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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 3 Nov 2017 22:49 
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La décision prise, Sa Majesté tente de faire circuler l'information de son discours prochain. Si la nouvelle parvient aux oreilles des uns et des autres, je ne peux, le moment venu, que constater le manque cruel de présents. Hormis certains visages connus, rares sont les Végétariens qui ont accepté de faire le déplacement. Parmi ces absences criantes, je ne peux que constater celle de son propre chef des éclaireurs. Je m'étais douté que refuser un appui à ses partisans belliqueux risquait de causer des remous, mais jamais je n'aurais cru les germes de la mésentente devenus à ce point racines. Le pouvoir de la Reine semble bien plus fragile encore que je ne l'aurais cru. Toutefois, je me tiens à ma ligne de conduite et approuve ce discours, bien que le manque d'écoute me laisse plus que soucieux.

Plus tard, le Général, Sa Majesté et moi-même sommes tous trois parvenus à la Clairière de l'Obélisque. Face à nous, j'ai la surprise de voir le jeune Celemar Dongho aux côtés du lupin. Toutefois, avant même la moindre salutation, le meneur des Carnivores fait un geste brutal, envoyant dans notre direction quelque chose de bonne taille. Et rouge. Une tête découpée. Et pas n'importe laquelle. C'est celle de l'homme-taureau, meneur des éclaireurs. J'ai déjà vu des morts, qu'il s'agisse de trépas provoqués ou naturels, mais rencontrer le regard vide d'un être rencontré quelque heures plus tôt ne me laisse pas totalement indifférent. Gêné, en vérité, de voir que celui-là même qui m'avait estampillé du sceau de la traîtrise a fait de même en passant outre les ordres directs de sa souveraine. J'aimerais ressentir de l'empathie pour cet être si meurtri par la mort de ses fils qu'il en a été aveuglé, mais mon respect ynorien de la hiérarchie ne peut que m'inciter à une sage prise de distance.

L'homme-loup montre les crocs et prend un ton tranchant, non sans remarquer la réaction terrifiée de la Reine. Cela joue en notre faveur puisque Börte-a-Tchino affirme toujours faire confiance à Sheeala d'Argentar, mais cela amoindrit les chances d'une possible paix, car cette preuve sanglante atteste du degré de détermination des Végétariens. De leur mépris de l'allégeance au trône. Un très mauvais signe, en somme. Un bref instant, je rencontre le regard du Loup tandis qu'il me fait savoir entre les lignes que mon avertissement a été le bienvenu, et que les Carnivores ont pu déjouer l'assaut sans grande difficulté. Le formuler ainsi est quelque peu audacieux, mais le Lupin semble me faire assez confiance pour accorder du crédit à mes paroles. C'est une bonne chose, contrairement à la situation. Il semble que si la tête brûlée des éclaireurs ait perdu la sienne, le reste des combattant est retenu prisonnier.

(Divine Gaïa... Parmi tous les futurs conçus par votre créateur, il a fallu que soit choisi celui-là.)

La guerre est inévitable. Ce sont les mots de l'homme-loup tandis qu'il nous informe de ses projets : regrouper des forces, renforcer leurs positions puis, lorsque le moment sera venu, marcher sur Treeof. Si leur foyer leur reste clos, la force sera employée et le sang gorgera le sol de la forêt d’Émeraude. Au moins, Börte-a-Tchino est bien plus sage que son attaquant, et il nous laisse implicitement la chance de convaincre les Végétariens de changer d'attitude avant de devoir prendre les choses en main. Lorsqu'il tourne les talons, je ne peux que me constater habité par un sentiment de calme. Je m'y étais attendu et ne suis pas aussi bouleversé que la Reine ou son Général.

C'est ensuite à l'archer de parler. La première chose dont il m'informe est d'avoir pris le parti des Carnivores en constatant la violence animale grondant dans le coeur des Végétariens, y compris à l'égard du campement civil. Le jeune homme choisit de demeurer à mes côtés, contrairement à son taciturne frère, car il envisage un troisième camp : celui de la neutralité active, destiné à amoindrir les tensions et les pertes. Il m'enjoint à contacter les autres étrangers parcourant Aliaénon, car leur soutien ne sera pas de trop. Le regard de la Reine m'y incite également et je ne peux qu'aller dans leur sens. Je me saisis de ma Pierre de Vision, réfléchis un instant à mes paroles en observant un reflet bien sombre puis me lance.

"Porteurs de pierre de vision, ici le Ser D'Esh Elvohk Kiyoheiki d'Oranan. Je vous en conjure, prêtez-moi l'oreille, yuiméniens."

Je marque un temps d'arrêt, laissant à mes interlocuteurs le temps d'amener leur dispositif à portée d'écoute.

"La situation en la Forêt d’Émeraude est devenue critique. Le peuple Pâle s'est scindé en deux factions et s'apprête à basculer dans une guerre civile. Il n'est pas encore trop tard pour agir, mais les rares voix cherchant une issue pacifique ne pèsent pas assez dans la balance du conflit. Il nous faut les vôtres. Les Pâles et Aliaénon ont besoin de vous en Treeof ! Je vous en dirai davantage à votre arrivée. Faites au plus vite."

Mes doigts se serrent lentement sur l'objet.

"Puissent-ils être nombreux à répondre."

Mon regard violet remonte à la rencontre de celui du jeune archer.

"Sombres cieux donnent plus de valeur à chaque rayon de soleil. Je suis soulagé que vous alliez bien, Célémar."

Un mince sourire glisse sur mes lèvres avant de s'estomper rapidement. Si mon intention est sincère, le cœur n'y est pas. Pourvu que les autres ressortissants de Yuimen soient aptes à réussir de concert là où j'ai échoué seul.





(912 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Ven 17 Nov 2017 16:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 11 Nov 2017 10:21 
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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 19 Nov 2017 11:16 
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Forêt d’Emeraude – 11h (Yurlungur, Sibelle, Sirat)

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    Nastya ne semblait pas partager l’avis de Sirat et Sibelle concernant les carnivores de cette forêt. Lorsqu’ils lui annoncèrent leurs intentions, elle précisa qu’elle resterait, quant à elle, à Treeof. Pour aider ceux qui défendent leur famille et leur cité d’un ennemi violent. Ceux qui avaient appris à connaître la guerrière du Nosveris savaient que ce point était sensible pour elle. Le Chevalier Gasaru, lui, avait précisé qu’il resterait chez les D’Omble pour enquêter davantage sur leur vision de la situation, car il pensait qu’une solution pacifique était encore possible, et que c’était son devoir d’éviter toute guerre, tout conflit, sur ce monde. Il n’avait, par son code, pas le droit de prendre parti. Mais il souhaitait rester en contact avec Sibelle et Sirat, pour connaître la version « carnivore » de cette affaire complexe.

    Ainsi, ils n’étaient que deux à s’aventurer dans la verte forêt d’Emeraude. Sous les lueurs de la matinée, une fois enfoncés dans la verte profonde, après une heure d’avancée complexe sur leur monture ; la forêt était dense, et peu praticable par les chevaux, raison sans doute pour laquelle les centaures parmi les Pâles avaient préféré fuir vers les Plaines du Nord ; ils purent admirer le spectacle qui donnait son nom à cette forêt. La lumière du jour filtrait à travers les larges feuilles de la canopée, se teintant du même vert tendre de celle-ci pour éclairer les lieux. Aucun artifice, mais l’ambiance était presque magique. Ils descendaient vers le sud. Le souci était, et ils s’en rendirent compte, qu’ils ne savaient pas du tout où se trouvait le camp des Carnivores. Il leur avait été dit qu’ils étaient nomades, ne cessant pas de se mouvoir pour éviter d’être attaqués. Il leur avait été dit qu’ils se rendaient plus au Sud de la forêt, vers les Marais d’Eaunoire, qu’ils mettraient un certain temps à atteindre, à cette allure. Près d’un jour complet de marche. Et encore, rien n’indiquait qu’ils les trouveraient alors facilement.

    De son côté, Yurlungur était partie seule, sans plus d’indication que Sirat et Sibelle pour localiser le camp des carnivores. Elle était dans le même genre d’environnement que ces derniers, une forêt dense illuminée d’une lueur émeraude. À cette différence près qu’elle se sentait irrémédiablement guettée, observée. Suivie. Elle eut la confirmation de cette sensation après une bonne heure de marche, lorsque dans son dos, une voix mâle l’apostropha.

    « Alors, vous pensiez vraiment pouvoir braver seule les dangers de la forêt, et faire face à Börte-a-Tchino, jeune fille ? Sachez qu’il est le loup aux abois, et que cette forêt est son domaine. Vous n’aurez rien contre ma présence, je gage. »

    Elle put voir, derrière elle, la silhouette familière de Celemar Dongho, dans son armure de cuir et d’acier, arc sur le dos, et visage balafré, mais souriant et avenant.

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    Sans attendre la réponse de la jeunette, il poursuivit.

    « Leur campement est au Sud. Mon frère s’y trouve, nous pourrons aisément les localiser. Mais je veux d’abord être certaine de vos intentions : comptez-vous les aider dans ce conflit, ou leur mettre des bâtons dans les roues ? »


[Pour tous les trois, des apartés sont possibles. Entre vous pour SIrat et Sibelle, avec Celemar pour Yurlungur.]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Lun 20 Nov 2017 13:12 
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Natsya et Gasaru ne participèrent pas à l'expédition décidée par le couple de mercenaire. On pouvait percevoir chez Natsya que cette situation faisait appel à des émotions enfouit en elle lié à un vécu bien malheureux. Son visage semblait, malgré une fermeté d'apparence, revivre ces événements douloureux avec ces funestes circonstances.
Gasaru lui souhaitait rester sur place et trouver une solution pacifique à ce conflit à venir.

C'est seul que Sirat et Sibelle pénétrèrent dans la forêt. Sous la futaie, une toile émeraude de feuille et de branche se tissait au dessus de leur tête. La lumière du soleil filtré par les bouquets d'arbres, perçait cette hymen sauvage, pour déposer une douce chaleur sur leur épaules. C'est de cette aurore verte et acide qui caressait chaque chose en ce lieux que la forêt tirait son nom. L'humidité ambiante s'accrochait à leur peau, leur vêtement les rendant moite, plus l'heure avançait.

Les amants d'un baiser éphémère se retrouvaient seul. Ils n'avaient pas reparlé de leur embrassade passionné depuis cinq jours. Ils se laissaient balancé, par le battement des hanches de leur monture. Le silence n'était coupé que par le bruissement des sabots sur la mousse dans laquelle ils s'enfonçaient et le gazouillement d'une faune discrète et peureuse. Il n'y avait pas de gêne, juste une profonde retenue et un grand professionnalisme de la part des deux combattants.

L'humoran ne disait rien, les yeux plissé sur cet horizon barré de barreaux d'écorces, se perdant dans ce ciel jade. Il ne se passait rien et le camp ne semblait pas si facile à trouver. Leur monture était ralentit par la végétation.

On pourrait crier ? dit il finalement en rompant le calme ambiant.

Ils s'arrêtèrent mais ne descendirent pas de leur chevaux. Sirat se pencha en avant sur le sien écoutant Sibelle, qui proposait plutôt d'écouter le bruit ambiant et d'envoyer un message à Gasaru pour qu'il les informes de la direction.

Sirat hocha de la tête et tendit qu'elle lançait son recours via la pierre bleue, il mit pied à terre.
Il fit quelque pas, et s'accroupissant tenta lui aussi de jauger les alentours pour voir si il détectait quelques choses.

Citation:
359 mots

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Lun 20 Nov 2017 13:33 
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Nastya ne partageait pas l’avis de Sibelle et de son compagnon, elle préférait demeurer à Treeof afin d’aider à défendre les familles d’un ennemi violent. Elle n’eut pas besoin d’en dire plus, Sibelle compris que contrairement à elle, Nastya se rangeait du côté des herbivores et considérait les carnivores d’ennemis et de dangereux. Sibelle ne dit mot et se tourna vers Gasaru. Ce dernier ne les accompagnerait pas également, mais pour des raisons différentes. Il annonça vouloir demeurer auprès de la famille D’Omble. Il adoptait une vision plus neutre, obligé par son code de chevalier, et songeait à une solution pacifique de régler le conflit. Sa réponse déçue un peu Sibelle qui appréciait bien ce chevalier et aurait bien aimé profiter de sa présence lors de sa mission chez les carnivores. Par contre, elle fut contente qu’il veuille garder le contact et acquiesça positivement lorsqu’il lui en fit la demande.

« Je vous tiendrai au courant sans faute des informations utiles que nous recueillerons. »

Ce fut donc sur son fin destrier roux qu’elle suivit Sirat, monté sur un imposant cheval arborant une magnifique robe noire, vers la forêt d’Émeraude. Cette dernière s’avérait plus dense que Sibelle n’aurait pensé. Par conséquent, l’avancé se faisait lentement, et pas vraiment plus rapidement que s’ils avaient été à pied. Après une heure à ce rythme, ils se retrouvèrent tout de même suffisamment enfoncés dans la forêt pour apprécier sa beauté. Et ce fut à ce moment que Sibelle comprit que le nom Émeraude correspondait à la couleur que prenait la flore de cette forêt lorsque les rayons lumineux du jour se réfléchissaient sur les larges feuilles afin d’arborer cette douce et réconfortante lumière verte.

Les deux guerriers descendaient vers le sud, puisque le veille on leur avait indiqué que les carnivores se rendaient plus au sud de la forêt, vers les Marais d’Eau noire. Par contre, après une journée passée sur le cheval qui adoptait un rythme de marche, ils n’avaient pas trouvé encore le camp des carnivores. On les avait aussi informés que le clan des carnivores étaient nomade, se déplaçant continuellement afin d’éviter les attaques surprises. Ce qui ne faisait que diminuer leur chance de les trouver.

En venant sans doute à la même constatation que Sibelle, Sirat rompit le silence en proposant de crier. La belle qui disposait d’une bonne ouïe fit plutôt une autre proposition.


« Cela pourrait fonctionner seulement s’ils se trouvent à proximité…. Mais ça ne doit pas être le cas, sinon, ils seraient sûrement venus nous retrouver…. Physiquement, tu pourrais facilement passer pour un carnivore. »

Ils arrêtèrent leur monture et sans en descendre Sibelle proposa.

« Je pourrais envoyer un message à Gasaru lui demandant s’il pouvait s’informer auprès des maîtres d’Omble et nous fournir ensuite les informations pour se rendre au camp…. Mais d’abord, je veux qu’on reste un moment immobile afin que je tende l’oreille. Comme tous les elfes blancs, j’ai une bonne acuité en ce qui concerne les sons de la forêt… un son anormal ou un silence non régulier pourrait nous mettre sur la piste. »

Sirat lui répondit par un signe de tête positif, suite à quoi il mit pied à terre et jaugea les lieux. Ils demeurèrent immobiles quelques minutes pendant lesquelles Sibelle écoutaient les bruits de la forêt ainsi que ses silences.

La guerrière prit ensuite sa pierre de vision entre les mains et envoya le message à Gasaru


« Message pour le chevalier d’Or Ser Gasaru de la part de Sibelle. Nous avons marché quelques heures direction sud dans la forêt d’Émeraude sans trouver le camp des carnivores. Pouvez-vous nous donner des indications, des indices qui nous permettraient de les trouver ? Sinon, pouvez-vous prendre les informations auprès des maitres D’Ombles et nous les transmettre ? »


(((611 mots
- Tends son oreille d’elfe (profitant de sa capacité raciale.
-Message de Pierre de vision :
Destinataire : Ser Gasaru, chevalier d’Or
Message : Message pour le chevalier d’Or Ser Gasaru de la part de Sibelle. Nous avons marché quelques heures direction sud dans la forêt d’Émeraude sans trouver le camp des carnivores. Pouvez-vous nous donner des indications, des indices qui nous permettraient de les trouver ? Sinon, pouvez-vous prendre les informations auprès des maitres D’Ombles et nous les transmettre ? )))

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Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Sam 25 Nov 2017 15:47, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Mer 22 Nov 2017 19:09 
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...

La Forêt d'Émeraude, loin d'être aussi facile à traverser qu'elle l'aurait pensé, étaient dénués de tout chemin clair et précis, la forçant à s'aventurer au hasard dans la direction qu'elle pensait être la bonne. Elle savait que les carnivores se déplaçaient sans cesse, afin de garder leur position exacte inconnue des végétariens et ainsi gagner un avantage stratégique net sur eux, aussi n'avait-elle aucun espoir de les trouver au petit bonheur de la chance. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était attendre d'être arrivée suffisamment proche pour que ce soit eux qui lui tombent dessus, et non le contraire. Après tout, ils allaient bien finir par se demander ce que faisait une gamine seule, au milieu de ces bois denses, alors qu'une véritable guerre civile couvait dans les environs et menaçait à tout instant de déverser rage et horreur sur ces terres.

La forêt était pourtant si calme... Peut-être parce qu'elle était là, nulle bête sauvage ne se montrait, et les cris d'animaux restaient lointains, étouffés par le labyrinthe de feuilles et d'écorce. La Forêt, fatalement, semblait attendre avec angoisse l'heure des combats et le déluge de sang qui allait nourrir son sol et vider ses bois. Sous cette lumière émeraude, l'enfant était un détail incongru, petite touche aux couleurs contrastantes qui venait comme une mouche sur le chef-d'œuvre d'un maître - comme un petit écart chaotique dans l'heureuse destinée du monde.

Mais, malgré tout ce calme et cette ambiance si agréable, il y avait quelque chose qui clochait. Non pas qu'elle fût surprise du recul qu'elle gardait vis-à-vis de la beauté subjective de ces lieux - s'émouvoir pour quelques arbres et deux-trois pigeons, c'était bien plutôt l'attitude d'un elfe benêt que la sienne, plus dure et pragmatique -, mais plutôt qu'elle se sentait... mal à l'aise. Il y avait comme un danger qui planait au-dessus de sa tête, mais dès qu'elle lançait un regard en arrière ou qu'elle dressait l'oreille, il n'y avait que ces bois immenses et le murmure du vent. Ou une brindille qui craquait, à une dizaine de mètres de là ? Elle n'aurait su dire avec précision si c'était de la paranoïa ou une attention particulière portée à son environnement.

Et la chose continua pendant une bonne heure pendant laquelle son cheval continuait à avancer et elle à écouter, oscillant entre l'anxiété et le refus de se croire en danger, voire le déni de ce qu'elle croyait percevoir. Un ennemi n'aurait pas attendu aussi longtemps avant de se dévoiler, songeait-elle, car c'était d'autant plus de temps pendant lequel il risquait d'être repéré. Mais pourquoi un ami l'aurait-il suivi ainsi, et en secret ? C'était invraisemblable : ou alors, c'était un simple curieux - mais une heure, tout de même... Et elle n'appréciait pas trop imaginer qu'on ait pu la suivre au tréfonds d'une telle forêt, un coup à croire qu'il s'agissait d'un type essayant d'explorer le tréfonds... d'autre chose.

Quand soudain, alors qu'elle était déjà tendue, qu'elle avait vérifié plusieurs fois les positions de ses dagues et les attaches de ses protections de cuir, une voix masculine s'éleva dans son dos, ce qui la fit se retourner immédiatement et reconnaître... l'un des frères Dongho. Celui qui était au manoir des D'Omble avec elle - Celemar, non ? Et, sans complexe, il l'abordait comme ça, son sourire de grand tombeur aux lèvres, comme un séducteur aborderait une jeune femme dans les rues de Tulorim. À cette différence près qu'ils n'étaient pas à Tulorim et qu'il venait pour la narguer et la provoquer. Au moins ne semblait-il pas agressif le moins du monde, aussi répondit-elle par un sourire au sien, aussi innocente que possible, tandis qu'il proposait de la guider là-bas à condition de connaître ses intentions réelles.

Enfin, s'il avait commencé par une pique...

« Vous êtes... Celemar, répondit-elle après un instant à simuler la recherche du nom. Vous m'avez suivi depuis le manoir des D'Omble, en plein cœur de cette forêt ? Faites attention, on aurait pu vous prêter des intentions peu louables, considérant mon âge... »

Il voulait être taquin, elle l'était aussi : son sourire se montrait tout aussi avenant que le sien. Quant à savoir s'il l'était réellement ou si ce n'était qu'une façade... Il était trop souvent de bonne humeur pour que ce soit si facile à interpréter. Avec précaution, elle descendit de son cheval pour continuer à pied à ses côtés (de toute façon, la progression était ardue), alors qu'il répondait avec humour à sa boutade, ayant bien peur que seuls les arbres puissent lui prêter un tel dessein. (Il est venu seul. Bon.)

« Je gage que mon objectif est le même que le vôtre : ramener la paix dans la Forêt d'Émeraude et faire en sorte que ce conflit se taise au plus vite. »

En soi, ce n'était pas si faux. Il restait certes à préciser quelle “paix” elle voulait, et quel sens elle donnait à “faire taire” un conflit... Enfin, elle arrivait suffisamment bien à enrober les choses pour qu'on y entende tout ce qu'on désirait. Elle se rapprocha légèrement de lui, pour parler plus bas, comme si elle lui faisait une confidence :

« Je souhaite intégrer les rangs des carnivores, devenir l'une d'entre eux et comprendre leur raisonnement, annonça-t-elle solennellement, un sourcil relevé. Mais pour cela, j'aurais besoin d'une faveur... que vous ne me reconnaissiez pas comme une yuiménienne, ni vous ni votre frère. Ou en tout cas, pas devant les carnivores. »

Elle s'écarta un peu et reprit d'un ton plus naturel :

« Vous aurez toujours la possibilité de me dénoncer, et ma couverture sera alors fichue. Mais je ne doute pas que les informations que je trouverai là-bas me conforteront dans mon opinion. »

Et voilà le piège qu'elle leur dressait toujours : leur annoncer à moitié ce qu'elle souhaitait faire, pour qu'ils lui laissent toute latitude pour ses projets personnels, leur faisant croire à tort qu'ils auraient toujours la possibilité de l'arrêter si jamais les choses tournaient mal... Celemar fut un instant surpris de cette volonté inébranlable de rejoindre les carnivores en en sachant si peu sur eux, mais approuva néanmoins, considérant qu'ils étaient plus “humains” que les végétariens eux-mêmes. (Ironique et pourtant si vrai. Les humains ont toujours été amateurs de sang et de chair fraîche...)

Et puis, il décida quand même de remettre en question sa stratégie, ne comprenant pas pourquoi elle souhaitait faire ceci de façon incognito alors qu'elle était bien plus légitime à participer à cette guerre et à se trouver là en tant que yuiménienne appelée par Kiyo. Elle fit la moue, dubitative, mais commença par une précision :

« Allons. Je ne rejoins jamais personne de façon irréversible : je souhaite seulement les comprendre eux, maintenant que j'ai eu la version des végétariens. Peut-être qu'ils me décevront et que je m'en irai, peut-être qu'ils me convaincront et que je me dévouerai à leur cause plus ardemment que je ne l'aurais jamais pensé. »

(Peut-être même qu'ils m'arracheront aux griffes de la Trinité...) Elle n'y croyait pas vraiment. Les trois sœurs étaient suffisamment puissantes et dignes de leur pouvoir, à ses yeux, pour légitimer qu'elle les serve - du moins tant qu'elles la récompenseront à la hauteur de ses exigences.

Mais pour ce qui était de la couverture, l'archer avait plutôt raison, dans un sens. Après une courte réflexion, elle ajouta d'une mine hésitante :

« Vous pensez ? Je dirais que, si je révèle mes origines, on fera plus attention à moi. Je serai plus observée, moins libre de mes mouvements. J'avais l'intention d'indiquer que je suis une errante en ce monde, originaire d'Esseroth et passée par Arothiir, reprenant ainsi l'histoire avec laquelle j'ai trompé les Hommes Pâles de cette dernière cité. »

“Trompé”... Un bien grand mot. Mais mieux valait garder une certaine cohérence : celui-ci n'allait probablement pas aller interroger la Trinité en personne sur la jeune fille qui était passée dans leur Palais il y a quelques jours de cela. Mais cette histoire n'allait pas, parce qu'il n'y avait plus Dorika avec elle : et Celemar ne pouvait pas la remplacer dans le rôle de tuteur protecteur puisqu'il était déjà connu des carnivores. Connaissant déjà la réponse, elle demanda :

« Vous pensez que ça ne prendra pas ? »

Il pointa précisément qu'elle était une petite fille, ajoutant à l'incongru en remarquant qu'il s'agissait de fauves féroces, et que l'option “passer inaperçue” n'était décidément pas accessible. Oh, il fit bien mention de l'importance d'être franche avec eux, puisqu'elle souhaitait également de la franchise de leur part - encore ce genre de réflexions qui étreignaient avec force les défenseurs du monde bienheureux. Mais il y ajouta un argument qui attira immédiatement l'attention de Yurlungur : comme quoi les carnivores, par un instinct presque animal, étaient capables de ressentir physiquement bien plus de choses que les humains eux-mêmes. Comme un chien pouvait ressentir la peur de son maître, par exemple... C'était un contre-temps fort peu avantageux pour elle.

Elle fit la moue, pour la forme, répondant seulement :

« Moui. Vous avez sans doute raison. »

Bon. Les plans avaient changé. Il faudrait d'abord se rendre compte s'ils pouvaient sentir pour qui elle travaillait réellement, jusqu'où ils pouvaient déterminer ses intentions propres, et tout le tintouin, en se présentant comme une yuiménienne aux côtés de Celemar. Elle attirerait l'attention, bien sûr, mais il faudrait faire comme si elle ne savait pas se battre, bien sûr. Comme si elle n'était qu'une simple petite fille, venue donner un avis pur et ingénu sur ce conflit... Oh, c'était risible. Tant qu'à faire, elle se risquerait bien, à l'occasion, à en affronter l'un ou l'autre en amical, ne serait-ce que pour prouver sa valeur et épater un peu l'autre à sa gauche.

Mais pour bien l'épater, il fallait préparer un peu le terrain. Elle soupira d'une façon qui n'était pas trop surjouée - elle en était plutôt fière, de ce soupir-ci -, et demanda d'un ton las, incertain :

« Dites-moi... Est-ce que vous pensez que je ne suis pas capable de me défendre face à ces carnivores ? C'est que... je ne sais pas me battre aussi bien que vous, les autres yuiméniens. Je dois être la plus faible d'entre nous tous. »

En vérité, elle ne connaissait absolument pas leur niveau réel. Elle savait se battre, bien sûr, et elle avait bien remarqué que certains d'entre eux ne feraient qu'une bouchée d'elle (par exemple ce gigantesque humoran, ou la plupart des Sauveurs qui avaient tout de même un sacré bagage derrière eux), mais sans les avoir vus à l'œuvre, elle ignorait à vrai dire à quel point elle était en défaut par rapport à ces adultes.

Et alors qu'elle s'astreignait à garder une mine inquiète tournée vers lui, Celemar prit une expression d'horreur théâtrale - la même que lors de cet arrêt sur l'aller vers le Royaume des Pâles -, annonçant avec un ton exagérément dramatique que ces carnivores étaient bien trop forts pour eux tous, qu'il valait mieux ne pas s'en faire des ennemis, oubliant presque de préciser qu'ils la mangeraient toute crue. Un sourire ébrécha son masque, plus amusée qu'autre chose par cet excès de pitreries. Et puis, un peu plus sérieux, il indiqua qu'il ne la pensait pas si inoffensive que ça, puisqu'elle était ici, et que son instinct lui disait que sa faiblesse n'était qu'apparente.

(Il n'est pas dupe,) songea-t-elle. (Il ne le dit pas, mais il n'est pas dupe du tout...)

Dire qu'il n'avait même pas évoqué le fait que Naral s'était porté garant pour elle, à la milice d'Oranan. Un événement oublié, tant mieux pour elle : il n'avait eu d'utilité que sur le coup et ne pouvait que la desservir ensuite. Elle sourit gentiment, répondant candidement :

« Votre instinct me flatte sympathiquement, dans ce cas. Est-ce que, maintenant, je peux partir du principe que vous allez me guider jusque là-bas ? »

Car il s'agissait de cela, tout de même. Sans attendre réellement la réponse qu'elle connaissait à moitié, elle continua de marcher et reprit :

« Au moins, vous êtes plus causeur que Dorika. Je voulais vous demander... Votre frère et vous, ça fait longtemps que vous voyagez ensemble comme ça ? Vous êtes de vrais aventuriers, des professionnels et tout ? Vous avez déjà participé à beaucoup de quêtes héroïques sur Yuimen ? »

Elle le fixait d'un air intéressé, curieux - qui n'était même pas feint. Pour une fois qu'elle avait une présence qui aimait parler à ses côtés, elle allait essayer d'en profiter un peu : le silence pesant de Dorika et les mystères planant sur Arsok, suivis de ce long voyage entre Arothiir et Treeof sans personne à qui parler (mis à part Papillon, qui faisait néanmoins sa Faera muette), tout cela avait quelque peu attisé ses envies de dialogue.

Celemar accepta de la guider du mieux qu'il le pouvait, expliquant toutefois qu'il ne connaissait que la direction générale et non l'emplacement précis. Sans doute allait-il utiliser sa pierre pour communiquer avec son frère, une fois qu'ils seraient suffisamment proches.

Et il se lança dans des explications sur sa personne. Par chance, elle était tombée sur le plus bavard des frères : il rappela que lui et son frère, ensemble depuis la naissance, venaient de Tulorim, plus mercenaires qu'autre chose, qui s'étaient rendus par ici afin d'acquérir gloire et postérité. Et, sur un clin d'œil, il lâcha qu'être appelé “Sauveur d'Aliaénon” l'attirait bien, un peu beaucoup pour pouvoir négocier de gros salaires auprès de ses futurs employeurs.

Quelle franchise ! Elle en était tout époustouflée. Les seuls qui parlaient comme ça de l'argent, qui le plaçaient comme le but ultime de leur emploi, plus que l'envie d'aider qui que ce soit, c'étaient les pirates de Dahràm. Celui-là, il lui plaisait bien, même s'il était encore un peu pétri d'honneur et de considérations relatives au “bien” et au “mal” - alors que tout ceci n'était que justice. Un peu trop naïf pour elle, mais en même temps si libre... Oui, elle l'appréciait.

« Ça, c'est pas faux ! Je suis bien d'accord avec vous. Dire qu'ils possédaient des milliers de yus et qu'ils les donnaient comme ça, comme si ça ne valait rien, lorsque nous étions à la milice d'Oranan - vous vous en souvenez, non ? »

Ç'avait été époustouflant. Dommage qu'ils aient tout investi dans un orphelinat - alors qu'on s'élève bien mieux au milieu des rues, à apprendre la vie à la dure. Non ? Elle prit un air un peu rêveur, imaginant posséder autant d'argent dans sa bourse.

« Évidemment, quand on parle pognon, à partir d'un certain chiffre, tout le monde écoute et se tait religieusement. Et puis, qui n'a jamais rêvé de vivre sans avoir à se soucier du lendemain, avec suffisamment d'argent en poche ? »

Tout dépendait de la définition de “suffisamment”. Pour avoir côtoyé les légendes des plus grands pirates arpenteurs de mers, des plus habiles voleurs et des meilleurs contrebandiers, elle savait bien qu'on ne s'arrêtait pas si facilement lorsqu'on était lancé... Il fallait contribuer à sa légende, faire monter si haut le tas de pièces d'or que personne n'essayait plus de résister ensuite. Elle tourna son visage vers lui, tout sourire et glissa, un peu gênée de l'admettre :

« Je vous aime bien, vous êtes un peu comme moi, au fond. »

Savait-il d'où elle venait ? Sans doute pas. Elle ne l'avait indiqué à personne, avait débarqué à Oranan le jour même, sans histoire, sans passé, sans rien... Son visage redevint plus sérieux.

« Mais, puisque vous parlez de batailles... Vous pensez qu'on en verra une dans cette Forêt ? J'aurais dit qu'à présent, c'est inéluctable qu'il y aura confrontation. Ce sont les circonstances et l'issue de celle-ci qui rend l'avenir incertain. »

Il y convenait. Une guerre à proprement parler pouvait être évitée selon lui, mais le sang coulerait nécessairement. Il espérait que les végétariens abandonnent leur fierté pour reconnaître leurs torts, mais cela lui semblait fortement compromis. Une chance pour les carnivores, en quelque sorte, qui pourraient sans conteste imposer leur loi - la loi du plus fort - au sein de cette forêt qui les avait trop longtemps rejetés.

Et puis, retombant toujours dans la plaisanterie, il lâcha que sans bataille, il n'y aurait ni butin ni gloire. Comme s'il avait intérêt à ce qu'elle éclate ? Amusée, elle répondit toutefois :

« Je me tiendrai à l'écart de celle-ci lorsqu'elle arrivera. Ce n'est pas trop un terrain de jeu adapté pour moi. »

Une bataille, elle en avait déjà vue une. Maintenant, elle était peut-être capable de participer à l'une d'entre elles... Mais elle n'était pas sûre. Au moment où tous les regards seraient rivés sur un tel déchaînement de rage, elle avancerait ses pions dans l'ombre et toucherait les cibles importantes pour favoriser la victoire de ses intérêts.

Mais Celemar semblait bien assuré concernant les batailles, comme s'il allait forcément faire partie du camp gagnant. Elle plissa les yeux et, suspicieuse, demanda :

« Vous avez déjà assisté à une bataille, Celemar ? »

Non. Il n'en avait jamais vue - parce qu'il n'y en avait pas tant que ça en Imiftil. Quelques escarmouches, dont l'une qui lui avait offert sa belle cicatrice et renforcé son lien avec son frère, sauveur du dernier instant. Et, innocemment, il précisa que c'était sur les champs de bataille qu'on se découvrait soi-même et qu'elle se découvrirait peut-être une passion pour le meurtre sauvage.

(Ce n'est pas seulement qu'il n'est pas dupe. Il sait tout. Il sait tout et il joue avec moi pour que j'en vienne à le reconnaître,) pensa-t-elle alors, son clin d'œil trop incongru pour être seulement là pour rigoler. Il l'associait à l'idée d'un meurtre, il savait qu'elle en était capable, il en savait trop. Et si lui en savait autant, par instinct, alors les carnivores ? Même si ce n'était qu'un lapsus, c'était déjà trop. Son masque ne tiendrait pas longtemps : mais il faudrait qu'elle s'en débarrasse elle-même au moment opportun afin de montrer qu'elle leur faisait finalement confiance... Pas maintenant.

Elle montrait donc un visage perplexe à cette idée et, ajoutant à cela une moue de dégoût, elle lâcha :

« Mouais. J'en ai déjà assez vu pour ne plus être si attirée par ce genre de carnages. »

Dans un sens, c'était vrai. Les carnages de masse, sur un champ de bataille, c'était pour les grands héros. Les gens comme elle restaient discrets, dans l'ombre, s'attaquant à des adversaires uniques et ciblés. Et puis, sans pouvoir s'empêcher une dernière pique, elle leva un sourcil pour remarquer :

« De toute façon, vous n'êtes pas trop le genre à être en plein milieu de la mêlée, j'imagine. Plutôt distant, à cribler de flèches vos cibles, je me trompe ? C'est pas vous qui m'apprendrez à me battre contre un énorme minotaure qui voudrait m'écrabouiller entre ses sabots ! »

Il répondit tout aussi badinement par l'affirmative, mais elle écoutait à peine, souriant seulement puisqu'il était à nouveau sur le ton de la plaisanterie. Ce type était assez dangereux, mine de rien. Pour le moment, il s'entendait bien avec elle, par chance - mais il fallait éviter toute prise de risque trop importante, contrairement à ce qu'il sous-entendait.

Elle aviserait une fois au camp des carnivores.


(((3000 mots, citation)))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 26 Nov 2017 10:28 
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Forêt d’Emeraude – Vers le Sud - 11h10 (Sibelle, Sirat, Yurlungur)

    Le message de Sibelle resta lettre morte auprès de Gasaru. Pour l’instant, du moins. Était-elle certaine qu’il possède une pierre de vision d’Al Sabbar ? Seuls les aventuriers yuimeniens en avaient reçu une, à la Tour d’Or, à leur arrivée. Peu de temps après, elle fut la première à entendre des sons, des craquements, provenir de derrière eux. Amis ? Ennemis ? Ils ne tardèrent pas à le savoir, lorsqu’ils virent tous deux arriver vers eux les silhouettes familières de Yurlungur et de Celemar Dhongo. Prenaient-ils la même route ?

    De leur côté, les deux arrivants virent une Sibelle et un Sirat arrêtés, descendus de leur monture respective. Le hasard de les avoir croisé, aient-ils la même destination, était plutôt improbable. Celemar ne parut d’ailleurs pas si surpris, et souriant, s’adressa aux deux aventuriers.

    « Holà ! Que vous voilà profondément enfoncés dans la sylve ! Laissez-moi deviner : vous chercher les carnivores, n’est-ce pas ? Que diriez-vous si nous alliions nos forces ? Après tout, plus on est de fous, plus on rit ! Et puis… mon frère s’y trouvant, je pourrais vous mener jusqu’à eux aisément, si c’est bien votre but… »

    Il marqua une pause pour entendre les réponses et réaction des autres.

    [On peut faire la discussion à 4 dans un groupe sur Discord quand vous serez disponibles, si vous voulez. Ou par MP vu qu’il me semble que Sirat n’a pas discord]


Forêt d’Emeraude – Clairière de l’Obélisque. 12h (Azra)

    Azra, sans savoir précisément où se trouvait la Clairière de l’Obélisque dans la forêt, et ne possédant que quelques bribes d’informations à ce propos, mit un certain temps à trouver la fameuse clairière. Lorsqu’il y arriva, il put observer le spectacle que ce lieu étrange offrait à la vue :

    Image


    La clairière elle-même était petite, une trouée dans une forêt aux arbres serrés. L’obélisque se tenait en son centre, éclairée par l’un des rares rayons solaires qui parvenaient à percer l’épaisse canopée. Elle semblait irradier d’une lueur verte, comme les symboles étranges qui y étaient gravés, lumineux. De granit, elle semblait cernée des côtes à moitié déterrées d’un immense animal mort.




[Sirat : 0,5 (introspection)
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (message) + 0,5 (bonus longueur).
Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 26 Nov 2017 18:38 
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C'est avec une confiance en son succès assez relative qu'Azra s'engagea à la recherche de l'obélisque. Les indications qu'il avait était assez parcellaires, mais cela ne l'arrêta pas. Quoiqu'en pense cette idiote de femme-oiseau, s'ils mettaient fin au pouvoir qui sévissait ici, cela ne guérirait certes pas tous les malheurs du monde, mais les tensions qui régnaient devraient au moins être sérieusement diminuées. Intérieurement, il se demanda tout de même si ce qu'il faisait était juste. Il y avait une guerre et un peuple opprimé... et en tant que disciple de Phaïtos, il n'était pas sensé empêcher tout conflit ! Juste éviter qu'ils prenne des proportions trop graves. Et au passage, veiller à ce que le vainqueur soit celui qui le méritait. Selon ses critères à lui, bien sûr...

Et pourtant, voilà qu'il partait pour tenter de trouver un moyen de tout arrêter ! Enfin, ses chances de succès étaient assez minces, mais s'il pouvait en apprendre plus sur le pouvoir des titans... Puisque c'était de ce pouvoir que les Ol'Toga tiraient leur force, il fallait veiller à ce qu'il ne s'éteigne pas. Du moins pas dans la savane. Ici... un monument qui changeait les monuments en bêtes ne serait pas une grosse perte ! S'il en tirait une connaissance du pouvoir des titans, voire même une infime maîtrise de la magie de ce monde, il n'allait pas se le refuser !

Finalement, il trouva au milieu des arbres sombres une petite clairière éclairée par quelques rayons du soleil... et les inscriptions vertes de la pointe de pierre dressée. Au tour, se refermant telles les griffes de Phaïtos, d'énormes côtes à demi enfouies encerclaient le monument.

Bon, il avait quelques idées de ce qu'il pourrait faire pour comprendre ce qui s'était passé ici. Après tout, il y avait des ossements...

À cette pensé, il soupira :

« Heureusement qu'il n'y a personne, je passerais encore pour un monomaniaque... »

Mais d'abord, il lui restait une dernière personne qui pourrait encore l'aider. Il sortit de sa poche sa pierre de vision et la fit danser entre ses doigts, tout en faisant le tour de la clairière. Il cherchait à déterminer la forme du squelette enfoui ici. L'obélisque était-il à un point particulier ? L'emplacement du cœur, par exemple ? Quel devait être la taille et la forme approximative de la créature ? Et sinon, en quel matière était-il fait ? De la simple pierre ou quelque chose de similaire aux matériaux magiques qu'il avait vu dans le chaos ou sur l'étrange pyramide de la savane Thanatéenne.

Puis, finalement, après ces quelques relevés, il se concentra sur la pierre de vision et tourna sa conscience vers la seule personne qui ait peut-être assez de sagesse pour l'aider dans ce problème :

(Al'Sabbar, ici Azra. Je suis face à l'artefact qui est sans doute à l'origine de la transformation des homme-pâles. Je pense que c'est une structure née du pouvoir des titans. Il y a des inscriptions, dessus. Pensez-vous pouvoir essayer de les traduire ?)

((( 502 mots )))

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 1 Déc 2017 14:52 
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Une fois le fois le message envoyé Sibelle attendue dans le bruit du marché sauvage. Sur les boulevard de chêne, des bouchons de fourmis déambulaient, ignorant tout du désarroi de leur géant voisin. Sirat lui scrutait toujours cet horizons enchevêtré de liane et de branche. Sur leur épaules, tombait une chape de étouffante de lumière, filtrés par le tamis végétale au dessus de leur tête.

Elle ne recevait aucune réponse de Gasaru et ce malgré qu'il lui avait dit qu'il voulait garder un œil sur leurs avancées. Ils restèrent un instant dans le bruissement symphonie sauvage des futaies et de sa faune, avant que l'elfe n'entendissent un craquement et dégaina ses glaives. Les deux lames luisaient d'une étincelles vertes qui se reflétait sur le visage déterminé de la rouquine.
Sirat s'approcha de sa monture, pas inquiet les armes aux repos, une main sur le chanfrein de l'animal, le caressant, il jaugea les deux nouveaux invités qui se découvrirent. Les bêtes ressentent la peur et l'attitude de du zélote fit que son canasson ne broncha pas.

L'humain les interpella, c'était Celemar, l'archer brun, un poil arrogant dans son attitude, le visage barré par une cicatrice. Il se déplaçait comme un félin entre les buisson. Il leur proposa de les amenés jusqu'au campement des carnivores si cela était bien leur destination.

Sibelle confirma leur objectif et accepta l'aide providentielle. Sirat opina du chef mais resta muet.
Il était accompagné de la petite fille, Sirat fut étonné qu'elle soit encore en vie. Elle semblait sur d'elle, acéré et vive, il se pouvait que la frêle enfant cache son jeux
La gamine fit une réflexion à son chaperon, lui reprochant de plus se méfier d'elle plus que du duo de mercenaire. Celemar lui répondit par un clin d'œil, amusé qui fit mouvoir sa balafre.
Elle ne s'en préoccupa pas plus et elle fit une réflexion sur l'apparence de sirat, celle d'un matou qui ne pourrait que la préparer à leur futur confrontation.
Sirat leva un sourcil, un peu vexé sans doute,qu'il soit cantonné au rôle de la bête de foire. N'était-il qu'un Woran. Il ne répondit pas tout de suite. Il scruta les yeux de l'enfant pour deviner si s'était un trait d'humour ou une pointe de cynisme. Puis ne déchiffrant rien répondit simplement. Un épais mystère planait autour d'elle.

Enfant, Heureux que ma présence puisse t'aider en quoi que ce soit, voir te rassurer. j'avoue que je me demande toujours ce que tu cherche dans cette aventure et ce qu'une gamine aussi jeune à vécu pour venir se perdre ici.

La gamine qui se nommait Yurlungur, ses cheveux brun caressait ses épaules et sa peau diaphane. Ses yeux céruléens, innocent, camouflaient une étincelle plus obscure et dangereuse. Avec assurance elle clama qu'elle ne le connaissait pas et donc qu'elle ne s'épancherait pas sur sa vie pour l'instant, ni sur ses motivations.
Puis il se tourna vers Celemar.

Allons y alors, et en marchant vous pourrez nous dire qu'elle relation entretien votre frère avec les carnivores. Si il les à rejoins c'est qu'il a embrassé leur cause, pas vous?

il prit un instant pour réfléchir à la situation du frère. Ils avaient reprit la marche, l'humoran à coté de sa monture, la tirant pas la bride, Célamar ouvrant le chemin. Ils avançaient lentement. Des barbelés de ronces et de lianes étouffaient le chemin.
si tout cela dégénère vous allez peut être amener à le combattre, vous y avez penser?
Toujours avec le sourire il leva le menton et expliqua qu'il ne s'opposerait pas physiquement a son frère, qu'il le soutenait et que comme Bortë-a-Tchino le souhaitait trouvé une fin paisible à se conflit. Malgré son sourire l'humain eut un hésitation que remarqua l'humoran. Juste avant de leur dire qu'il les conduirait. Sirat resta muet et prudent demanda.

Si Bortë-a-Tchino veut la paix, pourquoi fait il le jeu de la guerre, il est clair dans cet histoire cousu de fil blanc qu'un tiers parti désire le conflit et pousse les deux autres au combat en attisant leur haine.

Sibelle plus pragmatique, demanda si le camp était encore loin et comment se passait la hiérarchie au sein de la troupe.
La petite prit la parole, expliquant que la guerre était un piège pour les hommes, elle parla du désir de gloire de ceux-ci qui les empoisonnait et les menait sur les champs de bataille. elle soupira à la manière d'un vieillard qui se plaint de la vie.
Celemar rajouta qu'il n'y avait que de volonté que celle de survivre et de reprendre leur droit. Les carnivores étaient des familles, des exclus qui avaient construit un foyer dont on les avaient expulsés.

Sirat manqua de s'étouffer de rire aux propos de la petite.

Une petite Endar en herbe, fait attention jeune fille je me suis promis de lui fracasser le crane.

il observa son marteau avec un sourire malsain.

Gamine sache, que je ne cherche aucune gloire, je suis le chaos et là ou le destin me dit d'aller je vais. Ma théorie pointait juste du doigt le pouvoir de la reine vacillant à cause de ce conflit. les pales sont habitués à la guerre, il y a cinq ans cette même reine massacrait une partie de son peuple avec l'aide kyosheki et évitait un soulèvement qui l'aurait destitué. Les guerres d'aujourd'hui peuvent être les conséquence d'acte passé.

il avait toujours son rictus calme au coin des lèvres et regardait devant lui
Elle ne connaissait pas l'elfe, bien qu'elle l'identifia grâce à ses souvenirs. Elle haussa les épaules, élève mutine et s'écarta de l'humoran le regard suspicieux. elle lui demanda de calmer ses pulsion ou de les diriger vers quelqu'un d'autres, elle pensait qu'il pouvait la tuer sans faire d'état d'âme. Sirat resta pensif, en serait-il capable si la fortune lui demandait. Si Zewen , le mettait devant ce fait... Cela changerait-il le destin des peuples.
Il jaugea l'archer devant lui.

La vie est parfois injuste, ma foi il faut savoir l'accepté, leur place n'est peut être plus là. A la manière des hommes chevaux et des rats.

Celui si se défendit, le clan avait une identité propre et une histoire lié a ses terres, il était contre nature pour eux de les quitter. La petite rajouta qu'une guerre civile était une menace pour tout le peuple pâle, ce que Sirat ne pensait pas, la guerre pour lui était un moyen, une évolution, un rouage du cycle rien d'autres. Il se tut et garda ses remarque pour lui même. Parlant de son frère, il rappela à la rouquine qu'ils étaient tout les deux humains et yumeniens. Son regard aguicheur fit s'empourprer la jeune guerrière se qui énerva le zélote. Sirat émit un bruit de succion avec sa bouche en désaccord, très léger et juste audible.
La route continuait, sinueuse, slalomant entre les troncs qui barrait le ciel. le chemin allait être encore, long, Celemar l'expliquait à Sibelle. Il allait falloir camper.

Si la reine tombe qui peut prendre le pouvoir, qui peut apparaitre comme le sauveur de tout un peuple face à une menace qui finalement n'en est pas une?

il se posait cette question plus à lui même, mais l'avait fait pour que le groupe l'entende. L reine pour l'archer avait déjà perdu, elle s'accrochait encore aux souvenirs de son pouvoir, mais le maitre des carnivores la respectaient encore.

Citation:
mots 1223

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 1 Déc 2017 20:40 
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...

Alors qu'ils avançaient tous les deux, ils tombèrent - comme par hasard - sur deux autres aventuriers de Yuimen. Et cette fois-ci, Celemar, pas plus étonné que lorsqu'il avait trouvé la jeune fille, s'avança et leur proposa immédiatement de les guider jusqu'au camp des carnivores. Elle fronça les sourcils, considérant un instant l'elfe et l'humoran, tous deux ayant l'air passablement puissant au combat, avant de demander à Celemar, un sourire quelque peu cynique aux lèvres :

« Se pourrait-il que vous me craigniez plus qu'eux, pour ne pas leur demander ce qu'ils feront là-bas avant de vous proposer comme guide ? »

C'était parce qu'elle était une enfant, fort probablement. Ou alors, Celemar avait-il “senti”, via un instinct mystérieux, qu'elle n'était pas tout à fait ce qu'elle montrait d'elle ? Possible. Dans tous les cas, il venait de lui faire un aveu de méfiance et le clin d'œil qu'il lui adressa n'allait pas l'en saucer.

Elle tourna un visage impassible vers Sibelle et Sirat, indiquant seulement :

« Vous avez dû partir à peu près au même moment que moi, pourtant je ne vous ai pas vus... Enfin, la compagnie d'un gros matou devrait me mettre dans l'ambiance pour le camp des carnivores. »

L'humoran, justement, s'adressa à elle sans s'offusquer de sa petite pique, lui demandant à l'improviste ce qu'elle faisait ici. Ha ! Comme s'il était facile de lui tirer les vers du nez.

« Je pourrais vous parler de moi, mais pour le moment je ne vous connais guère. Mais ne vous faites pas de souci, je sais parfaitement ce que je fais en ces lieux et je sais me débrouiller seule. »

Elle avait prononcé cela sans animosité, adressant tout de même un regard entendu à Celemar - au cas où. Disons seulement qu'elle n'hésiterait pas à lui fausser compagnie s'il se montrait trop collant : de tous les aventuriers de Yuimen, malgré sa tendance fortement laconique, il lui semblait encore que Dorika était celle qu'il lui aurait fallu. Au fond, même sans mots, elles s'entendaient plutôt bien... Et voilà qu'elle devait se contenter d'un guerrier à la cervelle inversement proportionnelle à la taille des muscles, et d'une de ces elfes hinïonnes... Au moins, celle-ci avait l'air d'avoir un minimum de cran et de personnalité. Puis, alors que l'humoran indiquait “certain” que quelqu'un tirait les ficelles, elle lâcha :

« N'en soyez pas si sûr. La guerre a toujours été un piège à hommes, comme en témoigne la situation tendue sur Yuimen. »

Elle jaugea un instant l'équipement de l'humoran et ajouta :

« Vous-même, vous êtes un guerrier, sans doute poussé par un quelconque désir de gloire, de reconnaissance de la part d'un être cher ou d'une entité supérieure... C'est toujours comme ça. Au fond, le désir de la gloire n'est point différent de cet instinct que toutes les créatures ont pour leur conservation. Il semble que nous augmentons notre être lorsque nous pouvons le porter dans la mémoire des autres; c'est une nouvelle vie que nous acquérons, et qui nous devient aussi précieuse que celle que nous avons reçue du ciel. Malgré toute sa bonne foi, je doute que Bortë-a-Tchino n'ait pas pensé à sa future postérité, et même les Végétariens sont coupables d'avoir surestimé leurs chances de victoire dans cette guerre, croyant sans doute que la gloire d'une paix reconquise effacerait toutes traces d'un génocide... »

Elle soupira et, souriant d'une façon toujours aussi cynique, renchérit encore un peu :

« Les naïfs. »

Il n'y avait pas grand-chose à rajouter. La seule raison pour laquelle cette guerre continuait, c'était l'arrogance des hommes et des dieux, tout comme sur ce curieux monde qu'elle avait quitté. Et ceux qui tuaient sans aucun désir de gloire n'étaient simplement plus humains, puisqu'ils étaient devenus fous...

Sirat, sans doute étonné de cette affirmation un peu trop pragmatique pour lui, tenta de s'en dédouaner en affirmant être “un guerrier qui suit son destin”... Quelque peu pathétique. Il devait croire en un Dieu, peut-être, ou un truc du genre, pour affirmer être entièrement chaotique. Comme si c'était une chance, ou un haut fait ! Mais puisqu'il l'avait menacée de mort immédiate en la comparant à l'un des autres aventuriers, n'ayant pas envie de continuer plus loin ce débat rasant, elle répliqua seulement :

« Je ne connais pas votre Endar. N'était-ce pas cet elfe noir qui a fait route avec vous vers Nagorin ? »

Elle haussa les épaules, lâchant seulement :

« Tâchez de maîtriser vos pulsions de mort, ou dirigez-les vers quelqu'un d'autre. Remarque, j'imagine que vous n'auriez même pas honte d'assassiner une jeune fille sans défense... »

Elle regardait avec un air suspicieux les armes de l'humoran, s'écartant légèrement de lui. Elle aurait pensé de lui qu'il réponde à cela, mais il n'y fit même pas attention. Lunatique, ou seulement extrêmement dangereux et réellement sans scrupule ? Dans tous les cas, c'était simplement une épine dans son pied pour le moment. Bon, certes, une très grosse épine.

Et lorsque celui-ci reprit, parlant suffisamment fort pour que tous l'entendent, elle répliqua :

« Incompréhensible. À moins qu'on ne considère qu'une guerre civile, cette scission totale entre végétariens et carnivores, ne soit “pas vraiment une menace” pour la sauvegarde du peuple pâle, bien sûr. »

Elle secouait la tête et, regardant ailleurs, maugréa pour elle-même, afin qu'on entendît à peine qu'elle parlait :

« Allons bon... »

Dire que c'était ça, les meilleurs aventuriers de Yuimen venus aider les peuples d'Aliaénon. Dire que Celemar ne réagissait pas. Oh, Sibelle n'était pas à blâmer : d'ailleurs, elle essayait de calmer les tensions naissantes, mais c'était déjà trop tard. Elle était charmante, en un sens, alliant la beauté des elfes à la vigueur farouche d'une véritable aventurière : rien que pour le fait qu'elle soit si éloignée des standards de sa race, Yurlungur parvenait à l'apprécier sans la connaître. Mais Sirat... Non. Elle le sentait instable - peut-être même plus qu'elle-même. Et ses réflexions, son refus de regarder la situation en face, cette façon idiote qu'il avait de poser une question à voix haute en faisant grotesquement semblant de ne s'adresser qu'à lui-même... Pour une équipe de choc venu sauver les Pâles, ils formaient décidément une sacrée bande de zouaves...


(((Citation de Montesquieu ; 1000 mots)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Dim 3 Déc 2017 16:19, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 2 Déc 2017 03:34 
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Sibelle attendit quelques minutes puis indiqua d’un geste de la tête à son compagnon qu’elle n’avait pas de message de Gasaru, avant d’ajouter d’une voix neutre.

« Il m'avait dit vouloir garder contact avec nous, j'étais donc persuadée qu'il avait une pierre de vision… je me suis probablement trompée ou bien il est trop occupé. »

Et puis, suivant leur plan, ils gardèrent le silence, les yeux et les oreilles en alerte, à l’affut du moindre bruit. Peu de temps s’était écoulé que Sibelle leva le doigt dans les airs pour faire signe à son compagnon qu'elle avait entendu quelque chose. En fait, elle avait clairement perçu le bruit de branches qui craquent sous un poids plus important qu’une inoffensive et petite bête de la forêt. Craignant la présence d’un sanglier, ou d’un quelque autre prédateur de grande taille, elle dégaina silencieusement ses épées, prête à se défendre. Sirat n’en fit rien.

Les pas se rapprochèrent, et les individus se firent voir, il s’agissait de Celemar et Yurlungur. Sibelle rangea ses armes, elle avait reconnu les deux arrivants pour les avoir vu une fois sans leur avoir parlé. Elle était donc incapable de les nommer. L’archer, un bel homme que même la cicatrice au visage n’enlaidissait pas, prit les devants, en les saluant très aimablement. Il proposa immédiatement d’allier leurs forces. Et puis, il rajouta que la présence de son frère allait les aider à trouver les carnivores plus aisément. La guerrière, moins bavarde que son interlocuteur, répondit à celui-ci, tout en saluant Yurlungur d'un signe de tête.

« Oui, nous cherchions les carnivores, mais nous ne savions pas trop où les trouver. Vous tombez bien. Je veux bien vous accompagner, si Sirat est du même avis que moi. »

Le ton de Sibelle était neutre, mais on pouvait percevoir un peu de soulagement, sachant qu'ils se rendraient plus rapidement à destination. Elle se tourna vers Sirat afin de connaitre sa réponse. Ce dernier opina de la tête jugeant sans doute inutile de commenter.

La petite fille, trop jeune aux yeux de Sibelle, qui n'avait pas du tout l'intention de jouer les nounous, sembla contrariée par l'approche de l’archer. Ce dernier lui aurait d'abord demandé ses intentions avant d'accepter de la conduire au clan des carnivores, alors qu'il n'avait pas pris cette précaution avec Sibelle et Sirat. Celemar ne fit cas de cette remarque se contentant de faire un clin d'œil amical à la jeune fille.

Puis la fillette répondant au nom de Yurlungur se tourna vers les deux compagnons et remarqua qu'elle ne les avait pas vu au domaine des De l'Ombre. Puis sans délicatesse, elle fit remarquer que la présence d'un matou, devrait la mettre dans l'ambiance. Sibelle cilla à cette remarque, mais ne fit aucun commentaire... Le concerné leva un sourcil et garda le silence.

A la demande de l'humoran, ils se mirent en route, Celemar menant la marche, et l'humoran descendu de son cheval, le conduisant par la bride. Sibelle décida de demeurer sur sa fière monture, tout en lui faisant adopter le pas de marche des deux hommes.

Sirat interrogea Celemar au sujet de la relation qu'il entretenait avec son frère et la raison pour laquelle il ne l'avait pas rejoint plus tôt. Celemar répondit sans hésitation, qu'il épousait la même cause que son frère et qu'il souhaitait trouver une solution plus pacifique que celle envisagée par Bortë-a-Tchino

Puis ils discutèrent de la vision du chef du clan des carnivores, de sa stratégie que l'humoran jugea cousu de fil blanc. Même la fillette participa à la discussion, comme si elle avait l'âge de raison et l'expérience qui s'en suivait. ...Pour la guerrière, il ne s'agissait que d'hypothèses, de babillage qui ne l'intéressait point. Elle alla donc au but avec une question directe s'adressant à Celemar d'un ton neutre.

« Pensez-vous que nous arriverons à leur camp avant la tombée de la nuit ? Et quelle est la position ou la hiérarchie de votre frère au sein de ce clan ? Comment se prénomme-t-il et quelle transformation a-t-il subi ?»


La guerrière s'interrogeait de l'influence que les deux frères pouvaient avoir sur l'ensemble du camp... Après quelques secondes de silence, elle reprit:

« Et vous avez une idée du nombre de membres qui composent leur clan ? »

Tout en poursuivant sa marche, Celemar expliqua que le dirigeant des carnivores ne cherchait pas la guerre. Ses revendications étaient légitimes et il ne demandait seulement que les droits des siens soient respectés. À cela Sirat rétorqua que malheureusement la vie était parfois injuste et qu’il fallait savoir l’accepter, leur place n’étant peut-être plus là, tout comme les chevaux et les rats. Sibelle avait écouté attentivement les deux hommes. Depuis le début, elle avait pris parti pour les carnivores. Elle considérait injuste la position des végétariens, et surtout leur réaction trop extrême.

« D’après le résumé qui nous a été fait, les carnivores se sont montrés moins agressifs que les végétariens... leur riposte m’a semblé plutôt légitime… mais tu n’as pas tort Sirat, peut-être qu’avec les transformations qu’ils ont subi, qu’une cohabitation n’est plus possible. Enfin, je ne pense pas qu’une guerre soit une bonne solution… Discuter avec eux, devrait nous aider à comprendre. Enfin, je l’espère. »

Puis contrairement à ce que pensait Sibelle, il n’était pas possible d’atteindre le camp la journée même. Ils devraient passer une nuit dans la forêt et faire encore quelques heures de marche le lendemain avant d’atteindre le camp. Celemar, les rassura sur ce point, son frère allait les aider à retrouver ce camp. Quant aux marais où ils se cachaient, ils n’étaient pas proches.

Même si la question de Sibelle le surprit, Celemar demeura jovial et répondit que son frère ne pouvait avoir subi de transformation, lui rappelant que lui et son frère étaient yuimeniens. Affichant un sourire taquin, il lui demanda si elle ne l’avait pas déjà oublié, ce qui aurait pu l’insulter. Sibelle le dévisagea quelques secondes avant de prendre conscience de sa méprise. Elle se rappelait pourtant de l’avoir vu, mais elle avait oublié qu’ils étaient alors sur Yuimen. L’orgueilleuse guerrière s’empourpra légèrement, non de colère, ni de gène, mais de honte, les points serrés… comment arriverait-elle à bien mener sa mission, si elle ne se rappelait même pas du visage de ces alliées ?

Elle sortit de sa réflexion lorsque Sirat émit un étrange son, puis se jetant un regard à Celemar d’abord, puis à Yulungur, elle prit la parole :

«Il serait judicieux de se présenter plutôt que de se faire appeler : elfe, gros matou, archer ou gamine… Je me prénomme Sibelle. » Commenta-t-elle d’une voix calme.

Reprenant sérieusement la conversation, l’archer répondit à la dernière question de Sibelle. Il n’y avait pas vraiment de hiérarchie dans le clan des carnivores. Börte-a-Tchino faisait plutôt office de guide que de chef de clan. Il dirigeait seulement parce qu’ils le suivaient. Il était difficile de les dénombrer, puisqu’ils ne formaient pas une armée, mais plutôt un groupe d’exclus éparpillés ici et là formant plusieurs patrouilles.

Sibelle ne fit guère attention à la joute verbale qui opposait le grand Humoran et la fillette d’une dizaine d’années, elle se préoccupait davantage du sort des familles de carnivores.
Sirat questionna sur l’avenir de Treoof si la reine mourait, demandant qui pouvait prendre le pouvoir de tout le peuple face à une menace si menace, il y avait. Question à laquelle, la jeune fille rétorqua vivementqu’une guerre civile était en fait une réelle menace.

Celemar ne partageait pas l’opinion de Sibelle et de son compagnon. Selon lui, les carnivores n’étaient pas fatalistes, ils n’avaient aucune raison de baisser les bras et surtout de perdre tout ce qu’ils avaient construit. L’archer ne sembla pas apprécier la remarque de l’hinionne. Selon lui, la cohabitation pouvait être possible... il rappela les différentes races habitant Yuimen et mettant l’accent sur les hinions, race à laquelle appartient Sibelle et les taurions qui vivaient ensemble dans la forête d’Anorfain. Cela dit, il reprit la tête du petit groupe et marcha sans daigner se présenter tout comme Sibelle l’avait suggéré. Cette dernière préféra ne pas argumenter, elle n’avait émis qu’une opinion, qu’une hypothèse, elle était en quête de réponses.

Elle regretta un peu de ne pas poursuivre la route seule avec Sirat. Les deux nouveaux compagnons semblaient plutôt bavards, mais force lui était de constater que l’aide de Celemar serait plus que précieuse pour trouver le camp des carnivores.

(((1399 mots)))

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 3 Déc 2017 10:46 
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Forêt d’Emeraude – Clairière de l’Obélisque. 12h15 (Azra).

    De la créature enfouie partiellement sous le sol, dont on ne voyait que les immenses côtes dépasser du sol autour de l’obélisque, comme si la pierre dressée avait été l’épieu à l’origine de la mort de la créature, ne révéla pour l’heure pas grand-chose au nécromancien. Tout ce qu’il put conclure, c’est qu’elle était immense. Plus grande encore que les dragons qui parcouraient ce monde. Et sans doute bipède, aussi. Les ossements étaient, quant à eux, particulièrement anciens. Plus anciens, même, que la forêt, sans doute. Quant à la composition de l’Obélisque, il lui sembla reconnaître un minéral classique, de la pierre, si ce n’était ces runes vertes qui y brillaient étrangement. Mais il n’était guère un expert en pierres… Si seulement il avait eu un nain sous la main…

    En réponse à son message, Al’Sabbar prit la parole, et sa voix forte retentit dans la petite clairière via la pierre de vision.

    « J’ai eu vent de la présence de ces artefacts. Hélas, que ce soit des inscriptions pâles ou même liées aux Titans, je n’ai pas la connaissance suffisante pour les traduire, je pense. Mes savoirs se confinent au Désert de Feu. Sans doute un Ouessien de Nagorin pourrait vous être d’une plus grande utilité… eux qui collectionnent le savoir. Mais je n’ai eu vent de la présence d’aucun d’entre eux dans la forêt d’Emeraude. Un Pâle savant et ancien, peut-être ? On les dit dotés d’une fort longue vie. »

    Et la communication s’arrêta là.



Forêt d’Emeraude – Marais d’Eaunoire. 23h. (Sibelle, Sirat, Yurlungur)

    Le petit quatuor marcha à travers la forêt tout le reste de l’après-midi, jusqu’à trouver un endroit correct pour passer leur nuit. Ils s’échangèrent les tours de garde, veillant tour à tour sur le sommeil des autres autour du feu de camp. Mais au plus profond de la nuit, des bruits étranges attirèrent l’attention du guetteur du moment, Celemar, qui s’empressa de réveiller ses compagnons.

    « Des bêtes sauvages… Elles nous entourent. Priez pour que ce ne soit pas des ourgles, la plus puissante bête de cette forêt. »

    Les bruits se rapprochaient tout autour, branchettes cassées et mouvements vifs. Les bêtes avaient l’air souples, et ils ne purent les dénombrer, jusqu’à ce que l’une d’elle pointe son museau à la lueur du feu, grognant entre ses crocs.

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    C’était une curieuse chimère qui se présentait à eux, mélange d’un fauve (pour sa posture, son visage plutôt félin et ses griffes rétractables, d’un lézard (avec ses écailles sombres, sa longue queue) et avec quelques caractéristique de la chauve-souris (les pattes antérieures ailées). Ils n’en voyaient qu’une pour l’instant. Celemar encocha une flèche et pointa l’arrivant agressif en citant aux autres aventuriers :

    « Ne les laissez pas nous prendre à revers. Protégeons nos arrières. »

    Car effectivement, les bruits semblaient bien cerner le campement, et si la créature visible s’était arrêtée, soufflant comme un félin frustré, les autres continuaient de se mouvoir dans les ombres, rapides et menaçantes.


    [Petit combat dirigé. Indiquez-moi votre première action.]




[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (recherches) + 0,5 (message) + 0,5 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).
Yurlungur : noté quand complété.]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 3 Déc 2017 16:19 
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...

Ils avaient continué d'avancer dans un certain silence, une tension naissante venant briser toute volonté de bien s'entendre. Yurlungur ne comprenait pas : ce gros humoran croyait-il pouvoir venir sur Aliaénon pour n'en faire qu'à sa tête, imaginer que les troubles qui arrivaient à ces peuples n'étaient pas si importants, qu'il n'y avait aucune menace pressante ? Il lui semblait terriblement puéril. Cela l'énervait, parce que malgré elle, elle commençait à s'attacher et à abandonner son rôle de simple observatrice moqueuse pour plus s'impliquer dans les affaires des Pâles - et que ce guerrier risquait de tout faire capoter.

Ils finirent par dresser un camp simpliste en plein milieu de la forêt et, sous l'impulsion de Celemar, il fut décidé d'instaurer des tours de garde tournant afin d'éviter qu'ils ne se fassent surprendre à la faveur de l'obscurité. L'Elfe et le chat restaient d'un côté, tandis que la jeune fille les évitait consciencieusement, se plaçant à l'opposé de leurs lits par rapport au feu allumé par leur guide. Quant à celui-ci, c'était désormais à une gamine plus froide, presque boudeuse, qu'il avait à faire : elle ne semblait pas tout à fait lui avoir pardonné... pardonné quoi ? Sa méfiance peut-être, le fait qu'il se soit proposé pour ceux-là aussi alors qu'elle aurait préféré s'y rendre seule, tranquillement.

Tant pis.

Elle se coucha rapidement et, alors que les divers bruits de la nuit formaient un vague brouhaha dans quelque part au loin, au fin fond de cette vaste forêt, elle laissa ses rêves la submerger - une dague lovée dans sa main, sous sa couverture.

Ce furent des rêves extatiques, dénués de sens, un simple défilement de couleurs moroses ou fluorescentes dans un paysage surnaturel. Il n'y avait rien d'autre qu'un inconscient vide et désolé qui s'exprimait à travers ces songes si étranges qu'on ne saurait dire s'ils étaient plutôt d'agréables rêves ou de lourds cauchemars. Ils se dressaient à la frontière, perdus au milieu de terres imaginées, les senteurs et les bruits s'associant pour former un monde vaste, incompréhensible - et de fait, réel.

Une ombre jouait au milieu des débris de ce lieu dévasté : une ombre intangible, qui l'observait de loin, s'éloignait dès qu'elle s'approchait, la suivait dès qu'elle se détournait. Elle joua, ou alors elle crut jouer, sans savoir vraiment avec qui, ni où, ni comment : et alors qu'elle allait refermer sa main sur le poignet de cette âme invisible, un cri de Celemar la happa hors de son royaume onirique.

Elle se dressa, à moitié consciente, cherchant dans les ombres la silhouette qui la tourmentait, entendant vaguement ici et là des bruits de pas dans les fougères. Et soudain, une sorte de grosse panthère émergea de la nuit et, à la lumière du feu, se mit à grogner en s'approchant lentement vers eux, ses compagnes toujours cachées dans les ombres. Un sursaut d'adrénaline acheva de tirer l'enfant de ses songes : elle se rapprocha un peu du feu, la dague à la main, fouillant d'un œil alerte les alentours qui n'étaient pas plus sombres qu'une ruelle de Dahràm à la nuit tombée. Mais ces animaux n'étaient pas des prédateurs pour rien : ils se dissimulaient dans les herbes et les buissons, se rendant indétectables autrement que par l'ouïe et l'instinct.

Celemar avait déjà encoché une flèche, prêt à tirer sur la plus farouche des bêtes, tout en leur enjoignant de rester grouper et de présenter un fond uni. Elle opina du chef, toujours sans un mot, vérifiant d'un coup d'œil la réaction de Sibelle et Sirat.

Mais ce monstre, avec ses griffes et ses crocs, semblait un peu trop puissant pour elle toute seule. Elle se plaça non loin de l'archer, prête à profiter de ses tirs et à attaquer si l'animal s'avançait trop, espérant toutefois que l'humoran et l'elfe se dépêcheraient.

À y regarder de plus près, ce n'était pas tout à fait un fauve, mais plutôt un croisement bizarre entre une panthère, un lézard et une chauve-souris. Il n'y avait pas grand-chose de naturel là-dedans et, pour en avoir aperçu quelquefois, cela faisait diablement penser aux créatures monstrueuses créées par les Treize d'Oaxaca. Se pouvait-il que... ?

Elle n'avait pas le temps de penser : le fauve approchait petit à petit, et il faudrait lui faire comprendre qu'il ferait mieux de dégager. Elle n'avait jamais vu de trucs comme ça avant, mais ça ne devait pas être bien différent des bêtes sauvages qu'on rencontrait sur Yuimen, au fond. Ses deux dagues dans les mains, elle courbait le dos, observant la créature devant elle, essayant de ressentir ses envies, son ressenti - ses pulsions de meurtre. Elle n'essaierait pas d'attaquer - pas de suite -, mais se reposait entièrement sur son instinct pour essayer de déterminer où est-ce que la créature frapperait, avec quelle force et quelle célérité. Et à ce moment précis, elle serait ailleurs, hors d'atteinte.


(((utilisation de la CC Instinct sauvage au niv.10, 500 mots)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Sam 9 Déc 2017 22:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 3 Déc 2017 18:48 
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La réponse tomba bientôt. Le mage ardent ne pouvait hélas pas l'aider. Évidemment ! Y avait-il une seule chose de valable dans ce maudit désert ? Jurant intérieurement, Azra reprit son inspection. L'obélisque était en pierre, au beau milieu de la cage thoracique de la créature. Celle-ci s'apparentait à un immense bipède, plus grand même qu'un dragon. Le fait qu'il soit en grande partie enfouie et recouvert de mousse indiquait que sa mort devait remonter à très longtemps. Sans doute bien avant les événements qui avaient secoué la région. Alors quoi ? Un titan qui serait mort au commencement du monde ? Ce qui l'étonnait, c'était que l'obélisque avait poussé dans cette carcasse. Ces structures étaient censés être récentes. Enfin, le sans-visage ne l'avait pas dit clairement, mais tout de même... Surtout que les homme-pâles eux-même n'en avaient pas souvenir avant récemment.

Bon, il ne restait qu'à tenter de tout pour le tout. C'était éminemment risqué mais bon... un nécromancien ne pouvait résister à un gros squelette ! Cette chose contenait peut-être des informations, et il n'était pas dit qu'Azra ne ferait pas tout pour apprendre un maximum sur la magie qui régnait ici !

Il alla s'asseoir à côté d'une côte gigantesque et se plongea quelques instants en méditation. Il lui fallait l'aide de sa faera...

(Tient, tu te rappelles de moi, finalement ?)

(Ce n'est pas le moment de faire ta mauvaise tête. J'ai besoin de tes conseils. Le sortilège que j'ai employé sur Daemon pourrait-il fonctionner sur cette chose ?)

(Non, elle est bien trop grosse, et morte depuis trop longtemps. Pour tout dire, ressusciter une chose aussi ancienne et puissante n'est ni aisé, ni souhaitable... Et je fais la tête si je veux !)

(J'ai besoin de réponses avant que Daemon ne ramène une bande de vandales ! Il en serait capable, ce foutu gamin !)

(Tu te rends compte qu'il est plus vieux que toi ?)

(On ne dirait pas !)

Azra posa une main sur le gigantesque ossement et planta une autre dans la terre. Il se concentra sur les pouvoirs de l'ombre et sur sa capacité à parler aux spectres. Sa magie se déploya, prête à partir à la recherche de l'Âme de la chose.

(Tu as conscience qu'elle a sans doute disparut depuis longtemps ?)

(Tu as conscience que j'en ai rien à faire ?)

Contre toute attente, Arek laissa échapper un gloussement et se mit à chantonner une petite chanson. Toujours aussi chaotique, la faera apaisait l'esprit de la liche pour lui permettre de se concentrer au mieux. Aller chercher l'Âme... la ramener dans son corps... et l'interroger. S'il y parvenait... bon sans la seule perspective de réussir quelque chose d'aussi énorme le rendrait fou ! Quelle perspective fascinante ! Le pauvre petit fermier devenu mendiant appelait des titans du fond des âges pour converser avec eux ! Quand aux conséquences néfastes du retour d'une telle entité... Ce serait un petit cadeau pour remercier Phaïtos de lui avoir permis de s'élever si haut...

((( 502 mots, tentative d'invocation de la créature avec l'invocation de squelette et la capacité de parler aux spectres. )))

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 3 Déc 2017 22:04 
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Sans répit et conservant un rythme de marche plus qu’acceptable, le petit groupe poursuivait sa route dans la dense forêt d’Émeraude. Et au grand soulagement de Sibelle, aucune conversation n’eut coure, lui permettant ainsi de se ressourcer en écoutant les bruits de la faune locale et du vent sur la végétation.

En début de soirée, alors qu’ils arrivèrent à une petite clairière, Celemar s’arrêta, proposant qu’ils établissent leur camp pour la nuit. Sibelle obtempéra. Elle attacha sa monture légèrement en retrait du lieu où le feu serait allumé, bichonna sa bête, puis sans dire un mot s’en alla quérir du petit bois, tout comme elle le faisait depuis le début de son aventure sur Aliaénon.

Le feu allumé, Sibelle mangea quelques morceaux de viande séchée et but à sa gourde. Sa demande de sommeil étant conséquemment inférieure à celle de ses camarades, elle proposa de faire consécutivement deux quarts de garde. Lesquels se passèrent calmement. Après quoi, allongée sur sa couverture de laine, non loin du feu et de l’humoran, l’hinionne ferma ses yeux et commença une méditation réparatrice.

Puis, alors que la forêt entière semblait endormie et que seuls les grésillements du feu se faisaient entendre, Celemar les réveilla prestement. Il avait détecté des bruits suspects qui lui faisaient croire que des bêtes rôdaient non loin de leur camp de fortune. Ce dernier espérait qu’ils ne s’agissent pas de la bête la plus puissante de la forêt : l’ourgle.
Agile et souple, la guerrière se leva rapidement tout en prêtant l’oreille. Son ouïe fine lui permit de détecter les moindres sons suspects, des brindilles de bois cassés sous le poids du présumé prédateur aux déplacements furtifs. Puis, les chevaux hennirent ayant senti à leur tour le danger.

Les bruits se faisaient de plus en plus proches. L’hinionne dégaina silencieusement ses deux courtes épées et tentait en vain d’estimer le nombre de prédateurs qui allaient surgir devant eux. Puis, l’une de ses bestioles sortit de l’ombre, faisant entendre un grognement menaçant et terrifiant.

N’éprouvant aucune crainte, l’hinionne, en combattante farouche, observait attentivement les caractéristiques physiques du prédateur qui leur faisait face.

Arborant un pelage noir sur la partie antérieure de son corps de félin, la partie centrale et postérieure de son corps s’avérait plutôt recouverte d’écaille tel un reptile. Les membres antérieurs plutôt imposants semblaient puissants, munis d’ailes membraneuses et terminés par des griffes acérées. Les membres postérieurs n’étant pas en reste, permettant sans aucun doute à l’impressionnante bête de bondir puissamment. La guerrière fit une moue désapprobatrice lorsque la bête fit un pas de plus, dévoilant un énorme appendice, une immense queue écailleuse musclée brandie en l’air telle une robuste masse qui menaçait d’assommer quiconque s’en approchait. La menaçante tête féline scrutait leur moindre mouvement.

Sibelle n’avait jamais rien vu de telle, mais sa témérité lui permettait de garder la tête froide. Sans détourner sa vue de l’hostile chimère qui venait de surgir, elle écoutait les conseils de Celemar. Son projectile pointant leur ennemi du moment, l’archer les pria de ne pas se laisser prendre de revers et de protéger leur arrière.
Située à la gauche de Sirat, les pieds bien campés au sol prête à réagir à la moindre attaque, Sibelle proposa d’une voix ferme :

« Encerclons le feu… Je ne pense pas qu’ils le craignent, mais ce dernier fera au moins office d’écran, protégeant nos arrières. »

Se fiant à son ouïe supérieure, Sibelle pivota légèrement vers un bruit suspect, guettant la sortie impromptue des autres prédateurs. Si une bête venait à surgir et bondir sur elle, elle n’hésiterait pas à lui transpercer sauvagement le ventre de ses deux lames.

((( 605 mots.
-dégaine ses armes, posture de défense
-conseil de présenter leur dos au feu
- prête à se défendre si une bête attaque )))

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Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Mer 13 Déc 2017 04:05, édité 1 fois.

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