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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 4 Juil 2015 22:30 
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Ilmatar - Salle du Conseil

Pour Cromax

    La jeune Aigail esquisse un sourire à l’égard de Cromax.

    - Les pâles tours d’Ilmatar me manqueront, mais je saurai revenir bien vite.

    Ses yeux se teintent de malice à ses secondes paroles, auxquelles elle réplique.

    - Je ne doute pas que vous ayez percé à jour de multiples intrigues. Beaucoup sur d'autres mondes ?

    A ses dernières paroles, elle s’approche d’elle-même de la table emplie de mets avec un regard d’invitation avant de servir deux coupes de l’alcool aérien et en donne un à Cromax.

    - Quelles sont donc vos motivations pour venir sur ce monde ? Ce n’est assurément pas le charme de nos cités qui vous a attiré.

Pour Kerenn et Faëlis

    Yuralria sembla incertaine de l’attitude à adopter face l’ombre parsemée d’éclairs et à la lumière faite elfe. Cependant, Jillian, qui, s’il n’avait saisi tous les mots de l’échange, en avait néanmoins compris le fond, s’approcha du trio.

    - Sieur Faëlis, puis-je échanger deux mots avec vous ? dit le Général d’Ilmatar en l’entraînant à l’écart avant de poursuivre. Il semble se passer des choses peu communes chez ce Sindel, j’ignore exactement quoi bien que je ne doute pas que Yuralria ait quelques explications sur la situation. Il me semble pertinent de la laisser les lui expliquer, il pourrait s’agir de choses personnelles et il serait dommage que vous commenciez cette aventure avec un membre incertain de sa propre nature, qu’en pensez-vous ?

    Pendant ce temps, Yuralria acquiesça à Kerenn, sans cependant sembler remarquer son bras, et se dirigea vers la porte vitrée menant vers l’extérieur. De part et d’autre de la porte se trouvaient deux larges terrasses couvertes par un toit maintenu par des colonnades, entre lesquelles se trouvaient un petit parapet de pierre donnant sur le jardin. Devant la porte se trouvait un escalier qui descendait de quelques marches vers un jardin faiblement éclairé. Il était possible d’y apercevoir diverses essences d’arbres et d’arbustes en fleurs.

Pour Earnar

    Marikani observa d’un œil atterré l’earion prononcer quelques paroles qu’elle trouva insultantes à son égard, mais les explications de la reine coupèrent toute réplique qu’elle aurait pu dire. Cependant, après les dernières paroles d’Aaria, elle s’approcha d’Earnar et posa une main familière sur son épaule. Sa main était extrêmement chaude, à tel point que l’earion pouvait la sentir au travers de ses vêtements qui par ailleurs se mirent à fumer. Ce n’est qu’alors qu’elle retira sa main.

    - Vous n’avez pas idée de ce que le feu peu faire lorsqu’on le trouve, murmura-t-elle à son oreille.

    Aaria’Weïla lui lança une œillade d’avertissement et Marikani s’éloigna, la tête haute. La sylphide tourna de nouveau son attention vers l’earion. Il n’y avait personne d’autre à portée d’oreille.

    - Je vous écoute.

Pour Kalas et Guasina

    Birhûvaya voit la lutine s’endormir sur la table et s’approche d’elle.

    - Hum… Guasina ? Guasina Roquin ? tenta-t-il pour l’éveiller, mais elle reste silencieuse.

    Il la regarde, un peu incertaine, puis se tourne vers Kalas et lui dit d’une petite voix :

    - Dites, vous pourriez m’aider à l’installer sur mon dos ? Je crois que je vais la ramener dans ses appartements.


[Kerenn - xp : 2 (post)
Cromax - xp : 2,5 (post)
Guasina - xp : 1,5 (post)
Earnar - xp : 0,5 (post)
Faëlis - xp : 1 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 4 Juil 2015 23:52 
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Ah Ixtli, la merveilleuse Ixtli, cette ondine écailleuse et pourtant si douce au regard lorsqu’elle sourit avec tant de malice et de complicité. Elle répond à mes questions avec subtilité. Ainsi, si mon cœur se serre lorsqu’elle évoque son départ loin des tours immaculées et dressées pour elle vers les cieux des Sylphes, il se couvre d’un baume quand elle parle d’y revenir vite. Oui mais vite, le sera-ce suffisamment ? Si elle mène le bleuet à sa cité aquatique, auprès de ses aïeux aigails, je me sentirai bien seul loin de son regard d’ambre et de ses pommettes saillantes bonnes à être croquées. Et je doute moi-même y rester plus de quelques jours, dans cette belle cité. La mission m’appelle, et je crains de ne faire plus que la croiser bien trop peu à mon goût.

(Oui bon ça va, elle a dit qu’elle reviendrait vite. Elle ne va pas rester pour toi non plus !)

Rester pour moi… Rester pour moi ! Mais c’est bien sûr. Voilà ce à quoi il faut que j’arrive. Je ne peux me résoudre à la voir partir, aussi dois-je tout faire pour la convaincre de ne pas y aller. Œuvrer pour qu’elle souhaite, au moins quelques heures, quelques jours de plus rester à mes côtés. Mais n’ai-je le temps de répondre que déjà elle poursuit, rieuse et complice, en évoquant mes intrigues percées à jour sur d’autres monde. De nombreuses intrigues percées à jour. Je lève un sourcil, surpris de la spontanéité franche et clairvoyante de sa remarque. Mais le sourire n’en pare que davantage mes lèvres. Elle n’est pas bête, cette petite, en plus d’être craquante à souhait.

Mais sans que je n’aie, une fois de plus, l’occasion de répondre, elle se dérobe à mon attention pour rejoindre la table des boissons, acceptant par là même mon invitation à faire plus ample connaissance. Emmené et bercé par ses initiatives charmantes, je la suis, silencieux, et m’empare du verre qu’elle me tend. Encore cet alcool brumeux et aérien. J’ose espérer que ce n’est pas lui qui, juste avant, m’a fait élucubrer des pensées irraisonnées sur cette pauvre Guasina. Parce qu’alors, je risque de ne plus être maître de mes actes envers cette jolie sirène m’attirant vers les profondeurs de ses flots paisibles pour dévorer la flamme de la passion que je nourris pour elle…

(Hé ! Tu ne la connaissais pas il y a à peine une heure !)

(Oh, que de réserve toi qui d’habitude me pousse à profiter de cette vie et de celles qui se présentent à moi pour les unir, le temps d’une nuit.)

(Oui, ben justement. Une nuit. Là tu parles déjà de la garder plus longtemps ici.)

Jalouse, Lysis ? J’ai du mal à le croire, mais ne souhaite pas expérimenter plus avant les hypothèses qui traversent mon esprit sur les raisons de tout ceci. Je me laisse plutôt embarquer par la plaisante aigail, répondant enfin à ses paroles. J’accepte sa coupe, gracile.

« Le hasard m’a mené ici, et la curiosité de ce qui arrivait à ce monde que je ne connaissais pas. Mais c’est bien ses beautés qui me feront rester. »

Après avoir dit que je ne m’accrochais pas aux lieux, mais aux personnes, c’est plutôt bien joué. A voir si elle réussira à relier les deux idées. Mais avant de poursuivre, je lève mon verre à son attention, pour choquer brièvement les cristaux entre eux dans une note sonore et délicate.

« A ses tours que vous semblez tant aimer. Qu’elles perdurent et restent vôtres à jamais. Je trinque ici au présent, et à l’avenir. »

Et je garde derrière moi le passé de mes intrigues fouillées. N’est-il pas vrai que les plus beaux mystères sont ceux qui restent entiers ? Je laisse une fine lampée parcourir ma gorge avant de reporter mon regard sur elle.

« De ces tours, dont vous appréciez la vue, quelle est votre préférée ? Offre-t-elle un spectacle plaisant, aux heures marquées de l’obscurité ? Apprenez-moi votre cité. »

Une invitation à nous y rendre pour discuter, sans aucun doute. Et une insistance subtile sur le possessif désignant la ville. La sienne. Ilmatar, et non Elivagar. Prémices d'une demande ultérieure. Au présent, et à l'avenir.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 01:58 
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Aux paroles de Faëlis, je hausse un sourcil amusé, le détaille de pied en cap d'un regard perçant puis lui rétorque avec assurance d'un ton aimable, bien que teinté d'une pointe de sarcasme:

"Voyons sieur, si j'étais assez immature pour songer à me quereller avec un adolescent de votre acabit, vous offrir un simple miroir suffirait à me débarrasser durablement de vous."

L'hésitation et le trouble de Yuralria ne m'échappent pas, ce cuistre d'elfe-falot n'a-t'il donc pas la moindre courtoisie, pour mettre ainsi dans l'embarras une dame? Cette pensée suffit à faire basculer mon esprit dans un état plus commun en ce qui me concerne, et je m'apprête à moucher sévèrement l'Hinïon de quelques mots bien sentis dépourvus cette fois de toute amabilité. Me laisser ennuyer par ce fat à peine sorti de l'enfance sans réagir n'est pas précisément dans mes habitudes, et je sais que je n'aurais pas la moindre peine à le ridiculiser assez sévèrement pour lui ôter toute envie de jamais recommencer. Par chance pour lui, Jillian intervient à cet instant et le tact du général me ramène à des pensées plus positives, je lui adresse un simple signe de tête en signe de remerciement et de gratitude, heureux au final d'éviter une confrontation qui ne ferait que rendre notre tâche plus difficile.

Dès que la petite bougie s'est éloignée de quelques pas, entraînée par le général, Yuralria acquiesce à ma demande et, sans paraître remarquer mon bras à moitié offert, se dirige vers l'une des portes vitrées menant à l'extérieur. Je lui emboite le pas, et ne tarde pas à découvrir un lieu enchanteur, sous la forme d'un jardin plongé dans la pénombre. Deux terrasses couvertes jouxtent la sortie, qui donne en face sur un escalier menant au jardin proprement dit, visiblement riche en variétés d'arbres et d'arbustes fleuris. Je referme en douceur la porte derrière moi puis franchis d'un bond souple les quelques marches, respirant avec un délice mêlé de soulagement l'air nocturne pur et frais. Je ne crois pas avoir jamais prêté attention aux fleurs, en dehors de celles dotées de quelques propriétés utiles, mais à présent, je ne peux m'empêcher d'éprouver un certain émerveillement à la vision de ce cadre paisible. Je m'approche du premier buisson pour saisir délicatement entre mes doigts une branche chargée de blanches corolles et humer le parfum léger qui s'en dégage, prenant bien soin de ne pas la briser ou l'abimer.

Abandonnant ma surprenante curiosité à l'égard des végétaux de ce monde, je me redresse et me tourne vers Yuralria, qui m'observe de son air éternellement neutre, lui disant de ma voix la plus douce en rivant mes prunelles d'ambre aux siennes:

"Je suis désolé que ma demande ait engendré cette situation désagréable pour vous, Dame. Faisons quelques pas, voulez-vous?"

Elle hoche simplement la tête pour signifier son accord, et nous empruntons côte à côte l'un des chemins qui semble parcourir le lieu, d'un pas que je m'efforce de calquer sur le sien, ne voulant la contraindre à se hâter du fait de la longueur de mes enjambées. J'en profite pour admirer les alentours en silence, trouvant ce jardin tout simplement magique à la lueur des étoiles et des deux lunes somptueuses qui le parent d'une aura très particulière à mes yeux. Un léger sourire ourle mes lèvres alors que je songe que c'est la première fois de mon existence que je me promène en compagnie d'une inconnue, ou simplement d'une femme, dans un cadre aussi paisible. Je savoure ces instants d'une manière qui n'aurait pas été envisageable quelques jours plus tôt, m'apaisant au fil de nos pas et appréciant le mutisme serein de mon improbable accompagnatrice. Nul besoin pour elle de meubler le silence de vaines paroles, visiblement, et cela me convient à merveille car j'ai le temps de réfléchir à la manière d'aborder le sujet qui me tracasse, bien éloigné des espoirs frivoles à peines dissimulés de l'Hinïon de salon.

(Mais par Meno, comment lui parler de ce que je ressens? Elle ne sait rien de moi, mais je me vois assez mal lui raconter ma vie, d'autant plus que je me souviens pas de la moitié...mais même, en ne tenant compte que de ce dont je me rappelle...comment réagirait-elle si elle savait...ce que j'ai été? Mépris? Pitié? Fuite? Indifférence? Et pourquoi est-ce que je me soucie de ça, d'ailleurs? Que m'importe ce qu'elle pense de moi? Dieux! D'où viennent ces foutues questions?! Je suis ce que je suis et c'est tout, je n'ai rien à faire des états d'âme des faibles! Mouais. Je suis ce que je suis...c'est bien le problème, au fond. Un bon sang de coup de hache et me voilà aussi émotif et incertain qu'une pucelle en plein émoi, il y a de quoi en hurler de rage! Réduit à sentir des fleurs dans un jardin...et pire, apprécier ça...tu parles d'une déchéance! Enfers, si Maerhin voyait ça elle m'égorgerait sans ciller pour m'apprendre à me comporter comme un de ces foutus courtisans de Tahelta! Et ce serait une faveur, quelque part! Pourtant...pourtant j'ai une féroce envie de vivre, et ces maudites fleurs...sentaient bon. Alors quoi?! Devenir peu à peu comme la loupiote? Jamais!!! JAMAIS!!! Une lopette dégoulinante d'obséquiosité...il y a mieux comme titre de gloire...bref, je n'ai pas dix manières de m'en sortir, il faut que je comprenne ce qui m'arrive, et pour ça...)

Je soupire profondément, puisant dans tout mon courage pour m'arrêter et faire face à Yuralria, la dévisageant avec intensité dans le vain espoir de me rassurer sur la manière dont elle prendra ce que je vais bien devoir lui révéler. Mais je ne lis en ses prunelles que cet amusement déjà observé, l'Ishtar n'est pas aussi aisément lisible. Quoi qu'il en soit, je ne discerne aucune moquerie, juste cet amusement devant une situation qu'elle...Hum. Aurait-elle connu pareil trouble par le passé? Comment pourrait-elle m'expliquer ce qui m'arrive si ce n'était pas le cas? A-t'elle dû elle aussi trouver un équilibre entre sa part d'obscurité et celle de lumière? Car j'ai bien l'impression que c'est quelque chose du genre qui m'arrive. Peut-être, à moins que les Ishtars ne suivent une formation les préparant à ce genre de problème. Comment savoir, si ce n'est en lui posant la question? Moui, mais pas maintenant, pas encore. Je me décide enfin, m'adressant à elle à mi-voix, d'un ton pensif:

"Je ne comprends pas ce qui m'arrive, Yuralria. Je n'ai jamais douté, jamais hésité sur la manière de conduire ma vie. Et voilà que l'incertitude me taraude, je..ne sais plus."

Je grimace légèrement, profondément gêné de me confier ainsi à une parfaite inconnue. Seulement, si je ne trouve pas de l'aide, il se pourrait bien que je finisse par devenir fou à force de doute...je poursuis donc, grave, sérieux:

"Vous avez proposé de m'aider, et pourtant vous ne savez rien de moi, pas plus que je ne vous connais. Dans la région dont je viens...personne n'aide son prochain, en dehors de cercles très restreints de proches, et encore. Qu'une personne montre une faiblesse et c'est sa fin qu'il signe. La confiance est plus rare encore que l'eau, dans le désert du Naora, mon pays natal. Seuls les plus forts, les plus durs, survivent, les autres...subissent, et meurent rapidement."

Je laisse filer quelques secondes de silence, pour lui laisser le temps d'assimiler mes mots, puis j'enchaîne:

"En toute logique, je devrais donc me méfier de vous, vous dissimuler ce que j'éprouve pour vous montrer une façade impitoyable et infranchissable, ainsi que je l'ai toujours fait. Pourtant...j'ignore pourquoi, mais j'ai envie de vous faire confiance, d'être franc avec vous, ce qui...me trouble beaucoup. Non que j'aie jamais pris plaisir aux mensonges, mais la dissimulation est...était une seconde nature chez moi. Alors, je ne sais pas si je fais bien, l'avenir le dira, mais avant que vous ne décidiez si oui ou non vous souhaitez vraiment m'aider, je veux que vous sachiez un peu à qui vous avez affaire. Je crois que c'est préférable."

Je désigne quelques-unes des cicatrices visibles sur mon visage, mon cou, mes mains:

"Dans le monde qui m'a vu naître, Dame, je suis un tueur. Un soldat appartenant à une unité d'élite chargée d'accomplir des missions qui ne laissent souvent guère d'espoir de retour. Je ne chercherai pas d'excuse en vous disant que je n'ai fait que suivre les ordres, ce serait vous mentir. J'aimais ce que je faisais. J'ai passé plus de trois siècles à massacrer des êtres, des Elfes noirs principalement, hommes, femmes, enfants, au nom d'un idéal: la protection de mon peuple. Je n'ai jamais hésité à éliminer qui que ce soit, bien que je n'aie jamais éprouvé de plaisir à l'acte de tuer en lui-même. J'aimais cette vie de danger, sentir mon existence sur le fil de la lame alors que je dansais avec la mort, j'aimais la grisante sensation d'avoir triomphé de mes ennemis, et d'avoir survécu une fois de plus. Pas de questions, jamais, je faisais ce que j'étais censé faire, et je passais à la suite."

Un nouvel instant de silence, avant de reprendre en désignant la balafre horizontale qui me défigure:

"Il y a quelques mois, une traque a mal tourné, j'ai pris un coup de hache en plein visage. J'aurais dû y rester, mais le hasard a fait que j'ai été amené à une magicienne de feu qui m'a soigné. Mais lorsque je me suis réveillé...je ne me souvenais pas de mon nom, encore moins de mon passé. Puis, peu à peu les souvenirs ont commencé à revenir, tout particulièrement depuis mon arrivée sur votre monde, pour une raison que j'ignore. Et voilà que ces souvenirs...me dérangent. Je ne me reconnais plus. J'ai le sentiment d'avoir fait fausse route...mais en même temps...je ne regrette rien. Seulement, je me sens...différent."

Mes lèvres se relèvent en une moue sarcastique:

"Il y a cinq minutes, j'ai respiré le parfum de fleurs. Cela ne m'était jamais arrivé. Pendant que nous marchions...j'ai réalisé que j'avais du plaisir à me balader ainsi avec vous, et cela non plus n'a rien à voir avec ce que j'étais. Plus tôt, dans la salle, j'ai éprouvé une envie puissante de vous aider à résoudre votre problème de fluides, pas pour en tirer quelque bénéfice, mais simplement parce que cela me paraissait évident de ne pas vous laisser dépérir sans tout tenter. Là encore je ne me reconnais pas. J'ai toujours vécu comme un fauve solitaire, et voilà que je me mets à rêvasser d'amitié, d'amour et je ne sais quelles autres fadaises encore. Il y a dix minutes, après les explications de la reine, j'avais envie de vous serrer dans mes bras pour vous réconforter, vous rassurer et vous dire que tout irait bien, par les Puissances pouvez-vous imaginer ça?!"

Une sourde colère point dans ma voix à ces derniers mots, mêlée d'incompréhension rageuse qui n'est en rien destinée à mon interlocutrice, mais réalisant qu'elle pourrait le prendre pour elle, je rajoute d'un ton subitement radouci:

"Pardonnez-moi, Dame, ma colère n'est pas dirigée contre vous, au contraire. Je comprendrais que vous ne souhaitiez plus m'aider à la lumière de ce que je viens de vous révéler, je ne vous en voudrais aucunement. Toutefois, si vous décidiez malgré tout de m'aider à comprendre ce qui m'arrive..."

Je n'achève pas ma phrase, les mots ne signifieraient rien. Mais dans mes prunelles toujours rivées aux siennes brûle une flamme qui, bien que farouche et sauvage, se nuance de douceur et d'une étincelle d'affection tout à fait inhabituelle qui ne demande qu'à naître. Je n'en ai bien évidemment pas une conscience claire, plongé que je suis dans les affres d'un désarroi si profond que pour la première fois de mon existence je me résous à demander l'aide de quelqu'un.

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 09:33 
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Le sindel, visiblement très perturbé, répondit simplement :

« Voyons sieur, si j'étais assez immature pour songer à me quereller avec un adolescent de votre acabit, vous offrir un simple miroir suffirait à me débarrasser durablement de vous. »

Ce qui fit pouffer légèrement Faëlis. Il devait être très perturbé pour ne pas voir la contradiction entre le début et la fin de sa phrase ! Mais bientôt, Jillian s'en mêla, demandant à les laisser seul. Décidément, ces gens se connaissaient-ils tous ? Leur comportement était étrange et d'une logique plus que douteuse. Mais peu importait, et il laissa le sindel et l'ishtar s'éloigner. Kerenn était, paraissait-il, perturbé par les étranges éclairs lumineux qui parcouraient les ténèbres de son corps. Comme s'ils n'avaient pas déjà vu tellement de transformations bizarres dans la journée ! Ils savaient déjà qu'il n'y avait pas de danger, inutile de se tourmenter...

Faëlis sourit au général :

« Soit, j'irais regarder seul les étoiles. Et mes questions attendront demain. »

Puis, une idée lui vint.

« Peut-être pourriez-vous me répondre : qui sont ces tisseurs d'ombre qui peuvent mesurer le drainage ? Yura en est-elle une ? »

Puis, après un instant de réflexion, il demanda aussi :

« Sur un ton plus grave, je me dois aussi de demander... vous avez dit vouloir organiser une armée. Si nous repérons... imaginons l'artefact mentionné par la reine. Des gens capables d'une telle entreprise aurait sûrement les moyens de défendre lourdement un tel lieu. Pourrons-nous espérer une intervention vos troupes en cas de besoin, si nous usons de nos amulettes pour vous prévenir ? »

Après tout, mieux valait clarifier ce qu'il pouvait avant de partir à l'autre bout d'un monde inconnu. Ce n'était pas qu'il ai peur, bien sûr... mais un peu quand même. Au moins, ces amulettes leur garantissaient un moyen de retour. Mais il avait envie d'un peu plus de sécurité.

Il n'était pas mécontent d'être partie de chez lui... mais il fallait reconnaître que le confort et la sécurité du domaine familiale lui manquait parfois...

D'ailleurs, puisqu'il ignorait tout des dangers de ce monde, il était peut-être temps de se renseigner comme il pouvait ? Après tout, cet homme habitait ici depuis longtemps, il devait pouvoir l'aider un peu ! Bon, certes cette mission était censée demander enquête et minutie, mais il n'allait pas s'y risquer sans avoir tout le soutien qu'il pouvait !

« Oh, et... excusez-moi de vous submerger ainsi de mes questions mais... les routes sont-elles sûres vers la cité des ishtar ? Auriez-vous des conseils ou des armes qui pourraient m'être utiles, sans pour autant dévoiler un lieu trop fort avec les élémentaires, ce qui serait préjudiciable pour l'enquête ? »

Sentant qu'il s’enflammait autant qu'un ekhi, Faëlis rougit légèrement :

« Pardonnez-moi, mais je n'avais jamais visité un autre monde. Je ne manque pas de courage, mais je me sens... un peu perdu. »

_________________
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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 12:00 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
S'essuyant le visage d'un revers de la manche, Kalas se tourna vers la petite voix à ses côtés. Il se redressa en découvrant qu'il s'agissait de Birhû, quémandait de l'aide à propos de Guasina, endormie sur la table. Comprenant qu'il était temps d'aller la coucher, le Shaman glissa sa main sous elle avec la plus grande délicatesse. Aussi légère que douce, Kalas se surprit à rougir de gêne de se permettre une telle chose, espérant qu'elle ne lui en veuille pas.

L'élémentaire lui indiqua son dos, se proposant pour la porter jusqu'à une chambre pour se reposer. En la déposant sur le corps boisé de Birhû, Kalas sentit son corps se mouvoir comme une racine animée.

(La sensation est étrange mais pas désagréable au toucher. C'est comme caresser...le coeur d'un arbre.)

Enfin, le Shaman se proposa de l'accompagner jusqu'à la chambre, flairant l'occasion d'en apprendre plus sur les Golems et leur cité.

"Ouvrez la marche, je vais vous tenir compagnie jusqu'aux appartements de Mademoiselle."

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 15:38 
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Ilmatar – Tour d'Abandon

Pour Cromax

    Ixtli leva à son tour son verre, faisant teinter le cristal avec cette même étincelle malicieuse dans le regard qui la caractérisait.

    - Aux personnes, et non aux lieux, puissent vos rencontres elysianes vous ravir et emporter avec vous le souvenir vivace de notre monde. Je trinque à une mission prometteuse et à un futur radieux.

    Elle écoute sa seconde sentence avec un léger sourire, les yeux toujours aussi brillants.

    - Toutes ces tours offrent un spectacle saisissant, mais l’une d’elles a ma préférence.

    L’invitant à le suivre, elle quitta la pièce, s’engageant dans les couloirs du palais. Elle sembla lui faire quitter une aile du palais pour une atteindre une autre, plus lointaine, plus reculées où ils croisèrent moins de sylphes, mais ceux qu’ils virent les observèrent avec curiosité. Finalement, Ixtli entra dans une pièce reculée qui semblait peu utilisée dans laquelle elle ouvrit une porte qui grinça sous l’effort et s’engagea dans une volée de marches plongées dans l’obscurité, qu’Ixtli monta cependant sans trébucher.

    En haut de l’interminable escalier, ils buttèrent sur une lourde trappe que l’aigail souleva à l’aide de son dos et de ses bras pour la faire lourdement retomber de l’autre côté. Elle se hissa alors dans la tour, dévoilant une pièce toute de pierres blanches, ouverte en de multiples endroits par des fenêtres et pourvue de deux portes opposées menant sur un balcon en faisant le tour. L’intérieur était constitué de diverses bibliothèques pleines de livres, d’un fauteuil, d’un sofa et d’une table basse sur laquelle se trouvaient quelques coupes de cristal, une bouteille de cet éternel alcool vaporeux, ainsi que quelques fruits étrangers à Yuimen.

    Ixtli s’affaira à la recherche d’un silex et alluma l’une des torches accrochée aux murs.

    - Voici la Tour d’Abandon.


Ilmatar - Salle du Conseil

Pour Faëlis

    Après les nombreuses questions de Faëlis, Malakbêl, qui avait entendu la discussion, s’approcha en passant familièrement le bras autour des épaules de l’hinïon.

    - On peut aller regarder les étoiles tous les deux, t’en penses quoi ? Ma sœur m’a lâché pour un type aqueux… dit-il sur le ton de la confidence en lançant un regard à Marikani, un demi-sourire accroché au visage.

    Jillian eut l’air amusé, haussant un sourcil comme si le comportement de Malak ne l’étonnait pas outre mesure. Ce dernier relâcha l’épaule de Faëlis et reprit un semblant de sérieux.

    - Il n’y a pas de mal, posez donc toutes les questions que vous souhaitez, et en effet, je serai en mesure de répondre à bon nombre d’entre elles. Oui, les Ishtars possèdent les plus fins tisseurs de fluides des élémentaires, ils sont en mesure, via la dualité de leurs fluides et leur expérience, d’étudier ces derniers. Yuralria, est l’une des plus fines tisseuses, bien qu’elle ne s’intéresse pas particulièrement au drainage, d’autres s’en occupent, mais ils sont restés à Niyx.

    Le Général acquiesça à la seconde question de Faëlis.

    - Les élémentaires vous feront parvenir des troupes si c’est en leur pouvoir, mais nos soldats et mages ne possèdent pas de pendants d’Uraj, ils ne pourront donc pas être des vôtres très rapidement.

    Concernant sa demande pour les armes il acquiesça.

    - Les routes sont aussi sûre que faire se peut sur les terres des élémentaires, nous y veillons, s’esclaffa Malakbêl. Mais on n’est jamais à l’abri d’un animal sauvage en ces lieux. La faune elysiane est ce qu’elle est !

    Jillian poursuivit.

    - Concernant les armes, j’ai vu que vous étiez archer, mais votre arc ne semble pas être de très bonne facture, si je peux me permettre. Ceux de l’armée ne sont guère mieux, mais c’est toujours ça de pris, je vous en ferai parvenir un pour votre réveil, demain matin. Je vous conseille toutefois de demander à Niyx, peut-être auront-ils quelque chose de mieux.


Ilmatar - Jardins intérieurs

Pour Kerenn


    Yuralria écoutait les paroles de Kerenn sans que son visage ne manifeste la moindre émotion. Elle resta silencieuse quelques instants, avant de faire quelques pas vers les jardins, sans que rien ne puisse laisser présager une future prise de parole, mais bientôt sa voix douce perça le silence.

    - Les élémentaires sont un peuple de parias et de rejetés. Ne vous fiez pas aux belles tours et aux beaux atours d’Ilmatar, nous sommes bel et bien un peuple qui a dû combattre pour sa liberté, et nous nous sommes retrouvés enfermés dans les Crocs du Monde car personne ne souhaitait y aller. N’allez pas croire que nous regrettons de vivre en ces lieux, s’ils ne nous représentaient pas, ils sont devenus part entière de notre nature. Toujours est-il que les élémentaires, s’ils sont dispersés en cinq races différentes, ne forment qu’un seul peuple, et nous avons appris à mettre de côté nos différends et nos différences pour œuvrer ensemble. La confiance est le ciment qui nous lie et c’est ainsi que nous avons pu survivre dans les Crocs. Nous avons placé nos vies et le futur de ce monde entre les mains d’Aaria’Weïla car nous avons confiance en son jugement.

    Elle marqua une petite pause, avant de poursuivre, changeant de sujet sans qu’il n’y ait de lien apparent entre les deux, mais au ton de sa voix ils semblaient être dans la continuité l’un de l’autre

    - Il existe un adage qui dit que ce n’est que par l’existence de la nuit que celle du jour prend du sens. Pour nous qui révérons les deux, nous sentant aussi bien dans une nuit ténébreuse que dans une belle journée printanière, elle n’est pas complète, poursuivit-elle de manière fort sibylline.

    Elle fit quelques pas en silence, comme si elle rassemblait ses pensées, bien que son visage restât de marbre. Les ombres autour du Sindel et de l’Ishtar semblaient les cajoler, les enlacer pour les faire leurs, mais la nature nouvelle de Kerenn les perçait de petites lumières.

    - Vous êtes un être qui a connu une vie embrassée de violences, de meurtres et de massacres, mais par cette amnésie, il vous a été donné cette rare opportunité de vous reconstruire de nouveau. Ne rejetez pas votre passé, car jamais vous ne pourrez l’effacer. Au contraire, apprenez à le connaître, à l’exploiter, à le faire votre. Nous pensons que c’est des plus profondes ténèbres que peut naître l’étoile la plus brillante, mais elle ne peut briller qu’auréolée de cette obscurité.

    Elle s’arrêta soudainement et leva les yeux vers lui.

    - Ne combattez pas cette nature qui s’éveille en vous, qui marbre l’ombre de lumière. Depuis bien longtemps les Ishtars ont compris que rien ne pouvait être totalement lumineux, ni totalement sombre et que justement, la richesse de toute chose résidait dans ce savant mélange des deux, et non pas dans son aspect uniquement beau et radieux ou dans son apparence ténébreuse.


Ilmatar - Les couloirs

Pour Kalas et Guasina


    Birhû laissa Kalas installer la petite lutine sur son dos. A ce moment, les ramés du golem se mirent à se mouvoir, se déplaçant afin de lui former un petit lit, les branches s’écartant afin de créer une petite haie végétale et les feuilles tombant sur son dos, formant un léger matelas. Une fois la lutine déposée dessus, il regarda Kalas.

    - Merci de m’accompagner.

    Il s’engagea alors à l’extérieur de la salle et mena Kalas dans les couloirs du palais, en direction des chambres. Tout en avançant, Birhû leva autant qu’il le pouvait les yeux sur Kalas, et annonça :

    - Vous, vous êtes un loup.


[Kerenn - xp : 3 (post) ; 0,5 (tentative de comprendre ce qui lui arrive)
Cromax - xp : 1 (post)
Faëlis - xp : 0,5 (post) + 1 (questions)
Kalas - xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 17:34 
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Trop concentré sur la reine, il ne vit pas l'Ekhi passer derrière lui et ne la remarqua pas avant qu'elle ne pose familièrement la main sur son épaule et qu'il sente la chaleur à travers ses atours qui commencèrent à fumer sous son regard médusé, elle semblait déterminer à l'enflammer mais pas au sens métaphorique du terme jusqu'à ce que la reine lui lance une oeillade peu amène pour qu'elle cesse ses enfantillages. Marikani stoppa et murmura à son oreille qu'il ne pouvait savoir que ce que le feu pouvait faire quand on le cherchait, une phrase à laquelle il était d'accord sauf qu'elle devait bien l'admettre l'eau gagnait toujours à la fin.

La reine était à son écoute à présent, ses habits fumant toujours dans la pièce. Les autres devaient parler entre eux et étaient sans doute très occupés, ça ne l'étonnerait pas encore que l'Agail finisse dans le lit de Cromax ou inversement.

- Vous n'aviez pas besoin de la prévenir d'une quelconque sanction, elle ne m'aurait rien fait. Je pense que vous devez avoir sommeil, préparer un si magnifique banquet, répondre à nos questions, vous devriez vous détendre et vous amuser. Si vous avez besoin de moi mandez-moi, je répondrais à toutes vos demandes. Passez une excellente soirée chère reine.

Il lui fit élégamment un baise-main, il était temps de passer pour autre chose qu'un Eàrion sauvage, qu'une poiscaille comme diraient humains et elfes, puis il s'en alla en s'inclinant une dernière fois avant de partir à la recherche de l'Ekhi bouillante de rage à son égard.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 18:23 
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À la surprise du jeune elfe, ce fut Malakbêl, l'élémentaire du feu, qui vint le prendre par l'épaule en proposant d'aller voir les étoiles ensemble. Pas franchement la compagnie dont avait rêvé Faëlis, mais c'était toujours mieux que rien. Apparemment, l'homme rouge, à la main étonnamment chaude, était un peu déçu que sa compagne, en fait sa sœur, le laisse pour un « aqueux », à savoir Earnar. Il y avait de quoi se sentir perturbé, en effet, de voir si belle créature s'éloigner avec un homme masqué et silencieux, visiblement fort peu intéressant. Oh, bien sûr, il ne fallait pas juger sur l'apparence, mais l'hinïon avait de la peine à croire en l'honnêteté de quelqu'un qui dissimule son visage. Quoi qu'il en soit, Faëlis éclata de rire :

« Je ne saurais dire si elle fait un bon choix ! Les earions sont souvent tête en l'air, et il pourrait bien refroidir ses ardeurs ! Mais dites-moi, chez nous, il y a une certaine... opposition entre les éléments. Se pourrait-il qu'ici, les esprits du feu n'aiment pas ceux de l'eau ? »

Cependant, Jillian répondait poliment à ses questions, les jugeant visiblement pertinente. Voilà au moins qui avait de quoi rasséréner. Faëlis savait ne pas être un imbécile, mais son expérience était faible pour ce genre d'aventure. Savoir qu'il posait les bonnes questions était rassurant pour la suite ! Il apprit ainsi que Yura elle-même était une tisseuse d'ombre, et qu'il s'agissait d'une caste utilisant la division au sein des fluides pour percevoir la magie. Il ne comprenait pas grand-chose à cela, mais devinait que cela pourrait être intéressant.

« J'ai une idée qui me vient... mais peut-être a-t-elle déjà été réalisée... En prenant des mesures du drainage en différents lieux, peut-être pourrait-on mettre en évidence un défaut d'homogénéité ? Je veux dire... c'est peut-être ridicule, mais comme l'eau qui tourbillonne vite au-dessus de la bonde de la baignoire qu'au fond de celle-ci, peut-être les fluides sont-ils plus vite aspirés près de la source du drainage ? »

Concernant les autres questions les réponses furent simples : oui, les troupes les aideraient si elles pouvaient venir à temps. Malak, l'esprit du feu, répondit à la question sur les routes, assurant qu'elles étaient sûres... autant que faire se peut. Évidemment, comme sur Yuimen, il ne fallait pas rêver... D'une certaine manière, il était content de faire le voyage avec Kerenn. Ce dernier était déjà tellement laid et cousu de cicatrice qu'il pourrait bien en prendre quelques-unes pour lui ! Ce n'était pas le boulot d'un archer que d'être en première ligne, c'était même une des raisons pour lesquels il avait choisi ce métier. Courageux, mais pas téméraire. Cela amena une autre question, car Faëlis repensait à cette histoire d'opposition des fluides de Yuimen...

« Y a-t-il des créatures élémentaires ? Seraient-elles plus faibles contre un élément ? Mes pouvoirs de lumières seront-ils efficaces si nous sommes attaqués par une créature de lumière ? Ou s'agit-il juste d'animaux ordinaires ? »

Enfin, concernant les armes, le général se proposa de doter l'elfe d'un nouvel arc, tout en lui conseillant de demander plutôt à la ville de Niyx. Faëlis hocha la tête. Avec sa peau blanche et son armure noire, il se voyait bien portant des armes accordées, faites d'ombre ou de lumière ! Cependant, il préféra mettre au point un détail :

« Pour ce qui est de l'arc, il m'encombre plus qu'autre chose, je préfère utiliser cette arbalète. »

Il fit jaillir crânement la petite arme dans sa main gauche.

« Ainsi mon autre main est libre pour tirer mon épée si un ennemi arrive à porté ! C'est donc plus d'une épée, légère et facile à manier, dont j'aurais besoin, si c'est possible ! »

Puis, comme ses jambes commençaient à le lancer, après ce merveilleux mais éprouvant voyage – la peste soit de cette salle de réception au piètre confort ! - il proposa avec un sourire éblouissant comme jamais, puisque depuis peu réellement illuminé de l'intérieur :

« Peut-être pourrions-nous aller tous les trois voir ce fameux ciel nocturne ? Il doit bien y avoir un balcon avec un banc ! J'ai l'habitude des longs voyages, mais guère en montagne, et je ne serais pas contre un peu de repos ! »

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 19:33 
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L'Ishtar écoute ma longue tirade sans manifester la moindre bribe d'émotion, à son accoutumée. Elle garde le silence, faisant quelques pas sur l'allée qui traverse les jardins, assez longuement pour que j'en vienne à me demander si elle va me répondre, ou si elle attend que je poursuive d'une manière ou d'une autre. Mais soudain, elle rompt son mutisme d'une voix douce, qui caresse mes sens comme une brise apaisante. Elle évoque tout d'abord avec pudeur le passé des élémentaires d'Elysian, m'apprenant qu'ils ont dû combattre pour leur liberté, rejetés par les autres peuples, considérés comme des parias, reclus sans doute par la force dans ces montagnes nommées Crocs du Monde. Mon cœur se serre dans ma poitrine à cette évocation. Elle parle de liberté, non de survie, les autres peuples auraient-ils tenté de les asservir pour s'adjuger leurs pouvoirs élémentaires? Cela me semble probable, connaissant la nature souvent avide de puissance des êtres, mais imaginer la frêle Yuralria enchaînée...mes yeux se plissent, mes poings se serrent, brièvement car je me force aussitôt à me détendre, peu enclin à laisser davantage mes émotions me submerger. Je me remémore ce que j'ai entendu ce soir, retrouvant sans mal dans ma mémoire les mots prononcés par la Reine, disant que les humains avaient considéré les élémentaires comme étant responsables de la perte de leurs propres fluides. Dans cette optique, évidemment...haine, rancune, vengeance...il y a dû avoir une période terrible pour nos hôtes.

Elle m'explique ensuite les liens qui unissent les élémentaires, et qui leur ont permis de survivre aux Crocs, puis la raison pour laquelle Aaria'Weïla les représente. Elle ne parle plus de liberté, cette fois, mais bien de survie. Je me demande quels sont les dangers qui les ont menacés, et s'ils existent encore, mais je n'ai pas le temps de l'interroger plus avant sur cette question car après une courte pause elle me cite un adage, puis de manière mystérieuse me confie la pensée des Ishtars en me disant que pour eux, elle n'est pas complète. Elle? Aaria'Weïla? Parce que sa nature n'est que "lumineuse", d'après ce que j'en ai vu? Possible, mais je retiens pour l'instant mes questions en m'avisant que Yuralria parait réfléchir, ce qui ne se traduit que par une attitude à peine différente que je ne fais que pressentir car son beau et fin visage reste de marbre.

Alors que nous avançons lentement dans la nuit, cette première nuit Elysianne en ce qui me concerne, les ombres semblent tisser autour de nous une sorte de toile caressante, enjôleuse, complice, comme pour signifier que nous faisons partie de cette obscurité. J'observe avec un léger étonnement ce phénomène, puis la jeune...hum, qu'en sais-je au juste, Ishtar. Est-ce elle qui tisse ainsi les ombres, ainsi que l'a évoqué Aaria'Weïla un peu plus tôt? Les imprévisibles lucioles qui pourfendent mon obscurité se révèlent davantage dans la pénombre, rendues plus brillantes par l'effet de contraste, et alors que je le constate, ses paroles suivantes me percutent de plein fouet, trop proches de ma propre pensée peut-être. Sagace Yuralria...ainsi elle a décidé de m'aider, malgré ce que je lui ai révélé...une bouffée de joie et de soulagement m'envahit, mêlée de gratitude, que je tente aussitôt de réprimer par manque d'habitude de ces sentiments perturbants.

Elle s'arrête soudainement et lève les yeux vers moi, comme si elle percevait mes pensées, et m'incite à ne pas combattre cette nature lumineuse qui s'éveille en moi, que c'est précisément dans cette association paradoxale et pourtant complémentaire à l'ombre que réside la véritable richesse des êtres, des choses. Je lui demande, d'un ton imperceptiblement hésitant, n'étant pas totalement certain d'avoir bien compris le sens de sa phrase sibylline:

"Vous disiez, après m'avoir parlé d'Aaria'Weïla, puis de cet adage, que selon vous elle n'était pas complète. Parliez-vous de la reine? J'imagine que sa nature est plutôt orientée vers la lumière, ce qui ne saurait totalement vous représenter, si je comprends bien. Ce serait comme si ses actes et décisions nécessitaient...une danse plus obscure pour être équilibrés. Auquel cas...qui mieux que vous serait à même de la mener?"

Ombre....Lumière...Ne pas rejeter cette soudaine lueur en mon âme, ne pas la combattre...dieux...comment lutter contre l'instinct si puissamment ancré en moi par quatre siècles d'existence? Et comment lutter contre cet inexorable changement qui se produit en moi? Pourquoi le devrais-je, d'ailleurs? Seulement...se rend-elle compte de...ce que cela peut signifier? Engendrer?

(Par le brasier de Meno, la vie était quand même plus simple avant...foutus sentiments, allez les comprendre quand ils sont aussi...contradictoires! Est-ce pour cette raison qu'elle se mure derrière cette armure d'indifférence? Ou les élémentaires ne sont-ils pas sujets à ce genre d'émotions, de sentiments? L'indifférence...pas précisément ce que je ressens à son égard, mais de là à définir ces vagues qui m'assaillent...des mots pour les décrire, il y en a autant qu'on en veut, mais lequel associer à quoi?! Pas la moindre fichue idée...)

Après avoir laissé mon regard incandescent rivé au sien de longues secondes, je le détourne vers les deux astres nocturnes qui ornent les cieux, les contemplant distraitement alors que dans mon crâne, mes pensées s'affolent, tournoyant follement en un maelstrom insensé qui ne trouverait aucune issue pour s'échapper, se libérer de ses contradictions insurmontables. Je frémis, contractant la mâchoire à m'en briser les dents, puis je me tourne à nouveau vers l'Ishtar, caressant d'un bref mais intense regard ses traits, son tatouage étrange, avant de plonger à nouveau dans ses yeux ambrés sans détour:

"C'est sans doute idiot, mais je me sens...très proche de vous. Je veux dire par là que vous pourriez être une Sindel, à quelques détails près, ou moi un Ishtar, comme vous préférez. Aaria'Weïla a évoqué les vôtres comme étant des tisseurs de lumière et d'obscurité, l'êtes-vous, vous-même? J'ai l'impression que l'obscurité nous...entoure...caressante...complice...est-ce vous qui la "tissez"?

Un sourire ouvertement amusé fleurit sur mes lèvres à mes premiers mots, la comparer à une Sindel est un compliment rare dont je ne sais si elle saisira la portée, et me comparer à un Ishtar est peut-être d'une prétention éhontée en ce qui la concerne, mais il n'en reste pas moins que j'exprime là un avis sincère. Je poursuis, curieux:

"Avez-vous connu l'ère des dieux, et mon peuple, sur ce monde? Savez-vous que notre Créatrice, Sithi, représentée par la lune, est elle aussi liée aux ténèbres comme à la lumière? Son fluide était unique, d'après les légendes, il était nommé "fluide de vision". J'ai entendu dire que notre monde originel, Eden, a été ravagé par la scission de ce fluide unique. En revanche, sur Yuimen, lumière et obscurité sont bien distincts et représentent des contraires, et bien peu semblent prêts ou capables de les considérer comme complémentaires. Ce qui donne lieu à une lutte élémentaire féroce, et totalement insensée d'après ce que j'en comprends maintenant grâce à...vous."

Grâce à elle. Elle qui m'aide, me conseille, malgré mon récit, malgré que nous ne nous connaissions pas, si...naturellement. Je frissonne légèrement, tout mon être envahit d'un infime tremblement alors que je résiste de toutes mes forces à l'impulsion qui me submerge comme un raz de marée né dans les plus abyssales profondeurs de mon inconscient. En vain, je cède subitement, à la façon d'une digue bien incapable de contenir la puissance d'un océan qui se libère de ses entraves. Ma main droite se lève, comme mue par une volonté propre, et le bout de mes doigts frôle d'une caresse éthérée et infiniment douce le délicat visage de l'Ishtar.

Je me maudis de ce geste inconsidéré, incapable pourtant de le retenir ou de revenir en arrière, le mal est fait, si mal il y a. Mon âme vacille, perdue dans les univers ambrés qui me fixent, une anxiété effroyable se faufile sournoisement dans mes pensées, vive comme l'éclair, comment Yuralria va-t'elle réagir à ce contact bien trop audacieux? Brusque recul? Paire de gifles bien senties, et méritées? Pire, indifférence absolue? Un éclat résolu traverse mon regard, tandis qu'avec un certain fatalisme je me résigne à assumer les conséquences de mon acte, quelles qu'elles soient. Après tout, ne m'a-t'elle pas clairement recommandé de ne pas lutter contre cette nouvelle nature, encore largement incontrôlée, qui prend peu à peu place en moi?

Je murmure en guise d'excuse, retirant vivement ma main comme si je m'étais brûlé, soudain atrocement gêné de mon audace, mais je ne détourne pas mon regard du sien, je n'y songe même pas:

"Hum...désolé Yuralria...je...cela fait...beaucoup de questions...trop, peut-être..."

Des paroles ambiguës, pouvant évoquer aussi bien les questions que je lui ai posées que celles qui me hantent à ce profond changement d'équilibre qui me déstabilise...

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 10:49 
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L’ambre. Ce crépuscule flamboyant qui colore les contrées inexplorées et mystérieuses de son corps écailleux, les rendant mystérieuses sous sa robe océane aux reflets irisés. Cet âtre brûlant qui a su dès le premier regard la flamme de mon désir pour elle, désir qui lui-même n’est pas uniquement physique, ni complètement innocent non plus. Cette candeur nacrée qui baigne son sourire, son visage entier, son attitude en entier, le moindre de ses gestes graciles, et cet enthousiasme volontaire dont elle a fait preuve en prenant les devants sur ses semblables pour venir à notre rencontre. L’ambre de ses yeux, donc, m’absorbe et me berce, m’intrigue et me dévore. Et l’étincelle complice, à la fois espiègle et joueuse, finit de me faire fondre. J’ai l’impression, un instant, d’oublier tout le reste. Les élémentaires, la gracieuse Reine Aaria’Weïla, le repas et les questions, mes partenaires de mission. Feu les intérêts naissants pour mes semblables yuimeniens, fi les liens qu’ils tissent entre eux ou avec les élémentaires, fou que je suis, faible que je me sens de céder ainsi à mes plus bas vices, à mes plus primaires déficiences. Car je suis un mâle séduit, qui n’a plus dans le regard que celui de la jouvencelle qui berce mon cœur. Quelle facilité déconcertante, pour me mettre hors jeu, en vérité, que la séduction et les promesses muettes d’un espoir déplacé. Que la passion seule, et la plus pure qui soit, pourra réaliser.

Je reste un moment interdit quand, pleine de finesse, elle souligne une fois de plus ma précédente remarque sur mon attachement aux personnes. Elle l’a souligné, mon compliment à peine dissimulé, et l’accepte avec une allégresse et une légèreté qui me laissent rêveur. Peut-on réellement se sentir soucieux ou anxieux, à ses côtés ? Peut-on vraiment ressentir autre chose que de la satisfaction ?

De sa voix légère et cristalline, elle trinque à la mission et à la beauté de l’avenir, précisant en une pensée que toutes les tours d’Ilmatar sont magnifiques, même s’il en est une qui a sa préférence. Le piège se referme, mais surprenamment, j’ignore si c’est sur moi ou sur elle. L’on dit de nombreuses choses sur les sirènes, ces créatures océanes qui séduisent de leur chant prometteur les marins torturés de faim et de manque. Suis-je comme eux, en train de me faire entraîner vers les fonds marins insondables pour me faire dévorer par la demoiselle à l’apparence si frêle ? Peut-être, et au fond, je n’en ai cure. L’ondine mérite que je lui cède.

(Et au pire, je lui crâme la gueule.)

(Lysis ! Pourquoi tant de haine ?)

(Tu te fais métaphoriquement bouffer tant que tu veux, mais si elle attente à ta vie, elle va savoir ce qu’ébullition veut dire.)

Protectrice devant l’éternel, Lysis tient à cœur ce rôle de gardienne. Mais là n’en ai-je pas besoin. Au moins donne-t-elle, d’une certaine manière, son assentiment sur ce rapt dont je suis la victime, alors que l’ondine ondoie vers la sortie de la pièce, me faisant signe en œillades complices de la rejoindre, de la suivre. Je vide d’un trait d’un seul le verre de liquide nuageux qu’elle m’a servi, et pose celui-ci sur la table des mets divers.

Avant de quitter cette salle qui est ma seule connaissance du Palais des Sylphes, je jette un dernier regard aux êtres qui s’y trouvent. Earnar semble aux prises entre Marikani la flamboyante et Aaria’Weïla la douce reine aérienne. Il semble avoir attisé le feu joueur et caractériel de la première, attirant la compassion et les mises en garde prudentes de la seconde. Kerenn et Faëlis, eux, ont disparu. Je devine une lueur sur la terrasse à l’extérieur de la salle, m’indiquant la présence de l’elfe-luminaire, entouré de plusieurs personnes. Jillian, Malakbêl. Peut-être le rude grison couturé de partout et la frêle loupiotte clignotante de Nyix. Guasina, Kalas et le petit homme de bois tout tordu ont eux aussi disparu. Finalement, je suis le seul, avec le bleu, à m’être ici attardé, perdu dans mes pensées et dans les yeux d’Ixtli. Avant de quitter la pièce, je jette un regard plus insistant à Aaria’Weïla. Elle semble bonne, elle semble compréhensive et sage. Je devrai, le lendemain, lui parler. Lui confier un secret qu’elle seule pourra entendre, dont elle seule pourra comprendre la portée, l’utilité et la puissance. Un secret que nul ici ne connaît.

Puis, alors que je m’en vais pour suivre l’ondine, mes yeux passent rapidement sur la sulfureuse Marikani. Elle lorgne d’un air joueur et provocateur l’elfe camouflé, le bleu vêtu de noir. Une connivence hargneuse, provocatrice, naîtrait-elle entre ce maladroit diplomatique et cette élémentaire à l’esprit enflammé ? Cela peut s’avérer bien plus qu’utile, en vérité. Je note cette proximité providentielle dans un coin de mon esprit, avant de me laisser guider, abandonné à ses pas, par l’aigail de mes pensées.

Nous parcourons ainsi plusieurs couloirs effilés, faits de pierres blanches empilées en de hautes et fines formes. Tout a l’air ici, dans l’architecture, de vouloir filer vers le ciel. Nous quittons une aile du palais pour en rejoindre une autre, plus reculée, moins peuplée, loin des joies de la réception qui offre une grande concentration d’élémentaires divers. A chaque pas, je ne m’y fais décidément pas, je perds de ma contenance en m’étiolant tel un nuage face à un fort vent. Mais qu’importe, puisque les êtres m’entourant dans ma progression, ceux-là même qui jettent à notre duo inattendu des regards curieux et singuliers, sont dotés des mêmes aptitudes.

Enfin, nous arrivons dans une pièce fort reculée, quasiment désertée. Nul ici n’est présent, et la porte, peu usitée, grince lourdement sur ses gonds lorsqu’Ixtli la pousse pour nous y faire entrer. Laissant la malicieuse s’engager dans un escalier ascendant en colimaçon, je referme la porte derrière moi, dans un bruit de raclement doublé de ce grincement métallique typé des vieilles portes de donjons abandonnés. Tant et si bien que j’ai l’impression de vivre une aventure dans l’aventure, une exploration et une poursuite, dans un but à accomplir. Une quête d’attachement. Sans plus tarder, je me lance à la suite de la délicieuse, grimpant pas à pas les marches innombrables de la tour. L’alcool aidant, le tournoiement de cette tour haute me donne quelques agréables vertiges qui m’emplissent d’une chaleur plaisante. Je me sens loup poursuivant sa proie, fauve prêt à fondre sur sa pauvre victime éplorée, tentant de rattraper les pas assurés et rapides de la jeune aigail. Je n’en vois, dans l’ascension, que l’ombre rapportée sur les murs, sa robe irisée voletant derrière elle avec légèreté, au rythme de son pas cadencé.

Lorsqu’enfin nous arrivons en haut, je la rejoins au devant d’une lourde trappe close, qu’elle ouvre non sans mal. Je l’aide en la poussant moi-aussi, amenant presque inconsciemment une proximité de nos corps, le temps d’une seconde, alors que mes bras l’entourent pour qu’elle puisse, de son dos et des siens, repousser l’obstacle impromptu. Et elle s’y glisse sans attendre, et moi à sa suite. Nous débarquons dans une salle faite de pierres blanches aux nombreuses ouvertures donnant sur la nuit d’Ilmatar. Les ombres des Crocs du monde, au loin, dessinent un horizon tourmenté et rendu imprécis par les ténèbres de la nuit. Deux portes fermées donnaient sur un balcon circulaire qui semblait faire le tour de la tour, offrant sans doute un point de vue à nul autre pareil sur les alentours de la cité. L’intérieur de la pièce m’est révélé quand elle allume une des torches de l’endroit, fixée à l’un des murs. La lumière vacillante et chaude de la flamme dessine sur ses traits des ombres mouvantes qui contrastent avec les couleurs pastel de sa peau écailleuse. L’endroit semblait fait pour la réclusion, l’éloignement de tout. Des bibliothèques lourdes de nombreux ouvrages couvraient les murs, laissant apprécier leur lecture éventuelle sur un sofa confortable devant lequel une table basse présentait au visiteur un panier de fruits étranges et une flasque de verre de cet éternel alcool vaporeux dont j’avais déjà tant abusé.

Enfin, la voix de l’ondine perça le silence des lieux, présentant la place comme on présente un vieil ami, en en donnant le nom : la tour d’abandon.

Je lui souris alors que les mots s’échappent de sa bouche. Mes yeux se perdent sur les volumes peuplant les étagères des bibliothèques. Livres de légendes, d’histoires ? Recueils de gastronomie Elysianne, atlas et registres de comptes ? Biographies des rois et reines d’antan… voire traités galants. Quelle lecture peuplent donc les jours de cette exilée volontaire, elle qui place ici sa préférence, me laissant sans pudeur pénétrer en son antre ?

Je m’approche d’elle, doucement.

« C’est magnifique. On doit y être tranquille, les jours où l’on ne veut voir personne. Et les heures doivent y passer bien plus vite qu’ailleurs. »

Mon regard était fixé sur le sien, mu d’une curiosité piquée à vif.

« Pourquoi ce nom ? Est-il de votre fait ? »

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 12:57 
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Ilmatar – Salle du Conseil

Pour Earnar


    Aaria’Weïla hausse un sourcil intrigué aux remarques de l’earion, semblant étonnée qu’il lui ait demandé une entrevue privé juste pour ces paroles. Elle finit par déclarer :

    - Je ne la prévenais d’aucune sanction, je crains plus pour vous que pour elle. Méfiez-vous de ses humeurs, malgré sa jeunesse, elle est l’une des plus talentueuses Ekhii.

    Earnar trouva Marikani devant le buffet, une coupe d’alcool à la main. Le voyant arriver, elle lui lance une œillade peu amène.

    - Vous voilà de retour ? Une envie de vous faire vaporiser, peut-être ?

    A ce moment, une femme, accompagnée d'un sylphe entre dans la pièce. Elle est recouverte d'ombres à l'image de Kerenn, et semble clairement être une nouvelle aventurière.

Pour Pureté

    Aux paroles de Pureté, les portes de ville s’entrouvrent et laisse passer un être. Du moins c’est ce que pourrait croire Pureté car elle aperçoit une silhouette, mais cet être disparaît dans la nuit pour reprendre soudainement sa matérialité devant elle.

    - Bienvenue à Ilmatar, demoiselle, la Cité des Vents, je vais vous mener jusqu’à la reine.

    Il fait demi-tour pour se fondre de nouveau dans les airs. Il la mène sans un mot à travers de multiples ruelles d’un blanc immaculé qui serpentent tout le long d’une colline, tout en haut de laquelle se trouve un palais orné d’innombrables tours. L’être qui l’accompagne, ainsi que Pureté pourra le remarquer, ne se fond pas exactement dans les ombres, à l’image de Pureté, mais plutôt dans les airs. Chaque geste le rend évanescent, vaporeux et il retrouve de sa fixité, ou du moins un semblant, lorsqu’il cesse de bouger. Ils croisent quelques êtres semblables éclairés par la lumière de rares torches, qui regardent Pureté passer avec curiosité.

    Arrivé tout en haut de la colline, ils arrivent sur un vaste perron donnant sur les portes du palais. Sur celles-ci se trouvent deux gardes qui laissent les deux êtres passer, en leur jetant un petit coup d’œil. L’être indique à Pureté de le suivre à l’intérieur du palais. Ce dernier est constitué de pierres blanches parsemées, ses couloirs sont parsemées de statues et de rares ornements finement ciselés. Quelques tentures sont accrochées aux mures et colorant le chemin de petites touches guillerettes qui réchauffent l’ambiance du lieu. Ils arrivent finalement dans une salle relativement grande dans laquelle sont accrochées plusieurs tapisseries finement ouvragées, ajoutant des pointes de bleu, de rouge, d’or et d’argent. Une table pleine de victuailles diverses et pour tous les goûts trône sur un côté tandis qu'une autre table se trouve au milieu de la salle, sur laquelle repose une carte d'Elysian,

    Dans la pièce se trouvent une femme fine à la peau noire qui semble par endroit marbrée de feu et ornée de volutes rougeoyantes. Du haut de son front s’élèvent deux grandes cornes recourbées, elles aussi parcourues de motifs enflammés. Une robe aérienne, irisée de rouge et de noir épouse ses forme, libérant sa gorge et ses épaules en ne s’attachant qu’à l’aide de fines bretelles. Elle semble prise dans une discussion avec un autre être, un earion. Il y a dans la pièce une troisième personne.

    C'est une femme, dont la chevelure est d’un blanc neigeux, encadrant un visage d’albâtre aux yeux turquoise brillants d’un éclat rare et à la peau lisse, à l’image de celle des elfes qui ne vieillissent jamais. Il se dégage d’elle une douce bienveillance teintée de sagesse et de force, rehaussé par un maintien altier cependant dépourvu de condescendance. Au contraire, elle apprécie la venue des guerriers avec un sourire de bienvenue orne ses lèvres d’un rose pâle et un éclat amusé dans les yeux. Tout son être semble perpétuellement osciller entre volutes aériennes et matérialité, comme s’il hésite entre les deux états.

    Elle ne porte aucun bijou, aucun ornement à l'exception d'un simple pendentif relié par un lien de cuir.

    C’est vers cette dernière que l’être mène Pureté. Il incline la tête à l’égard de la femme.

    - Voici Pureté, elle vient de la part de Telam. Et voici la reine Aaria’Weïla d’Ilmatar.

    Cette dernière observe Pureté en esquissant un sourire de bienvenue.

    - Bienvenue à Ilmatar, Pureté. Vous devez être fourbue après tout ce voyage, n’hésitez pas à vous servir à ce buffet. Commence se fait-il que Telam ne soit pas avec vous ? Que vous a-t-il dit de la situation ?


Ilmatar – Balcons

Pour Faëlis

    Malak éclate de rire aux premières paroles de Faëlis.

    - Oh, je ne me fais pas de bile pour elle, elle trouve ses amusements où elle peut, ses goûts sont parfois étranges. Nah, y’a pas vraiment d’opposition entre les éléments, de petites querelles de santé entre eau et feu, mais guère plus. Ils sont trop placides pour aimer le sport. Parfois on réussit quand même à un titiller un assez pour qu’il sorte le typhon, alors là on s’amuse bien.

    Jillian sembla un instant pensif face à l’idée émise par Faëlis, tandis que Malak haussait simplement les épaules.

    - C’est une idée qui vaut le coup d’être essayée, il faudra en toucher deux mots à Niyx, s’ils n’y ont pas pensé, mais je crains que leur perception du drainage ne soit pas assez fine pour que nous puissions en faire une cartographie.

    Sa seconde question arracha un éclat de rire à Malakbêl.

    - Des créatures élémentaires ? Vous en avez devant vous ! Mais sinon, non, y’en a pas d’autres, ou alors pas à notre connaissance.

    Faëlis proposa qu’ils se rendent sur le balcon, ceux à quoi les deux hommes opinèrent. Ils menèrent Faëlis sur les balcons surplombant le jardin, se dirigeant vers ceux qui s’étendaient à gauche. Il y avait en effet un banc, qui cependant ne permettait pas de voir le jardin. Malak et Jillian s’appuyèrent nonchalamment chacun sur l’une des colonnades, à côté du parapet.

    - Avec toute la lumière que vous faites, on pourrait penser qu’on ne verrait pas les étoiles. Au moins on a pas besoin de torche… Par contre heureusement que ce n’est pas la saison des moustiques… Enfin, je dis ça pour vous, paraît que j’ai le sang trop chaud pour eux.

    Jillian poursuivit la discussion entamée à l'intérieur.

    - Pardonnez-moi, je n’avais pas vu votre arbalète. Si c’est une épée que vous voulez, je pourrai vous en faire parvenir une. Quelles sont vos motivations pour venir sur Elysian ?


Ilmatar – Les jardins

Pour Kerenn

    L’Ishtar secoue la tête en réponse aux premières paroles de Kerenn.

    - Aaria’Weïla a connu plus d’ombres qu’aucun d’entre nous, bien qu’il ne m’appartienne pas d’en parler. Non, je ne faisais pas référence à elle, mais à ma sentence.

    A ses secondes paroles, Yuralria hausse légèrement un sourcil, mais ne semble pas saisir la portée du compliment.

    - L’ombre attire l’ombre, peut-être en sera-t-il autrement sous ma forme diurne. Ressembler à une sindel ? Je l’ignore, Cromax et vous êtes les premiers que je vois et vous semblez déjà fort différents l’un de l’autre.

    Son sourcil s’abaisse pour répondre à la suite des questions de Kerenn, mais elle esquissa un léger sourire, une lueur d’amusement dans le regard.

    - Moi ? Tisser les ombres qui nous entourent ? Non… regardez mieux, ce sont elles qui se tissent d’elles-mêmes autour de nous, elles nous reconnaissent, les fluides répondent à notre nature. Mais je suis tisseuse d’ombre et de lumière pour les miens, en effet.

    Son sourire disparaît pour redonner à son visage ses traits neutres.

    - Non, je suis née bien après le Crépuscule des Dieux et je n’ai eu que de vagues échos de votre déesse et de la fin de votre monde, mais c’est quelque chose de très lointain pour nous, d’abstrait. Sur Elysian les fluides d’ombre et de lumière ne sont pas si différents l’un de l’autre qu’on le penserait. Ils se meuvent chacun de leur côté, mais ils sont bien trop dépendant de l’autre pour que l’on puisse les différencier. L’un ne peut exister sans l’autre.

    Lorsque la main de Kerenn se porta sur le visage de Yura, elle écarquilla les yeux et eu un léger tressaillement, comme si ce geste était très curieux pour elle, sans être déplaisant pour autant. Finalement, elle eut un petit sourire, discret, et leva une main avec laquelle elle effleura le bras du géant, sans cependant le toucher, mais ce bref effleurement suffit à faire crépiter l’ombre de quelques éclats lumineux. Elle laissa retomber sa main le long de son corps.

    - Vous devriez apprendre et comprendre de ces changements que vous venez de subir, ils sont récents, et votre ressenti s’en trouve bouleversé. Laissez vos émotions se faire à votre double nature, ceux qui en ressortiront n’en seront que plus vifs et plus vrais, et vous même serez de nouveau plus assuré de votre ressenti.


Ilmatar – Tour d’Abandon

Pour Cromax

    Sur l’étagère, Cromax peut lire différents titres, certains semblent être des récits politiques, historiques. Voici les titres de plusieurs ouvrages : « Illyria : l’enclave commerciale », « Le besoin d’autarcie des lutins et des elfes », « Les faerions, mythe ou réalité ? », « L’incarnation d’Aaria’Weïla », « Les Parvenus, où comment notre magie fut volée », « Mille et une façons de cuisiner élémentaire » et « L’Alcool pour les nuls, le pourquoi et le comment du Tuuli ».

    Ixtli observe Cromax s’approcher d’elle, mais se dérobe à son approche pour se diriger vers l’une des portes qu’elle ouvre pour aller sur le balcon. Les deux lunes éclairent les alentours de la cité d’Ilmatar, illuminant des pics dont les plus hauts se parent d’une corolle blanche dessinée par la neige. A l’aplomb se trouve le lac dans lequel les deux lunes se reflètent. Il est possible de voir, au nord-est, la chaîne de montagne décroître pour laisser place à une large vallée de l’autre côté de laquelle s’élèvent de gigantesques monts. Dans toutes les autres directions, ce n’est que l’obscurité de la nuit, percée par les lunes et les étoiles qui dominent. Quoi qu’au loin, à l’ouest, il est possible d’entrevoir un orage barrant l’horizon, illuminant les cieux d’éclairs vivaces.

    - C’est un nom que j’ai donné à cette tour alors que j’étais enfant. Au début elle s’appelait Tour de Givre, mais j’y venais lorsque j’étais triste ou mélancolique, lorsque je recherchais l’abandon et l’oubli des livres et des beaux paysages. Aaria me l’a bien vite laissée et elle est devenue mon perchoir, mon aire de la cité des Airs.


[Kerenn - xp : 2,5 (post)
Cromax - xp : 2,5 (post)
Faëlis - xp : 1 (post) + 0,5 (proposition)
Earnar – xp : 0,5 (post)
Pureté - xp : 1 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 18:19 
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Je hausse un sourcil étonné lorsque Yuralria me révèle que la reine Aaria a connu plus d'ombres qu'aucun autre élémentaire présent, n'ayant pas perçu en elle ce côté sombre souvent présent chez les êtres qui ont vécu des temps de ténèbres. Pensif, je me rappelle avoir songé qu'elle devait posséder une grande force intérieure en la rencontrant, les paroles de l'Ishtar donnent à cette supposition une toute autre dimension encore. Je m'abstiens néanmoins de questionner plus avant mon interlocutrice, ses mots sans équivoque indiquant clairement que si je veux en savoir plus à ce propos, c'est à Aaria en personne que je dois m'adresser.

L'Ishtar semble un peu étonnée de mes paroles suivantes, elle semble supposer que je me sentirais peut-être moins proche d'elle sous sa forme diurne, arguant que Cromax et moi sommes d'ailleurs fort différents. Je ne peux m'empêcher de rire légèrement en lui répondant:

"Cromax est une légende vivante, pour mon peuple. Un puissant Seigneur comme il y en a peu sur Yuimen. Je pense que vous êtes forts chanceux qu'il soit venu. A mon avis, il est votre meilleur espoir parmi tous ceux arrivés de Yuimen. Nul ne lui ressemble pour ce que j'en sais mais, quoi qu'il en soit, c'est pour moi un honneur et un privilège d'être à ses côtés pour cette mission."

Plus sérieusement, je rajoute d'une voix douce:

"Il faisait jour lorsque nous sommes arrivés, Yuralria."

Visiblement amusée par ma question suivante, elle m'assure n'être pour rien dans cet étonnant phénomène d'ombres, m'expliquant que les fluides répondent simplement à notre nature. Elle ajoute toutefois être une Tisseuse pour les siens, ce qui m'intrigue au plus haut point. Puis elle m'apprend être née bien après la chute des dieux d'Eysian, et n'avoir jamais connu mon peuple, toutes ces histoires n'étant pour elle, pour eux, qu'une abstraction lointaine. Ses paroles suivantes me tirent un hochement de tête approbateur, que serait le jour sans la nuit, et réciproquement? Ainsi, ce qui se révèle en moi serait de même nature...je trouve à cette idée quelque chose de rassurant, il est plus aisé de considérer que je suis dorénavant plus complet que de penser que je suis divisé entre deux nature totalement contraires qui ne pourraient que s'opposer. Voilà une piste sérieuse pour recréer mon équilibre mis à mal! Mais tout le travail reste à faire et c'est à cet instant que mon trouble me pousse à frôler son visage d'une main, à cet instant qu'une effroyable anxiété me gagne, ai-je été trop loin?

Yuralria ouvre grand ses yeux d'or liquide, tressaillant légèrement de surprise, et mon coeur manque un battement dans ma poitrine à cette réaction. Le temps semble s'être ralenti et j'attends dans un état second la réplique cinglante, la réaction virulente, qui ne saurait manquer de suivre...

Un léger sourire, discret, ourle ses lèvres. Sa main se lève pour venir frôler mon bras. Elle ne me touche pas vraiment, et pourtant son geste est pour moi comme une caresse infiniment douce, tout juste esquissée, je n'en reviens pas! C'est à peine si je réalise que son mouvement attise les éclats lumineux qui tissent leurs arabesques dans mes volutes d'ombre, déjà son bras regagne sagement sa position le long de son corps, ai-je rêvé?! J'ai la gorge sèche, et ce n'est que lorsque elle reprend la parole que je réalise que j'en ai oublié de respirer depuis que mes doigts ont frôlé sa peau...

Je l'écoute avec une extrême attention malgré mon trouble, examinant mes émotions à l'aune de ses mots, de ses conseils, pendant quelques instants.

(Bouleversé, oui, sans aucun doute...et mon assurance habituelle...réduite à néant, bien forcé de l'admettre...Mon ressenti...bonne question. Qu'est-ce que je ressens, au juste? Des émotions, des sentiments, inconnus, ou...presque. Du plaisir, déjà, à parler avec elle, à être dans ces jardins magnifiques, sur Elysian, en sa compagnie. Hum, c'est un début, mais le reste? Du respect, pour elle, pour cette reine, pour ces peuples en général, ne sont-ils pas comme moi des survivants, d'après ce que j'ai appris? Mais encore? Hum. Il y a bien autre chose...mais ça, c'est la première fois...quel mot mettre dessus? Dieux, je ne peux quand même pas lui demander de m'expliquer ce genre de choses...mais à qui, alors? Cromax? Moui, sans doute connait-il tout ça, mais je me vois mal l'ennuyer avec de telles interrogations...A tout prendre...je préfèrerais que ce soit elle qui m'apprenne, mais le peut-elle? Probablement, elle dissimule ses émotions mais la manière dont elle en parle...dit qu'elle les connait, qu'elle les éprouve...Mmm. Un pas après l'autre.)

Je prends une ample respiration, contraignant mon esprit en ébullition à s'apaiser ainsi que j'ai appris à le faire voilà tant d'années, ce qui me permet de retrouver un semblant de calme bienvenu. Il n'en faut pas plus pour que mes lèvres dessinent un franc sourire, simple et tranquille, que je peux accepter de laisser paraître sans en être mal à l'aise cette fois, ce qui est déjà une amélioration notable. Je réponds à Yuralria d'un ton doux, mais assuré:

"Je dois apprendre et comprendre, en effet. J'ai appris à enchaîner émotions et sentiments voilà des siècles, cela était nécessaire, simple question de survie. Au fil du temps, c'est devenu une habitude, j'avais de moins en moins besoin d'y penser. Et puis, à force...je suppose que cela a presque cessé de se manifester, il n'y avait simplement aucune place pour ça. Mais aujourd'hui, je crois que je pourrais survivre...en les laissant s'exprimer. Seulement, je ne sais pas mettre des mots précis sur ce que je ressens, je connais les mots évidemment, mais j'ignore lequel associer à quoi."

Un instant de silence, alors que je réfléchis à la façon d'exprimer ce que je souhaite lui dire, puis je me lance, poursuivant en la regardant bien en face:

"Il y a quand même une chose dont je suis certain: je vous apprécie beaucoup, bien que nous fassions tout juste connaissance. Je serais heureux que vous m'appreniez...ce que sont ces sentiments, ces émotions, vraiment. Mais dans mon ignorance, je sais que ce sont souvent des choses...intimes, qu'on ne partage pas forcément avec le ou la première venue. Aussi, si cela vous gêne, dites-le franchement. Je comprendrais fort bien."

Je lui souris calmement pour appuyer mes dernières paroles, puis avec un éclat amusé dans le regard, je rajoute:

"Mais assez parlé de moi! Parlez-moi de vous, j'ai envie de mieux vous connaître. Êtes-vous heureuse, ici, à Ilmatar? Vous êtes, m'avez-vous dit, une Tisseuse d'Ombres et de Lumières, en quoi cela consiste-t'il au juste? Et ce beau tatouage que vous portez, que signifie-t'il? Parlez-moi de votre peuple, de vos coutumes, de votre vie, voulez-vous?"

Une petite moue d'auto-dérision légèrement contrite sur le visage, j'achève ma pléthore de questions par ces quelques mots prononcés sur un ton mi-figue mi-raisin:

"Oh, et si je suis indiscret, envoyez-moi paître sans remords, surtout!"

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 18:32 
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Hétéroclite est la collection d’ouvrages peuplant les étagères de la bibliothèque. Des titres se forcèrent à mon regard, les uns attisant ma curiosité, les autres me faisant juste sourire. Je me promets qu’à des heures perdues, je repasserai ici, avec ou sans Ixtli, pour me renseigner davantage sur ce que certains tomes contiennent.

« Illyia, l’enclave commerciale » promet d’être à la fois pompant et rébarbatif, mais peut contenir de précieuses informations sur notre prochaine étape majeure de voyage. Cette cité semble être le centre névralgique de bien des choses, ici sur Elysian. Une sorte de Kendra Kâr locale, mais qui reprendrait également les territoires de Tulorim. Je fronce les sourcils, me rappelant des années de guerre entre les deux puissances aujourd’hui taiseuses de leurs anciennes rancœurs devant une ennemie commune plus forte. Fadaises inconsidérées : Tulorim n’aurait jamais dû perdre son besoin d’indépendance face à ses anciens colonisateurs. Ils se trompent d’ennemis. Oaxaca n’a rien contre la cité d’Imiftil. Bien au contraire, je sais qu’elle y prendrais davantage exemple que Kendra Kâr, qu’elle exècre pour l’ordre et les règles qu’elle représente. Je dois être celui qui fera pencher la balance, qui ouvrira les yeux de cette cité qui m’est chère face à une vérité qu’elle ne veut pas connaître. Qu’on lui a interdit de connaître, à cause d’une anti-publicité de génie lancée par la cité blanche pour diaboliser la Reine Noire et ses mœurs violentes et chaotiques. Mais pour l’heure, je dois surtout m’y faire un nom, m’y faire une image et plus que de la réputation : de l’influence. Et pour ça, entre autres, je dois sauver ce monde. Illyria sera-t-elle semblable à Kendra Kâr, grande cité d’état, capitale pompeuse et altière tenant haut son cou au-dessus des plébéiennes cités à sa croupe ? Sera-t-elle ce même parangon des règles et des lois, où le chaos prend peur d’être avalé par l’injustice d’un régime trop rude ? Les événements qui s’y préparent vont pourtant dans le sens d’un chaos probable. Serait-ce une libération pour elle qu’elle y tombe ? Tout ça est encore à déterminer, bien sûr.

Le second livre a l’air tout aussi gonflant, en plus d’être potentiellement inutile pour ma quête. « Le besoin d’autarcie des elfes et des lutins ». Un essai anthropologique et sociologique sur des mœurs incomprises et étrangères, sans doute. Peu d’intérêt à lire, selon moi. On ne s’intéresse pas vraiment à un peuple si on ne fait que lire les récits de concitoyens pour qui ils sont tout aussi étrangers, amenant un regard totalement subjectif sur leurs manières de vivre. Pour s’y intéresser vraiment, il faut s’y rendre, vivre avec eux, les observer sur le long terme. Devenir eux, avant de se faire le moindre avis. Mas pour ça encore faut il en avoir le temps, et ma vie trépidante ne me laisse pas tant l’occasion ni le temps de m’arrêter si longtemps dans des régions inconnues.

(C’est surtout que tu te ferais chier au bout d’une semaine.)

Probable. Très probable, même. Mais au moins aurai-je essayé. La probabilité que je me pose un jour sur un arpent terreux fixe, à vivre paisiblement les doigts de pieds en éventail est tellement faible qu’en vérité, elle ne m’a jamais traversé l’esprit sérieusement. Vivre à cent à l’heure, ou périr en le faisant. Je ne vois pas d’autres options. Et d’un coup, je me demande, alors que la jeune aigail se dérobe à mon approche pour fuir vers le balcon, dont elle ouvre une porte à la volée, faisant entrer l’air frais de la nuit et des hauteurs dans ce petit antre confortable. La flamme de la torche vacille une fois de plus, alors que la question me martèle les tempes : que fais-je ici ? Qu’est-ce que je fais ici à courtiser une inconnue, si attrayante soit-elle, comme un galant courtisan n’ayant que l’amour aux lèvres et la bouche en cœur. Qu’ai-je à gagner en brisant le cœur de la jeunette, qui le sera si elle ne s’est déjà pas offerte ? Qu’espéré-je en la suivant là dans sa haute tour ? La séduire, oui. Mais à quel prix ? Ne suis-je qu’un monstre, de la vouloir pour moi si elle ne le souhaite pas ?

(Hé. Depuis quand ce genre de trouble t’arrête, trublion des jupons !?)

(Je la respecte. Je ne souhaite pas la prendre puis la jeter comme n’importe laquelle de mes amantes, si elle ne le souhaite pas elle-même.)

(C’est ce que je craignais. Tu te ramollis avec l’âge, mon pauvre. L’amour galant n’est pas pour toi, et tu le sais aussi bien que moi.)

Oui, je le sais. Et pourtant… Et pourtant l’espoir existe, tant que la vie coule dans mes veines. Mais je ne le forcerai pas, cet espoir. Je ne chercherai pas à obtenir ce qui ne m’est pas dû. Je passe mon regard sur une nouvelle couverture : « Les faerions, mythe ou réalité ? ». Elle me fait sourire doucement. La dénomination officielle des faeras locales ? C’est étrange, qu’elles soient ainsi masculinisées, alors que je les voyais surtout féminines.

(Assexuées, s’il-te-plait !)

(Oui, c’est cela. Tu es aussi asexuée qu’un escargot transsexuel se posant des questions sur son genre.)

Ne l’ai-je pas culbutée comme je l’aurais fait avec une femme, après tout ? Mais j’avoue que me concernant, le concept est particulier, puisque homme à la base, je me suis moi-même fait prendre comme une femme à plusieurs reprises. Mais trêve de poésie métaphysique (Haem), un nouvel opus m’attend déjà, alors que mes pas glissent à la suite de ceux de l’ondine délicate pour la rejoindre. « L’incarnation d’Aaria Weïla ». Voilà un volume qu’il me sera plaisant de parcourir, pour en apprendre plus sur cette fameuse reine. De quoi faire passer de longues heures nocturnes à attendre le réveil des dormeurs. Les élémentaires ont-il un cycle plus proche de celui des humains, ou semblables à celui des elfes, ne nécessitant aucun sommeil, mais une méditation plénière rassérénant les sens.

(Foutaises. Ça n’a beau pas être utile, purée c’que c’est bon d’dormir.)

Quoi qu’il en soit, je ne pense pas quitter cet endroit sans avoir feuilleté l’ouvrage ou sans l’emporter avec moi, emprunt temporaire, bien entendu. Tout le monde ne se gausse pas d’être un voleur sournois. C’est vrai, quoi. Je vole les cœurs, pas les objets. Et je le fais au grand jour, suivant la bonne volonté de leurs propriétaires.

Tout en écoutant la réponse de la jeune aigail, je continue à parcourir sommairement les titres des ouvrages. Elle dit être l’instigatrice du nom de cette tour lorsqu’elle était enfant. Sa précédente appellation, Tour de Givre, ne lui convenait que peu alors qu’elle venait ici pour trouver la chaleur de l’abandon dans l’oubli que lui procuraient les livres et vastes paysages lorsqu’elle était triste et nostalgique. Elle se compare ensuite à un rapace qui aurait fait de l’endroit son aire, jouant sur les mots en citant la cité de l’air. Je souris, amusé par ses propos et opinant du chef. Une question, plus humoristique que réellement intéressante, s’échappe de mes lèvres sans que je ne puisse la retenir.

« Votre aire ? L’on dit que les rapaces n’y ramènent que leur nourriture et leurs proches. Dans quel type de catégorie me rangeriez-vous ? »

Je tombe justement sur un nouveau livre nommé « Comment cuisiner élémentaire ». Je me demande, plus sérieusement cette fois, si l’elfe est une spécialité locale, servie en carpaccio ou en marinade. D’aucun diraient que notre viande fine et gouteuse ne trouve son essence idéale que lorsqu’elle est farcie de pommes, et rôtie à la broche. Je n’ai pour ma part jamais compris de telles allégations, ne m’étant jamais essayé à l’anthropophagie. A tester, à l’occasion. Je pourrai peut-être discuter recettes avec Ixtli, dépendamment de sa réponse. De mon observation actuelle, en tout cas, je peux noter que les sylphes sont majoritairement frugivores. Mais tous les élémentaires ne doivent pas avoir le même régime, ne fut-ce qu’en ayant été témoin de la tronche paniquée de Yuralria face au fruit proposé par le pédant Faëlis.

Un titre, encore, attire mon attention. « Les Parvenus, ou Comment notre magie fut volée. » Un ouvrage humain, sans doute, visant à polémiquer sur la responsabilité élémentaire dans ce dossier épineux. Peu pertinent à parcourir du regard, en vérité, si ça n’est là qu’un pamphlet subjectif n’englobant qu’une vision étriquée de la situation vécue alors par les peuples d’Elysian. Si j’en crois les réponses d’Aaria’Weïla, bien entendu. Mais l’heure n’est plus aux rédactions de tranches de livres. Mon hôtesse m’attend, languissante sur son balcon nocturne, et je l’y rejoins sans plus tarder, prenant une ample inspiration en sentant l’air frais m’emplir les poumons, gifler doucement mon visage et emporter mes mèches vers l’arrière de ma tête.

Ah, voilà pourquoi le vent est bon, et pourquoi il est si pertinent que je sois de cet élément : quel sentiment de liberté, quelle ivresse ressentie à la moindre brise, quelle force pourtant, dans la moindre bourrasque ! Libre, fort et… coquin parfois, soulevant les jupes aériennes des filles non moins légères. Mon regard, admiratif, ne se cantonne plus à la beauté de ma compagne de ce soir. Au loin, un orage vrombit, les éclairs striant de temps à autre les cieux sombres presque mauves. La double lune éclaire quant à elle les toits immaculés de la cité qui nous entoure, et en haut de laquelle nous nous trouvons, la dominant sans qu’elle le sache. Je regarde alors le vent s’engouffrer dans la chevelure particulière de l’aigail, sans pouvoir m’empêcher de sourire à nouveau.

« C’est un endroit fort beau. Je comprends que vous l’aimiez. »

Et mes yeux se perdant à nouveaux sur les vastes contrées, monts et vaux à peine visible dans ces ténèbres, je soupire d’aise en m’appuyant nonchalamment sur la rambarde du balcon.

« Mais parlez-moi de vous, Ixtli. Vous me citez la mélancolie, mais il n’y a que la joie qui perle de votre sourire. La malice. Qu’est-ce qui vous anime, aujourd’hui ? »

Mais ma voix s’étouffe dans ma gorge, alors que ma mine redevient sombre.

« Si ce n’est bien sûr l’inquiétude pour vos semblables. »

Je me tourne vers elle, et lui attrape doucement les mains pour les tenir dans les miennes, alors que je déclare :

« Je n’aurai de cesse de vous aider à arranger ce souci, mais pour cela j’ai besoin d’être accompagné de personnes de confiance, qui sauraient, de par leur expérience de ce monde, m’éclairer de leurs lumières. J’ai envie que vous soyez celle-là, Ixtli. Votre volonté, votre bienveillance et votre motivation contagieuse seront autant d’atouts pour moi dans cette aventure. Vivez-là avec moi, si vous le voulez bien. Que tout ceci ait un sens, cette union de deux mondes qui s’entraident. »

Le vent, mes mots, mes inquiétudes… Voilà qui m’assèche la gorge, et l’appel de la flasque d’alcool sur la table-basse se fait sentir. Au même titre que me revient le titre du dernier ouvrage observé rapidement : « L’alcool pour les nuls, le pourquoi et le comment du Tuuli ». Le Tuuli. Sans doute le nom de ce breuvage qui me monte si aisément à la tête, tout vomlatile qu’il est. Mais pour l’heure… mes mains sont prises par la prise lâche et douce que j’ai sur celles de la jeune Ixtli.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 18:59 
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Les portes de la ville s'ouvrent laissant passer une silhouette qui disparaît aussitôt. Méfiante, j'observe les alentours pour voir finalement un être se matérialiser devant moi.

« Bienvenue à Ilmatar, demoiselle, la Cité des Vents, je vais vous mener jusqu’à la reine. »

Il fait demi-tour et repart comme il est venu, me menant aux travers des ruelles jusqu'à un château aux tours blanches : sûrement celles que je pouvais voir au loin. Il semble vaporeux, mais pas comme moi, non, qui ne suis que parcourue de quelques volutes noires, lui est vraiment informe, comme s'il était fait de vent. Nous croisons sur le chemin plusieurs êtres semblables - bien que possédant une présence plus physique que celui que je suis - et je me demande si tous les habitants de la ville sont affublés du même don ou s'ils sont un genre de corps de garde, choisis pour cela.

J'obtiens très vite la réponse, lorsque deux gardes nous laissent pénétrer dans le palais : ils sont tout aussi vaporeux, bien que "stables". L'être informe me fait signe de continuer à le suivre à travers les couloirs blancs et parsemés de quelques statues et ornements ; je ne suis pas une grande adepte du blanc, mais il faut reconnaître que c'est beau. Nous arrivons finalement dans une salle plutôt luxueuse, ornées de quelques tapisseries et surtout d'une table remplie de victuailles. Surtout, oui, car le voyage a creusé mon estomac.

La pièce est pratiquement vide de monde, ne comportant qu'un earion et une créature étrange que je n'ai jamais vu jusqu'à présent, humanoïde et clairement féminine, la peau noire et feu et affublée de deux énormes cornes recourbées. Sans compter celle pour qui je suis là, je suppose, une femme très belle aux longs cheveux neiges et aux yeux turquoises. Je devine qu'elle est la reine en un seul coup d’œil tant sa présence m'éblouit, et ce malgré la sobriété de son accoutrement.

L'être informe me mène jusqu'à elle et lui adresse la parole d'un ton dénué de déférence inutile.

« Voici Pureté, elle vient de la part de Telam. Et voici la reine Aaria’Weïla d’Ilmatar. »

Alors qu'elle me sourit avec bienveillance, je remarque que le corps de la reine oscille entre les ondulements vaporeux de ses serviteurs et une présence bien physique.

« Bienvenue à Ilmatar, Pureté. Vous devez être fourbue après tout ce voyage, n’hésitez pas à vous servir à ce buffet. Commence se fait-il que Telam ne soit pas avec vous ? Que vous a-t-il dit de la situation ? »

Ne goûtant pas vraiment les codes exagérés des cours Yuimeniennes, je me risque à une approche plus familière, notant une certaine humilité qui me plaît particulièrement chez cette femme.

« Bonjour Ma Dame, je vous remercie, j'irais me servir plus tard. L'instructeur Telam est resté avec un autre compagnon de route qui s'est avéré plus... faible, » fais-je avec tact. « Il m'a indiqué le chemin à suivre pour que je prenne de l'avance. Il ne m'a pas dit grand chose, à peine ai-je pénétré dans la milice que nous nous élancions à travers le fluide jusqu'ici. Il n'a pas non plus su en dire beaucoup à propos de ça, » ajoute-je en secouant mon bras pour montrer les volutes sombres qui s'en dégagent. « Pouvez-vous m'expliquer tout depuis le début ? Quelle est la mission ? Comment je fais disparaître ça ? Où sont les aventuriers qui m'ont précédés ? »

Me rendant compte que je pose beaucoup de questions sans lui laisser le temps de répondre, je me mords la lèvre, gênée. Pour une raison qui m'échappe, je n'ai pas très envie qu'elle ait une mauvaise opinion de moi. Elle me subjugue, je suis conquise.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 21:48 
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Malak éclata de rire. Sous ses dehors sinistres, il avait l'air bon vivant. D'après lui, sa sœur trouverait bien à s'amuser. Quant aux élémentaires de l'eau, il n'y avait pas de réel problème, juste un certain ennui vis-à-vis de leur personne « peu sportives ». Cela fit rire l'hinïon.

« Pourtant l'ambassadrice s'est porté fort fougueusement à notre rencontre, et je doute qu'elle parvienne à passer une nuit chaste, au vu des réactions du groupe ! »

Jillian, plus posé, exprima son intérêt, teinté de doute, sur l'idée de l'elfe. Et, tandis qu'ils se dirigeaient vers un balcon, l'ekhi précisa ne jamais avoir entendu parler d'autres créatures élémentaires. Cependant, il ne semblait pas totalement sûr. Étrange. Connaissait-il si peu son monde ? Enfin... Faëlis connaissait ça. Il savait aujourd'hui qu'il savait bien peu de choses sur le monde, et pourtant, à la cour de Cuilnen, il serait passé pour savant auprès de bien des nobles par le seul fait qu'il savait reconnaître les baies comestibles ! Quelle tristesse que les gens ne s'intéressent pas davantage au monde qui les entoure...

Le balcon se révéla un lieu fort tranquille, donnant sur un jardin des plus charmant et bien entretenu. Il s'accouda au parapet pour les observer, oubliant ses jambes douloureuses pou se consacrer à un spectacle presque sacré pour une Nyris. Cela rappelait un peu les jardins familiaux, alimentés par les grandes serres de sa mère. Paradis des botanistes, et cauchemar parfois, quand on tombait sur une des monstrueuses créations de Leona. Faëlis n'avait jamais fait attention, considérant qu'il ne s'agissait que de plantes supplémentaires à la collection. Mais en y repensant, sa mère œuvrait au service de la reine. Elle avait dû emprisonner ces horreurs pour les étudier. Et pour tout dire, certains des pouvoirs dont elle faisait preuve indiquaient qu'elle avait dû apprendre des choses...

Faëlis secoua la tête et la leva vers les étoiles. Malak s'amusait de constater qu'on les voyait, malgré les flash impromptues de l'elfe. C'est vrai que ce phénomène, aussi merveilleux soit-il gâchait quelque peu la soiré. Mais quand il pourrait le maîtriser... quelle merveille !

Ses deux compagnons s'étaient adossés aux colonnes de part et d'autres, et, tandis que le général assurait qu'il pourrait lui fournir une épée et lui demandait la motivation de sa venue en Elysian, l'élémentaire se félicitait de l'absence de moustique, pour plaisanter sur la lumière de l'elfe. Il estimait cependant ne rien avoir à craindre, du fait de son sang chaud. Faëlis était gêné par la question du général, car la vérité était, il fallait bien l'admettre, peu glorieuse. Aussi, pour gagner du temps, il sourit à Malak :

« Chaud, je n'en doute pas. Surtout si vous êtes... un sportif. Ma propre famille est réputée pour son talent pour... les sports extrêmes. Personnellement, je les apprécie moins... mais je me demande quel genre vous pratiquez ? »

C'était peut-être dû à un esprit mal placé, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à de torrides parties de jambes en l'air entre esprits du feu. Cela devait valoir le coup d’œil ! Enfin, pas que d’œil...

Et bien sûr, de telles pensées l'amenèrent avec un naturel tout simplement navrant vers une question qu'il s'était posé à leur arrivée :

« Messire Jillian, pardonnez-moi si c'est indiscret, et bien sûr, rien ne vous oblige à répondre mais... mais sentit une vive complicité entre la reine et vous... Se pourrait-il... que vous soyez appelé à devenir roi un jour ? »

Puis, après une hésitation, il se décida à répondre à la question posée quelque temps plus tôt.

« Vous demandiez ma motivation pour venir ici... Honnêtement, et pour éviter les belles paroles dont s'enrobent trop de discours, elle se résume à cela : la gloire et le pouvoir. Entendre mon nom cité à côté du sergent Cromax, afin d'être accepté à la cour de Kendra Kâr, où il est si populaire, et ainsi me faire une nouvelle maison et m'y élever. Je préfère vous répondre crument, mais soyez sûr que mon soutient n'en sera pas moins indéfectible. »

Il se sentait légèrement cerné par les deux hommes, et son regard n'osa encore se lever vers les deux lunes merveilleuses qu'il voulait pourtant si ardemment contempler. Après un tel aveu, garder la tête droite était déjà un exploit. Mais sa décision était prise. Il n'allait pas mentir aux habitants d'un monde mourant. Tout comme il ne comptait pas les abandonner à leur sort.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
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Le thème de Faëlis


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