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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 8 Juil 2015 23:49 
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Ilmatar - Partout

Pour tous


Jet de dés - Arzebeth : echec.

Soudain, le ciel explose. La détonation, retentissante, vient du nord et rapidement un rougeoiement embrase le ciel nocturne. Elle est rapidement suivie par une deuxième, plus forte encore. Puis, durant plusieurs secondes, plus rien, à part cette lueur rouge, inquiétante, qui illumine les Crocs du Monde, telle une couronne enflammée, une auréole funèbre. Lentement, un panache de fumée s’élève à l’horizon et prend de l’ampleur, s’élevant comme un champignon et se répandant dans le ciel, masquant l’empyrée.

Quelques secondes plus tard, un tremblement agite Ilmatar. Les tours de la cité tiennent sans mal, mais les petites pierres les moins bien scellées des bâtiments s’arrachent tandis que certaines tapisseries s’effondrent au sol. Les aventuriers sentent le tremblement de terre sous leurs pieds. Le tremblement est suivit de deux autres secousses de même intensité, puis d’une dernière, plus calme.


Ilmatar – Salle du Conseil

Pour Pureté

    Aaria écoute les questions de Pureté avant de répondre, après avoir bu une gorgée.

    - Oui, je suis la première élémentaire constituée par Caelès, je suis reine depuis lors. Et non, il n’y a pas de roi parmi les Sylphes.

    Elle boit une nouvelle gorgée avant de poursuivre.

    - Nous avons connaissance de certains fluides, mais ils mènent sur des mondes stériles, sans vie possible, ou alors ne sont pas accessibles. Les Cité-Etats n’ont aucun fluide parmi eux et ils n’ont pas connaissance de celui-ci, que nous gardons au même titre que les tulorains la gardent chez eux, nous n’avons pas, sur Elysian, les moyens de le déplacer comme ils l’ont fait chez eux, quant à…

    Aaria’Weïla cesse soudain de parler et écarquille les yeux, penchant la tête sur le côté comme si elle écoutait quelque chose. Quelques secondes plus tard retentit l’explosion. Sans attendre, la reine se précipite hors de la pièce, faisant vaguement signe à Pureté de la suivre et ouvrant la porte qui mène sur le balcon où se trouvent trois hommes. L’un d’eux est semblable à un homme de haute stature, fier, les cheveux bruns et les yeux miel. Il est vêtu d’une cape et d'une armure stylisée, qui, si elle semble légère, n’en est pas moins efficace et c’est justement ce qui irradie de lui : un sentiment d’efficacité, de calme, non dénué d’une certaine puissance. Il s’agit là clairement d’un être pourvu de ressources en cas d’ennui, ce qui est attesté par l’épée bâtarde qu’il porte au côté, simple d’apparence, mais d’excellente facture et aux cals qui ornent ses doigts. Son visage que d’aucuns pourraient trouver beau est mangé par une barbe de quelques jours.

    Le second est un homme d’environ deux mètres à la peau entièrement rougeoyante, pourvu d’une barbe et de cheveux noirs en bataille et vêtu dans les tons bruns. Outre sa peau rouge, il possède deux petites cornes blanches qui ressortent de son front et contemple le ciel de ses yeux rouges habituellement sarcastiques.

    Le dernier homme est un hinïon à la peau illuminée d’une lueur vive, éclairant les alentours à l’image d’une bougie à la flamme blanche et éloignant l’obscurité, parfait contraire de Pureté qui semble au contraire attirer les ombres.

(Suite plus bas)



Pour Earnar

    Marikani cesse soudain de parler et se précipite vers la fenêtre, regardant le ciel vers le nord. Peut après, une intense détonation se fait entendre, suivie, rapidement d'une seconde.

    - Tu devrais te baisser, dit-elle, sans pour autant le faire elle-même.

    Peu après, d'intenses secousses agitent le sol, et si Earnar ne s'était pas baissé, ainsi que Marikani l'a suggéré, il se retrouve très déstabilisé, projeté vers le sol. Au bout de la quatrième, elles cessent.


Ilmatar – Les jardins

Pour Kerenn

    Yuralria ne recule pas lorsque Kerenn lui répond d’une voix rauque, mais ses yeux se plissent, comme s’ils essayaient de déterminer le degré de danger afin d’agir. Lorsque le sindel semble la reconnaître, ses traits se détendent. Elle prend les objets tendus par Kerenn et les observe avec grand intérêt, les faisant tourner dans ses mains.

    - Non, je n’avais jamais vu de tels métaux, bien que Jillian nous en ait parlé. Comment souhaitait-elle faire améliorer ces objets ?

    Elle les tend pour lui rendre, lorsqu’il pose une question qui semble lui arracher une expression de surprise.

    - Je n’…

    Elle s’arrête soudain avec un hoquet et écarquille les yeux.

    - Déjà ?!

    L’explosion éclate alors, et un rougeoiement emplit le ciel au nord, visible au travers des arbres. Yuralria se saisit alors de la main de Kerenn pour l’entraîner vers l’endroit d’où ils viennent alors que retentit la seconde détonation. Ils font quelques pas de plus avant que Yura ne s’agenouille sur le sol, faisant signe à Kerenn de faire de même. Le sol se met alors à trembler une première fois. Quelques secondes s’écoulent durant lesquelles Yuralria murmure, le visage redevenu impassible :

    - Ne bouge pas, cela va passer…

    La seconde secousse se fait sentir, puis la troisième, et enfin la quatrième. Yuralria laisse quelques secondes passer avant de se relever et d’entraîner de nouveau Kerenn à sa suite, vers le balcon.

(Suite plus bas).


Ilmatar - Balcons

Pour Faëlis

    Malak acquiesce à la réponse de Faëlis, puis ses lèvres s’ornent de nouveau d’un sourire sarcastique aux secondes paroles de l’elfe. A ses dernières, Jillian répond :

    - Je vais t’y emmener, suis-moi.

    Malak saisit Jillian par le bras, le regard fixé vers le nord, vers où est orienté le balcon et l’arrête ainsi.

    - Non, tu ne vas pas vouloir rater ça… Ça commence.

    Tout à coup, le ciel se déchire d’une intense détonation. Jillian, instinctivement, se baisse et porte la main à son épée, mais Malak, qui n’a pas détourné le regard du nord, ajoute.

    - Laisse ton cure-dent rangé, tu n’en auras pas besoin face à ça…

    La seconde détonation retentit, au moment où la porte de la salle du Conseil s’ouvre pour laisser Aaria’Weïla passer.


Pour Faëlis, Pureté et Kerenn

    Aaria’Weïla fait irruption dehors et s’approche du balcon, du côté de Jillian. A ce moment le sol tremble pour la première fois, la reine se retient au parapet et le Général se place instinctivement de façon à la retenir de tomber, quant bien même elle n’en aurait pas besoin et ils se baissent tous deux en se tenant par le coude. Ils font tous deux signe à Pureté et Faëlis de se baisser à leur tour. La seconde secousse retentit, puis la troisième et enfin la dernière. Malak ne bouge pas, les mains toujours fermement encrées sur le parapet et les jambes fixées au sol. Il essuie ainsi les quatre secousses sans bouger.

    Finalement, la reine d’Ilmatar se redresse, aidée autant qu’elle aide Jillian à se relever et indique aux autres qu’ils peuvent faire de même.

    - Cela commence déjà, Malakbêl ? dit-elle calmement à l’ekhi.

    Mais à ce moment, Yuralria suivie de Kerenn déboulent du jardin et montent les marches menant au balcon. Ce dernier est parcouru des mêmes volutes d’ombre que Pureté, bien que les siennes soient entrecoupées de veines et d’éclairs de lumière.

    Malakbêl n’a pas quitté des yeux le ciel et n’a toujours pas bougé, mais il répond :

    - Oui, l’Arzebeth vous envoie ses salutations.

    Au loin une montagne a perdu son sommet duquel s'élèvent à présent des gerbes de feu tandis qu'un grand panache s'en élève.


Ilmatar – Tour d’Abandon


Pour Cromax

    Ixtli répond aux caresses de Cromax par de nouvelles, mordant ses lèvres, son oreille, son cou. Elle attrape les bras du Sindel pour les poser au-dessus de sa tête, les retenant au niveau du poignet et se penche pour l’embrasser.

    Mais, soudain, elle s’arrête, les yeux écarquillés, et se redresse.

    - Ainsi cela commence, murmure-t-elle.

    Puis la détonation retentit. Ixtli se relève et se précipite, entraînant l’elfe avec elle, vers la porte qu’elle ouvre pour se retrouver sur le balcon de la tour d’Abandon, dirigée vers le nord. D’où ils se trouvent, Cromax et elle sont aux premières loges pour voir les premiers rougeoiements jaillir du sommet d’une montagne. Les mains d’Ixtli sont fermement posées sur le parapets, la jointure de ses doigt blanchissant alors retentit la seconde explosion, plus puissante que la première et accompagnée d’une gerbe de feu. Ils peuvent alors voir le sommet décalotté de la montagne et un panache de fumée qui s’en élève petit à petit, éclairé par les lunes et le rougeoiement du feu liquide.

    Soudain, Ixtli attrape Cromax et le force à se baisser et à se recroqueviller comme elle contre le mur, le plus loin possible du parapet quelques fractions de secondes avant que le sol ne se mette à trembler. Les secousses sont plus fortes en haut de la tour, et certains livres, dans la pièce, tombent des bibliothèques. Durant les secondes que cela dure, l’aigail ne bouge pas ni ne prononce le moindre mot. A la fin de la première secousse, elle attrape le bras de Cromax, l’incitant à ne pas bouger. Son regard est clair, déterminé. La seconde secousse se répand sur la terre, puis la troisième et une quatrième, plus faible que les autres. Ixtli se relève alors et retourne devant le parapet, observant le nuage de fumée qui couvre le ciel et le rougeoiement qui couronne la montagne.

    - Arzebeth s’est éveillé, murmure-t-elle.


Ilmatar - Chambres

Pour Guasina et Kalas


    Les deux premières détonations se font entendre et Birhû fait signe à Kalas de se baisser, lui expliquant calmement qu'il n'a rien à craindre. Peu après, le sol est agité de soubresauts et, lorsque les secousses s'achèvent, Birhû se dirige en clopinant vers la fenêtre et observe le ciel. Si Kalas l'imite, il verra une montagne décalottée de laquelle s'élève un grand panache de fumée et des gerbes de feu.

    - Je crois que ce n'était pas prévu...

    Pendant tout ce temps, Guasina dormait, bien que ses rêves furent agités par l'explosion



Pour Baratume


    Dans sa chambre, Baratume, à l'image de Guasina, ne s'éveille pas à l'aulne de tous ces évènements, bien qu'il les ressente dans son sommeil.



[Faëlis - xp : 0,5 (post)
Pureté - xp : 1 (post), 1 (questions)
Cromax - xp : 2,5 (post)
Kerenn - xp : 2,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 11:19 
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Inscription: Mar 30 Juin 2015 09:36
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Aaria'Weïla répond à mes questions, professionnelles comme personnelles, toujours sans s'offusquer. Elle dit être la première élémentaire créée par Caelès, ce qui amplifie un peu l'impression d'importance qui se dégage d'elle. Je suis satisfaite d'entendre qu'il n'y a pas de roi, bien que cela ne change pour l'instant pas grand chose à la situation ; malgré la forte impression qu'elle m'a faite, je ne la connais pas et elle ne me connaît pas – et je doute lui avoir fait le même effet qu'elle m'a procuré.

Elle me parle ensuite des fluides ; apparemment rien d'exploitable de ce côté là non plus. Je commence à être sceptique : les seuls coupables potentiels sont, pour le moment, les humains d'Elysian ; ils savent pourtant le danger que cela représente et n'ont apparemment aucun moyen d'utiliser directement le fluide. Tout cela me laisse perplexe. Il y a quelque chose qui ne va pas, j'ai beau ne pas apprécier outre mesure les humains, ceux-ci ont beau sembler aussi nauséabond que ceux que je connais, je n'ai pas l'impression qu'ils soient derrière cela, même s'ils sont les seuls que l'on peut décemment soupçonner jusqu'à présent. Ou peut être est-ce justement pour cette raison que je doute de leur implication ? Quel serait le meilleur moyen de commettre un méfait aussi visible tout en ayant assez de temps pour l'accomplir sans me faire attraper ? Réponse : les laisser explorer de fausses pistes.

Aaria'Weïla s'arrête au milieu d'une phrase et tend l'oreille vers le sol, les yeux écarquillées. Avant que je n'ai le temps de me demander ce qui a provoqué cette surprise, une explosion retentit. La reine me fait signe de la suivre et s'en va vers le balcon. Je m'exécute pour la retrouver en compagnie de trois hommes, un que je suppose venir de Yuimen, à en juger la luminosité ridicule qui se dégage de son corps, un homme au visage rougeoyant que je soupçonne être un élémentaire de feu, et un troisième, apparemment humain, mal rasé, à l'apparence plutôt impressionnante.

Tout à coup, le sol tremble violemment. Je vois Aaria'Weïla se retenir au parapet et l'humain mal rasé la retenir et l'aider à se baisser alors que je perds l'équilibre, manquant de tomber à la renverse. Je parviens finalement à me stabiliser et met un genou à terre pour encaisser les potentielles secousses à venir. L'élémentaire de feu ne semble pas désarçonné, se tenant droit comme un i. Je regarde d'un œil mauvais l'humain tenir doucement le coude de la reine, sentant une boule de haine poindre en moi ; il n'y a certes pas de roi mais cela ne veut pas dire que je ne dois pas la partager, je le comprends maintenant. Difficile de ne pas haïr les humains lorsque chacun de ceux que vous croisez vous posent des problèmes.

Quatre autre secousses nous assaillent avant qu'Aaria'Weïla et l'humain ne se redressent. Je fais de même alors que la reine s'adresse à l'élémentaire de feu qu'elle appelle Malakbêl. Elle semble s'être attendue à ces explosions, ce qui me laisse perplexe. Un nouveau couple arrive jusqu'à nous : un autre résident de Yuimen, au vu des volutes d'ombres qui s'échappent de lui – bien qu'elles soient, pour les siennes, parcourues de lumière – et une élémentaire d'ombre, je crois qu'Aaria les appelle des Ishtars. Le Yuiménien est un Sindel particulièrement gigantesque, tant en hauteur qu'en stature, et le muutos ne fait s'amplifier l'impression de dangerosité qui se dégage de lui. Je me demande si la femme qui l'accompagne est celle qu'Aaria'Weïla a appelé Yuralria lors de notre conversation.

Le dénommé Malakbêl répond à la reine. L'Arzebeth nous envoie ses salutations ? Visiblement ils ne nous ont pas encore tout dit ; et une explosion dans le ciel ne me semble pas être un détail que l'on omet si facilement.

« L'Arzebeth ? » fais-je avec intérêt. « Vous voulez dire que vous saviez qu'une énorme explosion allait survenir et nous secouer comme des puces ? »

Je ne peux contenir mon irritation ; il me semblait poli de nous prévenir.

« Et il y a quoi, exactement, à l'endroit de cette explosion ? »

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 12:47 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Au vu de la réaction de Birhû, Kalas bredouilla quelques mots d'excuses en tentant de faire comprendre au golem qu'il n'avait aucun doute de sa fiabilité.

"Pardonnez-moi si je vous ai offensé, ce n'était nullement l'effet désiré ! Je ne suis simplement pas encore très à l'aise avec mes pouvoirs, ces derniers m'échappent parfois."

La marche se termina devant une pièce à l'allure de chambre d'invité. Fort spacieuse pour la lutine, elle était néanmoins aménagée pour la recevoir confortablement sans qu'elle ne soit handicapée par sa courte taille. Birhû s'approcha du lit censé recevoir Guasina pour la nuit et Kalas accourut à ses côtés pour la poser délicatement sur les draps de velours. En l'attrapant au milieu du dos boisé de l'élémentaire, le jeune homme sembla un instant subjugué par l’innocence que renvoyait ce petit-être. Il pensa rapidement aux Sinaris de Dehant et se demanda si la taille n'avait pas un impact sur le fait d'être adorable comme une peluche.

(Nul doute qu'elle doit savoir jouer autant de ses charmes que d'une arme... Mais sa petite bouille est à croquer... Elle ressemble à une fée, comme dans les livres d'histoires...)

Birhû tourna son regard globuleux vers le Shaman et se mit à sa disposition pour répondre à ses questions, s'il y en a, avant de l'accompagner à sa chambre.

(Enfin le moment que j'attendais !)

Alors qu'il s'apprêtait à poser nombre d'entres elles, son interlocuteur abaissa la main comme pour lui demander de se baisser. Au même moment, deux formidables explosions retentirent de nulle part, secouant la chambre comme un fétu de paille. La secousse était telle qu'elle fit glisser Kalas à terre sans même pouvoir lutter.

"HAAAAAAAA ! Qu'est-ce qu'il se passe !!!"

Birhû le rassura en lui expliquant qu'il n'y avait rien à craindre d'un tel phénomène. L'assurance de l'élémentaire troubla quelque peu le jeune homme qui se demanda s'il s'agissait d'un événement logique sur ce monde.

"Si Elysian se met à trembler toutes les nuits, j'aurais préféré qu'on me mette au courant !"

Le sol s'apaisa de tremblements à vibrations, puis tout s'arrêta comme un calme après une tempête. Birhû s'avança en boitant vers la fenêtre de la chambre et regarda au loin comme si ce qui avait provoqué ces secousses se trouvait à l'extérieur. Kalas retrouva une certaine stabilité non sans mal et rejoignit le Golem la marche rapide, souhaitant trouver réponses à ses questions.

Son regard se porta presque automatiquement sur une immense montagne au sommet rougeoyant de laquelle s'échappe une immense colonne de fumée parsemée de projections enflammées. Le spectacle était fort impressionnant pour des yeux aussi jeunes, observant pour la première fois un phénomène semblable aux volcans en activité. Birhû, le regard toujours fixé sur la montagne en feu, semblait anxieux face à ce qui ce déroulait devant lui.

"Je crois que ce n'était pas prévu..."

Kalas entendit par là que, malgré l'assurance de l'élémentaire face à un tel spectacle, cela semblait de mauvais augure. Pour le Shaman, cela semblait être une des conséquences de la disparition des fluides sur Elysian. Dans ce cas, d'autres phénomènes naturelles étaient-ils à prévoir ? Kalas ne put attendre d'obtenir des réponses et questionna Birhû sans quitter l'éruption des yeux.

"S'agit-il de la première fois qu'une montagne explose sur Elysian ? Il doit y avoir un lien avec la disparition des fluides, si je ne me trompe pas... Il serait étrange que seuls les élémentaires soient touchés par les récents événements, surtout sur ce monde d'apparence... surnaturel."

Le Shaman détourna enfin le regard pour le poser sur Birhû.

"Le temps presse... Je pense que nous devrions nous mettre en route pour Barkhane le plus tôt possible."

En se retournant vers Guasina qui dormait toujours dans son lit, Kalas se remémora un instant ses compagnons et les autres personnes présentes dans le palais.

(J'espère que personne n'est blessé.)

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 16:59 
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Ses morsures sensuelles, ses caresses voluptueuses et enflammées, ses baisers extravagants. À chacune de mes amorces, elle répond et embraye de plus belle, enfonçant plus loin encore le clou de mon désir Plus que de l’envie, je la veux. Toute entière, nue contre mon corps, dans une union licencieuse qui ne fera rougir que les autres tant pour nous elle sera belle, intense, pure. Rha, ce que je la veux, elle contre moi et moi en elle, ses bras autour de mon corps et nos ventres se frottant. La douce fraîcheur de sa peau de pêche contre la luxurieuse moiteur de mon derme offert à elle. Et nos souffles courts, mêlés, haletants, qui se murmurent comme des réponses des gémissements extatiques d’une ivresse sobre. Et mes caresses s’électrisent, plus ferventes encore, alors que l’aigail m’y encourage vivement. Grands saints que j’ai hâte d’avoir les siens au creux de mes mains, arrachant ce bustier, vétuste vestige masquant sa nudité. Mes doigts prennent prise sur les cordons lisses et glissants l’enfermant dans cette prison dont je vais la libérer, quand elle se redresse soudainement. Surpris, je laisse courir mes yeux sur son regard écarquillé, non sans ne pas comprendre cette urgence soudaine qu’elle semble ressentir. Oh maintes fois mes amantes m’ont prévenu de mille manière de l’arrivée du plaisir explosif de leurs sens me permettant d’y relâcher le mien dans une apothéose commune et plus forte encore, puisque partagée. Qui hurlant, qui gémissant lascivement, qui empoignant les draps, griffant ma peau, mordant mes bras ou se tordant de fougueuse volupté.

Mais là… mais là ? Hé bien je n’ai pas encore commencé. Si seulement nos ébats, quoique courts, avaient été satisfaisants au point de les interrompre à leur orée, j’aurais pu comprendre, mais là. Et le commentaire qu’elle fait alors ne fait entrer en moi que plus de perplexité confuse. Dans un murmure, les lèvres quasiment scellées dans une expression que je ne lui connais pas, elle lance :

« Ainsi cela commence. »

Cela commence ? Sur la seconde qui suit son annonce, la seule en réalité où la question m’est permise, mille pensées plus étranges les unes que les autres me traversent l’esprit. Notre union ? Son plaisir ? Sa chute ou décadence ? Est-ce, tel que je l’ai imaginé initialement avant de refouler cette impression devant son attitude, sa première galante rencontre avec le loup ? Parle-t-elle d’une relation entre nous, qu’elle imagine durable, ou non ? Est-elle enjouée, en l’imaginant, ou chagrinée, apeurée, affolée ?

Égoïste et centré sur le présent, bien trop, apparemment, je suis à des lieues de m’imaginer la réalité, alors qu’une déflagration sonore, puissante quoique lointaine, ou lointaine et pourtant puissante, selon le point de vue, se fait entendre. Vive, alerte, elle se relève en m’empoignant la main. Interdit, je me laisse ainsi relever, balloter et traîner jusqu’à la porte du balcon qu’elle ouvre avec fracas et sans ménagement. Et là alors, et seulement alors, mes yeux abandonnent l’incrédulité hésitante pour la sévérité fataliste. Le ciel nocturne semble s’être embrasé. Au loin, une lueur orangée monte, terrible et menaçante. Je ne comprends pas bien ce que c’est, mais Ixtli semble tendue. Du toit d’un mont des Crocs du Monde sortent des rougeoiements importuns. J’ignore leur origine exacte, je n’imagine même pas, pendant cet instant court de latence qui m’est octroyé, alors que tout semble se dérouler comme au ralenti, ce que ça peut être. Ixtli le sait. Elle l’a prévu. Elle l’a senti. Et je pourrais presque croire qu’il s’agit d’une habitude commune sur Elysian, si ses doigts n’étaient pas si crispés sur la rambarde de pierre du balcon et sur ma main, qu’elle lâche vite pour s’agripper de toutes ses forces à la barrière. C’est donc grave…

Et ce sont les seules pensées que j’arrive à articuler avant que, me faisant tressaillir de plus belle, sursauter avec un regard qui de sévérité s’emplit de panique, une seconde explosion retentisse dans les airs. Plus forte, plus dévastatrice, elle s’impose à mes yeux qui s’allument de feu comme le ciel, rouge sur noir. Vers le nord, droit devant nous, une montagne vient de déflagrer violemment, répandant partout autour de son sommet tronqué le feu, la fumée et le chaos. Un volcan. Le reflet de sa lave débectée, rejetée dans l’air avec fureur se reflète sur mes iris ténébreux, sans que jamais mes paupières ne cillent. Subjugué que je suis, je reste planté là, bras ballants, comme un moustique devant la lumière d’une chandelle, sans même se douter qu’il risque de s’y brûler. Mais face à cette catastrophe, ce cataclysme, peut-on survivre seulement ? Et aux images de l’explosion se superposent, dans mon esprit, de lointains souvenirs.

Verloa, deuxième jour de notre périple après la traversée en navire. Nous descendions alors un mont qui nous avait, la veille, donné du fil à retordre dans son escalade. Les pentes étaient plus douces, et nous étions heureux de quitter cet endroit dangereux. Lillith, Lothindil, Daïo, Bogast, Keynthara et les autres… Reposés par une nuit paisible (sauf pour certains), nous avancions bon train, la neige disparaissant petit à petit à mesure que nous descendions vers les forêts en contrebas, en vue de l’explorer pour cartographier l’endroit. Mais alors que nous n’étions qu’à la moitié de la descente, assez éloignés du sommet toutefois, le soleil avait semblé se couvrir d’un coup, voilant toute lumière. Un dragon terrible, auréolé de flammes, criait sa rage et sa fureur de nous voir parcourir librement son territoire. Ombre menaçante tournoyant au-dessus de nos êtres, tel un vautour affamé, il était pourvu d’écailles rouges éclatantes et jaune vif. Vainement, un peu naïvement sans doute, mais nous manquions de recul à l’époque, nous tentâmes de fuir la menace en accélérant le pas. Notre troupe, lancée à pleine vitesse sur cette pente sans fin, ressentit plus que ne vit le cataclysme qui venait de ravager le sommet : la terre grondait, le feu jaillissait en geysers épais et enragés. Au cœur de ce désastre, le dragon flamboyait, lumineux et puissant. Encore aujourd’hui, l’image est nette dans mon esprit, et je ne sais si sa présence était due à l’éruption, ou s’il en était lui-même la cause.

S’en était alors suivie une coulée de roches et de cendre qui, sans l’intervention miraculeuse de Bogast, Lillith et Lothindil, nous aurait tous ensevelis sous elle. Avalanche de feu et de terre. Une nuée ardente. Là encore, alors que le spectacle se déroule devant mes yeux ébahis, je ne comprends pas comment ce jour-là nous avons survécu.

Mais… sur Verloa, l’éruption était bien moins violente qu’aujourd’hui. La terre ne tremblait pas tant, les éléments ne se déchaînaient pas tant qu’aujourd’hui. Oh, quelle erreur de se croire à l’abri de son ire, en haut de cette tour canopéenne de la cité des sylphes. L’attitude de l’aigail me le prouve bien vite, alors qu’elle se jette sur moi pour me plaquer en sa compagnie contre le mur de la tour, prostrée et paniquée, recroquevillée sur elle-même dans une position de sécurité bien aléatoire, si la tour vient à être percutée par un rocher enflammé. Mais tel n’est pas le danger qui nous menace : bien pire, en vérité, dans ses conséquences, un séisme gronde sous la terre, agitant la cité blanche et haute comme un château de carte prêt à s’effondrer. La hauteur dont nous sommes affublés n’arrange rien à l’affaire. Nous en sommes d’autant plus secoués. Je presse contre mon torse la main d’Ixtli. À l’intérieur, les livres choient de leur perchoir, et la poussière tombe des murs sur nous. Fermement, elle agrippe mon bras, silencieuse et écrasée par la peur. Je n’en mène pas plus large : que me valent mes talents, si les rocs qui nous maintiennent s’effondrent sous nous, nous emportant dans leur chute pour finir par nous écraser. Oh oui, je pourrais me servir du pouvoir amortissant de mes bottes blanches, étonnamment encore à mes pieds malgré mon torse dénudé, mais à quoi bon, si c’est pour me recevoir une caillasse de plusieurs tonnes sur le coin de la nuque juste derrière. Lorsque la secousse est terminée, et bien que nous restions tous deux pliés contre le sol dans l’attente des suivantes, son regard croise de nouveau le mien. Ses clairs yeux d’un orange opalin. La peur ne l’habite pas : elle semble déterminée au contraire. Une survivante. Et ça m’aide à ne pas céder, comme j’aurais pu le faire auparavant, à la panique. Je me remplis moi-même de détermination pour ne pas craindre la mort. Je vivrai, et elle vivra.

Les secousses suivantes sont moins impressionnantes, moins fortes, mais nous restons quand même prudents, et ne nous relevons que lorsqu’elles sont enfin terminées. Au loin, une colonne de fumée noire barre le ciel, rougeoyant par endroits du feu qui l’habite, et s’écoule sur les pans. Nos traits sont figés, quand nous nous redressons. Rivés vers le spectacle macabre et ahurissant qui se déroule sous nos yeux. Tout puissant que je sois, je reste petit, infime, minuscule face à de telles démonstration de puissance. Oui, grâce à Lysis, j’ai le pouvoir de faire exploser des villes, de tuer des gens en masse, de détruire en zone… mais à ce point ? Certainement pas. Et alors, la voix de l’ondine me ramène à la réalité. Nous sommes en vie, et… Arzebeth est réveillé.

« Qui ? »

La question est stupide, rhétorique. Un réflexe plus qu’autre chose. Le volcan bien entendu. Inquiet, j’embraye sans attendre.

« Qu’est-ce que cela signifie ? »

L’aigail semblait s’y attendre, comme une conséquence prévue du drainage de la magie, ou une prédiction de savants de ce monde. Peut-on prévoir une telle catastrophe ? J’en doute. L’empêcher encore moins. Et soudain, je deviens blême lorsque ma mémoire me rappelle les paroles d’un des deux Ekhii de la réception : ils disaient leur cité au cœur du volcan qui a explosé et participé à la destruction du monde et des dieux, voici 1800 ans. Est-ce celui-là même qui vient de retenter sa chance, sombre augure des jours à venir ? Est-ce un indice pour notre enquête ? Vient-on d’assister à la mort d’un peuple complet parmi les élémentaires ? Pâle et inquiet, je m’en assure auprès de ma jeune compagne.

« Ce n’est pas… là que se trouve Erta’ale, n’est-ce pas ? »

Le ton de ma voix est clair, et vise la gravité d’une telle hypothèse. Et quand bien même ça ne serait pas le cas, quelles sont les conséquences d’une telle explosion ? Peut-elle se reproduire, dans les jours qui viennent ? Emmener dans sa chute d’autres volcans éteints et proches, signant l’apocalypse final, la fin de ces terres ? Devons-nous, en lieu et place d’une enquête criminelle et magique, organiser un exode de ce monde vers le nôtre ? Il est trop tôt pour le dire, encore. Aaria saura sûrement, elle. Aaria. Et les autres, d’ailleurs. Vont-ils bien ? Au rez-de-chaussée, ils ont sans doute été moins exposés aux tremblements, mais plus aux chutes de pierres. J’espère silencieusement qu’il ne leur est rien arrivé. Nous devons nous en assurer sans plus tarder… Aussi, étreignant rapidement ma jolie partenaire, je rentre dans la tour pour jauger mon équipement étalé, avant de commencer à m’en vêtir, attendant ses réponses. Notre moment est terminé. Nous qui cherchions à fuir le futur, à nous abandonner au présent, voilà qu’il nous a bien rattrapé, se forçant à nous sans la moindre pitié. Car l’heure n’est plus aux ébats.

Replaçant armures et baudriers, je me tourne vers l’aigail, d’un air à la fois désolé et curieux.

« Et il fallait que ça arrive maintenant… »

Je soupire, esquissant tout de même un sourire en la voyant, toute belle dans sa détermination.


« Tu semblais t’y attendre. Comment ? Que savais-tu de cet événement ? Quelles seront les conséquences de celui-ci ? »

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 17:30 
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Jillian voulut emmener l'elfe, mais il fut interrompu par Malak.

« Non, tu ne vas pas vouloir rater ça… Ça commence. »

Il y avait toujours cette étrange distance dans ses paroles. De sorte qu'il semblait impossible de comprendre ce qu'il pensait. Hélas, il n'y eut guère à attendre. Soudain, une terrible détonation retentit. Faëlis n'avait jamais rien entendu de tel, pas depuis qu'une mage écervelée avait mis le feu à un arbre sacré à Cuilnen. Une lumière extraordinaire et rougeoyante illumina le ciel et un voile de ténèbres commença à s'avancer.

La terre trembla violemment et Faëlis baissa les yeux, terrifié, craignant que la fin du monde ne soit déjà arrivé. C'était impossible, cela ne pouvait pas finir ainsi ! Aurait-il seulement le temps de rejoindre le fluide avant que les ombres n'engloutissent ce monde en perdition ? La mort d'un être aussi beau que lui ne pouvait qu'être une perte trop cruelle, mais ce monde était magnifique lui aussi, et pourtant...

Il les voyait distinctement, les ailes sombres de la mort qui emplissaient la nuit. De leur cœur rouge et ardent, elles s'élevaient et s'étendaient, toujours plus loin. Dans un fracas de tonnerre, la terre trembla à nouveau... et Faëlis releva les yeux. Non ! S'il devait mourir ce ne serait pas la tête baissée ! Et puis, rien dans le comportement de Malak ne semblait exprimer la fin du monde. Pourtant, il était indéniable que quelque chose de terrible se produisait.

L'elfe était maintenant debout, bien droit, et bien que ses mâchoires serrées expriment sa tension, il resta immobile, inflexible, quand la terre trembla à nouveau.

Aaria arriva bientôt, suivie par une jeune femme ténébreuse. Qui était-elle cette mignonne là ? Elle semblait venir de Yuimen, avec ses fluides d'ombre semblable à ceux de Kerenn... elle avait dû arriver récemment. Mais il y avait plus important pour l'instant. Le nuage d'ombre et les flammes évoquaient certaines images qu'avait vues Faëlis dans des livres, et il devinait que la colère du feu était à l’œuvre. C'était des cendres qui envahissaient le ciel pour cacher les deux merveilleuses lunes de ce monde. Quelle plus belle métaphore, hélas, pour représenter la funeste situation d'Elysian ?

La reine demanda simplement à l'ambassadeur si c'était bien ce qu'ils pensaient qui avait commencé.

« Oui, l’Arzebeth vous envoie ses salutations. » répondit-il simplement.

Il semblait froid, sans vie. Souffrait-il ? Impossible à savoir. De toute façon, cela dépassait de loin ce qu'un esprit pouvait concevoir. La destruction à l'état pure... la nature dans toute sa fureur... Faëlis savait que ça existait sur Yuimen... en Nosvéris notamment... mais il devinait surtout qu'ici ce n'était qu'un prélude à une dévastation bien plus grande...

La fille sombre demandait ce qu'il y avait à l'endroit de l'origine des événements, et cela fit trembler Faëlis. Il fallait qu'il demande... c'était peut-être horrible, mais il fallait qu'il demande.

« Malak... ces montagnes de feu... c'était chez vous ? Vous l'avez sentit juste avant que ça se produise... »

Et comme il repensait à la carte d'Elysian et qu'arrivaient Yura et Kerenn, un doute horrible l'envahi, submergeant ses velléités de questionnement :

« Et n'est-ce pas par là-bas que se trouve Niyx ? »

Impensable... la cité dans laquelle ils devaient se rendre... mais peut-être n'était-elle pas directement sur place ? Peut-être restait-il des gens à sauver ?

Une montagne entière avait été décapitée... il la voyait bien maintenant, dans la lueur du feu liquide. Sa gorge se serra. Ils étaient en danger en restant ici... et pourtant il arrivait tout juste à penser à lui-même. Son instinct de conservation était comme mouché par autre chose. Le drainage n'était pas naturel, ou du moins c'était fort peu probable... quelqu'un était responsable de tout cela.

Il revit le visage ricanant de Tal'Rabhan, au manoir hanté. Le visage de quelqu'un qui pouvait briser des vies pour le pouvoir, ou même par simplement amusement.

Celui-là lui avait échappé... mais le responsable du drainage, lui, périra avant d'avoir accompli son œuvre ! Foi de Nyris'Kassilian !

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 20:27 
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Yuralria se crispe, les yeux plissés comme pour anticiper un éventuel danger alors que je ressors difficilement du gouffre de mon passé. Elle se détend lorsque je prononce son nom, par les dieux, a-t'elle supposé que je pourrais me livrer à une quelconque violence envers elle? Cela doit être envisageable, de son point de vue, mais pour moi...je lui murmure avec douceur:

"Vous n'avez rien à redouter de moi, Yuralria, rien du tout."

Elle observe ensuite avec une visible curiosité les deux objets en métaux élémentaires que je viens de lui tendre, les manipulant pour en voir tous les côtés. Elle me répond ne jamais avoir vu pareils métaux, bien que Jillian lui en ait parlé. Ainsi, il n'y aurait pas de métaux élémentaires sur Elysian? Rien de très surprenant au fond, d'après l'histoire que nous a conté Aaria'Weïla, les fluides n'ont sans doute pas eu la possibilité ou le temps d'imprégner des matières avant d'être canalisés pour créer les Élémentaires. A sa question concernant la manière dont la magicienne voulait que ces objets soient améliorés, je ne peux que répondre:

"Je ne sais pas exactement. Elle semblait supposer que la magie de ce monde serait plus ou moins similaire à celle de Yuimen, et qu'il serait possible d'en user pour les rendre plus efficaces."

Aïlyaë ne m'a pas précisé davantage ce qu'elle souhaitait, pas plus qu'elle ne m'en a révélé la raison. A vrai dire nous n'avons que peu parlé, peut-être parce que ma conversation du moment n'était pas vraiment cohérente, ou simplement parce qu'elle jugeait que les détails ne me concernaient pas, et qu'elle ignorait au juste ce que je trouverais sur Elysian.

Mon insensée question suivante surprend fortement Yuralria, elle me dévisage comme si j'étais devenu fou. Ce qui, en y songeant, n'est pas très loin de la vérité. Elle commence à me répondre, d'une négation, mais s'interrompt brutalement en hoquetant de surprise, ouvrant de grands yeux effarés et s'étonnant de je ne sais quoi en s'exclamant: déjà? Déjà quoi, ai-je envie de lui demander, songeant un très bref instant qu'elle juge ma question quelque peu prématurée, mais une explosion colossale ébranle à cet instant les airs, véritable onde de choc sonore et vibratoire qui me fige de stupeur! La jeune femme saisit ma main avec vivacité, déterminée à m'entraîner au plus vite vers le palais apparemment. Je m'apprête à lui demander si elle sait ce qui se passe lorsque une deuxième détonation monumentale retentit au loin, fracassant sinistrement le silence tout juste revenu. Quelques pas encore, puis Yuralria s'agenouille au sol en me faisant signe de l'imiter d'un air pressant. Je m'accroupis à ses côtés, juste à temps pour être en mesure d'absorber la puissante secousse qui ébranle le monde! Dieux! Une éruption...le sens de son "déjà?" me frappe de plein fouet, et le souvenir des ruines par lesquelles nous sommes arrivés s'impose à mon esprit. Un monde ravagé par des cataclysmes insondables, des races entières exterminées, des dieux qui meurent...cela recommence-t'il? Sommes-nous arrivés trop tard? Condamnés à assister à la fin de nos hôtes, de leurs peuples tout entiers, sans même avoir rien pu tenter? Yuralria m'incite à ne pas bouger, elle semble supposer que cela passera vite, à nouveau impassible, si calme en apparence qu'une fois de plus j'admire sa maîtrise de ses émotions. Malgré la catastrophe, je réalise avec plaisir qu'elle vient de me tutoyer pour la première fois, mais le moment ne se prête pas vraiment à approfondir la question.

Nul être ayant vécu plusieurs siècles au Naora n'ignore ce qu'est une éruption. Nul n'ignore non plus que lorsque la terre se cabre sous la blessure béante d'où jaillit son sang brûlant, ses spasmes ne sont pas uniques. Moins d'une seconde s'est écoulée depuis la fin de la première secousse lorsque je réagis à l'instinct, trop conscient des arbres qui nous entourent, susceptibles d'écraser qui aurait le malheur de se trouver sous leur dais s'ils venaient à basculer, ou qu'une branche épaisse se brise. Je ne me demande pas comment la jeune femme prendra mon geste, cette fois, j'agis, et qu'importe ce qu'elle en pensera. Je l'enlace étroitement et la plaque contre moi, lui faisant un rempart de mon corps massif tandis que je scrute avec une extrême vigilance les végétaux qui nous surplombent. Mais ces derniers semblent résistants car nul arbre ne semble avoir été déraciné, ni même endommagé, pour l'instant. Mais qu'en est-il du palais, de ses habitants, de ceux qui ont franchi le fluide avec moi? Une première réplique se fait sentir, et cette fois je distingue, au travers de arbres, la lueur sanglante des feux terrestres qui ensanglantent les cieux. Je n'ai vu que brièvement la carte de ce monde, mais cela est plus que suffisant pour me permettre de m'orienter. Dans la direction du volcan...Niyx. La cité de la jeune Ishtar que j'étreins, son peuple, sa vie.

Un abîme s'ouvre en moi, à cette pensée. Une rage insensée embrase mon esprit, mon corps, à m'en faire trembler. Puis la seconde réplique frappe, moins puissante que le premier séisme, mais quels ravages peut-elle faire dans la cité natale de ma compagne, si ses bâtiments ont déjà subi de plein fouet les deux premières secousses? J'en hurlerais de dépit, d'impuissance, de désespoir, si je n'avais passé des siècles à affronter le danger. Mais que je m'en souvienne ou pas, mon esprit est entraîné à gérer ce genre de situations, et je retrouve presque instantanément un calme absolu que je n'ai plus éprouvé depuis mon départ du Naora. Je serre brièvement Yuralria contre moi, avec une tendresse immense cette fois, puis je murmure à son oreille d'une voix calme, rassurante:

"Nous devrions partir pour Niyx. Maintenant. Les tiens ont sans doute besoin d'aide et il faut que tu nous fasses rencontrer votre Esprit au plus vite."

La quatrième secousse se fait sentir, plus courte et plus faible que les précédentes. Je ne bouge pas, faisant confiance à Yuralria pour juger du moment où ce sera fini puisque elle a su pressentir l'éruption quelques secondes avant qu'elle ne se produise. Profitant des quelques instants où nous restons immobiles suite à ce dernier tremblement de terre, je lui dis encore:

"Si tu as envie d'utiliser un pendentif d'Uraj pour aller plus vite chez toi, fais-le. Je te rejoindrai dès que possible. Nous te rejoindrons."

Lorsque elle se relève, je me redresse d'un même geste et, toujours main dans la main, nous nous précipitons vers le palais, tous deux anxieux sans doute de vérifier que tous vont bien, ici au moins. Nous y arrivons quelques instants plus tard, rejoignant Aaria'Weïla, Jillian, Malakbêl et Faëlis, accompagnés à ma surprise d'une fillette entourée d'ombres identiques à celles qui m'entouraient à notre arrivée. Un profond soulagement m'envahit en constatant que la palais des Sylphes semble à peu près intact, et que ceux qui sont présents ne semblent pas blessés. Je salue la nouvelle venue d'un simple signe de tête, écoutant les questions qui fusent des bouches de la loupiote et de la gamine avant de prendre moi-même la parole, m'adressant à tous:

"Tout le monde va bien? Des nouvelles des autres cités Élémentaires? Qu'est-ce qui a dérapé, nous étions censés avoir un peu de temps avant que tout parte en vrille, non?!"

Je me tourne ensuite vers Jillian:

"Général, vous serait-il possible de me dégotter des fluides d'obscurité du genre de ceux qu'on trouve sur Yuimen d'ici mon retour de Niyx? Cela me serait fort utile."

Je tourne pour finir mon attention vers Aaria'Weïla, attendant d'avoir accroché son regard avant de lui dire avec gravité:

"Je suis venu sur Elysian pour de mauvaises raisons, Aaria. Mais il y a des découvertes qui changent un Sindel. Alors sache que je fais désormais de votre problème une affaire personnelle."

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 21:18 
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Ilmatar – Les chambres

Pour Kalas

    Birhûvaya secoua la tête de dénégation.

    - Non, ce n’est pas la première fois qu’une montagne explose sur Elysian, mais la dernière grosse éruption a emporté les sindeldi avec elle. Celle là est bien plus petite.

    Il se tenait sur la pointe de ses jambes en bois pour regarder le volcan par la fenêtre.

    - Nous sommes dans une chaîne de montagne formée de plusieurs volcans, mais il y a un lien avec la disparition des fluides, oui, mais je ne crois pas que nous ayons de raison de nous inquiéter dans l’immédiat. Des volcans entrent régulièrement en éruption, les ekhii y veillent.

    Birhû se tourna à son tour vers Kalas.

    - Oui, nous partirons à l’aube. Venez, je vais vous raccompagner jusqu’à votre chambre, il vous faut du repos car une longue marche nous attend demain.

    Il sortit de la pièce pour se déplacer une chambre plus loin sur la gauche, indiquant à Kalas que c’était sa chambre, mais que s’il avait d’autres questions, il pouvait les poser.


Ilmatar – Tour d’Abandon


Pour Cromax

    Au « qui », Ixtli ne répondit pas, consciente qu’il s’agissait là d’une question plus rhétorique qu’autre chose. Elle écouta les questions de Cromax d’une oreille, perdue dans ses pensées, envisageant les différentes conséquences de l’événement. Elle suivit Cromax lorsqu’il rentra dans la pièce et entreprit elle-aussi de se rhabiller. Ce faisant, elle prit finalement la parole.

    - Non, ce n’est pas là que se trouve Erta’Ale, en réalité, Arzebeth se trouve derrière la cité Ekhi, et ils sont probablement déjà en train de gérer le problème. Pourrais-tu m’aider à rattacher tout ça, s’il te plaît ?

    Elle indiqua son corset et sa robe et Cromax, avec diligence, l’aida à renouer les liens qui l’enserrent. Elle poursuivit.

    - Cela peut signifier de nombreuses choses. Nous savions qu’Arzebeth devait entrer en éruption prochainement, nous pensions simplement bénéficier de plus de temps que ça. Il est possible que ce soit une accélération du drain qui ait provoqué une éruption anticipée, mais il est également possible que les Ekhii aient décidé de la provoquer eux-mêmes, afin de la contrôler et de limiter les dommages. Je suppose que Malak et Marika devraient être en mesure de nous le dire.

    Sa robe était repositionnée où elle le devait et elle se dirigea vers la trappe qu’elle ouvrit, pour redescendre de la tour. Mais après avoir descendu deux marches, elle sembla se raviser et les remonta rapidement pour s’arrêter devant Cromax, elle le tira à elle et déposa un baiser sur ses lèvres.

    - Ce n’est que partie remise, dit-elle avec un petit sourire mutin, l’éclat espiègle de ses yeux revenu.

    Elle se détourna sans laisser le temps au Sindel de répliquer, et descendit d’un pas preste les marche de la tour. Les couloirs du palais semblaient relativement épargnés par le tremblement de terre, bien que plusieurs objets gisaient sur le sol. D’un pas pressé, ils atteignirent finalement les balcons où se trouvait l’attroupement.

(Suite plus bas).


Ilmatar – Les balcons


Pour Kerenn, Faëlis, Pureté et Cromax


    Malak lâcha un petit rire à la dernière question de Pureté, et lui répondit, toujours sans quitter du regard le panache de fumée.

    - Un trou, maintenant, là où se trouvait le sommet du volcan.

    Ce fut Aaria qui répondit aux autres questions de Pureté, d’une voix plus douce. Jillian était toujours non loin d’elle, comme s’il rechignait à l’idée de s’en éloigner, bien que son expression restât neutre et professionnelle.

    - Nous savions que l’Arzebeth devait bientôt entrer en éruption, mais nous ne pensions pas que ce serait avant plusieurs semaines.

    Malakbêl répondit aux questions de Faëlis et de Kerenn, détournant le regard de la montagne pour le poser sur eux. Cela pouvait être un signe de remerciement pour leur sollicitude, mais c’était une chose difficile à déterminer pour un être tel que lui.

    - Erta’ale n’a sans doute guère souffert de cette éruption, nos bâtiments sont prévu pour, et, bien qu’elle soit la ville la plus proche du volcan, elle est probablement la plus sauvegardée. Quant à Niyx… Elle est protégée par les montagnes environnantes. Il a dû y avoir de la casse, mais rien de bien grave avec un peu de chance.

    Il secoua la tête.

    - Mais ça aurait pu être bien pire…

    - Malak, est-ce vous qui avez entraîné l’éruption ? intervint Aaria’Weïla.

    Le regard de l’ekhi se tourna de nouveau vers le panache de fumée, qui semblait s’effondrer sur lui-même, le gros de l’explosion passée.

    - Je pense, oui. J’ai senti une grosse variation des fluides juste avant l’éruption.

    La reine d’Ilmatar acquiesça, et se tourna vers les aventuriers pour leur expliquer sa demande

    - Il arrive régulièrement que les ekhii provoquent eux-mêmes une éruption, afin d’être en mesure de la canaliser, et d’éviter qu’elle ne soit plus destructrice qu’elle serait sans leur intervention

    Cromax et Ixtli arrivèrent sur ces entrefaites. Aaria, Jillian et elle échangèrent un regard s’assurant que tout allait bien, avant que Jillian ne se tourne vers Kerenn.

    - Vous vous apprêtez à vous rendre dans la ville de l’ombre, elle sera tout indiquée pour les fluides d’ombre. Vous n’en trouverez sans doute nulle part ailleurs à l’état brut sur ce monde.

    Aux dernières paroles de Kerenn, Aaria’Weïla hocha la tête à son égard, une lueur dans le regard. Satisfaction ? Détermination ? Volonté d’agir ? Difficile à dire, mais elle n’en était pas moins vivace. Yuralria, quant à elle, observait la scène de ses yeux couleur or cuivré.

    Aaria’Weïla, qui habituellement avait le port altier, se redressa plus encore, prenant les traits de la souveraine d’Ilmatar. Sa voix, lorsqu’elle prit la parole, était de ce mélange de douceur et de fermeté qui semblait la caractériser, calmant les esprits et baume pour les vaines inquiétudes.

    - Vous partirez demain à l’aube, ainsi qu’il était prévu. Cette éruption n’est qu’un des prémices de ce qui nous attend, mais nous devons néanmoins garder la tête froide face à ces évènements et ne pas céder à une quelconque panique. Long est encore le chemin qui reste à parcourir avant de faire cesser ce drain, mais…

    Sur sa bouche s’esquissa de nouveau un léger sourire et ses yeux se posèrent sur chacun d’entre eux.

    - Je suis ravie de vous avoir fait venir et de pouvoir compter sur vous.



[Faëlis - xp : 1 (post) ; 0,5 (questions)
Pureté - xp : 1 (post) ; 0,5 (questions)
Cromax - xp : 3 (post) ; 0,5 (questions)
Kerenn - xp : 2 (post) ; 0,5 (questions)
Kalas – xp : 1 (post) ; 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 22:02 
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La reine leur expliqua finalement que cela était prévu, quoique bien plus tard, et Malak ajoutât que les dégâts devaient être minimes. Les élémentaires du feu avaient coutume de faire exploser les volcans pour pouvoir mieux les contrôler, et même si cette explosion impressionnante aurait dû survenir bien plus tard, il n'y avait pas lieu de craindre à un massacre. Faëlis se détendit. Bon, au moins une bonne chose... mais apparemment, il risquait d'y avoir des pertes chez les ishtar... Yura... la pauvre devait être inquiète ! Mais pourtant, maintenant qu'il la voyait, pas tant que ça. À l’instar de Malak, elle était étonnamment peu expressive. Ce devait être une particularité de son peuple. Cependant, il savait que l'instinct de survit et de protection de la famille était un centre vital pour tout être vivant, des elfes aux animaux. Même si elle le cachait, il devinait qu'elle devait tout de même être inquiète. Heureusement, il semblait que Kerenn s'occupe de la rassurer. Bon, en même temps, ne pas avoir de mouvement de panique chez les élémentaires était un point positif pour eux, même si c'était assez perturbant de les voir aussi flegmatique devant un tel spectacle de terreur. Le ciel continuait dans sa rougeoyante noirceur, et l'hinïon connaissait peu de gens qui ne paniqueraient pas devant ça...

Cependant, l'oreille de Faëlis fut accroché par d'autres propos de Kerenn. Le sindel affirmait être venu pour de mauvaises raisons, mais être maintenant déterminé à aider Yura. Comme quoi, le coup de foudre n'était ni seulement métaphorique, ni seulement apparent ! Faëlis sourit. Il imaginait mal ce colosse aux airs de brute avec Yura, mais après tout, cela les regardait ! L'hinïon lui sourit :

« Voilà une fort belle résolution. Et je vous accompagnerais, bien sûr... et sans doute cette jeune femme aussi... »

Il désigna la fille ténébreuse. Qui qu'elle soit, il ne faisait guère de doute qu'elle les accompagnerait. De plus, il trouvait assez amusant un détail qu'il s'empressa de faire remarquer avec une pointe de lyrisme :

« L'ombre la lumière, et le pont entre les deux... quelle plus belle équipe ! Mais nous ne devons pas tarder en effet. Ils pourraient avoir besoin de nous là-bas. »

C'était également l'avis de la reine. Ils n'avaient que trop tardé. S'ils voulaient voyager vite, il fallait être reposé ! Faëlis remarqua ensuite Cromax qui venait d'arriver, accompagnée d'Ixtli et visiblement un peu secoué. Visiblement ils avaient dû s'éclipser ensemble... on peut dire qu'il ne perdait pas de temps celui-là ! Est-ce que la fin d'un monde avait si peu d'importance pour lui ? Était-ce en collectionnant les belles qu'il était devenu un grand héros ? Ridicule... Enfin bref, l'heure n'était pas aux disputes, et après tout, pendant qu'ils perdaient du temps en voyage, lui-même aurait celui de se rattraper !

Comme la reine leur rappelait qu'ils devaient partir demain, et après cette sinistre annonce de ce qui attendait Elysian, il n'y avait guère de doute à avoir sur la diligence avec laquelle ils devraient accomplir leur mission. Il se tourna vers Jilian avec un sourire qui se voulait rassurant :

« Bien, en tant qu'elfe, je n'aurais pas besoin de beaucoup de sommeil. Je serais prêt demain à l'aube... mais une chambre ne serait pas de trop ! Si cela vous sied, je suis toujours intéressé par votre offre ! »

Avant d'ajouter à l'intention de Malak :

« Au plaisir de vous revoir messire... pour notre partie de chasse ! »

Une façon détournée de dire qu'il était plus que jamais déterminé à réussir. L'éruption l'avait bien montré : la tâche à accomplir était inhumaine... à l'échelle d'un monde... une échelle divine. Mais aussi colossale que cela puisse sembler, ils n'avaient pas le choix. Ils devaient réussir !

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 10 Juil 2015 11:42 
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Le dénommé Malakbêl rit à mon interrogation. C'est un volcan. Je comprends mieux maintenant, c'est le début des catastrophes naturelles dont Aaria'Weïla me parlait. La terre gronde, elle doit sentir le manque des fluides qui s'échappent de son cœur, les éléments commencent à être hors de contrôle ; ce qui s'est passé voilà mille huit cent ans s'apprête à se reproduire. A en juger par ce que me dit la reine à propos de l'échéance de cette éruption, je suppute que les choses sont pires que ce qu'ils pensaient.

Le colosse me gratifie d'un signe de tête avant de prendre la parole. J'y réponds poliment. Il s'inquiète de la situation des autres villes mais l'élémentaire de feu le rassure : les villes environnantes sont plutôt bien protégées, apparemment. Il ne semble toutefois pas si sûr que cela concernant Niyx, ma destination.

Selon Malakbêl ce serait son peuple qui a précipité l'éruption, pour la contenir. Un peuple du feu pour contenir de la lave, cela me semble assez logique, après tout.

Sur ces paroles, un autre Sindel fait irruption sur le balcon, suivi de ce que je suppose être une élémentaire d'eau – au moins, ils sont tous faciles à reconnaître.

Mon regard se repose sur le premier Sindel, gigantesque ; il semble protecteur envers l'Ishtar qui l'accompagne, et lorsqu'il dit à Aaria'Weïla qu'il fait de cette lutte un combat personnel, je comprends qu'il se passe quelque chose entre ces deux-là. Apparemment je ne suis pas la seule à avoir été impressionnée par les qualités d'un habitant de la région. A cette pensée, je me retourne vers la reine et l'humain ; une boule de rage étreint de nouveau mes tripes. Je la veux, mais elle semble déjà être à quelqu'un ; ça ne me plaît pas. Je desserre le poing que j'ai fermé sans m'en rendre compte.

Aaria'Weïla fait un petit discours, nous enjoignant à partir dès le lendemain matin comme il était convenu ; l'elfe à la clarté ridicule fait une plaisanterie sur la complémentarité de nos muutos, puis demande à aller se coucher pour être prêt à l'aube. Ce n'est pas une mauvaise idée.

« Je m'appelle Pureté, » me présente-je aux nouveaux venus. Puis, me tournant vers la reine, « Je vais également me coucher, si cela ne vous ennuie pas de m'indiquer ma chambre. »

Avant de partir j'observe le petit attroupement. Nous sommes quatre aventuriers, et si j'en crois les volutes de chacun, nous serons trois à partir pour Niyx, en plus de l'Ishtar qui accompagne le colosse. Je me sens bien petite parmi eux ; chacun a l'air bien plus expérimenté et assuré que moi.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 10 Juil 2015 14:23 
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Nous sommes tous deux à nous rhabiller de nos frasques interrompues lorsqu’elle se met à répondre à mes interrogations. Ce faisant, je ne peux m’empêcher de la regarder avec tendresse. Elle est belle. Mon œil posé sur elle se trouble et chancelle avec une bienveillante lubricité contenue. Difficilement contenue. Quelle nuit nous aurions passé si d’aventures ce volcan n’avait pas explosé, si nous nous étions laissé aller à nos désirs, à nos passions, à nos envies d’un peu d’action, à notre cabotinage libertin se riant des règles et de la bienséance. Deux inconnus s’aimant sans complexe au nom du plaisir, au nom du présent. Mais cette éruption venue trop tôt a tout gâché.

(Ça n’est pas dans tes habitudes, pourtant.)

(Quoi ? Mais… Hey !)

Le sous-entendu grivois et moqueur de Lysis est drôle et piquant, aussi ne parviens-je à retenir un sourire goguenard sur mon visage admiratif. Sourire que je ne parviens qu’à maintenir lorsqu’elle évoque Erta’Ale, la cité Ekhi, pour m’assurer qu’elle est hors de danger et que déjà, les élémentaires de feu s’activent nocturnement pour régler le problème et apaiser la situation, faisant le bilan des dégâts et victimes de cette puissante explosion. Le positionnement des élémentaires semble pertinent, à bien y réfléchir, si je me rappelle bien de la carte. Les Ekhi, maîtres du feu, au cœur des points chauds des volcans risquant de faire exploser leur colère flamboyante, sont prêt et près pour intervenir en cas de souci majeur. Les Sylphes, eux, maîtres de l’air et détenteurs d’une cité aux grandes tours, servent aux leurs de guetteurs, un œil sur le détroit d’Illyria, en contrebas des Crocs du Monde, et un autre sur la cité d’Aetelrhyt, cité des elfes si mes informations ne sont pas complètement brouillées. À moins qu’il ne s’agisse d’une ville humaine, mais il me semble me souvenir de l’affirmation d’Aaria précisant qu’aucun humain, exceptés ceux d’Illyria, ne vivent sur le continent des élémentaires… D’où la difficulté d’entrer en contact avec eux et de se joindre à leurs cours. Et d’où la nécessité de passer par cette pseudo-capitale, malgré leur indépendance et statut de cités-états. Point de rassemblement, carrefour commercial et culturel, plutôt. La position reculée de Niyx en fait une cité plus secrète, où des expériences peuvent être menées, peut-être, sur la magie, les fluides, les élémentaires et les pouvoirs de ceux-ci. C’est comme ça que je les imagine, en tout cas. Mais sans doute m’abusé-je. Elivagar, proche de la Mer de Saphir, semble constituer un poste de guet maritime sur l’archipel de Kanteros. J’ignore de quoi il peut être peuplé, mais les aigails ont sans doute des contacts avec ceux-ci. Positifs ou non.

Seule Barkhane, finalement, me semble un peu perdue là au milieu de tout, sans but précis. Une cité classique, en somme. Ou peut-être n’en comprends-je pas l’intérêt stratégique. La récupération d’une cité antique, peut-être. Sans aller chercher plus loin la complexité.

Ixtli, adorable en toute situation, décidément, me désigne du regard ses habits complexes à enfiler rapidement toute seule, et me demande de l’aider à les mettre. Tant qu’à ne pas le faire avec elle, au moins aura-je enfilé quelque chose ce soir ! Étant moi-même presque entièrement rééquipé, je vais vers elle pour l’aider sans rechigner, renouant le nœud défait de son corsage, et aidant à la fermeture de sa jolie robe bleue une fois mise. Ce faisant, elle m’explique le pourquoi du comment de cette explosion impromptue… mais peut-être pas tant que ça. Ainsi, j’apprends que l’explosion du volcan était bel et bien prévue, même s’ils ne l’attendaient pas si tôt. La jeune ondine pose l’hypothèse d’un lien probable avec le drainage de la magie, qui aurait accéléré le processus volcanique et détruit la chambre de magma. Ou un truc comme ça. Je préfère à cette version celle affirmant que les Ekhii, soucieux de contrôler au maximum l’explosion, l’aient eux-mêmes déclenchée avant terme. Un bébé explosion prématuré, en quelque sorte. Mais pour ce qui est de la maîtrise de la puissance, ils pourront repasser. Si nous avons ressenti des secousses si fortes jusqu’ici, je n’ose même pas imaginer la tronche de leur ville, bien plus proche qu’Ilmatar du point chaud. Une cité du feu recouverte de cendres et de braises… Curieuse ironie, en vérité. Et soudain, ça me frappe : s’ils ont vraiment maîtrisé l’explosion pour qu’elle ne cause pas trop de dommage, quels auraient été les conséquences si celle-ci avait eu lieu naturellement ? Je palis à l’idée d’avoir été exposé à une mort certaine. Si l’explosion avait eu lieu d’elle-même, c’aurait été un cataclysme monstrueux, semblable à celui qui a détruit des peuples entiers voici près de deux millénaires. Et je n’ai aucune envie de partager le même sort que mes ancêtres sindeldi vivant autrefois ici. Sauver un monde, d’accord, mais faudrait pas que ça devienne trop risqué, hein ?!

Une fois la belle rhabillée, elle se presse d’aller ouvrir la trappe pour se précipiter vers l’échelle nous ramenant à l’escalier, alors que je finis d’ajuster sur moi-même sangles et baudriers, sacoches et besaces. Mais avant de disparaître dans la trappe, elle remonte subitement pour venir m’enserrer d’une nouvelle étreinte, déposant sur mes lèvres le sucre d’un baiser. Je retiens ma respiration, comme pour préserver ce moment un peu plus, le prolonger, mais déjà ses yeux se font espiègle, et me promet à demi-mot que nous reprendrons plus tard cette pertinente conversation riche en apprentissages et en arguments avisés. Je lui rends son regard provocateur, mordant ma propre lèvre en la voyant dévaler l’échelle. Je me lance à sa suite, mais avant d’y descendre à mon tour, je me tourne vers les bibliothèques. Plusieurs tomes en sont chu, mais celui qu’il me semblait le plus pertinent de parcourir est toujours à sa place. Je me saisis donc du volume évoquant la vie d’Aaria-Weïla, et le glisse dans mon sac discrètement avant de me presser de rejoindre Ixtli dans les escaliers, que nous dévalons de concert pour rejoindre le rez-de-chaussée et la salle de réception d’un pas pressé et alerte.

Je parviens à la rattraper alors que nous parcourons les couloirs menant à nos condisciples. La structure du bâtiment ne semble pas avoir été mise en danger par le séisme. Par contre, nombre de décorations brisées gisent sur le sol, vases ou statues abimées, chus de leur emplacement. Enfin, nous arrivons dans la salle principale, en dehors de laquelle tout le monde est rassemblé, sur le pied de guerre. Aaria, Malak, Jillian et les autres, aucun élémentaire ne semblait blessé ou porté disparu. À part l’étrange arbuste biscornu, sans doute parti avec ses deux amants de la terre planter des choux à la mode de chez nous.

« Tout le monde va bien ? Pas de blessés ? »

La Reine des Sylphes est en train de parler lorsque nous débarquons tous deux sur les balcons bordant la pièce, attirant les regards curieux de la régente et de son général, qui semblent interroger celui de l’aigail pour s’assurer que tout va bien. Ils ne durèrent pas outre mesure, Kerenn attirant à lui l’attention des deux pontes de l’air. Et de Yuralria. Il faut dire qu’un tel géant musculeux dans cette assemblée, ça a de quoi attirer les regards. À moins qu’il n’y ait autre chose qui m’ait échappé…

Mais ça ne dura guère, puisque la vaillante Aaria se dresse bientôt plus encore qu’elle n’est d’habitude altière pour annoncer d’une voix forte, à toute l’assemblée, qu’on partira bien le lendemain, à l’aube, rejoindre nos cités élémentaires, tel qu’il était prévu. Sage, elle précise que l’éruption n’est qu’un prémice de ce à quoi on doit s’attendre pour la suite, mais qu’il ne faut pas paniquer pour autant. Rester concentrés sur notre objectif, sans le lâcher des yeux : voilà la clé. Ne pas perdre de temps en vaines divergences, mais ne pas non plus se presser outre mesure, sous peine de passer à côté d’éléments majeur par pur empressement. Diplomate et lucide, elle affirme que nous sommes encore bien loin de la solution à ce mystérieux drainage, mais précise l’honneur qu’elle ressent à nous avoir réunis ici pour que nous l’aidions. Que nous les aidions. Je croise, un instant, son regard clair, et lui renvoie détermination et volonté d’agir. En silence, car il n’est rien besoin de dire. Nous sommes tous là pour aider, quelle que soient nos raisons initiales. Notre but reste le même : découvrir ce qui se passe ici. Ce n’est qu’alors que les possibles masques tomberont, et que chacun révèlera son vrai visage. D’ici là… Nous resterons unis, je gage. Mais peut-être suis-je trop optimiste.

Soudain, je m’aperçois qu’une personne que je n’ai pas encore aperçue trône parmi les aventuriers. Une jeune femme aux yeux en amandes qui semble hériter de la même capacité que le sindel inconstant, les rais parcimonieux de lumière en moins. Encore une sombre engeance. Une archère, si l’on en croit son équipement. Celle-là indique s’appeler pureté. Je hausse un sourcil rieur, me penchant vers Ixtli pour lui murmurer.

« Mais ça… c’était avant l’ombre de Niyx. »

Se trouve-t-elle entachée, la pureté, d’être ainsi vêtue d’ombres ? À la suite de Faëlis, qui semblait pressé d’aller se coucher, elle nota sa volonté de l’imiter. D’ailleurs, tant que j’y pense, je dois toujours m’arranger pour que le bleu des nôtres soit accompagné par quelqu’un d’autre que l’aquatique des leurs. Me penchant vers elle, appuyé sur sa frêle épaule pour lui murmurer discrètement :

« Crois-tu pouvoir convaincre Marikani d’accompagner Earnar à Elivagar, demain ? Le temps de ma rencontre avec l’esprit de l’air, et je pourrais décider, si besoin, de partir vers la cité Ekhi voir s’ils ont besoin de soutien. Je gage que la présence d’une aigail leur serait plus utile qu’une xième des leurs, ne crois-tu pas ? »

Puis cela mêle l’utile à l’agréable…

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 10 Juil 2015 19:23 
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Des questions. Des réponses. Des doutes. Des regards, dont on ne sait en définitive ce qu'ils signifient vraiment.

J'écoute les diverses interventions, neutre, à nouveau distant, puis remercie Jillian de sa réponse d'un hochement de tête. Un simple sourire sans aucune trace d'émotion répond à Faëlis lorsque il dit que ma résolution est une bonne nouvelle, sa plaisanterie en revanche me laisse de marbre, tout comme son évocation de notre prochain voyage commun, accompagnés sans doute de cette gosse qui vient d'arriver. Mais comment pourrait-il savoir ma pensée à l'idée de côtoyer ainsi des inconnus pour une mission aussi cruciale? Servir de "pont" entre deux gamins immatures? La bonne blague...

Après avoir observé en silence et en retrait les réactions de chacun et chacune, je libère la main de Yuralria d'un geste aux allures de caresse et me détourne du groupe pour me diriger vers la balustrade, m'y appuyant des deux mains en contemplant sans vraiment le voir le paysage, les lunes.

Je suis perdu. Je ne sais plus qui je suis, ni ce que je suis. Un Sindel, cela au moins n'a pas changé. L'avenir? Je ne sais. Ai-je envie de savoir, seulement? De percer les ténèbres qui nous enlacent, un peu plus étroitement à chaque bribe d'information incertaine qui nous parvient? Demain. Nous partirons, ou resterons, pour rencontrer ces esprits inconnus. Puis nous utiliserons les pendentifs qui nous ont été remis, pour revenir ici, avant d'aller...où, et surtout, pourquoi? Vers cette cité humaine, soit, mais après? Néant. Il n'y a pas de plan, pas la moindre piste tangible, nous serons livrés à nous-mêmes, dans une cité en proie au trouble d'une succession, ensemble ou séparés, cela aussi nous l'ignorons. Que chercherons-nous là-bas? Une aiguille dans une botte de foin? Aurons-nous des contacts sur place? Mystère. Devrons-nous perdre un temps précieux à tirer les vers du nez à une multitude de gens dans l'espoir absurde de tomber sur quelqu'un qui en sait davantage? Cela alors même que le temps semble plus fuyant qu'une poignée de sable entre nos doigts?

Nous valsons, tous, sur le fil d'une faux inexorable dont nous ne savons rien, et nous chuterons, tôt, ou tard, si nous ne mettons pas en place une méthode, une stratégie d'action. Mais nul ne semble s'en soucier. Est-ce à moi, l'amnésique dépourvu de toute influence, de tout pouvoir, de soulever ce point devant tous ces puissants personnages censément bien plus aptes que moi à ordonner notre mission? Certes, nous ne sommes là que depuis quelques heures, nous avons appris passablement de choses, mais en tas, en vrac, il n'y a pas d'organisation claire, pas de buts précis, juste ce leitmotiv: trouver la cause de ce drainage. Ils ont dû chercher déjà, ces élémentaires, explorer toutes les pistes qu'ils pouvaient imaginer. Mais ils n'ont rien trouvé visiblement, puisque nous sommes là. Alors quelle foutue chance avons-nous, nous les étrangers, de faire mieux qu'eux si nous ne structurons pas notre mission? La chance, devons-nous compter sur elle seule? Je ne l'ai jamais fait, et n'ai aucune intention de commencer aujourd'hui. C'est une belle salope, la chance, qui parfois vous accueille en ses blancs bras, et qui tout aussi vite vous délaisse, sans raison apparente. Compter sur elle? Foutaises. La baiser quand elle s'offre, la forcer quand elle se refuse, voilà ce qui convient à telle garce. Métaphore en langage de Raynna, vulgaire certes, mais non dénuée de pertinence pour ce que la vie m'en a appris. Alors quoi?!

Si encore nous étions un groupe soudé, hétéroclite mais habitué à agir comme une entité soudée, nous aurions une chance d'accomplir le miracle demandé, mais c'est très loin d'être le cas. Nous ne nous connaissons ni de Yuimen ni de Gaïa, et s'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est que je n'ai jamais accepté de mener une mission dangereuse sans avoir à mes côtés quelques êtres de confiance. Et dans ceux qui sont venus, il n'y en a guère que deux à qui je laisserais simplement une petite chance de me prouver qu'ils en sont dignes, de cette confiance. La morue est aussi sotte que son homologue marin, la loupiote est futile et bouffie de vanité à en exploser, l'humain Baratume n'est qu'un gamin gentillet, la nouvelle venue m'inspire à peu près autant que la morue, sauf que chez elle la sottise me semble remplacée par un souci existentiel majeur à voir la manière possessive dont elle couve Aaria et les regards brûlants de rage qu'elle jette à Jillian dès que ce dernier approche à moins de trois mètres de la reine. En voilà une qui doit avoir un gros gros problème affectif, et qui ne semble pas capable de le gérer ne serait-ce qu'un peu.

Mes battoirs serrent la pierre de la barrière à l'en broyer, mon visage se fait inexpressif, dur et sombre. Je repense à la lutine, à sa manière de présenter sa petite taille comme un atout. Mais par les Dieux, comment faire de notre faiblesse une force alors que chaque heure compte? On ne soude pas un groupe en une soirée, ni même en quelques jours. Définir des tâches à la portée de chacun, en s'arrangeant pour qu'elles incitent à l'implication et correspondent aux capacités comme aux attentes? Oui, seulement nous n'avons pas la moindre ébauche de plan quant à la suite. Aller rencontrer ces esprits, puis aller dans cette ville humaine et baste, fin de la "stratégie". Serais-je encore cet officier des Fils du Dragomélyn que je mettrais le holà à cette absurdité, j'exigerais que nous établissions sans délai un plan d'action, mais dans l'état actuel, qui m'écouterait? Personne, sans doute, la plupart ne pensent qu'à aller dormir, quand ce n'est pas déjà le cas. Et demain matin départ, pour un temps indéfini, chacun de notre côté ou presque. Pas là que nous mettrons en place quoi que ce soit. Reviendrons-nous tous en même temps à Ilmatar pour enfin élaborer quelque chose? Aucune certitude. Nous nous laissons porter par les événements plutôt que de les prendre à bras le corps, et c'est une faille béante que nous ouvrons juste devant nos pieds. Nous préparons ainsi notre échec, si nous ne réagissons pas sans tarder, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

Je veux qu'ils survivent, ces Élémentaires, je le veux! Mais comment?! Des paroles prononcées voilà longtemps par Maerhin me reviennent à l'esprit:

"Kerenn, tu m'agaces. Tu voudrais tout planifier, tout maîtriser, et pourtant tu sais aussi bien que moi que c'est impossible. La meilleure stratégie est valable sur le papier, mais dès que le combat commence tu peux aussi bien la jeter au feu parce qu'il y a toujours des impondérables. Mais je perds mon temps, aucun imprévu ne t'a jamais empêché de mener à bien les missions que je t'ai confiées, alors cesse de récriminer et de m'ennuyer avec ça. Vas plutôt te reposer, vous partez au coucher du soleil."

Un sourire imperceptiblement teinté de nostalgie éclaire mes traits à ce souvenir, la reverrais-je un jour? J'espère, elle était l'une des très rares personnes que j'aurais pu qualifier d'amie, bien qu'à une exception près nous n'ayons jamais outrepassé le rapport hiérarchique de rigueur. Nous nous respections et nous appréciions, cela n'avait jamais été plus loin et c'était bien mieux ainsi. Notre relation était claire, sans ambiguïté, saine et constructive. Pour autant que je m'en rappelle, j'ai toujours préféré mettre à plat les choses avec mes contacts, quel que soit le domaine, quitte parfois à y mettre les pieds, dans le plat, mais au moins l'incertitude ne durait jamais. Il faut dire que je ne prêtais pas vraiment grande attention à ce que les autres pouvaient ressentir, mon empathie se limitait au strict minimum. Mais pourquoi, après quatre siècles d'égoïsme forcené, ce changement subit? Car je commence à le comprendre, là réside l'un des pivots de mon déséquilibre actuel.

Ces pensées me poussent à reposer mon regard sur Yuralria, me demandant ce que j'éprouve en réalité pour elle. De l'affection, sans aucun doute, de la tendresse aussi, de la compassion face à ce qu'elle vit. Mais plus? Je ne sais pas vraiment. Je lui ai demandé, un peu stupidement, si elle avait déjà connu l'amour. Et moi? Non, je ne crois pas, ou alors je ne m'en souviens absolument pas. Mon égocentrisme devait me prémunir de ce genre de sentiments, aussi je n'ai aucun point de comparaison. Et aimer peut avoir de nombreux sens, on peut aimer une soeur, une amie, une amante, ce qui n'a au fond pas grand chose à voir pour le peu que j'en sais. Mais comment pourrais-je le définir, n'ayant jamais connu aucune de ces manières d'aimer? Et même alors, le premier contact forge-t'il quelque chose de définitif, figé et inaltérable? Je ne le crois pas. Ainsi, les sentiments sont appelés à évoluer, en fonction des événements, et de chacun des partis? Cela me semble logique. Dans cette optique, Yuralria pourrait aussi bien devenir comme une jeune soeur pour moi, une amie, ou encore une compagne. Je n'ai pas vraiment songé à elle de cette dernière manière, en fait je n'ai pas songé tout court, je me suis laissé porter par l'instant, par mes émotions si nouvelles, sans aucune préméditation ni attente définie. L'envisager comme une "amante" me trouble, non qu'elle ne me plaise pas en y pensant, je lui trouve beaucoup de charme, mais que pourrait-il sortir d'une telle relation? Nous venons de deux mondes différents, je ne suis là que pour une période plus ou moins courte à priori, elle a une vie attachée à Niyx et je ne serai jamais des leurs, Sindel je suis et Sindel je resterai. D'un autre côté, tout ça sonne un peu comme de pâles justifications destinées surtout à m'éviter des questions trop dérangeantes, une sorte de fuite en somme.

Finalement, dormir un peu ne serait peut-être pas une si mauvaise idée. Lâcher prise, et laisser le temps aux choses de se faire naturellement, à tous les niveaux, peut-être est-ce plus sage, advienne ce que pourra. Mais je me sens crasseux, après deux jours de marche et un combat qui a laissé ses traces sanglantes sur moi, le lac qui entoure la ville et se distingue au travers des frondaisons me semble soudain bien attirant. Je libère la balustrade de l'étau de mes mains, me redressant avec la ferme intention d'aller me changer les idées en nageant un peu. Quant à dormir dans une chambre au palais, cela ne me tente pas. J'ai besoin d'espace, d'air frais, aussi j'informe Yuralria:

"Je serai prêt à partir à l'aube, et vous attendrai près du pont qui entre dans la ville."

Puis je m'adresse à tous:

"Bonne nuit, puisse-t'elle nous apporter son lot de sages conseils."

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 11 Juil 2015 19:25 
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Ilmatar – Balcons

Pour Cromax, Kerenn, Pureté et Faëlis

    Jillian acquiesce à la demande de Faëlis, mais attend de voir si d’autres aventuriers se déclarent pour se voir attribuer des chambres tout de suite, ce qui est le cas de Pureté.

    Il leur déclare :

    - Suivez-moi, je vais vous monter où elles se trouvent.

    Il se dirige vers l’intérieur du palais.

(Suite plus bas pour vous deux).


    Pendant ce temps, Ixtli écoute les paroles de Cromax et lui répondit d’un air amusé.

    - Je ne puis rien te promettre, Cromax. Nous avons encore beaucoup de choses à faire ce soir, à commencer par un inventaire des dégâts de l’éruption et j’ignore ce qu’il en ressortira et où je serai la plus nécessaire. Nous serons fixés demain, à l’aube. Vous ne pourrez pas nous être d’une grande aide sur cette tâche, aussi vous reposer semble être une bonne solution.

    (Si à la suite de la discussion, Cromax décide d’aller dans sa chambre également, il peut suivre Jillian).

    Durant tous les atermoiements de Kerenn, Yuralria le fixait, comme si elle essayait de déterminer ce qu’il se passait dans sa tête. Lorsqu’il finit par prendre la parole, elle acquiesça, comprenant son besoin de solitude. Avant qu’il ne parte, elle posa une nouvelle fois la main sur son bras.

    - La nuit est propice aux conseils, mais également aux sombres pensées, j’espère qu’elles ne prendront pas le pas. Bonne nuit, que ta première nuit sur Elysian soit plaisante, malgré les évènements.

    Aaria'Weïla et l'Ekhi leur souhaitèrent une bonne nuit.

(Suite plus bas).


Ilmatar – Les chambres


Pour Pureté, Faëlis et Kalas (pour les descriptions).

    Jillian mena les aventuriers à travers le palais où se trouvaient plusieurs objets tombés au sol et des Sylphes afférés à tout réparer, qui cependant les laissèrent passer sans les gêner. Ils furent chacun amenés chacun dans leur propre chambre. Ces dernières étaient constituées d’un grand lit de plume et de quelques meubles de bois aux teintes variées, taillés de façon à leur donner une forme aérienne, fort simple. Parmi eux se trouvaient une commode, deux chaises et une table. La chambre, par son ameublement et ses quelques touches de décorations, donnait l’impression d’une simplicité mêlée de confort. A côté de chacune des chambres se trouvait une pièce dans laquelle il se trônait une grande baignoire alimentée en eau courante et chaude, pourvue de deux robinets, l’un pour le chaud, l’autre pour le froid. Jillian, conscient de l’aspect rarissime d’une telle installation, expliqua la façon dont on s’en servait.
    Les fenêtres donnent sur le volcan en éruption, bien que de lourds rideaux puissent le masquer. Vous n’entendez cependant aucun bruit en provenant et l’éruption semble s’être calmée, cantonnée à un rougeoiement.

    - Si vous laissez vos affaires sur le petit guéridon à l’extérieur de la pièce, vous trouverez vos vêtements propres pour le lendemain.

(Si vous avez des idées d’autres choses à rp qui vous semblent plausibles, faites-vous plaisir, si vous avez des doutes, mpez-moi).



Ilmatar – Les alentours


Pour Kerenn

    A la sortie de la ville, le lac est sur la gauche, relativement grand et aux berges bordées d’arbres s’enfonçant rapidement sous le niveau de l’eau. L’eau provenant des montagnes est très fraîche et claire. S’il souhaite s’enfoncer un peu plus avant dans la forêt, Kerenn verra des traces d’animaux inconnus, plus ou moins grandes, dont celles d’un animal qui semble fort grand et massif, à mi-chemin entre des traces de loup et de félin.

(Je te laisse rp comme tu le souhaites la nuit dans la forêt, tant que ça reste dans l’ordre du yuiméniquement correct, si tu as des doutes, mp moi).


(Pour tous : si vous souhaitez faire une activité particulière pendant la nuit, envoyez moi un mp et je verrais si c’est possible ou pas, en vous donnant les instructions pour ce faire.)



[Faëlis - xp : 1 (post)
Pureté - xp : 0,5 (post)
Cromax - xp : 2,5 (post)
Kerenn - xp : 3 (post]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 11 Juil 2015 20:36 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Pour Kalas, Elysian avait quelque chose d'étrange d'enfoui au plus profond de ses entrailles. Un monde où les montagnes explosent, des races issues de fluides déjà présents sur Yuimen et des capacités surprenantes pour les nouveaux venus. Tout cela laissait plutôt penser que ce monde était tout droit sorti d'un rêve.

(Et si c'était le cas ? Si je n'avais jamais traversé ce "portail magique" ? Ni même quitté Dehant ?)

Anxieux de s'isoler dans pareilles possibilités, le jeune homme en vint à se demander si les tragiques événements ayant décimer la Meute avaient vraiment vu le jour.

(Milana, Karys, Donnel... Et Oslight... Peut-être qu'ils sont toujours en vie...)

Tout cela s'était enchaîner à une vitesse dépassant la santé mentale du Shaman. Trop jeune et surtout trop vierge de décès ou de meurtres pour sortir indemne d'une pareille tragédie, Kalas cherchait toujours des éclaircissements sur l'extinction de la Meute.

(Je ne comprends toujours pas pourquoi Donnel était habité d'une telle folie meurtrière à mon égard. Et Karys ? Qu'est ce qui l'a transformé en une telle abomination ? Milana n'aurait pas pu le mordre ou même le griffer, elle était déjà morte quand il l'a prise dans ses bras... Et ce loup ? Ce monstre qui avait ôté la vie à Milana, auteur de tant de douleur et d'atrocités. Qu'était-il ? Il ne ressemblait en rien à un loup des bois, même sans prendre en compte sa fourrure noire comme... comme la mienne...)

Pendant un instant, le Shaman tressaillit en se rattrapant de justesse au rebord de la fenêtre, jusqu'à secouer la tête de déni. S'obligeant à reporter cette enquête personnelle dans un autre contexte que celui-ci, Kalas écouta la petite voix de Birhû, semblable à celle d'un arbre qui aurait soudainement prit vie. Il lui fit part des conséquences de la dernière éruption ayant annihilé à elle-seule la population Sindeldi vivant sur Elysian. Le jeune homme apprit également que d'une simple comparaison, le golem définit cette explosion comme minime comparée à celle mentionnée.

(Les elfes gris ont donc disparus à cause d'un phénomène naturel. Force est de constater qu'Elysian elle-même est particulièrement dangereuse. Du moins, c'est l'image qu'elle semble renvoyer...)

Le petit Golem se posta ensuite à la fenêtre, prenant appui sur les deux petits bâtons de bois qui lui servaient de jambes. Semblable à un enfant tentant d'observer l'interdit par un trou de serrure, Birhû acquiesça quand Kalas fit le rapprochement entre la disparition des fluides et l'éruption volcanique. D'après ses dires, le phénomène semblait courant sur Elysian et semblait faire partie d'un équilibre nécessaire. Soupçonnant qu'il s'agissait là d'un moyen d'éviter un nouveau génocide, le jeune homme garda cependant sa remarque personnelle. L'homme de bois fit également mention de la responsabilité des Ekhis à cette tâche, chose logique de par la nature de leurs fluides. Relevant cette information, Kalas y décela une hypothèse quant à la disparition des Sindeldis de ce monde.

(Si ce sont les Ekhis qui se sont vus attribuer cette tâche, il est fort possible qu'il ai pu l'utiliser à leur profit. La disparition des Elfes gris est possiblement de plein gré. Etaient-ils devenus une menace pour les races élémentaires ? Ou, au contraire, détenaient-ils quelque chose qui provoquaient la jalousie de leurs voisins ? Je devrais me renseigner la-dessus.)

Les deux aventuriers Sindeldis revinrent en mémoire un instant au jeune homme, se demandant s'ils avaient été mis au courant de ce fait.

(Peut-être portent-ils les mêmes soupçons sur les Ekhis que moi. Bref... Je ne les connais pas suffisament, de toute manière. Ils doivent avoir d'autres choses à faire et surtout d'autres choses à penser.)

Pour le jeune Shaman, ce jour avait été très chargé en événements en tout genre. Entre son arrivée sur Elysian, la marche jusqu'au palais et l'éruption volcanique, son voyage commençait chargé d'événements plus fascinants les uns que les autres. Ravi, il regarda Birhû sortit de la chambre en boitant jusqu'à faire quelques pas dans le couloir pour arriver devant la porte d'une autre chambre.

Fier comme un arbre, il se proposa pour répondre aux dernières question de Kalas, qui refusa poliment afin d'alimenter la discussion lors du voyage avec le Golem et Guasina. Il le salua avec respect et courtoisie en lui souhaitant une bonne nuit de repos, avant de pousser la porte de sa chambre.

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Kenra le Lun 13 Juil 2015 16:36, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 12 Juil 2015 09:32 
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Jillian les conduisit donc vers leurs chambres, lesquelles se révélèrent fort luxueuses. Il prit le temps d'expliquer le fonctionnement de la baignoire, qui fournissait eau chaude à volonté. Faëlis ouvrit des yeux ronds, comment cela pouvait-il bien fonctionner ? Par magie, sans doute.

« Voilà qui est fort pratique ! Je vous remercie. À demain. »

N'attendant même pas le départ du général, il commençait déjà à retirer ses vêtements pour les poser sur un guéridon indiqué. Apparemment, quelqu'un passerait les prendre bien assez tôt. Bien sûr, le jeune elfe ne réalisait absolument pas que l'humain pourrait être dérangé par le fait de le voir nu...

Heureusement, son hôte était loin lorsqu'il se fut entièrement déshabillé et plongea dans ce moment de détente. Il régla soigneusement la température pour garantir une relaxation maximum et se lava à fond. Que cela faisait du bien après ce long trajet ! Il fallait en profiter car il n'en aurait sans doute pas l'occasion avant quelque temps, par la suite.

Tout de même... il prenait un bain dans un autre monde ! Quand il raconterait ça chez lui... tout le monde serait obligé de le prendre au sérieux !

Il ferma les yeux et bascula la tête en arrière pour l'immerger complètement, puis il la ressortit, laissant couler l'eau le long de ses cheveux avec délice, savourant cette douce caresse sur sa peau satinée. Il se permit une pensée amusée, selon laquelle il n'aurait pas été contre un massage fait par Jillian, ou par Aaria, ou par les deux. Peut-être auraient-ils fait l'amour ? Et lui avec eux ? Cela aurait été fort délicieux, sans nul doute, mais bon, ça ne se ferait pas. Tant pis.

Après un long bain, il sortit de la baignoire et alla chercher son miroir. Bien sûr, il y en avait un dans la pièce, et de bien meilleur qualité... mais celui-là c'était son miroir. Ce n'était pas pareil. Il prit donc le temps de peigner longuement ses longs cheveux de soie. Il fallait qu'ils soient rayonnants ! Il se sentirait plus en confiance pour sauver le monde s'il était au summum de sa beauté. Le lourd défi qui les attendait ne se relèverait pas sans ça...

Son regard se porta vers la fenêtre, qui donnait sur l'horizon rougeoyant. Un digne rappel de l'urgence de la situation... Mais quoi qu'il arrive, il s'en tiendrait à sa résolution.

Finalement, et sans le moindre complexe vis-à-vis des gens qui viendraient chercher ses vêtements, il sortit de la baignoire, s'assit en tailleur, toujours nu, et entra en méditation. Cet état proche du sommeil lui permettait, comme à tous les elfes, de se ressourcer, mais aussi de réorganiser ses pensées, comme le sommeil paradoxal des humains. Il se laissa donc aller dans cet état étrange, son esprit partant à la dérive vers les contrées mystérieuses de l'esprit.

Depuis les profondeurs de sa méditation, Faëlis était en train de revivre des souvenirs... des souvenirs qu'il aurait préféré oublier, mais que les discussions avec Malak et Jillian avaient réveillé. Des souvenirs pas si lointains...

… de son épreuve de passage. Il fallait trouver comment il allait devenir un homme. Un vrai. Mais dans sa famille surprotégée, ce n'était pas vraiment un problème. Il allait se voir confier une tâche quelconque, pas trop dure, et allait réussir. Et il ne voulait pas ça. Il voulait vraiment prouver qu'il était bon à quelque chose. Qu'il avait lu des livres et qu'il avait appris.

De plus, le désir de s'éloigner du cocon d'une mère autoritaire et protectrice se faisait de plus en plus fort, et il voulait devenir soldat. Pour cela, il devait montrer qu'il était un dur à cuire. C'est pourquoi il avait décidé ni plus ni moins que de se rendre en forêt et d'y survivre plusieurs jours par ses propres moyens, comme un vrai rôdeur.

En pleine nuit, il était donc sortie avec ses maigres économies, s'était acheté un arc, puisqu’il s'était déjà entrainé sur le champ de tir et dans le potager, et avait pris une cape verte qui lui donnait un air ténébreux, du genre à regarder les gens depuis le fond d'une taverne. Puis, il s'en était allé dans la forêt, cherchant à s'éloigner le plus possible pour ne pas être retrouvé. Évidemment, il ignorait alors que sa mère voyait à travers les feuilles des arbres.

Au début, tout allait bien. Il se nourrissait de baies diverses et il finit même par attraper un lapin d'une flèche bien ajustée (pour une dizaine mal ajustées, mais bon, on ne pouvait pas réussir à tous les coups, hein ?). Évidemment, il s'était trouvé bien embêté à ce moment là, car il avait oublié de prendre un briquet à amadou. Il voulut faire le malin en trouvant un spécimen du champignon et en utilisant des branches comme il avait vaguement appris à faire, mais évidemment, il fallait que l'amadou soit sec ! Ce fut donc un échec et il dut laisser le lapin aux animaux de la forêt.

Le jour était fort agréable, mais il fallait bien reconnaître que quand arrivait la nuit, sans feu, il ne se sentait pas rassuré. À ce moment-là, il était proche de considérer que finalement, l'aventure, ce n'était pas son truc. Mais ces tracas n'étaient rien, encore. Car au soir du troisième jour, il allait commettre sa plus lourde erreur.

À peine avait-il fini son repas que le monde sembla devenir fou. D'abord, il fut confronté à son cousin Nariym, qui l'avait toujours jalousé, et qui surgit de la nuit avec carrément des envies de meurtre. Il s'enfuit et trouva bientôt un chariot de mine abandonné en forêt par un nain qui avait voulu y creuser une mine. Forcé à suivre les rails du chariot, il avait échappé au cousin vengeur et était arrivé dans les mines de Mertar. Partout autour de lui, des nains à barbe rousse chantaient en buvant de la bière. Hélas, l'ambiance était très vite retombée car des naines, attirée par la beauté naturelle de Faëlis s'étaient jetées sur lui. Des nains jaloux s'étaient alors lancé à sa poursuite et il avait dû fuir la ville. Mais à la sortie de la mine, c'était toutes les femmes du monde, menée par Oaxaca en personne, qui avait le visage de sa mère, qui l'attendaient pour le pourchasser de leurs assiduités. Oaxaca voulait lui faire un enfant car, disait-elle, un enfant de l'homme le plus beau du monde pourrait lui permettre de dominer Yuimen. Il fut donc contraint de prendre la fuite. Elle le rattrapa néanmoins... ou alors c'était lui qui lui avait sauté dessus pour la mordre, il ne savait plus trop. Cette partie là n'était pas très claire, mais à la fin, elle l'avait frappé, puis lui avait fait un enfant. Cependant, quelques années plus tard, elle s'embrouilla dans les paroles de la berceuse à lui chanter, et désespérée à l'idée d'avoir failli envers la beauté divine de son mari et de son fils, elle se jeta du haut de sa tour et mourut.

Il fut donc adulé sur tout Yuimen et les peuples se battaient pour qu'il devienne leur roi. Il finit par diriger un royaume prospère, dans lequel il disposait de son propre harem. Après des années de règne sage et juste, et de charmante compagnie, il finit par être appelé par les dieux eux-même pour devenir le dieu de la beauté. Il fut nommé par Zewen en personne et, pour le remercier, il lui offrit une pomme. Hélas, le dieu suprême s'étouffa en croquant dedans et il dut fuir la demeure des dieux pour ne pas se faire lyncher. Finalement, il prit la tête des peuples du monde et parvint à vaincre les dieux, devenant le seul dieu de Yuimen, transformant la planète en un havre de beauté parfaite dans lequel tous les hommes et toutes les femmes ne rêvaient que de lui et lui permirent de vivre de purs moments de stupre et de luxure.

Sa vie fut donc un miracle de bonheur à compté de cet instant et jusqu'au moment où il se réveilla avec une nausée atroce. Ce fut une leçon qu'il n'oublia jamais : ce n'était pas parce que quelque chose était beau que c'était forcément bon. Par exemple, ces champignons rouges avec des tâches qui brillaient en vert dans la nuit, et avec lesquels il avait fait son repas la veille au soir, n'étaient clairement pas comestibles.

Il était maintenant affamé et épuisé. Il allait apprendre par la suite qu'il avait déliré pendant un jour complet. Après une nuit de sommeil nauséeux, il n'aspirait plus qu'à rentrer chez lui, mais il était maintenant complètement perdu en forêt. Si une patrouille n'était pas passée, il ne serait sans doute jamais revenu vivant.

Cependant, après cela, tout le monde s'était accordé à dire qu'il avait du courage et qu'il était digne de ses prétentions pour devenir soldat. Même sa redoutable mère Faëlina n'avait opposé aucune résistance. Mais ce qui l'avait le plus embêté, à ce sujet, était la marque de morsure qu'il avait aperçu à son cou de cygne. Il ne pouvait pas croire que... enfin... si ? D'ailleurs, c'est vrai qu'il s'était réveillé avec l'hématome d'une gifle... Tout ce qu'il sût d'elle fut un aveu évasif comme quoi elle avait veillé sur lui pendant toute son escapade. Il la soupçonnait fort d'être passée s'assurer qu'il survivrait à son intoxication.

Il n'avait plus réussi à la regarder en face pendant des semaines. Pire, il comprenait que sa grande aventure n'avait en réalité comporté aucun danger et que si tout le monde l'adulait, il n'avait en réalité rien prouvé à personne. Son « exploit » n'était rien de plus qu'une nouvelle tromperie de sa mère.

Il n'empêche, il s'en était bien tiré. En plus, toutes les nobles écervelées de Cuilnen l'appelaient maintenant « l'homme des bois » et semblaient trouver cela follement excitant. Il lui avait fallu une semaine pour satisfaire le flot des prétendantes. Mais ces moments de bonheur n'avaient pas pu occulter quelque chose de plus profond. Une blessure dans son esprit.

Pour tout le monde il était un homme. Sauf pour lui-même. Il avait depuis sauvé une jeune fille en danger, puis sauvé les âmes du manoir... mais ce n'était pas assez. Quand on était un être parfait, il était impensable de se contenter de cela. La beauté du corps ne faisait pas la beauté de l'esprit, et il savait maintenant qu'une enveloppe magnifique pouvait cacher un cœur vénéneux. Pour le meilleur et pour le pire, ce qu'il était l'obligeait à toujours se surpasser.

Sauver un monde de beauté semblait bien plus à sa mesure. Mais si cela était en proportion de sa beauté, qu'en était-il de ses capacités ? Seul un dieu pourrait accomplir une telle tâche... pourtant, il avait le devoir d'essayer. Et au moins, cette fois-ci, il était sûr que sa mère ne veillait pas sur lui ! Si ce n'était pas pour lui-même, c'était au moins pour les habitants de ce monde. Hélas, le temps filait, et s'il en croyait cette éruption précoce, il pourrait bien en avoir encore moins que ce qui semblait.

Il sortit de sa méditation, non pas abattu, mais pas spécialement rassuré non plus.

Le reste de la nuit passa en repos tranquille...

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 13 Juil 2015 17:53 
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Je sens, tout au long de ma réflexion perturbée, le regard de Yuralria posé sur moi, ce qui n'est pas pour arranger mon trouble. Alors que je me retourne pour la regarder, m'interrogeant sur la nature de ce que j'éprouve pour elle, nos regards se rivent longuement l'un à l'autre, sans que nous ne prononcions un mot. Je donnerais cher pour connaître ses pensées à cet instant, et quelque chose me dit qu'il en est peut-être de même pour elle, mais les présences qui nous entourent rendent toute question à ce propos inenvisageable. Peut-être est-ce mieux ainsi, pour l'instant, nos regards se suffisent à eux-même, quoi qu'ils signifient, et étrangement cet échange silencieux m'apaise plutôt que de me déranger. Je finis par lui faire part de mon intention de l'attendre près du pont le lendemain, ce à quoi elle acquiesce d'un simple signe de tête comme si cela était la chose la plus naturelle qui soit. Je souhaite la bonne nuit aux autres personnes présentes, m'apprêtant à partir lorsque la jeune Ishtar pose soudain une main sur mon bras, à ma grande surprise. Ses paroles touchent leur cible comme une flèche tirée par un archer doué, et je la contemple une seconde en silence, les yeux imperceptiblement plissés tandis que mon coeur s'emballe légèrement dans ma poitrine.

(Oh, et puis tant pis pour les convenances...marre de m'entraver tout seul...)

Je me penche vers elle, ma main droite venant repousser d'une caresse sa capuche pour me permettre de déposer un chaste et doux baiser sur sa joue avant de lui répondre d'un murmure:

"Il faudra bien plus que quelques sombres pensées pour me faire oublier l'éclat de tes yeux, Yuralria. Merci d'avoir été là, ce soir."

Puis alors que je redresse, je rajoute d'un ton normal:

"Rien n'est jamais entièrement sombre, ni lumineux, mais de cette nuit c'est un souvenir étincelant que je garderai, sois-en sûre. Que ta nuit soit douce."

Je lui souris avec tendresse et m'incline légèrement avant de me diriger d'un pas vif en direction de ce lac qui m'appelle de toute sa bienfaisante fraîcheur.

Après avoir retraversé la ville par le même chemin que nous avons emprunté pour y entrer, je parviens sur les berges boisées qui semblent plonger rapidement vers des profondeurs inconnues. Je respire avec délice l'air nocturne légèrement humide, si rare dans le désert, me demandant si les habitants des lieux réalisent la richesse que constitue la présence de toute cette eau. J'ai vu des êtres se livrer au meurtre pour quelques gorgées du précieux liquide, et d'autres mourir pour n'avoir su économiser leurs réserves, mais tout cela me semble appartenir à une autre vie, à un autre monde, ce qui est en y songeant l'exacte et littérale vérité. Je parcours les environs des yeux, avec un étrange sentiment d'irréalité: un autre monde...par Sithi! Ainsi les vieilles légendes de mon peuple pourraient bien être vraies. Il y a eu des Sindeldi sur cette terre, quelle tristesse qu'ils aient disparu, j'aurais été curieux de les rencontrer, étaient-ils différents de ceux que je connais? Croyaient-ils en Sithi, comme c'est la norme au Naora? Autant de questions qui resteront sans réponse, à moins que je ne rencontre quelqu'un ayant connu ce passé, et mon peuple. Parmi les elfes, peut-être, puisque nous avons appris qu'il en existait ici. A quoi ressembleront-ils? Aux pâles Hinïons? Aux Taurions sauvageons? Aux Earions palmés? Ou alors à ces damnés Shaakts?! J'espère que cette dernière hypothèse ne sera pas la bonne, parce que dans ce cas il risque bien d'y avoir un sérieux souci si je venais à les croiser...enfin, l'avenir le dira, pour l'heure c'est d'un bain dont j'ai besoin, pas de questions supplémentaires.

Je m'approche de l'eau cristalline, examinant soigneusement le sol afin de m'assurer que je ne m'apprête pas à me baigner juste à l'endroit où les probables prédateurs locaux viennent s'abreuver, mais à part quelques petites empreintes appartenant probablement à de menus animaux du genre écureuil ou lapin je ne repère rien d'inquiétant. Je retire donc mes vêtements et les lave rapidement avant de les étendre sur des branches basses, surpris quand même par la fraîcheur de l'eau. Puis je plonge, frissonnant au contact de l'onde glaciale, mais savourant la sensation bienfaisante que procure un bain après une longue et épuisante journée. Après avoir nagé vigoureusement pendant un moment pour détendre mes muscles noués par la tension accumulée lors des dernières heures, je me décrasse des pieds à la tête au moyen d'une poignée de sable prélevée sur une maigre plage, puis me sentant enfin propre je ressors de l'eau et me sèche sommairement avec quelques feuilles. Satisfait, je renfile mes vêtements et récupère mes quelques affaires avant de me mettre en quête d'un endroit où dormir.

Mes pas me mènent un peu plus profondément dans la forêt, en direction d'un groupe d'arbres qui me paraissent border une petite clairière moussue, ce qui ferait un matelas tout à fait acceptable, lorsque je distingue au sol des empreintes d'une taille tout à fait respectable. Je m'accroupis pour mieux les observer, laissant échapper un discret sifflement entre mes dents serrées. Dieux, voilà les traces d'un beau gros prédateur, si mes sens ne m'abusent pas. Un genre de félin probablement, bien que je ne parvienne pas à déterminer de quelle race il peut s'agir, n'étant pas familier des forêts et encore moins de la faune de ce monde inconnu. Ils auraient quand même pu me prévenir qu'il y avait des fauves dans le coin, les élémentaires! Surtout quand les bestioles en question sont de taille à rivaliser avec un dévoreur des sables! Je me relève, soudain beaucoup plus attentif aux bruits qui percent la nuit, et je réajuste mon poignard à ma ceinture, à tout hasard, m'assurant de pouvoir m'en saisir vivement en cas de nécessité. Je recule prudemment en direction du lac, ce n'est pas précisément le moment de risquer une blessure grave en affrontant un animal, nous avons bien autre chose à faire et peu de temps à disposition.

Un léger bruissement sur ma droite me fait dégainer mon arme d'un geste fluide, je me tourne vivement en direction du bruit mais sans rien distinguer de particulier. Sans doute une petite bestiole, mais en sachant qu'une grosse bête joliment griffue d'après les traces rôde dans le coin, il y a de quoi paranoïer la moindre...je poursuis ma retraite prudente, à l'affut du moindre signe suspect, par Meno j'aurais peut-être mieux fait de rester bien tranquillement au palais, tout comptes faits. La berge n'est plus qu'à une vingtaine de mètres, je me hâte dans cette direction, les yeux plissés pour mieux percer les ténèbres soudainement inquiétantes de la sylve. Une ombre massive bouge furtivement à la limite de mon champ de vision, je me tourne vivement, le coeur battant à tout rompre, mais une fois encore je ne vois rien. Foutu sous-bois, il y a assez de buissons pour me dissimuler une créature même de bonne taille, rien à voir avec mon désert natal! Pivotant lentement sur moi-même en reculant toujours le plus silencieusement possible, je frémis soudain en apercevant deux prunelles flamboyantes qui me fixent au travers des feuillages denses! Et vu leur écartement et la hauteur à laquelle elles se trouvent, je ne doute pas un instant de me trouver face à l'auteur des empreintes aperçues! Et merde, c'est bien ma veine, ça! Je recule plus lentement, sans les quitter des yeux, les genoux légèrement fléchis, prêt à en découdre si cette saleté faisait l'erreur de me considérer comme son menu. Les yeux disparaissent, sans le moindre bruit, ce qui n'est pas pour me tranquilliser, j'aimais autant savoir où elle était! Bon, direction la plus proche zone dégagée, et fissa, la densité de la végétation alentour commence à m'oppresser sérieusement...

Une puissante forme sombre jaillit soudain sur ma gauche, se ruant droit sur moi! Saleté, elle est plus furtive qu'un serpent cette bestiole! Je bondis précipitamment en avant pour l'éviter, y parvenant de justesse, puis je pivote pour lui faire face, mâchoires serrées et poignard souplement collé contre mon avant bras, prêt à le lui enfoncer jusqu'à la garde dans la viande si elle s'approche à nouveau. Mais la vision de la créature me glace les sangs, par les tripes puantes de l'araignée maudite c'est quoi ce monstre?! Sa taille avoisine celle d'un cheval, mais en bien plus massive! Par Meno, elle serait assez puissante pour me servir de destrier!! Son corps évoque celui d'une panthère monstrueuse, mais sa tête est allongée comme celle d'un chien, ou d'un loup, pourvue de puissantes mâchoires garnies de crocs capables sans le moindre doute d'arracher d'un seul coup le bras ou la jambe d'un Sindel! Son pelage est d'un fauve rayé de noir, très semblable à celui d'un tigre il la dissimule à merveille dans les ombres des bois. Elle se déplace de biais sans le moindre bruit malgré sa corpulence, babines retroussées en un rictus mauvais, oreilles baissées, visiblement déterminée à goûter de l'elfe dans les plus brefs délais!

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Je la fixe d'un air tout aussi mauvais, je suis peut-être incapable de définir mes émotions face à une Ishtar, paumé dans les méandres de pensées inconnues face à des sentiments jamais éprouvés, mais pour ce qui est d'en remontrer à une foutue bestiole qui me prend pour son repas, là je sais encore parfaitement qui est le prédateur ultime entre les deux! Je gronde entre mes dents serrées:

"Allez pauvre cruche, fous le camp, j'ai pas besoin d'une pelisse pour le moment..."

Mais ça ne l'impressionne pas, visiblement elle n'a pas l'air franchement d'accord avec ma vision de la chaîne alimentaire car après m'avoir tourné un peu autour la voilà qui bondit à nouveau, avec une vélocité tout à fait désagréable! Je tente d'esquiver une nouvelle fois d'un bon latéral, levant instinctivement mon bras gauche protégé par mon épais bracelet d'Olath pour me protéger de sa gueule écumante, mais je ne suis pas assez rapide et sa mâchoire claque sinistrement sur le métal avec une force indécente! J'ai beau être plutôt costaud, elle l'est clairement plus que moi, et je me sens littéralement décoller du sol, balloté comme si je ne pesais pas plus lourd qu'un mioche de dix printemps quand elle secoue hargneusement la tête pour déchiqueter ce qui se trouve entre ses crocs! Je sens une vive douleur dans l'épaule à son mouvement brutal, bon sang elle va m'arracher le bras simplement en s'excitant sur ma protection!

(Attends un peu grognasse, moi aussi j'peux t'faire mal si c'est ça qu'tu veux!)

Je lui balance mon poing droit en pleine truffe, de toutes mes forces, elle a beau être énorme ça n'est jamais qu'une sorte de clébard, et des clébards hargneux ce n'est pas ce qui manque à Raynna, pas le premier que je moucherai! Elle me lâche en couinant comme un chiot, mais si j'espérais que ça suffirait à la calmer j'en suis pour mes frais! Elle feule de rage et me balance aussitôt un vicieux coup de patte à hauteur de genou, toutes griffes dehors! J'esquive en catastrophe, vu les poignards qu'elle se paie en guise d'ongles elle n'aura pas besoin de s'y reprendre à deux fois pour m'entailler jusqu'à l'os! Je frôle le désastre d'ailleurs, ses tranchoirs fendent mon pantalon presque neuf, mais même si c'est le seul que je possède, mieux vaut ça que ma peau! Mais, vive comme l'éclair, la voilà qui bondit à nouveau sur moi, pour me renverser cette fois! Je réagis à l'instinct, plongeant à terre pour passer sous elle alors qu'elle est en l'air, avec un succès un peu plus franc cette fois. Je me relève au terme d'une roulade plus ou moins acceptable, et me précipite vers l'arbre le plus proche pour mettre un obstacle entre nous alors qu'elle atterrit quelques mètres plus loin et se retourne pour me charger à nouveau.

Mon pied bute contre une branche morte du diamètre de mon poignet, je me baisse pour la ramasser rapidement, l'allonge de mon poignard n'est pas suffisante pour me permettre de la maintenir à distance, j'aurais un peu plus de chances avec ça. La bestiole semble un peu frustrée par le tronc qui l'empêche de m'atteindre directement, elle se dresse contre et tente de me gifler de part et d'autre du fût de ses pattes antérieures avec une sauvagerie à faire froid dans le dos! Pas le choix, je bondis en arrière, cela me protège de ses baffes mortelles, mais j'y perds la protection de l'arbre, forcé de m'en éloigner que je suis. Elle semble d'ailleurs très bien le comprendre car immédiatement elle abandonne sa posture dressée pour le contourner. J'en profite pour tenter de lui balancer à la volée mon arme improvisée dans le museau, mais elle chasse mon bâton d'une patte colérique, avec une force telle qu'elle me l'arrache de la main! Je la sens mal sur ce coup là! Mais elle ne me laisse pas le temps de divaguer, fondant sur moi en grondant sauvagement toutes griffes sorties! Sa patte droite fend les airs pour me déchiqueter le bras qui tenait le bâton, trop vive pour que je l'évite. Je pivote brutalement pour parer les rasoirs avec mon bracelet d'obscurité, rassemblant mon énergie interne dans le but de lui porter une contre-attaque vigoureuse de ma main droite, munie de mon bien maigre poignard, si je parviens à contrer son attaque. Ma parade est bonne, mais la force de l'impact me remonte douloureusement dans le bras! Qu'importe, je riposte en plongeant entre ses griffes, m'efforçant de lui planter jusqu'à la garde ma lame dans le cou, une frappe que j'espère meurtrière, sans quoi ma position sera pour le moins risquée. Mon poignard s'enfonce bel et bien dans sa chair, mais je le sens dévier contre un os, malédiction! La créature se contorsionne violemment sous la douleur, m'infligeant un monumental coup de tête en pleine poitrine en voulant se dégager!

Et pour dégager, elle dégage. Je m'envole comme un fétu de paille au vent, pour aller m'écraser rudement dos au sol quelques mètres plus loin, souffle coupé, sonné comme rarement je me souviens l'avoir été! Si je n'ai pas quelques côtes fêlées sur ce coup, c'est qu'il y a encore un dieu pour les Sindeldi sur ce monde...

La bête pousse un profond rugissement de pure sauvagerie qui me noue les tripes et galope sur moi comme une furie, le manche de mon poignard saillant toujours de son cou! Même pas la peine d'espérer me relever, je n'ai pas la moindre chance de la prendre de vitesse, secoué comme je suis. Frénétique, je tente de reculer en bataillant des talons et des mains pour me mettre à l'abri sous un arbre à moitié couché, mais en vain, il ne lui faut que deux petits bonds pour parcourir la distance, elle est sur moi avant que j'aie fait deux mètres! Sa gueule infernale fond vers ma gorge pour la mise à mort, et je ne dois qu'à mon instinct de survie le plus profond de parvenir à lui enfoncer une nouvelle fois mon unique protection entre les crocs! Poussé par l'énergie du désespoir, je puise une nouvelle fois dans mon Ki pour tenter de lui envoyer une violente série de coups dans les parties les plus sensibles à ma portée. Le premier claque rudement sur son oreille, ce qui me vaut d'être rageusement soulevé de terre par le poignet qu'elle tient entre ses dents, puis aussitôt à nouveau projeté au sol sans douceur, cette charogne refuse de me lâcher! Le deuxième coup que je parviens à porter chasse sa patte antérieure, mais elle en a trois autres bien ancrées au sol et cela ne fait que l'obliger à répartir autrement son poids, ce qui me tord douloureusement le bras emprisonné dans l'étau inébranlable de sa mâchoire. J'enchaîne d'un brutal balayage de la jambe pour faucher sa patte arrière, du même côté que celle que je viens de réussir à bousculer, et cette fois elle chute!

Oui, elle chute, mais elle ne relâche pas sa maudite prise pour autant! Elle roule sur elle-même, m'entraînant dans son mouvement nerveux de félin déséquilibré, et je me retrouve littéralement embarqué dans un corps à corps déchaîné avec ce foutu fauve! Secoué comme une brindille, je me retrouve pendant un bref instant sur son dos, et réalisant que je tiens peut-être là ma meilleure chance de survie, je me colle à elle, enlaçant puissamment son poitrail de mes jambes, et j'entoure son cou de mon bras libre, serrant comme un damné sa gorge pour la contraindre à me lâcher enfin! Et le miracle se produit, je ne sais pas sur quel muscle ou nerf j'ai appuyé, mais la herse s'entrouvre juste assez pour que j'en extirpe mon membre malmené! Sans relâcher ma prise sur sa gorge, je le projette aussitôt ma main libérée vers le manche de mon arme, grimaçant de douleur à ce geste, mais la frénésie du combat me permet d'ignorer la souffrance et je parviens à mon but, forçant sur la poignée pour fouailler la plaie avec une sauvagerie qui n'est pas loin d'égaler celle de mon adversaire. La créature rugit de rage, se débattant de plus belle pour échapper à la lame qui la taraude autant qu'à mon étreinte forcenée, mais je suis bien placé et je tiens bon, sans parvenir pour autant à dégager mon arme pour lui porter un nouveau coup.

Je ne sais pas combien de temps dure cette espèce de cavalcade démente, nous roulons au sol, fouettés par les branches qui m'aveuglent et me lacèrent, je me retrouve par instants, brefs heureusement, écrasé sous elle, incapable de respirer, elle doit bien peser autant qu'un canasson! Nous sommes deux fauves, égaux en sauvagerie, luttant de toutes nos forces pour notre seule survie, féroces et déchaînés. Mais une rage abyssale m'embrase, qui me permet de maintenir ma prise verrouillée malgré les violents chocs que je subis, je ne crèverai pas, pas maintenant, pas sans avoir replongé mon regard dans les univers ambrés que je viens de découvrir! Et peu à peu, inexorable et lent déclin, la créature faiblit, perdant copieusement son sang, asphyxiée par mon bras devenu de pierre, ou de plomb, si douloureux que j'ai le sentiment qu'il est en fusion.

Enfin elle s'immobilise, langue pendante, vidée de toute force, et moi je lui inflige de brutales saccades dans le vain espoir de lui briser la nuque, ce dont je suis incapable, ma force même intacte n'y suffirait sans doute pas et je suis épuisé, en lui grondant rageusement d'une voix hargneuse autant qu'épuisée:

"Tu te calmes bordel! Tu te calmes saloperie! T'entends?"

Est-ce cette intention? Le souvenir vivace de Yuralria qui m'a permis de survivre à ce combat de titans? Le trouble profond de ces dernières heures qui m'a privé de l'envie, du besoin impératif de mettre à mort sans absolue nécessité? Je ne sais pas, mais à mon plus grand étonnement les filaments de lumières qui parsèment mes volutes obscures semblent se rassembler et s'insinuer dans le crâne du fauve, de manière minime au début, puis de plus en plus intensément. Et la bête semble bel et bien se calmer, progressivement, jusqu'à laisser échapper un étrange petit jappement qui sonne à mes oreilles comme une espèce de soumission. Prudemment, je relâche progressivement l'étouffante pression que j'exerce sur sa gorge, prêt à la resserrer au moindre signe d'agressivité. Mais rien, le fauve se tient tranquille à ma plus grande stupéfaction! Là encore, je ne sais pas combien de temps dure cette étrange latence, mais au bout d'un moment sans doute assez conséquent, je finis par libérer totalement son cou. Et même à cet instant, la bête ne bronche pas, se contentant de reprendre son souffle en haletant péniblement. Une chance, parce que de toute manière je n'aurais pas pu maintenir ma prise beaucoup plus longtemps, je me sens vidé, en proie à un léger vertige d'épuisement. Remettant mon destin entre les mains de Dame Chance, ironiquement, je roule sur le dos aux côtés de l'énorme félin, appuyé contre lui, un bras toujours passé autour de son encolure. Un rire raque et croassant s'échappe de mes lèvres, incongru, et je fais remarquer à la créature:

"On a l'air fins, tous les deux, hein?"

Les prunelles dorées mouchetées de vert se posent sur moi, avec une expression...confiante?! Je me redresse péniblement sur un coude, incrédule, ne pouvant croire que je lis correctement dans ses yeux, mais je n'ai rien vu encore: le monstre me gratifie d'un coup de langue râpeuse en pleine bouille! J'ai d'abord un mouvement de recul, pas vraiment tranquille à la proximité dérangeante des crocs avec mon visage...Mais le fauve après m'avoir ainsi léché entreprend d'administrer le même traitement à la plaie de son cou d'où émerge toujours mon poignard ensanglanté, au risque de se couper la langue, tout en poussant un profond soupir! Je grimace, mi figue-mi-raisin, marmonnant:

"Ah. On est copains, maintenant, c'est ça? Ben c'était pas la peine d'essayer de m'étriper, fallait commencer par là, mon gros. Bon...attends un peu..."

Délicatement, je retire mon arme de sa plaie, vigilant quand même, incertain de sa réaction. Il frissonne, mais sans la moindre agressivité, et reprend simplement son léchage dans le but de soigner sa blessure comme le font tous les animaux blessés. Je m'allonge enfin, songeant bêtement que c'était bien la peine de prendre un bain pour me retrouver dans un état aussi lamentable aussitôt après. Un léger rire, alors que j'imagine la tête que ferait la jeune Ishtar si elle me voyait maintenant! Puis je cède à la monumentale fatigue qui m'envahit et je m'endors là, blotti de la plus impensable manière contre un terrifiant prédateur inconnu d'Elysian, à même le sol inconfortable d'une forêt tout aussi inconnue et ceci à quelques pas d'une chambre princière dans un palais féérique. La vie est vraiment étrange, parfois.

L'aube point tout juste à l'horizon lorsque je me réveille, toujours appuyé contre le fauve. Un léger contact contre ma jambe me fait sursauter, et je découvre avec stupéfaction trois répliques miniatures du monstre! Par Meno, c'est une mère! Je comprends mieux qu'elle se soit ainsi attaquée à moi, sans doute ai-je par trop approché de sa progéniture. Je me lève en douceur, sous le regard légèrement inquiet de la féline, puis m'écarte de quelques pas en l'observant pensivement. Il est temps pour moi de me diriger vers le pont afin de rejoindre ceux qui doivent aller comme moi à Niyx, aussi je me baisse une dernière fois pour flatter la bête entre les oreilles, un peu triste à l'idée de la quitter ainsi. Aurait-elle été solitaire que j'aurais peut-être tenté de la dresser pour m'en faire un redoutable compagnon, mais la présence des petits ne le permet pas, elle ne les abandonnerait certainement sous aucun prétexte. Un dernier regard, puis je me détourne et gagne la rive du lac, m'y rinçant rapidement avant de gagner, d'un pas quelque peu ralenti par les contusions et la fatigue, le pont sur lequel j'ai rendez-vous.

(Tentative d'apprentissage du sort évolutif de lumière: calme animal)

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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