L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 11 Mar 2017 03:02 
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Le repas est finalement différent d'une simple consommation de ration. C'est un moment de partage qui prend place, avec échange de provisions entre nous. J'ai l'occasion de goûter à une spécialité locale proposée par Ser Dromi, un pain à la mie verte et réalisé grâce à des herbes de la forêt. J'ai beau m'y connaître en matière de plantes, mon savoir se limite à la flore de Yuimen. Peut-être pourrais-je accroître quelque peu ma culture à ce sujet lorsque j'en aurai l'occasion. Le pain a une saveur étrangement inconnue et familière à la fois, emplissant l'estomac. L'homme-cerf nous met toutefois en garde contre ses effets relaxants et amenant à la somnolence. Prévoyant, il nous offre un thé aux vertus revigorantes pour aider les premières sentinelles à tenir éveillées. J'en accepte une dose avec gratitude, appréciant de découvrir d'autres sortes de thé.

À mesure que le temps avance, tout comme la nuit, je n'ai de cesse de tendre mon oreille pointue vers l'extérieur. Le Ser Algaries n'est pas encore revenu de son escapade. J'espère qu'il ne s'est pas trop éloigné et surtout qu'il ne se soit pas égaré dans cette forêt. Animal ou non, il est aussi étranger à Aliaénon que moi, après tout. Bref coup d'oeil vers Dame Galélia et le Ser Vassiliev, échangeant entre eux. La dévotion du grand humain envers l'elfe, malgré leur relative méconnaissance l'un de l'autre, a quelque chose d'intrigant. Esprit protecteur ou expiation d'une erreur passée ? Je l'ignore et ne me sens pas en droit de mettre le nez dans de possibles douloureuses histories personnelles.

Détendu par le calme ambiant sans l'être trop, je me prépare pour le premier tour de garde. C'est l'homme-bouc, Ser Gleipnir, qui se joint à moi. J'apprécie sa présence, mais n'ai pas d'autres questions en tête sur l'instant. Je me tais donc et prends la décision de canaliser mon énergie grâce à quelques exercices avec mon Fang Bian Chan. Mouvements lents, souffle maîtrisé, j'applique ce que Père m'a autrefois enseigné pour faire corps avec mon arme. J'ai la sensation de me l'être véritablement appropriée depuis peu. Peut-être parce que j'ai sciemment fait couler le sang avec, qu'elle a contribué à défendre ma vie aussi. Lorsque j'ai terminé mes exercices, je prends le temps d'adresser une prière à Zewen, Rana et Moura, réservant Gaïa pour la fin. J'ai beau respecter les autres, la présence de magie curative en moi me fait me sentir plus proche de la Dame de Lumière que d'eux. Un brin d'inconfort cependant. J'ai déjà tué, plus d'une fois. Je ne suis plus le pur croyant de mes jeunes années. Puisse-t-elle ne pas me punir de cette erreur en m'ôtant son Don.

La nuit se poursuit, et je médite plusieurs heures lors de la fin de mon tour de garde. Sans en être tout à fait convaincu, je suis certain d'avoir entendu Okina murmurer dans un recoin de mon esprit. Pourtant, à mon éveil, elle n'en mentionne rien. Elle ne se manifeste pas beaucoup ces derniers temps, d'ailleurs. Peut-être ne le juge-t-elle pas nécessaire.

Au matin, je suis perplexe. Eveillé depuis plusieurs heures, j'ai guetté le retour du lupin noir pour devoir faire un constat que Ser Gleipnir met en mots. Le yuiménien n'est pas revenu à l'abri. Après les deux frères que j'ai laissé partir non sans un brin de réticence, j'ai à présent perdu l'un des êtres que j'amenais à Treeof. Quelle sorte de meneur suis-je donc pour égarer ainsi mes compagnons de voyage ? J'aurais du me montrer plus curieux, plus ferme, plus... Moins...

Mais il est trop tard pour culpabiliser à ce sujet. L'homme-bouc fait plusieurs suggestions : celle que nous reprenions la route en les laissant tenter de venir en aide à notre camarade ou qu'ils poursuivent notre escorte vers la cité Pâle. Bref regard sur mes compagnons restants, qui ne semblent guère enclins à prendre une décision.

Je songe brièvement à la pierre que Dame Charis nous a confié avant le départ, mais ma réflexion est immédiatement interrompue par un détail : ces pierres servent à communique à l'oral avec quelqu'un. L'humanoïde-loup ne parle pas. Pire, s'il est entre de mauvaises mains, cet objet pourrait aggraver sa situation. Zeste de frustration, relativisation, décision.

"Ne pas enquêter sur le sort du Ser Algaries ne m'enchante guère, mais je ne suis pas le mieux placé pour partir à sa recherche. J'ai foi en votre connaissance de vos terres, Ser Gleipnir. Puissiez-vous le retrouver, mais sans vous exposer plus que nécessaire. Notre compagnon a peut-être changé d'avis et décidé d'infiltrer le clan des Carnivores."

Si c'est le cas, je trouve irrespectueux et irresponsable de ne pas nous en avoir averti. Mais si ce n'est pas ce qui s'est passé, peut-être est-il tombé sur une créature sauvage trop féroce pour lui ? S'est-il simplement égaré dans la végétation ? Je n'apprécie guère de devoir laisser quelqu'un derrière moi, mais je pense pouvoir m'appuyer sur ce trio Pâle pour lui prêter assistance. Nous yuiméniens avons été dépêchés pour contrer l'influence du Sans-Visage. Et pour cela, le soutien de la Reine est indispensable. J'ai beau ne pas être là dans le cadre d'une mission, je me sens en devoir d'agir d'une certaine manière.

C'est donc après un instant de réflexion et un rejet temporaire de mes sentiments personnels que je reprends la parole, calme et stoïque. Ynorien.

"Je poursuivrai vers Treeof. Dame Galélia, Ser Vassiliev, faites ce qui vous parait le plus adéquat."

Sur ce, après avoir vérifié ne rien avoir oublié sur place, je me rends auprès de ma monture, la flattant et vérifiant qu'elle est assez reposée. Cette bête est plus calme que mon grand percheron, et ses rebuffades me manquent. Toutefois, je ne m'y attarde guère, mes pensées recentrées sur mon but par un conseil, ou plutôt une remarque, d'une indéniable pertinence de ma faëra.

(Nul but ne saurait exister sans forte volonté. En selle, mon Protégé. Perdus à jamais sont les instants passés à hésiter.)

Okina parle avec sagesse, encore une fois, et pourtant quelque chose dans son discours me cause une pointe d'inconfort. Le fait de l'entendre après une longue période de silence, probablement.


~Suite~


(1 022 mots)

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 12 Mar 2017 12:20 
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Voyage Tour d’Or > Treeof. (8h-17h (le lendemain))

    Ce furent donc à trois, dépareillés de nombreux des leurs, qu’ils reprirent la route vers Treeof. Le semi-elfe milicien, protecteur d’Ynorie, le massif guerrier de Luminion, et la frêle elfe peu sûre d’elle. Les trois hommes-bêtes promirent de faire tout leur possible pour retrouver Algaries. Le chemin qui les séparait de Treeof était encore long, près de deux jours de chevauchée. Par chance, le trajet ne fut guère dangereux, et même l’impression d’être observé se résorba alors qu’ils avançaient vers leur destination. Ils ne croisèrent personne, ni être ni animal, pendant leurs deux jours de voyage. Ils campèrent posément à l’abri de la canopée forestière, et le lendemain, alors que la journée déclinait, Kiyoheïki aperçut qu’ils étaient arrivés à destination. Treeof était visible, au détour des arbres, au bout du chemin. Ils arrivèrent à une fourche. S’ils poursuivaient tout droit, ils parviendraient dans le cœur de la cité de la forêt. EN tournant à droite, un chemin qui descendait légèrement, ils parviendraient jusqu’aux bords du Lac Pâle, et au Palais de Sheeala d’Argentar. À gauche, en revanche, ils iraient jusqu’au manoir des D’Omble, leur propriété surplombant la cité forestière.

[HJ : Terminez votre RP sur votre décision de direction (vous pouvez vous séparer, bien entendu). Les apartés sont possibles entre vous et avec Krayne pendant les deux jours de chevauchée.]

[Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (aide à Algaries) + 0,5 (décision de poursuivre) + 1 (bonus longueur).
Galelia : absence excusée.]



Forêt d’Emeraude – Bois Sombres (22h15)

    Le filet n’était pas encore suffisamment abimé pour dire de s’en libérer aisément lorsqu’Algaries reçut un coup de pied puissant dans le dos. La force de ce dernier ne souffrait d’aucune équivoque : c’était l’ours qui avait frappé avec virulence le lupin noir. Et aussitôt, il apostropha ce dernier avec fougue et colère :

    « Arrête de t’plaindre. Puis réponds à nos questions, foutu étranger. Qu’j’’aie pas à m’répéter. »

    Nul doute qu’un coup suivrait, si le lupin demeurait muet… Ce qui ne l’arrangeait pas, bien sûr.

[Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (tentative de gagner du temps) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Mer 15 Mar 2017 19:36 
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Après avoir entendu de la part des trois Pâles l'assurance qu'ils feront leur possible pour retrouver le Ser Algaries, je lance ma monture sur la voie menant à Treeof. Quelque part, voir mon groupe diminuer à ce point m'affecte un peu. Je regrette de ne pas avoir été plus curieux au sujet de mes compagnons, mais la pensée ne demeure pas. La Forêt d'Emeraude demeure dangereuse. Je m'efforce donc de faire attention à la voie et aux environs. Toutefois, malgré le temps qui passe et les lieues qui défilent, rien d'hostile ne semble vouloir nous barrer la route. Même l'impression d'être épié finit par s'estomper. Un bivouac en milieu de journée sans échange particulier et de rares pauses pour laisser les bêtes souffler un peu rythment le trajet.

Le soir tombant, notre trio déniche un coin abrité par la canopée, assez proche de la voie pour ne pas la perdre. Un campement sommaire est monté avant que mes compagnons et moi commencions à manger. Distraitement, pour m'occuper entre deux bouchées, je réorganise le contenu de mon sac. Mes sachets de plantes sont toujours là, mais sans ustensiles de cuisine, impossible de préparer la moindre infusion. Un froissement de papier attire mon attention, et je réalise qu'avec tous ces événements, j'ai totalement occulté l'existence de ces parchemins. Des techniques magiques et une de combat. Celle-ci m'interpelle par des schémas et des conseils de posture. Je pense savoir comment occuper le temps qu'il me reste avant que la nuit tombe et que je prenne mon tour de garde.

Ma ration avalée, j'étudie le parchemin de cette technique de combat inconnue. Elle est très intéressante, indiquant quels points du corps viser pour handicaper une cible. Avisant un arbre aux larges branches, non loin d'un de ceux nous ayant servi de siège, je fais quelques mouvements sans frapper, superposant mentalement l'image d'un adversaire à celui-ci. Toutefois, l'exercice est différent de la manipulation de ma magie. J'ai moins d'affinités avec l'art du combat qu'avec ma lumière.

Lorsque je reprends ma posture de départ, j'aperçois du coin de l’œil la silhouette du grand humain. J'ai l'impression qu'il vient de jeter un regard à ce que je fais, mais quand je l'avise, le Ser Vassiliev se détourne. Il a un visage un peu fermé, mais tout en lui me donne la sensation qu'il est peut-être moins inaccessible que le Ser Edmar Dongho.

"Vous semblez pensif, Ser Vassiliev. Quelque chose vous préoccupe ?"

Ma question semble le tirer de ses pensées un peu brutalement. Il finit par me répondre pendant que j'effectue un moulinet de mon arme, copiant la posture dessinée sur le parchemin. Il n'est pas ravi que nous ayons laissé le liykor à son sort. Moi non plus je n'apprécie pas l'idée d'avoir du poursuivre sans notre compagnon, quand bien même j'ai foi en les Pâles que nous avons rencontré.

"Nous n'aurions pas du le laisser partir seul en premier lieu. J'aurais du me montrer plus ferme à ce propos."

J'assène un léger coup du plat de ma lame sur une branche, mais le point d'impact n'est pas exactement là où il le devrait. Là, j'aurais percuté le milieu du membre et pas une articulation. J'ai encore du travail à faire, et la pointe de frustration liée aux paroles de mon interlocuteur humain n'aide pas. Toutefois, me flageller moralement à ce sujet n'apportera rien. Concentré, je prends le parti de dévier la conversation.

"Doutez-vous des capacités des Pâles que nous avons rencontré ?"

D'un lent mouvement circulaire, je ramène mon Fang Bian Chan à moi et avise mon interlocuteur. Son regard et son expression sont indéfinissables. Il doute, incertain de ce qu'il doit penser de cette rencontre avec des hommes-bêtes, m'apprenant que les rares cerfs qu'il a vu sont ceux qui ont fini en ration. J'esquisse un léger sourire pensif, doutant pouvoir le rassurer.

"Il y a cinq années en ce monde, les Pâles ont fait partie des peuples repoussant les armées du Seigneur Vallel, y compris là où la Tour d'Or se dresse. J'en ai été témoin. Un bras fort, un coeur vaillant, une grande volonté et une défiance certaine envers la magie. Leur apparence est devenue surprenante pour qui ne les a pas côtoyé auparavant, c'est vrai."

Mettant un peu plus d'application dans mon geste, je pose rudement ma lame contre le tronc de l'arbre à hauteur de genou. Sauf que c'est la mienne, pas celle d'un possible adversaire adulte. Aucun découragement en moi, juste la volonté d'une nouvelle tentative.

"Par delà leur aspect, ils ont un cœur de guerrier. Ce ne sont pas de simples bêtes, et cette part animale existait en eux bien avant. Puissent-ils ne pas s'être trop éloignés du peu que j'ai appris d'eux..."

Je me concentre un peu, calculant mieux la trajectoire de ma lame évasée et jetant régulièrement un œil sur le parchemin. Les instructions sont étonnamment claires, à se demander le temps qu'il a fallu à leur rédacteur pour trouver tous les termes les plus justes. Une question me taraude, et je la lui pose. Celle de savoir s'il n'a jamais côtoyé d'autres hommes-bêtes avant, en-dehors du Ser Algaries. Sa réponse est négative et va même plus loin que ma question, puisqu'il qualifie les garzoks en tant que tels. Des ennemis dont la pensée lui fait serrer les poings. L'attitude de mon interlocuteur m'interpelle, m'incitant à planter ma lame dans le sol en l'avisant. Je devine qu'il a aussi eu sa part de sales histoires à cause des forces oaxiennes.

"Vous évoquez ces ennemis au passé, Ser Vassiliev. Puis-je supposer que vous avez servi dans les armées kendraines ?"

Là encore, une confirmation. Il était Capitaine de la seconde troupe d'infanterie du Duché de Luminion. Je ferme un instant les yeux, cherchant dans ma mémoire si j'ai entendu parler de cette troupe, mais rien ne me vient. Une erreur que de ne m'intéresser qu'à mon peuple et pas à ceux qui sont nos plus proches voisins. Ce Duché est exposé au même titre que ma Patrie, et la façon de se tenir de mon interlocuteur me fait me demander s'il n'a pas vécu plus grave que ce que je pensais. Ôtant ma lame du sol, je la nettoie du pouce avant de poursuivre. Ma curiosité me pousse à en savoir plus, mais il n'est pas dans mes intentions de le mettre mal à l'aise. Je m'efforce de choisir mes mots pour ne pas le braquer ni le coincer.

"Départ volontaire ?"

La réponse le fait s'assombrir, et elle est sans appel. Désertion. Un mot aussi effroyable que les conséquences sous-entendues. Le Ser Vassiliev a bel et bien une histoire grave et qui le ronge encore. Je tente de ne pas juxtaposer mes valeurs ynoriennes à son attitude, mais je sais que ce crime n'est pas facilement excusable. Déserter signifie abandonner ses camarades, son devoir, sa mission, et possiblement mettre en danger de nombreuses vies. Toutefois, il s'est déjà raconté comment certains soldats ont évité la mort malgré leur désertion, lorsque leur supérieur a fait preuve d'un manque de discernement évident.

J'éprouve tout de même quelques difficultés à lui assigner ce qualificatif. Il ne me donne pas l'impression de pouvoir tourner le dos aux siens, surtout vue la dévotion qu'il a envers Dame Galelia. Avais-je vu juste ? Est-ce un moyen d'expier sa faute ? J'avise un espace où m'asseoir pour poursuivre la conversation, m'enquérant des circonstances de sa situation. Faux-pas. Je me suis montré trop curieux et mon interlocuteur me le fait comprendre non seulement en détournant le regard, mais en coupant court à notre échange. Je patiente un instant, attendant de voir s'il se décide à reprendre la parole et adressant un rapide regard à Dame Galelia, embarrassé à l'idée que notre discussion puisse la déranger. Voyant que l'homme conserve son mutisme, je me relève pour reprendre mes exercices. Après avoir relu le parchemin encore une fois et pointé ma lame vers la branche visée, je m'adresse à mon interlocuteur sans le regarder.

"Si votre cœur a un jour besoin de se soulager de ce poids, je vous prêterai l'oreille, Ser Vassiliev. Je suis moi-même milicien, mais d'Ynorie. Ni juge ni bourreau. Et tel que vous me voyez, j'ai encore beaucoup à apprendre."

D'un moulinet bien plus direct et précis, j'abats ma lame là où je vise, sans laisser de marque sur le végétal. J'imagine que c'est sa situation qui l'a poussé à venir en Aliaénon. Contre toute attente, le combattant finit par m'expliquer après un soupir lourd de sens.

"C'était il y a deux ans. Et je ne passe pas un jour sans y penser. Sans me dire que j'aurais pu les sauver, tous. Deux ans en geôle, avant d'être relaxé. Mais sans être réintégré dans l'armée. La seule raison de vivre qui me restait."

Je m'efforce de ne pas le regarder, convaincu que se savoir observé le ferait taire. À la place, je poursuis mon exercice pour maitriser cette technique de neutralisation d'adversaire. Son histoire le ronge, comme je m'en étais douté. Des vies qu'il n'a pas pu sauver le hantent, deux années en tant que prisonnier l'ont marqué au fer, et au lieu d'être un héros, il est devenu paria. Ses dernières paroles me font suspendre mon mouvement.

"À vous entendre, vous êtes venu en ce monde..."

J'oriente mon regard violet vers lui.

"Avec l'idée de ne pas en revenir."

Ser Vassiliev reprend vie sous mes yeux, réfutant totalement cette idée et la corrigeant. Il est là pour accomplir ce qu'il n'a pas pu faire en Yuimen. Je laisse un sourire approbateur se dessiner sur mon visage l'instant d'avant stoïque.

"Aliaénon est terre d'opportunités. Vous ne pouvez qu'y trouver votre place et ce que vous recherchez."

J'avise brièvement Dame Galelia.

"Vous avez déjà commencé."

Krayne Vassiliev avise l'elfe avec un demi-sourire, ne répondant à mon affirmation que par un léger grognement que je pense pouvoir qualifier d'approbateur. Je lui adresse un signe de tête respectueux, songeant que je ne veux pas enchainer sur autre chose. Le voir avec une expression un peu moins fermée me suffit. J'ai l'impression d'avoir beaucoup appris en cette soirée, et le fait que ma lame touche avec exactitude les endroits que je vise ne fait que me conforter dans ce sentiment. Je suis serein et cela se voit. Je suis prêt pour la nuit à venir.


Nul dérangement pendant le temps de repos. Nous repartons le matin en suivant la sente. Les chevaux tiennent la cadence, les paysages défilent, et une pointe d'impatience mêlée d'appréhension commence à se ficher dans mon torse. J'ai hâte et redoute d'arriver. Mes amis me considèrent-ils toujours ainsi ? Nous feront-ils bon accueil si je demande l'hospitalité pour nous trois ? Qu'est devenue Talia ? A-t'elle finalement pris époux également ? Cinq années peuvent changer tant de choses, mais pour moi, cela fait à peine une poignée de jours que le banquet s'est déroulé. Que ses questions ont fait leur chemin dans mon esprit... Je ne dois pas y songer. Je n'en ai pas le droit. Il me faut réfléchir à autre chose, comme... L'enfant à naître de sa soeur à mon départ se porte-t-il bien ? A-t-il vu le jour à demi animal ou non ? Tant de questions à poser. Mais en tant qu'ynorien, je suis également préoccupé par notre apparence. Chevaucher en continu n'aide pas à rester présentable.

Enfin, alors que le jour décline, j'aperçois la cité forestière. Amenant ma monture à ralentir à une fourche, je l'incite finalement à s'arrêter et me tourne vers mes compagnons.

"Treeof, enfin. Je compte prendre la voie de gauche. Elle mène vers la propriété de mes amis, la famille D'Omble. Je pense qu'ils seront enclins à nous offrir leur toit, mais les temps sont rudes. Rien ne saurait être sûr. Je comprendrai si vous préférez trouver une auberge ou un logement par vous-même."

Je marque une courte pause, avisant le chemin menant au palais entouré de son lac puis reportant mon attention sur mes compagnons.

"Quoi qu'il en soit, nous devrons aller voir Sa Majesté au matin, si elle est en son palais. Ce sont mes intentions, en tous cas."

Je flatte l'encolure de mon cheval, attendant la décision de la Dame et de son chevalier avant de me rendre à destination.




- 2 040 mots
- Lecture du parchemin de la CCAA "Coup ciblé"

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Dernière édition par Kiyoheiki le Jeu 30 Mar 2017 23:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 17 Mar 2017 18:51 
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Concentré comme je l'étais et mon gémissement atténuant les bruits alentours, je n'entendis pas la bête s'approcher de moi. J'entendis seulement l'élan du coup un instant avant l'impact. La patte de l'homme-ours vint frapper violemment mon dos. Le choc fut violent mais plus encore que la douleur physique ce fut l'humiliation de la situation qui me fit grincer des dents. Je n'étais pas encore parvenu à abîmer suffisamment le piège pour m'en extraire et j'étais encore à la merci des deux carnivores.

Mon agresseur réitéra la question de ma présence ici. Il n'y avait aucun doute au ton de sa voix que d'autres coups suivraient si je ne coopérais pas. Les deux carnivores avaient décidé de me traiter en ennemi. Je maudissais mon insouciance. J'avais été négligeant et j'étais tombé dans un piège grossier. Il était clair que je ne pouvais rien espéré de mes deux assaillants si je leur révélais mon infirmité. Il semblait préféré la violence à toute communication en premier recours. Je n'avais aucun doute sur le sort qui m'attendait s'il comprenait que je ne pouvais simplement pas leur répondre.

Je n'avais qu'une seule solution: il fallait que je parvienne à m'échapper. Le coup avait mis un terme soudain à ma plainte, je me doutais que recommencer ne mènerait à rien. Dans l'obscurité de la nuit je me contentais donc de garder le silence. Ils ne semblaient toujours pas avoir remarqué ma tentative de sabotage, aussi je repris mon œuvre le plus discrètement possible. D'autres coups viendraient mais je pouvais le supporter. De toute façon je n'avais pas le choix.

(((263 mots)))

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Multi d'Harper


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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 17 Mar 2017 23:19 
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Un hoquet de surprise et un fugace sourire furent les premières réaction de Krayne à ma demande, mais il retrouva très rapidement son air renfrogné habituel. Mon cœur rata tout de même un battement lorsqu'il me répondit par l'affirmative. Ainsi le grand guerrier à la hache allait prendre une apprentie sous son aile. Toute guillerette, j'allais me coucher et me roulais dans ma couverture. Je m'endormis en pensant à ce qui m'attendais. Je me voyais déjà plantant mes flèches en plein cœur de ma cible ou découpant la chair aussi simplement que de couper une pomme.

Cependant, le rêve laissa place au cauchemar... Nous étions sur une zone dégagée en terre battue, Krayne était devant mois, sa carrure imposante occupant tout mon chant de vision. Le seul point positif était qu'il souriait... hélas son sourire n'était pas bienveillant, loin de là... L’entrainement commença alors, une série de pompe, des flexions, des tours de pistes, des montées à la corde, alors qu'il n'y en avait aucune au début du rêve... et tout ça en boucle, sans aucune pause. J'étais déjà exténuée après la première session d'exercices, la seconde me laissa chancelante et titubante, j'étais à terre à la troisième... et pourtant, j'aurais déjà dû me réveiller sauf que le cauchemar n'en terminait pas. Toujours cette même série, encore et encore, puis vinrent s'ajouter des poids, aux chevilles, aux poignets. Je me trainais comme une limace, je ne courais plus, je ne marchais plus, je rampais et pourtant je continuais, comme possédée, incapable de faire autrement que de m'exécuter aux ordres de Krayne. Cela semblait durer des heures, des jours, c'était interminable... Je finis tout de même par rouler sur le dos lors d'un moment de relâchement et je perçus comme une aura sombre et mouvante autour du guerrier qui malgré son coté vaporeux avait clairement la forme cornue d'un démon. L'homme s'approcha alors de moi et brandit sa hache, son sourire carnassier toujours accroché à ses lèvres, avant de me l'abattre en pleine tête.

Je me réveillais enfin en sursaut, bien que personne ne s'en rendis compte...

En effet, tout le monde était déja debout et les conversations entre les hybrides et Kiyo allaient bon train. Algaries n'était pas revenu de son escapade dans les bois et ils étaient en train de discuter sur la conduite à tenir. Il me fallu quelques minutes pour me remettre de mes émotions de la nuit et ressuyer la sueur qui perlait sur mon corps avec un coin de ma couverture. En voyant la trace sombre laissée sur le tissu je repensais au fait que cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas pris un peu soin de moi et même si cela n'égalait pas la puanteur que pouvait exhaler un homme, je commençais à sentir le cheval et la crasse et la poussière de ces journées de chevauchée commençais à ternir ma peau plus que ce que considérait comme acceptable. Cependant... j'étais entourée d'individus masculins et l'idée d'aller me baigner dans une rivière glaciale à la vue de tous les regards ne m'enchantait franchement pas... Il allait falloir que je tienne encore un peu jusqu'à ce que nous ayons rejoins un minimum de civilisation.

Le temps de ma réflexion sur ma propreté, les autres avaient pris leur décision et nous allions laisser Gleipnir et ses camarades partir à la recherche de l'homme-loup tandis que nous continuerions notre chemin vers Treeof, Kiyo tout du moins irait dans cette direction, mais j'avais bien l'intention de le suivre, et Krayne, fidèle comme mon ombre, prendrait évidemment le même chemin que moi. Je n'étais pourtant pas rassurée... même si je ne connaissais pas Algaries depuis très longtemps, c'était tout de même l'un des notres et je rechignais un peu à laisser un allié derrière nous, sans doute en proie à un grave danger. Tout en me préparant au départ et en grignotant quelques fruits, je priais de tout coeur pour que les hommes-bêtes le retrouvent rapidement et nous le ramènent sain et sauf.

J'avais passé tout ce temps assez loin des autres et quand je les rejoignis pour le départ et une nouvelle journée à cheval, je me surpris à éviter le barbare, purement et simplement. Regard fuyant, coup d'oeil à la dérobée, mutisme intégral. Tout le reste de la matinée se passa comme ça, en des manoeuvres d'"évasion" plus ou moins fructueuses. Après tout nous n'étions que trois... Nous fîmes une pause rapide à la mi-journée et un repas frugal, à base de pain, de fromage et de viande séchée, puis nous repartîmes, en faisant quelques pauses pendant l'après-midi, et je profitais de l'une d'elle pour aller me soulager. Je revins aussi vite que possible et après une gorgée d'eau, nous lançâmes les chevaux à un trot léger afin de ganger quelques lieues avant que le jour ne tombe. L'épaisse canopée occulta rapidement les derniers rayons du soleil et nous nous décidâmes à nous arrêter lorsque cela devint trop dangereux pour continuer. Je pris l'initiative de démarrer un feu et le temps de ramasser les premières branches nécessaires à l'allumage, je demandais aux deux autres, sans m'adresser directement à Krayne, de s'occuper des chevaux et de ramener un tas de bois plus conséquent. Je sortis donc mon kit contenant un briquet à pierre et des mêches d'amadou. Il me fallu plusieurs essais pour réussir à produire une étincelle suffisament importante pour que la mêche s'embrase, heureusement mes camarades étaient trop occupés pour voir mes echecs. Le repas se fit ensuite dans le silence, chacun concentré sur sa nourriture dont la récurence de goût commençait à devenir monotone et pour ma part, sur l'absence d'Algaries. Nous n'avions aucune nouvelle de lui, ni des hommes pâles... le Lupin avait lui aussi une pierre de vision et je me disai qu'il aurait pu nous faire parvenir un message avant de me rappeler qu'il ne pouvait parler... Je fouillais dans ma besace pour ressortir la petite gemme bleue avec l'idée de lui envoyer un signe. Je me ravisais en entendant une discussion se lancer entre l'Ynorien et mon garde du corps. Je ne pouvais en percevoir le contenu mais je sentis une nouvelle fois une pointe de jalousie à l'idée que quelqu'un puisse parler à "MON" Krayne, réaction purement infantile, tout comme celle que j'avais pu avoir toute la journée en évitant cet homme qui somme toute s'était proposé de me protéger, m'avait suivi alors que je ne savais nullement où aller et qui avait même accepté de m'entraîner. Il allait falloir que j'arrête de me comporter comme une gamine pourrie gâtée en plus d'être faible.

Je sentis plusieurs fois des regards se poser sur moi, tandis que je restais à l'écart pour ne pas déranger les deux hommes. J'aperçus tout de même un parchemin entre les mains de Kiyo, qui n'était non sans me rappeler ceux qu'un humain lisait dans l'aynore qui m'avait permis de rejoindre Oranan. Même si ici, cela semblait totalement différent puisque l'elfe alternait entre lecture et mouvement de combat, lors de mon voyage aérien, un phénomène étrange avait accompagné chaque lecture de parchemin, une légère lueur colorée englobant celui qui s'avérait être un mage, tandis qu'une sorte de chatouille ou de frisson me courrait le long de la nuque, comme si j'avais ressenti un declic au plus profond de moi. Et en parlant de déclic, me revint en mémoire mon petit passage à vide devant la milice de la capitale ynorienne et ce qui en avait été la cause.

Je n'arrivais pas vraiment à mettre la main dessus, le moment fatidique m'échappant à chaque fois, la seule chose dont je parvenais clairement à me souvenir était le vide pur et simple, l'obscurité totale, la froideur avant l'explosion, puis le retour à la normale, les couleurs revenant une à une, me faisant l'effet de les voir pour la première fois, la chaleur retrouvant son chemin dans tout mon corps. Tout ça sentais la magie, mais c'était impossible, je n'avais jamais absobé aucun fluide et encore moins un fluide d'ombre... à Cuilnen, nous avions de mages utilisant la terre, les plantes ou la lumière mais l'ombre était plutôt liée à... Oaxaca. Toute la lumière se faisait maintenant, certes plutôt tardivement... peut-être qu'inconsciement, je ne cherchais pas à en savoir plus, ne voulais pas en savoir plus... Ainsi le liquide mouvant contenu dans la seringue trouvée dans le bureau de mon père était de l'ombre à l'état pur, injectée contre mon gré et à mon insu dans mon corps...

Cette révélation me pétrifia d'horreur. Comment cet être pouvait être mon parent... qu'est-ce qui avait pu l'amener à faire ce qu'il faisait? Ce qu'il m'avait fait, à moi, sa propre fille... mon esprit était totalement bloqué sur cette idée, je ne parvenais plus à réfléchir. Puis peu à peu l'effroi laissa place à la colère, mais une colère contenue, froide, déterminée. Peut-être était-ce ce qu'il me fallait comme "motivation". Je ne tenais pas encore ma vengeance, mais un moyen de la mener à bien. Krayne allait m'initier au maniement des armes, il allait falloir que je trouve un autre maître pour l'art de la magie et je comptais bien, lorsque j'aurai plus de maitrise dans ses deux domaines, je comptais bien créer mes propres techniques de combat mélant sortilèges et passes d'arme. Ainsi l'arme vivante que voulais sans doute créer mon cher et tendre père allait se retourner contre lui...

Emplie de cette motivation nouvelle, j'allais m'emmitoufler dans ma couverture, qui elle aussi allait avoir besoin d'un bon brin de toilette, et même si je ne parvins pas à trouver facilement le sommeil, le peu que je dormis suffit à ce que je sois pleinement reposée lorsque les premiers rayons des soleils percèrent à travers les frondaisons.

Le reste de la journée fila bien plus vite que les jours précédent. Mon cauchemar de l'avant veille me fût utile au final, car ma condition physique n'était pas celle d'un combattant, et les exercices tant haïs s'avereraient fort pratiques pour améliorer ce point, à une dose bien moins importante et un peu plus progressive. Pour ce qui était de l'utilisation de mon couteau et de mon arc, je faisais confiance à Krayne pour trouver les activités adéquates, même si un équipement plus résistant et puissant s'avérerait indispensable. Peut-être y aurait-il à Treeof une armurerie me permettant de trouver mon bonheur. Et en parlant de la cité, un croisement se proposa à nous, la voie centrale menant au coeur de la ville, tandis que celle de droite allait au palais de la reine. Kiyo lui, préférait prendre le chemin de gauche qui allait droit à la maisonnée de ses anciens amis et alliés lors de sa première venue en Aliaénon. Peu encline à ce que nous nous séparions peu avant la nuit, je préférais le suivre, et reporter l'exploration de la cité au lendemain :

"Ser Kiyoheiki, je vous suis chez vos amis. Par contre, je pense aller faire un tour en ville pendant votre entretien avec la Reine. J'espere que ca ne vous derange pas... SI vous tenez vraiment à ce que je sois présente, je le serai."

Nous talonnâme alors nos chevaux pour rejoindre la demeure des D'Omble...

[[ 1857 mots - repas classique à chaque matin/midi/soir]]

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Dernière édition par Galelia le Jeu 23 Mar 2017 01:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 19 Mar 2017 11:24 
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Voyage Tour d’Or > Treeof. (17h30)

    Suite dans le sujet « Treeof ».


Forêt d’Emeraude – Bois Sombres (22h20).

    Devant le silence répété d’Algaries, l’ours grogna de sa grosse voix :

    « Mais il se fout de not’ tronche, ce satané crétin ! »

    Et il asséna un nouveau coup de pied dans le dos du lupin, qui avait réussi à gagner suffisamment de temps pour libérer dans le filet un trou assez grand pour s’y glisser en forçant un peu son évasion. Mais les hommes-bêtes étaient proches, et s’il fuyait, ils le traqueraient sûrement. L’autre commenta :

    « Laisse tomber, on n’en tirera rien là. Ramasse-le, on le ramène au camp. »

    Il était temps d’agir… ou de se laisser faire pour découvrir leur campement.


[Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (sabotage de filet).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 31 Mar 2017 15:38 
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Il y eut un moment de silence perturbé seulement par les bruits de la nuit. L'homme-ours émit un grognement lorsqu'il compris que je ne répondrai pas. Tout en m'injuriant il m'infligea un second coup de pied. Je serrai les dents, j'étais presque parvenu à mes fins ce n'était plus qu'une question de secondes avant que je parvienne à m'extraire de ce piège. Il ne s'était pas rendu compte de ce que je manigançais, j'aurais l'effet de surprise pour moi.

L'homme-hyène prit la parole, devant mon silence il avait déduit que je ne parlerai pas, malheureusement il n'en avait pas compris la raison. Il ordonna à son acolyte de me saisir pour me ramener à leur camp. Je ne comptais pas lui en laissant l'occasion.

Bandant soudainement tous mes muscles je tentai de m'arracher d'un coup du filet. J'espérais que l'effet de surprise et l'obscurité me laisserai suffisamment de temps pour m'enfoncer sous le couvert des bois. Si il ne m'attrapait pas de suite j'aurais l'avantage, ma nyctalopie et le poids de leurs armures joueraient en ma faveur. Pour augmenter davantage mes chance je me préparais, dans le même mouvement, à lancer un coup de griffe dans le visage de mon assaillant le plus proche.

(((204 mots)))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 2 Avr 2017 14:55 
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Forêt d’Emeraude – Campement des Carnivores (23h30).

    S’il sortit, bondissant, de son filet saboté avec une rapidité étonnante, mal en prit à Algaries de tenter de donner un coup de griffes à l’ours, tout proche, qui bloqua le coup en saisissant la patte du lupin au vol, lui empêchant toute fuite. Virulent, il lui retourna une baffe si puissante que le liykor tourna de l’œil et tomba dans une douloureuse demi-conscience, qui dura près d’une heure, pendant laquelle s’il ne put voir grand-chose, sonné par le coup puissant de l’homme-bête, se sentit transporté à même le dos de ce dernier, pendant qu’il entendait les voix de l’ours et de la hyène disserter sans en comprendre le sens, comme si les paroles étaient lointaines, sourdes.

    Lorsqu’il reprit pleinement conscience, il était pieds et poings liés à un pieu de bois fermement enfoncé dans le sol d’un campement forestier formé de tentes de fortune, simples tissus plus ou moins tendus par des branchages. De multiples lanternes éclairaient ces lieux désolés, dont une pauvreté extrême ressortissait, un chaos notable.


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    Plusieurs silhouettes, mi-hommes mi animaux se promenaient de-ci, de-là, mais une seule pourtant restait immobile face à lui, ombre parmi les ombres d’une nuit noire. Lorsqu’il reprit pleinement possession de ses moyens, l’ombre avança vers lui. Une ombre menaçante. Un homme-loup, comme lui, à la fourrure noire et aux nombreuses balafres, caparaçonné d’une armure épaisse. Il faisait près de deux mètres de haut, et toisait le prisonnier de son regard sanguin.

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    Ce fut d’une voix grognante qu’il s’adressa à lui.

    « Toi. Mes hommes m’ont dit que tu traînais il y a peu avec des végétariens, nos ennemis. Qu’en est-il ? Qu’est-ce qu’un prédateur comme toi fait dans ces bois sans se présenter à moi ? »

    Il avait beau être grognant, cet homme-loup n’en était pas moins presque amical. Il cherchait vraiment à comprendre qui était ce lupin attaché devant lui.


[Algaries : -0,5 (retard) + 0,5 (assaut surprise) + 0,5 (fuite)]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 8 Avr 2017 10:16 
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Vouloir donner un coup de griffe pour gagner du temps supplémentaire fut une erreur. Malgré la facilité avec laquelle je parvins à m'extraire du piège de mes ravisseurs, j'avais sous-estimé leur vitesse de réaction. Alors que je lançai ma patte en direction de l'homme-ours ce dernier parvient à me saisir le poignet pour contrer mon coup. Comme un étau sa poigne m'immobilisa. Il avait une telle force que malgré toute ma puissance j'étais totalement bloqué. Avant même que je n'ai le temps de le réaliser il m'asséna un terrible coup au visage et je perdis connaissance.

Mes pensées étaient brumeuses. Je sentais confusément que j'étais en train d'être déplacé dans la forêt mais je perdis toute notion de temps et de distance. J'étais déplacé comme un enfant sur le dos de l'ours. J'avais fais une immense erreur en sous-estimant mes adversaires. Actuellement l'homme-ours parvenait à se déplacer dans la forêt avec moi sur le dos sans pour autant sembler être gênée. De plus la puissance et la rapidité dont il avait fait preuve antérieurement étaient hallucinantes. Malgré mes deux mètres vingt et cent cinquante kilos j'avais été maîtrisé comme un enfant. Un seul coup avait suffit à me mettre hors d'état de nuire.

Lorsque je finis par reprendre pleinement conscience j'étais pieds et poings liés, accroché à une sorte de poteau. Devant moi il y avait une sorte de campement formé de tentes rudimentaires. Je n'avais aucun doute sur l'endroit où je me trouvais, je venais d'arriver au repère du clan des carnivores. Devant moi un homme-loup me ferait face. Seul ma nyctalopie me permit de voir clairement son pelage sombre dans la nuit noire qui m'entourait. Il portait une lourde armure et de nombreuses cicatrices. Il ne devait pas être loin des deux mètres, pour un liykor il aurait été petit. Cependant j'étais maintenu au sol et lui était debout. C'est en me toisant de sa hauteur qu'il s'adressa à moi.

Il m'apprit que j'avais été vu en compagnie des herbivores et m'interrogea sur les affaires que j'avais avec eux. Il enchaîna en me demandant pourquoi, en dépit de ma nature de carnivore je ne m'étais pas présenté à lui en pénétrant dans la forêt. Je grimaçai intérieurement, vu le caractère imprévu de ma rencontre avec mes deux premiers agresseurs, j'avais cru que j'avais juste été malchanceux. Si ils savaient que j'avais été avec les herbivores, les choses seraient plus compliquées. J'eus alors une pensée pour le reste du groupe, ils étaient probablement en danger. Il faudrait que je trouve un moyen de les prévenir amis avant toute chose il fallait que je parvienne à me sortir de cette situation.

Avec mes pattes dans le dos je commençai à éprouver la solidité de mes liens. Je ne comptais pas tenter une fuite comme tout à l'heure. Après avoir constater la force de mes adversaires je voulais à tout pris éviter un affrontement direct. Un seul d'entre eux avait pu me terrasser sans un effort et je me retrouvais maintenant dans un campement peupler de ses individus. Je maudis ma faiblesse.

Je rendis son regard à mon interlocuteur, margé ses airs hostiles il avait eu un ton presque amical. Il devait s'agir de l'homme-loup à la tête du clan des carnivores, les herbivores l'avaient nommé Börte-a-Tchino. Si c'est vraiment de la sympathie qu'il y avait dans sa voix il fallait que j'en tire profit. Peut-être notre ressemblance physique jouerait en ma faveur. Je ne pouvais malheureusement pas lui répondre. J'émis donc un grognement avant d'ouvrir doucement ma gueule en grand. Ainsi le chef pourrait facilement voir mon infirmité. Pendant ce temps, je cherchais toujours un moyen de me libérer les pattes.

(((611 mots)))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 8 Avr 2017 12:00 
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Forêt d’Emeraude – Campement des Carnivores (23h35).

    Lorsque le liykor ouvrit la bouche en grognant pour montrer sa langue (tranchée ? Je n’ai vu l’information nulle part, et me suis du coup rendu compte que tu n’avais pas posté ta description dans le sujet des aventuriers.), l’homme-loup sombre eut un regard plus noir encore, et soupira audiblement.

    « Ouais. Muet, hein ? Tu risquais pas de répondre à leurs questions. »

    Il prononçait ça comme un fatalisme évident notifiant en sous-main la bêtise de ses deux guerriers bestiaux. Il sortit d’une gangue de cuir une dague courbe tranchante et l’approcha de la gorge du lupin, approchant son visage du sien pour l’avertir.

    « Tiens-toi tranquille, où tu perdras autre chose que ta voix, cette fois. »

    Il passa alors sa main dans le dos du noir, et trancha net les liens qui le retenaient au piquet de bois, suffisamment fermement pour qu’il dût abandonner de se libérer seul, cette fois. Le chef de la horde pointa de sa dague les affaires du loup, rassemblées à côté de lui, et réitéra sa question.

    « Tes affaires sont là, y compris ton carnet. Alors je vais poser une fois de plus ma question, et cette fois tu vas me répondre. Que faisais-tu en leur compagnie ? Qui es-tu ? »

    Les pieds du lupin étaient toujours ligotés, limitant sa capacité à se mouvoir, mais ses mains étaient désormais libres.



[Algaries : -0,5 (retard) + 0,5 (introspection) + 0,5 (tentative de se libérer) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 14 Avr 2017 20:31 
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Mon interlocuteur comprit tout de suite mon infirmité. Cette éclairage sur ma condition sembla l'affliger sur ce que ses sbires avaient pu lui raconter. Visiblement il n'étais pas aussi hostiles qu'eux. Du moins c'est ce que je pensais. Il sortit tout de même une lame effilée qu'il me mit sous la gorge comme un avertissement. Il voulait que je sache qu'il n'hésiterait pas à me tuer avant de défaire mes liens. Je me contentai de soutenir son regard sans esquisser le moindre geste. Il trancha d'un coup net la corde qui me retenait les poignet mais laissa celle que j'avais aux chevilles.

Il se posta ensuite de nouveau devant moi. d'un geste de sa dague il me désigna mes affaires qui avait été rassemblées à proximité. Il réitéra ensuite ses interrogations, sur les relations que j'entretenais avec les herbivores et la raison de ma présence ici. Je n'avais pas vraiment le choix et contrairement à ses hommes de mains il semblait être quelqu'un avec qui il était possible de discuter. Je me saisis donc de mon sac, j'en sortis cahier et morceau de charbon. Malgré l'obscurité je voyais parfaitement et je me mis à écrire.

"Je m'appelle Algaries et je n'ai rien à voir avec les herbivores. Ce sont juste eux qui se sont présentés les premiers à mon groupe en proposant de nous guider. Ca n'aurait tenu qu'à moi nous aurions refusé cette offre justement pour éviter d'être mêlé à votre conflit. Nous sommes venus ici uniquement parce que c'est une étape nécessaire pour ce rendre à Treeof. Nous faisons parti d'un groupe bien plus large qui enquête sur le sans-visage. Nous sommes au service du grand conseil."

(((177 mots, il n'a juste plus de langue en fait. Je ferai une description bientôt)))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 15 Avr 2017 09:50 
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Forêt d’Emeraude – Campement des Carnivores (23h35).

    Le chef des Carnivores recueillit le journal et se mit à le lire, avant de se retourner à nouveau vers Algaries avec un air soupçonneux, si tant est qu’on puisse détecter un air soupçonneux sur une face de loup balafré.

    « Mouais. Le Conseil. Cette bande d’inutiles incapables de voir les vrais problèmes, toujours à la recherche d’une chimère. Au nom de quoi se permettent-ils de décider pour nous ce qui est bon pour ce monde ? »

    Il renâcla, et reporta son attention sur le lupin, lui rendant son journal.

    « Treeof est le bastion des végétariens. Tu ne trouveras rien là-bas dans ta chasse du Sans-Visage. Ni nulle part dans cette forêt, d’ailleurs. Par contre ça ne me dit pas d’où un être tel que toi vient. T’es pas des nôtres, ça c’est clair. Mais c’est quoi ton origine ? T’as pas l’air d’un espion, malgré tout, alors je vais t’offrir un choix : soit tu poursuis ta quête du Sans-Visage, et mes hommes te raccompagneront hors de la forêt d’Emeraude, où tu seras chassé et tué si l’on t’y revoit, soit tu restes avec nous, et tu me laisses l’occasion de te convaincre que notre combat est juste, et qu’il vaut mieux que les imbécilités du Conseil d’Or. »

    Il semblait tout à fait sérieux… Et assez peu ouvert aux négociations.

[Algaries : 0,5 (explications).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 21 Avr 2017 18:49 
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Mon interlocuteur prit le livre que je lui tendis après avoir écrit mon message. Il resta un moment silencieux en me lisant. Il releva vite son visage balafré vers moi. Il déclara sans faux-semblants le peu d'affection qu'il avait pour le conseil. Il n'appréciait pas le fait qu'il se croit permis de décider au nom de tous ses habitants ce qui était le meilleur pour ce monde. Il me rendit mon livre avec un bruit de mécontentement avant d'enchaîner.

Il m'annonça que je ne trouverais rien sur le sans-visage ni dans cette forêt ni à Treeof. Il me demanda ensuite d'où je venais, il avait lui aussi tout de suite remarqué que je n'étais pas un membre de son clan. Il termina de parler en m'exposant les deux options qu'il m'offrait: ou bien il me raccompagnait hors de la forêt en me promettant la mort si je revenais ou alors je pouvais rester dans son clan. Il était persuadé de pouvoir me convaincre que son combat était juste.

Je réfléchis un instant au choix qui m'était offert. L'idée d'être expulsé ne me plaisait pas. J'avais encore l'espoir de pouvoir rejoindre mon groupe à Treeof et une interdiction de pénétrer dans la forêt rendrait la chose bien plus dangereuse si n'est impossible. De plus il avait piqué ma curiosité, j'avais entendu la version de Gleipnir sur la cause du conflit qui animait cette forêt, avoir la version du chef des carnivores m'intéressait. De toute façon c'était le meilleur moyen de gagner du temps pour le moment. Je pourrai toujours improviser selon ce qu'il m'apprendrait et les occasions qui se présenteraient.

Cependant je ne me voyais pas expliquer à Börte-a-Tchino que je venais d'un autre monde. Je n'avais aucune raison de lui mentir mais il serait sans doute plus enclin à croire un mensonge que la vérité. J'espérais juste qu'il n'avait pas une connaissance parfaite d'Aliaénon. Je saisis mon morceau de charbon et commençai à lui écrire ma réponse sur une nouvelle page.

" Forêt sombre/savane Tanathéenne. J'accepte de rester avec vous. Pourquoi votre combat est il juste?"

(((346 mots )))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 22 Avr 2017 15:39 
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Forêt d’Emeraude – Campement des Carnivores (23h40).

    Le Chef des Carnivores reprit le livret d’Algaries et fronça les sourcils en lisant, commentant dans un bref grognement.

    « Une Forêt Sombre ? Je n’en ai jamais entendu parler. Mais je sais que nul être ne peut vivre sur les terres de la Savanne Tanathéenne. Tenterais-tu de me duper, loup ? Explique-toi. »

    Il rendit le livre au liykor avant de lui-même répondre à la question qui lui était posée.

    « Qu’à cela ne tienne, je vais te répondre. Tu jugeras toi-même de la justice de nos buts. Regarde autour de toi : ces tentes, ces abris mal construits, éphémères, destructibles et facilement transportables, pour que notre campement puisse voyager dans cette forêt qui est nôtre. Penses-tu que nous vivons de la sorte par choix ? Nous étions autrefois tous des Hommes Pâles vivant à Treeof ou à ses alentours. Mais la malédiction de ces bois nous a changés en ce que nous sommes désormais. Certains étaient carnivores, d’autres non. Et ce sont ces derniers qui, se basant sur de rares cas isolés, ont commencé à prendre peur des nôtres et à nous forcer à rendre de plus en plus de comptes sur nos activités. Nous nous y pliâmes dans un premier temps, jusqu’au jour où ces Végétariens nous chassèrent de nos maisons, de nos familles, de notre cité. Isolés, nous étions voués à la mort. C’est pour cette raison que j’ai rassemblé ces âmes abandonnées autour de ma bannière, pour qu’enfin nous puissions reprendre ce qui nous appartenait, et qu’on nous a volé : notre vie, notre liberté. Cette guerre, puisqu’elle est inévitable désormais, nous devons la gagner. »

    Il lorgna le lupin assis dans la nuit, et trancha les liens de ses pattes de sa lame.

    « Alors, qu’en dis-tu, étranger ? »


[Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (question).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 25 Juin 2017 13:49 
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Forêt d’Emeraude – Clairière de l’Obélisque (12h)

    Ainsi donc, Kiyoheïki et Talia d’Omble quittèrent le Palais de Sheeala d’Argentar sous le regard inquiet mais plein d’espoir néanmoins de la Reine et de son conseiller et protecteur. La Reine des Pâles avait répondu au milicien d’un signe de tête signifiant son assentiment. Talia, elle, attendit d’être à l’écart des officiels pour répondre à son promis, joues empourprées depuis son commentaire badin.

    « Je suis touchée de vos mots, mon Seigneur. Je vous suivrai, donc, avec un plaisir certain. »

    Et ils se mirent en route vers la clairière, qu’ils atteignirent un peu plus de deux heures après, comme l’avait estimé la Reine. La forêt, à cet endroit, était effectivement dense et feuillie, offrant de nombreuses cachettes à qui voulait s’y glisser. Ils ne croisèrent personne en s’y rendant, comme si les lieux étaient désertés. La clairière elle-même était petite, une trouée dans une forêt aux arbres serrés. L’obélisque se tenait en son centre, éclairée par l’un des rares rayons solaires qui parvenaient à percer l’épaisse canopée. Elle semblait irradier d’une lueur verte, comme les symboles étranges qui y étaient gravés, lumineux. De granit, elle semblait cernée des côtes à moitié déterrées d’un immense animal mort.


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    Ils n’eurent cependant pas le loisir de s’approcher davantage. Un claquement se fit entendre, et l’instant d’après, un carreau d’arbalète se planta aux pieds des tourtereaux. Le tireur se fit connaître, apparaissant de derrière l’obélisque. Un homme-loup dont l’identité ne souffrait d’aucun doute : Börte-a-Tchino.

    Image


    Il tenait pointée vers le duo une arbalète chargée. Sa voix grognante et mécontente résonna dans la clairière.

    « Ainsi voilà tout l’honneur d’un être qui n’a su suivre une consigne simple. Qu’est-ce que cette traîtresse fait là ? »

    Talia serra les serres, fronçant les sourcils d’un air farouche, mais c’est bien à Kiyoheïki que le lupin noir balafré s’était adressé.


[Kiyoheïki : noté quand complété.]

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