Je comprendrais que vous refusiez mais nous vous serions très reconnaissant si vous nous accordez ce geste.

Endar vit la situation déraper lorsque Sibelle rompit son combat avec la créature contre laquelle elle combattait avant qu'elle ne se jette sur celle qui maintenait au sol le pauvre Chevalier d'Or qui avait décidément pris de sacrés coups et semblait plus novice au combat que l'elfe noir l'aurait cru.

Les Chevaliers d'Or étaient-ils aptes pour accomplir de si périlleuses tâches ? Certains membres du Conseil d'Or et le Dragon Mauve, Naral Shaam avaient décidé du contraire sans quoi ils ne les auraient pas rappelé sur ce monde. Ser Gasaru avait une vision bien trop chevaleresque de sa propre mission, il ne s'agissait pas de sauver les Titans de la tyrannie d'un mage devenu l'Unique, vestige d'un passé que Naral comptait bien éradiquer sans sembler comprendre que les peuples vivaient certes au présent et rêvaient de l'avenir, mais restaient ancrés dans leurs propres traditions. Le Sans Visage l'avait parfaitement compris cela, c'était bien pour cela qu'il était dangereux.

Quoiqu'il en soit, Endar vit la flèche frôler l'hinïonne avant de se ficher dans le crâne de l'abomination, sauvant Ser Gasaru et son apprentie sauveuse, qui a failli le blesser en courant vers lui, d'une mort certaine. Au moins Ser Gasaru était assez prompt à agir pour sauver à son tour Sibelle de la créature dont elle avait sciemment tournée le dos. C'est à ce moment là que Sirat décida enfin de se bouger et utilisa sa fameuse technique dont il avait déjà été le témoin malheureux lors de leur confrontation sur le pont au milieu de la forêt des elfes. Le voir renouveler une telle technique lui donna un moment la chaire de la poule, il ne connaissait que le chaos et le sang. Les créatures assaillant Nastya ne firent pas long feu sous les coups de sa masse.

Un silence tomba sur le champ de bataille, un silence signifiant la fin des hostilités. Un silence que l'archer-mage aurait voulu qu'il s'éternise alors que Sirat le rompit brutalement par un orgasme des plus inconvenants. De son côté, Sibelle leur demanda si tout allait bien. Endar hocha simplement la tête, il n'y avait rien à commenter, il connaissait les risques d'Aliaénon mieux que quiconque. A chacun de ses premiers combats sur ce monde sauvage, il se trouvait en mauvaise posture, se retrouvant au-dessus du précipice, entre la vie et la mort. A présent que son premier combat était terminé, il pouvait souffler et ne craindrait plus les suivants. Endar s'approcha de l'un des cadavres, lui donna un coup de pied pour être sûr et certain de la mort de la terrible mort, et s'assit littéralement dessus. Son armure et son corps étaient recouverts d'hémoglobine mais le Sauveur d'Aliaénon s'en moquait bien. Si son souffle était plus profond, signe d'un certain épuisement, chose que seule une ouïe fine pouvait déterminer, il était déjà prêt pour un autre combat.

Le prochain combat ne fut autre qu'écouter jusqu'au bout le discours pompeux du dragon vert émeraude qui parlait à la troisième personne du singulier et s'honorait du titre "d'Ancien" tout en dénigrant la troupe. Si Sibelle se soumit comme à son habitude lorsqu'elle était en présence de dragons, Sirat gardait cette fierté qui l'empêchait de s'y soumettre. Endar les écoutait bien sagement, il en avait fait assez pour ce soir, surtout lui ne s'était pas reposé de toute la nuit. Cependant, il dut vite intervenir pour remettre Sirat dans le droit chemin alors qu'il prenait toute la gloire de ce combat sans en mesurer les conséquences.

- Ne soyez ni confiant, ni banal, ni empressé, trois écueils ! La trop grande confiance diminue le respect, la banalité vous vaut le mépris, le zèle nous rend excellents à exploiter. Ton défaut, Sirat, c'est d'avoir été trop confiant dans ce combat, que se serait-il passé si je n'étais pas revenu et sauvé le Chevalier d'Or et Sibelle ? Nous ne combattons pas pour la gloire ni pour soi-même, élu de Zewen, mais pour celui ou celle à vos côtés. Quant à la question du nid, j'y reviens puisque j'y ai fait le ménage, d'où la douce effluve d'animaux morts qui émane de ma personne, ajouta-t-il avec ironie.

- Il y a donc comme l'Ancien l'a laissé entendre une tanière tout près de là, j'allais revenir vous prévenir lorsque l'une de ces créatures m'a pris en embuscade. Des cadavres en putréfaction d'animaux divers, c'était tout ce que j'y ai trouvé. Je peux me tromper mais ces animaux ne sont peut-être pas nés ainsi, ils ont dû muté suite à l'instabilité magique provoquée par les Titans, ou alors de nouvelles créatures encore inconnues sont apparues à la suite de l'éveil des Titans. Quoiqu'il en soit, le nid a été nettoyé, il n'est pas nécessaire de le brûler, les seuls individus de ce nid sont tous ici et ils ne semblent pas capable de se reproduire.

Il se tourna finalement vers l'Ancien.

- Si nous ne sommes pas capables de tuer de simples chiens, alors notre idée d'un meilleur avenir pour l'Aliaénon mourra dans l'œuf. Il faut parfois être prêt à mourir pour ses idées, car mourir pour l’idée, c’est la seule façon d’être à la hauteur de l’idée. Je vous remercie néanmoins pour votre aide, pas seulement pour le combat mais aussi pour le combat que nous menons contre l'idéologie de l'Unique. Je rejoins mes compagnons sur la nécessité de nous rendre rapidement à Ouesseort et d'en profiter au passage pour prendre un bon bain. Puis-je seulement demander une faveur ? Il faudrait que nous transportions l'un de ces cadavres pour pouvoir l'étudier à Ouesseort, le cadeau serait inestimable pour les ouessiens qui sont des érudits et de nombreux marchands auraient un certain intérêt pour notre découverte je pense.

A présent, Endar attendit la réponse de l'Ancien dans un silence presque religieux.

(1033 mots)

Gasaru allait bien, mais semblait avoir été rudement touché, l'orgueil du guerrier l'empêcha de fléchir l'échine devant la belle elfe. Natsya s'en sortait mieux, elle avait réellement fait preuve d'une opiniâtreté au cours de son combat et Sirat la gratifia d'un geste amicale, ce genre de geste qui montre une appartenance certaine à ceux qui savent survivre. Endar était maculé de sang et de boue, il revenait du nid en question et confirma qu'il n'y avait plus que mort et désolation là-bas. Le brasier brûlait encore faiblement et éclairait une scène tout aussi sanguinaire sur le campement. Il répondit à l'humoran, lui reprochant d'être trop confiant, Sibelle aurait pu mourir d'après lui. Il s'en était fallu de peu et son intervention avait été salvatrice.

Sirat haussa les épaules, si elle avait pu mourir s'eut été son destin. Mais, il n'y croyait pas une seconde. Le shaakt tapa quelques coups sur une des dépouilles, inanimées et suintante par tout les trous. Nonchalamment il prit place dessus afin de prendre un peu de repos. Il évoqua cependant une hypothèse intéressante d'une mutation de ces bêtes en lien avec l'éveil des titans. Pour Sirat, cette théorie, étayait son argumentaire en faveur de l'effet néfaste de l'absence du sans-visage. Le shaakt proposa de prendre un cadavre pour l'étudier et en fit la demande au Dragon.

Endar, mon meilleur ennemi, si tu es comme un homme, soit comme un homme. Comme un homme, sois plus violent que le cours du torrent. Comme un homme, sois plus puissant que les ouragans. Comme un homme, sois plus ardent que le feu des volcans, secret comme les nuits de lune de l’Orient. Arrête de pleurnicher pour une petite rixe. Et dit toi que cette guerrière...

Il désigna Sibelle, alors que le shaakt était toujours le séant sur un cadavre de molosse.

Cette femme vaut plus que dix hommes, elle n'a jamais été en danger.

Il fit un signe de tête à la belle, une révérence, car il avait beaucoup d'estime pour elle.

Le Saurien refusa l'idée de perdre plus de temps à fouiller un charnier ou de faire une toilette, à l'inverse, il accepta de prendre un des cadavres. Sirat était un peu déçu, il imaginait des trésors dans l'ossuaire aux victimes de ces cerbères et ils ne resteraient que fantasme. Il resta pensif un instant. Il pourrait surement prendre une toilette à Ouessort et se restaurer, dans l'état actuel, ils ne pouvaient rester ici. Il ressentait la soif arrivée et ses réserves étaient à sec. Il constata que le groupe bien que fier, avait subit une rude attaque et ne pourraient en subir une autre avant de se reposer.

Non, il fallait partir pour l'humoran, rester seul ici ou forcer les autres à rester était un acte égoïste et stupide.

Si tu dis vrai, shaakt et je pense que tu as voie juste, le sans-visage stabilisait ce monde et sans lui forcer de constater qu'Aliaénon s'est transformé en ersatz diabolique de lui même.

Il jeta un regard sur le Golem qui n'avait pas bougé. Le monolithe imperturbable, se dressait dans la plaine, les yeux jade luisant dans la nuit.

Merci, ancien, j'accepte ton offre, j'espère que mes amis feront de même.

Avant de partir, il s'avança vers la gargouille imposante.

Rentre ami, retourne à ta rivière, si d'aventure, nous revenions, nous saurions ou te chercher, prend soin de toi.

Héla-t-il, les mains en porte-voix, ne sachant pas si cette statue allait réellement saisir son message. Il se retourna vers un des cadavres, et fouilla à l'intérieur. Il chercha le tube digestif et l'estomac, les ouvrants afin de voir s'il y trouvait un objet, artefact d'un malheureux aventurier n'ayant pas eut autant d'habileté que lui et ses compagnons. Une fois son évidage fait, il se retourna vers le dragon prêt à monter dessus. Il chercha du regard Sibelle, il était détendu et souhaitait qu'elle soit proche de lui. Il lui tendit une main noirâtre et purpurine, salit par les entrailles de sa victime.

Tu m'accompagnes toujours ?

Elle avait les joues rosies par l'action et les cheveux hirsutes par le combat. Sa tenue était crotté, pleine de terre et de sang, elle n'avait rien des standards d'une beauté Kendrane, sage et lisse. Mais, elle semblait si fraiche dans son armure, qu'il esquissa un sourire devant la beauté innocente de cette valkyrie écarlate.