Sans perdre de vue la femme à la peau noire, la vieille garzok s'était rendue à la carrière. Beaucoup s'y étaient rassemblés sans qu'elle n'en comprenne la cause. Que faisaient-ils là, comment réussiraient-ils à se sauver dans cette carrière de pierre ? Y avait-il un passage souterrain ?

Tout en se posant ces questions, Virina cherchait en vain la femme qui l'avait conduit jusque là. Lâchant un grognement sourd mais puissant, la guerrière se fraya un chemin parmi tous ces gens, espérant y trouver la femme. Rien à faire, elle l'avait perdue de vue.

Mais la barbare ne voulait pas abandonner si facilement. Si son guide s'était évanouie dans la nature, elle en trouverait bien un autre. Elle avisa un petit homme rondouillard aux cheveux noirs hirsutes, il avait la langue bien pendue et semblait donner des directives à deux femmes plus chétives. Croyant qu'il saurait peut-être comment quitter l'île, Virina s'approcha de lui à grand pas. Une fois à proximité, de ses deux mains, elle l'empoigna par le col et le souleva de terre, à la hauteur de ses yeux.

"Comment fuir cet île ?" Lui cria-t-elle, tout en lui postillonnant le visage.

Apeuré et surpris de se faire apostropher ainsi. L'homme répondit de peine et de misère tout en bégayant:
"Je... je... ne sais pas." Ces mots le délivrèrent de l'emprise de la guerrière, car sitôt prononcés, elle lâcha prise et le laissa lourdement tomber sur le sol.

Alors que Virina se retournait afin de partir à la recherche d'une autre personne qui lui apporterait une réponse, elle vit l'elfe gris s'approcher d'elle. Aidé du rouquin que la guerrière avait croisé un peu plus tôt, il soutenait une femme rousse vraisemblablement mal en point. Cet elfe gris dont Virina ne connaissait pas le nom, lui demanda si elle avait vu Crean, lui précisant que ce dernier pouvait être l'unique détenteur du moyen de quitter l'île.

Virina n'aurait accordé aucun intérêt à ses propos si les mots : quitter l'île n'avaient pas été prononcés. Or cet homme qui possédait toujours cet arme que la garzok lorgnait avec envie, venait de lui redonner espoir.

Ce Crean dont il était question, Virina le connaissait bien. Elle n'était pas prête d'oublier la façon dont il l'avait dominé sur le pont, pas plus que la facilité avec laquelle il lui avait mis ce collier. Pendant sa recherche infructueuse de A'sharia, elle avait vu Crean adossé à la paroi d'un rocher. Elle n'avait qu'une envie et c'était de le retrouver, mais elle n'était pas sotte, elle savait bien que seule, elle n'arriverait pas à maîtriser Crean.

"Je sais où il est" Pointant du menton la rouquine, elle ajouta "Laissez la tomber et venez avec moi"

Perplexe, Virina regardait Cromax et les deux autres, elle ne comprenait pas pourquoi il s'encombrait ainsi d'un fardeau.

Cat-A-Clysme - Chapitre I

Cat-A-Clysme

Chapitre II

L'elfe noir me répondit qu'on suivait son ami. Merci pour la lapalissade, elle ne rassurait pas particulièrement l'humoran. Bon, lui-même n'avait pas d'idée particulièrement brillante pour se sortir de là, mais quand même, il aurait bien aimé savoir où il courrait comme ça et si ça servait bien à quelque chose. Enfin, il fit confiance par défaut à l'homme en métal et essayait tant bien que mal de ne pas se faire trop distancer.

Le plus absurde dans l'histoire n'était cependant pas ça. Évidemment, ça ne pouvait venir que de Heartless et de son sang chaud qui devait bouillir encore plus avec la chaleur étouffante qui régnait maintenant et qui semblait trouver plus qu'approprié de se foutre sur la tronche avec l'autre humoran.

Mercurio n'avait guère de courage en situation de panique. Il était déjà très occupé à esquiver les obstacles, à sauter par-delà les failles qui s'ouvraient à terre et éviter les giclées de magma qui s'échappaient et bref, à rester en vie, pour s'occuper de ce genre d'enfantillages.

Une muraille nous barre la route et est vite réduite à néant d'un coup de marteau par l'humoran. Une muraille. En UN coup de marteau. Et même pas sur la muraille. Mais sur le sol. Fallait avouer, c'était balèze. Heureusement qu'ils avaient pas eu à se battre contre eux. Et faudrait que le Heartless se calme. Si, par miracle, ils s'en sortaient vivants, ce serait débile de se faire tuer juste parce que monsieur a une fierté plus gonflée que le porte-monnaie d'un maquereaux de Dahràm un jour de fête.

Soudain, d'une colline proche, le tronc d'un arbre immense s'écroule au sol et roule dans leur direction. Dans le doute et sans vraiment réfléchir, vu tout les dangers qui se précipitaient autour d'eux, Mercurio préféra continuer à courir dans la même direction. Le shaakt s'arrêta soudain et sortit ses épées. Un premier temps, il trouva cela particulièrement crétin : Il pensait faire quoi, l'autre, là ? Puis deux bonhommes apparurent de nulle part. Il n'eût pas vraiment le temps de les analyser et n'y compta même pas. Peu importe qui ils étaient, le shaakt semblait lui très bien le savoir. Il sauta sur leurs mains jointes et ils le propulsèrent. Haut. Un peu trop haut, même, pour quelqu'un qui se trimballait dans une armure qui devait peser presque autant que son poids et... trancha dans le vide. Enfin, pas exactement. En faisant son geste, la souche plus loin sembla prendre quand même le choc avec une force multipliée.
Soit c'était un espèce de magie super-puissante que les deux larrons utilisaient, soit les vapeurs toxiques de la fumée des volcans étaient carrément en train de le faire halluciner.

Toujours était-il que les restes du tronc arrivaient toujours dans leurs tronches et il sentait bien qu'il devait accélérer pour pouvoir les éviter. Instinct félin oblige, il finit par se décider à abandonner la course bipède pour user de ses quatre membres. Tant pis s'il voyait moins loin, l'important c'était d'aller plus vite. Il dépassa alors Heartless, qui venait de s'arrêter et lui dit sans s'attarder :
"Qu'est-ce tu fous ? Continue à courir !"

Il ne détournera même pas son regard pour voir s'il l'avait entendu, il vit juste quelques instants plus tard le trident du pirate se planter dans un arbre. Il était encore une fois totalement à l'ouest. Il ne comprenait rien à ce qu'ils faisaient tous et le pire, c'était qu'il ne voulait même pas le savoir. Mais, chose qui le triturait toujours, c'était de connaître leur destination. Il força alors encore sa course. Effectivement, courir à quatre pattes c'était quand même beaucoup plus efficace et moins fatiguant. Il se retrouva rapidement à dépasser l'elfe et l'humoran -qu'il regarda brièvement avec de gros yeux interrogatifs comme s'il lui demandait par télépathie pourquoi il continuait à se faire suer à courir à la bipède avant de se rendre compte que c'était certainement son armure qui l'en empêchait- et rattrapa Khynt, hurlant encore :
"On va où comme ça bordel ?!"



Cat-A-Clysme - Chapitre III

Tout allait extrêmement vite et Depheline faisait de son mieux pour pouvoir rester sur ses pieds, aidée des deux bras qui la soutenaient en cas de faiblesse. Elle se découvrait cependant encore bien des ressources, cependant, elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde fuyait dans cette direction et craignait qu’ils ne soient en tort. Elle aurait finalement tant aimé se diriger vers la côte Ouest comme elle l’avait indiqué aux paysans libérés là où le bateau qui les avait conduits sur cette île maudite attendait probablement encore.

Le second individu qui soutenait la magicienne leur fit un résumé fort succinct de la situation, si bien que la sorcière n’en comprit pas forcément tous les enjeux, bousculée en tous sens et éminemment préoccupée par leur survie. Crean était un des treize lieutenants d’Oaxaca, elle le savait trop bien car dans les ruelles de Darhàm, on ne parlait que de ces envahisseurs prêts à tout pour le pouvoir. Songeant ensuite à son collier, elle comprit que l’action collective qui avait consisté à briser la pierre blanche avait été commandée en amont par ce Cromax, qui était forcément de leur côté, elle en était maintenant convaincu. Probablement un autre aventurier pris au piège de l’île. Elle jeta durant la course un regard en direction du cou de cet elfe blanc et son hypothèse fut vérifiée puisqu’il avait lui aussi un collier greffé dans sa peau.


« Moi c’est Depheline. », répondit-elle en haletant, sans rien pouvoir ajouter d’autre. Elle ne savait de toute façon rien de ce qui s’était tramé ici et n’avait malheureusement aucune information à fournir à cet individu aux cheveux sombres.

Au-devant, la Garzog qui l’avait ignoré quelques mètres auparavant, s’était finalement retournée en entendant les propos de Cromax. Visiblement, elle avait peut-être des informations intéressantes, néanmoins elles avaient été données de la façon la plus égoïste qu’il fût. La magicienne se défit alors des deux bras de ses alliés alors que leur course s’était stoppée dans une carrière qui bordait la mer, en proie à la destruction la plus totale. Tombant à genoux, elle se rattrapa néanmoins sur ses poignets et lança sa chevelure rousse flamboyante en arrière, la tête redressée, plongeant un regard méprisant dans celui de cette guerrière qui ne pensait qu’à elle alors qu’elle la pointait dédaigneusement. La peur pouvait parfois être source d’énergie et motrice, manipulée à sa guise par la magicienne qui lançait un air de défi à l’Orque.

« C’est toi qui va venir avec nous ! Je ne te laisserai pas partir, personne ne m’abandonnera… », lança-t-elle, menaçante telle une furie, en invoquant une aura de feu tout autour d’elle, en signe de la colère qu’elle ressentait maintenant, mue par la peur permanente qu’elle ressentait depuis l’éruption du volcan et renforcée par la chute des pans des falaises de la carrière, des arbres qui avaient chutés en tous sens et du monde qui s'était amassé en cet endroit : aventuriers, anciens esclaves, petites fillettes. Des volutes de flammes léchaient le sol tout autour de la magicienne, ce qui obligerait probablement Serpent et Cromax à s’éloigner de quelques pas d’elle pour ne pas être atteint…

Cromax posa une main sur mon avant-bras, me tenant au silence. J'ignore si mon partenaire avait l'intention de me répondre. Crean coupa court à cette amorce de discussion en hurlant aux porteurs de collier de briser leur perle blanche. Je fis une grimace agacée. Pourquoi devait-il crier puisqu'il s'agissait d'un ordre mental ? Était-ce sa manière à lui de protester contre la rébellion de Cromax ? Lentement, il s'arracha à la menace du Sindel en écartant la lame de sa gorge. Aussitôt libre de ses mouvements, il dégaina un sabre à l'acier aussi sombre que son âme. Je laissai échapper un hoquet de surprise en faisant mine de m'écarter. La lame brise sa cible d'un coup sec, suivi une fraction de seconde plus tard d'une violente déflagration qui nous jeta tous trois à terre. Il me sembla que la nuit était tombée et que mille étoiles scintillaient sous mes yeux éberlués tandis que je prenais conscience du contact glacé de la pierre. Je n'avais rien de cassé mais j'allais sûrement souffrir de quelques étourdissement et m'orner d'un splendide hématome sur la tempe gauche. La boule. L'étrange orbe sur le piédestal. C'est ce que Crean avait dû briser. Ce devait être une bonne chose, vue la magie que la sphère semblait retenir.

« Qu'as-tu fait ? » s'écria Cromax à l'adresse du maître.

Je constatai avec horreur qu'il n'avait plus sa couronne. Venait-il de nous tendre un piège ? En réponse à ma soudaine angoisse un terrible grondement monta du sol, un gémissement tel que seul un cataclysme peut arracher aux terres et que peu perçoivent. Toute ma chair se hérissa. Avec un grognement, je tentai de me remettre promptement sur pieds mais une secousse me rejeta au sol, arrachant au passage d'inquiétants craquement à la structure de l'édifice. De la poussière commençait à tomber de plafond, et tout ce qui nous entourait ne cessait de trembler. Un tremblement un peu plus violent fit céder un morceau du plafond tandis que les vitres éclataient à cause des vibrations, projetant du verre partout.

Le Sindel se rua moi en m'empoignant le bras sans ménage. « Suis-moi ! »

Crean semblait aussi perdu que nous, à défaut d'être aussi paniqué que moi. Au moment même où nous nous apprêtions à sortir, Nilhal entra en trombe dans la maison sur le point de s'écrouler.

"Il faut partir ! Maintenant !"

Elle ne portait plus de pierre blanche mais elle était tout de même venue nous chercher. Était par nature loyale à Crean et ce sans aucun artifice ? J'avais mieux à faire à cet instant que de me pencher plus avant sur la question. Tandis que tout se délitait autour de nous, nous filâmes avant que la bâtisse ne devienne notre tombeau.

Le sol continuait à trembler et se déchirait en divers endroits, sur plusieurs centimètres ou sur plusieurs mètres. Dehors, tout le monde hurlait et fuyait sans logique sous la pluie qui commençait à tomber, craignant de tomber dans les gouffres qui pouvaient s'ouvrir d'un instant sous leurs pieds, craignant le volcan qui rugissait au loin et crachait sa fumée épaisse et noire. En quelques instants je compris que leur fuite désordonnée était tout autant due à la pluie qui piquait la peau et brûlait les habits. L'odeur acre de l'acide m’emplit les narines et je toussai âprement ce que j'avais eu le malheur d'inspirer. Le souvenir de mon réveil auprès du lac d'acide me fit remonter la bile. Jetant un regard vers là d'où j'étais venue, je remarquai avec stupeur qu'il y avait en fait deux volcans. Nilhal avait spécifié que le premier volcan ne mettait personne en danger, elle n'avait rien dis du second... Quelle chance avions-nous de survivre à deux éruptions simultanées sur une même île ? L'horreur sur les visage des gardes et la fuite de Crean et de Nilhal, plein Sud, ne me laissait rien présager de bon. Cromax avait dû en arriver à la même conclusion.

« Il faut les suivre, nous devons quitter cet endroit ! »

Il me lâcha et nous nous mîmes à courir. Devant nous des gardes, des corps gisant au sol, d'autres s'agitant frénétiquement. Cromax me distancia rapidement. Encore l'esprit embrumé par ma chute lors de l'explosion de l’orbe, je peinais à courir droit. Encombrée par mon arc, mon carquois, ma besace, je titubais d'autant plus que la terre ne faisaient pas mine de vouloir cesser de tressauter. Dans le chaos de la fuite, il me sembla reconnaître des visages familiers, sans pouvoir les discerner vraiment, et je me retrouvai soudain à terre sans en comprendre la raison. Un battement de cils et il me semblait que tout m'était devenu étranger. Les gens criaient, couraient en me dépassant, mais je les voyais au ralenti un instant, puis ne le voyais plus l'instant d'après. Le vent sifflait à mes oreilles mais je ne sentais aucune brise sur mon visage. Je sentais à nouveau la pluie crépiter sur ma peau, comme des aiguilles chauffées à blanc. Un flot de sensations allait et venait sans aucune cohérence. Affolée, je relevai les doigts de ma main droite devant mon visage. Perplexe, je les touchai de ma main gauche. Je ne sentais plus rien. Une étrange chaleur remonta le long de mon bras droit avant de s'emparer de ma bouche ? Je voulu hurler, mais je ne maîtrisais plus rien. J'avais la langue pâteuse, de nouvelles étoiles dansaient devant mes yeux et l'air semblait avoir subitement disparut de cet univers. J'aspirai à grande goulée, affolée, tout en me demandant ce que je faisais là et où est-ce que j'étais au juste. Alors que je reprenais contrôle de mon corps, c'est mon esprit qui me fis défaut et je me pris à gémir, perdue au milieu de la cohue, du grondement du volcan, ne sachant plus ni d'où je venais ni où aller. Je me relevai précautionneusement, consciente que personne ne s’arrêterait pour moi, et me décidai à courir dans le même sens que tout le monde, vers ce qui était le Sud de l'île.

Je dépassai des maisons, des sapins puis déboulai dans une immense carrière. Un terrifiant craquement explosa dans l'air. Un pan entier d'une falaise sur ma droite venait de se décrocher. La terre tremblait de plus belle et je m'effondrai au sol comme plus d'une centaine d'autres personnes. Les secousses étaient si violentes que nul ne pouvait encore courir. Les arbres grinçaient et tombaient. Apeurée, je cavalai à quatre pattes le plus loin possible de l'orée des bois pour me mettre à l'abri. Dans une autre vie, me semblait-il, j'avais déjà vu de tels arbres tomber et je préférais éviter le carnage qui en résultait. Des gravats roulaient au sol, des gens pleuraient et s'entre-aidaient. Des dizaines de visages m'entouraient et tous autant qu'ils étaient me terrifiaient. Une nouvelle convulsion du sol me projeta dans un groupe d'esclaves qui s'écrièrent de ma maladresse. Les larmes aux yeux, je bafouillai de vagues excuses. La douleur venait d'exploser sous mon crâne et chaque vaisseau sanguin semblait se gonfler de colère et battre furieusement mes tempes. La pluie brûlait mes yeux, le dos de mes mains, mes cheveux. La fumée bouillonnait loin au-dessus de nous. Des flammes surgirent sur une partie de la carrière. Des enfants lançaient des jurons. Des créatures pas plus humaines qu'elfiques rôdaient. Dans cet enfer de douleur et de confusion, je priai la Dame qu'elle me délivre des supplices infligés par les suppôts d'Oaxaca.

Je supporte Depheline – puisque c’est ainsi que se nomme la rousse – à l’aide de son compagnon masqué qui ne s’est pas encore présenté, jusqu’à ce que la Garzok me demande de la laisser tomber pour venir avec elle chercher Crean, dont elle connait visiblement la position. Je jette un regard vers la jeune femme, histoire de voir si ça la dérange que je la laisse là… De toute manière, nous ne pouvons guère aller plus loin, et les esclaves et anciens porteurs de collier sont tous rassemblés ici, même si je n’ai guère le temps de tous les observer en détail. Il faut dire, ça en fait du monde rassemblé au même endroit ! Ainsi donc, lorsque je baisse les yeux vers la rouquine, elle répond avec une agressivité inattendue, tant par la parole que physiquement. Le masqué et moi la relâchons alors qu’elle s’insurge en affirmant que la garzok, ni personne, n’avait le droit de l’abandonner. Je lève un sourcil, curieux de cette réaction étrange, mais ne me pose pas plus longtemps la question lorsque des flammes naissent autour de Depheline, formant un cercle brûlant tout autour d’elle.

« Woh ! »

Je me recule prestement, de crainte de me faire brûler. Depuis mon apprentissage si… particulier dans les Dûchés des Montagnes, au Clan des Roses, j’ai un apriori assez prononcé sur les cercles de flammes. Je n’ai aucune envie de me retrouver comme alors, piégé dans les flammes contre un adversaire intouchable.

(Maiiis non, ne t’inquiète pas.)

Facile à dire, quand on est composé en grande partie de fluides de feu. Le temps de me remettre de ma surprise, et j’interviens, un peu courroucé par ce qui vient de se passer.

« Hey, ce n’est pas le moment de se crêper le chignon entre nous. Nous avons un ennemi commun bien plus puissant, et à l’origine de notre détention sur cette île, et c’est contre lui que nous allons nous retourner. Wah ! »

Je n’ai guère le temps de poursuivre plus loin mon discours moralisateur. Une nouvelle secousse, plus violente encore que les autres, vient de me projeter au sol, sur lequel je me réceptionne à plat ventre, manquant de peu de me fouler le poignet en retombant dessus. Sous mes mains, la terre craque en profondeur, et je sens autant que j’entends la roche qui se déchire, loin sous nos pieds. La terre tremble désormais en continu, et je regarde, sans plus pouvoir me lever, autour de moi. Deux volcans en éruption qui menacent de nous ensevelir de lave, une pluie acide qui irrite la peau, les yeux, un tremblement de terre qui menace l’intégrité même de l’île sur laquelle nous nous trouvons. Et là je me rends compte à quel point j’ai eu tort, il y a quelques secondes, dans les mots que j’ai choisi. Cet ennemi commun à tous, ce n’est pas Crean, pour le coup. C’est l’île entière.

(Dans quelle galère me suis-je encore fourré !)

Après les volcans et marais de Verloa, les plaines remplies de zombies des Enfers, la chaleur des déserts d’Imiftil, les flots dangereux de Gramenou, la tour maudite et ses élémentaires piégeurs… Me voilà sur une île qui s’autodétruit, mettant encore une fois en danger ce que j’ai de plus précieux : ma vie. Et malgré tout, fort de toutes ces expériences traumatisantes, j’en sors optimiste. Pas réellement confiant en notre survie, mais… au moins vois-je la lueur d’espoir au fin fond des ténèbres de notre perte quasiment inévitable.

Un autre craquement retentit, terrible. Mon regard se porte vers les volcans, qui viennent littéralement de se désolidariser de l’île, et sombrent dans les flots d’un océan déchaîné. Car oui, en plus du reste, une tempête fait rage sur la mer, soulevant des vagues grandes comme des palais, menaçant à tout moment de nous embarquer vers les profondeurs en lavant la carrière de tous les êtres vivants qui s’y sont réfugiés. Dans la panique, comme dans un dernier éclat de conscience, de prescience, même, je hurle :

« Accrochez-vous ! Restez couchés ! »

Si je parlais avant tout pour les vagues et les tremblements, la suite montre le bienfondé de mon conseil… Je m’agrippe à une saillie de pierre, et observe, pantois, ce qui se passe autour de moi. Car au lieu qu’une vague se brise sur la carrière, c’est l’île entière qu’elle emporte avec elle, comme si nous étions sur un radeau géant, balloté dans la tourmente. Très vite, l’embarcation incongrue prend de la vitesse. Une telle vitesse que je suis littéralement cloué sur le sol. Mes yeux vacillent de gauche à droite, pour tenter de raccrocher ma vision aux personnes que je connais. L’homme masqué et sa rouquine, l’orquesse franche… Et puis en un éclair, je m’aperçois d’une absence…

(Sinaëthin !)

Je balance mon regard, et finis par l’apercevoir, écroulée sur le sol, épuisée sans doute. Non sans un effort me grillant mes dernières ressources d’énergie, je rampe tant bien que mal vers elle, jusqu’à sa position, et pose un bras par-dessus. Un bras protecteur. Un bras pour rester avec elle. La tueuse de Fléau… La seule personne qui me reste sur l’île. La seule qui me connaisse un peu. Aucun mot ne peut sortir de ma bouche, tant la tempête est forte, mêlée d’eau salée et de vent.

Et la folle course de notre embarcation dure ainsi un temps qui me parait une éternité, sans que nous ne puissions rien y faire, ni parler ni bouger, ni tenter quoique ce soit pour survire à tout ça. Je suis épuisé, fourbu, écorché de partout, contusionné… Et soudain, tout s’arrête. Je sens le début d’un choc brutal, et mes oreilles le confirment, dans un son terrible de bois qui se brise sur la pierre, de pierre qui se casse contre le sable… Je perds connaissance, me laissant désormais balloter sans plus pouvoir rien y faire…

Le Sindel gris nomé Cromax semblait obnubiler par sa quête de poursuivre un certain Créan. Le nom m'évoquai quelque chose de familier et de bien maléfique, la corrélation avec Oaxaca semblait évidente, mais ma survie comptait avant tout.

"Je suis Serpent le ménestrel" ma voix avais clairement perdu de sa superbe pour cette présentation ,sommaire en pleins milieux d'un cataclysme. Depheline fit de même avant que notre nouvel allié ne cherche à consolider notre groupe avec l'orque vu plus tôt.

Après une brève discussion, la peaux-verte pris finalement le parti de nous enrôler avec elle pour chasser Créan, en excluant froidement Depheline du à sa blessure.

Je n'étais déjà d'une part absolument pas intéressé pour courir après un dégénéré alors que le ciel et le sol se déchiraient, mais la perspective d'abandonner Depheline me fit littéralement stopper net.

alors que j'allais pour contester, mon amie magicienne explosa de colère en invectivant la solide Garzok qui nous avait conseillé de l'abandonner. Je senti la magie du feu bien avant que les flammes ne viennent entourer la jeune femme et m'en détachai promptement.

"Depheline, on ne t'abandonnera pas ! Calme t..." Une explosion secoua la cuvette où l'on se trouvais et me fis perdre l'équilibre. Je levais les yeux au ciel en me protégeant les yeux de la pluie acide. La cendre volcanique tombais sur nous comme la poudre d'un marchand de sable mortel. Au fond de moi je doutais que l'on réussisse à atteindre la côte avant la fin. La mort étais plus proche de nous que tout autres moyens de s'enfuir.

Il y avais des cris, des hurlements, des plaintes et des silences de terreur. Des créatures de tout âge et de toute races, un véritable bordel qui me vrillait le crâne. C'était à mon sens un véritable requiem de voix. Mais le pire arrivait sur nous comme une vague de mort...

Un Tsunami de cendres brulante, déboulant des contrefort fumant d'un des volcans en éruptions. Il avala le reste du village des treize et parcourais déjà les quelques kilomètres qui nous séparait de lui. Si cette horreur nous ensevelissait, nous ne serions alors plus que statues de cendres grises fumantes.

Pris de panique je cherchais de l'aide autour de moi d'un regard paniqué. Le collier en focalisateur, je me concentrais pour percevoir les plus puissants alliés présent. Le collier me permis de percevoir les autres porteurs et d'avoir un aperçu de leurs potentiel. Le sindel gris dégageais à mon sens l'aura la plus puissante, nimbée de pourpre et de violet. Il était sans nul doute le meilleur allié mais n'avait visiblement pas encore vu l'horreur arriver.

Plus loin dans la carrière, dépassant la plupart des fuyard d'une bonne tête, Je vis un Imposant Humoran à la crinière hirsute, armé d'un marteau titanesque, dont l'aura grondait d'une énergie tellurique, de couleur verte-terre, impressionnante.

plus à droite encore, une puissante colonne d'énergie blanche et grise émanait d'une Elfe blanche, aux charmes matures, en proie a la peur et à un autre mal qui m'était encore inconnu.

Plus loin derrière le géant roux, brillaient plusieurs grandes âmes de couleurs variées. Une aura bleu marine puissante, une étrange aura couleur fauve et blanche moindre et une étrange aura scindée en trois parties quasiment aussi impressionnantes que l'humoran ou le Sindel, je n'en voyais pas les possesseurs.

Je n'avais plus le temps de supplier qui que ce soit, il me fallait tenter quelque chose pour ralentir le tsunami de cendre. J'allais pour décrocher ma Flute d'or de la ceinture quand dans un craquement assourdissant l'ile implosa.

Je n'ai pas d'énorme souvenir de ce qui se passa ensuite, je me souvient d'une pression incroyable m'écrasant au sol alors que le sol était expulser dans les airs. Le vent sifflait, hurlait et me vrillait les tympans.

Puis une sensation fugace d'apesanteur alors que le morceau de rocher planait au dessus de la mer, je repérais Depheline et agrippa sa manche désespérément. Autour de moi quelques aventuriers et esclaves. Chaos, incompréhension, adrénaline puis l'impact sur l'eau. Le voyage nautique se poursuivit à une vitesse ahurissantes, des gerbes liquides nous arrosaient abondamment, nous fouettais copieusement le visage. La pression devenait insoutenable, mon sang bouillait dans mes veines et cognait mes tempes.

Soudain,Je me senti prêt à perdre connaissance et dans un dernier geste, murmurant, j'invoquais le vent: "c...coussin de nuage...". Puis, ce fut les ténèbres de l'oublie.

[Hrp:•Coussin de nuages : Permet à une personne de ne pas subir de choc après une chute, un coussin d'air opaque se formant juste avant le contact.]

Depheline aurait pu bondir sur la Garzok, malgré les mises en garde des uns et les tentatives pour la calmer des autres. Seulement, l’île en avait voulue autrement, car elle venait de lancer son ultime secousse, qui fit craquer la terre sans pareil. L’apocalypse semblait se poursuivre, plus proche que jamais, alors que tout le monde avait brutalement été projeté au sol. Plus personne à présent n’était debout, dans cette carrière qui n’avait plus lieu d’être car tous les pans des falaises s’étaient maintenant effondrée dans un nuage de poussière effarent, à moins qu’il ne se fut agi là de la suite des cendres que leur avait réservé à eux tous, pauvres aventuriers, les volcans.

Etalée contre le sol et incapable de se redresser tant elle était plaquée à terre, Depheline chercha désespérément du regard son ami juste à ses côtés, qui s’était laissé tomber près d’elle et qui se cramponnait maintenant contre elle pour tenter de la protéger de son mieux. La poussière dans les yeux et recouvrant la totalité de son corps à présent, elle ne parvenait plus à discerner grand-chose, alors qu’elle sentait la corrosion faire effet sur sa peau.

Alors, la magicienne manqua de s’envoler littéralement dans les airs, au moment où elle sentit la plateforme sur laquelle elle se trouver amerrir sur les flots, comprenant enfin toute l’ampleur et l’horreur de la situation qu’ils étaient en train de vivre. La terre sur laquelle ils se trouvaient s’était désolidarisée de l’île et ils voguaient donc maintenant au beau milieu de nulle part sur l’océan, avançant à toute allure sans que leur course ne semble jamais plus vouloir s’arrêter, toujours plus vite, toujours plus fort.

De longues minutes d’éternité torturèrent Depheline, dont les conditions physiques étaient bien médiocres, et elle songea alors à la mort comme elle n’y avait encore jamais pensée, lavée par les flots hurlants, prête pour rejoindre les limbes de Phaïtos, tandis que sa conscience baissait les bras et se réfugiait dans les derniers recoins de son âme, prête à faire le long voyage avec elle, blottie dans un nuage qui parvenait à peine à diminuer sa douleur.

Le pirate fait quelque chose d’étonnant, il utilise ses armes pour protéger le reste de la troupe des derniers fragments de l’arbre. Il sait donc aussi agir autant qu’il sait parler, il s’agit donc d’une bonne chose. Il est intéressant et drôle de voir comment certaines situations nous repoussent dans des retranchements que nous ne pourrions supposer.

Nous rattrapons Khynt qui a rejoint Crean et à ma grande surprise nous sommes encore nombreux ici. Je regarde et vois que beaucoup d’entre nous porte des colliers dont la pierre blanche a disparu. Soudain quelque chose me fait chaud au cœur quand je vois un visage connu au milieu des étrangers. Un ami, un frère avec qui j’ai pu voyager, que j’aime encore et qui me laisse un souvenir imputrescible. Je ne pouvais rêver mieux que de tomber sur lui au milieu d’un chaos pareil.

Au moment où je veux crier son nom, les deux volcans explosent et se mettent à cracher une fumée noire de tous les diables. La fumée est emplie de boules de feux qui sont les entrailles de la terre. Nous sommes face à une scène post-apocalypse, j’ai vécu des choses bien pires et il est hors de question de baisser les bras. J’ai fait la promesse que je descendrais rejoindre moi-même Phaitos s’il le fallait. Je n’ai pas peur de la mort, j’ai pu rencontrer des compagnons valeureux et forts.

Je revois toutes mes aventures avec mes différents compagnons que ce soit Tathar, Glaçon, Lothindil, Cromax,… sur différentes terres et dans plusieurs combats plus ou moins mortel. J’ai eu une vie riche, car j’ai pu rencontrer des personnes formidables.

Le sol tremble à nouveau, je tombe à genoux et hurle :

Bienvenu en Enfer.

Un rocher me frappe violement le casque au point que je m’effondre inconscient dans l’espoir de me réveiller.

Cat-A-Clysme - Chapitre II

Cat-A-Clysme

Chapitre III

L'homme de métal ne lui réponds pas davantage. Il fallait dire que tout s'était encore accélérer. Le grondement tellurique hurlait comme si le monde eût été le ventre d'un gigantesque monstre affamé. Le ciel se noircissait de cendres, à tel point que les pics des volcans n'étaient plus visibles que par la lumière du magma en fusion qui perçait ça et là.

Mercurio toujours en course passe devant Khynt et réitère sa question en hurlant encore plus fort sa question. Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il vit une scène des plus inattendues. En cet endroit, une centaine de personne était présente.

Et l'humoran ne put s'empêcher de penser qu'ils avaient été bien nazes de n'être pas tombé sur eux avant. Mais une autre occupait ses pensées de manière plus concrète : Qu'est-ce qu'ils faisaient tous, ici, bordel, pourquoi ici, ça n'avait aucun sens, la terre qui gueulait, les volcans qui vomissaient, les cendres dans les yeux, des tas de gens bizarres qu'il avait jamais vu et ah ! C'était insupportable de ne rien comprendre à ce point et de s'en rendre compte, qui plus est, à un moment pareil ! Non mais ils avaient raison, tous. C'est tellement plus sympa de tous se regrouper pour mourir dans d'atroces souffrances. Qui tenait les paris ? Ils allaient mourir de quoi en premier ? De suffocation ? De rochers dans la tronche ? Engloutis par la lave ? Avalé par le sol ? Ou, qui sait, peut-être que Phaïtos lui-même allait sortir du cul d'une mouche pour les emmener jouer à la marelle en enfer ?!

Alors qu'il s'énerve dans ces propres pensées et se sent incroyablement impuissant, le tout n'est pas encore fini. Les volcans... Les volcans bougent ! Plus exactement, ils s'enfoncent et semblent sombrer dans les flots. Des vagues énormes commencent à pointer à l'est et à l'ouest. Super. De nouvelles façons de mourir se rajoutaient à la liste et une question absurde lui vint : Dans un tsunami, on meurt comment ? Du choc de la vague, du prochain obstacle qu'on se prends dans la tronche ou de noyade ?

Autour de lui, il y fait à peine attention mais des drames sont en train de se produire. Des gens se prennent des rochers, d'autres s'effondrent, se cognent, d'autres sont blessés et perdent énormément de sang. Il sait qu'il devrait les aider, mais il ne saurait par qui commencer et puis, à quoi bon ? Ils allaient tous mourir quoi qu'il fasse, lui compris. La mort était proche, la mort était là. C'était une vision cauchemardesque. Le genre de vision qui pourrait trotter durant toute une vie.

Mais il allait mourir. Il en était sûr maintenant. Sa panique s'estompait, il n'y avait plus que du désespoir. Il lâchait prise, se laissa tomber les fesses contre le sol.

Il tournait la tête autour de lui, comme pour profiter du spectacle absurde qui s'y déroulait. Non loin, le shaakt venait de se prendre un méchant morceau de rocher sur la tronche pendant qu'il marmonnait un truc dans sa barbe. L'humoran eût un rire nerveux.

Il chercha les autres des yeux. Heartless, Farion, Kurag, Khynt, l'autre humoran... Ils n'étaient pas alentours, ils avaient dû se disparaître dans la masse. Peut-être étaient-ils déjà morts.

Puis, comme une ultime blague cosmique, les flots ne les submergèrent pas. De violents mouvements de terre eurent lieu et Mercurio, même en étant déjà au sol, réussissait à en perdre l'équilibre. Les remous étaient passés par-dessous eux. C'était clair. Comment c'était nom de Zewen de possible ça ?! Comment, nom d'une pute vierge ?!
Vite, l'esquif impossible se retrouva propulser par les vagues. Elles poussaient. Comme sur un navire géant fonçant à toute allure. C'était quoi, cette journée ?! A chaque fois qu'il se croyait arrivé au bout du délire, il y avait encore de la surenchère !

Et c'est ainsi que l'humoran, encore conscient, se retrouvait écrasé contre le sol par la vitesse. Autour, des gens, des roches, des arbres, des animaux s'effondraient en tout sens. Et, par Jeri, qu'est-ce que c'était long ! Il lui était impossible de bouger, impossible de parler. Tenir les yeux ouverts était trop douloureux avec ce sens incroyable, alors il dût les fermer.

Mais non de Zewen que c'était long ! C'était interminable ! Il n'en pouvait plus. Maintenant, il voulait, pour la première fois de sa vie, il voulait mourir, il voulait que ça en finisse et vite ! Pas par cette torture immonde !

Puis vint soudain un choc, dans un vacarme inimaginable. Comme si le monde s'était fendu en deux. Et, de suite après le vacarme, le silence. Sa conscience. Il ne l'avait plus.



Cat-A-Clysme - Chapitre IV

Espérer qu'une orque fasse preuve de compassion, c'était rêver en couleur. Croire un seul moment que Virina prenne en pitié une femme affaiblie, c'était purement idiot. Virina était plus animale qu'humaine, fidèle à ceux de sa race: violente, impitoyable et égoïste. Les êtres faibles, malades ou handicapés n'avaient plus aucunes valeurs à ses yeux. À vrai dire, même les biens portants importaient peu. Si elle avait accordé de l'attention aux propos de l'elfe gris, c'est qu'il lui apportait la solution à ses problèmes. Trouver Crean lui permettrait, pensait-elle, de quitter cette île avant qu’elle ne disparaisse sous l'eau.

La garzok venait à peine de répondre à l'elfe gris que la furie rousse se dégagea du support des deux hommes. Au sol et à genoux, elle repoussa son épaisse crinière rousse et darda la barbare de son regard le plus noir.

Alors qu'elle peinait à marcher, la colère ou la peur d'être abandonnée, semblait donner assez de force à la femme rousse pour provoquer la vieille créature verte. Un être raisonnable et sensé aurait tenté de raisonner la demoiselle et lui faire comprendre le non-sens de son emportement soudain, puisqu'elle était arrivée à destination et que son porteur elfe-gris pouvait bien la laisser en place pendant qu'ils cherchaient l'un des Treize. Mais Virina ne possédait aucune de ses qualités. En revanche, le désir de combattre coulait dans ses veines, et elle se souciait peu que son adversaire soit diminué. La barbare rendit son regard meurtrier à la jeune femme, et dégaina sans plus tarder la rapière du garde de Crean et se plaça en position de combat. Sa vis-à-vis ne laissa pas la garzok prendre les devants. Avant même que la barbare n’aie dégainé son épée, la jeune femme avait invoqué un aura de feu autour d’elle. Les flammes léchaient le sol, obligeant les deux hommes ainsi que Virina à se reculer quelque peu.

Les cendres des volcans ne cessaient de se répandre, les turbulences ne cessaient de secouer l’île et la garzok peinait à ce tenir debout.

Puis, alors que le ciel se faisait gris, que l’air devenait irrespirable, que les cris des gens affolés assourdissaient la guerrière, un premier craquement se fit sentir. Les vibrations engendrées furent si intense que la barbare tomba face contre terre et y resta. Il n’était plus question de combattre, mais bien de survivre. La vieille créature verte demeura étendue au sol immobile. Rien ne servait de tenter de se déplacer puisqu’il n’y avait nulle part où aller. Un homme mort de trouille s’effondra sur Virina. Elle aurait pu le déplacer, mais elle n’en fit rien, elle comptait plutôt s’en servir comme bouclier.

Puis un deuxième craquement suivit le premier, et un troisième donna la réplique. Plus fort que le tonnerre, ces grondements annonçaient l’effondrement de l’île. Telle une feuille de papier, la roche ignée venait de se fissurer. Plusieurs déchirures survinrent ce qui isola les volcans et la carrière de pierres. Le volcan de l’ouest fut englouti par l’océan et celui de l’est subit le même sort. Quant à la carrière de pierre qui servait d’havres aux réfugiés, elle se mit à voguer sur la mer déchaînée comme un vieux rafiot perdu dans les flots. Un navire improvisé qui n’offrait ni prise, ni gouvernail, aucun moyen pour s’orienter et se diriger. Tous autant qu’ils étaient, se retrouvaient à la merci des dieux de la mer. La barbare, les yeux fermées, envahie par les nausées et le vertige, les muscles crispés, s’agrippait du mieux qu’elle le pouvait au sol de pierre qui leur servait de plancher. Épuisée, elle s’évanouit avant même que le navire achève sa course contre un rocher.

La nuit est tombée, le ciel est clair et étoilé quand vous êtes réveillés par des cris. Vêtus de simples habits grossiers, il ne vous faut pas longtemps pour comprendre que vous êtes attachés avec des cordes grossières, épaisses mais solides, le genre de corde qui gratte et brûle la peau à nue si on bouge. Vous êtes à genoux, dos à un piquet de bois épais, les pieds et les poignets noués de l'autre coté du piquet. A vos cous, les colliers, tels que vous les avez laissés. Pour ceux ayant encore la pierre bleue, ils sentiront moins de puissance qu'avant votre capture, la pierre est aussi plus terne, quasiment grise.


La situation est inconfortable et la tension est palpable, entre autre à cause des cris, mais surtout à cause de votre gardien, que vous ne pouvez ignorer, vu sa taille, sa prestance... et surtout son haleine fétide sentant le soufre... Vous êtes en présence du seul dragon connu des terres habitées de Yuimen : le dragon d'Oaxaca, en personne.



Non loin du dragon, une jeune elfe est là aussi, peau grise, cheveux blancs. Cromax la reconnaîtra sans la moindre difficulté, l'ayant déjà vu.



Il y a aussi un brasero géant, non loin de vous, que le dragon s'amuse à rallumer de temps à autre. Au bout de quelques minutes, l'elfe se rend compte que vous êtes éveillés et vous lance à la cantonade :

"Soyez patients... Elle ne va pas tarder."


Parmi vos compagnons, quelques-uns ont survécu, vous êtes une vingtaine au total : Utgar, le fenris d'Henehar; Gloraël et Nérion, les jumeaux de Lebher, bien amochés; Farion le guerrier elfe de Lebher; Kurag le guerrier fenris de Lebher; Nurrin "Hache des neiges", le torkin de Mertar désormais veuf; Netikerty et Pamiu, les deux kenders de Kendra Kâr; Cémaën, l'archer paranoïaque; A'sharia' la Hafiz d'Henehar; Katsu, le jeune captif; Egrilmar, le mage de feu.


A coté de chacun de vous, il y a une besace, plutôt grande, avec divers objets autour.


Puis en effet... ELLE arrive. D'une beauté envoûtante, elle se dresse devant vous, ses lèvres noir bleuté, ses yeux noirs intenses, ses cheveux bruns longs, sa peau cuivrée et puis cette aura... cette terrible et magnifique aura. Elle est attirante et tellement repoussante à la fois...


Oaxaca, déesse du chaos terrestre, de la confusion et de l'instabilité, se dresse devant vous. Elle est suivie par un Crean boitillant et un Khynt plus froid et dur que jamais. Crean est lui-même suivi par deux gamines : Nilhal, celle qui a recruté à Kendra Kâr et Siora celle de Lebher. Leur visage porte encore la trace de larmes à travers la poussière.


C'est Oaxaca directement qui s'adresse à vous, d'une voix claire, haute et magnétique.

"Porteurs de chaos... Vous avez détruit ma flotte, mon chantier naval et mon île d'expérimentation avec nombres d'esclaves... N'importe quel chef militaire, comme cet imbécile de Kouschuu, vous aurait déjà tué. Mais vous m'amusez, vous semez le chaos derrière vous et j'aime ça. J'ai donc décidé de vous laisser le choix : soit vous ralliez le camp de la vie, du chaos, de la gloire et de l'honneur en rejoignant mes rangs, en tant que champion de l'un de mes treize; soit vous jouez à chat avec Sisstar et mon dragon."

Vous sentez l'amusement de la divinité à cette seule proposition, ainsi que celle de la dénommée Sisstar à coté du dragon.

L'homme de fer s'approche du brasero et y place un tison.
"Pour éviter toute trahison future, ceux qui choisiront notre camp seront marqués au fer et recevront la bénédiction du chaos."

Oaxaca enchaîne en précisant :
"Pour que la suite soit plus intéressante, sachez qu'il y a vos affaires dans les sacs, ainsi qu'une poignée de yus d'or. Quelque soit votre choix, vous pourrez partir avec et même passer à l'armurerie des troupes des deux lieutenants que vous avez humiliés. Le dragon ne partira qu'au lever du soleil."


Nurrin est le premier à faire son choix, celui de rejoindre Oaxaca. Juste après avoir été détaché, il tente d'assassiner Crean, mais s'effondre en convulsions, hurlant d'une agonie qui dure plusieurs longues, très longues secondes avant de se taire définitivement.

"Ma bonté a des limites."


(((Voilà la dernière mise à jour de quête. Vous postez ici jusqu'à l'aube. Il reste en gros 4 à 5 heures. Je peux faire les PNJs si vous souhaitez. La chasse au bipède se fera donc en rp libre. Et si vous voulez bouffer entre temps, y a une tente avec de la bouffe et de la boisson à disposition.

Pour la localisation, vous démarrez le rp libre au chantier naval de Mourakat que vous avez saccagé littéralement en débarquant à votre morceau d'île.

Pour les PNJs :
Katsu, Egrilmar, Utgar, Farion, Netikerty et Pamiu choisissent de rejoindre le camp d'Oaxaca
Gloraël, Nérion, Kurag, Cémaën et A'sharia' choisissent la liberté.

Kurag mourra durant la fuite pour sauver la vie des deux jumeaux et A'sharia' sera grièvement blessée.



Les récompenses :

XP : 30 xp à tous pour la sortie de quête + 0,5xp supplémentaires par post sur ce topic, avant et après cette màj.
la réputation propre à vos faits de quêtes + 20 de réputation sur tout Nirtim pour avoir survécu au tsunami + 10 de réputation (Omyre, Darhàm, Caix, Pohélis) si vous choisissez la liberté ou 10 d'infamie (Omyre, Darhàm, Caix, Pohélis) si vous choisissez de suivre Oaxaca


Matériel :
Vos colliers avec la pierre rouge, soit +5% à toutes vos caracs naturelles

Tout ce que vous aviez dans votre sac, y compris votre or, a été perdu dans la tempête. Vous n'avez donc plus que les équipements que vous portiez sur vous, ainsi que quelques gains :
10 000 yus
sac E=30 avec de la nourriture sèche, de l'alcool garzok, une gourde d'eau, du tissus à bandage, un briquet, de l'amadou, un couteau pour manger et une écuelle en bois
Grande Gourde magique [E=3] (Contient [E=16/16] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu : 16 doses de Grande potion de soin (redonne 20PV) )

Pour les classes magiques pures : Grande Gourde magique [E=3] (Contient [E=16/16] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu : 16 dose de Grande potion de mana (redonne 8PM) )
2 Orbes de magie : permet de stocker jusqu'à [lvl]/4 PM par jour pour les utiliser plus tard. [E=1/pièce]

Pour les classes physiques pures :Grande Gourde magique [E=3] (Contient [E=16/16] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu : 16 doses de Grande potion de ki (redonne 8 Pki) )
2 Orbes de ki : permet de stocker jusqu'à [lvl]/4 Pki par jour pour les utiliser plus tard. [E=1/pièce]

Pour les classes semi-magiques : Grande Gourde magique [E=3] (Contient [E=16/16] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu : 8 dose de Grande potion de mana (redonne 8PM) et 8 doses de Grande potion de ki (redonne 8 Pki) )
1 Orbe de magie : permet de stocker jusqu'à [lvl]/4 PM par jour pour les utiliser plus tard.[E=1]
1 Orbe de ki : permet de stocker jusqu'à [lvl]/4 Pki par jour pour les utiliser plus tard.[E=1]




2 pièces d'équipement (hors bijou) équivalent à votre niveau +5 (carac primaire et secondaire)
OU
une pièce de set de votre choix, hors pièces déjà réservées
OU
3 pièces de votre équipement (hors bijoux) montées à votre niveau +5 (carac primaire et secondaire)
OU
1 bijou équivalent à votre niveau +5 (carac au choix) + 1 pièce d'équipement (hors bijoux) montée à votre niveau +5 (carac primaire et secondaire)


Si vous suivez Oaxaca, vous gagnez en plus :
bénédiction divine d'Oaxaca. Signe du dragon d'Oaxaca, marqué au fer rouge chauffée par le feu du dragon. Au début de chaque combat, un D20 est lancé.
1 ou 2 : force et magie -5% ; 3 ou 4 : maitrises et esquives -5% ; 5 ou 6 : end-5%. 7,8,9,10 : force et magie +20%; 11,12, 13,14 : maîtrises et esquives +20%; 15,16,17,18 : endurance +20%; 19 :force, magie, maîtrises,esquives, endurance +20%; 20 : force, magie, maîtrises,esquives, endurance +50%. Tous les calculs se font sur la base des caracs naturelles et s'ajoutent au bonus du collier


En espérant que vous vous êtes quand même bien éclaté dans cette quête !!! Bon rp à tous !)))