Jet de discrétion pour Serpent : réussite

Personne finalement ne bouge du groupe, dans l'attente... La chasseresse quant à elle s'avance et saisit le deuxième tabouret, libre et s'installe devant Depheline, déposant ses proies à même la table.

"Que me veut donc Crean pour m'envoyer trois de ses larbins ? J'appartiens à Cwedim, pas à lui !"

Il n'y avait aucune trace d'agressivité dans sa voix, juste du mépris lorsqu'elle parla de Crean et de larbin...

La magicienne avait retenu son souffle en voyant l’habitante de ces lieux s’installer devant elle, sans manifester le moindre signe d’agressivité à leur égard. Elle n’était pas non plus effrayée, ce qui laissait à penser que cette femme était sans doute puissante.

Ecoutant ce qu’elle avait à dire, Depheline ouvrit la bouche pour lui répondre, sous le choc de ces révélations, avant de la refermer immédiatement. Serpent était intervenu d’une façon bien peu opportune et la magicienne grimaça alors. Cela laissa le temps à la pyromancienne de remettre ses idées au clair. Tout était maintenant clair, le nom que la petite du navire avait écorché en parlant du maître n’était autre que celui d’un des 13 lieutenants d’Oaxaca. Ainsi donc, ils avaient quittés le joug de cette demi-déesse à Dahràm, pour tomber sous celui de l’un de ses chiens. Était-elle donc partout ?

La magicienne fronça ensuite les sourcils en entendant les propos improvisés de son ami. Elle n’y comprenait pas grand-chose, mais elle était persuadée qu’il avait une idée en tête, qu’il valait mieux suivre même si elle risquait de s’avérer mauvaise, plutôt que de donner l’impression qu’ils étaient divisés et indécis.

« Surtout pour... notre estomac... », avait-elle finalement lâché en pointant du doigt les proies sur la table sans détourner son regard de la nouvelle arrivée. Elle n’avait pas voulu en rajouter une couche pour appuyer les propos du Ménestrel et risquer de répondre à côté de la plaque.

Elle attendit ensuite que leur interlocutrice réponde, non sans demander à Serpent de relâcher son étreinte métallisée qui menaçait d’un peu trop près la chasseuse du marais.

Jet d'observation pour Nerion : réussite critique
Jet d'informations de la femme : 56

La femme ne montre aucun signe d'inquiétude face à l'arrivée de Serpent. Pas le moindre stress à vrai dire.

"D'autres porteurs de colliers ? Oui, forcément, au moins quatre en plus de vous... Crean aime beaucoup en lâcher un peu partout. Mais rangez-moi ces griffes, vous n'avez pas besoin d'être aussi taré que votre maître pour poser des questions. Asseyez dans un coin, je vais préparer le repas."

Elle prend le second tabouret, que Gloraël lui laisse et commence à dépecer ses bestioles.


@Depheline : "Depheline... En haut, y a des limaces partout..." chuchote le plus jeune des frères à la magicienne.

Le plafond est en effet couvert de créatures visqueuses de tailles variables dont certaines, manifestement, vous regardent...

Je reste légèrement décontenancé par le sang froid de la femme et je ne dit mot lorsqu'elle me propose de ranger mes lames. L'observant un moment avant de relâcher la pression de mes griffes, je recule d'un pas et d'un geste rabat la capuche de ma cape sur la tête, afin de dissimuler les rares traits de mon visage encore visible. Le cliquetis métallique de mes griffes s'étouffe alors qu'elles disparaissent sous le tissus blanc de mon manteau de dissimulation. Je les gardes toutefois sorties, extrêmement méfiant de cette étrange femme.

" Quatre autres... Ou ça? " demandé-je, sur un ton plus cordial.

Du coin de l’œil, je remarque Depheline et les jumeaux de l'autre cotés de la pièce semblent attentif à quelques chose qu'il m'est encore impossible de comprendre.

Depheline s’était arrêtée d’écouter les paroles de la femme à l’instant même où Nerion lui avait transmis l’information sur les mollusques au plafond. Ainsi, les rampants qui avaient attaqués leur bateau avaient été contrôlés par cette inconnue qui avait probablement été mise au courant de leur présence depuis le début.

« Peut-on savoir ce qu’il se passe ici une bonne fois pour toute ? Qui est Crean pour vous ? », s’exclama Depheline, manifestement agacée par le mystère de la situation et le petit jeu de Serpent et de la femme. Elle s’était alors relevée promptement, s’écartant le plus possible des spécimens les plus gros en parcourant la pièce, dégoutée.

Jet de réaction de la femme : 81

La chasseresse s'apprête à répondre à Serpent quand Depheline pose sa question. Un doute passe dans les yeux de la femme.

"Vous n'êtes donc pas des larbins. Je ne vous dois rien et je n'ai aucun ordre à recevoir de vous. Je vais juste vous répondre : Crean est l'égal de Cwedim, mon maître. Ce sont deux lieutenants d'Oaxaca. Maintenant, vous devriez plutôt vous demandez ce que VOUS êtes pour Crean." dit-elle en insistant sur le vous...

Depheline fut elle aussi surprise du calme de la femme, mais surtout, de son brusque changement de comportement. Elle venait donc de dire quelque chose qui avait perturbé la chasseresse.

« Nous ne sommes pas des larbins, mais nous avons tous ces colliers qui nous relient à notre maître, Crean... Un maître que nous n'avons pas choisi d'ailleurs. », dit-elle en portant sa main à son poitrail pour en dégager le bijou afin qu’il soit porté à la vue de la sbire de Cwedim. Elle espérait que la vue de l’objet magique leur serait utile, pour une fois.

« Vous trois, montrez lui donc ! », suggéra vivement la magicienne. Elle gardait toujours un œil sur les mollusques hideux qui se déplaçaient au plafond.

Puis, elle dit d’un air lasse et d’une voix moins emportée que le reste :

« Mais si il est notre maître, nous sommes alors... ses esclaves... »

Elle baissa la tête en crispant nerveusement ses mains devant son ventre.

« Vous avez raison, en fait... C’est juste que nous ne l’avons pas encore rencontré et je dois dire que personnellement, je ne suis pas pressée. Mais tôt ou tard, il finira par nous appeler à lui, comme il l’a déjà fait pour nous faire venir sur cette île, ça ne fait plus aucun doute. »

Portant un regard éploré à ses camarades, elle soupira profondément, bien qu'elle ne parvint pas à évacuer son angoisse. Pourquoi à chaque fois qu’elle parvenait à se sentir libre et indépendante de la volonté de ce collier, il y avait toujours quelque chose pour lui rappeler qu’il avait le pouvoir de les contrôler à souhait ? Elle avait bien cherché à se trouver des excuses, mais les preuves étaient là et revenaient toujours, sans cesse.

"Je n'ai pas été créée par Cwedim, je suis volontaire pour son service, pas comme vous. Et je me nomme Argassia, mais je doute que ça vous importe réellement. Si les politesses étaient votre domaine, vous auriez donné vos noms."

Elle hésite un peu avant de continuer, avec un sourire sarcastique qui s'accorde pour le moins avec le ton de sa voix :
"Et vous n'êtes ni des monstres, ni des esclaves, si ça vous rassure. Vous êtes juste des expériences."

Sans un mot, Gloraël se lève et sort de la cabane, le regard vide.
"Qu'est-ce que je vous disais..."

Les propos de Serpent interpelèrent Depheline. Son ami masqué avait raison, les expériences tournaient rarement à l’avantage de ceux qui jouaient aux apprentis sorciers. Néanmoins, les sbires de la demi-déesse noire n’en étaient pas à leurs débuts.

« Il est vrai que ça s’est souvent déjà vu, des expériences échappant au contrôle des mains de leur créateur. Peut-être aurons-nous la chance de nous en sortir... », déclara-t-elle sur un ton blasé.

Puisque Serpent était ensuite sorti pour rattraper l’un des jumeaux qui était visiblement sous l’emprise de Crean, ne restait plus dans la pièce que Depheline et Nerion en compagnie de cette femme qui mettait de plus en plus à l’aise la magicienne.

« Essaye de le réveiller pour voir ! », lança-t-elle à son ami avant que la porte ne se referme derrière lui.

Dans l’esprit de Depheline, la chasseresse avait cessé d’être une menace pour l’équipée et elle ravalait peu à peu ses angoisses. Même si le comportement de l’interlocutrice était à la limite du malsain tant elle paraissait à l’aise et impassible, l’humaine était reconnaissante du temps qu’elle leur accordait pour répondre à leurs questions, dans ce nouvel univers totalement hostile.

« Moi, c’est Depheline, excusez-nous. Je viens de Dahràm et je suis... magicienne. »

Elle plaça ses mains l’une au-dessus de l’autre et après avoir adressé un sourire à leur interlocutrice, elle fit apparaître une petite boule de feu inoffensive, avant de la faire disparaître presque instantanément dans un petit nuage de fumée.

« Magicienne de feu. », conclut-elle. Puis, elle s’approcha de la porte pour jeter un rapide coup d’œil sur ce qu’il se passait au dehors, entre Gloraël et Serpent, des fois qu’une intervention de sa part soit nécessaire. Elle poursuivit néanmoins la conversation avec la chasseresse.

« Cwedim aussi a tenté des expériences sur des gens comme nous ? Qu’attendent-ils de nous ? »

@Serpent : patauger dans la merde... Voilà sans doute l'expression qui convenait le plus à l'action de Gloraël. Sans vraiment faire attention au ménestrel, il saute droit dans la gadoue et commence à s'y rouler comme un sanglier dans la fange.


@Depheline : Nerion se présente d'une manière très brève, se limitant à son nom. Il ne cesse d'observer le plafond plein de larves, craignant manifestement qu'une finisse par se détacher.

La femme quant à elle commence à dépiauter ces proies tout en répondant dans un sourire :
"Cwedim travaille sur des mollusques et des larves. Ces chers compagnons qui sont à l'abri dans cette cabane d'ailleurs. Il n'y a que Crean qui est assez taré pour travailler sur des humains. Et Khynt aussi, par moment. Et je ne travaille pas pour eux. J'en sais rien de ce qu'ils vous veulent. Je sais même pas à quoi servent réellement ces colliers."

« Alors nous devrions aller lui demander nous-même ce qu’il veut de nous, que l’on soit fixé une bonne fois pour toute ! », déclara Depheline dans un sursaut d’héroïsme fort ambitieux, aussi bien à l’attention de la chasseresse que de Nerion resté ici présent.

« Qu’en penses-tu, toi ? », tenta-t’elle, voyant que le jumeau encore présent dans la cabane ne parvenait pas à détacher son regard des bêtes au plafond. Elles semblaient être sous le contrôle de leur interlocutrice et ne représentaient plus une menace pour le groupe depuis longtemps. Par ailleurs, Depheline partageait souvent son avis avec celui de Nerion et elle espérait donc qu'il l'approuverait.

Appliquant une main sur son collier, la magicienne tentait d’informer Argassia.

« Ils servent à nous donner des envies, pour nous faire faire des choses que l’on aurait pas eu envie de faire, de prime abord. À commencer par venir sur cette île, c’était du n’importe quoi, qui aurait envie de s’aventurer dans des marais vaseux aussi dangereux ? Le souci c’est qu’on se rend souvent compte que l’on a eu des envies qui nous ont été insufflées par le collier seulement après coup... »

Ce que se demandait Depheline, était de savoir si les colliers étaient le vecteur de la volonté de Crean ou si les colliers avaient une capacité d’action sur leur hôte qui leur était propre...

« Argassia, savez-vous où est-ce qu'on peut trouver Crean ? Ou au moins l'un d'entre eux... »

La magicienne tentait tant bien que mal de ne pas regarder ce que la femme était en train de faire aux proies qu’elle préparait pour le repas. Elle avait eu l’air de dire qu’elle partagerait son repas avec eux en début de conversation, mais ça, c’était avant qu’elle ne se rende compte qu’ils n’avaient pas été envoyés ici par Crean...

« En tous les cas, ça promet d’être copieux, ce que vous êtes en train de préparer. », se risqua-t-elle à dire, à défaut de trouver le repas appétissant, vue la boucherie qui avait lieu sous leur nez. Elle espérait que Serpent et Gloraël serait bien vite de retour à l'intérieur, au chaud.