Mon discours a clairement moins d'impact que ce que j'aurais cru. Même si une partie de mes auditeurs joue le jeu, je sens bien que quelque chose cloche, et à raison. En effet trois d'entre eux se permettent de crier de manière à peine masquée, l'inutilité des mots que je viens de prononcer. Immédiatement Arthès m'explique le pourquoi du comment. Ils ne veulent soi disant pas quelqu'un qui les motivent, qui les poussent à se battre, ils veulent juste savoir comment faire...C'est ridicule. Ils ne connaissent rien de la guerre, ne savent pas ce que ça fait de voir des proches tomber au combat dans une marre de sang sans avoir le temps de les pleurer, de faire le deuil. Ils parlent, mais sans connaitre ce qui les attend et ils se permettent de remettre en cause mon discours...c'est ridicule, vraiment ridicule. Qui plus est si les trois qui se sont permis de me rabrouer ont tant à cœur de se battre pour leur cité, si comme Arthès me l'a dit, leur ville est plus importante que leur propre vie, pourquoi ne sont-ils pas déjà sur les murs pour la défendre ?! Pourquoi a-t-on dû les appeler ?! Quelle hypocrisie!
Mais alors que je m'apprête à leur répondre, à leur faire comprendre certaines choses, c'est le moment que choisissent deux hommes portant la femme inconsciente pour venir me voir. Ils sont soi disant envoyés par la sauvageonne et me demande où implanter un poste de soin. Je ne sais plus vraiment où donner de la tête et je maudis Keya pendants quelques instants, mais après tout, c'est moi qui ai décidé de prendre les choses en mains et il faut que j'en assume la responsabilité. Je m'éloigne donc d'Arthès et du groupe quelques secondes pour m'approcher des deux hommes.
"Trouvez un endroit à l'abri des possibles tirs perdus, mais tout en restant suffisamment près des accès pour qu'on ait pas à parcourir une trop longue distance en transportant les blessés. Si vous avez la possibilité, avec la magie ou autre, de rapidement installer un campement de fortune, n'hésitez pas. Pour le reste, vous connaissez mieux votre ville et les besoins de votre peuple que moi, je vous fais confiance."
Je fais une petite pause et je me dis qu'il va falloir que je délègue deux ou trois choses si je ne veux pas que tout le monde vienne me voir constamment. Je réfléchis un léger instant avant de poursuivre.
"D'ailleurs, si vous connaissez quelqu'un qui s'y connait en soins magiques et non magique, j'aimerais qu'il s'occupe de gérer le poste de soin, qu'ils recrutent les personnes dont il aura besoin. Si vous ne connaissez personne, j'aimerais que vous en en chargiez si possible. Merci"
Je m'excuse d'un signe de la main, leurs signifiant que je n'ai plus aucune consigne à leur donner avant de retourner vers le groupe d'Esserothéens en attente.
"Quant à vous, je m'excuse si j'ai eu l'air de douter de votre motivation, mais vous ne connaissez rien de l'horreur de la guerre! Vous ne savez pas ce que ça fait de voir un compagnon se prendre une flèche dans la tête à côté de vous et de devoir l'ignorer pour reprendre le combat. Vous dites ne pas avoir peur, mais vous ne connaissez même pas ce sentiment, lorsqu'il est provoqué par une armée comme celle qui marche sur vos terres pour raser votre ville. Je ne doute pas de votre courage, de votre force ou de votre envie de protéger votre cité, mais soit, je m'excuse."
Maintenant que les choses sont au clair, je décide de poursuivre sur ce que les Esserothéens attendent vraiment de moi. D'un ton ferme et décidé ne laissant aucune place à l'hésitation ou au doute, je m'adresse à eux.
" Pour ce qui est de l'organisation, j'aimerais que vous vous sépariez en plusieurs groupes. Tout d'abord s'il y en a parmi vous dont la magie peut facilement détruire une tour en bois, par le feu ou quoi que ce soit d'autre, formez un groupe et allez immédiatement sur la muraille prêter mains fortes à vos compagnons. Si les tours de siège qui sont en route atteignent vos murailles, la bataille sera perdue! Pour ceux qui ont un pouvoir capable de tuer quelqu'un, peu importe la manière, formez deux groupes que vous répartirez sur les murailles, et vous vous relaierez pour menez l'attaque. Quand l'un de vous sera trop épuisé pour continuer, il se fera remplacer et ira se reposer, et ainsi de suite. Vous connaissez mieux vos limites que moi, alors je vous laisse gérer les roulements. Ne vous surmenez pas inutilement, on ne peut pas se le permettre. Ceux qui ont des pouvoirs défensifs, capables de ralentir les ennemis, ou d'arrêter des tirs de flèche, vous vous tiendrez légèrement en retrait et agirez en fonction de la situation. Pour tous les autres, venez me voir et m'expliquer la nature de votre pouvoir, je vous trouverai quelque chose à faire."
Je fais une petite pause et je décide de conclure.
" Allez-y maintenant! Ne souffrez d'aucune hésitation, d'aucune pitié! Bon courage!"
Je laisse les Esserothéens mettre en pratique ce que je viens de dire et j'attends les éventuelles personnes susceptibles de venir me voir puis, me tournant vers Arthès, je m'adresse à lui.
"C'était mieux comme ça ?"
Je ponctue ma phrase d'un léger sourire avant de continuer, car il me manque un détail concernant l'homme au chapeau et je veux assouvir ma curiosité.
"Et vous, je ne vous ai pas demandé mais...quelle est la nature de votre pouvoir ?"
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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare
Dernière édition par Karz le Mar 29 Oct 2013 04:44, édité 1 fois.
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