Argassia répond vaguement à Depheline : "Trouver les treize ? Dans leur maison, entre les montagnes, quelque part là-bas au Sud..."

S'occupant toujours de ses proies, elle vous regarde tous les deux :

"La nuit ne va pas tarder. Vous pourrez rester ici si vous voulez. Mais si vous prévoyez de manger, aller chasser vous-même !"


@Serpent :
Le sort semble attirer par le collier de l'elfe. Comme si ce n'était plus lui qui luttait contre ton pouvoir, mais bien l'artefact. Tu sens littéralement la résistance, comme si tu cherchais à briser un mur avec ta musique.

Je joue mon air avec espoir et attends de voir le charme agir. C’est pourtant un tout autre évènement qui se produit, car effectivement le charme déclenche quelques chose mais au lieu de prendre possession de l'elfe allié, la magie semble se centrer sur le collier à son cou. Ce dernier se met à luire et dévorer avidement la magie d'envoutement devant mes yeux effaré, me coupant net dans mon interprétation musicale de "L'envol du cygne".

"Par Rana... C'est pas possible..." marmonné-je, laissant mon bras tenant la flûte retomber le long de mon corps. Ce fut ce moment de solitude que Mask, mon faera aux allure d'affreux gobelin, choisit pour apparaitre sur mon épaule dans un "Pouit" discret.

"Grande est la force qui de ton sort , n'a que faire..." philosophe-t-il sur un ton neutre.
"Quoi? C'est tout ce que tu peux me dire?" Le rabroué-je, agacée et surprit de son intervention.
Le Faera-Moche bat des jambes, assis sur mon épaule et saute sur la rambarde de bois, pour me faire face.
"T'imaginais pas contrer un sort de domination suprême par un d'tes sortilèges d'musicien d’opérette quand même ?" Nargue le petit monstre avant d'ajouter. "Crétins tu possède un artefact qui te rend plus fort ! Use le ! Dresse l'élément de l'air et multiplie sa puissance par 3 !"

Mask avait raison, je sentais bien que mes capacités avais plus que doublées. Avec ce potentiel je devais pouvoir lancer un sort aussi puissant , voir plus que le fichu collier de mon ami Glorael. Persuadé de ma tactique, je frappe mon poing dans ma paume et déclare : "Bien... Que Rana me prête sa puissance... Je vais tenter un sortilège de haut niveau !" Je ferme les yeux et inspire l'air autour de moi, espérant créer un sort utile. Je me concentre longuement, laissant mes fluides magiques se répandre dans mon corps avec une lenteur contrôlée. Je crains l'implosion car j'utilise une méthode expérimentale et dangereuse en combinant ma magie et le focalisateur de mon collier.

Le vent arrive, il vient des cieux divins tel une écharpe invisible,m’enveloppe et me recouvre. Je le sens, les yeux clos, qui se concentre autour de moi. Il attends que je puise en lui, que pouvais je en faire à présent? Toute cette puissance doit pouvoir me servir. Glorael se roulait toujours comme un porc dans la vase et le temps pressait. Je sens en moi l'empathie et mon égo blessée par mon échec titiller ma concentration. Mon esprit se perd dans la recherche d'une solution rapide. Il me faut de la puissance ! plus de puissance ! Je dois devenir l'ouragan ! Le vent autour de moi se met à vrombir, il tempête et je le sent en train de me soulever. je reconnais là que cette magie me dépasse, la panique étreint mon cœur et je sert les dents. Je persiste à désirer la puissance, à l’appeler en moi, à ne pas relâcher ce désir ardent. Ce collier en est la clée et il me permetra tant de chose dans l'avenir.

Autour de moi tout n'est que hurlement du vent et violence, Je suis tellement effrayé par ce que je provoque que je n'ose ouvrir les yeux. Je focalise ma pensée sur la puissance, je désire devenir l'incarnation des furie du vents. Je ....

Il m'est difficile de comprendre clairement ce qu'il m'arrive sur l'instant. Je prends comme un énorme coup sur le crâne, le vent s'engouffre en moi violemment, enfonçant mes cloisons nasales, forçant l’œsophage, gonflant estomac et poumons, il m'emplit, me chamboule jusqu'au plus profond de mon être. Mon esprit s'arrache et se délite dans l'air comme une toile d'araignée soumis à la tempête. Je ne suis plus qu'un esprit dans le vide, Je me perd... je disparais... je m'efface... je vais mourir...

Soudain une bouffée de chaleur me refait prendre conscience, Grondante, comme un vent ascendant qui me ferait remonter de l'abyme du néant en soufflant. J'ouvre les yeux alors même que je pousse un cris assourdissant et amplifié par la magie du vent. Le silence vient immédiatement accompagné ce cris, le calme se fait soudainement dans mon esprit malmenée alors que je reprend le cours de la réalité, debout sur la plate-forme de la cabane, ahurie. Avais-je réussi ?

[Serpent dans sa recherche de puissance magique tend à se diriger vers le sort Furie Zéphyrienne : Vous commencez, pour [lvl/2] tours du combat, arrondis à l'inférieur, en premier, vos mouvements étant accélérés par la magie d'air qui virevolte en vous. Esquives et maîtrises+0,5/lvl. . Il ne sait pas vraiment ce qu'il provoque, il souhaitait devenir plus fort en terme de magie et libère une tout autre puissance. C'est une tentative d'apprentissage du sort grâce au collier de pouvoir qui augmente sa magie de 150% et le fait donc passer de 10 à 25, assez donc pour tenter l'apprentissage. Si l'apprentissage est validé Serpent pourra prendre la forme de la Furie Zéphyrienne. Son corps en portera les stigmates physique (Regard Bleu, veines bleues, cheveux semblant constamment sous le vent) et psychologiquement il deviendra plus arrogant et sûr de lui.) Voilà ce que je souhaiterais. A toi le jugement Gm14]

En apprenant où se trouvaient le lieu d'habitation des Treize, la magicienne tenta d'emmagasiner les informations au mieux en regardant par la fenêtre pour se situer.

"Ah...", fit Depheline juste après, en apprenant qu'ils ne bénéficieraient pas d'un repas chaud au milieu de cette humidité ambiante. Elle n'avait cependant pas de quoi être déçue puisqu'elle s'y était attendue. Et puis, la jeune femme et probablement Serpent avaient de quoi manger dans leurs sacs, même si elle n'était pas convaincu que ce fut le cas des deux autres.

"Si la nuit va bientôt tomber, ils feraient mieux de ne pas rester dehors. Que pouvons nous rencontrer dan les marais lorsque le soleil se couche, ici ? Nous avons trouvé un crâne monstrueusement énorme dans les eaux marécageuses tout à l'heure, je n'ose pas imaginer ce qu'était cette chose de son vivant..."

Elle s'approcha de la porte en l'ouvrant, pour observer le spectacle de ce qui se passait à l'extérieure et s'était apprêtée à demander à Serpent et Gloraël de rentrer, avant de voir que l'individu se roulait dans la boue et que son ami était en train d'essayer de mettre en branle ses pouvoirs magiques récemment acquis.

Un sourire au coin des lèvres pas forcément perceptible du fait de la luminosité ambiante décroissante, la magicienne lança à l'attention du Ménestrel masqué :

"La magie te va si bien !", avait-elle dit sur un ton sarcastique, sachant les réticences qu'avait éprouvé Serpent au départ face à la magie, avant de poursuivre d'une manière plus neutre.

"S'il fait cela, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison. Il est sous l'emprise du collier, tu crois ? Essaye de ne pas tarder, tu aurais besoin d'aide ?"

Tournant la tête en direction du second jumeau, elle lui dit sur un ton accusateur :

"Et toi, tu n'as pas envie d'aller aider ton frère ? Il a perdu la tête !"

Enfin, à l'attention de la chasseresse qui cuisinait toujours, elle lui demanda :

"Il y a quelque chose de particulier dans cette marre boueuse à l'entrée de chez vous qui puisse attirer comme ça quelqu'un ? Je sais pas... Elle est peut-être magique ? Tout semble tellement fou et irréel ici qu'on en vient à tout imaginer."

Serpent : apprentissage validé... Pour les effets secondaires, lâche-toi si ça t'amuse ^^

@Depheline :
"Oh, grand comment le crâne ? Vous l'avez gardé ? J'aimerais bien le voir..."

C'est quand tu t'adresses à lui, que tu te rends compte que le second frère est lui aussi sous l'emprise de quelque chose, vu comme il se bat avec les petites créatures gluante de la cabane.

"Dans la mare ? Non, pas à ma connaissance. Mais il n'est pas rare que je croise des porteurs de colliers entrain de faire n'importe quoi. Ca doit amuser celui qui vous les a mis autour du cou, je suppose."

Je regarde mes mains et les bras qui les prolongent, puis mon corps tout entier. Tout me semble ralentit et je me sent si léger. J’esquisse un sourire carnassier alors que je rentre et sort mes lames rapidement hors de leurs gantelets. Une énergie incroyable cours dans mes veines, je me sens incapable de rester en place et de toute façon le temps que je pense à ce problème me voilà déjà en train de sauter par dessus la rambarde pour rejoindre Glorael dans la mare. Occultant le fait que mon amie m'ait adresser la parole, je n'entends plus rien d'autre que mon corps qui hurle à l'action.

Tout semble si lent, je prévois la chute et me réceptionne avec élégance près de mon amis elfe. Sans hésitez je l'empoigne et tente de le sortir de là.

"Par ici toi ! Tu fera des pattée de gadoue plus tard !" lui dis-je, amusé et exalté par ce nouveau pouvoir. Je ne remarquais cependant pas la légère lueur bleu dans mes yeux, ni la teinte glacée de mes veines.

[Ramène mon amie gloraël à la cabanne par la force]

Détournant quelques instants ses yeux de la situation grotesque qui se jouait dehors, Depheline prit le temps de décrire à l’aide de ses mains, la taille du crâne. Elle l’exagéra peut-être un peu tant elle avait été, sur le moment, désarçonnait par cette dérangeante trouvaille.

En entendant la suite des propos de la chasseresse, la magicienne eut donc un semblant de réponse à ses interrogations intérieures : le collier n’était sans doute pas la source de ces comportements, mais ne devait qu’être un vecteur de la volonté du Maître qui lui était dictée.

Se retournant à nouveau vers le dehors, toujours dans l’embrassure de la porte, Depheline faillit pousser un cri de surprise en voyant Serpent devenu à présent tout bleu. Voyant que son ami n’avait pas pour autant l’air mal en point mais qu’il ne lui avait pas répondu, elle jugea finalement bon de ne pas intervenir. Tentant à nouveau de lui parler, elle dit :

« S’il ne t’écoute pas, n’hésite pas à l’assommer ! », conclut-elle avant de claquer la porte derrière elle, exaspérée par le comportement des deux frères et certaine que Serpent s’en sortirait très bien tout seul, puisqu’il n’avait pas jugé bon de lui répondre. Elle vint finalement s’assoir sur un tabouret de libre en perdant son regard dans le feu ravivé, ne sachant pas vraiment quelle était l’humeur qui la caractérisait le mieux pour le moment.

« Je ne sais pas si je dois avoir pitié d’eux, si je dois avoir peur ou si je dois être triste. Tout est si fou, ici... », dit-elle en pointant de l'index avec dédain le jumeau resté à l’intérieur.

« Je vous remercie pour votre invitation à dormir ici, mais je ne sais pas s’il parviendra à trouver le sommeil tant que ces créatures restent dans la cabane. Vous est-il possible de les laisser à l’extérieur durant la nuit ? »

Depheline partait du principe qu’elle les contrôlait et qu’il ne lui en coûterait probablement rien de s’en séparer durant quelques heures.

@Serpent :
Jet pour Serpent : réussite critique

Au moment où tu le tires de la gadoue, il cesse de se débattre. Tu le sens qui se calme et se détend.

"T'en fais pas, je sais marcher."

Il fait fit de ta nouvelle teinte et dans un hoquet, il dit :
"Ces colliers sont des malédictions. Il faut trouver un moyen de les ôter Serpent. Tu as vu ce qu'il vient de me faire faire. J'ai tenté de lutter, mais il n'y a pas moyen... IL nous contrôle. Nous sommes ses pantins, ses marrionnettes. Et ses colliers sont comme des fils qu'il tire à volonté..."

@Depheline :

"Laissez mes bébés dehors ? En pleine nuit ? Mais vous êtes une grande malade ! Les bêtes du fauconniers vont bientôt démarrer leurs heures de chasses et ils vont manger mes petits. Hors de question ! Soit vous faites avec, soit vous dormez dehors !"


Pour tous les deux :

La nuit tombe désormais sur le marais qui se fait plus silencieux...

Glorael semble reprendre c'est esprit à mon grand soulagement. Par ailleurs, la furie Zéphirienne qui hurlait en moi semble à présent se calmer. Je me sent plus lourd et bien moins vif, mais tout de même satisfait d'avoir réussit un sort de ce niveau. La teinte de mes yeux et de mes veines s'estompe sans mal et je poursuit la marche vers la cabane en compagnie de Glorael.

Ce dernier gémit au sujet du pouvoir du collier, mais bien que je lui accorde un sourire compatissant, mon opinion sur l'artefact est tout autre. Les colliers sont inévitablement des dons et seul les plus faibles d'esprits doivent, a mon avis, céder au maléfice. Je n'en fais toutefois pas part à l'elfe, me contentant d'une réponse cordiale.

"Quand tu sent que ça te reprend, prévient... y'aura pas toujours une mare de boue pour te réceptionner"

Une fois de nouveau dans la cabane de la servante aux limaces, je réprime une moue en constatant le plafond recouvert de ses gastéropodes. Je tapote l'épaule de Glorael pour l'encourager et le rend à son jumeaux. Puis je me dirige, les bottes crottées de boue, vers mon amie Depheline, toujours en pleine discutions avec la rodeuse.

"Ben alors? La bouffe va pas ce faire tout seul ! Personnellement j'ai du pain de voyage dans la besace et de l'eau et y'a visiblement pas assez de viande pour tous". plaisanté-je, tapottant le bras de mon amie. J'ignore encore que la chasseresse a auparavant stipulé qu'elle ne partagerait pas sa pitance. Je fouille mon sac et attrape le pain de voyage ainsi que ma gourde avant de jeter un œil au plafond dubitatif.

"C'est herbivore ça?" ajouté-je au sujet des limaces avant de mordre dans le pain un peu fade, le faisant passer à grandes rasades d'eau. Tranquillement j'ôte mes bottes et ma cape crottées et me cherche un coin près de l'âtre pour y poser mes affaires et marquer l'endroit ou je souhaite dormir. Je semble être le seul à l'aise dans le groupe. La découverte du potentiel du collier doit en être pour quelque chose.

[Recap action: Petite question à la rodeuse, Repas + préparation au couché]

Depheline soupira en voyant toute l’équipée à nouveau réunie à l’intérieur de la cabane, comme si rien ne s’était produit. Les jumeaux avaient presque retrouvé leur esprit. Serpent avait même repris son apparence habituelle et semblait tout particulièrement fier de lui. Les créatures n'allaient hélas pas sorti, mais de cela, la magicienne n'en avait cure. Elle était néanmoins curieuse de savoir quelle était leur raison d'être.

« Pour quelles raisons ces créatures sont-elles là, ont-elle un rôle à jouer sur cette île ? »

La magicienne avait l'impression qu'une certaine forme d'ordre régnait ici sur cette terre inconnue et cela la réconforta. Elle se rattachait à tout ce qui pouvait lui assurer que la folie n'était pas la seule chose qui gouvernait les esprits des habitants de l'île.

« Bien, nous allons enfin pouvoir commencer à manger. On n’a pas besoin de toujours manger de la viande, Serpent ! », s’exclama-t-elle pour son ami, en souriant à la chasseresse sur un ton d’excuse. Joignant le geste à la parole, elle sortit sa nourriture et mangea avec appétit. Elle attendait ce moment depuis un bout de temps déjà, mais la découverte des révélations qui lui avaient été faites par la femme ainsi que l’agitation qui s’était produite au dehors les avait quelque peu détournés de leur repas.

« Le pain, ça fait très bien l’affaire, elle nous offre de dormir dans sa cabane cette nuit, c’est déjà formidable. Il parait qu’ici, la nuit, des rapaces font des dégâts dans la région. »

Depheline poursuivit ensuite sa narration des éléments d’information que lui avaient fournis la chasseresse, en même temps qu’elle mâchouillait ses aliments caoutchouteux. Lorsqu’on avait faim, il était possible d’avaler presque n’importe quoi.

« Demain dès les premières lueurs de l’aube, on ira dans la direction qu’Argassia m’a indiqué : Le Sud, entre les montagnes, là où l’on trouvera les maisons des treize et, de e fait, celui qui nous a fait coller ces objets de contrôles au cou, pour comprendre ce qu’il attend de nous. »

Ceci n’invitait pas vraiment à la discussion et Depheline espérait ainsi ne pas avoir à argumenter car elle était fatiguée. Elle n’aspirait qu’à finir son repas et dormir non loin de Serpent, peu importe où serait le feu car elle avait une orbe source de chaleur permanente qu'elle n'aurait qu'à ouvrir pour se sentir à l'aise.

Tandis que l'aîné des deux frères traînent son cadet hors de la vue des larves et donc hors de la cabane, la chasseresse explique que sur cette île, il y a treize règnes animal et que chacun a son utilité, vous y compris d'ailleurs.
Quant à savoir s'ils sont herbivores, oui, pour la majorité, mais pas tous, certains sont xylophages et mangent du bois, d'autres des cadavres, d'autres la rouille sur le métal, d'autres encore de la viande, mais ce sont des jeunes, il n'y a rien à craindre d'elle. Au pire, elle pourrait manger un petit orteil, mais guère plus sans exploser. D'ailleurs, elle s'en sert essentiellement à ôter la viande des peaux sans les abîmer. C'est plus rapide et plus efficace que de tanner soi-même.

Quand elle parle de ses animaux, vous pouvez voir ses yeux briller tandis qu'elle profite du feu pour mettre ses petites proies à griller au feu.

(Totalement fana de ses bestioles) conclue-je en observant le regard de notre hôte, sa réponse me rassura à moitié et j’émets donc une pensée à l'attention de mon Faera.

(T'as pas besoin de dormir toi? Monte la garde...) ordonné-je, en pensant fort à cette crapule gobelinoïde de Mask.
(Comme tu l'sent, blanc bec) répond l’effronté dans une légère pensée à peine perceptible.

Les frangins choisissent de dormir à l'extérieur, un choix qui me fait secouer la tête de dépit. Pour des elfes je ne les trouvais pas très finauds. A l'extérieur il devait se trouver des hordes entières de bestioles plus grosses, plus nombreuses et plus dangereuses qu'une poignée de larve. Et les moustiques... haaa les moustiques ! A cette pensée je remonte le pan de ma cape sur mon visage. (Par Rana, c'est la jungle ici...). Je jette un regard à Depheline qui choisit elle aussi de rester à l'intérieur et lui sourit.

Visiblement la magicienne a déjà établit les plans pour l'aube et je lui réponds laconiquement en baillant:"On ira...on ira... Faudra également faire le pleins de vivre ou bien, on ira toujours... mais au casse-pipe."

Le repas frugal, composé de pain de voyage et d'eau me va très bien. Après tout, rien ne m’empêchera demain de chasser moi même mes proies ! Je n'ai jamais chasser de ma vie, cela risque d'être excitant. Alors que je me laisse aller à des pensées diverses, allongé au sol,enroulé dans ma cape et la tête posée sur mon sac de voyage, je laisse mon esprit s'égarer dans les limbes du sommeil sans m'en rendre compte.

[Hop DODO + Faera qui monte la garde]

Les explications de la chasseresse permirent de satisfaire la soif de compréhension et de connaissances de la magicienne, elle qui avait sans cesse besoin d’approfondir chaque nouvelle découverte.

Depheline était déjà allongée non loin de Serpent et n’attendait maintenant plus que le silence, car elle était épuisée. Elle ne comprenait pas la raison qui poussait les jumeaux à vouloir rester à l’extérieur et elle leur adressa donc sur un ton de reproche le commentaire suivant :

« Tâchez de ne pas vous faire manger par les créatures qui rôdent la nuit. Restez tout proche de la cabane surtout. »

La magicienne s’attachait vite aux personnes qu’elle côtoyait, c'était son naturel. Mais après avoir vu la difficulté avec laquelle Serpent avait ramené un seul des deux jumeaux à l’intérieur, elle comprit vite que vouloir les convaincre de rester était peine perdu.

La magicienne avait bien évidemment mangé, mais sentir l’odeur de la viande qui avait commencé à griller lui rappelait le plaisir de la nourriture. Elle n’avait pas souvent connu le luxe de consommer de la chair, elle qui avait pendant des années était bien pauvre, et pouvait donc facilement s’en passer. Mais subir l’odeur alléchante de la viande sans pour autant avoir le droit d’y gouter était un véritable supplice. Se blottissant en chien de fusil des pieds au nez dans sa cape qui avait commencé à bien sécher, Depheline se pria elle-même de bien vouloir rapidement s’endormir.

« Bonne nuit à tous les deux... », dit-elle d’une petite voix déjà bien ensommeillée sans même chercher à obtenir de réponse.

Première partie de nuit. Jet d'activité : rien ne se passe.

Jet de rêve pour Serpent : 76
Jet de rêve pour Depheline : 04

@Serpent : tu parviens à t'endormir sans difficulté. Rien ne se passe pour l'instant. Dans ton rêve, tu vas te retrouver dans un endroit à l'opposée du lieu où tu es. Tu te balades dans ce qui semble être un magnifique jardin elfique. Tu es seul, sans ton masque.
Le rêve doit être magnifique, mais plus il avance, plus tu ressens une solitude profonde, l'impression d'être seul au monde. Dernier homme libre dans le dernier jardin épargné par la destruction à ton choix.


@Depheline : L'odeur de viande te torture l'estomac autant que le cerveau, et tu ne parviens à t'endormir que difficilement et pour t'éveiller dans un monde affreux. L'univers est ravagé, le monde n'est plus qu'un caillou noir, brûlé par la colère d'Oaxaca. Les seuls créatures vivantes sont des larves affreuses de toute taille, la seule odeur est celle de viande grillée. Tu es nue, sans défense, seule, blessée mais en vie. On doit sentir ton désespoir dans tout le rêve...

La jeune femme avait espéré s’endormir rapidement, mais malgré tous ses efforts, le sommeil ne vint pas la trouver avant des heures. Chaque instant où elle se sentait partir dans le repos, un bruit, une odeur, une pensée émanant de son inconscient la ramenait à la dure réalité de cette île inhospitalière.

Ce n’est qu’après un long moment, après que la maîtresse des lieux ait cessée de faire du bruit ou que le cerveau de la magicienne n’ait cessé de les percevoir, qu’elle s’endormit enfin. Elle ne sentit pas ce glissement qui la fit basculer vers le rêve, puis vers le cauchemar, si bien que les visions qui défilèrent dans son imagination libérée du contrôle de la conscience lui semblèrent bien réelles.

Une épaisse couche de poussière recouvrait toute la surface de Yuimen, une suie qui signifiait que tout autour d’elle avait été ravagé par la puissance des flammes. La nature n’était plus, qu’en était-il de la vie ? Depheline ne savait trop que penser de ce monde qui se présentait à elle. La panique était en train de la gagner. Pour tenter de redonner du sens à ce qu’elle était en train de vivre de façon onirique, elle tenta de s’imaginer qu’il ne s’agissait que d’un seul territoire dévasté. Pour en avoir le cœur net, elle marcha, marcha, marcha pendant des heures. Ses pas, tels ceux des géants, la menèrent à travers le monde entier, si bien qu’elle n’eut plus qu’à se rendre à l’évidence. Plus personne ne serait là pour prendre soin de la pauvre femme sans défense qu’elle était.

Tombant alors à genoux, elle s’étala à même le sol, le visage plongeant tout à coup au cœur des nuages de cendre qui recouvrait la surface de la planète. Elle sembla tomber des kilomètres à travers, avant de se heurter à une terre aride, craquelée et boursouflée de vapeur toxique qui émanait des entrailles de la planète en souffrance.

Des larmes se mirent alors à couler de ses yeux et un cri déchira les entrailles de la terre, tandis que des armées de vers et de larves informes se déversaient dans des torrents de laves. Au loin, elle sentait la magie d’Oaxaca à l’œuvre. Désespérée, elle se maudit d’être ainsi restée la seule survivante de ce carnage infernal sentant le charnier et la pourriture. Se relevant d’un pas chancelante, elle s’avança alors vers la marée de flamme liquide montante, pliée en deux, prête à mettre un terme à sa vie, puisqu’il n’y avait plus personne pour la partager avec elle, que d’horribles créatures habitées par le Mal.