L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 20 Jan 2018 00:59 
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Après avoir traversé la ville, le seigneur Astidenix guida la reine et Daemon à travers le sous-bois. Il était très aise et il les guida sans mal à travers la masse dense en direction de l’obélisque mystérieux. Daemon n’avait pas pris de nouvelle d’Azraël, mais il supposait qu’il enquêtait déjà sur place et si ce n’était pas le cas, il pourrait se vanter d’avoir déchiffrer les glyphes avant lui. Il n’allait pas manquer une occasion pareille pour se mettre en avant.

Mais alors qu’Astidenix indiquait que leur destination était à présent toute proche, un grondement fit frissonner la cime des arbres. Le tremblement de terre ne dura que quelques secondes. L’événement, quoique étrange, n’inspira pas une réelle méfiance au groupe. C’était ce genre de phénomène naturel que nous connaissions tous. Cependant, une indicible impression commença à se dégager des bois. Une magie était à l’œuvre. Une magie qui n’inspirait rien de bon.

Ils échangèrent un regard qui évita toute discussion inutile, puis ils se précipitèrent en direction du monolithe.

De grands grincements et un hurlement inintelligible se firent entendre. Les fougères frémirent sensiblement, quand une masse sombre et gigantesque commença à se discerner à travers les arbres. Une silhouette humanoïde dont chaque mouvement déclenchait un grondement d’avalanche.

« Qu’est ce que… !? » finit par glapir Daemon, abasourdit.

Alors, sans aucun prémisse, un torrent de puissance émergea de l’être d’ombre et de fer. L’aura magique du titan s’était extériorisée et se déversait alentour, provoquant l’effroi des nouveaux arrivants. Ils ne surent comment réagir, mais cependant, Daemon eut la sensation que cette puissance était comme un râle dirigé vers quelque chose. Il bondit en dehors de l’abris des feuillages pour courir vers la scène.

Le paysage forestier s’était dérobé pour laisser place à une béance semblable à une carrière, un dénivelé ponctué d’arbres déracinés et de pierres roulantes. Au centre de la désolation, sur un pic rocheux, Azra faisait face à une monstruosité fait d’ombre de d’acier, de sombracier, dont la dague rappelait à s’y méprendre la forme d’un obélisque.

L’aura écrasante s’était éteinte aussi subitement qu’elle était apparue et Azra restait stoïque sur son promontoire. La créature aussi ne réagissait pas. Elle avait l’air confuse, observant ses bras colossaux comme si elle les découvrait, puis les alentours, avant de fixer son regard infernal sur le nécromancien.

« AZRA… !? » tenta timidement le mort-vivant, bien qu’il se vidât les poumons. « Qu’est ce qu’il se passe, Azra !? »

Mais le nécromant ne répondit pas. Il ne lui accorda aucune attention, occupé à d’étranges manières, dont il ne parvint à comprendre le sens.

Alors, comme dans un cauchemar, la masse gigantesque s’anima avec une surprenant habileté, et projeta Azra dans une crevasse. Les yeux ronds, Daemon l’observa recouvrir le trou de monceaux de terre pour l’ensevelir totalement. La scène se déroula vite, il eut simplement le temps de mémoriser l’emplacement de la tombe, puis de retourner se cacher parmi les arbres.

(Ce n’est pas grave… Ce n’est pas grave. Azra est une liche, il peut survivre à un tel traitement. Il me suffit d’attendre que le titan quitte les lieux, puis d’aller creuser.)

« Oui… Ressaisis toi. »

Il s’arqua sur ses deux jambes, puis il partit retrouver la reine et son protecteur.


- 500 mots -

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Dernière édition par Daemon le Sam 20 Jan 2018 13:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 20 Jan 2018 07:15 
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Maculée du fluide rouge noirâtre, du poil et des écailles appartenant à ses victimes, la guerrière étendue de tout son long sur le sol frais, récupérait. Tout en maintenant ses yeux ouverts et se fiant à son ouïe fine à l’affût du moindre danger, elle s’accordait un petit répit. Inspirant et expirant profondément, elle tentait d’oublier la douleur cuisante qui irradiait sa cuisse.

Elle sentit d’abord le sol vibrer légèrement, puis un bruit de pas s’intensifiait : quelqu’un ou quelque chose approchait. Elle tourna subitement sa tête craignant la présence d’un autre puissant prédateur, mais il n’en était rien. Cet imposant colosse de pierre qui se tenait à présent tout près aurait pu s’avérer un adversaire coriace si ce n’avait été son compagnon et ami l’humoran transformé temporairement.

Préoccupé par l’état de la belle, il s’agenouilla et entreprit de la soulever.

« Je suis bien ici, j’ai besoin de méditer pour reprendre des forces. » Lui expliqua-t-elle en vain.

Faisant la sourde oreille, avec toute la délicatesse possible, l’homme de pierre la prit dans ses bras, comme s’il manipulait de la fine porcelaine et la cala contre son imposant torse. Puis, tout en la transportant près du feu de son pas pesant, il lui murmura qu’elle serait mieux à cet endroit pour se reposer et qu’elle pouvait se relâcher, lui faire confiance. La guerrière ferma les yeux en toute confiance et ne les ouvrit que lorsqu’il la posa sur un lit d’herbe à une distance convenable des flammes rougeoyantes.

Tout en prenant de profondes respirations, l’hinione regardait son protecteur de pierre qui avait pris place à ses côtés. Malgré son aspect extérieur rocailleux, la maître d’armes devinait de la douceur à l’intérieur. Observant plus attentivement son visage taillé dans le pierre, elle crut voir une larme couler sur ses joues granuleuses. Sans un mot, elle leva son bras et délicatement, tenta de l’essuyer. Suite à cela, elle referma ses yeux et entra en méditation réparatrice.

Au matin, elle sentit son épaule se faire secouer. Elle ne put retenir un hoquet de surprise, lorsqu’elle réalisa que ce n’était pas un de ses compagnons, mais plutôt un homme-bête qui l’avait éveillé. Ils avaient trouver le clan des carnivores, quoi que ce serait plus juste de dire que ce sont les carnivores qui les avaient trouvés. Puis, sans que la belle ne puisse s’interposer, elle fut transportée sur un brancard de branchages, son sac, ses armes et son équipement déposé à ses pieds. La matinée était écoulée lorsqu’ils arrivèrent sur un terrain boueux couvert d’eau par endroit et envahi par la végétation et la brume. Cette fois, la guerrière se leva seule et embarqua d’elle-même dans une barque mené par des hommes rats. Connaissant comme personne leur territoire, ils zigzaguèrent dans ces corridors boueux qui serpentaient à la façon de labyrinthe. Sibelle et ses compagnons furent conduits auprès des carnivores qui avaient élus temporairement domicile chez les hommes-rat.

Ils furent rassemblés à la place centrale de village composé de nombreuses petites maisonnettes montées sur pilotis. Sans attendre, un homme-rat, une sorte de guérisseur artisanal, examina la plaie sur la cuisse de la guerrière et la recouvrit d’une étrange mixture verte odorante faisant apparemment office de cataplasme.

Et une fois que toutes les plaies furent pansées, des gens importants s’approchèrent d’eux. Il y eu d’abord Tahmas, le chef du village d’Eaunoire, un rat d’âge avancé aux yeux voilés par les cataractes et à l’oreille droite entaillée. Puis plus costaud et d’âge moyen, Bortë-a-Tchino, le meneur du clan nomade des carnivores. Sibelle haussa les sourcils de surprise, lorsqu’elle vit trois étranges femmes originaire d’Arothiir dont la tête était pourvue d’imposantes cornes recourbées et dont les corps étaient à peine recouverts et qui répondaient aux noms de Guigne, Jess et Sable. Puis, un peu en retrait, la guerrière reconnut le frère de Celemar, un homme à fière allure, son visage à semi-camouflé par sa capuche.

Et enfin, ils comprirent ce que faisaient dans ce village de rongeurs, tous ces êtres transformées. Les carnivores cherchant assistance d’auprès d’autres peuples afin de reconquérir Treeof, avaient trouvés de solides appuis de la part du peuple des hommes-rats. Les trois maîtresses d’Arothiir s’étaient imposées, prétextant que leurs troupes étaient déjà en place dans la forêt et qu’elles seraient prêtes à massacrer tous ceux qui ne seraient pas leurs alliées.

Peu à peu, ses compagnons se dispersaient et faisaient connaissances avec leurs hôtes. Sibelle, laissa Sirat rejoindre seul les harpies. Pour sa part, elle se tourna vers les deux frères, espérant que le second soit aussi volubile que le premier semblait l'être la veille.
Elle fit un signe de tête à Celemar, puis, après une brève hésitation, elle se présenta à Edmar :

« Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi ? Nous nous sommes croisés à la milice, puis à la Tour d'Or, je suis également une aventurière en provenance de Yuimen. »

Ce dernier ne pipa mot, se contentant d’un haussement d’épaule. Son frangin, nettement plus volubile expliqua à la guerrière que Edmar n’avait pas apprécié l’intitiative de Kiyoheïki. Il craignait que des yuimeniens puissants ne rejoignent le clan déjà suffisamment nombreux des végétariens.

Voyant la façon peu avenante d’Edmar, Sibelle se tourna vers Celemar qui justifiait le comportement de son frère.

« Parmis les aventuriers d’autres sont restés neutres, sans partis pris, il ne faut pas les négliger ceux-là, car ils pourront s’avérer très utiles. »

S’adressant toujours aux deux hommes, mais particulièrement à Edmar, Sibelle le questionna :

« A la maison Khar’Tar D’Omble, un résumé nous a été fait de la situation, mais j’aimerais connaitre votre version, ce que vous en pensez personnellement. »

Edmar toisa sévèrement Celemar, puis se résigna à répondre à Sibelle. Contrairement à l’hinionne, il ne voyait pas l’utilité des gens qui avaient adoptés une position neutre. Il avait choisi le camp des carnivores, car il lui semblait être victime d’injustice. Il avait répondu à contrecoeur, et il était évident, qu’il ne désirait pas poursuivre la conversation.

Sibelle, en silence se répéta plusieurs fois la réponse d’Edmar, songeuse avant de dévoiler l'une de ses pensées aux deux hommes.

« L’injustice… oui, c’est ce qui m’a fait opter pour le clan des carnivores… il me semble que l’injustice est trop flagrante, je ne comprends pas, comment et pourquoi certains ont tout de même optés pour les végétariens… ça sent le complot, j’ai l’impression que quelqu’un tire les ficelles par en-dessous, quelqu’un qui cherche et qui a réussi à semé la zizanie dans la population de Threeof »

Puis, plus directement à Celemar, elle rajouta :

« C’est dans cette direction que l’on devrait chercher, ne croyez-vous pas ? Rien ne vous a semblé louche dans cette histoire ? »

Alors que son frère haussa les épaules, Celemar était d’accord avec les propos de Sibelle. Par contre, selon lui, il était désormais impossible d’éviter la guerre. Il croyait que la seule solution serait que les végétariens et les carnivores s’unissent de nouveau en un seul clan et que la Reine Sheeala reprenne le pouvoir.

Il venait à peine de terminer de s’exprimer qu’Edmar répliqua avec vigueur. Selon lui, l’acte de violence et de non-respect des végétariens envers les carnivores qui avaient été des leurs, étaient impardonnable, plus aucune paix n’était possible

« Ce qu’il faudrait peut-être, ce ne serait pas un dirigeant, mais deux. Deux gens qui s’entendent et qui représentent chacun des clans respectifs. Les carnivores ont raison de réclamer l’accès au village qui est le leur. Mais à quel prix vont-ils le reconquérir, s’ils partent ainsi en guerre… Et puis, il est peut-être pertinent de se méfier des harpies… Il faudrait savoir pourquoi elles tiennent autant à ce qu’une guerre éclate. »

((( 1284 mots )))

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Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Ven 26 Jan 2018 03:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 21 Jan 2018 11:37 
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Forêt d’Emeraude – Clairière de l’Obélisque. 14h15 (Azra, Daemon)

    Azra, sous sa nouvelle forme gigantesque, titanesque même, venait d’ensevelir son corps squelettique (ainsi que tout son équipement) sous des tonnes de terre meuble. Un ensevelissement dont il ne pourrait jamais sortir seul, fut-il habité par l’esprit d’une entité aussi puissante. Il avait vaincu le monstre, et était désormais ce monstre, démesuré et puissant au-delà de ce qu’il pouvait imaginer. Il avait à la main l’obélisque, tenue comme une épée de pierre aux runes gravées luminescentes.

    De leur côté, dans les buissons bordant la clairière dévastée, si Daemon avait choisi de rester caché, ce ne fut pas le cas de Sheeala d’Argentar, qui dans un premier temps observa la monstruosité agir, subjuguée.

    « Non… Cela ne se peut… »

    Dans un second temps, alors qu’elle avait enterré Azra, elle se leva et se précipita à découvert. Astidenix tenta de la retenir en soufflant, paniqué, mais elle se dégagea de son étreinte et s’avança vers l’immensité. Le général jura et se lança à sa poursuite, marteau à la main (car c’était son arme de prédilection).

    La Reine leva les yeux vers la chose géante et prit la parole d’un ton clair et audible :

    « Esh’Erlish Shala’arth, Créature du Passé, pourquoi viens-tu te réveiller ? Contemple face à toi le sang de celles qui t’ont vaincue. Contemple face à toi la chair née de tes chairs. Démone, retourne à la mort qui te tenait ! »

    Astidenix semblait circonspect. Il n’avait ostensiblement aucune idée de ce que sa Reine était en train de raconter… Si seulement Azra avait pu répondre… mais non, l’être qu’il habitait ne possédait pas de bouche. Il sentit cependant ses pouvoirs nécrotiques toujours actifs. Il sentit la présence de Daemon non loin. Sa magie de l’ombre était toujours là, avec lui.


Marais d’Eaunoire – Tahmass. (Sibelle, Sirat, Yurlungur)


    Celemar se gratta la barbe à l’écoute de la dernière proposition de l’elfe blanche, pensif, puis donna son avis :

    « Deux dirigeants ? Mais lesquels ? Si Bortë-a-Tchino représente les carnivores, bien qu’il ait affirmé pouvoir se soumettre au pouvoir de la Reine si elle le faisait respecter, qui représentera les végétariens, qui n’ont pas de chef, de représentants, et qui refusent de reconnaitre encore le pouvoir de leur reine ? »

    Il fut temps que tout le monde se rassemble au cœur du village pour un repas qui ressemblait à une fête. De longues tablées de bois avaient été installées en un banquet, et si la nourriture proposée n’avait pas tant bonne mine, poissons au goût vaseux, lentilles et autres algues ternes, racines et morceaux d’écorces, ainsi que, seule couleur dans toute cette triste pitance, des baies rouges presque décoratives, le cœur semblait toutefois y être : les hommes-rats faisaient ce repas en l’honneur du combat prochain : à la tombée de la nuit, le soir même, ils marcheraient vers Treeof. Les carnivores avaient eux aussi ramené de la pitance, de la viande qu’ils dévoraient crue ou rôtie sous des feux tisonnant.

    Les vieillards, enfants et femmes non combattantes resteraient là, au village de Tahmass. Tous les autres partiraient au front, les trois Dames d’Arothiir également. S’il y avait des annonces, des discours, des conseils d’influence à faire, c’était l’instant : toutes les troupes de ce clan étaient rassemblées là.




[Azra : 1 (introspection) + 0,5 (se vaincre soi-même) + 0,5 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (cachette) + 0,5 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur)
Yurlungur : noté quand posté.
Sirat : noté quand posté.]

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 21 Jan 2018 13:59 
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...

Autour du camp, les cadavres encore chauds des bêtes vaincues trônaient comme le présage d'une fin funeste et prématurée de leur voyage vers le camp des carnivores. La jeune fille, allongée, reprenait sa respiration, les yeux rivés vers un ciel étoilé trop lointain le temps qu'elle ait bien pris conscience de tous les points douloureux de son organisme.

Et malgré la fatigue, toute la tension du combat avait durement réveillé son esprit qui, désormais, sous la cadence endiablée d'un cœur long à calmer, songeait avec une rude lucidité à leurs chances de survie.

Avec un peu de chances, l'un d'entre eux saurait faire des bandages de fortune, peut-être Celemar - mais au fond, elle ne comptait même pas trop là-dessus. L'humoran - qu'elle avait vu du coin de l'œil se transformer en colosse de pierre avant de reprendre sa forme originelle - avait l'air d'être bien plus un guerrier sans peur qu'un aventurier précautionneux, et même Celemar semblait plutôt casse-cou, dans un sens. Quant à l'autre... c'était une Hinïonne, le genre de personne à avoir vécu toute sa vie dans un palais au milieu de la forêt, donc soigner quelqu'un avec trois bouts de tissu et un peu d'eau, elle savait pas.

Elle réfléchissait, essayant de lutter contre la torpeur qui la prenait. Les plaies, il ne fallait surtout pas qu'elles s'infectent, surtout en plein milieu d'un marécage comme celui qu'ils cherchaient à rejoindre : le mieux serait de les laver une fois à l'eau avant de dormir, faute de mieux, puis à nouveau le lendemain avant de les couvrir d'un bout de tissu... Il y avait le risque que la chair cicatrise sur le tissu, ce qui le rendrait très difficile à retirer, mais elle n'avait pas de meilleure idée et au fond, elle n'y connaissait que dalle.

Quant aux muscles qui la tiraillaient, il suffirait de les ménager un moment, de faire quelques exercices le lendemain et les jours qui suivraient pour qu'ils se portent mieux. Elle avait déjà vu pire... Ou du moins valait-il mieux y croire.

Elle eut envie de demander à Celemar si ces machins étaient des ourgles ou s'ils avaient encore une chance de plus de mourir subitement dans la nuit, mais finalement, vu l'abattement généralisé du groupe aussi fourbu que démoralisé par un combat aussi ardu, elle se leva un moment pour soigner ses plaies qui déjà, en faveur de leur faible profondeur, avaient coagulé, avant de se recoucher et de sombrer aussitôt dans un sommeil de plomb.

***


Se réveiller avec deux paires de bottes devant son nez était rarement agréable. Pester contre Celemar pour cette mauvaise blague après la dure nuit qu'ils avaient eue et relever ses yeux vers un individu qui se révélait n'être pas du tout Celemar était pour le moins... surprenant.

Elle s'était levée d'un seul coup, reculant de cet ennemi soudain, un homme-bête aux canines saillantes, pour se retrouver acculer par derrière par un autre de ces Carnivores. Elle croisa le regard de Celemar, qui semblait parfaitement calme aux prises avec ce groupe qui était venu à leur rencontre et se résolut à se détendre, laissant ces inconnus l'allonger, la panser, ranger toutes ses affaires et même la porter sur un brancard jusqu'aux marais d'Eaunoire.

Une bien curieuse surprise au réveil... Cadeau empoisonné ou véritable souci de leur santé ? Elle examinait, curieuse, les différentes espèces qui se côtoyaient sous une forme humanoïde commune ; et puis les arbres s'écartèrent, s'éclaircirent pour laisser admirer la désolation des marais, territoires humides, délaissés et terriblement boueux. Elle haussa un sourcil à l'idée de traverser ces paysages de tourbe et de fange - quoiqu'au fond, tant qu'elle était sur un brancard... - avant de remarquer les pirogues sur lesquelles ils embarquèrent.

Du coin de l'œil, elle perçut le soulagement des porteurs de Sirat et sourit en voyant l'embarcation s'enfoncer sensiblement dans l'eau lorsqu'il monta dedans. Puis, toujours dans un silence de mort bercé seulement par la douce litanie des rames et pagaies dans l'eau sombre, ils parcoururent les marais, perçant la brume obscure jusqu'au village.

Le choix d'un tel emplacement, même inconscient, était bigrement stratégique. Non seulement le brouillard constant empêchait quiconque de le repérer à moins de se rapprocher dangereusement - et d'être à son tour repéré par les Carnivores... -, mais de plus, aucune armée ne pouvait facilement assiéger ce lieu qu'on ne pouvait atteindre qu'à bord de frêles embarcations (les passages à traverser étaient quelquefois fort étroits). Dans de telles conditions, avoir la connaissance du terrain que possédait un habitant des lieux était un avantage énorme.

Et puis, dans un autre sens, cela privait les Yuiméniens arrivés au camp aussi peu nomade qu'ils étaient fiables de toute retraite facile. Amusant.

Tandis qu'ils s'enfonçaient au milieu des maisons sur pilotis qui se dévoilaient petit à petit, la réalité des choses fut bien vite révélée : si les Carnivores vivaient bien ici, c'était principalement des hommes-rats, comme on les avait prévenus, qui occupaient les lieux : il y en avait une multitude, de toutes tailles, de tous pelages, certains plus humains que d'autres... du moins en apparence.

Enfin, une place apparut où ils accostèrent, et on les déposa là jusqu'à ce que des rats aux airs curieusement savants vinssent appliquer sur leurs plaies de drôles d'onguents, verts et malodorants, apparemment principalement composés... du limon ramassé au fond des marais. Elle en eut un léger haut-le-cœur et leva un regard angoissé vers Celemar, mais celui-ci ne réagissait pas à ce traitement, aussi tenta-t-elle un sourire crispé vers le rebouteux qui s'occupait d'elle, observant avec attention tous ses gestes. Le rebouteux, enfin, enveloppa les plaies couvertes de ce baume de larges feuilles, comme des pansements de fortune. Elle n'avait plus vraiment mal, comme si le baume faisait déjà effet, et remercia l'homme-rat qui s'éloignait : il lui répondit que cette hospitalité était bien naturelle à... Tahmass. Drôle de nom - et il s'était trop éloigné pour lui poser d'autres questions maintenant.

Mais ils n'eurent pas à attendre bien longtemps : un groupe de personnalités arrivaient et les quatre Yuiméniens arrivés qui s'étaient regroupés debout sur la place purent observer les têtes importantes débouler - avec ou sans surprise.

Le premier était un homme-rat visiblement assez vieux, portant une longue barbe blanche tressée sous son menton, chef de la tribu d'hommes-rats. Juste derrière lui venait Börte-a-Tchino, un homme-loup grand et imposant à l'air aussi commode qu'un lieutenant d'Oaxaca. Et enfin, ce qui fit écarquiller les yeux de la jeune fille, Guigne, Jess et Sable. Surprise, elle fronça les sourcils, avant de reprendre une expression plus neutre au risque d'être reconnue. On les présenta, naturellement, puisqu'il semblait que tous ne les connaissaient pas, mais elle évita soigneusement leur regard pendant toute la durée de l'entretien. Et finalement, en retrait, elle remarqua Edmar, le frère de Celemar, qui restaient néanmoins là en pur rôle de figurant.

Et l'histoire commença. Les Carnivores avaient donc trouvé les hommes-rats par hasard, avant de conclure une alliance avec eux, ceux-ci les accueillant et les soutenant dans leur plan de reprendre Treeof. Et alors, subitement, étaient apparues les trois Harpies d'Arothiir, qui avaient imposé de façon claire et efficace leur présence et leur armée pour reprendre la cité forestière. Il ne restait maintenant plus qu'à marcher sur Treeof, sur les Végétariens qui ne savaient pas encore à quoi s'attendre...

Yurlungur laissa les Yuiméniens avancer pour parler à telle ou telle personnalité et choisit quant à elle le vieil homme-rat. Un choix d'indécis, en quelque sorte, puisqu'elle se refusait pour le moment à aborder Börte-a-Tchino sans en savoir davantage sur lui - et la Trinité, n'en parlons pas.

« Bonjour, et merci pour les pansements. Vous êtes... le chef de ce village ? Vous avez un nom ? Moi, c'est Yurlungur. »

Elle s'était de fait écartée du groupe, afin de pouvoir parler librement, sans qu'on puisse tout à fait l'écouter. Elle n'allait sans doute pas apprendre d'informations sensibles avec lui, certes, mais c'était un réflexe qu'elle avait eu : ne pas se faire épier, ne pas laisser d'informations fuiter, principe de base d'un agent double.

« Je suis un peu surprise, en fait. Vous vivez dans ces marais depuis le début, ou vous êtes aussi d'anciens habitants de Treeof ? »

Car après tout, s'ils souhaitaient aussi investir Treeof une fois celle-ci reprise, ça compliquerait la tâche de la Trinité pour prendre le pouvoir sur la Forêt d'Émeraude. En revanche, si Carnivores et hommes-rats restaient séparés ensuite, leur emprise en serait facilitée.

Elle dut se retenir pour garder sa mine sérieuse en entendant le vieux rat, qui avait d'abord trituré sa barbe d'un air expert en la jaugeant, se mettre à zozoter ridiculement. Il se nommait Ezquille - ou Esquille ? -, expliquant que ses hommes-rats vivaient depuis longtemps ici, dans ces marais refusés de tous, cachés et isolés. “Pour vivre heureux, vivons cachés” croyait-elle entendre : dans tous les cas, il semblait ressasser le bon vieux temps où ils n'avaient de contact avec personne... Tant mieux. Elle hocha poliment de la tête.

« Vous resterez donc dans ces marais une fois que les Carnivores auront repris Treeof ? enfonça-t-elle pour essayer d'avoir une réponse plus nette, avant de se reprendre : Enfin, je m'égare. Ce n'est pas la principale raison pour laquelle je viens vous voir. »

Elle lança un regard en arrière, vérifiant que personne ne les épiait, puis demanda :

« La présence de la Trinité en ces lieux est préoccupante, n'est-ce pas ? Depuis combien de temps sont-elles là ? Avez-vous une idée du nombre de troupes qu'elles ont amené jusqu'ici ? »

Son ton s'était fait soucieux, préoccupé. Il était évident, de toute façon, que Carnivores comme hommes-rats étaient opposés à la présence des hommes pâles d'Arothiir : se placer de leur côté, contre cette ingérence forcée, conduirait nécessairement à se faire apprécier. Et puis, si elle pouvait en apprendre plus sur les forces de la Trinité, puisque celles-ci ne piperaient mot...

Il répondit sobrement qu'elles n'étaient là que depuis hier et qu'elles avaient laissé leurs armées contourner les marais par l'est. Mais ce qui était le plus étrange, c'était qu'il semblait affirmer que ces trois-là, qui avaient pourtant explicitement menacé de mort ceux qui s'opposeraient à elles, étaient venues... seules. Elle fronça les sourcils et précisa :

« Seulement elles trois ? Pas de garde du corps, personne pour assurer leur protection alors qu'elles vous menacent de vous massacrer si vous ne vous alliez pas à elles ? »

À tous les coups, il y avait une Ombre d'Arothiir quelque part pour les protéger - c'était sûr et certain, le principe même de ces soldats d'élite était là : pouvoir servir dans de telles circonstances, en tout anonymat. Prenant conscience que l'un d'entre eux pourrait d'ailleurs être en train de les écouter en ce moment même, elle se retourna nerveusement rapidement.

« J'étais à Arothiir avant de rejoindre Treeof, mais franchement... Je ne pensais pas qu'elles seraient si rapides. Vous êtes certain qu'il n'y a aucun autre Arothiirien à part elles ici, pas même l'Ombre d'un Arothiirien ? »

Voilà, elle jouait franc jeu. Enfin, “franc”... Elle racontait à tous le même mensonge, afin que les versions de Kiyoheïki, de ce vieux rat et même celle de Celemar puissent concorder ensemble afin de la faire paraître aussi sincère et sympathique que possible.

Le vieillard néanmoins confirma qu'il n'y avait personne d'autre qu'elles mais qu'elles n'avaient pas menacé les rats, seulement Börte-a-Tchino et les Carnivores. Il indiqua, comme si ce n'était pas déjà assez évident, qu'elles ne devaient pas être prises à la légère mais qu'heureusement pour lui, elles ne semblaient guère s'intéresser à ces marais. Elle opina du chef, reconnaissant l'évidence de l'information.

« Tant mieux si vous êtes saufs, pour le moment. Merci beaucoup pour vos réponses, et faites attention à vous. »

Elle le salua de la main avec un léger sourire, ce à quoi il répondit par un humble au revoir. Elle vit en se détournant une discussion entre l'humoran Sirat et la Trinité s'achever, sans qu'elle ait pu percevoir quoi que ce soit de ce qu'il s'était dit. Enfin, dans tous les cas, elle imaginait mal la Trinité avoir révélé en une discussion avec ce type pas très fin l'une de leurs faiblesses... Si du moins elles en possédaient.

Il était tout de même extraordinaire de constater que le régime de la Trinité, à Arothiir, était extrêmement plus stable et plus puissant que celui qu'avait parvenu à soutenir jusqu'ici cette reine Sheeala d'Argentar, non sans énormes difficultés. Au fond, tout ce qu'il se passait maintenant, c'était le retour à un ordre normal des choses - et un certain enrichissement pour elle dès lors que la Trinité aurait réussi tout ce qu'elles prévoyaient.

Elle ne pouvait néanmoins pas accepter d'être vue par tous en train de discuter avec légèreté avec ces trois harpies. Aussi commença-t-elle à se balader inopinément, sans but, observant seulement les maisons de bois, les habitants et leurs mœurs. La Trinité finit par se retirer dans une cabane : elle flâna encore un petit quart d'heure puis, ayant pris soin de vérifier sans s'en donner l'air que personne ne s'intéressait à elle, elle se glissa à l'intérieur.

Croisant pour la première fois le regard des trois sœurs, elle lâcha :

« Bonjour, mesdames. »

Puis elle singea une vague révérence en refermant complètement derrière elle la porte de la cabane. Personne ne l'avait vue entrer, elle en était certaine : les autres étaient occupés elle ne savait trop où et la Trinité devait avoir demandé à n'être pas dérangée inopinément.

« J'ignorais que vous seriez présentes si tôt. Arsok n'est pas avec vous ? »

Malgré tout, elle continuait de penser que le vieux rat n'avait simplement pas conscience de la présence d'une Ombre d'Arothiir sur place pour assurer la sécurité des trois reines. Ces gars-là étaient suffisamment adroits pour ne pas se faire repérer s'ils voulaient passer incognito. Aucune d'entre elles, d'ailleurs, ne sembla surprise de la venue de la jeune fille : d'un autre côté, il était presque évident qu'elle chercherait à les contacter au moins une fois, tout comme il était clair qu'elle ne souhaitait pas qu'on comprenne le lien qui les unissait - n'avait-elle pas tantôt évité leurs regard avec une obsession farouche ?

Guigne, naturellement, refusa de répondre en demandant pourquoi l'Ombre inquiétait à ce point la jeune assassine. Cette dernière resta de marbre, tournant la tête vers Jess lorsque celle-ci prit la parole pour indiquer qu'elles n'avaient pas besoin de lui ici et qu'il avait à faire à Arothiir.

(Sans doute toujours occupé avec le meurtre de la mine... Mais de là à dire qu'elles n'ont pas besoin de lui ici, en plein milieu du campement des Carnivores ?)

Un doute commençait à s'infiltrer dans son esprit. Se pouvait-il que ces trois sœurs soient des combattantes redoutables, capables de se défendre d'elles-mêmes ? Jess avait déjà fait preuve d'une clairvoyance extrême, à la limite du surnaturel : il ne serait pas si étonnant si elle révélait, avec ses sœurs, qu'elle maîtrisait une forme de magie, par exemple propre à Aliaénon... (Mmh.)

Préférant changer de sujet, elle hocha simplement de la tête et informa :

« Les Végétariens sont en train de préparer leur défense, mais s'ils ne le savent pas déjà, ils ne tarderont pas à prendre connaissance de votre présence via l'un des Yuiméniens. Si vous souhaitez attaquer et gagner, le plus tôt sera le mieux. »

Elle n'énonçait sans doute qu'une évidence, mais les choses allaient mieux en le disant. Et puis, comme ce reproche de n'avoir pas été mis dans le coup depuis le début couvait en elle depuis qu'elle les avait aperçues, sur la place, elle pencha la tête sur le côté et ajouta :

« Lorsque je sortirai, nous ne nous connaîtrons pas, n'est-ce pas ? Votre présence en ces lieux me rend inutile, à présent, vous auriez dû me prévenir... Tant pis. Si vous avez une tâche à accomplir, une présence qui vous gêne, c'est le moment. »

Puisqu'aucune Ombre n'était présente, il fallait bien quelqu'un pour effectuer ce genre de travail. Jess en revanche répliqua avec le même ton calculé que les Végétariens n'avaient de toute façon aucune chance face aux forces cumulées des hommes-rats, des Carnivores et d'Arothiir. En revanche, elle n'était pas insouciante au point de négliger toute la chance qui pouvait se glisser dans ce genre d'entreprises de guerre : un “miracle”, évoqua-t-elle, pourrait bien sauver les derniers habitants de Treeof... Et elle reconnut l'importance d'attaquer au plus vite. Menu compliment, mais compliment tout de même : “vous avez raison”, avait-elle dit, et les mots résonnaient en boucle dans le cœur fier de l'enfant.

Curieusement, Jess pencha également la tête sur le côté, tout comme Yurlungur l'avait fait juste avant, répondant sur le même ton qu'elles ne se connaissaient effectivement pas. Un instant, la jeune fille prit peur que ce mouvement inopiné soit le résultat d'une tentative d'intrusion dans son esprit de la dirigeante - mais elle se détendit, songeant qu'elle n'avait rien à cacher. Pour le moment.

Jess lui donna donc finalement une sorte de mission : s'assurer de la fidélité de Börte-a-Tchino envers elles, empêcher tout “miracle”. Simple, vague : ça lui laissait au fond le champ libre pour faire tout ce qu'elle voulait. Elle sourit candidement et s'inclina trop cérémonieusement pour que ce soit crédible.

« Au revoir... souffla-t-elle. »

Puis elle sortit de la cabane, vérifiant néanmoins avec attention que personne ne surveillait la sortie : restant un instant dans les ombres nombreuses qu'on trouvait dans ce campement au milieu du brouillard, elle ne se détendit qu'une fois relativement loin de la cabane de la Trinité avant de partir à la recherche de Börte-a-Tchino.

Un homme-rat lui indiqua le campement de tentes monté en marge du village. Là-bas, elle s'approcha de la tente de commandement, d'où émergèrent alors Celemar et Edmar juste avant qu'elle n'entre, se retrouvant subitement seule face au regard sévère du silencieux loup. Un moment, intimidée, elle n'osa pas prendre la parole : mais après quelques secondes de silence pesant, elle lâcha, afin de briser un peu ce mur :

« Enchantée moi de même de vous rencontrer, Ser Börte-a-Tchino, moi, c'est Yurlungur. »

Elle avait prononcé tout cela avec un ton fortement ironique, une expression un brin cynique sur le visage, tout en toisant la réaction du chef des Carnivores. Il grogna dans sa gorge, n'appréciant visiblement pas cette tentative d'humour incertaine, rétorquant ensuite d'une voix aussi grave que son poil était noir qu'elle ne devait sa liberté de mouvement qu'au fait que Celemar l'accompagnait en arrivant, lui demandant alors de but en blanc ses intentions, son but vis-à-vis des Carnivores qu'elle avait cherchés.

Après un tel grognement, elle ne s'approcha pas davantage - et réfléchit en même temps à ce que Celemar lui avait dit sur ces Carnivores, justement. Ils possédaient une sorte de sixième sens, de flair, pouvant repérer, vaguement, les mensonges et entourloupes... Il fallait qu'elle se montre prudente, et habile.

« En effet, j'ai préféré rejoindre le groupe des Carnivores plutôt que de rester aux côtés des Végétariens. »

Elle plissa les yeux, cherchant à déterminer comment continuer sur cette lancée de vérité et comprendre d'où venait la méfiance du loup afin de l'éradiquer au plus vite. Puisque l'humour avait échoué, elle prit une mine plus sérieuse et enchaîna :

« Je suis revenue à Treeof à la demande de Ser Kiyoheïki, l'un de nos Yuiméniens, que j'ai informé de l'intérêt de la Trinité pour la guerre qui couvait ici. Je revenais d'Arothiir, où j'avais obtenu l'information : mais je ne pensais pas qu'elles viendraient en personne. »

Ici aussi, tout était vrai. La raison première de sa venue dans cette Forêt venait de Kiyoheïki, même si son objectif n'était pas le sien ; elle l'avait effectivement informé du danger que représentait la Trinité ; elle avait bel et bien découvert cela à Arothiir ; elle avait été surprise de la présence des harpies... Qu'en disait-il, le loup ? Mais elle ne pouvait pas s'arrêter là : elle prit une moue un peu boudeuse et reprit :

« Si bien que ma présence en ces lieux perd un peu de son sens. Que puis-je faire seule contre l'armée des trois sœurs ? »

Elle laissa un temps de pause puis rajouta :

« Dans tous les cas, je vois mal pourquoi vous auriez à me craindre. Vous, Börte-a-Tchino, effrayé par une jeune fille ? »

Et puis, comme Celemar venait de sortir de la tente mais que, néanmoins, la méfiance du loup restait entière, elle conclut :

« Je croyais toutefois que Celemar me faisait confiance... »

Le loup répondit alors prestement que l'archer n'avait pas eu le temps de lui dire quoi que ce soit la concernant, puisqu'ils venaient d'arriver. Elle sourit sincèrement, cela la rassurant un peu quant à cet ami impromptu : et il continua en affirmant qu'il ne craignait non pas elle seule, mais la présence cumulée de tous ces individus non liés à leur cause. Il reconnaissait la nécessité de l'alliance avec les rats, mais la présence de la Trinité et à présent de nouveaux Yuiméniens lui donnait l'impression de perdre tout contrôle sur le but de cette guerre, alors que celle-ci était directement sous sa responsabilité.

Presque larmoyant.

Mais il repartit alors à l'attaque, demandant pourquoi elle, qui ne les avait jamais rencontrés auparavant, avait décidé de les rejoindre malgré tout. Elle faillit indiquer qu'elle trouvait leur combat juste et qu'elle voulait vraiment les aider à reprendre Treeof et à vivre en paix dans leur cité natale... puis se contenta de hausser un sourcil en souriant, plus sincère.

« Je vous aurais rejoint ? Pas tout à fait. Je vous ai rejoint géographiquement, certes, mais je ne vous connais guère. Par le monde, il y a beaucoup plus de couillons que d'hommes : je préfère pour le moment rester en... observatrice ? C'est plus prudent. »

Son expression redevint sérieuse alors qu'elle trouvait enfin quelque chose à dire qui puisse l'aider tout en étant véridique : elle se rapprocha d'un pas, soudainement plus en confiance.

« Mais Ser Kiyoheïki, qui m'a l'air d'être un individu plus qu'honorable, nous a présenté une vision que j'estime objective du conflit. Vous avez été chassés de chez vous sans préavis, sans d'autre motif que ce que vous pourriez faire... »

Au fond, c'était vrai. Elle voyait Kiyoheïki comme un idéaliste, mais malgré tout, elle l'appréciait réellement et reconnaissait objectivement sa valeur. Quant à savoir si ça le sauverait des réalités du monde, comme par exemple les lames des serviteurs de la Trinité... Sa mine devint plus soucieuse à l'idée de la mort de l'Ynorien.

« À ce titre, j'estime que votre combat est plus honorable que le leur. »

Elle laissa planer quelques instants le silence et demanda enfin, un sourire narquois sur les lèvres quant au côté un peu professoral qu'avait pris le lupin en lui posant toutes ces questions :

« Cela vous convient-il, Ser Börte-a-Tchino ? »

Il répliqua assez sèchement qu'il n'avait cure de ce qu'elle pensait, considérant pour sa part son combat comme juste et honnête. Et s'il reconnaissait une part de lucidité chez Kiyo, il le condamnait néanmoins pour avoir refusé de voir à quel point la bataille qui s'annonçait était inéluctable, puisque les Végétariens allaient à présent défendre Treeof avec les armes. Il soupira - fut-ce un air las ? Et son regard revint alors d'autant plus acéré sur la gamine. Et exigea alors qu'elle les suive jusqu'à la tenue de la bataille, où elle pourrait alors choisir son camp, ainsi que la pierre de communication, afin qu'elle ne révélât pas aux Végétariens la position de leurs troupes et de ce campement...

Elle pencha la tête sur le côté, se sentant idiote d'être à ce point surprise par la demande. Elle aurait dû y réfléchir plus tôt : évidemment, Edmar ou Celemar, ou même peut-être Kiyo, avaient dû révéler au loup l'existence de ces pierres ; évidemment, il faisait son boulot de chef de guerre et protégeait les siens. Elle réfléchissait à toute vitesse sur la conduite à prendre : mais en même temps, elle savait qu'elle ne pouvait pas refuser, pas maintenant, pas si elle voulait se faire passer pour une alliée des Carnivores afin de mieux les comprendre, mieux prévoir une possible trahison envers Arothiir, mieux les manipuler. Et une idée lui vint, qui lui fit plisser les yeux.

Parfait.

Elle sortit de son sac la petite pierre mais, la gardant dans sa main, en vue du loup, elle demanda néanmoins, aussi sérieuse qu'auparavant :

« J'ai une dernière chose à faire avant de vous la laisser. J'aimerais prévenir Kiyoheïki de la présence de la Trinité, puisque je lui ai promis de le tenir informé de ce que je découvrirai des plans d'Arothiir dans la Forêt d'Émeraude. M'y autorisez-vous ? »

S'il refusait, elle n'aurait rien à se reprocher. Mais elle savait déjà qu'il la laisserait faire - il estimait trop Kiyoheïki, visiblement, pour le laisser découvrir au dernier moment la présence d'un danger aussi grand. Et si elle arrivait à le prévenir, tout s'enchaînerait comme dans un conte où elle gagne à la fin.

Et puis, pour rebondir sur le reproche adressé à l'Ynorien par le lupin, elle leva légèrement la tête pour ajouter :

« Après tout, cela lui fera sans doute prendre conscience de l'inéluctabilité de la guerre, à présent. »

Il sembla hésiter un moment, restant immobile et silencieux. Il savait ce que cela impliquait, mais il savait aussi que son honneur lui imposait d'accepter. Elle savait, il savait : bientôt, tous sauraient et elle gagnerait. Il soupira et abdiqua, posant néanmoins comme condition qu'elle ne lui transmettrait que cette information-là, rien de plus, et qu'il serait présent pour écouter. Elle hocha de la tête.

« Merci beaucoup. »

Et puis, approchant la pierre de sa bouche, elle adressa son message à Kiyoheïki tout en parlant en fixant le loup dans les yeux.

« Kiyo, c'est Yurlungur. La Trinité est déjà sur place avec une armée pour prendre Treeof aux côtés des Carnivores. Börte-a-Tchino a demandé à récupérer ma pierre en gage de bonne foi : inutile d'essayer de me contacter pour le moment. Bon courage. »

Sobre, simple, efficace. Elle n'avait de toute façon rien de plus à ajouter : le vaillant Ynorien ferait le reste, et le loup de son côté. Rompant la communication, elle tendit la pierre au loup.

« Une petite curiosité de ma part toutefois... Avez-vous, ou allez-vous demander la même chose aux deux aventuriers venus avec moi, Sirat et Sibelle, ou ai-je droit à un traitement de faveur ? »

Il répondit simplement qu'il allait également la leur demander - que la question ne se posait pas - tout comme il avait récupéré celles de Celemar et d'Edmar. Elle hocha simplement de la tête, rassurée. C'était le dernier moment pour tenter un rapprochement, aussi ajouta-t-elle :

« Votre combat est juste et vous êtes braves : les Carnivores qui vous ont suivi le savent et savent également que la présence de la Trinité est forcée. Ne vous sentez pas coupable : aux yeux d'une enfant, au moins, vous avez l'air d'être le héros de l'histoire. »

Elle avait déjà vu assez d'histoires mal finir pour leur héros présumé, ceci dit. Mais dans le fond, c'était ce qu'elle aurait dit si elle n'avait jamais été affiliée à la Trinité. Elle conclut donc, juste avant de sortir de la tente :

« Bon courage, Ser Börte-a-Tchino. »

Le même “bon courage” qu'elle avait servi à Kiyo.

En sortant, alors qu'elle regagnait les cabanes de bois, un léger souris prenait place sur ses traits. Kiyoheïki savait pour la Trinité, il allait en informer les Végétariens : mais dans tous les cas, ceux-ci ne pourraient pas résister tant que ça face aux trois armées conjuguées qui allaient assiéger Treeof.

Le plus important, c'était que Börte-a-Tchino savait que les Végétariens savaient. Il était maintenant au pied du mur : la Trinité allait pousser à attaquer au plus tôt et lui-même saurait, en bon chef de guerre, qu'il faudrait profiter de l'effet de surprise tant qu'il durerait, c'est-à-dire assez peu longtemps.

Il ne restait plus qu'à attendre la bataille, le sang, le meurtre, et le crime brutal d'une guerre civile dégénérée.


(((4500 mots, citation de Rabelais
message à Kiyo : « Kiyo, c'est Yurlungur. La Trinité est déjà sur place avec une armée pour prendre Treeof aux côtés des Carnivores. Börte-a-Tchino a demandé à récupérer ma pierre en gage de bonne foi : inutile d'essayer de me contacter pour le moment. Bon courage. »)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Jeu 25 Jan 2018 23:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 21 Jan 2018 19:46 
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Le Golem s'approcha de son amie, statue, il tira sa carcasse de roche vers elle. Elle était allongée dans l'herbe, sa respiration ample soulevait sa poitrine. Étendu, las, elle ne bougeait plus, cet instant elle le prenait pour reprendre des forces, a ses pieds le cadavre de la panthère décapité. Elle n'avait pas lésiné sur les moyens, mais au vu des dépouilles jonchant le sillage de l'humoran, lui non plus. Il mit un genou à terre près d'elle, elle l'observa fatiguée. Il voulut lui sourire ce qui fit plisser, le granit de ses joues. Il passa ses bras rugueux sous elle la soulevant. Elle protesta, prétextant qu'elle voulait récupérer. Il l'éleva dans l'air frais de la nuit. Son corps contre le sien en pierre.

- tu récupéreras mieux près du feu.

La lumière n'avait pas faibli, pendant le combat, fil rouge de ce carnage, autour la petite et Celemar avait les yeux perdus dans le vague. Leurs blessures saignaient, dégoulinaient et se perdaient dans la pénombre du sol.

- tu peux baisser la garde de temps à autre.

Il traîna son corps, craquant à chaque enjambée, écrasant la terre meuble de ses lourdes empreintes. Il déposa délicatement la maître d'arme sur un tapis de verdure. Elle n'avait pas répondu, le silence en verdict. Les émotions n'étaient pas choses faciles à exprimés ni pour l'un ni pour l'autre.

La gargouille, prit place à coté, les yeux perdus dans les lumières dansantes du brasier. Les ombres s'emparaient de ses formes archaiques, instinctivement il avait prit une pose de marbre de cathédrale. Sur son visage rocailleux, une larme passa, fugace, absorber par les ravins de sa face.

une douce caresse apaisa l'humide complainte et son amie referma les yeux. Il resta immobile, perdu dans les flammes, mutique. La nuit s'égraina et la statue repris forme humaine, l'épiderme grignota peu à peu les crevasses d'argiles et de rocaille. Le pelage du zélote reprit ses droits, sa crinière retomba en lames éparses sur ses épaules, ses yeux redevinrent deux billes ébène et abyssale.

Ses blessures reprirent leur droit, hurlante et suintante, sa cuisse ne se calmait pas et il n'avait plus la force de la soigner. Il écoutait son corps, sourd, frappé par les jérémiades incessantes de sa plaie.

Abasourdi, saoulé par la souffrance, il trouva le sommeil, un sommeil lourd, épuisant, la respiration puissante et forte qui se soulevait lentement.
Au petit matin des yeux aiguisés s'emparèrent de leur réveille, des loups, des montés sur leur jambes, armés. En silence, sans résistance, ils furent déposés sur des lits de fortunes. Des enchevêtrements de feuillages, relié par des ficelles, formaient des brancards de fortune que tirait des hommes ours. Sirat observait la canopée défilé en une succession de teinte jade sous ses yeux. La mort lui souriait il avait perdu beaucoup de sang, sa magie l'avait épuisé, des délires s'emparait de lui, alors qu'il était ballotté par les embûches du chemin.

Le sol devint plus meuble, laissant place à de la boue, des flaques bordaient de plus en plus les racines des arbres qui s'extirpaient, main maigre d'écorce qui s'infiltraient dans une eau maussade et cendré. Les marécages s'offraient à eux, avec sa population d'insectes buveur de sang et son odeur acre et faisandé.
Une population plus petites, les attendaient, des rats, des yeux minuscules et luisant cerné de poils hirsute, marron et gris. Ils embarquèrent sur des barques, que ses passeurs des enfers pâteux dirigeaient avec de grand bâton. Ils frappaient le fond et poussaient leur embarcation sur le marais.

A demi conscient, Sirat observait silencieux, amorphe, spectateur docile.
Ils arrivèrent à un village, monté sur les bas fond, il n'était pas celui des carnivores, mais celui de ces homme rats. Ils furent soigné, par ses mêmes rongeur, qui les enduirent de cataplasme et leur firent boire des breuvages glauque. Si l'odeur était forte, très vite ils rendirent à l'humoran et aux autres leur vigueur et leur passion.

Sirat se releva, non sans y laisser un grognement, s'arrachant a son sommeil forcé il ouvrit les yeux et remercia les marabouts de cette peuplade. D'une forêt de palétuvier, sortaient de marre d'eau saumâtre des baraques sur pilotis, certaines ce nichaient même plus haut, accroché aux tronc d'arbres millénaires dont on ne parvenait pas à voir la cime.

Ils étaient au centre du village d'Eaunoire, un Ondatra opalescent, la barbe tressé, les yeux brouillard à la peau fripée leur faisait face. Tahmass était le chef du village. Sortant de l'ombre, un homme loup, le visage criblé de cicatrice. Sa carrure imposante était enfermé dans une armure de plaque, impeccable.

Il avait fier allure ce chef des carnivores, il imposait rapidement respect et autorité d'un seul coup d'œil. Trois femmes étranges étaient là, leur corps mélange d'oiseau et de femme se tenait en pose lascive. A demi-nue elles se dévoilaient toute trois, hautaine, leur visage de femme était affublé de corne de bouc. c'était les trois harpie du royaume pâle du sud, gouvernante de ses contrés, elle toisait l'assemblée, hautaine et sur d'elles. La première guigne avait des yeux fait d'or et qui luisaient d'une lueur perverse. La seconde, Jess, avait un visage pâle, poupée de porcelaine, froide et glaciale. La dernière Sable était celle qui ressemblait plus à une humaine, des cheveux piments flottaient sur son visage hâlé. Elles avaient emmené leur armés et s'étaient imposé par leur force à la table des négociations.

Sirat s'approcha d'elles, alors que Sibelle et la petite se séparaient pour discuter avec d'autres. Ces femmes représentaient maintenant une force non négligeable. Il fallait composé avec leur puissance.


mesdames... Il s'appliqua à faire une révérence... pardonnez moi d'être direct mais quel est votre intérêt dans cette histoire?

C'est Guigne qui daigna répondre, le ton piquant et acerbe, la voix sifflante elle pardonna l'outrecuidance du zélote de manquer sa présentation. Il ne s'était pas introduit et avait manqué d'étiquette.

Elle reluqua Sirat de haut en bas, s 'attardant sur les parties soignées par le cataplasme boueux, effectivement il était peu présentable. De chevalier il ressemblait plus à un clochard, puant, un simple vagabond qui venait de s'adresser à trois régentes. Sirat esquissa sourire

Mes excuses mes dames, je ne connais en aucun point les manières, je n'ai point reçu d’éducation mais je pallie ce manque par bien d'autre qualité. Je me nomme Sirat Ybelinnor, ici on me connaîtra sous le nom de sauveur d'Aliaenon mais au vue de l'ensemble du climat actuel on peut se demander ce que nous avons réellement sauvé.

Guigne, rétorqua condescendante, alors que ses sœurs restaient silencieuses, qu'il était un vantard et lui demanda ce qu'il avait donc bien pu sauver pour se nommer ainsi. Il semblait l'avoir agacé et leur discussion était plutôt mal embarqué.

La plus blanche des trois, sérieuse, l'interrompit cependant avec une voix ferme et sans émotion. Elle considéra Sirat comme un naïf de croire qu'un monde puisse être sauvé. Elle expliqua que leur intérêt était la cohésion de leur peuple et de leur royaume. D'un air détaché elle termina par le fait que leur querelles étaient insupportables. Elle ne semblait pourtant pas éprouvé la moindre émotion à l'annonce de ce massacre à venir.


Sirat, piquer au vif, réprima sévèrement les paroles de Guigne.

Écoute ma petite dame, je n'ai pas choisi le titre, tu m'as demandé de me présenter, je le fais.

Il prit un instant pour chercher ses mots, ne pas se tromper, ne pas s’énerver, et répondre à l'opalescente

je ne me suis jamais considérer comme sauveur, ou ai même penser que qui que se soit est besoin de mon aide . Je suis venue il y a cinq via les armées noire, j'ai chevauché sur vos terres, j'ai parlé à l'unique et j'ai tenté de contrer le dragon mauve et je suis encore là aujourd'hui pour lui nuire

il les jaugea alors toutes les trois

je poursuis mes propres objectifs et vous aussi, je ne suis pas naif au point de croire que cette histoire est une simple querelle entre végétarien et carnivores, mais qu'il se joue une guerre de pouvoir réelle. je n'ai pas d'étiquettes, pas de manières

il fit un clin d'oeil à guigne, qui lui répondit par un rictus malsain, elle se mordit même les lêvres de manière provocante.

Mais semer le chaos je sais faire, si vous terrasser les végétariens et renverser la reine et son second butors c'est vous qui prendrez le pouvoir?

C'est Jess, la blanche, qui répondit sobrement. c'est lui qui avait choisi ce titre il en était donc responsable. Ele le trouvait cependant perspicace, elle avoua que ce n'était pas qu'une simple querelle intestine, mais cela dénotait d'un manquement dans le pouvoir en place : la Reine n'était plus que l'ombre de ce qu'elle aurait dû être, et faisait pâle figure à sa longue lignée. Si régné était un service qu'elles pouvaient rendre, elles le feraient. Leur but était que Bortë-a-Tchino et ses hommes regagnes leur terre qu'importe le sang versé. Elle termina par demandé les objectifs du zéloteen le nomant destructeur de muraille et serviteur de Vallel, trahisant ainsi qu'elle en savait plus sur lui qu'elle ne le laissait l'entendre.


j'ai choisi le titre avec lequel je pensais être le plus connu, je vois que je me trompais il se gratta la barbe qui était maintenant très fourni, elle formait avec sa crinière une couronne qui entourait son visage.

En fait je servais Khynt en venant ici, ce qui énervait Vallel d'ailleurs si vous savez ou il est passé, je prends l'information avec plaisir. Je veux nuire a Naral shaam et si possible restaurer l'unique si nos objectifs se rejoignent je serais ravies de vous aidez si vous consentez a faire de même

Elles ignoraient qui était Khynt et elles affirmaient Vallel mort à Fan-Ming. L'aide proposer et la haine afficher de Naral les intriguait.

A l'affirmation de la mort de Vallel, Sirat haussa les épaules

la mort agit sur ce monde différemment, il n'est pas interdit ni prouver qu'il n'est pas adopter un nouveau corps, mais soit ce qu'il attendait d'elle il leva les bras se montrant une nouvelle armure pour guerroyer cela peu être pas mal, dans un premier temps il se retourna vers Guigne, le saurien a trahis Vallel et j'aime pas son attitude, il nous cache encore des choses. Pour l'unique j'ai mes raisons, beauté il jaugea le trio comment assurer l’unification de votre peuple, comment voyez vous l’après, comment voulez vous éviter les futurs vengeances?

La pièce d'armure lui était acquis en échange de son alliance, pour le reste elles comptaient gouverner d'une main de maître à l'inverse de la reine. Elles ne semblaient toujours intrigués par son désir de suivre l'unique et trouvaient cette annonce dangereuse et à contre courant de la pensée commune, la prudnce devait être de mise.

les peuples savent il réellement ce qui est bien pour eux, les peuples suivent leur destin qu'ils l'aiment ou pas. La paix doit revenir d'une manière ou d'une autre, mais est ce que maître loup est d'accord avec vos plans

Bortë-a-Tchino savait qu'il avait besoin de leur aide. S'allier à elles était son seul choix viable. Guigne excéder redemanda quel était le but de Sirat.

Pour répondre a Guigne ne vous ais-je pas déjà répondu sur mes objectifs, vous êtes insatiable. c'est vous qui avez fait foirer les négociations, avec l'attaque du minotaure?
Elle fronça les sourcils. Il devait se livrer ou elles ne diraient rien de plus.

pas faux, je suis l'unique car il est celui qui ressemble le plus à mon dieu en ce monde, car je me sens proche de lui et car je pense que c'est en parti de la faute des yumenien et de Naral si il a été déchu. je n'ai pas su empêcher la magie de réveiller les titans il y a cinq ans je lui en dois une du coup, je me suis livre c'est a vous

Guigne leva les yeux au ciel, mais c'est Jess qui répondit encore, alors que la troisième, Sable, restait silencieuse, en retrait depuis le début de la conversation. Elles n'étaient pas impliqués dans l'événements et lui demandèrent de s'expliquer.

Des négociations étaient en cours, elles ont échoué a cause de l'attaque de ce minotaure. ma théorie c'était qu'une tiers personne veut cette guerre, sommes nous sur de ne pas jouer le jeux d'un manipulateur de l'ombre, du dragon par exemple?

Cette fois, même Jess semblait s'intéresser au propos de l'humoran plus ostensiblement. Pourquoi le Dragon Mauve s'intéresserait-il à un tel conflit, lui qui ne vivait que pour réduire à néant l'Unique ? Le Sans-Visage n'était pas engagé dans cette querelle.

je n'en sais rien, je ne fais que des suppositions, quoi qu'il en soit des négociations avaient été engagés et elles ont échoué, vous vous seriez près de négocier une paix si en échange vous obtenez la destitution de la reine en votre faveur?

Jess acquiesça

nous irons donc avec votre armée et nous demanderons la réédition de la reine et de ses partisans, le retour des carnivores sous votre égide. Si elle refuse, elle n'aura qu'a s'en vouloir elle aura sacrifié son peuple pour son désir personnels.

Un accord avait été trouvé il restait à l’annoncée

Citation:
2240 MOTS plus une alliance faite

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 21 Jan 2018 21:56 
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Les jambes encore partiellement enfouies, Azra s'extrait lentement. Par Phaïtos que ce corps était lourd ! Il avait l'impression de faire chaque mouvement au ralentit. Chaque pas déchaînait une onde de choc qui se répandait à travers le sol mais aussi à travers sa propre structure osseuse. Proportionnellement à sa taille, cette chose ne devait pas être très solide...

Retirant le bras qui avait balayé la terre, il aspergea de petits cailloux les alentours. Il aurait sans doute dû se sentir tout puissant mais... hé bien pour l'heure il se sentait surtout d'une maladresse inédite et avait toutes les peines du monde à ne pas tomber à la renverse. Il recula d'un pas et, emporté par sa masse colossale, il fut obligé de reculer d'un second, écrasant plusieurs arbres sous son pied. Il se remit d'aplomb en se penchant vers l'avant, ce qui l'amena à faire un pas vers l'avant pour se rattraper. S'il arrivait à ne pas s'effondrer dans les prochaines minutes, ce serait extraordinaire !

À ce moment là, deux formes jaillirent de la forêt. Heureusement, il avait une bonne acuité visuelle, ce qui lui permit d'identifier la reine Sheela et Astidenix. Que faisaient-ils là ? Sous la surprise, Azra voulut s'approcher pour la voir, ce qui eut pour conséquence de le faire tomber à quatre pattes dans un grand fracas. Bon, bah ça, au moins, c'était fait...

Il se tenait maintenant avec le visage à moins de dix mètres de la jeune femme. Écoutant avec attention ses paroles.

La reine le nomma Esh’Erlish Shala’arth. D'après son discours, il semblait que cette chose était un genre de déesse du passé, dont la chaire avait donné naissance eux femmes-oiseaux... Hum... voilà qui expliquait la nature squelettique de la chose !

Plus loin, Azra sentit comme un tiraillement. Ses pouvoirs de nécromanciens étaient toujours là et l'informaient de la présence de Daemon, non loin. C'était donc ça. Le gamin avait réussi à déplacer la reine et le gouverneur ! Belle réussite ! En attendant, on le prenait pour ce qu'il n'était pas. Pour une créature qui, d'ailleurs, s'était fait spolier de sa propre chaire... il faudrait qu'il en apprenne plus à ce sujet, car il n'aimait pas l'idée. Cette pauvre chose avait peut-être été victime de mortels indélicats, ce qui serait le comble de l'injustice et exigerait d'être réparé dans le sang... mais il verrait plus tard.

Pour l'heure, il se redressa légèrement et pointa le doigt vers Daemon, puis, il traça, non loin de l'endroit où le semi-elfe se cachait, un long trait dans le sol. Il le traversa ensuite d'un arc de cercle, orné d'une série de traits secondaires, formant comme des ailes déployées. Enfin, en bas, il fit deux traits se ramifiant chacun en trois, pour représenter les pattes. Il lui fallut une bonne minute avec ses mains titanesques pour tracer un dessin d'oiseau que même un enfant de trois ans trouverait moche... espérer que le fanatique comprenne qu'il avait voulu dessiner un corbeau pour indiquer qui il était tenait de la gageur, mais il n'avait pas d'autre idée...

((( 512 mots )))

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Jeu 25 Jan 2018 15:27 
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Au centre du village, des tables furent dressées, de grande planche en bois noire de plusieurs centimètres d'épaisseur et s'étalant sur une majorité de la place avait été disposé. Un banquet fastueux s'offrait aux yeux des gourmands, un trésor de couleurs et d'odeurs alléchantes. Sirat ne put réprimer un sourire de satisfaction, bien loin de la pédance de Oussort ce genre de repas lui convenait parfaitement. Grouillant et concentré les hommes rats allaient et venait pour installer les convives te les servire, les carnivores prenaient part à la chose, dans une harmonie simple et enjouée. On était là bien loin des tourments d'une future guerre et de son lot de mort qui allait dans son sillage. Avant de partir pour l'enfer, chacun profitait du moment présent. à l'abri des torches feutré et des tonnelles des Ceiba pentandra millénaires, enveloppé de leur racine géante, contrefort naturel le temp semblait s'être arrêté dans un instant de bonheur partagé. Sirat alla s'asseoir à la droite de Sibelle. La lumière tamisée donnait à sa crinière la couleur d'un ciel au soleil couchant. Elle affichait un air désenchanté et un malaise semblait la troubler. Son visage déterminé, salua l'arrivé de l'humoran d'un soupir de soulagement.

Tu as appris quelques choses ?

Elle s'approcha de son oreille et d'un murmure pour ne pas se faire prendre lui avoua qu'elle n'avait pas eut de résultat qui la transcende. Edmar était un bœuf, buté qui n'avait pas apprécier l'initiative de Kyosheki et Celemar bien que plus bavard croit lui aussi à une conspiration. Sirat haussa les épaules, qu'Edmar soit un ignorand ne l'étonnait et il ne pouvait le blâmer de sa méfiance envers le précieux petit elfe. L'archer pensait que la reine devait reprendre le pouvoir pour unir son peuple, ce qui en l'état elle était incapable pour Sirat. Sibelle lui demanda alors ce qu'il avait glané comme information. Il se servit à boire et prenant une grande inspiration répondit à sa partenaire.

La reine est trop faible pour reprendre le pouvoir. Les harpies veulent le pouvoir et donnent la possibilité d'une paix possible pour tous, ce que la reine est inapte à offrir. J'ai passé un accord, celui d'aller demander la destitution de la reine en leur faveur et la restitution des droits des carnivores, si elle refuse... Ce sera la guerre

Le visage de la maître d'arme se fissure dans une grimace de colère, fronçant ses sourcils, elle lâcha un NON-agressif et rageur. Elle détourna son regard du visage du zélote, retournant vers son assiette, les poings serré, la respiration saccadé, elle essaya de ne pas sombrer à sa colère. Comme il la décevait, elle se retourna vers lui, plantant ses yeux enflammer dans les siens. D'une voix contrainte de chuchoter elle déclara qu'il avait succombé à leur charme et qu'il ne prenait pas la bonne décision. Étais ce de la jalousie, éprouvait elle des sentiments pour lui, il ne s'était pas laissé envoûter ou même séduire, cette affirmation était injuste, il lui semblait au contraire avoir fait preuve de pragmatisme et de stratégie.

Calme, toi lui dit-il d'un ton ferme, tu es trop frontale dans ton approche, il prit à manger pour détourner les mouchards trop curieux, je ne me suis pas laissé embobiner, les reines sont des tyrans cela ne fait aucun doute, mais elles offrent l'unification tant voulue et peut être sans bain de sang, il l'observa lui rendant son regard colérique, on offre aux carnivores et aux végétariens un ennemi commun, a eux d'écrire leur histoire, ils peuvent s'unir autour de leur haine. Si on ne peut pas la faire disparaître, on peut la canaliser et l'a dirigé vers quelqu'un d'autres, les trois harpies sont parfaite pour cela. il porta à sa bouche son gobelet en terre cuite et reprit nous avons peu de marche de manœuvre de toute façon ...

Malgré sa contrariété, Sibille écouta l'humoran, il avait utiliser le bon ton pourleur confrontation. Vexer tout de même sa figure la trahissant elle répliqua qu'elle n'aimait pas les manigance, il n'avait peut-être pas tord et de toute façon elle n'avait rien d'autres a proposer. Une vague de tristesse la traversa et culpabilisa le géant. Elle ne mangeait pas et restait figer devant son assiette. d'un ton plus doux, il reprit.

Pardonne-moi, nous sommes des guerriers, si demain, tu dois te battre ne le fait pas pour la trinité, mais pour les carnivores, un peuple rejeté et spolier à cause de leur différence. Dés fois le bien est difficile a discerner et dépend des points de vue. Il écarta une mèche de cheveux qui barrait le visage de la jeune femme, découvrant son visage gracieux. Cet accord n'engage que moi et c'est là toute la malice de celui-ci, il lui fit un clin d'œil
Il se leva alors, le verre à la main.

Votre attention s'il vous plaît...

Il attendit que le silence se fasse.

Je me nomme Sirat Ybelinnor, j'ai de nombreux titres et certains plus trompeur que d'autres. De par ma nature, je sais ce que cela fait d'être rejeté et hais, J’ai assez vécu pour voir que différence engendre haine. Je vous apporte mon soutien Borte-a-Tchino ainsi que mon arme. La trinité et son armé offrent la possibilité d'une ultime négociation. Si la reine se destitue en leur faveur les carnivores réintégrerons Treeof le peuple pâle sera enfin réunifier et pourra écrire son histoire. Il n'y a pas d'avancé sans changement, l'immobile, se fait rattraper par le temps, par la mort que d'avoir eu peur de vivre, de se battre, de choisir. Demain, j'espère que nous marcherons tous ensemble pour reprendre Treeof.

Citation:
935 mots
une citation : J’ai assez vécu pour voir que différence engendre haine

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Dernière édition par Sirat le Jeu 1 Fév 2018 19:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Jeu 25 Jan 2018 23:51 
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...

Pendant la soirée, mangeant avec parcimonie au repas, Yurlungur resta plutôt discrète, observant avec distance les festivités qui prenaient place. Certes, elle souriait aux hommes-rats qui la servaient, goûtait aux divers plats étalés devant elle, lançait des regards par-dessus l'assemblée, vers la nuit et les troupes qui se préparaient, déjà...

La Trinité avait été rapide, ou Börte-a-Tchino avait compris l'urgence qu'il y avait à présent d'attaquer. Plus rien ne pourrait les arrêter, à présent : il restait bien Sirat, incontrôlable boule de poils, mais elle supposait qu'il n'oserait pas s'opposer aux trois armées en marche, ou pas frontalement à moins de souhaiter se faire écraser. Quant à Sibelle, elle resterait probablement à ses côtés : plus simple à surveiller...

Et puis soudain, l'humoran se leva pour parler devant tous : et à sa plus grande surprise, il annonça que la Trinité allait procéder à d'ultimes négociations avec les Végétariens de Treeof, leur proposant de destituer leur reine et de renouer avec les leurs, ou de combattre jusqu'à la mort... Pas trop idiot, quoiqu'elle doutât que cela puisse vraiment être pris au sérieux par la reine. Dans tous les cas, il asseyait informellement la prétention au trône de la Forêt des trois harpies : il était de loin préférable que cela soit fait par un Yuiménien qui avait l'air plus ou moins impartial dans le conflit que par les trois sœurs elles-mêmes.

Elle mâcha sans y réfléchir une viande grise qu'on lui avait apportée : pas mauvaise, juste un peu fade. Non, décidément, Sirat n'avait probablement pas besoin d'être surveillé : il s'en sortait très bien tout seul.

Elle n'avait pas faim, pas trop, à moitié prise dans des états d'âme, à moitié par la simple fatigue. Après quelques instants, elle se décida à se lever et à se rapprocher du chef des Carnivores, doucement, se glissant avec finesse entre les nombreux Carnivores qui la cernaient et fronçaient les sourcils à son approche.

« Aurais-je l'honneur de pouvoir voyager jusqu'à Treeof à vos côtés, Ser ? »

Elle s'inclina en souriant et précisa :

« Ce serait un plaisir. Ne vous inquiétez pas, je ne serai guère encombrante. »

Elle attendit en souriant la réponse de l'homme-bête, prête à passer tout ce temps avec les Yuiméniens en cas de refus - au fond, la compagnie de Celemar la détendrait un peu. Si ce qu'il lui avait dit était vrai concernant leur sorte de sixième sens, ils devaient percevoir sans mal à quel point elle était tendue : une appréhension profonde lui nouait les tripes, l'empêchant de profiter entièrement des mets qu'on leur apportait. La peur de la bataille, la peur des combats, la peur d'échouer... Tout cela se bousculait en elle et, même si ce grand loup avait l'air de pouvoir la croquer toute crue, elle se sentait toujours plus en sécurité avec lui qu'avec la Trinité.

Bien entendu, ça servirait, s'il acceptait, à l'épier en douce... Mais il était aussi de la même fibre que Kiyoheïki : des gens honnêtes, brutalement sincères, qui éveillaient en elle des désirs de père.

Qu'est-ce que c'était que cette idée ? (Je ne sais plus à quoi je pense...) Elle ferma son cœur et, continuant à observer les derniers jeux avant la guerre, la vraie, clôt le petit monde de ses émotions. Il n'y avait pas de place pour les sentiments sur un champ de bataille.


(((500 mots, proposition à BoT de passer le voyage avec lui)))

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Dernière édition par Yurlungur le Lun 19 Fév 2018 17:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Ven 26 Jan 2018 04:58 
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Connaissant mieux la situation sur Treoof, Celemar expliqua que personne ne pouvait représenter les végétariens, et ils ne reconnaissaient pas le pouvoir de leur reine contrairement à Bortë-a-Tchino qui serait prêt à se soumettre sous certaines conditions. C’est ainsi que prit fin leur conversation.

Et puis, un appel fut lancé afin de rassembler tous les hôtes et les convives au centre du village afin de partager un repas. Tel un banquet, de grandes tables de bois étaient en place et disposés en plein air, et de la nourriture abondante locale était servie. Les hommes-rats avaient préparé ce festin en l’honneur du combat à venir et ils offraient poissons, lentilles, algues, écorces et baies rouges. Et des viandes crues avaient été apporté par les carnivores. Les invités avaient le loisir de la manger tel quel ou sur la rôtir sur les braises du feu central.

Plutôt déçue de sa conversation avec les deux frères, Sibelle se dirigeait à contrecœur vers les longues tablées, lorsqu’elle aperçut Sirat s’approcher. Fier et imposant, il s’asseya à la droite de l’hinione, ce qui lui fit pousser un soupir de soulagement. La présence de l’humoran à ses côtés, lui donna temporairement courage, peut-être pensa-t-elle que sa conversation avec les dames d’Arothiir s’était bien déroulée. Sitôt assis, l’humoran lui demanda ce qu’elle avait appris.

Pour toute réponse, elle afficha d’abord un air à la fois déçue et inquiète. Puis, elle s’approcha de l’humoran et lui parla à voix basse tout près de son oreille afin de ne pas être entendus des autres.

« Pas autant que j'aurais voulu. J'ai discuté avec Edmar et Celemar. Mais Edmar est fermé comme une huître. »

Dit-elle d'une voix légèrement irritée avant de reprendre :

« Il n'a pas apprécié l’initiative de Kiyoheïki. Il craint que ça ait attiré encore plus d'appui envers le clan des végétariens.»

Elle s'arrêta un moment, repensant à sa conversation avant de poursuivre:

« Mais par chance Celemar était présent. Plus volubile, il croit comme moi qu'il y a complot, que quelqu'un a cherché à semer la zizanie… quelqu'un qui voulait de ce combat.... et il croit que la seule solution serait que la reine reprenne le pouvoir et unisse les deux peuples. Edmar lui ne partage pas cet avis, il dit que le comportement des végétariens envers les carnivores est impardonnable, et qu’aucune paix n’est possible désormais. »

Sur sa lancée, Sibelle poursuivit:
« Je croyais que la ville devrait être représentée par un de chaque clan, mais Celemar ne pensait pas cela possible. »

Sibelle avait résumé ce qu'elle avait appris... c'est à dire : pas grand chose. Elle regarda Sirat dans les yeux d'un regard pénétrant:

« Qu'as-tu appris de ces trois harpies ? »

Mais avant qu'il ne puisse répondre elle poursuivit:

« Je ne les aimes pas celles-là. C'est certain qu’elles veulent quelque chose, elles n’ont pas l'air honnête »

Sibelle était de celle qui se faisait rapidement une opinion des gens. Dès qu’elle avait appris que ces femmes s’étaient imposées, menaçant de massacrer tous ceux qui s’opposaient à elle, elle avait ressenti du mépris.

Calme, l’humoran résuma son entretien. Il confirma ce que Sibelle craignait, elles désiraient le pouvoir. Il avait conclu un marché avec elles. Il allait négocier avec la reine, l’intimant à se destituer en laissant la place au dame d’Arothiir. Celles-ci s’engageraient en retour de réunir le peuple de Treoof en redonnant leurs droits aux carnivores. Si la reine actuelle refusait,… la guerre serait déclarée.

Dès le début des explications de son compagnon, Sibelle émit un grognement d’insatisfaction, mais écouta la suite avec attention. Puis à l’annonce du pacte, ses sourcils se froncèrent, son regard se durcit et son visage rougit de colère. Lorsqu'il termina sa phrase, elle ne put s'empêcher de frapper la table du poing et de lâcher un :« Non! » rageur. Elle détourna alors son visage de l’humoran et ne regardant que son assiette encore vide, ses poings serrés, elle tenta de reprendre son calme. Inspirant et expirant lentement, elle était consciente qu’elle avait pu attirer l’attention sur elle et qu’elle devait retrouver son calme au plus vite.

Elle s’accorda une bonne minute avant de se retourner vers l’humoran pour planter ses yeux noisette, noirs de colère, dans ceux de l'humoran et lui chuchota :

« Elles ont réussi à t'embobiner, tu ne peux résister à la chair fraîche, c'est ca ? Je ne fais pas confiance en ces femmes... Une fois qu'elles seront au pouvoir, tu penses qu'elles seront de bonnes reines ? Tu penses que c'est mieux que la guerre ? »

Il n’était pas nécessaire de passer des mois en compagnie de l’humoran pour constater que sa faiblesse était son attirance pour les femmes. Ainsi, Sibelle, non par jalousie, bien que cela pouvait prêter à confusion, craignait que l’humoran ait succombé aux charmes des trois jolies dames presqu’entièrement dévêtues.

L’humoran n’apprécia pas le reproche et intima à l’hinionne de se calmer, il trouvait son approche trop directe. Ce à quoi la belle répondit :

« Je n’aime pas les manigances ! »

Il se remit à manger pendant que Sibelle demeurait silencieuse puis il se reprit. Contrarié, il assura qu’il ne s’était pas fait embobiné. Il était conscient que ces femmes étaient des tyrans, mais elle offraient l’opportunité de réunir les deux clans et éviter un combat sanglant. Il croyait que les carnivores et les végétariens s’uniraient peut-être pour combattre les reines si celles-ci prenaient trop de pouvoirs.

Malgré sa contrariété, Sibelle écouta l'humoran, il avait choisi d’adopter un ton dur, le meilleur pour calmer l’intempestive elfe blanche. Mais contrairement à son compagnon, elle ne toucha pas au contenu de son assiette, trop énervée pour être capable d’avaler quoique ce soit.

Elle soutint le regard de Sirat puis déclara :

« Tu n'as peut être pas tort...et puis j'ai rien d'autre à proposer. »

Elle se tut, abandonnant la discussion, regardant son assiette, se demandant même ce qu’elle faisait là, ne voyant plus son utilité dans cette affaire, ni dans cette mission sur Aliaénon.

Puis, une voix plus douce se fit entendre, celle de son compagnon redevenu calme. Il s’excusa, lui recommandant de suivre son instinct. Et si elle devait se battre, le faire pour les carnivores, comme tel elle le ressentait. Il rajouta qu’il n’était pas aisé de discerner le bien.

Sibelle entendit ces douces paroles, mais ne répondit point. Puis, elle sentit les gros doigts de l’humoran frôler son visage en tentant de libérer une mèche rebelle. Ponctué d’un clin d’œil, il répéta que lui seul était engagé dans cet accord.

Il se leva ensuite et un verre à la main, il réclama le silence. Il annonça officiellement ce qu’il avait expliqué plus tôt à Sibelle. Ce pacte conclut avec les reines. Pour Sibelle, ça se résumait à introduire le loup dans la bergerie. Mais c’était le seul plan qui avait été proposé, donc le meilleur en l’occurrence.

Lorsque Sirat se rassit, Sibelle l’informa d’une voix calme et posée, mais dénué d’enthousiasme :

« Je vais t’accompagner. Je resterai discrète, mais je serai là pour te protéger lorsqu’elles te trahiront. Ensuite, on verra… peut-être je partirai. »

Cela dit, ne voulant insulter les hommes-rats, elle piocha dans son assiette et engloutit viandes et algues. Ces aliments avaient un certain goût de vase, mais elle ne s’en formalisa pas. De toute façon, elle ne mangeait pas par envie, mais par nécessité afin de garder ses forces pour le combat qui aurait lieu si les négociations échouaient.

((( 1245 mots )))

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Dernière édition par Sibelle le Mer 31 Jan 2018 04:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 27 Jan 2018 05:09 
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Daemon se précipita dans la forêt où le géant ne pourrait pas le repérer. À chaque mouvement balourd, il faisait frémir les alentours, les feuilles tombaient en cascade. Son ombre gigantesque se dessinait à travers la voûte, obstruant la clarté du soleil. Daemon croisait les doigts pour que ses envies belliqueuses envers Azra se soient tues. S'il venait à se déchaîner, les choses pourraient devenir dramatiques. Il devait donc rester discret. L’endroit devait mourir, ne plus susciter l’intérêt de la créature, pour qu’il puisse enfin sortir à découvert.

Alors, à sa grande horreur, la reine sortit à découvert. Astidenix tenta de la retenir, paniqué, mais elle se défit de son étreinte pour s’approcher davantage, subjuguée par l’apparition.

« A-t-elle perdu la raison ? »

Si elle continuait à s’exposer ainsi, elle allait finir par se faire remarquer. Les choses se gâtaient et Daemon se précipita vers l’inconsciente. Il ne fut cependant pas assez rapide, Sheeala s’adressa directement à la monstruosité, en l’appelant par un nom imprononçable, pour lui demander pourquoi elle s'était réveillée.

Il se pétrifia, asphyxié de stupeur face à l’audace de la reine, qui provoquait sans ambages celle qu’elle nommait ensuite « Démone », en se prétendant être la descendance de celles qui l’avait vaincu, et d’être la continuité de la chair qu’il lui fut prélevé.
Astidenix était dans le même état que Daemon. Incapable de réagir, il assistait impuissant aux bravades de son altesse. La forme gigantesque s’abaissa alors vers l’insecte qui la défiait. Le mal était fait. S’en était fini.

Pourtant, le titan ne réagit pas. Embarrassé par sa corpulence, il peinait à maintenir son équilibre et il finit par glisser sur ses genoux... avec un fracas sismique, face à la reine. Il avait l’attitude d’un enfant découvrant un scarabée, intéressé, mais trop prudent pour s’en saisir. Aucun signe d’agressivité à déclarer. L’aura monstrueuse que Daemon avaient ressentie plus tôt ne transparaissait pas. Mais ça allait éclater à un moment où un autre, il en était certain.

Le titan fit alors un geste, que Daemon peina à comprendre tant il l’effraya. Il venait de tendre un doigt dans sa direction, montrant ainsi qu’il n’était pas dupe, qu’il connaissait sa position. Ensuite, le géant creusa des sillons du bout des doigts, un long trait, puis des courbes, des cils, des détails.

(Il … dessine ?)

Il sortit alors du sous-bois, timidement, s’approchant prudemment de la masse gigantesque occupée à son œuvre : un étrange symbole déployé autour d’un axe, en symétrie, bordé de détails grossiers. Le titan s’arrêta enfin et resta à genoux, passif et pacifique. Daemon fit le tour du dessin. Il était difficile d’avoir une vue d’ensemble, mais le hiéroglyphe prit progressivement sens.

« Un oiseau ? Je vois un oiseau… » conclut-t-il en interrogeant la reine du regard.

Il se remémora alors que le géant l’avait montré du doigt avant d’entreprendre son œuvre. L’acte n’était peut-être pas si anodin.

« Se pourrait-il que… Un corbeau ? Mon ordre religieux se nomme les Messagers du Corbeau, les serviteurs de Phaïtos. Mais comment pourrait-elle savoir une telle chose ? Notre religion n’existe pas en Aliaénon. »

Sa quête à la recherche du premier messager ne l'avait peut-être pas mené ici par hasard. S'il existait des traces du passage de Phaïtos en ce monde, peut-être n'était-il pas condamné à l'hérésie... Il leva alors les yeux vers la monstruosité de fer, bien décidé à découvrir ce que cela signifiait.

« Celui que tu as enfoui était aussi un corbeau ! Pourquoi avoir fait ça ? Si tu es toi aussi lié à Phaïtos d'une manière ou d'une autre, je te conseille de le sortir de là. »


- 500 mots -

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 27 Jan 2018 11:31 
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Forêt d’Emeraude – Clairière de l’Obélisque. (Azra, Daemon)

    Avant même que la créature ait pu réagir aux propos de Daemon, la Reine s’insurgea.

    « Non, non, pas un corbeau. Un oiseau, sans doute oui. Il n’y a ici, de par le présent ou le passé, nulle trace de votre ordre religieux dans la Forêt d’Emeraude. Jamais de Phaïtos n’a mis les pieds ici. Voilà ce que cette créature du passé veut vérifier… »

    Et dans un tourbillon, la peau de la reine se changea en bleu nocturne, bien que pâle, ses équipements et habits furent remplacés par un plumage violet, et des ailes poussèrent à la place de ses bras. Le vrai visage de Sheeala d’Argentar venait de se dévoiler aux yeux du messager. Celui d’une harpie, mi-femme mi-oiseau.

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    Astidenix n’en parut pas surpris, mais s’avança encore, arme à la main, vers l’immense créature, alors que la Reine sous sa nouvelle forme reprenait la parole.

    « Reconnais en moi ta descendance, Félone Meurtrière. La même qui autrefois te condamna au trépas. Retourne au monde des Morts auquel tu appartiens ! »


Marais d’Eaunoire – Tahmass. (Sibelle, Sirat, Yurlungur)

    Le discours de Sirat, au cours du repas, précisant ses objectifs et l’accord qu’il avait passé avec les Reines d’Arothiir, fut accueilli avec circonspection par les Carnivores à la table. Mais l’engouement, sans doute un peu naïf, des hommes-rats eut raison de leurs doutes, et le repas put reprendre dans la bonne humeur. Börte-a-Tchino, lui, demeurait sombre et silencieux. Lorsque la petite lui proposa de faire voyage avec lui, il opina lentement du chef, marquant son accord tacite, sans lui en dire plus. Il se leva ensuite, regagnant la cabane où il logeait. La fête dura encore un peu, mais bien vite les carnivores regagnèrent leurs baraquements et les rats commencèrent à ranger leur village marécageux. Le banquet toucha à sa fin.

    Sable, celle qui semblait jusqu’ici la moins bavarde de la Trinité, s’approcha des aventuriers pour leur proposer quelque chose.

    « Demain, l’armée de l’alliance marchera vers Treeof. Thiir et potions de hâte et d’endurance des alchimistes rats la fera arriver en des temps records. Mais nous avons la possibilité de rejoindre cet endroit plus rapidement encore : toutes trois nous sommes bénies du don de vol, et de force. Nous pouvons porter trois d’entre vous directement là-bas, survolant la Forêt. Réfléchissez-y, et donnez-nous notre réponse à l’aube. Avec ou sans vous, nous irons. »

    Chacun put ainsi rejoindre sa hutte pour passer la nuit. À l’aube, tout était fin prêt pour le départ : les troupes étaient rassemblées, équipées, et groupées autours de tables d’approvisionnement où lesdites potions étaient disposées. Les aventuriers devaient désormais choisir quelle voie ils prendraient : celle des airs ou celle de la terre. En compagnie de la trinité, que ce soit pour les accompagner, aller plus vite vers Treeof, ou simplement les surveiller, ou avec l’armée, pour observer sa progression, la soutenir, et voir l’alliance entre les troupes carnivores et celles d’Arothiir se former. Deux voies. Deux choix aux conséquences sans doute notables.


[HJ : les apartés sont bien entendu disponibles pendant la nuit, entre vous ou avec les PNJ officiels du machin.]



(Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (message subliminal) + 0,5 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (traduction et tentative) + 0,5 (bonus longueur). HRP : attention au métajeu éventuel : le lien avec les corbeaux a été fort vite fait. Cette créature vient d’ensevelir Azra sous des tonnes de terre sous tes yeux.
Yurlungur :
  • Post 1 : 0,5 (introspection) + 1,5 (apartés) + 2 (bonus longueur).
  • Post 2 : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Sirat :
  • Post 1 : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).
  • Post 2 : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 0,5 (discours) + 0,5 (bonus longueur)
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).)

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Sam 27 Jan 2018 17:43 
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...

Yurlungur, une fois l'assentiment de l'homme-loup obtenu, retourna dîner aux côtés des autres aventuriers yuiméniens, non pas par sympathie particulière envers eux, sauf peut-être Celemar, mais plutôt parce que c'était là qu'on l'avait placée et qu'un enfant au milieu des loups, ça faisait mauvais genre. Pendant toute la fin du banquet, alors que les plus gras continuaient de s'empiffrer et que les hommes-rats, déjà, commençaient à tout ranger pour se préparer en vue du lendemain, elle observait les rires et les fêtes. Il y avait une sorte de chape pesante dans l'air : ces rires n'étaient pas si vrais, on ne savait si l'on reverrait son compagnon après-demain ou si son cadavre croupirait déjà aux bas des murs de Treeof. L'appréhension de la guerre avait de quoi donner à ces êtres bestiaux une forme d'humanité, cette peur profonde de la mort dans un monde où elle n'existait que sous une forme bâtarde...

Et soudain, elle vit Sable s'approcher d'eux. Elle fronça un sourcil et, sans davantage montrer davantage d'émotions, écouta patiemment ce qu'elle avait à proposer. Elles pouvaient donc prendre une forme semi-animale, elles aussi, afin de s'envoler ? Le surnom de “Harpies” avait ainsi un tel fond de vérité... Elle secoua la tête et répondit seulement :

« Ce sera sans moi. Faites bon vol. »

Et, sans plus de discours, elle s'en retourna vers son lit. La Trinité n'avait pas besoin de son aide pour se protéger : en revanche, si elles abandonnaient physiquement les Carnivores, il était certain qu'une volonté de se débarrasser d'elles émergeraient, une volonté d'indépendance, de révolte et de massacre. Idéalement, un maximum d'autres aventuriers yuiméniens devraient partir avec elles, afin de ne pas avoir à s'en soucier : elle, de son côté, pourrait sonder librement Börte demain... Lui avoir demandé à l'instant si elle pourrait passer le voyage à ses côtés l'arrangeait tout à fait.

Elle rejoint rapidement son lit et s'endormit rapidement.


((( 300 mots )))

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Dernière édition par Yurlungur le Lun 19 Fév 2018 13:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Dim 28 Jan 2018 19:18 
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Sans surprise, personne ne compris vraiment. Et la reine recommençait son charabia ! Apparemment, elle avait elle-même vaincu cette créature par le passé, et lui intimait maintenant de retourner dans la mort ! Elle en avait de belles !

Azra se releva. Il commençait à mieux maîtriser ce corps, ce qui lui permit de se dresser de toute sa hauteur tandis que, légèrement excédé, il parvint à laisser échapper un son. Impossible d'articuler quoique ce soit, mais un grincement terrible et profond fit trembler la terre.

D'ici, il voyait à une distance extraordinaire. Il voyait même la ville, au loin, comme s'il était au sommet d'une tour. C'était magnifique, de dominer ainsi les cimes. Mais il n'avait pas le temps d'en profiter. Il fallait trouver un moyen de faire comprendre à cette fichue reine qui il était !

Alors, il tendit un doigt vers les éboulis où étaient enterrés sont ancien corps. De l'autre main, il posa les doigts sur son front. Il pointa ensuite cette main vers le sol tandis que l'autre remontait pour tapoter son front, dans une tentative pour expliquer l'échange de conscience.

Il commençait à redouter que cela dégénère en combat. Théoriquement, il aurait dû avoir l'avantage, mais la reine prétendait avoir vaincu cette chose, qui était pourtant doté de pouvoirs supérieurs au siens, par le passé. Il devait donc essayer d'en apprendre le plus possible sur ce combat, et pour cela... les pousser à parler. Ainsi, quelque soit l'issue, il aurait toutes les clés en mains pour s'en sortir.

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
MessagePosté: Jeu 1 Fév 2018 04:03 
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Lorsque Sirat se rassit, Sibelle scrutait la salle d’un espoir non avoué que quelqu’un d’autres se lèverait et proposerait un plan qui supplanterait celui de l’humoran, mais cela ne se produisit pas. Seuls les carnivores semblèrent perplexes, mais l’enthousiasme des hommes-rats les convainc.

Le repas se poursuivit donc dans la bonne humeur, celle-ci augmentait d’ailleurs à mesure que les réserves de vins diminuaient. Sibelle remarqua que Börte-a-Tchino demeurait silencieux et taciturne tout au long de la soirée qu’il quitta assez tôt pour rejoindre la cabane qui lui était destinée.

Et puis, peu à peu les assiettes se vidaient et les verres ne pouvaient plus se remplir faute de vins supplémentaires. Les carnivores imitèrent enfin leur chef et regagnèrent leur baraquement tandis que les hommes-rats commençaient à remettre de l’ordre dans leur village.

Sibelle et ses compagnons se levèrent de table, mais avant qu’ils ne se rendent à leur hutte, l’une des trois reines, la rouquine, aux yeux de feux, prénommée Sable, s’approcha d’eux pour leur faire une proposition. Pendant qu’une armée marcherait sur Treeof, les trois reines utiliseraient leur capacité de voler pour emprunter la voie des airs et arriver à destination beaucoup plus rapidement. Elles avaient même la possibilité de porter quelqu’un sur leur dos et en firent la proposition aux yuimeniens. Elles leur laissèrent la nuit pour réfléchir annonçant qu’elles attendraient leur réponse au lever du soleil.

La gamine, qui avait apparemment déjà organisé ses plans, annonça sans tarder son refus de les accompagner et s’en retourna à la hutte qui leur était assignée. Peu de temps après Sibelle, vida son verre d’eau et s’en alla se coucher.

Lorsqu’elle entra dans la hutte, elle avisa Celemar, alors que les autres, notamment la fillette, se préparaient à dormir. Elle s'approcha du plus volubile des frères et lui parla à voix basse autant pour ne pas être entendue que pour ne pas déranger.

« Que penses-tu de l'annonce de Sirat ? ... Je me questionne sur la parole de ses dames, crois-tu qu'elles vont respecter leur entente ? »

Celemar, songeur, se gratta le bas du visage avant de répondre. Il ne s’inquiétait pas trop de l’annonce, au contraire, il croyait que ça allait les motiver. Et puis, comme il le fit remarquer, ils ne pouvaient rien faire contre cette alliance forcée.

La proximité aidant, Sibelle sentit l’haleine d’alcool et discerna le regard voilé du soldat, quelques indices permettant de conclure qu’il n’était pas au meilleur de sa forme.
La guerrière, pour sa part, qui n'a pour ainsi dire pas bu et manger que pour compenser ses dépenses d’énergie, regarda pensive le mercenaire puis répondit:

« En effet, cette alliance a plutôt été imposée... mais les connais-tu un peu plus personnellement ? Serais-tu à même de connaître leur faiblesse ? ... moi, je ne peux m'empêcher de me méfier d'elles. »

La question de la belle semblait étonner l’archer. C’était son premier séjour dans ce monde et il n’avait visité que la forêt d’Émeraude. Apparemment, il ne connaissait pas plus que Sibelle les trois démones, il les avait d’ailleurs vues pour la première fois lui aussi aujourd’hui et n’avait guère confiance en elles. Il s’informa alors du choix de Sibelle quant à l’offre de ces trois femmes.

Sibelle fut certes, un peu déçue de la réponse de Celemar, elle aurait espéré qu’il en connaisse un peu plus sur les démones.

« Je pensais que tu aurais pu les connaître avant, elles attirent facilement l'attention d'un homme »

Elle l’informa ensuite de ses intentions

« Je vais opter pour les accompagner. Je veux garder un œil sur elles. Et en vol, je pourrai peut-être discuter avec l'une d'elle... mais il me reste à savoir laquelle. »

Elle s’arrêta quelques secondes avant de lui retourner la question : « Et toi que pensais-tu faire ? »

D’humeur taquine, Celemar expliqua que ses trois dames semblaient trop faciles à séduire, il préférait la difficulté. Il céderait plus facilement aux charmes inaccessibles comme ceux de Sibelle. Sans s’étendre davantage, il interrogea sur la décision de Sirat, s’il n’avait pas cédé aux charmes des trois jolies demoiselles. Puis, plus sérieusement, il aurait aimé les accompagner, il aimait bien la sensation de voler. Par contre, son frère lui tenait rancune de l’avoir abandonné dans la forêt d’Émeraude. Il choisirait donc d’accompagner celui-ci en compagnie de Börte-a-Tchino, mais il n’était pas impossible qu’il change d’avis.

Sibelle fit la sourde oreille aux commentaires obligeant concernant ses charmes, elle se concentrait sur sa priorité : la mission. À la question à propos de son ami l’humoran, elle répondit :

« Oui, je craignais aussi que Sirat cède au charme de ces dames, mais ce n’est apparemment pas le cas. »

Malgré la mi-obscurité de la hutte, elle planta son regard dans celui de Celemar tout en réfléchissant avant de poursuivre:

« Elles sont trois et d'après moi de sérieuses combattantes ou adversaires. Si piège il y avait, il serait préférable en effet d’être au moins trois. Je t’ai vu combattre contre les bestioles, ta présence à nos côtés serait donc plus qu'appréciée. »


Elle hésita un moment puis rajouta :

« Par contre, je comprendrai que tu préfères soutenir ton frère et la fillette qui a aussi choisi de ne pas accompagner les dames d'Arothiir »

Elle poursuivit enfin:

« Je ne suis pas de celles qui décident pour les autres. J’aime ma liberté et je n'impose donc rien aux autres. J'aimerais beaucoup que tu nous accompagnes, mais ce choix t'appartient. »

Pour sa part, Celemar ne craignait aucun piège, et il n’y voyait d’ailleurs pas l’intérêt qu’auraient ces femmes à les piéger. Il informa l’hinionne qu’il discuterait avec son frère avant l’aube. Puis terminant avec un sourire charmeur, il rajouta qu’il lui coûterait de se séparer d’elle si rapidement.

Malgré les doutes de Celemar, Sibelle craignait toujours un traquenard.

« Je ne sais pas pourquoi, mais je ne leur fais pas confiance. Je préfère donc voyager avec elles. »

Celemar était un bel homme et Sibelle n’était pas insensible à ses charmes. Mais bien consciente qu’il agissait ainsi en grande partie sous les effets de l’alcool, elle ne tint aucunement compte de ses allusions. Elle termina donc la conversation :

« Elles partent à l'aube demain. Je te laisse donc récupérer cette nuit. Espérant te compter parmi nous demain. »

Alors que l’hinionne croyait la discussion terminée, il rajouta d’un air coquin qu’il craignait de prendre froid pendant la nuit, l’invitant à réchauffer son lit.

À la proposition audacieuse de Celemar, les yeux de Sibelle se durcirent et ce fut toujours en chuchotant qu'elle lui répondit d'un ton ferme :

« En choisissant ce soir l'alcool pour te réchauffer, tu as perdu la chance de me retrouver à tes côtés. Dans l'état que tu es, je ne t'offrirai que la froideur de mes lames. »

Au grand soulagement de Sibelle, il ne s’offusqua point et partit à rire. Il se résigna à dormir sans elle, ajoutant que les lames le laissaient froid. Sibelle était consciente que sa vive réaction aurait pu ruiner ses chances de le compter parmi eux le lendemain, mais elle ne se serait pas abaissée à offrir ses faveurs dans l’espérance qu’il la suive. Déjà, elle s’en voulait d’avoir succombé au charme de l’humoran l’instant d’un baiser.

Sibelle alla donc s’étendre sur une couche de libre en attendant le retour de l’humoran. Lorsque ce dernier entra silencieusement dans la hutte, elle lui fit signe de s’approcher afin de pouvoir s’entretenir avec lui. Sibelle regarda le bel humoran et murmura à son oreille :

« Les laisser partir en avant seules m'inquiéterait… je me méfie de ces femmes, je préférerais donc voler en leur compagnie… et toi ? »


Sirat répondit qu’il ne pouvait plus reculer, qu’il les accompagnerait. Sibelle lui dit alors qu’elle avait discuté avec Celemar et lui avait demandé de les accompagner. Il donnerait sa réponse le lendemain après en avoir discuté avec son frère.

L’humoran acquiesça d’un signe de tête et se coucha non loin de là. Après un court moment de silence, il la remercia, puis il rajouta que la force des harpies était aussi leur faiblesse, qu’elle ne faisait plus le poids lorsque l’on leur tenait tête. Puis avant de se retourner, il dit à la belle qu’elle avait ce qu’il fallait pour écraser ces dames. Il se tût et très peu de temps après, il s’endormit et ronfla.

Sibelle ne commenta point ces dernières paroles, mais les tourna dans sa tête un petit moment sans réellement comprendre où l’humoran voulait en venir. Elle n’était pas le type de guerrière à sous-estimer ses forces, mais elle ne sous-estimait pas davantage celles de ses adversaires. Malgré ses aptitudes et sa motivation à combattre, elle espérait ne pas avoir à combattre ses femmes.

N’ayant pas besoin d’autant de sommeil que les humains, elle médita quelques heures. Après quoi, elle s’assit sur son lit passant silencieusement en revue ses armes et le contenu de son sac, sans faire le moindre bruit attendant le réveil de ses compatriotes yuimeniens.

(((1503 mots)))

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Dernière édition par Sibelle le Dim 11 Fév 2018 22:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d'Emeraude
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Un corbeau était dessiné sur le sol et Daemon demandait des comptes à la créature gigantesque. Mais la reine répliqua avec emportement, contredisant ses conclusions avec force. Ce n’était pas un corbeau, pas selon elle. Un oiseau sans doute, auquel cas sans rapport avec leur ordre religieux, car aucun messager de Phaïtos n’eut jamais foulé cette terre avant eux. D’autres forces étaient à l’œuvre en ce monde et Sheeala surenchérit.

Dans un tourbillon, elle se transforma subitement. La couleur de son épiderme vira au bleu nuit. Sa longue tunique se changea en duvet rose, qui s’épanouit en plumage, recouvrant ses bras de longues ailes incurvées. Une transformation aussi rapide qu’inattendue, qui ne surprit guère Astidenix, familier du véritable visage de sa maîtresse : une harpie éclatante.

(Une femme oiseau… encore !)

Le regard de la reine avait profondément changé, autrefois mauve et complaisant, maintenant une lueur jaune et sauvage qui luisait de détermination. Daemon émit un geste de recul sous la surprise, alors que le garde en chef avançait vers la créature, arme à la main. Daemon n’eut guère le temps d’éprouver la moindre déception pour ses espoirs perdus, la situation était claire et la reine se dressait face à l’horreur séculaire, prête à combattre.

(Voilà ce que le géant voulait dire. L’oiseau. Il parlait des harpies fondatrices de Treeof…)

La harangue royale recommença de plus belle, cette fois-ci plus tranchante et beaucoup plus convaincante. Sheeala se présenta sous les traits de la descendance de celle qui avait menée la démone au trépas, l'exhortant à retourner dans le monde des morts. La créature se redressa alors sur toute sa hauteur, et en réponse, un râle inarticulé résonna comme une corne de brume. Les tympans du semi-elfes vibrèrent avec la forêt. Cependant, aucun acte ne suivit son grincement écrasant, qui s'apparentait plutôt à un mugissement, à un contentement repu. Elle restait pataude, sans prononcer autre chose, mais elle entreprit quelques gestes, montrant l’endroit où était enfoui Azra, puis elle-même, puis inversement… Cette situation devait être similaire à ses derniers instants, pourquoi ne manifestait-elle donc aucune rancœur ? Daemon ne se l’expliquait pas.

« Je crois qu’elle essaye de nous dire qu’Azra l’a ramené à la vie. »

Il commençait à croire que la créature, malgré sa taille redoutable, était douée d’une intelligence très primaire. C’était un élément à ne pas négliger. Le souvenir de sa discussion avec le Sans-Visage lui revint alors. Les titans n’étaient pas animés par des considérations complexes, mais seulement par des nécessités, par un bête instinct de survie. Aussi dangereuse était-elle, des paroles habiles pourraient parvenir à la duper. Une solution moins périlleuse qu’il ne pouvait pas laisser passer. Les choses avaient mal commencé, mais aux vus de la vitesse de la machinerie interne, la géante n’avait surement pas capté le discours de la reine.

Il devait donc agir vite.

« Votre altesse ! » fit-il en s’approchant de la harpie, parlant assez bas pour n'être entendu que d'elle et d'Astidenix. « La démone ne semble pas très vive d’esprit. Elle ne montre aucun signe d'agressivité. L'affronter directement n'est pas nécessaire, pas pour l'instant. Nous devrions essayer de flatter son intelligence primitive pour en tirer avantage. Vous êtes suzeraine, de sang royal, commander fait partie de vos talents. N’y voyez-vous pas une opportunité pour nous, maintenant, mais aussi pour Treeof ? Avec une telle créature dans votre sillage… votre autorité deviendrait incontestable. »


- 500 mots -

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Multi : Erastos, Meraxès
Thème : Catacombae - Mussorgsky


Dernière édition par Daemon le Ven 2 Fév 2018 18:45, édité 3 fois.

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