Vous vous éveillez tous les deux, au même moment. La nuit est désormais bien tombée et tout est silencieux. Dans un coin votre hôte a étendu une paillasse et dort. Aucune trace des deux elfes...

Depheline se redressa d'un bond sur son séant, projetant sa cape qu'elle avait disposée sur elle sur ses genoux dans un froissement de tissu. Haletante, elle était au bord des larmes et tâtait machinalement tout ce qui l'entourait. Le bois sous ses mains. L'humidité ambiante. Tout semblait aller bien. Le cauchemar avait pourtant été si fort, si vrai, et pourtant, elle était encore en vie.

"Oh, Serpent...", murmura-t-elle enfin en poussant un soupir qui devait l'aider à chasser les relents puissants de ce rêve affreux. A côté d'elle, elle venait de voir que son ami s'était également réveillé et elle se laissa retomber vers lui.

"Ce n'est pas la fin de tout... Non...", dit-elle là encore d'une voix à peine audible mais aigue. Elle avait presque oublié où elle était, mais lorsqu'elle vit la chasseresse allongée, les petits montres au plafond et qu'elle ressentit la présence du collier à son cou, tout lui revint.

"Je ne peux plus rester ici !", dit elle, tremblante, en essayant d'ôter la cape de son ami qu'il avait lui-même allongé sur son corps, afin de le motiver à quitter les lieux sur le champ. Sa fatigue s'était semblait-il évaporée, sous le coup des émotions qu'elle avait ressenties dans son cauchemar.

Le réveil fut apaisant dans un sens, puisque je constate que Depheline est toujours présente et qu'elle semble elle aussi secouée que moi. Elle se rapproche et me fait part de ses craintes en cherchant quelque réconfort. C'est donc encore un peu ensommeillé que je lui souris calmement et passant ma main dans ses cheveux. La nuit était bien avancée et la rouquine semblait déjà prête à partir.

Elle semble surexcité et se met à brusquer les choses en tirant sur ma couverture improvisée. Je ne peux m'empêcher de grommeler en me relevant et je réponds pâteusement: "chhht... notre hôte dors toujours. Prend tes affaires et allons dehors prendre l'air nocturne... et tant qu'à faire retrouver les jumeaux"

Ce que je finis par faire en baillant. Je rassemble mes biens et les empaquette dans mon sac de voyage. Je frotte mes yeux ensommeillées, je ressent toujours la fatigue et espère que la ballade nocturne apaisera la jeune femme, il me tarde de finir ma nuit.

Jet de réveil du PNJ : réussite très limite
(((j'ai supposé que Depheline bouge avec Serpent)))

Tandis que vous vous levez, le sol grince dans le silence nocturne et la chasseresse grogne, se retourne avant de se rendormir.

Dehors, la nuit est désormais bien tombé, cela doit faire un peu moins de deux heures que vous vous êtes assoupis. A première vue, le marécage est calme et vous ne voyez aucun signe des jumeaux...

La nuit règne en maitresse sur le domaine gluant des moustiques, limaces et autres scolopendre visqueux. Je resserre ma cape sur moi, laissant échapper un autre bâillement. Difficile de se remettre d'un sommeil aussi court, mais quelque chose me dit que Depheline ne dormira pas tant qu'elle ne se sentira pas rassurée. Mes yeux scrutent l'obscurité à la recherche de nos alliés et c'est avec surprise que je constate qu'ils ne sont plus là. Je regarde mon amie avec la tronche d'un ours grognon venant d'être dérangé par un bruit inhabituel et je finis par marmonner.

"Bordel mais c'est pas vrai... où est ce qu'ils se sont encore barrés ces deux quiches !" Je frotte mes yeux, pour les préparer à un examen plus minutieux des marais, avant d'aviser la magicienne de mes intentions.

"Bon... je peux pas les abandonner sur cette ile, ils sont sujet à la manipulation mentale des colliers, Ils vont finir dans le bide d'une grosse bête si on les laisses seuls... On a pas dû dormir longtemps donc ils ne doivent pas être loin." Sur ces mots je tapote mon masque d'or en marmonnant. Dans la seconde qui suit, mon Faera gobelin se pose sur mon épaule, invisible aux yeux de Depheline, se curant allégrement les doigts de pieds.

(Ouiiii maitre?) me lance-t-il télépathiquement, avec ce petit ton narquois qui le caractérise comme un être sournois, à la verve caustique.

(Tu m'as dit l'autre jour sur le navire que tu possédais des pouvoirs à me transmettre ? Tu as quelques chose permettant de pister quelqu'un dans ton sac à malice?) émis-je sous forme de pensée.

Le Faera m'offre un rictus et disparait à nouveau, se réfugiant sans doute dans le masque d'or. Le silence s'ensuit, mêlée aux vents nocturnes et aux cris des batraciens. Soudain ma vue s'éclaire d'un flash lumineux et je reste un moment choqué par ce brutal changement. Effectivement je vois à présent comme en pleins jours, les ombres n'ont plus de secret pour moi et je cligne d'ailleurs plusieurs fois des yeux comme pour m'assurer que je ne rêve pas. Ainsi Mask peut m'offrir la vue d'un nyctalope, cette information me ravit tellement que je laisse s'échapper un "Whoaa" admiratif.

Puis sans tarder je commence à descendre de la cabane. L'avantage d'un marais c'est que la boue retient bien les empreintes et je me met donc en quêtes de signe de passage.


[Activation pouvoir Faera:
- [*]Don de Vision aérienne : La Faera partage avec son maitre (à son contact) sa vision améliorée. Le maitre de la Faera peut voir plus loin (a la manière d'un aigle) et en nocturne (à la manière d'un hibou). J'utilise se don pour chercher des indices de passages des deux elfes ou d'autre traces intéressante.]

La magicienne était soulagée de voir que Serpent se décidait à se lever et à quitter l'endroit, après ces quelques courtes heures de sommeil plus traumatisante que revigorante.

Serpent partit devant et passa non loin de la gardienne de la cabane, avant d'ouvrir la porte avec précaution. La magicienne était sur le point de le suivre et se tenait dans l'embrasure, au moment où Serpent lui témoigna son inquiétude, quelques pas plus loin, manquant d'éveiller la chasseresse. Heureusement, elle finit par se retourner dans son sommeil et Depheline put à nouveau respirer, elle qui venait de retenir son souffle en s'immobilisant sur le pas de la porte.

Elle avait au moins pu prendre quelques instants pour balayer du regard la pièce assombrie par le feu mourant, afin de chercher quelques intéressants éléments à prendre pour la suite de leurs aventures. Ainsi, faisant marche arrière pour quelques secondes à peine, elle chercha des yeux des restes de nourritures que la chasseresse n'aurait pas totalement mangé. Egalement, si le coffre s'avérait ne pas être trop lourd, elle songeait à le prendre avec.

D'un naturel plutôt pacifiste lorsque cela est possible, la magicienne n'en restait pas moins hostile aux créatures et aux serviteurs des 13 d'Oaxaca, car ils étaient responsables du malheur qui s'était abattu sur Darhàm. Elle n'éprouvait donc aucun scrupule de dérober quelques affaires avant son départ, à la personne qui leur avait proposé de rester pour la nuit. Serpent serait probablement fière d'elle, si elle réussissait, car il était son mentor, celui qui lui apprenait à agir dans l'ombre. Ainsi, rabattant doucement sur sa tête sa cape, elle usa des pouvoirs magiques de ce dernier pour passer le plus inaperçue possible, au cas où les choses devaient mal tourner et que les bêtes au plafond venaient à se réveiller avec leur maîtresse.

[Activation du pouvoir de la cape pour "camouflage des ombres". Tentative d'emporter quelques éléments intéressants, dont nourriture et le coffre s'il n'est pas trop lourd]

Jet de détection : 63, réussite
Jet de vol : échec;
Jet de réaction des limaces : 29

Dehors, en suivant des yeux les empreintes laissées par les deux jumeaux, Serpent put les localiser les jumeaux, entrain de discuter tranquillement chacun sur une branche de deux arbres à moitié mort à une petite centaine de mètres de la maison.

A l'intérieur, la situation n'est pas tout à fait idéal pour la magicienne, qui n'était pas une voleuse. Elle était parvenue sans trop de difficulté à prendre le pain, les proies encore tièdes sur la table, mais en prenant le coffre, qui n'était pas si lourd que ça, elle fit grincer une planche du sol.
La lieutenante dort toujours, mais c'est au plafond que les changements sont les plus visibles. Car petit à petit, les limaces se déplacent vers leur maîtresse. Leur lenteur laissait un peu de temps à la magicienne...

Dans la pénombre environnante, Depheline était parvenue sans trop d’embuche à prendre ce dont elle avait besoin. Ce n’est qu’au dernier moment, alors qu’elle avait pris sous son bras le coffre, qu’elle fit grincer le sol. Voyant que les larves du plafond s’en allaient réveiller la maîtresse des lieux, la magicienne, toujours dissimulée par la magie de camouflage des ombres de sa cape, fit volteface et s’en alla sur la pointe des pieds, du mieux qu’elle le pouvait, refermant la porte derrière elle.

Au dehors, Serpent était parti à la recherche des jumeaux et elle eut du mal à le retrouver, avant de discerner à une centaine de mètres de là sa silhouette. Elle avait eu peur, sur le moment, qu’il ait lui aussi disparu.

Pressant l’allure pour le ratrapper et fuir la cabane d’où allait probablement sortir la chasseresse d’ici quelques minutes lorsqu’elle serait averti de son larcin, elle se rendit jusqu’à Serpent.

« Partons vite ! », dit-elle en montrant avec un sourire fier ses trouvailles. Ils n’allaient pas mourir de faim et peut être que dans ce coffre, trouveraient-ils quelques affaires utiles. Ils prendraient le temps de l’ouvrir plus tard, lorsqu’ils seraient loin de la cabane. N’attendant pas la réaction de Serpent, elle continua :

« Elle va tôt ou tard se rendre compte, alors on aura intérêt à être loin quand ce sera le cas ! »

Voyant les jumeaux en hauteur, elle leur dit : « C’est maintenant ou jamais qu’il faut partir, les acrobates ! Tâchez de vous comporter normalement, vous n’êtes pas des chouettes alors vous n’avez pas votre place sur un arbre, il me semble bien ! »

Moralisatrice comme à son habitude, elle se retourna dans un froissement de cape et ouvrit la marche, en direction de la destination que lui avait indiquée la femme aux larves avant le début de nuit. Son cauchemar tentait quelques incursions dans son esprit, mais Depheline était bien trop exaltée par son larcin pour le laisser s’installer durablement en son sein. Elle avait envie d’être actrice de sa vie, pas de laisser la dévastation avoir raison d’elle. Elle avait donc pris les choses en main.

D'anormal ? C'est justement le sujet de notre débat. On se demandait si un hibou qui fait la taille d'un cheval avec quatre pattes, c'était sensé être normal ou si nous étions endormis. Mais comme tu es réveillé et Depheline aussi, je suppose que ça doit être réel à défaut d'être vrai."

D'un bond preste, les deux elfes descendent de leur refuge.

"En parlant de chouettes. Les deux qui nous regardaient tout à l'heure sont entrain de nous suivre."
"Ah ouais, t'as raison, ce sont les mêmes..."

@Serpent : Jet d'observation : 41

Plus vous marchez, plus tu as l'impression que c'est moins toi qui observe que vous qui êtes observés. En même temps, il suffit de lever la tête vers les branches pour voir des oiseaux de nuit, assez nombreux, perchés vous dardant de leurs regards d'or et de cuivre, dissimulé dans les branches.


XP :
Pour Depheline : pour avoir pris l'initiative du départ : +1xp
Pour Serpent : pour avoir réalisé que les oiseaux ont des yeux et que vous les intéressez : 0,5xp.

La magicienne aimait de moins en moins la tournure de la situation. Au lieu de se diriger vers l'antre des 13 d'Oaxaca pour tirer les choses aux clairs, la jeune femme se devait de se stopper dans son éreintante course pour faire face à elle ne savait trop quoi. Au moment où Serpent avait trébuché, elle avait d'ailleurs cru à une attaque instantanée. Les choses qui lui étaient révélées ne trouvaient pas l'écho de ses sens.

"Pourquoi suis-je la seule à ne pas savoir de quoi vous parlez ? Serpent, doucement, ne t'emballe pas comme ça !", haleta-t-elle en s'arrêtant enfin, la boite toujours dans les mains. Alors que Serpent avait fait volte face, elle en profita pour reprendre son souffle. Mentalement, elle essaya d'évaluer la distance qui les séparait à présent de la cabane qu'ils avaient quittée. Elle espérait qu'elle soit suffisante car elle ne souhaitait pas être prise de court par la chasseresse. Néanmoins, elle se rappela les paroles de cette dernière, lorsqu'elle leur avait assurés qu'au dehors, des oiseaux risquaient de dévorer ses bêtes...

"Il parait que ces créatures là aiment s'en prendre aux autres, en tous les cas...", déclara-t-elle en parvenant peu à peu à mieux respirer.

Elle poursuivit : "Souvenez vous de ce qu'a dit Argassia. Elles doivent appartenir à un autre servant des 13. Vous avez vu comment elle contrôlait ses bêtes ? Le marionnettiste de celles qui vous inquiètes ne doit pas être loin, je pense... Si on attaque ses bébés, il nous en voudra. On en fuit un pour se retrouver opposé à un autre !"

Puis, elle continua mentalement pour elle-même :

(Si les créatures des uns attaques celles des autres, alors c'est que leurs commandants ne sont pas forcément en bon terme... )

Elle tenta alors de s'adresser à son environnement direct, à défaut de pouvoir observer les créatures dont il était question, de ses propres yeux.

"S'il y a quelqu'un ici dans les environs qui nous entend, sachez que l'on ne souhaite pas se battre avec vos créatures volatiles."

Sa voix aigüe était portante, bien qu'elle n'ait pas crié, de peur de rameuter toute la forêt.

Gloraën et son frère n'étaient manifestement pas très rassurés et approuvaient l'idée de Serpent d'arrêter de courir. Après tout, vous êtes dans un marais et les mares d'eau sont pas toujours très visibles en pleine nuit.

Les cris du ménestrel et de la magicienne n'obtiennent en réponse que le hululement puissant d'une grosse douzaine de chouettes et de hiboux. A moins que quelqu'un se cache dans les fourrées, bien sûr, vous êtes seuls, 4 humanoïdes perdus au milieu d'une bande de rapaces nocturnes...

(((xp : Serpent : 1xp pour avoir fait stopper le groupe.
Depheline : 0,5 xp pour s'être souvenue des informations d'Argassia.)))