Lindeniel a écrit:
La confrérie
La rue est encore plus déserte que l'elfe n'aurait pu l'espérer. Au moins ici, les miliciens ne viendraient pas le chercher...Encore qu'ils étaient bien arrivés auprès de la fontaine, sans que Lindeniel ne put se l'expliquer... Mais il y avait sans doute une raison au fait que personne ne mettait les pieds dans cet endroit. A mesure qu'il avançait, ses narines s'emplissaient d'une désagréable odeur d'égoût puants et infectés de vermines poisseuses. Sortant à nouveau son fon mouchoir de soie, il le porta à nouveau sous son nez, toujours enveloppé dans sa cape aux tons foncés dont le capuchon masquait son éclatante chevelure, et marquait d'ombre son visage pâle.
Alors qu'il se concentrait pour ne pas avoir à respirer les volutes irritante pour son odorat qui régnaient là, un homme de petite taille avec des longs cheveux sombres arriva face à lui, comme sorti de nulle part. Lindeniel alait lui passer à côté sans même y faire attention, le prenant certainement pour un de ces bouseux en haillons qui peuplaient la ville. Mais l'homme n'avait pas l'air d'avoir la même idée. Bousculant l'elfe contre un mur, il le menaça de mort si celui-ci ne lui donnait pas tout son argent, regardant droit dans ses yeuxd'une lueur de défi.
Lindeniel n'eut aucun mal à soutenir ce regard sombre avec ses propres yeux noirs et profond, acérés. Le fait que cet inconnu sale ait pu le toucher le dégoutait au plus haut point et ses yeux lançaient des poignards qui s'ils avaient été vrais auraient perforé la cervelle de l'étranger aux cheveux longs. Il plaqua sa main gantée de blanc sur le torse de l'individu, saisissant son poignard de l'autre main, mais sans le montrer à son agresseur. Avec ce genre de stupidité de la nature, il fallait jouer finement, et l'impressionner plutôt que le combattre. La vue d'une arme l'aurait certainement effrayé...Surtout que celle-ci est encore souillée du sang de Lindar... D'une voix franche et fière, glaciale, il dit à l'homme:
"Ôtez donc vos pattes de moi...Vous ne savez pas à qui vous avez à faire... Que je crie ou non, vous n'aurez pas mon argent, et selon vos dire, je mourrai...Il serait donc plus judicieux que je crie donc...Et comme la milice est très présente dans le coin, vous n'aurez pas le temps d'ôter les sous de ma personne que vous serez déjà entre leurs mains... Ne commettez donc pas cette erreur..."
Ce faisant, il poussa sur son torse avec sa main pour écarter le malotru... Un sourire mauvais naquit sur son visage.
"Le seul moyen que vous puissiez toucher mon argent serait que vous travailliez pour moi...Mais ça dépend de ce que vous savez faire, bien entendu... Alors? Que faites-vous donc de bien? Attention, je précise que je ne recherche pas de valet ou de laquais... Savez-vous vous battre? Sauriez-vous me défendre?"
Il se dégagea cette fois-ci entièrement de l'emprise du bandit, sans pour autant le lâcher du regard, comme si il avait voulu l'hypnotiser. Sa main droite serrait toujours son poignard dans les plis de sa cape, invisible à la vue de l'homme. Le voleur n'était certainement pas habitué à ce qu'on lui parle de cette façon, et l'intelligence de celui-ci paraissait plutôt limittée. Lindeniel avait donc toutes les chances de pouvoir le manipuler sans aucun problème... Il laissa un moment de répis au brigand pour lui laisser le temps de répondre...