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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 7 Aoû 2017 23:00 
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Illyria - Jardins Suspendus

    Les soldats, aux paroles de Hrist, s’étaient approchés et plusieurs avaient tirés l’épée, l’air sombre. L’émeute n’était pas loin et la seule chose qui maintenait ces hommes en place était la main levée de Kiraes à leur égard.

    Ce dernier avait toujours l’autre main sur sa plaie et suait à grosses gouttes, tant par le poison que par les efforts qu’il faisait pour se maintenir droit. Son visage, au travers la souffrance, était impénétrable, mais il était évident qu’il intimait à ses hommes ne de pas bouger tant qu’il était debout et que Hrist parlait. Son regard avait cependant prit la dureté de l’acier.

    Envers et contre tout, il laissa Hrist entourer sa main chaude de ses doigts froids et la glisser dans le collier de l’Empoisonneuse. Rapidement, presque instantanément, sa respiration se calma et il put se redresser lentement. La douleur semblait refluer.

    Lorsque Hirst eut terminé, il soutint un certain temps son regard, ne répondant à son sourire qu’avec un visage impassible. Il finit par tourner ses yeux vers ses hommes et leur adresser un signe de tête. Ceux-ci rengainèrent leurs armes, bien qu’avec une certaine réticence.

    - Allons aux Jardins, finit-il par dire brusquement à Hirst.

    Un nouveau regard de sa part intima à ses hommes de ne pas le suivre. Ils semblèrent obéir, mais l’ordre ne leur plaisait pas et ils posaient sur la sindel un regard bien sombre. Kiraes ne leur accorda pas la moindre attention lorsqu’il mena Hirst, comme il l’avait dit, vers les Jardins. Durant tout le trajet il garda une certaine contenance, mais il devait assurément réfléchir à toute vitesse à ce qu’impliquait l’action des plus audacieuses de l’Empoisonneuse.

    Arrivé sur place, au milieu des fleurs et des buissons, il les mena jusqu’à un endroit lointain, isolé des autres. Il se tenait de nouveau droit et guerrier. Tout l’amusement dont il avait fait preuve à l’issue du combat avait disparu. Quant au respect qu’il lui avait porté ? Difficile à dire dans ces yeux verts à présent gravement posés sur Hrist.

    - Qu’avez-vous à ajouter, Assassine ?


[Hrist – xp : 0,5 (introspection), 1 (combat), 0,5 (soin avec le collier), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 13 Aoû 2017 17:43 
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Baignés dans une incompréhension totale, les gardes s'agitaient. Certains s'approchaient de quelques pas, prêts à soutenir le Capitaine déchu, d'autres approchaient de Hrist l'épée tirée au clair, cependant contenus par le geste de Kiraes. Le Capitaine avait plus de jugeote que ses hommes, bien qu'ils soient probablement les dignes représentants du haut du panier de la garde royale, il n'en avaient pas moins des réflexes d'humains, de mortels, d'idiots.

Il accepta cependant sa broncher le soin magique, il fallait dire que par élimination, il n'avait pas trop le choix et le poison de la Vieille Rengaine était particulièrement douloureux, même mortel bien qu'elle avait assuré le contraire pour limiter les tensions déjà naissantes. Sa main se glissa dans celle de Kiraes comme dans la main d'un amant et la magie fit disparaître le poison de son organisme. Elle garda néanmoins sa main à la sienne, non pas pour être sûre que le danger ne revienne pas, mais l'avoir ainsi lui donnait le sentiment d'avoir un chien en laisse.

(" Ces crétins de gardes... Regarde les. Des vulgaires animaux, des clébards qui n'attendent que de la viande rouge et bien sanguinolente... ")
(" Qu'ils gardent leur hargne pour le vrai danger... Ces imbéciles ne comprennent pas que je suis là pour eux et non contre eux. ")
(" Les mécontents... Tu vas devoir commencer à gérer ces individus, ces tristes sirs. Garde juste en tête qu'un mécontent est un idiot qui commence à réfléchir. ")

Tous deux gagnèrent les jardins. Kiraes ne disait pas le moindre mot et quelque part, son silence, tout perdu qu'il était dans ses pensées, arrangeait bien Hrist qui de son côté raillait allégrement les humains et leur sensibilité ridicule.

Les jardins du palais étaient un bien bel endroit. Hrist adorerait y passer plus de temps si elle n'était pas là pour sauver ce troupeau bêlant et imbécile. La haine commençait à lui monter au ventre, elle voulait se défouler, verbalement et Kiraes était la victime toute désignée.

Il était là, fier malgré la douleur, la toisant de toute sa hauteur, ne daignant même pas l'appeler par son nom qu'il connaissait pourtant, se référant à son rôle, sa simple utilité comme s'il ne la considérait que comme un vulgaire pion dans l'échiquier de sa carrière. Rien que pour ça, Hrist espérait que la Régente se ferait tuer et que Kiraes doive porter la responsabilité de sa mort toute sa vie durant. Car Hrist le savait bien, vivre avec le sang des aimés sur les mains était un fardeau pire que la mort.

Hrist ravala son petit sourire et lui jeta a son tour un regard glacial.

" Assassine ? Tu connais mon nom, petit Capitaine, et pourtant tu ne daignes même pas l'utiliser ? Je suis là pour protéger ta Reine et c'est moi qu'elle a choisi pour assurer son couronnement, si tu avais été assez malin, elle n'aurait sans doute pas eu à trouver une autre personne. Mais non, toi tu décides de t'entêter, d'aller envers et contre le bon sens, d'abord tu me railles devant tes hommes, devant MES hommes ! Tu crois que je ne vois pas vos sourires imbéciles ? Vos petits regards crétins au moment du duel ? Non, il fallait que tu fasses ça en public... Tout ce que je voulais, c'était te prouver que moi aussi je savais me battre, parce qu'il fallait faire rentrer ça dans ton petit crâne d'humain imbécile, et toi !... Toi tu as voulu en faire un spectacle ? Mais... Qu'est ce qui peut bien se passer dans ta tête ? Et tu vas organiser le couronnement de ta Reine ? "

Elle secoua la tête et agita une main agacée en direction de Kiraes, elle n'attendit pas qu'il répondre pour surenchérir.

" Bon... Je sais que tu n'avais aucune raison d'avoir confiance en moi... Mais tu n'avais pas à essayer de me ridiculiser pour autant. Admettons que nous avons notre lot d'erreurs. Cependant, je vais être pragmatique. Nous avons deux solutions qui s'offrent à nous.

La première est que tu continues à ne pas desserrer les mâchoires et que fasses ton petit garçon à pleurnicher parce que la méchante assassine et bin elle t'a fait mal au bras et que de toutes façons c'est qu'une engeance et que de toutes façons j'ai peur de ce que je ne connais pas et encore plus de ce que je ne comprends pas et comme je comprends jamais rien à rien j'ai peur de tout et je fais pas attention aux détails qui vont me coûter ma Reine bien aimée et que je serai triste quand elle sera six pieds sous terre et que je vais probablement me pendre et qu'on me retrouvera un matin la tête toute bleue et la bouche pleine de mouches. Bon, admettons que ça soit le pire scénario ? "


Elle s'approcha davantage, comme une amante pour embrasser son aimé, leurs visages se touchaient presque.

" Ou tu as la seconde option... Et elle voudrait que tu fasses confiance à cette étrangère qui a eu le dessus sur toi devant toute ta clique et qui d'un simple geste a prouvé qu'elle était prête à aller jusqu'au bout des choses pour assurer la réussite du couronnement, imagine ce que je peux réserver à nos ennemis car il s'agit bien de nos ennemis... Pas juste les tiens. Les miens aussi. J'apprécie la Reine, je trouve qu'elle a du mérite et qu'il faut donner aux gens une chance de faire ce qu'il faut être fait... C'est aussi pour ça que je suis là. Parce qu'il faut faire ce qui doit être fait. Et que toi petit Capitaine tu as fait une erreur de jugement en ne faisant pas confiance en ta Reine, car je suis un de ses choix. "

Elle se recula d'un pas et tendit sa main, attendant que le jeune Capitaine l'embrasse pour sceller ainsi leur pacte :
" Alors... Mon tout petit Capitaine, est-ce que tu es prêt à faire confiance à ta Régente ainsi qu'à moi ? "

Elle attendit sous les doux rayons du soleil, dans ce joli jardin sous le ciel bleu que le Capitaine embrasse la main tendue. Hrist alliait toujours provocation et raison, le poison et la guérison, les insultes et le rappel à la situation, la femme accordait au Capitaine une seconde chance de prouver sa valeur, cette fois-ci pas par le combat mais bien par la raison, et s'il n'avait ni l'un ni l'autre, la Régente était probablement perdue d'avance.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 14 Aoû 2017 00:11 
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A mes questions relatives à la guerre civile qui menace Illyria, Amaryllis déclare que c'est parce que la Reine en devenir est une femme. Je ne cache pas un soupir dédaigneux à cette information ; peu importe où l'on va, les hommes se pensent toujours supérieurs aux femmes, quand ils prouvent jour après jour que l'inverse est plus proche de la vérité. Ainsi les factions patriarcales tenteront à coup sûr de saper le pouvoir de la régente, peut-être même essaieront-ils de la tuer, clamant qu'elle n'est pas capable d'assumer la fonction qu'elle exerce pourtant avec brio, apparemment, depuis de nombreuses semaines. Un comble, ils vont utiliser le seul argument qui peut être déjoué en l'espace d'une phrase, et ce sans avoir la moindre crainte d'être ridicules. Comment peut-on être si stupide ?

Mais je ne peux que laisser le rôle de la Reine aux autres Yuiméniens, même si j'aimerais faire en sorte que son couronnement ait bel et bien lieu. La priorité est le drain, je dois donc me concentrer sur les autres informations dont me fait part Amaryllis. A savoir : quelle organisation a tant la main mise qu'eux sur une autre cité qu'Illyria. Aucune est d'abord la réponse. Mais les précisions qui viennent ensuite me rassurent. D'abord il y a à Sihle une organisation qui tenterait de saper le pouvoir du Roi, et qui pourrait donc bien avoir la puissance politique ou matérielle pour collecter des artefacts et tenter de gagner du pouvoir. Mais c'est à Arden que mon attention se porte. Une certaine Corporation des Marchands y régnerait avec une certaine prospérité. Une organisation plus officielle et légale que les Mâchefers, mais qu'Amaryllis compare. Les marchands ont toujours été les premiers bandits du monde, c'est un fait bien connu. Traitant aussi facilement avec les nobles, à qui ils vendent des biens, qu'avec les pauvres gens, à qui ils les achètent, il est aisé pour eux d'avoir un cercle d'influence composé tant de voleurs et de tueurs que de l'élite de la société. Quoi de plus simple alors que d'organiser tout ça sous couvert de marchandage pour créer un véritable petit empire auto-suffisant et étendre son pouvoir.

« Je crois que je vais aller à Arden, alors, » déclaré-je à mon interlocutrice, sans détour. Merde à la fin, je dois prendre des risques si je veux avancer dans tout ce bordel. « Amaryllis, sache que ce drain dont je parlais risque de détruire Elysian. C'est pour cela que les sylphes m'envoient. Pour trouver qui en est à l'origine et l'arrêter. Car si personne n'arrête cet artefact qui ponctionne la magie ambiante d'Elysian, alors ce monde n'aura plus la force de survivre et se détruira. C'est peut-être une question de mois, peut-être de semaines... Je ne sais pas, ça pourrait être l'affaire de jours, pour ce que j'en sais. »

Je m'arrête quelques secondes pour jauger la réactions de mon interlocutrice avant de continuer.

« Si tu ne veux pas mourir avec ce monde, je te conseille de te renseigner là-dessus. A Illyria, puisque c'est là ton plus gros réseau d'influence. Et si j'étais toi, je n'écarterais pas le Schah de la liste des suspects. Egalement, j'aimerais ton aide pour me rendre à Arden au plus vite, où je m'occuperai de surveiller moi-même cette Corporation des Marchands. Si tu as des contacts de confiance – ou non, je peux pas faire la difficile – là-bas, c'est également le moment de m'en parler. »

Je réfléchis quelques secondes en jetant un œil à Syrah.

« Ma jambe n'est pas tout à fait remise, je pourrais avoir besoin de Syrah si tu peux te passer d'elle. A moins que tu aies un meilleur guide à me proposer à Arden. »

Ces paroles prononcées, j'attends les conclusions d'Amaryllis. Elle n'est peut-être pas honnête et encore moins vertueuse, mais le fait est qu'elle ne m'a donné aucune raison de douter d'elle jusqu'à présent. Et Phaïtos sait que j'ai besoin d'alliés. Alors Faëlis ou elle... Le choix est vite fait.



(((666, si c'est pas beau pour un retour.)))

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 15 Aoû 2017 13:17 
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    Kiraes bouillonnait manifestement aux paroles de Hrist, et, lorsqu’elle eut terminé, il s’avança, indifférent à la main tendue, de sorte à n’être qu’à quelques centimètres de son visage.

    - Que ce soit clair, ma petite Assassine, j’ai tout autant un nom que toi, si tu souhaites du respect, donnes-en autant. Je n’en ai pas vu la moindre trace dans tes mots, alors n’en espère pas plus de moi.

    Il se recula, mais son visage était toujours autant en colère, mais d’une colère froide.

    - Ici, nos habitudes sont telles que tu les as vues, mes hommes ont à apprendre des combats et c’est ainsi que nous créons des liens entre nous, mais c’est sans doute beaucoup imaginer pour une meurtrière solitaire. Si cela te déplaisait, tu n’avais que quelques mots à prononcer et cela se serait fat à huis clos.

    Il la regarda un instant en émettant un reniflement de dérision.

    - Penses-tu réellement que ma Reine te porterait plus de crédit qu’à moi ? Qu’elle n’écouterait pas si je lui disais que je me défie de toi, malgré le fait qu’elle t’ait nommée à cette charge ? Par ailleurs, penses-tu que, si je n’avais pas confiance en le jugement de ma Reine, je me tiendrais encore devant toi alors que tu m’as empoisonné ? Non. Il serait bon de cesser de me prêter des intentions qui ne sont pas les miennes.

    Il marqua un temps de pause, pour que ses paroles soient bien comprises.

    - Je suis prêt à repartir sur des bases saines et mutuellement respectueuses pour assurer la sécurité de ma reine.

    Il haussa un sourcil.

    - L’es-tu ?


Illyria – Antre des Mâchefers

    Amaryllis, la mine pour une fois fermée, écouta attentivement les paroles de Leykhsa. Elle finit par hocher pensivement la tête.

    - Je ferai ce qui me semble bon pour cette ville, je tiens compte de ton avertissement.

    Elle lança un coup d’œil à Syrah. Le cerveau de la femme semblait fonctionner à toute vitesse.

    - J’accepte aussi de te confier mon petit oiseau, mais prends soin d’elle, j’ai des projets pour son futur.

    La Gardienne de Nuit s’approcha d’une table et en tira une feuille de papier et une plume puis griffonna quelques mots. Elle replia la lettre et la tendit à Leyksha.

    - Il s’agit d’une missive demandant au Capitaine de la Providence de te mener à Arden dans les plus brefs délais. S’il rechigne, dis-lui que la prochaine fois qu’il mouillera dans ce port, il pourra aller voir une autre femme. A Arden, tu pourras contacter l’aubergiste de l’Ami des Bêtes, il peut paraître étrange, mais dis-lui que les Mâchefers t’envoient et qu’il t’emmène à ses maîtres. Je ne sais pas à quel point ils pourront t’aider, ils sont bien moins puissants que nous, mais peut-être pourront-ils t’être utile.

    Son sourire enjôleur revint sur son visage et elle approcha le sien à quelques centimètres de celui de Leykhsa, le menant jusqu’au creux de son oreille où elle susurra :

    - Reviens-moi vite, mon bel oiseau.

Arrivée au port, Syrah étant allée chercher ses affaires, elle trouva sans mal (avec les indications de la gamine) le navire la Providence qu'avait indiqué Amaryllis. Là, Leykhsa tomba rapidement sur le Capitaine, un homme bourru qui haussa un sourcil à son approche.

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- Si c'est pour un trajet, va falloir attendre et avoir d'l'argent, ma p'tite dame.


[Je te laisse voir ce que tu veux faire avant de rejoindre le bâteau, envoie moi un message si tu veux faire un truc en particulier, on peut gérer ça sur discord. Sinon je te récupère dans le port.]


[Hrist – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (paroles), 1 (longueur)
Leykhsa – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (départ), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mer 16 Aoû 2017 17:56 
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Amaryllis adopte un air grave lorsque je lui raconte tout cela. Une expression que je n'ai que peu vue sur son visage, d'ordinaire joueur, mais qui ne m'étonne guère. Elle est politicienne autant que prostituée, de ça je suis certaine dorénavant. Mon discours terminé, elle finit pas hocher la tête, pensive, avant de répondre. Elle me dit qu'elle fera ce qu'elle jugera bon pour sa ville et qu'elle prend mon avertissement en compte. Je suppose que c'est déjà ça de gagné. Pendant que j'enquête à Arden, ainsi, elle pourra enquêter sur place, écouter aux portes comme elle sait si bien le faire. Avec un peu de chance elle prendra même mes doutes concernant ce fameux Schah en considération, après tout elle ne semble pas voir en lui autre chose qu'un patron. Je doute qu'elle soit au courant si celui-ci est coupable ; Amaryllis est une femme tortueuse, certes, mais il ne me semble pas que son ambition soit une domination mondiale, ni... peu importe ce qu'a prévu le détenteur de l'artefact. Oui, j'ai eu raison de lui parler du drain. C'est une puissante alliée.

Elle accepte également de me confier Syrah, me demandant cependant de faire attention à elle, car elle aurait des projets pour son avenir. Elle veut en faire une énième catin ? Ca ne m'étonnerait pas vraiment, après tout la gamine est encore jeune mais la fin de sa croissance promet d'en faire une belle femme. Et ainsi la petite passerait officiellement sous sa coupe et non plus sous celle de l'Affranchi ; elle aurait une voleuse assassine à envoyer dans les draps de quelques hommes hauts placés pour les menacer une fois nus, récupérer un objet précieux ou directement les égorger. Je jette à mon tour un œil vers la femme en devenir... Elle me fait quelque peu penser à moi. Moi il n'y a pas si longtemps. Lorsque je prétendais n'avoir peur de rien pour cacher que j'avais peur de tout. Alors qu'Equilibre me préparait à devenir un bout de viande qu'elle pourrait utiliser comme bon lui semblait comme la Gardienne de Nuit le fait pour elle. Je pince les lèvres... Je m'apprête également à le faire. Suis-je si différente de ces deux là ?

Je chasse ces pensées pour reporter mon attention vers Amaryllis, qui me tend une feuille de papier, précisant que c'est là une missive pour le Capitaine d'un bateau appelé la Providence. Ce message devrait me permettre de le convaincre de me porter jusqu'à Arden, et elle ajoute que s'il semble rechigner je n'aurais qu'à lui dire d'aller voir ailleurs la prochaine fois qu'il voudrait d'une compagnie féminine. Elle me dit de me rendre à l'Ami des Bêtes, une fois arrivée à destination, pour y discuter avec son aubergiste, qui me mènera à ses maîtres si je lui confie venir de la part des Mâchefers. Après cela, son sourire habituel revient à ses lèvres alors qu'elle s'approche de moi. Je me crispe légèrement alors qu'elle approche ses lèvres à mes oreilles pour me susurrer quelques mots destinés à me faire revenir au plus vite. Je suppose que je n'y échapperai pas, ceci dit. Après tout il me faudra revenir lorsque je voudrai obtenir de nouvelles informations, lui demandant des nouvelles de sa propre enquête et, peut-être, exigeant d'elle une nouvelle piste à suivre.

Pour le moment, cependant, je m'écarte avant de hocher la tête à son égard.

« Merci, » fais-je simplement.

Je ne me répandrai pas en plus de cérémonie, après tout elle fait cela pour elle et les siens avant tout. La conversation ainsi terminée, je me change sans pudeur devant elle, retrouvant mon armure de cuir crasseuse et fourrant la robe dans mon sac – c'est un cadeau après tout. Après cela, je fais signe à Syrah de m'accompagner et je tourne les talons, traînant légèrement la patte en sortant du bâtiment.

Une fois dehors, je me tourne vers ma nouvelle compagnonne de route, prête à donner mes ordres.

« Je m'en vais directement au port, va à l'auberge Des Bouches, Des Goûts et récupères-y mes affaires, » fais-je en lui tendant la clé de ma chambre. « Et prends des affaires pour toi, évidemment. »

L'intéressée prend la clé et s'en va, non sans m'indiquer au préalable le chemin du port. Je fais mine de comprendre ses indications en retenant une grimace avant de partir à mon tour, tâtonnant à travers la cité. Je ne suis pas particulièrement douée pour me repérer dans les grandes cités, mais avec un peu de chance je ne devrais pas me perdre en route.


La chance me sourit puisque j'arrive relativement rapidement au lieu indiqué. Une fois sur place il ne me faut pas longtemps pour trouver la Providence, vers laquelle je me dirige immédiatement. Je me trouve rapidement face à son Capitaine, un homme à l'allure ma foi... Capitaineuse ? Il a tout d'un Darasmois, à mi-chemin entre le matelot et le filou : des cheveux blonds mi-longs qui tombent nonchalamment sur un bandeau attaché autour de son front, une barbe de quelques jours non entretenue, une chemise blanche bouffante laissant apercevoir les muscles de son torse et un sabre typique. Comme quoi les cultures transcendent même les mondes.

Il lève un sourcil à mon approche, me déclarant qu'il me faudra de l'argent de de la patience si je veux me servir de son navire. C'est à mon tour de hausser une arcade lorsqu'il conclut par un « ma p'tite dame ». Je retiens une réplique cinglante avant de lui tendre le papier que j'ai soigneusement gardé. C'est le moment de tester l'influence de mon contact des Mâchefers et d'observer les portes que peuvent bien ouvrir son nom. De tester et d'en profiter.

« Amaryllis m'envoie, » commencé-je, laissant un léger silence s'installer pour lui laisser le temps d'assimiler l'information. « Je ne paie pas et je prends la cabine la plus confortable à votre disposition, » ajouté-je en tapotant sur ma jambe blessée. « Je me la suis cassée il y a peu, elle a besoin de repos et non pas de subir la houle d'un navire. »

Je regarde derrière moi, tâchant de voir si Syrah revenait avec mes affaires, avant de lui refaire face.

« Quant à attendre... Aussitôt que ma servante arrivera avec mes affaires, vous vous préparerez. Je veux que ce bateau soit parti avant le soir. Oh, et Amaryllis me charge de vous porter un message, » ajouté-je, préférant gagner du temps que d'attendre qu'il ne s'offusque et refuse mes exigences. « Si vous ne vous montrez pas assez serviable, vous pouvez commencer dès à présent à chercher une autre adresse pour vos amusements à Illyria. Mon bon monsieur. »

Eh bien, on dirait que je n'ai pas assez retenu cette remarque cinglante.



(((+1 000)))

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 19 Aoû 2017 22:36 
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La provocation de Hrist à l'encontre du Capitaine fit son effet, il lâcha prise et presque menaçant, s'approcha à son tour, il n'y avait plus que Hrist qui souriait, Kiraes lui avait succombé à ses émotions et aux insultes de la femme, il fit une énième tentative de lui faire comprendre qu'il était aussi quelqu'un, qu'il n'était pas le moins que rien qu'elle prétendait.

Mais la femme était beaucoup plus âgée que lui, elle avait vu assez en ce monde pour savoir que les Capitaines avaient souvent une vie très sédentaire, qu'il était limité dans ses connaissances, dans sa façon de voir les choses, de les interpréter et de les appréhender. Hrist avait connu les Cour, les bas-fonds des villes, les prisons, humaines, orques et avait fréquenté des centaines de personnes, nombreuse n'étaient plus de ce monde, de sa main ou de celle du destin.

Elle écoutait, tout aussi attentive qu'il l'avait été lors de sa tirade, derrière lui, l'ombre noire de Silmeria le narguait comme une hyène.
(" Comme c'est mignon, se comparer à une la première tueuse de Xenair, tout Capitaine de la garde qu'il est... Et puis ce respect... Cette notion risible. Je ne comprends pas pourquoi les humains courent autant après le respect, à quoi bon ? Être respectable, c'est bien quelque chose qui m'échappe. ")

Hrist ne lui donnait pas tort, la mesure du respect était également quelque chose qu'elle ignorait, à moins peut-être qu'elle y soit tout simplement indifférente. Cependant elle aussi partageait l'incompréhension de Silmeria quant à savoir pourquoi le respect, cette valeur fétiche des humains était aussi en vogue de part le monde. Et puis, le jeune Capitaine remettait en question les dires de Hrist quant aux choix de la Reine, il avait donc aussi un côté conseiller, il aurait certes pu mettre ses menaces à exécution et prévenir la Reine du Chaos Jubilatoire que Hrist commençait à répandre, mais il ne le faisait pas. Avait-il en lui le sentiment honteux qu'il avait besoin de Hrist pour protéger sa Suzeraine ?

Hrist n'écartait pas cette idée, et elle même avait besoin de ladite Suzeraine pour poser son emprise et celle des Murènes sur la ville. D'ailleurs, qu'en était-il de Calech ? Allait-il répondre sa demande ou bien avait-il était tué par les Mâchefers pour avait été le messager d'un chantage aussi peu subtil de la part de la femme qui leur avait échappé quelques heures plus tôt.

" Ecoute un peu ce crétin... Il se plaint d'avoir été empoisonné alors que dans un duel à arme affûtée il aurait risqué bien plus... Pour un Capitaine de la Garde, je crois que nous avons à faire à une gigantesque tarlouze. "

Mais Hrist écarta la remarque de sa Jumelle, elle savait que là où les humains réclamaient du respect, ils demandaient autant de loyauté et son coup avait été déloyal, elle avait voulu se venger d'un mal que Kiraes n'avait pas conscience d'avoir commis.

" Bien. Au moins nous avons tous deux dit ce que nous avions sur le coeur, je pense que c'est un excellent début pour repartir sur des bases plus saines. Tu vas encore te méfier de moi longtemps, je n'en doute pas, mais sache que je suis accoutumée à ce genre de réaction, c'est... mon lot j'imagine. "

Elle recula d'un pas et hésita un court instant, puis se lança :
" Raconte moi quelque chose à ton sujet, quelque chose qui a fait de toi l'homme que tu es aujourd'hui. Et je ferai de même. Peut-être que ça nous aidera à mieux se comprendre, à mieux s'entendre... Nos chemins ne se sont pas croisés par hasard. "

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 20 Aoû 2017 13:57 
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    Kiraes sembla prêt à répliquer quelque chose, mais se retint et à la place sembla réfléchir à la proposition de Hrist. Il dû prendre une décision car il finit par pousser un soupir, évacuant la tension. Il passa machinalement une main dans ses cheveux en disant :

    - C’était il y a quelques années. Je n’étais pas encore Capitaine de la Garde, j’étais un simple soldat de l’armée régulière. On m’avait donné une petite troupe sous mes ordres, une trentaine de gars et on avait pour but de nous attaquer à une grande bande de bandits qui avait élu domicile vers le nord. Ils terrorisaient les villageois. On a fini par les atteindre, j’avais de bons gars, ça devait être une mission facile pour le bleu que j’étais. Mais les bandits avaient été prévenu, ils étaient prêts. J’ai envoyé un petit groupe les prendre par surprise et ils leurs sont tombés dessus. Là, j’avais deux choix : soit j’engageais toutes mes troupes pour aider les gars que j’avais envoyés au casse-pipe, mais j’en perdais les trois quart, soit je laissai ce petit groupe mourir pour prendre ensuite nos ennemis par surprise et les tuer avec nos flèches. J’avais pas d’autre choix que ces deux là. Alors j’ai décidé de laisser ce groupe mourir pour sauvegarder le plus grand nombre de soldats. J’ai réussi à ramener presque tous les autres à la maison.

    Il pousse un soupir.

    - Mais ce petit groupe, ces quelques gars-là, ils me restent dans le crâne et je peux pas m’en séparer. Mes officiers m’ont dit que j’avais fait le meilleur choix possible dans cette situation et qu’on pouvait pas sauver tout le monde. Mais je les garde dans un coin de mon esprit, parce qu’ils sont morts par ma faute et j’ai pas envie de refaire le même genre de bêtise, mais j'hésiterai pas à reprendre le même genre de décision si je le devais.

    Il haussa les épaules en regardant Hrist :

    - A ton tour.


[Hrist – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (deal), 0,5 (longueur)


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MessagePosté: Dim 20 Aoû 2017 16:36 
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Hrist se rassura de voir que Kiraes accepta son offre. Il hésita un court moment, le temps de réfléchir à ce qu'il accepterait de raconter à une inconnue. Hrist était cependant persuadée que l'on se confiait mieux aux gens que l'on ne connaissait pas vraiment, comme si nos inhibiteurs naturels se méfiaient plus de ceux que l'on connait que des étrangers.

Il fit son choix, ses souvenirs ravivés, il raconta la fois où, jeune soldat qu'il était, fut envoyé en mission pour traquer et arrêter les méfaits d'un groupe de bandits. Une mission simple, assez fréquente pour des soldats en définitive. Armé de trente hommes, le jeune futur Capitaine tomba dans un piège... Les bandits au courant de leur arrivée avait attendu le petit détachement envoyé plus tôt pour les piéger et les prendre à revers, mais ils furent interceptés...

Hrist avait déjà deviné la suite. Le poids des décisions, ces petits instants que l'on décide en une ou deux secondes et qui pèseront une vie durant sur vos épaules.

Kiraes avait préféré laisser ses hommes mourir pour préserver son second détachement et tuer les bandits avec des salves de flèches. Pourquoi n'avait-il pas pris cette décision plus tôt ? Avait-il voulu laisser une chance à ses adversaires de se rendre ? D'être jugés ou de simplement se battre à la loyale ? Elle était tentée de poser la question mais à en voir la lueur de tristesse qui pétillait dans les yeux du Capitaine, elle se ravisa.

Bien que ses supérieurs aient appuyé son choix et félicité ses décisions, Kiraes avait lui aussi son lot de fantômes qu'il trainait comme des ancres dans ses filets.

Hrist dit simplement : " Je pense que j'aurai fait la même chose... " Tout bas, comme si elle ne voulait pas que ça soit entendu.

Elle se tourna un peu, observant les jardins. Ce n'était pas les souvenirs tristes qui lui manquaient, il y en avait tellement, mais lequel choisir ? Parmi tous ceux qu'elle avait en tête, un refaisait surface malgré elle, comme si ce souvenir agissait de son propre fait et elle commençait à le raconter sans trop s'en rendre compte, presque absente.

" Tout à l'heure, tu as dit que j'étais une tueuse solitaire. Je ne l'ai pas toujours été... J'étais à cette époque... Une autre. J'avais quatre soeurs. C'est ainsi qu'on s'appelait. Des soeurs. J'étais la plus jeune, je venais d'arriver dans un groupe d'assassins situés loin de mes frontières. Mon premier grand voyage. Les femmes que je rencontrais ce jour là... Comme toi, elles n'avaient pas une grande confiance en moi. Et qui pouvait les blâmer. Notre commandante était dans un lieu qu'on appelait la Lune. Notre mission était de traquer un groupe d'Elfes Noirs dans une montagne et de les exterminer afin de gagner des points dans un conflit absolument interminable. "

Hrist se pencha et détacha une fleur, coupant sa tige du bout des ongles et se releva pour observer la petite fleur à la lueur tiède du soleil.

" Mes soeurs voulaient me donner un nouveau nom. J'avais dit que ce n'était pas nécessaire, que c'était du gâchis. Mais l'une d'elle, Lily, me lança un regard circonspect en me demandant " Comment ça, du gâchis ? "

Je m'étais ravisée alors, pour ne pas la froisser, lui disant qu'elle m'en donnerait un à la fin de la mission, que ça lui laisserait le temps d'en trouver un convenable. Je sentais le rose me monter aux joues, j'avais formulé ça comme un vœux.

C'était une promesse fugace, aussi éphémère que la plupart des choses dans ce bas monde. Mais je sentais que j'allais me rapprocher de mes soeurs d'instant en instant.

Lily était venue me voir plus tard, elle n'aimait pas me voir à l'écart du groupe mais je n'osais pas trop m'imposer du fait que j'étais nouvelle. Elle me dit de ne pas me méprendre, qu'elle ne remettait pas en cause le jugement de Lune, mais qu'elle n'était pas non plus prête à faire une confiance aveugle à sa nouvelle Soeur. "


Elle en ramassa une autre, machinalement, jusqu'à se composer un petit bouquet.

" Plus tard, je compris que notre existence était solitaire. Lune nous avait abandonnée, mes Soeurs avait tempêté, crié, insisté mais en vain... Et cependant, elles avaient fait confiance à une nouvelle arrivante. Moi. Pour ainsi dire, c'était la première fois que je me sentais acceptée.

Mes liens s'étaient resserré avec mes soeurs au court de nos missions. Notre groupe était un des plus soudé du campement, mais peu à peu, nous perdions des soldats, des espions... Les Elfes Noirs avaient modifié un poison qui porte le nom de Berserk, il rendait ceux qui l'absorbait complètement fous, ceux qui s'en trouvaient infectés entraient dans une rage aveugle, griffaient, mordaient, attaquaient tout à vue jusqu'à ce qu'ils soient eux même éliminés. "


Sa voix avait légèrement tremblé, elle dégluti et tâcha de se ressaisir pour la suite.

" Un jour, je m'entrainais, il y avait Lily, Lys, Iris et Lila... C'était Lily qui choisissait nos noms. Notre nouvelle vie. Elle préférait choisir des noms de fleurs car elles n'étaient pas vouées à vivre longtemps.. Comme nous à l'époque, mais nous l'avions compris trop tard. Je n'ai jamais été très douée à l'arbalète, j'étais la plus mauvaise des cinq, mais je me débrouillais bien mieux à la lame et à l'alchimie. Lily était derrière moi, guidant mon bras pour m'aider à stabiliser mon tir pour que le carreau touche le mannequin de paille et que je cesse enfin d'abîmer les murs. Lily était un peu notre Lune à nous, elle savait toujours ce qui était bon pour le groupe, comment raviver notre moral et avait l'âme d'un vrai commandant. "

Du bout de doigts, elle arrachait un à un les pétales des fleurs, les laissant tomber sur le sol.

" Alors qu'elle guidait mon bras, j'entendis soudainement un hurlement strident. Un cri horrible. Ces échos en résonnent encore à travers le camp. Un cri à fendre les pierres. Un cri annonçant la mort.

" Elle est contaminée ! Lily a le Berserk " cria Lys.

Et tout le monde dans le camp, assassins, soldats, gardes... Tout le monde dégaina son arme; par pur instinct et toutes se pointèrent vers ma Lily qui hurlait à la mort. Tout le monde avait compris. La condamnation à mort, il n'y avait toujours pas de remède, le poison pouvait rester des jours dans le sang avant de se manifester...

Mon doigt frémissait déjà sur la détente, j'hésitais encore, avant de prendre cette ultime décision, une voix s'élevait. Lys et Lila tentèrent de l'intercepter, l'empêchant de nuire dans l'espoir insensé que l'on trouve une solution, que l'on puisse la sauver, sauver notre soeur. Au cours des semaines passées avant cet évènement, nous avions déjà enterré des dizaines de camarades, mais jamais une de mes soeur n'avait été touchée.

J'entends encore ma voix tremblante disant " Putain mais qu'est-ce que je suis sensée faire, qu'est-ce que je suis sensée FAIRE ? " Mais Lily me considérait comme sa famille et disait toujours qu'on n'abandonnait pas sa famille, pas avant d'avoir tout tenté.

Elle se débarrassa d'Iris et de Lila comme d'un rien, entrainée par une force décuplée. D'autres tentèrent de l'immobiliser mais en vain... Enfin, un sifflement fendit l'air et le claquement du métal perfora la gorge de ma Lily... Elle tomba à terre, ses yeux verts avaient déjà des teintes de rouge à cause du poison. Elle agitait encore ses bras comme si elle voulait griffer, frapper quelqu'un avant de mourir.

Combien de mes sœurs d'armes ont été contaminées ?

De combien d'amies ai-je dû abréger les souffrances ?

Le cœur dont je suis censée être dépourvue se serre à cette pensée atroce. Il se convulse, alors que tous ces anciens noms défilent dans mon esprit.

Quand est-ce que j'ai commencé à les baptiser ?
Quand est-ce que j'ai décidé que je n'avais plus la force de supporter tout ça ?

Je reprends mes esprits... Et me retrouve dans les bras de Lily, la serrant fort contre moi, ignorant ses doigts qui me tiraient les cheveux et ses dents qui essayaient de me déchirer la gorge... Et dans un dernier soupir, là où la mort décida de lui laisser un dernier mot à prononcer, elle avait soufflé le nom qu'elle m'avait trouvé... "



Hrist laissa toutes les fleurs tomber à terre. Ses doigts étaient collants de chlorophylle et quelques membranes de pétales collaient encore à ses doigts.


Elle dit à Kiraes :

" Mon véritable nom, c'est Rose. Et tu es le seul au monde à le savoir."

_________________
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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 20 Aoû 2017 19:08 
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    Suite aux révélations de Hirst, Kiraes resta quelques instants sans bouger, observant Hirst. Ce n’était pas un regard neutre, mais un regard dans lequel se trouvait de l’empathie et une forme de compréhension, non pour ce qu’était Hrist, mais le fait qu’elle n’était pas à ce point la tueuse solitaire qu’il avait cru. Et qu’elle venait de livrer un pan important de sa vie.

    Il finit par tendre la main et attendre que Hrist la saisisse.

    - Enchanté, Rose, je suis Kiraes Mersel d’Illyria et d’Elsyian, dit-il avec sérieux. Je garderai ton nom et je ne le prononcerai jamais s’il y a d’autres oreilles pour l’entendre.

    Il marqua un temps de pause :

    - Une idée particulière pour le couronnement ?


[Si tu veux, on peut passer à ta màj suivante directement au couronnement. Si tu veux continuer à discuter avec Kiraes, y’a pas de problème, ça peut se faire en màj ou par mp. Le couronnement aura lieu le lendemain, du coup il reste le reste de la journée et la nuit.]

[Hrist – xp : 1 (introspection), 1 (révélations), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 21 Aoû 2017 23:42 
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Hrist détourna doucement le visage, elle écoutait Kiraes reprendre depuis le début, se présenter, lui tendre sa main. Que voulait-elle faire ? Fallait-il continuer à raconter son histoire ? Raconter la suite ? Le poids de la mort de Lily et l'impact que ça avait sur son corps et son âme depuis qu'elle l'avait perdue ? Cette mission sur la montagne avait été la plus dure de son existence, que ça soit moralement ou physiquement, ici, à Elysian, elle n'avait perdu personne de cher et il n'y avait rien pour entraver sa détermination à la réussite de cette mission.

Mais l'amertume revint dans sa bouche et elle comprit que depuis ce jour horrible, elle n'avait plus personne de cher.

Silmeria elle même lui adressa un regard presque compatissant, silencieuse, elle posa une main invisible sur son épaule, comme l'aurait fait Lily.
(" A moi aussi...")

Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, Hrist savait que toutes deux souffraient de ce passé et de ces heures sombres qui avaient laissé d'odieuses séquelles sur leur esprit.

Elle prit dans ses doigts la main tendue par Kiraes et se fendit d'une petite révérence.
" Enchantée. " Dit-elle d'une petite voix.

Ses souvenirs revenus, ils lui avaient passé l'envie d'être provocante et odieuse, comme à son habitude. Elle se montrait presque sage.

" J'en ai quelques unes, repassons les en détail. Aucune arme dans la salle de couronnement. Un cordon de garde séparant la foule et la Régente, une demi-douzaine de garde en déguisé dans la foule histoire de repérer un éventuel comportement suspect sans éveiller les soupçons. J'aurai moi même une tenue de servante donc, je m'arrangerai pour pouvoir dissimuler mes armes. Comme ce monde ne connait pas la magie, je pense qu'on n'a pas à se soucier d'une éventuelle attaque éthérée, mais les poisons restent une menace. C'est pour ça que je veux que tu donnes ça à la Régente. "

Elle glissa dans sa main le collier de l'empoisonneuse, pour protéger la Reine de tout poison.
" Elle me le rendra une fois terminé, c'est de loin mon objet le plus précieux et le plus utile. Il ne m'a jamais fait défaut et rendra la Régente insensible à tout poison, qu'il soit naturel ou alchimique. J'en sais quelque chose... " Avait-elle dit plus bas, tout en frottant le sol de la pointe de sa botte, comme une enfant nerveuse qui aurait dit quelque chose de répréhensible.

" J'ai.. Aussi un pendentif magique. Il me permet de disparaître. Purement et simplement, en une fraction de seconde, d'aller dans un endroit que je connais instantanément et sans danger. Si jamais les choses tournaient au vinaigre, je téléporterais la Régente quelque part. Un endroit où elle sera en sécurité, un endroit que je garderai secret. Si la Régente manque de se faire tuer, il est important qu'elle puisse réfléchir aux solutions à envisager loin de tout. Ce sera son fardeau et je serai là pour veiller sur elle. La magie s'alimente en l'espace d'une journée, le jour suivant, je ferai de nouveau apparition... Disons ici même, avec la Reine. Là où nous nous tenons.
"


Elle espérait ne pas avoir à mettre ce plan en action, mais elle était assez lucide pour savoir qu'elle ne pourrait pas outrepasser le travail des gardes, eux veilleraient à la sécurité de la Reine, Hrist quant à elle, serait là pour corrompre toute tentative de la tuer. Et éventuellement si il le fallait... Estropier un assassin trop ambitieux et l'accompagner dans les geôles pour le faire parler.

" Si tu es d'accord, je propose que nous nous retrouvons demain matin, aux premières lueurs. Nous avons beaucoup à penser. "

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 27 Aoû 2017 05:55 
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Dans les jardins, à la lumière mourante de cette fin de journée, Kiraes signa son accord d'un simple signe de tête. Il souriait, marquant un temps de pause, comme s'il attendait que la femme l'eut complètement dépassé pour dire qu'il se réjouissait de collaborer avec elle, que ça changerait de ses missions ordinaires.

La vie de Capitaine de la Garde était-elle si monotone ? Assurer la sécurité du Palais, former les gardes, les recruter, les entraîner chaque jour et s'assurer que tous suivent bien les règles établies. Allait-il jusqu'à porter conseil à la Régente ? Hrist ne l'avait jamais vu lorsque la Reine rencontrait Cromax et elle même. Allait-il donner son avis, assurer les sentences des criminels ? Il n'en savait déjà pas long sur les assassins envoyés tuer le Roi, alors que savait-il... Un détail marquait la femme, il ne semblait pas se faire trop de soucis pour le couronnement. Hrist sentait doucement la tension gagner son esprit...

La paranoïa refit surface, elle alimentait tous les sens de la jeune tueuse et voilà qu'elle se mettait à suspecter l'homme avec qui elle avait partagé ses intentions en cas d'attaque. Hrist secoua la tête comme pour chasser ses idées noires tout en rejoignant la porte de la chambre.

Il n'y avait personne, Cromax n'était pas rentré. Rien n'avait bougé, tout était parfaitement à sa place. Hrist plus jeune avait un petit coup de coeur, celui de la peinture, elle peignait à ses heures et profitait de ses bases d'alchimie pour confectionner les pigments nécessaires à ses créations. Aussi, elle savait analyser les détails et voyait que tout était parfaitement identique à la pièce qu'elle avait laissé quelques heures plus tôt. Elle s'installa à côté du de la fenêtre et resta un long moment à observer en silence le jour qui se déclinait au travers de mille et une nuances de jaune, de doré et d'orange.

Image


Sa Faera à demi-présente avait été troquée par le fantôme de Silmeria, ravivé par l'esprit du vent, Cromax s'en été allé et elle n'avait pas la moindre idée d'où il se trouvait, Pureté était dans les rangs de Mâchefers aux dernières nouvelles et enfin, la dinde désinfectée qu'était Faëlis, elle n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu advenir de lui. Elle se frotta les yeux du bout des doigts et inspira profondément. Le bilan de la situation n'était pas glorieux. Elle n'avait pas la moindre trace de ce qui rongeait ce monde, mais déjà elle s'occupait des alliances et tâchait de maintenir l'ordre établi sur ce petit monde prêt à tomber dans le néant... Hrist savait parfaitement que la Régente ne devait pas être sa priorité mais ce Cromax avait déjà embarqué leur faux couple si profondément dans le mensonge qu'elle s'en était trouvée piégée à ses dépends... Il fallait continuer ce qui avait été commencé, mettre la Régente sur le trône de cette ville immensément grande et s'en faire une solide alliée.

On toqua à la porte, peu après qu'elle eut répondu, une jeune femme ouvrit et s'engagea de quelques pas dans la pièce. C'était une jeune servante lui apportant la fameuse tenue, celle qu'elle allait revêtir pour la cérémonie. La jeune femme blonde lui évoquait alors un autre souvenir, celui de ses petites oies. C'était ainsi que Hrist appelait les servantes de Keresztur, ses oies. Elle ferma doucement les yeux et inclina la tête, remerciant la jeune femme et maudissant ses souvenirs si capricieux.

Hrist ne tarda pas à essayer la robe, laissant ses affaires tomber à ses pieds, nue qu'elle était devant le miroir, elle s'observait. La tueuse réalisait qu'elle n'avait plus pris soin de s'admirer depuis des lustres. Se trouver belle, c'était naïf, bête, inutile. Elle savait que sa mort ne serait en rien enviable, elle n'était pas de ces femmes qui allait mourir dans leur sommeil ou en couche.

Mais ses yeux rougis et fatiguées... Cette bouche terne et ce teint gris souligné par quelques mèches de cheveux qui tombaient sur son front... Et cette cicatrice... Cet odieux souvenir de sa mort qui n'avait rien à envier à la peau verte et épaisse qu'elle avait dans le dos, comme une grande plaque honteuse qu'elle s'évertuait à cacher au monde entier. Et ce corps, mutilé, coupé de partout, de ses seins à ses jambes, il n'y avait pas un membre qui n'avait pas été coupé, entaillé, perforé ou même brisé. Son doigt se promenait sur la cicatrice sous son sein.
" L'araignée géante des profondeurs d'Omyre... Et là, un archer humain... Comment je l'ai tué lui déjà ? Ah oui, en enfonçant chacune de ses flèches restantes dans ses organes vitaux. Et celle-ci... Que dire de celle-ci, Naël... Mon très cher petit Naël... L'ironie était à son comble ce jour là, après m'avoir torturée et brisé les doigts, j'ai enfin pu mettre la main dessus et le torturer à mon tour... C'était un vrai chef d'œuvre. Et ma cuisse, celle-ci est plutôt vilaine, causée par un des Samouraïs d'Oranan... Et cette dernière, un des messagers du corbeau. Je me demande s'il en reste encore ? Mais celle-ci est bien la pire de toutes. "

Disait elle en suivant du bout de l'index la longue cicatrice le long de son cou. Trahie, déchue, chassée... C'était là son lot, sa croix. Silmeria était derrière elle. Ses doigts blancs apparaissaient sur ses épaules dans le reflet du miroir. La Douce avait toujours été plus coquette, ses yeux étaient d'un vert si pur, impeccablement souligné d'un trait noir quand à sa bouche rondelle et rieuse, elle se parait toujours d'un rouge à faire pâlir de jalousie la plus belle des roses.

Mais Hrist... Elle réalisait avoir toujours eu l'air triste. L'était-elle ?

La fameuse Lame Perfide, la Murène, la Lame d'Omyre, première de Xenair, Baronne de Keresztur et détentrice des Bracelets de l'Ombre et de la Vieille Rengaine, Championne de l'Arène d'Omyre et Chasseuse de Shaakt... Et Rose. Tout simplement Rose.

Ce souvenir du passé avait donné un drôle de goût à l'amertume, elle semblait se souvenir d'une ancienne promesse. Secouant encore sa tête pour chasser ses idées noires, elle enfilait la tenue de servante, ajustant les jupons et tâchant de rendre présentable. Restait à se poser la question de dissimulation des armes, la Veille Rengaine, elle n'aurait aucun mal à la dissimuler mais la Tueuse de Mages était bien plus longue et il ne fallait en aucun cas qu'elle ne déforme sa tenue au risque qu'un regard expert puisse deviner qu'elle soit armée. Quand aux bracelets de l'Ombre, elle se remonterait largement au dessus du coude, ses bras étaient assez fins pour qu'ils puisse y glisser sans peine. Elle tirait sur les manches espérant les détendre afin qu'elles puissent dissimuler au mieux le tatouage du Serpent sur son poignet mais il apparaissait toujours, sa tête sortait de l'encolure, presque menaçante.

Après avoir trouvé quelques bonnes idées pour dissimuler ses effets, Hrist se déshabilla de nouveau, gardant sur ses épaules qu'une fine chemise blanche et s'installa dans le lit pour y affûter ses armes.

" Ah... Quand je pense à tout ça... "
" A quoi ? " Cracha Hrist, peu d'humeur à converser.
" Tout ça, tout. Ce monde, l'absence de magie, imagine qu'un mage soit envoyé ici avec nous ? "
" De Yuimen, tu veux dire ? "
" Oui, il serait presque impossible pour lui de jeter un sort, Cèles elle même n'y arrive pas et elle est entièrement faite de magie."
" Une lame ne perd jamais sa connexion avec son porteur. " Sentenca Hrist espérant mettre fin à la conversation.
" Sauf s'il est mort. "
"... "
" Rose. "

Piquée par ce nom, Hrist lança la Tueuse de Mages en direction de Silmeria mais la femme éthérée esquiva plus pour la forme qu'autre chose. La lame heurta le panier de fruit déposé sur la table centrale, le renversant et éparpillant à même le sol tout son contenu.

Hrist leva les yeux au ciel, se sentant presque idiote d'avoir eu une telle réaction à l'encontre de Silmeria. Si elle avait pu la tuer, ça se saurait. Elle aussi faisait partie de ses fantômes qui la suivait... Probablement le plus lourd à porter d'ailleurs, elles étaient toutes deux liées depuis toujours, mais elle n'avait pas trop apprécié de se faire tuer de sa main. Ceci dit, cet acte avait nourri sa philosophie et ses nuits d'alcool pendant longtemps.

Elle affûta la Vieille Rengaine façon rasoir et ferma les yeux un court instant.

Mais le destin n'en avait pas encore terminé avec elle. Il y avait encore quelque chose à tourmenter, quelque chose pour meurtrir son âme et même dans le sommeil elle ne trouverait aucun refuge. Car là où les songes conduisirent Hrist...

Tout n'était que terreur. Elle se retrouvait sur la Montagne, devant elles, un déluge de feu, des flèches enflammées tombaient et claquaient sur le sol, sans trêve ni répit.

" On a besoin de renfort, on ne peut pas espérer passer comme ça. " Lila avait parlé vite, mais sa voix était restée calme, ce qui était d'autant plus surprenant que les hordes de Shaakts s'approchaient.

Les quatre soeurs étaient abritées derrière une vieille installation montée par les Elfes Noirs qui ne tiendrait plus longtemps, les flammes commençaient à prendre sur le toit et la fumée s'échappait d'entre les planches.

" Bien... Rose, Iris et Lys vous passez devant, j'irai avec le reste des soldats pour les contenir. On fera tout ce qui est nécessaire. " Termina-t-elle avec un rictus sinistre au visage. Sa détermination est farouche.

Lila formerait l'arrière garde avec les soldats, elle sera le bouclier des attaquantes au prix de sa vie.

Et de toutes façons... L'avant garde ne leur survivrait pas longtemps. Sans dire un mot de plus, les deux groupes se détournent et gagnent leur position. L'avant garde ne rencontra presque aucune résistance, le groupe d'assassin parvient sans heurt jusqu'au monte charge que les Shaakts utilisaient pour stocker dans les caves leurs énormes quantités de feu grégeois. Le saboter porterait un coup dévastateur au campement et marquerait la fin de la menace.

Toutes s'entassèrent dans le monte charge tandis qu'Iris commençait à actionner les manivelles et les leviers.

" Allez-y. J'en fais mon affaire. "

Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, le monte charge ne descendrait jamais jusqu'aux caves sans personne pour le contrôler. On commençait déjà à sentir l'odeur grasse du goudron et l'acide de l'ammoniaque.
" Il y a des Shaakts en approche ! " Alors que les mots lui échappent, Hrist se retrouvait à bondir hors du monte charge.
" Allez-y, je couvre nos arrières. Occupez-vous de ce satané feu grégeois ! "

Le monte charge s'enfonce lentement dans le sol...

Ses yeux s'ouvrent brutalement. Dans la pénombre, Hrist s'extirpe de son cauchemar, ruisselante de sueur, elle touche sa poitrine et remarque à quel point son coeur bat fort et vite. Elle n'avait pas senti ça depuis si longtemps, même en situation de danger mortel, son coeur ne s'était jamais agité aussi fort. Elle chassa quelques mèches collées sur son front et se leva maladroitement, encore sous le choc de ce souvenir, ces affreux fantômes du passé qui n'en finissaient plus de revenir la hanter.

" Les émotions rendent vulnérable, les émotions rendent vulnérable... " Se répétait-elle en se dirigeant vers le baquet d'eau. La surface pure du bain refléta son visage encore sous le joug des émotions rencontrées dans le cauchemar, elle entra dans l'eau froide comme pour échapper à ses souvenirs. Elle y entra complètement. Restant un moment sous l'eau. Là où ses larmes semblaient être infiniment petites.

Dehors, le jour n'était pas encore levé. Elle n'avait pas notion de l'heure, difficile de savoir si elle venait juste de s'endormir ou si au contraire, il ne restait que quelques minutes avant de voir pointer à l'horizon les premiers rayons de soleil.

Le soleil, qui lui même annoncerait le début de la journée qui verrait ou non sacrer la Reine.
Sortant de l'eau, Hrist ramassa la Tueuse de Mages qui luisait d'un reflet d'argent au rayon de la lune entre les fruits tombés. Elle s'assit au bord du lit et fixa le vide pendant si longtemps que ses cervicales commençaient à s'engourdir. Elle ne pensait à rien. Le temps filait autour d'elle sans provoquer en son crâne la moindre réaction, comme pétrifiée. Elle ne pensait plus, elle vidait son esprit. Un vieil exercice de méditation que faisaient les Samouraïs avant de partir en guerre, luxe que les assassins ne pouvaient pas se permettre en débit des multiples bienfaits que cela pouvait apporter. Se concentrer uniquement sur son objectif... La Reine.

Dormait-elle ? Etait-elle nerveuse ? Avait-elle des raisons de l'être ? La femme s'était offerte en appât pour déterminer qui serait son assassin et ainsi remonter à ses opposants.
Et qui étaient-ils ? Combien étaient-ils ? Son Frère ? Le Seigneur Nirène ? Carmimachin ? Les Mâchefers ? Allait-on pendre qu'un traître ou cent ? Toutes ces questions heurtaient son esprit, formaient une boule compacte et si dense qu'il en était difficile de détacher une interrogation d'une autre, toutes semblaient avoir de lourdes et d'absurdes conséquences.

Dans les couloirs commençaient à se faire entendre des bruits de pas, l'activité commençait, les gens de maison se préparaient pour le couronnement, l'activité allait-être à son comble ce qui sera au désavantage de la sécurité. Il est toujours plus compliqué de chercher une aiguille dans une botte de foin, alors un assassin dans une foule... Elle en savait long sur le sujet.

La Lame Perfide enfila sa nouvelle tenue, dissimulant sa cicatrice et son dos disgracieux. Elle s'appliqua même à coiffer ses cheveux de façon parfaite, sans mèche rebelle et sans aiguille pour maintenir le tout. Sous ses yeux de violette, elle appliqua un peu de noir du bout du doigt, dessinant de façon hypnotique son regard et sur ses lèvres une pointe de rose lui rendant presque un aspect vivant, rendant hommage à la beauté qu'elle était, son visage de jeune femme sous ses traits de tueuse cynique.

Elle s'assit en tailleur, prenant bien soin de ranger ses armes de façon à ne pas être trahie par une bosse ou un éclat métallique qui n'aurait rien à faire là où on le verrait. Puis, soucieuse de savoir ce qui l'attendait derrière la porte, elle ferma les yeux, inclinant son dos en arrière et prenant appui sur ses mains ouvertes à même le sol, elle scinda son esprit, envoyant son ombre traquer le moindre murmure concernant la Reine...

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Emploi de l'Ombre Noire pour essayer d'entendre quelque chose de suspect au sujet du couronnement.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 27 Aoû 2017 19:23 
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    Les ombres de Hirst semblaient fonctionner encore moins bien qu’auparavant, peut-être était-ce un effet du drainage, comme pourrait le lui confirmer sa faëra. Néanmoins sa recherche ne fut pas vaine car elle parvint à percevoir, parmi un flot de conversations inutiles :

    « Poison de contact » et « juste après le couronnement », suivi de peu par « Hyst ». Cependant, il lui fut impossible d’en apprendre plus.

    Le lendemain matin, un jeune page toqua à sa porte et lui tendit une petite boite. Elle était carré, d’une trentaine de centimètres de large et toute de satin noir. A l’intérieur se trouvait un petit coussin sur lequel reposait délicatement un collier en forme de serpent dont le corps était destiné à s’enrouler autour du cou de son porteur. Juste à côté était écrit un petit mot.

    « J’avais ça depuis quelques années. Je suppose que tu en trouveras une meilleure utilité que moi. Kiraes. »

    Et en effet, la tête du serpent, là où la queue s’enroulait autour de son corps, se retirait du reste, dévoilant une fine dague. Le travail d’orfèvrerie, à tel point qu’il était impossible de distinguer, une fois le collier refermé, la jonction entre les deux parties.

    Peu après, Hrist reçu un message de la part de Jillian :

    (Bonjour Hrist, Kerenn pense avoir localisé un second artéfact à Kanteros, et a rencontré un sindel qui lui a expliqué que les deux artéfacts seraient nécessaires et qu’un prends, tandis que l’autre donne. Il pense que vous devriez mettre en commun vos découvertes. Leykhsa et Cromax sont à Arden et Cromax tente de contrecarrer le mariage entre Sihle et Valmarin. Pas de nouvelles des autres. A Ilmatar, la situation est problématique, des élémentaires disparaissent sans raison et sans trace, Aaria'Weïla tente de trouver une piste.)

    Le moment du couronnement arriva, tout fut préparé et les convives étaient présents au palais, les couloirs étaient bondés et l’animation était à son comble. Le couronnement était sur toutes les lèvres. Cependant, peu avant le moment fatidique, la Dauphine se retrouva dans l’antichambre menant à la salle du trône, en compagnie de Kiraes Hrist et Hascan. Elle était vêtue d’une imposante robe rouge et ocre brodée de pierreries. Elle était magnifique, satinée et lui seyait admirablement bien. Son visage était figé, mais elle semblait prête et royale. Hascan, quant à lui, la regardait avec une réelle affection, vêtu lui aussi de ses plus beaux atours, tout de bleu nuit brodé d’argent.

    - Tout est prêt, tout le monde est en place, disait la future Reine. Il ne manque plus que nous. Vous avez eu des nouvelles ?


    [Hrist – xp : 1 (introspection), 0,5 (plan), 0,5 (obtention du Serpent), 0,5 (usage des ombres), 0,5 (développement personnel), 3 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 29 Aoû 2017 18:46 
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Silmeria a écrit:
Les ombres étaient de plus en plus difficiles à maîtriser. Elle pu sortir sans trop de mal de la chambre et arpenter les couloirs mais sa vision se brouillait et bien qu'elle avançait à l'aveugle, Hrist pouvait toujours entendre quelques conversations, mais toutes étaient difficile à comprendre, il y avait comme un bruit, un hurlement de vent mystique qui avalait des mots et mélangeait des phrases donnant à ce fouillis auditif un sens très vague. Cependant, quelques mots alarmaient l'ombre espionne. Quelqu'un avait parlé de poison de contact. Que quelque chose se produirait après la cérémonie et enfin Hyst. Le Grave d'Hyst ? Ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ce nom. Mais impossible de savoir quelle était la bouche ayant prononcé ces mots. Cela pouvait aussi provenir d'un valet que d'un garde ou d'un noble. Il y avait beaucoup ici qui pourraient critiquer la présence d'une femme sur le trône et parmi eux, certains auraient peut-être idée de pousser le vice jusqu'à empoisonner la Régente. Il faisait sombre, trop sombre, bientôt son ombre elle même ne fit plus qu'un avec les ténèbres.

Ses yeux s'ouvraient alors, presque brusquement. Hrist venait de perdre le fil avec son ombre, elle se retrouvait presque éjectée de son propre sort ramenée dans la réalité. Restant un instant assise, le temps de reprendre ses émotions, Cèles lui dit :
" J'ai l'impression que même les reliques peinent à trouver de quoi se nourrir, je peux sentir qu'il y a toujours de la magie dans ce monde, mais j'ai l'impression qu'elle est de moins en moins accessible. "

Décidant à contre coeur de mettre ce problème pour plus tard, Hrist termina de se préparer pour le couronnement, une fois la Régente sur le trône, elle ne devrait pas avoir trop de problème pour faire entamer des recherches à grande échelle.

Lorsqu'elle fut presque prête, un autre valet vint toquer à sa porte, lui tendant une boite noire et quitta les lieux sans dire un mot, probablement très occupé qu'il était par les préparatifs de l'événement du jour.

Il s'agissait d'une petite boite carrée, le genre de boite à bijou qui pouvait contenir une jolie parure, celui-ci renfermait un serpent ornemental, un bijou représentant ce que Hrist croyait être une élaphe, variété de couleuvre inoffensive pour les humains. En manipulant l'objet, elle vit qu'un mot avait été déposé sous la couleuvre, un mot écrit de la main de Kiraes qui disait que le bijou avait été en sa possession durant longtemps, mais qu'elle y trouverait certainement plus d'utilité qu'il n'en avait eu.

Il était vrai que le bijou était plus destiné à une femme, Hrist toucha la tête du serpent en prenant soin de détailler avec quelle application il avait été confectionné. En l'observant de plus près encore, elle tira doucement sur la tête et y découvrit quelque chose d'encore plus séduisant. Il renfermait une lame, si souple et fine qu'elle pouvait facilement se plier et se dissimuler à tel point qu'il était presque impossible vu de l'extérieur de déceler qu'il s'agissait en fait d'une arme. Hrist testa le fil de la lame en récupérant un cheveux sur l'oreiller et du bout du doigt, le passa le long de la lame. Le cheveux se coupa net, sa finesse et sa souplesse n'avait en rien entravé son tranchant. C'était une arme à son goût, fine, discrète, quelque chose capable de percer sans mal du cuir ou se glisser à travers une côte de maille... Mais avoir un objet si subtil inviterait surtout sa porteuse à l'enfoncer dans une gorge ou une oreille plutôt que de l'employer dans un combat au corps à corps.

Elle approfondissait l'inspection de sa nouvelle arme lorsqu'un message arriva soudainement à son esprit. Elle était certes habituée à entendre des voix, mais celle-ci paraissait inconnue jusqu'à ce qu'elle reconnaisse le ton du Général d'Ilmatar qui annonçait un rapport de situation. Cromax et Pureté étaient donc à Arden pour contrecarrer le mariage dont il était question plus tôt. Un autre nom fut évoqué mais elle ne le connaissait pas, Kerenn, il aurait trouvé des artefacts ainsi qu'un Sindel et visiblement ledit Sindel ne faisait pas partie de l'expédition. Selon l'Elfe, deux artéfacts étaient nécessaires mais à quoi ? En tout cas, les aventuriers détiendraient les deux, ce qui était bon à savoir. Un qui donne, l'autre qui prend. Ca commençait à prendre des allures de malédiction. Il termina avec une touche encore plus alarmante, comme quoi les élémentaires disparaitraient sans crier gare et sans laisser la moindre trace.
" Ca correspond bien à ce qu'on ressentait avec l'Ombre noire, elle se fait aspirer dans le néant. Impossible de savoir par où elle disparait, c'est comme verser de l'eau dans une passoire et chercher par quel trou elle coule. Elle disparait par tout endroit, dans chaque faille magique et je commence à croire que ce monde est lardé de faille. Si je sors ou je que dois lancer un sort, je risque d'être aspirée aussi. "
" Reste, repose toi. Je te sens toute faible ma petite boule de fluides..."


Hrist avait dit ces mots sans trop s'en rendre compte, elle ne pouvait pas concevoir à quoi ressemblerait sa vie actuelle sans sa Cèles, et pire encore, malgré son excellente mémoire, elle ne se souvenait plus de sa vie avant d'avoir sa Faera.



Hrist s'était rendue jusqu'à la salle du trône. Là où l'agitation était le plus palpable. La Régente n'était pas encore présente, Hrist observait le monde qui s'y trouvait, quelle bouche avait pu parler d'un poison de contact ? Quelqu'un qui aurait pu être facilement corrompu par le Grave d'Hyst ? Un valet ? Un soldat ? Un noble peut-être ? N'importe qui aurait pu être séduit par une association fructueuse avec un potentiel usurpateur du trône.

Le poison de contact... Le plus courant chez les humains ressemblait aux dérivés du mercure et de nicotine, l'un étant sensiblement plus long que l'autre, il devait s'agir de quelque chose de plus foudroyant, certainement à base d'atropine, une substance facilement récupérable dans de nombreuses plantes pour qui savait s'instruire un minimum sur la botanique et l'alchimie de base, il n'y avait pas forcément besoin d'un gros laboratoire pour le faire ce qui ne réduisait pas la liste des suspects... La jeune femme repensa presque immédiatement à Frouillot, car si n'importe qui saurait être capable de faire un poison, elle savait que le vieil homme ne se priverait pas de dispenser ses conseils aux amateurs avisés et éclairés. Mais elle n'avait pas le temps d'enquêter, il fallait prévenir Kiraes et la Régente.

Les trois éminents membres étaient dans le petit parloir, l'anti-chambre de la grand salle. La Reine prête à recevoir la couronne était impérieuse, magnifique et presque inaccessible, cependant Hrist ne se doutait pas que son coeur était plein d'appréhension et de doute en cette heure fatidique. Elle glissa à Kiraes, s'approchant de lui :

" Un traitre. Quelque part. J'ai employé ma magie pour espionner mais je n'ai pas pu distinguer le tueur, seulement entendre qu'un poison de contact sera employé... Le nom que j'ai entendu, Hyst. C'est probablement de lui que vient l'ordre. Je perds donc ma confiance en toute personne présente ici même. Si tu sens que tu as des nausées, des vertiges, des bouffées de chaleur et des douleurs, quitte les lieux au plus vite. C'est que tu as été empoisonné, les poisons de contact ne sont pas foudroyant, ils passent par la peau et ensuite vont au coeur ou au cerveau."

Il ne fallait même pas prévenir les gardes, ils mourraient en faisant ce pourquoi ils étaient là, pour la rendre Reine, pour faire un monde meilleur. C'était un bien maigre prix à payer pour la Tueuse mais qu'allait en penser le Capitaine.
" Et merci pour ce présent. C'était inattendu. " Dit elle d'un simple signe de tête, rajusta l'armure et la tenue du Capitaine faisant vaguement son role de servante, elle se tourna vers la Régente et appuya une jolie révérence.
" J'espère que tu as bien mon collier, ma petite Reine, car aujourd'hui tu es sensée mourir empoisonnée. Si tu vois quelque chose d'étrange, de singulier ou que tu te piques avec quoique ce soit... Fais donc semblant de tomber dans les pommes. Avec un peu de chance, l'assassin se manifestera mais j'y crois moyennement. "

Puis elle adressa un regard à Hascan.
" Je pense qu'on devrait tout de même se préparer à faire arrêter le Grave d'Hyst. Avez-vous vu ses partisans ici même ? "

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 1 Sep 2017 22:35 
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Illyria – Salle du trône

    Tous trois écoutèrent gravement les paroles de Hrist et eurent l’air inquiet à l’annonce que la reine en devenir avait peut-être déjà été empoisonnée. La reine acquiesça cependant aux paroles de l’assassine et à ses conseils.

    Le Capitaine lui adressa un hochement de tête et la laissa rajuster son armure sous le regard intrigué de la Dauphine, d’autant plus à la mention du présent qu’il lui avait fait.

    A sa question pour Hascan, celui-ci répondit :

    - Nous ne pouvons pas le faire arrêter dans l’immédiat, mais Kiraes prendra garde à placer ses hommes non loin de lui, au cas où. Il aura forcément des sympathisants dans l’assistance, il s’agit du Grave le plus influant de la cours.

    Plusieurs dizaines de minutes plus tard, le moment du couronnement vint. Tout était en place dans cette gigantesque salle du trône, la Reine en devenir siégeait sur son trône rouge et or, derrière elle se trouvait dressée la grande balance représentant le pouvoir du monarque. Devant, la salle était pleine, à son comble et nombreux étaient les nobles qui se mettaient sur la pointe des pieds dans l’espoir d’apercevoir quoi que ce soit.

    Image


    Sur le trône à sa droite se trouvait Hascan, droit comme un « i », le regard porté sur la foule, la scrutant avec attention. Kiraes, quant à lui, se tenait devant l’estrade, au plus proche de la reine sans monter sur le domaine royal.

    Soudain, une cloche sonna et les murmures cessèrent. Hascan se leva dignement et alla prendre une couronne posée sur un coussin que lui tendit un serviteur et s’approcha de la Dauphine. Celle-ci le regarda droit dans les yeux, son visage inexpressif, mais l’émotion présente dans ce regard. Hrist, non loin, pu apercevoir grâce à son acuité visuelle de sindel le léger sourire rassurant que lui adressa son demi-frère, mais pour le reste de l’assistance, il était masqué. Il se tint debout à côté du trône.

    - Le Roi Coryphème d’Illyria est mort, dit-il d’une voix puissante. Son testament nommait sans doute possible Inzilbêth, sa fille légitime, Dauphine de la Cité.

    Il y eut quelques agitations dans l’assemblée, faisant monter la tension, mais personne ne se démarqua et n’osa crier. La présence imposante des gardes y était sans doute pour quelque chose. Hascan poursuivit, se tournant vers Inzilbêth.

    - Princesse Inzilbêth Amalia Mergathrion d’Illyria, fille du Roi Coryphème Mergathrion et de la Reine Aregith, acceptez-vous d’endosser le fardeau de la couronne d’Illyria et de mener son peuple, à partir de maintenant et jusqu’à votre dernier souffle, dans une ère de prospérité, d’abandonner toute contrainte personnelle et de faire vôtre les besoins de notre cité ?

    Inzilbêth, royale dans sa grande robe, les mains posée sur les accoudoirs de son trône, déclara d’une voix ferme et audible :

    - Moi, Inzilbêth, Princesse d’Illyria, j’accepte et je jure de mener mon peuple vers une période de prospérité dans un monde en paix.

    Hascan approcha alors la couronne, un anneau d’or très finement ouvragé, et la posa sur le front de la jeune femme. Il se redressa et s’adressa à la foule.

    - [b][color=#4169E1]Moi, Hascan Mergathrion, fils du roi Coryphème Mergathrion annonce en ce jour au peuple d’Illyria l’avènement de la Reine Inzilbêth, puissiez-vous la respecter comme elle vous respectera, l’honorer comme elle vous honorera !

    Des murmures se firent entendre à la présentation qu’avait faite de lui Hascan, celle où le fils illégitime de Coryphème prétendait à porter son nom. Il s’agissait en effet de l’une des clauses de l’édit du roi rédigé la veille de sa mort. Cependant, aux dernières paroles du Prince, ce furent les vivats de la foulent qui prirent le pas, acclamant leur nouvelle reine.

    Jusque-là, aucune tentative n’avait été faite à son encontre et peu après la foule s’ordonna en fonction du rang pour venir prêter allégeance à la nouvelle reine. Ce fut la famille d’Hyst qui arriva la première du fait de son rang. Le Grave d’Hyst, un homme digne dans la moitié de sa cinquantaine, se présenta devant Inzilbêth et ploya le genou devant elle, prononçant les paroles rituelles qui le liait à la nouvelle Reine.

    Image


    Vint ensuite sa fille qui lança une œillade à Hascan qui garda le visage fermé, puis une flopée d’autres nobles suivirent. Le processus était lent, ennuyeux au possible, pourtant la Reine supportait sans le montrer la longue litanie de tête qui défilèrent devant elle, adressant un mot à chacun.

    Soudain, alors que rien ne laissait penser à une attaque, un poignard fila dans l’air, tout droit dirigé vers la Reine assise sur son trône. Il venait d’un membre de l’assemblée qui se mit aussitôt à courir vers les portes. Mais, au lieu de sortir par elles, il se mit à grimper le long des colonnes pour atteindre le second étage. Il s’agissait d’une silhouette grise, impossible d’en savoir plus dans la cohue.

    Et la cohue c’était, on murmurait que la reine était morte, qu’on l’avait tuée, pourtant Hrist avait devant ses yeux la vérité : Kiraes avait arrêté la lame qui s’était à la place enfoncée dans son épaule, épargnant ainsi la reine. Hascan donnait déjà des ordres pour que la reine soit escortée en sûreté. L’assassin, lui, courait toujours, il était extrêmement habile et semblait se faufiler entre les doigts des gardes sans qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit.


[Hrist – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (demande d’arrestation), 0,5 (questions), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 3 Sep 2017 20:42 
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" Aaaah... Les mariages, les enterrements, les couronnements, les cérémonies et les exécutions... Tout cela est à la fois intéressant et terriblement ennuyeux. "
" La ferme. "
" Complètement ! Je suis complètement d'accord avec Sissi ! Regarde moi, ce ballet de balais dans le fût. Ils ont tous des tronches de grands constipés à faire montre de sérieux et récitent des discours ennuyeux à mourir. Gnagnagna, acceptez-vous solennellement sur l'honneur de vos ancêtres, de vous même, de votre chien et aussi de votre buffet à vaisselle de bien vouloir éviter de trop chier dans la colle et de pas trop oublier ceux qui crèvent la faim et qui dorment dans les puces. On finit par le connaître, le couplet ! "
" Je te reconnais bien là, ma petite Cèles. Tes moqueries me manquaient presque. Regarde moi tout ce faste. Ces robes divines, ces couronnes ceintes de pierres précieuses, ces dorures et ces parfums... Quand je pense que toi, tu as oublié d'où nous venons. "
" La ferme. "
" Aaah, quelle belle époque, Tulorim. Ces bas fonds. Quand petite nous devions manger ce qu'on trouvait dans les rues faute de quoi, nous mourrions de faim. Pendant que dans les grandes maisons et les palais les nobles et les riches festoyaient, quand nous étions assises, toutes deux à contempler leurs lumières, le passage des carrosses et carrioles qui transportaient des femmes impeccablement parées. "
" La ferme, je n''ai jamais voulu être une grande Dame. "

Hrist observait la foule, elle attardait son regard sur chaque personne qui entrait dans la queue pour prêter serment à la Reine, elle observait qui avait un geste suspect, qui avait une forme étrange à la ceinture, qui avait quelque chose de suspect en main... Rien, tout semblait se dérouler à la perfection, les gardes avaient en effet pu faire interdire les armes et les nobles s'étaient fait une raison.
Ils attendaient de pouvoir féliciter leur nouvelle Reine, de prêter allégeance et même le Grave d'Hyst se pliait à la tradition. Difficile de savoir s'il devait être inquiété de trahison ou non, car dans son cas, il aurait bien compris qu'il fallait éviter de faire quoique ce soit qui puisse attirer l'attention sur lui en pleine cérémonie.

" Te souviens-tu, ma petite Hrist, lorsque nous rassemblions l'argent de nos larcins pour s'offrir de quoi nous vêtir et nous nourrir ? Tu cherchais toujours à mettre une partie de l'argent dans des armes et pour payer les Maîtres Elfes à nous entrainer au combat. Ah, quelle belle époque. Entre les mains de combien de maîtres sommes nous passées ? Il y eu cet Elfe à Tulorim, la Vénérable d'Oranan et les Samouraïs, le Guerrier Garzok affublé du ridicule sobriquet de Grunt et enfin Xenair... On peut dire que tu as eu de bons professeurs. "
" Tiens, une leçon gratuite, selon moi, le trait dominant pendant une situation critique c'est le silence. Alors ferme la. "

Au moment où Hrist disait ces mots, un geste à la fois soudain et souple se fit remarquer, un sifflement fendit l'air et termina sa course dans un bruit mat, ses instincts s'embrasèrent car la femme connaissait par coeur le bruit d'une arme rencontrant la chair, la foule s'agita, il n'était plus question de chercher des signes et des agissements suspects, d'un coup, elle observa la Reine autour de qui venait de s'agglutiner de nombreux gardes ainsi qu'Hascan, son frère.

Dans la foule, on criait, une formidable clameur qui venait de chaque bouche, Hrist instinctivement porta sa main sur sa poitrine, là où était cachée une de ses armes, toutefois, contrairement à ce qu'elle craignait, il n'y eu qu'un seul attaquant, celui-ci usant de souplesse et de vitesse parvenait à échapper aux gardes et aux soldats, allant même jusqu'à escalader une colonne ornementale pour atteindre le second étage. Allait-il attaquer la Régente ? Certains criait au meurtre, la foule pensait-elle que la Reine était morte ? Hrist avait pourtant vu le poignard se faire intercepter par Kiraes qui dans un mouvement très courageux avait interposé son corps entre l'assassin et la victime. Peut-être que l'assassin pensait avoir réussi son coup, mais Hrist savait par sa propre expérience qu'elle ne quitterait pas les lieux d'un crime sans s'en être assurée.

Elle profita de voir trois servants fuir pour se joindre à eux et ainsi se rapprocher d'Hascan en lui disant :
" Mets ta soeur en sécurité, ne la quitte pas l'un pas, et ordonne aux gardes que personne ne sorte de cette pièce. Personne, même s'ils doivent y passer la journée ! Je me charge de l'assassin. "

Elle adressa un regard à Kiraes, blessé et se détourna du groupe pour gagner les étages. Hrist ne connaissait pas bien le palais mais elle pouvait profiter de sa tenue de servante pour dissimuler la menace qu'elle était et ainsi s'approcher de l'assassin. Il devait certainement se mettre à la recherche d'une fenêtre ou d'un balcon, et à en juger sa souplesse, il n'aurait aucun mal à escalader la façade ornementée du Palais. Pour aller où, ça c'était une autre histoire. Hrist essayait de cogiter tout en grimpant les escaliers aussi vite que sa robe le lui permettait. Elle se rendit au second étage, surplombant la foule.

" Ferais peut-être mieux d'appeler des renforts... "

Elle observa les alentours, portes, tapis, mobilier, vase, fleurs, tout ce qui aurait pu être bougé, percuté, même effleuré et qui lui indiquerait l'endroit par où l'assassin avait fui.


-------------------

Traque l'assassin en tenue de servante. Aucune arme à la main.
Cherche des indices quant à sa présence.

_________________
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