La magicienne avait rapidement accouru auprès des jumeaux pour s'assurer qu'ils n'avaient pas été blessés par son sortilège. Elle s'excusa platement, mais était néanmoins fière de sa victoire. Depheline avait vu sa magie se décupler et faire croître le feu sans limite. Les oiseaux s’étaient jetés dans le piège et pour ceux qui s’étaient tenus plus éloignés, ils avaient préférés prendre la fuite, probablement rappelés par leur maître. Il ne faisait aucun doute sur la chose : tout le monde sur cette île allait avoir connaissance d’eux. Embrumée par les derniers évènements, la magicienne en avait d’ailleurs oublié la raison de leur venu en ces terres hostiles. Elle n’avait cependant pas plus de temps pour y songer, car déjà un feu violent se répandait d’arbre en arbre, causé par ses pouvoirs dévastateurs.
Ils ne pouvaient pas rester ici plus longtemps, car la fumée devenait de plus en plus étouffante, arrachant une quinte de toux à Depheline, qui se pliait en deux pour ne pas être touchée par la masse noire qui obscurcissait sa vision en même temps que ses poumons. Dans l’urgence, guidée par la lumière du feu, elle se retourna vers l’endroit où elle avait laissé son coffre dérobé dans la cabane d’Argassia, avant de s’en retourner dans la direction opposée à cette dernière, puisqu’ils n’en avaient maintenant plus le choix. La magicienne pria pour que les premières lueurs du jour de soient plus loin, et qu’une terre moins hostile se montrent enfin à eux.
« Nous n’avons plus le choix, il faut partir ! », déclara-t-elle entre deux quintes de toux, en passant devant ses compagnons d’aventure.
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