Il suffira d'un cygne - Chapitre VIl suffira d'un cygne
Chapitre VI
Alors qu'il s'apprêtait à enlever le bandage, le pirate lui fit une tape sur la main.
"Pas toucher ! C'est très bien comme ça.", lui dit-il.
Mercurio s'arrêta dans son geste, ramenant son regard vers celui du pirate avec une moue d’insatisfaction. Heartless, commençant à connaître le loustic, enchaîna immédiatement sur les explications :
"La nuit dernière, je me suis fait attaquer par des sortes de... piranhas géant, j'sais pas quoi, sous l'eau. Quand les gars du bateau blanc m'ont fait monter à bord, ils m'ont rafistolé avant que t'embarques, c'est tout. Pète un coup, vieux, ça t'fera du bien."Malgré la légèreté avec laquelle Heartless semblait prendre la chose, Mercurio n'aimait pas ça. Médicalement parlant, les morsures, dans l'ensemble, ça craignait pas mal niveau infection. Voir douiller le pirate n'était pas forcément pour lui déplaire ; surtout en s'imaginant celui-ci revenir la queue entre les jambes pour venir lui demander de l'aide. Mais le problème, c'était surtout qu'ils étaient tenus à la gorge par ces colliers bizarres, à proximité d'une île maudite qui avait jurer leurs morts. Et avoir comme allié un handicapé, ça l'enchantait pas vraiment. Il voulait pas avoir à s'occuper de lui à l'avenir comme il l'avait fait pour Lioval.
Mais, malgré ça, il se sentait bien peu éveillé et surtout pas motivé pour tenir une argumentation contre cette tête dure pour l'heure. Il se disait profiter peut-être un peu plus tard de prétexter devoir changer son bandage et en profitait pour faire les choses bien. Pour lui, c'était absurde de préférer se trimballer comme ça avec la douleur et les risques alors qu'on a un collègue qui, en un petit coup de flashouillis magique, pourrait retaper ça comme si de rien n'était.
"Putain, tu sais quoi ? D'accord. Démerdes-toi avec ça, mais viens pas te plaindre après..."Comme ça lui arrivait de plus en plus fréquemment, Mercurio ronchonna dans sa barbe, grommelant presque comme le dernier des thorkins.
Heartless finit cependant par requérir son attention, pour un tout autre sujet.
"Dis-moi plutôt, cette carcasse, là... Elle t'inspire quoi ?", demanda-t'il en lui flanquant une longue vue dans les pattes.
Il mit un petit moment à faire la transition, semblant avoir perdu l'espace de quelques secondes le sens-même du mot "carcasse". Il mit son œil au bout d'instrument, chercha rapidement l'objet de son intérêt et finit par l'apercevoir. Ne les ayant pas remarqué de prime abord, il vit qu'il y avait de la vie derrière l'épave. Se présenta à sa vue alors plusieurs individus.
"Hé, y a du monde là-bas... Un peu de tout comme race, on dirait. J'arrive pas à bien distinguer... J'vois pas s'ils ont des colliers et j'comprends pas c'qu'ils foutent. Ça a l'air bizarre. Faudrait qu'on se rapproche, ça serait bien de voir c'qu'y se passe là-bas..."Il suffira d'un cygne - Chapitre VII
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi