L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
MessagePosté: Jeu 12 Juin 2014 15:45 
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Avant le choc, juste avant que la terre, la mer et le fracas de notre crash sur une côte inconnue, je perçois, malgré le vent fulgurant qui nous vrille les oreilles, une voix. Une voix que je pourrais reconnaître entre mille, et que j’ai tant de fois entendue hurler à la puissance du vent, de Rana, dans un déluge d’acier et de force brute et virile. Un seul être est capable, par la seule force de son organe vocal, faire vibrer en moi ces souvenirs d’un autre temps. Des souvenirs de complicité, de partage, d’amitié. Daïo. De, comme je l’appelais alors. La seule personne que j’ai rencontrée avec qui j’ai partagé cette passion pour le combat, pour le corps à corps aux lames… Mais je n’ai le temps de le voir que je sombre… Je n’ai le temps que d’entendre son appel aux Enfers… Encore. Nous y retrouverons-nous à nouveau, à deux contre une marée de morts-vivants belliqueux et en décomposition ? Si je n’apprécie guère cette idée, au moins en suis-je rassuré à l’idée d’affronter à nouveau l’adversité en compagnie d’un si cher frère d’armes.

Lorsque je rouvris les yeux, ces pensées sont pourtant loin de mon esprit. Car si je me suis rassuré du passé, ce qui se passe alors ne peut que me figer dans le présent. Il fait sombre, et des cris résonnent dans la nuit. Je suis attaché, et un mal de crâne irradie sous ma tignasse. Il me faut plusieurs secondes pour me rendre compte que je n’ai plus mon équipement, ni armes ni protections.

(Bordel !)

Mes armes, mes armures… De véritables symboles de mon existence, des témoins de mon histoire. Je serre les dents, mais n’arrive pas à m’en faire plus pour ce matériel qui, finalement, est moins précieux que la vie qui peut encore m’être arrachée. Car je ne sais pas où nous sommes. En bord de mer, sans doute, conclus-je de l’air iodé, quoique nauséabond, et du ressac lointain des vagues sur une jetée invisible à mes yeux. Une côte, un port… (et non une côte de porc !) Mais lequel ? La température est trop chaude pour que nous soyons sur Nosvéris. Et trop froide et humide pour être sur une côte d’Imiftil. La logique voudrait que le voyage de l’île nous ait repoussés vers la terre la plus proche : le nord de Nirtim. La zone où l’empire oaxien est le plus présent sur tout Yuimen.

(Et merde…)

Sortis d’une situation désespérée, pour nous retrouver dans une pire encore. Car face à nous, majestueux, terrible, plus immense encore que ceux qu’il m’a été donné de voir sur Verloa, un dragon noir nous observe. Des vapeurs sulfureuses sortent de son énorme gueule garnie de dents acérées comme des lames. Un dragon unique en son genre, et heureusement. Le problème, c’est qu’il appartient à la pire plaie de Yuimen : Oaxaca. Après ce qu’on vient de vivre sur l’île, je n’ai plus aucun doute sur son identité. Le dragon légendaire ayant passé des centaines d’années sous Mertar, à peine endormi par un dieu, Valyus, n’ayant lui-même pas u le tuer. Quelle chance avons-nous, contre une telle créature ? Et puis, une terreur plus personnelle nait dans mon esprit, alors que mon regard passe sur les griffes immenses de l’animal : Sisstar. Elle se tient, fière et dangereuse, aux côtés du saurien. Maîtresse des serpents, lézards et… draconides ? D’une voix impérieuse, elle annonce une arrivée. L’arrivée que nous redoutons tous, sans aucun doute…

Oui, nous, car je ne suis pas seul à être lié à ce poteau, dans cette position désagréable au possible. Mes compagnons de l’île sont tous là. Sinaëthin, Serpent, Depheline, Daïo, la garzok, et les autres dont je ne connais pas le nom. Tous nous sommes pris au piège.

Je les observe du coin de l’œil. Comme moi, ils sont en train d’émerger. Certains ont l’air plus accablés que d’autres… Plus touchés, blessés, ou surpris de leur sort. Mais je n’ai guère le temps de les détailler. Elle arrive.

Elle arrive.

Mes yeux sombres sont tout droit plongés sur elle. C’est la première fois qu’il m’est donné de la rencontrer. Oaxaca en personne vient nous voir. Et alors qu’elle avance, avec une prestance morbide, je m’aperçois qu’elle ne m’impressionne pas tant que ça. Je ne sais pas ce que je m’imaginais, mais face à moi, face à nous, se tient une simple humaine. Cheveux de cuivre et stature banale… Ce qui fait d’elle ce qu’elle est, c’est cette aura qui l’entoure. Une aura respirant la haine, la crainte, la charogne. Des lèvres bleues, des yeux de corbeau…

Elle n’est pas seule, cependant, et ses deux suivants ont l’air bien déconfits à son côté. Crean, boitillant en te tenant la hanche, et celui qui ne peut-être que Khynt, le modifié. Et puis Nilhal et une consœur ferment la marche. Je cligne des yeux, pour m’assurer de bien voir ce que je vois… Je n’en reviens pas.

(Pourtant, tu as vu pire. Son tonton Phaïtos, au sein même de ses Enfers, notamment.)

(Mais là, j’étais équipé, pas nu et attaché dans les ténèbres…)

Nul temps de me remémorer le voyage au monde des morts : Oaxaca parle. Et quand elle parle, on l’écoute, qu’on la respecte ou non, qu’on l’adule ou la déteste. Et son discours ne manque pas de me surprendre. Elle nous invite à la rejoindre, car elle nous voit comme des porteurs de chaos. Et elle nous offre un choix. La rejoindre, ou fuir la vie sauve, mais avec la promesse d’une poursuite du dragon et de Sisstar. Avant même que l’offre puisse paraître alléchante, Khynt précise que les volontaires pour rejoindre la déesse noire seront marqués au fer rouge. De quoi en faire réfléchir plus d’un.

(La rejoindre serait plus sage. Ça préserverait ta vie.)

(Quoi ? C’est hors de question. Ni dieu, ni maître. N’est-ce pas toi qui me conseillait cette attitude, depuis tout ce temps ?)

(Parce que tu es un être libre, Cromax. Et tu le resteras. Ton corps peut supporter le fer rouge, il a pu supporter ta broche, ton collier… Et puis la marque, nous pouvons l’effacer, changer d’apparence, annihiler sa trace. Nul n’est sensé savoir…)

Je ne parviens pas à comprendre l’intérêt de Lysis à me pousser dans les bras du chaos personnifié. Elle tente de m’apporter sa réponse, alors que mes yeux se fixent sur le premier des aventuriers à faire son choix… Rejoindre Oaxaca. Et en périr aussitôt, après avoir tenté de la tuer…

(Le chaos, c’est la liberté ! L’inverse des règles, des lois, de l’ordre. Agir pour le chaos, c’est agir pour soi-même, avant tout. Libre de faire ses propres choix, de tuer qui bon te semble quand bon te semble, de n’avoir de compte à rendre à personne.)

(Si, justement. À elle… Regarde, là, cet homme qui a tenté de la tuer… Il est mort désormais.)

(Parce qu’elle était plus libre que lui. Plus puissante. Et qu’elle a décidé de le tuer. Et personne ne pourra l’en punir…)

Je ne peux répliquer. Elle a raison sur le fond… Mais la forme de ce chaos me déplait, ne colle pas à mes valeurs, à mes principes.

(À toi de juger ce que tu veux faire. Nul ne t’oblige à répandre la haine partout. Tes principes sont des barrières qui t’enferment. C’est la société kendrane qui t’a vissé ça dans le crâne, faisant passer ses lois pour des valeurs à respecter. Une soi-disant éthique, une bonne conduite. Nulle société n’a jamais été si fermée et contrôlée que la leur. Ils sont les vrais mauvais, et tu le sais. Tout n’est que propagande. Pourquoi la lumière, douloureuse au regard, serait-elle plus bénéfique que l’ombre, propice au repos ? Pourquoi le désordre serait-il plus mauvais que l’ordre ?)

(Stop !)

(Non, Cromax. Tu dois comprendre, tu dois écouter. Ne te montre pas naïf. Tu sais que ta place est à leur côté.)

(Faux ! C’est faux ! Je n’ai toujours suivi qu’un seul côté : le mien. Tu fus la plus fervente à m’en féliciter.)

(Oui, et c’est d’aller de ton côté que de te joindre à ce camp. Car tu peux être brimé dans tes désirs par les normes kendranes. Par ceux qu’on nomme les gentils, pour se voiler la face sur leur véritable identité.)

(Et les Amants ! Je ne peux les abandonner.)

(Je n’ai jamais dit que tu devais les abandonner. Ce que je te propose, Cromax, ce n’est pas de jouer au petit soldat pour Oaxaca, c’est juste d’accepter sa proposition… sous tes propres conditions.)

Mes propres conditions… Je regarde autour de moi. Sinaëthin, Daïo… Ils ne comprendraient pas. Je ne peux accepter ouvertement. Ni même demander un entretien privé avec Elle…

(Je peux t’y aider…)

Je ne dis mot… Je la laisse faire. Il me sera toujours possible de me rétracter. Lysis n’est pas apte à passer pour moi un accord définitif. Je suis seul maître de mon corps. Et je m’assure d’être témoin de ce qu’elle dira. Et ma compagne, petite boule de fluide invisible, s’en va quérir les informations qui nous manquent… Je ne sais où, ni comment, mais j’entends ce qu’elle dit, dans ma tête…

(Veuillez excuser mon intervention, mais le cas de Cromax demande à rester dans une certaine intimité, concernant le choix qu’il pourrait faire. Vous n’êtes pas sans savoir, j’imagine, sa position au sein de l’association des Amants de la Rose Sombre, à qui vous faites souvent appel pour… leurs tâches. À ce titre, il ne peut donc pas officiellement vous rejoindre, aux yeux de tous. Mais une alliance officieuse, bien plus rentable pour vous que sa simple fuite, saurait sans doute être un bon compromis. Que dites-vous ?)

Une pause… et puis des informations qui me sont transmises. Elle semble effectivement savoir qui je suis, et quel est mon rôle chez les Amants. À ce titre, elle me laisse partir sans crainte de représailles, malgré la rancœur de Crean. Mais là où je me serais pleinement satisfait de ça, même si j’ignorais que la guilde avait tant de contrats pour Oaxaca, Lysis poursuit plus loin encore ses demandes.

(Sire Cromax s’est montré sans pitié pour le plan de Crean, et même dans l’état d’ignorance qu’il était sur cette île, il est parvenu à déjouer le projet de votre suivant, ainsi qu’à détruire jusqu’à sa source. En cela, il a prouvé ses capacités et son efficacité. Des contrats existent, entre les Amants et votre camp. Mais je parle ici d’une alliance personnelle de Cromax. Une alliance à la hauteur de son efficacité. On entend souvent parler des Treize… Qu’en serait-il avec un de plus, caché dans l’ombre, inconnu de tous, mais au même grade que les autres, et jouissant du même pouvoir, mais caché ? Ou si le nombre vous importe… A la place de celui qu’il a vaincu… Crean Lorener a montré ses limites, sans vouloir vous offenser.)


(Quoi ? Tu… tu débloques là !)


Atterré, je ne peux bouger, toujours ligoté, tant physiquement que par Lysis, par la pensée. Je ne suis plus maître de mon destin, et pour toute réponse, un grand silence mental inonde mon être… Sans en montrer goutte, je panique à l’intérieur. Quel culot. Tant vis-à-vis de moi que par rapport à Elle. Le regard fixe, absent, pointé droit sur Oaxaca, j’attends le verdict comme un condamné attendrait la lame qui lui trancherait la tête.

Et ça fonctionne. Lysis revient vers moi avec fierté, et je l’entends pavaner dans mon esprit.

(Rendez-vous à Omyre dans trois jours, à la boutique Occulus. Tu seras introduit dans tes nouvelles fonction, le quatorzième de l’ombre, une identité secrète que tu devras préserver, car les Treize resteront treize, car c’est là leur malédiction.)

Je n’en reviens pas… Je reste immobile, comme absent, sans pouvoir esquisser le moindre mouvement de réaction. J’ignore, en vérité, s’il s’agit d’une bonne nouvelle, avec toutes les opportunités que ça peut créer, ou la pire chose de ma vie… Une discussion se fera, avec Lysis, d’ici ces trois jours. Mais pour l’heure, je dois assumer le coup…

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 Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
MessagePosté: Jeu 12 Juin 2014 22:08 
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Les ombres approchaient, menaçantes, silencieuses et étouffantes. De leurs griffes de ténèbres et de vide elles arrachaient les étoiles au ciel et faisait sombrer le sol sous nos pas. Je courrais pour leur fuir, l'air brûlait mes poumons. Je courrais toujours plus vite, m'épuisant dans une course inutile. Je courrais toujours mais elles se rapprochaient, comme si les distances, le monde entier se pliaient à leurs ténèbres. Elles bruissaient de mille murmures, lancinants, venimeux. Elles riaient aussi, elle savaient qu'elles me rattraperaient. Elles ne faisaient que jouer et j'étais bien peu de chose. L'univers était leur cauchemar et j'étais leur prisonnière.

- Allez-vous-en !

Je hurlais, elles riaient de plus belle. Mais j'avais un arc. Il était dans ma main. Je cherchai une flèche. J'en avais une dans l'autre main.

- Allez-vous en ! Laissez-moi tranquille !

Elles s'enflammèrent. Leur flamboiement m'aveugla. Elles se rapprochaient encore. Déjà elles s'accrochaient à mes mollets, à mes bras, mes cheveux. Elles me griffaient, me mordaient et se mirent à bondir sur moi.

- Lâchez-moi !

Mon hurlement s'étrangla dans ma gorge. Un choc sourd m'ébranla jusqu'au plus profond de mon être. Paniquée, je vis le sol se craqueler devant moi et s'effondrer en vastes plaques basculant dans des gouffres sans fond. Pas le temps de réfléchir. Les ombres allaient m'engloutir. Dans mon élan, je m'élançai au-dessus d'une crevasse qui s'ouvrit sous mes pieds et me jetai sur une plate-forme à l'équilibre instable. Craignant qu'elle ne s'effondre, je sautai sur une autre, manquant de peu tomber à nouveau dans les flammes qui venaient lécher la roche sous mes pas. Le ciel lui-même était incandescent et le brasier qui envahissait l'air rugissait de plus belle.

Je bondis à nouveau. Un instant, je flottai, suspendue dans les airs, entre ma plate-forme et la falaise. Je retins mon souffle. En douceur, je posai pied sur la falaise et le ciel noir et la forêt blanche de givre me laissèrent muette. Tout était immobile. Le silence régnait. Il faisait froid, très froid. Un crissement sur ma droite attira mon attention. Une biche blanche se tenait derrière un fourré de roses figées dans la glace. De ses grands yeux blanc, elle m'observait. Elle n'avait pas peur de moi. Elle n'était pas surprise. Sans bouger, sans me lâcher du regard, elle sembla ruminer quelque chose. Elle battit d'une oreille, abaissa gracieusement son long cou pour saisir une nouvelle touffe d'herbe blanchie et reprit sa posture initiale. Je n'avais plus peur. Je n'avais pas froid. Ni la faim ni la fatigue n'existaient dans cette clairière de silence.

- Non ! hurla une voix.

Je fis volte-face. Un chevalier tout de pourpre vêtu se ruait sur moi.

- Non ! Repris-je moi-même.

Dans la clairière, un vent terrible brisait les branchages, emportaient les roses et broyait ce qu'il ne pouvait emporter. Il m'attirait à lui. Je ne voulais pas qu'il m'emporte. Le bruit assourdissant de la tempête emplit tout mon esprit. Au centre de cette infernale tornade se tenait un être obscur, tout juste une silhouette, dont la voix se perdait dans ses propres maléfices. Les ténèbres mugissaient, se mêlant au vent, et annihilaient tout. Il n'y avait plus que le chaos. Le chaos personnifié. Un fléau. Il emportait ce monde et allait m'emporter avec. Dans un hurlement aux paroles que je compris pas, je m'élançai vers le cœur de la tourmente, encochai la flèche à mon arc. Je priai la Dame de m'accorder la force de percer l'ignoble magie à l’œuvre pour éliminer la vermine des dieux noirs.

L'instant d'après, le silence était retombé sur la clairière comme le suaire d'un mort. Au centre, une forme blanche, étendue, immobile. Je n'osai m'approcher. Les courbes en étaient douces. Je me mis à trembler. Mon ventre se retourna, ma vision s'étrécit et je me sentis chanceler.
Non, murmura l'homme.

Il me dépassa sans me voir. Sa crinière sombre frémit lorsqu'il s'agenouilla. J'avais fais quelque chose de terrible. J'avais tué comme pour la première fois. Le sang rougissait mes mains et dégoulinait sur mon visage. J'avais tué. J'avais tué la seule chose que l'on n'avait pas le droit de tuer. Quelque chose on fond de moi se brisa. J'avais cru tout perdre jusqu'ici, mais il m'avait resté quelque chose, une lueur dont on se drape la mémoire en soupirant d'aise. Je n'existais plus. Déjà je m'effaçais. Je basculais. Puis je sombrai.

Dans un formidable appel d'air, je me fis aspirer par le gouffre qui s'était tenu à mes côtés pendant tout ce temps. Il avait toujours été là, sans que je le vois. Alors, je le vis. Je pris conscience de son immensité, son omniprésence et sa nature : l’inexistence. Le vide. L'absence de vie, l'absence de lumière, l'absence d'espoir. Je songeai à crier, à paniquer, mais nul ne panique quand il n'a plus d'espoir. Le regard vide, je me laissai tomber. Ma chute s'accéléra. Bientôt, la vitesse me coupa le souffla, comprimant mes poumons, enserrant mon crâne d'un étau d'acier. Ma chute se stoppa net. Pendant un instant qui me sembla durer une nouvelle éternité, je sentis tout le poids de la durée de ma chute, la vitesse accumulée, la peur, le choc, me prendre au creux du ventre et m'écraser par au-dessus. Une grêle perça mes os. Une montagne s'abattit sur moi, me noyant sous sa masse. Au loin un tonnerre éclatait, flattant d'une averse salvatrice le monde qui s'étendait au-dessus de moi, au-dessus de monde monde, de ma tombe. Je l'entendais au loin, mais pas trop, parce que j'étais morte et enterrée et que les morts n'entendent pas la pluie tomber.

J'écoutai la pluie. Quelques temps. Le calme m'avait envahit. J'étais immobile. Je ne savais pas si je pouvais bouger. J'avais peur de me rendre compte que je ne le pouvais. Alors je préférais ne pas essayer. Ça pouvait faire mal aussi. Je ne voulais pas avoir mal. Pas encore. L'idée de la douleur resta en suspend à mes côté. Furtivement, elle s'insinua sous mon crâne. J'avais mal. La pression de la montagne me faisait souffrir. Subitement, je craignis qu'elle ne me fasse exploser. Un feu nouveau explosa sous mes paupières closes. Un liquide chaud coula sur mon visage. Du feu liquide se répandait dans mes veines. Affolée, je tentai de bouger. J'ouvris les yeux.

Devant moi s'étendait les brasiers d'une terre dévastée. Une armée attendait. Pas un bruit ne venait troubler la scène, sauf le crépitement des flammes. Un brasero. Un autre bruit me parvenait, distant, comme le ressac de l'eau, ou la respiration d'un géant. Un raclement. Une odeur reptilienne. Au-delà des flammes se tenait une créature. Dans un glapissement, je réalisai la nature et les dimensions irréalistes de la chose. Un dragon. Un véritable dragon aux écailles luisantes, aux griffes acérées, à la gueule béante, les deux fentes de ses pupilles dorées vrillées dans ma direction, se tenait à quelques dizaine de pas de moi. Sa démesure m'affola, ses ailes soigneusement repliées dans son dos me terrifia. Je l'imaginai nous survolant, nous chassant dans l'air chargé de cendres de l'île...

Une Sindel se tenait au côté de ce dragon.

- Soyez patients... Elle ne va pas tarder.

Ce n'était pas l'île. Je n'avais pas mon arc. Je tournai la tête le côté. La douleur explosa à nouveau sous mon crâne. Je reconnu des gens, sans savoir qui ils étaient, tous attachés dos à d'épais troncs nus par des cordes, pour certaines déjà tâchées de sang. Je gémis et tentai de jeter un œil à mes propres cordes. J'étais parfaitement immobilisée. Les cordes tenaient mes poignets dans mon dos, me tordant les épaules dans une position intenable. Je n'avais plus ni mithril, ni gants, ni même mes cuissardes. Je n'avais plus même le collier de la Dame, celui qui m'avait ramené d'entre les morts et me rappelait chaque instant les conditions de ce don. Ils m'avaient tout retiré, tout sauf leur maudit collier et tout juste de quoi me vêtir...

Les cordes supportaient une partie de mon poids, oppressant tout mon être par la même occasion, mais ne m'empêchaient pas de peser toutefois lourdement sur mes genoux. Ils étaient à vif. Sur le sol rocheux, des traces de sang faisaient fois de mes souffrances. Je tentai de me redresser un peu sur mes genoux pour soulager mon ventre et mon dos des cordes et de la colonne mais un vertige me prit et je manquai de peu vomir. J'ignorais combien de temps nous étions restés ainsi, mes jambes étaient complètement engourdies. Doucement, elles se réveillèrent et je refoulai des larmes en regrettant avoir jamais essayé de bouger.

Nous étions une vingtaine, tous dans la même situation. Cromax et l'orque étaient là eux aussi. Non loin. A côté de chacun nous, un sac jeté au sol négligemment, éparpillant son contenu. Je jetai aussitôt un coup d'oeil au mien : j'avais mon arc, mon carquois, mes flèches, ma robe de mithrill, mon corset, mes cuissardes... L'amulette de Yuia gisait dans la poussière, son cristal bleuté nimbé du feu du brasero. D'autres objets avaient été jetés là, assez hétéroclites mais plutôt utiles. A côté de chacun de nous se trouvaient ces quelques objets : des gourdes, un couteau, du tissu... Ça ressemblait à un nécessaire de survie. De quoi se soigner, de quoi manger. Je mis du temps à réaliser que d'autres objets avaient été laissés à nos attentions. J'avais d'abord cru qu'il avait roulé du sac d'un autre... Un heaume. Un heaume luisait près de moi. Il était du même éclat que le cristal de Yuia, et les flammes s'y reflétaient pareillement, tout en ne pouvant le traverser de leur lueur. Je n'aurais su dire s'il était de métal, de pierre, de verre ou de glace tant ses reflets contre-disaient son opacité. Sa matière était ciselée avec une grande maîtrise. Sur toute sa surface, des entrelacs couraient, se croisaient, dans un enchaînement complexe dont le sens m'échappait, tout en taquinant la limite de mes perceptions. Il était haut, élancé et revenait avec précision au niveau des pommettes. Vide, il m'évoquait la tête d'un grand rapace des contrées de Nosvéris. Un hibou. Une chouette peut-être. Un harfang. De chaque côté, une pointe en forme d'aile s'élevait. J'avais peine à définir jusque sa couleur : blanc, bleu, gris, turquoise, il me semblait même certaines fractions de seconde discerner de minuscules gemmes, comme des diamants, incrustées dans les circonvolutions de ses gravures... Il aurait pû être le heaume d'un glorieux chevalier ou celui de La Déesse en personne.

Lentement, ses volutes changeantes se tintèrent de noir. Je reportai mon attention devant moi. Là, là où un peu plus tôt se tenait un dragon et les flammes des enfers, se dressait Oaxaca. Toute ma chair se hérissa et mon visage se décomposa. Je ne l'avais jamais vue, mais elle était l'incarnation même du chaos qu'elle chérissait et auquel elle se vouait corps et âme – pour autant qu'elle en eut une. Sa peau était d'ambre, sa longue chevelure de ténèbres glissait contre son corps drapé de soie et ses lèvres bleutées étaient plissées en un terrifiant rictus. Ses yeux me transperçaient de leur lance noire alors même qu'elle ne me regardait pas. Tout son être émanait d'une puissance enivrante. Chacun de ses mouvements les plus infimes semblaient menacer de faire chanceler la réalité. De tout son être, elle m'exhortait à la rejoindre. Son attitude la rendait lascive, et j'imaginai avec crainte toutes les choses qu'elle devait inspirer aux hommes. Quelle meilleure enveloppe au chaos qu'un tel corps ? D'un battement de cils, elle pouvait déclencher des guerres. Et pourtant, tout mon être la rejetait. La plus petite particule de mon essence ne souhaitait que se soustraire à cette vision. C'était comme regarder le soleil. Il y a des choses que les mortels ne sont pas faits pour affronter... Sa voix résonna alors, mettant nos consciences au supplice.

Porteurs de chaos... Vous avez détruit ma flotte, mon chantier naval et mon île d'expérimentation avec nombres d'esclaves... N'importe quel chef militaire, comme cet imbécile de Kouschuu, vous aurait déjà tué. Mais vous m'amusez, vous semez le chaos derrière vous et j'aime ça. J'ai donc décidé de vous laisser le choix : soit vous ralliez le camp de la vie, du chaos, de la gloire et de l'honneur en rejoignant mes rangs, en tant que champion de l'un de mes treize; soit vous jouez à chat avec Sisstar et mon dragon.

- Pour éviter toute trahison future, ceux qui choisiront notre camp seront marqués au fer et recevront la bénédiction du chaos. Précisa un homme à proximité du feu.

- Pour que la suite soit plus intéressante, reprit la maîtresse du chaos. Sachez qu'il y a vos affaires dans les sacs, ainsi qu'une poignée de yus d'or. Quelque soit votre choix, vous pourrez partir avec et même passer à l'armurerie des troupes des deux lieutenants que vous avez humiliés. Le dragon ne partira qu'au lever du soleil.

Son sourire sardonique s'étira.

- Par la Dame...

Oaxaca en personne se tenait devant nous et nous n'étions, une fois de plus, que de vulgaires pions. Du butin. Du gibier. Soit nous nous faisons siens, soit nous étions voués à être pourchasser par l'animal le plus improbable et le plus terrifiant qui eut jamais respiré en Yuimen. Je coulai un regard aux autres, guettant leur réaction, puis tentai de croiser le regard de la seule personne sur laquelle je pouvais compter, Cromax. Il nous fallait fuir ou affronter la bête. Mais si des gens se ralliaient à elle, et ce n'était pas impossible puisque nous ne connaissions pas les autres porteurs de colliers, peut-être allaient-ils tenter de nous arrêter... Et si en fin de compte nous n'avions pas le choix ? Et si, comme pour les colliers, le choix avait été fait pour nous ? Et si nous étions voué à la mort, même si nous tuions la bête ? Nul doute qu'Oaxaca ne pouvait laisser quiconque s'en prendre à son dragon sans en payer le prix. Nous avions le choix entre la mort et la survie finalement. La mort, au terme d'une terrible fuite, plus ou moins longue et douloureuse, ou l'abdication. Se soumettre au chaos. Comme je m'étais soumise aux décisions de Nilhal, il me sembla que je pouvais aussi me soumettre à la dame noire. Un vœu. Une fausse promesse. Que mes chairs brûlassent et que mon âme se brisât ! Je n'avais jamais été aussi éloignée de mon but alors que je n'avais jamais été aussi proche de ma cible. Je pouvais courir, me cacher, ou rester et me rapprocher d'Elle et de ses noirs desseins. Mais tenait-elle ses promesses ? Et si nous étions tous condamnés quoi que fût notre choix ? Quelqu'un tenta de se jouer d'elle, et mourût.

- Cromax, appelai-je doucement.

J'avais plaqué un air serein sur mon visage mais en moi c'était un flot vide de sens et emprunt de folie qui s'agitait. Il m'avait jusque là épargné ces choix. Il m'avait guidé. Il m'avait fait confiance. Il m'avait protégé. Il m'avait fait confiance... Je doutais faire le bon choix. Y avait-il seulement un bon choix ? Je ne voulais pas le trahir, je voulais m'excuser, de ce que j'avais fais, de ce que j'imaginais faire, de ce que j'allais sans doute faire... Et si Oaxaca faisait de moi son pantin, outrepassait mes choix, ma liberté, et se jouait de moi comme les colliers nous avaient influencés... Il devait m'arrêter. Je devais essayer.

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Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


Dernière édition par Siiwih le Jeu 12 Juin 2014 23:43, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
MessagePosté: Jeu 12 Juin 2014 22:49 
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Une douleur vive à la tête me rappelle que je suis peut-être encore vivant, quand soudain j’entends des cris qui semblent venir d’un autre monde. Je serais donc à nouveau au royaume de Phaïtos, le côté positif de la chose, c’est que je suis avec Cromax. Ce genre de chose me rappellera nos combats acharnés face aux hordes de monstres décharnés que nous avons pu rencontrer. J’entends à nouveau les cris, j’essaie de bouger, mais je suis entravé.

(Je ne suis pas mort sinon je ne serais pas attaché.

Ouvre les yeux crétins au lieu de réfléchir.

Je pense que nous sommes dans une sacrée panade.)

Mes liens m’irritent la peau et arrivent même à me la brûler. Je suis à genoux, quand j’ouvre les yeux, je vois que mes compagnons sont eux aussi attaché et le tout à un piquet. Nous sommes tous désarmés, sans armure, nous nous retrouvons sans défense et sans moyen d’attaquer. Il y a d’énormes sacs à nos côtés. Je sens la colère bouillir en moi, je me sens impuissant et faible. Je ne suis pas rien sans mes armes, mais elles sont le prolongement de moi-même. J’ai envie de hurler, mais quelque chose au fond de moi me retient. Je regarde mes compagnons et vois que Nurrin est seul, sa femme serait donc morte. Je pleure au fond de mon être de voir qu’il a perdu ce qu’il a de plus cher.

Je ne peux louper ce qui est devant nous, un immense dragon avec juste à ces côtés une elfe grise. Il s’agit du dragon d’Oaxaca, je n’en reviens pas que les lieutenants de cette dernière ne savait pas que son reptile de compagnie est présent.

(Je crois que même si nous voulions apparaître, nous ne pourrions pas faire grand-chose.

Je déteste dire ça, mais il a raison.)

L’elfe nous demande d’attendre, car elle sera bientôt là. J’ai bien peur qu’elle ne parle d’Oaxaca elle-même. Mes craintes furent confirmer rapidement, je ressens une immense puissance m’écraser. Son énergie me fait frémir, je ne suis pas capable de battre quelqu’un de cette envergure. Elle est accompagnée de Crean qui est blessé et de Khynt qui semble encore plus sûr de lui.

(Nous voilà dans une belle merde.)

Oaxaca s’adresse à nous avec des paroles qui nous félicitent et nous propose un choix des plus atypiques. Nous avons le choix de devenir les champions de ses lieutenants, soit de mourir dans les crocs du dragon. Cette idée semble beaucoup l’amuser elle et l’elfe grise. Puis Khynt s’approche d’un brasero et nous dit que nous serons marqués à vie pour éviter tout retournement de situation. Oaxaca reprend la discussion et nous dit que dans les sacs il y a nos affaires et que nous pouvons aller nous servir dans l’armurerie.

Nurrin accepte la proposition, il est détaché puis il tente de venger la perte de son amour, mais il fut exécuté par Oaxaca.

(Nous nous retrouvons devant un choix que nous avons déjà fait. Devons-nous continuer ?

Oui.

Je ne cautionne pas, mais si nous voulons survivre, nous n’avons pas le choix.)

Je regarde mes compagnons, nous sommes certainement tous épris de liberté. Je prends une grande inspiration, il est temps de faire quelque chose. Mes doubles apparaissent à mes côtés et s’agenouillent en signe d’allégeance. Nous nous mirent à parler d’une seule et unique voix, la polyphonie de cette dernière me fait frémir. Je sens sa puissance grandir au fond de moi, malgré que je sois au pied du mur, je me sens heureux, même dans la mort.

Moi Daio Ichioama, de mon nom d’emprunt Dirzton Godeduis, ainsi que moi Michel et moi Jack, nous pensons que dans un sens nous devons te remercier Oaxaca. Tu viens de nous faire un compliment et un honneur en te présentant à nous et en nous parlant. Nous sommes donc dignes d’un intérêt vis-à-vis de toi. Nous avons déjà fait mon choix tout à l’heure afin de sauver certains de nos compagnons et nous le réitérons maintenant. Nous avons voué allégeance à Khynt et nous souhaitons devenir le champion qui le représentera.

Nous marquons une pause et reprenons :

Nous sommes des armes du chaos comme tu l’as fait remarquer, mais nous n’avons pas fini de révéler notre force comme tous ceux ici.

Je regarde Cromax et articule sans un bruit:

Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes. Tu connais mes actes donc tu sais qui je suis.

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
MessagePosté: Jeu 12 Juin 2014 22:50 
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Mes yeux s'ouvraient lentement, m'offrant une vision sombre, brouillée et sporadique d'un endroit en ruine, du bois brisée, de la terre retournée et une immense bâtisse tordue...

Dodelinant de la tête, les cheveux carmin sur mes yeux, je tentais un mouvement pour me recoiffer. Un mouvement mort dans l'œuf, étouffé par des liens à ma grande surprise. J'étais entièrement, pied et poing, lié à un pilonne de bois ancré dans le sable.

Je m'humecte la bouche, j'ai soif et la chaleur qu'il fait dans cet endroit n'arrange rien. Un souffle puissant, brulant comme la braise, se lève soudainement et fais voler mes cheveux vers l'arrière, me permettant de voir plus clairement ce qui m'entoure.

Des tentes au loin, des hommes en armures noires, souriantes crapules, armée jusqu'au dents se tiennent au garde a vous devant moi. Mon regard se déplaça alors sur l'immense chose, ce bâtiment tordu, d'ou provient le souffle rauque, et plus je levais les yeux sur l'abomination, plus ma peur escaladais des sommets. Un titan ailées, d'écaille, de crocs, de griffes et de feu se tient devant moi.

Une créature légendaire et abominable, capable de raser des villes entières. Un Dragon Noir aussi sombre que l'ébène me dominait de toute sa taille. Je crus sur l'instant souillé mes chausses en même temps que mon cœur cessais de battre le doux rythme de la vie.

Son grondement rauque balaie à nouveau mon visage, alors qu'il se trouve à plusieurs centaines de mètres de moi, portant avec lui brulure et odeur de souffre et de mort. Je détourne le visage, suant à grosses gouttes.

C'est là que je les vit, tous, l'armée d'aventuriers de l'Ile des cauchemars. Tous ligotés, tous éreintés, tous silencieux. J'étais à l'extrémité droite d'un long chemin de croix, jonché de piliers et de prisonniers. Cromax y étais, visiblement en proie à des sombres pensées, L'orque et l'elfe blanche également. Cette dernière semblait appeler le chevalier pourpre d'une voix faible visiblement torturée par la douleur.

Je cherchais rapidement Depheline des yeux et croisa le regard horrifié et familier d'un des jumeaux Hinions. Gloraël et son frère Nerion se trouvait là ! Cette vue insuffla à mon cœur un vent de guérison. Nous les avions retrouvé, en vie, et plus ou moins saint... Quelque part, même en cette situation, je me sentis apaisé.

Une elfe grise à l'air glacial, vêtue d'une simple culotte à ficelle me rappela à la présence de la masse d'ennemis nous regardant. Elle semblait cruelle et puissante mais ne portait aucun collier. D'ailleurs, mon collier était toujours là, bien que son énergie semblait bien moins puissante. L'elfe grise nous annonçait l'arrivé de quelque chose.

[alors là... dommage...je t'aimais bien. Sincèrement hein...] me souffla Mask le faera, d'une voie peinée. Sa déclaration me choqua, mais je n'eu pas le loisir d'en savoir d'avantage dans une fumée opaque et nébuleuse, elle vint à nous.

Avatar de destruction, puits sans fond de haine , trou noir du chaos, tant de nom pour qualifié ce que l'apparition féminine qui se trouvais à présent devant nous m'inspirait de par son aura écrasante. Un nom me vint au lèvre comme un renvoi de bile, quelque chose de profond et de nourris à la peur. OAXACA reine garce des 13 apôtres, du chaos et du mal. Une légende telle, que j'arrivais à peine à en croire mes yeux.
Elle parla, et ce fut un silence de mort qui répondit. Elle proposais un choix à deux voies, un jeux pervers et bien sûr de douce récompenses à qui ferait le bon.

C'est alors que je vis Depheline, Mortifiée également, ligoté un peu plus loin de moi. J'aurais voulu lui offrir un sourire de réconfort, mais la vérité est que les démons de l'angoisse faisaient la nouba dans mon estomac. Je devait me calmer et réfléchir à mon choix.

Un Torkin, puissamment bâtie, au regard fier, accepta l'allégeance et je le vis perdre ses liens pour en récolter d'autre. Il tenta alors sous nos yeux impuissant, une charge, un baroud d'honneur pour frapper l'ennemie. La mort le cueillie comme le vent ramasse une feuille, sans un bruit et rapidement. Nous n'avions que deux choix... l'allégeance ou devenir la proie d'une chasse cruelle.

Gloraël et Nerion choisirent tenter leurs chance, ces deux bigorneaux inséparables me redonnais espoir et courage. Ils furent suivie d'autre aventuriers plutôt impressionnant, notamment un archer discret qui se rua sur un sac d'équipement à ses pied après avoir copieusement observer au alentour.

Moi aussi, je disposait d'un sac d'équipement, contenant en majorité une bonne partie de mes affaires, bien qu'il manquât bien des choses. La Demi-déesse nous avait autorisé à nous servir, pour pimenter le jeux, ici et dans les baraquements des gardes. Je devais saisir ma chance.

Un elfe au visage dissimulé par un masque de tissus, au corps marqué par les combats pris également la parole. Et à ma grande stupéfaction, deux autres êtres similaire, bien que fondamentalement différent dans le regard, surgirent du néant pour s'agenouiller avec lui. Ce devait être lui, l'homme au trois aura de puissance perçu sur l'ile. Ces mots étaient mesurés et fais pour flatter. Ils parlaient ensemble mais cella semblait concerné une seule entité. Leurs ressemblance me laissa un moment interloqué, jusqu'à ce que j'entende leurs serment d'allégeance. Ce Daio Ichioama, comme il se faisait appeler, vendait son âme au néant.

Moi, je n'étais le suivant de personne et ne pouvais concevoir de vivre une laisse autour du cou à jamais. Peut-être étais-je trop imbu de ma personne, mais Oaxaca représentait l'antithèse absolue de mon âme. Rien de ce qu'elle proposait, incarnait, encourageait n'alimentait ma passion, mes convictions et mes rêves. A présent que je la voyais, et cela même sous une forme des plus charismatique, je la trouvais laide et monstrueuse. Une haine viscérale naissait au fond de mon cœur pour cet être abominable qui se complaisait dans l'horreur et le désespoir. Ses lieutenant étaient tous à son image... vide, aspirateur de vie... amorphe et perdu.

Ravallant difficilement ma salive, je fis part de mon choix:
" ô, maitresse des tourments et de la haine bileuse, Je suis Serpent le Ménestrel et comme mon âme et ma musique, je suis éternel. " commençais-je avant de de continuer en souriant tristement.
" J'ai le malheur... " a ces mots, mon regard se porta sur le dragon, mon futur bourreau et peut être meurtrier, avant de continuer "D'avoir reçu de Yuimen... une âme forte..." j'inspirais, la sueur ruisselait dans mon dos. "Qui n'a jamais su plier... et ne pliera jamais! ". Ma décision était donné, le sort en était jeté.

Ma déclaration fut ponctué des rires goguenard de l'armada d'Oaxaca, Soldat et lieutenant. Le Garzok qui vint couper mes lien, me gratifia d'un coup de pied dans le derrière en s'éclaffant:
"Misérable purin ! La Reine des Maléfices ne t'écoute même pas... Fuis tant que tu le peux et va donc composer ton requiem... mwahaha har har !" ricana le monstre.

En effet, la Demi-déesse ne me regardait même pas... j'était tel un pet face à une éruption volcanique, anecdotique.

Le visage rougie par la gêne, je ramassais le sac d'équipement sous les quolibets des soldats. Je serrais les dents et me redressa avec fierté... Il m'ont tout pris, mais ne me prendrons pas mon honneur !

Je passais devant les autres, leurs offrant un dernier regard, entre compassion et adieux et me stoppa un moment devant Depheline. Je ne dit mots, mais de tout mon cœur j'espérais qu'elle saurait faire le bon choix.

Je rejoignit alors Gloraël et Nerion, en direction des tentes de baraquement, pour un pillage en règle. l'aube arrivais...

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Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
    "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

    Réputation :
    ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
    ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
    ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
    ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
    ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Sam 14 Juin 2014 03:25 
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    Lorsqu’elle reprit conscience, Virina ne ressentait plus les vagues déferlés sur leur bateau de fortune. Bien que les effluves maritimes emplissaient ses narines, elle n’était plus en pleine mer mais bien sur la terre ferme. Mince soulagement, puisqu’elle avait de nouveau perdu sa liberté. Habillée de haillons faits à partir de rudes étoffes usés, les genoux éraflés sur le sol de terre, les mains et pieds liés, le dos contre un piquet de bois, la barbare grondait de mécontentement.

    Elle rageait, trépignait, tentant en vain de se libérer de ces liens. Ce n’était pas la première fois qu’elle se réveillait ainsi captive. La dernière fois, on l’avait enfermé dans une cage, dans la cale d’un bateau en direction de cette fameuse île de malheur. Bien qu’elle ne s’en souciait guère, elle n’était point seule dans cette désolante situation, elle reconnaissait l’humoran qui avait également séjourné dans la cale du bateau, puis les deux elfes gris et le couple de rouquins et enfin l’archer Cémaen qui l’avait guidé vers la carrière de pierre.
    Levant les yeux, elle réalisa enfin la présence d’un énorme dragon. C’était la première fois qu’elle voyait un tel monstre, et pour une fois dans sa vie, il lui fit peur suffisamment pour qu’elle cesse toute tentative de s’échapper. Non loin du dragon se tenait une jeune elfe grise dont Virina n’accorda qu’un bref regard, son attention portée principalement sur l’être ailé à l’haleine fétide.

    La vieille créature verte venait tout juste de remarquer ses affaires, au sol non loin d’elle, que la jeune elfe annonça qu’une quelqu’une arrivait. Et ELLE arriva. Dotée d’un magnétisme surprenant, une femme aux lèvres aussi noires que ses yeux se dressa devant tous ses prisonniers, accompagnée de deux de ses lieutenants. Si Virina ne connaissait pas la femme, il en était autrement des deux hommes, puisque c’était ces deux-là qui lui avaient de force installé cet exécrable collier. D’une voix haute et claire, la dame tint un discours plutôt singulier. Leur reprochant au départ d’avoir détruit sa flotte, elle les félicita ensuite du désordre qu’ils avaient causés, pour finalement leur offrir de se rallier à elle. La vieille orque écoutait ces étranges paroles de la femme à la peau cuivrée tout en réfléchissant au choix qu’elle allait faire. Les options étaient au nombre de deux : soit qu’elle rejoigne la troupe de la grande Oaxaca, soit qu’elle obtienne la liberté temporaire jusqu’à ce que l’effrayant draconide la rattrape.

    L’orque, contrairement à certains de ses compagnons, ne voyaient pas d’offense à tuer gratuitement et à semer le chaos. Ce qui ne lui plaisait pas dans cette offre, c’était de devoir se mettre au service de cette femme, d’obéir aux ordres des lieutenants et surtout se faire marquer au fer rouge. Tuer et massacrer des innocents, pourquoi pas tant que sa liberté n’était pas en cause.

    Et puis peu à peu, les prisonniers firent leur choix. Un nain à la longue barbe blanche annonça son allégeance à Oaxaca. Dès qu’il fut libéré, il se darda sur Crean et fut tué aussitôt. Virina demeurait silencieuse tout en observant ce qui se passait. Puis, non loin d’elle, le jeune homme roux choisit la liberté, les gardes le raillèrent puis le laissèrent partir vers la tente de ravitaillement. Vint enfin le tour de Virina, d’une voix forte et contrôlée, elle héla les gardes :

    « Vous pouvez me défaire de mes liens, je viens de prendre ma décision. J’ai choisi la liberté ! »

    Alors que le premier, le plus grand, déliait les mains et les pieds de l’orque, le second, un gros humain plutôt niais et imprudent, se tenait devant la barbare, tout en la narguant :

    « Tu aurais dû choisir notre camp, tu as plutôt une vilaine allure, la laideur fait peur. »


    Grave imprudence, puisque dès qu’elle eut les pieds et les mains déliés, elle se leva d’un coup et fonça tête première contre l’imposant ventre du garde à la langue trop pendue. Le souffle coupé, il tomba assis sur son siège, sous le rire non-contenu de son collègue.
    Ne vous méprenez pas sur les raisons de l’attaque de Virina. Les paroles de l’homme ne l’avaient point choqué, la barbare n’apportait aucune importance à son apparence. Elle avait agi ainsi parce qu’elle en avait envie, et qu’elle le tenait responsable, lui aussi, de sa captivité. Et puis, c’était bien le seul qu’elle pouvait attaquer sans danger.

    Tout comme d’autres l’avaient fait avant elle, elle ramassa ses affaires et se dirigea vers une tente contenant de la nourriture. Mais ce n’était qu’une feinte, une fois rendue à destination, elle passerait son chemin. Elle n’avait point l’intention d’attendre jusqu’à l’aurore, elle voulait quitter ce lieu immédiatement, profitant de sa vision nocturne pour se diriger dans la nuit.

    Son plan bien en tête, elle passa devant ses compagnons de fortune et reconnu l’elfe gris dont l’arme si convoitée se retrouvait à ses pieds. Sans même ralentir sa marche, sans accorder le moindre regard au prisonnier, elle se pencha, ramassa la lame bleutée et poursuivit son chemin.

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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 01:21 
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    Le vacarme du choc souffla tout sur son passage, le silence qui s'en suivi était à la mesure du cataclysme. Sirat se demanda s'il était mort, une douce pénombre l'enveloppait tandis qu'il semblait erré dans un cosmos éthéré. Il ne ressentait plus rien, ni la douleur qui aurait dû déchirer ses chairs, ni la peur de l'avenir, rien, simplement un grand vide. Une profonde tristesse s'empara alors de lui, cet espace clos était morne et l'accablait. Une image s'imposa à lui, une tour sombre s'élevant dans les ténèbres et une voix de femme.

    Voilà à quoi ressemblera ton monde si tu fuis ton destin...

    Suave et acéré elle ajouta.

    Rejoins moi si tu acceptes ton destin.

    Une épaisse chaleur, chargé de souffre, acre lui fit reprendre ses esprits. Sirat ouvrit les yeux, il n'était pas le seul, des hurlements se faisaient entendre. La nuit était tombée, le ciel était brillant. C’eût été un crépuscule magnifique s'il ne siégeait pas sur un décors d'apocalypse. La mine avait atterri sur un chantier naval, pulvérisant les installations. Dans un enchevêtrement de pierre, de squelette brisé de bâtiments, de bois fumant, s'élevait un dragon. La bête était gigantesque, elle toisait la scène de son immense corps en plaque fuligineuse et épointé. Son corps vibrait à chaque respiration, dégageant un air âpre et brûlant.Ils étaient tous attachés grossièrement sur des poteaux habillé de guenilles. Les liens irritaient la peau et rendaient la situation inconfortable. L’œil implacable du saurien surveillait les aventuriers. L'enchanteur avait déjà vue des dragons, mais ils n'étaient pas escorté de membre des treize apôtres d'Oaxaca. Une elfe à la peau grise annonça son arrivé.

    Elle apparut, sensuel, presque à demi-nue, ses cheveux terreux virevoltant dans une brise marine, sa croupe chaloupé avançant lentement. Sa peau doré, luisait à la lumière du brasier que le dragon attisait d'une gerbe de flamme par moment. Ses lèvres ébènes esquissaient un sourire cruel qui scellait une aura démoniaque que chacun des prisonniers pouvait ressentir. L'enchanteur ne l'avait jamais vu, mais il savait qui elle était.
    Oaxaca, maitresse des ténèbres et reines des maux de Yuimen, se présentait devant leur regard médusé. d'une voix précise, calme et impériale elle s'adressa à eux. Ils étaient sur le chantier naval de Mourakat et ils l'avaient détruit, elle les jugeait responsable de la perte de son île et de la mort de ses esclaves et ses expériences. Ils étaient jugés pour la mise en déroute et l'humiliation de ses lieutenants.
    Mais dans sa grande générosité elle leur accordait le choix, la mort dans une chasse à l'homme avec un dragon ou la vie marqué par le sceau du chaos. Sirat réfléchissait alors que déjà certains faisaient leur choix, un barde blond chanta sa liberté et fut décroché, Daio renouvela son choix, le chaos, Michel s'imposait-il en lui. Le shaakt parla à l'elfe gris et une elfe aussi ce tourna vers ce personnage pourtant inerte et perdu dans ses pensées. La garzok décida de ne pas subir le joug de la déesse noire. Elle fut détachée elle aussi et s'en alla s'en se retourner et en dérobant une arme à cet elfe gris. L'enchanteur se disait que cette fois-ci rien ne l'obligeait à choisir le camp de khynt et des autres, N'kpa était en vie, il pourrait la rejoindre.

    Pourtant, cette voix et son instinct lui dictait l'inverse de sa morale. Il observa le ciel, la lune et repensa à cette tour. Il était seul et à jamais le resterait.
    IL eut du mal à déglutir, releva la tête et prit la parole.

    Je choisis le chaos.

    Aussitôt-il fut détaché, son choix était scellé.

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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 10:15 
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    Mes pensées s’étiolent comme de la fumée dans un ciel nuageux, tellement présentes qu’au final, elles n’en sont même plus, et se perdent dans la masse d’un inconscient profond qui n’est guère à ma portée d’analyse. Perdu dans les nimbes de mon esprit, j’entends une voix familière parler tout en s’approchant de moi. Daïo. Je reviens dans la réalité, sans avoir pu jauger de mon avis sur l’intervention de Lysis. Je remets à plus tard ces interrogations, et me contente, comme souvent, de vivre l’instant présent. Mon ami semble décidé à rejoindre les forces obscures, et s’approche de moi comme pour excuser son choix, pour l’expliquer… Je redresse les yeux vers lui, et le regarde fixement, plus dans un état de bonheur de retrouvailles que de dilemme sur son choix moral…

    (S’il savait…)

    Je lui réponds, toujours lié au sol.

    « Je te connais, vieux frère. Et je ne te juge pas. Qu’importe ton camp ou le mien, je ne lèverai jamais mes armes sur toi. »

    Et je le laisse aller à son destin, alors qu’une petite voix, faible, à peine audible, m’interpelle à mon côté. Sinaëthin, l’elfe blanche. Je tourne les yeux vers elle, interrogateur, pour apprendre la raison de cet appel. Mais au même instant, avec un culot des plus déplacés, l’orquesse se fait détacher de ses liens et, nonchalamment, se lève, prend ses affaires, et vient vers moi pour prendre mon arme métamorphe et s’en aller, comme si de rien n’était, après avoir choisi la liberté.

    Je reste interdit une seconde. Le temps que mon sang ne fasse qu’un tour, finalement, devant un tel acte. Éberlué, je clame :

    « Voleuse ! »

    Le sang bat sur mes tempes. Cette arme, je l’ai acquise dans de trop douloureuses conditions, avec trop de mal, pour la laisser filer ainsi entre les mains de quelqu’un qui se comportait, quelques heures avant, comme une alliée. Je serre les poings, fronce les sourcils, et hurle cette fois, fâché.

    « Traîtresse ! »

    Puis, aux orques qui m’entourent, sans plus penser à ce que pourrait être mon avenir :

    « Détachez-moi ! »

    Et pendant qu’ils obtempèrent, trop heureux, sans doute, de voir un débordement de violence entre nous, je clame à mes alliés. À Daïo, à Sinaëthin, à cette mage de feu que j’ai aidé et qui a défié la garzok précédemment. À qui, simplement, entendra mon cri :

    « Arrêtez-la ! Hmf… Tuez-la ! »

    Et libéré de mes liens, je bondis comme une panthère. De nouveau sur deux pieds, en un bond habile et gracieux, je plonge vers mon sac pour en sortir la rapière, qui dépassait généreusement de la jute. Et sans même prendre le temps de récupérer la moindre pièce d’armure, je me lance à sa poursuite, seulement vêtu d’une chemise en lin poisseuse. Courant alors qu’elle marche, je ne tarde plus à la rattraper, et cette fois, à lui hurler à elle…

    « Rends-moi ça si tu tiens à ta vie. Tu n’as aucun honneur, je n’aurai aucune pitié. Lâche ! »

    Arme pointée vers l’avant, je la défie, prêt à l’embrocher si elle esquisse le moindre mouvement de fuite ou de prise de combat.

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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 12:42 
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    Cat-A-Clysme - Chapitre III



    Cat-A-Clysme

    Chapitre IV




    Lorsqu'il se réveilla, Mercurio n'aurait su dire s'il était encore réellement vivant ou s'il était maintenant dans un au-delà punitif.
    Tout était sombre, des cris se faisaient entendre et une odeur désagréable de souffre empestait. C'était l'haleine d'un mastodonte qui était juste devant lui. Un dragon noir, comme ceux des légendes. Il restait là, calme. Mais pour l'humoran ayant pour pire terreur celle pour mourir brûlé, il voulut alors courir à toute allure loin de ce cracheur de feu. Mais c'était impossible. Il était attaché, agenouillé, contre un poteau, les mains immobilisés à l'arrière par un jeu de cordes. Une position inconfortable qui ne lui laissait aucune liberté de mouvement et, ni ses griffes, ni ses crocs ne pouvaient se mouvoir assez pour l'en libérer. Il remarque aussi qu'il a été dépossédé de tous ses habits et ne porte plus que des défroques d'esclaves.

    Impuissant et ayant du mal à comprendre, il regarda autour de lui. Il n'était pas seul. D'autres individus de l'île étaient là aussi, dans les mêmes conditions que lui.

    Il y avait Heartless, Kurag et Farion. Et tiens, Utgar ? Il était là aussi ? Mais qu'importe, sa présence était le cadet de ses préoccupations pour l'heure. Aussi, il voyait les trois compères de Khynt qui étaient ici dans une situation qui ne les arrangeaient pas plus.

    Alors qu'il analysait la scène, Mercurio fût surpris par le souffle du dragon qui rallumait un brasero de flammes non loin et se colla à son poteau. Du feu. Du feu. Du feu. Un vieux traumatisme qui ne l'aidait pas à faire la part des choses dans cette situation. C'est alors que son œil fut attiré ailleurs. Une elfe aux cheveux blanc se tenait à proximité du dragon. Elle était complètement libre et, les voyant réveillé, s'approcha légèrement et dit :
    "Soyez patients... Elle ne va pas tarder."

    Quoi ? Qui "elle" ?

    Il n'eût le temps se trouver de réponse qu'une femme arriva. Belle. Très belle. Trop pour une humaine. Et elle dégageait une aura particulière. Elle glaçait le sang. Il n'aurait pu dire pourquoi, mais elle glaçait le sang. Elle lui nouait la gorge et le tétanisait sur place.
    Elle n'avait pas besoin de se présenter. Tout le monde la connaissait déjà. Ça ne pouvait être qu'elle. La légende vivante. Celle que les peaux-vertes adoraient, celle qui avait envahi Dahràm. Avant, Mercurio se moquaient de ceux qui idolâtraient aveuglement Oaxaca et il ne les croyait pas lorsqu'ils expliquaient leur fanatisme envers elle. Certains d'eux rêvaient ne serait-ce que de la voir, de l'entendre, de lui parler. Et lui, il se retrouvait là. Mais il n'aimait pas ça. Elle était réputée pour sa puissance et sa cruauté, et il était à sa merci. Pourquoi était-il toujours vivant alors, que pouvait-elle imposer de pire ?

    Elle ne tarda pas à dévoiler ses raisons :
    "Porteurs de chaos... Vous avez détruit ma flotte, mon chantier naval et mon île d'expérimentation avec nombres d'esclaves... N'importe quel chef militaire, comme cet imbécile de Kouschuu, vous aurait déjà tué. Mais vous m'amusez, vous semez le chaos derrière vous et j'aime ça. J'ai donc décidé de vous laisser le choix : soit vous ralliez le camp de la vie, du chaos, de la gloire et de l'honneur en rejoignant mes rangs, en tant que champion de l'un de mes treize; soit vous jouez à chat avec Sisstar et mon dragon."

    Lui, un porteur de chaos ? On a détruit quoi ? C'est qui Kouschuu ?
    Bordel, il se sentait véritablement comme un intrus qui n'avait absolument rien à faire ici. Il ne comprenait encore une fois rien de ce qu'il se racontait là. Franchement, il y avait méprise. Il avait rien fait de spécial.
    Il ne réfléchit même pas aux deux propositions, tellement il était occupé à se demander ce qu'il foutait là. A croire qu'Oaxaca n'était pas si intelligente que ça, si elle pensait sérieusement propulser Mercurio comme champion d'un de ses sous-fifres.

    Khynt et d'autres étaient arrivé à sa suite. Il rajouta que les champions seront marqués et recevront la "bénédiction du chaos".
    Bon, c'était clair, qu'ils aillent chier avec ces débilités. Cette fameuse bénédiction, ça puait le cadeau empoisonné à plein nez. Il préférait largement risquer sa peau à partir que de s'embarquer encore dans des histoires pas possibles.

    Oaxaca continua :
    "Pour que la suite soit plus intéressante, sachez qu'il y a vos affaires dans les sacs, ainsi qu'une poignée de yus d'or. Quelque soit votre choix, vous pourrez partir avec et même passer à l'armurerie des troupes des deux lieutenants que vous avez humiliés. Le dragon ne partira qu'au lever du soleil."

    Et ben ! En plus, il avait un sursis qui lui donnait une chance de s'en sortir.

    Le premier à faire son choix était un nain, un imbécile de nain, qui, aussitôt détaché, s'est rué sur un des chiens-chiens d'Oaxaca. Il est mort, évidemment. Enfin, la mort des autres n'avait jamais vraiment suffi à Mercurio pour l'impressionner. Il en avait vu un tas passer l'arme à gauche à Dahràm de plein de façon différentes.

    D'autres se décidèrent. Certains choisirent la liberté, d'autres, dont notamment le shaakt et l'autre humoran, sans surprise, se sont soumis. Alors qu'éclatait un scandale par rapport à un vol dont il n'avait absolument rien à faire, Mercurio lança à ses camarades, qu'il pensait aussi largués que lui :
    "Hé ! Heartless ! Kurag ! Farion ! Allez, j'vous attends et on se casse !"

    Il ne songeait pas un instant qu'ils puissent choisir la soumission et espérait bien qu'ils partiraient ensemble.

    Sans attendre de réaction particulière, vu qu'il partait du principe que c'était évident pour eux tous, il enchaîna :
    "Bon hé, moi ce sera la liberté hein. Et les trois là aussi. Hein les gars ?"



    Cat-A-Clysme - Chapitre V

    _________________

    Playlist de Mercurio

    A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
    celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
    C'est la morale des temps nouveaux.
    Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
    et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
    Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

    --------------------
    Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


    Dernière édition par Mercurio le Mer 24 Sep 2014 21:24, édité 1 fois.

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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 15:31 
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    Les trois quarts de l'existence de Sirius Hartingard étaient un échec total.

    Enfant déjà, il n'avait jamais eu de père, et sa mère avait disparu bien trop tôt pour lui inculquer ses valeurs. D'ailleurs, pour lui, le visage de sa mère était encore une image floue, idéalisée, enfouie dans son inconscient, une dessin vague qu'il avait superposé au visage des mères des autres enfants, qu'il apercevait depuis les rues sales d'Exech, alors sa seule demeure. Mais au moins, il avait une image de mère. Du père, il n'avait rien.

    Alors qu'il grandissait, il s'était demandé de nombreuses fois à quoi servait son existence, vers où il allait, si il allait quelque part. A quoi bon voler pour survivre si c'était là la seule finalité vers laquelle il tendait ? Sans figure paternelle forte, il n'avait pas d'idéal, pas d'exemple à suivre, pas un seul guide pour lui indiquer la route à prendre. C'était un sentiment désespérant de solitude et de vanité qui le rongeait de l'intérieur. Alors qu'il entendait les histoires de gens illustres qui s'étaient distingués dans l'art ou la guerre, par leur courage ou leur intelligence, lui n'était qu'un vaurien sans aucun futur. Peu à peu, une fascination hors-normes pour ces héros dont les légendes passaient l'épreuve du temps à travers les générations germa en lui. Il voulait en apprendre plus sur eux, connaître leurs exploits, leurs personnages, dans l'espoir d'un jour leur ressembler, dans l'espoir qu'un jour on parle de lui. Il avait autant d'admiration pour les champions du peuple que pour les tyrans, car il leur enviait juste l'importance de leur existence. Quand Mouthba, sa seule bienfaitrice alors, lui avait ouvert les portes de la morale et de la connaissance, il ne s'intéressa qu'à l'Histoire et à ceux qui l'avaient forgé. Il voulait être important, comme eux.

    Il s'était définitivement refusé une vie normale à cause de cette idée fixe, mais il n'avait jamais eu non plus le courage d'accomplir ses rêves. Il avait passé des années et des années à prolonger sa vie de vaurien, en survivant de boulots ingrats et de petites arnaques près des ports. Il avait un peu voyagé, mais sur des navires marchands, qui empruntaient les mêmes itinéraires encore et encore. Il avait fait des économies, juste pour les gaspiller en alcool et en femmes. Il avait passé plus de dix ans à se plaindre de cette existence sans jamais rien faire pour la changer, alors que des histoires lui provenaient de par le monde, les histoires de nouveaux êtres d'exception dont on se souviendrait encore dans les années à venir. Voilà pourquoi sa vie avait été un échec, avant qu'il ne rencontre Gallion Thunderhead. Sans son intervention, Sirius aurait sûrement été condamné à vivre inutilement pour le restant de ses jours.


    Et voilà qu'il se réveillait au nord de Nirtim, dans des circonstances qui le dépassaient totalement, à la croisée des destins, entouré de légende...


    Lorsqu'Heartless se réveilla, il était sur la terre ferme, sous un ciel sombre, sur ses genoux, attaché pieds et poings liés sur un piquet de bois. L'air était brûlant et suffoquant. L'ambiance était confuse, mais il percevait très nettement le crépitement des flammes. Il ouvrit un œil, le seul valide, et vit son bandeau cache-œil laissé négligemment sur le sol, avec un peu plus loin un gros sac duquel dépassait la plupart de ses affaires, armes et vêtements. On ne lui avait laissé que sa chemise et son pantalon. Ses cheveux aubruns, d'habitude noués en plusieurs queux de cheval, étaient laissés en bataille et tombaient sur ses épaules, faisant encore plus ressortir la barbe qu'il n'avait pas rasé depuis son séjour dans les montagnes et qui le vieillissait terriblement, couplée à la cicatrice nue sur son œil gauche. En plus, avec ses muscles apparents, ses tatouages serpentins sur le corps, la saleté et les blessures qu'avait provoqué son débarquement brutal sur l’îlot de pierre, il avait l'air d'un wotongoh albinos.

    Il discernait le chaos environnant, les cris d'une armée sauvage qui se riait de lui, et une forte respiration. Il leva la tête et vit tout un régiment surexcité d'orcs, de gobelins, de shaakts et d'humains, armés et parés de cuir et de métal. Puis un peu plus en haut, une vision de cauchemar. Un monstre légendaire, une créature d'écailles et de braises, au souffle dévastateur. Ses griffes enfoncées dans la pierre, sa queue noire battant le vent, ses yeux rouges posés sur lui : un dragon. Le dragon. Le dernier de son espèce. Il en avait maintes fois entendu parler, mais c'était la première fois qu'il se retrouvait devant cette créature mythique, mythologique... Le dragon d'Oaxaca. La bête posa son regard oppressant sur le pirate. Lui qui avait commencé à se faire une raison, qui avait fini par penser que jamais il ne pourrait côtoyer les légendes... le voilà captif de l'armée d'Oaxaca et de son dragon. A côté du monstre se tenait une femme à la peau grise et aux cheveux blancs, le corps dénudé, protégé uniquement par un froid alliage d'argent, observant la scène. C'était Sisstar, la maîtresse du dragon noir, un des treize lieutenants d'Oaxaca. Elle se tenait sur la colline, imperturbable, tandis que son reptile favori alimentait la flamme géante d'un brasero avec ses crachats incandescents.

    Elle surveillait les prisonniers dont Heartless faisait partie, des hommes et des femmes qui s'étaient tous retrouvés sur l'île mystérieuse et qui en étaient revenus vivants. Ils devaient être une vingtaine, et Heartless en reconnut certains, mais pour la plupart, il ne les avait jamais vus. Il y avait Farion et Kurag de Lebher, l'humoran arrogant à la crinière rousse, le shaakt placide à la chevelure blanche, le vieillard qui les accompagnait et même Utgar, la Phalange de Fenris avec lequel il s'était battu à Henehar, juste avant d'embarquer pour l'île, et A'sharia la Hafiz, rencontrée dans les mêmes circonstances. Et bien sûr, à côté de lui, il y avait Mercurio, encore dans les vapes. Quel petit monde. Heartless sourit. Au moins il n'était pas entouré que d'inconnus et d'hostiles. Le tigré émergea lentement de sa torpeur. Ça allait, il était vivant. Le borgne repensa au dragon et se dit que ce n'était pas la peine d'en rajouter une couche en se moquant de lui. De toutes façons, le simple fait de parler lui rappelait la morsure de ses entraves grossières et trop serrées. Mais ça, c'était encore le moindre de ses soucis... Sisstar s'adressa aux captifs :

    - Soyez patients... Elle ne va pas tarder.

    Et elle ne tarda pas, en effet. La déesse maléfique, l'avatar du chaos sur Yuimen, Oaxaca la conquérante, s'était montrée. Les flammes du brasero s'étaient emmêlées, elles brûlaient frénétiquement, comme si elles partageaient l'excitation de son arrivée. Se mêlant à la fumée noire, une silhouette nimbée de ténèbres insondables atterrit juste devant eux, puis l'ombre se dissipa autour d'elle. Ainsi apparut la terrible divinité conquérante, sous l'apparence d'une femme à la peau de cuivre, aux ornements païens et à la robe noire. Ses cheveux bruns flottaient au dessus de ses épaules comme les tentacules d'une pieuvre. Heartless resta bouche-bée devant cette apparition surnaturelle, en présence d'une divinité aussi fascinante que terrifiante. Rejointe par ses deux lieutenants, l'un était le fameux homme de métal, et l'autre, boitillant, devait être le fameux Crean, et par deux petites filles, similaires à celle qui avait plaqué le collier sur le son cou.

    La déesse les regarda tous, amusée, puis s'adressa directement aux prisonniers, de sa voix profonde et envoûtante.

    - Porteurs de chaos... Vous avez détruit ma flotte, mon chantier naval et mon île d'expérimentation avec nombres d'esclaves... N'importe quel chef militaire, comme cet imbécile de Kouschuu, vous aurait déjà tué.

    Soudain, le pirate se rendit compte des environs : ils n'étaient pas sur une colline ordinaire. Si l'on insistait, on pouvait entendre les vagues derrière les flammes crépitantes, et ils étaient entourés de débris de pierre et de bois. Leur violent accostage semblait avoir fait du tort à la marine d'Oaxaca. Sirius était inquiet d'avoir irrité la déesse jusqu'au point de non-retour, mais cette pensée l'emplit aussi d'une certaine fierté, même si tout cela était accidentel. Elle continua.

    - Mais vous m'amusez, vous semez le chaos derrière vous et j'aime ça. J'ai donc décidé de vous laisser le choix : soit vous ralliez le camp de la vie, du chaos, de la gloire et de l'honneur en rejoignant mes rangs, en tant que champion de l'un de mes treize; soit vous jouez à chat avec Sisstar et mon dragon.

    Le monstre noir alimenta une nouvelle fois le brasero dans ce qui semblait être un ricanement. Et visiblement, ce sourire macabre était partagé par tout le camp d'Oaxaca, et par elle-même.

    - Gloups...

    Heartless considéra sérieusement de courber l'échine pour cette fois, pour échapper à la vigilance d'Oaxaca et se tailler à la première occasion. Seulement, l'homme métallique qui n'était autre que Khynt, le sixième des Treize, se saisit d'un fer qu'il plongea dans le brasier.

    - Pour éviter toute trahison future, ceux qui choisiront notre camp seront marqués au fer rouge et recevront la bénédiction du chaos.

    Tout compte fait, il allait s'abstenir.

    - Pour que la suite soit plus intéressante, sachez qu'il y a vos affaires dans les sacs, ainsi qu'une poignée de yus d'or. Quelque soit votre choix, vous pourrez partir avec et même passer à l'armurerie des troupes des deux lieutenants que vous avez humiliés...

    Crean fit la moue. Heartless se réjouit intérieurement.

    - Le dragon ne partira qu'au lever du soleil.

    C'était l'heure du choix. Chacun des captifs se mit à réfléchir à la proposition d'Oaxaca, sauf Heartless, bien sûr, qui n'avait pas pour habitude de réfléchir à ses projets d'avenir. Le premier à annoncer son allégeance à Oaxaca fut un vieux nain costaud à la longue et tressée barbe blanche et au regard féroce. Seulement, une fois défait de ses liens, il se saisit de sa hache et se rua sur Crean, le premier des Treize, visiblement mal en point. Mais il n'eut jamais l'occasion de s'approcher de lui. Oaxaca leva une de ses mains et il s'arrêta net, des ombres rieuses s'infiltrant par tous les orifices de son corps, dévorant son énergie vitale de l'intérieur. Le gaillard sembla vieillir d'un millier d'années, et s'effondra sur le sol quand il n'eut plus assez de force pour respirer. Ensuite, son corps s'effrita et fut emporté par la brise. La terrifiante attaque d'Oaxaca, bien qu'impitoyable, n'impressionna pas tant que ça Heartless, qui se doutait bien qu'une telle mise à mort était à la portée d'un dieu. Certes, il ne lui avait pas été agréable d'assister à la mort lente du rebelle pris de convulsion alors que son organisme se retournait contre lui, mais c'était le seul sort à espérer quand on attaquait des êtres si puissants.

    - Ma bonté a des limites.

    Qu'elle parle de bonté ! Heartless n'y croyait pas une seconde, il n'avait de toutes façons aucune envie de sacrifier son libre-arbitre sur l'autel de la lâcheté ! Et il savait que tous ceux qui avaient survécu au cataclysme de l'île n'étaient pas assez lâches pour se plier au joug de cette...

    - Moi, Daio Ichioama, ainsi que mes doubles, Michel et Jack, avons déjà prêté allégeance à Khynt et nous souhaitons devenir le champion qui le représentera.

    Bam. Le shaakt à la chevelure blanche capable de se diviser en trois, le nommé Daio, invoqua ses deux autres personnalités qui s'agenouillèrent à sa place.

    Sirius était dégoûté. Ce gars-là faisait le fier en jouant les chevaliers servants, mais face au tyran, il se comportait comme le dernier des lâches ! Heartless était médusé, il avait déjà entendu parler des exploits de Daio, ce féroce elfe noir, à la personnalité énigmatique, capable de fendre l'air de ses lames et de tuer son ennemi sans même le toucher. Maintenant qu'il avait dévoilé son nom, le pirate était encore plus incrédule. Puis en vint un autre. Le premier qui annonça ouvertement son choix de liberté était un rouquin maigrichon, qui tenait plus du troubadour que du guerrier. Il était à des années-lumières de l'aura imposante de Daio. Sur l'échelle de puissance, il avait l'air bien inférieur à tous ceux qui l'avaient précédé, mais il compensait par sa maîtrise du langage et de la flatterie, une maîtrise qui lui rappelait un peu son vieux compagnon Mazhui.

    - Ô, maîtresse des tourments et de la haine bileuse... Je suis Serpent le Ménestrel, et comme ma musique, mon âme est éternelle...

    Le rouquin au visage androgyne et à la touffe tressée ( Mais pourquoi lui avait-on laissé les cheveux en place alors qu'on avait dévasté ceux d'Heartless ? Question de charisme, sans doute... ) ravala sa salive, respira un grand coup et continua sa réplique en tentant de ne pas bégayer de peur.

    - J-J'ai le malheur... d'avoir reçu de Yuimen... une âme forte...

    Il jeta un regard craintif au dragon qui ne manquait pas l'occasion de l'intimider, mais il tint bon.

    - Une âme forte... qui n'a jamais su plier... et ne pliera jamais !

    Un court silence plana sur la scène, jusqu'à ce que les premiers rangs de l'armée d'Oaxaca éclatent de rire face à cette démonstration de courage à peine assumée. Son gardien se moqua de lui et l'envoya paître avec un coup de pied dans le dos après l'avoir libéré de ses liens. Serpent n'en fit pas cas et ramassa tristement ses affaires.

    - Roh la tapette... Heartless pensa tout haut

    Sous les moqueries des spectateurs, le troubadour rejoint calmement l'armurerie pour se préparer à la tempête à venir, avec deux jumeaux aux cheveux blancs qui semblaient le connaître et le suivaient par solidarité. Ensuite, parmi les captifs, un orc à la longue chevelure grisâtre demanda qu'on le libère... ahem, qu'on "la" libère, car sa voix était celle d'une femme, sans toutefois contenir en elle la moindre trace de féminité. Elle était tellement musclée que ses seins se confondaient avec ses pectoraux. Le garde orc, qui détachait un à un les captifs, défit ses liens, uniquement pour se prendre un coup de tête dans le ventre. Oui, elle était bien du côté des rebelles.

    Puis pour ruiner le tableau, l'humoran à la crinière rousse, le guerrier-lion, baissa respectueusement la tête en signe d'obéissance à la déesse.

    - Je choisis le chaos.

    Ha ! Lui, il était pire que le reste ! Il faisait le beau devant Heartless, il l'avait rabaissé autant qu'il le pouvait pendant les quelques minutes lors desquelles ils avaient foulé du pied la même terre, et le voilà devenu un énième chien-chien d'Oaxaca !

    Soudain, un homme se mit à hurler. C'était un sindel aux cheveux noirs, qui se débattait sur sa pique, hurlant à la voleuse. Visiblement, la garzork mal léchée lui avait volé quelque chose. Rah, Heartless ne supportait pas ça, les lâcheurs qui se tiraient au profit des autres. Celle-là était allée encore plus loin car en partant, elle s'était emparée de l'arme de l'elfe gris, qui hurlait à tort et à travers :

    - Voleuse ! Traîtresse ! Ahh, détachez-moi ! Arrêtez-la ! Hmf ! Tuez-la !!

    Si bien qu'il ordonna au soldat garzork de les libérer et qu'il s'exécuta sur le champ, permettant au détroussé de s'emparer d'une autre arme et de partir à la poursuite du larron, réclamer son dû à la force du fer. Pitoyable...

    Puis vint le tour de Mercurio. Ah celui-là, il n'avait pas intérêt à le trahir, sinon, ça allait chauffer pour ses fesses !

    ...

    En fait il était plus impatient que tout le monde de se tailler d'ici en vitesse, remuant énergiquement, prêt à exploser.

    - Hé ! Heartless ! Kurag ! Farion ! Allez, j'vous attends et on se casse !

    Encore une fois, Heartless se demanda comment ce bougre qui tenait plus de l'ivrogne soupe-au-lait que le frappeur frénétique au moment où il l'avait rencontré, en était arrivé à ce niveau de volontarisme. Il n'attendit même pas que le gardien fut arrivé à sa hauteur pour déclarer haut et fort.

    - Bon hé, moi ce sera la liberté hein. Et les trois là aussi. Hein les gars ?
    - Ouais ouais ! Vas-y, cours, on t'rejoint !


    En attendant, ils étaient toujours attachés à une pique. Ah, misère...

    _________________
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    Dernière édition par Heartless le Dim 15 Juin 2014 17:52, édité 3 fois.

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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 16:10 
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    Alors que les esprits s'échauffaient, l'enchanteur revêtit ses armes. Il jaugea Daio et l'elfe blanche, toujours attaché à son pieux. Elle n'avait pas eu le temps d'avoir sa réponse, la peau verte lui avait volé, impunément. Cependant, elle restait digne et son visage ne laissait transparaitre de ses émotions. L'enchanteur avança vers elle passa devant le woran.

    Tu devrais fuir, laisse cet imbécile de borgne et pense à ta vie.

    Lui murmura-t-il. Il se rapprocha de la jeune elfe et devant le soldat qui attendait sa réponse. Il pensa à N'kpa, malgré son choix et sa volonté de l'oublier, le souvenir était trop frais. Cela dicta son geste. Il s'empara de la dague du garde qui protesta vigoureusement. L'humoran avait vécu dans la rue étant jeune il savait que même marqué du signe d'Oaxaca il devait se faire respecter. Ce que comprenait ces êtres était la violence, d'un geste vif il retourna l'arme dans la gorge du fantassin, qui s'ouvrit comme un fruit libérant sa pulpe. La face du bidasse se figea dans un rictus d'horreur, tandis qu'il se noyait dans son sang. Son corps tomba en arrière devant les regards médusé de la horde grincheuse de conscrit.

    Je suis Sirat, Fils du chaos et adouber par Oaxaca, vous ne discuterez plus de mes décisions!

    Il trancha alors les liens de la jeune elfe avec l'arme ensanglanté.

    _________________


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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 17:18 
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    Prendre une arme laissée au sol alors que son légitime propriétaire est attaché à un poteau, rien de plus simple n’est-ce pas ? C’était aussi l’opinion de la garzok, lorsque, sans aucun scrupule, elle s’était emparée de l’arme qu’elle avait convoitée depuis un petit moment déjà. Tout s’était déroulé sans anicroche du moins pendant les premières secondes suivants son méfait.

    Cependant, l’elfe gris ne semblait pas partager la même vision que la guerrière pour ce qui était de la possession des objets. Elle n’avait fait que quelques pas avant qu’il ne la traite de voleuse, ce qui la laissa de marbre. Au pas suivant, en colère noire, il l’accusait de traitrise, ce qui ne la déstabilisa pas davantage. Des mots, rien que des mots qui entrait dans une oreille de la barbare pour ressortir par l’autre. Encore quelques foulées de la part de l’orque et la victime de vol intima ses amis de l’aider à l’arrêter et de la tuer au besoin, cette fois par contre, elle pressa le pas. Alors qu’elle songeait à courir, l’elfe gris, que son acolyte avait prénommé Cromax, la rattrapa.

    Cette fois, Virina ne put ignorer les paroles de l’homme offensé qui bien que se trouvant à proximité, lui hurla son mécontentement. Sans détour, il lui donna son ultimatum, elle devait lui rendre son arme si elle songeait à conserver sa vie.

    Immobile, les deux pieds bien campés au sol, la barbare leva un peu la tête afin de regarder dans les yeux, cet elfe légèrement plus grand qu’elle. Elle l’avait vu combattre et savait bien qu’il était loin d’être un novice, cependant, l’arme bleutée en sa possession, elle n’avait aucune envie de la lui rendre. Mais point habile au maniement du poignard, et ne sachant comment il faisait pour lui donner une autre forme, à contre cœur elle esquissa un geste pour lui rendre, non sans formuler une dernière pensée.

    (Si seulement, elle avait la forme d’un kikoup)

    Aussitôt sa pensée formulée, la lame bleutée prit l’apparence d’une arme lourde, barbare et munie de nombreuses dents. Ce qui fut suffisant à la vieille créature verte pour revenir sur sa décision.

    Les yeux pétillants de plaisir malsains, elle referma ses deux mains sur l’arme, et sans aucune hésitation, la souleva pour diriger la lame vers l’homme qui à tort avait donné une dernière chance à la barbare.

    Fidèle à ses habitudes, Virina avait agi avant de réfléchir.

    _________________
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     Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
    MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 17:51 
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    Je m'étais éloigné de la scène avec une certaine rapidité en compagnie des jumeaux, J'envisageais de piller un maximum le slieux, d'attendre Depheline et de nous enfuir ensemble Depheline, Gloraël , Nerion et moi.

    Je m'engouffrais dans le campement monté aux abords du lieux d'impact, tout prêt des piquets. Il restait bien quelques gardes, mais aucun ne me barrais la route, visiblement plutôt amusée par l'idée de voir le dragon noir traquer les loyaux de Yuimen. Pour ma part, il était hors de question de finir en amuse gueule.

    J'avisais l'entrée d'une tente qui portait le symbole d'armurerie quand les cris furieux de l'elfe gris parvinrent à mes oreilles.

    "Au voleur ! Arrêtez là ! Tuez là !"

    Je vis, plus loin vers les piquets, débouler la garzok grisonnante en trombe, Une étrange épée bleutée dans la main, un sac de matériel dans l'autre. J'en ouvrais des yeux comme des soucoupes.

    Cromax surgit sur ses talons, rapide et leste comme les elfes de sa race, il ne tarda point à rattraper la Garzok, bien trop pataude pour le distancer, et la darder d'un fleuret aiguisé. Il planait sur le lieu une tension aussi palpable qu'un orage prêt à éclater et bizarrement, je compatissais réellement devant le vol de cette étrange arme, moi qui avait perdu la plupart de mon équipement.

    La lame bleu changea soudain de forme pour revêtir l'apparence d'une arme lourde plus seyante à la vigoureuse voleuse. Le combat allait éclater et menaçait d'engranger dans son sillage d'autre aventurier, dont possiblement Depheline. Un gaillard aux allures de pirate s'agitait sur son piquet, visiblement décider à rejoindre le paquet d'énervé tandis que son compagnon félin l'exhortait à se barrer.

    Je soupirais en jetant un regard à l'armurerie, puis a la scène de duel. Mon bon fond pouvait me nuire un jour et particulièrement ce jour-là, mais je pris la décision d'aider l'elfe qui avait sauvé mon amie rousse sur l'ile.

    Toutefois, j'étais d'un tempérament plus doux et souhaitais ardemment éviter l'explosion de violence. Un trop beau cadeau pour la Déesse garce du chaos.

    Puisque le nœud du problème résidait dans l'opiniâtreté de la garzok, j'allais la rendre beaucoup plus aimable. Je concentrais en moi l'énergie magique qu'il me restait.

    Une lueur légère et bleutée nimba alors mes doigts, alors que je fredonnais un air entre mes lèvres, une musique aussi fluette et discrète que les étranges fils fluorescent qui s'échappaient de mes doigts pour se diriger tels des serpents vers la garzok qui me tournait le dos. J'usais d'une technique secrète que j'avais jusqu'alors encore très peu utilisée.

    "Technique de l'envoutement...."

    J'ouvrais les yeux subitement alors que les fils s'accrochaient en divers point du corps de la Garzok. Je balançais ensuite ma volonté au travers des fils de marionnette, intimant l'ordre à Virina de cesser le combat.

    [Je lance Sur Virina : - Envoutement : Le ménestrel entonne une mélodie séduisante qui transforme la cible en un serviteur loyal et obéissant à tous les ordres durant plusieurs tours. lvl de la cible<lvl-1 du ménéstrel. L'effet dure [lvl du sort]/3 tours si le ménéstrel décide de continuer cette action et qu'il réussit ses jets de réussite d'action.]

    _________________
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    Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
      "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

      Réputation :
      ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
      ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
      ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
      ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
      ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


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       Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
      MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 17:52 
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      Lorsque l'un des orcs s'approcha d'eux pour poser la fameuse question à une elfe à la peau d'ivoire et aux cheveux de neige, il fut dépouillé de sa dague par le lion rouge. Ce dernier l'égorgea sans sommations ni raisons particulières, ce qui intimida Heartless. Oaxaca lui avait-elle tant tourné la tête, ou était-il un fou furieux depuis le début ?

      - Je suis Sirat, fils du chaos et adoubé par Oaxaca. Vous ne discuterez plus de mes décisions !

      Fou furieux. Dès la naissance. Heartless avait signé son diagnostic et il était presque sûr que Mercurio, soigneur de son état, approuverait. Quoique non, il avait une fâcheuse tendance à toujours le contredire. Il détacha la jeune femme sans se préoccuper d'Heartless et des autres. Et lui ? Il devait attendre le prochain troufion ou quoi ? Ses liens commençaient sérieusement à lui faire mal. Pas question d'attendre, et puis, il se devait de montrer à cet enfoiré de Sirat qu'il n'était pas impressionné par sa cruauté.

      - Hé, le "fils du chaos" ! Comme t'es plus près et qu't'as l'air sympa, tu peux m'couper ma corde ? L'autre poilu a parlé pour moi, on s'casse.

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       Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
      MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 18:10 
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      L’orquesse sembla hésiter, l’espace d’un instant, à revenir à la raison et à me rendre mon arme. Je lui aurais pardonné, puisque j’en ai moi-même fait la proposition juste avant. Un ultimatum, une dernière chance pour elle de racheter son geste incompréhensible. Une lueur passa dans ses yeux, et elle tend la main vers moi… juste avant de se raviser, et de changer l’apparence de l’arme en une énorme… heu… un truc étrange, mais fait pour la guerre, et typique de ces garoks sans finesse. Une lame lourde, épaisse, peu maniable, hérissée de piques et dents acérées, mais dont je doute de l’efficacité.

      Ma défense est organisée, même si je ne l’ai pas espéré, je me suis attendu à une telle attaque de sa part. Violente, bagarreuse, il est logique qu’elle réagisse selon les préceptes de son peuple. Le garzok meurt, mais ne se rend pas… Qu’il meurt, donc, encore une fois.

      Afin de m’éviter ce coup de hachoir terrible, je lance moi-même une attaque, rapide, directe… Un estoc droit ciblé sur la gorge de la créature verte. Dans le feu de l’action, je ne me rends même pas compte de l’initiative de Serpent qui aurait pu la sauver, peut-être… Mais je ne connais pas la magie, ni n’ait la préoccupation de m’occuper de lui, alors qu’on m’attaque ouvertement.

      Mon coup est donné, et se veut meurtrier. On ne badine pas avec ma vie…

      _________________


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       Sujet du message: Re: Fin de quête (tous le monde)
      MessagePosté: Dim 15 Juin 2014 18:38 
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      Le voile ténébreux qui avait recouvert Depheline s’était dissipé et c’est avec stupeur que la magicienne réalisa la situation dans laquelle elle se trouvait. Etait-elle en enfer ? Rien n’était moins sûr, car elle se tenait visiblement attaché en présence de la Fille du Mal, Oxaca elle-même. Toutes les horreurs que cette dernière avait commanditées à Dahràm et la misère dans laquelle elle avait plongé la ville lui revinrent en tête. Elle ne put alors qu’étouffer un hoquet de surprise, alors qu’elle écoutait attentivement ce qu’elle avait à dire.

      Au moment où Oaxaca provoqua la mort d’un innocent qui l’attaquait, la magicienne sut qu’elle ne plaisantait pas. Néanmoins, il leur était laissé le choix de la rejoindre ou de fuir en espérant distancer son dragon. Les choses étaient envisageables d’après l’évaluation des probabilités que faisait Depheline, et elle s’empressa donc d’observer Serpent à ses côtés, pour voir sa réaction.

      Un premier aventurier à la peau noire avait lui décida de se joindre à la surpuissante elfe incarnant le Mal terrestre, suivi de bien d’autres, et elle fut contrainte de constater que seul son ami Serpent semblait pour le moment vouloir tenter le tout pour le tout en repartant pour la liberté. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait motiver les autres à céder à la tentation de la puissance d’Oaxaca, et n’eut pas le loisir d’y réfléchir plus en détail.

      Le cœur battant la chamade, elle fut spectatrice d’évènement honteusement déplacé, alors que les aventuriers jouaient à présent leur destin. Une pauvre bataille autour d’une arme dérobée qui n’avait aucun sens, et face à laquelle Depheline eut bien du mal à comprendre que Serpent souhaitait y prendre place à sa manière.

      Se laissant défaire les liens alors qu'elle annonçait vouloir sa liberté, elle se dirigea plutôt vers les équipements pour les reprendre et emporter avec elle ceux de Serpent ainsi que le butin qui leur avait été laissé en guise d’échappatoire. La nouvelle de la perte de tout son matériel contenu dans son ancien sac ne la bouleversait pas tant que de savoir que son ami n’avait donc plus sa légendaire flûte qu’il aimait tant à sortir pour apaiser les esprits. La magicienne aurait tout donné en cet instant pour un peu de quiétude, mais elle n’aurait été qu’illusion, alors qu’elle voyait juste derrière elle le chao à l’œuvre, entre la Garzok et Cromax, comme si le vice d’Oaxaca s’était déjà infiltré dans les veines de chacun d’entre eux, à part peut-être elle.

      « Lamentable… », murmura-t-elle pour elle-même, un homme aux allures de tigres à ses côtés, un humoran, tandis qu’il était lui aussi en train de se revêtir, après avoir libéré la seule autre femme de ce groupement d’aventurier, la garzok ne pouvant décemment être considéré comme telle…

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